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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Une Discussion Amicale
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Une Discussion Amicale
    Mar 13 Oct 2020 - 21:12 #

    J’sais par Jéjé-les-bons-tuyaux que Hidoru est copain comme cochon avec toute la bande, pas que Zahria. Et ils étaient vachement proches les dernières fois où j’les ai vus. Pas que j’pense qu’elle se soit fait farcir, encore que ça serait pas impossible, pas comme si elle avait pas le droit non plus, hein… T’façon, ça change rien. J’suis quasiment sûr, du coup, grâce à l’informateur, qu’ils ont pas mal traîné ensemble récemment, et donc qu’il est parfaitement susceptible d’avoir des trucs pour moi.

    L’seul souci, c’est qu’il risque, d’une, de pas me reconnaître, ce qui serait ma foi totalement normal, et de deux de pas vouloir tout me raconter. J’suis pas tant dans les p’tits papiers du Royaume que j’me promène avec mes doses de sérum de vérité, plutôt l’inverse pour être honnête, mais j’connais d’autres façons de m’montrer persuasif. Donc autant passer l’étape de la discussion posée et amicale.

    T’façon, j’ai pas que ça à foutre, ça fait trop de temps que tout ça est louche.

    J’l’ai suivi quand il a pris une route que j’connaissais bien, vers le manoir de Weiss, celui en dehors de la Capitale. J’aurais pu lui tomber dessus là, mais quand les gens ont rendez-vous, c’toujours suspect s’ils disparaissent, à moins de vouloir envoyer un message, et j’veux plutôt l’inverse : qu’on m’oublie et me laisse tranquille le temps nécessaire. J’aurais pu le kidnapper et le faire oublier, cela dit. J’préfère jouer prudent.

    Les heures s’égrènent doucement, et il ressort. J’suis tendu comme un ressort, mais j’prends mon mal en patience. Et, dans un coude un peu écarté, avant que ça rejoigne la grande route, j’ai déjà repéré le site de mon embuscade. Et tendu quelques fils entre les branches, des fois que : y’a pas de raison de prendre des risques inutiles, surtout avec un pouvoir comme le sien. Au pire, il sera vexé, et puis il oubliera bien vite.

    J’inspire, puis j’expire lentement.

    La seconde suivante, j’me suis téléporté derrière lui, prêt à lui faire une clé au cou histoire qu’il s’évanouisse proprement. Il fait une roulade avant, m’égratigne avec son talon, et j’presse mon assaut. J’ai pas d’invisibilité, et il envoie une gerbe de flammes vers mon visage. J’m’arrête net, j’me baisse, et j’envoie une aiguille grâce à mon gantelet d’assassinat. Elle s’enfonce sans dommage dans son épaule, pique p’tet suffisamment la peau pour faire perler une goutte de sang.

    Tous les deux accroupis, on s’jauge.

    « T’es qui ? Qu’il demande.
    - T’sais où est Luciole.
    - Hein ? Tu lui veux quoi ?
    - Pas tes oignons. Elle est où ?
    - Va t’faire foutre. »

    J’fronce les soucils. Voilà pourquoi j’voulais le tabasser dans un coin sombre, puis prendre le temps de le faire parler. Est-ce que c’est le moment de faire preuve de diplomatie ?

    « J’suis Vrenn Indrani.
    - ‘Connais pas.
    - Putain, Jin Hidoru, un effort, quoi… On a fait des trucs ensemble, pourtant. »

    Il cherche dans sa mémoire, pas très fort ni très longtemps, et trouve rien. Normal, si les gens trouvaient juste en cherchant, j’serais pas ce que j’suis devenu. Puis j’l’ai p’tet pas mis dans les meilleures dispositions. J’pourrais disparaître là, et revenir d’ici quelques jours, quand il m’aura oublié, avec toute cette sombre affaire. Mais est-ce que j’ai vraiment quelques jours ?

    Nan, j’décide que vraiment pas.

    J’deviens invisible, et il saute sur le côté en regardant derrière lui. Ouais, c’est bien, qu’il soit conditionné un p’tit peu. Puis y’a un mur de flammes qui naît autour de lui et qui monte trop rapidement pour que j’puisse sauter à l’intérieur et lui planter un couteau à un endroit non-létal. C’est plus dur qu’il n’y paraît, de pas taper un organe ou une artère, surtout quand on a pris de mauvaises habitudes…

    Ma vue cachée par les flammes, j’le vois qui s’envole. Vrai qu’il a ça… Il va pas s’enfuir, quand même, si ?

    J’saute dans les fourrés avec la grâce d’un cochon qu’on égorge quand j’le vois jeter une boule lumineuse à l’endroit où il se trouvait. J’les ai vues, ses explosions, hors de question que j’reste dans le coin. J’détourne brièvement les yeux pour pas être aveuglé, et j’me décale direct derrière un tronc d’arbre. Chêne ? Probablement. J’suis plus invisible, dans le feu de l’action.

    Jin atterrit à nouveau au milieu du chemin, regarde dans ma direction approximative. Il a dû voir quelque chose, du coup. Chiasserie. J’crée trois incarnations mémorielles… dont une s’avère être un putain de glooby, c’est que que j’l’avais croisé là… J’l’attrape et j’le fous dans ma poche. Puis le premier clone s’approche de lui, les mains levée pour signaler qu’il veut discuter.

    « T’es sûr tu veux pas juste répondre à ma question ? Et ensuite, on reprend chacun notre route et tout ira bien, hein, propose Faux-Moi.
    - M’étonnerait. Tu vas plutôt me dire gentiment ce que tu lui veux, puis ensuite je verrai ce que je fais de toi.
    - On peut jamais discuter… »

    Y’a une nouvelle aiguille qui jaillit vers ses yeux, mais il la voit venir et la bloque avec son gantelet. Pas grave, c’était juste pour me permettre de me déplacer tandis qu’il bloquait son propre champ de vision. Faut croire que les jeux sont lancés et que rien ne va plus. Et ma boîte à malices est pleine à craquer.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
    Informations
    Re: Une Discussion Amicale
    Mer 14 Oct 2020 - 17:20 #


    On va remettre les choses dans l'ordre.

    D'abord, ce mec me connaît. Ensuite, il connaît Luciole. Seulement petit problème, aux dernières nouvelles j'suis le seul à l'appeler comme ça. Donc il sait pas mal de choses. Va falloir les lui sortir de la bouche. Un assassin ? Un tueur à gages ? Un ennemi ? Un ex ? Ouais, j'sais pas, Zahria est assez canon dans le genre mais aussi avec son caractère. M'étonnerait pas qu'un type dans son calibre lui cherche des noises.

    Ensuite, faudra prévenir Luz qu'il y a de la vermine sur la route de sa piaule. Il colle dur, l'enfoiré, une vraie crotte sur la semelle de ma godasse tout comme un vrai multi-couteau sur pattes. Va falloir faire gaffe. Pas le temps de frotter mon épaule pour connaître l'étendue des dégâts, a priori rien de grave.

    Mon gantelet toujours devant moi, j'entends des foulées foncer dans ma direction. J'esquive son crochet ample quand un coup de genou m'arrive au plexus paré de mon coude en métal. l'acier raisonne dans l'articulation qui tombe lourdement au sol. Un uppercut préparé arrive en dévissant le poing, parti plein axe dans sa mâchoire.

    Mais il sera empêché par une autre emprise. Ils sont plusieurs ?! Toujours pas le temps alors, j'prends feu. Le deuxième type se désaxe plus loin et esquive de justesse la déflagration de flammes.

    Puis un silence s'étire. Ma forme élémentaire disparait. Mes yeux s'écarquillent quand j'vois que la personne qui m'a attaqué de dos est la copie conforme de mon assaillant. Des jumeaux, hein...

    - Allez, Jin. Accouches, t'es tout seul.
    - J'vois que t'as l'esprit de famille. 'Faites pareil au solstice? Donc toi c'est Vrenn, et toi?

    Il fronce les sourcils et charge de nouveau. L'autre se fera pas attendre, j'essaie de parer son coup de pied retourné mais une balayette dans mon angle mort me projette au sol. J'laisse traîner mon talon en l'air qui s'écrase sur la mâchoire de l'un pis attrape son frère à la jambe avant de l'entraîner dans un roulé-boulé. Mon poing se ferme et c'est un dôme de feu qui l'entoure avec moi dedans. Il hurle, cloque, mais ne fond pas. Nope...

    Il disparaît. D'un rapide geste de la main qui fouette l'air j'fais disparaître ma prison de flammes. Mon souffle haletant, mal à l'arrière du crâne. Putain mais il a encore combien de trucs sous les manches? J'grogne en me craquant la nuque puis reprend ma forme élémentaire. Le sol devient instantanément carbonisé, dessiné par des filaments de feu qui serpentent vers l'extérieur. Vrenn est serein, et c'est bizarre. Comme s'il m'avait déjà vu à l'œuvre. J'aime pas ça.

    Comme un énorme carreau en fonte projeté par une baliste, j'me propulse vitesse grand V dans sa direction, le bras en métal refermé et plié, poussé par un cri de guerre.

    C'était sûr. J'le tenais. Mais mon poing frappe dans le vide, un surplus de flamme s'échappe de mon attaque quand j'vois qu'il a disparut.

    Giclée de sang, le mien, quand une lame caresse mon dos me faisant tomber en avant. Rattrapé d'une nouvelle roulade, j'projette un nouveau mur de feu devant lui quand il veut recommencer. Ca me laisse le temps de me désaxer et préparer ma prochaine charge explosive.

    J'vais te sauter, et t'envoyer dans le fion de Lucy par la grande porte.

    On peut même plus voir une jolie médecin peinard, maintenant.

    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: Une Discussion Amicale
    Sam 31 Oct 2020 - 19:15 #

    Avant.

    Des jours que j’tourne en rond. Elle a disparu, elle répond pas à son cristal de communication. Normalement, j’serais le dernier à me manifester pour me faire refiler des masses de boulot, mais tout ça est trop bizarre. Déjà, la temporalité. J’peux pas dire qu’on soit au beau fixe, on est même plutôt sur un gris nuageux un peu dégueulasse, avec de l’orage parfois, une pluie fine de temps en temps. Mais c’est louche. Damoiseau a pas de nouvelles non plus, et c’est autrement plus étrange.

    Y’a pleins de détails récents qui auraient pu me mettre la puce à l’oreille, aussi, même si c’était plus mon boulot de m’en occuper.

    J’suis pas totalement con, donc j’ai suivi la piste du collier jumeau et de la pierre de lien, celle qu’est sertie dans le sien comme dans le mien. Ça a juste amené dans une barraque abandonnée, et j’ai galéré comme pas permis pour trouver le bijou derrière une brique que j’ai délogée avec un couteau. Y’avait même pas de message ni rien, juste ce qui m’aurait permis de la retrouver.

    Du coup, bon, qu’elle disparaisse et parte en vacances ou quoi, c’est une chose. Mais j’fais quoi, moi ? Y’a deux personnes du côté de la loi qui se souviennent de moi, elle et Höls. Si elle disparaît, c’est pas bon pour mon dossier judiciaire, j’suppose. J’ai laissé un message à Höls, il me contactera le jour où il en aura quelque chose à foutre.

    Puis j’branle quoi en attendant ? Ben, justement, chez moi… J’tourne en rond. J’suis sorti un peu, mais pas moyen de me calmer l’esprit. Nan puis y’a autre chose de gênant dans toute cette affaire. Si elle a besoin d’un coup de main, encore que c’est une grande fille, faut bien qu’elle puisse l’avoir. J’peux pas juste regarder dans le vague, les doigts de pied en éventail, en attendant que le boulot reprenne.

    ****

    Maintenant.

    Les gens disent toujours qu’il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud. Ça s’applique manifestement pas à toutes les situations, et pour peu qu’on se soit déjà battu sérieusement dans sa vie, on s’en rend bien compte : personne est capable de tenir pendant des heures à se battre de façon extrêmement intense, à moins d’avoir des drogues ou un pouvoir qui permet de se soutenir pendant toute cette durée. Du coup, les légendes des types qui se battent des jours sans discontinuer, ça m’fait doucement marrer.

    Le coup de couteau est trop léger, ça l’handicapera probablement qu’un peu pour le moment, surtout avec l’adrénaline du combat, mais si ça continue de saigner et que j’joue la montre… D’un autre côté, tabler sur le temps long quand on essaie d’enlever un chasseur de prime assez connu, qu’a tendance à tout faire exploser, c’est un plan de merde. Et maintenant qu’on se bat, j’vais pas avoir trop le choix, pasque j’vais rester figé dans sa mémoire pendant beaucoup trop longtemps pour pouvoir revenir dans quelques jours. Et l’temps, c’est pas d’l’argent, mais c’est p’tet de la vie, là.

    J’passe la main le long de mes côtes. Les fringues ont cramé, dans son dernier mur de flammes, et la p’tite explosion qu’il a glissé dans l’éclat de lumière a traversé le cuir gévaudan de survie, pour brûler la peau dessous. J’ai un rictus de douleur, mais en m’inclinant d’un côté, puis de l’autre, j’vois que c’est que superficiel. J’ai beau connaître ses trucs, ou une bonne partie en tout cas, suite à la quête au port, ça reste quand même un beau morceau à se coltiner.

    A trois mètres de distance, on s’tourne autour, de droite à gauche, dans un sens puis dans l’autre, concentrés chacun sur son vis-à-vis. Un p’tit temps mort dans le duel, histoire de jauger où en est l’adversaire, reprendre son souffle l’air de rien, et faire mine qu’on pète la forme. On s’retrouve à marcher en crabe quand on essaie tous les deux de pas avoir le soleil dans la gueule, et c’est assez ridicule. Puis j’entre brusquement dans une zone d’ombre, sous un imposant chêne.

    Un coup de déjà-vu, et il croit sans doute que j’suis en train de profiter de l’ombre pour le charger, alors que j’suis en train de le contourner dans les fourrés. J’le vois qui reste les bras ballants, comme surpris que j’ose. T’as déjà tellement pris la confiance, Jin ? Alors que j’fais mon possible pour pas trop t’abîmer ? C’est pas bien sérieux, quand même.

    J’arrive par le côté, et mon coup de surin passe tout droit à travers son épaule, alors que j’ressens une brusque vague de chaleur. Son coup de poing passe là où j’aurais dû être si je l’avais réellement chargé. J’cligne des yeux, et j’lance Vrenn-Glooby vers sa tête. Enfin, la vraie. Il s’écrase sur sa poitrine et tombe mollement au sol avant de disparaître, pathétique comme ces créatures ont tendance à l’être. Merde, un genre d’illusion ? Rien dans mon talisman d’indépendance, et le sceau magique brûle évidemment à balle. Le faux Jin s’évapore comme brume au soleil, et j’ai pas le temps de réfléchir qu’on s’retrouve à nouveau dans un corps à corps féroce.

    Par réflexe, j’lui fais oublier comment donner des coups de pieds, et j’ai pas le temps de me fustiger pour le périmètre trop restreint de l’interdiction qu’il me tombe dessus à bras raccourcis. En garde de boxer, j’protège mon tarin, mes tempes, et mon menton, contre ses directs. Un crochet tente de trouver mon foie, pour me plier en deux, puis mon plexus, mais le cuir gévaudan fait son œuvre et amortit suffisamment le choc que j’me contente d’un pas en arrière.

    Feinte de direct du gauche, pour jauger la distance, et il se baisse pour revenir dans ma garde, mais moi, j’ai pas oublié comment utiliser mes genoux. Il s’écrase sur son arcade, et il recule d’un bon mètre pour pas prendre la frappe de pleine volée, et j’le suis pour essayer de pousser mon avantage. Quand une gerbe de feu jaillit vers moi, j’me téléporte de l’autre côté, mais il a déjà plongé, et se craque la nuque.

    « Alors, il est où, ton frère ? »

    Faut vraiment que je lui explique que c’était un genre de double ? Nah, il doit faire ça pour gagner du temps, et justement, j’en ai pas. J’deviens invisible, et j’le vois bondir sur le côté plutôt que vers l’avant, cette fois, ce qui fait pas trop mes affaires. Il a comme un déjà-vu que j’suis sur sa gauche alors que j’suis en face, mais j’vois la charge explosive au sol, et j’peux juste décoller les pieds du sol, les bras en croix devant mon visage, pour que le souffle de l’explosion me repousse jusqu’à un hêtre qui étendait tranquillement ses branches là, avec un nid en haut, d’ailleurs, avant que les flammes ne viennent se foutre dedans.

    Bouger, vite.

    Et éventuellement, chopper un morceau de lui pour le maudire un coup, voilà qui lui ferait les pieds et le calmerait sans doute un peu. J’file dans le sous-bois, à l’abri, là où j’ai posé quelques pièges à son attention. S’il a le malheur de me suivre… Et s’il vient pas, mes objets redeviendront disponibles, ce qui devrait me permettre de lancer une nouvelle offensive.

    Si le p’tit jeune croit que parce qu’il a la chance d’avoir un pouvoir destructeur, il peut rouler sur tout le monde, j’vais vite lui faire confiance qu’il se fout le doigt dans l’œil.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
    Informations
    Re: Une Discussion Amicale
    Jeu 12 Nov 2020 - 18:39 #


    Et il se casse. Pas le moment de baisser la garde, mais au moins de reprendre ma respiration.

    Dans le dos, ouais, ça pique. Il m'a loupé pourtant.

    Il pourrait me tomber de nulle part, je sais qu'il a un œil sur moi, du moins j'le suspecte fortement. Mon cerveau me recommande de faire attention, de prévenir les prochaines embuscades et qu'il peut encore me tomber dessus. Mais ma rage me donne juste envie de le briser en mille morceaux au plus vite.

    Petit bout par petit bout.

    - J'VAIS T'EXPLOSER, VRENN !

    Tu toucheras jamais Luciole. Et j'ai pas envie de jouer les discrets. Pas le temps, et pas l'envie. Pas mon genre et surtout pas ma spécialité. J'me déroule les épaules et envois de grosses foulées en pénétrant dans le bois. J'franchis une pierre en sautant par-dessus, puis un tronc d'arbre mort en chassant l'air avec mon pied pour garder ma vitesse, alors que le décor défile devant moi à grande vitesse. J'prends un tournant, pis un autre.

    Une résistance lâche sur mon tibia.

    Un fil.

    Puis tout va trop vite. Trois sifflements arrivent sur ma gauche quand j'pars sur une roulade avant, l'impact provoque une volée d'écorce au-dessus de ma tête. À peine atterri, une corde s'enroule autour de ma jambe avant de me saucissonner à la cime d'un arbre, un rocher a fait contrepoids pour accélérer ma montée. J'prononce des jurons pendant l'ascension, maintenant à 10 bons mètres suspendus comme un jambon.

    - Courageux, le garçon.

    Une autre déflagration de flammes et j'rejoins le sol en lévitant au-dessus de ce dernier de quelques centimètres. Les flammes commencent à dévorer la forêt mais d'un geste de la main j'étouffe l'incendie comme s'il n'était jamais venue.

    Silence.

    Il a préparé son coup.

    - Ca fais combien de temps que tu me cherches ?! Toi et ta petite famille ont quoi contre Luciole?

    Craquement d'une branche, une lame siffle devant moi. Paré du gantelet, j'me propulse droit devant. Personne, un coup de pied arrive sur ma tempe et m'envoie valser contre rocher qui noircit a mon contact. Mon enveloppe disparaît et en relevant les yeux, un peu groggy, plus personne.

    J'en ai marre de ce jeu.

    Mais pas le temps de me retourner que cet enfoiré arrive derrière du rocher pour frapper avec sa lame. Mon bras en métal pare le coup, mon talon frappe son torse et j'lui laisse pas le temps respirer en le martelant avec le gantelet sa garde qu'il tient avec couteau tenu en pic à glace. Ses jambes se plient et sa garde se recroqueville alors que je frappe sans ménagement, pluie d'étincelles à chaque coup, il trouve une microseconde d'ouverture pour échapper le dernier qui s'écrase contre la paroi rocheuse.

    Une espèce de déjà vu m'arrive en tête, comme l'intuition de deviner la suite de son mouvement, j'essaie d'anticiper un crochet ample, mais j'me fais balayer aux jambes tombant direct dos au sol. Avant qu'il ne court sur moi, mes deux jambes prennent feu et tournent autour de mon corps, tout en conservant le buste au sol.

    Un début de tornade, puis une déflagration, et projette mon agresseur contre un chêne qui n'a rien senti, lui. Saut carpé, sur mes jambes maintenant, et dégaine cette fois mon épée. Portecendres prend feu, que j'plante au sol pour me craquer les doigts.

    - Allez, à mon tour de jouer avec une lame.

    Il est temps de passer aux choses sérieuses.

    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Une Discussion Amicale
    Sam 28 Nov 2020 - 19:46 #

    Avant.

    Putain, elle répond toujours pas. J’ai réussi à ramasser une poignée d’autres espions, qui s’souvenaient pas de moi pour autant, mais qu’avaient au moins les papiers pour me croire quand j’leur suis subtilement tombé dessus, dans une ruelle, ou tard le soir chez eux, ou par des contacts communs. Des couteaux ont été tirés, mais on a réussi à s’en sortir sans trop de casse. J’ai pris une sale éraflure sur l’avant-bras, et un cocard, aussi. Pas grave.

    J’ai presque eu l’impression que ça me remettait les idées en place.

    Ils avaient zéro nouvelles. Même Feuille. Même Damoiseau. J’parle même pas des autres, Anguille, les jeunes, les vieux. Putain, personne l’a vu, personne a eu de ses nouvelles. Reste Höls, mais j’veux pas attirer son attention. Ça paraît débile, mais à sa place, j’me suspecterais grave de l’avoir fait disparaître. Ça n’a pas de sens, j’l’aurais fait avant. Et il doit avoir suffisamment de détails sur notre relation pour savoir que c’est pas crédible.

    Ou alors ? Justement, il a assez de détails pour penser que, tout pile, j’ai réglé le problème ?

    Nan, ça n’a pas de sens. J’me ressers un whiskey. J’me demande le combientième c’est. T’façon, y’en a pas tant dans la bouteille, donc ça doit pas être si grave. J’regarde la tabatière. Vrai que ça va bien avec. Des mois que j’ai pas fumé. J’m’en allume une, j’inspire profondément la première bouffée, comme si j’reprenais mon souffle après dix minutes sous l’eau. J’tousse. Ha. J’pensais que c’était du passé, ça.

    La bouteille est plus vide que j’pensais.

    Autant la finir, à ce stade.

    ****

    Maintenant.

    Il sort sa grosse épée. Nan, pas celle-la, heureusement, encore que ça m’aurait sans doute faciliter la tâche. J’me redresse doucement en tapotant l’arbre qui n’a pas du tout amorti mon choc. P’tet même que j’reviendrai demain avec une hache histoire d’achever de le découper, et m’assurer qu’il soit mort et bien mort. Mais pour le moment, j’ai d’autres soucis en face de moi, le genre belliqueux. Les pièges ont pas fait grand-chose, contrairement à ce que j’espérais. A croire que la puissance brute suffit à l’emporter sur la sournoiserie et le brio.

    Sale histoire.

    « Bah alors, Jin, quelque chose à compenser ? »

    J’pointe son épée. Si ça suffit à le déconcentrer, même un poil, c’est toujours ça de pris. Mais il ignore visiblement mon commentaire, et m’charge avec son truc à tuer des bœufs. Il l’agite de gauche à droite alors qu’il est encore à trois mètres, façon échauffement, mais c’est pour moi que ça risque de brûler quand une lame de flamme s’en détache et file vers moi. J’me baisse dessous, et c’est mon pote le vieux chêne qui trinque. P’tet même pas besoin de revenir demain, tiens.

    J’ai essayé de pas le quitter des yeux, mais le feu dans la gueule, ça fait toujours réagir instinctivement, surtout que j’peux pas prétendre avoir l’habitude. J’le vois plus en face de moi. Par réflexe, j’roule sur le côté, et il s’abat là où j’me trouvais une seconde avant. Et il enchaîne. Il aurait tort de se priver. J’suis en déséquilibre, et j’recule pour esquiver chaque coup d’épée, et les flammes qui en émanent. Putain, quelle merde.

    Horizontal, j’me baisse, diagonale, j’saute à droite, ras du sol, je saute, non c’était une feinte, et le revers me ramasse alors que j’touche pas le sol. Heureusement, il a pas pu mettre toute sa force, et j’amortis avec un temps de retard à l’aide de ma dague wardän. Elle fond pas sous la chaleur. J’me demande comment ils ont fait, les chercheurs du Royaume, pour en faire des armes.

    Pas le moment de se déconcentrer.

    On reprend notre souffle, et il a un sourire moqueur.

    « Ton frère est parti ? Tu veux pas abandonner, Vrenn ?
    - Nan, ça va, j’suis en pleine forme, j’m’échauffe, là. »

    Il pointe mon flanc.

    « Pas trop douloureux ? Le feu a pour caractéristique de purifier les saloperies. J’pense qu’il t’en faudrait encore un peu. »

    J’baisse brièvement les mirettes pour voir que mes fringues ont cramé, et qu’il a même traversé le cuir gévaudan. Y’a une vilaine coupure roussie sur ma côte flottante. J’évite de foutre les doigts dedans. Par contre, ma protection de survie devrait se régénérer rapidement, si j’arrive à créer l’occasion… Il est plus trop temps de niaiser. Le contexte est pas bon pour une incarnation mémorielle, mais j’ai encore le reste de mon arsenal, au final.

    J’deviens invisible, et j’me téléporte dans le même temps à un mètre de lui, sur sa droite. J’préfère me dire que j’dois esquiver l’épée plutôt que le gant, beaucoup plus véloce, surtout s’il me voit pas. Et, surtout, son épée lui servira rapidement plus à grand-chose quand il oubliera, exactement maintenant, comment s’en servir…

    J’profite de l’occasion pour frapper, avec un de mes couteaux sur son avant-bras, mais il a déjà lâché son arme surdimensionnée. Ça suffit pas pour qu’il en réchappe, et j’sens le muscle qui est bien tailladé. Pas dit qu’il ramasse son arme, quand l’oubli disparaîtra, surtout qu’il est persuadé que j’suis en en train de lui mettre un coup de pied dans la rotule alors même que mon autre dague file droit vers son épaule.

    Sur mon flanc, j’sens le cuir gévaudan qui repousse, et s’met sur la blessure que j’ai. Pas agréable. Carrément douloureux, même, mais ça protègera et évitera qu’il refoute un coup dedans.

    Ma feinte magique a bien marché, il a levé la jambe pour parer, mais y’avait rien. J’sens la dague wardän se planter dans la chair, mais il a transformé sa parade en contre-attaque, au passage. La déflagration de flammes atterrit en plein sur ma cuisse, et sa paume gauche se pose sur mon pec’. L’explosion m’éjecte, et le cuir gévaudan prend à nouveau cher, mais tient davantage le choc ce coup-ci, contrairement à moi.

    J’me relève et j’crache un long filet de salive dans l’herbe.

    « Tu veux pas abandonner ? On gagnerait du temps, franchement. »

    J’lui propose, on sait jamais, après tout. Il regarde son épée, par terre, hausse les épaules, et s’remet en garde. J’soupire, et un clone se matérialise. Sa présence devrait me permettre de temporiser un peu, après tout. Ou de prendre carrément l’avantage : il doit bien commencer à fatiguer, à force, nan ? J’sais que ça commence à être mon cas, pas de raison que j’sois le seul.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Une Discussion Amicale
    Lun 14 Déc 2020 - 16:07 #


    - Abandonner ? Pardonne-moi, j'connais pas ce verbe. J't'assure, j'prends des cours pourtant.

    D'accord, j'ai mal. Mon bras me demande doucement d'aller me faire mettre. Mais c'est moi qui décide, donc on continue. Ca commence à ruisseler dans mon vêtement. Alors j'embrase mon bras pour faire évaporer le sang et stopper l'hémorragie. M'auto-cautériser ne marche pas, le désavantage d'être invulnérable aux flammes.

    Son frère apparait de nouveau. Mais finalement, ca m'rappelle ma conversation avec Java au Village Perché. Pouvoir commun ou simple coïncidence ?

    - D'accord, tu sors des clones. Ces connards sont moins moches que toi, j'avais pas fais gaffe.

    Un dernier regard sur mon épée, putain, j'sais même plus comment la récupérer. Attends une minute...

    - Ton truc c'est la mémoire, hein? Réponds pas, j'en ai rien à cirer en faite.

    J'te casserai la gueule quand même. Vrenn crache parterre et fonce droit sur moi avec sa copie.

    J'envoie une direct du gauche, dévié puis répliquer par un crochet qui me tord le visage. Un coup de pied fouetté de la copie dans le plexus, j'crache une glaire de sang au sol puis tombe à genoux. La dague fonce dans l'épaule, déviée de la paume de la main, mais un uppercut me catapulte au sol.

    Roulade arrière, j'me redresse, deux coups de pieds au torse me projette dans un buisson. J'ai le tournis, j'arrive plus à respirer, mes paupières sont lourdes et j'commence à voir flou sur les deux silhouettes qui sprint de nouveau.

    Elan de rage. Forme élémentaire, dernier sursaut.

    Sans me soucier de mon environnement qu'un brasier sort de ma bouche et de mes deux mains dans leurs directions. J'vois plus rien dans ce nuage noir que j'ai créé alors que ça commence à cramer dans tous les sens. Une silhouette noire apparaît puis disparaît. J'entends du bruit derrière moi. J't'ai trouvé.

    J'm'envol et les deux Vrenn se retrouvent au même endroit quand j'prépare une charge explosive depuis le ciel. Elle arrive comme une étoile filante plein axe sur eux. Ils se dispersent et l'explosion pousse une déflagration qui déblaye les fumées carbonisées de ce feu de forêt. Marre de le voir se cacher. Mais lequel est le bon? J'atterris un peu plus loin dans une clairière. Et c'est quand j'veux bouger qu'en fait, j'peux plus. Un autre pouvoir? Il en a combien putain?!

    Telle une statue, j'vois les deux loustics sortir du bois en cavalant pour un coup de grâce que j'peux pas encaisser. Impuissant. Un genou m'écrase le visage alors qu'une lame s'enfonce dans ma cuisse gauche. La douleur me décharge le corps dans un supplice insupportable. Mon corps rebouge un peu plus tard. Seul riposte possible, partir. La moitié de mon corps prend feu et j'en plaque un avant de partir comme un météore dans le bois.

    On traverse, un, deux, trois, quatre buissons qui installent de bonnes échardes pour notre bonheur. On s'écrase dans un roulé-boulé et j'vois que mon épée n'est pas si loin. J'rampe dans sa direction pendant que Vrenn - va savoir lequel - se relève.

    Je l'ai. Et un sourire carnassier déforme mes traits. Les canines en sang.

    - J'espère que t'as pas peur du vide.

    Deuxième plaquage comme un bélier, mon épaulière s'écrase contre son torse alors qu'on prend, 10, 20, 30 mètres de haut tandis qu'on s'envoie des gnons chacun notre tour dans la gueule. Mon corps plus affaibli commence à piquer du nez et dans une chute vertigineuse, on fonce dans les plaines.

    J'redresse la barre traînant en rase-motte le corps qui creuse un sentier dans le sol mou. Pour se dégager il envoie sa lame dans ma direction, j'le relâche pour esquiver et m'écraser un peu plus loin. Roulant en boule. Le sol n'a rien sentit, lui aussi.

    Mon cœur loupe un battement à chaque fois, j'ai mal de partout et ma respiration vacille.

    Deuxième glaire de sang, et j'boite. J'retire mon manteau, puis ma chemise, laissant mon torse nu et les tatouages en vue. J'ai pris beaucoup trop cher, maintenant il faut que j'sois confort sur tous mes mouvements. M'aidant de portecendres comme d'une canne, j'réduis la distance.

    Les pieds écartés à largeur d'épaule, la lame prise à deux mains, j'toise Vrenn, puis le deuxième qui le rejoint plus tard en courant. Alors, ça y est, j'vais crever ici? Pour Luciole?

    Ouais, pour Luciole.

    - VENEZ LES DEUX CLAQUES-MERDES ! VOUS POUVEZ PLUS VOUS CACHER !

    Vrenn est entouré de terre, d'échardes et de cocards. Il a mal aussi. Ce n'est plus une question de physique, dorénavant.

    C'est une question de mental. Un dernier regard sur le dragon autour de mon bras droit. Peut-être que le Solar mettra un point final à tout ça. Mais pas maintenant.

    Pas encore.

    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Une Discussion Amicale
    Lun 18 Jan 2021 - 18:42 #

    Avant.


    Rétrospectivement, j’étais un peu dans le flou.

    En tout cas, c’est ce que j’me dis quand je vois le bureau qui fume, le trou dans le plafond, de la taille de deux points, et le gars qui geint faiblement un mètre derrière moi, la main pressé sur son bide alors que le rouge coule. De l’autre côté du trou, un type est évanoui, et il lui manque un gros morceau de sa jambe. Ouais, j’ai déjà fait plus subtil, à la réflexion. Je hausse les épaules. Ils oublieront.

    Quoique, c’est pas dit, en voyant l’homme qui me fait face. Il a grossi, et il était déjà pas maigre à la base. Jehan est braqué derrière son bureau, les mains posées en évidence, bien à plat, devant lui. Jéjé-Les-Bons-Tuyaux, comme certains l’appelaient y’a quelques années. Evidemment, plus personne n’ose, maintenant. C’est quand il débutait dans le turbin d’indic’, planqué dans l’ombre des entrées de maisons. Là, c’est une autre ambiance : bureau chaleureux, boîte à cigares, mini-bar avec bouteilles hors de prix, et vêtements classes de tailleur.

    Il a les yeux calculateurs. Il mate ma tronche, la remet pas. Un assassin ? Nan, il aurait pas tout cassé comme ça, si ? La garde ne tardera peut-être pas. Mais j’serai parti depuis longtemps.

    « Que voulez-vous ? »

    Il a la voix rauque, et y’a l’odeur de la peur, sous-jacente, puis celle du sang, plus métallique.

    « Jin Hidoru. Toutes les informations sur le mois passé. Personnes avec lesquelles il a passé du temps, endroits inhabituels où il a circulé. D’ici cinq jours. »

    Il pondère, son cerveau à la recherche des trucs qui m’intéressent.

    « Une piste particulière ?
    - Nan. J’ferai le tri. »

    Il hoche sèchement la tête.

    « Vous comptez revenir ?
    - Nan plus. Livrez là. »

    J’lui file les informations pour me faire parvenir le dossier, un de mes points de ramassage habituel, et j’doute pas qu’il fera le lien. Franchement, j’ai tué personne, même Höls pourra pas se plaindre. Bon, y’en a qui sont salement abîmés, c’est sûr, mais Jéjé a largement les moyens de les faire survivre. Je crois. Après, est-ce qu’il en a envie, c’est encore une autre question, mais c’est pas tant mon problème, plutôt le leur : ils avaient qu’à choisir un employeur plus généreux, même si ça court pas les rues dans le domaine…

    Et quelques jours plus tard, y’a rien dans les papelards. J’m’en doutais un peu, malheureusement. Déjà, elle peut changer d’apparence, alors pour la reconnaître… Mais si elle avait coupé les liens avec les espions, donc la partie finalement assez légale, elle se serait p’tet mise à traîner avec des gens moins recommendables, et dans ceux dont elle est proche, y’a Jin. On trouve d’autres rigolos, par contre. Genre ses liens avec la première ministre. Comme quoi elle les préfère jeunes, c’est probablement pour ça qu’elle a pas succombé à mon charme canaille lors de cette lointaine soirée à la Guilde…

    Enfin, c’est ce que j’me dis, en m’préparant à aller faire une discussion amicale avec Hidoru pour qu’il balance ce qu’il sait.

    ****

    Maintenant.


    J’dois dire que j’le pensais pas si coriace. Okay, il a l’air rugueux, un peu sauvage, indéniablement physique, mais ça reste que l’apparence, tout ça. Au bout d’un moment, il reste plus que la substantifique moelle, comme disent les pédants qui essaient de parler bien, et c’est là qu’on voit vraiment de quoi est faite une personne. Le mieux, dans ces cas-là, c’est d’être désagréable.

    « Désolé de t’abîmer autant, j’espère que Du Lys t’en voudra pas trop de rentrer en mauvais état. Dis-lui que t’es tombé dans les escaliers, ça marche toujours. »

    En tout cas, moi, ça avait marché, et j’avais même eu un bisou magique. Il se contente de montrer les crocs.

    « Amène-toi, au lieu de dire des bêtises. »

    Bon, il a pas tort, quelque part. Mon clone hausse les épaules, et on avance de part et d’autre, pour le prendre en tenailles. Mais visiblement, il a pas envie d’attendre, lui. Il fonce sur un de nous deux, et c’est l’autre. Pas plus mal, j’pourrai utiliser l’ouverture pour…

    Un mur de flammes s’élève, et m’coupe provisoirement. J’peux même pas me téléporter, impossible de voir ce qui m’attend de l’autre côté, putain. J’sors mon arbalète-grappin, et j’tire au jugé. Un son sourd récompense ma tentative, et j’laisse la corde me tracter de l’autre côté, pour voir que mon clone est salement sur la défensive. Faut dire, les gros moulinets à l’épée, le p’tit couteau, il a dû mal à tenir, j’suppose. La lame se déchausse du manche, alors que c’était de la qualité, promis juré, et le double perd coup sur coup sa jambe puis sa tête, avant de disparaître dans un tas de néant.

    « Hé, c’était mon copain. »

    Au moins, j’ai pu reprendre mon souffle, contrairement à lui. Il s’tourne vers moi, lame toujours brandie. J’reprends ma dague wardän, et j’opte pour une main-gauche avec une grosse garde en croix, un poignard lourd et pas pratique, mais qui devrait m’servir pas mal pour ce qui s’agit de parer pour m’créer des ouvertures.

    Son premier coup de taille, j’me contente de reculer d’un pas, mais il enchaîne rapidement avec une attaque verticale, puis diagonale, et ses pas avancent inlassablement dans ma direction. Et j’me souviens que j’ai un mur de feu au cul, quand j’sens la chaleur sur ma nuque. Avant qu’il me fasse une dinguerie, genre rapprocher les flammes ou j’sais-pas-quoi, j’rentre dans son attaque, et j’bloque son putain d’espadon avec mes deux couteaux. Ça grince salement, mais ça tient, le matos, contrairement à mes bras qui plient un peu.

    Putain, il tape comme un âne, et son arme doit en peser un mort.

    J’dois commencer à être plus épuisé que j’pensais, va être temps de mettre fin à ces conneries, surtout que vu le boucan, la maréchaussée devrait pas tarder à se pointer. Quand il reprend son arme pour se remettre en garde, j’le suis de près, et les couteaux tissent leur danse. L’est obligé de prendre certaines attaques sur son gantelet, un coup en haut, un en bas, avec tous les angles les plus saloparts auxquels j’peux penser pour passer sa garde.

    Il récolte plusieurs coupures sur les bras et les jambes, mais rien d’assez méchant, à moins que j’veuille attendre quelques jours pour que l’hémorragie fasse effet. Mais, surtout, il me colle le pommeau de son arme dans le pif, et j’tombe à la renverse en arrière. Sous la panique, j’me rends invisible, et j’roule sur le côté, laissant son épée s’abattre dans la terre, alors qu’il se remet en garde et regarde précautionneusement autour de lui.

    J’reprends mon souffle deux secondes et, avec un grognement, j’me remets le nez en place. Avec le grognement de douleur, j’redeviens visible, et j’me redresse sous ses mirettes. J’ai du sang qui m’coule dans la bouche, plein, mais ça va se tarir tout seul. J’suppose qu’il peut tenter la perte de sang aussi, maintenant.

    Mais c’est pas trop son style : il me charge, accompagné de trois boules de feu qui suivent vachement les mouvements de son arme et dansent autour de lui, en rendant infiniment plus casse-couilles de le toucher. Il oublie momentanément comment se servir de son épée, mais pas comment s’en servir comme d’une massue, et c’est la même chose, vu l’arme : il l’abat frénétiquement sur moi et j’suis trop surpris pour faire autre chose que sauter sur le côté alors que les feux follets continuent de me roussir la barbe.

    Avec un cri de rage, j’relance une aiguille du gantelet d’assassinat dans sa direction, mais elle fait que traverser son oreille. Il pourrait y foutre une boucle d’oreille, comme ça, et avoir l’air charmant, tiens, devant sa copine. Ça fera joli, au palais.

    En réponse, il piétine au sol, et une gerbe de feu s’en élève pour me foncer dessus. J’passe au travers, les bras en croix, et il l’avait visiblement pas vu venir : on s’rentre dedans, et c’est la culbute. Par habitude des bagarres de rue et d’ivrogne, j’réussir à tourner pour être au-dessus. J’ai paumé ma main-gauche. J’sais pas quand. Mon poing s’abat sur sa pommette, mais il sert juste les dents. Son épée est hors de portée, et il m’reste la dague wardän, mais il agrippe mon poignet.

    J’appuie dessus de tout mon poids, mais il tient, le con. Pendant ce temps, son poing maillé s’écrase à répétition dans mes côtes, et le cuir de gévaudan suffit pas trop à amortir tous les chocs. Mais c’pas grave. Si j’le plante, il fera plus le malin. J’prendrai une potion et on taillera la route avant de tailler le bout de gras. Et son gras aussi, s’il faut, pour pouvoir discuter enfin.

    J’sais pas trop ce qui m’a alerté. P’tet la lueur rouge dans ses yeux, ou un genre d’instinct. J’me téléporte dix mètres plus loin, et une énorme flamme lui tombe dessus et autour, sans lui faire le moindre mal, j’serais prêt à le gager. J’retire ce que j’ai dit sur le fait que tous les pouvoirs se valent : c’est dégueulasse.

    Il se relève doucement, crache un glaviot ensanglanté, et ramasse pesamment son épée.

    Ça y est, j’en ai officiellement marre. J’arme Focus. Tant pis pour le côté en relativement bon état.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
    Informations
    Re: Une Discussion Amicale
    Dim 7 Fév 2021 - 16:23 #


    On peut pas briser un homme comme on pourrait briser un chien ou un cheval. Plus tu frappes un homme, plus il se tient droit. Pour briser la volonté d'un homme, pour le soumettre, il faut d'abord briser son esprit. Les hommes pensent qu'il y a une façon de tuer dignement, qu'il y a une façon "humaine" de buter quelqu'un.

    C'est absurde, ça nous anesthésie.

    On a besoin de cette idée pour endurer l'horreur sanglante du meurtre. Il faut détruire cette idée. Montrer que le meurtre est une chose terrible et sale et ensuite, montrer à quel point on aime ça. Tirer pour blesser, et ensuite exécuter les blessés, les brûler. Les prendre en combat rapproché, détruire leurs idées toute faites pour devenir leur monstre.

    Quand ils nous craignent, on devient plus fort, on devient meilleur, mais ne jamais oublier que c'est du bluff. Une posture, comme le rugissement d'un smilodon ou comme un grognours qui se cogne la poitrine. Si on oublie ça, si on succombe à l'horreur... On devient le monstre. Diminué, on ne vaut pas mieux qu'un homme et ça, ça peut être fatal.

    Tout ça pour dire qu'aujourd'hui j'ai trouvé un monstre. Colossale. Peut-être le plus puissant que j'ai pu rencontrer jusqu'à présent, et j'me suis pourtant frotté avec pas mal de mondes. Pas besoin d'être spécialiste ou devin pour penser que beaucoup de gens ont dû chier dans leur froc pendant une questionnette du loustic.

    Est-ce que j'ai peur ? Oui. Peur pour Luciole, M'ma, Haru. Mon père disait que la peur était une force; on saute plus loin, on bouge plus vite. Les instincts prennent le dessus sur tout le reste. Si on apprend à la maîtriser, la canaliser. Quelque part, j'pourrais presque penser que nous étions fait pour nous rencontrer ce salopard et moi. Et la fin est proche. J'ai donné presque tout ce que j'avais, et il est beaucoup trop loin pour tenter une autre charge.

    Mon épée pèse des tonnes, mes paupières clignent lentement. La sueur perle avant le sang, mon cœur bat irrégulièrement. La pointe de Portecendres creusant la terre des plaines, j'me retourne doucement vers mon ultime adversaire qui a l'air de préparer un truc. Avisant ses mains de loin, j'peine à détailler ses mouvements, mais ça pue l'attaque frontale, un truc que j'ai pas encore vu dans tous ses gadgets.

    Dressé devant lui, y'a pas 36 solutions. Lâchant la lame qui tombe lourdement, je superpose les mains qui se rapprochent doucement sur mon flanc, fléchissant les jambes, formant une boule faible en lumière qui grossit progressivement, le dragon autour de mon bras s'éveillent en s'embrasant, drainant tout le potentiel de mon corps pour mieux le rejoindre dans cette force pure entre les phalanges. Les mirettes ambrées s'illuminent d'une flamme lumineuse, alors qu'un aura m'entoure et carbonise le sol autour de moi.

    Grognant pour ne pas perdre connaissance, j'essaie de garder dans le viseur ma cible, alors que la chaleur continue de monter crescendo, le sol devenu noir et craquelant. Ce petit soleil entre les mains les repoussent indéfiniment dans un son strident pour les tempes.

    Une inspiration, deux inspirations. Un hurlement.

    Les bras partent vers l'avant dans un feule bestial. Libérer cette force qui déchire et creuse le sol dans un fossé ardent, le rayon teinté d'un bleu infernal qui incinère n'importe quel matière sur son passage laissant son souffle s'étaler vers l'extérieur et dessiner des veinures de flammes sur plusieurs mètres de chaque côté. Ne voyant plus rien à cause de cette luminescence bleue et aveuglante, j'mise sur la chance pour l'espérer le toucher.

    Mais c'était avant qu'un flash rapide me donne ce grand froid parcourir mon épaule et dévier ma trajectoire. Il y a un trou dedans, béant. Ca me coupe le souffle, commençant à partir en arrière alors que le solar disparait dans un sursaut de lumière et dévoile une tranchée de 50 mètres sur le flan de Vrenn. Je l'entends gueuler, peut-être les 5000 degrés et quelques qui lui ont chatouillé la peau de loin.

    Mais ça change rien. Il m'a eu, et moi non.

    Une gerbe de sang sort malgré moi de la bouche, les jambes tremblantes. Ca y est, j'ai les jetons. Vraiment. Je titube vers l'avant, comme un mort-vivant, le regard embué par la douleur.

    Avant de commencer à me sentir partir vers l'avant dans l'obscuration de ma vision.

    Je veux pas mourir.

    J'veux pas crever, d'accord ?

    Non...

    Je veux...

    Pas...

    Luciole, Zahria... J'suis désolé.

    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
    Informations
    Re: Une Discussion Amicale
    Mar 2 Mar 2021 - 14:52 #


    « Attends, ne bouge pas, tu t’en es mis partout. »

    Elle enroula la serviette autour de ses doigts et la passa sur les contours vieillis de la bouche de son grand-père. Les anciens sourires s’étaient taris sur cette bouche pour ne plus laisser que l’empreinte de rides naguère moins vivaces. Elle étudia sa peau parcheminée, constellée de petites tâches auburn qui traçaient ici et là dans sa chair des motifs complexes, dévoilaient mieux la fine ossature des os qui agitait par instant ses mains de tremblements. Mais elle l’aimait autant qu’un père et davantage qu’une mère. Il était alité, à présent, et n’errait plus dans les couloirs qu’en de rares journées ensoleillées – la lumière chaude se prenait alors dans les vitraux et embrasait l’air à la manière d’un souffle d’été, et soudain, c’était comme s’il avait vingt ans à nouveau. Aujourd’hui, la lumière ne parvenait pas à percer à travers les carreaux. A la place, une fumée ample et lourde roulait ses anneaux noirâtres dans le voisinage, empuantissait l’air et répandait alentour une suie collante. Jeschen avait le regard rivé vers cet extérieur d’encre, et son visage fragile s’était muré dans un froncement de sourcils crispé. Il s’obstinait du moins à ignorer les cuillérées que Luz lui tendait, ne prélevant que du bout des lèvres une becquée parcellaire lorsque sa petite fille insistait.

    « Le ciel… Le ciel n’est plus bleu, constata le vieil homme. »

    Et puis, ce fut tout. Il détourna la tête, s’enfonça dans ses coussins et retourna à ses contemplations internes. Sa senestre restée en suspens dans l’espace, Luz ramena doucement sa main à son giron. La cuillère produisit un infime tintement contre son bol, et ses prunelles se tournèrent avec une lenteur contemplative vers ce bout de paysage poinçonné au mur. Quelque chose se retourna dans sa poitrine. Un craquellement chuinté.

    Le ciel n’était plus bleu. Il était temps de partir en chasse.

    ►◄

    Elle se souvenait, tandis qu’elle marchait. Elle se souvenait de la lettre en vélin mâché, laissé sur la couverture moelleuse de son lit un soir d’un soleil brillant. Paraphée d’un jolie Z, un coup de poignet qui avait connu son content de coups fourrés, de torsades et de plaies ouvertes. Ne t’inquiète pas, tout irait bien, il suffisait de remplir les failles à grandes flopées de confiance, inonder ses inquiétudes, aveugler son inconscient. Sourire une nouvelle fois, attendre qu’elle revienne, mettre ses plats au four, dépoussiérer de temps à autre son bureau… Cela devait être important, après tout, une énième mission de Maître espion probablement, une affaire personnelle peut-être, un alignement astral sans doute… Il lui suffisait d’attendre. Et d’avoir confiance. N’était-ce pas ce que lui disait la lettre ? Avoir l’heur de rester assise dans le salon, le dos droit et sec, les yeux fixés sur la porte d’entrée qui n’en finissait plus de ne pas s’ouvrir. Un chiffon dans les cheveux à la manière de ces épousées oubliées, restées sagement à l’arrière du champ de bataille. Patiente un peu, aimante toujours. N’était-elle pas Luz ? Capable de préparer une tasse de thé en attendant leur arrivée, sans jamais poser la moindre question, s’enquérir de la source de leurs blessures ? Ah, quelle bonne âme, murmurait-on, il suffisait de lui remettre éternellement leurs corps blessés, et voilà qu’elle les soignait avec cette tendresse toute maternelle qui ne demandait rien en retour…

    Avoir confiance, oui.

    Confiance dans les appels de plus en plus disparates de Naëry. Confiance dans ses regards fuyants, cette difficulté prégnante à le saisir entre ses missions. Son Lynx était un Aventurier performant et sa réputation le précédait. Les requêtes étaient nombreuses et le monde prenait des allures d’enfant quémandant incessamment les bras paternels et protecteurs. Une attaque de carnivores ici, un incendie par-là, peut-être une expédition en territoire hostile après-demain. Et toujours une simple lettre laissée en arrière, parce qu’il suffisait que Luz ait confiance en eux, non ? Il était de bon aloi de les attendre dans sa demeure chaleureuse, du thé fumant à la main, un exemplaire de ses cent trente variations d’épices et d’herbes aromatiques aux propriétés curatives excellentes.

    Parce qu’il suffisait d’avoir confiance.

    Avoir confiance lorsqu’elle se trouvait seule à déraper sur le parquet pour rattraper son grand-père mourant avant que son crâne ne heurte la commode, avoir confiance lorsqu’il fallait plaquer ses mains sur sa bouche lorsqu’il hurlait dans la nuit, recoudre un coup de fourchette dans sa paume, avoir confiance lorsque son regard trouble passait sur elle sans s’y poser. Ce n’était pas grave. Elle les attendrait tous dans son salon, lorsqu’ils se décideraient à revenir vers elle. Une tasse de thé à la main.

    Son regard morne et aimant se posa sur les deux silhouettes affaissées à quelques mètres de distance. La forêt avait été éventrée d’un coup de lame chauffée à blanc, et une lourde odeur de sève imprégnait l’air bien mieux que ce zeste de cendre qui restait longuement sur la langue. Elle savait qu’ils seraient là. L’un deux bougeait encore. Elle lui déchargea dans la nuque une pleine vague d’électricité pour s'assurer qu'il n'aurait plus de telles velléités et se tourna vers les quatre domestiques qui l’avaient accompagnée :

    « Déshabillez-les. Entièrement. »

    Elle les aimait. Oh, comme ses propres enfants. Mais ils avaient obscurci le ciel, le ciel si bleu de son grand-père… Et ils gisaient à présent à ses pieds à l’image de pantins désarticulés, de larges corolles d’hémoglobine s’enhardissant autour d’eux. Ils étaient terriblement indisciplinés, à manquer si cruellement de confiance. Fallait-il donc qu’elle leur apprenne cette leçon essentielle de l’existence ? Elle était épouse, mère et fille, une autorité absolue et légitime en la matière.

    Ils apprendraient, par conséquent.

    Jin et Vrenn, tous deux venus chez elle à quelques jours d’intervalle seulement, ignorant que leurs chemins n’avaient eu de cesse de se croiser. L’un courrait derrière des chimères, l’autre s’était fait dévoré par ces mêmes chimères… Ils faisaient tous deux partis de sa meute, cependant, et de cela, elle en était persuadée. Ses souvenirs n’étaient pas toujours clairs, particulièrement lorsqu’il s’agissait de Vrenn, mais elle se rappelait sa présence et les liens étroits qui le ramenaient continuellement vers Zahria. Quant à Jin, enflammé, éloquent, fier et loyal envers ses proches, il brûlait de cette farouche volonté de vivre, de se heurter à l’existence avec toute la puissance d’un magistral incendiaire.

    Néanmoins, ils avaient fait le choix de se détourner de leur confiance en Zahria pour jeter leur fougue l’un contre l’autre. Et cette incartade méritait une punition exemplaire.

    Elle fit ramasser leurs vêtements ainsi que leurs objets de pouvoir, rangea soigneusement le tout dans deux coffres en bois avec la grâce d’une cultivatrice soignant ses fleurs. Elle les droguerait, ce qu’il faut à un homme pour dormir paisiblement des heures durant, un voile obscur et bienveillant sur leurs paupières : de quoi leur apprendre à avoir confiance. Et une fois soignés de l’ensemble de leurs plaies, don accordé par Vol vie…

    « Déposez-les à quatre heures de marche à l’est et à l’ouest des Plaines, chacun dans une direction opposée. Ils n’auront qu’à rentrer à pied en ville pour retrouver leurs affaires… L’air frais les rafraichira sans doute. »

    Elle déposa tendrement les deux papiers annotés sur leurs corps endormis. Ils y trouveraient une adresse différente, un endroit où récupérer l’entièreté de leurs affaires en toute sécurité. Le plus loin possible l’un de l’autre. Elle eut un geste indifférent du poignet pour envoyer ses domestiques à la tâche et fit demi-tour pour pénétrer d'un pas souple sous la rumeur obscure des feuillages.

    Enfin, le silence de la forêt.

    Le ciel était bleu à nouveau.

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