Ciaga Phiacen, voici le nom de la noble qu'il devait retrouver. Une jeune femme d'à peu prêt seize ans qui n'avait pas le même avis que ses parents sur ce que devait être la vie. Rien de bien extraordinaire, une situation plutôt banale en somme, car il n'était pas rare à cet âge de se rebeller contre l'autorité. L'autorité qui était généré ou plutôt représentative de ses parents : Pour le moment. L'intervention d'un garde leurs permettraient sans doute de faire ''peur'' à la petite et lui démontrer quand terme d'autorité, il y avait pire que ses deux géniteurs. Dommage pour eux, ils étaient tombés sur le mauvais garde. En effet, de bien des façons le blanc comprenait la jeune fille. À seize ans, lui aussi avait pu quitter la chaleur du foyer. Évidemment, c'était toujours en suivant scrupuleusement la volonté de ses parents, mais au moins il avait pu quitter la maison qui l'étouffait et qui il en était sûr, aurait provoqué une overdose visuelle s'il en voyait encore un pan de mur. Il imaginait la jeune femme lasse de sillonner son manoir, quand bien même il était composé de plus de trois pièces, il imaginait l'enfant ennuyé de voir toujours les mêmes visages, ceux de ses précepteurs arrogant et usant à foison de flagornerie.
Cela faisait donc quelques jours qu'il était sur l'enquête, celle-ci aurait pu avancer plus vite s'il n'avait pas été sujet à ses endormissements, ou s'il n'avait pas été seul sur le coup. Car, oui, il était rare qu'on lui donne une mission en solitaire. Si l'on laissait sa maladie de côté, son pouvoir était plutôt enquiquinant et méritait qu'on lui assigne un collègue. Heureusement, il se rattrapait dans d'autres domaines : Comme la maîtrise de son sang-froid, qualité devenue obligatoire pour contrer sa maladie et son grand sens de l'observation, acquis durant les longues journées prostrés devant sa fenêtre, essayant de capter des moments de vies des enfants ou adultes de son village. En plus de cela, il était le genre de personne à l'aura sympathique qui attirait les confidences, il était de ceux à qui on aimait raconter ses problèmes. D'une car il n'était pas du genre à juger qui que ce soit et en deux car il n'était pas non plus du genre à s'impliquer : Ses conseils étaient toujours avisés. Pourtant, il lui était déjà arrivé de tendre la main, d'accorder son aide. Tout en évitant bien sur, de prendre les choses trop à cœur. Son remarquable talent d'auditeur l'avait donc mené devant les portes d'une adresse connue dans la capitale : l'Insomnie, le repaire d'Ash Soven.
Bien faire son travail consistait à s'interroger sur les endroits qu'il allait visiter et également aux personnes qu'il allait rencontrer. S'il ne trouvait pas la gamine seule, il lui faudrait en l'occurrence, l'aide du patron. Outre le fait qu'il ne doutait pas de l'hôte qu'il soit avenant, les informations qu'il avait apprises le poussait à envisager que celui-ci pourrait être dans la combine. Accordant son aide à la jeune femme pour s'émanciper comme il l'avait fait. Après tout, il n'était pas impossible que le propriétaire brouille les pistes, une sorte de clin d'œil entre enfant né du même moule. Évidemment, il refusait de partir avec des idées préconçues, mais il laisserait ceci dans un coin de sa tête, juste au cas ou. L'endroit lui était également inconnu, il savait ce qu'il s'y passait parce qu'il avait fait les efforts nécessaires pour être mis au courant, mais il n'était pas un habitué de ce genre de lieu et de ce qu'il s'y déroulait. Amastan s'éloignait de tout ce qui pourrait éveiller une source d'intérêt, de tout ce qui pouvait perturber sa tranquillité intérieur.
Le blanc bu ce qui lui restait de café, attrapa un bâton de réglisse et se mit à le mâchonner, geste maintenant anodin mais dont l'habitude avait fini par octroyer une particularité : Celle de le détendre. Il replaça ses lunettes de soleil et ce décida à franchir le cap, laissant ses appréhensions de côté. De toutes les façons, il n'avait pas le temps de prendre en compte tout ce qui pourrait arriver à l'intérieur de ses mystérieux murs. En premier lieu, il avait tout simplement la flemme d'y réfléchir et en second temps, il était normalement l'heure pour lui de profiter d'un sommeil bien mérité et qui n'était pas forcé, autant terminer au plus vite sa tâche. Finalement, peut-être que cela serait amusant, il avait été privé tellement longtemps des bonheurs simples de la vie, qu'il était à présent hors de question de reculer devant une situation donnée, à condition de toujours se rappeler d'être mesuré dans ses actions. Un soupir, une expression de flemme au visage et d'un geste qui se voulait assuré, il poussa la porte du domaine : Enfin il mettait les pieds dans l'insomnie, s'offrant à l'inconnu.
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La salle était plongée dans l'obscurité, il n'y avait que des lumières éclairant les danseuses sur scène et les petits cristaux lumineux du bar. Il y avait plusieurs petites alcôves sur les côtés de la salles confortablement aménagé par des sofa et des tables basses où les plus fortunés s'installer pour profiter du spectacle avec d'agréables compagnie. Au centre de la pièce se trouvait face à la scène plusieurs petits ensembles de canapés et fauteuil où quelques danseurs en petite tenue et serveurs se faufilaient pour animer l'ensemble et proposer des collations. Le bar se trouvait au fond de la pièce, là où on pouvait avoir l'ensemble des lieux dans le champ de vision. A côté du bar, se trouvait la grande porte menant au hall d'entrée. Sur scène, Ouane, Eliora et Nia se produisaient en spectacle, sous les yeux ébahi des visiteurs et les regards lubriques des habitués.
Déposant son verre vide sur le bar, Ash se leva et salua le barman avant de quitter la salle pour se rendre dans le hall. Il y avait aussi quelques fauteuils mais la lumière était bien plus fort à contrario du volume sonore. Les portes d'entrées étaient grandes ouvertes et on pouvait voir depuis le haut des quelques marches menant à la salle principale la rue animée de la capitale.
Dans l'embrasure de l'entrée, se trouvait un homme aux cheveux blancs malgré son apparence de jeune homme. Il avait un visage tout à fait agréable à regarder et à en juger à sa carrure et sa posture, le reste de son corps devait être tout aussi bien taillé. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Ash et il avançait vers lui.
- Bonsoir, puis-je faire quelque chose pour vous ? C'est la première fois que vous venez ? Je ne crois pas vous avoir déjà aperçu...
Il n'était pas souvent en contact avec les clients de la face visible de l'iceberg mais il se serait souvenu si un jeune homme tel que lui était déjà passé par ici. Il n'assistait pas chaque soir aux représentations mais il se baladait souvent dans les locaux... et même sans cela, les employées avaient la langue bien pendue et un pareil petit minois ne serait pas passé inaperçu.
- Si c'est votre première fois, laissez moi vous inviter.
Le propriétaire fit signe à l'employé derrière le guichet qu'il n'était pas nécessaire de faire payer l'entrée à ce jeune homme. C'était bien le seul à pouvoir faire cela et ce n'était pas une grande perte financière. L'insomnie ne faisait payer qu'une maigre somme pour l'entrée mais se rattrapait avec les consommations et les secondes activités nocturnes...
Dès qu'il eut mit un pied à l'intérieur, ce qu'il entrevu lui permis de comprendre à quel point le choix de venir se cacher ici était judicieux. L'architecture, le décor mit en place, permettait davantage d'observer les personnes qui arrivaient plutôt que celles qui étaient déjà présentes. Si cela représentait un attribut non négligeable pour une personne qui ne voulait pas être retrouvé, il était sûr que ce n'était pas là, la seule raison de cet agencement. En effet, à bien y réfléchir cette installation cultivait le mystère. On discernait juste assez de l'autre pièce pour avoir l'irrépressible envie d'aller plus loin et de découvrir le reste sans faire marche arrière. Cette configuration fonctionnait sur lui, malgré ses airs indifférents la curiosité le gagnait toujours, il avait soif de découverte.
Le narcoleptique ne put allez plus loin dans son soliloque qu'il fut interrompu par la venue impromptue de ce qui semblait être le patron. En tout cas, c'est la supposition qu'il s'en fit, car le personnage dégageait une aura de confiance et se déplaçait avec une aisance remarquable. Il détecta le sourire et y répondit aussitôt en retirant ses lunettes, signe de politesse, découvrant alors ces billes céruléennes qui s'enfonçaient dans celle appartenant à son homologue. En suivi la contemplation silencieuse, mais peu discrète du garde. Il ne c'était jamais laissé tomber dans le piège à désirer une personne ou une autre, néanmoins il savait juger lorsqu'un individu possédait des atouts non négligeable et agréable à regarder. Il c'était condamné à la contemplation, autant en profiter. Bientôt la voix du noiraud se fit entendre et celui-ci semblait attendre quelques réponses qu'il ne tarda pas à lui donner, sur un ton taquin comme il l'était presque toujours.
- Bonsoir, je crois que vous le faites déjà. C'est effectivement une première, est-ce que j'ai choisis le bon soir ?
Il aurait presque été possible de discerner les clins d'œil dans sa voix, néanmoins et même s'il était de nature sympathique, le blanc l'était un peu trop pour que cela soit dénué d'intérêt. En vérité, il se sentait reconnaissant envers le jeune homme puisqu'il simplifiait sa mission en agissant de la sorte. Accompagné du patron ou d'un employé, le presque trentenaire paraitrait pour un client tout ce qu'il y a de plus normal, rien de bien inquiétant pour une personnalité en fuite. Si de prime abord, il n'avait que supposé que le noiraud soit le propriétaire, l'ascendant qu'il démontra en communiquant avec le personnel lui permit de valider sa thèse. C'était donc lui Ash Soven, la tête bien faite, le cerveau de l'insomnie, le malicieux.
À présent qu'il avait la certitude d'être accompagné par le patron, il se demanda s'il devait lui faire confiance et lui avouer les raisons de sa venue, où s'il continuait scrupuleusement à jouer le jeu ? La décision n'était pas simple, rien ne garantissait le fait que le grand patron se montre coopératif. La suite des paroles du ténébreux, était comme une perche tendue le poussant à choisir la seconde option, même si cela ne lui déplaisait pas, car elle semblait être de loin la plus amusante. Il rétorquait sans faire attendre le jeune entrepreneur.
- Je n'ai pas pour habitude de me faire inviter, mais puisque c'est le grand patron qui le propose, ça sera avec plaisir.
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- Il n'y a pas de bons ni de mauvais soir.
Sakuna n'était pas présente ce soir là, donc cela ne pouvait pas être la meilleure des soirées mais il se garda de ce commentaire. Toutes les autres danseuses valaient également le détour, sa favorite sortait du lot mais tous les employés étaient professionnels et talentueux. Sinon Ash ne les aurait jamais embauché a l'Insomnie.
- Je n'ai pas pour habitude de me faire inviter, mais puisque c'est le grand patron qui le propose, ça sera avec plaisir.
Ash esquissa un petit sourire tout en indiquant d'une main à son invité de s'avancer légèrement dans l'entrée pour ne pas rester sur le pas de la porte.
- Oh ? Vous m'avez percé à jour
Bien qu'avec son attitude et les échanges qu'il avait avec ses employés, cette conclusion n'était pas très difficile à obtenir. Il se plaça devant le jeune blanc et s'inclina poliment pour le saluer en bonne et due forme :
- Laissez moi tout de même me présenter, Ash Soven, propriétaire de l'Insomnie. Puis-je avoir à qui ai-je l'honneur ?
Ash attendit une réponse de son invité qui était, définitivement, à son goût. Cela ne lui était absolument pas inhabituel de chercher des partenaires sur son lieu de travail, après tout il était le patron il pouvait très bien faire ce qu'il souhaitait. Il encourageait d'ailleurs ses employés à faire de même tant que la relation ne devenait pas sérieuse. Dans ce cas de figure, cela allait apporter plus de problèmes que d'avantages à l'établissement...
Il se plaça ensuite aux côté du jeune homme et posa sa main sur son épaule amicalement.
- Actuellement ce sont les triplettes Ouane, Eliora et Nia qui se représentent dans la grande salle, de la danse contemporaine. Elles sont charmantes, cependant si vous préférez d'autres choses, je peux nous faire appeler un artiste pour une représentation privée.
L'insomnie était composé d'une grande salle où se déroulaient les principaux spectacles, ouverts aux publics. Mais il y avait également d'autres pièces un peu plus petite permettant des représentations privées pour des groupes ou des nobles souhaitant faire étalage de leur fortune.
L'échange était simple, fluide. L'être face à lui semblait avoir toutes les qualités requises pour gérer un empire et y régner en maître, cela expliquait son ascencion à un si jeune âge. Le blanc se demandait si c'était la noblesse dans ses veines, l'éducation reçue, qui l'avait formaté pour cela. La réponse obtenue, le fit sourire : Ne jamais dénigrer son gagne-pain. L'histoire du jeune Soven l'intéressait. Certes, il avait pu grappiller ça et la quelques informations, mais rien qui ne valait le récit de la bouche du dit protagoniste principal. Néanmoins, il décida que cela serait pour plus tard, les questions, ils les poseraient une fois qu'ils seraient tout deux installés. Une fois qu'il aura la salle sous les yeux et l'avantage de pouvoir y examiner le personnel, jouant à un qui est-ce grandeur nature.
Geste de la main, autorisation à s'approcher davantage, le blanc ne le loupa pas et s'avança lentement, presque timidement, prêt à se faire happer par l'univers qu'il avait face à lui et dont il ne connaissait rien à pars les récits graveleux de quelques camarades. Il en profita pour observer un peu plus, ce qui était à sa portée. Soudainement l'homme face à lui le surprenait en s'inclinant, ce geste eu pour effet de le gêner, mais il l'imita immédiatement. Lorsque sa troisième sentences fut terminés, il s'empressa de lui répondre, même si la réponse à la question était encore un mystère, même pour lui. Après tout, il se cherchait encore, se demandait encore pourquoi il avait pris tel ou tel décision.
- Amastan Fromm, un honnête et curieux citoyen.
La fin de sa phrase avait été prononcée avec sérieux, mais on pouvait y déceler de l'humour. Le patron continuait de le surprendre, s'approchant, grignotant l'espace qu'il restait entre eux pour finalement amorcer un contact physique, les yeux bleus avaient suivis le mouvement et son corps se tendait discrètement. D'habitude, son regard suivait les gestes par anticipation d'une éventuelle attaque ou prise, le corps à corps était son point fort, le maniement d'une arme lui était bien inconnu et de toute façon, vu sa capacité, il aurait été dans l'incapacité de bander correctement un arc dans le temps imparti pour y tirer d'éventuelles cibles. Ici, il n'était pas en entraînement, ni sur un champ de bataille, à ce tendre ainsi il risquait de faire foirer tout son jeu. Un clignement d'œil plus tard, il retrouvait sa détente et profitait de l'approche du patron des lieux et de ses explications pour observer son visage de plus prêt, ne perdant pas une miette de l'enchaînement gracieux de ses lèvres.
Les paroles du maître des lieux le troublaient légèrement, il avait l'impression de subir un traitement de faveur et si cela n'impliquait pas le fait d'avoir été découvert alors c'était une autre subtilité à découvrir. Dans son fort intérieur, quelque chose, sans aucun doute son instinct, le prévenait, allumant les warnings. Il ne savait pas à quel sauce il allait être mangé, mais c'était sûr entre les mains du Soven, il allait être dévoré. La riposte ne se fit pas attendre.
- Eh bien puisque c'est ma première fois ici, autant ne pas brûler les étapes. J'ai toute la nuit pour en découvrir un peu plus, j'aimerais visiter un peu votre grande salle.
Il dépliait son bras en direction de la grande salle et des trésors qu'elle promettait et d'un mouvement de tête incita le patron à lui faire découvrir son empire.
- Après vous.
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Lorsque le jeune homme répondit à sa proposition, le brun ressentie une pointe de déception et de frustration. Il venait de lui proposer un spectacle privé, chose qui n'était réservé qu'aux nobles les plus fortunés et il venait de refuser. Tout cela pour aller dans la grande salle bondée de monde, de bruit et qui était bien moins propice à faire connaissance... Mais une fois de plus, le propriétaire ne perdit pas son attitude professionnelle et sourit tout en acquiesçant :
- Bien évidemment, allons y
Et il ouvrit la marche, montant les escaliers vers la double porte de la grande salle. Au moment où il l'ouvrit, la musique du spectacle se fit entendre couvrant le brouhaha des discussions. Ash entra le premier dans la salle et tint la porte pour son invité avant de la laisser se refermer derrière lui.
Sur scène, les trois danseuses habillées légèrement de plumages et paillettes. Elles portaient de simples sous-vêtements, presque translucides cachant le minimum pour dévoiler juste ce qu'il fallait. Elles portaient également de long bas et sous leurs hauts talons. Elles tournoyaient sur scène, emportée par la musique.
La pièce était plongée dans la pénombre, on pouvait deviner quelques silhouettes installées confortablement sur des canapés entre l'entrée et la scène et d'autres slalomer entre les tables avec des plateaux à la mains pour servir boissons et collations. Si une partie des employés en charge des commandes et de l'organisation, étaient habillés d'une tenue noire, élégante et décente. L'autre partie en revanche se baladaient presque nues ou avec divers déguisement pour satisfaire les clients et tenir compagnie à ceux qui étaient prêt à débourser un peu plus...
Du coin de l'oeil, Ash observait la réaction de son invité. C'était la première fois qu'il venait dans son établissement, mais est-ce la première fois qu'il entrait dans un cabaret ? A vu de nez, il avait l'air d'avoir son age ou être un peu plus âgé mais tout était possible.
Au même moment, une jeune fille aux oreilles de chats et habillée d'un simple body moulant, dont certaines parties étaient en voile translucide, s'approcha et vint s'immiscer entre les deux hommes. Elle glissa ses bras sous les leurs et les attira vers elle d'un air joyeux :
- Bonsoir patron ! Besoin d'un peu de compagnie ?
- Haha, non merci pas cette fois Mira, j'ai déjà une magnifique compagnie comme tu le vois et je veux le garder pour moi
La jeune fille afficha une mine faussement boudeuse et rétorqua :
- Quel dommage... on aurait été tellement mieux à trois. Mais bon, c'est vous l'patron !
Et elle s'éloigna en trottinant pour aller retrouver un autre homme un peu plus loin qui lui, ne refusa pas pareille compagnie.
Ash se retourna vers Amastan et passa sa main sur son épaule en désignant une alcôve libre sur la droite dans un coin de la pièce, permettant d'observer l'ensemble tout en restant dans l'obscurité.
- Allons nous installer. Vous voulez boire quelque chose ?
Lorsque celui-ci proposa d'aller dans la grande salle, un moment de flottement passa, assez rapide pour qu'il puisse détourner ses yeux de son objectif jusqu'au visage parfait du maître des lieux. Avant qu'il n'ai pu poser la moindre question, où décrypter l'explication sur son visage, il avait déjà reprit les rênes et l'entraînait dans son royaume. Ash Soven semblait être autant, voir plus mystérieux que celui-ci et Amastan adorait le mystère. L'éplucher petit à petit et en découvrir les secrets. L'enfermement de son enfance, y était pour beaucoup, avait provoqué une curiosité immense pour le monde et les êtres qui s'y trouvaient. Il avait envie de tout voir, tout comprendre, dans la mesure du raisonnable, de ce qu'il pouvait expérimenter sans se figer. Il ne cachait pas cet aspect de sa personnalité, bien que souvent, l'expression de flemme sur son visage entraînait les autres à suggérer que rien ne le passionnait.
Le brun avait ouvert la marche, il le suivit sans attendre, c'était officiel : sa mission débutait. Il lança un regard de connivence au patron en passant le pas de la porte et ses yeux s'affinèrent dans l'obscurité. Cette ambiance convenait bien mieux à ses yeux, en effet, ses pupilles étaient quasiment toujours fatigué, en témoignant les deux cernes violettes qui les parementaient, alors la lumière du jour, des éclairages très forts en général le gênait. D'où l'utilisation quasiment permanente de lunette de soleil. Enfin s'offrait à lui un bout de l'insomnie et ce qu'il vit fut à son sens assez extraordinaire, bien qu'il n'en était pas surpris grâce à ses collègues aux rires gras et dont la description était en sois, assez fidèle. Pour beaucoup d'hommes, c'était un spectacle tout ce qu'il y a de plus ordinaire, mais pas pour lui. Il n'avait jamais été dans ce genre d'endroit, n'avait jamais déshabiller qui que ce soit. N'avait jamais envisagé de faire plus. Dans son fort intérieur, il savait que sa maladie agirait comme malédiction, les sensations trop forte ressenties crisperait son corps. Néanmoins, la contemplation était agréable et il ne risquait rien tant qu'il n'irait pas plus loin dans la démarche. Il ne détachait pas son regard de la scène.
Soudainement et parce qu'il avait relâché sa garde, une jeune femme habillée très légèrement le surprit de par son intrusion et sa proximité. Cette action eu pour effet de le faire légèrement rosir, et d'immobiliser l'index de sa main droite, heureusement se dit-il qu'ils étaient dans l'obscurité. Il fallait qu'il garde son calme et qu'il soit plus concentré, il retrouverait assez vite la mobilité de son doigt. Rapidement, son supérieur l'envoya s'occuper ailleurs, dans une phrase qui encore une fois confirmait son traitement de faveur et lui permettait cette fois d'en entrevoir la raison. Il avait gagné son intérêt, peut-être même un peu trop, pour autant il était plutôt flatté que cela soit le cas. Le patron au charme plus que troublant lui indiqua une place ou s'installer tout en lui demandant ce qu'il consommait. Il n'était pas un habitué de l'alcool, d'ailleurs il lui en fallait peu pour être pompette et surtout s'imbiber n'était pas l'idée du siècle. Oublier qu'il était en mission n'était pas au goût du jour mais demander de l'eau éveillerait les soupçons, soit sa réponse suivit sa réflexion et en plongeant ses orbes dans celle du Soven, il décortiqua ses mots, pour être sûr qu'il en comprenne le sens dans le brouhaha intempestif.
- De l'hypocras, merci.
Ainsi, il s'installa, à l'abri de la plupart des regards, même si à son sens, beaucoup étaient tellement occupés par le personnel et centrés sur eux-même, qu'il n'aurait même pas remarqué si un tremblement de terre venait à se déclarer. En tête, il avait les photos de la jeune fille, seule ou en famille. Il avait pu en contempler plusieurs et partant de cette base, un détail ne lui avait pas échappé. La jeune fille possédait une tâche de café sur l'épaule, il se mit à sonder chacun des employés visibles. Néanmoins, il gardait en tête que la jeune femme semblait être assez maligne et qu'elle aurait pu soit se déguiser, soit utiliser une potion de transformation, ou bien tout simplement ne pas être dans cette pièce. Il allait devoir interroger le grand patron, il lui semblait qu'il était du genre à engager des personnes qui n'avaient pas froid aux yeux, mais quand était-il d'une jeune fille de seize ans ? L'aurait-il laissé à la merci des mains baladeuses ? Aurait-elle menti sur son âge ? Car après tout peut-être qu'elle se jouait également du grand chef, même si cela semblait de plus en plus difficile à imaginer. Ash Soven donnait l'impression de parfaitement contrôler tout ce qu'il se passait dans son empire.
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- Une bouteille d'hypocras s'il te plait ainsi qu'une de whisky
- Oui de suite, je vous amène cela à table monsieur !
Dans l'obscurité, le serveur ne l'avait certainement pas reconnu et il ne pouvait pas lui en vouloir. Il suivi ensuite son invité jusqu'au coin désigné où ils s'installèrent sur le canapé a l’abri des regards, dos au murs et face à la pièce. Ash vint s'asseoir a côté d'Amastan, assez proche de sorte que leurs épaules puissent s'effleurer. D'après sa réaction, son invité n'était pas habitué à ce genre d'endroit et le propriétaire ne voudrait pas le brusquer. Cependant, il n'était pas du genre à courtiser non plus pendant des lustres pour obtenir ce qu'il voulait et il ne fallait pas mettre sa patience à rude épreuve.
Le serveur arriva quelques temps après avec les boissons et il déposa la bouteille d'Ash sur la table avec quatre verres, deux verres à pieds et deux verres a whisky. Il se plaça légèrement sur le côté afin que les deux hommes puissent continuer à observer le spectacle et déboucha la première bouteille d'hyprocras et le servi dans les deux verres. Il s'inclina poliment, en ayant certainement reconnu le patron étant donné qu'il ne laissa pas de notes et reparti aussi rapidement qu'il était arrivé.
Ash se pencha en avant et prit les deux verres sur la table pour en tendre un à son invité avec un grand sourire, l'invitant à trinquer :
- J'espère que le spectacle et la boisson vous conviennent ?
Le jeune homme s'adossa au canapé et passa son bras sur le dossier, derrière les épaules d'Amastan tout en portant le verre à ses lèvres. La boisson était sucrée et très douce, ce n'était pas ce don raffolait le brun mais il se devait d'accompagner son invité.
- Avez-vous une raison particulière pour être venu ce soir ?
Il marqua un temps de pause en observant la réaction du blanc. Puis reprit pour expliquer son raisonnement :
- Il est rare que les gens viennent non accompagné la première fois. Surtout un soir où Sakuna ne danse pas...
Il y avait effectivement autour d'eux, beaucoup de groupe et même quelques couples qui venaient profiter du spectacle. Les nobles qui venaient seuls cherchaient plutôt à se rendre à l'étage, ce qui ne semblait visiblement pas être le cas de son invité.
Dans la pénombre, il était rare de pouvoir correctement discerner les détails, heureusement pour lui, il avait été habitué à avancer dans le noir et il était sûr que son voisin, avait subi le même apprentissage. Étant donné que son établissement fonctionnait à base d'ambiance sulfureuse et qu'il n'était ouvert qu'au couché du soleil, lorsque la nuit avait tissé sa toile. Sur la banquette, il essayait de faire abstraction de la proximité avec le patron. Amastan avait beau être sympathique et quand il le voulait, même chaleureux. Il n'avait pas pour habitude d'être aussi.. Proche physiquement des autres. Néanmoins et pour l'intérêt de sa mission, il se devait de lâcher du leste. S'il n'avait pas cette foutue maladie, s'il n'était pas en mission, peut-être se risquerait il a des pensées peu orthodoxe.
Le serveur avait déposé verres, ainsi que boisson, il n'avait pas manqué de lui lancer un merci muet, du bout des lèvres alors qu'il se mettait à effectuer le service, d'un geste expert. La politesse, il ne l'oubliait jamais. Son regard c'était donc déporté de la pièce, se concentrant à présent sur l'être près de lui, son regard ne pouvait, décidément pas le quitter bien longtemps. Pouvait-il réellement s'en plaindre ? Même si le spectacle valait le coup d'œil et il le valait, même si la plupart des employés n'étaient pas désagréables à regarder, personne ne semblait contenter son regard, autant que le patron. Il ne savait si c'était son pouvoir, sa prestance ou simplement son physique qui en était la cause, ou peut-être un exquis mélange des trois. Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'il ne devait pas faire long feu, ni laisser le maître des lieux mener trop longtemps la danse en risque de se brûler. L'employé s'évapora dans le silence, laissant son supérieur et sa proie du soir en tête à tête. Une question en suspens dans les airs, a laquelle il ne trouva pas la nécessiter d'utiliser les mots, il y répondait en un hochement de tête et un clin d'œil.
Un verre lui fut tendu, il l'attrapa en feintant le plaisir, heureusement qu'il avait pu en choisir le contenu. Les regards se croisent, les verres se rencontrent, le bruit de leur douce accolade s'élève dans l'air et du bout des lèvres, il goûte le liquide sucré. Goût enfantin sans doute, mais le blanc adore les friandises. Il peut à présent détourner le regard, continuer son enquête, mais pas trop longtemps. Surtout que le maître des lieux, emplit l'espace, s'arrange de façon à asseoir son emprise. Ce bras derrière lui, est un loquet. L'échange repart, il continue, les questions deviennent plus franche.
- Une raison particulière..
Le blanc prend le temps de réfléchir, de bien s'exprimer et au final ce qu'il dit est un bout de vérité.
-Enfant, j'ai passé pas mal de temps entre les mêmes quatre murs, à toujours voir la même chose. Je suis devenu de plus en plus curieux, vilain défaut, je le conçois. Maintenant que je peux entreprendre ce que je veux, j'ai envie de tout voir, j'ai soif de tout découvrir.
Il espère que cela conviendra comme réponse, la suite n'attend pas. Le propriétaire, l'a prit pour cible, son doigt est pressé sur la gâchette. Sa venue ce soir le surprend donc, car Sakuna, sa meilleure danseuse, ne fait pas privilège de sa présence. Pourtant la réponse est simple et il espère qu'elle assouvira la curiosité du maître des lieux.
- Ce serait dommage de voir le meilleur tout de suite non ? Je risquerais de me lasser trop vite. En ce qui me concerne, je suis rarement accompagné.
Amastan est un solitaire dans l'âme qui aime autant s'entourer qu'avoir sa paix, mais qui provoque bien souvent sa solitude. Il espère, et ne doute pas une seconde que son audace n'échappera pas au maître des lieux. Son corps se tourne davantage vers celui, qui, au final requiert la quasi totalité de son attention. Puisqu'il avait répondu à sa question, il s'autorisa à en poser, lui aussi.
- Assez parlé de moi, comment est-ce qu'on gère son empire à votre âge ? Et qu'est-ce qui vous pousse à engager une personne au détriment d'une autre ? Qu'est-ce que vous cherchez en eux ?
Il agrémenta sa question d'un petit coup de tête en direction de plusieurs employés.
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- Hm... je comprend tout à faire, c'est un bon argument.
Visiblement, cela cachait encore quelque chose mais Ash ne souhaitait pas fouiller plus que cela, ou du moins pour l'instant. Il avait d'autres projets pour le jeune homme qu'un simple interrogatoire, il se pencha légèrement vers lui, se rapprochant jusqu’à coller leurs épaules pour discuter... Il senti tout de même que le blanc n'avait pas l'air réceptif à ses avances, soit il ne s'en rendait pas compte soit il n'était pas intéressé. Mais s'il s'agissait du second cas, pourquoi ne le repoussait-il pas ?
- Oh, c'est beaucoup de question tout ça. Mais concernant la première, je pense que l'age ne change rien en la gestion de son affaire. Pourquoi ? Je vous parais jeune ?
Il sourit et tourna la tête vers son interlocuteur pour plonger ses yeux dans son regard bleu. Vraiment magnifique, il avait envie de les faire sien... Mais il garda la courte distance qu'il avait avec le blanc pour répondre à son autre question, encore une fois d'une manière détournée :
- Pourquoi donc ? L'un d'eux vous a tapé dans l’œil ? Je peux le faire appeler si vous souhaitez mais personnellement j'aurais bien aimé resté en tête à tête.
L'une des jeunes femmes en tenue de service vint silencieusement déposer un petit bol de chocolats et de chamallows. Ash se pencha pour attraper le bol et le tendit à son invité :
- Vous en voulez un ?
Il n'était pas fan de tout ce qui était sucreries mais beaucoup de ses clients aimaient ses petites gourmandises à se partager du bout des lèvres...
Le blanc n'était pas bête, sans doute un peu naïf, car il ne connaissait rien des relations amoureuses ainsi que charnelles. Pourtant, au bout de vingt-huit années, il s'était rendu compte de quand il plaisait ou quand on lui plaisait. D'ailleurs, il avait même compris assez vite, et en l'acceptant immédiatement, le fait d'être attiré par les deux sexes. Cela en faisait, du beau monde, avec lequel s'amuser.. Néanmoins, jusqu'à présent il avait eu trop peur des émotions fortes que cela puisse provoquer, dans sa tête, l'imagination avait fait son travail. La perspective d'une perte de contrôle de son corps, la cataplexie, lui était récurrente. La solution qui n'en avait pas vraiment été une, la chose qui lui permettait de se libérer en contournant vaguement le problème était : La contemplation, certains diraient le voyeurisme. Si cela n'aspirait pas grand monde, il y était condamné et il y trouvait une forme de contentement. Bien sur, le patron lui plaisait, peut-être que dans d'autres circonstances, auraient-il tenté de lui partager ses fantasmes, mais pas à un moment pareil, pas en plein travail. En plus de cela, le propriétaire lui paraissait assez imprévisible pour tenter d'obtenir plus que ce qu'il pourrait bien lui donner.
Encore une fois, ses yeux parcouraient les alentours, observant le personnel autour d'eux, à la recherche des épaules dénudés. Heureusement, le garde était capable de se concentrer sur deux choses à la fois et il écoutait les paroles du gérant avec assiduité. Si au début, il avait engagé la conversation pour le bien de sa quête, à présent, il la continuait car l'être face à lui était : En plus de charmant, intéressant. De surcroît, le blanc était plus que d'accord avec ce qu'il entendait. Il n'était pas le type de personne qui donnait une importance à l'âge en ce qui concernait la réussite. D'ailleurs, il existait peu de sujets et caractéristiques sur lesquelles, le garde s'autorisait à râler, il ne jugeait personne, en outre il tenait lui-même à ne pas être jugé. Le brun, maniant avec brio l'art du dialogue, utilisait sa question pour rebondir, s'armant d'une autre question face à lui. C'est ainsi qu'il se détourna à nouveau du brouhaha de l'insomnie, pour ne se concentrer que sur le Soven.
- Vous ne paraissez pas, vous l'êtes ou alors vous cachez très bien vos rides.
L'homme face à lui semblait être aussi mystérieux, qu'imperturbable et lorsqu'il minimisa encore la distance entre eux, le blanc n'en mena pas aussi large que d'autre fois. Si jusqu'à présent, il avait pu faire abstraction de ses envies, il était clair qu'il ne saurait les contenir avec autant de brio qu'à l'accoutumé. Tout d'abord, son regard vint le trahir puisqu'il parcourait sans relâche le visage du gérant, joignant ses yeux à ses lèvres, y créant un chemin de promenade. Ses orbes bleus prenait la pause de plus en plus souvent sur ses extrémités délicates, fruits qui ne demandait qu'à en faire cueillette. C'est ainsi que la seconde réponse, attendu par le citoyen resta en suspens, même si cette réaction : La non réponse, en fut une en soit. Par magie, coup du sort, désamorçant la situation, une employée vint à ce moment précis, lui porter secours. Le coupant de sa torpeur, elle déposait un bol de sucrerie sur leur table que le patron s'enquit d'attraper. Le blanc en avait profité pour se détourner, attrapant son verre qu'il but d'une traite comme pour se flageoler d'agir ainsi, entraîné par ses plus bas instincts. Une négation rapide franchissait ses lèvres alors qu'il s'évertuait à observer ailleurs.
- Non, aucun de vos employés ne m'a tapé dans l'oeil..
La remarque était déplacé, ou du moins elle l'aurait été si elle ne suggérait pas qu'il était plus intéressé par le patron que par ses marionnettes. Le bol lui fut tendu accompagné d'une interrogation, depuis qu'ils étaient entrés dans la pièce, il avait vu ce qu'il se produisait, lorsqu'une de ses friandises étaient attrapés, ses baisers sucré. Alors avant de se servir, il jeta un bref regard à celui qui les lui tendait.
- Devrions nous imiter vos employés dans ce cas la ?
Il avait reprit du poil de la bête.
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Ash sourit doucement :
- Tout dépend de ce que vous considérez comme jeune, vingt-cinq ans ça l'est pour vous ? Vous n'avez pas l'air d'être bien plus âgé.
Le brun ne parvenait pas a estimer l'age de son interlocuteur avec certitude. Il devait avoir dans ses ages mais il pourrait être aussi bien plus âgés de quelques années que plus jeune. Dans tous les cas, cette question ne lui a jamais posé problème, ce n'était pas un élément auquel il faisait attention, mais c'était un sujet de conversation comme un autre.
Au moment où l'employée vint déposer le petit bol de sucreries sur la table, Amastan fini son verre d'une gorgée. Cela avait beau être de l'hypocras, bien que moins fort que du whisky cela n'en restait pas moins de l'alcool, on pouvait dire qu'il avait une bonne descente.
Lorsque le blanc répondit à la première question, Ash ne peut être que satisfait. En toute honnêteté, il n'aurait pas apprécier une réponse affirmative à cette proposition et était ravie de pouvoir garder son invité rien que pour lui. Il ne voulait partager ses beaux yeux bleus avec personne ou du moins, à l'instant actuel.
Ash ne souhaitait pas s'étendre dans une quelconque relation. Il avait déjà bien assez de choses à gérer et les sentiments ne faisaient pas parti de ses priorités. Entretenir un lien amoureux prenait du temps, de l'argent et des efforts... et il n'avait envie de consacrer aucun de ses trois points à ce domaine. Cependant, il ne se privait pas pour batifoler comme ce soir, après tout, une partie de jambe en l'air n'engageait à rien et permettait de passer un bon moment entre adulte consentants. Le jeune propriétaire ne demandait pas une relation exclusive mais lorsqu'il avait une cible en vue, il n'appréciait pas de devoir la partager tant qu'il ne l'avait pas acquis. C'était un de ses mauvais côtés mais il le vivait très bien.
D'ailleurs, il fut agréablement surpris lorsqu'Amastan prit les devant et lui proposa d'imiter les employés et clients autours d'eux. Ash ne pouvait pas espérer mieux, il sourit doucement et parla à voix basse :
- Et bien, avec plaisir...
Il prit entre ses dents l'un des chocolats et s'approcha doucement du visage du blanc. Ses yeux fixant les siens, son bras sur le dossier glissant doucement pour venir attraper la nuque du jeune homme en face de lui et lui apporta la gourmandise en bouche. Ash croqua dans le chocolat et en laissa la moitié a Amastan, glissant doucement sa langue sur ses lèvres pour ramasser les débris de cacao qui s'y étaient déposer. Elles étaient douces et sucrée. Le brun pourrait manger toutes les sucreries du mondes si elles étaient apportées de cette manière. Il ressenti dans son corps une vague de chaleur monter, il avait envie de bien plus... mais Ash prit sur lui pour le pas l'emballer et l’amener dans ses appartements.
En tout restant a quelques centimètres de son visage, la main posé sur sa nuque, le brun souffla doucement :
- Vous en voulez encore un ou l'on peut s'en passer ?
Il avait posé la boite de chocolat sur la table, espérant que son invité fasse le deuxième choix...
Âgé, il ne se considérait pas comme tel, même s'il ne se considérait pas non plus comme un nouveau-né. Son apparence était trompeuse, ses cheveux blanc et son regard le vieillissait, tandis que le lisse de son grain de peau et sa forme le rajeunissait. Deviner les âges étaient un jeu difficile, auquel lui-même n'était pas finaud. Alors il secouait la tête négativement, avant de reprendre.
- Au final ça n'est qu'un chiffre.. J'ai vingt huis ans.
Néanmoins, pour lui, l'expérience n'était pas une question d'âge et l'être face à lui le lui prouvait bien. On pouvait réussir et entreprendre n'importe quel projet tant que l'on avait des convictions et l'envie de réussir. Et quel beau projet il avait sous les yeux, dans ses recherches il avait pu découvrir que le jeune Soven avait quitté le domicile familial avant la maturité, contre avis de ses parents, mais tout de même, il se demandait si de loin, ceux-là n'étaient pas fiers de leur fils. Qui avait monté son entreprise en solitaire et à bout de bras. De plus, ironiquement, même si ce n'était pas le domaine artistique de prédiction de ses parents, il ne c'était pas vraiment éloigné de ce cadre. Les décors, la danse, les costumes, la lumière et cette ambiance, formaient un véritable spectacle dont Ash était le marionnettiste.
Le blanc, malgré son âge et sa maturité n'était pas un habitué de la drague, ou plutôt si. Il draguait, flirtait mais n'allait jamais plus loin. Il ne s'attachait à personne, ou du moins pas comme ça. Pas amoureusement, il ne savait pas ce qu'était tomber amoureux et de toute évidence, n'était pas pressé de le découvrir. Cela ne lui apporterait à son sens que des problèmes. La force des sentiments amoureux et tout ce qu'ils apportaient comme l'inquiétude et la jalousie ne lui disait rien qui vaille. Si les ressentir n'était déjà pas une partie de plaisir alors qu'en serait-il pour un homme qui se figeait à la moindre contrariété ? Un enfer. Voilà pourquoi il s'éloignait des autres, ne cherchait jamais à obtenir plus qu'un effleurement vaste d'une personnalité profonde. Bien sûr, il avait des amis, des alliés parmi ses collègues, mais il faisait toujours attention à en rester au stade d'amis, de connaissances.
Ici, il ne pensait pas risquer quoi que soit, si le maître des lieux lui avait donné toutes ses attentions, il ne doutait pas qu'il puisse faire de même demain avec quelqu'un d'autre. Le narcoleptique ne s'étonnerait même pas si celui-ci possédait un petit carnet emplit de nom à appeler si jamais l'envie de s'amuser lui prenait. Encore un point positif en ce qui concernait la direction d'un cabaret, lui était-il possible de s'ennuyer ? Lorsque le blanc prit le devant, il savait ce qu'il faisait, ou presque, en tout cas les mots avaient quitté sa bouche et il n'était pas question de faire marche arrière car il en avait envie. Le mouvement du noir avait été souple, il lui apportait le chocolat entre ses lèvres délicates et un dernier échange de regard, le rassurait tout autant que cela l'excitait. La main sur sa nuque lui donna la chaire de poule, mais il n'y prêta pas attention, penchant la tête et attrapant avec gourmandise ce que son homologue lui offrait. Ce fut court, intense et beaucoup trop court, déjà le corps face à lui s'éloignait, les yeux se rouvrait presque incrédule et déçu, heureusement, son hôte ne tarda pas à lui faire une proposition alléchante.
Voilà pourquoi le garde ne se lançait jamais, tout bonnement car il était difficile pour lui d'arrêter lorsque la machine était en marche. Un petit rire franchissait la barrière de ses lèvres tandis qu'une de ses mains agrippait le col du noiraud, il prononça une phrase dont il fut ravi qu'elle ne fut audible que pour eux seul, comme leur petit secret.
- Voyons si vous êtes aussi délicieux que votre chocolat.
Cette phrase annonçait la fin de son self-control, tandis qu'il initiait lui-même le geste cette fois-ci. Capturant, serrant le tissu entre ses doigts, il le tirait sur les quelques centimètres dont il avait besoin pour attraper les lèvres du propriétaire. Les pressants contre les siennes, s'acharnant presque avec impatience.
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Alors qu'il avait déjà rapidement effleuré ses lèvres, il pouvait enfin réellement gouter à l'aperçu qu'il avait eu précédemment. Il entrouvrit légèrement la bouche et invita le blanc à faire de même pour y glisser sa langue et le gouter pleinement. Il raffermi sa prise sur la nuque du blanc pendant que son autre main vint se placer dans son dos au niveau de ses reins, il approcha son corps contre le sien et le pressa contre lui tout en continuant sa longue embrassade.
Au dessus de leur tête, une branche de gui décorait les murs de la salle, les employés, habitués à ce genre d'évènements se tenaient loin du petit renfoncement dans lesquels ils étaient. S'il n'y avait pas le bruit de la salle et du passage, ils auraient pu se croire dans un petit cocon d'intimité mais c'était loin d'être le cas, ils avaient beau être dans l'obscurité, les voyeurs étaient courant et ils ne pouvaient décemment pas continuer leurs affaires ici.
Doucement, Ash rompi le baiser mais continua à garder le corps du blanc contre le sien. Il avait le souffle court et les joues rougies, il n'en était pas à son premier verre ayant bu avant l'arrivée de sa conquête du soir, l'alcool et l'ambiance lui réchauffait le corps... Il glissa doucement ses lèvres dans son cou, laissant une trace humide sur son passage et remonta jusqu'à son oreille où il mordit doucement le lobe en lui chuchotant :
- Ce n'est peut être pas très confortable ici... vous ne voudriez pas m'accompagner dans un lieu plus intime ?
Tout en attendant sa réponse, Ash continuait à chercher à émoustiller son compagnon. Il lui souffla doucement au creux du cou, sa main droite serrait sa nuque, à la fois doucement et fermement pendant que ses doigts se glissaient vers le bas de ses reins sous sa ceinture... De son côté Ash était déjà prêt à monter, tout son corps était brulant d'envie pour le jeune homme... Il sentait son corps contre le sien et malgré leurs deux couches de vêtements, le trouvait tout à son gout. Il avait envie d'en découvrir plus, là, tout de suite, maintenant...
EDIT DU 25/01 POUR CLOTURE
- M-monsieur... un client demande à vous voir
Ash fusilla du regard l'employé qui venait de le déranger. Il était tout maigre et semblait même trembler sous le poids du regard de son patron, à moins que cela ne soit que les lumières dansantes qui donnent cette illusion.
- Je suis occupé
Le brun se tourna vers son invité, prêt à l'embrasser à nouveau quand le garçon s'excusa et bégaya :
- M-m-monsieur ! C'est un client.. de l'étage... il tient vraiment à vous voir... il a un différent avec.. A-anne
Ash grogna et lança un regard assassin à l'employé qui dégluti, certainement de peur de perdre son travail. Si cela ne tenait qu'à lui, il l'aurait étripé sur place pour l'avoir dérangé dans ce moment si attendu. Mais il n'y était pour rien... si il y avait bien quelqu'un à réprimander c'était Anne ou ce fameux client.
Réprimant une mine énervée, il soupira et s'adressa a Amastan avec un faux sourire :
- Je suis désolé, je crois qu'une urgence m'appelle. Revenez quand vous voulez en revanche, les portes de l'insomnie vous accueillerons... et j'espère qu'on aura l'occasion de reprendre là où on en était...
Souhaitant partir avec un bon souvenir, Ash vola un dernier baiser à son invité avant de se lever, le saluer et partir pour régler ce fâcheux problème...