Mes mains serrant la petite tasse chaude fumante entre mes doigts, je savoure et profite de la chaleurs qu'elle me procure. C'était vraiment quelque chose d'appréciable, d'autant plus lorsque l'on se retrouve dans cette zone d'Aryon, où le climat y est le plus froid. Ainsi benêt que cela puisse paraître, je déteste ce microclimat qui vint à faire tressaillir ma chaire, et gercer mes lèvres. Combien de fois m'a ton targué d'être aussi frileuse... Moi, une semie-panthère des neiges ? Je l'avoue, c'est assez dérisoire qu'un animal censé se mouvoir et s'épanouir dans la neige, trésaille du moindre flocon tombant sur le bout de son nez. Mais en tant qu'aventurière, il m'arrive hélas bien souvent de ne pas pouvoir choisir ma destination, et voici donc comment je me suis retrouvée ici. Ma mission était, à ce jour, terminée, et j'ai pu rejoindre une petite auberge avant la tombée de la nuit, afin d'y trouver confort et chaleur. L'endroit était calme, silencieux, les personnes présentes ici semblaient toutes commencer à piquer du nez par cette dur journée venant à se terminer. Une fois, mon verre finit, j'irais rejoindre ma chambre pour la nuit.
« Si vous plaît ! Aidez moi ! C'est mon ami, il... »
Le silence fut alors rompu par l'arrivée inopinée d'un homme dont le corps semblait totalement le lâcher. Dans un mouvement de panique, son entrée fit quelque peu trembler les murs de la petite auberge, lorsqu'il vint à ouvrir la porte avec fracas. Évidemment, tous les regards se tournèrent vers lui, bien qu'un seul homme se leva vers lui pour l'aider à s'asseoir sur une chaise et lui faire reprendre son souffle. Pour ma part, je restais ainsi assise dans mon coin, prêtant toutefois une oreille attentive aux dires de cet homme. Celui ci semblait agité, horrifié, et complétement bouleversé. Ma curiosité voulait évidemment se pencher sur son cas, et savoir ce qui pouvait ainsi le mettre dans un tel état. Une fois qu'il eut pris une gorgée d'un liquide aigre, une toux grasse sortie de ses poumons, puis parvins à reprendre la parole.
« J'ai besoin que l'on m'aide ! Mon ami a chuté dans un ravin, il est blessé et à moi seul je ne suis pas parvenu à le ramener. Il faut que vous veniez avec moi... Il est au sommet d'une montagne et... »
Ne pouvant terminé sa phrase, entrecoupée par des murmures, mais surtout des petits rires malins. Il semblait complétement aberrant pour la plupart des personnes ici, d'aller ainsi se rendre dans la montagne. D'autant plus que la nuit allait bientôt tomber... L'un d'eux lui promit son aide, mais seulement au prochain levé du jour. Pas très malin, laisser un homme seul et d'autant plus blessé sur une montagne... En pleine nuit ! Jamais ce malin ne pourrait revoir le jour... D'ailleurs, l'homme s'en offensa, venant alors à aller vers chacune des personnes présentes pour les supplier de l'accompagner. Du moins... Il se tourna activement vers la gente masculine des lieux, ne semblant imaginer que les femmes peuvent lui être d'un certain recours. En réalité, je ne m'en offense pas vraiment, j'ai parfois l'habitude que l'on vienne à remettre en doute mes capacités. Non pas seulement parce que je suis une femme, mais aussi parce que mon apparence quelque peu fragile peut laisser à penser que ma personnalité en est de même. En tous les cas, les supplications de ce dernier me firent de la peine, et je me décide enfin de me lever de ma chaise pour le rejoindre. Posant ma main sur son épaule pour le faire se retourner vers moi, je lui accorde un léger sourire qui se voulant rassurant.
« Je vais venir avec vous, je vais vous aider à retrouver votre ami. »
L'homme semblait troubler et surtout interloqué que la seule aide proposée, soit ainsi faite par une femme. Mais je pus toutefois lire dans son regard, un certains soulagement de ne plus être seul face à son désarrois. Toutefois, quelque chose me chiffonne un peu... Je suis aventurière. Mes capacités en tant que tel, vont pouvoir nous aider à nous diriger plus aisément dans la montagne. Mais m'occuper d'un blessé...
« Y aurait-il parmi vous une personne qui pourrait nous accompagner ? Je pense que l'homme aura besoin de soin... »
Je me demandais encore pourquoi j'avais suivis se benêt d'alcoolique quand la porte ouverte violemment me fis sursauter en faisant trembler la battisse. Je jetais un regard inquiet sur se le nouvel arrivant. Quelque chose le tracassais, mais les rires de la table voisine, occupé par des ivrogne m'empêchât d'entendre ce qu'il voulait, bien que son attitude laissait à penser qu'il cherchait de l'aide.
J'étais plutôt préoccupée à me demander comment j'allais sortir de ce trou, les soiffards commençaient effectivement à laisser traîner leurs mains sur la serveuse et bien qu'elle semblait ne pas s'en offusquer, il y aurait bien un moment ou ils me remarqueraient. Malheureusement le chemin me semblait bien long jusqu'à ma chambre je devais passer à côté des piliers de bars puis entre les deux tables.
Sur cette deuxième on venait de lancer une énième partie de carte, alors qu'une femme se proposât d'aider l'inconnu qui poussât un grand soupir de soulagement, mais quand elle proposât qu'on l'accompagne se fut à moi de pousser un soupir de soulagement, je venais de trouver ma porte de sortie, surtout qu'elle avait parlé de soin encore fallait-il que j'atteigne la porte.
Je passais rapidement derrière les quelques hommes accoudé au comptoir trop occupé à regarder leur verre pour me remarquer, hésitante je finis par m'engager entre les deux tables, faisant bien attention à ne toucher aucune des chaises, malheureusement une main aventureuse venait de se glisser sous ma robe, terrorisée poussant un petit cri je m'écartais vivement heurtant au passage un des joueurs qui sous le choc laissât échappé son jeu des mains, ma réaction déclencha les rires de la tablée. Je reculais précipitamment bousculant la serveuse qui fit tomber un pichet à terre tandis que le joueur se retournait se faisant éclaboussé au passage. Pensant que les poivrots se moquaient de lui, il fracassât son godet sur la tête du plus proche, profitant de la distraction générale je me glissais effrayée derrière la jeune hybride me faisant la plus petite possible.
Effaré je regardais l'auberge si calme quelques instants plutôt devenir un champ de bataille, toutes sortes de contenants volaient d'une table à l'autre tandis que certain avaient commencé à en venir aux mains.
Confuse je me demandais maintenant si mon départ valait la scène qui se déroulait devant mes yeux. Un verre s'écrasant près de moi me fis vite oublié mes remords
Je... Je vous accompagne.
L'ambiance à l'auberge devenait de plus en plus peu fréquentable, je dois avouer que cette occasion fut pour moi le parfait moment pour m'échapper. Je n'appréciais pas vraiment que l'on vienne à poser les mains sur moi, ormis évidemment les chaleureuses mains de mon amant. Mais si jusqu'à présent j'étais parvenue à rester assez discrète pour que l'on ne vienne pas à m'embêter, ce ne fut hélas pas le cas pour tout le monde. Une jeune femme dut entendre mon appel, et commença à s'engager vers nous... Son passage mit en seulement quelque seconde, le chaos dans l'auberge. Mes yeux regardèrent la scène, j'en étais pantoise... Vraiment... Des attitudes de gougats et surtout d'hommes des cavernes, qui ne savaient se tenir. Heureusement que nous n'allions pas rester ici. Après tout, je suis aventurière, et non garde, mon rôle n'est pas à venir les calmer entre eux. Tant qu'ils venaient seulement à se fracasser les uns contre les autres, sans emporter avec eux des personnes ingénues, cela ne m'intéresse guère. D'ailleurs, la jeune femme vint à filer derrière moi, tentant de se protéger d'une nouvelle approche infortuite. Ma tête se pencha doucement sur le coté pour la regarder, la gratifiant d'un léger sourire amical. Elle n'avait pas à s'en faire, je ne laisserais pas quelqu'un reposer sa main sur elle.
« Nous devrions y aller maintenant... Tant pis pour la nuit qui va bientôt tomber, nous dormirons sur le chemin. Mais je ne pense pas qu'il faut ainsi s'attarder dans cet endroit... »
J'espère simplement que la jeune femme ne sème pas le chaos partout où elle passe... Ho, je ne crois pas tellement en ce genre de coïncidence, la pauvre n'y était pour rien. D'autant plus qu'elle voulait nous accompagner, et cela faisait d'elle une personne bien plus courageuse que toutes les autres personnes présentes en ce lieu. L'homme nous regarda assez interloqué, il ne pensait pas que les seules personnes qui viendrait à son secours, se trouve être deux femmes. Il aurait certainement préféré partir avec des hommes dotés d'une plus grande musculature... Mais au point où il en est, il n'avait nullement le choix. Sa tête hocha sous mes propos, puis nous commencions à partir, fermant la porte juste à temps avant qu'une chaise ne vienne à se fracasser dessus.
« Merci Mesdemoiselles ! Je marche depuis des heures pour tenter de trouver de l'aide ! J'ai dû mettre une journée pour redescendre de la montagne... En laissant mon ami là-bas... J'espère qu'il va tenir le coup jusqu'à notre arrivée ! Ho et, je me nomme Albus. »
Hum... Et moi j'espère surtout qu'il n'avait pas rencontrer une créature qui l'aurait ainsi dévorer. Une proie facile et faible par sa blessure de surcout... L'homme en tous les cas, semblait quelque peu maladroit. Il portait des lunettes, des cheveux bruns, court en bataille, et semblait assez frêle. Je pouvais deviner sa peur et son angoisse, mais aussi son peu d'assurance. D'ailleurs, il venait fréquemment à trébucher sur de petites pierres. Si son ami était comme lui, leur mésaventure ne m'étonne guère... J'espère que la jeune femme qui nous accompagne sera tout de même moins empotée qu'eux.
« Emmenez nous simplement vers lui, je me chargerais de veiller à ce qu'il ne nous arrive rien sur le chemin.
Ceci dit, partir ainsi en étant si peu préparer ce n'est pas non plus très malin.
J'espère que votre ami tiendra le coup jusqu'à notre arrivée, et qu'il ne bouge pas du ravin.
Je suis Lulla, aventurière, je connais un peu les lieux et les pièges que l'on peut y trouver en ce confins. »
Mon regard se tourne vers la jeune femme, voulant aussi connaître son identité. Je lui adresse un léger sourire qui se veut ainsi rassurant à son égard.
« Je suppose que vous allez pouvoir nous aider à lui apporter les soins nécessaires ? »
Je n'avais jamais eu l'occasion de marcher en montagne c'était pour moi une grande première et je n'aimais déjà pas ça, je devais faire attention à chaque pas afin de ne pas marcher sur une pierre instable ou humide. Bien que marcher ne me dérangeais pas je devais tout de même presser le pas pour rester à la hauteur de la jeune femme qui effectivement avait l'habitude de ces contrés. L'homme quant à lui peinait déjà à suivre le rythme sûrement dû à sa précédente marche pour venir jusqu'à l'auberge. Ce dernier disait s'appeler Albus tandis que l'hybride Lulla.
Habituée aux attributs hybrides avec Niraen son regard ne me dérangeait pas, bien qu'elle ne soit pas très grande, j'étais tout de même obligée de lever la tête pour la regarder. Je fus rapidement attirée par ses oreilles mourant d'envie de les toucher : elles semblaient si douces.
Soin nécessaire ?
Ah !... heu... oui bien sûr... enfin tout dépend de son état. S'il a juste perdu connaissance ou une entorse il n'y a pas de souci, si le [...] et enfin s'il a une fracture ouverte ou que je sois obligée de pratiquer un acte chirurgical je n'y pourrais malheureusement pas grand-chose sans équipement et lieu adapté.
Passionnée je prenais conscience de m'être un peu trop attardée sur les explications, Lulla ne me regardais déjà plus tandis que l'homme semblait effaré par mon discours.
Encore une fois tu as tout gâché, ils vont te prendre pour une incompétente maintenant, peux être même t'abandonner ici vu que tu es inutile à leurs yeux maintenant
Contrie je baissais la tête afin de cacher les larmes coulant sur mes joues, alors que l'on arrivait au sommet de la crête, le spectacle était à couper le souffle : le soleil se couchant baignait de ses rayons colorés du crépuscule les hauts sommets des montagnes recouvertes de neige se parant de reflet orange et rouge, des longs glaciers dévalaient les montagnes tel de grand serpent blanc avant de se jeter dans une petite rivière bondissante de vallée en vallée.
Visiblement habitués à ce paysage merveilleux Lulla et Albus commençaient déjà à descendre prudemment l'autre versant, je me dépêchais de les rattraper glissant au passage sur une pierre instable ne devant mon salut qu'aux réflexe de la jeune hybride de me rattraper. Penaude je lui lançais un regard larmoyant. La nuit était maintenant tombée alors que je pris conscience de ne m'être toujours pas présenté.
Au... Aube
La tension était palpable du coté de la jeune femme, je pouvais aisèment ressentir son malaise lorsque l'homme venait à parler. Avec évidence, elle ne semblait pas à l'aise avec la gente masculine, cela pouvait se comprendre avec le comportement innapproprié des hommes de toute à l'heure... Toutefois, mon regard se voulait bienveillant envers elle, tant qu'elle reste à mes cotés, elle n'avait rien à craindre. Même si dans un sens... Je ne vois guère danger pour l'instant. Avoir peur du genre masculin reste assez stupide pour ma part, ils ne sont pas toujours plus dangereux que les femmes... Mais si je commence à lui dicter mon opinion, en lui indiquant qu'une léoparde telle que moi peut se montrer plus agressive que notre compagnon de route ici présent, se serait prendre le risque de la voir détaller comme un lapin. Ce ne serait pas raisonnable, d'autant plus que nous avons besoin d'aide pour apporter les soins nécessaires à la personne bloquée en haute montagne. Bien que, la jeune femme nous indique que ses méthodes seront évidemment endiguée si ses blessures sont bien trop lourdes... Albus émit un soupir désapprobateur, se demandant si elle pourrait réellement être d'un grand recours, ou un poids. Pour ma part, je secoue la tête et dévie mon regard de la jeune femme avant même qu'elle ne termine sa phrase, gardant un air assuré.
« Les conditions sont particulières, de toutes évidences, nous ne pourrons lui apporter les soins au complet. Le plus important sera de parvenir à le descendre sans trop d'encombre et de le maintenir jusqu'au village. »
Je ne suis pas vraiment des plus douées pour rassurer les autres, et mes paroles voulurent indiquer de manière indirecte qu'elle n'avait pas de soucis à se faire. J'ai tout à fait conscience qu'il est impossible de soigner une blessure trop importante, en ce genre d'environnement. Mais tant que nous parvenons à le garder vivant, et le ramener au village le plus proche, cela serait parfait. Silencieusement, je remarque les larmes salées dévalant les joues de la soigneuse. Faisant mine de ne pas les remarquer, pour ne pas la mettre dans l'embarras... Honnêtement, je commence moi aussi à douter du fait de l'emmener avec nous. Mais je me voulus rassurante, en lui accordant un léger coup d'épaule qui se faisait amical.
L’ascension débutant, Albus prit les devants pour nous indiquer la direction à prendre. Je pense un instant au confort doux et chaud d'un foyer, me prélassant devenant le feu d'une cheminée et mangeant des macarons avec gourmandise... Oui, au lieu de cela, nous voilà en zone froide si ce n'est gelée. Montant et redescendant les versants de la montagne, je garde une attention toute particulière à la jeune femme qui ne semblait guère acquise en ce genre de terrain friable. Pour une léoparde comme moi, c'était un véritable terrain de jeu, je n'avais nul soucis à me déplacer avec agilité et dextérité. Heureusement d'ailleurs, que j'eus la bonne idée de rester près d'elle, car cette dernière manqua de tomber à la renverse en glissant sur une pierre. Mon réflexe animalier me permis de la rattraper juste avant une chute qui aurait pu lui être fatale, et la remettre sur pieds. Nous terminons cette descente, gardant toujours une attention particulier pour la soigneuse. Mes iris guettèrent les environs, puis de l'un de mes doigts, je pointe une petite grotte.
« Nous allons nous arrêter ici pour la nuit. Il commence à faire trop noir pour se repérer, nous n'allons pas avancer plus vite. »
L'homme émit un sifflement entre ses lèvres, et se tourna vers Aube, quelque peu contrarié par cette dernière.
« Nous aurions pu avancer bien plus si cette personne ne venait pas à nous freiner. Mon ami est souffrant et... »
De nouveau, je me mis entre eux, ma main repoussant légèrement l'homme pour qu'il s'éloigne d'Aube. Pour le coup, j'avoue me retenir de lui coller une châtaigne pour ses manières. Je pris cette dernière par le bras, et l'emmenait avec moi dans la petite grotte pour nous y abriter. Cette dernière n'était certes, pas très grande, mais au moins elle nous protégera des conditions de la zone, et surtout nous cachera de potentielles créatures qui pourraient se balader dans le coin. J'entraine Aube à venir s'asseoir avec moi un peu plus au fond, cherchant dans mon sac deux sucre d'orge dont un que je lui temps, ainsi que ma gourde fontaine.
« Ne l'écoute pas, il est contrarié car il a peur pour son ami. De toutes manières nous ne pourrions pas marcher de nuit. »
Tremblotante de peur l'homme se rapprochait de moi me reprochant de les ralentir, je ne dû mon salut qu'à la jeune femme s'interposant entre nous. Je me laissais docilement guider jusqu'à une petite grotte à l'abri du vent et des intempéries.
Une fois confortablement installé la jeune femme me tendit un sucre d'orge, les yeux pétillants de bonheurs je le pris à deux mains le grignotant du bout des dents afin que celui-ci dur le plus longtemps possible. Je n'osais pas lui dire merci de peur que le bruit de ma voix ne fasse disparaître cet instant magique à mes yeux. Je lagratifiai tout de même d'un grand sourire espérant ne pas la vexer par mon mutisme
La gentillesse de Lulla me rappelait beaucoup Luz, je me blottissais contre elle autant de peur que de froid. En effet Albus fulminait grommelant que les femmes étaient des incapables, tout faisant les cent pas à l'entrée de la grotte et me lançant des regards noirs.
Ma sucrerie fini je pris une grande gorgé d'eau avant de repasser la gourde à la jeune femme. L'homme rentrait et sortait de la caverne, à cause de l'obscurité je ne pouvais voir ce qu'il faisait, mais je sentais que je pouvais avoir toute confiance en elle.
La température chutais rapidement, Albus ne tarda pas à allumer un feu tout en continuant de baragouiner dans sa barbe. Je me recroquevillais sur moi-même posant ma tête sur les genoux de Lulla comme je le faisais bien des années auparavant avec Luz.
Baignée par la douce chaleur du feu, bercée par son doux crépitement je m'assoupis rapidement, pouvant presque entendre les histoires qu'elle me racontait afin de m'endormir
Ma position entre mes deux partenaires de route était assez difficile à prendre. D'un coté, j'avais un homme qui craignait pour la vie de son ami... De toute évidence, à sa place, nous le serions tous. J'imagine un instant, comment je serais s'il s'agissait de la vie de Red ou de Nora qui se trouve être en jeu... Bien sûr que moi aussi j'aimerais être à leurs cotés le plus prestement possible, et ne pas me voir freiner par quelqu'un de peu habitué à la montagne. Toutefois, il fallait aussi relativiser. Nous ne serions d'aucun secours à son ami si nous nous trouvions à faire une mauvaise rencontre au cours de la nuit. Alors, il valait mieux ne pas être des proies trop facile, et rester cacher le temps que le jour repointe le bout de son nez. Demain nous reprendrons la route, en tentant d'accélérer un peu le pas. Mais en attendant, il fallait nous reposer, en particulier la jeune femme qui se laissait aller doucement dans les bras de Morphée, en venant à s'endormir sur mes genoux. Ma main passa dans sa chevelure pour qu'elle s'endorme de manière paisible, l'assurant de ma présence et de ma protection. Ma voix la berçant, racontant quelques légendes que j'ai pu lire dans les livres sur les montagnes enneigées. Des contes fantastiques et joyeux, afin de détendre un peu cette atmosphère si tendue.
Attends qu'elle s'endorme, Albus secoua la tête négativement, tentant de maintenir la braise pour nous réchauffer.
- Ce n'est qu'un poids, nous n'aurions pas dû l'emmener avec nous.
« Elle est peut-être craintive, mais elle au moins, a accepté de vous apporter son aide. Il y avait pourtant du monde dans cette auberge... Mais elle est venue, et les autres vous on laissé tomber. Qui plus est, elle est la seule d'entre nous à pouvoir soigner votre ami, ou au moins lui apporter le minima de soins le temps qu'on le ramène au village. Vous devriez être plus indulgent. »
L'homme grommela de nouveau, puis s’adossa contre le mur rigide de la grotte en rabattant ses bras sur lui. Fermant ses paupières pour tenter de trouver le sommeil, je fis de même, tout en gardant une oreille attentive aux alentours. Avoir une ouïe plus développée que la moyenne, est un réel avantage, même si je dors, je serais rapidement alertée par le souffle d'une créature proche. Cependant, nous furent bien tranquille. Il y eut peut-être quelques rares fois dans la nuit, où je me retrouve réveillée par Albus qui agite les bras dans son sommeil en parlant dans sa barbe. Probablement quelques petites crise de somnambulisme.
La nuit passe, et les premières lueurs du jour commence à percer parmi les nuages. Courbant mon dos, je m'étire de manière féline de tout mon long. Ma main vint à doucement secouer la jeune femme, puis me relève. L'homme aussi était réveillé, et avait pris soins de recouvrir les braises et rassembler les affaires, nous n'avions pas de temps à perdre, il fallait reprendre la route. Il eut alors une attitude qui m'étonna quelque peu, lorsqu'il s'avança vers Aube, d'abords méfiante, je constate toutefois que ses intentions de sont pas mauvaises. Il lui tendit une pomme, et m'en jeta une dans les mains à mon tour.
- Bon... Allons y maintenant. Nous devrions rejoindre mon ami après quelques heures de marche.
Le grincheux fit place à un homme plus clément, peut être que mes paroles n'étaient pas tombées dans l'oreille dans sourd. J'adresse mon aussi un sourire à la jeune femme, et lui tend mon bras pour que nous puissions marcher cote à cote le temps de notre traversée. Manque de chance, je sentis un flocon me tomber sur le bout du nez... La neige commence à tomber, ce qui n'est pas vraiment anodin ici, mais cela allait nous ralentir. Et bien évidement, plus nous allons monter, plus le froid va se trouver mordant... Heureusement, j'avais des chaussettes bien épaisses et ma cape polaire. Mais cela ne vaut tout de même pas un bon feu de cheminée... Bien, continuons. Durant notre chemin, je m'intéresse de nouveau à la jeune femme, tentant ainsi de lui faire oublier la dureté de notre trajet.
« Vous travaillez dans le médical alors ? »
Encore effrayée par le souvenir de ma chute de la veille, je pris volontiers la main qu'elle me tendit. Descendre le versant de jour fut bien plus facile, surtout rassurée par la stabilité de la jeune hybride. La traversée de la vallée fut un jeu d'enfant mise à part le fait de devoir trouver un gué franchissable pour passer le torrent. La neige commençât à tomber peu après. Entre deux coups de vents je tachais de répondre plus dignement que la veille à sa question
Oh ! Oui ! je suis bénévole dans un dispensaire à la capitale, je prépare onguents et concoctions avant de prendre en charge indifféremment malade et blessé. On garde aussi en observation les cas les plus graves nécessitant des soins réguliers
Petit à petit, une fin duvet blanc se forma crissant sous nos pas, Albus ouvrait la marche dans une couche qui devenait de plus en plus épaisse au fil des heures. Je lâchais la main de Lulla afin de marcher dans ses pas et ceux de Albus facilitant ainsi grandement la progression.
Les bourrasques se firent de plus en plus violente faisant voler la neige autour de nous. Je tremblais de froid n'étant largement pas assez couverte pour ce genre d'expédition, mais tout plutôt que retourner dans cette taverne, aussi je ne me plaignais pas avançant courbée les bras croisés contre ma poitrine afin de conserver un maximum de chaleur.
L'homme arrivé en haut d'un col avait entreprit à l'abri du vent de sortir et nouer des cordes. Je m'alarmais quand il m'attachât à une des extrémités. Il voulut me rassurer tout en souriant, bien que son discours m'effrayât plus qu'autre chose.
C'est pour te retenir au cas ou. On va tous s'attacher et tu vas descendre la première. Si tu glisses on pourra sans souci te retenir, mais je ne pense pas que tu puisses me retenir si c'est moi qui tombe.
Bien que le chemin amenant au vallon ne soit pas forcement très long par apport à la montée effectué, il n'en restait pas moins beaucoup plus escarpé. Je m'engageais prudemment constatant au passage à quel point Albus avait dû se fatiguer en ouvrant la marche, en effet à chaque pas je m'enfonçais profondément dans la neige et perdis l'équilibre plusieurs fois, glissant de quelques mètre avant d'être arrêtée brutalement par la corde tendu. Seul les œillades et sourires encouragent de Lulla me permirent de continuer.
Arrivée la première dans le vallon je me mis à l'abri derrière un gros rocher. Recroquevillée et humide à cause de mes nombreuses chutes je tremblais de froid alors que mes deux compagnons de cordés me rejoignaient
La jeune femme me confirme ses capacités dans le médical, c'était une bonne chose à savoir, d'autant plus dans notre situation. Une chose vint toutefois me chatouiller l'esprit, un dispensaire à la capitale ? Se pourrait-il qu'elle connaisse Luz ? Cette magnifique rousse qui m'avait un jour, sauvé d'une sordide blessure ? Si tel est le cas, alors ses capacités doivent être acquise avec une personne telle que Luz à ses cotés. Toutefois, Aryon est vaste, et sa capitale tout autant. Il devait y avoir plusieurs médecins, donc cela ne voulait pas forcément dire grand chose. Il faudrait cependant que je lui demande, mais nous en aurions certainement le temps une fois que notre petite mésaventure sera terminée. En attendant, nous devions nous fixer sur notre objectif, et ramener ce blessé sain et sauf -si toutefois il est toujours vivant à notre arrivée-. Pour autant, je ne suis pas de nature pessimiste, je suis certaine que nous allons le retrouver, et lui apporter l'aide nécessaire.
Nous continuons à avancer, laissant les traces de nos pas dans la poudreuse. Bien que la neige tombant, commence à doucement effacer le chemin que nous laissions derrière nous. Les flocons tombant sur le bout de mon nez, me firent immédiatement cacher mon museau dans le col en laine de ma robe. Mais les quelques brins de neige tombant, se changèrent en de véritable bourrasque au fur et à mesure de notre avancée. Il était plus difficile à avancer, chacun de nous avancions derrière l'autre pour se protéger du mieux possible. Albus était le plus imposant de nous trois, sa carrure nous permettait de nous protéger un minimum du vent derrière lui. Je laisse Aube en seconde position, et referme la marche. Ma queue de panthère des neige venant à s'enrouler autours de moi pour tenter de m'apporter un minimum de chaleur, mes oreilles rabattues, mes mains se frottant l'une contre l'autre pour tenter de les réchauffer. Nos souffles se mutèrent en une fine buée, démontrant la température glaciale autours de nous. Une autre crainte s'emprit alors de moi, j'espère que le blessé n'est pas tombé en hypothermie.
Albus s’arrête en haut d'un col et commence à sortir des cordes pour entourer notre bassin avec, je compris rapidement la décision entreprise. Pour autant... L'idée de faire descendre Aube en première, ne me parut pas des meilleures, j'aurais préféré passer en avant, pour m'assurer qu'il n'y avait aucun risque. Mais Albus avait raison, nous sommes en capacité d'assurer sa descente, en revanche, il n'était pas certain qu'elle puisse en faire autant. Je la rassure en lui indiquant que nous allons très vite la rejoindre.
La voilà donc, en première lignée. La pauvre eut beaucoup de mal à se frayer son chemin, mais il semblerait que nous l'ayons trop sous estimée. En effet, elle il parvint, certes avec difficulté, mais d'autres se seraient stoppés bien avant ça. Albus et moi la suivions de près, retenant de temps à autre la corde pour lui éviter une mauvaise chute. Je la rassure par quelques sourires et encouragement de ma part, il ne fallait pas qu'elle baisse les bras.
Arrivés dans un vallon, je retourne près de Aube qui nous attendait derrière un rocher. Je pris ses mains dans les miennes pour les frictionner et lui apporter un peu de chaleur, et la félicite pour son avancée. Albus mit rapidement fin à ce petit moment, en nous indiquant que nous sommes tout près du point de chute de son ami. Mon regard se pose dans celui de Aube, dissimulant une certaine inquiétude... je confesse, j'ai peur de ce que nous allions trouver. Mais nous ne pouvons attendre plus longtemps. J'aide la jeune femme à se relever, puis nous suivons de nous Albus. Ce dernier nous menant, jusqu'à une zone plus rocailleuse, dont une immense brèche dans le sol attira notre attention. C'était là... Son ami était tombé dedans ? Combien de mètres faisait-il ? Il a t-il seulement un espoir pour qu'il soit en vie ? Potentiellement, s'il se trouve un matelas de neige en bas... Le meilleure moyen de s'en assurer, était de descendre. Je pris la corde, et m'attacha cette fois seule avec. Le but étant de descendre la première, pour que Aube me suive après, mais il valait mieux que Albus reste en haut pour nous remonter.
Mes pensées vagabondaient dans la taverne qu'on avait quitté la veille, la douce chaleur du feu, celle du chocolat fumant, celle de deux mains venant frotter les miennes... Le contacte avec la jeune hybride me sortit de ma torpeur et me réchauffât tout autant que ses félicitations.
Avec inquiétude je vis Lulla disparaître dans le gouffre, me laissant seul avec Albus, mais j'étais bien trop transie pour m'en préoccuper. Et le pire c'est quand je compris que je devrais descendre à mon tour, je savais être sujette au vertige depuis ma visite au Village perché avec Loki.
Le moment tant redouté, arrivât quand je vis Albus remonter la corde après qu'elle se soit détendu.Il me donnât quelques conseils pour descendre, tandis qu'il nouait une nouvelle fois la corde autour de ma taille, mais mon esprit était bien trop terrifié à l'idée de descendre en rappel que je n'en saisis que la moitié.
Comme la jeune femme avant moi, je m'approchais du vide à reculons. Au moment où je sentis mon pied ne rencontrer que du vide, instinctivement je ne pus résister à m'éloigner du bord. J'avais passée un col, une corniche, affronté une tempête de neige, mais ça c'était trop pour moi, enfin c'est ce que je pensais. Apeurée par la vue de l'homme se rapprochant de moi, de sombre pensée épouvantable de ce qu'il pourrait me faire alors que Lulla n'était même pas là, je choisis le seul échappatoire possible : le gouffre.
Je sautais d'un bond en arrière, me tenant à la corde et bien que mes pieds à ma grande surprise touchaient la paroi ce ne fut que pour glisser sur la pierre humide, m'envoyant la heurter violemment. Albus ne s'étant pas préparé à ma réaction aussi soudaine n'eut pas le temps de retenir la corde. Je glissais donc ainsi m'éraflant contre la roche jusqu'à ce que le choc violent causé par la corde tendu me coupa le souffle, tandis qu'une flopée de juron se fit entendre au-dessus de moi.
Terrorisé par la chute je restais ainsi quelques minutes agrippé à cette corde sans prêter attention au sang coulant le long de mon bras. Petit à petit, je me sentis descendre sans rien avoir à faire. Une fois de plus, je n'avais pas écoutée ce que l'on me disait.
Une fois en bas, sans prendre le temps de me détacher, je me jetais dans les bras de la jeune hybride, laissant quelques larmes de honte, de froid, de peur et de douleur perlées sur mon visage.
Ma descente fut assez rapide, j'étais assez légère et permettais ainsi à Albus de me descendre avec facilité. Remarquant aussi que le ravins n'était pas très profond, un autre bon point pour une personne qui aurait pu chuter de cette hauteur... Du moins, cela dépendrait aussi de la manière dont elle a atterrie. Il ne reste qu'à espérer que le sol ne soit pas trop rocailleux, et la neige assez moelleuse pour offrir un certains confort pour qu'un corps ne s'abîme pas trop en tombant. Chose que déjà, je pus confirmer en arrivant en bas. Mes jambes venant à s'enfoncer jusqu'au genoux, me procurant alors une sensation des plus désagréable de part la morsure du froid. Je grommelais légèrement, il était certains à présent que j'allais attraper du mal, car la moitié de mes vêtements sont trempés. Je détache la corde de ma taille, et attends l'arrivée de Aube qui doit se faire immédiatement. En attendant, je jette quelques regards furtifs dans le ravin... Évidemment, il faisait sombre, très sombre. Mais l'avantage de mes pupilles félines me permettait de m'adapter aisément, et ainsi mieux discerner ce qu'il y avait autours de moi. Pour le moment... Rien. Du vide, de la neige... Je suis perplexe, une personne est-elle réellement tombée ici ? Il devait au moins y avoir un corps... Mon flair ne parvint pas à deviner s'il y avait la présence d'une autre personne. Mon bout de nez était complétement frigorifié, et cela empêche mon sens.
Un petit caillou tombant sur ma tête me fit relever les yeux, Aube arrive dans une descente quelques peu mouvementée. Heureusement, elle parvint à descendre avec un peu moins d'encombre, malgré son bras égratignée par la roche. La blessure n'avait pas l'air bien grave, je l’espérais du moins, il allait falloir qu'elle parvienne à remonter après !
- Tu te débrouilles très bien, mais il va falloir que tu...
Un bruit me fit directement stopper, et intimais alors à la jeune femme de ne plus faire de bruit. Mon ouïe perçue un autre sons que le notre... Un souffle... Une expiration dur et incontrôlée. Une plainte devient plus grande, serais-ce notre homme ? Ma main se glissa dans celle de Aube, que j'emmène avec moi dans cette avancée quelque peu difficile. La neige jusqu'aux genoux, nous freinant, c'était assez compliqué. Mes jambes étaient ensevelies par le froid, et je rêve de nouveau de me glisser dans un plaid bien chaud. Devant nous, une silhouette semble se dessiner dans la neige. Un homme, d'une importante carrure, gémissant, à moitié enfouit dans la neige. Ma main relacha rapidement celle de Aube, pour venir lui porter secours. Il était effectivement en mauvais état... Ses jambes bloqués dans la neige, je tente de creuser pour le faire sortir. Le fait qu'il soit encore en vie, relève d'un véritable mystère, ou alors sa bonne étoile lue au dessus de lui.
- De l'eau... J'ai... J'ai soif... J'ai faim... Je ne sens plus mes jambes...
Évidement... si cela fait trois jours qu'il est à moitié ensevelit dans la neige, ses jambes devaient être complétement anesthésiées par le froid. Je laisse Aube en tant que soigneuse, lui poser les questions et voir ce qu'elle pouvait faire pour lui. Pour ma part, je tente de me questionner sur la manière dont nous pourrions le remonter. Il était bien plus imposant que Albus... Il ne pourrait jamais le remonter tout seul.
- Je devrais remonter la première et te laisser avec lui. Ensuite on te lancera la corde, tu l'attacheras à cet homme et Albus et moi le remonteront. Tu vas devoir rester seule dans le ravin quelques temps... Juste le temps que nous le remontons, et après on te relance la corde. Tu penses en être capable ?
Bien sûr, cela après qu'elle lui ait apporté les premiers soins. Mais je tenais à avoir son accord, car nous allions devoir le remonter avec une grande douceur, et donc prendre tout notre temps. Aube allait devoir se faire à l'idée de rester seule dans cet endroit sombre. Je ne faisais pas vraiment dans la dentelle en lui annonçant ainsi la chose, d'autant plus que ce lieu n'avait rien de rassurant...
Oui ! Ça vas aller.
Vu l’incapacité de l’homme à bouger, je ne devais pas craindre grand-chose. Je le retournais doucement palpant la peau froide de son dos, puis par conscience professionnelle chacun de ses membres à la recherche de fracture avant de tester ses réactions nerveuses et musculaires avec la pointe de mon couteau. Après une rapide auscultation, rien ne me semblait anormal. Et alors qu’elle s’apprêtait à remonter, j’ajoutais d’une voix impérieuse
Il nous faudra un abri pour ce soir, quatre récipients d’eau chaude et une boisson chaude.
J’en profitai pour aprofondir mon examum médical, au vu de ses grimaces à chacune de ses respirations il devait avoir une ou deux côtes cassées. Ses jambes ne semblaient pas touchées, le problème devait donc être les chevilles. Le bout de ses doigts était noir, je n’osais pas lui retirer ses bottes pour voir l’état de ses pieds, mais j’étais certaine qu’il aurait besoin que l’on traite ça rapidement.
Étant donné qu’il était conscient, je n’avais pas encore pris le temps d’examiner sa tête, ses yeux n’étaient pas injecté de sang et il n’avait eu aucun mal à nous suivre du regard, c’était bon signe. Certe une grosse bosse et un peu de sang coaguler collait ses cheveux dessus, mais rien d’alarmant, il avait eu beaucoup de chance
C'est vraisemblablement un miracle que l'on soit parvenu à retrouver cet homme en vie, même si son état reste toutefois peu stable. Au moins, Aube semblait prendre plus d'assurance et plus d'aisance pour prendre soins de lui. Un léger sourire se dessine sur mon visage, nous ne nous sommes pas trompés en l'emmenant avec nous. Qui plus est, je suis assez fière de son attitude lorsque je viens à lui demander de rester seule ici quelques instands, pensant qu'elle déploirait sa peur. Nullement, ou alors elle la contient bien en elle. Avoir peur est tout à fait normal, le plus important est de savoir gérer ses émotions. Pendant qu'elle examine l'homme, je retourne en arrière pour faire signe à Albus que je vais de nouveau remonter, tirant sur la corde pour lui donner le signal. Nous ne pouvions rester longtemps ici, les conditions ne sont pas favorables. Et je préfère un lieu où l'on serait plus à l'abris, et avec plus de luminosité. Il est bien trop risqué de rester ici, et je suppose, qu'avec tout ce temps passé ici... L'homme ne devait avoir qu'une hâte, sortir d'ici. Déjà, l'on pouvait lire sur son visage le soulagement d'avoir des personnes auprès de lui... Le pauvre eut certainement dû voir sa dernière heure arrivée.
De nouveau, je noue la corde autours de ma taille, et intime à Albus de me remonter, ce qu'il fit de suite. Évidement, la remonter fut moins rapide que la descente, mais étant d'un faible gabarit il n'eut aucun mal pour mon ascension. Une fois rendue en haut, je pris un instant le temps de souffler. L'air de la montagne, plus les hauteurs, n'aident pas à respirer convenablement. Me laissant un instant tomber dans la neige, roulant dans la poudreuse pour m'étaler de tout mon long. Je dénoue ensuite la corde de ma taille, le plus dur reste à venir.
- Votre ami se porte convenablement... Pour une personne ayant fait une telle chute. Mais le remonter va être assez ardue. Il vaut mieux ne pas trainer.
Albus semblait à la fois heureux de savoir son ami en vie, mais aussi sérieux pour engager la remonter de l'homme en bas. Nous renvoyons donc la corde en bas de la crevasse, pour que Aube puisse nouer le malheureux. Cette remontée risque d'être compliquée et douloureuse pour lui, mais il n'avait nul autre choix que de serrer les dents durant cette instant. Pour avoir les soins nécessaires, il ne pouvait pas rester en bas. Nous attendions donc le signal pour pouvoir le remonter, attacher un tel gaillard ne devait pas non plus être une mince à faire. Mais en sentant la corde se tendre, on compris que l'on pouvait le remonter.
Nous prenions cette tâche avec beaucoup de soins, et une certaine lenteur. Évitant de trop le secouer et d'aggraver ses blessures. Honnêtement, pour ma part la remontée due se faire en cinq minutes... Mais la sienne due se faire en une quinzaine de minutes. Je pense à Aube, toute seule en bas, et espère qu'elle parvint à garder la tête froide. Je ne peux communiquer avec elle, la distance nous séparant mais aussi le vent, nous empercheraient de nous entendre.
Une fois que l'homme fut enfin arrivé à destination, Albus se précipite sur lui pour prendre soins de son ami. Avant de trouver un lieu pour nous protéger, il fallait avant tout que l'on remonte notre soigneuse. De nouveau, je renvois la corde à Aube pour qu'elle s'attache et remonte à son tour.
Plus le temps passait plus je sentais la terreur me gagner. Le vent s'infiltrant dans le ravin sifflait ricochant entre les parois déformant les sons. J'avais l'impression que des centaines de monstres soufflaient, feulaient, grognaient, hurlaient en même temps. Effrayée, frigorifiée, je me mis à grelotter rajoutant à cette ambiance sonore mon claquement de dents. Combien de temps, c'était-il écoulé cinq minutes ? Dix ? Quinze peut-être ? J'en savais rien.
J'étais effrayée, les ombres mouvantes dansait derrière les roches au grès des flocons et des froids rayons d'un soleil pâlot traversant péniblement les nuages, scintillants dans des stalactites pendant dans des renfoncements rocheux de la paroi, les illuminant tel des yeux dans le noir. La brume glaciale formée par la condensation de ma respiration troublant ma vision en passant devant mon regard déformait les ombres les rendant menaçantes tel des bêtes sauvages prête à bondir.
Maintenant complètement paniquée, je me mis à hurler de terreur alors que mon esprit fatigué, en manque d'oxygène, transformais les ombres en hallucination de monstre m'encerclant et se rapprochant petit à petit. La corde tombée à côté de moi, je tentais de monter comme l'avait fait Lulla en s'aidant de la paroi afin de fuir le plus vite possible l'atmosphère étouffante du ravin. Retombée, j'abandonnais tout espoirs, sanglotant, terrorisée, attendant à chaque instant qu'un des monstres se jettent sur moi. Je me sentis sombrer tandis que je m'élevais doucement une main enroulée miraculeusement dans la corde.
Mes mains viennent à se joindre un instant, soufflant entre elles pour tenter de leur apporter un minimum de chaleur. Décidément, je n'aimais vraiment pas le froid... Moi qui pourtant, suis tout de même native d'une région froide et enneigée... Oui, je suis née non loin d'ici, et ai vécu dans ce genre d'environnement toute mon enfance, ainsi qu'une grande partie de ma vie de jeune femme. Je ne sais comment je suis parvenue à détester la neige et surtout le froid ambiant, car lorsque j'étais jeune, j'étais pourtant friande de ça... Oui, il m'arrivait très souvent de sortir dans la cour de notre immense maison, pour rouler la neige entre mes doigts et créer des bonshommes de neige. Ma mère jouait aussi souvent avec moi, puisque je n'avais nul autre personne pour cela. Parfois, nous faisions des batailles de neige, et nous roulions dedans pour faire des anges. En y repensant, ces souvenirs sont à la fois agréables, mais aussi tumultueux. Car cela me force aussi à songer à ma mère... Celle que je ne reverrais peut-être jamais. Il m'arrive encore de penser à toutes ses petites intentions envers moi, ses berceuses le soir pour m'endormir, ses caresses dans mes cheveux... Une mère, qui me manque beaucoup.
Je laisse Albus retrouver son ami, remontant seule la soigneuse qui semblait être en mauvaise posture en bas. Je l'entendis crier, et m'active à la remonter. Mon odorat et mon ouïe n'indique pourtant pas de danger... Pas encore. La pauvre devait se faire une belle frayeur la en dessous... Je n'aurais peut-être pas du la laisser ainsi, mais je n'avais non plus, nul autre choix. La seule chose que je pouvais faire pour elle du haut de ma position, était de la remontrer rapidement. Toutefois le poids pressentie sur la corde, et surtout ce silence, ne m'indique rien de bon. Je me penche en avant, et vois la demoiselle inconsciente. Rapidement, je me jette sur elle pour la retenir, et l’empêcher de glisser pour ainsi lui éviter une chute. La trainant alors sur la poudreuse, pour l'emmener assez loin de la brèche. Assise sur le sol, je pose sa tête sur mes genoux et lui caresse doucement les cheveux en attendant qu'elle reprenne conscience. Tournant par la suite mon regard vers Albus.
- Il faut que l'on trouve un abris, rapidement. Votre ami est blessé, et Aube à besoin de repos aussi. Nous sommes des proies trop faciles ici... Les charognards vont rapidement sentir les personnes en détresses.
Albus acquiesce, et tente de placer son ami sur son épaule pour tenter de le transporter comme il le pouvait. Quant à moi, je fis de même en plaçant le bras de la demoiselle par dessus mon épaule, et l'aide à se relever.
- Nous allons avoir besoin de toi Aube, il faut que tu reprennes tes esprits. Tu as été parfaite, accroche toi.
Je les dirige ainsi vers une ouverture dans la montagne, une grotte dont je ne sais véritablement la sécurité mais à vrai dire... Nous n'avions nul autre choix. Il fallait que l'on s'abrite, le temps que Aube se reprenne, et que le malade soit prit en charge.
Luz !?
J'avais à peine repris connnaissance qu'elle me releva et m'aida à marcher. Le froid fut la première chose qui s'imposât en moi, suivi de toute une myriade d'émotion et de souvenir, le gouffre, les monstres, Lulla, Albus, le blessé. Le contacte avec la jeune femme me fit beaucoup de bien, il rassurait autant qu'il me réchauffait.
Elle nous amena dans une grotte, qui ne semblait à première vu pas très grande, mais qui se prolongeait dans les entrailles de la montagne. Frigorifiée, mais ayant repris possession de mes moyens, je me dirigeais vers le blessé. Me voyant le prendre en charge Albus, rassuré, ressortit.
Ses doigts de pieds étaient noirs et sur une de ses chevilles s'étendait un inquiétant hématome de la même couleur. À sa taille, je me demandais s'il n'avait pas fait une hémorragie qui par chance avait été stoppé par le froid. Seul un pied semblait être en mauvais état, j'avais dû rater quelque chose durant mon rapide examen préliminaire, si seul un pied avait été impacté, il aurait pu bouger.
Je repris d'examiner minutieusement au toucher sa jambe, sa hanche semblait intacte, mais la grimace que je lui arrachais quand j'essayais de lui faire plier le genou orienta mes recherches sur le fémur : fêlure ou légère fracture ? Concentrée sur le blessé et les soins, je ne faisais plus attention à Lulla, à vrai dire je ne savais même pas si elle était encore dans la grotte, mais ça ne m'empêchait pas de donner mon verdict à voix haute.
j'espère qu'Albus va vite revenir avec de quoi faire un feu, on doit impérativement réchauffer ses pieds et ses mains et il faudrait de quoi immobiliser sa jambe. Il doit avoir une fracture et je n'aimerais pas à avoir à amputer ses doigts.
Un nom sortit des lèvres de la jeune femme, et je fus étonnée de l'entendre murmurer celui de la rouquine. Bien que dans un sens... Aube étant soigneuse, il était fort probable qu'elles se connaissent, ce n'était donc pas si anodin. Je ne vins pas à lui dire de suite que j'étais moi aussi en relation avec cette dernière, nous aurons je suppose, tout le temps de parler par la suite. Pour le moment, il nous fallait trouver un endroit sûr, sans que l'on ne puisse être à vue de potentielles créatures pouvant roder dans les parages. Étant moi-même une prédatrice, je savais qu'un groupe comprenant un blessé grave, et une personne inconsciente, cela serait bien trop facile... Heureusement, je parvins à nous trouve une petite grotte. Une fois là-bas, la soigneuse reprit ses esprits, et retourne s'occuper de celui qui sera son patient du moment. N'ayant aucune connaissance dans le domaine, je la laisse faire, restant toutefois non loin au cas où elle aurait besoin d'un coup de main. Mon regard suivit chacun de ses mouvements, elle semblait avoir reprit de l'assurance, c'était une bonne chose.
Aube me confit l'état assez déplorable de notre pauvre homme, il fallait faire vite. Je me redresse, et me dirige alors vers la sortie de la grotte.
- Je vais voir ce qu'il fait, restez ici.
Ma conscience ne me laisse pas vraiment tranquille de venir ainsi à laisser Aube toute seule avec une personne en bien mauvaise état, mais nous ne pouvions rester sans une source de chaleur. Je sors, suivant les traces laissées dans la neige par Albus, ce dernier avait rejoint un endroit quelque peu boisé pour nous trouver le nécessaire. Je l'aide en attrapant quelques branches de sapin, bien que certaines soient trop gelées pour en tirer quoi que ce soit. Nous nous regardions tout deux, comprenant que cela allait devenir compliqué... Pourtant nous ne pouvions baisser les bras, pas maintenant. Mais une autre chose venait à m'inquiéter, mon ouïe plus sensible que les autres, semblent percevoir un son étranger... Un grondement menaçant. Vite, nous devions retourner à la grotte, je nous sentais guetté ! Ni une ni deux, j’intime à Albus qu'il fallait retourner auprès de la soigneuse et du blessé. Mon devoir était de les protéger, et je le ferais.
Une fois retourné dans la grotte, je tente de camoufler mon inquiétude, posant le tas de bois sur le sol. Albus se charge de préparer des braises, qui nous permettrait ainsi de nous tenir chaud, mais aussi de faire chauffer un peu d'eau et de nourriture.
- Je vais me poster devant la grotte... je ne suis pas vraiment tranquille. Nous ferons une ronde pour guetter l'entrée.