Bien entendu que je suis allé déposer une plainte et tout le tralala plein de paperasse bien relou et chiant. J’ai rempli tous les formulaires cinq fois, répondue à toutes les questions encore et encore, ai été patient, j’ai même pas jouer avec les nerfs des gardes… enfin, j’ai pas trop jouer avec leurs nerfs, j’y suis pour rien si je me suis tapé la fille de l’un d’entre eux il y a trois ans et qu’il m’a toujours dans le collimateur suite à cela. Il est possible que j’aie été un peu, beaucoup, trop ironique avec lui et que mon dossier soit fini au plus profond de sa pile de dossiers à s’occuper, un jour, dans une autre vie, dans une autre réalité.
Tout cela pour dire que j’ai du aller à la guilde des aventuriers de la capitale pour retrouver une quête qui ne demande pas un équipement des plus perfectionner, avec une bonne récompense, le tout avec une personne en plus, mieux équiper possiblement, pour me refaire mon stock d’adrénaline, d’interaction sociale avec des aventuriers, de cristaux pour l’équipement à remplacer et si possible des informations sur Primus, même si depuis le temps j’ai de gros doutes sur la capacité de trouver quelque chose sur lui aussi facilement que comme cela.
Encore une fois, pour d’autres raisons, j’ai rempli plusieurs formulaires, pour je ne sais même plus quel sujet a force. Des papiers plus ou moins bien remplis de rapport, renseignement ou autre. Dans tous les cas, c’était une demande de Lou Trovnik, alors je me suis fermé ma gueule et j’ai rempli ce qu’on me demandait. C’est plus simple pour la tranquillité d’esprit de tout le monde, je l’ai appris avec le temps, même pour moi il y a des choses qui ne sont pas de mon niveau.
Quoi qu’il en soit, avec Chance et Ardant sur les talons, respectivement mon berger australien et mon berger suisse, j’attends à une table sagement. J’ai eu une réponse à ma demande de création de groupe pour une quête dans les Archipels. Le lieu est beau, le climat propice a des rapprochements si la personne avec moi semble avec un âge propice pour des rapprochements entre deux adultes consentants, puis l’objet de la quête avait l’air assez intéressant autant pour mon pouvoir que pour le challenge que cela représente.
Enfin, quand je dis que j’attends sagement c’est qu’il n’y a personne à alpaguer pour le moment dans la guilde. Enfin, si, il y a toujours du monde, mais personne n’a avoir en seul à seul pour le garder sous le coude en guise d’occupation en attendant le plat de résistance. Non, la personne avec qui j’ai rendez-vous n’est pas en retard, loin de là, merci. Sinon je me serais barré depuis longtemps, quand ce n’est pas un employeur ma patience pour les retards est parfaitement nulle.
Pour le coup, c’est pour remplir la paperasse que j’ai parlé plus haut que je suis venu aussi en avance, mais je ne m’attendais pas à finir aussi rapidement au vu de la pile de papier qui semblait avoir à faire. Seulement, au final, ce n’était que des coquille ou petite information manquante qui devaient être modifiées. Savoir remplis de base correctement des papiers officiels n’est pas une mauvaise chose. Du coup, je suis là, à me balancer sur les pieds arrière de ma chaise, en pleine réflexion sur la vie en regardant le plafond quand mes deux chiens jappent.
Le son me fait arrêter mon balancement et remettre la chaise sur ses quatre pieds et mon regard aller face à moi plutôt que le plafond. En face de moi un homme aux cheveux longs. Surement mon futur compagnon de quête vu qu’il est venu là, face à moi alors qu’il y a plein de place libre de partout. Un beau morceau l’animal en tout cas. Souriant, me levant et lui tendant la main je me présente avec toute l’assurance possible dans ce genre de situation. Si ce n’est pas la personne que j’attends, je trouverais un moyen de le convaincre de venir avec moi, peut-être nous si une personne en plus arrive. Bref.
— Salut, je suis fauve, enchanté.
Aucun besoin de nom de famille, ce n’est surfait. Ce n’est pas comme si on avait besoin de mon arbre généalogique pour partir chercher des lézards sur une île. Ou pour draguer. C’est mon prénom que je souhaite entendre sortir des lèvres de mes conquêtes, pas un nom de famille faux. Être appelé comme un dieu est aussi le pied, mais sachons ne pas être trop gourmands tout de suite.
— Tu es bien le mignon aventurier qui vient pour chasser du dragon lézard avec moi ? Installe toi, ne reste pas debout, tu prends quelque chose à boire peut-être trésor ? J’aimerais éviter que tu nous fasses un malaise. Tu as l’air un peu mort de l’intérieur, sans vouloir te vexer trésor. Je ne vais pas te manger tu sais, enfin, sauf si tu le souhaites bien entendu. On peut s’arranger pour cela quand tu le souhaites.
Il est mignon, mais un peu froid, peut-être qu’il a vécus traumatisant en quête. Tout le monde vit des choses plus ou moins belles en quête, il ne faut pas juger sur cela. Ma manière de tenter de détendre l’atmosphère est certes lourde, je le sais, mais en même temps je ne vais pas utiliser des pincettes justes parce qu’il a l’air pas bien. Avoir pitié des gens est juste une manière de les insulter en se faisait passer pour un gentil. Autant être soi-même et un connard directement, puis même, un visage comme le sien je me demande à quoi cela ressemble quand ça s’énerve ou même que n’importe quelle expression forte s’inscrit dessus.
En tout cas, j’attends son prochain mouvement, tout de même prêt à lui bondir dessus s’il tente de partir. J’aimerais partir en quête tout de même et ce n’est pas une option que je lui laisserais de tout foutre en l’air maintenant. Puis, il a dû aussi signer les formulaires d’engagement avant d’être face à moi. Enfin, sauf si c’est un papier qu’on me réserve pour être certain que je ne fasse pas faux bond à n’importe quel moment. C’est stupide. Même si je suis une langue de pute, le travail reste une priorité à faire d’un bout à l’autre sérieusement.
Le matin, elle s'était rendu tôt à la guilde, à un moment où il n'y avait normalement, pas beaucoup de monde. Vif et Miel dormaient encore dans son petit appartement et Griis était à l'écurie. Cependant, lorsqu'elle arriva devant les portes du bâtiment, elle fût surprise d'y voir une file d'attente devant le guichet. Normalement, il y en avait plusieurs mais pour une raison inconnu, ce matin seule une jeune hôtesse, un peu dépassé par l'affluence, s'occupaient de toutes les demandes. Comme toujours, Ain ne prit pas la peine d'aller regarder le tableau des quêtes et se plaça dans la file d'attente. Patiente, elle attendit son tour pendant de longue minutes jusqu'à ce qu'enfin elle arrive devant la jeune femme:
- Ouibonjourquepuisjefairepourvous ?
La pauvre, elle avait l'air au bout de sa vie de bon matin. Mais indifférente à cela, Ain lui demanda simplement :
- Bonjour, je cherche une quête
- Oui que voulez-vous ?
- N'importe.
- ...
Elle ne devait pas être habitué à cette réponse parce qu'elle resta sans voix quelques instants. Au moins cela lui permit de reprendre son souffle avant de fouiller dans les papiers. Derrière l'aventurière, la queue continuait à grandir et quelques uns commençaient déjà à râler sur la pauvre petite hôtesse.
- J'ai cette quête si vous le souhaitez, une quête pour une noble de l'Archipel, un aventurier nommé Fauve l'a déjà séléctionné et recherche des partenaires.
Ain hocha la tête et la jeune femme soupira de soulagement :
- Parfait, je vous laisse signer le papier sur le côté et revenir cet après-midi pour le retrouver ? Je n'ai pas le temps de vous expliquer dans les détails mais normalement il a les informations. Vous ne pourrez pas le rater c'est un blond avec une cicatrice sur le visage.
Ain leva un sourcil. Nombreux étaient les aventuriers balafrés... Mais elle ne voulait pas embêter l'hôtesse plus que cela et prit le papier qu'elle lui tendait. Elle se décala légèrement pour laisser passer la personne suivante et signa le document avant de le reposer sur la pile derrière le comptoir. Puis, elle partie de la guilde, n'ayant plus rien à y faire avant l'après midi...
L'après-midi arriva rapidement, n'ayant pas demandé l'heure du rendez vous, elle se présenta assez tôt à la guilde accompagné de Vif et Miel qui s'étaient réveillés. Cette fois-ci, plusieurs guichets étaient ouverts et les hôtes et hôtesses n'étaient plus surchargé par le travail. Ain ne trouva pas la jeune femme qui lui avait donné la quête le matin, alors elle chercha du regard dans la salle une personne pouvant correspondre à la description de son partenaire. Miel suivait sa maîtresse de prêt et Vif était en train de bavarder sur son épaule... Ou plutôt, de monologuer :
- Maman maman, tu sais que Miel ne mange pas de vers ? Pourquoi il ne mange pas de vers ? C'est très bon pourtant, un peu gluant, mais appétissant ! Je n'ai jamais vu maman manger des vers aussi, maman devrait essayer, c'est très très très, très très très très bon ! Oh mais Vif aime aussi le sanglier, les gros sanglier trop bon ! [...]
Ain avait apprit à l'ignorer et Vif s'y était habitué.
L'aventurière trouva un homme qui semblait répondre à la description, cheveux plus blanc que blond avec une cicatrice sur le visage. Il était accompagné de deux chiens et attendaient à une table. Il se leva lorsqu'Ain l'approcha et se présenta en lui tendant la main. Sans un sourire, la jeune femme le salua et se présenta à son tour :
- Ain.
Pas d'enchanté, pas de formule de politesse, ni même de bonjour. On lui a souvent reproché son comportement, mais elle n'avait pas envie de changer pour qui que se soit. Alors que Vif s'était envolé pour se poser sur la table non loin des chiens avec l'envie de faire connaissance, Miel restait en retrait les oreilles plaqué contre la nuque. La jeune femme passa sa main dans son pelage pour le rassurer et le renard se redressa doucement, sans s'approcher pour autant.
- Bonjour les toutou ! Vous z'êtes mignons vous ! A partir de maintenant vous serez mes serviteurs !
Ain espérait que les chiens ne pouvaient pas comprendre le langage de l'oiseau ou qu'au moins, ils ne s'en offusquent pas. D'ailleurs elle commençait à se demander depuis quand est-ce que Vif connaissait le principe de serviteurs et d'où lui venait l'idée ? Il devait certainement beaucoup trop trainer autour des maisons nobles de la capitale...
Son nouvel interlocuteur parlait beaucoup... Ain aurait bien voulu se mettre en marche pour la quête mais malheureusement, elle ne savait pas grand chose et c'était son compagnon du jour qui devait lui apporter les informations. Elle prit place à la table tout en lui répondant d'une voix neutre et avec un visage sérieux :
- Oui, je suis là pour la quête mais j'ignorais qu'il s'agissait d'un dragon lézard. J'aimerais vous demander de partager vos informations. Et je ne veux rien à boire merci.
L'aventurier avait l'air plus âgé qu'elle et sans doute plus expérimenté. Elle espérait qu'il fasse un bon compagnon et qu'il soit efficace. Elle ne souhaitait se retrouver avec un poids mort.
- Du coup, en quoi consiste la quête ? Où devons-nous aller?
Lorsqu'elle s'assit à table, Miel hésita entre se glisser dessous comme il fait d'habitude et restait en retrait, certainement à cause des deux gros chiens qui le toisaient. Était-ce des familiers ? Certainement. Dans tous les cas, Ain espérait que tout ce passe bien entre les animaux, elle savait que le Solnar était très prudent et même assez asociale alors qu'au contraire Vif était sans gène et imprudent. Ce dernier d'ailleurs vint se poser sur l'épaule du blanc et commença à lui siffler à l'oreille :
- Hey ! Bonjour beau gosse ! Tu veux devenir l'esclave de Vif toi aussi ?
Si elle n'était pas aussi inexpressive, Ain aurait pu s'empourprer devant le comportement de son familier. Il commençait à connaître de plus en plus de vocabulaire et ce n'était pas une bonne chose vue la manière dont il l'employait... Fort heureusement, Ain était la seule à pouvoir l'entendre, aussi elle lui lança un appel à l'ordre télépathique:
- Vif! Reviens là. Combien de fois je t'ai dit de ne pas te poser sur les inconnus.
- Mais maman ! C'est un copain non ?
- Non. Reviens là.
Tout penaud, le petit familier s'envola pour aller se reposer au bord de la table mais ne retourna pas à sa maîtresse, boudant. Au lieu de cela, il s'approcha des deux chiens et recommença à discuter avec eux...
— Salut, mon beau, tu es vraiment superbe. Toi aussi bel oiseau, ça va être un plaisir d’être avec vous dans cette histoire.
Oui, je m’adresse totalement à ses familiers et non à lui. Ain est certes avec un physique qui donne très envie de le dévoré, je serais toujours plus poli avec les familiers des gens que les gens eux-mêmes. Puis, je suis légèrement vexé qu’il refuse aussi froidement mon offre à boire. J’ai été sympa mec, tu pourrais faire un effort bordel. Non ? Il va voir de comment je vais le faire tomber pour moi qu’il aura mal au cœur et au corps après cela.
Je reporte vraiment mon attention à lui. Ce n’est pas grand-chose, mais quelque part je veux appuyer mon autorité dans cette histoire, même si je n’ai plus aucune affaire magique avec moi. Mes deux chiens s’agitent un peu à leur place, sentant l’air pour s’habituer à l’odeur de nos nouveaux invités. Ils sont encore clairement méfiants avec eux, normaux, mais ils restent calment et pour le moment tout va bien.
— Alors, par rapport à la quête, ça se trouve dans les Archipels, sur l’île de Pierranta et… Bordel, ça me fait chier de boire tout seul, donc, tu vas avoir une putain de bière en face de toi. Vraiment, qui refuse une bière ou même une boisson quand on la lui propose. Tu veux jouer les difficiles avec moi ? Ça me donne juste encore plus envie mon mignon. Au moins tu as un prénom simple à susurrer à l’oreille sans se tromper.
Sans plus demander son avis, je hèle un serveur pour lui servir une bière et une salade. Oui, une salade. Pourquoi ? Parce qu’il a la tête d’un mangeur de salade et la tête d’une personne qui ne mange pas assez. J’aimerais, si possible, qu’il ne me canne pas dans les pieds avant la fin de la mission. Puis, c’est amusant de le dire que la vinaigrette qui est sur la salade va glisser dans sa gorge et que ça pourrait être tellement d’autre liquide qui glisse. Oui, avec la bière ça fonctionne aussi, mais ça ne glisse pas à la même vitesse et on se contente de ce qu’on a sous la main pour nourrir ses fantasmes un peu plus.
— Bon, revenons à nos lézards. Tu sais, tu n’es pas obligé de faire la gueule, montrer une autre émotion que l’ennui profond ça ne tue personne. Est-ce que tu es aussi expressif au lit ? Tu sais au moins que c’est important pour les familiers de s’habituer aux diverses expressions humaines et comprendre ce que ça veut dire pour ne pas attaquer pour un rire ou un sourire trop large face à eux ? Enfin, ton blême ça.
Oui, c’est de la pure provocation, mais je ne vais pas changer qui je suis pour le gamin. Bon, certes, je risque de lui courir après et tenter de taper dans sa fierté s’il tente de fuir loin de cette quête. Au moins, avec une personne qui parle aussi peu, j’aurais la place pour mes monologues de puissance grandissante dans ce monde. Suite à cela le serveur lui met face à lui ce que je viens de lui commander et continue mon explication sur la quête.
— Donc, on va partir en croisière en amoureux pour trouver l’amour. Plus exactement un couple de dragons lézard, une noble voudrais en avoir deux, en bon état donc ça va demander qu’on ne les blesse pas, à aucun moment. Est-ce que tu sais ce que sont des dragons lézard où ça ne te parle pas du tout ? Est-ce que tu t’y connais en piège ?
Je suis assez curieux de voir de comment il va réagir à tout ce que je viens de lui sortir. Il y a, clairement, une lueur joueuse et amuser dans mon regard alors que le me met à la fixer droit dans les yeux. Si son visage ne me parle pas peut-être ses yeux. Il faut tester en tout cas.
- Ah ! Tu vois que c'est un copain !
Puis il s'envola de nouveau pour aller se poser sur la tête du blanc et discuter. Si Ain comprenait ce qu'il avait à dire, d'un point de vue extérieur cela devait simplement ressembler aux piaillements d'un oiseau bavard.
- Salut bel humain ! Je t'aime bien toi ! Vif veut toujours rester avec toi et maman !
Ain ne traduisit pas, elle ne l'avait jamais fait et n'allait pas commencer. Puis son partenaire du jour lui commanda une bière et une salade sans lui demander son avis. La jeune femme soupira intérieurement. Ils n'étaient pas ici pour manger ni pour boire mais seulement pour discuter des préparatifs de la quête en cours. Et c'était seulement parce qu'elle n'avait pas d'information et que son interlocuteur en détenait qu'elle resta à table et fini par accepter le verre et l'assiette que le serveur lui amena.
Elle écouta l'homme parler tout en amenant la bière à ses lèvres. Celle de la guilde n'était décidément pas si terrible que ça. Ni excellente, ni dégueulasse. Juste désaltérante et légèrement amer. Encore heureux, si elle devait bourrer les aventuriers juste avant qu'ils ne partent en mission, le taux de réussite serait bien moins élevé... Ain avait les yeux fixé sur Fauve, sur certain point, certaines remarques et le flot constant de parole il lui rappelait une certain femme à tout faire. Cheveux blanc également et sans gène. De mauvais souvenirs... Pendant un instant, Ain se demanda si ce n'était pas cette dernière en face d'elle après avoir bu une potion de change-genre mais cette idée s'envola assez vite. La guilde n'aurait pas permit qu'une étrangère parte en quête et Ain était certaine que la femme ne faisait pas parti de la guilde -elle en aurait entendu parlé bien avant de la rencontrer sur l'archipel.
D'ailleurs... l'archipel était également leur destination. A croire que Lucy s'amusait de la situation... Il faudra une fois de plus qu'elle prenne le bateau et à cette idée, elle se demanda si c'était une bonne chose d'avoir accepté cette quête.
- Non du tout. Je vois à quoi ça peut ressembler
Petite elle avait parcouru de nombreux livres de bestiaire, de géographie tout en rêvant à une vie d'aventure. Qui aurait cru que maintenant qu'elle était en train de vivre ses rêves, sa vie serait si fade ?
- J'ai déjà eu à en utiliser quelques uns oui.
Ain répondait naturellement avec une voix neutre et d'un ennuie mortel. Il ne fallait pas en attendre plus de sa part, surtout avec une seule bière à moitié pleine devant elle. Elle avait toujours les yeeux fixés sur Fauve, sans détour et lui demanda :
- Et de ton côté ? En sais-tu plus sur ses dragons lézards ? Sinon il faudra se renseigner.
Ou voir directement sur place. Ain n'aimait pas spécialement la phase d'enquête mais elle aimait encore moins les surprises. Et en quête, une surprise pouvait vite arriver et encore plus vite mal tourner... Ils avaient encore un peu de temps, puis ils se dirigeraient vers le port pour prendre le bateau... Plus loin elle retarderait la traverser mieux elle se portera.
Elle avait soigneusement évité les autres réflexions et question de l'aventurier, triant mentalement ce qui était utile à la quête et ce qui ne l'était pas. Oubliant la dernière catégorie aussi simplement qu'on pouvait changer de dessous.
— Oui, trésors, je suis vraiment super heureux qu’on soit ami tous les deux. C’est quoi son doux nom ?
Oui, je demande cela en priorité alors qu’il m’a demandé des précisions sur la quête et sur les dragons-lézard, mais vu que pour le moment la personne que je trouve la plus sympathique dans cette conversation c’est son Chantelune, je vais le faire passer en premier. Vraiment, j’espère qu’il va venir avec nous en quête, son chant sera reposant aux oreilles.
Bon, au moins il mange ce qu’on lui a apporté sans faire d’histoire. Bien docile comme petit. Il faudrait peut-être le dresser pour avoir un peu plus de répondant, il va se faire manger ou mourir d’ennui avant sa trentaine à être ainsi. Ce n’est pas une vie d’avoir autant de manque de vie en soi.
— Je me suis renseigné avant de prendre la quête. Cela ne sert à rien de réservé une quête sans en connaitre les risques avant, il me manquait simplement toi pour partir mon mignon.
Un clin d’œil bien dégueulasse de fait, et d’un. Parfait ! Je tente de faire une sorte de ronronnement avec ma gorge pour répondre au Chantelune, mais cela n’est pas très concluant. Vu le jappement moqueur de Chance, cela a même été assez pathétique, pas grave, cela m’amuse bien.
— Enfin, c’est des lézards de plus d’un mettre cinq de longs, le bestiaire dit un mettre huit. Ils reproduisent le comportement de dragon pour se défendre. Mâchoire puissante et griffe acérée. Ils sont venimeux aussi en réutilisant le venin des serpents qu’ils mangent. Oui, il y a aussi pas mal de serpent venimeux dans ce coin-là du coup et c’est leur principale source de nourriture. Ils sont très agiles sur terre ou dans l’eau. Dernier point sympathique c’est qu’il pousse de magnifiques cris pour appeler leur partenaire à l’aide s’ils sont en danger, ce qui en soit peut être pratique pour capturer la deuxième partie du couple une fois qu’on en aura attraper un. Une petite promenade de santé, tu ne trouves pas ?
Oui, c’est clairement moqueur et en soit il aurait été plus simple de faire une chasse au sanglier ou encore une récolte de plante, surtout sans aucun objet magique avec moi, mais cela me gratte trop d’avoir une dose d’adrénaline pour ne pas tenter le coup tout de même. Être accro à l’adrénaline ce n’est pas mieux que les autres addictions, juste c’est différent. Puis c’est aussi pour ce genre de chose qu’on signe en devenant aventurier. Sinon je pourrais tout plaquer et juste faire garde du corps ou éleveur de chiens si ça ne me plaisait pas.
— Il me semble logique qu’il faille prendre des antidotes au vu des bestioles, des cages adaptées pour les deux créatures. Le mieux serait une où mettre les deux si possible, si c’est un couple à deux ils seront plus calmes une fois réunis. Tout comme il serait bien de viser à tenter de trouver un couple d’individus assez jeune, il y a d’une chance qu’ils soient plus petits et en plus avec moins d’expériences de combats, mais beaucoup plus vif aussi. J’ai un pouvoir de contrôle sur les créatures, on a de la chance, normalement ça devrait fonctionner sur elle. Il y a quelque contrainte, mais cela peut nous aider à les attraper et les garder calmes jusqu’à la livraison. Mais ne t’inquiète pas, tu resteras celui dont je ferais le plus attention tout du long.
Nouveau clin d’œil et un rire bien gras qui sort de ma gorge. Un peu d’humour n’a jamais tué personne. Enfin, si, ça a déjà tué des gens, mais ce n’est pas le sujet là tout de suite. J’attrape sa main rapidement et dépose un baiser sur le dessus de sa main, il a beau ne pas réagir à mes demandes et tentatives de drague, pire, les ignorés, là c’est un contact physique direct. Même si c’est pour reprendre sa main avec plus ou moins de rage il y aura forcément une réaction, sinon je continuerais juste de toucher et d’être tactile jusqu’à l’avoir cette foutue réaction. Je veux en avoir une, donc j’en aurai une, tout simplement.
- Il est trop gentil... je veux cet humain... S'il te plat maman...
Ain l'ignora.
Mais elle répondit tout de même à la question qu'on lui posa :
- Vif. Et lui c'est Miel.
En présentant le grand Solnar sous la table. Comme cela toute les présentations seront faîtes. Enfin, Ain ne connaissait pas le nom des deux compagnons de son partenaire mais ce n'était pas quelque chose auquel elle s'intéressait.
L'aventurière continua d'écouter son bavard compagnon du jour, le nez dans son verre et son assiette. Elle ignora le clin d’œil étrange qui lui avait fait et attendit la suite des explications. La jeune femme avait un peu du mal avec ce genre de personne, bruyantes, bavardes, sans gènes qui cherchent toujours à sympathiser avec elles. Ne comprennent-elles pas qu'il n'y a pas besoin de faire ami-ami pour terminer une quête ? Ain acceptait d'être en groupe seulement parce que la guilde imposait des quota minimum pour les quêtes rémunérant le plus... Mais elle n'avait aucunement l'esprit d'équipe et cela se ressentait. Nombreuses personnes étant parties avec elle, ont bien précisé à la fin que c'était la dernière.
A la description de la créature, Ain haussa les épaules. Qu'est ce que ça pouvait faire qu'elles fasses un mètre cinq ou un mètre huit. Ce n'est pas trois centimètres qui allaient changer la donne.
- Oui, pas de soucis pour moi.
Prendre des antidotes n'était pas une mauvaise idée. Ain hocha la tête, elle avait différentes potions dans ses affaires mais rien de tel. Est-ce que c'était quelque chose qui s'achetait aisément ? Elle irait demander au petit alchimiste habituel qui la fournissait en potions de soin. Puis il parlait de cage, Ain se demandait bien comment ils allaient pouvoir transporter tout cela, bien que les cages pouvaient rentrer, vides, dans le sac sans fond, au retour avec les bestioles cela ne serait plus possible. Peut-être prendre un chariot tiré par des chevaux ? Ils verraient bien sur place, avec un peu de chance le client leur fournirait ce type de matériel.
Ain acquiesça à la suggestion de capturer des animaux plus jeunes, bien qu'à son avis, ils n'allaient pas avoir le luxe du choix.. Et écouta rapidement le pouvoir de son partenaire. Effectivement, il tombait à pic pour cette mission. Puis, voyant que c'était son tour, l'aventurière ajouta seulement :
- Mon pouvoir n'aura aucune utilité pour cette mission.
A vrai dire, il n'avait que rarement d'utilité. Il n'était ni offensif, ni défensif... Utilitaire, mais dans ses conditions il ne servait pas à grand chose non plus. Cependant elle était bien équipée et avait bien été entraîné, sinon elle n'aurait pas fait long feu à la guilde.
Elle ignora, une fois de plus, volontairement la dernière pique de son partenaire et son clin d’œil. Mais elle ne pu esquiver le baise-main de sa part. Elle resta un instant étonnée, les yeux fixés sur lui puis retira poliment sa main en lui répondant :
- Je ne sais pas ce que tu as en tête, mais je ne suis pas intéressée. Si on en a fini, on peut se mettre en route ?
Elle vida ce qui lui restait de bière d'une trempe et se leva sans même attendre de réponse. Comme un seul homme, Miel la suivi dans son mouvement mais Vif restait étalé sur la table à réclamer des grattouilles.
- Vif! Debout.
A vrai dire, elle ne savait pas exactement quoi penser de cet étrange énergumène. Il n'aurait été qu'une rencontre au coin d'une rue, Ain l'aurait envoyer paître sans aucun ménagement. Mais ils allaient partir en quête ensemble et, même si elle n'appréciait pas cela, elle comprenait l'utilité de bien s'entendre avec ses partenaires. Elle ne voulait pas finir par mégarde avec une épée planté dans le dos a cause de son caractère.
D'ailleurs, il s'était toujours adressé à Ain par le masculin. Savait-il qu'elle était une femme ? Non pas que cela lui importe, nombreux sont ceux qui la prenait pour un homme et elle n'avait jamais rectifié le tir. Mais si son partenaire était gay et qu'il était comme cela parce qu'il la pensait être un jeune homme. Peut-être que son comportement se calmerait en apprenant la vérité ? Sans aucun détour, elle se retourna pour lui demander :
- Tu es gay ?
Une tête passante sursauta à cette question, un aventurier qui avait déjà croisé Ain en quête et ne la pensait pas capable de poser ce genre de question. Mais elle ignora le regard des gens et espérait une réponse positive de la part de son partenaire... Et si ce n'était pas le cas, tant pis.
En parlant de réagir, j’ai une grimace de dégout en me rendant compte que mon verre est vide. Prendre une bière en plus ne me tente pas, puis, mine de rien, je n’aimerais pas passer pour l’ivrogne du coin bien lourd. Juste le gars lourd me suffit. Je hèle pour avoir un vin chaud et reporte mon attention sur ce que raconte mon futur camarade de quête. Oui, le vin chaud c’est fait à base d’alcool, mais c’est chauffer alors merde, puis celui d’ici est agréable. D’ailleurs mon verre arrive et je prends une grande gorgée de la boisson chaude qui me réchauffe tout le ventre. Une fois fait je tends le vers à Vif.
— Tu veux en prends un peu trésor ? Pourquoi tu veux partir aussi rapidement ?
Levant les yeux Ain je décide de le regarder avec un sourire en coin, non, parce qu’il est choupi à ne parler que de la quête et ignorer le reste, alors le laisser baigner un peu dans son jus pendant que je sympathise avec son chantelune est bien plus amusant.
— On peut effectivement se mettre en route, le tout est de savoir où tu souhaites allez exactement.
Le tout dit avec un clinc d’œil suggestif et un rire un peu gras, juste ce qu’il faut pour y mettre tout mon anti-charme. Peut-être que me prendre des cours de séduction ne serait pas un mal, j’ai comme une impression que ma technique « fonce dans le tas » est trop subtile pour beaucoup de monde. Surtout vu la question du petit gars. Ou alors il n’a pas l’habitude d’être dragué et veux être certain, on va partir dans cette direction-là. Au pire, je me prends une veste, on en jamais trop de vêtements chauds. Je suis le roi de la blague.
— Alors, pour te répondre pour ta dernière question, je dirais plus que je ne me ferme aucune porte du moment que c’est un humain. Se mettre une étiquette c’est peu se priver des plaisirs de la vie. Il y a certaine chose, si on ne teste pas on ne sait pas si c’est vraiment ce qui nous plaît ou non au lit. Être ouvert à la découverte c’est une bonne chose, après si tu n’es pas aventurier dans ce domaine-là on peut aussi y aller à ton rythme, promis, tu ne regretteras pas le voyage.
Autant pour un passage entre mes draps que pour la quête, mais bon, visiblement monsieur à du mal à se détendre et peut-être que c’est l’ambiance taverne qu’a le hall de guilde.
— Si tu n’es pas à l’aise avec les gens autour on peut en discuter plus tard.
Je me lève pour le suivre, toujours mon verre dans une main et continuant de gratouiller Vif de l’autre. C’est impressionnant que le petit soit aussi social lui, peut-être qu’il est en manque de geste tendre lui aussi, qu’on est tous les deux envoyé sur les roses par monsieur balais dans le cul. Balais dans le cul sexy.
— Même si tu dis ne pas être intéressé, laisse-moi une chance de te convaincre que c’est la chance de ta lune.
Pas de sa vie, même avec mon ego je ne peux pas lui promettre plus. Enfin si, peut-être être la chance de sa pleine lune régulièrement. Que je suis fin, je me gausse de moi-même alors que Chance et Ardent se relèvent aussi et approche doucement de Miel pour le sentir et sociabiliser avec. Mes yeux fixent l’échange pour être certains que tout se passe bien.
— Sinon, le sourire il est en option avec toi ? Promis, je paye pour l’avoir.
Je ne suis même pas agressif pour dire cela, simplement amuser et puis cela permet de m’assurer aussi que mes chiens reste le plus tranquille possible, parfois je me dis que c’est plus compliquer à géré des animaux dits normaux par rapport au familier. Un jour j’aurais mon propre familier, juste ce n’est pas le sujet du jour.
- C'est vrai !? C'est pour Vif ?
- VIF N..
Mais il était trop tard, le chantelune avait déjà plongé son bec dans le vin. Ain soupira autant mentalement qu'extérieurement. La quête promettait d'être longue si une simple rencontre se déroulait de cette manière. Vif releva la tête hors du verre et Ain commença à l'entendre chanter dans sa tête :
- Chaud chaud chocolat ! C'est bon et c'est pas du poisson ! Vif aime pas le citron mais mange du melon !
Avec un si petit gabarit, pas étonnant que l'alcool lui montait vite au cerveau. Cela devait d'ailleurs être très déconseillé pour les oiseaux et avant qu'il ne replonge bec le premier dans le verre tendu de Fauve, Ain l'attrapa dans ses deux mains :
- Et alors maman ? Maman elle est toute belle et toute gentille ! Mais maman est pas un papa !
- Chut Vif, ça suffit, repose toi...
Alors qu'elle le posa sur son épaule, pendant qu'il allait rester là et s'accrocher... Le voilà qu'il ne tenait plus sur ses pattes et ne pensa pas à battre des ailes pour se maintenir en équilibre. Il bascula littéralement sur le côté et chuta. Fort heureusement, Miel avait assisté à toute la scène et intercepta son compagnon dans son pelage avant qu'il ne heurte le sol...
- Ouf... Merci Miel.
Vif se mit à câliner le Solnar et avait l'air de se tenir tranquille... Occupé avec Vif, Ain n'avait pas écouté le début de la tirade de son partenaire de quête et elle releva les yeux vers lui lorsqu'il arriva vers la fin :
- ... Si tu n’es pas aventurier dans ce domaine-là on peut aussi y aller à ton rythme, promis, tu ne regretteras pas le voyage.
Elle secoua la tête :
- Ne t'en fait pas pour moi, j'ai l'habitude.
Effectivement, cela faisait bientôt cinq ans qu'Ain était dans la guilde, des aventures elle en avait connu. Elle avait déjà effectué toutes sortes de quêtes pour l'organisation, des escortes, chasses ou bien d'autre et, si elle n'avait pas de domaine de prédilection, n'en avait pas non plus en horreur... Mais bien sur, ce n'était pas le sujet de conversation. Elle n'avait juste pas écouté le début et pensait qu'il s'agissait d'une banale discussion d'aventuriers.
- Je ne souhaite pas discuter de ce qui n'est pas en rapport avec la quête.
Finalement, Fauve se leva également, suivi par les deux chiens. Ain l'attendit quelques pas en avant avec Miel, le visage neutre sans montrer ni agacement ni impatience. Imperturbable en toutes circonstances.
- Sinon, le sourire il est en option avec toi ? Promis, je paye pour l’avoir.
Évidemment, après ce genre de question Ain n'eu qu'une réponse : elle tourna les talons en se dirigeant vers la porte de la guilde.
- Allons y, je connais un alchimiste qui devrait pouvoir nous fournir en antidotes.
Sans même faire attention si Fauve la suivait ou non, elle passa les portes de la guilde. Dehors la ville était bien animé, le soleil l'éblouie l'obligeant à plisser les yeux après avoir été habituée à l'intérieur de la guilde. Puis, ignorant complètement son compagnon se mit en route vers le nord dans les ruelles de la capitale, d'un pas ferme et assuré.
— Cela me donne envie voir ce que tu peux bien connaitre.
Parce que c’est bien une avance qu’il vient de faire, n’est-ce pas ? En tout cas, ça y ressemble parfaitement. C’est peut-être simplement les premiers contacts qui ne sont pas son truc. Une fois la quête faite il sera peut-être plus enclin à discuter d’autre sujet du coup. Il faudra voir cela. Il lui faut peut-être voir si l’endurance nécessaire pour plusieurs tours de piste est possible. Tout à son honneur de faire ce genre de sélection avant d’ouvrir ses cuisses. C’est simplement un peu relou parce qu’on pourrait s’amuser directement ensemble s’il y mettait un peu plus du sien. Enfin, on va allez à son rythme à lui, ce n’est pas comme si le viol c’était mon truc de toute façon.
Dans tous les cas, il semble des plus sérieux avec le travail et c’est plutôt un très bon point. C’est surtout le plus important, il vaut mieux une personne qui fait son travail correctement, qu’une qui ouvre ces cuisses à la moindre demande. Je l’ai donc suivi sans faire plus de commentaires jusqu’à l’alchimiste en question qu’il connaissait, si on peut avoir de bon antidote, de qualité c’est vraiment une très bonne chose. Mes yeux sont attirés par la devanture d’une armurerie, surtout sur un des pièges à ours mis en avant dans la vitrine.
— Il va nous falloir des pièges adaptés pour le couple, parce que je doute que ce genre de bestiole s’attrape aussi facilement qu’avec un piège immobilisant classique… Un piège qui permet de les mettre en cage serait le plus pratique… Il faudrait que cela soit pratique à bouger une fois les animaux attrapés. Tout comme il en faudra plus que deux, parce que même si la demande un couple, je suppose que c’est un couple fertile que souhaite exactement la demande, mais certaines espèces font des couples de même genre et tant qu’on n’a pas vérifié les parties on ne peut pas savoir ce qu’on a, alors il nous faudrait être prudent.
Jouer est bien, mais le travail est bien plus important et vu qu’Ain ne souhaite pas discuter d’autre chose de la quête autant respecter, mais cela veux aussi dire réfléchir à des points beaucoup plus techniques que je n’aurais voulu. Ce n’est pourtant pas une surprise que cela soit plus complexe que d’attraper un couple d’escargots. Je ne sais même pas s’il m’écoute ou si je me parle plus à moi-même qu’autre chose, mais dans tous les cas ça m’importe peu.
— Le souci de ce genre de piège personnalisé c’est qu’il faudra plusieurs lunes, je suppose, pour être préparé… Je connais un bon trappeur qui saura en faire de qualité, mais il est basé vers le village perché. Ce que je te propose, c’est que je vais lui passer commande pour ce genre de piège et t’envoie un courrier pour voir les détails de quand et où l’on se retrouve pour partir à cette fameuse quête. Enfin, sauf si tu as toi-même une bonne adresse plus proche et je ne dirais pas non à cela.
Après tout, je fais confiance à ceux avec qui je travaille depuis toujours, mais je ne suis pas non plus contre de nouveaux contacts. Après, il faudrait qu’il ait écouté ce que j’ai dit depuis tout à l’heure et pas uniquement ignoré en boucle. S’il m’a ignoré, je reprendrais encore mon discours, en boucle s’il le faut, pour que cela rentre. Parler n’a jamais été un souci pour moi, puis c’est même plus plaisant de combler certains silences ainsi. Nos pas nous font arrive chez l’alchimiste, juste devant, et j’attends ces prochains dire ou geste pour suivre le mouvement le plus docilement possible pour le coup.
Ain l'écouta silencieusement, hochant la tête de temps en temps pour marquer son approbation. Elle pensait qu'il ne serait qu'un nouveau boulet pour cette quête mais il semblerait qu'elle se trompait : il savait utiliser son cerveau pour son travail et cela lui valu quelques points dans l'estime d'Ain. Si elle pouvait simplement ignorer les avantages et la lourdeur du garçon, la quête devrait se dérouler tranquillement...
- Non je n'en connais pas. Mais on peut fonctionner comme tu as dit, cela me paraît bien. Il n'y a pas de délais à la quête ?
De mémoire, on ne lui en avait pas donné mais elle voulait s'en assurer. Il serait stupide de se voir notifier un retard alors qu'ils n'avaient pas été au courant... Elle attendit que son partenaire de quête lui réponde avant de se remettre en marche et de passer la porte de l'alchimiste. Si Fauve pouvait régler le problème de la capture, c'était un grand pas de fait.
Les deux aventuriers rentrèrent dans la petite boutique, étonnamment bien rangé pour une boutique d'alchimie : il n'y avait pas une miette, pas une poussière sur les étagères où toutes les fioles et potions étaient soigneusement rangées, étiquetée et placées à exactement deux centimètres les unes des autres.
Ain allait avancer quand un cri provint de derrière le comptoir : une jeune femme d'une trentaine d'année, rousse, les cheveux attachées en un chignon au dessus du crane les foudroyaient du regard :
- AIN ! Essuietoilespiedsavantd'entrer ! Tu le sais quand même !
L'aventurière suspendit son mouvement et avant de poser son pied sur le plancher immaculé de la boutique, se l'essuya sur le paillasson à l'entrée. L'alchimiste, bras croisés hocha la tête satisfaite. Elle lança le même regard au jeune homme dont elle ne connaissait pas le nom pour qu'il fasse de même.
Ain s'approcha jusqu'au comptoir en prenant soin de ne pas, ne serait-ce que frôler, les étagères de la boutique.
- Bon... Maintenant dis moi ce que je peux faire pour toi ma belle ? Tu n'es pas venue depuis un moment, des potions de soin ?
Ain secoua la tête :
- Bonjour Aléa, non merci, je n'ai pas utilisée celle de la dernière fois alors j'en ai encore. Je viens te voir pour savoir si tu peux nous fournir en antidotes.
- Bien évidemment ! Pour qui me prends-tu ? Tu as besoin de quel type d'antidotes ? Venin de serpent ? Scorpion ? Pestillant ? Lurgubus ? Où vas-tu aller encore ?
Ain secoua la tête et continua d'un ton neutre, ignorant Fauve derrière elle. Elle avait confiance en Andra pour surveiller le moindre de ses faits et gestes, si il s'approchait trop d'une fiole avec ses mains sales, elle lui ferait un plaisir de lui rappeler... C'était la femme la plus maniaque qu'elle connaissait :
- Non, c'est contre un dragon-lézard.
- Hm... un dragon-lézard... c'est compliqué, le venin qu'il produit peut varier en fonction de son habitat et ses proies... Je peux te faire un antidote général en me basant sur les espèces de reptiles de l'archipel ? Je dois déjà avoir ça en stock je crois mais pas d'énormes quantité, ce n'est pas quelque chose de très demandé... tu en aurais besoin de combien ?
- Un pour moi ça devrait suffire et...
L'aventurière se tourna vers son compagnon pour qu'il puisse répondre pour lui même.
Il y a un bout de silence qui capte mon attention et je relève le nez de mon papier qui explique tous les détails de la quête et regarde mes deux interlocuteurs qui attente une réponse de ma part. Elle a sûrement dû passer sa commande et attends la mienne, enfin, je suppose que c’est cela. Je vais partir sur ça, si ces autre chose et bien merde, tout simplement.
— Un antidote pour moi et deux qui seraient efficaces sur des chiens si possible, s’il vous plaît.
Être poli avec les personnes qui prépare les produits pour mes animaux, toujours. Je ne sais pas si cela change vraiment quelque chose, mais au moins j’ai pu donner les spécificités et si cela change quelque chose elle saura me le dire. Plus vraiment mon souci. Je ne fais même pas attention à si elle me répond pour tout dire et tend la fiche avec les détails un peu plus en profondeur de notre future aventure.
— Visiblement aucune date butoir n’a été donnée. C’est plus du genre premier arriver, premiers servis. Vu le genre de bestiole que c’est cela ne m’étonne pas du tout, ce qui m’intrigue un peu plus et de pourquoi vouloir ce genre d’animaux comme compagnon, mais ça, ce n’est pas notre souci. C’est les examinateurs qui ont à faire ce genre d’enquête.
C’était plus une question rhétorique d’autre chose, vu que mon compagnon de route n’est pas trop discutions je pense qu’on peut commencer le principe de faire les question et réponse dans une même phrase juste pour combler le silence qu’il offre ou pour le plaisir de parler. Voir pour simplement faire part de mon avis sur une question dont il se fiche, peut-être qu’à force on aura un échange et qu’il me racontera ces exploits au lit où il en connaît dans le domaine visiblement. Enfin selon ces propres dires.
— Du coup, on tente la commande et on voit si on arrive à être les plus rapides pour cette histoire ?
Même s’il y a aussi la possibilité qu’il puisse me coiffer au poteau pour y aller avec un autre aventurier, cela fait partie du jeu. Je suis bon joueur pour ce genre de chose, il ne faudra que voler une autre quête sous son nez plus tard en représailles ou une autre merde dans ce sens-là. Ce n’est pas comme si les quêtes ce qui manque. Je lui tends ma main pour signer plus ou moins notre accord informel pour la suite des opérations, un grand sourire aux lèvres, dans tous les cas ça ne pourra être qu’amusant toute cette histoire.
- Parfait parfait ! J'en ai effectivement en stock pour vous mais je ne suis pas sure qu'il puisse être aussi efficace sur les chiens.. Enfin, qu'ils n'aient pas d'effets secondaires... Quoi que, cela peut être amusant ? Non ? Non ? Non ? Non bon d'accord... Je peux l'adapter vite fait si vous avez dix minutes à perdre. Maispastoucheàmesétagèresattendezdehors ! Aller ouste !
Avant qu'Ain ai pu répondre, elle et Fauve se firent tout deux virer de la boutique à coup de "pshh pshh" et d'un signe de la main qui signifiait certainement déguerpissez... L'aventurière soupira, mais ce n'était pas comme si elle avait quelque chose de mieux à faire pendant ce temps, alors elle se plaça droite comme un piquet devant la boutique et attrapa la feuille que Fauve lui tendit et survola les lignes. Contre toute attente, Ain.. resta muette et hocha silencieusement la tête.
- Oui, on verra bien.
Alors que Fauve lui tendit la main, pour signer leur petit accord, Ain ne le compris pas de cette manière. Elle n'était pas habituées aux relations sociales mais cela n'était pas nouveau... En voyant cette main vers elle, elle en conclus que son partenaire souhaitait récupérer l'ordre de mission et elle lui rendit le papier de la guilde qu'il lui avait donné quelques minutes avant.
Puis, elle se repositionna presque au garde à vous, debout bras croisé sur la poitrine, attendant un signe d'Aléa qui ne tarda pas : la porte s'ouvrit à grand fracas depuis l'intérieur et une tête rousse en sorti avec un grand sourire.
- C'est prêt mes bichons ! Vous pouvez rentrez ! Maisnetouchezàrien !
Ain hocha la tête et entra, prenant bien soin de s'essuyer les pieds sur le paillasson et se dirigea vers le comptoirs où se trouvait quatre petites fioles : deux ayant une couleur assez bleu translucide et deux autres tirant sur le vert. Fière de son travail, l'alchimiste rajouta :
- Alors les deux pour vous sont les bleus et celles pour vos chiens se sont les vertes ! J'ai été obligé de rajouter du colorant pour être certains que vous n'allez pas les confondre alors n'oubliez pas !
Ain hocha la tête.
- Combien on te doit ?
- ça fera trois cristaux gris par potions... Mais pour toi ma belle je te les fait à 10 si tu me fais un sourire un peu !
- ...
Le visage de Ain demeurait impassible... Finalement, le coin de ses lèvres s'étira doucement et son visage apparu un peu plus amical... mais c'était loin de ce qu'on pouvait appeler un sourire. Il n'y avait rien de sincère et son regard demeurait toujours froid et blasé.
Finalement Aléa soupira en rajoutant :
- C'est bon c'est bon ! Te fait pas de mal va...
Ain cessa de faire cette grimace, se demandant ce qui n'allait pas dans son sourire sans comprendre. Peut-être le saurait-elle si elle avait vu sa tête, mais ce n'était pas le cas...
Tout est bien possible, je ne le connais pas après tout. Même le fait de me rendre l’explication de quête au lieu de me serre la main plutôt était comique, surprenant aussi sur le moment. Vraiment, même si je ne couche pas avec cela sera amusant de le voir réagir. Enfin, non réagir serait peut-être plus le bon terme. Rien que le sourire qu’il a offert à la demande de l’alchimiste en valait le détour.
Je tends mes cristaux pour payer les antidotes pour moi et mes chiens, même si sa remarque du début m’a hérissé le poil, au vu de comment agit Ain de base, je suppose que si c’était un charlatan nous ne serons pas ici. C’est l’avantage des gens comme Ain, c’est sérieux dans ces contacts et que ça ne va pas n’importe où. Enfin, normalement.
Je ricane un peu à la grimace étrange qui semblait être un sourire et tend mes cristaux pour payer sans même chercher à marchander. En d’autres temps je l’aurais possiblement fait, mais là cette dame m’amuse aussi avec ces manières et si elle a pris la peine de me faire un contre poison pour chiant alors qu’elle n’était pas sur des effets et que cela change des choses, ce n’est pas forcément une bonne idée de la contrarié si je souhaite travaillé à nouveau avec elle à l’avenir.
— Tu es de plus en plus amusant Ain, on ne s’ennuiera pas dans cette quête ensemble.
Oui, même si c’est à ces dépens et avec des choses qui n’amuseront que mon esprit. Il est toujours bien d’avoir quelque chose pour s’occuper pendant qu’on est dans la nature. Vu la nature de ce qu’on va se battre il sera sûrement mieux de ne prendre qu’un seul de mes chiens, peut-être même un de ceux à la maison, c’est du donné qu’il va falloir que je prenne le temps d’étudier sur lequel sera le plus à l’aise avec des serpents ainsi que les dragons-lézard, parce qu’il ne faut pas oublier la nourriture des bestioles qu’on souhaite attraper qui ne seront pas forcément de tout repos.
— Enfin, en se concentrant de base sur la quête en priorité, bien entendu.
Je me sens obliger de le rajouter, parce que, je crois, qu’il a un peu de mal avec mon humour. C’est peut-être aussi juste sa manière de faire. On verra bien sur place. J’attrape un bout de papier dans mon sac et un fusain pour lui écrire rapidement une note. Bon, j’espère qu’il sait lire, mais visiblement, comme il a regardé les modalités du papier que je lui ai donné plutôt ça ne devrait pas être un souci pour lui.
— Je te propose qu’on se retrouve à la guilde, au capital, dans deux lunes pour refaire le point sur si on a tout et partir à l’aventure ensemble. Je te le note pour ne pas être oublié dans tes nombreux rendez-vous chaton. Il y a aussi l’adresse de mon chenil se tut as besoin d’envoyer du courrier ou venir parler directement.
Je me doute bien que vu la personne elle ne me donnera pas son adresse. Moi cela ne me change pas grand-chose. Un bien sympathique futur compagnon de jeu en tout cas. Plus qu’à savoir dans exactement quel sens. J’ai le temps de l’imaginer d’ici nos prochaines retrouvailles.
- Ravie d'avoir pu vous aider, si vous n'avez plus rien à prendre aller oust! Je n'aime pas avoir des gens dans ma boutique !
Après avoir salué la demoiselle, Ain tourna les talons et repartie par là où elle était entrée, accompagnée de Fauve. Une bonne chose de faîte. L'aventurière haussa les épaules aux premières paroles de son partenaire, elle n'avait rien à rajouter : le but n'est pas de s'amuser ni de s'ennuyer mais de faire le travail pour quoi ils ont été appelé. Tant que cela est fait, cela lui suffit et elle ne chercherait pas à faire plus.
- Je te propose qu’on se retrouve à la guilde, au capital, dans deux lunes pour refaire le point sur si on a tout et partir à l’aventure ensemble.
Ain hocha la tête et hésita à lui rendre la pareille en lui donnant son adresse... mais après une courte réflexion elle jugea que ce n'était pas très utile, il la retrouverait plus facilement en passant par la guilde. Elle ne recevait même plus le courrier chez elle depuis quelques années...
- Parfait. A dans deux lunes.
Pas de séparation larmoyante ni d'adieux interminables. La jeune femme salua doucement son compagnon et lui tourna le dos pour partir vaquer à ses occupations. Si ils n'avaient rien à faire ensemble pendant deux lunes, elle n'avait aucune obligation de rester à ses côtés et elle pourrait mettre ce temps à profit pour continuer ses affaires... A savoir prendre de nouvelles quêtes et repartir sur les routes... Ces pas la menèrent tous droit vers la guilde alors qu'elle venait de la quitter au matin.
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