2ème lune de la saison fraîche de l'an 1000
Liory lui prit la main, mais Rebecca s'en détacha rapidement. Les contacts physiques n'étaient toujours pas son fort. La route commençait à être un peu longue. Et une situation d'urgence se fait voir.
- Des enfants...
- Faut-il encore que tu es peur d'eux ? Tu en as un dans ton ventre !
- Ce ne sont pas les miens, ceux-là.
Quand Liory propose de les aider à terminer leur bonhomme de neige, Rebecca n'a pas pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Mais encore une fois, elle s'est très bien que si elle commence à dire non, cela va prendre plus de temps que de dire oui. Alors, à contre coeur, elle prend le bout de bois tendu par Liory est fini le bonhomme de neige. Les enfants sont heureux, et l'aventurière en profite pour s'éclipser.
- Le trajet est encore long ?
L'acte de gentillesse gratuit fini, le duo reprit la route le long des rues enneigées, le sol se montrant aussi glissant qu'une patinoire vu qu'une partie de la neige avait gelée jusque là.
-Non, nous ne devrions être qu'à quelques rues d'arriver... Enfin je crois, je n'ai pas l'habitude du quartier.
Et c'était bien peu dire, là depuis à peine une lune, il peinait à trouver son propre manoir. Mais la vue des hautes grilles forgées lui tira un petit soupir de soulagement.
La demeure était proprement... gigantesque, non pas par sa taille, mais les jardins qui l'entouraient, Liory avait dépensé une petite fortune pour acheter cette demeure un peu excentrée, mais pleine de nature.
La verdure avait bien sur blanchie sous la neige et une fois devant le portail, ce dernier s'ouvrit tout seul en reconnaissant le propriétaire de lieux.
Guidant son invitée sur un petit chemin de pierre, le noble perdit l'équilibre sur une plaque de givre plus traitre que les autres et s'affala au sol, la pente le faisant rouler de quelques tours dans la poudreuse.
Au moins... c'était chez lui...
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C'est tout de même bizarre qu'il ne sache pas où il habite, et qu'il ne connaisse pas son quartier.
- Il faudrait sortir plus souvent.
Enfin arrivée à la demeure de Liory, Rebecca ne peut pas s'empêcher d'ouvrir un peu la bouche. Elle qui adore la nature et les plantes, la voilà entouré par une forêt luxuriante. C'était vraiment magnifique. Surtout avec la petite couche de neige qui s'était formé sur le haut.
Suivant Liory, l'aventurière rentra à l'intérieur du terrain, le portail de l'entrée s'ouvrant automatiquement devant son propriétaire. Mais la catastrophe arriva : Liory, devant elle, se met à tanguer et à tomber à terre dans la neige. Se préparant au pire, Rebecca pose ses mains au sol et commence elle aussi a glisser sur le verglas et sur la neige. Étant enceinte, elle fait bien attention à ne pas tomber. La catastrophe fut bien éviter, et elle se remit debout rapidement.
- Un autre chemin ?
Celui-ci était impraticable, impossible d'y monter.
-Je n'aime pas vraiment cette ville, j'y suis pour affaire et uniquement pour cela. C'est une propriété faite pour le travail, bien que je puisse concevoir qu'elle ne semble pas vraiment adaptée à cela.
C'était le moins qu'on puisse dire... Le manoir était bien trop grand pour simplement y travailler. Mais Liory avait horreur des petites pièces sans le moindre attrait artistique. Et faisait de son mieux pour donner aux bâtiments une autre utilité.
Et un peu de verdure à la capitale ne ferait pas de mal.
Se relevant, l'argenté la guida sur un autre chemin plus praticable, composés de petits galets blancs qui crissaient doucement à chaque pas.
La guidant, ils passèrent près d'une des grilles ou une demoiselle était en grande discussion avec son mari.
En la voyant Liory se jeta dans les bras de Rebecca, l'enlaçant le plus doucement possible avant d'ajouter
-Faites semblant s'il vous plait... Ne serait ce que pour éviter d'attirer l'attention...
De dos et dans les bras d'une autre, au moins ne le reconnaitrait-elle pas....
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Voilà une situation bien particulière. Rebecca se s'attendait pas à enlacer quelqu'un aujourd'hui. Mais là voilà dans les bras de Liory, à faire semblant de...de quoi, en plus ?
Est-ce à cause des deux personnes qui se tiennent un peu plus loin devant lui ? Ne pouvant pas bouger, complètement prise dans les bras de l'homme, l'aventurière se risque à poser une question.
- Quoi de présent pour faire ce genre de chose ?
Elle jeta un coup d'oeil vers les deux personnes plus loin, mais n'arrive pas à voir leur visage. Ce qui est étrange, c'est qu'ils se trouvent actuellement sur le domaine de Liory. Qui sont donc ces personnes que même le propriétaire des lieux ne veut pas voir ?
Délaissant la proximité de Rebecca alors que le couple s'en allait, Liory les observa s'éloigner avec un air soulagé.
-Ces gens ? Ce sont des représentant locaux d'une des guildes commerciales, ils veulent me proposer un accord commercial, mais je n'ai nul envie de développer le commerce de Murmevent à la capitale.
Le réseau est déjà bien établi, et s'embrouiller la vie avec plus d'accord serait contre productif
Mais voilà, cette guilde ne se contentait pas d'un non poli, et allait jusqu'à envoyer des gens chaque jours au manoir et à force, Liory avait commencé à les éviter comme la peste, ces derniers ne considérant jamais un refus poli comme une défaite.
Et peu importe leurs arguments, il ne cédait jamais.
-Mais bon ils sont parti, nous allons pouvoir nous mettre au chaud !
Et alors qu'ils avançaient, le noble aperçut le gui qui était suspendu sous le porche.
-Oh mais que vois-je ? Vous connaissez la tradition j'espère ?
Dit il en déposant un petit baiser sur la joue de la jeune femme avec un petit rire. Les traditions avaient du bon parfois
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Rebecca n'avait pas envie de continuer cette conversation sur le commerce d'une société qu'elle n'avait jamais entendu parler avant. Elle se laissa donc guider vers le porche de la maison de Liory sans prendre la parole.
Quand elle passe alors sous le gui et que l'homme fait la remarque de la tradition qui va avec, l'aventurière n'a pas eu le temps d'émettre quoique ce soit, avant de se faire embrasser sur la joue. La dernière fois qu'elle avait fait cette tradition absurde, elle était avec son mari, son cher et tendre...
Ne pouvant pas rigoler comme le fait Liory, Rebecca se penche juste pour également déposer ses lèvres sur sa joue. Cela n'a rien à voir avec des sentiments ou quoique ce soit d'autre. Il ne s'agit là qu'une politesse, un petit retour à l'envoyeur.
- Oui, je la connais.
N'en disant pas plus, elle continue son chemin pour arriver devant la porte d'entrée du grand manoir, en attendant que le propriétaire ouvre la porte.
Les traditions avaient ça d'étrange que tout le monde les respectaient, même si personne ne savait vraiment pourquoi. Parfois Liory se disait que si l'on inventait un gros bonhomme habillé en rouge et distribuant des cadeaux sur un traineau magique, les gens seraient assez bête pour y croire
Qu'importe ! Pour le moment, il fallait rentrer avant que les deux ne finissent par mourir de froid
-Désolé pour l'attente bienvenue chez moi !
Avec un sourire il lui ouvrit la porte en grand, une vague de chaleur gagnant les deux alors que la porte laissait apercevoir l'entrée majestueuse de la demeure. Pas de tapis, un grand sol de marbre blanc veiné de dorures alors que l'ensemble soutenait une fontaine d'agrément qui glougloutait doucement.
-Faites comme chez vous, je peux vous débarrasser de votre manteau peut être ?
Les portes manteaux étaient majoritairement vide et situés dans un petit réduit sur le côté de la pièce, et bien que petite, il profitait du même raffinement
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La soirée dura jusqu'à tard dans la nuit. Le temps passait à une vitesse folle quand on s'amusait. Oui, pour une fois, Rebecca a passé une très bonne soirée. Entre jeux, thé et eau, l'aventurière n'a pas trop eu le temps de s'ennuyer.
Lorsque l'heure se fait enfin, elle quitte la demeure de Liory pour rejoindre la sienne. Ils s'échangent tout de même sur le fait qu'ils se reverront assez prochainement pour d'autres parties de jeux endiablés.
Le retour, dans la nuit noir et le froid mordant, fut plus long que prévus. Mais Rebecca arrive enfin saine et sauve jusqu'à chez elle. ET dès son arrivé, avant même d'enlever son manteau, l'aventurière se fait une dernière tasse de thé, plus pour se réchauffer que pour le goût des herbes à l'intérieur.
Une heure plus tard, le sommeil l'avait déjà emporté. Ses rêves sont doux et apaisants, chose qu'elle se pensait priver depuis plusieurs lunes.
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