Les marais
Vous avez entendu parler d’une fleure blanche qui ne pousse que dans les marais du sud du royaume lors de la première nuit de la deuxième lune de la saison froide… C’est un ingrédient extrêmement prisés pour les potions et qui se revend à prix d’or sur le marché… C’est donc pour un client ou pour votre propre compte que vous allez en quête de cette fleur…
Vous partez en fin de journée pour arriver sur place à la nuit tombé. Sur le chemin, vous croisez vos compagnons du jours qui vont dans la même direction que vous et avec le même objectif. Il fait froid et humide malgré le fait que vous êtes dans le sud. A mesure que vous avancez dans les marais, vous vous embourbez de plus en plus… Vous y voyez de moins en moins avec la lumière qui décline et un lourd brouillard vient se déposer sur la zone… Quelques minutes à peine après que vous soyez entré dans le marais, vous êtes presque aveugle. Incapable d’y voir à plus d’un mètre devant vous et d’éviter les racines des arbres…
Ce n’est pas pour rien que cette fleur est si prisée… elle est terriblement difficile à trouver.
Vous êtes entré ensemble mais à mesure que vous avancez, vous vous séparez, vous vous retrouvez… Si ce brouillard n’était pas là, vous serez certainement à quelques mètres de distance chacun à peine, mais dans ces conditions, c’est à peine si vous voyez la silhouette de vos compagnons.
Alors que vous commencez votre recherche, vous sentez un courant d’air froid sur votre nuque qui vous fait frissonner. Vous vous retournez mais rien…
Puis quelques temps plus tard, c’est un cri de corbeau qui vous fait sursauter.
Le mouvement que vous voyez dans l’eau tourner autour de vous commencer à vous angoisser…
Et soudainement, la silhouette longiforme que vous croyez apercevoir à travers le brouillard commence à vous effrayer…
Est-ce c’est l’ambiance nocturne et brumeuse qui vous rend aussi sensible ? Mais vous sursautez au moindre bruit et vous pourriez être effrayé par votre ombre. Même si habituellement, vous n’êtes pas aussi craintif, vous êtes tous pris d’une soudaine vague de paranoïa et vous êtes certain d’une chose… Quelque chose rôde autour de vous. Ce n’est pas humain. Et il vous en veut…
Est-ce qu’il ne s’agit que de votre esprit qui vous joue des tours ? Ou avez vous réellement des raisons d’être inquiets…
Participants & rôles :
- @Mira Alseif (Discret)
- @Lyra Whelan (Silencieux)
- @Chrystielle Keyser (Invisible)
- @Aeron Renmyrth (Absent)
- @Violette Lehnsherr (Égaré)
Vos défis : Ils vont vous être envoyé par MP sur le compte avec lequel vous jouez (si vous n'avez rien reçu d'ici 2h, pinguez Atheas dans le discord) Ne répondez pas avant d'avoir reçu votre défi, il peut influencer même sur votre premier poste.
Objectif : Trouver la fleur blanche et sortir du marais
Évènement : Un évènement peut survenir à tous moment, sans que vous ne le demandiez, cependant si au bout de 2/3 réponses par joueurs vous êtes bloqués ou que vous souhaitez ajouter un petit quelque chose, vous pouvez venir demander un évènement dans le sujet d'inscription de l'animation en donnant le lien de votre RP.
Fin de RP : A la fin de votre RP, dans votre dernier poste (et non pas sur un poste supplémentaire) vous ajouterez en HRP ou spoiler vos suspicions avec le formulaire suivant… C’est à dire, pour chaque participants (hormis vous naturellement) quel serait son défis d'après vous ? Et quelle serait sa cible ?
Ce petit encart HRP sera pris en compte dans la récompense bonus sur la réflexion HRP
- Spoiler:
- Code:
[spoiler="HRP - Réflexion de fin de RP"][b]Nom du joueur[/b] (son rôle) - [i]Quel serait son défi d'après vous ?[/i]
[b]Nom du joueur[/b] (son rôle) - [i]Quel serait son défi d'après vous ?[/i]
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[b]Nom du joueur[/b] (son rôle) - [i]Quel serait son défi d'après vous ?[/i][/spoiler]
Dans le village perché, une certaine rumeur se met à naître quand la fin de la première lune de la saison froide s’éteint. Une certaine plante se met à éclore, seulement éclairée par les rayons de la plein lune. Sa fleur, d’un blanc immaculé, est extrêmement rare, donc. C’est peut-être pour cela qu’elle se vend un prix d’or sur les marchés.
J’avais discuté avec maman, la veille, sur le fait de partir chercher cette fameuse fleur. Les finances des centres sont en mal, il était de mon devoir de trouver des solutions, pour le bien-être des animaux à l’intérieur.
- C’est dangereux, ma chérie. Tu ne sais pas toutes les rumeurs qu’il circule sur le lieu de sa récolte…
- On raconte toujours des choses étranges sur les lieux qu’on ne connaît pas, maman. Et si c’était aussi dangereux que cela, la garde serait déjà intervenue depuis longtemps.
- On raconte que monsieur Perngriss serait allé là-bas il y a des années pour chercher cette fameuse fleur, et qu’il est revenu à demi fou !
- Il était déjà assez bizarre avant d’y aller...
Maman lève ses bras en l’air, en me disant de faire ce que bon me semble. L’heure suivante, mes affaires étaient déjà devant l’entrée, prêtes pour le départ.
L’après-midi, je me met en route. Il va me falloir quelques heures de marches afin de rejoindre la fameuse destination de la fleur blanche. Sans monture, le trajet allait être bien long. Mais ce n’est pas grave, je suis déterminée à trouver cette fleur, afin de sortir mes finances du rouge.
Le Prince regarda autour de lui d’un air absent, nota que les Gardes Royaux qui l’accompagnaient avaient bien entendu disparu. C’était pour cela qu’il refusait désormais de sortir du Palais, sauf cas exceptionnel, et avec un dispositif de sécurité à la hauteur de l’enjeu. Il avait un vague souvenir d’un marais identique à celui-là, mais Aeron supposait que tous les marais brumeux se ressemblaient bien un petit peu : des mares d’eau sale, de la mousse, une odeur d’œuf pourri, et des bulles qui explosaient à intervalles réguliers, sans compter tous les insectes alentours qui n’avaient qu’un seul objectif : se jeter sur le moindre millimètre de peau découvert.
Son pouvoir suffisait pour l’instant à ce qu’il ne lui arrive rien, en tout cas de ce point de vue-là.
Il observa la terre gorgée d’eau, et les traces de boue qui recouvraient ses chaussures et les jambes de son pantalon jusqu’au milieu de ses mollets. Au pire, il pourrait aller pieds nus, pour améliorer sa régénération. Aeron eut une moue dégoûtée, qui s’accentua quand il jeta un œil à la femme qui l’accompagnait.
Mira Alseif était quelqu’un de profondément déplaisant. Oh, bien évidemment, ses préoccupations étaient tout à fait légitimes, d’un point de vue strictement logique. Heureusement, la Reine avait tout de suite limité son influence à la cour, à la fois sur son couple, mais également sur ses enfants, qui se seraient sinon retrouvés mariés et en train d’enfanter des fratries de quatre ou cinq, pour assurer la pérennité de la lignée royale. L’entêtement de la –jeune ?- femme aurait pu être à son honneur, si ses occupations n’avaient pas consisté à déranger le Prince pendant les siennes pour le traîner à des rencontres mondaines, des bals, des fêtes, et des dîners en petit comité, pour lui permettre de faire la rencontre des meilleures jeunes femmes, et moins jeunes également, du Royaume.
Tout cela était décidément diablement épuisant.
Avec un soupir d’agacement, il arracha dans un bruit de succion son pied du trou dans lequel il se trouvait, et hésita à donner un peu de la voix. Mais il n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se trouver ici. D'un autre côté, si le moindre bruit attirait les prédateurs, ils auraient sans doute eux-mêmes du mal à chasser ici…
« Ohé ? »
L’écho de ses mots lui revint, distordu par le brouillard et les quelques arbres malingres qui parsemaient le peu qu’il pouvait voir du paysage.
« Dame Alseif, il semblerait que nous soyions isolés. Je propose que nous cherchions à retrouver notre escouade de Gardes, puis retournions au Palais. Tant pis pour la fleur. Tant pis également pour votre exercice de courage et d’abnégation. »
Il n’en revenait toujours pas d’avoir accepté. Peut-être était-ce la promesse d’avoir un mois de tranquillité s’il accompagnait la conseillère cueillir une fleur blanche rare. Mais ç’aurait très bien pu être un piège pour l’éliminer de la succession. Elle ne cachait après tout pas la méfiance qu’elle éprouvait, surtout récemment, pour ses capacités à reprendre le trône. Et si Aeron était le premier à admettre qu’il n’était actuellement pas au mieux de sa forme, physique aussi bien que mentale, il ne voyait qui serait plus apte que lui à devenir Roi.
Le Prince cligna des yeux en voyant une longue forme longiligne, de bien deux mètres cinquante ou trois mètres, plus loin devant lui, à peine dessinée dans la brume. Mais en clignant des yeux, celle-ci disparut, remplacée par la vacuité. Puis il entendit une voix aigue pousser un juron. Une jeune femme ? En tout cas, les monstres ne maudissent pas les trous d’eau, d’habitude.
Idée qui était parfaite sur le papier jusqu’à ce que la Garde Royale nous fasse défaut dans le marais… En même temps, coincés dans leurs épaisses et lourdes armures, je doute qu’ils soient les mieux placés pour intervenir ici. C’est déjà un calvaire pour moi que de me battre contre la vase pour avancer du moindre pas, alors eux. A cela, il faut ajouter les insectes désagréables qui nous tournent autour et me piquent sans arrêt. Et pour couronner le tout, il y a Aeron qui bougonne ! Tu m’étonnes qu’il a un niveau de sociabilité proche du néant… Ce prince est tout sauf un champion des relations sociales… Pour venir jusqu’ici, je crois qu’il n’a adressé la parole à personne en dehors d’un ou deux gardes royaux. Je vais avoir du travail avec lui… Je soupire lorsqu’il propose que l’on recherche nos gardes puis rentrions les mains vides.
Si cela vous sied mon prince… Mais, je crois que nous sommes bels et bien perdus dans ce marais.
Alors que je réponds quelque chose passe furtivement dans mon champ de vision avant de disparaître. Rapidement suivi par un juron sonore. On ne semble pas être si seuls que ça dans le coin…
Il y a quelqu’un ?
Cela m’a semblé être la chose à faire mais maintenant, cela ne me paraît plus une très bonne idée.
Lyra s'y était souvent rendue en se méfiant des tourbières bien qu'elle regorge de mousses uniques, elles étaient meurtrières. Ces marais pour une grande partie n'étaient que des marais d'eau douce avec quelques endroits où la profondeur pouvait être conséquente, il fallait juste analyser le terrain pour éviter de n'y rester bloquer un moment. En soit mise à part ces deux aspects, il n'y avait rien à craindre. Son âne étant un brin paresseux, elle n'y parvint que dans la soirée. Sa monture peu rassurée choisit de se terrer non loin d'un buisson. Après l'avoir attaché, elle aurait juré de voir une chevelure noire trancher sur le brouillard déjà persistant de la zone. La nature semblait juste murmurer, presque se taire. Lyra se sentait déjà dans son élément. Néanmoins elle savait que dans cette quête mieux valait se déplacer en nombre... Elle avança donc avec détermination vers cette personne.
" Bonjour ... viens tu également pour cette fameuse fleur ?"
Quelques temps plus tard, elles s'enfoncent toutes les deux dans cette eau stagnante. De grandes racines bloquent leur avancée. Un vent frais entrait en scène comme pour donner à ce lieu son côté singulier. Lyra n'était pas si impressionnable tant qu'elle avait l'impression que tout appartenait à ce lieu dont elle avait un attachement particulier. Elle avait chaussé ses bottes les plus hautes de façon à garder les pieds au sec. Un cri de corbeau lui fit soudainement redresser la tête. Elle était passée devant la jeune femme qu'elle avait croisée en tant que connaisseuse, mais elle ne s'attendait pas à un tel accueil. Elle sourit en voyant que ce n'était qu'un simple volatile. En marchant plus loin, l'eau se mit à se comporter d'une bien étrange façon comme si un énorme poisson tournoyer autour d'elles. Lyra poussa un cri aigui en songeant à la dimension de ce truc... Rien à dire la peur pouvait libérer même des voix éteintes. Elle tendit la main à Violette avant d'atteindre une grosse racine en hauteur pour se mettre hors d'atteinte. Pour le coup, elle avait été surprise... mieux valait se tenir à distance de l'eau... En prenant de la hauteur... elle vit une forme vraiment inquiétante... impossible de faire demi-tour, pas avec cette chose dans l'eau... Sa voix s'emmura à nouveau dans sa gorge comme si elle avait rendu sa dernière office. Elle glissa le long du tronc pour rejoindre deux autres silhouettes se tenant à quelques pas... Sans le vouloir, elle avait accéléré sans tenir compte si elle était suivie ou non. Mieux valait ne pas rester trop près de ... cette chose. Sa surprise aurait été bien plus grande de trouver un prince ici si elle n'avait été trop secouée par sa vision de tout à l'heure.
" Bonjour.. je suis herboriste... " fit-elle de sa voix éteinte. Elle tenait à signaliser la raison de sa présence, elle allait acquiescer s'ils faisaient mention de cette fleur... inutile d'ameuter quoique ce soit autour d'eux... De toute façon, elle en était sûre vu le gabarit de cette silhouette ces gens n'avaient rien à voir avec elle...
C’était là que Violette avait réentendu cette histoire. L’histoire de cette fleur, dans un marais proche d’ici. Une fleur quasi-légendaire - tant au niveau de sa rareté que du prix à laquelle elle pouvait être revendue. Deux raisons pour lesquelles l’aventurière s’était mise en tête de la trouver. Peu importait s’il fallait braver un marais en pleine nuit. Elle était brave et courageuse. Et avait l’équipement pour.
Elle avait donc passé sa journée à se préparer. Vérifier ses équipements, que ses bottes étaient bien étanches, son manteau bien rembourré et chaud - car les températures n’allaient clairement pas l’être. Et, en général, qu’elle disposait d’assez de vivres pour le trajet qui ne devrait de tout de façon durer qu’une nuit.
Elle était donc partie en fin d’après-midi d’une auberge proche, sachant pertinemment que ça n’allait pas être une partie de plaisir tant les marais n’étaient pas des endroits très accueillants par défaut. Arrivant en bordure des marécages, elle soupira alors que le temps était visiblement à la brume. Avant que la puanteur ne se fasse trop grande et que la boue ne commence à souiller toutes ses affaires, elle décida donc de faire une petite halte, le temps de dîner de fruits confits au miel et de quelques biscuits. Un repas assez riche pour tenir toute la nuit s’il le fallait.
La visibilité était pour le moins mauvaise, aussi sursauta-t-elle à moitié lorsqu’une voix la salua. Elle laissa échapper un petit soupir de soulagement. C’était une jeune femme, peut-être un peu plus jeune qu’elle. Et la raison de sa venue ici était toute trouvée aussi. Violette n’allait pas s’en plaindre : Elle préférait largement voyager en groupe même si cela impliquait de devoir se partager la récompense après.
« B’soir! Oui, bien sûr, je me serais pas approchée de ce genre d’endroits en pleine nuit sinon. Mais, eh, on pourrait toujours faire la recherche ensemble. On aura plus de chance de la trouver comme ça si elle existe! Enfin, je pense qu’elle existe. Bien trop de gens en parlent. Puis, c’est plus sûr, aussi. » répondit-elle alors avec joie. Bien entendu, elle était toujours plutôt bavarde. Du moins tant qu’elle n’avait pas l’impression de déranger son interlocuteur.
« Ah, oui, je m’appelle Violette, je suis aventurière! » se présenta-t-elle en sortant rapidement la plaquette accrochée à son cou qui était sous son manteau. Elle ne travaillait pas pour quiconque en ce moment, mais bel et bien pour elle-même. Mais c’était toujours rassurant de montrer aux gens qu’on faisait partie d’une association agréé de travailleurs responsables et… Non ça elle n’allait le faire croire à personne. Mais aventurier, ça sonnait bien, tout de même.
Elles s’engagèrent toutes deux dans le marais, dans un terrain qui semblait bien difficile. Vaseux, brumeux… Violette ne voyait pas à deux mètres devant elle, cela malgré la lanterne à huile qui éclairait faiblement les environs et laissait la lueur de la pâle flamme se reflétait dans les volutes de la brume. Le tout alors elle se concentra sur le fait d’aller tout droit dans la purée de pois qui lui faisait face.
Bien rapidement, l’atmosphère se faisait plus pesante. Elle ne laissait pas transparaître grand chose de son côté mais chaque son était analysé par ses connaissances et son expérience. L’aventurière tentait de garder un esprit clair et rationnel, même si son imagination semblait lui faire voir des dangers qui n’avaient pas toujours lieu d’être. Des créatures nageant dans la vase… Des silhouettes dans la brume se dissipant mystérieusement… Des mirages? Sûrement des mirages. Que Lucy fasse que ce ne soit que des mirages.
Dans une telle situation, évidemment, elle se mit à chantonner. Juste laisser une petite mélodie résonner sans ouvrir les lèvres, une mélodie joyeuse, rien d’effrayant. Une mélodie qui lui faisait oublier le fait qu’elle pensait entendre un troisième bruit de pas dans la vase un peu plus loin d’elles. Une mélodie qui lui rappelait un fameux morceau que tous les bardes jouaient dans les tavernes durant les longues nuit d’hiver.
Soudainement, sa camarade de marche se mit à hurler et tenta de se réfugier en hauteur d’un arbre. Violette refusa sa main tendue, préférant utiliser la sienne pour dégainer sa dague. Un danger? Son ombre se détacha pour se mettre en sécurité près de sa camarade au cas où elle aurait besoin de se replier.
Sa seule réponse fut une autre voix féminine qui demanda s’il y avait quelqu’un, ce à quoi sa camarade répondit. Elle pouvait s’en douter : Une fleur si prisée ne laissait pas les gens indifférents. Violette fit signe à sa camarade de la soirée de la suivre et de se diriger vers la voix qui venait de les interpeller, tout en rengainant sa dague pour ne pas avoir l’air d’une tueuse.
« Bonsoir bonsoir! Moi c’est Violette, aventurière! Et vous êtes? » se présenta-t-elle une nouvelle fois tout en s’approchant des deux silhouettes qui s’étaient découpées dans la brume. Un homme et une femme, qu’elle ne connaissait bien sûr pas. Du moins là, dans le marais au milieu de la brume, ils ne lui disaient rien.
« Je vous ferai pas l’affront de vous demander ce que vous faites ici, la nuit, dans un marais au milieu de la brume. Mais vu l’atmosphère un peu… austère… Est-ce-que ça vous tente de faire nos recherches ensemble? » demanda alors la jeune aventurière, étrangement souriante et confiante, alors qu’en réalité elle était assez stressée. Bien plus qu’elle ne le laissait paraître. Mais elle restait une petite boule de bonne humeur, même dans ces moments difficiles à patauger dans la boue au milieu des moustiques et autres saloperies.
« D’ailleurs, je vous propose, pour éviter de se perdre les uns les autres dans ce satané brouillard, de se relier par une corde. » proposa-t-elle tout en se saisissant de la corde sur le côté de son sac. Juste en la tenant, ils étaient assurés de rester tous assez groupés et de ne pas se perdre dans cet endroit. Assez proches pour pouvoir toujours voir la personne devant, et la personne derrière. Surtout parce-que en plus, Violette était complètement perdue et désorientée. Allait-elle seulement encore vers le coeur des marais ou le centre? La brume et la nuit n’offraient aucun point de repère, et la souche à côté d’eux, elle était quasi certaine de l’avoir déjà vue…
« Bon, on pourrait aussi se tenir par la main mais on est plus des enfants et la corde devrait nous offrir un peu plus de liberté de mouvement en cas de pépin. On est pas obligés de s’attacher mais au moins en la tenant on est sûrs de pas se séparer! Vous en pensez quoi? » proposa-t-elle alors même que les deux qu’ils avaient rejoint n’avaient même pas encore acceptés la collaboration de Violette. Certes, elle ne voulait pas leur forcer la main non plus. Mais ils ne semblaient pas tout à fait rassurés non plus.
Elle se retourna alors d’un coup en entendant pas loin d’elle un nouveau bruit dans la vase, une cinquième personne? Une menace? Cela ressemblait tout de même à un bruit de pas normal, pas un monstre mais assez audible.
« Qui va là? Montrez-vous! » demanda alors Violette alors qu’une pointe d’inquiétude venait de percer sa cage thoracique. Elle avait porté sa main à sa dague à sa ceinture une fois de plus. Elle était persuadée que le son était proche. Assez proche pour qu’elle puisse au moins voir la silhouette de quelqu’un. Mais elle ne voyait personne...
Cela faisait maintenant depuis plus d'une heure que je me balade dans les marais, sans pour autant trouver la fameuse fleur. Je m'enfonçais de plus en plus dans la noirceur du lieu, et un rien ne me faisait peur. J'ai préféré laisser Hareka à la maison. Avec ses deux pieds gauches, il allait me gêner plus qu'autre chose.
C'est alors que je vois, au loin, quatre silhouette se dessiner dans le brouillard. Des amis ! Enfin...j'espère en tout cas. Je n'en peux plus d'être seule dans ce lieu bizarre. Les pieds complètements ancrés dans la boue, j'ai dû mal à faire un pas correct. J'use de toutes mes forces pour avancer vers ces personnes. Des bruits dernières moi me font sursauter, puis je perd l'équilibre, m'étalant complètement dans la boue, face en avant.
Le bruit de ma chute a dû être entendu, car une voix s'élève pour demander qui est là. J'essaye, le plus rapidement possible, de lever la main, avant de me rappeler de ma malédiction.
- S'il...s'il vous plait..de...de l'aide...
Me relevant enfin, couverte de boue des cheveux aux pieds, je me présente au quatre personnes en face de moi, qui arrive clairement à me voir.
- Je...J'je suis Chrys-chrystielle...Vété...Vétérinaire...
Je ne connais aucune de ces hommes et femmes. J'espère que tout ce passera bien avec eux. En les écoutant, je me rend compte que nous sommes tous là pour la même chose : la fameuse fleur blanche. Vu sa rareté, y en aura-t-il assez pour nous cinq ? Je ne pense clairement pas, il allait falloir jouer des coudes. Je ne pourrais pas faire une croix dessus. Ah ça, non ! J4avais beaucoup trop besoin de ses cristaux pour mes familiers.
Allez, ouvre les yeux, Chrys ! Et dès que tu vois une fleur blanche, surtout, ne le dis à personne !
Bonsoir, je m’appelle Mira. Nous allions justement faire demi-tour pour essayer de retrouver notre groupe.
Je reste un peu circonspecte quant à sa proposition de s’attacher les uns les autres pour éviter de se perdre de vu. On est tous adulte, on ne devrait pas se perdre quand même. Mais en même temps, cela me semble une idée utile. Je me tourne vers mon prince. Oui, une très bonne idée !
C’est une idée intéressante. Venez par ici Aeron, on va vous mettre là entre ses demoiselles.
Pour leur sécurité bien entendu, un bon prince se doit d’être un chevalier servant parfait sous tout rapport. Et entre les deux jeunes femmes, il n’aura d’autre choix que de discuter avec elles. Alors que l’on est en pleine organisation, un bruit de chute se fait entendre. Je plains quand même cette chose qui va certainement être couverte de vase maintenant… Une voix s’élève attirant mon regard qui s’immobilise sur une forme humaine en boue… N’écoutant rien à cette voix et commençant à paniquer à l’idée d’être face à un monstre, je recule en tirant la corde avec moi. Je ne suis pas venue pour faire face à un monstre ! ça, c’est le job de la Garde ! Les Gardes qui nous ont laissé tombé dans ce marais. Mon pied bute contre un bout de bois que je m’empresse de lancer dans la direction de la créature espérant bêtement lui faire peur...
Aeron observa tour à tour toutes les jeunes femmes qui venaient de rejoindre leur groupe. Il aurait assurément préféré voir surgir son régiment de la Garde Royale, mais leurs armures lourdes n’étaient probablement pas adaptées au biome dans lequel ils se trouvaient présentement. Il se nota d’envoyer un mot au Capitaine Hekmatyar pour le lui signaler, et l’encourager à vouloir davantage d’adaptabilité au sein de ses troupes, puis ressortit du fil de ses pensées.
Dame Alseif était égale à elle-même, et si le Prince prit le temps de jauger sommairement leurs nouvelles accompagnatrice, elle allait beaucoup plus loin dans la démarche : elle examinait des pieds à la tête le groupe qu’ils constituaient, notant la largeur du bassin, la symétrie des traits du visage, l’éclat des prunelles pour y distinguer un signe d’intelligence, ainsi que la posture, les vêtements portés, bien qu’entachés de boue pour déterminer le milieu social et s’il pourrait s’agir d’un bon parti…
Le jeune homme voyait d’ici les rouages tourner dans le crâne de la noble, et nul doute que le placer entre les inconnues faisait partie de son plan pour le faire entrer en contact avec des jeunes femmes printanières et accortes. D’ailleurs, songea-t-il brusquement, peut-être que toute la situation faisait partie d’un plan élaboré pour lui faire rencontrer, justement, des partis potentiels. Son regard s’étrécit une fraction de seconde, alors même qu’il faisait un pas de coté pour esquiver la corde.
« Je pense que je vais plutôt rester sur le côté. N’hésitez pas à vous attacher, Mira. »
Toutefois, elle avait bien fait de ne pas préciser à tout le monde qu’il était le prince du Royaume. Certains citoyens réagissaient étrangement à la nouvelle, c’était certains, et il avait suffisamment de prétendantes qui se jetaient dans ses bras dans l’espoir de devenir reines pour ne pas devoir s’en soucier, en plus du risque qu’ils couraient actuellement. Si la situation l’exigeait, il pourrait toujours enlever ses bottes, pour être davantage en contact avec la terre, et renforcer les soins qu’il s’octroyait.
Le baton lancé dans la direction de la voix rebondit sur une silhouette faite de boue, et tomba par terre à côté. Au vu de la force du lancer, même un enfant n’aurait pas eu mal, et le monstre ne s’y trompa pas.
« Il me semble que la créature vient de s’exprimer, et qu’il pourrait donc s’agir d’un humain, observa Aeron. L’une de vous se sent-elle d’aller vérifier ? »
Il regarda l’amas de corde, avec les nœuds qui les reliaient.
« Non, c’est bon, continuez ce que vous faites, c’est parfait. Je vais m’en charger. »
Il porta la main à la dague qu’il gardait à sa ceinture. S’il s’agissait réellement d’une créature menaçante, elle ne lui serait que peu utile, mais il se jetterait au sol, dans cette vase immonde, pour s’assurer de survivre. Cela lui fournirait peut-être également une occasion de passer à la contre-attaque. Il avança avec les pieds collants dans la boue vers la forme, qui semblait de plus en plus humaine à la réflexion.
« Bonjour ? Bonsoir, peut-être ? Je suis Aeron, que faites-vous dans ce marais ? »
La fleur étaient véritablement devenue le cadet de ses soucis.
Violette n’était pas du genre méfiante mais elle devait avouer que son imagination était en pleine activité en ce moment et elle n’arrivait qu’à interpréter les comportements qu’elle voyait comme étant incohérents. Surtout qu’ils dégageaient tous deux quelque chose d’étrange. Comme s’ils n’étaient pas vraiment à leur place ici.
« Ce n’est pas comme si on allait non plus faire des noeuds immenses, l’idée c’est tout de même de pouvoir être libre de ses mouvements si quelque chose arrive... » déclara-t-elle simplement, même si elle s’en fichait complètement de savoir si le brun allait se placer en début ou fin de colonne ou n’importe où, à vrai dire. La corde faisait bien une quinzaine de mètres, après tout. Et tout ce qu’il suffisait pour ne pas la lâcher bêtement était juste de faire un tour avec autour de son poignet. Ce qu’elle fit prestement.
Elle sursauta à moitié quand elle entendit une nouvelle voix appeler à l’aide. Clairement humaine, elle avait tout d’abord cru à une ruse ou une illusion ou une hallucination. D’ailleurs, un bâton venait de voler dans une pathétique parabole… Peut-être devrait-elle lui dire que cet endroit était dangereux? Mais en voyant le brun s’avancer, bien moins intimidée que sa compagne, elle remarqua une forme allongée. Elle s’était présentée, Chrystielle?
Tirant un peu de son côté sur la corde, retardée par les caprices de Mira, elle avança aux côtés du brun, puis plus en avant encore avant de tendre son autre main vers la silhouette encore au sol.
« Je m’appelle Violette, aventurière. Qu’est-ce-qu’il t’es arrivé Chrystielle? Tu as été attaquée? Une créature? Des hommes? Tu es blessée? » s’enquérit-elle alors après s’être présentée. Il y avait plus urgent que de savoir la raison de sa présence ici après tout! Si elle était en danger, Violette ne pouvait pas rester les bras croisés. Il fallait déterminer la menace qui planait sur eux pour savoir s’ils devaient fuir d’ici vite ou non. Cet endroit semblait vraiment bien trop étrange…
C’était comme si cette personne venait d’apparaître d’un coup! Elle était sur le côté quand elle s’était prononcé mais elle aurait au moins du voir la silhouette avancer dans la brume sur le côté de sa vision avant de l’entendre. Sinon, les autres auraient réagis plus tôt aussi! Ou bien peut-être l’ont-ils pris initialement pour un mirage.
Vu la situation, néanmoins, peut-être le plus sage n’était pas de poursuivre… Le brun semblait un minimum brave et généreux. Mais aussi assez blasé avec une façon de s’exprimer assez… analytique?
« Peut-être serait-il plus sage de sortir du marais, non? Tout le monde n’a pas l’air forcément en état pour une telle expédition... » déclara alors la jeune aventurière, pensant plus particulièrement à Mira et surtout à Chrystielle qui semblait en difficulté. La vétérinaire semblait être en bien fâcheuse posture… Et au pire, elle, elle pourrait toujours retourner chercher la fleur avec d’autres volontaires ensuite! Même si cette brume et ce qui y traînait érodait son courage, elle ne faillirait pas. Du moins, c’était ce qu’elle se disait en ce moment.
- Résumé:
- - Violette se contente juste d'enrouler une fois la corde autour de son poignet.
- Tirant à l'opposé de Mira, elle s'approche de Chrystielle et s'enquiert de son état de santé et de potentiels dangers.
- Elle propose ensuite de quitter le marais pour ceux souhaitant abandonner cette expédition.
" Pour ma part, je ne ferai pas demi-tour. Après nous pouvons nous diviser en deux groupes pour avoir plus de chances de la trouver... ""
A tout bien réfléchir, la silhouette filiforme qu'elle avait aperçue ne correspondait pas du tout à la taille de cette humaine. Non ce qu'elle venait de dire n'était pas une bonne idée.
" Oubliez... vers l'entrée, il y avait une présence dans l'eau... Pour ceux qui veulent quitter les lieux... "
Cette atmosphère la gênait tout de même. Les marais n'avaient jamais été aussi calmes.. d'ordinaire on entendait quelques coassements... des bruits d'animaux vivant dans les lieux. Elle n'avait même pas vu les quelques insectes évoluant dans la zone comme si la faune avait déserté le lieu... Il n'y avait pas un meilleur indicateur que celui-ci... Ils devaient progresser en ne restant pas immobiles sinon ce serait sans doute leur perte.
Les marais
Vous êtes donc tous ensembles et attaché à une corde afin de ne pas vous perdre... Une bonne idée de la demoiselle aux longs cheveux noir. Ainsi, même sans y voir, vous parviendrez à rester groupé.
Vous sentez la corde se tendre et se relâcher à chaque mouvement de l'un d'entre vous. Vous pouvez toujours communiquer, les voix portent loin dans ces marais, mais la brume est parfois bien trop dense pour vous permettre d'y voir plus loin que le bout de votre nez. Il n'y a pas un souffle de vent pour brasser ce rideau blanc...
Vous pouvez de temps en temps deviner les silhouettes de vos camarades. Certains veulent faire demi-tour, d'autre ne sont pas convaincu... Cependant d'un coup, la corde lâche. Personne n'a lâché la corde, mais les deux côtés vous reliant à vos camarades retombent vers vous... Coupé. Net et droit.
Vous vous appelez ou vous vous cherchez et vous apercevez plusieurs silhouettes longiformes. Elles s'approchent de vous, lentement et silencieusement... Ce sont les silhouettes que vous avez aperçu au loin. Vous veulent-elles du mal ? Impossible à savoir...
Pourtant, vous poussez un soupire de soulagement lorsque le visage familier de l'un de vos compagnon se retrouve face à vous. Il vous sourit chaleureusement dans l'espoir de vous réconforter.
Vous avez tout juste le temps de lui demander si tout va bien ou s'il a vu les autres.. que cette personne se jette sur vous, griffes sorties ! Vous faîtes un pas en arrière pour éviter le coup qui vous entaille le bras, trébuchez dans le marais les yeux fixés sur votre camarade qui vous a agressé... Petit à petit, vous voyez sa silhouette et son visage onduler et se modifier pour ne devenir qu'une ombre élancée... Elle recule en silence et disparaît dans le brouillard.
Vous portez la main à votre blessure... Ce n'est pas une illusion ni un rêve. Vous sentez votre sang chaud couler le long de votre bras. Si ces créatures peuvent prendre l'apparence de n'importe qui... Comment vous faire confiance mutuellement ? Qui sait ce qu'elles ne peuvent pas faire d'autre !?
Et surtout... qui sait quand vont-elles revenir...
Je lève la tête, et vois enfin forme humaine. ENFIN ! Cela faisait depuis combien de temps que je marchais seule dans ces marais ? Seule....je ne sais pas si c'est le bon mot...entre les bruits étranges d'animaux et les apparitions au coin de l'oeil...
- Bo-bonjour ?
Je vois alors que l'homme qui se présente sous le nom d'Aeron n'est pas seul : trois autres femmes sont derrière lui. Un...un ha-harem ? Hooooo Sainte Lucy, tenez moi loin de cette chose affreuse qu'est la polygamie...
A moins que...
- Je...je suis là pour une fl-fleur blanche très rare. Vous aussi, non ?
Je croise le regard d'une des femmes qui se présente sous le nom de Violette.
- Non j-je n'ai pas été attaqué...Je...
Est-ce qu'il faut vraiment que je dise que je suis hyper maladroite ?
- Il...il y avait une fo-forme...
Voilà, Chrys. C'est parfait comme excuse.
Suite à la réponse et à la présentation de chacun, nous nous mettons tous en route, chacun relié par le bout de corde. En dernière position, je ne me sens pas en sécurité. Et encore moins quand, en avançant, je me rend compte que je ne suis plus relié aux autres. Le bout de corde est coupé net, comme si on l'avait tranché avec la lame la plus aiguisée du royaume.
Commençant à prendre peur, je me met en boule contre un arbre. Allez, ça va aller. Une des quatre personnes avec qui j'étais va bien voir que je ne suis plus là, il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
- Wou-wouhou ? Vous...vous êtes où ?
Mais aucune réponse, seulement les bruits des animaux nocturnes qui sont de plus en plus inquiétant. Et puis au loin, je vois une forme. Ah ! Les voilà enfin ! J'arrive à apercevoir Lira et, tout naturellement, je me met à parler pour qu'elle puisse me voir le plus rapidement possible.
- Lyra ! Je suis là ! Sais-tu où sont les au...
Mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase que la femme se jette sur moi. Ses doigts se sont transformer en griffes, et sa bouche c'est métamorphosé à une grande gueule noire. Prise de panique, je recule, me prends les pieds dans les racines sortantes des arbres environnants, et m'écrase de nouveau au sol. J'ai tout juste le temps de mettre mon bras devant moi en position de défendre avant de recevoir un coup.
- Aïe !
Comme si elle était fière d'elle, la créature qui a prit l'apparence de Lyra recule et disparait dans la brume.
Je respire folle, n'arrivant pas à me remettre de mes émotions. Quoi ? Qu'est-ce que c'était que cette chose ? Que me voulait-elle ? Qu'a-t-elle fait des autres ? Où sont-ils ?
Vite, il faut que je sorte d'ici. Qu'importe la fleur, je m'en fiche. Je veux me mettre en sécurité, retrouvée le confort de mon village, ma maison... Je me lève, tient mon bras blessée contre ma poitrine et me met à courir. J'accélère, sans vraiment regarder où je met les pieds. Et comme d'habitude, ma course se fini dans quelque chose. Mais cette fois, ce ne sont pas mes pieds qui se sont emmêlé. Non, j'ai foncé tête baissé contre quelque chose de mou, mais d'étonnamment dur en même temps.
En levant enfin les yeux, je croise le regard d'Aeron. Celui-ci n'a pas du comprendre ce qui lui était rentrée dedans. J'émis un petit bruit malgré moi, qui lui permet de me voir. Je revois alors mon attaque, cette créature qui a pris les traits de Lyra, et ma crise de panique revient.
Je m'éloigne rapidement et me met en boule, comme si cela suffirait à me faire revenir chez moi.
- Ne....ne me tuez pas, s'il-s'il vous plait...
Ah… C’est vous. Sacrée purée de pois n’est-ce pas ? Et une corde de bien piètre qualité si vous voulez mon avis.
Commençant à chercher les autres du regard, je me détourne du tas de boue. Jusqu’à ce qu’on me saute dessus. Surprise et déstabilisée, je glisse et tombe dans la vase. Dans la boue, je sens quelque chose qui frotte sur ma jambe me tirant une grimace. M’agitant n’importe comment pour me sortir de cette boue nauséabonde et de la prise d’un truc, quelque chose m’arrache un cri en marquant mon bras d’une estafilade brûlante. Un coup de coude bien heureux et complètement involontaire me débarrasse du poids en surplus me laissant le temps de me relever et m’écarter. En me retournant, je ne fais qu’apercevoir “tas de boue” disparaître dans la brume. Il ne faut pas longtemps avant que je ne maudisse cette “femme” qui m’a attaquée en traitre ! Je sais que je suis magnifique mais ce n’est pas une raison pour essayer de me défigurer comme ça… J’essaye, tant bien que mal, de retirer la vase qui s’est collée à moi avant de jeter un œil à mon bras et ma jambe. J’ai une belle estafilade sur le bras qui sanguinole et une écorchure assez moche à la jambe, certainement faite par un caillou caché dans la vase… ça va mettre des semaines à disparaître complètement ! Elle va me le payer !! Ma jolie peau marquée par ces bêtises ! Hors de question que je laisse le prince s’approcher d’une folle comme ça ! C’est mon devoir de généalogiste de protéger la lignée d’une telle folie… Je me remet en route en criant pour essayer de retrouver le prince en grand danger. Qui sait ce que ces folles pourraient essayer de lui faire ? Elles pourraient essayer de le violer pour avoir le rejeton royal et forcer la main au prince…
Aeron ! Aeron, répondez-moi ! Ne vous approchez pas du tas de boue ! Elle est dangereuse !!!
Violette se remit donc en marche, tenant la corde d’une main avec les volontaires. Pour elle, un simple moyen de rester groupés sans avoir à se marcher dans les pattes. Alors qu’elle avançait, soudainement, la corde qui pendait mollement derrière elle semblait ne plus avoir la moindre attache et venait de tomber. Elle tira un peu dessus… Rien? Aucune résistance? Elle attira donc la corde d’un coup sec vers elle. L'extrémité lui arriva bien plus vite que prévu dessus, sans rien ni personne.
Elle examina rapidement la chose, coupée nette, comme par une lame ou un griffe, quelque chose de tranchant et d’aiguisé. La corde serait restée coincée et se serait coupée contre un rocher, elle l’aurait sentie. Non… C’était clairement du sabotage. Elle regarda autour d’elle, voyant une silhouette assez frêle s'approcher d’elle. Mira, de son prénom. Vu son lancer de bâton d’avant, elle n’était pas vraiment effrayée par ses compétences martiales.
« Tiens, tu n’étais pas en train de tenir la corde? Qu’est-ce-qu… »
Violette laissa échapper un cri sonore quand elle vit la noble lui bondir dessus, d’immondes griffes au bout des mains. Complètement surprise, son réflexe fut de se protéger tant bien que mal, rabaissant la tête en protégeant son cou et sa nuque. Un assez bon réflexe, le fait de s’être un peu tournée sur le côté laissa les griffes frapper pile au niveau de son épaule, laissant plusieurs traînées sanglantes dans leur sillage. La jeune aventurière laissa échapper un cri de douleur et de panique.
De son autre main, elle dégaina sa dague, une bien maigre défense, mais alors qu’elle reprenait ses appuis - ayant bien trop peur de se perdre dans la brume - l’aventurière aux cheveux sombre remarqua la créature s’éloignant tout en perdant sa forme originale. Dans le même temps, derrière elle, la voix de Mira avertissait Aeron d’un danger. C’était donc… Une fausse.
La respiration sifflante, campée sur ses appuis, elle était paniquée, mais sa conscience luttait contre ses émotions qui menaçaient de la submerger. Pourquoi? Pourquoi l’ombre s’était retirée alors qu’elle avait l’avantage et qu’elle aurait pu la submerger de coups de griffes?
Une ombre…
Un petit sourire qui aurait pu la faire passer pour une folle étira les lèvres de Violette, qui décida de détacher sa propre ombre de son corps et la faire suivre l’ombre qui venait de la blesser. Vu son pouvoir à elle, c'était presque une affaire personnelle. Sans lumière, elle était tout à fait indétectable, et suivrait sa cible aussi bien que si Violette avait décidé de le faire en personne. Rien d’infaillible.
Quelque chose lui disait qu’ils avaient tous un peu de répit, à les entendre, après que les ombres ne se soient repliées. Elle prit quelques rapides secondes pour vérifier l’état de sa blessure. Les griffes étaient redoutables, mais n’avaient rien touché de grave ni trop profondément. Ses blessures attendront… Ses compagnons étaient plus importants.
« Tout le monde va bien? On est plusieurs a avoir été attaqués! » cria-t-elle alors dans la brume, pendant qu’elle mettait ses neurones et ses réflexes d’aventurière en marche… Contre quoi luttait-elle ici? La blessure était réelle, cette ombre était physique. Et elle ne connaissait aucune créature du genre. Du genre à prendre l’apparence des gens, les leurrer, prendre une tactique de chasse similaire à une meute de loup cherchant à séparer leur cible de son groupe pour la chasser et s’en repaître.
Les séparer… Les faire douter… Pour mieux les chasser.
« Ces trucs essayent de nous séparer en prenant nos apparences! Rassemblez-vous vers moi, si vous restez seuls ils vont revenir! Ils ont saboté la corde! » hurla-t-elle ensuite. Peut-être un peu trop vite… Comment les reconnaître? Que ce soit bien eux et pas une ombre? Tremblante, ne venait-elle pas de faire une erreur? Ou peut-être qu’une fois rassemblés les ombres n’oseront pas revenir de suite? Comment reconnaître une vraie personne d’une fausse? Pour le moment, sa meilleure piste était la voix. Rien n’indiquait que ces créatures étaient incapables de parler… Mais rien ne lui disait qu’elles en étaient capables non plus.
« Parlez en approchant! On ne sait pas s’ils peuvent copier nos voix aussi mais ça reste le meilleur moyen de s’identifier! On doit former un cercle pour voir le danger arriver de tous côtés! » ajouta-t-elle alors, elle n’hésitera pas à attaquer n’importe quel idiot qui oserait s’approcher de façon muette, et, clairement, resterait bien plus sur ses gardes.
Néanmoins, à quoi avaient-ils à faire? Était-ce des spectres? Des entités surnaturelles? Des monstres? Ce qui était certain c’était que ces choses étaient intelligentes. Très intelligentes. Pour avoir coupé la corde, puis attaqué pour semer le doute en eux, les faire paniquer. Cela avait fonctionné, même si Violette était restée stupidement sur place. La stratégie était… Presque trop parfaite. Trop bien ordonnée et exécutée. Tout jouait contre eux. L’environnement, la visibilité, même leurs propres sens… Certaines bêtes étaient intelligentes mais ce plan lui semblait presque… Humain.
Tout comme son ombre ne pouvait pas lui donner d’informations sur sa position actuelle, peut-être que ces ombres là fonctionnaient sur un principe similaire et revenaient vers leur propriétaire une fois leur méfait accompli? Un maître au pouvoir effrayant qui voulait la fleur rien que pour lui?
L’aventurière ne savait pas si son ombre avait perdu ou non la trace de celle qui l’avait attaquée, mais elle prit bien soin de lui transmettre ses réflexions. Si son double trouvait un être humain en train de les traquer, elle se devait de se mettre le plus discrètement possible derrière lui. Et, si les ombres se montraient à nouveau, elle échangera de position pour menacer quoi que son ombre avait trouvé, et si elle n’avait rien trouvé du tout… Elle reviendra à sa position initiale après quelques secondes.
Un plan qu’elle gardait pour elle, empli de suppositions et d’inconnus, mais c’était tout ce qu’elle avait pour l’instant. Un plan qui pouvait être suicidaire… Mais elle n’avait pas mieux en réserve… Et le dire à voix haute pourrait le rendre audible par leurs ennemis...
- Résumé:
- - Violette crie pour que tout le monde se rassemble vers elle, indiquant de devoir parler pour s'identifier en approchant. Tant pour pouvoir éviter de se faire prendre à revers que pour se rassurer les uns les autres...
- Elle commence à supposer beaucoup de choses sans preuves. Et se construit un plan en solitaire, ne pouvant pas décemment le crier sur tous les toits. Mais elle ne doute pas de l'intelligence de ces créatures maudites - ou de la personne qui se cache derrière.
"...Je t'ai entendue... Allons ailleurs vite." dit-elle d'une voix plus élevée que la normale. Elle n'avait aucune envie que sa voix ne se perçoive pas dans cette situation. La silhouette ne bougeait pas, ne réagissait pas. Pire plus elle avançait, plus son visage s'effaçait pour ne devenir que la silhouette qu'ils avaient jadis aperçues. Elle disparut dans le brouillard environnant. Lyra se releva en cherchant une tête connue. Cette fois, elle avait sorti son arc ... elle voulait se convaincre que l'une de ses flèches aurait un impact. Ses doigts cherchaient la pointe de ses flèches. Si ces ombres venaient de ce brouillard, elles avaient l'avantage de la surprise et de la vitesse. C'était perdu d'avance. Qu'était-ce au juste ?
En avançant, elle tomba à nouveau sur Chrystelle et Aeron... Lyra avait toujours son arme braqué devant elle, elle tremblait sans savoir ce qu'elle devait faire... La jeune femme ne voyait plus qu'une chose : une femme apeurée face à ce jeune homme. Sans même réfléchir, elle avança pour les avoir tous les deux en ligne de mire. Elle ne disait pas un mot, restait dans le brouillard en attendant qu'un geste les trahisse... Même si sa blessure devait être en train de se renfermer, elle n'allait pas se laisser attaquer sans riposter... Une voix lui parvint qui lui fit toutefois baisser son arme.. C'était la jeune femme qu'elle avait croisée.. Il fallait parler en marchant... pour se rassembler autant leur dire de nous attaquer. Crier aussi fortement ne pouvait apporter que des ennuis... Une autre voix dit que le tas de boue était dangereux... Lyra arma de nouveau son arc vers Chrystelle, puis se tourna vers Aeron en comprenant mieux la situation. Aeron n'était pas Aeron, mais une de ces créatures... Tout comme la Chrystelle de tout à l'heure n'avait rien à voir avec celle qui cherchait à se protéger... ou alors... d'autres hypothèses lui venaient en tête.
" Chrystelle, viens vers moi... t'approche pas de lui... "
Malgré tout Violette avait sans doute émis une bonne observation, la créature qui l'avait attaquée n'avait pas parlé... Lyra se glissait vers la jeune femme au sol en tenant en joute le jeune homme jusqu'à ce qu'il adresse ne serait-ce qu'un simple mot... après elle rejoindrait Violette en restant sur la défensive. Au travers des arbres, elle crut voir une de ces affreuses silhouettes ... vite qu'ils puissent se rassembler, même si l'idée l'effrayait un peu.
- Résumé:
- - Lyra décide de menacer Aeron croyant prendre la défense de Christielle contre une ombre.
Aeron observa les jeunes femmes s’accrocher à la corde, puis avancer mollement dans la brume. Plus cette affaire avançait, et moins il était certain qu’il s’agissait d’un bon choix, de continuer à chercher la mystérieuse fleur blanche à la floraison si rare. D’un autre côté, c’était exactement ce qui lui permettrait d’être débarrassé de Mira Alseif pendant plusieurs semaines, donc, au-delà de la rareté intrinsèque de la fleur, sa valeur n’en devenait que plus forte.
La brume s’épaissit fort peu naturellement, et le Prince fit un pas de côté pour se rapprocher de la corde. Tendant la main, il attrapa le chanvre, et tira doucement dessus pour signaler sa présence. Beaucoup trop lâche, sans résistance aucune, le tissu tressé lui resta dans la main.
« Êtes-vous là ? »
Pas de réponse. Le jeune homme fronça les sourcils, s’éloigna prudemment de quelques pas, et tenta de distinguer quelque chose dans les alentours. Le brouillard avait refermé son poing sur eux, et les sons étaient distordus par la vapeur d’eau en suspens. Autour de lui, la tourbe glougloutait avec application, et une odeur de pourriture semblait émerger de chaque bulle qui explosait au ras de l’eau vaseuse. Il baissa les yeux sur ses bottes et son pantalon, tous deux crottés au-delà de toute rédemption.
« Mira ? »
Il détesta la façon qu’eut sa voix de rebondir faiblement, et son côté étouffé, qui lui paraissait si suraigu. La main sur la dague qu’il avait toujours à la ceinture, il s’appliqua à observer les alentours. Mais entre la brume qui l’empêchait de distinguer quoi que ce soit à plus de quelques mètres, les sons aléatoires qui l’entouraient et semblaient venir de partout et nulle part à la fois, et l’odeur pestilentielle de la végétation –et peut-être pire- en décomposition, il se sentait véritablement aveugle.
Une forme se découpa, plus sombre que l’obscurité, et Dame Alseif sortit des ombres à son grand soulagement.
« Vous ici, Mira. Que s’est-il passé ? Où sont les autres jeunes femmes ? »
Il n’adressa qu’une œillade rapide à la noble, avant de scruter derrière elle, au cas où le reste de leur troupe de fortune ne se trouva juste après. Mais la noble lui bondit dessus, désormais bien loin de la perfection de son maintien et de sa peau. Son apparence changea également radicalement, devenant un monstre sanguinaire à l’haleine fétide.
Aeron tomba en arrière, agitant frénétiquement les bras devant lui sous le coup de la surprise. Son dos rencontra violemment une racine qui affleurait doucement, et les griffes de la créature laissèrent une longue trace sanguinolente sur son avant-bras. Retrouvant vaguement l’instinct de ses entraînements, Il dégaina son couteau et frappa un grand coup latéral devant lui. Mais le monstre s’était déjà éloigné, et disparut dans la brume après un dernier regard en arrière.
Examinant son bras meurtri, le Prince enfonça les doigts dans la boue, et laissa son pouvoir faire effet. Quelques dizaines de secondes plus tard, la peau était comme neuve, et il se releva prudemment, se demandant quand viendrait la prochaine attaque.
Aussi, il fut particulièrement surpris quand il commença à entendre à nouveau des voix. Après avoir erré quelques instants de droite à gauche, il parvint finalement à marcher dans la bonne direction, et retrouva le groupe constitué par les jeunes femmes. Il adressa un regard méfiant à Dame Alseif, puis aux autres. Un des monstres métamorphes pouvait parfaitement se trouver parmi elles, finalement.
« Que s’est-il passé ? Pourquoi avez-vous lâché la corde ? »
Il posa sa question avec l’habitude et la certitude qu’une réponse lui serait apportée.
Puis il observa le triste équipage, nota les blessures.
« Avez-vous également été attaquées ? »
Je n’ai pas lâché la corde, elle s’est coupée. Surement une corde de mauvaise qualité… Et la bête de boue m’a attaquée ! Vous ne devriez pas vous approcher d’elle d'ailleurs mon cher.
Je lui montre mon bras et ma jambe marquée par l’attaque de la créature de boue.
Je suis d’avis que l’on devrait laisser cette chose inconnue attachée à un arbre pour se prémunir d’une nouvelle agression !
Je jette un regard vers le tas de boue pour la surveiller. Cette chose est dangereuse, je n’en ai aucun doute !
Violette, au final, avait décidé de suivre les voix qui résonnaient encore dans la brume, pour rejoindre le groupe complètement éclaté suite à cette attaque soudaine. D’ailleurs, Mira en profita pour se plaindre plus qu’autre chose. Ses manières d’ailleurs rappelaient un peu à Violette son ancienne vie, où le moindre morceau de viande légèrement mal cuit insupportait ses congénères au plus haut point. Alors certes sa corde ne lui avait pas coûté l’équivalent d’un manoir entier mais Violette n’était pas du genre à acheter du mauvais matériel, bien au contraire même, et elle avait jugé cette corde parfaitement solide.
« La corde a même été coupée par quelqu’un ou l’un de ces machins. C’était bien trop net pour que ce soit autre chose qu’une lame ou qu’une griffe. » rétorqua-t-elle alors pour défendre un minimum son matériel. Pour elle, c’était clairement une des ombres qui s’en était discrètement chargée mais cela pouvait bel et bien être l’une des personnes de ce groupe. Violette faisait un minimum confiance à Lyra avec qui elle avait échangé bien avant que ces évènements louches ne commencent. Mira et Aeron étaient eux aussi ensemble… Mais la dernière arrivée que Mira semblait accuser avec un surnom bien peu flatteur semblait effectivement louche. Ce n’était pas une pensée appréciable pour Violette mais elle ne pouvait qu’avouer qu' apparaître ainsi d’un coup devant eux, puis courir partout au moindre événement comme pour les séparer à chaque fois… Et tenter de les faire l’aider… Elle préférait ne pas trop y penser à vrai dire.
Violette se retourna vers Aeron. Il n’avait pas l’air bien paniqué, lui. Peut-être qu’à eux deux ils pourraient rendre un certain semblant d’organisation à cette cacophonie?
« Oui, nous toutes. Toi aussi Aeron? Tu n’as pas l’air particulièrement amoché. Comment t’as fait ça? » fit-elle alors remarquer, un minimum suspicieuse de tout le monde quand même. Elle tentait de mettre sa théorie au défi pour le moment, et la première épreuve s’annonçait. Cette fichue brume s’était à peine levée, assez pour qu’elle puisse enfin apercevoir nettement les silhouettes des autres qu’elle avait pu croiser. Et parmi elles, un autre Aeron. L’autre n’avait pas encore parlé, par contre, de ce qu’elle avait entendu. Elle releva tout de même son arbalète de poing, chargée, sa visée oscillant entre les deux hommes.
« Par la Sainte... » siffla-t-elle en se reculant un petit peu du Aeron le plus proche d’elle, même si c’était celui en lequel elle avait le plus confiance.
« Vous deux, vous vous connaissez non? Même si je sais pas ce que vous foutez dans un lieu aussi moisi, vous n’avez pas la tête de l’emploi… Vous avez bien un moyen de confirmer votre identité l’un l’autre, non? Un secret? Que seul l’autre connaît? » demanda alors l’aventurière, qui n’avait pas vraiment d’autres moyens de déterminer la chose. Si les deux étaient des faux et pouvaient parler, elle se ferait complètement avoir… Mais fort heureusement les Mira n’étaient pas en double actuellement. Et vu qu’aux yeux de Violette, la blanche et le binoclard étaient des sortes d’herboristes de la capitale en couple qui n’avaient jamais vraiment mis les pieds dans une forêt… Elle se disait qu’ils devaient bien se connaître.
Le doigt sur la détente de son arbalète, sa deuxième main serrant nerveusement la garde de sa dague toujours dans son fourreau à sa ceinture, l’aventurière avait mis tous ses sens en éveil, et le moindre mouvement brusque pourrait bien la faire tirer. Il lui fallait trouver l’ombre.
Et elle était très loin de se douter qu’elle était en train de mettre en joue et de tutoyer le prince du Royaume, aussi.
- Spoiler:
- Violette, voyant les deux Aeron, les met en joue et demande à Mira et à Aeron de trouver un moyen de s'identifier entre eux pour déterminer lequel des deux est un imposteur.
Je suis l'ordre de Lyra et m'approche d'elle, non sans lâcher du regard Aeron. Est-ce le vrai ? Et Lyra ? Comment reconnaître le vrai du faux ?
Rapidement, le reste du groupe se reconstitue. Mira arrive et commence déjà à m'accuser.
- M-moi ?! Mais pas du tout !
Comment pouvait-elle dire cela ? J'étais parmi les dernières, je n'aurai pas pu couper la corde ! J'aurai bien voulu me défendre, mais avec l'arrivé d'Aeron, tout se chambouler. Comment ça, un nouvel Aeron ?
- Une....une ombre ?
Je ne comprend rien du tout...La personne dans qui je suis entrée dedans, était-ce le vrai Aeron ? Je me pose beaucoup trop de question, et j'ai l'impression que tout le monde est contre moi.
Doucement, je sors mon couteau de chasse de mon sac et le lève devant moi. Je m'écarte de Lyra ne sachant pas non plus si c'était une vraie personne ou encore une ombre. Je pense que la vraie cible, c'est Mira. Pourquoi m'accuse-t-elle autant ? C'est vraiment bizarre. Mais en même temps, tout le monde à l'air suspect.
- Ne m'ap-approchais pas...
Je tremble énormément, mais tant qu'on ne saura pas qui est qui, ombre ou non, je n'arriverai pas à me détendre. A partir de ce moment là, je ne parlerai plus. Au moins, personne ne pourra me voir. Et au pire des cas, je pourrais rapidement partir au courant.