Apparemment, Savoir...c'est Pouvoir.

Donc techniquement...c'est être plus fort. Et c'est ce que j'veux, être plus fort. Enfin, faudrait peut-être que j'vous raconte l'histoire avant de passer pour un type qui a eu l'idée tout seul, parce qu'évidemment que j'suis pas le type qui vient prendre des papelards, de l'encre et une plume pour poser mes miches dans un bureau pour gratter du papier sur l'histoire de la noblesse ou je ne sais quelle connerie. Nan, enfaite, j'suis encore en congés.

Pourquoi ? Parce que j'ai pris plein axe dans la tronche. Parti d'un Songe, arrivé dans une île, puis le début des emmerdes. Sorti de l'île, avec la moitié de l'effectif qui était dans le bateau au début, avant de finir dans une crevasse dans la forteresse, mais c'est pas le sujet. Juste pour dire que j'étais dans un sale état, le genre d'état qu'on évite d'avoir chaque Lune. J'en parle comme ça... Mais j'suis toujours pas sorti d'affaire. Haru m'a sauvé la vie. Mais pour quelle vie? J'sors pas de chez moi, cloîtré dans ma chambre, surveillé par mon amante et ma mère. L'impression d'avoir perdu dix piges.

Mais, Luciole l'a bien deviné. Et c'est en discutant par Cristal qu'elle m'a proposé de prendre des cours, n'ayant jamais été à l'école. L'idée de pouvoir enfin suivre les sujets de discussion avec Haru mais aussi avec ma mère, sans parler de mes contrats ou des types que j'tabasse, me fait étirer un sourire plein d'espoir. Elle disait avoir un contact, au Village Perché, et que j'allais pas débourser une fortune si j'devais payer. Aujourd'hui c'est le grand jour, m'man est assise sur la chaise de mon bureau, en tricotant nerveusement une écharpe pour la saison fraîche, et elle se débrouille TRÈS mal.

- Eh, ça va aller, hein.
- Tu commences à peine à marcher correctement. Et je sais ce que tu as fais au Village Perché.
- Trois fois rien.
- Trois fois rien ? Tu es parti à la Gueule Cassée, tu as aussi chassé un braconnier pour nous ramener ensuite ce gros Chat qui dors derrière la maison, et le pire... Tu t'es fais arrêter par la garde !

Le picot déchire le tissu, achevant son travail une bonne fois pour toute.

- Luciole est sur le coup, c'est pas un piège. Et c'est du passé, toute cette merde.

J'saisis mon sac, habillé d'une chemise en lin, d'un débardeur en dessous ainsi qu'un pantalon de voyage fermé par des bottes hautes que j'rejoins la porte.

- Rassure-toi, j'irai pas avec Gromyr, j'prends le prochain Téléporteur.
- Fais attention, idiot.

J'pouffe un petit rire et me voilà dehors.

Effectivement, j'ai pas la démarche d'un type qui pète la forme, j'ai encore quelques ecchymoses, autant dire que si Mad' voulait me corriger, elle y arriverait sans problème. Mais l'heure n'était pas aux défis stupides, ni aux combats, ni à quoi que soit que j'ai l'habitude de faire correctement. L'heure était de faire travailler la caboche et lui demander si elle veut bien apprendre deux-trois trucs; si j'peux faire un rapport de mission sans fautes d'orthographe aux Examinateurs de la Guilde, j'serai gagnant.

Sorti de la zone de téléportation, les puissants arbres se dressent devant moi, j'ai cru comprendre que j'devais la rejoindre dans une espèce de parc. Marchant le long des troncs qui soutiennent le village, j'vois qu'une personne sautille dans ma direction, décidément, j'arriverai jamais à me faire discret. Si Luciole disait que c'était sa sœur, je l'aurai cru. Le teint mate, appétissante à regarder, le genre de donzelle qu'on mange sans se surveiller. Voilà que l'apprentissage promet d'être plus intéressant que je le croyais.

J'viens saisir sa pogne, la saluant d'un signe de tête. Main calleuse contre main douce.

- D'accord Xylia. Ouais, c'est Jin. Va pour le parc.

Un sentiment de complexe commence à naître, on peut toujours se la péter quand on est bon dans un domaine. Mais là...Autant dire que j'suis aussi nul qu'un Gloot.

Quoi, y servent à rien ces trucs, si ?

Enthousiaste, pétillante, pleine d'énergie, elle a la forme pour nous deux. J'crains de n'avoir rien en stock pour cette fois. J'essaie de visualiser ce qu'elle doit traverser quand ces pochetrons s'approchent pour tailler la bavette et avoir un morceau de viande dans un lit, comme les donzelles qui comptent les brins d'herbe à cause de leurs trains de vie "occupé". Ça pue, et ça donne pas envie de faire son travail. J'me promets d'essayer de rendre la tâche la plus agréable possible, même si j'me vois déjà péter les plombs aux premiers bafouillages.

Pff, j'en ai déjà honte.

- J'suis pas ivre et je...

Ouais j'm'ennuie grave chez moi, faut l'admettre.

- ... J'ai besoin d'apprendre. A priori rien de bien ennuyant pour toi. Fin, j'espère.

Ouais, c'est mieux ça.

Elle relève un certain courage. J'dois dire que si Luciole n'avait rien fais et si Haru ne me fermait pas les portes pour bosser, j'serai sans doute pas ici. Parler de l'école, et tout ce qui va avec, j'ai fais mon maximum pour éviter que ça vienne sur la table. Soit j'fais semblant d'en connaître les rudiments, soit j'fais le gars qui s'en rappel plus. Dans tous les cas, j'me rends pas service. Est-ce que j'suis courageux pour autant? Hé, très bonne question.

J'ferai honneur à ce qui s'est dit sur moi. J'suis pas venu faire les rebelles casses-burnes pour faire chier la prof'. J'ai passé ce stade. Puis elle a l'air déjà très agréable à vivre. Fin' j'crois.

- J'essaierai de gérer du steak, si ça peut m'éviter une punition. Que j'siffle, taquin.

Bon, quand on la voit, ça me dérangerait pas de voir qu'est-ce qu'elle propose comme punition. Mais j'vais pas m'étaler. On suit le chemin et le cadre est toujours aussi beau; une végétation sublimée par les rayons d'été, des couleurs qui rappellent la saison, des gens qui piquent niquent, ou se baignent dans les cours d'eau bref, bonne ambiance, tout ça. Elle m'invite à proximité de deux arbres qui nous encadre de leurs ombres, je m'en fous un peu comme je ne ressens pas la chaleur comme le commun des habitants d'Aryon. M'enfin, une lumière trop intense pour les yeux sur le papelard peut être dérangeant aussi.

- C'est parfait, j'suis pas difficile.

Elle me prévient, fait en sorte de rendre le cours le plus agréable possible, une donzelle qui a le souci de l'autre. Un sourire carnassier s'étire sur son trait d'humour plutôt coquin, tout en ayant en tête une prof en sous-vêtements rouge. Alors c'est ça, le "fantasme de l'élève"? Voyez-vous ça. En revanche elle a le don de rassurer, et c'est toujours plus agréable de savoir que son vis-à-vis ne sera pas dans le jugement lorsque je rencontrerai mes premiers obstacles. J'vais en chier, c'est certain, alors autant que j'perde pas patience en matraquant la tête de mon prof contre la souche d'un arbre.

Je m'assois, en poussant quelques râles de douleurs, vestiges de blessures encore présentes avant de pouvoir m'installer correctement contre un arbre. J'dépose mon sac sans fond, en extirpe de quoi écrire ainsi de quoi noter. J'en profite également pour boire une lampée d'eau avec ma gourde fontaine.

- Bien reçu, Xylia. J'suis prêt.

Peut-être pas, en faite.

Les bouquins sont étalés sur le sol. D'un doigt pensif sur le menton, j'me permets d'y zyeuter leurs couvertures.

Pleins de trucs. Hm.

J'ai pas forcément d'avis; entre connaître le temps de gestation d'un feupagnol, voir qui de patin ou couffin va tromper telle ou telle personne, des contes, des maths, et tout le reste, j'dois avouer qu'effectivement il fallait que j'commence quelque part et c'était pas forcément évident, il est peut-être toujours possible de revoir cette demoiselle pour creuser mon éducation. J'vois qu'elle rit, peut-être surprise d'avoir emmené mon attirail avec moi, j'voulais pas passer pour un gosse faisant sa rentrée, on dirait bien que j'ai foiré. Pas vraiment trop le temps de réfléchir davantage quand elle vient saisir mon poignet. Comme une brise d'air qui vient caresser ma peau avant de fermer son étreinte d'un geste sûr.

J'hausse un sourcil, d'abord méfiant.

Mais c'était avant qu'elle m'explique sa démarche. Ça reste parfait pour piéger quelqu'un, et si elle l'aurait voulu, elle aurait réussi sur moi. Pourquoi j'lui fais confiance ? J'sais pas, l'instinct. Elle a l'air d'être une "bonne personne", comme on dit. Le genre de nana qui dégage une aura rassurante. C'est peut-être les plus dangereuses finalement. Pas besoin de l'incinérer sur place, quand j'pige qu'elle utilise le transfert d'énergie végétale pour me soigner.

Le Docteur Luz Weiss, une créature délicieuse venue tout droit de je n'sais où, utilise cette capacité avec l'énergie vitale des humains. Elle a sauvée mon nez cassé en prison. Ouais, j'sais, pas trop prestigieux raconté comme ça. M'enfin, c'est comme ça que j'ai pigé la méthode, et visiblement elle n'est pas la seule. Pendant qu'elle m'explique la démarche, j'essaie de ressentir ce qu'elle essaie de me  faire. C'est pas très commun de se concentrer quand vous avez la poigne d'une nana vous entourer le bras alors que ça fait dix minutes que vous la toisez. C'est pas si désagréable.

Vrai que j'ai pas l'habitude des bouquins, et c'est que je les considère pas vraiment comme des potes qu'on aime lire le soir avant de roupiller. J'ai la chance d'avoir m'man pour m'aider de temps en temps, sinon j'garde ce complexe pour moi en essayant de vivre sans, et on y arrive. Heureusement qu'il y a d'autres choses dans la vie. Mais j'ai l'impression que j'peux corriger ça, alors autant le faire, et si possible, pas dans un esprit de combativité, même si c'est finalement contre moi-même contre qui j'me bats.

La Quête d'une Vie.

Dosé par un parfait sourire, elle réussi à étirer légèrement le mien. Finalement son traitement c'est le meilleur moment pour parler un peu de ce que je souhaite.

- Euh, bah j'suis jamais allé à l'école. Ma mère si, elle m'a appris comme elle le pouvait l'écriture et la lecture, mais ça reste laborieux. Mes aventures m'ont permis d'en apprendre sur notre Royaume, dans les grandes lignes. En temps que chasseur de primes, j'ai du me caler en calculs assez tôt, et j'ai pas l'impression d'avoir des difficultés à ce niveau. J'ai pas de culture également, enfin elle est très bancale.

Mon regard se tourne de nouveau sur les bouquins, j'fronce les sourcils.

- Peu importe le bouquin, il faut que j'commence par le début. Lire sans bafouiller comme un papy qui bégaie, et écrire sans que ça ressemble à un brouillon d'un gosse, la morve encore dans le pif.

Parler de fions, d'amour et de sensualités en lisant à voix haute, non merci. Hm...Les Astres?

- Celui-là. Ça me mettra en jambe. Vendu ?

Au pire choisis, cocotte, j'm'en cogne.

Elle n'est pas brises burnes cette nana. Nope, tout le contraire en faite.

J'pensais que j'allais piquer du nez aux premiers mots prononcés, et que j'vais rien biter de ce qu'elle va raconter tout en faisant semblant de comprendre. J'voyais ça comme une tare, comme une énième tentative à essayer de faire rentrer quelque chose d'intelligent dans ma caboche. Mais non, l'échange est interactif, j'comprends ce qu'elle veut me dire et pis finalement, vrai que j'ai toujours étais difficile avec moi-même. Peut-être parce que j'me suis jamais laissé vivre, toujours poussé par l'envie de dégommer du criminel et trouver celui qui a bousculé ma vie injustement.

Mais ça c'est une autre histoire.

Toujours est-il que c'est plaisant. Parce qu'elle est une petite douceur pour les yeux et les oreilles? J'cache pas que ça doit jouer. M'attarder sur les interstices qui montrent sa peau, ses cheveux qui tombent en cascade et encadre un visage aux traits fins, ses prunelles azurées. Ouais Jin, une vraie sucrerie. Ajoute ça à sa mélodique voix qui en dit long, va falloir se concentrer un maximum sur le cours si j'veux éviter de monter en température cette entretien.

- J'comprends qu'il va falloir se revoir, ou bien que j'reprenne des cours de la sorte si j'veux y arriver?

J'dis pas non, mais en dehors du boulot par contre.

Sa main quitte enfin ma poigne, comme une caresse qui vient lécher ma peau, et j'ressens enfin le bien-être que ça me procure. Comme une brise rafraîchissante, elle vient atténuer mes courbatures et mes douleurs quotidiennes comme de rien. Putain, que ça fait du bien un corps en bonne santé. Retourner sur une île cauchemardesque? Nope, plus jamais. J'enroule ma nuque doucement avant de défaire quelques nœuds dans mon dos en me cambrant, tirant mes bras le plus haut possible. On évitera de parler des multiples craquements qui donnent un orchestre pas agréable pour les esgourdes.

Elle ouvre le bouquin et la première page me saute aux yeux, quand mon prof' me pose une question qui me tire un sourire nerveux. Les Astres ? J'en ai bouffé une chiée plus un tas. Grâce à qui ? L'une des femmes les plus délicieuses d'Aryon. L'une des plus importantes aussi, elle est un peu premier ministre, m'voyez. J'me frotte les yeux en souriant, réalisant ce que j'ai sous les yeux. Haru tu es là même quand j'dois bouquiner. Sacrée nana.

- Ouais, on m'a offert un livre sur l'Astronomie d'Aryon. Les constellations, leurs noms, leurs significations. J'ai vraiment bataillé à le lire, mais ma mère m'a aidé.

Mais c'est pas tellement le sujet.

- Le Culte des Astre ne me dit rien en revanche. J'connais Lucy, ouais.

Et d'autre cultes qui proviennent d'une île, mais ça j'veux pas le dire. J'passerai pour un timbré.

- J'veux bien en connaître davantage.

L'occasion d'apprendre, et d'éveiller je l'espère une curiosité intellectuelle. Mais si j'dis ça, ça veut dire que j'suis déjà curieux...

...Non?

Un hochement simple de la tête pour confirmer ses dires sur le fait que vous alliez vous revoir. Bien entendu que tu le souhaites, pour le moment rien ne va contre cela. Puis il y a tout le mystère de pourquoi Zahria te l’a envoyé et de quel lien il aura ou a avec les espions. Est-ce qu’il sera un nouveau membre de votre famille plus tard ? Pour le moment rien ne semble le confirmer ou l’infirmer.

Il y a une certaine curiosité quand il affirme avoir déjà lu un livre sur l’astronomie, ce n’est pas rien comme morceau à lire tout de même. C’était même assez imposant avec des mots qui peuvent facilement rebuter. Même avec de l’aide l’avoir lu en entier prouve un intérêt soit pour le livre soit pour le sujet.

Un faible espoir que ce soit le culte des astres qui l’ait fait avoir cet intérêt né, pour mourir presque aussi rapidement quand il affirme ne pas connaître. Ce n’est pas bien étonnant quelque part, mais ça pique toujours un peu. Alors que tout le monde connaît Lucy, même sans preuve concrète de son existence.

Au moins, il semble curieux sur le sujet et ne le rejette pas totalement, ce qui est déjà une très bonne chose. Les gens ne semblent pas comprendre en quoi ce culte est important dans la vie de tous les jours. Enfin, ça semble important pour toi, une sorte de point d’ancrage.

— C’est déjà impressionnant de ne pas avoir jeté l’éponge avant la fin du livre. Beaucoup de gens auraient simplement dit que les images sont belles, mais les mots trop compliquer pour eux et serais passé sur autres choses.

Ce n’est même pas pour le caresser dans le sens du poil, juste un constat. Se calant un peu plus contre l’arbre dans ton dos, pour soutenir ton buste bien droit sans prendre une position qui sur du long terme sera difficile à tenir. Puis, il faut avouer aussi, ainsi tu as l’impression de plus te mettre en avant tout en matant sans que cela semble lourd pour autant. Il faut savoir profiter de la vue correctement.

— Pour le culte des Astres, je vais te donner la version qui vient de chez moi, dans les Archipels. De tout temps, les astres ont toujours guidé nos marins pour que leurs routes soient propices. Ceux ne suivant pas leurs conseils ne rentrent jamais en un seul morceau à bon port.

Il y a un peu de cela, même en forêt tu utilisais la nuit les étoiles pour te guider mieux que n’importe quelle boussole. Elles étaient toujours fiables, d’une loyauté parfaite.

— Il est dit qu’ils ont été placés pour guider les vivants pour choisir la bonne route. Les comprendre n’est pas le but, c’est plus une question d’instinct. C’est un culte assez simple dans ses adages, qui prône dans ses principes fondamentaux la fidélité, pour être comme les astres qui sont fidèles pour se guider.

Tu ne sais pas si ça parait clair, en tout cas pour toi cela coule de source.

— En plus, comme expliquent certaines sciences, il y a des caractères qui sont liés à nos constellations de naissance et ce que la carte du ciel disait. Cela ne fait pas tout et rien n’est gravé dans la roche, c’est sûr, mais c’est comme des êtres, visibles, qui sont là pour veiller sur nous et guider nos pas en cas de doute… enfin. C’est ce que je crois en tout cas.

Cela fait longtemps que tu n’as pas pu parler de ta religion avec quelqu’un, c’est plus décousu que tu ne l’aurais souhaité à la base. Tu n’as pas cette passion hardant de ton grand-père quand il en parle ou encore la voix et les histoires envoutantes de ta grand-mère. Celle qui parle de la création du monde par le soleil et la lune, deux amants si passionnés, qu’ils ont préféré, pour préserver le monde, ne se rencontrer qu’en rare cas pour ne pas détruire le monde par la puissance de leurs ébats. Qu’ils sont les parents de chaque étoile dans le ciel et que notre monde n’est qu’un monde de plus dans leur amour. Oui, tu aurais pu expliquer tout cela en plus, mais ça semblait un peu romantisme pour un aventurier. Peut-être que tu ne veux pas passer pour autant fleur bleue aussi.

— Des fois, je me demande si plusieurs cultes n’ont pas raison et que tout ne fait pas qu’un… enfin bon… Est-ce que tu as des questions ou tu veux voir autre chose ? Comme tu as déjà vu le début du livre, tu serais plus à l’aise sur autre chose.

Masqué un malaise en noyant le poisson semble être le plus simple pour le coup.

Alors c'était pas qu'un livre chiant à lire, mais bien un bouquin affreux pour un paquet de personne. Savoir ça caresse un chouya mon ego, avec l'idée de me dire qu'on a quand même bien bossé avec m'man, et qu'aussi j'ai la chance d'avoir un parent aussi cultivé.

Elle embraye son exposé, et j'en profite pour m'allonger sur le flanc, coude au sol et poing sur la joue. Bien installé pour se rincer l'œil également, pour sûr.

Dans ce genre de moment il n’y a pas grand-chose en faire, à part fermer son claque-merde et écouter gentiment. J'savais que j'allais apprendre, et pis finalement c'est un bon moyen de connaître les choses qui nous entourent, les origines de certaines cultures, en tant qu'aventurier c'est forcément des bons points sur votre curriculum. On pouvait ressentir une passion assez significative, peut-être pour ça que c'est si intéressant.

J'suppose qu'il faut aimer ce qu'on veut transmettre, pour aimer à son tour.

Il y aurait donc plusieurs versions de ce culte? Une variation des interprétations? On vénère pas les mêmes astres? Leurs blases sont différents? Autant de questions que d'absence de réponse. Par rapport à Lucy, ils ont joint l'utile à l'agréable. Mon globe Demi-stellaire me sert enfin à quelque chose depuis que j'ai lu ce bouquin. Et le ciel nocturne ne se trompe jamais. Les étoiles sont des excellents repères de navigation, j'en sais assez quand j'suivais mon vieux un peu partout dans le royaume alors qu'on prenait le large. J'ai toujours assimilé ça à des espèces de pierre précieuses géantes qui libèrent une lumière inégalable à notre monde.

Même si l'Île m'en a dit tout autrement, un savoir invérifiable en tout cas. Un univers ? D'autres planètes? Ca me dépasse tout ce bordel. Allez, Jin, faut oublier tout ça.

En tout cas les choses paraissent plus simples. Laisse-toi guider par les astres, et ils te guideront sur le droit chemin. Ouaw, juste ça. J'ai bien senti la foi parler dans la voix de mon professeur. Une croyance qui transcende l'âme possède une grande de force qu'on peut soumettre à beaucoup d'épreuve. Si grâce à ça elle garde le nord, tant mieux pour elle. Merde, je l'admirerai presque. En tout cas elle coupe court à la chose par rapport à la complexité du pavé et effectivement ça me semble un peu trop prétentieux pour m'essayer à une lecture qui tournerai cette situation en ridicule. Lire c'est pas aussi facile que de se battre, là, faut accepter de marcher avant de courir. Et c'est bien mon intention. La théorie avancée que tous ses astres soient liés me met la puce à l'oreille...

- Et pourquoi pas...? Enfin, j'imagine que ça ouvrirai un autre débat que j'suis incapable de développer.

Et aussi parce que là, de suite, j'm'en fou un peu.

- Bon, bin j'suppose qu'on va devoir choisir autre chose...

J'me redresse et plonge mes yeux dans ce qui reste. Bon, va falloir être honnête, parler d'amour, tu sais pas faire, mais j'ai quand même mon lot d'expérience avec toutes les romances que j'ai lues avant ce pique-nique avec Haru, et deuzio, bah les sauteries dans une chambre, j'connais. Pour le coup rien à voir avec les astres de l'univers de bidules. J'saisis l'ouvrage d'A. Poal, puis le tend devant elle.

- Facile à bouquiner ça, non ?

Et surtout, ne pas parler comme Apolline.

Quoi que ?

Oh… Il ne veut pas poursuivre sur les Astres. Il n’a rien dit dans ce sens, mais c’est ainsi que sa réponse sonne. La mine un peu chiffonnée et une moue sceptique sur le visage tu le fixes sans rien dire. Une peu comme si tu l’évaluais un peu plus que ce que tu fais déjà en temps normal, seulement là c’est clairement visible comme façon de faire.

— Pourquoi tu serais incapable de développer ? Pas que je sois contre de passé à autre chose, mais c’est dommage de ne pas faire un débat juste parce que l’on pense ne pas pouvoir suivre. Si tu ne veux pas en parler, dis-le directement. Sinon cela donne l’impression que tu n’as aucune confiance en toi ou que tu ne respectes pas la personne avec qui tu discutes.

C’est dit calmement, sans hausser le ton, plus un constat qu’autre chose. C’est quelque chose qui n’est pas grave en soit, juste un peu agaçant d’avoir ce genre de soucis. C’est un peu insultant aussi d’une certaine manière. Le fait de ne pas débattre s’est refusé le dialogue de l’autre quelque part, mais tu ne te prends plus la tête. Faire trente-six mille plans sur la comète sur les intentions de Jin en disant cela ne sert à rien, juste le faire remarquer est une bonne chose. Enfin sûrement.

Sans faire plus de simagrées, malgré que ton esprit est parti un peu trop loin. Comme souvent, mais ce n’est pas le sujet. Un léger secouement de la tête permet de se fixer à nouveau sur ce qui se passe actuellement et un sourire amusé se forme sur tes lèvres en voyant son prochain choix de livre.

— Oh ! Oui, il est des plus facile et agréable à bouquiner. Si tu as une amante, ce genre de livre peut donner des idées pour pimenter ou enjoliver votre relation. Puis, même si tu n’es pas en relation cela permet d’avoir de bonne idée de futures actions pour.

Tu es d’un coup un peu plus joueuse, la voix à ce ton un peu dragueur que savent si bien faire les adolescents en recherche d’attention de la personne qui les intéresse en face. Même si cela ne donne rien, c’est amusant de jouer ce genre de chose, puis il y a une certaine envie de voir de comment il réagit à cela. La curiosité est quelque chose qui prend si facilement le dessus sur le reste. Tu aurais été un félin si tu n’avais pas été humaine. Peut-être, voir pouvoir le devenir dans le futur. Il faudra que tu te penches sur la question, mais ça attendra plus tard. Là tout de suite tu ouvres le livre à une page au hasard et souris en lisant quelque ligne.

— J’aimerais tenter quelque chose. Je vais te lire des passages et tu vas écrire ce que je te dis. Pour voir de comment tu t’en sors et ce que tu arrives à suivre avec ce que tu entends. Même si tu n’arrives pas à suivre le rythme et mets que des mots par-ci par-là, ça sera déjà une bonne chose.

Permettre de voir avec quel vocabulaire il est à l’aise, est-ce qu’il a une écriture lisible sans lui laisser entendre que tu vas faire attention à cela, est-ce qu’il sait écrire les mots qu’il entend même simplement phonétiquement ou pas du tout. Alors, tout doucement, et beaucoup de passion tu commences ta lecture.

— Premier passage. Elle se pencha par-dessus la table, le rouge de ses lèvres faisant écho à la robe vermeille de son vin tournoyant dans le ballon qu’elle tenait d’une main joueuse : « Allez, citez-moi instantanément trois choses qui vous passent par la tête. Là. Tout de suite. N’importe quoi. » Vous, vous et vous. L’éclat de vos yeux, le satin de votre bouche, le mystère de la courbe dévoilant à peine la naissance de votre poitrine. S’il en avait eu le souffle, voilà ce qu’il lui aurait certainement répondu. Mais noyé dans les prunelles violines, la voix lui manquait soudainement. D’une main tremblante — d’énervement, de désir — il saisit distraitement son propre verre et s’humecta les lèvres afin de reprendre contenance.

Pensant à bien formuler la ponctuation tout du long, cela permet à ce passage d’être un peu moins explicite. Pourtant, tu savoures la lecture, comme la première fois que tu as pu le lire, toute seule dans ta chambre, à sa réception, vraiment un bon cadeau pour le coup. Tu ne lèves même pas les yeux vers Jin alors que tu cherches rapidement un second passage avec enthousiasme. Une petite exclamation de joie se fait en le trouvant et tu reprends.

— Deuxième passage. Sa main trouva celle délicate de sa compagne, et il ferma brièvement les yeux au contact exquis de la chair contre la chair. Ça n’était pas grand-chose : la chaleur de ses doigts entremêlée à celle des siens. La douceur de sa peau contrastant avec la callosité de la sienne. Mais il y avait là le prélude à une histoire plus grande, plus ambitieuse, plus savoureuse. Prenant racine dans leurs mains entrelacées, il pouvait sentir la flamme de leur liaison remonter en rameaux sinueux de long de son bras pour plonger finalement au cœur de la passion ardente de son battant. Dans la fraicheur enveloppant les rues plongées dans les ténèbres nocturnes de la Capitale, il n’était que brasier.

Il y a une légère montée de pression sanguine au niveau de ton visage, mais tes yeux toujours de cet intérêt enfantin en lisant tout cela. L’écriture d’Apolline avait quelque chose d’assez poétique mine de rien. Enfin, plus quelque chose de prenant et qui faisait que le gène que ça aurait pu être de lire ce genre de passage en publique est simplement remplacé par un amusement et excitation non feinte.

— J’aime vraiment beaucoup les descriptions faites. Tu veux tenter de lire à voix haute le dernier passage ? Attends, je t’en trouve un sympathique. Hum…

Tes yeux parcourent la page et ce stop finalement sur un autre passage. Ton doigt se met sur le début de la phrase et lui indique laquelle suivre. Tout cela au final n’est qu’un jeu très amusant, tu espères que ton élève s’amuse aussi pour le coup.

Le texte à lire en question:

HRP : crédit des passages du livre - Calixte

- Parce que j'veux savoir de quoi on parle avant d'embrayer sur un quelconque échange d'idées. J'vais pas développer sur la Chasse alors que j'sais même pas ce que ça veut dire, par exemple.

Typiquement le genre de conversation que j'entends à la taverne, ils refont le monde, parle de tout ce qui les entoure, et en parlent surtout comme s'ils pouvaient en faire quelque chose. Alors que la moitié ne bite pas un mot ce qu'il se raconte. Dire que dehors tout va mal ne vous fait pas passer pour un héros. Vous cautionnez parce que ça vous va, ou que ça ne vous touche pas.

Jusqu'à ce que ça arrive, et c'est la solitude qui vous attends.

Pour ça, j'préfère la mettre en veilleuse et aborder ce que je suis capable de faire. Les choses subjectives de la vie sont trop intangibles pour moi, mais va savoir, peut-être que Xylia me changera à ce niveau. J'vais me mettre à parler comme un écrivain ou un philosophe et donner mon point de vue sur un sujet que j'aurai longuement étudié en posant mes miches sur le toit de mon bureau à clopiner devant les étoiles. Hé, le début d'une bonne blague, nan ?

Mes joues commencent à se teinter lorsqu'elle aborde le contenu du livre. J'pense à Haru, en me disant que j'pourrai encore la surprendre et éviter qu'elle s'ennuie avec moi. Parce que, ouais. J'suis pas riche, j'peux pas lui payer tout ce qu'elle veut, ni l'inviter partout, ou lui montrer que j'ai de l'influence dans le monde. J'suis pas puissant.

J'suis qu'un pauvre aventurier qui se démène à faire tourner une boutique pour bouffer.

J'ferai n'importe quoi pour qu'elle garde ce regard si tendre sur moi, j'veux l'impressionner et lui montrer que j'peux être surprenant et aussi charmant que ces fiottes qu'on voit en costard à se palucher sur un bureau en signant un dossier par jour. Ce livre possède des secrets que j'veux connaître et apprendre.

J'arrive, Haru.

J'accepte bien évidemment sa dictée et j'me dépêche de saisir du papier, mon encrier et une plume. J'appose le papelard sur un support en bois fait pour cette tâche, paré à écouter le premier passage. J'prends une grande inspiration pour renforcer mon esprit.

Texte écrit par Jin:

J'souffle. Rougi par la honte. Mais bizarrement, une intrigue vient balayer tout ça quand je ne fais pas que relire, mais comprendre le passage.

Putain... Pourquoi est-ce que j'ai déjà l'impression d'avoir vécu un moment pareil...?


Un sourire niais se dessine sur mon visage.

Haru Du Lys.

"Aryon, moment et chaleur." Voilà, j'avais choisis ses mots, ça me reviens. Pour remercier le Royaume de m'accorder ce Moment en si Chaleureuse compagnie. J'étais pas du tout au courant qu'elle était Ministre, seulement une noblarde avec du pognon jusqu'au pif. Mon regard devient absent quand j'repasse ce dîner en tête.

On nous aurait observés pendant le dîner? Le serveur ? Le cuistot ? Le voiturier ? Nan mais arrête Jin, les dîners aux chandelles c'est assez commun et notre histoire pourrait très bien coller avec un autre couple...

...C'est vrai, hein ? Non ?

Mon prof' claque une page, traduisant qu'elle a enfin trouvé le prochain texte à me dicter. J'tire un trait en dessous de mon paragraphe pour les séparer quand mes esgourdes redeviennent attentives.

Texte écrit par Jin:

Toutes ces métaphores sur la chaleur et le désir... Tous ces détails sont vraiment intrigants. J'sais pas qui a écrit ça, mais cette personne est vraiment très observatrice. J'regarde mon texte pour voir le massacre. Pfiouh, j'ai vraiment du boulot. Après j'ai quand même écrit pas mal de mots, donc ça va. Enfin, j'crois.

Mes yeux vont se poser sur mon vis-à-vis qui a changé de couleurs depuis la lecture. J'affiche mon plus beau sourire carnassier.

- Alors? On a chaud? Que j'demande, innocent et mielleux.

Elle me tend le prochain texte et cette fois à la lecture... Mes yeux s'écarquillent. J'saisis le bouquin, hésitant. J'en profite pour lui tendre ma feuille quand j'regarde le texte à lire. Olalala, pleins de mots compliqués, j'vais faire comment?!

- Bon, j'vais essayer alors, j'te promets rien.

J'donne toute ma concentration sur le texte, me laissant penser que j'dois tirer une sale tête.

- Ahem. Cédant à la tenta...tion agaçant depuis déjà de trop looongueuh minutes sa chaireuh, il souleva... cette... feumme-fame, donte les yeux le défiaient de s’embrasser complètement, et plaqua leurs corpe l’un contre l’autre. Les jambes dénu...dées vinrant enserrer sa tailleuh, et il ...  de ses mains ... les cuisses offertes pour les coller dav... contre ses hanches. Un soupireuh animaleuh, entre le ... et le ..., s’échappa de ses lèvres avant qu’elleuh ne .... une épaule dénu...dée à laquelle s’attaquer avec gour...man...dise. Alors que peuuh à peuuh le cont...rôle lui .... à la faveur d’une pul...sion plus viquecérale, plusseuh passion...née, une ondula...ton énergie, affamée, se perdit contre le bassin de sa part...enaire, laissant peuuh de doutes quant à son enthou....siaste pour le reste de la soirée.

Le livre finit sur mes cuisses. La gorge sèche et les muscles crispés. Un regard mélangé de désespoir et de craintes de se faire lapider pour être aussi mauvais finit sur ma prof'.

- Alors...?

Putain, j'le sens pas du tout.

Alors ? C’est un peu mignon cette manière de dire ça après avoir lu ce genre de texte ou avoir été un peu mielleux. Rien qui peut donner à croire qu’il y a autre chose qu’un jeu, mais assez pour te faire sourire. Sans un mot tu regardes ce qu’il a écrit. Ce n’est pas des plus exceptionnel, mais pas aussi pire que ceux a quoi on peut s’attendre. C’est plein de ratures, l’écriture n’est pas des plus top à lire, il y a beaucoup de fautes, mais il y a beaucoup de texte écrit et la phonétique est à peu près là de base.

— Alors, c’est un très bon début. Je ne vais pas te mentir, c’est loin d’être bon, mais ça aurait pu être bien pire pour une première fois que ça soit pour l’écriture ou pour la lecture.

Ne jamais mentir sur les capacités de départ de ses élèves. Le dire sans pique, y voir toujours le positif avant de dire quoi que se soit d’autre pour le coup. Encourager et ne pas creuser encore plus la tombe de la honte de ne pas savoir faire telle ou telle chose.

— En soi tu sais comment faire beaucoup de son et tu ne t’es pas arrêté au bout de deux phrases, ce qui pour un début est vraiment bien. On va commencer doucement, mais en soi c’est surtout de l’entraînement qui te manque pour beaucoup.

Fouillant dans le fond de ton sac tu sors trois pages remplis des simples lettres, en majuscule, minuscules et coller avec d’autre. En soit c’était plus des modèles qu’autre chose et tu lui tendis la feuille en question, la laissant la prendre tout assez contente de toi.

— Pour l’écriture, on va commencer par entraîner ton poignet avant de lui apprendre à ne pas faire de faute. Tous les jours, si possible, tente de prendre le temps de reproduire ces pages plusieurs fois d’affiler. C’est un peu rébarbatif, mais c’est comme le fait de s’échauffer avant de s’entrainer pour combattre. Plus tu le feras, plus ton écriture sera lisible et rapide en prime. Envoie moi par courrier de temps en temps ce que tu arrives à faire, que je puisse voir tes progrès et aussi voir s’il faut que je t’envoie d’autres feuilles pour t’entraîner tout seul chez toi.

Lui laisser la place de choisir quand le faire, avoir la liberté de le faire ou non. Tout simplement ne pas le prendre pour un enfant et lui faire le parallèle avec un entraînement qu’il devait certainement se faire de base n’est pas plus mal. En tout cas ça te semble bien. C’est ainsi que tu aurais toi-même voulu qu’on aborde le sujet dans sa position.

Une part de toi souhaite lui passer le livre d’Apolline pour continuer la lecture en boucle, mais comme il va lire avec sa mère certainement, cela serait de mauvais goût. Enfin, pas que tu penses que sa mère ne puisse pas apprécier la plume experte de cette chère âme artificielle, mais il y a certaine lecture qu’on ne fait pas en famille tout de même. Alors tu attrapes le recueil de contes ainsi que la guide du parfait couturier et les lui mets entre les mains aussi.

— Je t’aurais bien dit de continuer la lecture de ce qu’on lisant actuellement et de le faire un peu tout les jours, même si c’est des passages déjà lus pour être à l’aise avec les mots, mais j’aimerais que ta mère ne t’interdise pas de me voir à cause de mes goûts en lecture. Ça serait dommage.

Il y a clairement un rire dans tes dernières répliques, un peu de miel aussi pour des oreilles qui savent le voir.

— Vraiment, pour le moment il faut surtout que tu t’entraînes régulièrement, même si ce n’est pas sur des choses longue ou spécialement passionnante. On peut aussi s’échanger du courrier, tu mets des choses banales qui se passes, de comment tu vas, une histoire que tu souhaites raconter, même juste parler de ton repas du soir. N’importe. L’important sera de tenter, et ensuite, je vais faire ça…

Tout en disant cela tu reprends le premier de ses textes écris et à la suite, avec ta propre plume tu commences à écrire la correction, écrivant le mot faut, puis sa correction à côté. C’est aussi long et fastidieux, mais cela ne te dérange pas. Une fois fait, tu luis le montre.

— Ça sera la correction, que je t’enverrais, avec une réponse aussi à lire à voix haute comme tu l’as fait plus tôt. Il ne faudra pas prendre peur parce qu’il y a beaucoup, c’est normal au début. C’est surtout là pour te montrer comment le faire correctement, à force de le voir et de t’entraîner, ça va venir petit à petit. Le tout est de ne pas te précipiter. Est-ce que cela te convient pour commencer ?

C'est long.

Fin, j'veux dire, elle me répond pas de suite.

Pas de sursaut de surprise ou bien de tape sur l'épaule pour me dire "bien joué Jin, tu gères du steak". Nope, seulement son beau sourire et pis finalement elle se met à table. J'comprends donc une chose:

C'est passable, y'a pire, mais y'a mieux. Bon, j'suis donc pas la moitié d'un gland. Ou alors, elle ment très bien. J'ai bien vu qu'elle choisissait bien ses mots, je déteste mal faire, mais je sais admettre que j'peux pas tout faire non plus. Alors les bras croisés et un regard attentif j'prends note des observations d'une personne qui veut me faire évoluer. J'pense être assez grand pour savoir que ses critiques sont pour me permettre de balayer mes erreurs d'un coup de pied au derche.

Ce que j'supporte pas en revanche, c'est stagner. Mais ça, ça sera m'man qui verra une tornade de flammes menacer de détruire la boutique si ça arrive. Et visiblement j'ai des exercices pour ne pas que ça arrive et la méthode est assez simple.

Répétitions.

Recommencer, encore et encore jusqu'à ce que sa rentre. Mon poignet est raide, l'habitude de le verrouiller pour écraser mon poings sur des gens, ou des trucs, ou des bestioles. L'habitude de le maintenir verrouillé également pour utiliser mes pouvoirs. Mes phalanges ne sont pas souples et il manque clairement de dextérité sur l'utilisation de la plume. Finalement, c'est une révision technique équivalent à un entraînement au combat? Plutôt rassurant, vu comme ça.

J'reste attentif à ses consignes quant à la perspective de la tenir au courant par le biais de courriers réguliers, on va donc rester en contact elle et moi. A moi d'avoir la responsabilité nécessaire pour donner du temps à ces exercices en plus de mon travail et de mes autres tâches. Mais j'suis un grand garçon, j'devrai pouvoir.

Un rictus gêné déforme mon visage quand elle décline la possibilité d'embarquer le pavé chez moi, vrai que j'me vois pas parler de fion en bafouillant à voix haute.

- Ouais, j'suis d'accord. Affirmant les joues légèrement pourpres.

Maintenant, j'sais à quoi m'attendre. J'vais en chier, concrètement et je ne vais jamais m'amuser. Mais j'ai mes propres motivations, et c'est presque excitant. Quelque chose de nouveau s'offre à moi et j'veux y arriver. J'ai même le luxe de choisir ce j'veux y foutre dedans, on va quand même éviter de parler ce que j'ai lâché aux chiottes ou bien ce que j'ai bouffé le midi.

Mes aventures? Ouais, les "chroniques de Jin Hidoru". Ouais, j'aime.

Finalement elle conclut et me rend mon papelard.

Merde.

D'accord.

Beaucoup de fautes, et beaucoup de corrections.

Je l'écoute m'expliquer pendant que mes prunelles glissent sur le document, même si elle essaie de me détendre, j'reste quand même assez choqué du chantier qui m'attend. J'vais vraiment en baver. J'prends une grande inspiration et pose le papier au sol, pour la première fois depuis le Songe, je puais la détermination.

- Ouais, ça me va. Hâte de commencer. Merci.

J'voulais lui faire part de ma reconnaissance. C'est pas tout le monde qui veut perdre son temps pour un cancre comme moi d'apprendre et de lui étaler mes erreurs pour progresser. Pourquoi elle fait ça? Simplement par altruisme? Mystère.

Les rougeurs des joues de Jin t’amusent. C’est tout con, mais tu as l’impression d’avoir un bout de pouvoir ainsi. Une certaine maitrise sur lui, même si ce n’est pas grand-chose. Un petit sentiment de puissance pour du rouge aux joues, pour de la reine si on regarde bien. La puissance aussi d’avoir un tel impact a ton âge, sur un homme qui semble avoir plus vécu que toi. Vraiment chapeau pour se genre d’exploit, maintenant redescends un peu sur terre.

Là il va falloir fouiller un peu pour comprendre de pourquoi Ombre te l’as envoyé. Pourquoi est-ce qu’il est important pour elle ? Qu’est-ce qui fait qu’elle a confiance en toi pour te donner un homme aussi peu sur de ses capacités actuellement ? Qu’est-ce que ça changera qu’il sache lire et écrire pour elle ? La possibilité de se dire que c’est simplement un ami qu’elle voudrait aider et si loin dans ta liste de possibilité. C’est même à croire que tu l’as raillé directement alors que c’est la bonne réponse. Tu veux trop te monter la tête gamine.

— C’est bien si cette méthode te va, je débute encore dans le tutorat et j’avoue que j’hésite encore a comment que ça se passe pour le mieux. Je suis noble de naissance et du coup, j’aimerais offrir ce que j’ai eu de base à d’autre, mais… enfin… tu sais… c’est plus facile à dire qu’à faire d’apprendre ce que tu sais déjà faire… Comme apprendre à un autre à apprendre à utiliser ta magie, il y a un moment où ça bloque.

Ce n’est pas un gros blocage, moins important que pour la magie si ça avait été le cas, mais pour une personne aussi jeune c’est un pont énorme. Être professeur ça s’apprend mine de rien, c’est un vrai métier, cela ne s’improvise pas comme tu peux le faire. Pourtant, tu veux le faire tout de même, peut-être que l’expérience te sera prolifique pour ta famille de cœur ou même pour créer des connexions dans le futur ou même vraiment aider des gens dans le besoin.

Tout en rangeant tout le précieux livre d’Apolline tu cherches de comment tourner ta prochaine phrase. Parce qu’il y a ta curiosité sur lui qui est à assouvir. Comprendre te démange tellement que tu fonces dans le mur de mauvaise supposition, ce n’est pas bien. Il y a un éclair de malice dans ton regard quand tu trouves de finalement tourner ta prochaine question. Avec une délicatesse partie à la cueillette aux fraises en pleins hivers tu te lances.

— Au fait, d’où est-ce que tu connais notre amie en commun ? Est-ce que tu es son nouveau petit copain ? Si c’est le cas, je trouve que comme toujours elle a très bon gout. Elle n’a pas pris le temps de m’expliquer votre relation alors, je suis un peu curieuse.

Un peu de drague, beaucoup de culot et déjà parfaitement bien en tête la réponse si on te retourne la question. Tout comme tu as fait attention à ne donner aucun nom, tu ne sais pas quelle identité elle a prise pour être face à lui. Vraiment, il faut que tu apprennes à te renseigner avant d’accepter certaines choses, rien que pour avoir les informations de base que tu sais pouvoir laisser sortir ou non.

— Oh, tu voulais peut-être voir autre chose, non ? Pour ce qui est du cours, il me semblait bien de simplement faire ce qu’on avait fait, mais si tu veux en faire plus pas de souci.

Quelque part ta mine surprise en exclamant ces derniers mots est là pour lui laisser une porte de sortie et ne pas passer pour simple curieuse de nature. Il manque tout de même quelque transition et dans ta voix l’excitation de savoir qui il était pour Ombre était bien trop présent pour ne pas s’entendre. Dans tous les cas, tu attends sagement pour voir son prochain mouvement.

Nous nous mettons d'accord, et elle me fait part de son début d'expérience dans le domaine. J'trouve qu'elle s'en sort tellement bien, que j'ai pas ressenti une once d'amateurisme dans la façon dont elle dirigeait ce cours.

Ou alors peut-être parce que j'grille vraiment rien à rien et qu'elle aurait pu bafouiller en imitant une chèvre que j'le saurais pas. M'enfin, c'est pas le cas et j'suis assez confiant pour poursuivre mon éducation littéraire avec elle. J'en apprends plus sur elle, évidemment, ça m'choque pas vraiment qu'elle soit une noblarde vu son niveau. Mais j'comprenais bien les complications à pouvoir enseigner, et sa comparative avec la magie est vraiment le meilleur exemple.

On s'improvise pas professeur, même quand on arrive au stade de la maîtrise absolue. Après avoir maîtrisé une matière il faut maîtriser la transmission du savoir, et ça, c'est pas une cueillette aux champignons. Sa raison de faire cela s'arrête à la simple idée d'offrir son savoir. Altruisme? Ou elle doit se racheter de quelque chose? Hm, question un peu trop intime.

Nous commençons à ranger nos affaires, et j'vois bien que quelque chose la tiraille. J'reste pas trop intrusif et termine de ranger ma plume, mes papelards et mon encre. La question arrive de nulle part et finalement c'était une question qui me taraudait dans mon coin. La deuxième m'arrache un sourire amusé, presque gêné, me rappelant notre baiser dans ce tripot mélangeant bordel et jeux illégaux. Luciole embrasse bien, et j'suis sûr qu'elle fait plein de choses délicieusement bien. J'secoue la tête pour donner une réelle négation à mon discours.

- Nan, on est pas ensemble. On a bossé en binôme pis avec une collègue quelques fois. C'était pas gagné au début, mais on s'est bien rapproché depuis. C'est une amie.

J'comprends dans ses yeux que j'suis pas si moche, et faut avouer que ça fais gonfler l'égo. Amorçant un jeu que j'adore jouer.

- Venant d'une délicieuse créature dans ton genre, ça m'touche. Tu ressembles beaucoup à Lucio- enfin j'veux dire Zahria. Vous êtes sœur? Les parents ont fait du bon boulot.

J'me mords la lèvre inférieure alors qu'un clin d'œil discret termine mes assauts aussi discret que qu'un arbre au milieu d'un salon. Nous arrivons à la fin de ce qu'elle me proposait aujourd'hui, ne laissant pas de côté à faire du bonus. Mais honnêtement, j'ai le cerveau qui a suffisamment surchauffé et il fallait dorénavant me focaliser sur le boulot qui m'attend.

- Nan, ça ira. J'ai passé un bon moment et en agréable compagnie. On fait un bout de chemin vers le lieu de téléportation? Sauf si t'as autre chose à faire, j'comprendrai.

Dommage. Vraiment, Ombre aurait dû croquer dans ce petit bout d’homme. Quand on a la chance d’avoir ce genre d’homme plein de fougue sous la main, il parait qu’il ne faut pas hésiter. Tu dragues, mais n’agis pas, par respect pour ton culte et aussi parce que mine de rien tu as des attentes un peu de princesse par rapport à la personne qui sera avec toi, sur forcement du long terme dans ton esprit. Les idéaux d’une jeunesse face aux mystères de l’amour, mais ce n’est pas le sujet.

—Lucio? Oh ! Tu lui as donné un surnom ? Vraiment ? Mais pourquoi Lucio ? Elle n’a pas la tête d’un Lucio, enfin, tout le monde n’a pas forcément la tête du prénom qu’on porte, mais…

Tu fais un geste évasif de la main comme si cela expliquait tout alors que ça ne veut rien dire. C’est même plutôt le néant. Une phrase qui se stoppe en son plein milieu alors que tu le suis dans la direction des portails de téléportation. Sinon, ne faisons pas dans la dentelle, il y a carrément un sourire de pur contentement à la suite du compliment ou même du fait qu’elle semble être ta sœur. Tu voudrais si fort que cela soit vraiment le cas. Mais qu’est-ce que ça changerait dans vos rapports d’avoir un lien de sang ? Elle ne viendra pas te couvrir d’un plaid et servir un thé au miel suite à une broutille pour autant. Ta propre famille ne le fait pas, même ceux qui avaient été le plus proches de toi. Et ce n’est toujours pas le sujet de ce qui se passe.

— On peut dire que d’une certaine façon elle est une membre importante de ma famille, même si elle n’est pas ma sœur. Après, avoue qu’elle a quelque chose de plus… hum… Comment expliquer cela ? Bouillant ! Oui c’est ça ! Elle semble bouillante avec un calme qui fait avoir des frissons parfois… Elle est plus attractive, un peu comme un feu follet.

Oui, elle a quelque chose d’envoûtant qui toi-même ne te laisses pas indifférente. La curiosité est encore bien présente en tout cas et tu veux en apprendre encore plus sur eux deux ensemble.

— En tout les cas tu es un élève vraiment agréable et j’espère que notre partenariat sera sur du long terme. Je te suis déjà alors tu te doutes que je viens avec toi n’est-ce pas ? Au fait, c’était quoi votre travail en comment ? Il n’a pas été évident pour quelle raison ? J’ai toujours une peur de poser trop de question à Zahria alors, j’espère que cela ne dérange pas que je le demande à toi. Après, je ne veux pas non plus te faire raconter une possible histoire embarrassante sur toi.

D’une certaine façon, tu joues un peu la petite sœur curieuse pour en apprendre un peu plus. Peut-être que c’est cela le test, lui faire cracher des informations ou bien savoir que c’est un des informateurs d’Ombre et pouvoir prendre les premiers contacts correctement. Parce que tu veux tout de même comprendre s’il y a une aiguille sous roche avec le pourquoi du comment Jin c’est retrouvé face à toi. Au pire, tu enverras une lettre à Zahria pour savoir plus tard. C’est peut-être juste quelque chose qui n’a pas autant de sens que tu cherches a en trouver, mais au pire, cela fera toujours la conversation pour le chemin de retour.

- Euh, non. "Luciole". C'était son surnom quand j'connaissais pas encore son blase lorsque nous étions en mission. C'est une femme assez secrète. Alors comme son pouvoir c'est faire de la lumière, le raccourci était assez facile.

Dommage. J'dis pas que nous sommes les meilleurs amis du monde. Mais c'est une vraie camarade et on a traversé beaucoup de choses ensemble. J'serai pas contre d'en savoir un peu plus. Et non, j'vous vois venir, je sais que j'suis un chaud-lapin, mais là rien dans le genre. Elle a l'air de traverser beaucoup de choses et elle encaisse à sa façon, finalement un peu comme moi. Chacun ses batailles, mais elle devrait savoir que j'suis là en cas de besoin. M'enfin, j'suis pas garde, encore moins sergent. Peut-être qu'il y a des choses qu'elle doit garder secrètes pour le bien de la plèbe et blablabla "il faut protéger le royaume".

Elle aborde le sujet de la famille, sans pour autant authentifier qu'elles sont sœurs. J'hausse un sourcil perplexe. Qu'est-ce que c'est encore ce charabia...? Hm, comme j'disais, on me dit pas tout. Ma foi, c'est pas que j'm'en tape, mais j'ai déjà pas mal d'affaires à traiter me concernant, j'vais pas m'amuser à m'occuper de ceux des autres. Si j'dois le savoir, ça sera en temps voulu. Le reste me fait rire, parce que finalement, j'me reconnais un petit peu dans ce qu'elle dit. Sans doute pour ça qu'au début c'était assez explosif entre Zahria et moi-même.

- Ouais, j'te le fais pas dire, elle a le sang chaud. Elle sait s'entourer, ou alors c'est son charme naturel va savoir.

Bah dis dont, elle serait parmi nous, elle a arriverai à rougir malgré son teint mat. Alors que nous sommes sur le chemin du retard, la p'tite Xylia veut en savoir un peu plus sur sa sœur qui n'en est pas une. J'conclus alors une chose. Zah ne parle pas trop de ce qu'elle partage avec les collègues. Elle serait donc secrète à tout les niveaux ? Ou peut-être parce que comme j'connais personne de son entourage, elle jugeait pas nécessaire d'aborder le sujet avec "sa famille". J'me gratte la tête, un peu gêné et flatté de ses jolis mots, quand même. Parce que j'étais vraiment pas le même loustic fut un temps. Savoir qu'on a changé d'un point de vue sociale fait toujours du bien. Alors pendant que nous rebroussons chemin, mes yeux se baladent dans le paysage pendant mon récit.

- Hm, en faite, c'était un foutu quiproquo. Un client est passé me voir pour que j'coince un type qui lui devait du pognon. J'devais apparemment recevoir un indic avec certaines caractéristiques avec un mot de passe. Pas de chance, Zahria a eu les mêmes infos sauf qu'elle devait enquêter sur un truc - va savoir quoi - au tripot de jeux illégaux dans lequel ma prime s'y trouvait. Persuadé d'être l'indic de l'autre, on se fait avoir comme des tanches sans informations tangibles. Arrive le début des embrouilles. Et crois moi, ça faillit faire de sacrées étincelles, le genre de d'étincelle qui peut exploser une ou deux baraques, tu vois. Mais c'est allé mieux. En faite, carrément mieux.

Pis on s'est rencontré une deuxième fois avec Haru, elle me fout en taule et c'est reparti en cacahuète, j'étais à deux doigts de lui casser la gueule la troisième fois avec Mad' avant de partir en quête. Et maintenant ? Ouais, j'adore travailler avec. Mais j'dois avouer que c'était vraiment pas évident.

- Enfin voilà, prendre Luciole par les cornes c'est une mauvaise idée. De la même manière avec moi, et on l'a vite compris. On sait comment se parler, il a fallut du temps, mais maintenant, j'crois que c'est solide entre nous. Suffisamment pour être un élément de confiance pour bosser avec en tout cas. Une amie? Ouais, une amie. On peut le dire, j'crois.

J'sais pas trop ce qu'elle en pense, mais en tout cas c'est ma vision des choses. Et pis finalement, c'est grâce à elle si j'me retrouve à écrire des mots sur un papier. C'est pas rien. Ca prouve qu'elle voulait essayer de trouver un moyen de faire passer mes vacances forcés dans un cadre plus agréable que faire les cents pas dans ma boutique. Et elle a eu raison, encore. La zone de téléportation se précise au loin, signe qu'il était enfin de temps de partir.

- A la capitale, c'est ça ?

Il est donc ce genre de contact d’Ombre. Un contact qu’il faut visiblement entretenir et protéger. Prendre soin. Il ne sera pas un futur espion, ton esprit a enfin compris cela, ce n’est pas pour autant qu’il ne va pas falloir y faire attention comme du lait sur le feu. Ombre te fait assez confiance pour te mettre en relation avec alors on ne gâche pas tout Xylia.

— Et bien Jin, tu t’es fait une amie supplémentaire aujourd’hui, enfin, si tu veux bien de moi. C’est amusant de comment tu as surnommé Zahria ou votre histoire en commun.

Rien que le fait qu’il se souvienne d’autant de chose prouve qu’il n’est pas un contact lambda. Depuis un moment Ombre arrive à se faire oublier de plus en plus facilement. Sbire. Alors, ceux qui se souviennent c’est pour une raison. Pas des espions, mais tout de même des pièces sur l’échiquier.

Cela te fait plaisir en tout cas qu’il voie Zahria comme une amie. Une part de toi trouve que c’est important qu’elle s’entoure plus. Elle a quelque chose dans le regard qui semble si seul quand tu es avec elle. Un truc que tu ne comprends pas. Juste le poids des années qui a fait sa trace en elle et que tu ne comprendras vraiment que plus tard.

— La prochaine fois qu’on se verra, je suis certaine que cela pour une rencontre plus physique que celle-ci. Plus dans ton élément ou alors ça sera pour t’achever suite à trop de fautes.

Le tout est dit avec bien trop de rires dans la voix pour que cela soit pris au sérieux. La zone est déjà devant vous avant même de t’en rendre vraiment compte. Tout passe bien trop rapidement.

— Bon retour chez toi et j’espère te revoir bientôt.

Tout en disant cela, tu lui offres une étreinte rapide en arrivant sur place avant de le laisser rentrer à bon port alors que tu retournes à ta petite routine de ton côté.