Tout s'était passé très rapidement. Une petite ruelle dans un coin sombre, trois hommes puis une mémoire floue. Tous ses éléments suffirent à Solia pour comprendre sa situation. En se réveillant, la jeune fille observa d'abord autour d'elle assez apeurée.

C'était un grand entrepôt avec seulement des vielles fenêtres cassées en hauteur. Le sol était sale et tout ce qui entouré Solia n'était rien d'autre que des vieux meubles cassés. Les derniers rayons de soleil de la journée passaient à travers les fenêtres de ce bâtiment. Quanta Solia, elle était accrochée à une chaise avec une corde. Elle essaya d'abord de voir si elle pouvait se dégager, mais bien entendu, aucune chance. Une grande porte face à Solia se mit soudainement à s'ouvrir.

Ne sachant pas quoi faire, celle-ci fit semblant d'être toujours évanouie. Ayant les yeux fermés, elle entendit trois voix graves et semblait en reconnaître une.

" Bon, on fait quoi ? " dit une des voix

" Elle a osé m'humilier devant tant de personnes ! Elle va le regretter. Faites-en ce que vous en voulez, mais à la fin de cette journée, je la veux morte. " dit une autre voix

" Dommage, je suis sûre que si on la vendait elle reviendrais bien chère ! " dit une autre voix


Solia ne compris plus rien puis sentit qu'un des hommes commençait à s'approcher d'elle. Il tira les cheveux de Solia en arrière pour faire remonter sa tête. Solia par surprise cria et vit l'homme. C'était un homme d'une trentaine d'années environ, qui était assez barbu et sale. Il sourit avec ses dents jaunes face à Solia et dit :

" Tiens tiens, elle est réveillée la jeune demoiselle !"


Sans une minute, Solia cria de toutes ses forces à l'aide, mais seulement des rires se firent entendre. La jeune fille regarda les deux autres hommes avant d'en reconnaître un. C'était l'homme que celle-ci avait assommé à l'armurerie : il était là, dans la même tenue avec seulement un bandage sur le front.

" Crie comme tu veux ! Personne ne viendra te sauver ! " dit un des hommes en rigolant.
" On va bien s'amuser avec toi avant de te jeter à la mer ! "


Réalisant la dure réalité, les larmes de Solia n'ont pas pu s'empêcher de tomber. Était-ce vraiment la fin de celle-ci ? Son aventure venait seulement de commencer, elle n'avait même pas encore quitté la ville. Encore pire ! Elle n'était même pas enregistrée comme aventurière. Pendant que les trois hommes parlaient de quoi faire, Solia avait déjà perdu tout espoir.
Quand soudainement, la porte éclata en morceaux et seulement l'ombre de Rebecca se fit voir. Après quelques échanges, son ombre s'agrandit en même temps que Rebecca s'approchait de Solia. En moins de quelques minutes, les trois hommes étaient à terre en douleur. Sa sauveuse s'approcha de Solia et demanda si elle allait bien.

Sans une seconde, Solia se mit à pleurer toutes les larmes de son corps sans se retenir. Elle venait de vivre probablement l'événement le plus choquant et risqué de sa vie et ne pouvait pas se retenir de plus. C'étaient des larmes de tristesse mélangées à des larmes de soulagement. Rebecca détacha Solia puis elle partirent rapidement se poser.


Après une bonne heure, le soleil était déjà couché et les seules petites lueurs de la ville éclairaient la chaussée. Solia était assise sur un banc tandis que Rebecca venait de lui apporter une boisson. La jeune fille s'était enfin calmée et buvait silencieusement auprès de sa demi-sœur sa boisson sucrée. Soudainement, Solia brisa le silence en se levant et se mettant face à Rebecca.


" Apprends-moi à me battre ! " s'écria-t-elle.