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Fenrir avait enfin trouvé quelque chose qui pourrait l’aider. Enfin il avait trouvé quelqu’un. Un druide. Le jeune homme n’avait pas encore eu l’occasion de trouver quelqu’un en capacité de l’aider. Surtout parce que en réalité ce genre de service n’était pas gratuit. Mais avec le temps, il avait réussi à se faire et petit paquet d’argent et des contacts. Certes ses divers travaux n’étaient forcément ce qu’il y avait de plus sain. Il lui arrivait bien sûr de venir en aide au peuple, mais la vérité c’est que ce qui payer le mieux, c’était ceux qui était les moins légales, comme brûler une grange par exemple, ou voler un voisin agaçant, ce genre de stupidité. Fenrir n’allait jamais trop loin dans le vice, se refusant toujours à blesser ou même tuer quelqu’un. Ce n’était pas lui. Même s’il n’aimait pas vraiment les gens, jamais il n’ira jusqu’à leur faire du mal. Tout cela lui suffisait pour avoir réunit l’argent qu’il avait besoin, pour se renseigner mais aussi pour payer son éventuel bienfaiteur. Il dû dépenser pas mal, pour avoir l’information qu’il cherchait. Dans les auvergnes personnes n’hésitaient à arnaquer un peu le jeune homme, lui demandant des sommes exorbitantes pour des information infime. Mais Fenrir n’en avait que faire, ce qu’il voulait c’était trouvé une solution. Cette solution se nommait : Niraen Thrani. Un druide et dresseur. Certes dit comme ça on pourrait se demander en quoi il pourrait bien aider le jeune Fenrir. Mais le garçon, espère que celui-ci pourra trouver un moyen de contrôler la bête, ou au moins d’avoir des connaissances dans le domaine. C’est donc avec grand espoir que Fenrir partie sur la route. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été de si bonne humeur. Il y avait enfin un peu de lumière dans son enfer et espoir de ne plus être un danger pour ses compagnons. Le jeune homme ne savait pas ce qu’il ferait, s’il arrivait enfin à contrôler la bête en lui, à vrai dire il n’y avait jamais vraiment pensé. Peut-être finirait-il par se poser ? Mais il était peut-être un peu vieux pour apprendre un nouveau métier, qui voudrait d’un jeune vagabond, comme apprenti, qui plus ai en capacité de vous dévorer vivant à son bon vouloir ? Fenrir pourrait peut-être entrer dans la Garde ? Se serait un moyen pour lui de se faire pardonner, après tous les méfaits qu’il avait pu faire. Pour l’instant il avait eu la chance de ne pas se faire attraper. Mais l’heure n’était pas question, se faire des films ainsi était inutile, étant donné que sa chance de devenir inoffensif un jour était infime. Mais rien ne l’empêchait de tenter le coup, de demander à qui il pouvait des solutions, économiser dans cet objectif. Car Fenrir n’abandonnera pas, même si cela devra lui prendre des années, il continuerait à chercher une solution, il ne pouvait en être autrement. Après plusieurs jours de marche le jeune homme arriva enfin à destination. Il était fatigué et il devait se l’avouer, commençait à avoir un peu faim, mais il était arrivé. Enfin, il n’était pas loin, car il n’avait pas trouvé précisément l’endroit. Les milles et une bête. Voilà comment se nommait l’élevage qu’il cherchait. Mais une fois au petit village de Litlan, Fenrir n’hésita pas à demander à passant sa route. Etonnamment, son druide avait l’air bien connu dans le coin, peut-être allait-il finalement pouvoir l’aider. En suivant les instructions que on lui avait donné, le jeune homme finit par tomber, sur un grand élevage (il devina que c’était un élevage, car sinon malgré ses origines paysannes il aurait difficilement fait la différence avec une ferme.) L’endroit était grand particulièrement grand, si Fenrir a sus qu’il entrer dans le domaine, ce n’est que grâce au panneau d’indication. Pourtant malgré l’espace qu’il y avait, le jeune homme avait l’impression de voir des animaux, par tout. Fenrir n’était pas un grand fan, des animaux, il ne les approchait que pour les manger (sou sa forme animal le plus souvent). Encore des êtres pour qui il était un prédateur. Le jeune homme ne put s’empêcher que l’endroit était particulièrement vide. Était-il arrivé trop tôt ? Pourtant le soleil, avait l’air bien haut et son estomac confirmait bien, que la matinée était déjà bien entamée. « Il y a quelqu’un ? » Il cria un peu ce qui fit fuir les bestioles. Qui déjà le regardait d’un œil craintif depuis le début. Arrivaient-elles à ressentir, la bête en lui, ou Fenrir se faisait des idées. Le fait est c’est qu’il était bien pressé de voir arriver son druide, ses bestioles le mettaient clairement mal à l’aise. |
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La matinée passa. Son père s'occupait de tâches domestiques à la maison, sa mère était partie récolter des plantes, pas pour la clinique vétérinaire cette fois mais pour un usage alimentaire, tandis que sa sœur et Yang étaient va savoir où. Nir les avait vaguement vu partir dans la matinée mais, les pensant de retour bientôt, il n'avait pas particulièrement cherché à savoir où elles allaient. Enfin, c'était normal qu'elles se prennent des moments toutes les deux! Elles en avaient peu eu l'occasion vu l'activité de ces derniers jours.
Nir se retrouva rapidement à s'occuper de réparer un enclos un peu vieux dont la vigueur d'un jeune chien avait eu raison. Il était sur la fin de ses réparations, vérifiant que cela fonctionnait. Il avait viré les chiens de l'endroit pour pouvoir travailler tranquillement et en profiter pour nettoyer. Cela n'empêchait pas les pinplumes, qui avaient leur espace en hauteur, d'aller et venir par les ouvertures, mais c'était toujours moins gênant qu'un tas de boule de poils venant marcher dans vos outils, demander une caresse pendant que vous plantiez un clou ou d'autres désagréments du genre! La plupart étaient sages et assez obéissants pour se tenir à distance si Nir leur demandait, mais les chiens étaient souvent curieux de ce qu'il faisait, et les chiots étaient bien moins dociles, alors autant ne pas prendre de risque!
Il était en train de ranger lorsqu'il vit de nombreux pinplumes rentrer en catastrophe. Ils n'avaient pas l'affolement caractéristique de la proximité d'un prédateur, mais ils semblaient malgré tout agités, ce qui intrigua Nir, d'autant qu'un aboiement retenti en même temps. Il reconnu Irin, le chien dédié à la garde des lieux. Il tendit l'oreille et entendit quelqu'un appeler alors qu'il sortait.
Ah, un visiteur. La voix n'avait pas l'air particulièrement impressionnante, et les pinplumes n'étaient pas du genre à être plus impressionnés par un gabarit qu'un autre - pas tous en tout cas - donc qu'est-ce qui les avait fait fuir comme ça? Nir sorti du bâtiment accolé à la maison où se trouvaient les enclos, rouvrant ainsi l'accès aux chiens et certains ne se firent pas prier. Il posa la boîte à outils près de la maison et s'approcha du visiteur, qui n'avait aucun familier justifiant la réaction des pinplumes. Même les chiens réagissaient bizarrement à sa présence, un mélange de défiance et de curiosité selon les individus. Un lien avec son pouvoir, peut-être?
- Bienvenue aux Mille et une Bêtes! Je m'appelle Niraen Thrani. Que puis-je faire pour vous? S'enquit-il.
Si l'inconnu l'avait vu dès sa sortie du bâtiment des enclos, il avait peut-être remarqué les ailes rousses repliées dans son dos, qui étaient maintenant cachées vu que Nir se tenait face au visiteur. Seules ses oreilles et sa queue, bougeant sur les côtés, restaient visible, et peut-être légèrement ses bois en forme de corne, mais ces derniers dépassaient à peine de ses cheveux en ce moment. Irin s'approcha du dresseur pour quémander une caresse, que le druide lui accorda bien volontiers. Il s'étonnait que le chien ai aboyé si vite après l'arrivée du nouveau venu. Il était certes dressé pour la garde, mais d'habitude il laissait plus de temps à Nir pour réaliser que quelqu'un était arrivé, n'aboyant que s'il considérait un individu comme louche ou dangereux ou si quelqu'un mettait trop de temps à arriver pour accueillir un visiteur. Qu'est-ce qui chez la personne en face de lui justifiait ça?
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Fenrir, avait beaucoup d’espoir, certes mais il restait quand même sur ses gardes. Cet homme était un éleveur après tout, pas un professionnel des pouvoirs étranges. Et le jeune homme doutait beaucoup que son druide, accepte de donner une petite leçon d’éducation au loup des tempêtes qui sommeillait en lui. Mais, pour Fenrir c’était son seul espoir, sa première piste depuis qu’il c’était enfui après la mort de son frère. Alors il avait traversé le pays, allant dans se trou paumé, pour quémander de l’aide. S’il arrivait ne serait-ce qu’à se contrôler les soirs d’orage, sa vie deviendrait tellement plus simple. Mais l’instant, il devait surtout convaincre ce fameux druide de lui venir en aide. Rêvait ainsi sur un potentiel futur, ne lui servirait à rien d’autre qu’à le faire souffrir à la longue. Pourtant malgré tout ses efforts pour refreiner ses ardeurs, Fenrir était là au milieu de cette élevage, tout existait à l’idée d’avoir des réponses. Bon pour l’instant, il n’y avait personne mais ils étaient sûrement occupés. Fenrir n’aimait cependant pas du tout l’accueil que lui réservait les animaux. Le jeune homme se doutait bien de ce qui n’allait pas, les chiens devaient sentir le loup qui sommeillait en lui. Fenrir avait l’habitude de ce genre de comportement, il devait envoyer cette aura bizarre qui rebuter les animaux. Heureusement qu’il n’était pas venu pour un quelconque cambriolage ou même un simple petit vol, les chiens de garde ne le lâchait pas d’une semelle. Se retrouvait toute seule face à ses bêtes, n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable pour Fenrir, il sentait qu’il attendait la moindre occasion pour lui sauter dans la gorge. Qu’il essais ! Il se sentirait bien malin, si ses stupides bêtes réveillaient le loup en lui. Finalement le propriétaire des lieux arriva assez vite. Fenrir ne l’avait pas vu arrivé, il était trop pris par son combat de regard avec les chiens (oui, c’était assez ridicule, mais Fenrir n’appréciait pas vraiment leur accueil.) Mais quand il entendit les pas du propriétaire de lieu, le loup se retourna aussi tôt. On l’avait en effet prévenu sur l’apparence quelque peu spécial du druide, mais Fenrir ne peut s’empêcher d’être surpris. Il avait des oreilles et une grande queue, qui devait sûrement venir de son pouvoir. Fen se disait parfois, qu’il aurait préféré avoir une apparence spéciale comme celle-ci plutôt que de se transformer totalement et de massacrer tout le monde par la même occasion. « Heu … Bonjour, je m’appelle Fenrir, j’ai entendu dire que vous pouviez m’aider. » Fenrir ne voyait pas trop comment aborder le sujet. Il ne pouvait pas sortir en plein milieu d’une ferme, qu’il avait tendance à faire des massacres par accident et que vu qu’il était éleveur il se demandait si il pourrait dresser le loup en lui. Nan, ça paraissait être totalement délirant, comme idée. Fenrir même qu’il prévienne les autorités dès qu’il entendrait parler de meurtre. Mais si c’était le cas, alors il fuirait comme il l’avait déjà fait auparavant. Il avait fait des choses horribles mais ce n’était pas sa faute, il avait besoin que on lui vienne en aide. Ses souvenirs, étaient lourds à porter, toute sa vie il avait été rejeté. Et il avait cru avoir perdu toute sa foi en l’humanité, pourtant il était venu jusqu’ici, dans l’espoir qu’un homme accepte de lui venir en aide. C’était peut-être qu’un rêve fou, peut-être qu’il se maudirait jusqu’à la fin de ses jours, pour avoir fait confiance à un inconnu. Mais il devait tout tenter, pour son frère, pour qu’il n’y plus jamais d’innocent comme Enric, qui périsse par sa faute. Abandonner sa lutte reviendrait à considérer le meurtre de son frère comme quelque chose d’anodin, d’habituel, une erreur comme une erreur, un sacrifice du destin. Et ça c’était inadmissible, plus jamais il ne devait se retrouver à prendre la vie d’un être cher. Se retrouver le lendemain recouvert du sang des siens, Fenrir ne pouvait pas revivre ça. Il devait trouver une solution, quitte à se retrouver au milieu de nulle part, entouré d’animaux agressifs et prendre le risque d’avouer ses actes les plus sombres à un inconnu, car il n’y avait pas d’autre option. |
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Peut-être que c'était juste dans le naturel du jeune homme qui lui faisait face d'être timide? Tout le monde n'avait pas la même facilité avec les relations aux autres, il en savait quelque chose avec sa sœur, même si elle avait du mal d'une autre façon! En s'approchant, Nir cru déceler une odeur inhabituelle, qui l'intrigua, mais le vent la chassa, et il décida de ne pas y prêter trop d'attention. Son odorat était loin d'égaler celui des chiens autour de lui de toute façon, mais dans certaines occasions ça pouvait quand même lui être utile. Enfin, il doutait que ce soit le cas ici, il n'allait pas se mettre à renifler l'inconnu, surtout sans prévenir!
En tout cas, son visiteur avait définitivement du mal. Était-ce par timidité ou malaise, il ne saurait le dire. Peut-être un peu des deux vu son attitude. Il réussit quand même à se présenter, mais à part informer le dresseur sur son prénom - ce qui était toujours bon à prendre, c'était en effet une bonne base - le garçon ne lui fournit aucune autre nouvelle information. Il se doutait déjà qu'il était venu ici car les services proposés par l'endroit pouvaient lui être utiles. Nir pencha la tête de côté, intrigué, avant de demander :
- C'est à dire? Vous voulez un familier? Vous venez bien pour l'élevage et pas pour les talents de forgeronne de Yang Aranne? S'assura-t-il.
Après s'être assuré que c'était bien l'aspect élevage, dressage ou clinique qui l'intéressait et devinant que la réaction des chiens autour de lui devait le mettre mal à l'aise, même s'ils s'étaient écartés à l'arrivée de Nir et suite à un ordre silencieux, Nir ajouta :
- Vous venez de loin? On peut en parler à l'intérieur si vous voulez, je peux vous proposer à boire et de quoi grignoter si besoin.
Le salon de la maison, au rez de chaussée, avait toujours servit à accueillir les clients si besoin. Seul l'étage était interdit d'accès aux visiteurs, contenant les chambres et donc leurs zones privées. Le chat de la maison y veillait... Quand il était là, ce qui était systématique en hiver, beaucoup moins en été. L'hospitalité faisait parti des habitudes de la famille et était considérée comme quelque chose de naturel, que ce soit avec de simples visiteurs curieux, des clients ou des amis.
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Fenrir n’était pas à l’aise. Premièrement parce qu’il n’était pas à l’aise avec les gens en général, mais surtout parce que le sujet qu’il voulait aborder était plus que tabou pour lui. Il ne voyait pas vraiment comment aborder le sujet. Hey, j’ai tendance à tuer des gens pendant les orages, toi qui es druide tu n’aurais pas une solution ? Non il ne pouvait pas dire les choses ainsi. Et plus il y réfléchissait et plus il renonçait à lui dire qu’il avait déjà tué quelqu’un, lors de ses crises. Après tout Fenrir ne le connaissait pas, peut-être que ce Niraen le dénoncerait aux autoritées ? On dit souvent que les chiens reflétaient le caractère de leur mettre, si c’était le cas, le dresseur n’allait pas vraiment l’apprécier. Fenrir était à deux doigt de faire demi-tour, quand le druide arriva. Par politesse, il se présenta, mais n’en dit pas trop. Après tout, était-il vraiment encore un Nas’roc. Après ce qu’il avait fait il n’avait plus vraiment le droit d’utiliser ce nom, c’était Fenrir, le nom d’un monstre, rien d’autre. « Oui, enfin non, je ne viens pas pour un familier. Mais c’est bien vous qui m’intéresse, ma demande est un peu spéciale en vérité. Je préférerais parler à l’intérieur en effet. » Bon le maître avait clairement l’air plus accueillant que les chiens, c’était une bonne chose, il n’était pas assez animal pour sentir son côté loup. Fenrir finit par suivre le druide à l’intérieur. « Oui, j’ai dû marcher un peu avant de vous trouver. J’avoue qu’un petit quelque chose me ferais du bien. » Il ne ce n’était pas poser tranquillement dans une auberge depuis son départ. Ne s’arrêtant que pour dormir et se nourrir, il devait avouer qu’il était pas mal fatigué. Mais il avait l’habitude, maintenant qu’il n’avait plus de maison, il bougeait sans cesse. Une fois entrer dans la petite maison Fenrir pris le temps d’observer les décors. C’était une petite maisonnette, toute cosy, Fenrir devait avouer que l’ambiance était particulièrement accueillante. Cela ne voulait pas dire que ce Niraen allait pouvoir l’aider, mais au moins il était à l’aise. Fenrir finit par s’assoir sur une chaise et prendre un petit bout de pain, avant de parler. Il ne savait pas par quoi commencer, le druide allait sûrement le prendre pour un fou, mais maintenant qu’il était là, il ne pouvait plus faire machine arrière. « Je… ma demande est assez spéciale en vérité. » Fenrir pris une grande inspiration avant de se lancer pour de bon. « Voilà, je sais que vous êtes à la fois, druide et dresseur et je me suis dit que vous pourriez peut-être m’aider. Mon pouvoir, comme certain l’appelle me pose des problèmes. Les soirs d’orage, ou en cas de danger imminent. Je ... Je me transforme en loup des tempêtes. Sauf que je n’ai aucun contrôle sur lui, il est violent et très dangereux. » Fenrir avait dis ça d’une traite. Il n’avait même pas pris le temps de respirer à tel points, qu’il en était presque essoufflé. Il prit un verre d’eau, avant de continuer plus calmement. « Vous pouvez faire quelque chose pour moi ? » Son ton était empli d’espoir, pour la première fois, il rêvait de pouvoir trouver une solution. Il ne savait pas ce qu’il lui demanderait en échange, mais Fenrir était près à tout, quitte à devoir combattre un dragon sur les terres glacées. Il était près à tout, rien ne pourrait l’empêcher d’atteindre son objectif. Il tenta un petit sourire pour détendre l’atmosphère et rassurer son interlocuteur, mais il savait bien que c’était inutile, son avenir reposait à présent sur le bon vouloir de cet homme. |
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Hélas, Nede était absente et ne pourrait pas l'aider, mais elle reviendrait peut-être avant le départ du jeune homme. En tout cas, l'hybride l'invita à l'intérieur, laissant les chiens dehors. Pour une fois, le chat de la maison était là et, au contraire des chiens et des pinplumes, s'approcha de l'inconnu, le renifla, frotta rapidement la tête sur le bas de ses jambes pour marquer son acceptation et retourna vaquer à ses occupations. Nir ne savait qu'en penser, mais il n'avait jamais vu ce chat manifester la moindre peur, pas même devant les plus impressionnants animaux qu'ils aient eu ici, nous n'étant pas des familiers mais parfois des animaux sauvages blessés, et donc encore plus dangereux.
Sassran, son père, avait quitté la maison pour aller en ville, il en avait averti Nir un peu plus tôt, aussi avaient-ils la maison pour eux seuls. Après s'être enquis de ce que voulait son hôte, l'avoir servit et s'être servit lui même, il s'assit à table avec Fenrir et fut presque aussitôt assaillit par le chat qui ne manqua pas l'occasion de sauter sur ses genoux. Nir n'en fit pas beaucoup de cas, grattouillant distraitement l'animal tout en écoutant attentivement ce que s'apprêtait à lui dire son visiteur, qui semblait avoir vraiment besoin de prendre son courage à deux mains pour exprimer la raison de sa venue.
Lorsqu'il finit enfin par cracher le morceau, Nir hocha la tête. Il comprenait mieux ses hésitations à en parler! Et vu son ton et son attitude, nul doute que cela avait déjà du lui poser problème. Mais l'hybride était beaucoup moins choqué par la nouvelle qu'on aurait pu l'attendre. Certaines des histoires de sa mère et des pouvoirs qu'avaient vu passer son père étaient tout aussi, sinon plus impressionnants. Il regrettait presque que ce dernier soit absent, il aurait peut-être pu aider à déterminer les limites exactes du pouvoir de Fenrir. Qui sait, cela aurait pu aider.
Devant le ton rempli d'espoir, Nir répondit franchement :
- Les loups des tempêtes ne sont pas plus méchants qu'un autre. Si j'ai bien suivi, vous n'avez aucun contrôle mais vous voyez ce qui se passe. Est-ce que vous ressentez aussi l'état d'esprit du loup à ce moment là?
Vu l'espoir que Fenrir semblait porter en lui, et avant de commencer à poser toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres pour mieux comprendre le problème, il précisa :
- Je pense pouvoir fournir des pistes de réflexion, en fonction de ce que vous allez me répondre concernant le fonctionnement de votre pouvoir. Mais je ne sais pas si ces conseils vous seront utiles. Ils auront plus ou moins de chance de marcher, mais pour l'instant, j'ai surtout besoin d'en savoir plus.
C'était quand même la première fois qu'il faisait face à un tel cas, seul qui plus est. Il espérait vraiment qu'il serait à la hauteur! Il pouvait entrevoir tous les problèmes que pouvaient causer un tel pouvoir, et imaginait très bien pourquoi Fenrir voulait apprendre à le contrôler. Il avait quelques bribes de cas similaires racontés par sa mère, et savait pouvoir piocher en partie dedans, mais pour le reste, il allait devoir faire travailler ses propres connaissances. Mais il ne pouvait s'empêcher d'être optimiste, se disant qu'il y avait forcément des moyens d'influer positivement sur tout ça.
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Fenrir était jeune. Jamais on n’aurait pensé qu’un petit Nas’roc, finirait comme lui : sans domicile, à arpenter le pays. Mais Lucy, en avait apparemment décidé autrement. Son pouvoir, sa malédiction, l’avait ruiné. Il se rappellera toujours cette nuit d’orage, celle où il tua son frère. Si aujourd’hui il était là, au beau milieu de nulle part, c’est pour que cela n’arrive plus. Plus jamais, des innocents devaient mourir par sa faute. Ce n’était pas une vie, de devoir s’attacher à chaque orage, de vivre loin de la société par peur de faire du mal aux autres. Il devait y avoir une solution. Dans son enfance il c’était plusieurs fois retrouvé entre les mains de prêtre de Lucy, disant que seule la déesse pourrait lui offrir sa clémence, mais ça n’a rien donné. Fenrir doutait même que cette femme puisse y être pour quelque chose. Après tout pourquoi elle l’aurait maudit ? Il est difficile de croire qu’un enfant d’à peine cinq ans est assez péché pour être puni de la sorte. Non, Fenrir ne comprenait pas d’où pouvait lui venir sa malédiction, mais elle devait avoir la même origine inconnue que tous les pouvoirs que peuvent avoir les habitants du royaume. Fenrir avait alors choisi de mettre de côté la religion, pour s’intéresser à des solutions plus concrètes. Cela pouvait paraitre étrange, mais l’élevage semblait être une solution logique, quand on avait un loup meurtrier en soit. De plus que son interlocuteur n’était pas un simple éleveur mais aussi un druide, le mélange de ses deux compétences pourraient être utiles pour découvrir aider le jeune homme. C’est pour cela, que le loup des tempêtes avait traverser le royaume à sa recherche, avec ses économies il avait de quoi payer son sauveur. Mais pour cela il fallait qu’il arrive à lui expliquer le problème. Fenrir était gêné, il avait peur de la réaction que pourrait avoir Niraen. Trop souvent il avait subi le courroux de diverse personne qui le prenait pour un monstre. Maintenant il était méfiant. Mais aujourd’hui, il n’avait plus le choix. Il devait se lancer, c’est donc après une grande inspiration, que Fenrir raconta son histoire. Ou tout du moins une partie de son histoire, il n’évoqua pas le meurtre de son frère, ni les passages plus intimes du loup, non il se concentra sur l’essentiel. Le druide réagit drôlement bien. Fenrir ne ce n’était pas attendu à un tel professionnalisme de sa part. Il en fut il en fut si surpris qu’il en restât bouche baie. Peut-être avait-il trouvé la bonne personne finalement ? En tout cas, il devait tenter le tout pour le tout, il allait répondre à ses questions, quitte à se dévoiler un peu trop, c’était son seul espoir. « Je comprend bien. Je sais que les miracles n’existent pas. Mais je tante tout ce que peux. » Fenrir savait que Niraen n’était pas un dieu. Qu’il n’allait pas prononcer une formule magique qui permettrait au loup de se contrôler. Mais si seulement le jeune garçon arrivait à comprendre, cela pourrait le faire avancer, dans sa quête de contrôle. « Pour répondre à votre première question. On ne peut pas dire que je vois forcément tout ce qu’il se passe. C’est un peu comme un cauchemar. Au réveille, j’ai des brides d’image, mais j’ai encore ce sentiment en moi. C’est un mélange de colère, mais aussi de liberté c’est étrange. Comme-ci les fois d’orage le loup était à la fois heureux d’être et mécontent d’avoir était enfermé. Il y a à la fois une haine destructrice et une joie disproportionnée. A mon réveille, on pourrait dire que je me sentirais vraiment bien, si je ne prenais pas conscience des horreurs que je venais de faire. » Fenrir se rappela la première fois où c’était arrivé. Il c’était sentit si bien, si détendu. A son réveille il avait eu l’impression d’avoir exorcisé toute ses mauvais pensés. Mais seulement quelque temps plus tard il se rendit compte du bazar qu’il avait commis, de l’état dans lequel était la maison et même plus tard, comment il avait blessé sa mère. |
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Le druide écouta avec attention les explications de Fenrir, hochant la tête à la mention de l'idée que le loup soit heureux d'être libéré. Il y avait tout de suite pensé lorsque son visiteur avait mentionné la violence de sa part animale. La violence n'est que rarement gratuite, chez les humains comme les animaux. Aussi gratuit que cela puisse paraître, il y a toujours une raison pouvant l'expliquer, ne pas la trouver ne signifiant pas qu'elle n'existait pas.
- Je vais sans doute poser des questions qui vont paraître bêtes, ou faire des suggestions évidentes auxquelles vous avez déjà pensé, mais j'ai besoin de procéder par étapes. D'abord, est-ce que vous sentez la présence du loup, même un peu, lorsque vous êtes humain comme maintenant? Ensuite, vous avez parlé de violence, mais dans quels milieux avaient lieu vos transformations? Un animal sauvage a de bonnes raisons d'être mal à l'aise dans un milieu urbain par exemple, et si vous croisez des gens, la plupart ont de mauvais réflexes qui n'améliorent absolument pas les choses.
Même si Fenrir n'en avait pas encore parlé trop explicitement, Nir n'était pas dupe. Sa première transformation avait du se dérouler alors qu'il était entouré ou avait du monde à proximité. Il s'était peut-être isolé ensuite, mais cela avait sûrement causé des problèmes. Le druide n'avait pas envie de poser de questions douloureuses, aussi essayait-il d'amener Fenrir à en parler de lui-même, mais si besoin, il n'hésiterait pas à demander en essayant de faire preuve de diplomatie. Après tout, l'état d'esprit du loup comme de l'humain étaient sûrement tout aussi importants s'ils voulaient améliorer les choses.
- Vous avez mentionné vous sentir bien en vous réveillant des transformations. Mais est-ce que vous pouvez les anticiper, par exemple les sentir arriver quelques secondes avant? Quel est votre rapport à ça? Est-ce que vous avez déjà eu une relation positive ou curieuse à cet aspect de vous ou cela a toujours été négatif et vous essayez de lutter contre?
Dans la mesure où il venait pour essayer de mieux contrôler cet aspect, et vu sa façon d'en parler c'était évident qu'il ne considérait pas ça comme une bonne chose, et vu le potentiel d'accidents c'était normal, mais Nir avait quand même besoin de savoir tout ça. Plus il posait de questions, plus il comprenait le phénomène dans son ensemble, plus il pourrait proposer des pistes intéressantes et pertinentes. Quant à savoir si elles allaient marcher, ça... Fenrir aurait sûrement besoin de revenir plusieurs fois, et peut-être même de travailler sur lui pendant plusieurs mois avant d'avoir des résultats satisfaisants, mais cela ne voulait pas dire que c'était impossible.
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Fenrir se devait de travailler ce problème. Quitte à avouer au druide que c’était un criminel, un meurtrier. Il voulait comprendre il en avait besoin. Jamais il ne c’était encore confié sur ses problèmes, c’était la première fois depuis la mort D’Enric, qui se retrouvait à parler du loup. D’une certaine façon c’était libérateur, il avait l’espoir de trouver une solution. Mais il avait tout de même ma boule au ventre, comme-ci tout son corps lutter pour garder le secret. Assis sur sa chaise, ainsi Fenrir essayait de ne pas laisser paraître son angoisse. Il devait répondre à ses questions, même si celle-ci pouvait lui paraître inutile ou déplacer, Fenrir se devait de répondre, il n’y avait que de cette façon qu’il pourrait un jour trouver des solutions. « Oui, parfois il m’arrive de le sentir. Quand je suis en danger principalement, si ma vie est en danger, je le sens. Je ne me suis jamais transformé à cause de cela, mais je sais qu’un jour ça pourrait arriver. Il se présente mais de façon beaucoup plus faible si je suis en colère, mais c’est bien plus rare. Pour ce qui est des lieux, ça n’a jamais été en milieu vraiment urbain. J’ai grandi dans un village fermier, on pas dire que ce soit très peuplé, la plupart du temps j’allais m’attacher dans la forêt ou dans la cave. Aujourd’hui je m’écarte de la civilisation pour éviter les accidents, lors des orages. » Le problème était que les orages n’étaient pas tout le temps prévisible, parfois il arrivait sans prévenir. Dans ses moments-là, Fenrir fuyait comme il le pouvait, mais quelquefois c’était trop tard, comme cette nuit-là, où lui et son frère c’était fait surprendre en pleine forêt. Fenrir n’avait pas eu le temps de s’attacher ni de s’éloigner assez d’Enric. « La première fois j’avais aimé, mais depuis que je me suis rendu compte du mal que je faisais, j’ai toujours lutté contre mais ça n’a rien changé. Je ne les sens pas avant, je le sais à l’arrivée de l’orage, vu que c’est quelque chose de visible. J’ai cette excitation que peux me provoquer l’orage, juste avant son arrivée. Même avait de pouvoir me transformer, ils avaient toujours un effet sur moi. J’étais plus vivant. » Fenrir ne savait pas si ce qu’il disait été pertinent, peut-être que Niraen trouverait certaine information inutile. Mais le jeune homme disait tout ce qu’il pouvait bien penser. Toute information, même aussi infime soit-il, devait être donné. Pour ne rien louper, Fenrir devait se montrer honnête avec le druide, sinon tout ce qu’il avait fait n’aura servit à rien. Mais le jeune loup espérait surtout que Niraen acceptera de travailler avec lui. Fenrir avait besoin de chercher, il avait besoin d’aide. Depuis ses quatorze ans, Fenrir était seul, il vivait seul lutté seul, mais aujourd’hui il avait choisi de demander l’aide d’un confrère, tout simplement car il savait au fond de lui que c’était la meilleure chose à faire. |
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Bon, heureusement qu'il ne s'était jamais transformé en ville. Sinon, ça aurait sans doute fait du bruit, alerté la garde. Il aurait pu avoir des problèmes, mais il aurait aussi pu recevoir de l'aide. Instinctivement, Nir se disait que tous les pouvoirs ne pouvaient pas être simples à maîtriser et qu'il devait bien y avoir des moyens mis en place par la royauté pour aider les gens ayant des difficultés de ce côté là, autres qu'emprisonner les plus dangereux.
Après avoir entendu tout cela, Nir réfléchit un instant. Aucune nouvelle question ne lui venait dans l'immédiat. Il aurait sans doute encore besoin de précisions plus tard, mais pour l'heure c'était assez pour avoir une idée globale suffisamment précise pour commencer à réfléchir à la meilleure façon de faire. Naturellement, c'était rendu plus difficile par le fait que Fenrir ne se souvenait pas de ce qui se passait pendant et n'était pas vraiment conscient. Le côté aléatoire n'aidait pas vraiment. Quelques points l'intriguaient cependant, et il mit fin à sa réflexion pour préciser ses détails.
- Est-ce que vous avez remarqué des différences particulières entre les transformations? Par exemple, avoir fait plus de dégâts autour de vous si vous vous êtes transformé en ayant faim?
Forcément, ça pouvait sembler basique, mais un loup des tempêtes rassasié serait moins à même d'attaquer pour se nourrir, a minima, ce qui pourrait toujours aider. Il y avait hélas fort à parier que la transformation en elle-même lui ouvrait l'appétit, mais avoir sur soit de quoi manger pourrait aider, en plus de le distraire. De la viande séchée ferait très bien l'affaire.
- Vous avez aussi mentionné essayer de vous isoler, vous attacher pour protéger les autres. Dans quelle mesure est-ce que ça fonctionne? Vous vous êtes déjà réveillé en étant toujours attaché?
En dehors de la cave, il se demandait réellement si la technique fonctionnait, pour un animal pouvant probablement calciner tout arbre le retenant et y survivre. Mais même si c'était une réaction compréhensible, d'autant qu'il n'avait pas forcément assez de temps au moment de l'arrivée d'un orage pour s'éloigner assez pour ne pas risquer que le loup gambade jusqu'à des gens, cela n'aidait sûrement pas à la bonne relation entre les deux. Là aussi, un objet magique quelconque pouvant prévenir en avance de la météo pourrait s'avérer utile pour lui. Et enfin...
- Encore une question. Vous vous êtes beaucoup renseigné sur le comportement des loups, en particulier des loups des tempêtes, en découvrant votre pouvoir.
La connaissance peut apporter tellement de choses. Ce n'était pas parce qu'il était venu voir Nir qu'il était totalement ignorant, au contraire, vu son pouvoir et les problèmes qu'ils causaient, il s'était sûrement posé la question bien avant, mais le druide voulait en avoir le cœur net, et si oui se faire une idée d'à quel point il était renseigné, et surtout s'il était bien renseigné.