Oui, je les invite à s’asseoir pour se reposer un moment. Je ne dis pas que nous allons prendre une éternité assise ici, mais il est important de reprendre son souffle, de se nourrir et de boire, s’assurer de se revigorer parce que justement on ne sait pas ce qu’il nous attend plus loin. Je ne peux pas foncer tête première vers l’inconnue affaiblie et avec une migraine. Celle-ci sera toujours présente, mais au moins je ne serai plus fatiguée si je peux le dire ainsi. Ce ne sera pas suffisant comme repos pour me permettre d’utiliser rapidement mon pouvoir sous peine de possiblement tomber dans les pommes, mais bon, il semblerait que Val ne soit pas du même avis. Le connaissant,  son impatience ne m’étonne même pas et je comprends parfaitement ce qu’il dit.

« C’est vrai, nous n’avons aucune autre information. Nous sommes dans le néant niveau information et rien ne relis tout ce qui se passe et tant que nous n’avancerons pas, on ne pourra pas le savoir. »

Que je dis entre deux bouchées de lanière de viande sécher. Je regarde à tour de rôle mes compagnons alors que Nivix semble nous transmettre son hypothèse, mais bon, même ça nous ne pouvons être certain et je plonge finalement mon regard sur Valentino qui nous démontre clairement son mécontentement face à la situation actuelle. Il ne  nous a d’ailleurs pas rejoint ce qui ne me surprend pas. Je pousse un soupir étrangement long et je me demande bien s’il comprend l’importance du repos même si nous sommes dans une situation précaire.  En tout cas, je finis d’engloutir mon morceau de viande et prends le temps de mâcher alors que mes joues sont gonflées comme celle d’un chapardeur.

« Chj'comprend que la dichparichion d’Arya t’inquiètes, dis-je dans un premier temps avalant ainsi ce que j’avais en bouche, mais tu n’es pas seul et bien que toi tu sois ménagé, peut-être que je ne le suis pas et Nivix ne l’est pas. On ne sait pas sur quoi on va tomber alors autant être prêt et apte à les accueillir. Parce que oui, on a peut-être perdu un homme, mais la prochaine pourrait être moi si on ne fait pas attention. Foncer tête baisser c’est risquer sa vie et celle des autres et même si prendre une pause ne te plait pas, c’est important Val. »

Je m’approche de ce dernier, déposant ma main contre la sienne que je ramène doucement jusqu’à mes lèvres pour y déposer un baiser. J’essaie de garder la tête sur les épaules et de rester forte. Il ne faut pas que je montre ma peur, mais c’est plutôt difficile alors que nous n’avons pas besoin de retourner vers la surface. Si je dois mourir aujourd’hui, j’aimerais au moins que ce ne soit pas sur une prise de tête. Enfin, je sais que ce n’est ni la place ni le moment et qu’il va certainement broncher sur cette bavure de ma part, mais en vrai, je m’en fou. J’abandonne sa main et me retourne en direction de Nivix.

« Bon, t’es prêt? Parce qu’importe ce qui se trouvera à l’extrémité de ce couloir, même cette pause ne sera peut-être pas suffisante. Puis, tu touches un point intéressant. Peut-être qu’on trouvera la source de ce problème en laissant la voix qu’entend le Lieutenant nous guider… »

Je m’assure de remettre mes sacs en place et contrairement à tout à l’heure, je sors l’un de mes chakram que je détache en deux partis me retrouvant avec deux dagues à l’apparence particulière due à leur forme légèrement arrondis. Et je m’assure de garder sur le dessus de ma tête mon masque de corbeau dans lequel est intégré mes lunettes de jours pour l’avoir à porter de main si besoin et je m’avance finalement dans le dit couloir qui se trouve à notre droite. Celui qui semble se trouver à l’est justement et nous continuons à suivre un couloir qui devient légèrement escarpé et glissant. La pierre semble être polie et la chaleur ne fait qu’augmenter. Combien de temps avions-nous marché ainsi sans savoir où cela nous menait. Nous tombons finalement sur une petite pièce arrondie, d’où de drôles de sifflements se font entendre alors que visuellement, il n’y a rien du tout. Un petit coup d’œil à droite et à gauche, puis que je suis en tête de file et voyant qu’il n’y avait ni statue et ni danger apparent, j’avance.

C’est à ce moment que je sens le sol craqueler sous mon poids et qu’il commence à se désagréger. Je ne pense qu’à une chose et c’est de sauver ma peau alors je me dépêche d’avancer et de traverser jusqu’à l’autre côté, mais bien évidemment je n’ai pas le temps et c’est dans un ultime saut que je réussis à m’agripper au rebord à l’opposer d’où nous nous trouvions. Un rapide coup d’œil sur le côté me permet de voir qu’une bordure, où il est possible de marcher en se collant au mur, est présente, mais cela ne me sert à rien. Le sol est toujours glissant et je n’ai pratiquement rien pour rester accrocher. Alors je lutte comme je peux et tente de me remonter alors qu’un coup d’œil vers le fond, me permets de voir que plein de petit amis écailleux m'attendent dans le fond de la fausse.

« J’ai besoin d’aide! » dis-je sur un ton quelque peu affolé, alors que je tente toujours de raffermir ma grippe sur le bord alors que le reste de mon corps est suspendu. Je ne sais pas dire si je pourrais survivre à une telle chute, mais il est sûr qu’il ne s’agissait pas de simples serpents sans venin.

Faut dire que je n’avais pas remarqué que Nivix m’avait suivi de prêt et il est bien chanceux d’avoir réussi à passer alors que moi je suis suspendue dans le vide en me tenant avec trois fois rien pour ne pas tomber. Déjà, il fait très chaud et vêtue comme je suis, la sueur doit s’échapper et rend mes mains encore plus glissantes. Coupler au sol poli, il y a peu de chance que je ne remonte par moi-même. Je n’ai ni la force, ni les moyens de me retenir d’une seule main pour sortir mes crochets foreurs de mon sac et j’ai encore moins l’envie de chuter d’une dizaine de mètres dans une fausse aux serpents. La panique s’installe doucement et quel ne fut pas mon soulagement voir même ma surprise en voyant Nivix qui s’était saisi de ma main pour tenter de me remonter. Je ne suis pas si grosse pourtant, mais il semblerait que l’aide de Valentino soit aussi sollicitée.

« Merci… » que je dis en direction des deux hommes.

Une fois remise sur pieds, j’ai des palpitations et je me sens fébrile. Mon corps tremble doucement et je dois dire qu’entendre et voir la bestiole de pierre au loin ne me dit rien qui vaille. Mais Val’ ne semble pas voir la chose du même œil que nous. Il prend même le temps de s’allumer une clope avant de nous dire qu’il s’en occupait. Je m’écarte bien évidemment, bien que je dois me coller au petit muret pour ne pas tomber et je sens le sol qui tremble sous l’avancer du serpent qui arrive en vitesse et Val’ se laisse tomber ce qui m’arrache un hoquet de surpris. Qu’est-ce qu’il fait cet imbécile!?! Bien évidemment, un rapide coup d’œil me permet de le voir accrocher à la paroi avec un crochet foreur alors que le serpent de pierre plonge à sa mort écrasant sous son poids bien de ses congénères faits de chair. Le chemin libre, je me dépêche de m’engouffrer dans le couloir évitant ainsi de rester trop près du bord et fais volteface en direction de Valentino.

« Ça va pas?! On a dit de pas jouer les héros et toi tu plonges comme ça dans une fausse. Si ça n’avait pas marché ce que tu avais imaginé dans ta tête tu serais tombé! Ils t’auraient bouffé! »

Je fais un pas vers lui et le frappe avec le côté de mon poing au niveau d’un pectoral. Les sourcils froncés et le visage clairement mécontent par son acte stupide et bête! Il voulait un adversaire avec un cerveau, mais il n’était pas mieux! Je souffle fortement par le nez avant de me détourner de ce dernier et de reprendre notre route qui semble tout aussi longue. En tout cas, cela me décourage de revenir par ici. D’ailleurs, pourquoi creuser aussi profondément? Pour décourager les petits curieux? Pour ça, il fallait réussir à passer la première statue de femme serpent ainsi que les nombreuses autres. Ces serpents n’avaient certainement pas souvent à manger et devaient certainement faire preuve de cannibalisme pour survivre…sauf si on leur apportait à manger. Bon, je ne sais pas pourquoi je pense à cela, mais bon quand on marche on a que ça à faire réfléchir et penser. Faudrait pas qu’on devienne fou.

Sauf qu’on fini ENFIN par déboucher sur une nouvelle salle, mais pour une fois il n’y pas de statue qui nous attendent, mais bien des hommes et des femmes vêtues de toges en pleine cérémonie. De nombreuses torches sont allumées ici et là et les têtes semblent se tourner vers nous en même temps alors qu’un homme nous pointe du doigt. Enfin, ce n’est pas réellement ce qui m’intéresse ici, mais c’est bien la présence de cette créature mi-femme mi-serpent qui s’est fait surnommer maîtresse. C’est donc elle le problème?

« Humain… vous ne devriez pas être isssssssssiiiiii… » dit-elle en agitant sa queue tout en démontant son mécontentement. « Il sssssemblerait que je doive tous faire isssssi! » Ces mains semblèrent dotées de doigts métalliques fortement pointus alors que dans l’une de ses mains se trouvait un sceptre qu’elle fit toquer contre le sol. Une première rangée d’humains encapuchonnés se levèrent et se tournèrent vers nous. Une étrange lueur rougeoyante semblait animer leur regard. Dans une langue que je ne comprenais pas, elle nous pointa du doigt et tels des pantins la première rangée s’avança vers nous.

« On ne sait pas s’ils sont influencés, mais ne leur faisons pas de mal. Neutralisez-les seulement… »

Oui, oui, neutralisez-les, parce que pour mon cas, j’avais une tout autre idée en tête et on n’a pas réellement le temps d’en discuter. Sortant obscura luna de leur étui, je jette un bref regard en direction de mes compagnons avant de m’élancer sans rien ajouter. J’esquive rapidement les hommes en me laissant glisser sur le sol. Assez petite pour le faire, je profite de mes avantages pour passer la première ligne et me remettre sur pied pour foncer sur l’hideuse créature.

« Petite ssssssotte!
- Ta gueule, tu veux bien?! » dis-je alors que je me décide enfin à activer mes bracelets d’adrénaline ce qui avait pour effet d’augmenter mes capacités physiques.

Plus rapide, je m’aide de cette propulsion pour bondir en sa direction dans le seul but de lui mettre mon poing en plein visage. Je sens les craquements des os de son nez malgré mon gant couvert d’une couche métallique au niveau des jointures. Non seulement ça, mais en plus, je garde toujours en main la poigné de mon chakram ce qui empêche mon propre poing de s’affaisser sous le coup. La femme est emportée dans mon mouvement et perd l’équilibre tombant sur le dos. Je m’éloigne aussitôt d’elle alors qu’elle reprend ses sens et pousse un cri surtout par la rage et l’humiliation qu’elle venait de subir. À nouveau, elle prononça quelques paroles que je ne compris pas, et le reste des humains semblèrent se mettre en mouvement.

« Tuez-les toussssss! » cria-t-elle avant de s’essuyer le nez d’un revers de bras.

Mécontente, elle me fonça dessus cherchant à me frapper de son sceptre que j’esquivai de quelques pas sur le côté, mais elle répondit à cela avec agilité et fit une rotation sur elle-même, m’obligeant à sauter au-dessus de sa queue et elle profita de ce moment pour me frapper de sa main libre m’envoyant, par la même occasion avec une force surprenante, faire une vole plané vers le mur. J’ai à peine le temps de me protéger de mon bras avant de tomber au sol en lâchant un souffle. Bien que mes capacités soient augmentées, cela ne m’empêche pas de ressentir la douleur et je grimace alors que je sens par la même occasion la présence de griffures au niveau de mon omoplate où elle m’avait happée. Pas très profondes au vu de mon armure que je m’étais décidé à porter vu le temps, mais disons qu’elles se font sentir. Secouant la tête, je me remets sur pieds… Peut-être que j’aurais dû attendre mes compagnons avant d’engager le combat non? Enfin, bon, faut dire que je n’ai pas trop le temps de vérifier de leur côté comment ça se passe.

Prête pour la deuxième manche, je me dépêche bien vite de récupérer l’un de mes chakrams qui se trouvaient non loin. Malheureusement, le deuxième est bien trop loin pour que je le récupère rapidement. Je sépare donc le seul que j’ai en deux parties que je garde dans chacune de mes mains me faisant ainsi deux dagues à la lame courber. La femme serpent semble satisfaite de me voir ainsi, mais le pouvoir de mes bracelets est toujours actif. Oui la douleur était bien présente, mais mon endurance étant augmenté, elle me permet de me remettre plus rapidement. Je n’ai juste pas hâte de voir l’état dans laquelle je vais me trouver à la fin du quart d’heure qui m’est offert. C’est la première fois que je les utilise ainsi, alors je ne sais pas dire ce qui m’attend à la fin, mais on m’avait bien prévenu que ce n’était pas l’idéal dans abuser et comme je ne souhaite pas mourir d’épuisement par la suite, je vais essayer de finir rapidement ce combat, mais plus difficile à faire qu’à dire!

Je cherche une ouverture, on se toise du regard et on se tourne autour. Elle a un avantage que je n’ai pas et il s’agit de sa queue qui peut m’attaquer à tout moment. D’ailleurs, qu’est-ce qui peut bien pousser tous ses gens à lui obéir de la sorte? Est-ce que la mettre au tapis suffira? Je ne saurais le dire. Nous décidons de frapper en même temps. Croisant mes dagues devant moi, elle bloque de son bâton en son centre et c’est à ce moment que Val intervient. Courant sous sa forme hybride il fonce tel un bélier dans le seul but de frapper cette dernière de son poing profitant ainsi que son attention soit tournée vers moi. Elle encaisse tout de même le coup d’un sourire malfaisant et à la fois confiant et j’en avais, bien évidemment, profité pour m’éloigner de cette dernière. Il semblerait que mon partenaire avait décidé de combattre cette dernière. Je ne dis pas que ça me fait plaisir de le voir, mais est-ce qu’il a été témoin de mon vol plané? J’aurais bien aimé qu’on le ne voit pas en fait… J’observe la créature qui se tient entre nous et elle est bien mécontente de se savoir prise en sandwich entre nous. Hurlant de nouveau des menaces, elle tape de son sceptre à nouveau sur le sol. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait fait les autres fois. Un regard en direction de Nivix et la marrée humaine me fait comprendre que leur comportement a changé. Si tantôt il était plutôt lent et comptait sur le nombre pour les submerger, maintenant ils sont bien plus vigoureux et semblent aussi se tourner vers nous. Mon regard revient vers Val’ et j’hoche doucement la tête. Je crois que nous savons tous les deux ce qui lui permet de contrôler ces hommes et femmes.

Val fouille un moment dans son sac et fonce alors vers la créature engageant un combat au poing. Je cherche une ouverte pour agir, mais plutôt difficile, surtout quand une dizaine d’humains cours en notre direction. Je ne veux pas leur faire mal ni les blesser, mais s’il faut que je les maîtrise, je le ferai! Je me penche pour échapper au premier, bloque le second de mon bras et le repousse du plat de ma main au niveau du torse. Je profite de m’être libérer de l’avant pour venir donner un coup de pied vers l’arrière faisant ainsi revoler celui qui tentait de m’attaquer dans mon angle mort. Plus rapide, plus agile et surtout plus forte, il m’est plutôt facile de tous les éloigner. Bien évidemment, quand le dernier tombe à la renverse, je me retourne alors en direction de Val et le vois pris à la gorge.

Sur le moment, j’ai quelques palpitations et je ne peux que retenir mon souffle en voyant la scène qui suit, mais je suis prise d’un moment d’incompréhension quand je le vois se menotter à cette dernière jusqu’à ce que je réalise. Mais oui! Des menottes antimagie! La femme reprend sa forme humaine maugréant et pestiférant sur ce dernier et il n’a même pas besoin de m’interpeller pour que je réagisse. Je bondis à leur côté et arrache sans aucune résistance son bâton des mains. Je ne sais même pas la tête qu’elle fait, mais je ne pense qu’à une chose; je le soulève bien haut le tenant par l’extrémité qui touchait normalement au sol et je l’éclate contre le sol en le propulsant vers ce dernier de toutes mes forces en poussant un cri de rage pour accompagner mon mouvement. Le bois éclate dans tous les sens et la demoiselle pousse un cri en tentant de se défaire de sa menotte ce qui ne fonctionne pas très bien. Je me tourne aussitôt pour voir si cela avait fonctionné et comme de fait, les pantins tombèrent au sol comme s’il venait de perdre connaissance laissant ainsi tranquille Nivix qui devait en voir de toute les couleurs à ce stade-ci.

«  T’es sûr que tu veux rester menotter à cette folle, après tout, peu importe son apparence, un serpent reste un serpent. »

Je me rapproche alors des gens qui se trouvaient au sol et retire l’une de leur capuche pour constater qu’il est bien humain.

« Certainement l’un des voyageurs portés disparus. » Que je constate à voix haute en vérifiant bien évidemment son pouls. « Il respire toujours… Je crois qu’ils se sont évanouis suite à la magie qui s’est rompue. Vérifions que tout le monde va bien dans un premier temps. Soignons-nous au besoin et sortons tous d’ici. L’un d’eux doit connaître un autre chemin pour sortir d’ici rapidement; le maire peut-être? »

Je désactive bien évidemment mes bracelets, bien que j’approchais dangereusement de la limite de temps et bien évidemment j’ai l’impression d’avoir couru une éternité. En fait si je pouvais d’écrire la sensation qui m’a frappée de plein fouet d’un coup, il s’agit de courbature, j’ai l’impression que mes membres sont lourds, de me sentir essoufflé et cela doit se voir à ma démarche, mais aussi à la tête que je tire. Le retour va être long, mais au moins tout ceci est terminé!

HRP - Réflexion de fin de RP: