Zilith Hesediel

Nom du pouvoir : Croc'dracau
Catégorie : Transformation


Zilith est ce que l’on pourrait appeler un hybride. Son pouvoir coule dans ses veines depuis toujours et si petite elle ne possédait qu’une demi apparence de dracaufleur, elle a aujourd’hui retrouvée un physique plus humain. Son pouvoir se décline en trois choses bien distinctes. Premièrement les deux cornes immanquable au beau milieu de son front. Elles ne servent absolument à rien, ne mesurent qu’une dizaine de centimètre mais il n’empêche qu’elles sont bien présente. Il y a ensuite la couleur de ses cheveux. Contrairement à certain(e)s la jeune femme à obtenue cette pigmentation d’une manière on ne peut plus naturelle et cela la gène atrocement.

Jusque ici les capacités et l’affiliation de Zilith avec le Dracaufleur n’ont rien de franchement intéressant. Mais il est une capacité qu’elle cache sans difficulté, qui coule dans ses veines et marque sa chaire. Du petit dragon, elle a hérité le pouvoir de soin. Il n’a absolument rien d’agréable et si sa belle-sœur n’avait pas eut la riche idée de planter ses dents jusqu’au tréfonds de son avant bras, il était certain que personne n’aurait jamais pu affirmer que ce pouvoir était effectivement présent ; bien que ses parents l’eurent supposés.  

Cependant la rose est bien incapable de soigner à tout va. Principalement parce que la douleur est bien présente, cela n’a rien d'un moment de plaisir,  sans parler des risques infectieux que subit elle-même la jeune femme. Mais aussi parce que son pouvoir s’amenuise à mesure qu’il est utilisé. Aussi le pourcentage d’efficacité diminue avec les utilisations. La première personne bénéficie donc d’un heal à 75 %, la suivante 65 % et ainsi de suite. Zilith peut soigner un maximum de trois personnes en même temps. Une fois ses capacités utilisées il lui faudra attendre environ deux heures pour que son pouvoir remonte à ses 75 % d’origine. De même il ne faut pas être végétarien car la seule façon de profiter du pouvoir de la jeune femme sera de mordre dedans  !

Qui suis-je ? Je dois admettre que je me pose aussi la question. Je me demande aussi qui j’aurais pu être, ce que j’aurais pu ne pas être. Puis-je donner une réponse concrète ? Non. Déjà vingt quatre ans et encore incapable de donner de véritable traits de personnalité. N’est-ce pas triste d’une certaine façon ? Immature aussi sans aucun doute. Pourtant c’est une réalité de mon existence. Évidemment je serais en mesure de vous dire ce que j’aime ou encore que l’angoisse me donne faim alors je mange souvent. Mais est-ce que cela définit réellement ce que je suis ? N’est-ce pas nos actes qui sont à l’origine de l’être ? Ce que j’ai fais au cours de ma courte existence ? J’ai fuis ma peine, j’ai fais le choix d’affronter l’extérieur qui me fait si peur. D’aucun qualifierait ça de courageux. Pourtant ce n’est la que le résultat d’une lâcheté sans pareille.  D’un amour sans borne aussi. Suis-je de ces gens fait pour aimer ? Allez savoir.

Est-ce que je ne veux être résumé qu’à mes actes passés ? Ils sont pas très glorieux… Ce que je veux c’est faire quelque chose de suffisamment notable pour marquer au moins un esprit. Je ne veux rien d’exceptionnel, je ne veux pas de gloire et encore moins de pouvoir. La seule chose que je souhaite c’est d’écrire moi même les pages de mon histoire. J’ai toujours aimé me cacher derrière les livres, quoi de mieux pour éviter une conversation que de paraître dans la lune ? Maintenant j’avais décidé de lever le nez, de regarder au-delà de cette frontière entre fantasy et réalité. Et par la déesse qu’il me semblais difficile de ne pas replonger, tout comme ne pas rougir ou bégayer me semble d’une complexité monstrueuse.  Toutefois lorsque je pose les yeux tout autour de moi… Je me rend compte que les gens rayonnent, qu’ils n’ont pas peur, au contraire. Certains sont même éblouissants. Est-ce cela que j’aspire à devenir ? Peut-être. Ou est-ce que je me berce d’illusion et je ne suis qu’une petite noble qui à soif d’aventure ? Je ne serais pas la première ainsi, mais je veux croire que ce n’est pas mon cas, que quelque chose de plus grand m’attend. Je le découvrirais sans doute en chemin mais pour l’heure je ne suis que Zilith, une jeune femme un peu perdu qui cherche désespérément sa voie.

D’après mes parents je serais une belle femme. Pourtant je ne me trouve pas si exceptionnelle. Je dirais même que je sors du lot mais pas dans le bon sens du terme. Entre mes cheveux rose poudré, mes yeux bleu vert, ma peau blanche et ma paire de corne rouge… Je ressemble à un fantôme tombé dans un pot de teinture. Quoi que je dois admettre bien aimer mes yeux. Il m’arrive souvent de souligner leur couleur à l’aide de maquillage rouge. Ayden me dit que ce n’est pas ce qui me met le plus en valeur et même si je l’écoute la plupart du temps… Je perpétue cette manie depuis que je suis en âge de me maquiller.

Il y a également autre chose qui pourrait attirer les regards, une marque en croissant de lune sur mon avant bras droit. Un vestige du passé dont je préfère ne parler qu'en de rare occasion.

Heureusement pour moi je ne suis pas très grande, je me fond sans difficulté parmi la foule. Mes formes n’ont rien de fou non plus. Du moins du peu que j’ai pu observer… Je n’ai pas de poitrine opulente, pas de large fesses rebondit. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis filiforme mais… On s’en approche. Peut-être qu’en mangeant plus ? Ou en faisant du sport ? Enfin, cela me va bien comme ça. Le reste de mon apparence me pose déjà suffisamment problème, est-il vraiment nécessaire d’y ajouter une paire de… Bref, non. Je suis très bien ainsi.

Vestimentairement parlant il paraît que je suis démodée. Pour être franche je ne connais rien à la mode. Je n’avais pas beaucoup de femme pour modèle et par la force des années j’ai pris l’habitude de porter uniquement les tenues officielles de nos réunions de famille. Les uniformes me vont bien. Ils n’en font jamais trop et ne sont pas mal habillé non plus. Au moins il n’y à aucun risque que je déshonore qui que ce soit dans ces tenues. N’est-ce pas ce que l’on demande aux filles de bonnes familles ? Toutefois, il m’arrive de temps à autre de revêtir des vêtements plus léger. Lorsque je suis seule, à l’abri des regards indiscrets.  

Depuis combien de temps attendais-je cet instant ? Longtemps sans aucun doute. Je n’avais jamais été une enfant aventureuse et quand bien même j’eusse voulu l’être… Mère ne m’en aurait jamais laissé l’occasion. Je pouvais la comprendre, j’étais sa fille. Sa fille qui possédait bien malgré elle un pouvoir qui la dépassait de toutes part. Pourtant j’avais finis par vouloir sortir. Même moi je n’y avait pas cru la première fois. Après tout je n’étais pas réputée pour ma témérité. Mais je voulais voir… Voir de mes propres yeux ce que le monde voyait chaque jour. J’étais fatiguée de me cacher derrière mes murs de pierre, derrière ma timidité, derrière mes bégaiements. Si Lucy m’avait offert ce pouvoir, c’est qu’il pouvait être utile à quelqu’un… Je ne pu m’empêcher de jeter un dernier regard à la demeure Hesediel. Fière, elle se dressait de toute sa hauteur comme pour me rappeler sa toute puissance.

- Je reviendrais. Murmurais-je. - Je reviendrais quand il se sera apaisé… Avais-je poursuivis, une main sur ce palpitant qui ne cessait de battre la chamade dès qu’elle passait. En vérité, ma curiosité… N’avait rien à voir dans mon départ. Cela n’aurait pas suffit à me faire prendre ma vie en main. Non, la véritable cause de tout ceci était la pauvre Zylan. Elle qui n’avait demandé qu’à recevoir l’amour de mon frère.

Alors que mon regard se perdait toujours sur la façade de mon ancienne demeure, deux ombres se croisèrent. Il m’était impossible de douter. C’était bien eux. La main déjà posée sur ma poitrine se serra sur mon uniforme. « Mal de chien... » Pensais-je tout en contractant la mâchoire. Était-ce normal d’être ainsi ? De fuir sa vie pour un cœur qui en aime un autre ? Je ne le savais pas. Comment aurais-je pu savoir ce genre de chose alors même que j’avais été gardé comme un bijou dans un écrin toute ma vie ? Il était temps de remédier à cela. Sans cérémonie, j’eus un dernier sourire et me retournais vers la rue.

- Zilith, ta nouvelle vie commence ici !

En vérité ce n’était pas ma nouvelle vie qui commençait, c’était ma vie, tout simplement. Depuis ma naissance mon pouvoir n’avait fais que me mettre à l’écart. Et j’en avais profité pour me monter un véritable mur de timidité. Tout me faisait si peur. Je n’étais pas comme Ayden ou Zylan. J’étais enfermée dans notre domaine et cela m’avais toujours convenu. Sauf peut-être lorsque j’étais une petite fille, lorsque j’étais coincé dans l’autre forme de mon pouvoir. A cette époque là, peut-être avais-je voulu sortir. Mais rapidement je m’étais rendu à l’évidence, ce n’était pas pour moi. Plus que n’importe quoi, mes capacités étaient convoitées et si ce n’était pas cela, j’avais l’impression que l’univers entier se riait de mon apparence alors… N’était-il pas plus simple de se cacher dans le creux des bras d’une père ou d’une mère ? D’écouter les paroles rassurantes d’un aîné ? Si. Si et c’était bien pour cette raison que j’étais restée docilement chez moi.  

En dehors des membres de ma famille, les visites étaient rares. Elles se comptaient sur les doigts d’une main mais la plus marquante avait sans doute était celle du mariage arrangé de mon frère, Ayden. La petite fille qu’était son épouse à l’époque fut l’une des premières à m’adresser la parole. L’une des premières à approcher la créature que j’étais, ma première amie. Les années passant, nous corps et nos esprits grandissant, Zylan avait finit par épouser Ayden comme tout cela était prévu depuis de trop nombreuses années. C’est ce jour là que je compris. Zylan était mes premières fois. Ma première amie, mon premier amour, mes premières peines. Diantre que cela avait pu me fendre le cœur. J’aurais pu l’entendre se briser le jour de leur mariage. Pourtant je n’avais cessé de sourire, parce que j’étais heureuse au fond. Heureuse que leur projet aboutisse. Mais derrière ce pieux mensonge il y avait ma lâcheté. Ma peur de lui avouer, de briser l’idylle de mon frère, de décevoir nos parents. Il était bon pour tout le monde que je taise ces pensées impure et c’est ce que j’avais fais pendant toutes ces années. Jusqu’au jour où je ne m’étais plus sentit capable de l’éviter ou de me cacher. J’avais alors prit la tangente, allant à l’encontre de ma propre nature ou des désirs de mes parents. L’heure était venu pour moi d’être une adulte à part entière. D’être autre chose qu’une simple petite noble ; de construire moi aussi quelque chose de durable.

Usant de mes derniers instants de volonté, je hissais mes bagages sur mon épaule puis descendit la petite route pavée menant à la ville. Les yeux rivés sur cet avenir incertain qui se dessinait aussi faiblement que le soleil de l’est.