Sur la route ♫
En ce moment, Nir avait vu pas mal de fourrure circuler de main en main, chacun se renvoyant la faute quand à d'où elle venait. Mais le druide n'était pas dupe : il s'agissait de fourrure de solnar. Vu les propriétés de la dite fourrure, il y avait toujours des acheteurs, et il était difficile de la confondre avec la fourrure d'un renard normal ou d'un autre animal. Il avait bien essayé d'éveiller les consciences pour que les gens arrêtent d'en acheter à des gens louches, mais cela semblait peu efficace, surtout à l'échelle d'une région entière. Dans le village, encore, sa famille avait une certaine influence, mais ailleurs... Ils commençaient à être renommés pour leurs services, sans plus, et les gens avaient tendance à oublié qu'ils étaient aussi portés sur la sauvegarde de la nature. Or, un braconnage de l'intensité que Nir le soupçonnait ne serait pas sans conséquence sur l'équilibre de l'écosystème et des populations de solnar, et il avait décidé d'en avoir le cœur net.
Il avait laissé Nede, sa mère, qui avait plus de relations dans la région, essayer d'en apprendre plus auprès des humains, et il était allé voir directement sur place, profitant d'une demande d'un client de Nede lui demandant également de ramener des plantes de montagne. S'il trouvait des signes d'une chasse trop importante du solnar, lui et sa mère feraient sans doute remonter l'incident à la garde, ne se sentant pas vraiment de résoudre le problème eux-même. Ils le feraient si la garde, qui n'avait pas de garnison à proximité, n'agissait pas, mais ce n'était pas dans leurs qualifications et ils préféraient autant éviter.
Il s'était donc levé de bonne heure et avait consentit à laisser Reyli et Yami, respectivement une chienne formée à la chasse et un des chiots de l'élevage, l'accompagner. En principe, ça ne serait pas risqué, il ne comptait pas prendre de route dangereuse, et il voulait vérifier si Yami avait bien le potentiel pour apprendre à pister. De toute façon, ça ne ferait pas de mal au chiot de découvrir d'autres environnements que l'élevage! Quant à Reyli... Il n'était pas spécialement parti chasser, mais elle pouvait quand même pister un peu, et après tout, s'il trouvait quelques petits animaux à ramener, ça ne ferait pas de mal! Vu leur mode de vie, autant rentabiliser toute sortie.
Nir avait marché plusieurs heures avant d'atteindre les montagnes et avait commencé à grimper jusqu'à l'endroit où il pourrait trouver la plante demandée. Il était déjà heureux de n'avoir amener qu'un chiot avec lui, tant Yami sautillait partout. Pourtant, après plusieurs heures de marche, le dresseur avait crains qu'il fatigue, mais non! Maintenant, la formulation exacte serait plutôt "avait espéré qu'il fatigue". Enfin, au moins, il ne pouvait pas lui reprocher son manque de curiosité! Reyli était plus calme, suivant à son rythme et veillant sur son fils - car oui, elle était la mère de Yami - tout en guettant les odeurs ici et là.
Il trouva rapidement ce qu'il cherchait, et incita Yami à sentir l'odeur de la plante pour en trouver d'autre. Le test fut plutôt concluant, le chiot l'amenant aux plantes à proximité en échange de friandise. Même Reyli se prit au jeu. Il faut dire qu'ils n'avaient pas mangé depuis leur départ, et que de toute façon Nir ne pourrait les nourrir correctement avant le soir sans risque.
Ayant ramassé assez de plantes pour satisfaire la demande du client de Nede, Nir s'autorisa une pause avant de se pencher sur l'autre raison de sa venue, à savoir estimer comme il pouvait si la population de solnar avait baissé. Il n'avait pas remarqué de traces pour l'instant, mais ce n'était pas très étonnant, ils étaient encore bas dans la montagne. Il allait sans doute rester la nuit pour avoir le temps de trouver les indices qu'il cherchait avant de rentrer.
Il avait choisit de se poser à un endroit lui donnant une bonne visibilité, à côté d'un sentier rocheux qu'il ne souhaitait à aucune monture non adaptée à la montagne d'emprunter, se reposant un peu en grignotant avant de repartir.
Griis, son cheval de lune, n'avait pas de mal à suivre le rythme. Lorsqu'Ain l'a récupéré, l'éleveur lui a assuré qu'il s'agissait d'une monture robuste et il n'avait pas tord. Miel suivait toujours la jeune femme, tout particulièrement en montagne, grâce à son pelage il n'avait pas froid et même si l'aventurière était insensible aux basses températures, elle devait bien admettre que se fondre dans la chaude fourrure de son familier était agréable... Quant à Vif, le petit chantelune, il avait refusé de rester à l'auberge quand la jeune femme partait dans les sommets enneigés. Pourtant, le climat n'était pas propice à un petit oiseau tel que lui, de plus, Ain le connaissait très frileux : toujours à essayer de se blottir dans ses poches ou vêtements pour se tenir au chaud... Mais voilà, depuis quelques temps, l'aventurière avait constaté un fait très étrange : non seulement le petit familier ne semblait plus être victime du froid, mais il lui arrivait de produire une petite bulle de chaleur. Est-ce qu'avec le temps passé ensemble le chantelune aurait développé le même pouvoir qu'Ain ? Lorsque la jeune femme s'était renseigné sur le sujet, elle a apprit qu'effectivement, il pouvait arriver qu'un familier très proche de son maître, développe le même pouvoir que ce dernier... C'est donc avec un Vif encore plus en forme qu'Ain parti en quête.
Elle était partie tôt le matin afin de la terminer dans la journée : ce n'était pas de grosses missions longues et compliqués, aussi elle espérait pouvoir rentrer à l'auberge le soir même. Cependant, si la quête se déroula sans encombre, sur le chemin du retour un petit accident arriva. Quelque chose de bête, qui peut arriver à tout le monde mais qui peut vite être la source de complications... Griis posa son sabot sur une plaque de verglas et il glissa. Ain tomba de cheval, Vif s'envola surpris, Miel sursauta et le cheval hennit de douleur. Elle n'était pas vétérinaire ou soigneuse aussi elle ne pouvait pas se prononcer sur la gravité de la blessure de son compagnon mais lorsqu'il voulu se redresser dans la hâte, son antérieur gauche ne supporta pas son poids.
- Bon sang!
Le soleil était déjà en train de redescendre entre les montagnes et ils étaient encore bien loin de la forteresse. Fort heureusement, ce jour-ci Ain s'était dirigé vers le pied de la montagne aussi le climat était plus clément qu'à son sommet.
Griis tenta à nouveau de se redresser, sans s'appuyer sur sa patte douloureuse et parvint à rester debout, mais le cheval ne pourrait pas faire tant de chemin dans cet état. Ain était dans le pétrin. Elle ne pouvait pas laisser sa monture ici mais n'avait pas les compétences pour la soigner. Devrait-elle le laisser là quelques temps pour aller chercher de l'aide ? Pour une fois, elle se maudit de ne pas avoir enregistré de contacts utiles dans son cristal de communication... Elle était sacrément embêté, toute seule perdue au milieu de nul part... Enfin non, elle n'était pas totalement seule.
- Vif ! Tu peux voler dans les environs et chercher si il y a quelqu'un ?
- Une mission pour Vif ! Oui oui ! Vif part en mission !
Et le petit chantelune s'envola.
Elle n'aimait pas l'admettre mais dans cette situation, elle n'avait pas le choix : elle ne pourrait pas se débrouiller toute seule et ne pouvait que croiser les doigts pour que quelqu'un soit dans les parages. Ain espérait pouvoir lui demander d'appeler à l'aide en ville en échange de quelques cristaux.
- MAMAN ! MISSION RÉUSSI ! UN COPAIN EST LA !
Vif criait dans sa tête, le petit oiseau ne comprenait-il pas qu'il était inutile de crier puisque c'était une télépathie. Ain n'était pas là pour le voir, mais Vif avait trouvé Niraen et s'était pausé sur son épaule sans aucune crainte. Même avec les chiens autours, il devait certainement se dire que si l'homme-oiseau n'était pas attaqué, les animaux n'allait pas attaquer l'oiseau-oiseau... Raisonnement stupide, mais c'est Vif.
- Un copain ? Bon, tu es où Vif que je te rejoigne ?
- Vif est ici ! Avec le copain !
Ain soupira...
- Tu as volé vers où avant ça ?
- Vif à volé dans le ciel ! Puis il a vu la tête du copain !
Ain soupira...
- Tu as volé dans quelle direction ?
- Bha, vers le copain voyons !
Ain grogna.
- J'arrive.
- Miel, tu restes avec Griis ? Je reviens très vite...
Avant de quitter ses deux compagnons, elle passa une main sur la tête du Solnar pour lui grattouiller entre les oreilles et la seconde sur l'encolure du cheval pour le rassurer. Elle serait de retour très vite. Puis elle ramassa son sac qui était tombé à terre quelques temps plus tôt et partie en direction de son familier. Elle se réjouit d'avoir attaché un talisman de localisation à son familier avant de prendre la route, parce que le petit Vif était complètement incapable de lui donner sa position.
Ain n'eu pas à marcher longtemps, tout juste deux minutes plus tard elle aperçu une tête blonde à l'horizon, détonnant avec les couleurs ternes de la montagne...
- Bonjour, excusez moi...
Elle s'avança et s'arrêta à distance respectable, Ain avait repéré les deux chiens et ne souhaitait pas qu'ils la prennent pour une intruse, tout particulièrement avec l'odeur de Miel qui devait imprégner ses vêtements...
Il n'eut pas besoin de beaucoup de temps avant de trouver une touffe de fourrure accrochée à des buissons rachitiques. La douce chaleur qui l'imprégnait toujours malgré que l'endroit venait de se retrouver à l'ombre était la preuve dont Nir avait besoin pour être sûr qu'il s'agissait bien de la fourrure de l'animal qu'il cherchait. Il fit sentir l'odeur à Yami pour l'inciter à chercher la piste de l'animal, le terrain rocheux n'aidant absolument pas à suivre la piste de l'animal qui avait laissé ces poils, peu importe qu'il soit passé récemment ou non.
Reyli voulait sentir l'odeur aussi, mais Nir lui demanda de rester à côté. Pour les plantes, ça allait, mais pour pister un animal... Le dresseur craignait qu'elle prenne ça comme une invitation à le chasser, et ce n'était pas le but. Reyli savait quand Nir voulait qu'elle se mette en mode chasse, mais elle avait quand même un instinct de chasse poussé et l'hybride préférait être prudent.
Nir examina quand même les environs pour voir s'il ne trouvait pas des traces, mais s'il trouvait déjà des preuves de la présence de solnar, en principe c'était plutôt bon signe. Si des humains avaient fait un braconnage intensif, ils se seraient réfugiés plus loin. Restait l'hypothèse que les solnars chassés n'étaient pas ceux vivant ici. Enfin, de toute façon c'était encore trop tôt pour tirer des conclusions.
Yami semblait toujours occupé à chercher la piste du solnar ayait laissé ces poils, et avait commencé à bouger. L'hybride commença à le suivre, mais à peine quelques minutes plus tard, un chantelune arriva se poser sur son épaule en piaillant. Nir regarda l'oiseau faire avec stupeur, plaquant contre son crâne l'oreille qui était du côté du nouveau venu pour protéger ses tympans de ses piaillements.
- T'es pas peureux toi dis moi!
Il n'eut pas besoin d'intimer aux deux chiens de se calmer. L'oiseau était hors d'atteindre, et de toute façon ils étaient suffisamment habitués avec les pinplumes pour ne pas attaquer toute bestiole ressemblant à une proie passant à proximité, même hors de l'élevage. Yami aurait sans doute essayé de l'inviter à jouer s'il était passé à proximité, mais sans plus. Mais du coup, le chiot s'était désintéressé de sa tâche, et Nir ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.
En observant l'oiseau, qui piaillait par intermittence, Nir remarqua qu'il avait quelque chose d'attaché à la patte. Les chantelunes n'étant pas utilisé comme messagers, qu'est-ce que ça pouvait être d'autre? Dans tous les cas, c'était sûrement un familier. Il s'agissait peut-être d'un talisman de localisation? Mais où était le maître de l'animal, et pourquoi ce dernier était-il venu le trouver, s'approchant sans hésiter?
Reyli se tourna soudain dans une direction. Nir tendit l'oreille et entendit des bruits de pas arriver. Ah, sans doute le maître du chantelune en question? Il se retourna, oreilles pointées vers la source du bruit, queue s'agitant doucement, ailes en grande partie cachées par son sac à dos. Fort heureusement, ses oreilles étaient sur le dessus de sa tête, et le chantelune sur ses épaules, car même comme ça, ses piaillements n'étaient pas très agréables pour ses tympans.
Une personne avec un attirail d'aventurier arriva. Androgyne, Nir avait du mal à déterminer si c'était un homme ou une femme. Il agita les oreilles, gêné. Il était comme ça avant, lui aussi.
- Bonjour, excusez moi...
La personne s'arrêta à bonne distance, avec un regard vers les deux chiens. Reyli se contentait de la fixer avec curiosité. Ce n'était pas une chienne de garde, et l'endroit n'était de toute façon pas leur territoire. Elle défendrait sûrement Nir s'il était attaqué, mais l'inconnu n'étant pas agressif, elle n'avait aucune raison d'être hostile. Elle avait de toute façon l'habitude des gens, vu tous les inconnus qui passaient à l'élevage!
C'était différent pour Yami. C'était un chiot, avec tout l'enthousiasme et toute l'innocence d'un chiot, et il voulu s'approcher d'elle. Nir lui intima d'un geste de rester à côté de lui, ignorant si le nouveau venu était prudent ou craintif vis à vis des chiens.
- Bonjour. Je suppose que c'est votre chantelune? S'enquit-il en désignant le petit oiseau toujours niché sur son épaule.
Forcément, vu la situation, il avait l'impression qu'elle s'excusait du comportement de son familier. Il n'en était pas vexé outre mesure. Après tout, il aimait bien les bestioles, et un animal inconnu qui s'approchait ainsi de lui sans peur, c'était plutôt un signe de confiance et donc quelque chose de positif pour lui.... ou une preuve d'inconscience, tout dépendait du caractère de l'animal!
- Bonjour. Je suppose que c'est votre chantelune ?
Ain hocha la tête et s'approcha doucement, voyant que les chiens ne grognaient pas tout en restant à une distance convenable : pas trop près pour ne pas entrer dans la zone proche de cet homme mais pas trop loin non plus pour éviter de crier.
- Oui effectivement, j'espère qu'il ne vous a pas trop dérangé ?
L'aventurière était bien placée pour savoir que Vif était très bavard et que ces petits piaillements n'étaient pas toujours agréables à entendre, surtout avec une bonne ouïe et si l'oiseau était posée sur les épaules. Mais cette fois-ci, elle ne pouvait pas lui reprocher, il avait bien effectué son travail donc elle ne pouvait que le récompenser.
- Bravo Vif, viens par ici, quand on rentre on ira manger ce que tu veux
L'oiseau sursauta et s'envola tout joyeusement pour venir se poser sur la tête de sa maman.
- TOUT CE QUE VIF VEUT !? C'est vrai ? Alors Vif veut... du sanglier, des petits pois, du pain, du fromage de chèvre, du lait, des haricots, des vers de terre, du cochon, des sauterelles, des céréales, des épinar...
- Oui oui, tu me diras tout à l'heure.
Visiblement, le petit chantelune semblait très content de sa récompense, même si Ain se demandait comment pouvait-il connaître ce qu'étaient les petits pois et épinards alors qu'elle même n'en avait pas mangé depuis des années...
- Hm.. dîtes moi ? Vous allez vers une ville ou un village ? J'aurais un service à vous demander.
Elle marqua un petit temps de pause avant de reprendre.
- J'ai mon cheval qui s'est blessé un peu plus loin, je voulais savoir si vous pouviez prévenir un soigneur ? Je suis pas sûre que ma monture puisse faire le chemin jusque là bas et je ne veux pas le laisser seul...
- Non, ne vous inquiétez pas, il ne m'a pas dérangé. C'est plutôt rare de voir des chantelunes aussi amicaux!
Bon, son oreille avait moins apprécié, mais ce n'était pas la faute du propriétaire, ces familiers étaient juste comme ça. Voyant le petit animal quitter son épaule pour retourner vers son - sa, peut-être plutôt, vu sa voix - propriétaire, il déplia normalement l'oreille qui se trouvait à côté des piaillements et jugea bon de préciser :
- Ne vous inquiétez pas, ces deux là ne sont pas méchants. Le chiot aimerait juste venir sentir votre odeur. Ça ne vous gêne pas?
- Non ça me dérange pas.
Parfait. Il se baissa pour donner une friandise et une grattouille à Yami en lui faisant signe qu'il pouvait y aller. Le chiot y aussitôt renifler l'inconnue, aboya et revint vers Nir, l'air tout content. Ce dernier le fixait, étonné. Il n'avait jamais entendu le chiot aboyer sur quelqu'un comme ça. L'aboiement n'avait pas été méchant, c'était juste... Inhabituel, d'autant qu'il avait l'air d'attendre quelque chose.
- Hé ben, qu'est-ce qui t’arrive?
Reyli s'approcha plus prudemment, humant l'air de loin, avant de revenir aux côtés du dresseur, laissant l'inconnue continuer. Nir pointa les oreilles vers elle, intrigué. Elle n'était pas juste venue récupérer son familier?
En entendant parler d'un animal blessé, une part de lui ne put s'empêcher de rire intérieurement. Hé bien, elle était plutôt bien tombée! Il avait quand même le chic parfois pour tomber sur du boulot peu importe où il allait, parfois même sans le chercher.
- Hé bien, je ne suis pas vétérinaire mais je peux le soigner si sa blessure n'est pas trop grave... Vous voulez bien que je jette un œil?
D'autant qu'assez ironiquement, il ne savait pas où était le village contenant un soigneur le plus proche, en dehors de chez lui. Et la clinique familiale était quand même à plusieurs heures de marches... Ceci dit, vu la région, ce n'était même pas impossible qu'ils soient vraiment les plus près, vu le nombre de villages des environs.
- Hé bien, je ne suis pas vétérinaire mais je peux le soigner si sa blessure n'est pas trop grave... Vous voulez bien que je jette un œil?
Un vétérinaire ? Perdu au milieu des montagnes ? C'était pour le moins inhabituel et surtout quelle coïncidence. C'était même trop beau pour être vrai et cela éveilla les soupçons de la jeune femme. Un braconnier ? Non, il était peu probable qu'un braconnier s'intéresse à un cheval blessé. De plus, l'homme en face d'elle n'avait pas l'air armé et dangereux... Il était aussi accompagné de deux chiens et généralement les animaux ont de bons instincts.
Bien qu'encore dubitative, Ain fini par hocher la tête :
- Oh.. oui je veux bien dans ce cas, suivez moi.
Vif s'envola de nouveau, certainement pour prendre de l'avance par la voie des airs. Ain n'avait pas eu à marcher longtemps pour trouver cet homme et ils ne mirent pas plus de temps pour rejoindre Griis et Miel. Ce dernier avait dû sentir l'odeur des chiens avant qu'ils n'arrivent et s'était posé sur un rocher en hauteur et toisait le petit groupe d'un air méfiant.
- Miel, c'est moi, tout va bien.
Hésitant, il fini par descendre de son perchoir pour revenir rejoindre sa maîtresse en prenant soin de faire un grand détour pour ne pas s'approcher de cet homme inconnu et grognant à chaque fois que l'un des chiens s'approchait de lui pour lui faire signe de rester à distance.
Ils arrivèrent devant le cheval, Griis était toujours debout et harnaché mais il ne s'appuyait pas sur sa patte douloureuse. Il leva la tête lorsqu'il entendit du bruit dans sa direction mais ne se montra pas aussi méfiant que son compagnon poilu et s'approcha maladroitement lorsqu'il vit le petit groupe arriver.
Ain se retourna vers l'homme qui l'accompagnait et lui expliqua :
- Le voici, il a glissé sur une plaque de verglas...
L'aventurière s'approcha de sa monture et lui caressa l'encolure. Griis vint poser sa tête sur l'épaule de sa maîtresse, Miel se tenait à distance respectable et grognait sur tout ce qui l'approcher et Vif continuait à voler en cercle au dessus de leur tête.
Après avoir vérifier que la sacoche contenant les plantes était bien pleine et fermée, il suivit l'aventurière jusqu'à sa monture blessée... Et eu vite fait de comprendre pourquoi Yami avait aboyé en reniflant l'odeur de l'inconnue. Un solnar les observait prudemment du haut d'un promontoire alors qu'ils arrivaient en vue de la monture. Sa propriétaire l'incita à redescendre, permettant à Nir d'apprendre qu'elle s'appelait Miel. Avant qu'il n'ai pu dire à Yami de ne pas bouger, le chiot s'élança vers l'animal, tout heureux, reniflant son odeur et aboyant à ses côtés, faisant peu de cas des grognements du solnar, revenant de lui-même vers Nir pour lui montrer qu'il avait trouvé ce qu'il lui avait demandé, tout content.
L'hybride n'avait pas pu s'empêcher de se facepalmer, mais son sourire attendri trahissait qu'il n'en voulait pas au chiot. Il ne pouvait pas savoir qu'il cherchait des solnars sauvages et pas des familiers, pour lui il avait correctement fait son travail. Il faudrait qu'il trouve un moyen de faire comprendre la différence à Yami à l'avenir, mais pour l'heure, il se baissa pour caresser le chien et lui donner sa friandise récompense. Il lui intima de rester à côté de lui en se relevant.
Il ne s'inquiétait pas de Reyli. Contrairement à Irin, le chien de garde des Mille et une Bêtes qui approchait tout être vivant approchant, elle était beaucoup moins curieuse. Elle se contenta d'observer de loin, un peu sur la défensive. Nir avait naturellement adopté un langage corporel apaisant avec ses oreilles et sa queue. Il avait cet avantage par rapport aux humains non hybrides, et cela l'aidait souvent à avoir un meilleur contact avec les animaux. Pas toujours, ce n'était pas un moyen magique de devenir meilleur ami, et certains animaux étaient au contraire déboussolés, n'ayant jamais croisé d'humain hybride avant, mais en général, ça marchait plutôt bien.
Après avoir fait un équivalent de salut animal au solnar puis au cheval, qui l'observait arriver avec heureusement moins de méfiance - si celui qu'il devait soigner n'acceptait pas sa présence, ça poserait en effet beaucoup plus de soucis - il dressa aussitôt un bilan visuel de l'état de l'animal. Yami restait scrupuleusement à ses côtés, étonnamment concentré. Reyli se tenait à distance du petit groupe, alternant son observation des alentours avec des petits coups d’œil vers Nir.
Ce qui avait sauté aux yeux du druide en premier, c'était évidemment la patte blessée. La plaque de verglas coupable n'était pas loin, elle n'était d'ailleurs pas la seule du chemin. Ce n'était pas de chance, ces plaques étaient pourtant rares normalement en cette saison et en cette altitude. Nir s'approcha doucement, son pied assuré malgré l'irrégularité du terrain grâce à sa queue qui faisait balancier. Il s'approcha également de la tête du cheval, le laissant humer son odeur et, voyant que l'animal semblait calme et pas méfiant par rapport à lui, il commença à s'intéresser à sa patte. Il n'avait rien vu d'autre semblant nécessiter son attention, et il était évident qu'elle lui faisait mal et qu'il ne pouvait pas poser de poids dessus.
Il commença à palper doucement, Yami humant l'odeur du cheval à côté de lui avant de s'asseoir gentiment. Rapidement, le dresseur fronça les sourcils, surpris. Il n'avait pas encore trop palpé au niveau de la blessure pour ne pas faire mal d'entrée de jeu au cheval, mais ce qu'il remarquait était déjà atypique pour un cheval normal. Était-ce une conséquence de la blessure? Pour vérifier, il ausculta la patte voisine, pour avoir le même résultat. Intrigué, il observa deux trois détails anatomiques spécifiques avant de demander à la propriétaire du cheval, surpris.
- C'est un cheval de lune?
En réalité, cela tenait plus de l'affirmation que de la question, mais comme sa propriétaire ne l'avait pas prévenue, cela l'avait surpris. Visuellement, en dehors des nuits de lune, c'était difficile de s'en rendre compte, mais étant plus robustes et endurants, ils avaient quand même plusieurs différences anatomiques notables, notamment au niveau des muscles et articulations.
Bon, maintenant qu'il savait exactement à quelle espèce il avait à faire, il allait pouvoir se concentrer sur la blessure. Il caressa doucement le flanc du cheval, comme pour s'excuser d'avance, avant de commencer à inspecter la zone douloureuse, causant forcément quelques hennissements de douleur. L'animal recula un peu, forcément peu désireux de prolonger le contact. Nir lâcha aussitôt avant de récupérer doucement la patte, commençant à masser le haut pour essayer de détendre les tendons au niveau de la zone blessée, s'assurant du même coup de prouver au cheval qu'il ne lui voulait aucun mal et que c'était hélas une étape nécessaire pour le soigner. Seul, il parlait parfois aux animaux, mais il était bien placé pour savoir qu'il pouvait communiquer beaucoup de choses par ses gestes.
L'homme s'approcha doucement de Griis, ce dernier le renifla rapidement avant d'accepter sa présence à ces côtés. Il voyait bien que Ain n'était pas trop méfiante à son propos et lui faisait confiance. Intéressé par ce qui se passait, Vif vint se poser sur l'épaule de sa maman :
- Il est gentil le copain hein !
- Il n'est pas méchant en tout cas
- Vif l'aime bien ! Il est comme Vif !
Ain haussa les épaules pendant que le petit familier continua à monologuer sur le repas qu'il souhait avoir en rentrant. C'était un familier assez bruyant mais depuis le temps, l'aventurière s'y était fait.
- C'est un cheval de lune?
La jeune femme haussa un sourcil surprise.
- Non, je ne crois pas. On me l'a vendu pour quelques cristaux seulement.
Ain n'avait aucune idée de la différence entre un cheval classique et un cheval de lune. Elle n'avait encore jamais vu un de ces derniers, pour elle Griis était un cheval des plus normaux. Son ancien propriétaire lui avait garanti qu'il s'agissait d'une bonne bête, aussi son endurance ne l'avait pas surprise plus que cela.
Tout en observant ce que le jeune homme faisait à sa monture, elle lui demanda :
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ?
De ce que la jeune femme savait, les chevaux de lune avait la particularité d'avoir un signe qui brillait sur le front la nuit. Cela faisait bientôt une lune qu'elle montait Griis et elle n'avait jamais rien vu de tel lorsqu'ils campaient à la belle étoile. Bien sur, un détail que l'aventurière ignorait : ces inscriptions ne sont visible que les nuits de pleine lune. Pour peu qu'à la dernière nuit, elle l'ai laissé à l'écurie, elle a facilement pu passer à côté de cela.
Lorsque le jeune homme commença à toucher la patte blessé de Griis, ce dernier hennit et voulu reculer mais Ain le tenait par les rênes l'empêchant d'aller plus loin. Que se soit ici ou avec un autre soigneur, c'était un passage obligé. De plus, l'hybride semblait assez doux dans ces gestes et même si le cheval ne semblait pas apprécier, il se calma rapidement et resta en place, agitant sa queue nerveusement.
- Alors ?
Ain n'a jamais été doué pour la conversation. Sa question était simple et concise mais en réalité elle s'inquiètait pour sa monture : Est-ce que c'était grave ? Allait-il pouvoir remarcher sans problèmes ? Dans combien de temps ? Surtout qu'ils étaien très loin de la capitale, si Ain devait prendre des congés entre deux quête le temps que sa monture se rétablisse, elle aurait aimé rentrer chez elle avant... Il faudra donc qu'elle demande un accès au portail de téléportation, c'était assez couteux mais bien pratique dans des cas comme cela.
Il ne fut qu'à moitié surpris de réaliser que l'aventurière ne savait réellement pas de quelle espèce était sa monture. Vu qu'on peut difficilement distinguer un cheval de lune de son cousin en dehors des nuits de pleine lune, c'était logiquement quelque chose qu'elle aurait précisé si elle l'avait su. En tout cas si elle l'avait acheté pour le prix d'un cheval normal, elle avait plutôt fait une bonne affaire, et le vendeur était sûrement aussi ignorant qu'elle! Il faut dire qu'on va rarement voir ses chevaux en plein milieu de la nuit, que les nuits de pleines lunes soient souvent des nuits où les gens ont du mal à dormir n'y changeait pas grand chose. Par contre, Nir se demandait comment le vendeur s'était retrouvé en possession d'un tel animal sans le savoir.
Alors qu'il massait l'épaule avant, l'aventurière lui demanda comment il en était venu à cette conclusion. Ayant de plus en plus confiance en cette affirmation au fur et à mesure de son examen, il expliqua :
- Sa musculature et ses tendons sont un peu différents. Visuellement, c'est difficile de distinguer un cheval de lune d'un cheval normal hors d'une nuit de pleine lune, mais il y a quelques différences anatomiques. Je suppose qu'il ne vous a jamais déçu de part son endurance ou sa vitesse, surtout si vous pensiez que c'était un cheval normal.
Il finit par trouver un point douloureux qui fit un peu renâcler le cheval, mais sa maîtresse l'incitait à rester sur place, et même lui avait bien senti que cela faisait globalement du bien. Il fit son possible pour détendre tout ça, même s'il n'était pas sûr que ça soit du à l'incident qui venait d'arriver, avant de revenir plus bas sur la patte, au niveau de ce qui était de toute évidence la zone la plus douloureuse pour lui, glissant ses mains le long pour vérifier que tout le reste était en ordre.
Il était en train d'examiner la dite zone douloureuse lorsque l'aventurière lui demanda ce qu'il en était. Bon, c'était indirect, elle s'était contentée d'un mot, mais même si elle paraissait plutôt impassible, Nir se doutait bien de ce qui en retournait. Vu l'attitude de ses animaux vis à vis d'elle, il se doutait qu'elle s'en occupait bien, et elle devait s'inquiéter pour sa monture, ne serait-ce que pour l'aspect pratique.
- Je pense que c'est pas grand chose, commença Nir en continuant son examen, s'interrompant parfois pour mieux examiner un endroit en particulier avant de reprendre. C'est une petite foulure, comme vous êtes rapidement venu me trouver j'ai pu diminuer un peu les dégâts. Si on le laisse se reposer un peu et avec un peu d'onguent, il devrait pouvoir marcher jusqu'à un village. Il lui faudra sans doute un peu de repos ensuite, mais les chevaux de lune sont robustes, et c'est bientôt la pleine lune, il va sans doute se remettre rapidement.
Yami était toujours assit à côté de lui, reculant un peu lorsque le cheval bougeait, mais observant le dresseur faire avec attention. Reyli était plutôt désintéressée, mais elle commençait à vouloir faire ami-ami avec Miel, sans doute par ennui en sachant que Nir ne la laisserait pas s'éloigner sans lui, s'approchant doucement avec des signaux amicaux, s'arrêtant patiemment quand il commençait à grogner, attendant qu'il accepte de faire connaissance.
Le druide trifouilla dans la besace qu'il avait avec lui pour en sortir l'onguent en question. Il avait vraiment bien fait de l'ajouter à sa trousse de premiers secours qu'il emportait toujours avec lui, les foulures faisaient parti, avec les petits bobos et les empoisonnements accidentels, des soucis qu'il rencontrait le plus souvent en sortie.
Il commença à appliquer l'onguent en ajoutant :
- Évidemment, je vous déconseille de le monter jusqu'à ce qu'il soit remis.
Autant dire que la voyageuse allait devoir finir le trajet à pied à côté de sa monture. Elle devait déjà s'en douter mais Nir préférait être sûr que le message était bien passé, quitte à répéter. Enfin, elle ne s'en sortait pas si mal, ça aurait été bien plus compliqué pour elle comme pour le soigneur si le pauvre cheval de lune n'avait plus pu se déplacer du tout.
De temps en temps, Griis soufflait bruyamment, n'appréciant certainement pas les manipulations du jeune homme, mais c'était un passage obligé. Ain continuait de le tenir fermement tout en lui caressant l'encolure pour le calmer.
- Je pense que c'est pas grand chos [...]
Ain s'autorisa à pousser un soupire de soulagement. Elle s'était inquiété pour sa monture, aussi froide et distante qu'elle pouvait être, elle tenait à ce que ses compagnons soient en bonne santé. Vif, posé sur la tête de Griis avait visiblement compris également et demanda :
- Griis va bien hein ?
- Oui Vif, rien de grave
Le petit chantelune s'était inquiétait également. Elle leva les yeux vers le solnar qui se tenait toujours à distance des chiens.. S'inquiétait-il également ? N'étant pas doué de télépathie, Ain ne pouvait pas en être sure mais elle senti une pointe de soulagement provenir du familier. Peut-être est-ce parce que l'angoisse dans le cœur de sa maîtresse s'était envolé, mais Miel se montra moins agressif lorsque les chiens s'approchèrent de lui. Il les laissèrent même les renifler et en fit de même.
- Évidemment, je vous déconseille de le monter jusqu'à ce qu'il soit remis.
Ain hocha la tête.
- Oui bien sur, merci encore... Vous me direz ce que je vous doit pour l'onguent et le dérangement, je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'étais pas tombée sur vous.
Très poliment, Ain s'inclina légèrement devant le jeune homme pour le remercier. Elle se sentait redevable envers lui, il l'avait aider alors qu'elle n'était qu'une inconnu sur les chemins et était prêt à partager de précieux onguents pour la cheville de sa monture. Elle avait vraiment eu de la chance de tomber sur lui à ce moment... D'ailleurs, elle ne connaissait même pas son nom. Habituellement, Ain ne s'encombrait pas de ce genre d'histoire et passait sa route, mais elle voulait le remercier correctement :
- Oh, je m'appelle Ain, je suis aventurière. Pourrais-je savoir votre nom ?
Ayant compris qu'il était temps de faire les présentations, Vif s'approcha en sifflant et vint se poser sur l'épaule de l'homme :
- Moi c'est Vif ! Vif le plus vif des Vifs !
Bien sur, seule Ain pouvait comprendre les paroles du petit chantelune, aussi elle fit la traduction.
- Voici Vif, lui c'est Miel et le cheval s'appelle Griis.
Yami agita la queue, visiblement contaminé par le soulagement ambiant qui se transformait chez lui en bonheur pur, toujours assit à côté du druide et étonnamment immobile, même après que la légère tension de savoir ce que la monture avait se soit dissipée. Reyli, elle, semblait moins touchée par tout ceci, simplement heureuse que Miel la laisse approcher et commencer à faire ami ami. Il faut dire que, la chasse ayant été mise en pause et ayant trouvé un copain potentiel, le côté joueur de la chienne commençait doucement à revenir.
Nir terminait d'appliquer l'onguent, continuant à masser la zone douloureuse pour le faire pénétrer correctement, lorsque la voyageuse le remercia, proposant même de le dédommager. Le druide était trop concentré sur ce qu'il faisait pour s'en sentir gêné, se contentant de hocher la tête en disant :
- C'est rien, c'est normal.
Il ne pouvait pas exactement dire "c'est mon métier". Dans l'absolu, ce n'était pas faux, tout l'aspect druide de sa formation incitait en effet à soigner tout animal blessé ou malade croisant sa route quand il pouvait, mais à ce stade, c'était plus une façon de vivre qu'un travail, et surtout, ça pouvait trop facilement être comprit de travers et faire penser qu'il était vétérinaire, or il avait bien précisé au début de leur rencontre que ce n'était pas le cas.
Il vit du coin de l’œil l'inconnue s'incliner légèrement pour le remercier alors qu'il terminait et rangeait son matériel dans sa besace et se dit que vraiment, il n'avait pas envie de faire payer des gens comme ça. Elle n'avait pas eu de chance et s'inquiétait vraiment pour sa monture, au point que les autres animaux le sentaient. Elle n'était pas désagréable avec les humains pour autant. Assez distante, certes, mais vu qu'ils ne se connaissaient pas, Nir n'en avait pas été étonné, pouvant aussi mettre ça sur son inquiétude. Et franchement, il préférait des gens comme ça, qui attendent patiemment, plutôt que des gens faisant les cent pas d'anxiété pour leur animal.
Enfin, se présenter, ça, il pouvait. C'était même étonnant qu'il n'y ai pas pensé avant, mais il avait alors d'autres choses à penser il faut dire. Ayant enfin terminé, Nir chercha dans sa besace s'il n'avait pas une pastille de plantes antidouleur adaptée au cheval et la lui donna avec une caresse.
- Et voilà. Cela l'aidera jusqu'à ce que vous ayez trouvé un endroit pour vous reposer.
Voyons, vers où pouvait-il leur conseiller d'aller pour trouver rapidement un lieu pour se reposer? C'était un point important pour éviter au blessé de trop marcher, même avec les soins qu'il lui avait prodigué. Mais cela ne pressait pas à la minute, il fallait lui laisser le temps de se reposer un peu de toute façon. Il n'y avait pas grand chose à brouter, mais il y avait quand même des brins d'herbe ici et là.
Entendant enfin le nom de la personne qui était venue solliciter son aide, rapidement suivi du nom des différents animaux l'entourant - ah, son patient s'appelait donc Griis, et le chantelune Vif, et il connaissait déjà le nom du solnar car elle l'avait dit en arrivant - Nir se tourna vers elle pour faire de même.
- Je m'appelle Niraen. Le chiot à côté de moi s'appelle Yami, et la chienne qui fait connaissance avec Miel s'appelle Reyli.
Son oreille s'était naturellement plaquée contre son crâne pour essayer de limiter le volume sonore du chantelune qui était revenu piailler sur son épaule. Non pas que ce soit insupportable réellement, mais il préférait ne pas attendre que ça le devienne! En effet, quand ils ne chantaient pas, ces oiseaux produisaient un son assez aigu qui était rapidement désagréable pour lui. Se rendant compte qu'Ain avait dit être aventurière mais qu'il n'avait toujours pas précisé son activité plus que ça, il décida d'y remédier.
- Comme je le disais quand vous m'avez trouvé, je ne suis pas vraiment vétérinaire. Je travaille aux Mille et une Bête, un élevage qui est à quelques heures de marche d'ici. Mais ce n'est pas qu'un élevage, et on y a une clinique où on soigne des animaux sauvages et domestiques, entre autre. Mais je ne suis pas le plus calé. Heureusement que Griis n'avait rien de grave!
Surtout qu'évidemment, il n'allait pas s'amuser à se trimballer une tonne de médicaments et de matériel pour ce genre de cas non plus. Le minimum nécessaire remplissait déjà bien sa besace, entre ça, le carnet, crayon et le petit encas qu'il avait l'habitude d'y glisser! Le tout séparé par des poches bien sûr, histoire d'éviter de mélanger nourriture et plantes médicinales, surtout quand il en récoltait comme ici!
D'un mouvement doux, Nir incita Griis à s'approcher d'une zone avec quelques touffes d'herbes qui, si elles étaient moins nourrissantes que celles de la forêt plus bas, devraient néanmoins lui convenir, observant au passage comment il s'en sortait pour marcher. Il eu à peine à faire quelques pas, pas de quoi se rendre réellement compte, mais ça allait visiblement déjà mieux car même s'il boitait, il osa quand même poser sa patte blessée et l'utiliser un peu.
- Laissez l'onguent et le médicament que je lui ai donné faire effet au moins un petit quart d'heure et ça devrait être bon. Vous savez où aller?
Nir était encore trop concentré sur son patient pour saisir l'opportunité d'Ain d'entamer une conversation plus normale, qui aurait pu impliquer par exemple de lui demander ce qu'elle était venue faire par ici. Il connaissait déjà un peu le quotidien des aventuriers grâce à Lulla, mais cela ne l'empêchait pas de se montrer curieux. Mais pour l'instant, il commençait tout doucement à détacher son regard de Griis pour le poser sur la jeune femme, tandis que Yami se décidait enfin à se lever pour rejoindre Reyli afin de faire connaissance avec Miel.
- Et voilà. Cela l'aidera jusqu'à ce que vous ayez trouvé un endroit pour vous reposer.
Ain lui était très reconnaissante, il venait de lui donner un bon coup de main et même plus, elle aurait été incapable de s'occuper de la blessure de son cheval comme cela. Elle allait pouvoir reprendre la route à ses côtés, au moins jusqu'à trouver un abris pour que Griis puisse reposer sa patte. L'aventurière marcherait à ces côtés tranquillement et sans se presser. Après tout, elle n'avait rien d'urgent à faire, la guilde pouvait très bien attendre un jour ou deux avant qu'elle lui ramène son rapport, la mission pour laquelle elle était partie n'était pas des plus urgentes.
L'hybride se présenta ensuite, lui et ses compagnon de route. Vif semblait papoter mais les oreilles plaqués du jeune homme ne semblait pas apprécier le bruit. Comment Ain pouvait-il lui en vouloir ? Elle même elle a eu du mal à s'habituer aux cris du chantelune et elle n'avait qu'une ouïe normale.
- Vif, tu peux aller regarder dans les alentours si tu trouves un abris ?
- Une mission pour Vif !?
- Oui une mission
- Vif s'envole !
Et Vif s'envola. Ramenant un peu de paix et de silence dans le petit groupe. La "mission" qu'Ain lui avait donné était plus une excuse pour qu'il s'éloigne sans faire de scandale qu'une réelle mission, mais parfois elle pouvait être agréablement surprise du petit oiseau. C'était rare, mais il arrivait qu'il soit utile ou qu'il fasse quelque chose d'intelligent.
Les Mille et une bête, Ain ne connaissait pas cet élevage ou la clinique. Il faut dire qu'elle ne cherchait pas spécialement a acquérir de nouveau compagnon mais c'était bon à savoir, si un jour elle avait encore un soucis avec Miel ou Griis dans le coin, elle saurait où aller. Visiblement en confiance, Griis se laissa guider par Niraen vers des touffes d'herbes et se mit à brouter machinalement. Il boitait un peu, mais il semblait déjà pouvoir avancer doucement, c'était une amélioration.
- Laissez l'onguent et le médicament que je lui ai donné faire effet au moins un petit quart d'heure et ça devrait être bon. Vous savez où aller ?
- Parfait merci. Vif est parti en reconnaissance pour trouver un endroit où passer la nuit mais sinon je camperais tout simplement. Je pense qu'il vaut mieux qu'on ne reprenne la route que demain matin.
Il faisait encore froid dans les montagnes mais ce n'était pas d'une grande importance pour Ain. Elle ne sentait absolument pas la température ambiance et même si c'était le cas, elle était suffisamment équipée entre ses objets magiques et Miel pour survivre dans un blizzard. Une nuit à la belle étoile était chose courante pour l'aventurière qui passait son temps sur les routes. Elle avait également de quoi manger pour ce soir et si besoin, le solnar irait chasser pour tous les deux comme il le faisait des fois.
Alors que Griis continuait à chercher les petites touffes d'herbes entre les rochers et plaques de verglas, Ain leva la tête au ciel à la quête d'une silhouette familière. Mais elle ne vit pas Vif et ne l'entendit pas non plus, habituellement elle restait que peu de temps sans nouvelles du petit familier pot-de-colle : avait-il trouvé quelque chose ? Elle n'était pas spécialement inquiète, elle pouvait encore sentir le talisman de localisation du petit qui se déplaçait rapidement. Miel de son côté commençait à faire ami-ami avec la petite troupe canine. Cela faisait longtemps que la jeune femme n'avait pas vu son familier ainsi, ils ne croisaient pas souvent des animaux domestiques.
- Merci pour tout ce que vous avez fait en tout cas, si un jour vous avez besoin de quoi que se soit, n'hésitez pas à passer par la guilde pour me contacter
Nir hocha la tête. Oui si elle avait l'habitude de camper, alors c'était sûrement mieux que de faire quelques heures de trajet pour trouver un refuge! C'était préférable, même si cela forçait Griis à dormir dehors. Dans cette éventualité, le druide jugea utile de donner quelques conseils à Ain sur comment prendre soin de sa patte. Rien de très compliqué, surtout vu les familiers qu'elle avait avec elle!
- Si vous n'avez pas d'autre choix que de dormir dehors, essayez de convaincre Miel de dormir à proximité de la patte blessée de Griis. Ça lui fera du bien et ça évitera que le froid n'empire les tensions. Allez y doucement au début demain matin, pour l'échauffer un peu.
Bon, elle ne lui avait rien demandé, mais il avait pensé qu'elle apprécierait le conseil, vu qu'elle tenait à son cheval et faisait attention à lui. Et vu la réaction du solnar, il ne pensait pas que l'animal serait contre rendre ce service à sa maîtresse et sa monture. Même si pour l'heure, il semblait occupé à autre chose! Les trois avaient visiblement fini de s'apprivoiser et commençaient à jouer, Yami visiblement très content d'avoir trouvé un copain avec autant de queue à chasser! Mais comme Miel et Reyli semblaient être entrés dans un petit jeu de chat et de la souris, le pauvre chiot avait bien du mal à tenir le rythme, même si heureusement les deux adultes faisaient attention à ne pas le bousculer au passage.
Ayant eu l'explication d'où était parti le petit chantelune, Nir ne s'inquiétait pas de le pas le voir revenir immédiatement. La montagne pouvait regorger de cachettes, même à cette altitude, où il y avait d'ailleurs encore des arbres et des bois.
Soudain, le druide se figea net. Il avait repéré quelque chose, mais il était incapable de dire si c'était sa vue, son ouïe ou son odorat - le toucher il l'aurait remarqué quand même - qui avait capté quelque chose. Son instinct de kaetsu était aux aguets, ses oreilles se tournaient un peu partout. Il ne semblait pas s'agir d'un danger, mais il y avait quelque chose. Il finit par réaliser qu'il y avait quelque chose de bizarre dans les odeurs qui lui parvenaient. L'odeur était trop sauvage pour venir des animaux qui l'accompagnaient, tous des familiers. Il avait assez l'habitude des animaux pour pouvoir un peu reconnaître les odeurs quand même malgré son faible odorat comparé à ses amis canins, mais cette odeur, c'était... Un solnar? Pourtant le vent ne soufflait pas dans la bonne direction pour lui apporter l'odeur de Miel, encore moins uniquement la sienne avec les chiens à ses côtés.
Reyli et Yami, prit dans leurs jeux, finirent par le remarquer. Yami, d'abord, qui semblait dépité de ne pas réussir à attraper son objectif, aucun d'entre eux et qui s'était posé en observation pour attendre le bon moment. Il huma l'air, repéra un son, et tourna la tête. En l'imitant, Nir eu le temps de voir un solnar plus haut. De toute évidence sauvage, ce dernier ne les avait pas repéré. Il sursauta quand le chiot aboya, tout content de lui, jeta un coup d’œil vers eux, sembla hésiter en voyant un de ses confrères, mais il choisit rapidement la fuite, à un rythme rapide mais néanmoins pas paniqué.
Cela rassura Nir. Si vraiment il y avait du braconnage, ils seraient plus prudents, et ne s'approcheraient même pas d'un sentier, fût-il aussi peu emprunté que celui-ci.
Yami, lui ne perdait pas le nord, et s'approcha pour avoir sa récompense. Nir sourit et lui offrit gracieusement : il l'avait bien méritée cette fois! Il faudrait quand même qu'il lui apprenne à ne pas aboyer pour signaler qu'il avait trouvé ce que le dresseur lui demandait, et ce pour des raisons assez évidentes de discrétion!
Il vérifierait ses observations, mais la vue de ce solnar ici était plutôt bon signe. Les fourrures dataient peut-être un peu. Il était facile de les conserver longtemps, surtout avec la magie. Ils étaient sûr que c'étaient des vrais par contre, pour la plupart qu'ils avaient vues en tout cas.
Ce poids enlevé de ses épaules, Nir était plus tranquille. Il se tourna vers Ain, qui le remerciait à nouveau. Il ne voyait pas vraiment ce dont il pourrait avoir besoin qui justifierait de demander de l'aide à une aventurière, mais qui sait! Il n'avait jamais refusé l'aide de Lulla par exemple, et s'il devait aller récupérer une bestiole dans une zone dangereuse et que ni Lodjur ni Yang ni son amie hybride n'étaient disponibles pour l'aider... Il préférait éviter et se débrouiller, mais il nota l'information dans un coin, on ne savait jamais!
- Pas de soucis. Je note! J'espère que vous n'étiez pas pressée? Vous aviez une mission à accomplir ou vous en revenez?
Lulla aurait sûrement enchaîné en demandant de quel type de mission il s'agissait, mais lui préférait éviter de trop mitrailler les gens de questions. Si ça se trouve, elle ne se déplaçait même pas pour son travail! Forcément, c'est ce qu'il avait pensé instinctivement en l'entendant dire qu'elle était aventurière, mais elle pouvait aussi retourner voir sa famille, aller retrouver ou aider des amis, acheter des choses, va savoir quoi d'autre encore!
Ain était en train de caresser l'encolure de son cheval quand elle vit l'hybride se figer. De son côté, Ain n'avait rien remarqué de particulier mais elle n'avait pas les capacités de détection naturelle qu'avaient les animaux, rien d'étonnant à ce qu'elle ne remarque rien. Cependant la réaction de Niraen et de ses chiens la mit en alerte et elle observa les alentours avec le groupe. S'ils tombaient sur une bête sauvage à cet instant, Griis ne ferait pas long feu... Cependant, c'est une petite silhouette rousse qui apparu sur un rocher plus haut, très similaire à Miel. Un solnar sauvage ? La jeune femme n'avait pas encore eu l'occasion d'en voir à l'état naturelle, elle ne connaissait que Miel dans son genre. Les deux renards étaient semblables mais différent à la fois, entre autre avec leur nombre de queues mais également sur l'allure générale. Le familier quant à lui avait redressé ses oreilles au même moment que les chiens, il devait avoir senti l'odeur de son congénère mais ne réagit pas lorsque ce dernier se montra... Et il disparu très vite en prenant la fuite.
- Pas de soucis. Je note! J'espère que vous n'étiez pas pressée? Vous aviez une mission à accomplir ou vous en revenez?
Ain secoua la tête.
- Non, je viens de la terminer.
C'est à cet instant que Vif refit son apparition. Ain l'entendit avant qu'elle ne le vit, le petit chantelune criait mentalement :
- MAMAN !!! A L'AIDE !
Sentant les ennuies arriver, Ain posa une main sur sa garde et se prépara au pire. Que se passait-il encore ? Elle espérait juste que le petit oiseau n'avait pas attiré un trop gros prédateur... Autour d'eux, à part les bruits habituels de la montagne, elle n'entendait rien de spéciale, pas de grondement ou de grognement. Le danger provenait certainement des airs. Alors la jeune femme leva les yeux au ciel et pu remarquer la petite silhouette de Vif voler à toute allure dans sa direction... Suivi par un gros aigle royale. Ain soupira, si le prédateur était effectivement un grand danger pour Vif, il n'en était pas vraiment pour les humains. Il avait beau être immense, il n'allait certainement pas se confronter à toute une troupe pour croquer un petit bout de chantelune, les proies aux alentours ne devaient pas manquer.
- Vif, rend toi invisible et vient par là
- Oui ! Vif invisible !
Et le petit familier disparu aux yeux de tous. L'aigle dû être surpris parce qu'il cessa d'avancer en ligne droite et commença à faire des cercles dans le ciel à l'endroit où Vif avait disparu... Et Vif réapparu quelques instants plus tard à quelques mètres du groupe et vola tout droit vers sa maman en pleurant et se jeta contre sa poitrine.
- MAMAN!!! IL A VOULU CROQUER VIF !
- C'est bon, il ne t'a pas croqué..
En effet, certainement frustré d'avoir perdu sa proie, le rapace s'éloigna du groupe à la recherche d'un nouveau casse-croute.
- Il est parti..
- Ouff...
Et le chantelune se remit encore à brailler :
- Heureusement qu'il est parti ! Sinon Vif n'en aurait fait qu'une bouchée ! Namého !
Ain ignora la provocation de l'animal, c'était comme la fois dernière où il avait cru avoir tué un smilodon... il fallait juste le laisse croire.
- Sinon tu as trouvé quelque chose ?
- Trouvé ? Oui des cachettes !
- Assez grande ?
- Oui, Vif rentre dedans sans problèmes !
Ain soupira. C'était effectivement trop attendre de ce petit idiot de familier pour trouver un abris digne de ce nom.
- Bon, emmène moi vers le plus grand
- Oui !
Au pire, si une fois sur place, cela ne convenait pas, elle camperait comme prévu.
- Vif à trouver des abris apparemment. Je vais vous laisser sauf si vous avez besoin de moi ? Je ne veux pas plus vous retarder, merci encore.
Est-ce comme cela qu'on saluait poliment les gens ? Ain avait passé ses dernières semaines quasiment toute seule, qu'elle avait l'impression d'avoir oublié comment se comporter avec d'autres individus humains... pour peu qu'on puisse considéré qu'elle a su le faire un jour.
Cette dernière explique avoir terminé sa quête. Nir lui demande de quoi il s'agissait, curieux, mais de toute évidence l'aventurière ne l'a pas entendu. Elle semble avoir repéré quelque chose, la main sur sa garde, et Nir observa les alentours, intrigué. Les autres animaux ne semblaient avoir rien remarqué non plus, seule l'aventurière, ce qui était curieux. Néanmoins, Reyli eu rapidement une réaction de prudence, les yeux fixés vers le ciel, là où Ain avait aussi commencé à regarder.
Nir tourna la tête à temps pour voir le petit chantelune voler à toute vitesse, talonné par un aigle, ne devant sa survie qu'à sa petite taille et son agilité. Comprenant le danger pour le familier, l'hybride commença à déplier ses ailes, se préparant à s'envoler pour aller l'aider, l'aigle ne risquant pas d'insister face à un animal volant de son gabarit, mais avant qu'il n'ai pu décoller, Vif disparut.
Le druide cligna des yeux, surpris. Ça, ça ne faisait pas parti des capacités normales d'un chantelune... Une magie, sans doute? En tout cas, cela suffit à déstabiliser son poursuivant, qui ne le remarqua pas réapparaître plus loin, à proximité du groupe. Il ne leur accorda pas un regard, étant trop gros par rapport à ses proies habituelles, surtout vu leur nombre. Nir replia ses ailes tandis que Yami s'approchait de lui, peu rassuré. Pour un chiot de sa taille, un tel prédateur pouvait être une menace, et Reyli suivait d'ailleurs le volatile d'un regard mauvais, lui promettant mille souffrances s'il osait essayer de s'en prendre à son petit. Mais ce dernier s'éloigna rapidement pour disparaître de leur vue.
Observer le ciel fut l'occasion de se rendre compte de l'heure et du temps passé. Il avait encore le temps de vérifier son hypothèse, mais s'il voulait avoir le temps de rentrer chez lui ce soir sans finir le trajet au milieu de la nuit, avec les risques que ça comportait, il avait intérêt à se dépêcher.
Ain le devança, proposant également de se séparer. Le dresseur ne se voyait pas lui demander d'aide, vu la condition de Griis elle avait d'autres préoccupations à avoir et c'était bien normal! Elle ne lui avait pas demandé, donc il ne lui proposa pas son aide. Si elle était comme Lulla, alors il ne se faisait pas de soucis, elle saurait très bien se débrouiller.
- Oh non, ne vous inquiétez pas! Prenez plutôt soin de votre monture, et du petit Vif, quoiqu'il a déjà l'air remis de ses émotions. Si Griis a toujours du mal à se déplacer dans les jours à venir, n'hésitez pas à passer me voir au village de Litlan.
Bon, ça sonnait peut-être un peu trop comme du rabattage, mais Nir ne pensait réellement pas à mal. Il souhaita un bon rétablissement à Griis, et ordonna à Yami et Reyli de le rejoindre. Miel semblait un peu déçu, suivant le mouvement pour se rapprocher de sa maîtresse, et Nir tendit doucement la main pour voir si le solnar était assez en confiance pour une caresse. D'abord hésitant, Miel finit par céder. Nir sourit en lui caressant la tête, appréciant la confiance, puis il reprit le sac à dos qu'il avait posé et salua Ain.
- Bon, hé bien si vous n'avez plus besoin de moi, je vais vous laisser. Peut-être à une prochaine fois!
Il s'éloigna de son côté, les deux canidés à sa suite, espérant pour la voyageuse qu'elle trouverait un lieu intéressant. Il lui avait semblé croiser des lieux pouvant convenir sur le chemin, donc elle devrait pouvoir en dégoter sans trop de soucis. De son côté, il savait déjà où aller pour terminer ce qu'il était venu faire. Avec un peu de chance, il serait rentré avant le coucher du soleil!