Solveig regrettait plus que jamais de ne pas pouvoir utiliser les portails de téléportation. Leur prix était exorbitant ; pour cette raison elle n’en avait jamais fait usage. Toutefois ses fesses endoloris étaient sur le point de la faire changer d’avis. Sa jument alezane, bien que fort débrouillarde et courageuse n’était définitivement pas des plus confortables. Encore moins lors d’un voyage aussi long. C’est avec raideur qu’elle mit pied à terre. Elle poussa ensuite un petit grognement mécontent puis commença à s’étirer dans tout les sens comme un chat.

- Pourquoi faut-il toujours que nos missions se passent à l’autre bout du pays ? Gémit-elle. - Enfin au moins on est arrivée. Je crois que c’est la première fois que je viens ici. Elle tapota son menton de son index puis planta ses poings sur ses hanches. - Bien allons-y, je sens que cette mission va être bien plus longue que les précédentes. Et elle ne croyait pas si bien dire. Solveig n’était pas de ceux qui aiment se plonger dans les livres et parchemins. Yuduar n’avait-il donc aucune pitié ? Plutôt que de répondre à cette question qui lui semblait terriblement évidente, elle s’empressa de décrocher l’une de ses sacoches qu’elle hissa sur son épaule. Les rênes de l’alezane furent abandonnées autour d’une attache et la garde daigna enfin pénétrer dans le palais.

Solveig grimaça. Elle avait connu maintes sensation désagréables depuis le début de sa vie mais elle devait admettre que celle-ci en plus d’être originale surpassait toutes les autres. Dès lors que le seuil des portes avait été franchis sa vue s’était troublée et ses oreilles s’étaient subitement remplit de coton, de même ses muscles lui paraissaient beaucoup plus fragile et elle avait une sensation de lourdeur permanente.

- Je suppose que c’est la bulle anti pouvoir dont tout le monde parle… Ronchonna-t-elle tout en continuant de suivre Valentino. - Alors c’est comme ça que vous vous sentez tout les jours ? C’est vraiment désagréable. J’ai l’impression de peser un âne de mort et d’être aussi aveugle qu’une taupe, sans parler de mes narines qui ont l’air bouchées. Dit-en reniflant, sans succès.

Ils traversèrent les jardins, où les yeux de la chiraki s’attardèrent plusieurs fois, puis débouchèrent dans un grand corridor richement décoré. Encore une fois elle se plaignit de la qualité de sa vue, maintenant si basse qu’elle avait l’impression de percevoir le monde de façon grossière, manquant de détail. Des tableaux étaient disposés le long des murs et lui donnait l’impression de suivre sa marche, comme un jury sévère de riche visage. Ses oreilles bougèrent sur sa tête comme des girouettes en signe d’agitation. Elle n’aimait pas cet endroit. Il était bien trop guindé et artificiel pour qu’elle puisse s’y sentir à son aise. Finalement elle laissa à Valentino le soin de les guider après s’être trompée par deux fois de route, le dôme magique n’avait aucunement amélioré son sens de l’orientation.

Enfin ils arrivèrent aux archives. Même sans son odorat sur-développé l’odeur du vieux papier et de la poussière semblait ancrée dans cet endroit. Le calme y régnait également et contre toute attente cela lui sembla agréable, elle, dont le monde était si bruyant. Approchant du bureau elle offrit à la dame de l’accueil l’un de ses chaleureux sourires, qui la laissa de marbre. Loin de se laisser décourager la chiraki ouvrit la bouche.

- Bonjour nous sommes les gardes du bastion sud, vous avez du être prévenu de notre arrivée.
- Je n’ai reçu aucune note stipulant que deux gardes du sud devaient consulter nos archives.
- Si, bien sûr que si, nous venons de la part du Capitaine Al Rakija.
- Non Mademoiselle.
- Mais si ! Je vous assure ! Vous n’avez même pas consulté votre registre. Se plaignit-elle tout en effectuant de petits bons sur place derrière le pupitre.
- Parce que je sais qu’une telle note aurait retenu mon attention.
- Mais… Oh… Suis-je bête ! S’écria Solveig tout en attrapant la sacoche qui pendait mollement sur son épaule. Elle fouilla un moment dedans puis en sortie une lettre cachetée qu’elle tendit à la secrétaire qui arborait maintenant un air dubitatif. - Tenez !
- Hum… Grogna la femme puis déposant le papier sur son pupitre elle croisa les bras sur sa poitrine. - Bien, maintenant avez vous le dossier de demande de consultation des archives royales ?

Pour toute réponse les ongles de Solveig s’enfoncèrent dans le bureau comme dans du beurre et un nerf tiqua sous son œil droit.  

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Solveig se demanda si elle n’allait pas réellement broyer le bureau qui se trouvait sous ses doigts. Fort heureusement ses capacités lui offrait vitesse et agilité, ni plus ni moins. Tout au plus laissa-t-elle de petits sillons griffus dans le bois parfait du meuble et encore, cela n’eut pas l’air d’émouvoir même un instant la petite secrétaire qui la foudroyait du regard par dessus sa paire de bésicles. Ah... qu’aurait-elle donné pour les lui faire avaler ? Encore une fois elle laissa Valentino prendre le relais, il était bien meilleur charmeur qu’elle. Du moins c’est ce qu’elle avait espéré. Pas longtemps cela dit, cette vieille bique - pas si vieille - était parfaitement inflexible. A tel point qu’ils en furent quitte pour rebrousser chemin et trouver une quelconque occupation jusqu’à ce que leur dossier, maintenant remplit, ne passa sous le nez de quelqu’un en mesure de le leur valider. Ils cherchèrent d’abord une auberge, ce qui n’était pas une chose bien compliquée  dans un endroit comme la capitale. Ensuite ils réservèrent deux chambres, jouer avec le feu une fois avait suffit à la jeune garde pour qu’elle ne retente pas l’expérience.

Au matin du second jour, après un énième refus de la part de la secrétaire les invitants à attendre un retour par courrier, elle faussa compagnie à Valentino. Non pas qu’il ne soit pas de bonne compagnie mais sa présence à la capitale allait lui permettre de revoir une vieille connaissance, si ancienne qu’elle faillit ne pas la reconnaître. Elle en profita également pour aller visiter les jolies rues pavées donnant sur la place commerçante et en profita pour s’incruster à la table d’un jeune homme et de son fils. Une fois repue et lorsque les cloches avaient annoncées l’heure déjà avancée elle s’était enfuie afin de rejoindre son coéquipier.

Le troisième jour elle ne prit même pas la peine de se lever et resta dans son lit à profiter d’un repos à peine mérité. De toute façon ce n’était pas sa faute si elle ne pouvait pas travailler, non ? L’idée de passer des jours entiers le nez fourré dans des bouquins ne lui plaisait guère, cependant la curiosité la rongeait depuis des mois. Depuis qu’elle avait été dépêchée parmi les escouades de secours afin de remonter les survivants de la cité enfouie. Elle en avait vu juste assez pour piquer son intérêt mais pas assez pour le rassasier. Sans parler de la tour dans la grande forêt qui, elle en était certaine, recelait encore des secrets qui avaient échapper à sa vue féline. Ses pensées vagabondaient, formaient un millier de théories différentes et plus improbables les unes que les autres. Elle était sur le point de se rendormir lorsque les pas, reconnaissables entre mille, firent grincer le parquet jusqu’à sa chambre. Il ne lui avait fallut qu’un claquement de doigt pour se retrouver harnacher de la tête aux pieds, que sa chemise soit laborieusement rentrée dans son pantalon et que ses bottes de cuir daignent se fermer. Elle prit même le temps de fourrer ses dagues dans leur fourreaux avant que le regard désapprobateur de son compagnon ne lui rappel qu’elles n’étaient pas admises dans l’enceinte du palais. Pas même pour son meilleur regard de chien battu. C’est à contre cœur et en donnant la mission à Louis de hurler si quelqu’un venait à entrer qu’elle les laissa derrière elle, se contentant de prendre le reste de sa tenue de garde et la besace contenant les papiers dont ils auraient besoin.

Comme la première fois où ils étaient entrés dans le palais Solveig perdit ses sens. Cela n’avait toujours rien d’agréable mais elle se sentit moins perturbée, un peu moins gauche aussi, et son humeur s’en ressentit. Une bonne chose lorsque l’on savait que leur guide n’allait être nul autre qu’Aeron, prince héritier du royaume. Quoi que cela n’émut pas la garde. Les rangs, la politique et même la hiérarchie était une notion chaotique qu’elle avait du mal à saisir. Il lui avait fallut des années et plusieurs remontrances pour comprendre qu’il y avait certaines barrières à ne pas franchir et encore, elle n’en comprenait pas le fondement. Un être humain était égal à un autre, Solveig ne voyait pas plus loin, sauf peut-être s’il était bon cuisiner.

Trépignant d’impatience en s’approchant de la silhouette élancée à l’entrée des archives, la jeune Prêth du faire des pieds et des mains pour ne pas se mettre à littéralement sauter sur place. De même elle dû se forcer à cesser de plisser les yeux, sa vue ne deviendrait pas subitement meilleure et elle ne pourrait pas observer les traits du prince avec autant d’attention qu’elle le souhaitait. Cependant son excitation était palpable, sans doute trop puisque même son salut militaire était parfaitement décousu à côté de celui de Valentino.

- Euh… Son regard se tourna vers le brun à ses côtés. Pouvaient-ils laisser ainsi quelqu’un s’immiscer dans les affaires de la garde ? Évidemment il s’agissait du prince et bien mal lui en aurait prit de tenter de le lui refuser. Toutefois elle n’était pas certaine que Yuduar ne leur passe pas le savon de l’année à leur retour. Elle interrogea son supérieur du regard et ce ne fut que lorsqu’elle obtint son aval silencieux qu’elle reprit la parole. - Que savez-vous ? La question dans ce sens était plus logique. Tout le royaume était au courant de la disparition du prince dans les tréfonds de la tour en ruine, cependant les rapports sur son retour étaient flous et elle supposait qu’il en sache plus qu’elle ne l’imaginait. Finalement et afin de ne pas le laisser dans l’embarras d’une réponse à une question par une autre question elle enchaîna. - Le capitaine Al Rakija nous a envoyé ratisser les décombres de la tour en ruine. Malgré le passage de plusieurs équipes après votre disparition et après les expédition. Il faut croire qu’il avait le nez fin. Elle laissa échapper un rire. - Nous avons trouver des… Glyphes ? Ou des runes.. ? Peu importe comment vous appelez ça. Mais nous ne savons pas à quoi elles correspondent. Les livres disponibles sur le sujet ne traitent pas de ce genre de magie. Nous devons aussi les comparer aux informations déjà trouvés lors de la première exploration… Entre autre chose, c’est pour ça que nous sommes là. Elle haussa les épaules pour elle-même. - Je ne suis pas douée pour raconter. M’enfin, on va pas rester planté la ! Elle tapota leurs épaules et pointa du doigt l’intérieur des archives. - On y va ?

Solveig avait l’habitude que ses attitudes déranges, elle ne comprenait pas vraiment le pourquoi du comment mais elle le savait. Aussi elle ne se formalisa pas lorsque le prince se déroba tout en la gratifiant d’un renâclement qui n’avait rien de gracieux. Ses yeux se tournèrent ensuite vers Valentino qui fort de rouler de l’œil semblait bien incapable de ne pas grignoter la moitié de ses mots, comme quoi lui aussi avait encore quelques leçons à tirer de la bienséance. Pour toute réaction la garde haussa les épaules et fit glisser la hanse de son sac de son épaule, elle ouvrit ensuite le petit battant en toile et se mit à fouiner. C'était dans des instants comme celui là que sa vue perçante lui manquait terriblement, elle dû s’y reprendre à plusieurs fois avant d’enfin réussir à attraper le fameux compte rendu.

- Tenez. Dit-elle simplement en lui tendant le dossier dont il se saisit immédiatement. Si les écritures avaient été remises au propre les lignes incertaines prouvaient que les travaux du genre n’étaient pas le fort de Solveig. De même que l’attente. C’est donc avec un air ravi qu’elle emboîta le pas à son cadet à peine eut-il effectué un pas en direction de l’index en tête de colonne. Une longue liste de chiffre et de lettre s’étira alors devant ses yeux. En réponse ses oreilles tombèrent mollement de chaque côté de sa tête. Qu’on lui rende ses dagues et ses couteaux par pitié ! Même un fiélon lui parut plus sympathique que les rangées interminables de bouquin. Son regard vint d’ailleurs se perdre dans l’une des travées, se faisait rapidement rappeler à l’ordre par la voix calme mais exigeante d’Aeron.

- L’introduction à la magie antique… Répéta-t-elle machinalement afin de noter le titre dans son esprit, ensuite elle se remit à s’agiter le temps qu’il distribue à son camarade sa propre mission. Lorsque ce fut fait, elle adressa un léger regard à l’espace de recherche et partie en trottinant en direction de sa section.

Un labyrinthe de papier et de poussière, royaume de silence qui n’était clairement pas à son goût. La demi chiraki avait l’impression de faire tâche dans un tel endroit, c’était sans aucun doute vrai d’ailleurs, mais plus que jamais l’envie de rentrer au grand port la prit. Cependant elle la mit bien vite de côté pour se concentrer sur ce qu’elle devait chercher, maudissant la protection du palais qui lui ôtait sa vue si précise. Elle en était sûre, si elle l’avait encore possédée, le livre serait déjà entre ses mains. Sauf qu’aujourd’hui elle devrait faire sans. Dans un long soupire ses pas la menèrent au centre du rayonnage, ses yeux plissés lisaient avec efficacité les titres et les noms qui passaient tandis que son doigt traçait un sillon de propreté sur le bord des étagères. Bientôt elle arriva au niveau qui, elle supposa, était le bon. Assurément, l’ouvrage qu’elle devait récupérer ne se trouva pas à sa hauteur, sa chance n’était pas suffisamment bonne pour cela. Un poing posé sur la hanche, ses iris dépareillées lorgnant les hauteurs vertigineuses. « Par la sainte, j’aurais du m’enfuir ce matin. Bon… Il a dit d’utiliser une échelle… Mais a-t-on nécessairement besoin de ça ? » songea-t-elle alors qu’un petit sourire espiègle fendait son visage. Tendant les mains elle s’apprêta à grimper quand l’évidence revint la frapper en plein visage. «  Parce que tu n’as plus la même densité musculaire, entre autre… » son sourire disparu dans la seconde et le poids de son corps se fit encore plus lourd.

- Quel enfer. Dans un ronchonnement elle se mit à marcher en direction de l’échelle la plus proche puis la poussa dans un grincement tonitruant jusqu’à l’alignement qui l’intéressait. Autour d’elle, les quelques personnes présentes lui jetèrent des regards courroucés qu’elle ne remarqua même pas. Ensuite, elle grimpa le long des longues barres de bois avec précaution, elle qui n’avait jamais eut le vertige et dont l’agilité avait toujours été impressionnante se sentait bien trop pataud pour prendre quelconque risque. Malgré son handicap il ne lui fallut qu’une petite minute pour arriver en haut de l’étagère, là où vraisemblablement, les plumeaux n’allaient pas souvent. Cela lui valut d’ailleurs un éternuement égal à un coup de tonnerre et qui fut accueillit par une pluie de « chuuuut » appuyés et au moins aussi bruyant. Pour toute réponse elle leva les yeux au ciel avant de les poser sur les tranches en cuirs des livres parfaitement alignés. Après seulement quatre titres elle tomba sur celui qui lui avait été indiqué. Son index se faufila sur le long de la reliure puis tira le livre jusqu’à elle. C’était un ouvrage ancien et dont les pages jaunies dégageaient une forte odeur de vieille poussière, le cuir de sa couverture comportaient de nombreuses rides qui, elles aussi, témoignaient de son vécu.

Pour la première fois de sa vie la garde fut contente de retrouver la terre ferme, elle glissa le livre sous son bras et repartie de son pas guilleret pour rejoindre le petit coin de lecture. Non sans se perdre une paire de fois elle finit par l’atteindre et contre toute attente fut la première à arriver. Lançant quelques coups d’œil ci et là et ne voyant personne approcher elle décida de prendre place puis d’ouvrir les premières pages de son épais bouquin. Le premier chapitre traitait justement des enchantements effectués afin de créer le champs de protection du palais. Les explications étaient assez complexes mais Solveig se surprit tout de même à en comprendre les tenants et les aboutissants. Dans les grandes lignes. Toutefois aucune réponse qu’elle cherchait ne semblait se trouver ici. Elle tourna donc les pages jusqu’à tomber sur le chapitre suivant ; Mille et une façon de créer un objet de pouvoir. Voilà un sujet qui pourrait être intéressant. Sauf qu’elle n’était pas là pour étancher sa soif de curiosité mais bien pour trouver des réponses à ses questions ; à contre cœur elle abandonna le chapitre après s’être assurée que rien ne lui échappait. Le manège recommença inlassablement avec les pages suivantes. Le dôme de la ville aquatique, les évolutions de pouvoir… Rien ne correspondait jamais à ce qu’elle recherchait vraiment, pourtant elle cherchait. En vérité elle était si concentré sur sa lecture et à empêcher son esprit de s’égarer au delà ce qu'elle devait trouver que quelqu’un aurait bien pu jouer de la trompette à côté de ses tympans sans qu’elle ne lève jamais les yeux. Ce ne fut que lorsqu’elle fit claquer l’épais volume pour le fermer  qu’elle reprit conscience de ce qui l’entourait. Levant la tête elle marmonna d’un air désapprobateur.

- Rien. Pas l’ombre d’un indice. Et elle se leva, attendant de voir si ses camarades, eux, n’avait pas fait chou blanc.  

Ses yeux allèrent à la rencontre de celui d’acier de Valentino et rien qu’à sa mine, sans qu’il eut besoin de prononcer quelconque mot, elle comprit. Lui aussi n’avait rien trouvé. Dans un soupire las elle referma son livre, ses doigts se mirent machinalement à pianoter sur la reliure en cuir tandis qu’elle tentait de réfléchir à une alternative. Par chance ce fut Aeron qui la leur offrit. Sans piper mot elle l’avait regardé s’éloigner, se demandant comment il faisait pour retenir aussi facilement le trajet. Tout se ressemblait ici. Entre les grandes étagères en bois, les couvertures de cuir noir et parfois rouge, l’odeur de poussière où rien d’autre ne pouvait subsister. Si la valkyrie ne l’avait pas eut pour guide, elle se serait perdu plutôt deux fois qu’une. Si tant est qu’elle ait pu ressortir un jour.

- Val… Chuchota-t-elle une fois qu’elle fut certaine que le prince ne pouvait plus les entendre. Fermant son propre livre, elle le glissa sous son bras et s’approcha de la table de son supérieur. - Tu devrais peut-être y aller avec un peu plus de délicatesse, c’est le prince tout de même. Non pas que je veuille te donner des ordres, mais tu risques quand même gros et tu viens tout juste de monter en grade… En plus il nous mâche le travail, vois le côté posi...Il revient. Marmonna-t-elle avant de redresser aussi bien la tête que les oreilles vers le brun qui faisait son entrée. Et avec lui un livre qui semblait bien moins âgé que ceux qu’ils possédaient.

- Oh ! S’exclama la blanche en faisant le tour de la table. Tendant la main, elle attira le livre vers elle et se mit à le feuilleter rapidement, jusqu’à tomber sur le signe qu’il leur fallait et qu'avais désigné Aeron un peu plus tôt. - C’est ça ! Val ! Regarde !  Elle planta un doigt sur la rune et poussa le livre vers son ami puis ressortie le croquis tout froissé qu’ils tenaient de leur dernière expédition. - C’est la même chose, à la différence près que la personne qui a écrit ce livre dessine mieux que moi. Ne pouvant s’en empêcher elle gloussa puis reprit le livre pour le feuilleter un peu. - Le doute n’est plus permis. Il faut que l’on retourne au Grand Port. Yudu… Le capitaine doit voir la finalité du rapport. Et je crois… Ses lèvres s’étirèrent et ses yeux se firent rêveur. - Que notre prochaine destination sera précisément cette cité… Je savais qu’elle et moi nous retrouverions ! Dans un grand claquement  Solveig referma le livre et le tendit au prince. - Votre majesté, je crois que nous allons y aller. Nous devons faire notre rapport, merci ! Dit-elle en lui tendant une main amicale, comme elle l’aurait fait à n’importe qui. Après cela, ils n’auraient plus qu’à gagner le premier portail de téléportation et rentrer au bercail. Avant la mission suivante.