Pour le moment, seules les illusions semblent leur avoir appris quelque chose de concret dans l’ensemble de leur recherche jusqu’à présent. Mais bon, Jaina ne se laisse pas décourager! Il doit bien y avoir des explications à toutes cette situation et peut-être est-ce dû à son passé de garde, mais elle ne veut pas faire quelque chose simplement parce qu’on lui a dit de le faire. Elle veut comprendre, essayer de savoir ce qu’il s’est passé pour que cela devienne ainsi. Qui était l’ancienne famille qui y avait résidé? Pourquoi leur avait-on montré des images de ces derniers? Est-ce que tout cela était lié à eux même si la famille en question ne résidait plus là depuis plusieurs années? Après tout, peut-être étaient-ils tous morts à cette heure.

Fouillant dans les papiers qui se trouvaient dans le bureau, Jaina faisait preuve de délicatesse tentant de trouver quelques choses qui pourraient être lisibles. Les papiers étaient vieux, abîmés et elle avait peur de les déchirer et même si certain semblait intact, l’ancre semblait s’être estompé avec le temps ne laissant que la plupart du temps que des gribouillis illisibles. Par contre, elle fut tout de même capable de lire certaines choses, bien que par moment peu utile? En tout cas, elle avait donc confirmation que la famille portait le nom de Sarkissian. L’un des membres de la famille devait s’appeler Leina, des propos en rapport avec le village dont il aurait eu la charge? Le père de famille aurait été maire ou peut-être même gouverneur? Tant de questions, mais peu de réponses. Elle ignorait s’il s’agissait que des lettres qu’il avait reçues ou bien certaine qui n’avait jamais pu être envoyé à leurs destinataires. En tout cas, il y avait là le sceau de la famille royale et ça, elle ne pouvait pas ne pas le reconnaître au vu de ces antécédents.

Jaina tria rapidement ce qu’elle avait réussi à lire et qu’elle trouvait pertinent d’un côté et son attention fut attirée vers un étrange dialecte dont elle ne comprenait pas, ce qui était plutôt bien dans un premier temps, mais qui n’annonçait certainement pas quelque chose de bon.

Le bruit de la latte qui s’enfonça sous le poids d’Aslander fit relever la tête de cette dernière qui s’empressa tout simplement de prendre en main les quelques documents qu’elle avait sélectionnés pour amener avec elle. Peut-être que la guilde pourrait pousser un peu plus les recherches à ce sujet… Ou bien, peut-être y avait-il tout simplement des textes ou des documents qui pourront l’aider à déchiffrer l’étrange langage.

Aslander avait donc trouvé une clé et Jaina lui sourit. Si cette clé y avait été cachée c’est qu’elle devait ouvrir quelque chose d’important et qui devait certainement resté hors de porté de n’importe qui, voir même des autres membres de la maison. Pour sa part, elle lui fit part des ses lectures. « Je crois que la famille Sarkissian jouait un rôle important, il y a des sceaux de la famille royale, mais ce n’est pas ce qui me perturbe le plus. Il y a des écrits étranges, comme s’il s’agissait d’une autre langue ou d’un code peut-être, mais d’expérience quand on parle dans une langue que peu de gens connaissent, il y a toujours une sombre magie d’impliquée… »

Enfin, elle glissa donc le tout dans son petit sac sans fond avec prudence puisqu’elle ne voulait pas abîmer les lettres et suivit Aslander à l’extérieur de la pièce accompagnée de Cobalt. Il ne leur restait qu’une dernière pièce et Fauve semblait déjà s’y être attelé.

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De retour tous ensemble, le trio n’avait pas spécialement fait de grande trouvaille après avoir battu les buissons de l’étage. Un journal, des documents comportant parfois le sceau de la famille royale avec des noms et un pigeon de pierre. Enfin, il ne fallait pas charrier dans les bégonias, ils avaient tout de même pu être témoins de quelques illusions, dont une qui leur permettait d’émettre des hypothèses sur ledit pouvoir de la chose qui se cache ici. Le pauvre lugnipus en avait été victime, mais malgré tout, il était toujours présent solide comme un chêne même si son état inquiétait bien plus sa maîtresse que le loup noir lui-même.

Enfin, alors qu’ils rapportaient chacun leur trouvaille, un grincement ce fit alors entendre en provenance du rez-de-chaussée. Un coup de nez par-dessus la balustrade leur fit savoir qu’il n’y avait personne, du moins rien de visible pour le moment, mais cela n’avait de quoi filer de mauvais cotons. Tout le monde semble sur ses gardes à ce moment même Cobalt qui semble plus tendu qu’il ne le laisse paraître puisqu’il retrousse ses babines pour montrer les crocs à la main de Fauve.

* Cobalt, tout doux… *

C’était l’une des premières fois qu’elle devait le lui faire savoir, mais n’était-ce pas compréhensible au vu de son état?

« Restons sur nos gardes. »

Évidemment, un plan d’action fut aussitôt pris par l’aventurier à la chevelure blanche et tout le monde agréa même si Jaina n’aimait pas qu’il joue le leurre. Elle n’était pas à l’aise avec ce plan, mais elle n’avait pas plus envie d’y aller la première. Puis s’il s’agissait que d’une créature sauvage, Fauve avait la capacité de la faire obéir pendant un certain temps.

Le bout de miroir qu’elle avait coupé pour ce dernier lui fut remis et il fut donc le premier à descendre.  Elle supposait qu’Aslander avait la capacité d’agir de là-haut, mais dans le doute, Jaina le suivit, mais avec un certain retardement restant à une bonne distance pour pouvoir s’interposer à tout moment pour lui porter secours en cas de besoin. Elle avait alors le miroir dans sa main droite et avait donc décidé de prendre son épée dans sa main gauche. Jaina était ambidextre alors ce n’était pas un souci pour elle.  

*Cobalt reste avec Aslander et protège-le en cas de besoin.*

Tout ce qu’elle espérait ce qu’il ne s’agissait que d’un craquement dû à la vieillesse du bâtiment et rien de plus, parce que cette histoire ne sentait pas du tout la rose.

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Alors qu’elle suivait Fauve, non loin de lui son épée levée prête à frapper aux moindres signes. Le bras levé lui permit de voir la pierre qui se trouvait à son poignet gauche luire de façon plus intensive à chacun des pas qui la rapprochaient du rez-de-chaussée. Est-ce que la source de la magie qui se trouvait plus loin s’était maintenant rapprochée?

Enfin, son regard se rapporte vite sur les lieux qui se trouvent devant eux afin de ne pas perdre un seul instant, mais pour le moment rien ne semble se produire. Même lorsqu’ils sont tous les trois au sol, rien ne semble s’en prendre à eux. Il n’y a que cette magie inquiétante dans l’air dont ils ne connaissent pas la source.  Dans tous les cas, Aslander arriva finalement à leur suite, puisque rien ne s’était passé.

« Oui, Cobalt disait avoir entendu des bruits sous la terre, mais comme s’il y avait beaucoup de pas. » Cela voulait donc dire qu’il s’agissait de quelque chose d’assez gros pour que cela soit perceptible par l’ouïe du canidé. Puis jusqu’où menait aussi le sous-sol? Enfin, pour le savoir il fallait l’explorer et Aslander semblait en avoir marre de chercher dans le vide et proposa finalement la porte qui se trouvait sous les escaliers. Cobalt les avait rejoints après quelques instants et Jaina avait donc levé son poignet pour leur montrer sa pierre.

« Je ne sais pas dire si la magie est ici, ou plus bas, mais dans tous les cas, elle est plus proche que tout à l’heure. Je ne sais pas dire si cela est lié aux illusions ou que sais-je, mais restons prudents. »

Le mieux auraient été de rester grouper pour la suite des évènements, mais Fauve sembla vouloir chercher encore de son côté. Jaina s’en mordit la lèvre, mais il était trop tard pour les retenir puisqu’ils étaient déjà partis chacun de leur côté. Poussant un soupir, Jaina n’avait pas spécialement envie de se faire prendre par surprise en allant chercher seul de son côté. Alors, elle suivit Aslander puisqu’elle était habituée de travailler avec ce dernier et qu’à la base elle était partie en sa compagnie. Au moins ainsi, ils pouvaient se protéger mutuellement en cas de soucis.

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Bon et bien, il semblerait que la porte que le duo chercha à ouvrir ne répondit pas à leur demande. Un rapide coup d’œil leur fit comprendre qu’une clé était nécessaire pour la suite. Jaina aurait pu tenter de l’ouvrir grâce à son pouvoir, mais une inspection du loquet lui fit comprendre qu’une clé était aussi nécessaire de l’autre côté. Heureusement, Aslander avait trouvé une clé dans le bureau où ils avaient tous les deux cherché.

Jaina se recula pour le laisser passer afin qu’il puisse la tester, mais comme il s’était arrêté en plein milieu de son geste, elle pencha doucement la tête sur le côté en se questionnant sur ce qu’il faisait. Évidemment, elle ne put s’empêcher de regarder dans la même direction que lui, ce qui voulait dire, vers le salon. La pièce était aussi délabrée que le reste de la maison sauf à un seul détail prêt. Fauve ne s’y trouvait pas et pourtant il venait d’y entrer.

« N’entrons pas… » mentionna-t-elle en cherchant une solution à ce problème. « Il est bien disparu là-dedans? » demanda-t-elle en avant doucement vers la porte alors qu’elle avait toujours le fragment de miroir dans sa main droite et son épée dans sa sénestre. « Fauve? Tu nous entends? » demanda-t-elle tout simplement sans savoir s’il pouvait entendre en retour.

« Nous ne le voyons pas et ne l’entendons pas…mais j’ai peut-être une solution pour le sortir de là, mais avant tout je dois savoir si mon plan fonctionne. » Dit-elle en se mettant à une distance raisonnable tout en ne fixant pas l’ouverture menant au salon.

Elle se pencha doucement, déposant un genou au sol puis retira son grand sac sans fond de son dos pour le mettre à même le plancher après avoir déposé son épée au sol ainsi que le bout de miroir. Elle ouvrit l’ouverture, sortant sa corde enchantée ainsi que le grappin qui venait avec. Elle attacha l’objet métallique à l’extrémité de la corde solidement et poussa son sac un peu plus loin avec son épée avant de reprendre le bout de miroir pour se protéger des lueurs s’il venait à y en avoir.

« Je veux savoir s’il y a un mur invisible qui nous empêche de le voir et si nous pouvons interagir avec lui de l’extérieur malgré tout… », dit-elle à l’aventurier qui était toujours à ses côtés. «  Cobalt, surveille nos arrières » lui dit-elle de vive voix avant de lui mentionner par télépathie la suite * Et baisse les yeux au sol si quelque chose se produit.*

Le loup se mit en position et Jaina lança finalement le grappin dans la pièce en tenant l’autre bout de la corde. Qu’allait-il se passer? Est-ce que l’objet allait disparaître ou allait-il tout simplement rester visible dans la pièce décrépite.

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Alors qu’elle lança le grappin dans la pièce qui se trouvait devant eux, celui-ci entra sans jamais ne disparaître de leur vue afin de tomber au sol dans un ploc métallique audible pour tous… C’était décevant, puisque si cela avait marché, Fauve aurait pu tirer dessus et peut-être aurait-elle pu le sortir du pétrin s’il s’était accroché à ce dernier. Mais bon, cela voulait donc dire que lorsque l’illusion était commencée, ils ne pouvaient pas interagir avec celle-ci s’il n’y était pas déjà…

Jaina ramena donc son grappin jusqu’à elle enroulant avec précaution sa corde entre la paume de sa main et son coude afin de former de nombreux cercle parfait puis elle retourna auprès de son sac qu’elle avait poussé un peu plus loin avec son épée et rangea le tout à l’intérieur, ne gardant au final que son bout de miroir ainsi que son arme. Son sac étant remis sur son dos, elle allait se retourner vers Aslander, lorsqu’elle entendit la voix de Cobalt d’où il se trouvait.

« Ardent, revenu avec nous… »

Il n’eut pas à en dire plus. Le chien de leur compagnon aventurier avait réussi à sortir de l’illusion, mais voyant que son maître n’était plus visible et sans odeur, celui-ci se mit à le chercher en gémissant doucement puisqu’il ne le retrouvait pas. Jaina sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et rejoint alors Aslander qui s’était agenouillé à l’entrée du salon.

Que faire maintenant? Déjà il pouvait vérifier si la clé qu’il avait en sa possession était la bonne, puis si ce n’était pas le cas, il faudrait chercher un moyen de l’ouvrir cette porte.

« On ne peut définitivement pas entrer en contact avec Fauve, alors nous n’avons simplement pas le choix de l’attendre encore un moment. L’illusion n’est pas encore disparue, alors il doit être toujours en vie derrière. Alors, on va vérifier si ta clé fonctionne et si ce n’est pas le cas, on pourra encore chercher. Je crois que nous n’avons pas fait le tour complet de la demeure. Il reste encore le couloir là-bas que nous n’avons pas vérifié. » Dit-elle en pointant d’un doigt gantelé la direction. « Va faire cela, pendant que je tente d’attirer à moi Ardent. » Puis elle se retourna en direction de la pièce où se trouvait toujours Ardent. Elle tendit sa main de chair en sa direction et l’appela d’une douce voix.

« Ardent, vient mon chien. Fauve va s’en sortir ne t’inquiète pas. Reste avec nous pour l’instant, tu seras en sécurité. »

Le chien leva la tête et c’est avec prudence qu’il s’avança vers elle. Elle lui laissa sentir sa main avant de lui offrir une simple caresse de compassion. « Tout ira bien mon loulou, ton maître reviendra… Si tu es sorti, c’est qu’il le peut lui aussi. »

*Cobalt reste auprès de Ardent…* demanda-t-elle à son propre familier mentalement par la suite.

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