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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Les racines du mal
    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
    Informations
    Les racines du mal
    Jeu 17 Sep 2020 - 17:50 #


    Par delà les murailles monumentales du Village Perché, aux abords des sentiers de patrouille, les arbres millénaires s'étendaient à perte de vue et venaient voiler les rayons du soleil, plongeant peu à peu les profondeurs de la Grande Forêt dans une pénombre inquiétante. Là, sur les chemins boueux marqués par les passages des nombreux voyageurs venant se rendre au village, une patrouille de Belluaires évoluait au pas, leur marche rythmé par les cliquetis réguliers de leurs armures imposantes. A leur tête se trouvait un jeune officier, méfiant malgré l'apparente accalmie régnant en ces lieux. La tête haute et le regard vif, Léonard Bogrym semblait anxieux, ce qui n'était pas pour rassurer ses hommes.

    Le parcours de patrouille, bien que très récemment modifié du fait des événements macabres dont le village était la cible, semblait désormais bien ancré dans son esprit et il se surprenait à reconnaître sans mal chaque arbre et chaque formation rocheuse qu'il venait rencontrer sur le trajet. C'était d'ailleurs du fait de cette habitude nouvellement acquise qu'il avait su discerner d'étranges phénomènes. Plus qu'une véritable constatation, il était pris d'une intuition curieuse depuis près d'une heure déjà mais, mettant cela sur le dos de la fatigue et de l'angoisse, Léonard n'avait pas jugé utile de communiquer ses doutes à ses hommes, du moins pas avant d'avoir confirmé qu'ils étaient fondés.

    Peut être ce silence quant à son étrange sentiment provenait de son manque d'expérience ou d'une volonté de ne pas effrayer vainement ses confrères déjà bien éprouvés moralement par les tristes nouvelles qui les assaillaient chaque jour. Si le motif importait peu, ce manque de communication avec sa troupe fut là sa première erreur. Ils avancèrent encore, empruntant désormais une route menant au Village Perché. La nuit commençait à tomber, transformant leur environnement en lui conférant à présent une faible lueur orangée. A mesure que le soleil disparaissait derrière l'horizon, leur visibilité s'affaissait petit à petit et seuls leurs connaissances du terrain leur permettaient encore de se repérer sans mal parmi les enchevêtrements de racines.

    Un claquement. Léonard fit volte-face pour jeter un regard affolé vers le sol. La patrouille entière s'immobilisa et parmi les gardes, plusieurs vinrent instinctivement porter la main au fourreau, interloqués par ce son dont la provenance ne semblait certainement pas naturelle. L'un des huit militaires jeta un coup d’œil à son pied, ayant ressenti un sec mouvement sous sa semelle à l'instant même où cette dernière s'était posée. Sa méconnaissance du dispositif dans lequel il était déjà piégé lui fit instinctivement lever sa botte et ce fut dans une série de craquements et de son de corde tirée à vive allure que se referma avec puissance un lasso dissimulé sous les feuilles mortes. Le cordage vint enserrer son mollet et au loin, derrière les arbres, une pierre colossale vint s'abattre avec fracas sur le sol. La terre tremblant un court instant sous la violence de l'impact et la machinerie fit son office. Le pauvre garde s'éleva brutalement dans les airs, la tête en bas, tiré avec une force inouïe jusqu'à la cime de l'arbre où un système de poulies était désormais visible sous les feuillages épais.

    Tandis que le malheureux hurlait en battant furieusement l'air de ses bras à la recherche d'un moyen de fuir l'emprise du cordage qui semblait à deux doigts de lui briser le mollet, les autres militaires encore parés au combat portèrent leurs mains à leurs armes respectives, adoptant une posture défensive tout en prenant toutes les précautions nécessaires afin de ne pas fouler du pied un autre instrument du même type. Tout à fait derrière les cris désordonnés de la recrue pendue à une branche à plusieurs mètres de haut, Léonard perçut alors un bruissement anormal. Un sifflement, qui se voulait sans doute une imitation d'un quelconque volatile local, mais l'éclaireur qu'il était ne reconnut pas le cri significatif d'un animal de la région. La panique s'insinua en eux et Léonard beugla un premier ordre, levant son épée au dessus de sa tête pour annoncer le début des hostilités

    "Embuscade ! Dispersez-vous !"

    Subitement, une volée de flèches vint s'abattre sur les gardes, ce depuis divers points de tir masqués par le feuillage. La plupart des hommes parvinrent à esquiver ou à contrer les projectiles à l'aide de leurs boucliers, mais Le bras armé de Léonard fut percé d'un carreau, ce qui le contraignit à lâcher son épée en poussant un cri de douleur. Il se recroquevilla sur lui-même et deux de ses hommes, voyant leur supérieur en mauvaise posture, vinrent se rabattre sur lui pour le protéger. La pluie de flèches mortelles continua dans une symphonie de sifflements et certains furent touchés, mais l'ordre de dispersion fut néanmoins maintenu. Léonard réalisa, tout en courant vers une couverture naturelle, que les hurlements du pauvre homme piégé n'étaient plus. Il leva la tête en l'air et découvrit l'effroyable réalité, le corps inanimé du militaire pendant par le pied, criblé de flèches et de carreaux.

    Toujours assaillie de toute part, la patrouille parvint néanmoins à trouver de quoi se protéger des assauts répétés provenant de ces menaces invisibles, mais nombreuses. Le flot d'acier, toujours ininterrompu, les empêchait néanmoins de sortir de leurs cachettes. Blessé, mais toujours fougueux, Léonard matérialisa soudain une gigantesque épine de roche au creux de sa main, formant un javelot naturel par magie. D'un geste de son bras valide, il intima à son projectile magique de foncer en direction d'un point qu'il avait remarqué. La lance de pierre s'enfonça dans l'obscurité et un cri le notifia qu'il avait fait mouche. Depuis un perchoir isolé, la silhouette de l'un des assassins s'écroula lourdement sur le sol. Haletant, Léonard vint ensuite s’asseoir par terre, le dos contre le rocher qui lui servait de protection contre les flèches. Il réalisa soudainement que son bras amoché était secoué de spasmes et comprit alors que le projectile solidement ancré dans son coude était imbibé de toxine. Il pesta silencieusement puis vint arracher l'objet de sa plaie. Tout en serrant les dents, il porta sa main valide à la blessure pour limiter l'hémorragie. Ils n'avaient aucun soigneur parmi eux, ce qui rendait la situation d'autant plus dangereuse.

    "Mettez-vous à couvert ! Faites feu sur l'ennemi !"

    Ce nouvel ordre était ambigu, dénué de véritable intérêt martial. Il le savait, mais tenait avant tout à rassurer ses hommes en leur indiquant qu'il était toujours en vie, sachant pertinemment que certaines recrues auraient cédés à la panique s'il avait cessé de donner ses directives. Un second soldat voulut l'imiter, projetant une orbe boueuse en direction des arbres où se cachaient leurs assaillants, mais il fut instantanément puni par un carreau projeté à pleine vitesse, qui vint lui percer la gorge. Il s'éteignit rapidement dans un gargouillement sonore, chutant sur le dos dans un dernier tressaillement. Léonard poussa un hurlement de désespoir, cherchant des yeux l'origine de ce tir précis mais, lorsqu'il pivota sur le côté, il fut gratifiée par la vue effroyable de l'un de ses adversaires, qui venait de bondir avec élégance de l'une des branches.

    Devant lui se tenait ce qui ne pouvait être qualifié que de monstruosité. La silhouette fine et élancée était celle d'un homme vêtu d'une armure de cuir légère. Arborant un collier d'ossements et d'autres accessoires d'apparence mystique, il portait le crâne de ce qui semblait être un cerf en guise de couvre-chef. Plus terrifiant encore, son visage décharné d'une pâleur extrême ne possédait qu'un oeil encore en état, l'autre n'étant qu'un orifice osseux dans lequel on discernait une fébrile lueur bleutée. Un mort-vivant. Léonard voulut prévenir ses compères de cette apparition, mais la peur le paralysa sur place et il ne parvint qu'à articuler un sanglot étouffé. Le monstre s'extirpa silencieusement des broussailles, dévoilant deux dagues dorées en affichant un rictus mauvais. D'un bond, il vint supprimer la distance qui le séparait de l'officier, qui eut tout juste le temps de porter ses bras en croix devant son visage pour se protéger modestement des lames qui allaient s'abattre sur lui d'un instant à l'autre.

    Il entendit un premier impact et découvrit son visage, découvrant que l'un de ses hommes s'était mis en travers de la route de la créature cauchemardesque. Avec habileté, le militaire dévia les lames courbes de son adversaire et planta son épée dans l'estomac de la créature, qui n'émit aucun son lorsque ses entrailles furent déchirées. Le monstre se recroquevilla en lâchant l'une de ses dagues, plaçant une main sur l'épée qui lui transperçait le corps, puis se mit à chanceler. Un sourire apeuré se dévoila sur le faciès de Léonard, reconnaissant pour ce sauvetage in extremis, mais l'horreur ne faisait que commencer.

    "Raté. Pas de bol."

    Une voix caverneuse s'échappa de la carcasse maléfique qui vint relever la tête pour faire face à son opposant. Le soldat, confus et pris d'effroi par la survie impensable de l'assaillant, ne parvint pas à déloger sa lame à temps et ce fut d'un geste vif et habile que la chose lui trancha la gorge, maculant la terre d'une gerbe sanglante dans un arc parfait. Le pauvre homme s'effondra au beau milieu du champ de bataille et la bête extirpa sans mal l'épée de son être distordu, n'offrant qu'un dernier regard à sa victime avant de porter son attention sur l'officier secoué de tremblements. De cette même voix cadavérique, la chose lui parla en pointant un index squelettique vers sa seconde cible.

    "Maintenant, c'est ton tour. Ferme les yeux et ne bouge pas, tu souffriras moins."

    La créature malfaisante jongla avec son arme tandis que, dans cet océan de larmes et de cris, les flèches continuaient de fuser sans interruption aux quatre coins du point d'embuscade. Un rictus mauvais apparut sur les lèvres desséchées du tueur, et il leva son arme maculée de pourpre au dessus de sa tête, prêt à ôter la vie à Léonard. Derrière lui, d'autres hommes tombaient les uns après les autres, criblés de flèches empoisonnées. Le chaos régnait.
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
    Informations
    Re: Les racines du mal
    Lun 21 Sep 2020 - 6:59 #



    ▬ WAAAAH !

    Et non, ce n'est toujours pas Wah Loudji, le célèbre acrobate du cirque itinérant de Marion. C'est le cri effaré d'un soldat qui se fait attraper sous les bras pour se faire tirer violemment sous un buisson. C'est une Java intriguée qui le regarde un moment, avant de lui donner un rouleau de bandages et sa flasque d'eau de vie, puis de le faire rouler un peu en arrière. Il se débrouillera pour la suite.

    Notre valeureuse héroïne saute hors de sa cachette, et se plante devant le... Euh... C'est quoi ce truc ? Elle fronce les sourcils. C'est pas possible, on peut pas avoir une seule semaine sans bêtises dans cette forêt !

    ▬ Qui qu'a encore laissé Jeannot le nécromancien sortir de sa cellule ?! C'est pas possible, il nous sort toujours des trucs dégueulasses !

    Son regard se pose sur l'arme du « truc dégueulasse » et elle pousse un petit cri de surprise. Ça vient pas de la collection du Jeannot ça ! Est-ce que ce serait un bonhomme déguisé pour se faire passer pour une de ses invocations ? Elle se penche pour éviter la trajectoire d'une flèche et en profite pour en ramasser une autre, qu'elle regarde attentivement. Non, non, ça n'avait décidément rien à voir avec le nécromancien et ses petits coups de gueule. C'était du sérieux, tout ça. Ce qui voulait dire que son instinct avait eu raison de la faire courir vers le bruit : ce n'était pas qu'une bagarre, c'était une attaque ennemie ! Java jette un regard en arrière – aucun signe du pignouf qu'elle avait sauvé in extremis, et en l'occurrence, ce n'était pas plus mal. Son regard revient au cadavre mal en point devant elle avec son chapeau rigolo en crâne de bestiau, et elle saute sur la gauche pour avoir un meilleur visuel sur son œil vide. Et accessoirement, éviter de nouveaux projectiles, bien qu'une sensation douloureuse sur la cuisse lui fasse comprendre qu'une flèche venait de l'érafler. Java siffle de douleur, les dents serrées. Rien d'insurmontable, mais la sensation qui se répandait lentement dans sa jambe n'était pas rassurante...

    ▬ Eh, chapeau cornu. C'est quoi la blague ? Ils ont dérangé ta p'tite secte, t'as pas eu le temps d'embrasser ton bouquetin et de chanter ta berceuse ?

    Tout en parlant avec un sourire qui s'entend, elle grimpe le long d'un arbre, avant de perdre toute la mobilité de sa jambe ou du reste. Mais pourquoi perdre du temps à papoter avec l'ennemi, à faire des blagues nulles et à provoquer bêtement un mort-vivant ? Il faut avoir le bon état d'esprit pour comprendre. Cette Java là n'était pas vraiment en train de perdre du temps : plutôt d'en gagner.

    ▬ Dis, je vais pas perdre ma jambe quand même ? Je l'aime bien moi. C'est utile une jambe ! Pis j'suis trop jeune pour avoir une jambe de bois quand même, tu trouves pas ? Enfin p'tet que c'est pas une question d'âge. Si je retourne en mer, ça devrait passer... non ?

    Pendant ce temps, cinq autres Java quadrillaient la zone. Celle qui jouait au petit singe curieux, ainsi que deux de ses consorts dont elle ne connaissait pas la position, avaient pour unique but de localiser de potentiels ennemis et de limiter leur déplacements. Les trois autres étaient chargées de la sécurisation des zones qu'elles traversaient – peu importe ce que cela impliquait. Et notre Java-source ? Elle avait aussi quelque chose à faire, rassurez-vous.

    ▬ On t'a déjà dit que tu sentais pas bon ? Ah, mais j'ai pas bien regardé, t'as un nez au moins ? C'est pour ça que t'es nez-nervé ? T'as pas de nez ? T'as compris la blague ? NEZ-nervé ? Hahaha.

    Cette Java-là avait clairement décidé d'adopter sa propre stratégie pour gérer la situation seule. A défaut d'avoir pu sauver la patrouille à temps, elle avait préféré éloigner les vivants des attaquants pour qu'ils puissent se regrouper et au moins panser leurs blessures. A défaut de vraiment savoir quoi faire face à un spectacle pareil, elle avait également décidé de sortir son meilleur répertoire de blagues, apparemment. Une façon étrange mais efficace pour jauger un peu le genre de types qu'elle(s) devait identifier, et tant qu'à faire, essayer de le provoquer un petit peu, tout en douceur, pour garder son attention. Comme une jolie damoiselle qui veut que son beau lui fasse la cour ! Mais avec un mort-vivant mal foutu et du sang partout.

    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
    Informations
    Re: Les racines du mal
    Sam 26 Sep 2020 - 1:01 #
    Une flèche vint fuser juste au dessus de la tête du monstre, qui se retourna par réflexe pour déceler la provenance de l'attaque. Il ne tarda pas à identifier le fautif, l'un de ses mercenaires qui venait tout juste d'être frappé en plein cœur par un projectile magique. Dans un dernier élan vengeur, il avait voulu décocher une ultime flèche et avait manqué de peu d'embrocher son commanditaire. Le mort-vivant grommela furtivement puis recentra son attention sur le jeune officier qu'il s'apprêtait à discuter. Il découvrit alors avec stupéfaction que ce dernier s'était fait la malle, et ce à une vitesse hallucinante.

    Bondissant depuis les ombres, une guerrière se posta devant lui. Khepra releva l'une de ses dagues et la pointa dans sa direction en guise d'appel au duel. Qui était-elle ? Il savait pertinemment le nombre d'hommes affectés à la patrouille qu'ils avaient décidé d'embusquer et cette nouvelle venue ne figurait pas dans la liste. S'agissait-il d'une éclaireuse venue en renfort ou d'un piège visant à contrer le sien ? Etrangement, l'inconnue prit alors la parole sur un ton de taquinerie bien mal indiqué en vue du sérieux de la situation. Khepra trouva un certain humour dans la provocation mais cela ne l'empêcha pas de remettre l'une de ses dagues dorées dans son étui pour récupérer son arbalète de poche, qu'il vint pointer vers la perturbatrice comme si l'occire n'était qu'une formalité.

    "Dégueulasse ? Ce n'est pas bien civil de votre part ma p'tite dame."

    Le carreau fila à toute allure en direction de la mystérieuse femme qui se déplaisait avec une aisance déconcertante entre les branches imposantes des arbres centenaires. Le projectile se planta non pas dans la chair mais bel et bien dans le bois, ce qui arracha au monstre un soupir de lassitude. Il se mit à armer un second tir sans perdre des yeux sa cible et fut satisfait de constater que, même si sa propre attaque n'avait pas connu de succès, celle de l'un de ses collaborateurs du jour semblait quant à elle avoir fait mouche. Satisfait de la performance du mercenaire, Khepra tourna la tête dans la direction globale où devait se trouver le tireur et offrit une révérence brève en guise de remerciement. Malgré sa blessure, la combattante agile reprit son discours moqueur et le mort-vivant, loin d'être dupe, perçut bien entendu cela comme une manière de gagner du temps. Ils avaient néanmoins l'avantage du nombre, du terrain et des pièges disséminés partout dans la zone, ce qui n'effaçait donc pas les possibilités de réussite de l'opération. Tout en orientant son arbalète vers l'adepte de la plaisanterie, Khepra répondit d'un air amusé.

    "C'est plus ou moins ça oui. Et en parlant de bisou ne bouge pas, je m'apprête à t'en faire un."


    Encore un carreau, qui se logea malencontreusement dans le tronc épais du perchoir de la guerrière. Khepra pesta contre l'intolérable inefficacité de ses tentatives de meurtres à distance et commença à envisager très sérieusement de venir la chercher directement, quitte à risquer de laisser s'enfuir ses proies initiales. Tout en ruminant, il porta une nouvelle fois sa dextre squelettique à son carquois usé et en extirpa un autre projectile qu'il posa à sa place, amorçant un nouvel essai qui, cette fois-ci, serait tenté avec plus de sérieux et de dextérité. Une énième provocation finit de titiller la bête, qui décida d'adopter une mesure plus impitoyable pour venir à bout de son adversaire imprévue. A l'écoute du jeu de mots, le monstre ricana sans retenue puis rétorqua d'un ton mesquin.

    "Ca c'est très mature, d'attaquer les autres sur le physique. Je vais m'en trouver un autre de nez, tu vas voir."


    La créature feignit de pointer son arbalète en direction de l'acrobate, mais changea brusquement d'orientation pour chercher des yeux un militaire. Son regard se posa sur l'un des hommes qui cherchait désespérément une couverture, en proie à la panique la plus totale, et le carreau partit tout droit vers la tête du pauvre garde qui se retrouva embroché et mourut sur le coup, s'écroulant de tout son long sans même avoir l'occasion de pousser un dernier cri. Heureux d'avoir retrouvé ses qualités de tireur et plutôt fier de sa performance, le monstre ignoble hurla de rire et rangea enfin son arbalète à sa ceinture pour retrouver sa paire de dagues, qu'il fit jongler entre ses pattes avec habileté, défiant des yeux la jeune combattante.

    "C'est pas de chance, j'ai abimé celui-ci. Si tu viens pas m'arrêter, je vais devoir en chercher un sur la tête de quelqu'un d'autre."

    Puis, sans la quitter des yeux, le monstre pivota légèrement et se mit à marcher tranquillement à reculons en direction du champ de bataille. Un projectile vint se loger dans son épaule mais son incapacité à ressentir la douleur lui permit de maintenir le contact visuel avec sa véritable cible, toujours perchée hors de sa portée. Tôt ou tard, il la ferait sortir de son trou.
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
    Informations
    Re: Les racines du mal
    Mer 30 Sep 2020 - 11:22 #



    ▬ Eh ! Mais non, arrête ! Tu peux pas faire ça !

    C'est Java qui crie à la place de son collègue, tombé au combat sans même avoir eu le temps d'y prendre vraiment part. Elle s'agite, cherche quelque chose à faire... Mais difficile d'avoir les idées claires quand on doit à la fois éviter des flèches, tenir sur une branche avec une jambe empoisonnée, et garder son sang froid face à la mort d'un camarade. Enfin, difficile pour un être humain normal. Pour un clone de Java, c'était tout bonnement impossible.

    ▬ Tu seras puni pour tes crimes ! Et tu s'ras toujours aussi moche en prison, d'abord !

    Alors elle improvise. Ou plus exactement, elle sort la tête le temps de beugler son insulte, et elle commence à grimper en hauteur. Sa jambe la ralentissait un peu, mais la pénombre et la force dans ses bras équilibraient ce défi qu'elle relevait tant bien que mal. Maintenant à trois mètres du sol, elle siffle de toutes ses forces. Un coup de sifflet pour perturber les signaux ennemis, ou attirer ses consorts jusqu'ici ? Ou juste pour attirer l'attention de son adversaire sur sa nouvelle position ?

    ▬ T'es prêt ? J'ARRIVE !!

    Et tel un certain beau brun du Sud, elle fait son meilleur plongeon pour attirer l'attention du bonhomme au chapeau cornu. Bien sûr, comme c'est la version clone-de-Java-qui-panique, elle embarque une ou deux branches sur le chemin avec elle, se prend une flèche dans les côtes, et finit par s'écraser sans gloire sur le flanc gauche de son adversaire, le bras enfoncé sur son couvre-chef osseux, le faisant tomber avec elle dans cette majestueuse chute.

    Java se mord les joues pour se retenir de hurler de douleur. Non, non, elle doit profiter de ce qu'il lui reste de temps de vie – c'est à dire, pas grand chose, vu toutes les façons dont il pouvait la découper sur le moment – pour analyser la situation. En se fiant uniquement à ce qu'elle sent sous son corps, elle n'a pas l'impression d'avoir fait de vrais dégâts au bonhomme. Pas de déguisement ou d'anti-douleurs de contrebande, donc... Un vrai mort-vivant, vraiment mort et vraiment vivant. Alors que son sang coule le long de son bras, que le poison se répand dans son corps et que sa vue se trouble, elle a le temps de prononcer deux derniers mots, probablement destinés à ce qui reste de la patrouille, mais soufflés trop bas pour les atteindre.

    ▬ Pas... seuls...

    Lentement, son poids comme son corps disparaissent pour rendre sa liberté de mouvement à son opposant, et ses souvenirs à sa créatrice. Un cri de chouette (très) mal imité résonne entre les arbres. Puis, après un moment de flottement, le bruit d'un arc cassé en deux rompt le silence.

    Voilà une nouvelle Java qui fait son apparition – enfin, façon de parler. Attirée par le bruit de la chute de la première, orientée par le hululement un peu nul d'une autre, elle avait trouvé sa place dans les ombres, aux côtés des archers qui accompagnaient l'ennemi. Dans un jeu de proximité, elle saute entre eux, en pousse un sur l'autre, et fait de son mieux pour en désarmer le plus possible ; et là encore, gagner du temps.

    Sa stratégie est un peu plus efficace, même si elle ne participe qu'à régler une partie du problème. L'autre partie, elle, était libre de ses mouvements jusqu'aux dernières nouvelles, et donc de s'en prendre à ses cibles initiales... Glissant d'ombre en ombre, elle s'approche lentement du mort-vivant, et ramasse une pierre pour la lancer dans sa direction. La pierre rebondit sur le sol jusqu'aux pieds du bonhomme.

    ▬ Par ici ! Mais pas trop près, sinon j'vais faire des cauchemars.

    A peine un instant plus tard, une autre pierre vient d'une autre direction, toujours sans toucher sa cible, toujours accompagné de la même voix moqueuse.

    ▬ Tu t'es fait tout beau pour moi en fait, c'est ça ? Parce que si oui, c'est pas très réussi.

    Bien sûr, jamais deux sans trois : une troisième pierre s'envole... mais sans la réplique qui va avec. Pas que Java se relâche, non. C'est juste qu'il fallait forcément qu'elle mette les pieds dans un piège, au bout d'un moment. Suspendue par les pieds à une branche, elle râle et se contorsionne pour couper la corde avec son sabre.

    ▬ Merde, j'en avais une bonne. Deux minutes et j'arrive... rah, c'est serré !

    Et alors que Java alterne entre se défaire de son piège, et esquiver les quelques projectiles restants, une quatrième pierre vient cette fois taper le dos du mort-vivant. Une cinquième passe à côté de sa tête. Une autre vient du sud. Une de l'est. Une vient rebondir sur la hanche de la Java suspendue qui continue de se tortiller. Il faut croire que les Belluaires ont trouvé une opportunité de riposter. Une troisième Java rampe parmi eux pour les organiser, profitant du boucan que fait le clone piégé pour cacher ses ordres murmurés. A un moment, elle rampe un peu trop loin, et sa tête dépasse de derrière une souche d'arbre. Ses yeux écarquillés rencontrent l’œil du mort-vivant.

    CRAC ! L'autre Java se défait de son piège et s'écrase bruyamment au sol – un peu moins brutalement que la précédente, mais le bruit d'os qui se brise sous l'impact ne change pas. Elle se relève en prenant appui sur un seul bras, laissant l'autre pendre le long de son corps. Et avec toute la fierté qui caractérise toutes les Java, elle attrape un rocher qui fait la taille de sa tête pour le lancer de toutes ses forces sur le squelette.

    ▬ J'ESPERE QUE T'AIMES LA SOUPE AUX CAILLOUX !

    Il aura le temps d'esquiver s'il en a la sagesse. Qu'importe, l'autre a eu le temps de disparaître. Celles qui restent ne sont probablement plus très loin. L'originelle, en entendant sa propre voix résonner dans la forêt, pousse un nouveau hululement désaccordé. Une de ces Java vous dirait que le combat est perdu d'avance. Une autre vous dirait qu'elle ne peut que gagner, ou mourir. La dernière vous donnera la réponse.

    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
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    Re: Les racines du mal
    Ven 2 Oct 2020 - 5:26 #
    Dans une manœuvre qui pouvait sembler totalement désespérée de prime abord, l'étrangère bondit de son perchoir dans une impulsion à la fois féline et curieusement barbare dans son éxécution, chose que Khepra ne manqua pas de relever. Surpris d'essuyer un assaut aussi frontal, il se mit en position défensive en se préparant à recevoir l'impact, et ce fut par une contorsion habile qu'il encaissa la majeure partie du choc, réceptionnant la jeune combattante de manière à ne pas crouler sous son poids. Elle vint néanmoins, dans le chaos, s'embrocher contre son couvre-chef orné de cornes. Momentanément aveuglé par cette attaque invraisemblable, il parvint à se dépêtrer et à recouvrer la vue lorsque son habit vint choir totalement de sa tête. Il découvrit une combattante visiblement mise à mal par le poison qui faisait son bonhomme de chemin dans son système sanguin, d'où l'idiotie de son unique attaque.

    Elle tenta d'articuler quelques derniers mots, mais le perfide mort-vivant heurté dans son égo vint lever sa dague en l'air, s'apprêtant à lui trancher la gorge sans plus de cérémonie pour lui avoir fait l'affront de lui retirer son chapeau d'une manière aussi extraordinaire. La lame vint s'abattre avec violence vers le cœur de la guerrière suicidaire mais, à l'instant où elle entra en contact avec le torse de cette dernière, la dague s'enfonça dans le vide et le corps disparut subitement, ne laissant derrière lui aucune trace du passage de l'étrangère. Khepra, bien plus expérimenté que les modestes mercenaires qu'il avait engagé pour l'occasion, se ressaisit en comprenant immédiatement qu'il avait affaire à une sorte de magie quelconque. De la téléportation ? Cela y ressemblait bien. Un hululement dont la provenance semblait curieuse se fit entendre et fit redoubler de prudence Khepra, qui releva sa dague par réflexe.

    Il se mit à chercher sa cible du regard, la traquant entre les arbres au feuillage épais, mais ne parvint à distinguer que les silhouettes de ses propres hommes qui, à sa grande satisfaction, maintenaient l'offensive malgré le chaos qu'aurait pu occasionner cette altercation entre leur dirigeant et une nouvelle venue. Subitement, un caillou vint toucher le sol à ses pieds et il bondit instinctivement en arrière, croyant percevoir une menace dans ce projectile sorti des ombres. S'il ne fut pas stupéfait d'entendre à nouveau la voix de celle qu'il avait cru morte, il le fut bien plus en l'apercevant et en la découvrant parfaitement indemne, le toisant d'un air moqueur à bonne distance. Il l'inspecta en silence un court instant et observa avec certitude que le bras supposément maculé de sang de son adversaire était désormais en parfait état, ce qui relevait d'une supercherie bien différente de la simple téléportation qu'il avait pourtant envisagé plus tôt.

    Sa méfiance se changea en véritable inquiétude lorsqu'il entendit le son caractéristique d'un second projectile qui venait de toucher le sol non loin de lui. Il tâcha de maintenir la première attaquante dans son champ de vision et fut surpris de découvrir, par delà les ombres, une silhouette identique à celle de l'acrobate. Il crut halluciner mais un troisième caillou suivi de l'actionnement de l'un de ses pièges vint écarter ses doutes car, au grand jour, ce fut une autre version identique de la jeune femme qui se retrouva pendu par la jambe, la tête en bas, laissant au zombie le soin de l'identifier sans mal. Des clones ? Sans doute, car une banale illusion n'aurait pas pu déclencher le dispositif dans lequel elle venait de tomber. Voilà donc le fameux stratagème qu'employait la mystérieuse sauveuse des militaires. Cela faisait sens, en vue de la témérité avec laquelle la première d'entre elles s'était jetée dans ses bras en faisant fi du plus élémentaire instinct de survie.

    Khepra, malgré son fin esprit d'analyse, perdit un peu le fil des événements et se concentra totalement sur cette menace non identifiée avec laquelle il allait bien devoir composer s'il voulait espérer pouvoir mener à bien l'opération. C'était bien sa veine. Le clone perché parvint enfin à se libérer à l'aide d'une lame mais du fait de son inconfortable position, elle vint heurter le sol avec fracas, ce qui arracha au sadique mort-vivant un éclat de rire vicieux. Il accorda un regard en biais au champ de bataille derrière lui et découvrit avec plaisir que d'autres gardes étaient tombés, ce qui lui laissait plusieurs opportunités de fuite potentielles par le biais des cadavres, en cas d'éventuelle manœuvre visant à le submerger. Mais si la retraite était désormais une piste envisageable, il avait encore quelques atouts dans sa manche, et pas des moindres.

    Dans le dos du monstre résonna le cri désespéré d'un garde dont le corps était parsemé de carreaux et de flèches brisées. Dans un ultime élan de courage idiot, il fonça en dressant au dessus de sa tête son épée à l'aide de son seul bras valide. Non sans amusement, Khepra le vit foncer tout droit sur un tas de feuilles morte tout à fait suspect pour qui avait l'œil, mais que le pauvre militaire n'était pas parvenu à distinguer par delà le voile de colère sourde qui l'aveuglait. Le sol se déroba sous ses pieds et il sombra dans une fosse creusée par les criminels. Sa chute se solda par un hurlement de souffrance, témoignant du cadeau monstrueux qui lui avait été réservé au fond du trou mortel. Par un ensemble de signes de main en l'air, il intima à ses hommes de maintenir les tirs et de venir à bout des gardes, n'omettant pas l'objectif premier de l'embuscade.

    Si cette démarche avait pu sembler inutile, elle fit en vérité office de diversion efficace pour le clone blessé qui accompagna un énième lancer de caillou d'un cri de guerre certes enfantin, mais qui fit bondir de surprise la créature de cauchemar. Khepra se retourna avec la vivacité prédatrice du tueur expert qu'il était et parvint de peu à esquiver le projectile qui aurait sans doute endommagé son corps, à en juger par sa taille et son poids. Était-elle vraiment parvenu à jeter un tel objet à cette distance malgré son état ? Décidément, cette héroïne en exemplaires multiples était prête à tout. Décidant d'éprouver les convictions des combattantes, Khepra tâcha de jouer la carte de la terreur et arma à nouveau son arbalète tout en prenant la parole, prenant soin de ne pas maquiller son timbre de voix monstrueusement inhumain afin de susciter la peur chez l'ennemi.

    "Vos petites manigances m'ont surpris, je dois dire. Mais si ça ne t'a pas suffi de te faire tuer une première fois, je peux recommencer encore et encore jusqu'à ce que tu comprennes que ton intervention est vaine. Tous ces hommes vont mourir et toutes tes têtes finiront sur des piques, tu ne peux rien contre moi."

    Ajoutant au sinistre tableau de son machiavélique discours, le monstre fut à nouveau frappé par une flèche en plein dans le dos, ce qui ne le fit même pas sourciller malgré l'impact. Indifférent à la douleur dont il avait tout oublié au fil d'un siècle d'immortalité et de folie, il laissa un rire aliéné lui échapper et tira un carreau empoisonné sur celle qui avait tenté de le blesser, avant de s'élancer en avant, dague en main, prêt à éviscérer tous ceux qui auraient l'audace de vouloir l'intercepter.
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
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    Re: Les racines du mal
    Dim 4 Oct 2020 - 0:05 #



    Java regarde le mort-vivant avec un peu plus de dégoût à chaque mot qu'il ajoute à sa tirade maléfique. Elle a bien des choses à lui répondre, mais le voilà déjà en train de rire et de s'élancer vers elle. Avec agilité, elle esquive son coup au dernier moment, et utilise son bras valide pour le pousser en même temps qu'elle saute sur le côté. A contre-jour, son regard assombri n'est plus visible – seule sa voix donne une idée du visage qu'elle peut bien porter.

    ▬ Y aura rien sur tes pics. T'as pas encore compris ?

    Elle fait une roulade sur le côté pour récupérer son arme, et tire un des rubans autour de son fourreau avec ses dents pour dévoiler son sabre. Lui offrir une lame pour affronter la sienne, ça devrait retenir son attention, non ? Avec un peu d'élan, elle saute maintenant face à lui, tout en donnant plusieurs coups de sabre, chacun voulus pour être parés. Il ne se vantait pas en l'air. Même si elle lui offrait ces petites victoires, elle n'en était pas moins sans pitié. Il faut dire que peu d'adversaires avaient autant réussi à lui faire froid dans le dos : mais c'était sans compter sur son propre talent pour tourner ses faiblesses à son avantage. Avec sa mentalité nouvelle, ses peurs et sa tristesse étaient devenues un tremplin pour sa rage de vaincre.

    ▬ T'as peut-être trop d'asticots qui te bouffent le cerveau pour percuter. Tu devrais, pourtant. Pourquoi tu serais le seul à défier la mort ? J'fais pas ça pour rien, j'ai confiance en nous. Pour chaque soldat tué, cent autres lèveront les armes.

    Les ombres s'agitent. Les bruits d'armes brisées sont remplacés par ceux des os. Bientôt, il n'y aura plus de bras pour tenir les arcs, ni d'arcs pour tirer les flèches. Les pierres ne volent plus. Les risques de dommages collatéraux diminuent. Les choses sérieuses commencent.

    ▬ Tue-moi, si tu veux. Je serai plus forte la prochaine fois.

    Cette fois, c'est Java qui se permet un éclat de rire malsain, qui semble avoir de l'écho entre les arbres. Pourtant, son bras cassé n'a pas été épargné par la dague de son interlocuteur, rajoutant la douleur des différentes coupures plus ou moins profondes à celles de ses articulations agonisantes. La souffrance aurait été insupportable si la colère n'avait pas pris le dessus.

    ▬ Ou alors, me tue pas ! Et profite d'être dans l’œil du cyclone pour prendre tes aises avant qu'il s'abatte sur toi.

    Elle pivote légèrement sa lame, et ce n'est plus le tranchant qui vient taquiner son adversaire, mais le plat. Ses mouvements deviennent circulaires et frontaux à la fois : elle n'esquive plus les pires coups mais les encaisse, laissant son sang couler et la douleur la diriger dans une chorégraphie frénétique. Les bruits et les sensations de frapper directement un cadavre ne la laissent pas indifférente pour autant : on y revient, mais c'est répugnant. Dans la pratique comme dans le principe. La force qu'elle met dans les coups qui le touchent devrait suffire à le paralyser de douleur, ou au moins de peur. Mais rien. Après tout, même les flèches de ses alliés le laissent indifférent.

    Le souffle commence à lui manquer – il est temps pour elle d'en finir. Java réunit ses dernières forces pour se ruer sur le fémur du mort-vivant, et asséner un coup violent dans l'os. Elle aura seulement le temps d'entendre un bruit de craquement (mais pas celui de savoir si sa manœuvre a réussi) avant de sentir le métal caresser sa carotide, et de disparaître en convulsant dans une mare de sang. Le sang disparaît à son tour, comme un tour de passe-passe de mauvais goût.

    Les Belluaires se sont placés en retrait. Il faut porter les blessés en lieu sûr, leur a ordonné une Java. Il faut désamorcer les pièges qui restent, a rajouté une autre à l'attention des dissidents encore avides de vengeance, sous le choc d'avoir vu tant de leurs frères et sœurs d'armes tomber si vite et sans gloire. Deux autres Java se sont occupées d'immobiliser silencieusement les mercenaires qui croisaient leurs chemins – pas besoin de ménager leurs bras, quand seules leurs têtes seraient utiles pour les interrogatoires. En bref, les six clones étaient arrivés à destination ; enfin, les quatre encore vivants. Et s'ils ne bénéficiaient pas des souvenirs des deux autres comme le Cyclone originel, en revanche, ils avaient récupéré assez d'informations sur la situation grâce aux survivants et aux bruits du champ de bataille. Une embuscade qui avait mal tournée. De nouveaux cultistes, peut-être des criminels anonymes, peut-être même bien plus... Ce n'était pas à elles de trouver ces réponses. Pendant que ses trois camarades s'affairent, une seule Java sort des ténèbres pour avancer vers l'antagoniste principal d'un pas fier.

    ▬ Bon, j'imagine qu'on a déjà un peu papoté. Alors j'vais être directe.

    Elle attrape son arme, qui sera cette fois utilisée comme un bâton.

    ▬ T'es qui, tu viens d'où, et tu veux quoi ? Ah, et aussi, faut que je casse quoi pour te démonter ?

    Si les Java avec qui ce curieux personnage avait croisé le fer auparavant avaient tout intérêt à gagner du temps, celle-là semblait bien décidée à précipiter la fin des événements. Emportée par l'hubris que lui avait offert sa créatrice, elle déclenche un piège et bondit comme un cabri sur le côté pour ne pas tomber dans une fosse comme celle qu'elle avait contourné en arrivant. Elle ne perd pas son calme pour autant.

    ▬ Réponds. Sinon, j'te pète tous les os, et on verra bien si tu parles plus après, tu vois c'que tu préfères. J'suis quand même plutôt sympa comme nana, tu trouves pas ?

    Elle fléchit les jambes, déjà prête à parer ou à riposter, au cas où il choisirait de répondre avec autre chose que des mots. Les mains serrées sur son fourreau devenu bâton, elle attend. Qu'il obéisse ? Certainement pas. Plutôt qu'il lui donne une raison de laisser libre cours à son désir de vengeance. Pour tous ceux qui ont péri, hier et aujourd'hui.

    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
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    Re: Les racines du mal
    Mer 7 Oct 2020 - 4:59 #
    Partout autour de lui, le monstre perçut les échos des cris de ses hommes qui semblaient tomber un par un, par delà les ombres. La tendance s'inversait alors même que le dirigeant de l'embuscade était en pleine altercation avec ce qui était sans doute le plus redoutable adversaire du terrain, à savoir la jeune guerrière et ses clones. Son premier assaut se solda par un échec et ce fut par une pirouette inutilement théâtrale que la créature vint se repositionner face à celle qui avait dévié son attaque. Un nouveau hurlement au dessus de sa tête lui arracha un soupir lassé et il se maudit de s'être laissé accompagné par ces mercenaires sans réputation.

    "Voilà ce qui arrive quand on lésine sur le budget et qu'on fait appel à des amateurs. Ca m'apprendra à être radin. La prochaine fois, je viendrai en meilleure compagnie."

    De retour dans la mêlée avec autant d'entrain, le mort-vivant accourut vers sa cible et s'ensuivit un duel acharné dans lequel il prenait peu à peu l'ascendant sur un adversaire estropié dont la technique était excellente, mais certainement pas à la hauteur d'un inépuisable guerrier dont l'expérience faisait toute la fierté. Elle tenta de le déstabiliser par les mots, faisant étalage de ses idées glorieuses et de ses belles valeurs, chose à laquelle le monstre répondit avec le dédain que ses quelques confrères lui connaissaient. D'un bond en arrière, il parvint à établir suffisamment de distance pour moquer son ennemie par une révérence idiote et prit la parole sans une once d'essoufflement, se sachant toujours avantagé par sa condition.

    "Bien, offre-toi à moi encore et encore. Pour chaque minute que tu me fais perdre, j'allongerai la torture de ceux que tu tiens tant à protéger. Et laisse moi te dire que je suis sacrément créatif à ce niveau. "

    Le combat reprit de plus belle et le zombie constata sans mal que malgré la curieuse magie dont la femme avait été pourvue, ses clones ne bénéficiait que de l'endurance d'une simple mortelle. Les assauts de la combattante farouche se firent moins violents et moins précis et lorsqu'ils parvenaient toutefois à faire mouche, le monstre se contentait de soutenir le regard de son adversaire pour lui donner l'illusion que ses efforts étaient totalement vains. Il fut d'ailleurs déçu de constater que malgré la douleur et l'affaiblissement qu'elle peinait à masquer, cette dernière ne semblait pas vouloir laisser la terreur l'emporter sur ses convictions.

    "Ne te fatigue pas trop ma grande, tu sais bien comment ça va se finir."

    Contre toute attente, elle parvint finalement à dévier l'un de ses assauts à la dague et Khepra, désorienté par ce soudain regain d'efficacité, n'eut le temps d'abattre sa lame sur son opposante qu'après avoir reçu un violent coup en plein fémur. L'os se fendit légèrement, juste assez pour le fragiliser et, fou de rage, le monstre empoigna la jeune femme par la gorge avant de la lui trancher. Elle disparut aussitôt comme l'avait fait la précédente et avec cette volatilisation subite, la frustration du monstre grimpa en flèche. Ce court instant de répit fut néanmoins assez pour que l'assassin puisse constater la disparition de l'ensemble de ses troupes ainsi que des hommes qu'ils étaient supposés exterminer. Incapable d'accepter l'échec de l'opération, le monstre décida de se remettre en chasse seul mais fut vite intercepté par celle qu'il attendait, encore la même femme.

    "Pas décidée à lâcher l'affaire, on dirait. C'est reparti pour un tour."

    Ignorant sa remarque, la guerrière s'équipa de ce qui semblait être un bâton de combat et s'avança droit sur lui, actionnant accidentellement un piège mortel qui se déroba sous ses pieds, mais qu'elle parvint à esquiver avec une adresse extraordinaire. Cette fois-ci, le monstre demeura silencieux, il prenait ce duel très au sérieux désormais et son éternel humour macabre avait laissé place à une évidente colère. Il n'aimait pas qu'on tente de contrecarrer ses plans, et encore moins qu'on y parvienne, aussi il décida de se munir d'une arme plus adaptée à la situation. Après avoir rangé sa dague, il porta une main au fourreau imposant qu'il portait à son ceinturon et en extirpa une arme à l'allure effroyable : un khopesh ancien qui semblait avoir vu couler des rivières de sang. Tandis qu'il décrivait de grands moulinets avec son imposante arme, le mort-vivant eut le déplaisir de subir un interrogatoire qui se voulait musclé et auquel, étrangement, il accepta de répondre partiellement par pure vanité. Les bras ouverts en signe de défi, il semblait inviter la combattante à venir se frotter à lui. Se sachant seul, il savait qu'il ne pouvait désormais compter que sur lui-même pour mener à bien la mission qui lui avait été confiée.

    "Je suis exactement ce que j'ai l'air d'être, ma p'tite. Je suis un messager, un oiseau de mauvaise augure. Vos terres vont connaître une ère de cauchemar et de noirceur, dont je n'incarne que les prémices. Tu ne peux pas m'arrêter, alors agenouille-toi ou meurs."

    Aussi mégalomane que terrible, Khepra fit tournoyer une dernière fois sa lame monstrueuse au dessus de sa tête et entama une lente marche vers son adversaire, ayant dans l'idée de la vaincre une fois encore. Après avoir porté tant d'assauts dénué de réel succès à son encontre, il était possible que la combattante devienne peu à peu craintive vis-à-vis de son redoutable ennemi. Khepra comptait sur les limites de sa magie de clonage, espérant qu'elle ne puisse pas se dupliquer à l'infini. Si l'endurance du mort-vivant était certes remarquable, elle était néanmoins limitée par ce que son corps décharné était capable d'endurer et malgré son égo démesuré, le zombie était lui-même contraint d'admettre que l'impact qu'avait subi son fémur en avait endommagé la structure, mettant à mal l'intégrité de l'os qui risquait de céder à tout moment.

    Le khopesh se dressa tel la lame d'une guillotine et, avec toute la force d'un être qui se sait imperméable à la souffrance, il vint l'abattre avec une puissance dévastatrice sur la femme au bâton, qui esquiva l'assaut d'un simple bond en arrière. L'arme s'enfonça dans la boue et ce fut avec une colère vive que le monstre foudroya du regard celle qui l'observait avec cette même défiance qui l'avait déjà mis hors de lui. Qui était-elle et comment pouvait-elle faire face à l'horreur avec tant de courage ? Peu importe, il aurait tôt fait d'effacer cet air provocateur de son visage de vaurienne.

    Khepra dégagea son arme, la fit tournoyer à nouveau et porta un second coup dans le même élan, de manière moins prévisible mais également plus efficace, car la trajectoire latérale effectuée par le khopesh décrivit un arc directement dirigé vers la gorge exposée de la guerrière, qui manqua de peu d'être décapité mais parvint à dévier l'attaque à l'aide de son bâton. L'acier glissa contre le bois mais, nullement décontenancée, la créature expérimentée profita de la confusion pour porter un coup de poing rageur dans le bas-ventre de son opposante, cherchant par ce biais à lui couper le souffle afin de l'achever avec plus d'aisance. Cherchant à la déstabiliser par tous les moyens, il s'autorisa une remarque provocante.

    "Ta garde, jeune fille ! Ta garde !"
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
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    Re: Les racines du mal
    Mar 13 Oct 2020 - 23:19 #



    Peu importe ce qu'ont bien pu faire les deux Java d'avant, cela semble avoir fait son effet sur le macchabée, bien plus imposant avec cette arme qu'il maniait sans effort. Mais ses mots ne font pas trembler celle qui lui fait face : au contraire, ils renforcent sa détermination. Celle-ci préférait puiser dans sa rage de vivre que dans sa peur de mourir. Quelque part, les ténèbres qu'il amenait avec lui étaient plus que familières aux doubles de Java, toutes dotées des souvenirs de leurs morts précédentes, et de la certitude de leur éphémérité. Une réalité dure à encaisser, parfois même impossible pour certains clones qui avaient passé tant d'années à pleurer, frapper, hurler – mais plus maintenant.

    Maintenant, c'était ce qui ne l'avait pas tuée, et ce qui l'avait rendue plus forte.

    Alors elle se concentre sur son jeu de jambes. Sur son placement, sur l'esquive de cette lame encrottée de boue, sur...

    ▬ AH !

    Pas sur le poing du bonhomme, apparemment. Elle recule de quelques pas, déséquilibrée par le choc. La voix de l'ennemi qui la provoque vrille dans ses tympans alors qu'elle fait de son mieux pour reprendre sa posture. Heureusement que la base de son propre entraînement repose sur le contrôle de sa respiration – aucune technique d'aucun adversaire précédent n'aurait pu l'aider dans ce combat redoutable. Non, Java ne pouvait que compter sur elle-même.

    ▬ Sur ta gauche !

    Derrière un arbre, une Java prévient celle qui se bat, lui permettant d'esquiver le prochain coup du cadavre. Le son de sa voix qui se déplace indique qu'elle n'est que de passage pour l'instant (elle ne s'était approchée que pour vérifier que son consort était toujours à sa position), mais c'est suffisant. Java ne pouvait certes compter que sur elle-même, mais au moins, elle existait en plusieurs exemplaires. Joueuse, la garde donne un indice sur ce qui se passe dans les fourrés, toute aussi provocatrice que son adversaire.

    ▬ C'est pas pour moi que tu devrais t'inquiéter.

    Il faut dire qu'il y avait beaucoup d'autres langues à délier que la sienne. Et même si elle se doutait qu'il devait avoir prévu cette éventualité et préparé ses hommes en conséquence, de gré ou de force, le rappeler lui permettait de mettre une chose au clair. L'issue du combat perdait son importance au fur et à mesure qu'ils continuaient leur danse macabre. Qu'il se transforme en serpent, qu'il crache de l'ectoplasme, qu'il la transperce ; qu'ils s'embrochent sur les pieux d'une fosse, qu'ils se tournent autour jusqu'à ce qu'elle disparaisse ; en ce jour ou en un autre, il serait arrêté. Les mauvais présages ne font que renforcer la prudence des superstitieux, après tout.

    N'ayant pas de meilleure défense ni de meilleure réplique dans sa manche, elle passe à l'attaque. Plus facile à vouloir qu'à faire : elle se retrouve à parer plus de coups qu'elle n'en donne, mais alors qu'elle commence à fatiguer, elle voit une ouverture. Bien trouvée, mal placée, vicieuse comme elle les aime. Et c'est avec un geste similaire à un joueur de gloobillard (le dernier jeu en vogue dans les tavernes les plus obscures de la forêt du royaume) qu'elle fait rapidement glisser son bâton improvisé, non pas pour donner un coup avec sa longueur, mais bien avec l'extrémité, droit derrière la rotule.

    Le bruit est terrifiant. Mais Java ne tremble pas, non. Exaltée par ce coup bas, elle lève son arme au dessus de sa tête, imaginant déjà le gredin tomber à terre pendant qu'elle frappe sa tête jusqu'à l'assommer.

    Lui laissant, ironiquement, une ouverture.

    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
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    Re: Les racines du mal
    Lun 26 Oct 2020 - 13:46 #
    Les jointures squelettiques de la créature frappèrent de plein fouet la jeune combattante qui, sous le coup de l'impact, fut projetée en arrière. Satisfait par ce résultat, le monstre fit jouer sa lame dans les airs et s'autorisa un ricanement moqueur en guide de provocation. Cette guerrière était certes très douée mais demeurait faillible néanmoins, du fait de sa simple nature de mortelle. Impitoyable, le cadavre animé n'accorda pas à son adversaire le temps requis pour reprendre son souffle et porta ses deux mains au manche du khopesh, avant de dresser le tranchoir au dessus de sa tête.

    La lame vint s'abattre avec force mais, de manière inattendue, une voix féminine hurla à la future victime de s'écarter de la trajectoire d'attaque. La pauvre combattante, bien éprouvée par l'assaut frontal qu'elle venait de subir, parvint toutefois à s'esquiver à la dernière seconde, manquant de peu d'être coupée en deux. Exténuée, mais encore indemne, elle fit face à Khepra et retrouva un semblant de garde, ce qui déplut fortement à l'assassin. Le monstre balaya les environs du regard, à la recherche de la perturbatrice à l'origine de ce signal désespéré. Entre ses dents, il grogna :

    "Décidément, tu commences à me courir sur le haricot."

    Il était malheureusement impossible de se soustraire à la présence de tous ces clones qui, non contents de pouvoir admirer le spectacle, avaient apparemment décidé d'en devenir acteurs à leur manière. L'altercation entre les deux protagonistes principaux reprit de plus belle lorsque l'assaillante reprit les hostilités avec la même fougue que la précédente, usant de son bâton avec une adresse exceptionnelle. Certes habile, mais également faillible dans sa défense, Khepra finit par essuyer un coup sauvage en pleine rotule, ce qui le déséquilibra et ne manqua pas de lui arracher un cri d'agacement. S'il était totalement étranger à la douleur, la colère d'avoir été atteint n'en était quant à elle pas moins réelle.

    "Alors là, si tu crois t'en tirer tu te..."

    Déjà fragilisée par une fêlure située non loin de la première, la jambe d'emprunt de Khepra finit alors par céder juste au dessus du talon, ne lui laissant qu'un moignon osseux en guise de support. Bien entendu, il était peu aisé de conserver l'équilibre sans pied et la créature s'écroula donc, prenant appui sur son genou ainsi que la pointe de son arme afin de ne pas choir lamentablement. Khepra vit alors le bâton meurtrier se dresser à nouveau, prêt à porter le coup de grâce. Dans un ultime réflexe bestial, la créature poussa un cri rauque et vint frapper deux fois en une rapide succession de coups, frappant respectivement l'arme de son adversaire afin d'en altérer la trajectoire, puis ultimement l'ennemie elle-même.

    "J'ai pas dit mon dernier mot, petite peste !"

    Le khopesh tâché de boue fut alors trempé de pourpre tandis que l'ignoble, dans ce qui semblait être son dernier élan de combattivité, enfonça à nouveau l'épée dans la terre afin de tenter maladroitement de se redresser. Chancelant, il vit alors l'opposante mortellement blessée se volatiliser immédiatement, le coup final ayant bel et bien eu raison d'elle. Malheureusement, il y en avait d'autres, dissimulées dans les broussailles et prêtes à reprendre la suite. Si cela lui peinait de l'admettre, Khepra devait désormais reconnaître son échec et trouver un moyen de s'enfuir. Avant de disparaître dans les ombres, il comptait néanmoins accorder à la guerrière victorieuse une ultime tirade pleine de menaces et de promesses.

    "Sors de ton trou."
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
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    Re: Les racines du mal
    Dim 1 Nov 2020 - 16:22 #



    Assise dans le creux d'un vieil arbre mort, entourée par les insectes et la sève, à la lumière d'une petite bougie, Java griffonne sur un morceau de parchemin la quatrième partie de son rapport, correspondant aux souvenirs du quatrième clone qui vient de périr au combat. Les paupières lourdes, le ventre qui gronde, elle sait que ses deux derniers pions ne feront pas long feu. Son écriture paie le prix de sa fatigue, et tant pis pour celui qui devra déchiffrer tout ça.

    Revenons au cœur de l'action.

    Java, se croyant victorieuse en voyant ce terrible antagoniste s'écrouler, n'a que précipité sa disparition, et disparaît dans un cri de douleur. Sa voix s'efface en même temps que son sang qui gicle – mais son adversaire a retenu la leçon. Il appelle déjà la suivante. Sa petite tête jaillit hors d'un buisson pour regarder la scène, puis disparaît nouveau dans les fourrés, comme un petit gloot qui joue à cache-cache. De l'autre côté, une autre petite tête de Java se laisse voir derrière un tronc, analyse le terrain, et fait comme l'autre : elle disparaît à nouveau.

    Bruits de feuille. Branches qui craquent. Le claquement d'un piège à loup qui se referme. Le son d'une corde coupée, puis d'un filet vide qui se balance dans les arbres. Le sifflement du vent qui tranche le calme après la tempête. Finalement, après quelques minutes, les deux Java sortent de leur cachette, avançant chacune d'un pas calme à la droite et à la gauche du macchabée. Elles préféraient ne pas tomber dans un de ses pièges au dernier moment, voyez-vous.

    ▬ Ben alors, on tient plus debout ?
    ▬ On devrait peut-être lui égaliser les jambes, le pauvre. Il sera plus p'tit mais au moins il aura un peu d'équilibre.
    ▬ De l'équilibre sur des moignons ?
    ▬ Mouais... On va p'tet juste tout couper, t'as raison.


    Java et Java dégainent leurs lames et continuent de s'approcher, jusqu'à arriver à une distance raisonnable pour concrétiser leur dialogue menaçant. Mais comme toutes les Java, elles savent ce qu'il en est : il vaut mieux poser les questions avant de taper, si on veut avoir des réponses à peu près cohérentes.

    ▬ Un type qui sait bien se battre comme toi, ça a un nom, nan ?
    ▬ Tu t'en es pris à la mauvaise personne.
    ▬ Moi, c'est Java. Elle aussi, d'ailleurs.
    ▬ Tu vois ? On est sympas, on parle avant de te massacrer.
    ▬ Massacrer, massacrer... Ca va. Y a pire qu'être un homme tronc en prison.


    Elles se regardent un moment, comme si chacune cherchait un exemple. Mais elles n'en trouvent pas vraiment. Alors elles se contentent d'adopter une posture de combat, prêtes à bondir pour esquiver un coup bas, et à combiner leurs forces pour découper le bonhomme jusqu'au bout.

    En vérité, leur verbiage trahit un état de fait qu'elles sont obligées de prendre en compte. Java fatigue. Elle va sûrement finir par s'endormir dans son tronc d'arbre à côté de sa bougie fondue. Elles auront sûrement disparu avant de mourir. Et si c'était une raison pour prioriser la récupération d'informations au combat, ce n'en était en revanche pas une pour abandonner.

    S'il y avait le moindre espoir d'abattre ce gugusse ici et maintenant, elles n'allaient certainement pas s'en priver. Après tout, elles étaient là pour sécuriser la zone, et il ne restait plus qu'une seule menace – bien que ce soit la pire de toutes – à neutraliser.

    Khepra TikhLe Non-Mort
    Khepra Tikh
    Informations
    Re: Les racines du mal
    Sam 21 Nov 2020 - 4:12 #
    Khepra reconnut sans mal les deux silhouettes identiques qui vinrent quitter leurs perchoirs avec la grâce et l'adresse de véritables experts martiaux. Les combattantes, sur le qui-vive et toujours prêtes à en découdre, se postèrent à ses flancs tout en le jaugeant avec un sérieux certain, ne négligeant cette fois-ci aucune forme de prudence face à leur atypique adversaire.

    Les iris glacés du mort-vivant allèrent de l'une à l'autre. Désormais silencieux, il était contraint à poser genou à terre en vue des dégâts structurels qu'il venait d'essuyer du fait de sa propre inattention. Son khopesh esquissa un bref mouvement lorsque la créature tenta de se redresser mais la lame courbe vint s'enfoncer plus profondément dans la boue qui lui servait d'appui, laissant au mort-vivant le soin d'assimiler que se relever et retourner au combat n'était bel et bien plus une option.

    Bien entendu, les provocations faisant visiblement office de signature pour cette femme à l'étrange pouvoir ne tardèrent pas à fuser mais Khepra demeura de marbre, désireux de trouver une solution à cet épineux problème d'encerclement plutôt que de perdre un temps précieux en une réponse qui se serait voulue sarcastique. Les deux clones firent allusion au traitement qu'elles réservaient à leur proie durement acquise mais cette dernière ne semblait pas y prêter attention, scrutant les alentours à la recherche d'une éventuelle issue ou d'un moyen de détourner la vigilance de ses détracteurs.

    Ce bref balayage de la zone ne lui permit pas d'identifier la position de la créatrice des clones, mais fut néanmoins suffisant pour déceler un échappatoire tout à fait adapté à la situation. Un sourire fébrile apparut sur les lèvres morcelées du monstre et ce dernier adopta subitement une expression très différente, passant d'un regard dur et appuyé à un air de profond détachement qui le faisait paraître presque jovial. De cette voix rauque qu'il devait à sa macabre condition, il brisa sans courtoisie l'échange entre les deux clones en se décidant finalement à leur fournir quelques éléments de réponse.

    "Pour le coup, vous m'avez vraiment mis au pied du mur."

    Un ricanement sordide au timbre sifflant se fit alors entendre puis, avec une vivacité étonnante, le monstre porta sa main squelettique à son habit dont il extirpa deux minuscules sphères de fonte. Un rictus malfaisant aux lèvres, il fixa alors l'une des combattantes avant de s'exclamer d'un ton où se mélangeaient étrangement comédie et haine.

    "Vous avez pigé ? Elle est pas mal non ?"

    Dans un mouvement abrupt, il éclata violemment les deux objets contre le sol. Les capsules se brisèrent dans un crépitement sonore et un épais nuage de fumée noire s'en extirpa, formant un nuage nauséabond qui vint rompre le contact visuel entre le mort-vivant et ses ennemis. A travers les ombres, ses pupilles luminescentes fixèrent l'horizon et il proféra une dernière menace.

    "Je suis le Non-Mort. Nous nous reverrons, soyez-en sûres."


    Profitant de l'invisibilité conférée par son dernier artifice, le zombie porta finalement son khopesh au dessus de sa tête décrépie puis, d'un geste violent et mortellement précis, il fractura son propre crâne avec aisance, échappant à son enveloppe tout en masquant habilement la transition vers la suivante. Le nuage translucide s'extirpa furtivement du faciès meurtri et fila à toute allure en direction du cadavre le plus proche, à savoir celui de l'un des jeunes gardes dont les dépouilles jonchaient ce qui avait été plus tôt un véritable champ de bataille.

    L'épaisse manifestation gazeuse se dissipa peu à peu, laissant derrière elle des remugles de pourriture ainsi que le corps sans vie et détruit par son hôte. Toujours agenouillé, le corps inerte était figé dans la posture de son improbable suicide, laissant derrière le carnage une trace morbide de son passage ravageur. Khepra, parfaitement immobile, comptait encore une fois profiter d'être jeté dans une quelconque fosse pour s'enfuir plus tard mais se savait en danger. Les disparitions de dépouilles devenaient monnaie courante au Village Perché et nulle doute que très bientôt, sa couverture serait brisée.

    Si seulement cette peste ne s'en était pas mêlée.
    Java AnggunLe Cyclone
    Java Anggun
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    Re: Les racines du mal
    Dim 29 Nov 2020 - 10:54 #



    Les Java fléchissent les jambes, prêtes à bondir en voyant leur ennemi sourire. Il est sur le point de contre-attaquer, c'est sûr ! Ou alors, juste de faire une blague. L'une d'entre elles plisse les yeux d'incompréhension, et l'autre les plisse avec suspicion. Est-ce qu'il est en train de se rendre ?

    Ah, non. Le coup du fumigène. Puis un fumigène qui pue le vieux prout, en plus. Java tousse mais elle s'élance en avant, comme son reflet : et leurs armes s'entrechoquent dans le vide. Un bruit terrifiant vient sur le côté, et l'une d'entre elles sent un frisson descendre le long de son dos crispé. L'autre tourne lentement la tête dans la direction du bruit, et les deux sursautent en entendant la dernière menace de leur adversaire, tout en cherchant d'où venait sa voix.

    La fumée se dissipe enfin, et elles s'approchent lentement du corps pour l'examiner, malgré les relents d'odeur immonde qui leur prennent le nez. Le bruit n'avait pas menti, et la dépouille était plus que convaincante : ainsi, il avait préféré se tuer plutôt que d'être enfermé. Triste fin.

    ▬ Il a dit Lennon More ?
    ▬ Je crois que c'était Lenom.


    Les deux clones se regardent, perplexe. Bizarre, ce nom. Peut-être que l'originale y comprendrait quelque chose. L'une d'entre elles retourne le cadavre du bout de son arme, et grimace avant de relever vers l'autre. L'autre n'est déjà plus là. Elle ne devrait pas tarder non plus. Sa dernière vision restera celle du mort-vivant mort.

    Dans le creux d'un vieil arbre mort, Java dort de tout son saoul. Son pot d'encre s'est renversé sur sa main, et la cire de la bougie fondue colle à son coude. Mais au creux de son cœur, elle protège comme une mère-louve son rapport. Sur celui-ci, les derniers mots griffonnés avec l'écriture traînante des cancres qui s'endorment ont à peine eu le temps de sécher. « Le non-mort ». Malgré son épuisement physique et mental, elle avait quand même réussi à déchiffrer les bêtises de ses derniers clones.

    Une ou deux heures plus tard, un garde la réveille. Une des Java avait indiqué sa position à un des soldats rapatriés au Village, qui avait su faire remonter l'information de manière à ce qu'on ne la laisse pas passer la nuit dehors avec un danger pareil en liberté. Réaction logique étant donné qu'elle n'avait pas encore la totalité des informations recueillies par la Java-source à ce moment là – et qu'aucune des deux ne savaient jusqu'où s'étendait l'influence (ou la loyauté) du type dégueu contre lequel les Java s'étaient battues.

    Six heures plus tard, Java se réveille dans la caserne du Village Perché. Elle constate que quelqu'un a essayé de nettoyer sa main pleine d'encre, et que quelqu'un d'autre a pris soin de déposer son rapport sur une table de chevet à côté d'elle avec ses affaires. Ça a un côté apaisant, de se dire que même en temps de crise, les Belluaires prennent soin des leurs. Elle se lève et s'étire un bon coup, et décide de faire deux séries de pompes pour se préparer à la journée. L'aube avait déjà laissé sa place au soleil depuis un moment, et elle voulait apporter ses nouvelles informations à la division administrative le plus vite possible.

    C'est donc en sueur, tout en plongeant la tête dans sa miche de pain, qu'elle arrive dans les locaux des Ouranbos. Pas le temps de respecter l'ordre de l'organisation : Capitaine Gadoue saura le mieux gérer ces informations en premier. Le pain à la bouche, le rapport en main, elle ouvre la porte du chef d'un grand coup de pied.

    ▬ AU RAPPORT, CHEF !

    Bon, c'est pas comme ça qu'on s'y prend normalement, mais disons que quand on tombe sur un « Non-mort », il n'y a plus vraiment de « normalement ». Et si Java n'avait pas certes pas pu identifier son adversaire lors de leur confrontation, les différents souvenirs retranscrits de ses clones comportaient des données pertinentes pour aider à sa recherche, et peut-être même aider à l'enquête sur les récents problèmes internes du régiment.

    Dans tous les cas, elle comptait bien être encore mieux préparée pour leur prochaine rencontre.

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    Re: Les racines du mal
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