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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
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    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mer 26 Aoû 2020 - 2:42 #
    Avec un empressement mesuré, Alvar déambulait dans les couloirs de la caserne avec une fierté retrouvée, ajustant ses gants renforcés tout en entamant la longue descente des escaliers le menant à l'extérieur. En armure intégrale et équipé de ses deux fidèles épées, il accrocha son insigne militaire au niveau de son pectoral droit, vérifiant une dernière fois que sa présentation soit parfaitement réglementaire.

    Enfin tiré de son repos forcé, il se sentait revivre depuis son retour en service. Sa blessure était totalement refermée désormais et les souvenirs douloureux de la mission dans les plaines s'effaçaient peu à peu, lui offrant enfin le loisir de profiter de son nouvel environnement de travail ainsi que des camarades réconfortants qui l'entouraient. Il leva les yeux, observant un court instant le ciel radieux qui s'étendait par delà les immenses arbres de la région.

    "Mes respects officier !"

    Alvar se pencha légèrement sur le côté suite à cette interpellation, offrant ses salutations en retour. Le Garde jovial qui venait de s'adresser à lui continua sa route, le sourire aux lèvres. Cette honnête et touchante attention de la part de ses hommes était devenue usuelle pour lui, ce qui l'avait progressivement amené à changer sa façon d'aborder autrui. Malgré quelques modestes accrochages quant à sa condition, l'expérience de sa nouvelle affectation s'était au final avéré plus plaisante qu'il ne l'avait escompté initialement.

    Partout autour de lui, d'autres militaires s'affairaient à rejoindre leurs affectations, échangeant des futilités tout en démarrant leurs patrouilles respectives. D'autres rentraient au bercail, épuisés par des rondes nocturnes renforcées depuis peu. Alvar n'avait pas tout à fait été mis au fait du motif qui avait justifié cette sécurité accrue, mais il avait vaguement eu vent de quelques événements pour le moins inquiétants, notamment car une jeune garde était impliquée dans l'un d'entre eux en tant que victime.

    Habituellement affiliée à la sécurisation des bordures du Village du fait de son appartenance à la division des Tortugrams, Alvar n'avait pas toujours l'occasion de s'informer quant aux modifications de trajectoires de patrouilles et c'était simplement grâce aux données dont ses collègues voulaient bien l'informer qu'il parvenait à connaître la situation des autres divisions. Il avait accusé avec sérieux la nouvelle sordide d'une série d'assassinats brutaux mais ne détenait que très peu d'éléments concernant cette affaire. Pour l'heure, il décida de ne pas y penser.

    Après une longue inspiration, il s'approcha enfin de celle qui allait l'accompagner tout au long de la patrouille du jour. Cette dernière, qui n'était autre que sa camarade de chambre, était à l'heure et sur le pied de guerre. Ravi de découvrir chez la jeune garde une telle ponctualité, il sourit sous son fidèle masque d'acier et vint à sa rencontre, se postant à côté d'elle tout en lui offrant une brève révérence en guise de salutations. D'humeur joviale, il s'adressa alors à sa collègue :

    "Bonjour Xylia, j'espère que tu es en forme aujourd'hui !"

    Alvar ignorait encore beaucoup de choses la concernant mais l'organisation de cette patrouille leur permettrait sans doute de resserrer davantage leurs liens. Il connaissait la fougue et la vivacité d'esprit de sa collègue mais n'avait encore jamais eu l'occasion de travailler de concert avec elle, cette opportunité semblait donc toute indiquée pour découvrir sa façon d'aborder le métier. Tout en inspectant les environs de la caserne, il reprit la parole :

    "Attendons-nous d'autres camarades ? Si nous sommes au complet, j'imagine que nous pouvons nous mettre en route."
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
    Informations
    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Lun 31 Aoû 2020 - 13:56 #

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires ! 38ab86a4bcc3d8b150b3fa1f2e288995

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les belluaires !

    Où est-ce que ça avait pu se perdre ? Ce n’était pas normal, en plus normalement ça devait revenir de la lingerie, comme tout le reste de tes affaires. Comme à chaque fois. Enfin, comme à chaque fois, normalement, mais là visiblement ce n’est pas le cas. Il t’avait semblé entendre d’autre grogner sur un souci similaire de dessous, mais pris dans l’idée de ne pas être en retard pour ta patrouille tu n’avais pas plus creusé de cela. Ce n’était pas comme si les gens de la caserne allaient disparaître le temps d’une patrouille ou une rumeur de voleur de lingerie disparaître d’un seul coup. De plus ce n’était pas comme si tu n’avais plus rien à te mettre.

    Après un rapide tour pour vérifier encore une fois si l’ordre de patrouille n’avait pas changé de zone à couvrir et si ton partenaire était toujours le même, tu partis au pas de course au point de rendez-vous. Alvar arriva à ton niveau assez rapidement, lui aussi parfaitement ponctuel. Parfois tu te sentais un peu tache à côté de lui, il y avait une certaine prestance de l’armure, alors que tu ne portais que du tissu sur ta peau. Au moins tu avais ton arc, ton carquois rempli et ton épée pour te donner un peu de contenance.

    — Bonjour, Alvar, je t’avoue que j’aurais été plus en forme si je n’avais pu retrouver une partie de mes vêtements… Il y a eu des pertes à la lingerie, visiblement.

    Et pour une fois tu n’y étais pour rien en plus. Peut-être qu’il y avait un autre farceur dans la garnison qui avait décidé de faire des siennes. Très possible, en tout cas, vu tes propres plaisanteries douteuses tu seras la dernière à vraiment t’indigner de la chose. Cela se fera ressentir avec un retour de bâton tout simplement si c’est le cas. Là, tu as mieux à faire, comme en apprendre un peu plus sur ton colocataire de chambre dont tu connais si peu de chose au final. Partager une chambre ce n’est pas partager sa vie.

    — Je reviens de vérifier, on est que tous les deux pour faire le tour du village et voir s’il y a des plaintes et surtout faire bonne figure pour prouver qu’on ne fait pas que jouer aux cartes en salle de pause.

    Il y a une touche d’humour dans ta voix, même si tu sais parfaitement que l’idée que les Belluaires ne font que se tourner les pouces est très répandue dans la population malheureusement. Ironiquement pas forcément au village perché, mais sur beaucoup plus dans les villages sous la juridiction du régiment, mais beaucoup plus loin dans la forêt ou les plaines. Ce que tu pouvais parfaitement comprendre aux vus de la situation dont certain coin pouvait se trouver à cause de la distance. Tu commenças à te mettre en route pour la patrouille tout en continuant de discuter.

    — D’ailleurs, en forme toi aussi ? Tu sembles de plus en plus à l’aise ses derniers temps, c’est cool à voir. Enfin, c’est comme ça que je le ressens, quand on se croisait les dernières fois tu avais… hum… l’air un peu tout mou, mais après le fait qu’on se croise souvent au réveil et au coucher n’aide pas forcément à se voir au mieux de sa forme en même temps.

    Un petit rire sort de ta bouche. C’est totalement vrai qu’au final c’est assez rare que tu le voies vraiment dans d’autres situations que les moments où vous êtes le plus fatigué. Même s’il y a eu cette fois où il a demandé de l’aide pour s’habiller, mais même là il avait l’air de plus nerveux et pas du tout au mieux de sa forme.
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
    Informations
    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Ven 4 Sep 2020 - 4:30 #
    Alvar fut surpris de découvrir un certain agacement chez sa camarade. Elle avait visiblement subi plusieurs disparitions dans sa garde-robe. L'officier releva l'étrangeté de ce phénomène immédiatement car, si du linge volatilisé n'avait rien de notable, lui aussi avait subi la même chose ! Alvar était homme à prendre soin de ses affaires et sa rigueur absolue le mettait généralement à l'abri de ces incommodants problèmes de linge égaré mais récemment, il avait constaté l'absence de plusieurs de ses biens.

    Tandis qu'il se grattait le menton d'une main tout en envisageant d'aborder la question avec sa collègue, cette dernière reprit la parole en revérifiant l'ordre de patrouille. Elle confirmait qu'ils fonctionnaient par paire, lui qui était habitué à patrouiller en trio en compagnie d'autres Tortugrams nota cette légère différence en matière d'organisation mais se dit que cela lui permettait de discuter tranquillement avec la jeune garde, chose qu'il n'avait pas réellement la possibilité de faire en ce moment du fait de la surcharge de travail imposée par l'enquête sur les meurtres en série.

    "Formidable ! Nous pouvons donc nous mettre en route."

    Xylia n'avait nullement besoin d'invitation pour démarrer la patrouille et ce fut donc avec son habituelle diligence qu'elle débuta la patrouille en suivant consciencieusement le trajet préétabli par leurs supérieurs. Tout en se postant à son flanc, Alvar écouta sa jeune amie dont le verbe acéré mais sincère ne tarda pas à lui rappeler ses propres défauts. Elle le qualifia de "mou" et il ne put réprimer un léger rire amusé face à l'honnêteté inconditionnelle de son interlocutrice. Elle rit également et Alvar ne chercha pas à contredire Xylia, lui même réalisait que malgré les dures épreuves qu'il avait enduré depuis sa récente affectation au Village Perché, cette nouvelle vie lui faisait beaucoup de bien.

    Son rêve d'atteindre un jour le prestigieux rang de Garde Royal lui paraissait désormais moins intéressant. Il trouvait toujours cette objectif glorieux, bien entendu, mais sa profonde reconnaissance envers sa nouvelle famille ainsi que les honnêtes citoyens du village le poussaient petit à petit à remettre en question ses perspectives d'avenir. Son Capitaine était un homme droit, sincère et à la hauteur de son poste. Ses collègues étaient tous vaillants et leur esprit de franche camaraderie avait tout pour ravir le militaire qui s'était senti mis à l'écart durant la première partie de sa carrière. Il riva son regard d'ébène sur l'horizon puis, avec un contentement visible, il répondit à la sympathique taquinerie de Xylia.

    "Mes anciens collègues m'ont déjà rapporté ma froideur, mais on ne m'avait encore jamais qualifié de "mou". Il est vrai que les manières locales m'ont sans doute aidé à me... "décoincer", comme vous dites. Ce n'est pas pour me déplaire. Malgré les méthodes particulières de Magnus, le Village Perché est protégé avec intelligence et efficacité, cela suffit amplement à me combler."

    Tout en échangeant paisiblement, les deux gardes s'aventurèrent ensemble dans les rues commerçantes du village et ce fut avec le sourire que les marchands du coin les accueillirent. Alvar rendit quelques salutations et fut enchanté de ne subir aucun regard appuyé de la part des habitants. Il était devenu habituel pour eux de croiser l'imposant militaire tout de noir vêtu et si certains y avaient vu un présage inquiétant les premières fois, c'était désormais en protecteur qu'il était reconnu par les locaux. Il se remémora enfin la parenthèse sur les sous-vêtements et décida de l'évoquer à nouveau.

    "Tiens, tu m'as bien parlé de linge disparu ? C'est curieux, mais je ne retrouve pas certains de mes vêtements moi non plus. J'ai supposé qu'il s'agissait d'une erreur de tri, mais je crois avoir entendu d'autres hommes de la caserne se plaindre également de problèmes similaires."


    Si ces petits tracas pouvaient sembler parfaitement anodins, l'esprit d'enquêteur de l'officier s'éveilla à cette simple constatation. Tout en s'interrogeant silencieusement, il continua à marcher tranquillement aux côtés de Xylia.
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
    Informations
    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mar 8 Sep 2020 - 9:47 #

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires ! 38ab86a4bcc3d8b150b3fa1f2e288995

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les belluaires !

    Même si c’est horriblement chiant à admettre, les gens ici sont agréables, polis et pleins de vie. C’est sans aucun doute possible beaucoup plus convivial que tout ce qui aurait été possible à la capitale et encore plus à la cour. Les gens sont plus vrais, moins de faux semblant à tous les détours. Les mots sur la froideur de ton colocataire ne t’étonnent pas plus que cela, tu hausses les épaules et ricanes un peu tout de même à cela.

    — Mais non, voyons, tu es chaud comme la braise, surtout pour sortir en rendez-vous et ensuite ne donner aucune nouvelle de comment ça, c’est passé.

    Il y a un peu de moquerie et beaucoup de curiosité surtout. Vous n’avez pas eu le temps de discuter de comment c’est passé sa soirée. Si cela a fait mouche ou non. Tu as tout de même vu l’apport monocle du capitaine, un inutile de ton avis, mais si ça a permis à ton colocataire d’être à l’aise c’est le principal. Un accessoire est toujours bon à prendre quand bien mis.

    — Sinon, oui, notre capitaine, même s’il fait papy pousser aux hormones ou spectacle de combat de boue, a une certaine efficacité. Même si on est le régiment des bras cassés il ne l’aurait pas donné à un encore plus gras bras cassé. C’est comme ça que commencent les organisations criminelles souvent… Enfin, tu me diras, ma mère est persuadée qu’on est tous de futur délinquant en arrivant au village perdu.

    Quelque part il y a de la provocation gratuite dans tes mots. Une recherche d’où les limites d’Alvar se trouvent suivant ce que l’on peut dire en face de lui. Pas mal de moquerie aussi. En soit, vous êtes dans le même panier de crabes et ce n’est pas agréable en premier lieu, à voir de comment tout cela va tourner à la longue.

    Tes pas se ralentissent en écoutant cette histoire d’avoir eu d’autre personne du régiment qui a pris des affaires. Cela allait être problématique si c’était autre chose qu’une farce, un gros trou dans la sécurité du régiment si c’était une personne extérieure qui avait fait cela. Quelque part, c’était tout de même rassurant de se dire que ce n’était pas quelque chose de visé contre toi ou que tu avais été assez tête en l’air pour oublier ce genre de chose.

    — Hum… Ce n’est pas des masses rassurant si on se prendre nos vêtements… Je te proposerais bien de voir ça maintenant, mais la patrouille et le bien-être des habitants passent avant ce souci là…

    Parce que mine de rien, faire une enquête personnelle en plein service n’est absolument pas professionnel. Ni bien vu. Allez savoir pourquoi. C’est bien dommage parce que pour le coup c’était plus intéressant tout de suite que d’aller faire le tour des commerces pour savoir si tout allait bien chez eux et s’il n’avait besoin de rien en aide que les Belluaires pouvaient réaliser. C’est-à-dire, pas faire de la livraison de petit pain comme ce qu’avais tenté de lui demander la vielle qui remplace à la boulangerie au nord du village une fois par semaine. Ils ne sont pas coursiers.

    Enfin, là n’est pas la question et vous arrivez vers les premiers commerces à visiter. Un herboriste pour commencer le tour ce n’est pas une mauvaise chose, pas trop d’odeur de nourriture pouvant donner faim. L’étal est en train installé et le petit vieux qui le met en place semble profondément agacé. À peine arrivé que ce dernier vous regarde avec des yeux plein de rage et avant même que vous ayez pu ouvrir la bouche le voilà déjà qui ouvre la sienne pour vous grogner dessus.

    — J’ai déjà dit que je n’y étais pour rien. C’était une affaire vieille de 50 ans, revenir dessus juste à cause des dires de cette vieille mégère qui perd ses affaires est immoral de votre part ! Il y a des gens honnêtes qui travaillent et c’est comme ça que vous les traitez. C’est du harcèlement !
    — Heu… Bonjour ?
    — C’est ça ! Faites comme si c’était moi qui vous agressais alors que vous revenez encore pour me traiter de pervers.

    Et sur ses mots il se retourna en tapant des pieds et reprit la mise en place de son étal le, toujours d’une humeur massacrante sous vos yeux. Tu le regardes sans trop comprendre quelle mouche semble l’avoir piqué pour le coup.

    — Il y a un souci, monsieur ?
    — Oui, vous ! Et les accusations horribles contre ma morale pour une erreur de jeunesse. Qu’est-ce qui dit que ce n’est pas cette vieille peau en plus qui a pris les miens de sous-vêtement ? Rien, mais non, vous n’allez écouter que cette mégère, bien entendu.

    Et encore une fois il repartit pour chercher une caisse à installer. Le regard tournant vers ton collègue, tu hausses les épaules.

    — On commence visiblement bien aujourd’hui.
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
    Informations
    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Ven 11 Sep 2020 - 3:23 #
    Lorsqu'il entendit sa collègue faire allusion au fameux rendez-vous pour lequel elle avait porté assistance en matière d'habillement, Alvar se racla bruyamment la gorge et leva les yeux au ciel, cherchant à masquer son embarras d'une bien maladroite façon. Bien qu'il ait entièrement confiance en Xylia, c'était un sujet quelque peu personnel qu'il souhaitait éviter d'avoir à aborder. Il se contenta donc d'une réponse modeste et surtout extrêmement floue, qui ne laissait rien entrevoir de l'actuel déroulement du rendez-vous en question.

    "Ca s'est hum... très bien passé, je te remercie."

    Il sentit bien évidemment la taquinerie bienveillante de sa camarade, mais cette dernière lui fit la politesse de passer à autre chose en ressentant son léger malaise, elle décida donc d'aborder un sujet bien moins tendancieux : leur capitaine. Il fut extrêmement intrigué par les dires de Xylia qui lui confia que sa propre mère considérait le régiment des Belluaires comme une brochette de délinquants récupérés à la pelle, éventuellement afin de les sauver d'un futur de criminel bien qu'ils y soient probablement condamnés. Si les mots étaient choisis avec dureté, ils firent néanmoins tiquer l'officier qui vint remettre en question les motifs de sa présence au sein du régiment.

    Lui qui avait toujours considéré son affectation comme un moyen de s'éloigner de la Capitale et des quelques mauvais souvenirs que sa carrière là-bas avaient engendrés percevait désormais une nouvelle perspective, bien moins enchanteresse mais qui valait bien une certaine réflexion. Le danger qu'il représentait pour ses pairs était-il ce qui avait légitimé sa mutation ? Il était vrai qu'à bien y songer, cela semblait tout à fait cohérent mais pas exactement la meilleure manière de se remonter le moral. Alvar choisit de passer rapidement sur le sujet, désireux de ne pas trop s'encombrer l'esprit avec des pensées néfastes.

    "Ta mère a une façon assez sombre de voir notre régiment. J'espère que la qualité de notre travail lui fera un jour changer d'opinion."

    Plutôt que d'explorer davantage cette question houleuse, ils changèrent de thème en abordant à nouveau l'histoire mystérieuse des disparitions de sous-vêtement et lorsque Xylia ramena ses inquiétudes concernant le problème, Alvar opina du chef en guise de confirmation. Si cela pouvait sembler cocasse, le danger planant actuellement sur le village l'empêchait de tourner à la dérision cet étrange phénomène. Le déroulement de la journée les empêcha étonnamment de mettre le souci sous le tapis, car une curieuse rencontre vint les contraindre à s'y pencher.

    Un vieillard, commerçant local et bien connu des services du fait de sa mauvaise humeur constante, décida sans raison apparente de piquer une crise et de s'attaquer copieusement à Xylia, qui n'avait pourtant fait preuve d'aucune agressivité envers lui. Tout en maugréant sans motif évident, il ignora les salutations des deux gardes et continua sa besogne du jour en pestant contre un vol de sous-vêtement dont il était accusé à tort, selon toute vraisemblance. Alvar jeta un regard interloqué à sa camarade et effectua évidemment un raccord entre leur affaire et celle à laquelle le vieux grincheux venait de faire allusion. Malgré l'envie du bonhomme de couper court à toute forme de conversation, Alvar décida de le titiller un peu plus, avec la courtoisie que tous lui connaissaient.

    "Mon cher monsieur, loin de nous l'idée de vous importuner mais cette affaire de sous-vêtement nous intéresse."

    "Et qu'est ce que vous voulez que ça me fasse ? A part que ça fait d'vous un vicieux ?"

    Décontenancé par l'agressivité du gaillard impoli, Alvar mit cet écart comportemental sur le dos de l'âge avancé du personnage et décida de ne pas envenimer davantage la situation en répondant d'une manière vindicative. Il posa amicalement sa main sur l'épaule de Xylia pour la calmer, la sachant plus fougueuse que lui, et reprit son explication.

    "Mon cher ami, nous ne vous accusons de rien. Je vous confesse que la garde a également subi ce genre de larcins et, sans vouloir remettre en cause vos capacités, je doute qu'un homme de votre âge ait pu percer notre sécurité afin de subtiliser nos linges. Nous souhaitons simplement vous questionner afin de pouvoir résoudre le mystère et ainsi vous offrir un moyen de ne plus subir des accusations infondées."


    La tournure adroite des mots d'Alvar sembla adaptée à la situation, car la mine boudeuse de son interlocuteur se fit un peu moins agressive. Le vieillard jeta un coup d’œil autour de lui, comme pour vérifier qu'ils ne soient pas espionnés puis, d'un geste de main discret, il invita Alvar à se rapprocher de lui pour lui transmettre ses informations, non sans méfiance. Du fait de la petite taille du bonhomme rabougri, les deux militaires devaient s'abaisser à son niveau pour l'écouter.

    "Bon. J'vous l'dis qu'à vous parce que les andouilles du coin me traiteraient de vieux fou si j'leur racontais mais moi j'ai vu des choses. Un soir que j'finissais de débarrasser les stocks, j'ai entendu un sacré foutoir dans la ruelle derrière. Courageux mais pas téméraire, j'suis resté planqué dans mes caisses et là j'les ai vu."


    "Vu quoi ?"

    "Les sous-vêtements nom de nom ! Ils flottaient et ils se faisaient la malle ! Y'en avait tout un tas qui volait, j'vous jure."

    Alvar jeta un air incrédule à sa camarade, mais il devait se rendre à l'évidence : l'histoire semblait folle mais la situation l'était tout autant, et nulle doute qu'un ensemble de vols aussi curieux ne pouvait que cacher une activité magique quelconque. Il remercia donc le commerçant et ils se remirent en route à la recherche d'autres indices. L'officier décida de prendre les devants en offrant à sa jeune amie un changement de programme.

    "Je ne sais pas si ça vaut vraiment la peine, mais cette histoire commence à m'obséder un peu. Tu ne penses pas qu'on ferait mieux de se pencher sérieusement sur cette question ? Cela ne nous empêche pas de patrouiller et un tour du quartier ne nous interdit pas de questionner les habitants, après tout."
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mer 16 Sep 2020 - 21:26 #

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires ! 38ab86a4bcc3d8b150b3fa1f2e288995

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les belluaires !

    Bien passé ce n’est pas suffisant pour ta curiosité. Il est important de savoir jusqu’où ça s’est si bien passé. Est-ce qu’il y aura d’autres rendez-vous dans ce même style ? Si c’est le cas il faut absolument que tu l’entraînes dans la boute du sud-ouest du village, une super mignonne petite friperie ou tu es certaine de lui trouver des affaires à faire tomber des mouches et des éléphants sans discontinuer encore et encore. Même si ça n’était pas le cas il te fallait tout de même savoir. Il y a un sourire en coin qui le dit mieux que mille mots pour le coup. Tu lui tireras les vers du nez bien plus tard.

    Un rire tellement naturel, qui venait du cœur, fut étouffé quand il parla de ta mère. C’était un euphémisme effectivement. Elle ne pouvait pas le voir plus noir, enfin si, il y avait toujours le régiment de la Forteresse qui avait une encore plus mauvaise réputation à ses yeux. Elle aurait voulu que tu n’entres jamais dans la garde ou que tu sois une place prestigieuse te permettant de trouver un bon mari.

    — Depuis certains incidents, elle n’a pas une bonne opinion de la garde…

    Logique en même temps quand ça lui avait pris son fils le plus prometteur à avoir un poste important dans la noblesse et que sa plus jeune n’allait pas dans le sens de ses ambitions d’alliance politiques. Vraiment, tu la comprendrais presque, si tu ne devais pas subir tout cela. Tout est mille fois plus simple sans le subir.

    Laissons le sel dans un coin et retournons à nos moutons, le vieux pour le coup. Quel sacré vieux même ! Le genre de vieux que tu aurais castré sans aucun remords avec une excuse « Oups, je vous assure, j’ai glissé chef. Oui, j’ai glissé soixante fois en boucle, jusqu’à lui faire une ligature des bourses, mais vraiment, c’est accident. Un malheureux et tragique accident. » Ce genre de vieux là. Une bénédiction des Astres qu’Alvar soit là, ainsi le brave homme pourra continue de se palucher sans mourir de douleur le soir même.

    Peut-être pas à ce point, mais tu aurais au moins fait un bon laïus sur le respect a avoir envers une autre personne et ne pas s’énerver directement. Après, s’il a déjà eu plusieurs accusations, il est assez compréhensible son agacement. Laissant mené à bien la discutions, tu te contentes de hocher de temps en temps la tête et réfléchir a cette histoire de sous-vêtement volant. C’était plus qu’intrigant cela. Tu remercias aussi poliment le commerçant et suivis ton camarade.

    — En soi, c’est un souci qui semble aussi toucher des civiles en plus de la garde. C’est une patrouille, au pire, faire des heures en supplément pour finir la patrouille initiale plus tard ne me dérange pas, rater des indices sur un voleur aussi atypique beaucoup plus.

    Puis cela t’amuserait beaucoup plus que faire une simple ronde. Seulement il faut admettre que ça ne fonctionne pas aussi bien. Il y a un bout de soupire sur ses lèvres.

    — Mais… On devrait peut-être en parler avec un supérieur pour valider cela, histoire de ne pas faire n’importe quoi tout de même.

    Parce que tu as déjà été de corvée de vaisselle pour l’histoire du papier toilette ranger dans la cuisine et menu détail supplémentaire de plaisanterie, c’est un peu tôt pour une sanction supplémentaire pour simplement retrouver un voleur de sous-vêtement.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Jeu 17 Sep 2020 - 16:39 #
    « Nom d’une couille de gloot galleux !! »

    « Magnus !! Votre langage s’il vous plait !! » s'indigna Bernardine.

    Il porta immédiatement sa main à sa bouche, honteux d’avoir ainsi juré devant la douce donzelle qu’il courtisait depuis maintenant plusieurs années. La donzelle en question était Bernardine, une femme de 48 ans, légèrement en dessous de la moyenne de taille des femmes d’Aryon, au fort caractère et à l’embonpoint notable. Elle avait les cheveux d’un roux qui tirait presque sur l’ocre, parsemés de rares mèches argentées ; de tous petits yeux verts mêlés de touches de noisette, un nez malin et qui donnait à son visage un air de petite souris, et une large bouche dont l’épaisseur des lèvres était totalement déséquilibrée : celle du haut était relativement fine tandis que celle du bas pouvait se targuer d’être bien plus épaisse que sa consœur. Elle était la propriétaire de la Soupière Gloutonne, une auberge pas spécialement très renommée dans le Village Perché, mais qui avait cet avantage d’être localisée relativement proche de la bibliothèque ainsi que de la tour d’astronomie et assez loin du marché. Ainsi, les matins y étaient calmes et les touristes aimaient se trouver à proximité de lieux aussi emblématiques.

    Depuis plusieurs années, donc, Magnus avait trouvé en elle une amante secrète. Ils ne s’étaient vus que platoniquement, et il n’avait jamais osé aller plus loin que venir régulièrement prendre des nouvelles et discuter un peu avec elle. Il n’avait même jamais osé venir boire un verre avec ses gars dans cette taverne, un soir. C’était dire à quel point il était intimidé par cette femme ! Il trouvait dans son rire gras et totalement dépourvu de filtres sociaux, relâché et libre, un écho du sien. Elle avait, en plus de son physique qu’il trouvait plus qu’avantageux, ce quelque chose de toujours jovial et attrayant, qui aidait à se sentir bien et à se détendre.

    Bien qu’il ne s’était toujours pas résolu à l’admettre, Bernardine avait volé son cœur à Magnus.

    S’il venait de jurer aussi fortement devant elle alors qu’elle ne supportait pas ce genre de langage, c’était pour une affaire sérieuse. Ce matin-là, il avait réussi à trouver du temps pour se balader. Cette fois, c’était la bonne : il avait décidé d’aller à la Soupière Gloutonne et, en plus d’y discuter avec Bernardine, d’y prendre son repas du midi ! C’était un énorme pas en avant pour lui qui n’avait jamais vraiment eu à traiter avec des femmes pour des affaires d’ordre sentimental. Il avait fait attention à bien se coiffer sans pour autant que ce soit visible au premier coup d’œil : chaque cheveux avait été méticuleusement placé ou déplacé pour pouvoir donner cette impression d’avoir eu beaucoup à faire tout en le mettant le plus possible à son avantage. Il avait taillé sa barbe et prit un bain, et même mis une nouvelle chemisette pour rendre une image d’homme propre sur lui mais actif.

    Lorsqu’il était arrivé, il avait vite déchanté. Peu de temps après avoir entamé la discussion, et alors même qu’il n’arrivait toujours pas à articuler qu’il souhaitait se sustenter sur place, Bernardine avait fini par lui confier un secret qui la gênait au plus haut point mais qui pourrait sûrement être solutionné par le capitaine, puisqu’il était de la garde.

    L’intérêt de Magnus avait été piqué à vif. Elle n’avait jamais, durant ces 6 années passées à se côtoyer platoniquement, usé de la position du capitaine et de leur bonne entente pour lui demander quoi que ce soit. La chose était une première, ce devait donc être un sujet des plus importants. Et, à sa grande horreur, il découvrit rapidement que ça l’était bel et bien : on avait volé des sous-vêtements à Bernardine.

    La révélation de ce larcin fut un grand choc pour le militaire, qui sentit en lui monter son désir de justice, mais aussi un sentiment étrange qu’il n’avait jusqu’alors pas voulu s’avouer. Comment avait-on pu oser s’en prendre à Bernardine ?! SA Bernardine ?! Cette femme si douce et joviale, empreinte de bonté et de générosité ! Quel salaud avait pu avoir l’idée tordue et salace de lui dérober ses dessous ?!

    Elle continua à donner des explications à voix basse après son juron, mais lui n’écoutait déjà plus. Son esprit fusait de toutes parts pour chercher, dans leurs discussions mais aussi dans ses souvenirs, si un potentiel coupable ne pouvait pas être décelé. Et rapidement, ses pensées s’arrêtèrent sur une personne en particulier. Un type, herboriste, qui avait déjà été épinglé plusieurs années auparavant pour ce genre de comportements pervers. Le Colosse posa alors une main qui se voulait rassurante et chaleureuse sur l’épaule de la tenancière, planta un regard grave dans le sien, et dit :

    « Bernardine, j’ai déjà ma petite idée sur le sujet. Vous avez ma parole d’honneur que le pervers qui a osé vous subtiliser votre lingerie intime sera attrapé et mit derrière les barreaux ! »

    Et, sans une parole de plus, il tourna les talons et s’en fut, laissant sur place la pauvre femme qui ne comprit pas exactement pourquoi l’affaire lui tenait tant à cœur, au point de mettre son honneur en jeu.

    La tempête qu’était devenu Magnus traversa les rues sans même faire attention aux salutations cordiales que lui adressaient les habitants du village. Par deux fois, il manqua même de bousculer des personnes qui avaient simplement eu le malheur de se trouver sur son chemin alors qu’il fulminait intérieurement contre ce salopiaud d’herboriste. Gauche, droite, ah ? Non ! Demi-tour, gauche, gauche, droite, tout droit, droite, droite, et enfin, le voici dans la rue du fameux herboriste. L’air furibond, il fonça vers l’échoppe et se trouva soudainement nez à nez avec deux de ses gardes : Alvar, le timide buveur de sang devenu jovial dans sa nouvelle famille, et Xylia, la très probable farceuse du régiment mais qu’on n’avait encore jamais prise sur le fait.

    « Ah ! Vous tombez bien tous les deux, et pile au bon endroit, en plus ! On va pouvoir procéder à une arrestation en règles ! »

    L’herboriste pointa le bout de son nez de derrière Alvar et fusilla le capitaine du regard avant de s’adresser à nouveau au garde qui le dépassait d’une bonne tête :

    « Voyez, le v’là votre cap’taine qui s’en vient m’accuser ! Regardez donc son air tout furieux, on croirait un taureau prêt à foncer dans le premier qui bouge, » couina-t-il malgré l’impressionnante carrure de Magnus. Il pointa un doigt qui se voulait accusateur vers lui et reprit d’une voix moins forte, comme s’il avait honte de son problème. « Mais j’vous l’dis moi, capitaine, à moi aussi on a volé des dessous ! Des caleçons et des chaussettes, et même qu’y volaient dans les airs ! Alors, hein ! Z’allez pas m’accuser alors que j’suis victime aussi, hein ! Je sais bien que j’ai fait des conneries plus jeune mais là, je l’jure devant Lucy elle-même, je suis une victime, oui môssieur, vous m’avez bien entendu : UNE VICTIME ! »

    Il clôt son discours de manière très théâtrale, la main levée vers le ciel et l’index tendu, le menton haut et un air impérieux fixé sur son visage aux yeux fermés.

    Pris au dépourvu, le géant hésita quelques secondes avant d’enfin sortir de son mutisme. Ce type avait déjà été pris sur le fait à voler des sous-vêtements étendus à sécher sur les cordages, il y avait de cela plusieurs années. S’il y avait bien un suspect dans le coin : c’était lui !

    « Parbleu, Salazar, vous ne m’aurez pas comme ça !! Vous avez volé des dessous par le passé, alors qui d'autre que vous aurait bien pu subtiliser ceux de madame Bernardine !! Qu’est-ce qui est passé par votre esprit pervers, hm ?! Vous avez vu ses formes voluptueuses et vous vous êtes senti pousser des ailes de démon, d’incube ?! Fripouille, je vous ferais foutre derrière les barreaux !! » tonna le capitaine si fort que les murs de la bicoque en tremblèrent.

    Au dehors plusieurs têtes se tournèrent vers eux, intrigués par ce remue-ménage soudain et inattendu, surtout venant de l’échoppe d’un herboriste réputé pour être grognon mais discret. Encore une fois, les Belluaires étaient sur le point d’être fidèles à leur réputation… Ou peut-être pas ? Dans tous les cas, la journée promettait d'être animée au Village Perché.
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Ven 18 Sep 2020 - 2:44 #
    Alors qu'Alvar s'apprêtait à tourner les talons et à saluer respectueusement le vieillard pour repartir en patrouille en compagnie de Xylia, un beuglement tonitruant vint les figer sur place. Face à eux se trouvait désormais le titan qu'était leur capitaine, et celui-ci semblait d'une humeur bien moins joviale qu'à l'accoutumée. Magnus, aussi explosif dans son comportement que dans ses mots, ne prit même pas la peine de saluer les deux militaires et leur hurla subitement qu'ils allaient pouvoir procéder à une arrestation, ce à quoi Alvar répondit par une grimace confuse ainsi qu'une salutation bâclée du fait de sa surprise.

    "Mes respects Capitaine !"

    Le vieux grincheux se lança encore dans l'une de ses fameuses tirades victimaires, s'attaquant directement au capitaine et évoquant une nouvelle fois cette fameuse erreur de jeunesse qu'il avait déjà amené sur le tapis à de nombreuses reprises, s'en plaignant à qui voulait bien l'entendre. Alvar afficha une complète neutralité face à cette énième tentative de laver son nom, cachant tant bien que mal son agacement ainsi que sa lassitude. Il fut très surpris de remarquer qu'au contraire des deux autres gardes, Magnus croyait effectivement que le vieux Salazar était bel et bien l'auteur des larcins ! Ce fut à cet instant qu'Alvar décida d'entrer en scène, plaçant une main en l'air en signe de paix.

    "Bien loin de moi l'idée de te manquer de respect, mais nous sommes déjà parvenus à établir qu'il était bien peu probable que cet homme soit responsable des vols de lingerie. Nous explorions actuellement d'autres pistes et nous nous apprêtions justement à nous remettre en route."

    Magnus semblait absolument hors de lui, prenant étrangement très à coeur cette étrange affaire de sous-vêtements subtilisés. Il fit allusion à une certaine "Bernardine" dont Alvar n'avait en vérité jamais entendu parler, et c'était visiblement car cette femme avait été victime du voleur qu'il en avait après le vieillard ronchon. Le capitaine étant du genre à exploser au premier coup de sang malgré sa gentillesse, c'était donc avec des pincettes qu'Alvar tentait de contenir la colère de son supérieur.

    "Il était question de faire le tour du voisinage et d'interroger les habitants avant de faire des conclusions hâtives. Si nous ne trouvons rien, nous avons toujours ce monsieur sous la main, n'est-ce pas ?"

    "Ouais, écoutez donc vot' larbin cap', j'ai rien à me reprocher !"

    Pour la toute première fois depuis le début de la conversation houleuse, Alvar pivota et fusilla des yeux le grincheux qui parvint un moment à soutenir ce regard noir, avant de baisser la tête honteusement en réalisant que se mettre à dos son seul allié potentiel parmi les forces de l'ordre n'était pas nécessairement la meilleure manière de se tirer de ce mauvais pas. Après tout, malgré les dires d'Alvar, le petit bonhomme n'était pas tout à fait sorti de la liste des suspects et si l'officier ne calmait pas les ardeurs de Magnus, il était tout à fait probable qu'il passe la soirée en cellule.

    "Vous... Tu nous accompagnes, Capitaine ?"

    Le tutoiement imposé au sein des Belluaires était tout à fait intégré à la mémoire d'Alvar, mais s'il parvenait sans mal à s'y faire lorsqu'il s'adressait à la majeure partie de ses collègues, il n'en était pas tout à fait de même pour Magnus lui-même. Le respect de l'officier pour son supérieur, qu'il voyait d'une certaine façon comme la figure paternelle du régiment, le poussait à un instinctif retour à la politesse enseignée à l'académie.
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mar 22 Sep 2020 - 14:20 #

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires ! 38ab86a4bcc3d8b150b3fa1f2e288995

    Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les belluaires !

    Mes respects ? Comment cela mes respects ? Personne n’a envie de donner ses respects à un capitaine qui hurle directement sur un civil sans aucune preuve. Sinon ça ferait longtemps que tu aurais changé de manière d’approche pour monter dans les rangs de la hiérarchie de la garde et finir à la royale au final. Pour le coup, Alvar a plus la prestance d’une capitaine que le papy grincheux bourré de muscles. C’était peut-être en battant tout le monde au bras de fer qu’il en était arrivé là ? C’est ainsi qu’on désigne le capitaine ici ? Celui qui a la plus grosse monte sur le trône pour paresser dans un bureau ensuite jusqu’à qu’un nouveau prétendant au titre arrive ?

    Non, bien sûr que non et tu le sais parfaitement bien, mais une nouvelle recrue pourrait parfaitement ce dire ce genre de chose, surtout sans avoir eu sa discussion d’introduction aux régiments à cause d’une histoire de mission à tu ne sais plus quel point paumé du périmètre de sécurité du village paumé, à trois jours de marche ou une merde dans ce genre. Ou est-ce que c’était cette histoire d’indigestion massive à la cantine ? Les deux n’avaient pas eu lieu en même temps ? Là, tout de suite, ce n’est pas le sujet et tu iras te rafraîchir la mémoire dans tes notes plus tard si le doute ne part pas. Là, le seul doute qui te reste c’est de savoir si l’intervention d’Alvar sera suffisante pour calmer le bestiau. C’est plus simple de le voir comme un animal étrange, on s’attache moins vite, s’attacher au chef d’un endroit qu’on surveille ou qu’on souhaite quitter est une mauvaise idée pour la morale. Les animaux c’est moins dans l’affectif, c’est bien connu.

    Par contre la remarque du commerçant sur Alvar en larbin c’était très bas. Horriblement bas. Tu as dans ton sac des billes de boule puante, en cas de besoin, toujours utiles dans des situations inattendues. Les lancers pilent poil sous son étale pendant que son attention est sur les deux mals alpha de la discutions n’est pas du tout un mal, sans mauvais jeu de mots.

    — Alvar, laisse le capitaine vouloir enfermer ce pauvre innocent et avoir des explications à offrir à la commission plus tard… Sans vouloir vous manquer de respect capitaine.

    Par contre, Bernardine ce n’est pas la tenancière de l’auberge un peu en retrait dans le village ? Il faudra que tu y fourres ton nez un peu plus, il y avait peut-être des informations à déniché sur place. Des secrets à faire ressortir ou encore des côtés sombres du capitaine à mettre en lumière. Pourquoi être autant à cœur pour cette dame en plus ? La curiosité et piqué, comme ton nez, la bille commence à se sentir assez fortement et le mélange œuf pourri et poisson moisi est tout sauf agréable. Tu mets ta main devant ta bouche et prends un mine parfaitement outré.

    — Enfin, après… Vu l’odeur, moi je serais plus de continuer notre interrogatoire et laisser ce brave homme avec son stand qui ne sent pas la rose. Bon courage avec vos marchandises monsieur.

    Par contre il y a autre chose que tu n’avais pas en tête, le fait qu’Alvar soit visiblement assez proche du capitaine pour le tutoyer directement ou est-ce que c’était dans les instructions qu’on ne lui avait pas donné à la base ? C’est horriblement frustrant de ne pas savoir.

    — Sauf si bien entendu, vous souhaitez rester avec l’odeur… Moi personnellement, j’aimerais continuer notre patrouille et recherche des sous-vêtements des gens de ma chambre, au minimum. Vous n’avez pas eu de perte vous ?

    Tout en disant cela, tu t’éloignes de l’odeur qui panique totalement le vendeur qui en cherche la source ou une manière de s’en débarrasser rapidement. Plus ton souci maintenant.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Jeu 1 Oct 2020 - 13:21 #
    L’attitude goguenarde de Xylia refroidit bien plus Magnus que l’apaisement explicatif qu’avait tenté Alvar – principalement en raison du manque de respect dont avait fait preuve Salazar envers Alvar en l’appelant « Larbin ». Il n’était pas habitué à ce qu’on se montre sarcastique et caustique envers lui, et avait toujours eu du mal à appréhender ce genre de personnalités. Sans compter que, pour le coup, il s’agissait d’un combo explosif qui avait le don de prendre le capitaine à contrepied : une nouvelle recrue, à l’attitude qui laissait comprendre qu’elle était défiante vis-à-vis de son autorité, qui n’appliquait le tutoiement qui lui tenait pourtant tant à cœur, et qui pointait non sans moquerie la très probable erreur de jugement du chef. Autant dire qu’elle venait de lui faire perdre la face en quelques secondes.

    Bien qu’il détestait passer pour un rigolo – surtout devant un citoyen –, il détestait encore plus de ne pas être vu comme un exemple à suivre par ses subordonnés. Dans le cas présent, la démarche à suivre était de toute évidence de reconnaître son erreur et de présenter ses excuses à l’herboriste, en bonne et due forme, sans se soucier de son étiquette. Son honneur était en jeu, et celui des Belluaires avec.

    Avant même qu’il ne puisse commencer à émettre la moindre once d’excuses, Xylia porta son attention sur le sujet qui l’avait mené ici : le vol de sous-vêtements. Apparemment, Bernardine n’était pas seule à être victime, et les Belluaires eux-mêmes étaient ciblés. Si c’était bien vrai, l’affaire était grave, bien plus que la dimension personnelle de Magnus ne le laissait entendre, et l’image sécurisante et sérieuse de son régiment était soudainement remise en question.

    « Par Lucy, c’est bien vrai ? Par chez nous aussi, on se fait voler des dessous ? » demanda-t-il, étonné de n’avoir pas été alerté par ses lieutenants et autres subordonnés. L’affaire avait probablement été jugée mineure et sans importance, et mise dans un coin pour éviter de lui encombrer l’esprit avec une broutille, lorsqu’il avait tout un régiment à gérer. « L’affaire est plus grave que ce que j’imaginais… »

    Soudainement sérieux et réfléchi, il passa rapidement en revue les informations qu’il avait. Pas grand-chose en somme, mis à part que des sous-vêtements avaient été volés un peu partout dans le Village, et surtout que certains avaient été dérobés au nez et à la barbe de ses gardes, dans leurs propres baraquements. Et ce sans qu’aucune alerte ne soit déclenchée. Autant dire qu’il n’était pas étonnant que des citoyens lambdas n’aient rien pu faire pour empêcher tel larcin. De même, ce peu d’informations laissait sous-entendre que le ou les coupables étaient doués, très doués.

    Il revint à lui, et posa sa grosse paluche sur l’épaule de Xylia :

    « Tu as raison, Xylia, je me suis emporté bêtement. Ce n'est pas une attitude digne d'un capitaine, je dois réparer mon erreur. »

    Puis il se tourna vers Salazar et le prit par le bras, l’entraînant alors dehors. Une fois devant l’échoppe, il le lâcha, mit un genou à terre et pencha humblement la tête avant de clamer le plus fort possible, pour que tous entendent ses excuses et comprennent l’innocence de cet homme qu’il venait injustement d’accuser :

    « Je vous présente mes plus sincères et profondes excuses, Salazar, pour avoir douté de votre innocence alors même que l’enquête sur ce vol de sous-vêtements ne fait que commencer. Je l’ai bien compris, vous êtes victime, vous aussi, et méritez justice ! Nous, Belluaires, feront de notre mieux pour que justice soit rendue et que votre honneur soit lavé. Je me montrerai digne de vous pour que vous acceptiez de me pardonner l’affront honteux que je viens de vous porter ! »

    La théâtralité de l’instant était saisissante. Le capitaine n’avait pas pour habitude de faire dans la demi-mesure, et préférait en faire trop que pas assez. Il n’avait pas jugé bon de passer sous silence le crime dont était victime le fameux Salazar, simplement parce qu’à ses yeux, il n’y avait aucune honte à se faire subtiliser pareils habits : tout le monde en portait, après tout.

    Une fois sa tirade terminée, il attendit que le grincheux réagisse.

    « Oui oui bon ça suffit maint’nant oh, allez rel’vez vous bon sang d’bonsoir ! Pas b’soin d’en faire tout un plat, j’vous pardonne cap’taine, allez rel’vez vous par Lucy, » couina-t-il, le visage rougi par la gêne.

    « Merci Salazar, milles fois. Je serais digne de votre bon cœur, je vous le jure, » clama le capitaine toujours aussi fort. Puis, se tournant vers Alvar et Xylia : « Vous deux, venez par-là, et faites-moi un rapport de ce que vous savez pour l’instant. On va enquêter ensemble. »
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Ven 9 Oct 2020 - 19:44 #
    Si le raisonnement pourtant impeccable d'Alvar semblait ne pas faire mouche lorsqu'il s'agissait d'apaiser le fauve qu'était son capitaine, les moqueries venimeuses à double-sens de Xylia paraissaient en l'occurrence bien plus adaptées à la situation. L'apparente colère de leur supérieur s'effaça petit à petit de son visage dur et ce fut avec une honnête surprise qu'il accueillit la nouvelle. Effectivement, les citoyens n'étaient pas les seules cibles des vols de lingerie et si les locaux de la Garde n'étaient pas assez sûrs pour prévenir ce genre de larcin, cela signifiait qu'aucun habitant du village n'était à l'abri.

    Content de constater que Magnus acceptait finalement d'entendre raison, Alvar jeta un regard satisfait mais furtif à Xylia, qui venait pour le coup de sauver indirectement la mise au fameux Salazar. Cependant, si Alvar s'était attendu à ce que le capitaine propose d'accompagner le duo, il en était autrement pour sa très subite courbette destinée à se faire pardonner du vieux grincheux. Quelque peu décontenancé, le garde en armure ne sut pas exactement où se mettre et se contenta de regarder ailleurs avec embarras lorsque son supérieur se mit à beugler des excuses avec beaucoup trop d'entrain.

    Rouge comme un pivoine, Salazar ordonna au capitaine de reprendre sa posture initiale et Alvar vint naturellement proposer une main à son supérieur afin de l'aider à se redresser, mais Magnus se releva seul, sa fierté de lion ne semblait pas avoir été ébranlée par son élan de théâtralité que les civils du coin avaient observé non sans amusement. Alvar s'épousseta, ne sachant que faire de ses mains, mais Magnus ne tarda pas à le rappeler à l'ordre en intimant à sa patrouille d'établir un rapport, ce à quoi Alvar répondit immédiatement après un bref hochement de tête, une fois de s'être assurés qu'ils étaient assez éloignés du vieux commerçant.

    "Nous n'avons que peu d'informations, Capitaine. Selon le témoignage de Salazar, le voleur serait doué d'un pouvoir d'invisibilité totale ou de télékinésie, c'est tout du moins ma première hypothèse. Salazar aurait aperçu des dessous en train de léviter derrière sa boutique mais aurait eu trop peur de l'étrange manifestation pour agir. Pour ce qui est de nous, j'ai constaté la disparition de certains de mes sous-vêtements et Xylia m'a rapporté le même phénomène pour sa propre lingerie. C'est tout ce que nous avons sous la main pour le moment, ou en tout cas tout ce que j'en sais."

    Tout en formulant cette explication, Alvar jeta un dernier regard derrière lui et aperçut justement le marchand concerné qui déjà, recommençait à ruminer seul dans son coin tout en s'affairant à empiler des caisses les unes sur les autres. Son honnêteté restait à prouver, mais Alvar estimait qu'ils lui avaient déjà posé assez de questions pour le moment et que rien ne les empêchait d'y revenir en cas de besoin. D'une manière générale, se tenir le plus loin possible de ce vieux râleur lui convenait parfaitement car, s'il ne s'était pas montré scandalisé par son comportement injurieux, il n'en demeurait pas moins frustré pour autant. Xylia paraissait quant à elle absolument furibonde, se tenir à l'écart était donc également une mesure de sécurité afin de tenir le bonhomme à l'abri d'une éventuelle attaque à la boule puante.

    Tout en se tournant vers le capitaine, Alvar reprit :

    "As-tu d'autres informations ? D'autres victimes et témoignages, par exemple ?"

    Cela allait sans dire mais par pure courtoisie, Alvar décida de tourner ses questions de cette manière plutôt que de s'en prendre frontalement à son supérieur. La façon qu'il avait eu de débouler comme un éléphant chez un vendeur de porcelaine ne trompait pas et à première vue, le capitaine prenait cette affaire très à cœur. Selon ses propres dires, il n'avait pas subi de vol, ce n'était donc pas la perte de ses propres biens qui avait justifié tout ce chaos. Alors qui pouvait bien mérité une tel enragement de la part du vieux lion ?
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Lun 26 Oct 2020 - 17:31 #
    Surprenant. Du genre vraiment quelque chose que tu ne t’attendais pas de la part du capitaine après son coup de colère et la hargne qu’il a eue pour accuser ce pas si brave Salazar. Si tu n’étais pas autant de mauvaise foi envers toi-même, tu reconnaîtrais même que c’est audacieux et courageux de sa part d’admettre ces tords et de s’excuser ainsi. Même se c’est un peu honteux pour tout le monde, au moins l’attention est là. Seulement ta mauvaise foi l’emporte et tu préfères te dire que c’est juste honteux comme manière de faire. Comme un parent qui te met dans l’embarras simplement en ouvrant la bouche. Est-ce que tu ne pourrais pas tout juste prendre la poudre d’escampette pour le coup ? Ce n’est pas une si mauvaise idée en soi. Enfin ça ne semble pas l’être en tout cas.

    Seulement tu ne veux pas laisser Alvar tout seul avec Magnus. Ça ne se fait pas, on ne laisse pas un frère d’armes seul avec un problème sur un champ de bataille. On affronte à deux le souci, même si c’est compliquer et humiliant. C’est ça aussi la garde, puis tout de même, c’est plaisant de voir que certaine remarque semble toucher. Alvar est douer, parce que pour toi il n’y a aucun doute que c’est tout lui qui a su faire voir la situation d’un bon point de vue au capitaine. Toi tu as juste mis de l’huile sur le feu par jeu.

    C’est gamin, mais c’est le rôle que tu dois tenir. Pas comme si ça te dérangeait vraiment d’être une abrutit de toute manière, pourtant il y a quelque chose d’impressionnant dans la façon de géré de tes deux camarades. Une maturité qu’il te manque et que tu envies un peu. L’un s’est excusé et a su voir ses erreurs, l’autre a su garder son calme quoiqu’il arrive et toi tu as jeté une boule puante comme une gosse.

    — Plus exactement il a dit avoir vu les sous-vêtements voler dans les airs, mais effectivement l’idée est que ça n’arrive pas sans intervention magique.


    Alvar t’a pourtant demandé si tu avais d’autres informations et comme une gamine tout ce que tu as fait pour commencer c’est rectifier ses dires. Ce n’est pas grand-chose, mais tu n’aimes pas l’idée que l’on tire des conclusions hâtives sur le pouvoir potentiel alors que selon toi ça peut être tellement plus de chose. Un contrôle de tissu, une manipulation du vent bien maîtrisé, une illusion et ainsi de suite. La jambe droite sautant un peu d’inconfort tu reprends.

    — Pour le coup j’ai moi-même eu une partie de dessous qui a mis les voiles. C’était ceux que j’avais mis dernièrement à la laverie de la caserne. Pendant que je les cherchais, j’ai entendu plusieurs personnes se plaindre qu’ils ne retrouvaient pas non plus leur bien. Ce n’est pas ceux de la laverie, ils avaient vraiment l’air au bout de leur vie… Et j’ai un grand doute que ça les amuse d’avoir une bonne partie des belluaires en colère parce qu’il y a eu des vols dans leurs affaires.

    Pour le coup c’est aussi cela qui te rend nerveuse. Il y a une personne qui s’amuse à mettre tout le monde dans une ambiance tout sauf agréable. Bien entendu que cela retombe directement sur les lavandières qui ne font que leur travail après tout. Relevant un peu plus le menton tu tentes de le fixer tout le deux dans les yeux, ce qui se traduit avec ton regard qui passe de l’un à l’autre assez régulièrement sans jamais se poser bien longtemps.

    — Ça doit faire pas plus d’une semaine que la situation est ainsi. C’est récupérant mon package de la semaine que j’ai remarqué cela, mais comme on devait partir en patrouille, je n’ai pas plus pausé de question sur le coup, en me disant que j’avais peut-être oublié mes affaires quelque part dans la chambre. Aussi en me disant que si je demande à plus de monde, autre que les gens qui sont énervés directement à la reprise de leurs vêtements ça ne sera pas un mal.

    Puis il y a aussi, mine de rien, le fait que la dernière fois que tu as voulu aider a faire qu’une histoire de sale blague ou vol avait eu lieu, du temps de l’académie, c’était toi qui avais eu le crime sur le dos à devoir réparé des erreurs qui n’était pas de ta faute pour une fois. Autant payer pour tes farces ne te dérange pas, avoir celle des autres à réparer ce n’est pas vraiment la même tasse de thé.

    — Du coup, on a les lavandières pour plus de questions… Ce qui est un peu étrange c’est que cela touche tout le monde, homme, femme, jeune ou âgée… Si c’est l’œuvre d’un pervers, il a des goûts très larges…

    Pas de jugement, mais c’est tout de même étrange comme façon de faire tout de même.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Jeu 12 Nov 2020 - 14:54 #
    Les deux soldats résumèrent la situation et leurs connaissances à Magnus après son coup d'éclat théâtral au possible. Malgré les regards appuyés de certains passants qui semblaient désapprouver au plus haut point le comportement de celui qui se devait d'être l'exemplarité même au Village Perché, le Capitaine ne broncha pas et écouta attentivement les propos de ses collègues. Son sérieux n'avait d'égal que son désir de rendre justice à Bernardine. Certes, un vol aussi honteusement pervers méritait punition pour quiconque l'avait perpétré, mais le fait que la douce tenancière soit touchée avait décuplé son envie d'en découdre. S'il avait eu face à lui l'auteur de ce crime, il l'aurait probablement instantanément assommé d'un violent coup de bouclier, histoire de lui faire comprendre la gravité de ses actes. L'exagération était, en effet, l'une des qualités de Magnus.

    À mesure que Xylia et Alvar débitaient les informations, il se dressait un schéma mental de ce qu'ils savaient afin d'écarter d'éventuelles pistes. Pour le moment, ils savaient que le ou les criminels disposaient d'un pouvoir très probablement de télékinésie : l'invisibilité supposée par Alvar lui paraissait peu probable du fait des systèmes de détection magique qui encadraient chaque entrée du régiment. Soit il n'y avait qu'une personne qui disposait d'un pouvoir capable de faire venir à elle des vêtements par la simple force de sa pensée, soit il y avait plusieurs personnes qui se partageaient le travail : les télékinésistes s'occupaient des zones protégées par détection magique, et les autres allaient chez les simples villageois. La deuxième organisation qui lui semblait bien trop complexe pour de simples larcins de sous-vêtements, cela dit...

    « Personnellement je n'ai pas plus d'informations, je viens de découvrir cette affaire... Par contre, il va falloir qu'on réduise les pistes. Déjà, trouver depuis combien de temps le premier vol est arrivé. En interrogeant les lavandières, en vérifiant les plaintes déposées... Encore de la paperasse, quelle chienlit ! »

    Le capitaine caressa sa barbe pensivement. Certains points ne collaient pas encore, et tendaient justement à éloigner les pistes les unes des autres plutôt que de faire en sorte que l'étau se resserre. Il reprit, tellement absorbé par ses pensées et sérieux qu'un œil attentif aurait pu douter qu'il s'adressait à Alvar et Xylia.

    « Je m'éparpille... Le nombre de délinquants est inconnu, mais probablement une unique cible étant donné le type de larcins... On ne sait pas non plus quand tout ça a commencé, mais c'était il y a au minimum une semaine. Le pouvoir est inconnu, et pourrait aussi bien être du contrôle mental sur certains habits, sur certaines matières, qu'un enchantement appliqué à l'avance sur des habits vendus par la même personne, ou sur la matière première vendue par le même fournisseur. Tout le monde est touché, donc ça réduit la probabilité d'un acte isolé d'un pervers... »

    Son résumé était clair et concis, et, malgré qu'il omettait quelques détails qui lui semblaient négligeables – mais l'étaient-ils vraiment –, il avait réussi à identifier clairement leurs besoins en matière d'informations. Il cligna des yeux plusieurs fois et reprit conscience que ses subordonnés étaient là. Il devait prendre une décision pour organiser cette enquête. Ne sachant pas exactement ce qu'étaient les points forts de Xylia, mais connaissant parfaitement la capacité sociale qu'Alvar avait pour rassurer les gens avec son calme olympien, il jugea que les faire travailler ensemble était mieux que les séparer, quitte à perdre un peu d'efficacité. La voix plus basse encore, de sorte que seuls eux deux l'entendent, il dit :

    « Bon ! Vous deux, vous allez pour le moment de votre côté vous occuper des questions. Commencez par les lavandières, et ensuite voyez autour des victimes déjà connues s'il n'y en aurait pas d'autres. On dressera une carte des zones touchées et de celles épargnées quand on aura plus d'informations, avec si possible des horaires approximatifs pour ces vols. Demandez aussi des informations sur les matières des vêtements, et les gens qui les ont vendu. On n'est pas à l'abri d'un rigolo qui contrôle le coton, plus que juste les sous-vêtements... De mon côté, je vais aller déjà demander à un de nos analymages de venir vous prêter main forte en faisant quelques tests et recherches de traces magiques sur les lieux des crimes. On aura peut-être un peu plus de pistes avec ça. Je vais aussi me plonger dans la paperasse de ces derniers jours, pour voir s'il n'y aurait pas déjà eu des rapports sur des incidents du genre que j'aurais laissé passer sans y prêter grande attention. On se dit rendez-vous demain à l'heure du déjeuner dans mon bureau ? Je ferais amener de quoi manger. C'est bon pour vous ? »

    Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi excité à l'idée de faire son travail. La dernière enquête qu'il avait géré lui-même remontait à plus d'une année, en raison de ses obligations de capitaine qui l'enchainaient à son bureau. De même, Sarramont n'était pas le genre d'homme qui laissait son capitaine vaquer librement à des occupations plus attrayantes que la paperasse. Le lieutenant avait, à de nombreuses reprises, fait des remontrances à Magnus qui tentait de faire ce qu'il appelait du « vrai travail de garde », en opposition à la paperasse administrative qui lui donnait chaque jour un peu plus envie de se jeter du haut du Village jusqu'au sol, en contrebas. Le fait qu'il était encore parmi les membres du régiment lui rappela qu'il devait donner une précision à ses comparses :

    « Oh et, une dernière chose : pas un mot de tout ça à qui que ce soit du régiment, pas même aux lieutenants. On ne sait jamais, c'est peut-être quelqu'un de chez nous, même si j'y crois moyennement. »

    C'était aussi bien parce que l'éventualité qu'il venait de mentionner était en soi possible, que parce qu'il voulait vraiment faire cette enquête, quitte à se faire réprimander par Sarramont une fois celle-ci bouclée. Son âme d'enfant et de justicier venait de se réveiller après des années assoupie.
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mer 17 Fév 2021 - 19:55 #
    Bon, visiblement on ne devient pas capitaine avec des pochettes surprises ou alors c’est des pochettes surprises qui savent très bien choisir leurs destinataires de cadeau. Est-ce que c’est un pouvoir qui permet de tomber juste ou un truc dans ce genre ? Partons simplement du principe que même s’il a un côté ultra théâtrale et dramatique il savait utiliser sa tête et ses ressources en temps et en heure une fois la fougue du moment retomber. Tu ne sais pas encore trop quoi penser du personnage, mais sur le moment il prend l’affaire en main avec une certaine justesse et un esprit qui te plaît alors tu vas courber l’échine et écouter les instructions.

    Hochant la tête de temps en temps comme signe d’écoute tu grimaces mentalement sur certains points qui t’avaient échappé et que tu aurais voulu penser par toi-même. Il y a un manque d’expériences qui se fait ressentir et c’est normal, mais cela reste un frustrant pour l’adolescente que tu es encore. En tout les cas il y a un côté amusant à cela, le fait de devoir garder secret l’affaire t’amuse pas mal et te donne même l’impression que tu vas complètement déchiré juste à cause de ce point-là, alors qu’en vrai, soyons honnête, ça ne changera rien à ta façon d’agir de manière générale. La voix basse aussi tu te permet de prendre la parole pour toi et ton camarade.

    — Nous serons être discret monsieur, ne vous inquiétiez pas. Les lavandières n’auront plus aucun secret pour nous d’ici demain. Du coup, il serait peut-être de bon gout de finir notre patrouille de manière classique et aller les voir en fin de service en même temps qu’on apporte notre linge pour rester discret. Elles ne devraient pas faire d’histoire et répandre de rumeur si ça leur permet de ne plus avoir de vol de leur côté et retrouver les affaires qu’on leur avait confiées à la base en prime.

    Cela semble assez logique comme façon d’agir pour qu’Alvar, visiblement, ne te reprenne pas là-dessus. Même l’incident avec l’herboriste en soi passera assez facilement pour un coup de sang après une histoire un peu fâcheuse et une fausse plainte. Cela ne t’empêchera pas d’en parler à Calixte, mais ce n’est pas le même registre et puis il est plus que certain que cette histoire l’amusera pas mal une fois cela terminé. Qui prends des sous-vêtements à des vieux, des enfants et des touts le monde, sans se soucier, visiblement de qui les a porter ? C’est plus qu’étrange, mais ce n’est pas bien important. Sur cette parole, vous reprenez votre patrouille avec Alvar sans trop attendre. Mine de rien si vous avez trop de retard cela va jaser encore plus et des questions finiront forcément par ressortir.

    Bon grès, mal gré, c’est ainsi qu’on arrive au lendemain à l’heure du déjeuné, au niveau du bureau du capitaine. Tu aurais souhaité venir ici pour d’autre raison, comme ton introduction aux régiments, mais l’affaire du moment passera avant cela. Tu es seul face à la porte quand tu frappes et sans attendre une réelle autorisation, ayant plus frappé par politesse qu’autre chose, rentre dans le bureau. Attendre devant attirera des commérages supplémentaires et ça semble ne pas être ce que souhaite Magnus. Oui, tu fais une fixette là-dessus, mais il faut bien se fixer sur certains détails tout de même.

    — Bonjour Capitaine. Alvar s’excuse de ne pas venir, il a fait une mauvaise chute en revenant de la laverie et est actuellement à l’infirmerie.

    Suite à cela tu attends d’avoir un signe de Magnus s’il t’écoute ou même si c’est le bon moment pour discuter de cela. Après tout, tu es bien rentré sans prévenir, le coupant peut-être dans ce qu’il faisait juste avant. Quoi que ça est pus être.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mar 16 Mar 2021 - 15:15 #
    Lorsque Xylia entra seule dans son bureau, Magnus leva le nez de ses papiers et l'accueillit en lui faisant signe de s'approcher de lui, en ignorant à moitié l'information concernant Alvar. Habituellement, il se serait enquis de la situation et aurait demandé des nouvelles. Dans sa grandiloquence et sa théâtralité, il aurait peut-être même fait le déplacement jusqu'au chevet du garde pour le rassurer et lui tenir compagnie. Ce n'était qu'un comportement banal pour lui qui attachait une importance toute particulière au bien-être de chacun de ses enfants-gardes.

    Mais l'instant ne s'y prêtait pas spécialement. La pièce était imbibée d'une odeur de sueur mêlée de poussière et de papier, ainsi que du fumet quasi dissipé de la nourriture dont les restes éparts traînaient dans un plateau posé sur la table basse de la partie salon. Sur l'un des fauteuils, un plaid à carreaux turquoise et beige laissait entendre, une fois additionné à toute cette ambiance, que le capitaine n'avait probablement pas beaucoup dormi et qu'il avait travaillé une bonne partie de la nuit. Que ce fut le signe d'une découverte transcendante ou le simple frisson du travail de garde qui était revenu lui chatouiller l'échine alors qu'il passait désormais presque toutes ses journées à faire de la paperasse, nul n'aurait vraiment su répondre sans jeter un œil au bureau couvert d'une carte annotée et de divers papiers et bouquins.

    Affublé de ses lunettes de lecture, le colosse finit par lever ses yeux de son travail et prit la parole en regardant à tour de rôle Xylia et la carte.

    « Salut à toi Xylia ! Bon alors, on entre dans le vif du sujet. Je commence : l'analymage a bien détecté des traces de magie à proximité de la boutique de Salazar. D'ailleurs, ce n'était pas camouflé du tout, il a pu déterminer que c'était bien une magie de contrôle sur le coton en mettant simplement divers vêtements de matières différentes près des traces de magie. Seul le coton a réagi. »

    Il pointa alors un index sur la carte, à un endroit qui était cerclé d'un rouge vif.

    « On a donc notre crime le plus récent, ici, chez Salazar. En épluchant d'autres rapports, j'ai pu trouver d'autres mentions similaires de vols qui remontent jusqu'à 16 jours, » affirma-t-il en désignant les autres zones cerclées de couleurs sur la carte. « En rouge, tout ce qui remonte à 3 jours maximum. En orange, ceux qui remontent de 3 à 9 jours. Et en jaune ceux qui remontent à plus de 9 jours. Les 3 cercles bleus, eux, ce sont des affaires qui sont peut-être liées mais les détails des rapports sont trop flous pour qu'on soit catégorique. Les crimes d'il y a plus de 9 jours sont trop anciens pour que les tests magiques aboutissent mais l'analyste a pu confirmer les mêmes traces à toutes les positions cerclées de rouge et d'orange. On a donc la même personne qui a agi sur toutes ces positions. »

    Magnus marqua alors une pause de quelques secondes le temps de retirer ses lunettes et de boire plusieurs gorgées d'eau directement depuis la cruche qui était posée sur une tablette à proximité de son bureau. Après un soupir d'aise bruyant, il reprit :

    « Comme tu peux le voir, on a de l'activité un peu partout dans le Village. On avance mais c'est encore flou tout ça. Alors dis-moi, qu'est-ce que t'as de ton côté ? »
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mar 30 Mar 2021 - 11:43 #
    Une chose est certaine, on ne travaille pas avec des branquignoles chez les Belluaires. Ou, en tout cas, le Capitaine n’en est pas un quand il est motivé par une enquête. Même si tu avais eu des doutes en le voyant faire tout son pardon théâtral plus tôt, cela semblait avoir été plus ou moins effacé maintenant. De toute façon, sérieusement, cela servirait à quoi de souligner tout ce qui ne te plait pas actuellement ? À rien. Tu le sais et ton ensemble de sous-vêtements favoris aimerait ne pas être perdu aussi, donc autant y mettre vraiment du tien et laisser la gamine insupportable que tu peux être au placard. Les réclamations viendront plus tard, ce n’est pas le moment.

    Ce qui est bien c’est que les informations retrouvées par Magnus correspond avec certains éléments récupérés chez les lavandières. C’est toujours plus simple dans une enquête quand tout s’enchaine et ne se contredit pas toutes les cinq minutes. Plus reposant aussi. Puis, pour remplir les rapports que seuls les chiants de la commission liront réellement, c’est plus pratique, cela empêche d’avoir un courrier de leur par parce que l’alinéa 14 bis n’est pas respecté ou bien parce que le formulaire orange n’est pas en a adéquation avec celui rose fluo, mais avec celui bleu alors qu’il y a une erreur de protocole B12. Ou d’autre merde administrative dans ce genre. C’est aussi pour cela que tu préfères être en lien direct avec les espions qu’avec la commission.

    C’est flou comme dit Magnus, mais vous avez peut-être trouvé un point d’origine avec Alvar, enfin, quelque chose qui y ressemble en tout cas ou alors c’est une piste grossière qui a été mise sous votre nez pour ne pas voir autre chose, seulement tu n’as pas eu le temps de mieux creuser et autant la donner. Au pire, tu te trompes et l’erreur est humaine, on parle de sous-vêtement, pas de vie humaine, pour le moment ça devrait bien le faire. Prenant une forte inspiration et sortant quelques feuilles contenant les témoignages récupérés plus tôt tu entames ton rapport aussi.

    — De notre côté on a trouvé que les irrégularités et plaintes sur le linge on commencer il y a une peu plus d’une demi-lune, cela correspond plus ou moins avec le renvoie d’une lavandière qui avait un pouvoir de contrôle du tissu et qui tentait de faire son travail plus rapidement avec son pouvoir, mais finissait toujours pas abimer ou détruire le linge. Surtout celui plus fragile tel que la lingerie. Il lui avait été demandé de continuer manuellement, mais a décidé de ne rien écouter et son renvoie est arrivé après une énième erreur de cette part. Le souci, c’est que tout le monde se souvient de son surnom, Troutout, mais personne, pas même le chef d’atelier n’a été capable de donner son vrai patronyme ou même une adresse valide pour aller lui demander plus d’information. En fait, c’est comme s’il y avait un blocage à chaque fois que les gens voulaient en dire plus que le minimum sur cette personne…

    Ce qui était vraiment frustrant. Peut-être un objet de pouvoir qui permet une censure, mais ça semble un peu étrange de faire cela pour de simple sous-vêtement. De base, faire tout cela pour des sous-vêtements n’était pas des plus intelligents de base ou ne semblait pas l’être en tout cas.

    — On a pu avoir son image par contre à l’aide d’un cadre magique emprunté. C’était une photo faite il y a deux lunes suite à un repas regroupant tout le personnel… On devrait faire cela un jour, mais bref, ce n’est pas la question. Donc, c’est la blonde au fond, juste ici.

    Tu sortis ledit cadre et tapotas le bord de ce dernier. La photo avait été faite dans le feu de l’action et il était fort possible que la personne dessus ne sût pas qu’elle eût été immortalisée ainsi. On pouvait voir une femme d’une quarantaine d’années, cheveux blonds avec certain qui passait clairement au blanc, le corps menu et tout qui semblait indiquer une personne bien portante, des yeux clairs dont la teinte n’était pas certaine avec cet angle et distance et qui avait, visiblement, le sourire facile vue la photo. Une personne tout ce qu’il y a de plus classique et qui ne semble pas être une voleuse. Comme beaucoup de gens qui n’ont pas la tête de criminelle forcément, même si le vol de sous-vêtement n’était pas pour autant le crime le plus important qui était possible de donnée.

    — On a aussi remonté un peu quelques interrogatoires dans la garde et il semblerait que malgré sa mise à pied ça soit elle qui est continuée à prendre des sacs de linge chez certains gardes durant les deux dernières semaines… Même s’il est possible que cela ne soit pas elle, ça reste la piste la plus grosse qu’on est.

    Par contre, pour la trouver, ça allait être une autre histoire. Attrapant une chaise dans le bureau tu te permis de t’asseoir. Même si ce n’était pas forcément pour un long moment reposer les jambes un peu n’était pas un mal.

    — Peut-être, quelqu’un dans le village saura où se trouve cette femme ou simplement elle est peut-être déjà dans nos archives, mais ça demande d’aller voir les Oroboros pour vérifier cela. Nous n’avons pas pris le temps de faire cela avec la cheville d’Alvar du coup.
    Alvar de BrumeriveLe Traquesang
    Alvar de Brumerive
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Lun 19 Avr 2021 - 15:50 #
    "He bien, si nos gars étaient tous comme toi j'aurais plus qu'à mettre la clé sous la porte !"

    La plaisanterie du soignant ne manqua pas d'arracher un gloussement contrôlé à l'officier qui renifla sobrement tout en enfilant sa botte gauche avec une fermeté qui laissait deviner que sa douleur n'était plus qu'un souvenir. Le sourire aux lèvres, il porta son regard d'ébène sur la figure hirsute de son collègue tout en lui répondant jovialement :

    "On ne saurait se passer de tes services, tu le sais bien."

    Tout en pinçant la pointe de sa moustache entre son pouce et son index, le concerné ricana grassement avant de s'affairer au rangement de son nécessaire de soin, tournant le dos à Alvar et lui laissant le temps de s'équiper tranquillement. Le soigneur pivota légèrement la tête sur le côté puis, sans abandonner son expression enjouée, reprit :

    "Normalement, c'est là que j'te fais la leçon. 'Faut se ménager, éviter de faire l'andouille juste pour faire du zèle devant le Chef, blah blah blah. J'te fais pas ce déplaisir mais t'as pigé l'idée mon grand."

    Alvar jeta un coup d'œil en biais sur sa cheville tout en ajustant précautionneusement les sangles de son armure et effectua quelques rotations sur l'articulation blessée. Du fait de ses curieuses aptitudes, deux pauvres litres de sang ainsi qu'un court repos avaient tôt fait d'avoir raison de ce désagrément mineur. Si son esthétique déplaisante lui avait valu bien des misères, il reconnaissait néanmoins que sa condition comportait quelques avantages qu'il aurait eu tort de négliger. Prestement, le colosse se redressa puis après quelques vérifications usuelles sur l'intégrité de son amure, il vint tendre une dextre gantée vers son camarade qui lui offrit une poignée de main énergique.

    "Merci pour tout."

    Le concerné hocha la tête en signe de validation puis invita l'officier à quitter son bureau en lui ouvrant la porte. Alvar sangla convenablement son immense épée puis offrit une dernière révérence avant de disparaître, s'aventurant dans les couloirs de la caserne avec la ferme intention de reprendre son affectation là où il l'avait laissée. Xylia et Magnus ne s'attendaient probablement pas à le revoir fourrer sa truffe dans cette affaire, mais il comptait bien leur faire la surprise de son retour.

    Il croisa sur sa route quelques uns de ses compagnons qui se rendaient à une session d'entraînements en transportant sur leurs épaules une importante quantité d'épées d'entraînements et, lorsqu'il les interrogea, ces derniers lui indiquèrent les quartiers du Capitaine, gratifiant ensuite Alvar d'un salut militaire étrangement rigoureux avant de s'éclipser. Il leur rendit la politesse et les observa un court instant, satisfait de découvrir qu'ils prenaient au sérieux les vertus d'une formation martiale.

    Sans plus attendre, il se rendit donc au bureau indiqué et entendit à travers l'épaisse porte les éclats de voix graves et puissants caractéristiques de son supérieur ainsi qu'une autre, plus calme et mesurée mais tout aussi reconnaissables. Xylia et Magnus semblaient toujours très occupés par l'enquête et Alvar toqua donc à la porte, patientant calmement d'être invité à faire son entrée. Cela fait, il tourna la poignée et aperçut immédiatement l'immense silhouette attablée derrière un bureau croulant sous une montagne de paperasses, ce qui n'avait rien d'inhabituel mais ne manquait jamais d'impressionner Alvar à chacune de ses visites.

    "Mes respects, veuillez m'excuser pour mon retard."

    Il gratifia son capitaine d'une salutation en bonne et due forme puis se tourna vers Xylia, qu'il salua quant à elle d'un hochement de tête et d'un "bonjour" murmuré entre ses lèvres. Les politesses accomplies, il se posta aux côtés de sa camarade et tâcha d'écouter attentivement afin de comprendre les évolutions de l'enquête.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Lun 10 Mai 2021 - 19:24 #
    Le gradé resta concentré sur les informations que Xylia lui déversait, même lorsque pauvre Alvar blessé à la cheville entra dans la pièce. D’après ce qu’ils avaient, la lavandière blonde était sans aucun doute leur coupable. Cependant, il valait mieux partir du principe qu’elle n’était que la suspecte principale pour éviter toute bévue. Le Village était suffisamment secoué par les événements récents pour ne pas vouloir en rajouter en donnant les Belluaires en spectacle dans le rôle des bouffons de service.

    L’affaire réclamait de la jouer finaude, quelque chose qui avait rarement été le fort de Magnus. Son truc à lui, ça avait toujours été de laisser ses collègues tenter l’approche douce, et de rester en soutien, prêt à agir en cas de pépin, avec l’approche brute. Ce qui voulait aussi dire qu’il n’avait que rarement du trouver par lui-même la méthode douce.

    Lorsque le flot d’informations de Xylia se tarit, le capitaine remarqua enfin Alvar et arma son bras droit pour le gratifier d’une tape amicale sur l’épaule en guise de salutations, lorsqu’il se rappela que le pauvre bougre revenait tout juste de l’infirmerie. Mieux valait ne pas l’y renvoyer immédiatement, surtout alors qu’ils étaient sur le point de monter le coup de filet final de leur enquête secrète et qu’un peu d’aide déjà au courant de l’affaire n’était pas de refus. Finalement, il posa simplement sa grosse paluche sur l’épaule du garde et blagua :

    « Heureux d’voir que t’es d’aplomb, le Rouge ! Tu tombes bien, on a trouvé notre probable coupable, » dit-il, avant d’enchainer, en se penchant vers Alvar et à mi-voix : « Mais, pour des raisons légales, nous dirons d’elle qu’elle n’est que notre suspecte principale, tu m’suis ? »

    Il se redressa alors et entreprit de lui résumer la situation et leurs découvertes. Vu que l’opération n’exigeait pas des capacités cognitives extrêmement poussées, il parvint à réfléchir en même temps à une façon d’aborder la situation pour réussir à appréhender la voleuse de linge.

    « Bon, et maintenant comment on l’appréhende, hein ? Facile, on lui demande de nous suivre, on l’interroge et on boucle le tout. C’est une lavandière jusqu’à qui on a pu remonter en à peine un jour de recherches, pas une psychopathe après laquelle on court depuis 5 ans. Elle craquera et avouera assez rapidement, surtout si on lui propose des aménagements de peine si elle avoue. M’enfin ! La technique sera simple : seulement l’un d’entre nous devra porter du coton sur lui. Puisqu’on a réussi à déterminer qu’elle usait d’un pouvoir de contrôle sur cette matière là en particulier, faut qu’on évite d’en porter. Et en même temps, faut qu’on en ait pour pouvoir confirmer que c’est bien not’ gaillarde. »

    Comme à son habitude, sa main vint se fourrer dans sa barbe pour frotter pensivement son menton à travers la jungle hirsute et blanche. Il avait une idée, mais pas sûr que ça plaise à ces deux-là…

    « Je sais pas vous, mais personnellement j’ai pas un seul habit qui soit pas fait en coton. Ou alors un ou deux pull en laine, mais bonjour la déshydratation si on met ça par le temps qu’il fait. Du coup la technique : l’un de nous porte des habits en coton, et les deux autres ne portent rien sous leur armure, ou alors que du cuir qu’on aura emprunté par-ci par-là. On va voir notre suspecte, on lui demande de nous suivre en mentionnant clairement l’affaire sur laquelle on enquête, pour qu’elle se sente sous pression. Soit elle accepte car elle sait qu’elle est coupable et pourra pas s’en sortir ; soit elle refuse et tente de controler le coton de nos habits pour nous immobiliser et s’enfuir. Et là, un seul d’entre nous est bloqué, et les autres pourront l’appréhender sans soucis puisqu’ils auront pas de coton sur eux. »

    Il les laissa digérer une telle proposition qui devait leur sembler surréelle. Aller en intervention, nu sous son armure ? Si cette proposition ne venait pas d’un capitaine, il y aurait eu de quoi en rire. Non, là, il y avait de quoi se poser des questions, et ça se comprenait tout à fait. Malgré l’armure, ils n’étaient pas à l’abris qu’elle dispose d’un couteau et qu’elle tente de poignarder l’un d’entre eux. Sans habits sous cette armure, les risques d’une lésion grave étaient évidemment bien plus grands qu’en temps normal…

    « Personnellement, je compte faire partie de ceux sans coton. Avec mon pouvoir, je pourrais l’appréhender facilement si besoin, et surtout je serais à l’abris de toute blessure grave une fois transformé. Si vous avez peur qu’elle tente de vous planter sans vos habits, n’hésitez pas à être tous les deux avec cotons, ça ne sera pas spécialement gênant, je serais tout de même capable de la choper. À vous de voir, les enfants. »
    Xylia MavrocordatoAnguille sous roche
    Xylia Mavrocordato
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Lun 31 Mai 2021 - 16:36 #
    Tu te permis un geste de la tête à Alvar à son arrivée, tu ne te fais pas de soucis que le fait qu’il sera bientôt complètement sur pieds, sans mauvais jeux de mots pour le coup. L’homme étant hybride Glouton pourpre avait, si tu te souviens bien, une assez bonne régénération naturelle pour ne pas avoir proposer les services de ton pouvoir. Sinon tu lui aurais proposé directement en y repensant. Tu te concentres sur les paroles de Magnus avant d’avoir les pensées qui s’envolent plus rapidement qu’un ptidodo partant courir apporter son courrier.

    Est-ce que leur capitaine leur demandait sérieusement de se mettre nu sous une armure comme si c’était la chose la plus normale du monde ? Visiblement, oui, mais en soi, il n’a pas non plus tort. Si le contrôle est sur le coton, autant ne pas en mettre et ainsi être certain de ne pas se faire piéger à un moment par cela. La demande est certes atypique, mais réfléchie. Si tu mets ton armure en cuir cela ne devrait pas poser de soucis, cela est certes assez inconfortable et demandera pas mal de crème pour calmer certain frottement, mais viable. Après, être l’appât qui est immobilisé semble aussi être une bonne option pour toi.

       — Je n’ai pas spécialement peur de me faire planter, mais comme j’ai des sous-vêtements en coton, donc être la personne qui en porte me va. Même si je suis immobilisé, j'ai confiance dans le plan pour que tout se passe bien.

    Au pire, il y aura toujours moyen d’improviser sur le moment. L’équipe est bonne et on a affaire à une lavandière, comme le dit si bien le capitaine, non une tueuse en série. En plus, il y a une certaine curiosité sur l’appréhension de la cible qui coule dans tes veines. Voir d’autres gardes en action est toujours des plus plaisant à étudier. Peut-être qu'un jour tu te renforcera encore plus et sera plus une unité combattante que tu ne l’es pour le moment. Surement même.

       — Puis, si jamais quelqu’un est blessé, je peux toujours soigner, l’avantage du Village perché c’est que niveau végétation que j’ai besoin pour le faire c’est assez fourni.

    Aucune idée si l’un des deux est vraiment au courant de tes capacités, mais dans tous les cas, même sans ton pouvoir tu as été transféré ici comme une unité de soin en combat, donc ça au moins c’est complètement connu. Ton pouvoir n’est pas un secret non plus, mais certaines personnes n’impriment pas toujours, surtout quand ça devient un peu technique.

       — Enfin, c’est une lavandière qu’on va arrêter, donc je ne me fais pas trop de souci.

    Sous-estimer son adversaire est une mauvaise chose, mais vu les informations, elle ne semble pas foncièrement mauvaise. Maladroite et cleptomane pour avoir pris autant de sous-vêtements sans les rendre, mais pas une tueuse psychopathe. Après on peut se tromper sur tout le monde, il est vrai.

    C’est sur cela ou un peu plus, mais le un peu plus ne concerne plus la mission ou Xylia, donc on fait une ellipse cher lecteur et on se retrouve au moment du plan. Avec l’équipe en place et Xylia en première ligne pour demander gentiment à la cible de se rendre, après tout, c’est possible aussi, moins amusant, mais possible.

       — Mademoiselle, sous la demande des Belluaires, vous êtes en état d’arrestation, veuillez me suivre bien gentiment et ne pas faire de geste brusque s’il vous plaît.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
    Mer 2 Juin 2021 - 20:23 #
    Le lendemain, les trois compères étaient en poste. Ils avaient décidé de simplement attendre qu'elle vienne à la caserne pour la prendre sur le fait, en donnant son signalement aux gars chargés de valider les entrées. En fin de matinée, ils furent appelés par l'un d'eux, et se hâtèrent sur place, à savoir devant la caserne, et pas à l'intérieur. Le but était de faire une démonstration publique de l'arrêt de cette criminelle afin de rassurer les habitants du Village Perché, de leur montrer que les Belluaires ne chômaient pas.

    Conformément aux choix de chacun, Xylia était celle qui tenterait d'appréhender la lavandière en portant du côton, tandis qu'Alvar et Magnus se tenaient légèrement en retrait, habillés de pagnes en peau sous leur armure. La formation était simple mais efficace.

    Lorsqu'elle fut en vue, Magnus prépara d'avance son pouvoir : on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Il se concentra pour transformer progressivement les parties de son corps couvertes par l'armure en une boue relativement épaisse, afin qu'elle ne coule pas au sol. Une fois à leur hauteur, Xylia s'avança vers elle et lui demanda simplement de bien vouloir les suivre, d'une voix certes neutre mais dont les mots trahissaient une légère arrogance vis-à-vis de la femme.

    Son visage se figea un instant dans une expression mêlant effroi, surprise et incompréhension, avant de se repeindre en une fraction de seconde en un symbole de détermination et de colère. Elle lâcha ses sacs d'habits, et tendit sa main pour user de son pouvoir sur Xylia en faisant un bond en arrière dont la vivacité était étonnante pour une simple lavandière – mais pas pour un militaire aux automatismes rodés comme Magnus. Il avait commencé à avancer alors même que le visage de la femme n'était encore que stupeur, tandis qu'Alvar lui avait mis une seconde de plus à réagir.

    Avant même que la délinquante ne puisse user de son pouvoir sur d'autres que Xylia et ainsi se pourvoir d'otages, le capitaine arriva à leur hauteur et fit un bond de plus afin de saisir le bras de leur cible, avec une douceur étonnante pour la vitesse d'exécution dont il avait fait preuve. Alvar parvint à leur côté alors que Magnus prenait la parole, l'air honnêtement peiné pour la femme :

    « Allons allons... Pas d'ça, ma chère. Vous êtes peut-être une voleuse, mais certainement pas une criminelle, hm ? Faites pas de bêtises, vous avez encore de belles années devant vous. Suivez-nous et trouvons un moyen de gâcher le moins possible de ces années malgré ce que vous avez fait, d'accord ? »

    Comme il s'en était douté, elle craqua. Des larmes perlèrent à ses yeux et il finit par lui lâcher le bras. Elle enfouit son visage dans ses mains et sanglota bruyamment en essayant de parler – mais rien n'était intelligible. La paluche du Capitaine se posa sur l'épaule de la femme de sorte à la rassurer. Il dit doucement un « allez, venez » et la guida à l'intérieur, tout en jetant à Alvar et Xylia un regard, et leur faisant un sourire chaleureux et un signe de main leur intimant que tout était bon, qu'il prenait la suite.

    Rapidement, la nouvelle se répandit dans tout le Village Perché : la personne qui volait les sous-vêtements avait été attrapée par les gardes. Mieux : tous les sous-vêtements avaient été retrouvés, certes troués, mais restaurés et rendus à leurs propriétaires respectifs. La femme avait tout avoué, et après quelques arrangements, il fut convenu qu'elle purgerait sa peine en travaux d'intérêt généraux dans la garnison, et qu'elle suivrait en parallèle des cours afin de s'améliorer dans son travail et de ne plus trouer les habits des gens. Ainsi, une fois sa peine purgée, Magnus espérait pouvoir lui faire réintégrer son travail d'origine en prouvant qu'elle s'était améliorée et qu'elle avait changée.

    Seul le temps pourra dire s'il eut raison.
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    Re: Ils sont beaux, ils sont fiers, ce sont bien eux : les Belluaires !
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