C’est toujours lorsque le temps pressait que tout ne semblait pas aller comme elle le souhaitait. Nemue avait un rendez-vous, bien que cette fois-ci ce n’était pas elle que l’on cherchait à voir. Non, bien au contraire c’était elle qui avait contacté l’une de ses connaissances de longue date afin d’organiser un rendez-vous. La demoiselle cherchait à mettre la main sur un objet bien spéciale et pour cela, elle croyait trouver son compte chez ce dernier. Dans tous les cas, Nemue avait fait ces petites recherches et était tombé sur ce nom. Nom qui lui disait vaguement quelque chose, jusqu’à ce qu’elle se souvienne du joli sourire que ce dernier arborait. À quelques reprises, elle avait eu la chance de croisé messire Alkh’eir lors de soirée mondaine lorsqu’elle se trouvait à la capitale. Les échanges plutôt courtois avaient été très basiques, voire très simples. Cela datait de quelques années alors qu’elle arborait la vingtaine et qu’elle étudiait toujours auprès de ses divers précepteurs. Cela n’avait pas été facile, mais jamais elle ne regretterait ses années de dur labeur. Enfin, elle lui avait donc remis une lettre tout en se présentant brièvement à ce dernier, après tout, peut-être n’allait-il pas la reconnaître ou peut-être allait-il tout simplement l’ignorer, mais dans tous les cas, elle désirait quelque chose de ce dernier.

Bien évidemment, que devait-elle apporter lors de ce voyage? Quitterait-elle seule, comme elle le faisait si souvent, laissant ses gouvernants la réprimander sur ce fait sachant que la dernière fois, sa petite escapade dans les bois ne s’était pas déroulée comme elle l’aurait souhaité. Heureusement, la présence d’un aventurier dans les environs lui avait très certainement sauvé la vie. Cependant, elle ne voulait pas incommoder l’un de ses employés pour un si long voyage surtout pas Béatrice ou Charles qui sont tous deux d’un certain âge. Dans tous les cas, Nemue débattra de cela plus tard. Pour le moment, elle avait son sac à faire puisqu’il s’agissait d’un voyage de quelques jours. Rations, vêtements de rechanges ainsi que quelques accessoires qu’elle vendait. Pas qu’elle voulait essayer de le lui refiler, mais seulement qu’elle avait quelques idées en tête. Sur la même lancée, elle se rendit jusqu’à son bureau récupérant ainsi son livre de mémoire où elle y tenait toutes les potions qu’elle pouvait offrir. C’était un objet très précieux à ses yeux, car il était la seule copie qu’elle possédait. Si elle devait le perdre, sa vie serait fichue! Tant d’années de travail et de découverte perdus.

- Jeune dame, dit alors Charles d’une voix grave lorsqu’il la croisa dans un couloir, vous ne partez pas seule, j’espère.
- Charles, je suis une grande fille et bien que noble, je ne suis pas indispensable.
- Ne dites pas de bêtise, penser à tous ses gens qui souffriront si vous disparaissiez ou a nous.
- Vous êtes libre Charles et vous devriez partir l’un de ces jours, des vacances vous feront du bien!
- Ici, c’est chez moi, mademoiselle.
- Et j’en suis très heureuse, mais je ne suis ni la reine ni la déesse Lucy. Je n’ai pas besoin de surveillance en tout temps, vous comprenez? Même s’il m’arrive quelques accrochages, je peux me sortir de bien des situations. Puis, qui voudrait tuer une si charmante créature telle que moi? Je pourrais bien finir enfermé pour…
- Chut! Ça suffit! Pas un mot de plus. Je vais vous faire préparer votre monture alors.

Petit sourire victorieux sur les lèvres, la demoiselle termina alors les préparations avant de quitter officiellement sa demeure. Le voyage se passa bien, s’arrêtant à quelques reprises pour reposer sa belle Nymphe, nom que sa jument portait et elle fit une halte au Grand-port pour y prendre une chambre. La demoiselle prit le temps de se rafraîchir et changer de vêtement, histoire de s’accommoder au climat du sud. Bien que la saison fraîche fût entamée, il y faisait bien plus chaud qu’au nord du pays. Ses vêtements étaient élégants et reflétaient bien sa personnalité comme à son habitude, mais plutôt que d’opter pour une robe sombre, elle mit une belle robe verte qui se mariait à la perfection avec son regard de jade. Sans manche et arrivant à ses genoux, celle possédait une fine ceinture au niveau de la taille laissant la jupe tomber en A contre ses longues jambes. Un châle blanc entourait ses épaules et elle avait remonté une partie de sa longue chevelure dans un joli chignon à l’arrière de sa tête retenue par une broche floral. Son maquillage était présent, mais léger bien qu’il faisait ressortir son regard. Elle s’assura de mettre son médaill’ond’air histoire de ne pas sentir le cheval une fois sur place et elle quitta finalement pour se rendre à la demeure de Liory.

Une fois arrivée, la jeune femme prit du temps avant de quitter sa monture, observant avec émerveillement la demeure devant laquelle elle se trouvait. Allant du pourtour de fleur aux grandes baies vitrées, elle avait la sensation qu’il y faisait bon d’y vivre. La petite brise marine qui vous donnait l’avant-goût de la plage et du soleil donnait envie d’y passer quelques jours en vacance. Il faut dire qu’elle était tellement occupée, qu’elle conseillait à ses employés de le faire, mais jamais elle ne pensait à elle.  

Mettant pied au sol, elle retira la selle de sa monture qu’elle déposa non loin de l’entrée. Nemue n’était pas femme qui avait peur de se salir les mains pour travailler, alors ce genre de tâches ne la dérangeait nullement. Elle s’assura évidemment que cette dernière ait à boire avant de finalement la laisser brouter l’herbe. La sorcière savait que cette dernière ne partirait pas très loin et qu’elle n’aurait qu’à la siffler lorsqu’il serait temps de partir.

Elle gravit donc les marches menant au porche et s’assura de tenir son sac dans sa main. Une douce mélodie lui vint alors aux oreilles et elle se permit un instant pour en profiter avant de ne toquer à la porte pour signaler son arrivée. Bien évidemment, elle ne s’attendait pas à ce qu’une personne ouvre immédiatement. Après tout, même elle ne laissait personne prostré à la porte bien que lorsqu’elle attendait quelqu’un, elle en avisait simplement ses gouvernants. La porte s’ouvrit sur une femme bien polie qui l’invita à entrer sachant qu’il s’agissait très certainement du rendez-vous de Liory. Bien évidemment, Nemue crut bon de se présenter tout de même et elle suivit donc cette dernière jusqu’à l’homme en question.

- Merci de me recevoir dans votre humble demeure, messire Alkh’eir, dit-elle alors qu’elle le salua d’une légère révérence avant de se redresser plongeant ainsi son regard perçant dans le sien. Il est bon de vous revoir, finit-elle le sourire aux lèvres.  

Tout au long de son trajet, Nemue avait eu droit d’être accompagnée par une douce mélodie entraînante qui s’emblait s’amplifier à chacun de ses pas. Son regard parcourait la demeure allant du plancher jusqu’au mur. Plutôt satisfaite de ce qu’elle voyait, elle était plutôt du genre à apprécier la sobriété lorsqu’on parlait de demeure. Bien évidemment, son manoir n’avait rien à voir avec cet endroit et elle ne faisait aucunement la comparaison avec cette charmante maison. Elle notait seulement l’élégance de la simplicité et Nemue aimait bien évidemment ce qui était élégant.

Enfin, la musique s’interrompit à son plus grand malheur lorsque la demoiselle qui l’avait accueilli toqua à la porte menant certainement à son employeur. La porte s’ouvrit et Nemue fut la première à saluer son hôte de son regard perçant. Ce dernier lui retourna la politesse toujours accompagnée de son sourire dont elle ne pouvait avoir oublié. Répondant à son invitation à prendre place, elle ne put qu’échapper un petit rire cristallin face aux flatteries de ce dernier.

- Vous êtes bien flatteur, mon cher, bien que cela ne me rajeunit pas pour autant. Notre dernière rencontre date de quelques années avant même que je ne parte à mon propre compte. J’ai l’impression que ça ne date que de quelques semaines, mais vous le savez aussi bien que moi n’est-ce pas ; lorsque nous faisons ce que nous apprécions, le temps ne compte plus à nos yeux.

La demoiselle se posa donc sur le fauteuil qui lui avait été montré tout en glissant ses mains derrière ses cuisses afin de maintenir sa robe coller à elle. N’étant pas ici pour jouer de sa séduction, elle voulait rester un tant soit peu professionnelle pour ce genre de circonstance. Bien évidemment, elle ne posa que son fessier sur le siège du fauteuil tout en penchant légèrement ses jambes sur le côté coller l’une contre elle. Un large sourire étira ses douces lèvres quand celui-ci offrit la possibilité de quelques rafraîchissements. Bien évidemment, il n’était pas rare de la voir, une coupe à la main, puis la journée était déjà avancé, elle n’avait pas à se sentir coupable n’est-ce pas?

- Si vous me prenez par les sentiments, je vous prendrai bien un petit verre de vin. Je ne dis jamais non pour de la nouveauté alors surprenez-moi. Dit-elle en direction de Veressa le sourire aux lèvres.


Quand celle-ci quitta la pièce, Nemue ne put retenir son regard un moment de la suivre puis elle rapporta alors son attention sur la raison de sa venue. Cette dernière posa alors ses bras sur chaque accotoir ouvrant ainsi son buste tout en lui donnant un air majestueux. – Et pourtant, il s’agit d’une tenue plutôt simple en qui concernent mes habitudes vestimentaires, alors votre tenue ne me gêne aucunement. Vous auriez pu être en sous-vêtement que je n’aurais pas bronché. Bien évidemment, il s’agissait là d’une pure plaisanterie et l’espièglerie qui se lisait sur ses traits prouvait le cas. – Enfin, je vous remercie. Tant de compliments en si peu de temps. Devrais-je me poser des questions? Elle se doutait bien que c’était sa façon de faire, mais Nemue aimait bien plaisanter sur le sujet. Après tout autant débuter sur un pas léger et amusé que sur une corde tendue. – Enfin, brève de plaisanterie. Votre demeure est magnifique, tout semble si calme et apaisant. Vous avez du goût, on ne peut pas le nier et cela doit vous aider grandement dans vos inspirations musicales. Votre mélodie était très entraînante me donnant presque envie d’y danser, mais bon, je ne suis en effet pas venu à vous pour cela.

Nemue prit alors son petit sac sans fond, qu’elle avait jusque-là laissé à ses pieds, d’un simplement mouvement de bras et le mis sur ses genoux. Celui-ci ressemblait à une besace for élégante d’un cuir sombre.

- Vous connaissez Manillam? Il s’agit d’un village très fréquenté par les voyageurs, car il s’agit en réalité d’un point de ralliement entre le Village Perché, Forteresse et la Capitale. C’est d’ailleurs à cet endroit que j’y ai établi ma boutique. J’aimerais voir fleurir ce beau village afin que tous souhaitent venir y faire un tour quitte à ce qu’il grandisse davantage. Je veux offrir la possibilité aux voyageurs de pouvoir se rééquiper sans soucier de devoir retourner à l’une des grandes villes, mais ça, je ne peux pas le faire seule.

Elle n’avait pas quitté une seule fois son regard du sien, souhaitant laisser à ce dernier la chance d’assimiler ce qu’elle disait. Peut-être avait-il deviné où elle voulait en venir, après tout, c’était clairement un appel à l’aide qu’elle lançait, bien qu’elle cherchait surtout à se faire un partenaire commercial avant tout. Dans ce genre de discussion, il était important d’entrer dans le vif du sujet assez rapidement et d’être sûre de soi pour montrer au second parti notre sérieux.  
 

Elle avait pris une chambre dans une auberge du grand-port, mais elle ignorait combien de temps elle passerait ici ni dans quel état elle en ressortirait. Dans tous les cas, elle n’avait pas prévu de s’enivrer sous la boisson et elle se savait fort résistante à cette dernière. Quelques verres sur la durée de sa présence allaient très certainement être suffisants sans en tomber par terre. Puis à en croire ses paroles ce dernier était prêt à lui offrir une chambre en cas de besoin ce à quoi elle releva un sourcil avec curiosité.

- Et bien, si mon départ se fait tardivement, je pense que Charles m’en voudrait de reprendre la route de nuit sans escorte comme il le voulait initialement. Enfin, si cela ne vous dérange pas bien évidemment, je vais accepter votre offre, mais ne vous dérangez pas pour le moment. Vous n’aurez qu’à me montrer la chambre et je m’occuperai de tout.  

Après tout, elle était agile de ses mains et savait tenir une maison seule bien sûr. Seulement, avec la taille de son manoir, impossible d’avoir le temps de passer dans chacune des pièces en une seule journée lorsqu’on parlait de nettoyage. Puis, elle aimait bien la compagnie de ses employés. Ils étaient sa seconde famille. Bien évidemment, ce dernier avait cru bon préciser quelque chose concernant sa petite plaisanterie sur la tenue dans laquelle il aurait pu se présenter à elle.

- Il n’y a que nous ici, non? Alors je ne pense pas que se soucier des étiquettes ne soit l’une de mes priorités en temps normal. Je préfère que vous agissiez naturellement en ma présence et pouvez même m’appeler par mon prénom si cela vous enchante. Enfin, si je venais à croiser un noble ayant le courage de me recevoir dans ce genre de tenu, je crois simplement rire aux éclats. Puis cela aurait fait de drôle de souvenirs à se partager, bien évidemment à gardant cela discret pour le bien-être de cette personne.

Cela n’était que des ouïs dires. En aucun moment cela n’était arrivé et bien qu’elle disait cela maintenant, peut-être qu’elle ne réagirait pas de la même façon. Cela dépendrait certainement du niveau relationnel avec cette personne voire même de l’attitude de cette dernière envers les autres.

Nemue passa finalement aux choses sérieuses décrivant Manillam comme étant le village à visiter. Après tout, il était un point central de tout hormis Grand-Port. Alors si cela pouvait éviter biens des jours de marches aux aventuriers et voyageurs, Nemue voulait être là pour eux. Elle avait pris une pause pour lui laisser le temps d’assimiler le tout et ce dernier prit donc la parole, comprenant assez rapidement ce qu’elle désirait faire de la ville. Ce dernier parla d’offre qu’il ne pourrait refuser et en effet, c’était certainement le cas. Son sac sans fond toujours sur ses cuisses, elle l’ouvrit pour en sortir un livre mémoire. Ce dernier en main, elle mit de côté le sac au sol gardant le manuscrit sur elle. Elle allait se lancer afin d’expliquer réellement ses intentions, mais fut donc interrompue par le retour de la belle demoiselle qui amenait avec elle le plateau contenant ainsi chacun leur verre. Se servant, cette dernière se penchant légèrement pour attraper la délicate coupe entre ses doigts pour finalement la coller à celle de son partenaire. – Santé! Mon cher.  Elle porta dès lors la flûte à ses lèvres et ne prit qu’une petite gorgée laissant parcourir le liquide pétillant sur la langue la chatouillant ainsi. Surprise, elle plissa les yeux et sourit agréablement. – Hmm!, lâcha-t-elle tout simplement en passant sa seconde main devant ses lèvres. – C’est surprenant, mais délicat à la fois! Vous me direz où m’en procurer! Je pourrai l’ajouter à ma collection!  

Enfin, ils n’étaient pas là pour discuter de spiritueux bien évidemment, sinon elle ne se serait pas vêtue de la sorte et la panthère aurait été de chasse. Elle déposa alors sa coupe sur la petite table qui les séparait avant de reprendre là où ils en étaient.

- Et bien, voyez-vous, lorsque nous nous sommes rencontrés, j’étudiais la médecine et auprès d’un apothicaire, alors il va s’en dire que je ne vends pas n’importe quoi. Ma boutique, l’apothicarium, vend toutes sortes de remède ou de potion et lorsque je suis présente, je peux soigner ceux qui sont dans le besoin. Alors j’agis en tant qu’infirmerie par l’occasion. Enfin, on y trouve des ingrédients et toute sorte de produits touchant la magie, encore faut-il croire en ces choses pour cette partie.

Nemue lui tendit donc son précieux bouquin pour que ce dernier le feuillète, alors qu’elle poursuivit son discours.  Dans le livre ce dernier pouvait y voir chaque potion qu’elle pouvait créer, une liste d’ingrédient avec les effets de ladite potion. Tout était soigné, joliment dessiné bien que certains venaient directement de sa mémoire.

- Je ne veux pas racheter une part de votre entreprise. Bien que noble et à mon propre compte, je n’en ai pas les moyens pour cela. Vos profits doivent être bien plus grands que les miens. Non, ce que je vous propose ici c’est un partenariat. Vous me fournissez de vos produits que je vendrai dans ma boutique après un agrandissement pour l’occasion. Les profits vous reviennent bien évidemment, mon but n’étant pas de m’enrichir personnellement, mais enrichir le village pour le voir grandir. En d’autre part, je vous offrirai de mes produits succès pour me donner une certaine visibilité par-delà le village. Certains me connaissent déjà, puisque je me déplace par moment pour soigner ceux dans le besoin, mais on ne dit jamais non à un peu plus de visibilité.

C’était un échange de confiance. Peut-être qu’elle voyait grand dès le départ, mais si elle n’essayait pas comment pouvait-elle le savoir? Après tout, n’avait-elle pas conseillé à son ami Officier qu’un homme n’a rien s’il ne tente jamais rien. Cela prend bien du courage de se lancer, mais même si elle devait chuter, elle ne se relèverait que plus forte apprenant ainsi de ses erreurs tout en cherchant à faire mieux la prochaine fois. D’ailleurs, peut-être avait-il son mot à dire ou souhaitait-il remanier le tout autrement?

- Qu’en dites-vous?

À vrai dire, lorsqu’elle avait terminé de parler, elle s’attendait à ce que son compagnon d’affaires prenne le temps d’y réfléchir. Après tout, rien ne pressait et il avait le délai qu’il souhaitait pour y penser, mais jamais au grand jamais elle ne se serait attendue à ce que ce dernier accepte après quelques minutes de silence. – Quoi? Enfin, je veux dire si tôt? Je sais que nous avons mentionné que cela ne pourrait pas être refusé, mais je pensais que nous prendrions le temps d’en discuter davantage avant que vous ne rendiez votre verdict.  Enfin, pourquoi s’en plaindrait-elle. Il ne lui restait qu’à ne pas lui faire regretter sa décision.

En effet, mettre en valeur le bien de sa communauté était quelque chose de noble et louable, bien que comme il le précisait, cela allait tout de même lui profiter. En effet, si les gens viennent pour acheter des objets magiques qui pourront leur être utiles pour partir en expédition, ils penseront certainement au soin qu’ils devront utiliser, soit chercherons à s’équiper de potions et de remède en tout genre.  – En effet, cela ne sert à rien d’être gourmand pour commencer. Si je pars dans l’intention de facilité aux aventuriers et voyageurs de s’équiper en chemin, nous partirons sur des objets utiles à cela. Si jamais, le tout fonctionne bien, et que la demande augmente,  je verrai à ce moment pour ajouter de la variété.  Bien que je ne souhaite pas devenir une boutique généralisée.  Après tout, elle ne se doutait pas que d’ici quelque temps elle deviendrait membre de l’Astre de l’Aube.

Elle profite donc de ce moment de silence, alors que ce dernier feuillette son livre mémoire, pour s’étirer le bras et récupérer la flute qui pétillait toujours de ses bulles. Buvant de petites gorgées à la fois, elle observait ce dernier minutieusement. – Bien évidemment, Liory, vous pouvez m’appeler Nemue si vous le désirez.  Elle cueillit alors l’objet qui lui était redonné et elle le déposa avec délicatesse dans son sac tout en faisant attention de ne pas renverser de son divin breuvage. Son questionnement sur sa capacité à fournir de ses produits n’était pas une question sans fondement. Après tout, en tant que fournisseur il est de son devoir de ne pas manquer de produits. Sachant que les potions sont faites à la main et pour la plupart du temps, par elle-même, elle pouvait créer de grande quantité d’un seul coup si son chaudron était suffisamment grand. Bien évidemment, l’équipement aussi devait être revu. Enfin, avant que le partenariat ne soit officiellement en marche, elle devrait s’assurer que tout fonctionne bien. Contrairement à ce dernier, elle ne se leva pas, préférant croiser l’une de ses jambes sur la seconde.

- J’ai deux jeunes protégés, un frère et sa sœur, qui vivent et travaillent avec moi. Ils ont un bon potentiel et pourront m’aider dans la conception des produits. Bien évidemment, je dois penser à l’agrandissement que je ferai sachant que je devrai non seulement fournir ma boutique, mais vous aussi. Normalement, je crée les potions à ma demeure et nous voyageons jusqu’à Manillam, mais il me faudrait penser à revoir cela, bien évidemment. Enfin, ce n’est pas les fonds qui me manquent pour cela. Pour ce qui est des ingrédients, j’ai de grandes plantations sur mon domaine et ce que je ne peux pas faire pousser moi-même ou récupérer, je le fais par le biais d’aventurier de confiance.

Elle se leva finalement, histoire de se dégourdir un peu les jambes, puis fit quelques pas vers son compagnon en réajustant le voile qui était déposé sur ses épaules.

- Je suis d’accord avec vous. Il s’agit de deux mondes bien différents, mais à la fois tellement rapprocher. Nous aidons les citoyens d’Aryon à accomplir leurs tâches avec plus de facilité.

Après tout ces potions et ses remèdes pouvaient aller du soin jusqu’au changement physique. Sa dernière trouvaille fut celle du changement de genre. Un parfait hasard, mais qui en ferait bien des heureux.  Enfin, Nemue fut alors témoin d’une scène des plus charmantes bien qu’elle ne savait pas ce qu’il en était réellement. Dans tous les cas, il y avait bien plus qu’une simple relation professionnelle entre elle et ce dernier. Quand celle-ci quitta finalement la pièce, Nemue bue à sa coupe en observant d’un regard joueur son compagnon qui s’excusa de ne pas vouloir la laisser faire par elle-même.

- Me voilà bien déçue, moi qui croyais que votre charmante demoiselle était libre. Il semblerait que non, à moins que je ne me trompe?

Bien évidemment, c’était une petite pique puisque ce dernier avait précisé qu’ils pouvaient profiter du temps. Elle se moquait bien de la relation qu’il avait avec cette dernière, cela ne la regardait pas. Seulement, elle préférait s’intéresser à cela sous forme de plaisanterie.

- Enfin, vous voulez qu’on s’y mette dans l’immédiat ou quand vous parlez de profiter du temps, c’est de profiter de cette journée pour en apprendre davantage sur l’un et sur l’autre?

Rien ne servait de s’empresser surtout lorsqu’il s’agissait d’un aussi gros projet pour l’un de ses participants et cette fois-ci il s’agissait d’elle. Ce dernier semblait être capable de jauger les gens d’un simple regard, mais parfois, cela pouvait jouer des tours et ça, elle le savait bien. Enfin, bien évidemment, elle allait taire cette remarque pour la simple et bonne raison que ça ne parlait pas d’affaire. Du coup, malgré l’élégance de la demoiselle, elle dégageait une certaine confiance en elle. Elle était très ordonnée et elle n’avait pas le choix, lorsque l’on tien un cabinet de soin, il faut savoir tenir des propres propre et un dossier impeccable. – Je vous avoue que le domaine de la santé apporte beaucoup de bienfaits chez une personne. Nous avons un code à maintenir envers nos patients et être à son propre compte, relève aussi beaucoup de savoir-faire en gestion. Alors oui, je vous accorde que l’image que je vous présente de moi, n’est qu’une infime partie de ce que je peux vous montrer, et je ne vous raconte pas de salade, bien évidemment.

Enfin, ici, elle était plus détendue et se permettait de faire quelques commentaires afin de taquiner son hôte. En aucun moment elle ne désirait se montrer mesquine envers ce dernier. D’ailleurs, lorsque ce dernier répondu à sa plaisanterie concernant la belle Vereesa, elle ne s’attendait pas du tout à ce que ce dernier lui répondre ainsi. Elle ne put échapper un rire franc et joueur lorsque ce dernier s’était mis à rire.

- Votre proposition me fait plaisir, mais je ne pense pas que passer la nuit avec la demoiselle ne soit chose favorable dans le contexte actuel. Je ne voudrais pas qu’un faux pas tourne cette rencontre au vinaigre. Puis, nous nous trouvons tout de même dans votre demeure. Il serait malheureux de vous laisser à vous-même, non? Elle lui fit un petit clin d’œil suivi d’un sourire malicieux. – Enfin, il ne s’agissait que d’une simple plaisanterie bien évidemment. Sinon, je me serais entretenue directement avec la demoiselle et l’aurai très certainement invité à discuter avec moi avant tout.

Bien évidemment, la demoiselle se questionnait un peu sur les intentions du noble. Qu’attendait-il par profiteur du temps? Parlait-il de la température qui n’était pas celle à manger du potage pour se réchauffer. Ou bien parlait-il du temps concrètement qu’il passerait ensemble? Voulait-il se mettre aussitôt au travail ou souhaitait-il prendre le temps de discuter avec cette dernière afin d’en apprendre davantage? Après tout, elle avait sollicité une rencontre avec ce dernier et pourtant cela faisait quelques années qu’ils ne s’étaient pas vus.

- Et bien il me fera plaisir de vous en dire plus long sur mon parcours, ainsi que de répondre à toutes les questions que vous avez en tête. Il me semble que nous n’ayons jamais réellement pris le temps de conserver à ce sujet.

La curiosité était bien évidemment réciproque, après tout, bien que noble, elle ne connaissait pas les histoires de tous et chacun et savoir ce qui l’avait amené à la tête de cette entreprise l’intriguait. Bien évidemment, elle accepta de se rendre en extérieur avec ce dernier et elle se laissa guider jusqu’aux chaises extérieures où le soleil plongeait pour réchauffer leur corps.

- Si j’avais su, je me serais vêtue de mon maillot de bain magique, dit-elle en rigolant.

Elle s’assit donc faisant attention à la jupe de sa robe pour ne rien dévoiler et observa son compagnon.

- Sinon, pour en revenir avec votre questionnement, il s’avère que lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois, je vivais encore avec mes parents même si je passais bien du temps avec mes précepteurs; l’apothicaire, mais aussi un médecin, parce que l’un ne va pas sans l’autre lorsqu’on est à son propre compte, n’est-ce pas? Je ne peux pas donner n’importe quel remède lorsqu’un patient souffre de quelque chose. Un petit coup de vent s’engouffre dans sa chevelure faisant virevolter sa chevelure pendant un moment et elle crut bon d’y glisser ses mains histoire qu’elle ne s’emmêle pas trop. – Oula! Heureusement que je n’ai pas mis de chapeau. Ça m’aurait bien amusée de lui courir après. Enfin, pour ce qui est de Manillam, disons qu’au tout début, il s’agissait d’un point de ventre stratégique. C’était un village central entre trois grands noms. Un plus haut taux de voyageur que les villages voisins, mais lorsque j’ai visité pour acquérir un terrain, je suis tombée sous le charme. Les gens sont accueillants et souriants. Tous les commerçants sont aux petits soins avec les villageois et même entre eux. Beaucoup d’entraide et je pense que Manillam a ce qu’il faut pour s’agrandir sans nécessairement devenir une grande ville.

Chaque personne était libre de prendre ses propres décisions et sans l’accord de la personne concerné, Nemue n’irait jamais à l’encontre de la décision de ladite personne. Après tout, sans consentement c’est non, n’est-ce pas? Elle n’est pas une forceuse, comme elle aime bien appeler la gent masculine qui saute les étapes qui tentent de mettre une certaine pression sur la personne en face d’eux. Enfin, cela arrive peu souvent avec Nemue, parce qu’elle a appris à déjouer habilement ce genre de personnage grossier. Puis, son statut de noble n’avait rien à voir avec les petits plaisirs qu’elle se permettait et d’ailleurs, jamais elle ne toucherait à son personnel. Elle n’a jamais mêlé le personnel au travail. Enfin si, rien qu’une fois, mais c’était pour la science et il s’avérait que c’était la solution la plus rapide au problème de son patient. Enfin, elle n’était là pour parler de cela.

D’ailleurs, une fois à l’extérieur, elle observa agréablement cette belle étendue d’eau dont nombreux marin qualifiait d’amante indomptable. Nemue n’y avait jamais navigué, mais elle ne remettrait pas les dires de ces très chers en cause. Elle leur faisait confiance. La température était agréable et le soleil présent. Était-ce la vision qui s’offrait à elle qui lui donnait envie de se jeter à l’eau et qui lui fit justement parler de son maillot?

- Ne vous inquiétez pas pour cela, lui dit-elle en tournant sa tête en sa direction. Je crois que c’est la vue qui me fait envie plus qu’autre chose. Enfin, peut-être irais-je prendre une petite marche les pieds dans le sable éventuellement. Après tout, elle avait une robe assez courte qui ne toucherait pas à l’eau. Elle pourrait y faire tremper ses pieds.

Elle était ravie et même étonnée que ce dernier ait une aisance à passer d’un sujet à l’autre sans jamais oublier l’objectif de leur présence et la demoiselle l’appréciait vraiment. Il pouvait autant parler de choses complètement hors sujet sans pourtant s’étendre sur le sujet et être capable de revenir sur le principal sujet. De plus, cela ne semblait pas le déranger. Nemue parla donc un peu de leur première rencontre et le contexte dans lequel elle se trouvait à cette époque. Poursuivant ainsi sur le choix de son installation et ce dernier lui fit quelques remarques pertinentes. En effet, si la vie s’agrandissait, certaines personnes en quête d’enrichissement personnel pourraient venir ternir l’image des marchands déjà présents en leur faisant de l’ombre. Quelque chose vint l’asticoter malgré tout dans ses paroles. Contrôler ceux qui veulent y faire commercent, même si elle ne contrôlait pas la ville? Il devait bien y avoir un conseil ou une mairie, quelque chose dans le genre, qui pourrait lui permettre de discuter avec eux. Elle voulait permettre au commerçant déjà présent de grandir en même temps que le village et non l’inverse.

- J’avoue que s’il y avait déjà une boutique vendant des objets magiques comme les vôtres, je ne me serais pas intéressée à cela et me serais contentée de ce que j’ai pour ne pas faire de concurrence, mais oui. Je vois parfaitement où vous voulez en venir. Je vise grand en venant vers vous, Liory, mais nous allons y aller graduellement et par étape.

Au moins ce dernier était capable de se mettre à sa place tout en imaginant les bienfaits que pouvait apporter la réalisation d’un projet comme celui-ci. Si elle réussissait, non seulement elle en bénéficiera, mais bien tout le village. D’ailleurs, elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il compara cela aussi au fait d’être parent, bien qu’il se disait novice dans le sujet.

- Ne vous inquiétez pas. Il n’y a pas de monsieur ni de dame dans ma vie, alors aucun enfant dans les parages. Alors je suis comme vous, une novice bien que je prends soin de mes deux protégées depuis quelques années, mais ils ont déjà la majorité, alors rien à voir avec un bébé. Bien que j’ai eu du mal avec Lith au début. Il était très farouche, avait de mauvaises fréquentations et n’avait pas peur de faire les cent coups, dans le seul but de survivre et d’avoir quelque chose à manger pour sa sœur et lui.

Nemue lui avait tendu une main salvatrice qu’il avait mordu à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’il comprenne qu’elle leur offrait la véritable liberté de vivre en faisant quelque chose de bien tout en ayant un endroit où vivre et dormir. Enfants abandonnés, ils avaient su trouver une famille adoptive avec Nemue et ses domestiques. D’ailleurs, Lith, bien qu’il ne le démontre pas, s’était vite épris des deux gouvernants en chef voyant des parents ou même des grands-parents qu’il n’avait jamais connus.

- En effet, les aventuriers sont les principaux que je vise, mais pas que. Après tout, de nombreux chasseurs passent par là et il nous arrive même d’accueillir la garde lorsqu’elle est de passage. Il est plus facile de s’équiper sur place que de devoir faire marche arrière. Par contre, il me faudrait du prêt à partir plus qu’autre chose pour commencer. Les objets spécifiques qui ne passeraient qu’en commande spéciale prendraient trop de temps avant d’arriver jusqu’à Manillam et ce que nous recherchons c’est la rapidité et l’accessibilité. À moins que ledit aventurier vive déjà à Manillam et qu’il est prêt à attendre, mais c’est une autre histoire.

À force de parler,  la demoiselle commence à avoir la bouche sèche et même s’il faisait bon, le vent était tout de même frisquet faisant frissonner la demoiselle. D’ailleurs, elle regarda un peu aux alentours et vis non loin que Vereesa était de retour parmi eux bien qu’elle se tenait à distance. Nemue lui fit un petit geste de la main pour qu’elle s’approche d’eux et avec grande politesse elle lui demanda si le fait de lui préparer un thé la dérangerait. Bien évidemment, cela ne semblait pas être le cas et quand elle revint quelques minutes plus tard avec le service à thé, Nemue l’invita à se joindre à eux.

- Venez, assaillez-vous avec nous, Vereesa. Prenez du bon temps au soleil!

Elle fit couler l’eau chaude dans sa tasse et quand celui-ci fut prêt, elle en prit une gorgée qui adoucit sa gorge assoiffée. Un petit soupir de bienêtre s’échappa d’entre ses lèvres et elle déposa la tasse dans sa petite assiette. Même si cela n’était aucunement des vacances, l’ambiance y était propice.

Buvant son thé calmement, Nemue observa les échanges de regard entre la demoiselle et son patron. Elle devait chercher l’accord de ce dernier avant de répondre à l’invitation de la femme à la chevelure ébène pour venir s’installer à leur côté. C’est dans ce genre de situation qu’elle comprenait que chaque personne avait sa façon de traiter avec ses employés. Nemue, tant qu’il faisait leurs tâches attitrées, elle ne disait rien bien qu’elle le voyait surtout comme des membres de sa famille. Bien évidemment, certain venait et d’autre repartait, après tout, c’était le seul souci qu’il y avait, mais en même temps, elle ne pouvait pas les supplier de rester. Chacun possédait sa propre liberté et s’ils ne se sentaient pas à leur place, elle les encourageait tout simplement à trouver quelque chose qui leur convenait plus et il lui était même arrivé d’aider ces derniers à trouver un nouvel emploi.

Enfin, l’avis de la demoiselle fut donc demandé sur l’accord qu’ils étaient en train de mettre en place et Nemue ne pouvait qu’affirmer ses dires. – En effet, annuler notre accord ne changera pas grand-chose pour vous et même s’il adviendra que notre accord soit rompu, rien ne vous empêche de poursuivre vos ventes à Manillam. Après tout, c’est un endroit clé. Avoir la main mise sur le marché d’objet magique ne peut qu’être avantageux. Sommes toute, je préfère tout de même prévenir que certain produit se feront plus rare à certain moment de l’année puisque nous dépendons fortement des plantes et nous ne voudrions pas épuiser toutes les plantations.  

C’était plutôt amusant pour la demoiselle de les entendre parler, après tout, chacun semblait compléter l’autre sur ce qu’un avait à dire. Parlant cette fois-ci de sa capacité à entreposer les objets qui seront demandés tout en mentionnant un système de transport, la demoiselle reprit la parole aussitôt en mentionnant le nombre d’articles disponibles. Ce qui faisait beaucoup, en effet, mais Nemue allait commencer par un certain nombre afin de tâter le terrain.

- Concernant les livraisons, si vous dites qu’un système de transport de confiance se met en place, nous pourrions très bien faire affaire avec eux afin de les encourager par la même occasion. Ainsi, cela me permettrait de garder Lith à mes côtés pour qu’il puisse m’aider à la préparation des commandes où agir en tant que représentant lorsque je l’envoie auprès d’aventurier. Irhu continuera de s’occuper de la boutique lors de mes absences. Mais bon, un employé en plus pourrait être bienvenu surtout s’il vit au village.

Pour le reste de sa question, Nemue n’avait pas de réponse ni d’estimation. À lui donner pour le moment. Pas qu’elle n’avait pas cherché à le savoir, mais il était très peu facile d’estimer quoi que ce soit, puisqu’elle n’avait pas de boutique semblable pour comparer. Elle n’avait rien sur quoi se baser et c’était justement pour cela qu’elle souhaitait faire un marché test avec certains produit pour augmenter au fur et à mesure.

- Malheureusement, je n’ai aucune valeur à vous donner. Je sais que beaucoup passe au village, mais je dois avant tout les attirer pour savoir ce qu’ils désirent et utilisent le plus. C’est pourquoi il serait préférable de commencer avec une quantité moindre et ajustée selon les demandes et les ventes tout en tenant un inventaire strict et rigoureux. Le bouche à oreille finira par faire son œuvre et nous deviendrons plus fréquenter à Manillam. Bien évidemment, les produits seront mis en valeur et suggérés afin qu’il soit vu et vendu. Puis, pour ne pas vous mentir, ne sachant pas si vous alliez accepter, je n’ai pas donné mon accord encore pour faire débuter le chantier pour agrandir ma boutique. Cela risque de prendre quelques semaines, voir mois tout dépendant de la rapidité, avant que nous puissions réellement concrétiser le projet. Je pourrai faire un peu de publicité le temps que la construction soit terminée, puis je pourrai toujours discuter avec les gens de passages pour permettre de chiffrer la demande. J’imagine que vous avez d’autres emplacements de vente non? Peut-être pourrions-nous comparer les ventes que vous y faites selon la taille du village qui s’y rapproche le plus ainsi que le nombre de population?

Enfin, il y avait tant de choses à faire, mais pour le moment, impossible de donner de chiffre tant qu’elle n’avait pas commencé à vendre. [Beaucoup d’information avait été dite en si peu de temps et Nemue se pencha afin de plonger dans son sac sa main afin d’y récupérer trois dés qui se trouvaient dans une petite pochette de velours.

- Vous voulez jouer, histoire de nous détendre un peu après autant de parlotes?

La demoiselle proposa donc de jouer au 421 où le but était de former le nombre 421 en un maximum de trois lancé. Par exemple, si vous lancez une première fois et que vous tombez sur 3 4 et 6, il vous est possible de garder le 4 et de ne relancer que le 3 et le 6 pour avoir une chance de tomber sur les deux chiffres manquant, et ce jusqu’au troisième lancer. Si la première personne réussit, les autres doivent essayer de le faire en moins de coups que celle qui a commencé. Nemue fut donc la première à lancer ses deux et malheureusement, elle ne réussit pas malgré les trois coups permis. Elle passa donc les dés au suivant.]  

- Enfin, j’espère que ma façon de faire vous semble correcte, après tout, nous avons tous commencé petit, n’est-ce pas? Il faut nous donner le temps de grandir, ajouta-t-elle avec un sourire.

Heureusement, l’idée de jeu n’avait pas été mal prise. Après tout, même si la discussion était d’une nature plus sérieuse, il y avait toujours moyen de s’amuser tout en parlant affaires. En autant que le sujet principal n’état pas mis de côté. Puis en même temps, cela permettait au petit groupe de se détendre. Le jeu n’avait rien de compliqué et ne demandait pas réellement une grande réflexion puisque tout relevait du hasard. Elle n’avait pas l’intention de jouer sérieusement et bien qu’elle eut gagné plus de parties que ces derniers, la femme resta sérieuse et ne démontra pas son enthousiasme de façon exagérée. Son sourire heureux démontrait son savoir-faire ainsi que son côté bon joueur. Elle connaissait des gens qui se seraient littéralement levés de leur siège pour clamer au monde entier leur joie, mais Nemue n’était pas de ce genre. Plus discrète et d’une grande gentillesse, elle préférait la subtilité.

Enfin, le temps s’était rafraîchi et Liory proposa donc de rentrer à l’intérieur ce qui n’était pas une mauvaise idée. Acquiesçant Nemue suivit son hôte sans oublier d’aider la belle Vereesa afin de ramener les tasses ainsi que la théière à l’intérieur. Elle lui avait demandé de lui apporter bien qu’elle s’était sentie un peu coupable de lui faire servir le thé sans savoir quel genre de taches que Liory lui donnait, alors elle pouvait bien faire cela. Guider, elle ramena le tout aux cuisines puis revint prendre place auprès de son partenaire quand le repas fut prêt. Rien à voir avec la table de sa demeure, Nemue aimait bien l’aspect convivial de cette forme de table. Peut-être devrait-elle faire cela chez elle aussi plutôt que d’avoir une longue table. Cela permettrait aux personnels qui travaillaient pour elle de se faire face et de faciliter les discussions lors de repas? Puis cette plaque tournante au centre était bien intéressante! *Il m’en faudrait une, mais bien plus grande!* se disait-elle. *En plus, cela éviterait d’avoir à servir chaque assiette pour chaque personne. Chacun pourrait se servir à son bon vouloir.*

Elle glissa sa main sur le bois se doutant bien évidemment qu’il ne s’agissait pas de bois de sapin. Enfin, peut-être se ferait-elle ce cadeau éventuellement? Dans tous les cas, elle s’assied, glissant ses mains sous sa jupe pour s’assurer d’être bien dessus et observa tous les plats qui se trouvait à l’avant d’elle. Elle ouvrit donc la serviette de table qu’elle déposa contre ses cuisses puis attrapa un premier plat afin de se servir une tranche de viande, puis ajouta quelques accompagnements et nappa le tout d’une sauce onctueuse.

- En effet, qu’il n’y a pas que les aventuriers qui chercheront à acheter vos produits. Vous amenez là un excellent point. Si je veux permettre aux travailleurs du village d’être plus performants peut-être devrais-je m’assurer de pouvoir les équiper? Mais peut-être que pour eux, puisqu’ils vivent déjà sur place, ce serait plus simple d’établir des commandes spécifiques et les produits seront livrés lors des journées sélectionnées. Ainsi ils pourront prévoir leur commande avant la date butoir pour la livraison suivante.

Elle se mit donc à couper dans la viande qu’elle s’était servie afin de le porter à sa bouche et ne put s’empêcher de se délecter face à la cuisson de ce morceau. – Je ne vous le fais pas dire! Pour tout vous avouez, j’adore manger! Me délecter des saveurs et des compositions de l’assiette m’émerveille toujours. Cela prend beaucoup d’imagination, ce que j’ai, mais pas spécialement pour la même chose.

En effet, mixer des ingrédients afin de créer une potion, n’était pas bien différent dans un sens que de mélanger des ingrédients pour former un plat. En fait, peut-être pourrait-elle-même créer des plats mêlant médecine et nourriture? Enfin, cela partait trop loin et elle ferait chaque chose en son temps. Déjà, agrandir et s’assurer de trouver la meilleure composition d’objets à vendre. Nemue continua donc de manger et observa doucement la maison, ce dernier possédait bien des objets qu’il devait vendre, alors il devait très certainement posséder ces fameuses âmes artificielles.

- Dites-moi, j’ai une question, cela n’a rien à voir avec notre affaire, mais avez-vous en votre possession des âmes artificielles? J’ai toujours été curieuse d’en voir une ou bien même d’en posséder une. Je me demande comment cela marche et d’où vient-elle...

Nemue écoutait attentivement ce que ce dernier avait à dire alors qu’elle avait commencé à couper sa viande afin d’en mettre en bouche. Elle s’assura d’avoir bien nappé le morceau dans la sauce et ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle sentit les saveurs de la viande ainsi que son jus se répandre sur ses papilles. En écoutant Liory elle avait l’impression que son projet d’équiper les aventuriers qui passerait par là était devenu bien plus gros au fur et à mesure que la discussion avançait. Elle souhaitait en effet améliorer la qualité de vie de chacun des citoyens présents, mais ce n’était sûrement pas à elle de leur fournir tous ses cristaux d’eau chaude ainsi que ceux de chauffage restaient probablement hors de leur moyen pour le moment.

- Oui, je comprends, l’accès à l’eau devrait être donné à tous, mais avant de penser à cela, il faut avant tout qu’ils aillent les moyens de payer ce genre d’objet magique, vous ne croyez pas? Il faut savoir attirer les gens avant tout et être capable d’augmenter les ventes avant de ne penser à installer de l’équipement meilleur marché.

Elle s’arrêta un instant, prenant à boire un bref moment en regardant son hôte dans les yeux. Appuyant ses coudes ses bras contre le rebord de la table, elle croisa ses doigts liant ainsi ses mains après avoir déposé ses couverts.

- Notre partenariat permettra aux gens de passer par moi pour vous commander ce genre de chose. Mais je veux avant tout m’assurer d’avoir les articles nécessaires aux aventuriers dans ma boutique. Je tâcherai bien évidemment de demander à mes amis aventuriers ou voir même de la garde quel genre d’objets ils utilisent. Je souhaite voir fleurir la ville, c’est un fait, mais je ne dois pas me lancer partout à la fois. Je dois commencer par la première étape, m’assurer que les gens de passage puissent s’équiper ou refaire leur inventaire chez moi. Manillam est le village central alors autant en profiter. Si je vois que les chiffres s’améliorent auprès des commerçants locaux, nous passerons à la phase suivante.

Nemue ne voulait pas échouer et elle ne voulait surtout pas entraîner qui que ce soit avec elle si cela ne fonctionnait pas. Modernisé le village entier était très certainement la dernière étape de son projet, mais avant tout, elle voulait surtout augmenter le nombre de voyageur et faire connaître Manillam. Reprenant sa fourchette en main, Nemue se mit donc à manger de nouveau sans pour autant questionner ce dernier à propos des âmes artificielles. Elle avait toujours été curieuse à ce sujet et s’en serait bien approprié une. Bien évidemment, ce dernier ne pouvait pas lui donner les secrets de la création de cette dernière, mais il tenta tout de même de lui expliquer comment cela fonctionnait. Et pour tout dire, Nemue avait l’impression de l’entendre parler une tout autre langue. Elle était une femme de médecine voir même un peu de chimie puisque la fabrication de remède nécessitait bien évidemment des quantités précises et il fallait savoir expliquer pourquoi certain ingrédient ne faisait pas bon mélange, mais ça, c’était toute autre chose. Enfin, au moins elle avait compris qu’on ne pouvait décider de la personnalité de l’âme.

- Et bien, j’ai me suis toujours tâtée à savoir si j’en voulais une, mais disons que je suis curieuse. Sur quel genre de personnalité pourrais-je tomber. D’ailleurs, savez-vous dans quel genre de réceptacle la plupart des acheteurs ont l’habitude de les mettre?

Heureusement, les paroles de Nemue n’avaient pas choqué son hôte. Elle avait préféré mettre les choses au clair avant tout pour éviter de s’éparpiller un peu trop de tous les côtés. Bien évidemment que prendre l’initiative d’agrandir son commerce dans le but d’attirer davantage les voyageurs dans le but de faire fleurir le village où elle se trouvait ouvrait beaucoup de possibilités. Enfin, elle n’était pas fermée du tout au développement du reste, mais seulement ce n’était pas pour cela qu’elle venait à la base. – Oui, je comprends tout à fait ce que vous essayez de dire, tenter de trouver toutes les possibilités à exploiter afin de rentabiliser le plus possible notre commerce, chercher toujours à aller plus loin et évoluer aussi, mais vous êtes déjà grand alors que pour ma part je suis petite. Avoir les moyens est une chose, mais je me lance déjà de base dans un très gros projet alors j’ai préféré avant tout m’assurer que nous soyons sur la même longueur d’onde.

Elle ne doutait pas des compétences de ce dernier et encore moins de son personnel, mais avant de penser à avoir un grand entrepôt ou de peut-être bien même engager chez elle du personnel compétent dans la vente de ses articles, elle désirait avant tout que cela marche! Et même si elle agrandissait sa boutique sans même savoir si cela allait fonctionner, au moins elle savait qu’elle n’avait rien perdu. Elle pourrait tout aussi bien installer son laboratoire à cet endroit, tout en installant des meubles de conservation pour ses ingrédients. Elle pourrait garder un inventaire plus élevé de remède et n’aurait pas à prendre le risque à chaque fois de se déplacer en chariot rempli de potions et de remèdes de sa demeure jusqu’à Manillam.

Enfin, le sujet avait doucement changé vers quelque chose de plus léger et qui demandait moins de réflexion bien que la question sur le réceptacle de l’âme était très certainement la réponse la plus difficile à avoir et malheureusement ce dernier ne semblait pas pouvoir l’aider. Nemue ne possédait pas réellement d’arme et ces dernières se trouvaient dans sa bague tsépi. Alors même si elle l’insérait dans sa dague, celle-ci ne serait pas sortie très souvent et pour la seconde option, Nemue, bien qu’elle aime les petites créatures que la plupart des gens n’aimaient pas, n’irait pas jusqu’à mettre l’âme dans une créature décédée et empailler. Ne serait-ce pas malsain?

- Alors si vous les comparez à des familiers, je me dois de choisir avec parcimonie l’objet dans lequel le mettre. Est-ce qu’ils ressentent la douleur? Admettons qu’ils soient mis dans un objet qui entre souvent en contact avec une flamme ou bien de la chaleur, est-ce qu’ils vont le ressentir ou la nature de l’objet fait en sorte qu’ils n’en seront pas atteints, puisque l’objet sert à cela. Quoi que, ont-ils simplement le sens du toucher, où sont-ils doter que de la vue, de l’ouïe et de la capacité à parler?

Elle ne voulait pas le mettre dans un simple vêtement qu’elle changerait. Après tout, elle ne porte pas toujours la même chose. Elle le voudrait bien dans un objet du quotidien qu’elle utilise souvent ou qu’elle possède toujours sur elle. Il y avait son collier, mais si ce dernier pouvait se resserrer sur sa gorge due à sa nature malléable, elle ne désirait pas mourir étrangler par son âme qu’elle pourrait avoir contrariée. Il y avait toujours sa pipe qui la suivait partout où elle allait, mais puisqu’en contact avec la chaleur, elle avait peur qu’elle en souffre. Sinon, il y avait toujours la possibilité de la mettre dans l’une des broches qu’elle portait pour attacher ses cheveux.