Comme c'était une personne influente, elle avait cherché des appuis pour montrer l'outrecuidance jusqu’à arriver au fait que ... effectivement il n'avait jamais été revendiqué. Une histoire de fou. Quand la reine pensait au projet de recherche et soins qui était mené encore en arrière plan, elle espérait que le projet se fasse sans autant de problématique... D'autant qu'elle s'en était remise aux autorités locales pour juger d'un emplacement. Allys cherchait le moins possible à s'imposer, elle avait préféré juste donner une direction et laisser les personnes décider de la forme que cela devait prendre. Elle n'en était pas déçue. Les serres s’inscrivaient bien dans le décor. Les herbes et autres plantes médicinales étaient rassemblées sous un dôme arrondi de seize mètres disposant d'une armature en fonte teintée de bleu turquoise. Sa couleur s'harmonisait avec l'océan qui entourait l'Archipel, un moyen de rappeler la nature océanique du lieu. Même les pigments avaient leur particularité et avaient été extraits d'une fleur poussant aux abords de l'île. La reine ne connaissait pas tous les détails, mais le résultat était bien présent face à ses yeux. Elle était magnifique, brillante sous un soleil très impétueux qui l'avait obligé à porter un chapeau. Allys n'en raffolait pas mais au vu de la forte chaleur de l'après-midi, c'était l'accessoire indispensable.
Une fête était organisée pour que chacun puisse assister à la célébration tout en se désaltérant un peu. La citronnade était tout simplement une bénédiction : du citron vert mélangé à du pamplemousse. La reine dégustait tranquillement ce coktail après un discours sur la nécessité de réaliser des recherches et la préservation des espèces au sein du Royaume. Elle avait également insisté sur l'implication de l'île sur l'élaboration de ce projet en effaçant toutes les difficultés pour mener à sa finalisation. Inutile de parler de ce noble étrange ni même de tous ces spécialistes qui ne voulaient pas se mettre d'accord... C'étaient les aléas d'un projet, tant qu'il aboutissait tout allait bien. Sous l'ombre d'un parasol, elle aurait même pu envisager pendant quelques secondes de prendre des vacances ici en compagnie de sa famille... elle y penserait sans doute en suggestion. Ils allaient sans doute lui dire qu'encore elle proposait une virée nature au calme. Dans ses moments d'évasion, elle n'aimait pas l'aventure, mais cette nature maîtrisée était juste parfaitement à son goût. Un garde revint avec une théière pour elle, ce qui la réconforta dans le moment parfait qu'elle vivait. Un sourire de ravissement éclairait son visage tandis qu'elle mangeait les quelques pâtisseries qui accompagnaient légitimement son moment de détente. Quelques gardes avaient pris à tour de rôle leur pause pour profiter de la musique et du moment festif... Un vrai moment de bonheur qu'elle aurait bien complété par une baignade de fin de journée, mais cela lui serait sans doute impossible. Tant pis on ne pouvait pas tout avoir. Alors que tout se passait bien, cette fameuse noble qui avait tant peiné le projet vint à sa rencontre.
" Mes salutations votre majesté"
" Salutations Madame"
" Je venais me confondre en excuse pour l'affaire qui nous a opposés."
La reine comprit soudainement en faisant le lien avec son identité et fit signe à ses soldats de la laisser passer. Si elle voulait regagner ses faveurs, cela ne lui posait pas de problèmes. De toute façon, elle ne se rendait pas compte que les seuls qu'elle avait pénalisés dans l'histoire, c'étaient les habitants. Enfin passons.
" Ah très bien. La serre est-elle à votre goût ? En avez-vous fait le tour ?"
" En signe de pardon, j'espérais venir avec vous pour en admirer la beauté.
La reine n'avait vu que l'extérieur encore. Elle attendait que les habitants la découvre avant d'y apposer le pied un moyen de les rendre vraiment acteurs du projet. Cette femme était énigmatique à sa façon presque de ramper à ses pieds... alors que ne voyait aucun tord à présent.
" Je préfère attendre pour le visiter, sachez que je ne condamne pas votre attitude. Je comprends qu'il est difficile de voir un paysage changer...
La femme semblait sourire en coin comme si elle accusait le coup d'une lance invisible, avait-elle visé juste dans ses propos. Elle hocha la tête, présenta ses hommages en faisant signe à l'une de ses gardes. Elle semblait connaître cette personne ou peut-être n'était-ce là qu'un moyen de semer le doute. La garde n'avait pas semblé y prêter tant d'attention... donc oui visiblement elle avait fait son intéressante. La jeune femme à qui elle avait fait signe semblait mourir de soif néanmoins et là c'était un fait.
" Si vous avez soif Madame, si votre tour de garde est encore loin, venez donc vous joindre à moi. Venez au moins vous servir en boisson, je m'en voudrais de vous voir défaillir en plein service."
Pour écouter, tu l’as fait. Tout son baratin comme quoi tu devais obligatoirement aller à cette réception, être parfaitement poli, avoir une belle tenue, te tenir correctement, serrer les mains des bonnes personnes, éviter les autres et surtout, surtout, le plus important pour elle, tenir la jambe à la reine pour devenir médecin royal. Comme si on choisissait son médecin royal, surtout sans aucune formation adéquate autre que celle obtenue à la garde et en autodidacte, pendant un événement mondain. C’était tout bonnement ridicule. Autant devenir garde royal ou même protection personnelle de la reine à ce stade.
C’était ridicule, clairement, mais tu y es allé tout de même. Parce que tu restes une garde, une espionne et qu’avoir les oreilles dans ce genre de lieu est toujours intéressant, puis, il faut se l’avouer, même si ce n’est pas pour les ambitions de ta mère, tu aimerais bien lui parler un peu à la reine mine de rien. Peut-être qu’elle ne sera pas contre écouter ton point de vue sur l’indépendance des Archipels, de réfléchir à cela à tête reposer plus tard. Idéaliste comme tu es tu vois ça comme une possibilité de dialogue sur tes idéaux. Enfin, si on te laisse lui parler.
Parce que garde ou non. Noble ou non. Tu restes simplement Xylia Mavrocordato, une simple citoyenne comme tous les autres citoyens qui voudrait parler à une reine. Parce qu’au final c’est ce que tout le monde est par rapport aux gens au pouvoir. Puis, il fallait avouer, le projet de serre pour des plantes médicinal en plus n’était pas mauvais du tout. En tout cas il ne le semblait pas.
Alors docilement, comme pour lui faire plaisir, alors que ce n’est pas le but recherché à la base, tu as laissé ta mère jouer à la poupée avec ta tenue. Une robe un peu trop serrée sur les hanches pour être à l’aise, un peu trop encombrante à ton goût, mais parfaite pour faire une bonne impression ou pouvoir danser. Le tout dans un bleu assez discret qui ressortait bien avec ton teint de peau. Tu es élégante, même si tu n’es pas à l’aise avec cela. Pas grave, tu souris depuis tout à l’heure et as faussé compagnie à ta sœur qui t’accompagne depuis bien longtemps.
De pas en pas tu observes le monde, écoute attentivement les murmures que tu arrives à glaner par-ci et par-là, souris poliment en saluant du monde et a le parfait masque de ta position. Pour une fois. Ce n’est pas une nouveauté que tu peux être crème un jour et une peste un autre. Juste là, comme il y a la couronne tu fais un effort, se faire sortir des lieux serait gênant à tous les niveaux. Vraiment tous. Comment on explique ce genre de chose dans un rapport ? On ne l’explique tout simplement pas.
Au fur et à mesure tu arrives à te trouver à proximité de la reine. Ton cerveau tourne à plein régime pour savoir de comment l’approcher sans paraître louche, surtout avec son pouvoir. Lui mentir serait tellement plus simple pour avoir une discutions calme avant d’aller tranquillement sur un autre sujet, mais elle saura que tu caches quelque chose. Enfin sûrement, c’est comme ça en tout cas que tu as compris son pouvoir.
La noble qui approche la reine te fait avoir un bug dans la matrice. Ta mère s’est plainte d’elle, une opportuniste qui cherche à voir quelque chose de plus grand que la poussière qu’elle possède. C’est comme ça que ça a été formulé, pourtant ta mère continue de la faire venir à ses goûters régulièrement, sûrement pour l’avoir à l’œil certainement.
Peut-être une chance d’approcher la reine en lui mettant la présence gênante de cette personne plus loin. En plus, elle avait, semblerait-il, fait des pieds et des mains pour faire foiré le projet des serres pour une raison qui n’avait pas encore été mis en lumière. Donc doucement, avec une toute la prestance que tu peux faire preuve tu t’incrustes plus ou moins, à distance respectable de la monarque pour ne pas te faire refouler comme le premier Jean le clodo du coin.
— Dame Bridou, ça fait longtemps que l’on ne s’était point vue. Votre majesté, mes respects.
— Mademoiselle Mavrocordato, j’étais en discutions avec notre reine, si vous n’avez rien de mieux à faire, veuillez nous laissez tranquille.
— J’ai aussi besoin de discuter avec elle, je pense ne pas être la seule personne dans ce cas là dans la salle, on pourrait peut-être continuer cette conversation tranquillement à trois.
— Sans façon, nous parlions de visiter la serre, quelque chose qui reste de fortement ennuyer une enfant de votre âge.
Elle t’agace à te prendre de haut ou penser qu’elle a les pleins pouvoirs là tout de suite pour avoir été la première à approcher la reine. Tu retiens ton soupire et offre un sourire encore plus fort, parce qu’elle ne sait pas qu’elle offert le meilleur terrain pour rebondir.
— Sachant que j’ai un pouvoir de soin lié aux plantes, il y a très peu de chance que cela m’ennuie.
— Votre mère ne vous cherche point actuellement.
— Non, ni elle ni ma sœur ne sont à ma recherche, pour tout vous dire elle sera même heureuse que je sois venue voir la reine en personne.
Puis, sans plus s’occuper de cette brave Dame Bridou tu t’adresses directement à la reine, le menton certainement trop haut et avec un peu trop d’assurance, mais tu es sûre de toi, tu n’y peut rien. Au pire tu te prendras un mur pour reculer et foncer à nouveau jusqu’à que soit le mur soit toi tombe. Ça semble si simple dans ton esprit dit comme cela.
— La famille Mavrocordato vous présente ses respects. J’aimerais discuter à cœur ouvert avec vous, est-ce possible ?
Mieux que de faire comme si elle n’était pas là, autant lui demander directement. Puis en plus, tu le sens parfaitement l’agacement de Dame Bridou, c’est si plaisant.
" Vous transmettrez également toutes mes salutations à votre famille. Nous pouvons tout à fait converser, asseyez vous donc. J'étais persuadée de vous avoir vu dans mon service de garde, je m'excuse de ma méprise. Je ne supporte pas l'idée que mes gardes manquent d'hydratation. Par ici, c'est fou ce que les températures sont hautes. " fit-elle en s'écartant pour ne pas avoir un rayon de soleil dans les yeux. C'était bien plus agréable ainsi complètement dans l'ombre. " J'ai vu que je n'étais pas la seule à avoir eu quelques ennui avec Madame Bridou... à ce que j'ai cru comprendre. Vous vous êtes bien sortie, je vous salue bien bas. Vous savez prendre congé des personnes tout en délicatesse, même si j'avoue m'être impatienté de votre venue. Après m'être trompée... il va de soi que je devais me reprendre auprès de vous."
L'archipel donnait réellement envie d'oublier tous ses tracas, l'air insulaire avait cela de merveilleux que les continentaux ne pouvaient pas comprendre. C'était tout de même ce qu'elle s'imaginait. Sirius non content d'avoir été mis de côté galopait vers leur petit groupe à fond de train pour se poser juste derrière la dignitaire de la famille Mavrocordato. La reine n'eut même pas le loisir de réagir avant que l'incident ne se produise. C'était comme s'il avait compris qu'il y avait une erreur, qu'une personne ne se devait pas de rester ainsi debout. Il se mit à la pousser vers la chaise avec une délicatesse légendaire en jappant tout en partant se réfugier derrière la reine. Sacripan qu'il était, il se sentait d'humeur farceuse alors que la reine venait tout juste de s'excuser. Allys s'était avancée pour la retenir si elle faisait une mauvaise chute, on était jamais à l'abri d'un accident. Elle eut un petit sourire gêné.
" Excusez il est très jeune et se plait à montrer sa présence par tous les moyens...Je crois que tout comme moi, il tient... à ce que vous soyez à l'aise. Dites moi tout, que vouliez-vous me dire ? Je suis tout à vous comme vous le voyez, le discours est passé. Mise à part la visite de la serre, mon rôle est terminé ici."
Ça va aussi mettre ta mère dans une situation bien merdique pour le coup. Bref, tout cela pour dire que Dame Bridou semble vouloir dire quelque chose, de certainement pas très polis, mes les paroles de la reine la stop et au final elle referme la bouche et repart comme elle était venue en faisant bien claquer ses talons pour exprimer son agacement. Une enfant de quatre ans cette noble. Cela te fait sourire avant de plus te concentrer sur les paroles de Sa Majesté.
Bon, au moins ta mère devrait être ravie que tu aies eu le droit à des salutations royales pour ta famille. Peut-être même le fait d’entendre de comment cela c’est passer avec Dame Bridou lui arrachera un sourire. Cela sera un délice de la voir faire semblant d’être dans une colère noire juste pour ne pas faire savoir qu’elle est fière de tes actes. Encore plus jouissif que quand elle les condamne vraiment.
Tu as tout de même ton corps qui se tend et l’envie de sortir une lame pour protéger la reine quand un Dafresk arrive au petit trop vers vous, pourtant personne ne réagit, comme si c’était quelque chose de parfaitement normal. Est-ce que c’est le familier d’un garde du coup ? Dans la surprise c’est même la reine elle-même qui t’empêche de faire une chute tellement tu ne t’attendais pas à cela. Il faut vraiment que tu te renseignes sur les familiers sur place pour que ce genre d’incident. Il ne faudra pas d’Ombre sache pour ce qui vient de ne se passer, en fait aucun espion ne devrait savoir, aucune envie d’avoir une remontrance là-dessus. Une des blagues de mauvais goût.
— Oh ! C’est votre familier du coup ? Vraiment ? Il s'appelle comment ? Je n’aurais pas pensé que vous partiriez sur un Dafresk. Enfin, pas que je sache ce que vous prendriez ou autre, mais c’est un familier que je rêve d’avoir pour être en duo pendant mes missions de garde et… enfin, ce n’est pas le sujet…
Il y avait une certaine dose de passion qui était sortie de ta bouche en parlant de cela, sans vraiment de filtre. En même temps, les philtres de mensonge n’ont pas lieu d’être, il vaut mieux faire attention à dire la vérité, juste voir dans quelle nuance le présenter pour certains points. Même si la brave créature cherche à t’asseoir sur une chaise ce n’est pas dans tes projets tout de suite, pour tout dire rester sagement assise te semble un peu agaçant.
Pourtant la reine t’a aussi invité à le faire et ne t’a pas congédié, elle a même l’air ouverte au dialogue avec toi, tu feras donc un effort. Presque docilement, tu prends le siège et poses ton derrière dessus, sans aucune grâce. Vraiment tu t’es laissé tomber dessus comme une grotte, tu aurais été plus lourde et la chaise de moins bonne qualité, aucun doute qu’elle finissait en miette.
— J’aurais été plus à l’aise à marcher dans la serre, mais être assis face à vous pour discuter est déjà très bien. Du coup merci à vous et cette brave bête de penser à mes jambes et mon confort.
Il y a un bout de reproche, une façon de dire clairement que tu n’apprécies pas forcément la situation d’être assis, mais tout en restant dans le respect et la vérité. Tu ne sais pas à quel point ton insolence sera permise face à une personne aussi haut placée, mais elle n’a rien dit pour défendre la noble que tu as attaquée juste avant et qu’est-ce qui pourrais être pire que finir au village perché ? En réalité beaucoup de choses, mais pour le moment tu préfères ne pas y penser du tout, c’est mieux ainsi.
— Sinon, vous n’avez pas tout à fait tort. Je suis effectivement garde, mais au régiment du village perché. Aujourd’hui, je suis surtout là avec ma famille. Ma mère a espoir qu’en venant ici je deviendrai médecin royal et blablabla… Comme si c’était vous qui alliez faire des entretiens d’embauche pour ce travail à des nobles lambda juste parce que vous venez pour quelque chose en rapport avec le médical. Amusant, mais pas réaliste.
Dire cela directement à la reine est pour deux choses. Une bien faire comprendre à la reine les attentions de sa famille de base et qu’ainsi ça ne réussisse pas, deux faire comprendre que tu es loin de vouloir du pistonnage. Enfin, dans ta tête cela sonne ainsi. Dire directement à une personne c’est quoi le plan pour l’avoir permet que la personne ne se fasse pas avoir, logiquement, non ? Il te semble en tout cas.
— Je suis originaire des Archipels depuis autant de générations que l’on peut l’avoir noté dans nos archives familiales, l’air chaud me dérange peu et surtout, je vais vous confiez un des secrets de ceux d’ici, pour ne pas mourir de soif. Vous voyez le cocktail vert tout moche ? Celui que peu de personnes prennent. Et bien c’est un mélange de concombre, citron, pomme, menthe, eau de coco, gingembre et basilic. Dit comme cela ça rebute beaucoup de personnes, mais en fait c’est très rafraîchissant, bien hydratant et même bon pour la peau et la digestion. C’est ce que je prends pour vraiment ne plus avoir soif, après, il y a la classique petite eau de coco nature, mais parfois le goût rebute ceux non habitués.
Le moment-conseil boisson du jour. Quelque part ça t’amuse de prendre autant tes aises avec une personne de la royauté, comme si c’était la première noble lambda du coin. Une part de toi à presque envie de tenter sa chance encore plus et tutoyer carrément la reine, mais il faudrait voir à ne pas abuser tout de même sur ce qui est possible. Garder cela pour plus tard si vraiment tout se passe bien.
— Et sinon, je vais rentrer dans le vif du sujet que je voulais aborder avec vous. Je sais que c’est un sujet sensible, mais je veux avoir votre point de vue et donner le mieux là-dessus. Avoir un simple débat en soi.
Tu assures un peu tes arrières, bien définir ce que tu cherches à faire, le dire clairement et calmement.
— Votre avis sur l’indépendance de l’Archipel est lequel ?
Ensuite tu lâches ta bombe tranquillement. Bonne fille.
" Il s'appelle Sirius, il appartenait à un marchand, je pense. Je l'ai adopté après une visite à l'exposition au village perché."
Ce genre de familier était certes plus approprié pour des missions d'action, elle allait même songer que elle pourrait demander à une personne de lui faire voir un peu le pays. Sirius n'était pas le plus obéissant des familiers même si depuis le passage de Niraen, il avait bien progressé. Elle pouvait au moins se permettre de l'emmener avec elle. Ce serait sans doute une bonne chose qu'il ait une personne pouvant le faire courir dans les bois. Il en serait peut-être ravi. Cependant elle sentit dans ses gestes comme une crispation. Etre assis semblait lui poser un problème... vu le nombre d'heures où elle se devait de rester immobile, la reine ne parvenait pas à comprendre cette manie de toujours rester en mouvement. Il était bien plus agréable de discuter sans avoir de perturbations. Ses lèvres s'étirèrent dans un petit sourire d'incompréhension sans qu'aucun mot ne sorte de sa bouche. Allys but une gorgée de thé avant de répondre simplement.
" Nous pourrons y faire un tour, je finis mon thé et serais même heureuse de voir de mes yeux ce projet."
Des plans, des projets... il n'était pas rare parfois que la reine ne voit les projets qu'avec un décalage notoire. Les dates de finition ne correspondaient pas toujours à son propre planning. La joie de voir les projets prendre vie n'avait pourtant pas de prix. Elle aurait aimé avoir la main verte, mais elle préférait laisser cette tâche à ceux qui savaient les comprendre. Sa manière de s'adresser à elle était amusante et peu réaliste. Elle avait l'impression de se retrouver à la caserne cette fameuse soirée où elle avait décidé d'envoyer promener son rôle de princesse. Ses yeux clignaient alors qu'elle déroulait ce qui semblait être une introduction. Si les introductions de réunion ressemblaient à résumer les détails ennuyeux par un "blabla", ce serait bien pratique. Elle semblait s'acquitter du bagage familial et le laisser sur le devant de la porte... donc elle ne venait pas vraiment pour ce projet même si elle le présentait en premier lieu. Intéressant. La reine commençait à trouver cette rencontre incongrue... elle valait bien mieux que cette Dame Bridou qui lui aurait sans doute compter des banalités que ses oreilles avaient l'habitude d'entendre. A force certaines phrases donnaient un espèce de bourdonnement. La reine avait entendu parler de ces monarques qui à la fin de leur vie s'endormaient pendant les réunions, mais certaines formules figées rendaient le temps tellement long...
" Et donc dites moi tout... qu'est-ce que vous aviez concrètement en tête ? "
Effectivement, si elle avait le dernier mot pour son gouvernement, elle ne l'avait pas pour tout son personnel et fort heureusement. Elle s'imaginait mal recruter un chef cuisinier ou encore tous les membres du personnel. Ce serait comme institué une dictature où son avis primerait sur tout. Elle pouvait en revanche faciliter une entrée, sur cela sa mère n'avait pas totalement tord. A sa façon de vouloir défier sa mère, elle lui faisait penser à son Athéas même si elle n'avait pas son talent naturel rebelle. Elle en avait tout du moins l'énergie. Elle lui parla ensuite d'un excellent mélange ayant des vertus rafraichissantes. Allys tourna la tête pour suivre toute l'explication en ayant un visuel du produit en question. Sa tête se tourna doucement pour poser son regard sur ce liquide vert... Elle n'était pas spécialement d'accord pour l'ajout d'un concombre à ce mélange. Elle plissa les yeux en tentant d'imaginer la saveur. La reine se disait qu'elle s'en servirait un avant de partir pour la serre. Sous ce dôme de verre, même si les architectes avaient pensé au climat local, la chaleur devait avoir un certain impact. Elle ne comprenait que mieux que les gens semblaient s'en servir copieusement. Une file s'était même crée pour bénéficier de cette fraîcheur. Comme elle ne venait pas tant que cela à l'Archipel, elle ne connaissait pas toutes les tendances.
Il faudrait qu'on instruise cette jeune dans l'art des transitions... Elles passèrent ainsi brutalement de la boisson à un sujet se voulant brûlant. Son attention revint complètement vers elle. Bien entendu, l'introduction venait de se terminer.
"Ah... Voilà bien longtemps que je n'ai pas entendu ce sujet. L'idée d'indépendance est vaste, je souhaiterai savoir de quelle sorte d'indépendance vous souhaitez parler. S'il s'agit d'indépendance économique, je la soutiens pleinement. Comme vous voyez, ce projet a été orchestré par des locaux, je préfère que ce soit des riverains qui décident du visage que doit prendre leur environnement. Cela me semble légitime. S'il s'agit d'indépendance politique... et je crois que vous vouliez soulever plutôt ce débat, je pense simplement qu'un dirigeant est nécessaire pour au moins donner un axe."
La reine avait beau réfléchir, mais à ses yeux un état sans dirigeant serait synonyme de chaos. Elle se doutait bien que la jeune garde allait sans doute évoquer la possibilité d'un dirigeant plus locale, mais cela reviendrait sans doute à renforcer les frontières. La reine voyait mal l'Archipel s'élever seul, sans doute à cause du poids des années.
" Je vous retourne la question, que pensez-vous de l'indépendance ? Quelles seraient vos revendications ? Le sujet est vaste... Je reste à votre écoute. "
A son humble avis, elles n'étaient pas prêtes de bouger de sitôt... Elle se sentait prête à débattre tranquillement sur cette idée, surtout ce qu'elle recouvrait. La force de l'Archipel reposait beaucoup sur l'océan, notamment dans la ville aquatique qui garantissait une certaine sécurité y compris pour le continent. La reine voyait toutes ces régions comme faisant partie d'un grand tout.
Ce n’était un petit détail de rien du tout. Le genre de chose qui s’oublie aussi rapidement qu’elle arrive et pourtant c’est la première réflexion que tu te permis de faire à l’annonce du nom du familier. Comme un signe des étoiles elles-mêmes qu’il aurait été insultant de ne pas écouter. Entre la race de du familier et son nom c’est deux coups du sort pour une croyante comme toi qui ne passe pas à la trappe.
Même si ce n’était pas en rapport avec les étoiles ça n’en restait pas moins un nom qui aurait dû l’être à la base. Est-ce que ça voulait dire que ton destin se joue maintenant ? Aucune idée, mais tu tends la main pour caresser doucement l’animal qui se laisse faire et ça te fait sourire ce genre de comportement. L’autre chose qui te fait sourire est la façon si naturelle que tu as d’échanger avec la reine. Jamais tu n’aurais cru que ça soit aussi facile au final ou que tes propos seraient si facilement écoutés.
Bien entendu, tu ne t’attends pas à changer toute la politique du royaume avec cette conversation, ni même l’ébranler un bout de ses fondations, mais rien que le fait de pouvoir échanger est plaisant. Quelque part, même si c’est très ironique pour toi, le fait d’échanger sans mentir est une expérience d’équilibriste qui t’amuse pas mal mine de rien.
— Ce que j’ai en tête est déjà de vous montrer ce que donne le projet d’une serre concrètement ici. S’il y a eu de l’opposition contre cette dernière, c’est parce que les terres se disputent facilement entre les nobles des Archipels et ceux du continent qui souhaitent avoir leur maison de vacances dans le paysage. Dame Bridou n’est pas de la région, sa famille est plus de la capitale pour tout vous dire.
On en revient toujours au point de départ. Trop de nobles du continent ne voient cette partie du pays que comme un lieu de vacances, un endroit où ils auront peut-être un peu plus de pouvoir, d’exotisme à explorer et ainsi de suite. Il n’y a pas vraiment de mot à mettre sur tout cela, mis à part que voir des faux patriotes réclamer des terres qui ne sont point leurs est insultants. Simplement insultant.
— Pour ce qui est de l’indépendance des Archipels et même, de manière globale, de chaque région du pays, je pense que l’on oublie bien rapidement que laisser ceux d’autre région que chez soi prendre des décisions pour soi n’est pas forcément une bonne chose. Une indépendance financière serait déjà une bonne chose effectivement, mieux que rien, mais si infime.
Ça ne serait que servir des miettes de pain à tout le monde de faire cela. Il y aurait toujours des personnes qui se plaindrais que bidule ou truc n’a pas rendu assez d’argent ou voir les taxe de manière beaucoup trop élevé là où n’y aurait aucun mal à la base.
— N’est-ce pas un peu arrogant de croire qu’une indépendance politique serait impossible ? Je ne dis à aucun moment de ne plus avoir de royauté, mais peut-être voir à la modifier pour qu’elle soit plus à l’écoute de chacun. Aryon est un territoire énorme, rien que lorsqu’on regarde le partage du territoire par la garde on peut toujours le début du problème. Il y a beaucoup d’efforts qui sont donnés pour les grands axes et les plus petite agglomération ou territoire sont laissés à l’abandon ou avec un certain dédain par le reste du royaume.
Peut-être que de voir cela avec un conseil, comme ce que tentent les indépendantistes des Archipels ne serait pas un mal. Avoir plus de voix du peuple qui puisse mettre en avant les vraies priorités des habitants.
— Je vais vous donner un exemple tout simple. La plupart du temps, quand je parle à ceux du village perché des Archipels, tous ne pensent qu’aux plages et à la mer, aux vacances pour beaucoup… Alors qu’il y a tellement plus. C’est comme les plaines qui sont oubliées ou encore même la forteresse. Les rumeurs de chaque endroit, hors capitale est déformer et la plupart des nobles qui font bouger le royaume ne se rendent parfois même plus compte de ce qui se passe hors du palais. Ce n’est même pas la faute à pas assez de rapport ou autre, c’est simplement que le royaume a besoin de prendre de la hauteur sure de ce qui se passe. En tout cas c’est ainsi que je le vois.
Il y a toute la naïveté et l’idéalisme d’une adolescente dans tes propos. Toutes tes convictions sur le fait qu’on pouvait faire bouger les choses. Juste, ça ne pouvait pas rester comme ce qu’il en était actuellement, parce que ça allait finir par éclater à un moment ou un autre.
— Je n’ai pas de solution miracle, mais plus que d’avoir un dirigeant qui sert d’axe. Avoir un gouvernement qui s’accorde pour une vision plus d’ensembles ne serait pas un mal. Je me doute bien que vous faites de votre mieux, mais parfois ça ne suffit pas à que tout aille bien.
Et cela tu le sais mieux que personne.
Le dafresk semblait s'être calmé, bien que la sérénité soit un mot peu approprié. Il s'étendit davantage en sentant qu'on le caressait bien qu'il ouvre un oeil méfiant. Ce n'était pas la reine qui l'avait caressé. Suite aux leçons de dressage, il devenait plus serein tant qu'Allys ne montrait aucun signe de peur. Comme du papier à musique, il avait appris à avancer en même temps qu'elle. En revanche comme elle était de nature inquiète, il pouvait encore lui arriver de l'observer sans trop savoir comment se comporter. Sirius voyant que la reine parlait d'une voix calme se rendormit dans sa position favorite : couché sur le ventre en laissant son dois au soleil.
La reine allait lui dire de se méfier de son dafresk, qu'il pouvait se montrer imprévisible encore, mais comme il s'était contenté de dormir ; tout allait bien. Elle le récompensa en massant le haut de ses épaules. A présent qu'elle pouvait le toucher, il était vraisemblablement devenu plus docile pour se faire bichonner. C'était une bonne chose. Le sujet suivant concernait l'indépendance de l'Archipel, la reine avait encouragé la jeune femme à se montrer plus précise. Mieux valait ne jamais partir sur des suppositions et entendre ce qu'elle avait à lui dire, elle lui témoigna donc une attention constante sans montrer le moindre ressentis. Elle ne voulait pas qu'elle s'arrête dans un propos dans le cas d'une éventuelle désapprobation. Elle plissa à certains moments les yeux quand elle évoqua notamment la vie des nobles par ici. Ses mains redonnèrent à son gosier un peu de ce liquide fumant qu'elle affectionnait tant. Par la suite, elle irait goûter de ce breuvage si rafraichissant dont elle n'avait eu pour le moment que l'évocation, qu'importe si le goût du concombre restait en bouche. Rien ne valait de tester le produit. Le discours de la jeune femme était emplie de détermination.
" Les nobles ont parfois ici leurs maisons de vacances, mais ne croyez vous pas que c'est également le cas dans d'autres parties de notre royaume. Je comprends votre point de vue, car vous voyez des propriétés se faire acquérir par des personnes n'habitant pas votre région et voulant par la suite le régenter. Vous le vivez comme une présence invasive. Ce que je peux faire pour ce problème, c'est réglementer l'achat de propriété. C'est en mon pouvoir, vous savez et si beaucoup le considèrent comme un problème, je me dois de l'écouter. Si vous réunissez un papier avec des signataires, que vous montrez la volonté de l'Archipel que ce soit édité un décret, je verrai pour en discuter avec le cercle des ministres pour voir un arrangement et ainsi formuler un décret. Actuellement, je n'ai que peu de retour de l'Archipel, j'ai donc choisi de ne pas m’immiscer dans un système semblant fonctionner, mais si vous me dites que ce n'est pas le cas. Je peux mettre mes mains dans l'engrenage pour le stopper ou le ralentir de mon mieux."
La reine avait toujours mis l'écoute de ses citoyens au dessus de tout, elle avait toujours en tête que les lois ou le règlement ne sont pas faits pour demeure dans le marbre, mais devaient évoluer avec leur temps. La suite la fit davantage grincer des dents, jamais personne de son niveau social ne lui avait parlé sans solliciter une audience officielle. Cette conversation n'avait rien d'officielle, mais c'était la conviction de la jeune femme qui lui donnait tout son reflet.
" Un seul dirigeant ne fait pas tout, je vous l'accorde, mais je suis bien loin d'être seule. Il n'existe pas de gouverneur pour l'archipel, mais il m'est possible d'ouvrir un poste si tel est le problème. Une indépendance politique n'est pas aussi simple... à moins que si comme vous me le dites, vous n'êtes pas satisfaite de la politique actuelle. Nous pouvons marcher si vous le souhaitez..."
A nouveau, elle trouvait que la jeune femme manquait de précision. Si des axes avaient été laissés de côté, ce n'était pas utile de rayer tout un système pour bénéficier d'aide. N'était-elle pas assez à l'écoute pour que soient mises en place des solutions ? Sur le coup, elle ne comprenait pas pourquoi reprocher un système sans lui donner les chances de redresser les choses. Elle était toutefois emballée par tout ce qu'avait à lui dire cette jeune femme pleine de fougue. Comme la chaise ne lui paraissait pas une bonne manière de discuter, elles allaient marcher pour que la jeune femme soit à son aise. Elles n'avaient pas besoin de marcher vers la serre pour le moment. La reine tenait à ce que leur discussion demeure entre elles deux et qu'elles ne pénalisent aucunement la jeune femme. Elle prit donc appui sur ses accoudoirs et l'invita à la suivre. Elles allaient marcher tranquillement ensemble dans le parc. Cette discussion promettait d'être riche en rebondissements.
" Je ne vais pas être de tous ces nobles qui vont vous dire que cela a toujours été ainsi. Je ne souhaite pas non plus ne pas vous apporter de réponses, d'autant que vos réflexions me sont précieuses, pouvez-vous venir à mes côtés pour que nous en discutions en nous éloignant un peu. "
De toute façon, elles seraient toujours sous la vigilance de la garde ainsi que de Sirius qui suivit ce départ en bâillant. De toute évidence, il avait perturbé sa sieste. La reine appuya doucement sur son épaule pour le pousser à ne pas chercher à les suivre. La pauvre créature avait bien mérité de se dorer au soleil sans avoir à supporter chacun de ses mouvements. Elle se redressa à nouveau, puis pencha la tête pour signaler qu'elles pouvaient toutes les deux marcher tranquillement.
Pour le coup, pour la suite tu t’attendais à être repris durement, sans arguments, être peut-être congédié tout simplement, sans plus de discussion. C’est ce que font les adultes qui ne sont pas d’accord avec toi en temps normal. C’est ce dont tu as l’habitude en tout cas. Le buste bien droit, tu attends qu’elle le fasse, même si ça veut dire que ta famille va en prendre un coup et… Et elle ne le fait pas.
Non, elle n’a juste terminé la discussion, au contraire, la reine argumente face à tes arguments. C’est pas seulement une bataille de qui a le plus d’arguments, non pas juste des manières de dire de se taire. Alors tu écoutes, avec attention. Il y a des points où tu n’es pas en accord, certes, mais c’est plaisant que ça soit le cas. C’est même bien mieux. Tu as eu les bons mots pour que la reine te prenne au sérieux alors que tu n’es qu’une gamine de dix-neuf ans, il ne faut pas oublier cela.
Il n’y eut aucune hésitation à la suivre avec un immense sourire aux lèvres, un plein de joie et d’insolente si propre aux adolescents qui ne connaissent en soi pas grand-chose du monde. Marcher dans le parc te conviendrait très bien, le mouvement aide à se concentrer mine de rien. Même pour cela il y a une certaine reconnaissance envers la reine d’avoir écouté cette requête de mouvement. Tu attendis quelque pas, comme pour attendre d’avoir un peu d’intimité supplémentaire, mais, surtout, pour réfléchir à la suite de sa pensée, reprendre les points que tu as mal exprimer en avant.
— Ce n’est pas exactement cela pour les maisons de vacances. Le principe même de maison de vacances est le souci, si on regarde bien. Il y a des lieux qui pourrait être mis au service de la population locale, du bien commun, qui sont pris pour des nobles afin de construire une habitation qu’ils n’occuperont pas la majorité du temps. Si encore, et encore c’est bien maigre, mais bref… si encore il y avait un nombre proportionnel d’emplois ou de bienfaits qui étaient obtenus suite à cela, ça ne serait pas aussi nocif.
Parce que tu sais que pour ce point-là ce n’est pas un souci propre aux Archipels, c’est aussi une des raisons que tu appellerais plus à une indépendance régions par région que simplement l’Archipel tout seul dans son coin. Là ça serait un suicide pour la population. Tout comme il faudrait que la transition se fasse en douceur.
— Après, comme je le l’ai dit le souci aussi, c’est que beaucoup de non locaux ne respectent pas les coutumes ou la population dans lesquelles ils s’immergent. Certaines chasses des espèces qui sont sacrées et protégées ou encore ne font pas attention à des plantes qui sont rares en les prenant pour de mauvaises herbes par non-connaissance des lieux. Là, je me doute que vous ne pouvez rien y faire et relever la liste de tout ce que le tourisme, sous toutes ses formes, a comme inconvénient n’est pas le but. Tout comme on pourrait aussi faire une longue liste des avantages de cette économie, tout n’est pas tout blanc ou noir dans cette histoire. Mais effectivement une réglementation sur l’achat de terrain de manière générale ne serait pas un mal, pour voir de comment le terrain sera utiliser et de quel sont les besoins aux alentours.
Même si ça ne fera pas tout, mais c’est toujours mieux que rien du tout. Les projets pour aider le peuple devraient être mis en avant et la construction de manoirs, juste pour dire qu’on en a un plus gros que le voisin être ralenti. Même si Aryen ne croule pas sous les habitations de noble, ça reste beaucoup trop pour faire vivre des familles parfois bien trop petit pour des lieux si immenses.
— Je ne suis pas la seule à penser ainsi, mais mes dire seuls ne suffiront pas pour le gouvernement en place, même avec votre influence en assurant que mes dire sont juste. Tout comme je me doute bien que l’indépendance politique que je souhaite il est possible que je ne la voie jamais, mais est-ce que la préparé en douceur pour les futures générations n’est pas bien aussi ? Un projet sur plusieurs générations pour changer le pays petit à petit, en douceur et sans qu’il ne se trouve bouleverser d’un seul coup. Donner un coup de pied dans une fourmilière ne sert à rien qu’à détruire pour détruire sans rien construire à la place. Donner, peu à peu, plus de pouvoir à chacune de vos régions, responsabiliser le peuple pour certaines décisions. Lui demander son avis avec des votes par exemple ne serait pas plus mal. Est-ce que vous avez déjà pensé à faire cela ? Cela permettrait aussi de voir si un projet de loi serait dur ou non à appliquer, s’il faut le modifier et voir ce que les gens demandent et ne pas simplement imposer son avis.
Quelque part, tu le sais, le vrai problème que tu as avec la politique du pays c’est que c’est des nobles qui n’ont aucune idée de comment la population vis qui décident pour eux de comment le monde doit tourner. La délinquance dans les bas quartiers vient aussi des inégalités qui se creusent. La suite de tes propos sera peut-être mal prise, mais en soi, c’est peut-être aussi grâce à la princesse que tu arriveras à changer le pays un peu.
— Est-ce que vous avez discuté avec votre fille de comment a été sa vie avec le peuple ? De ce qu’elle a pu voir qui l’a choqué ou plut ? La vision qu’on a une fois qu’on côtoie régulièrement des personnes plus bas dans l’échelle sociale de manière régulière change beaucoup de choses. Je sais que depuis que je suis garde, avec l’aide à apporter au citoyen ou même avec ceux qu’on rencontre dans notre formation, il y a choses d’une pure évidence, comme le prix fluctuant du marché ou des transports, qui saute un peu plus aux yeux.
C’est osé, mais il faut bien tenter le coup. Pour le moment ça te réussit bien.
La situation qu'elle décrivait si elle était partagée, était alarmante. La solution pour la culture était sans doute de plus la communiquer. La reine se disait, peut-être naïvement que plus de communication par des fêtes ou des moments de partage pouvaient appeler les gens à plus se réunir... Elle lui demanderait ensuite quelle était cette culture qu'elle trouvait prédominante sur l'île pour apprendre au contact d'une autochtone. Elle avait une manière bien à elle de dire les chose : sans artifice, sans rien d'autre que ses propres propos vidés de tout scrupule. De toute évidence, elle avait brodé son discours durant un long moment avant de lui servir. Malgré tout elle manifesta une certaine réserve après s'être beaucoup avancée, l'intuition de la reine ne mentait pas... elle y réfléchissait même depuis des années aurait-elle supposé. La jeune femme mêla même sa fille à ce débat. La reine se crispa en entendant une pareille analogie. Son regard s'était légèrement durci suite à sa surprise, elle ne pensait pas que ce débat toucherait sa famille...
" Je vois que vous avez cette opinion depuis de nombreuses années. Comment a-t-elle été nourrie si je peux me permettre ? A vous entendre, notre gouvernement ne saurait être qu'un appui de stabilité... j'espère que vous avez tout de même une certaine satisfaction envers ce qui a été accompli. Je ne rejette pas ce que vous me témoignez... loin de là cela reste un témoignage. Les témoignages me sont précieux pour comprendre le royaume. Comme vous m'avez énoncé votre point de vue, à mon tour de vous livrer le mien. "
Elle inspira en cherchant comment énoncer ses mots de façon choisis, étudiés et pensés. A la différence de cette jeune femme, elle ne pouvait lui énoncer son propos brut. Elle se devait de le travailler, le ciseler pour qu'il corresponde au maximum à un ressentis logique.
" L'Archipel a toujours eu à mes yeux une place particulière autant dans votre marché différent de celui du continent que dans votre richesse parfois apparemment mal comprise. Je pense que l'intérêt serait de partager votre culture et non d'en faire un rayonnement très local. C'est justement ce rayonnement infime qui réduit la portée de la connaissance de votre région. Une indépendance politique progressive... l'avantage d'être uni c'est aussi avancer dans la même direction. Cette directive comporte des inconvénients, mais aussi bien des avantages. Je me souviens de livres d'histoires où des batailles marines ont eu lieu. La Cité aquatique ainsi que votre région nous ont apporté toute la technologie pour survivre. Diviser c'est aussi majorer le risque de conflits... comme vous le reconnaissez, le royaume vous assure une stabilité et ce depuis plusieurs années. Nous avons autant à nous apporter l'un et l'autre sans nous opposer ou chercher à avoir le dessus. Ce que vous me dites me préoccupe, mais je comprends notre rencontre comme une opportunité d'améliorer la vie localement. "
Allys maniait ses mots pour lui dire que très clairement à ses yeux, il ne sera jamais question d'indépendance politique, mais qu'en revanche elle était prête à tout entreprendre pour leur rendre la vie plus facile. Elle ne se voyait pas lui dire un simple non, après ce qu'elle venait d'énoncer, elle ne voulait pas fermer non plus la discussion. Comme son interlocutrice prenait une forte position, elle voulait montrer également sa détermination dans son implication pour le royaume. La remarque sur sa fille lui restait au travers de la gorge... elle ne savait pas comment y répondre sans déclencher une réponse trop personnellement. Visiblement pour cette jeune noble, c'était le cadet de ses soucis.
" Ma fille a vécu des heures difficiles, je crois qu'elle goûte à présent au confort d'être revenue dans sa famille. Vous savez, je ne suis pas si étrangère à ce que vivent mes citoyens... "
Toutes ses lectures de rapport lui revenaient en tête, ce n'était que du papier, mais rien que l'émergence et la croissance de ce marché noir montrait que l'économie ne se portait pas si bien. Des indicateurs étaient là clairs et impitoyables... Il y avait même quelques mouvements un peu étranges qui naissaient... Elle avait dit ses mots presque de manière plus adoucie... C'était même ce qui avait motivé son inquiétude. Si son royaume avait été plus prospère, elle aurait été tout de même inquiète, mais certains faits lui avaient fait dresser les cheveux sur la tête. Ces faits lui étaient revenus aux oreilles presque au compte gouttes. Chaque goutte comme de l'acide rendait son attente d'autant plus lourde et lente... Son attention s'était laissée distraire par ce seul souvenir... Elle se souvint également quand elle avait été transportée à l'extérieur du château. Nora était venu à son secours... Se sentir ainsi lâché dans le monde avait été terrifiant.
" Excusez... je crois que je m'écarte de notre conversation.. ce que je souhaiterai discuter avec vous ce serait au sujet des améliorations susceptibles de renforcer l'entente entre le continent et vous. Il ne s'agit pas que d'immobilier, mais aussi de culture. Croyez que je me sens concernée par ce que vous m'évoquiez, que je serai soulagée si votre sentiment est partagé qu'il s'atténue. "
Mais il semblerait que tu as touché une corde vraiment sensible. Ultra sensible. Beaucoup trop sensible pour que quelque part l’envie de jouer avec cela ne se fasse pas ressentir. Elle n’a en plus pas compris ce que tu voulais lui dire en parlant de sa fille, c’est assez beaucoup et gratuit pour ne pas l’utiliser. Alors, tu ne dis rien, la laisses finir et la fixes avec un sourire qui grandit de plus en plus. C’est vraiment plaisant, même en ayant une loyauté envers la royauté si on y regarde bien, de savoir d’avoir cette influence-là sur la reine.
— Est-ce que nous nous sommes mal compris sur ce que je voulais dire sur notre chère princesse ainsi que votre rapport au peuple ?
Parce qu’au final c’est à cela que ça ressemble d’un point de vue extérieur. Tu ne te rapproches pas plus de la souveraine, lui laissant son espace personnel et surtout ne pas l’acculer physique en plus de tes paroles touchent ce qui ne devrait pas au final.
— Elle a peut-être vécu des heures difficiles, mais ce n’est ce que je vous demandais. Certes, vous connaissez votre peuple, dans des rapports, dans des soirées ou événements, mais pas dans la vie de tous les jours.
C’était ça qui faisait toute la différence en fait. Cette différence qui se marque de plus en plus entre une personne de la noblesse et une personne du peuple, entre ceux qui décident et ceux qui subissent les décisions. On peut lire tous les rapports du monde, même écris par les personnes les plus fiables possible, il y a certaines choses qui se doivent d’être vécues pour comprendre.
— Elle a vécu parmi eux, comme étant l’un d’entre eux. À vu certaine difficulté possible, entendue certaine chose. Que ce a été difficile ou non n’est pas la question. Ma question c’est, est-ce que vous avez pris le temps de voir avec elle ce qu’elle a appris de cette fugue d’un an parmi le peuple ?
Même si la princesse avait passé un an entier à être aventurière par exemple, ça ne changerait pas qu’elle aura, forcément, vécu des choses différentes et qui la rapprocheront des expériences du peuple de manière générale. C’est là aussi que ça commence à vraiment la lumière de comment est-ce que c’est arrivé à germer en toi ce genre de conviction.
— Vous m’avez demandé comment ma façon de penser a été nourrie, je ne sais pas vraiment, mais je pense que le fait d’être dans la garde, en contact régulier avec le peuple, aide. Même s’ils sont encore différents avec les autorités.
C’est une réalité que tu sais plus que bien. On se tient toujours de manière différente face à une forme d’autorité que face à une personne a égalité niveau pouvoir à un moment x. Prenant un bout de plante entre les doigts, tu le fais rouler tout en continuant à exprimer sans filtre de mensonge le reste de ta pensée.
— Tout comme, oui, il y a eu de grandes guerres avant, mais est-ce que vous êtes sourde à la soif d’indépendance de certain ? Ne pas préparé le terrain pour que ça puisse possiblement arrivé à un moment, même si c’est dans longtemps, c’est se risquer de se faire renverser. Est-ce que vous ne refusez pas que ça puisse être une solution de partager le pouvoir comme je vous l’indique par peur d’un possible changement ? Est-ce que l’inconnue est si terrifiante ?
Tu te doutes bien que oui, c’est terrifiant. Pour elle, comme pour toi. Cela te fait peur aussi, mais la peur n’évite pas le danger, c’est ceux que tu voudrais lui faire comprendre aussi.
— Est-ce que le royaume est vraiment uni en plus actuellement ?
Parce qu’au final, est-ce que tu ne proposes pas simplement d’assumer que la division d’Aryon est déjà en cours et que vous ne faites que l’officialiser d’une certaine manière ? Possible.
" Une fugue d'un an, ce n'est pas un pas en avant.
C'était un peu plus pour elle un moyen de se retrouver, un moyen de se redonner une idée.
Je le crains, les atouts d'une fugue ne sont si évidents...
Ne sont-ils pas la preuve simplement d'un possible retour à ce qui avait été...?"
En vérité, sa fille n'avait pas tant changé, elle n'avait tout du moins pas vu beaucoup de différences. En revanche.. elle avait eu raison sur un point, elles s'étaient douloureusement éloignées l'une de l'autre. La reine sentait du moins les choses ainsi, elle ne parvenait plus à être totalement naturelle vis à vis d'elle, la crainte dominait. Elle s'absorba un instant avant de reprendre leur marche tout en niant en bloc l'apport de ce voyage " formateur." A ses yeux, sa fille n'avait pas appris quelque chose de spécifique, c'était sans doute un peu rude de voir les choses ainsi, mais c'était une affolante vérité, bien qu'elle saisisse l'appui de cet argument... d'ailleurs elle venait encore de répondre de façon personnelle...
" Si la vie de tous les jours peut m'échapper,
Si effectivement, je peux paraître distante
Ce n'est pas que je sois ignorante.
J'ai toujours mes oreilles aux aguets."
Comment dire... elle passait ses après-midi à lire des témoignages, des comptes-rendus. Elle était tout de même à l'écoute de son peuple... Sur le coup, elle se remettait difficilement de ces propos qu'elle prenait davantage pour des remises en question. Son ton n'était pas catégorique, mais plus ennuyé. La reine avait vraiment à coeur que chacun puisse y trouver son compte, si tel n'était pas le cas... Que faire alors ? Si ce n'est réfléchir à une nouvelle manière d'apporter des solutions nouvelles, ce que demandait cette noble était cependant impossible... Sur le coup, elle avait baissé la tête en se mordant les lèvres, tout ce qu'elle entendait remettait en cause sa manière de diriger sur l'Archipel surtout si ce mot d'ordre était partagé par beaucoup... Son pouvoir était bien rude, tous ces mots résonnait dans sa tête... L'inconnu terrifiant ? Oui, bien sûr qu'il l'était... Et de toute façon, bien sûr que le royaume était uni. Alors qu'elle réfléchissait à sa réponse, Madame Bridou les avait rejointes de façon clandestine bien sûr. Elle avait vu lady Mavrocordato partir avec la reine et en avait éprouvé une certaine forme de jalousie et de regret de s'être tant opposée à ce projet. Pour gagner une meilleure place, elle avait marché derrière elles en attendant le bon moment pour briller.. La reine n'avait nullement entendu ses pas derrière elle se rapprocher. La musique de l'événement étouffait cette possibilité.
" Permettez moi... " fit-elle.
Ce seul mot interrompit la reine dans sa réponse, elle tourna les yeux en réprouvant son envie de souligner cette absence totale de politesse... Que ne feraient pas les gens pour juste briller ? Elle était en discussion avec une personne, non deux... et puis cette manière de lui parler dans leur dos pour les pousser à s'arrêter. Elle aurait été une citoyenne ordinaire, elle aurait poursuivi son chemin. Elle avait adressé cette expression uniquement à lady Mavrocordato uniquement pour lui montrer combien cette discussion était importante à ses yeux. Cette intervention arrivait vraiment à un pire moment... elle n'avait nullement sa place tout simplement.
" Permettez vous." fit la reine en s'arrêtant pour bien montrer combien son intervention lui taper sur le système. Si son visage n'était plus que sourire, sa remarque avait été plutôt sèche. Elle tenait à rester sur l'idée que cette personne n'aurait pas ce moment qu'elle recherchait... Elle écarquillait même les yeux pour la pousser à dire ce qu'elle avait en tête puisque cela ne pouvait manifestement pas attendre...
"Vous critiquez ouvertement Madame une politique en face de son dirigeant... " faisait-elle en pensant que la reine se dirait oh mais oui tu me manques de respect. C'était effectivement ce que la reine pensait. C'était juste pour montrer son implication pour ses idées... et donc comme tout bon noble la stratégie la plus basse était d'écraser un autre noble, c'était si évident. La reine haussa les épaules, sur le coup c'était délicat comme réaction, mais c'était tout ce que cela lui inspirait.. de poli du moins avant qu'elle ne soupire.
" Nous discutons de sujets Madame, qui ne vous étaient pas directement adressés. Je pourrais vous faire part de certains de mes avis une autre fois...une fois que j'aurais eu cette discussion..."
Sérieusement... elle arrivait juste pour faire la roue devant une personne qui l'avait écartée... C'était méprisable. Elle regardait Xylia pour montrer que c'était bien avec elle qu'elle voulait rester, montrer aussi que leur marche pouvait reprendre dès qu'elle en aurait l'envie. Elle attendit la réaction de son interlocutrice pour poursuivre. Si elle avait été inquiète des propos qu'elle entendait, à présent cette personne avait cristallisé un agacement. Elle respira doucement en voulant reprendre cette discussion qui comptait beaucoup pour elle. C'était sans doute l'amorce d'une réflexion pouvant s'étirer sur plusieurs mois. Les réformes ne se faisaient pas rapidement, il fallait multiplier les réunions. Sitôt qu'elle aurait des signatures, elle pourrait penser à lancer ce sujet.
" Et donc... où en étions-nous ? Je suis navrée pour cette interruption... Certaines personnes veulent juste se donner plus d'importance. Et donc simplement, je vous dirais qu'à mes yeux le royaume est uni dans la mesure où toutes les régions oeuvrent pour construire un monde meilleur ensemble. Tenez cette serre, elle est le symbole même de cette entente : des plantes de tous horizons pour soigner de nombreux maux. C'est l'implication de plusieurs herboristes, ce n'est là qu'un des vastes projets déployés pour que chacun accède aux mêmes chances. A mes yeux, il l'est... mais au vue de votre ressentis, je peux comprendre que vous ne partagez pas ce point de vue. "
Au niveau de l'inconnu, elle n'avait pas répondu, tout simplement parce qu'elle embraierait sur des sujets plus personnels. Cette jeune femme avait le don de percer n'importe quel sujet, c'était la fois perturbant, mais aussi une véritable preuve de courage. Etait-ce son mariage avec Grimvor qui avait rendu le caractère effronté comme étant une preuve de courage ou avait-elle toujours considéré cela de la même façon ? Comment dire... toujours est-il que même si cette discussion n'était pas forcément très agréable, elle était constructrice de nouvelles réflexions... Cette Madame Bridou lui avait au moins permis une chose : de se remettre de la surprise que cette discussion lui causait... Elle était restée cordiale, mais avait été très ferme, plus que d'habitude. La discussion lui demandait de la concentration.. et elle l'avait piétinée.
L’excuse pour l’interruption te fait sourire, ce n’est pas ce qui va te faire arrêter en si bon chemin ta discussion. En plus, tu as vu du coin de l’œil, bien loin, ta mère qui te fixe et semble hésitez sur la marche à suivre, ta sœur de son côté cherche à la conduire vers d’autre chose pour ravoir son attention. Pas sur que le commence de sapin pour faire du miel dans les archipels soit le meilleur moyen de réussir, enfin, ce n’est pas le sujet du moment.
— Oh, ne soyez pas navré, il y a des personnes qui sont moins des cadeaux d’autre tout autour de nous… des gens persuader qu’ils auront un dixième d’attention juste en léchant des bottes et défendant des personnes qui savent déjà se défendre… Disons que cette chère Dame Bridou aura été notre pause débat.
C’est vraiment ainsi que tu l’as vu en plus. Une simple pause dans votre discussion. Une part de toi voudrait rebondir sur la fugue de la princesse, de ce que ça implique certainement pour cette dernière d’avoir fait un tel acte, le fait que ça demande pas mal de courage de tenir autant de temps dehors sans revenir la queue entre les jambes deux semaines après son départ. Seulement, cela semble être une sujet encore trop sensible et a chaud pour en sortir quelque chose de positif pour le moment, visiblement.
— De plus, ce que cette chère personne n’a pas semblé comprendre, c’est que la critique est nécessaire pour le bon fonctionnement du pays. Si on ne met pas en avant ce qui nous dérange ou ce qu’on pense ne pas être bon, jamais on ne change les choses en mieux plus tard. On laisse pourrir une population entière en se mettant des œillères, parce qu’aucun gouvernement n’est parfait. Il y aura toujours des mécontents, que cela soit moi ou une autre personne.
Là aussi tu veux simplement faire comprendre que tu sais, que tu as compris, oui tu peux discuter de ce que tu penses être mauvais, mais c’est plus pour pousser la reine à réfléchir à ses sujets pour plus tard. Qu’elle agisse ou non est encore une autre histoire. Puis même pour toi cela permet de voir un autre point de vue et a y réfléchir aussi. Tout le principe d’un débat bien fait.
— Tout comme je ne dis pas que chacun devrait être hors d’une alliance saine, juste, le principe de royauté, pour beaucoup, n’est plus celui à mettre en avant. Déjà, le fait d’avoir des gouverneurs pour les différentes parties du royaume est un plus, mais cela ne fait pas tout. Même en étant la meilleure reine du royaume vous n’êtes pas infaillible et des détails vous passeront forcément sous le nez. Je suis consciente que vous ne dirigez pas seul, encore heureux, mais est-ce que votre politique reflète vraiment ce qui est bon pour le peuple et non en priorité pour les nobles des divers endroits ?
Parce que oui, tu vois les avantages de la situation actuelle, comme cette serre qui vous a fait vous rencontrer, mais tu en effleures aussi les limites et ton esprit encore trop jeune ne voit pas dans ce que tu proposes des tentatives déjà testée et infructueuse dans le passé. Parce que tu ne sais pas tout et que tu proposeras tout comme une nouveauté, parce que tout simple tellement plus simple quand on n’a pas le nez en plein dedans.
— Vous avez déjà pensé, en plus des gouverneurs, faire élire des représentants du peuple de chaque région pour servir de délégué pendant vos conseils de ministre pour permettre de donner directement le point de vue de la population face à telle ou telle décision ?
Parce qu’en soi, tu ne sais pas comment cela fonctionne vraiment et qu’il y a une certaine curiosité derrière tes paroles en plus d’une prise de position assez, tranchez sur la chose.
— Au fait, vous voulez peut-être prendre un verre de ce que je vous est proposé plutôt, cela peut aussi être donné au familier si envie.
" Notre pause débat comme vous dites aurait pu se dérouler de façon bien plus agréable, j'étais même convaincue à vous entendre que personne ne pourrait vous arrêter. Et j'apprécie beaucoup les personnes savant porter leurs idées, c'est justement ce qui donne envie de les écouter."
Certaines personnes auraient nuancé en disant qu'elle ne souhaitait pas toutefois en avoir chaque jour, mais la reine avait un poste où elle était amenée justement à en avoir très souvent. C'était tout de même plus plaisant d'avoir et de recevoir des propos dynamiques plutôt que des discours écrits puis lu à une assemblée, là était la seule différence. Elle n'aurait jamais déprécié l'intervention d'une personne. Aucun gouvernement n'est parfait, la critique est nécessaire.. Elle sentit bien que cette remarque était autant l'attention de Madame Bridou qu'à la sienne. Et c'était là une très belle façon de rebondir, elle eut même un sourire. Même si cette jeune femme n'y allait pas avec le dos de la cuillère, elle avait d'excellentes manières de faire ses transitions. Elle était bien plus à l'aise que il y avait quelques instants quand elle lui avait évoqué un coktail puis un sujet important comme si elle avait cherché à se cacher derrière une invitation pour faire passer une pilule.
" Le but n'est pas en effet juste d'éparpiller des nobles à divers endroits, mais bien de trouver le meilleur pour chacun... Il existe des émissaires, mais la plupart du temps ils sont de noble origine, je le reconnais. "
Rien que de penser à cet émissaire du Village perché, elle se disait que s'il pouvait être remplacé par une personne plus appliquée, ce ne serait pas un mal. Ce dernier avait une manière de s'adresser à elle qui la dérangeait fortement.
" De même pour les gardes, certains peuvent avoir de très bonnes compétences, mais davantage se plaire sur un poste plus qu'un autre. Au final se fier aux compétences ou à la naissance sans se fier sur ce qu'est véritablement une personne... "
L'idée d'avoir des délégations supposait par compte une organisation plus stricte comme des réunions préliminaires, des moments d'échanges et de délibérations. Elle sentait bien ce que voulait la jeune femme : une meilleure écoute de chaque zone d'Aryon.
" Le rôle du gouverneur est justement de me rapporter ce qui se passe dans une zone, il est une sorte de représentant du peuple à mes yeux. Si effectivement comme vous dites, je ne peux être partout : ils sont mes yeux et mes oreilles. Si vous recherchez une autre forme de représentation, c'est là où cela devient plus compliqué car cela suppose d'impliquer davantage les personnes... et de les solliciter".
Xylia revint ensuite au fameux cocketail rafraichissant. La reine approuva en dirigeant son regard autour d'elles : elles avaient fait un tour et étaient finalement revenues à la grande esplanade, où de nombreuses personnes étaient attroupées.
" Si vous me le proposez, je ne peux refuser... Dites moi... vous m'avez dit être garde, mais je ne sais pas votre rattachement... Votre contact avec les citoyens a dû effectivement vous aider même à vous intéresser à certains problèmes."
La reine avait demandé un verre qu'elle voulut offrir tout d'abord à son interlocutrice avant de demander le sien, une façon de la remercier pour cette belle discussion. En prenant son verre, elle fixa le regard de la jeune noble au caractère bien trempé. Le breuvage à base de concombre avait un goût surprenant. Allys sentit un vent de fraîcheur descendre comme si tout s'était soudainement refroidi. Cela faisait un bien fou.
" Vous aviez raison.. c'est parfaitement adapté au climat... Vous savez ... ce serait intéressant d'avoir une personne aussi proche des citoyens.. mais comme je ne vous ai jamais vu au palais, je suppose que ce n'est pas ici que vous avez acquis tous ces constats... J'espère bien que lors de ma prochaine venue à l'Archipel, vous aurez de nouvelles observations à me communiquer.. "
Comme elles revenaient vers lui, Sirius bondit vers elle en agitant la queue. Il n'aimait pas rester trop loin de la reine, il le montra même en grondant un peu tout en cherchant à se mettre aux côtés de la reine. Il avait la truffe en l'air et fixait Xylia comme s'il cherchait quelque chose à faire... Le familier bougeait ses oreilles en les couchant, puis en les dressant avant de japper fortement vers Xylia et de sautiller de gauche à droite... La reine comprit enfin... il lui avait déjà sauté dessus et il avait bien envie de retenter l'expérience.
" Sirius... non"
Le familier tourna la tête avant de se redresser, marcher un peu plus loin puis il fit volte face et plaça ses deux pattes sur Xylia en jappant face à elle... De quoi avoir une crise cardiaque... Ce familier avait vraiment le don de se donner en spectacle. La reine tenta de faire comme le dresseur lui avait dit... grogner, mais rien n'y fit. Il avait cependant tourné la tête et descendit pour s'asseoir entre elles deux.
" Il est impossible ... excusez moi, je crois qu'il vous prend pour un compagnon de jeu."
— En fait, il y a beaucoup de gens qui aiment me stopper quand je commence. Tout le monde n’apprécie pas forcément avoir une réponse directe à leur idée alors que c’est souvent ainsi qu’on en teste le début de la force. Si on n’est pas capable d’expliquer avec des mots de futures actions, comment est-ce qu’on est capable de les mettre en place ? Si on n’a pas pensé à l’opposition qu’il peut avoir, comment réagir quand la dite opposition se trouve face à soi ? Je sais bien que toutes mes idées ne sont peut-être pas les bonnes, mais on me dit juste de me taire, sans m’expliquer le point de vue en face, je ne peux pas moi-même voir ce que les autres ont pu voir de bénéfique dans leur position.
Même si tu restes incroyablement têtu, ce n’est pas un mensonge. C’est aussi pour cela que tu aimes les débats à la base, pour voir d’autre façon de penser, étudier de comment la personne se défend et ce qui semble lui faire plaisir ou non. Juste, souvent, il te manque les subtilités encore pour mettre les sujets sur la table sans foncer directement droit dans le sujet sensible.
— Et sinon, oui, davantage de personnes signifient de les solliciter plus, mais est-ce que ça serait vraiment un souci ? Un métier pour recueillir cela pourrait être envisagé… Enfin, c’est toute une organisation à penser, voir ce qui est possible en terme humain ou non. Parce qu’effectivement, il ne faudrait pas non plus que le peuple, vois cela comme quelque chose qui est une contrainte pour eux, sinon on court à une révolte sure du long terme et c’est le contraire de ce qui est souhaité…
Tout ce travail de réflexion est quelque chose que tu n’avais pas forcément réfléchi à la base. Pas comme cela, mais c’est un exercice qui t’amuse tout de même. Tu bus avec un certain plaisir non feint le verre que la reine te donna et lui répondu à nouveau quant à ton affectation. Enfin, de ce que tu pouvais lui donner sur ton affectation plutôt.
— Pour le moment, je suis Faucon dans le régiment des Belluaires, ceux qui s’occupe de tout ce qui se passe vers le village Perché si jamais cela vous parle plus. J’avais d’autres projets de carrière, mais il semblerait que de trop contredire mes supérieurs et quelque frasque pour l’amusement m’ont conduit loin de mon but originel, mais je ne souhaite pas changer qui je suis simplement pour une place. On ne devrait pas changer qui ont est juste pour faire plaisir aux gens qui nous entourent. Je ne dis pas qu’il faut les blesser, mais penser à soi n’est pas un mal. Puis l’amure de la royale est lourde à porter, surtout quand on est plus doué en agilité ou soin…
Encore une fois, ce n’est pas pour demander une place là-bas que tu en parles, là c’est vraiment parce que cela fait partie de la conversation. Enfin ce qui te semble être la conversation en tout cas.
— Mais le grand avantage, c’est que j’ai fait trois ans dans la garde régulière avant et on rencontre tellement de monde, bien plus que si j’avais fait les plans d’avenir de ma mère, même s’il me manquera toujours des angles à mon point de vue de la situation, parce que je n’ai pas connu ce que c’est vraiment d’être citoyen.
Parce qu’il a certaines difficultés qui te semblent n’être que des mots sur des papiers certaines fois et que tu ne vois pas en quoi exactement c’est dramatique ou non. Parce que même si tu parles beaucoup des droits du peuple d’une certaine façon, c’est les zones d’ombres que tu ne comprends pas qui te pousse à vouloir avoir leur point de vue à eux, ceux qui les vivent ces zones noires, pour faire évoluer Aryon.
Te prendre un Darfesk plein de joie dessus te fit rire, un peu moins ta robe dont tu vois déjà quelque couture être abimé et l’air horrifié de ta mère face à cela. Parce que familier de la reine ou pas, elle ne voudra rien savoir elle, cela ne fait qu’amplifier ton rire. Les excuses de la reine sur l’attitude de Sirius ont quelque chose d’un peu magique quelque part. Levant les yeux au plafond, tu vois du gui et cela t’amuse, par jeu tu t’approches de la reine et lui voles un baiser sur la joue avant de te reculer le sourire toujours aussi grand.
— Voilà, c’est ce que je prendrais en excuse pour l’action de Sirius. Vous me faites parfois un peu penser à l’une de mes grandes sœurs qui ont un peu du mal à mettre de côté tout le côté noble de sa vie. Elle est heureuse, hein, juste, parfois, comme ma mère un peu, elle oublie un peu ce que c’est de juste être humain et de s’amuser.
Ce n’est même pas un reproche, juste une impression que la reine avait un peu trop de choses pour ses épaules. Ce qui est normal pour une personne qui dirige, mais est-ce que cela rend la chose moins compliquée à vivre ? Certainement pas. Par contre tu as clairement entendu les grognements des gardes qui s’occupent de la protection de la reine face à ton geste et cela t’amuse plus qu’autre chose. Tu lui tends la main, comme tu l’aurais fait avec une amie.
— On va donc, avec votre ami joueur, dans la serre ? Est-ce que vous avez déjà vu les plantes endémiques des Archipels avant de venir ici ?
" Il est préférable d'affronter une vague que l'on connaît à celle qui déferle sans que l'on s'y attende. Vous tenez des propos justes Dame Mavrocordato"
La jeune femme lui fit ensuite un portrait de son parcours qui avait le mérite de rassembler le devoir et l'intégrité d'elle-même. La reine lui faisait de plus en plus convaincue d'être en face à une noble personne. Elles se reconnaissaient souvent par leur volonté de vouloir se créer leur propre chemin tout en répondant à un devoir. Le Village perché était un de ses endroits préférés... notamment pour ses belles expositions. Les résidents avaient une façon de vivre tout à fait différente que celle de la Capitale. Dans le fond, cette jeune femme avait choisi un climat différent de celui de la Capitale, tout comme celui de l'Archipel. De nature très ouverte, elle se sentait sans doute bien plus à son aise ainsi, la reine comprenait bien l'idée.
" Je pense que vous avez pris un chemin qui a l'air de bien vous correspondre... je vous souhaite une bonne poursuite... je ne saurais que vous encourager. Certaines rencontres en effet ne s'oublient pas et qui nous forment d'une certaine façon. De mon côté, j'ai toujours embrassé mon devoir comme étant une chose naturelle, j'y ai pris goût et je ne changerai pour rien au monde... Votre engouement est très inspirant, conservez le surtout."
Elle avait énoncé ses propos avec une légère teinte de déception malgré tout en se disant qu'effectivement au sein de la garde royale l'armure n'avait pas tout à fait le même poids. Allys remarqua également que la jeune femme avait vu clair dans son jeu. Elle lui aurait bien proposé d'accéder au poste au sein de la garde royale. Sans même penser où elle se trouvait, elle vit le regard de Xylia dériver sur un point au dessus de leur tête. Elle était bien loin de s'imaginer ce qu'elle avait en tête.... la jeune noble venait littéralement de lui donner une bise. Elle fronça légèrement les sourcils tout en ayant un air un peu hébété... Oublier d'être humain et de s'amuser... C'était ce que lui disait Grimvor voyant qu'elle ne relâchait jamais sa vigilance...
" Oui mais il est également bon d'avoir certaines règles" énonça t-elle simplement tout en ayant un air mitigé mais malgré tout bienveillant. Elle admira cette bravoure... même si elle voulait s'en tenir à son protocole. Sa fonction l'y poussait mais également son caractère. Comme si Xylia avait totalement cerné sa personne, elle la compara à sa soeur trop empreinte de noblesse. Quelque part c'est aussi parce qu'elle voyait dans quel univers évoluait la reine. Finalement, Xylia était bien plus proche de la noblesse que des civils, ce qu'elle lui avait dit pouvait sans doute être aussi être interprêté comme une sorte d'aspiration à vouloir mieux connaître le monde dans lequel elle évoluait. Sirius était encore aux pieds de Xylia, il tendait la patte comme pour solliciter son attention en chouinant... sauf que l'attention n'était plus sur lui.. Il n'apprécia pas outre mesure et se mit à courir autour d'elle en sautillant. La jeune noble lui tendait la main comme une amie, chose inhabituelle aussi. Elle ne put s'empêcher de l'observer.. Personne ne pourrait deviner ce qui suivrait. Allys avait son regard sévère d'une personne ayant été un peu brusqué...
" Bien sûr que nous pouvons nous y rendre..;"
Tout d'abord, elle attrapa son familier alors qu'il allait faire un dérapage au milieu d'entre elles. Légèrement baissée, elle lui intima d'une voix ferme de se calmer avant de poursuivre.
" Je n'en connais qu'une infime partie, mais je serai ravie que vous m'en dites plus à ce sujet et ravie de partager plus de moments avec vous. "
Sirius finit par s'asseoir, visiblement Allys avait enfin réussi à le calmer. Petit à petit, elle allait réussir à ce que le dressage de Niraen porte ses fruits. Ce n'était qu'une question d'habitude... Il restait encore cette main qu'il lui fallait prendre et qu'elle sut prendre un instant comme pour sceller une certaine promesse de ne pas rompre le lien de cette belle rencontre. Il leur restait ensuite la visite de cette belle serre, de longues heures à échanger échappées du monde d'Aryon pendant quelques instants. C'était bien ainsi que la reine le percevait et bien ainsi que la visite se déroula. Sirius se mettait à humer toutes les senteurs se présentant à son flair, on l'entendit à des moments tousser puis s'éclipser en se frottant le museau. Ce familier était un brin trop curieux, il ne connaissait que très peu cette flore locale. Allys crut même à un moment qu'il allait reprendre son attitude un peu folle quand il lécha les mains de Xylia comme une supplication pour qu'on s'occupe de lui. Elle était vraiment devenue sa compagne de jeu.
" Si vous ne venez pas au palais, je vous le confierai bien à l'occasion pour qu'il puisse évoluer parmis les arbres, je crois qu'il vous a adopté... "
Elle revenait sur ses propos comme une sorte d'affirmation que oui si elle avait envie de le prendre en charge un moment, elle pouvait. Allys se disait même qu'il se modérerait peut-être en ayant fréquenté la garde quelque temps.
— Je vous le promets sur les Astres, je conserverais ce qui fait ce que je suis avec toute la hargne possible.
C’est peut-être une promesse qui ne fait ni chaud ni froid à sa majesté, mais elle est importante pour toi. C’est une sorte de façon de promesse à toi-même plus qu’autre chose. Par contre, avec toujours une certaine insolence qui t’as propre tu n’as pas pu t’empêcher de commenter sa phrase sur les règles.
— Les règles sont là pour être transgressé. Voir leurs limites, les dépasser et offrir un nouveau cadre ensuite pour recommencer encore et encore ce cycle.
Tu ne dis pas que les règles ne sont pas importantes. Loin de là, il en faut, bien entendu. Seulement, il ne faut pas oublier que tant qu’elles seront là il y aura toujours quelqu’un pour en apprendre toutes les limites pour voir plus loin, pour passer dans chaque trou. C’est aussi important, pour ensuite les faire évoluer en quelque chose qui aille à plus de monde tout en étant bon pour le fonctionnement de tout. Cela coule de source dans ton esprit, mais tu sais aussi que ce n’est pas le cas de tout le monde.
— Je serais ravi de m’occuper de temps en temps de Sirius. Il sera un belluaire honoraire des plus compétent, je pense, il a déjà bien en tête de vous protéger à ce que j’ai pu voir.
Même si ce n’est pas aujourd’hui que tu le prendras avec toi, c’est certain. Cela ne fait que grandir ta volonté d’avoir toi aussi un familier à tes côtés. C’est presque quelque chose qu’on t’a promis pour le coup. Les faucons sont connus pour leur lien avec leur familier, tu t’attendais à en avoir un directement, mais ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. Il y a eu une certaine désillusion en toi quand tu t’en es rendu compte. Pas grave, tu sauras être plus forte que cela. Tu es une battante après tout. Puis le museau de Sirius sur sa main qu’il lèche avec une certaine joie te rend bien trop heureuse pour ne pas juste profiter de cela.
— Là nous ne pourrons pas tout voir de ce qui est possible en plante, mais une fois, venez à la demeure des Mavrocordato, ce n’est pas ce qu’il y a de plus grand comme lieu, mais on est bien situé pour faire des bonnes visites des environs. Des vacances pour apprendre un peu plus sur ici par vous-même, avec une guide locale engagée et dévouée pour votre protection. Je suis certaine que cela vous fera le plus grand des biens.
Tout en disant cela tu te baisses pour cajoler le pelage du Darfesk avec d’un enthousiasme qu’il te rend plus que bien. Si tu mère te voyait faire aucun doute qu’elle hurlerait sur le fait que ce ne sont pas des manières de noble que de faire ce que tu fais à l’instant. Tu t’en fiches, toi au moins tu parles sans pincette et mensonge à la reine.
— Des vacances diplomatiques qui vous permettront de vous détendre, mais aussi de faire votre devoir. Comme cela moins de pression sur le fait de ne pas avoir une attitude bonne pour votre image, puis moi je pourrais être votre garde personnel pendant cette période et aussi ne pas avoir un semblant de remord sur le fait de me la couler douce.
Oui, tu seras honnête d’un bout à l’autre avec la reine. Une confiance, ça se gagne à l’usure, pas du premier coup, surtout pour des gens comme la reine. Tout en disant cela, tu la conduis dans la serre pour lui montrer quelques plantes sympathiques du coin qui seront d’une grande importance pour l’avenir du royaume si bien utilisées pour des potions de soin ou variante en tout genre. Tu feras tes entrevoir à la reine suite à cela, ta mère au loin te sommant de venir à elle pour ne pas mettre plus la honte sur votre famille. Si elle savait que ce n’était pas près de s’arrêter à aujourd’hui. Heureusement pour ces nerfs, elle ne sait pas.
" Mais pour qu'il y ait cycle.. il faut bien qu'une logique, donc des règles ..." souligna t-elle en lui adressant des petits yeux taquins comme celle d'une bretteuse gardant dans sa manche ses cartes. Même si elle partait de l'avis que les deux choses se complétaient, elle ne voulait pas lui souligner ouvertement bien que la douceur de la voix suggère qu'elle l'incluait dans sa conception. De toute façon, rester dans un système pourrissant n'était ni utile ni souhaitable.
" Une visite diplomatique serait une manière d'avoir sans doute une approche beaucoup plus vivante. Et.. " Elle se mit à sourire en voyant Sirius gonfler son poil pour sentir davantage le passage des caresses. C'était un gros câlineur mais pas avec n'importe qui... A y bien réfléchir s'il y avait bien un familier qui n'appréciait pas les règles, c'était bien Sirius. D'une certaine façon, il ne l'avait jamais considéré comme une menace, il se sentait du même bloc qu'elle peut-être d'une certaine façon.
" Préparez vous à devoir le dorloter.. je crois qu'il ne dormira pas sans une de vos caresses.."
Quand elle pensait à toutes ces personnes qui avaient tremblé devant ses grognements ou ses attaques, la jeune Mavrocordato n'avait eu qu'à tendre la main.. La visite de la serre fut des plus agréables... La reine suivit Xylia pour saluer simplement sa mère avant de disparaître en compagnie d'un dafresk gémissant de voir partir son amie. Contrairement à beaucoup, il l'avait déjà adopté. Comme il avait aperçu une personne isolée, il prit une accélération pour lui tourner autour avec énergie. Il venait tout juste de passer à une autre occupation.. Rien ne l'arrêtait décidément. La reine songeait encore à cette visite diplomatique, elle avait discuté avec Xylia qu'effectivement elle en avait bien entendu déjà fait mais qu'elle attendrait bien entendu la sienne suivant les règles de cette agréable invitation. Elle s'était pris un malin plaisir à employer ce mot comme pour la taquiner.