Il semblerait que toutes les missions furent prises avant même que je n'ai pu poser mon dévolu sur l'une d'elles, c'est bien dommage, j'aurais bien eu besoin de quelques cristaux en ce moment pour pouvoir faire l'acquisition d'un nouvel équipement. Cela ne m’emperchera pas de repasser demain, les missions ne sont pas tellement ce qu'il pouvait manquer, mais la précipitation de certains à se lancer sur des quêtes sans prendre le temps de voir si cela correspond à leur capacité, empêche ceux qui l'on, de pouvoir la réaliser avec aisance. Stoïque face à cela, je fis demie tour et m'apprête à partir, lorsque je remarque une chevelure qui ne m'était pas inconnu. L'aventurier était de dos, mais nous étions assez proche pour que je remarque en quelques secondes qu'il s'agissait de mon acolyte Zoran. Lui aussi ne devait pas s'être levé aux aurores, et n'a donc pas pu trouver une quête réalisable ce matin. Sa peine fut la même que la mienne, il devait certainement avoir besoin de cristaux pour manger et se loger... Bien que je suis des mieux placer pour savoir que le ces deux choses, ne sont nullement un problème pour lui. En effet, le jeune homme est assez doué pour trouver une personne chez qui se poser quelque temps... J'en sais quelque chose. M'approchant de lui, je le salue par un sourire amicale, penchant légèrement ma tête sur le côté. Mes oreilles et ma queue s'agitant doucement, montrant mon contentement de le retrouver. - Je crois que nous nous retrouvons tout deux sans rien pour aujourd'hui. Du moins, c'est ce que je croyais, car l'une des personnes de la guilde vint à nous intercepter lorsque nous nous trouvions sur le seuil de la porte.

- Pas de bol, vous n'avez pas de mission pour aujourd'hui ? Pour ma part, je devais répondre à une demande de la part d'un Noble, mais j'ai eu un contre temps... Est-ce que vous pourriez me dépanner ? Mon regard intercepte rapidement celui de Zoran, et la même réponse fuse de nos lèvres en approuvant la requête. Après tout, si nous sommes venus ici, c'était justement pour trouver de quoi nous occuper sur quelque temps. D'autant plus que nous formions un duo plutôt sympathique et en adéquation lors de mission, alors je me trouve plutôt ravie de pouvoir partager cette dernière avec lui. L'aventurier nous tandis un petit papier, nous donnant ainsi l'heure et le lieu du rendez vous avec la dite Noble qui en avait fait la demande. Sans pour autant que nous puissions avoir plus d'explication, nous ne savions donc tellement à quoi devoir nous attendre. Pour autant, cela ne m’empêcha pas d'accepter. Je ne suis de celle, qui fuis devant l'inconnu... Peut-être devrais-je parfois, mais il n'en est nullement de ma nature. Bien évidemment, Zoran passa la soirée avec moi, au moins, je pouvais être certaine qu'il serait à l'heure puisque je serais là pour le faire sortir de son sommeil...

Après avoir bousculée Zoran pour le faire sortir du lit, et quitter sa couette, nous pouvions enfin prendre la route et trouver notre missionnaire. L'adresse indiquait nous emmène dans une grande demeure, cela ne me laissant pour autant ébahit. Chose que ne connaisse pas mes partenaires, mais je venais moi aussi de ce milieu noble et doré. Ce n'était donc pas quelque chose de nouveau pour moi, et malgré tout... je ne regrette nullement d'avoir quitté toute cette aisance. Nous sommes ainsi accueillis par des domestiques de la demeure, nous emmenant alors vers celle qui avait quémandé notre présence. Se présentant, je fis de même par politesse. - Lulla Renfri, nous sommes venue pour répondre à votre demande, qu'elle est-elle ? Laissant aussi Zoran se présenter, la noble nous expose alors sa demande avec plus de précision. En étant honnête, je ne m'attendais nullement à ce genre de demande. La jeune femme nous demandant alors, de nous infiltrer sur un marché noir pour sauver un Mérion azuré. Une petite créature d'une grande beauté, bien que je n'ai pu la constater que sur le dessin d'un livre. Bien évidemment, nous acceptions la demande, et ce, sans éprouver le moindre doute. La cause animale me touche particulièrement, et je ne dis pas cela que je le suis à moitié. Il en est de même pour Zoran, bien que ce dernier à plutôt une tendance vers les félins -j'en sais quelque chose-.

Une fois sortis de la demeure de la noble, Zoran et moi partons dans la direction du marché noir. Il ne nous restait plus qu'à trouver ce revendeur et de prendre avec nous le Merion azuré... Cela peut paraître simple dit ainsi, mais les personnes qui vendent en ce genre de lieu font souvent preuve d'une extrême méfiance. - Il va falloir rester discret sur nos origines, le lieu est peu fréquentable, et les personnes peuvent être septiques envers leurs clients.

Évidemment, il aurait trop beau que mon partenaire ne parvienne à se tenir devant cette belle dame. Dans une sens, je ne pouvais lui en tenir rigueur, il n'avait nul personne à rendre des comptes. Je ne voulais toutefois pas qu'il l'importune, mais Zoran connaissait parfaitement ses limites. Il savait se tenir en ma présence, et bien encore avec les autres. Qui plus est, il reste chevalier servant malgré tout, il y a tout de même pire pour se faire courtiser ainsi. Bien qu'il ne soit bien précis sur ses intentions envers elle, pour ma part, je commençais à bien le connaitre mon cher partenaire. Lui accordant alors simplement un léger hochement de tête, et un regard toutefois quelque peu blasé. Mais je savais que je pouvais compter sur lui, il savait faire la part des choses. D'ailleurs, il accepta tout comme moi la requête de la noble, et nous voilà partit pour tenter de réaliser au mieux sa demande. Je lui fis part de mes craintes concernant le lieu que nous allions fouler. Pour ma part, se serait une première pour moi. Mais je me doute que si ce genre de marcher est perçu comme illégal, c'est bien pour une raison. Nous prenions un risque à y aller, et ne devions pas nous faire remarquer. Je suppose que peu de personne de la guilde n'y viennent... Sauf si mission ou personne de mauvaise foi peut être... Qui sait. Donc nous ne devrions pas avoir de soucis à ce niveau là. Zoran confirma mes dires, tout en relativisant. C'est vrai, nous aurions pu tomber sur pire. Je conforte son idée en lui souriant, tout en avançant à ses cotés. Ce qui m'étonna toutefois, fut ce moment où il m'informa qu'il connaissait le dit marchand... Comme cela ? Ne serais-ce pas sa première fois sur une marché noir ? - Tu as fais affaire avec un marchand de ce marché ? Ma tête légèrement penchée sur le coté, signa mon étonnement. Je ne suis décidément pas au bout de mes surprises avec lui, c'est ce qui me plait dans un sens chez lui.

Qui plus est, cela nous donna un autre avantage. S'il connaissait les lieux, il pourrait plus facilement nous y emmener, et surtout nous guider dans les allées. Je n'avais pas forcément envie d'y passer trop de temps, peut-être par craintes de nous faire repérer.... Je n'ai pas vraiment la tête d'une personne qui cherche à se mêler à de mauvaises affaires.... Heureusement, Zoran un peu plus. Et je dis cela, avec amour ! Nous arrivons d'ailleurs sur les lieux, qui fut bien plus remplis que je ne l'aurais imaginer. Dans un sens, il ne regroupe pas seulement de mauvaises personnes. Il y a aussi beaucoup de curieux... De personne voulant braver les interdits ou simplement revendre des articles sans contraintes. Néanmoins ce n'est pour autant, l'endroit où il fallait baisser sa garde. Certains ne seraient pas heureux de voir des aventuriers parmi eux, même si nous ne sommes nullement de la garde. Je sentis alors Zoran prendre ma main, et instinctivement je la serrais à mon tour. Il n'était pas le moment de se perdre dans la foule, nous avions une tâche à accomplir. Et dans sa sens, je suis rassurée de le voir si confiant mais aussi à l'aise en ces lieux.

- Ne t'inquiète pas, malgré le monde, je n'aurais aucun mal à te retrouver. Dis-je en posant doucement mon doigt sur le bout de mon nez. Mon flair félin pourrait aisément me permettre de sentir son odeur, et ce, même si elle est mêlée aux autres. Pour autant, nos mains ne se léchèrent pas, et nous continuons notre avancée. Du moins, jusqu'à ce que nous nous trouvions bloqué par une foule compacte, divertie par ce qui semblait être un concours de bras de fer. Je n'eus le temps de répondre à son questionnement, qu'une femme vint à nous couper. Joker ? C'est bien ainsi qu'elle l'avait nommé ? Le confondait-elle avec un autre ? Ou bien... Au vue de la réaction de Zoran, c'était bel et bien de lui dont-elle parlait. Me penchant vers son oreille, je lui murmure quelques mots. - Je crois qu'après cette mission, tu vas avoir deux, trois choses à me raconter... Pour réponse à cette dame, il vint à me prendre par la taille, ce à quoi je ne m'en offense pas. Le laissant alors nous guider de nouveau parmi les spectateurs. - C'est dommage, je t'aurais bien vu y participer. Dis je en rigolant légèrement, pour le taquiner.

Nous arrivions ainsi dans une allée plus bruyante que la précédente, les vendeurs appelant les passants à venir acheter leurs objets. Certains tentèrent d'ailleurs d'attiser notre attention avec divers bricoles... Jusqu'au moment où je sentis une main venir à caresser ma main. Un léger sursaut me pris avant que je ne me retourne, me trouvant face à un homme qui semble intéresser par mon appendice animalier. - C'est de la vraie fourrure ? Elle est toute douce ! Si vous me la revendez je peux vous en faire un bon prix. Par réflexe, je pris ma queue dans ma main. La vendre ? Croyait-il vraiment que j'allais couper ma queue pour de l'argent ? Je secoue la tête négativement, hors de question. Cet endroit était vraiment étrange, et les gens s'y trouvant aussi. Rapidement, je repris la main de Zoran et l'entraine avec moi pour quitter cette allée, j'ai trop peur que ce fou en vienne à me la piquer !

- Lorsque nous trouverons le vendeur de l'oiseau, il va falloir la jouer astucieusement. Il ne prendra pas le risque de le revendre à n'importe qui... Si nous y allons comme ça, aucune chance qu'il nous laisse repartir avec. D'autant plus si nous lui donnons les cristaux de dame Hesediel. Des personnes comme nous ne donne pas vraiment l'impression de posséder autant... Loin de moi l'idée d'être vexante, mais je pense toutefois être dans le vrai. Ce serait bien trop louche... Et il ne fallait pas lui faire peur et le faire repartir avec le Mérion. - Nous pourrions peut-être nous faire passer pour un couple ? En recherche d'une perle rare pour fêter nos fiançailles ? Se... Se serait un bon prétexte tu ne crois pas ? Sur ces mots, j'attrape un chapeau sur un étalage, d'un beau bleu roi, que je posa sur ma tête. Cela devait changer les apparences, et me donner surement un air plus... Noble ?

Mon cher Zoran me confirme ainsi bien connaître les lieux, mais aussi les personnes qui s'y trouvent. Il semblerait que ce dernier ait encore beaucoup de choses à m'apprendre de lui... Bien que dans un sens, je doute réellement pouvoir le connaître par coeur. Pourquoi ? Zoran est un personnage quelque peu... Atypique. Et malgré le fait de notre proximité et de notre bonne entente, il parviendrait toujours à me surprendre, sans aucun doute. C'est aussi ça que j'aime chez lui... Il me fait rire, et trouve en toutes situations les mots pour me conforter ou m'amuser. Un ami précieux, un partenaire que je souhaite garder auprès de moi. Ce qui semblait aussi être le cas pour ce dernier, puisqu'il venait à ne pas vouloir lâcher ma main, et ce, même si je pouvais lui assurer que je ne me perdrais pas ici. Probablement n'avait-il pas peur que je puisse m'éloigner de lui, mais simplement que je me fasse avoir par l'un des commerçants peu scrupuleux de cet endroit. Il est vrai que ma naïveté aurait vite fait d'avoir raison de moi ici, je me devais donc de lui faire confiance, et le suivis sans montrer signe d'hésitation. Jusqu'au moment où une personne s'intéressa à ma fourrure... Quelle idée ! Bien que je ne compris pas tellement dans un sens, ses intentions, ni ce qui pourrait réellement être fait avec le pelage de ma queue. Évidemment, mon coté ingénue vient encore à frapper. Heureusement -je suppose-, Zoran vint à me repousser de l'homme, en me serrant ainsi contre lui. J'avoue que son geste me fit sourire, et balançais ainsi ma queue joyeusement. Réflexe félin, il est toujours appréciable d'avoir une approche confortante d'une personne que l'on apprécie.

Bien, il était à présent temps d'entrer en scène. Nous ne pouvions pas entrer avec notre propre identité, cela apporterait bien trop de doutes au vendeur. Et notre but n'était pas de voir le petit Mérillon revendu à d'autres personnes, au risque qu'il ne puisse plus jamais revoir la lumière du jour. Gardant ce chapeau d'un bleu azur, je profite du fait que le vendeur soit occuper avec un autre client pour faire profile bas... Oui, être naîve ne veut pas dire faire de soi une personne honnête. Qui l'est vraiment ici ? D'autant plus que les prix imposés sont bien trop chères pour la qualité du produit... Cela me donne en partie, bonne conscience. Zoran fit d'ailleurs la même chose que moi, se trouvant une cravate qui sans s'en rendre compte, s'accorde aussi très bien avec ma propre tenue.

- Tu es parfait ainsi, je serais curieuse de te voir habiller avec un costume s'alliant à ta cravate. Mais pour le moment, elle devrait suffire.

De toute évidence, si nous rentrions trop dans nos personnages, nous aurions aussi tôt fait de nous faire remarquer. Si nous voulions réellement nous faire passer pour des nobles... Je doute que ces derniers ne cherchent à faire parler d'eux ou attirer les regards. Nous devions en tous les cas, rester discret.

- J'apprécie toute nos missions ensemble Zoran.

Il était temps d'evrer à présent, et nous rentrons ensemble dans la boutique. Le Mérillon ne semblait hélas, pas la seule créature qui était tombée entre de mauvaises mains. Il pouvait arriver que les aventuriers doivent déjouer les plans de certains chasseurs ayant peu de scrupules, mais d'autres parviennent à capturer les créatures et les revendre. Dans un sens cela m'attriste grandement... Peut-être par le fait que je sois moi aussi en partie animale, et pouvais ainsi avoir tendance à me mettre à leur place. Lorsque cela sera terminé, il faudrait que je me renforce dans ce genre de missions, je ne pouvais vraiment pas laisser continuer de tels actes. Mais pour l'heure, nous ne pouvions tout gâcher, nous devions retrouver ce petit oiseau bleu, et l'aider à se sortir de là. Zoran semblait en tous les cas, parfaitement bien rentrer dans son rôle. Venant à s'intéresser à une chouette Griffin qui eut tôt fait de venir lui pincer le bout du doigt... L'on ne peut pas plaire à tous le monde. Et je ne pus dissimuler un léger rire amusé et discret derrière ma main, c'était plus fort que moi. Je pinçais toutefois mes lèvres, lorsque le vendeur s'approcha de nous, posant alors un regard curieux sur ses deux clients. Il n'avait pas tellement se sourire commerciale que l'on peut voir dans d'autres boutiques, il semblait plus suspicieux. Normal je pense, nous ne sommes dans une zone vraiment légale, les transactions doivent être bien différentes.

Lorsque mon partenaire évoqua le fait que nous voulions trouver un nouveau compagnon, je pris un air affligé et attristé. Il faut avouer que je suis aussi bonne comédienne... Surement un atout dû à mon coté félin... Ces bêtes là savent se montrer fourbes lorsqu'elles le souhaitent.

- Je ne suis pas sûre de parvenir à trouver un oiseau qui pourrait remplacer mon petit eredel... Sa couleur était si chatoyante, son chant si mélodieux... Je pourrais donner cher pour retrouver mon compagnon à plumes.

Le mot cher, ne passait certainement pas dans l'oreille d'un sourd. Si ce dernier ne pouvait me ressusciter le faux animal décédé, il pouvait néanmoins nous en proposer. Il nous fit d'ailleurs signe de le suivre, et nous montra plusieurs variétés d'oiseaux. Il est vrai qu'ils étaient tous très jolis, mais ce n'étaient pas le mérillon azuré que nous devions retrouver. Je fis alors mine de ne pas m'y intéresser, espérant que ce dernier en vienne à notre but. Nous pouvions d'ailleurs voir, son air commencer à s'agacer de mes nombreux refus... Et oui, en voilà une cliente bien compliquée.

- J'ai peut être quelque chose... Mais j'ai peur que ce ne soit un peu cher pour vous jeunes gens.

Mon regard le suivit jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière un rideau, pour ensuite fixer Zoran curieusement. J'ose espérer qu'il allait ainsi nous chercher ce que nous voulions... Ne crions pas victoire trop vite, d'autant plus qu'il ne semblait pas très apte à nous le céder.

Il n'y avait nul doute sur le fait que Zoran savait parfaitement jouer la comédie, sûrement bien mieux que moi. Pour cette raison, je le laisse prendre plus souvent la parole que moi, berçant doucement le vendeur avec notre petit jeu de théâtre. Un petit jeu qui je dois l'avouer, m'amuse bien assez. Cette mission se voulait évidemment sérieuse, nous nous sommes engagés envers cette noble dame pour sauver le Mérion, mais si nous pouvions accorder le devoir à l'amusement... Pourquoi pas. Je regarde alors mon partenaire se pencher faussement sur les autres oiseaux présentés par le vendeur, gardant du coin de l'oeil la chouette qui lui avait pincé le doigt. Cette dernière me faisait aussi de la peine dans sa toute petite cage... Elle aussi, regardait Zoran d'un oeil mauvais, mais en soi, elle ne devait pas être bien méchante. Elle gonfla son corps, se donnant un air pour imposant par ses plumes se dressant. Ainsi, l'on pourrait croire qu'elle tente de défier Zoran en l'incitant à tenter de la toucher une nouvelle fois... Pour évidemment, le pincer une nouvelle fois. Elle n'a pas froid aux yeux, et son tempérament me divertit. Toutefois, revenons à nos moutons... Nous n'avions toujours pas trouvé la cible pour laquelle on nous a mandatés.

Zoran continue de jouer les parfaits époux, s’éprenant du désir et du besoin de sa femme. Je me demande, s'il agirait réellement ainsi en cas de situation réelle... Hum.. Bien qu'il soit assez cocasse, je suis certaine qu'il prendrait plus de sérieux pour apporter du plaisir à ceux qu'il aime. Sa main vint de nouveau se loger dans la mienne, m'apportant une nouvelle fois de sincères condoléances quant à notre oiseau perdu. Je feintai alors une petite mine dépitée, passant de ma main libre, mes doigts fins sous mes yeux pour essuyer une fausse larme. Et notre petit jeu semblait marcher... Enfin, plus le fait d'être près à payer à prix fort un nouveau compagnon... le vendeur n'était pas fou, il voyait en nous deux personnes qui lui apporteraient pas mal d'argent. Je suppose que son coté commerçant, bien que mal honnête, n'allait pas nous faire ressortir de sa boutique sans nous avoir allégé de notre bourse. Pour cette raison, il se dirigea vers de nouvelles espèces, bien que très belle, mon regard se posa sur le petit oiseau bleu. Je dû me mordre les lèvres pour éviter une expression agréable sur mon visage, nous sommes près du but... Pas la peine de tout gâcher.  

Les deux hommes parlant ensemble, pour ma part, je me penchai doucement vers la petite cage qui contenait l'animal. Ses petits yeux semblaient me regarder avec une certaine pitié... Pauvre bête. Dans l'éclat de son regard, je pouvais discerner les beaux paysages de son envol, ceux qui lui manquent... Toutefois, son calme le quitta d'un coup, venant à battre des ailes dans un certain affolement. Mince, il semblerait que mon coté félin lui fasse peur... Bien sûr, après tout, je suis une sorte de gros chat. Il devait sentir mon odeur féline, et craindre que je vienne à le croquer. Pour ne pas l'effrayer plus qu'il ne l'est, mon corps se redresse et je recule d'un pas. Je me veux toutefois toujours assurée, et gardant la main de Zoran dans la mienne. Dans un premier temps, je ne semblais pas comprendre lorsqu'il vint à me nommer... Daphné ? Ho ! Je suppose que ça doit être un pseudo qu'il me donne ! Le vendeur partit s'éclipsa quelques secondes alors pour nous proposer une tasse de thé chacun.. Étrange attitude. Il voyait en nous de bon pigeons je suppose, et voulait nous amadouer. Je pris la boisson chaude en main, et commença à la boire avant de faire une légère grimace. Elle n'était vraiment pas bonne... Mais par politesse, j'en bus quelques gorgées.Un mélange de thé et d'alcool... Je préfère passer mon tour et revenir à nos affaires.

- C'est un bien bel animal en effet. Ses couleurs harmonieuses iront parfaitement avec notre séjour. A combien s'élève son prix ?

- Comme je vous le disais, cette petite créature vaut un certain prix... Ceci dit, aux dires de monsieur vous avez du cumuler une certaine somme. De combien disposez vous ?

De combien l'on dispose ? Cela était-il normal de nous le demander avant même de nous proposer un prix ? Clairement, cet homme voulait nous arnaquer... Bon après tout... Vu l'endroit dans lequel nous nous trouvions, je ne pouvais prétendre à vouloir faire affaire avec une personne honnête. Ainsi, même si le prix du Mérion se trouve plus faible que notre bourse, il n'hésiterait pas à la prendre entièrement. Pour autant, je n'approuve pas ce petit jeu... Lâchant alors la main de Zoran, je m'avance vers l'homme en fronçant légèrement les sourcils.  

- C'est à vous de nous dire quel est son prix. Je ne vois pas l’intérêt de vous dire combien nous avons sur nous...

L'homme quant à lui, ne bougea pas de sa position, me regardant alors de sa hauteur. Je ne l'impressionnais guère, et ce n'était pour autant l'effet escompté. Voulant simplement remettre les choses dans l'ordre... Il me donne son prix, nous achetons l'oiseau, et nous pourrions ainsi partir. Mais je me demande toutefois si ce tricheur n'avait pas une autre idée derrière la tête... Peut-être que nous faire passer pour des nobles, n'était pas la meilleure des idées. Lui, voulait simplement nous dépouiller du plus possible, voire peut-être, demander plus que ce que nous possédions. Et même si Dame Zylan nous avait fait par d'une possibilité de nous accorder plus de crédit, je ne voulais pour autant qu'elle se fasse voler à son tour.

Il semblerait que ma patience ne vienne à venir à bout, n'aimant pas particulièrement me trouver berner par ce crapuleux personnage. Mais malgré mon insistance, ce dernier ne semblait pas vouloir en démordre, tenant réellement à connaître la richesse que nous possédions sur nous. Il n'était toutefois pas question, de l'informer de cela, nous ne sommes pas si stupide. Je m'apprête à lui tenir tête de nouveau, lorsque Zoran entra dans un monologue des plus long. S'il n'avait pas réussi à m'endormir, il semblerait toutefois qu'il fasse mouche auprès du vendeur. Celui ci commençant à se pincer l'arrête du nez en frottant entre ses sourcils, d'un air agacé. Se demandait-il, quant est-ce que Zoran allait terminer de parler ? Bien que les paroles de mon partenaire, allaient pourtant en son bon sens. Après tout, c'était à moi qu'il demandait de faire des efforts et de me canaliser un peu. Je compris de suite qu'il était encore dans son rôle, et je dois avouer, le tien parfaitement. Il mériterait certainement l'oscar du meilleur acteur pour cette mission, et m'enclenche un léger sourire aux coins des lèvres. Il me prit de nouveau le bras, m'indiquant de respecter le travail de "l'honnête" homme... Bon, je me mords l'intérieur des joues et tente un ultime effort. Le but n’étant pas de voir le Mérion nous échapper. Je continue donc de jouer ce petit jeu de rôle avec Zoran.

Mon regard se tourne vers le marchand lorsque Zoran évoqua ses dernières paroles qui semblèrent faire mouche. Des gardes ? Et pourquoi parle t-il de chaussettes... Du Zoran tout craché. Même si dans un sens il me fait littéralement passer pour une mégère prêt à tordre le cou de son époux pour de simples chaussettes. Je lui adresse une petite grimace discrète entre nous. Le vendeur blémit un instant, et se raclâ la gorge en tentant de reprendre un petit air supérieur.

- Je vous le fait à 300 cristaux.

Mon regard se tourne vers Zoran, je ne connaissais pas réellement le prix que pouvais valoir des familiers, mais cela me semble toutefois élevé. Dans un sens... Nous ne nous trouvions pas sur un lieu où les prix soient des plus sérieux... Bien évidement que ce mérion sera toujours plus cher acheté ici, que dans un cadre totalement légal. Pourtant, s'il vaut moins cher ailleurs, pourquoi venir le chercher ici ? Car la petite créature est bien rare, et la trouver n'est pas d'une grande facilité. Si on ne la trouve nulle part ailleurs, alors le peu de revendeurs se frottent les mains en augmentant les prix. C'est dans un sens, ce qu'on appel l'offre et la demande.

N'étant pas tellement douée pour la négociation, je préfère laisser Zoran se charger de cela avec l'homme qui à présent, ne semblait que faire attention à lui. Après tout, mon accolyte avait bien plus l'habitude que moi de ce genre de personnage, et semblait connaître les rouages de ce quartier. S'il y était à son aise, ce n'était pas vraiment mon cas. Alors pour éviter de nous faire avoir, je le laisse négocier le petit oiseau. Les deux hommes discutant ainsi ensemble, il semblerait qu'un accord se fasse ! Parfait ! Le vendeur prix la cage du petit animal, et la déposait dans les bras. Encore une fois, le mérion s'agita mais cette fois, hors de question de m'en éloigner, nous allions partir avec lui. Je feinta alors une mine réjouie, et dépose un baiser sur la joue de Zoran.

- Merci mon ami, ce cadeau que vous me faîtes me rempli de joie. Ce petit Mérion trouvera sa place dans notre salon, son chant m'accompagnera au piano.

Me voilà à présent dans mon rôle de bourgeoise, regardant Zoran avec une petite lueure dans mon regard. Nous avions réussi à avoir l'oiseau, et j'en fus des plus heureuse. Mais une légère crainte règne en moi en croisant le regard assez fourbe du revendeur... Tenant la cage d'une main, je vins de l'autre à prendre celle de mon faux époux et salue le vendeur avant de prendre nos dispositions. Nous quittons ainsi tout deux la boutique, et nous éloignons un peu du lieu.

- J'ai un mauvais présentiment, je pense qu'il ne vaut mieux pas trop trainer ici.

Mes craintes durent fondées, nous étions bel et bien suivit. Et je doute que cela soit un hasard de par le fait que nous venions tout juste de quitter la boutique... Un mérion est un familier rare, et valant son prix... Alors repartir ainsi, aussi aisément avec le petit oiseau sous le bras, semblait bien trop facile. Et si la petite créature était victime d'un mauvais trafic ? Si nous n'étions pas les premiers à l'avoir acheté ? Ce genre de technique est assez connu... Vendre un bien rare, pour ensuite le dérober de nouveau et le revendre... Après tout, nous ne nous trouvions pas sur un lieu des plus légale, alors cela peut être possible. La confirmation se posa sous nos yeux, lorsqu'un grand gaillard vint vers nous, d'un pas bien déterminé. Sa sature valait bien deux fois la mienne et celle de Zoran, restant quelque peu stoïque devant ce géant. Mon partenaire réagit au quart de tour, en m'emportant avec lui dans une autre ruelle. Manque de chance, une seconde personne nous y attends. Bien qu'il soit plus petit, il valait mieux tenter d'éviter les problèmes. Surtout avec le petit oiseau en notre possession ! Il serait dommage que la cage se trouve éjectée lors d'une altercation, et qu'il ne vienne à se retrouver blessé. Je garde donc la précieuse contre moi, mes deux bras venant à l'entourer, comme me l'indique Zoran. Le petit oiseau s'agite d'autant plus, sentant le danger arriver, mais aussi le temps changeant au dessus de nos têtes. Les lourds nuages, donnaient l'impression que la neige allait tomber.

Mon partenaire eut l'idée de nous échapper par les toits, une chose qui ne faisait nul peur à la féline que je suis. Je suis très habile, et marcher sur les toitures reste pour moi un jeu d'enfant ! Mais voilà qu'à nouveau, son plan est mit à mal. Alors que je m’apprête à sauter, je me vois tomber en arrière mais rattrapé par mon acolyte qui se fit reculer en arrière et se prendre le mur. Heureusement, je ne lâchais pas la cage, l'oiseau n'eut à subir qu'une légère secousse. Inquiète, mon regard descend sur la jambe de Zoran, et comprit rapidement le problème. Je pourrais m'enfuir avec l'oiseau... Mais il était hors de question de laisser mon ami ici, seul ! Mon regard se tourne vers le plus petit des deux, s'amusant alors de nous voir ainsi. Une chose était certaine, ils n'allaient certainement pas nous proposer de nous poser autours d'une tasse de chocolat chaud et de déguster des chamallow.

- Chers amis, nous ne vous feront aucun mal si vous ne remettez la cage avec l'oiseau. Nous ne voulons blesser personne ici, alors soyez raisonnable.

Je lève un sourcil. Aucun mal ? Ils venaient de faire paralyser la jambe de Zoran, et nous prenne en étaux dans cette ruelle. Dans un sens, ils devaient aussi penser que nous ne sommes que de simples nobles, nullement capable de nous défendre. Nous n'avions plus besoin de jouer le jeu à présent que nous avions l'oiseau, pouvant ainsi montrer notre véritable visage. Je tend la cage vers Zoran, et me poste devant lui pour lui éviter un nouveau projectile. Je savais que de toute évidence, il pourrait assurer mes arrières.

- Et nous, nous aimerions éviter un conflit, mais si vous ne nous donnez pas le choix nous allons devoir vous contraindre à nous laisser tranquille.

Le plus petit se mit à rire, il fallait avouer que je ne devais apporter une grande impression, mais cela ne me destabilisait pas pour autant. Je jette un regard à Zoran, avec un léger clin d’œil pour lui faire comprendre que nous allions pouvoir entrer dans la danse. Mes doigts fins se mutèrent en griffes pointues et tranchantes, et mes crocs dépassèrent de la commissure de mes lèvres. Une bourrasque envoyée par Zoran, me fit bondir sur le plus petit avec une grande rapidité, venant à lui saisir les épaules, me donnant un appuie pour bondir juste derrière lui. Il n'eut le temps de réagir sous l'effet de surprise, que ma jambe vint à donner un coup de béquille dans ses chevilles pour ainsi le faire tomber à la renverse. Mes deux poings appuyèrent sur ses épaules, entrant sans grande agressivité mes griffes dans sa chaire, juste assez pour lui faire comprendre que nous sommes en capacité de nous défendre.

C'était sans attendre que le plus grand des deux, vint à me saisir par l'une des épaules et me projeter contre un mur, tout en gardant sa poigne contre moi. Mes mains posées sur le bras de ce dernier, je rentre mes griffes dans sa chaire pour tenter de le faire lâcher. Mais ce dernier se contenta de serrer les dents, regardant ensuite Zoran.

- La cage, tu me la donne où ton amie sera aussi plate que le mur.

Hum... Ce balèze manque quelque peu de répartie, il ne semblait pas très fino. Nous pourrions aisément l'avoir par la ruse, mais en attendant il fallait que je parvienne à me défaire de sa poigne. Ce balourd allait me briser l'épaule avec sa délicatesse !

Un sentiment de satisfaction s'emprit de moi, lorsque je parvins à mettre l'un des deux lascars à terre. Il faut avouer, que malgré le fait que je fasse partit des aventuriers, le combat n'était pas encore ma spécialité. Etant plutôt dirigée sur la traque ou le pistage, néanmoins je travaille tout de même cette autre capacité pour me défendre. Et il semblerait que cela porte ses fruits, puis que mis le moins gros des deux à terre. Après tout, à quoi cela sert d'avoir une panthère en soi si ce n'est pas pour l'utiliser en combat ? Il fallait que je mette en avant mon instinct animal à profit, et n'avait plus qu'à me laisser porter. Cependant, ma victoire fut de courte durée lorsque je sentis brutalement les mains rustres du deuxième homme, venant à me plaquer contre le mur. Quelque peu sonnée par sa manière pas très agréable de m'avoir ainsi projetée sur la pierre, je tente toutefois de me dégager. Mais ce balourd possède une poigne assez ferme, mes petits bras ne parvinrent à lui faire lâcher son emprise. Je ne suis pas non plus une super héroïne, du haut de mes 50 kilos, capable de me dégager d'un homme en faisant certainement le double. Je ne pouvais donc compter que sur Zoran pour me venir en aide, et je suis certaine qu'il... Attendez... Pardons ? J'ai bien entendu ? Me laisser avec eux ? Mon partenaire serait-il ainsi capable de me laisser tomber pour la réussite de notre mission, et ainsi empocher seul la gloire de cette dernière ? Mon regard se tourne vers lui, de manière songeuse et surtout démontrant ma mine interrogative. Du rôle du parfait époux attentionné envers sa femme, voilà qu'à présent il nous joue les lâches. Joue... Ou pas. Non en réalité, je ne doute nullement de mon partenaire, il devait avoir quelque chose en tête. D'ailleurs, le molosse desserre sa poigne et semblait perplexe face à cette réplique qui le mit lui aussi dans l'embarras. A quoi sert une otage si personne ne veut la secourir ?

La suite arrivait bien vite, Zoran se propulsa dans les airs tandis que l'homme ne vit pas le coup venir. Abasourdit et sonné, il fut contraint de me lâcher. Pour ma part, je vis cette main tendue par Zoran, que je saisie pour ainsi le rejoindre sur les toits. Lui y était à son aise, également pour ma part. L'avantage de notre duo, étant que nous sommes tous deux très habiles et adroits, même sur les terrains les plus ardus. Il n'est pas rare que l'on nous envoie en mission où le terrain se trouve être peu avenant à de lourds gabarits ou bien où cela demande une certaine souplesse. Donc ces toits, sont pour nous un jeu d'enfant. Courant ainsi au devant de l'aventurier, ce dernier tenant toujours la cage contre lui, je remarque toutefois que les briques sont assez glissantes à cause de la neige qui continue de tomber. Mais grâce aux pouvoirs de Zoran, nous gagnons en stabilité, pas comme les deux hommes qui tentaient de nous suivre. Honnêtement, le spectacle devait être assez amusants à voir, si j'en crus toutefois les personnes en contrebas qui rient en regardant nos poursuivants. Pour ma part, je préférais me focaliser sur notre but. Mon oreille animal se tourne en arrière, entendant la chute des débris du toit derrière nous... Comme pour cette épisode avec le pont suspendu, il faut avouer que Zoran et moi faisions aussi parfois des dégâts sur notre passage... Hum, passons ce léger détail.

Arrivés au bout du toit, je remarque comme Zoran, cette botte de paille qui pourrait amortir notre atterrissage. Je repris la cage en main, pour lui éviter d'avoir ce malus en plus, il avait surement bien assez de sa jambe encore endoloris. Sans hésitation, je me laisse tomber avec souplesse dans le matelas de foin, prenant garde à l'oiseau. Mais malgré ça, le petit être s'agite et je pouvais entendre son petit cœur battre à pleine vitesse, cette course poursuite lui en aura fait des frayeurs ! Je laisse la place à Zoran pour sauter à son tour, et pose la cage sur le sol couvert de neige.

- N'ait pas peur, nous ne les laisseront pas remettre la main sur toi. Pauvre petit bonhomme... Depuis combien de temps jouent-ils ainsi avec toi ?

Tentant d'une voix assez douce de le rassurer, je ne voulais pas risquer qu'il fasse un arrêt sous nos yeux. J'entends Zoran nous rejoindre à son tour, et lui adresse un petit sourire de satisfaction. Mes mains foulant le sol pour former une petite monticule de neige, créant ainsi un tout petit bonhomme de neige en forme d'oiseau. Ce dernier intrigué, laissa sa peur de coté.

Je me redresse en époussetant ma robe, et m'approche de Zoran. Il semblerait que nos poursuivants aient lâchés l'affaire... Ou peut-être sont-ils bien mal tomber. Je n'eus vraiment pris le temps de prendre le peine de savoir ce qu'il était advenu d'eux. Le plus important, étant que l'on ai réussi à les semer.

- Ça va aller pour ta jambe ? Dit moi... où est passé le parfait époux qui était dévoué à sa femme... Hum ? Tu es doué, j'ai cru durant quelque instant à ton petit jeu... 

Dis je à la fois amusée, mais aussi en le regardant avec un petit air de fausses reproches. M'amusant simplement de lui, avec une pointe de malice dans mon regard.

J'ai ri. Je sais que en tant qu'amie, je suis certainement censée me préserver de ce genre de plaisanterie? et plutôt aller directement vers mon ami pour être certaine qu'il ne c'était pas fait mal. Pourtant, le voir ainsi vautré dans le tas de paille, vaut tout de même une petite brimade. Ses mains tenant la cage du petit oiseau pour ne pas que ce dernier se voit disparaitre dans la botte, tandis que Zoran s'y trouvait plongé droit comme un piquet. Je viens tout de même lui porter secours, en reprenant la cage, et tentant de calmer l'oiseau qui quant à lui, s'agitait dans tout les sens. Il serait dommage que le petit animal ne vienne à faire une crise cardiaque, alors que nous sommes si prêt du but. Toutefois, je dû laisser Zoran se débrouiller seul pour sortir de son pétrin... Petite vengeance personnelle pour sa petite boutade de toute à l'heure, en me faisant ainsi croire qu'il me laissait tomber entre les mains des voyous. Bien que je sache que cela n'était qu'une petite magouille de sa part pour pouvoir nous tirer de là, il était toutefois amusant de le voir se retrouver ainsi. Pour autant, je lui serais venue en aide s'il n'était pas parvenu à s'en sortir de lui-même. Mais il y parvint, le temps que moi je puisse calmer la petite boule de plume qui semblait reprendre une respiration plus calme. Reprenant la cage en main, je me dresse face à mon ami, lui accordant un léger sourire. Oui, dans un sens, je suis satisfaite de ce que nous avions accomplis. Nous formions une belle équipe, et même si parfois nos méthodes ou les stations dans laquelle nous tombons sont assez... Particulières... Nous parvenons toutefois toujours à nos fins. Bien évidement, je prie pour que cela soit de même pour nos prochaines aventures.

Une grimace vint toutefois ternir mon visage lorsque ce dernier montra l'étendue de sa jambe. Ce n'était pas très beau à voir, et j'espérais surtout que cela n'ait aucune conséquences pour les autres jours.

- Lorsque nous aurons retrouver Dame Hesediel, il serait bien que par la suite tu ailles voir un médecin pour t'assurer que ce ne soit pas grave. 

Bien sûr, lorsque je dis "tu", il s'agit de nous. Car je doute que mon partenaire ne soit bon enfant, et aille gentiment se faire examiner. Telle une grande sœur, je me chargerais de l'accompagner pour m'assurer qu'il aille voir une personne compétente. Cela me rassurerait, de savoir qu'il n'a rien de grave. Oui, il est normal que je m'inquiète pour mon faux époux, mais surtout pour mon acolyte. Un tendre sourire sur mon visage, je me penche doucement à ses cotés et dépose un léger baiser sur sa joue.

A présent, le petit oiseau semblait bien calme entre mes bras. Il avait certainement compris, que nous agissions ainsi en ami, dans le but de mettre un terme à son emprisonnement. Bien qu'il se montre à présent docile, il ne fait nul doute qu'il aimerait de nouveau déployer ses ailes, et aspirer à retrouver sa liberté. Ce petit être n'avait rien à faire en cage, il devait retrouver la splendeur et la grandeur de la nature. Qui sais, il est probable que ce dernier soit aussi attendu par une petite famille qui se morfond de son absence. Je dois avouer, être satisfaite de ce que nous avions accomplie, même si dans un sens... Le trafic ne s'arréterait certainement pas là. Il serait probablement plus sérieux de notre part de ne pas remettre les pieds ici avant un certain temps. Je doute que si ces personnages nous retrouve, puissent nous faire des éloges.