Encore une fois, Val a fait son Val. Sans me prévenir de quoi que ce soit, le bougre avait manigancé dans mon dos une sortie rien que lui et moi pour une destination quelconque dont j’ignorais encore. Bien évidemment, ce dernier a fait une entrée fracassante me réveillant ainsi d’un profond sommeil où je rêvais de soleil et de cocotier. Peut-être était-ce un signe? Sur le coup, ça ne réveille pas que moi, mais Calixte aussi qui ne comprenait absolument pas ce qu’il se passait. Étions-nous attaqués? Me redressant, les fesses sur le lit, je regarde autour de moi cherchant une arme à saisir, mais aussitôt j’entendis SA voix qui m’ordonna de me préparer parce qu’on devait s’en aller et cela impliquait donc de faire mes valises. Du coup, je ne pouvais m’empêcher de me questionner! Bien évidemment, certains vêtements me furent conseillés plus que d’autres et le regardant d’un air suspicieux, je décidai tout de même de choisir des vêtements plus chauds même s’il retenta de me convaincre de l’inverse et voyant que je n’allais pas l’écouter, il soupira tout en marmonnant de ne pas oublier mon bikini. Bien évidemment, il a eu droit à ma fameuse réplique et je termine ma valise.

Ne sachant pas du tout où nous allions, j’ai amené des vêtements pour un peu chaque endroit du pays. Bien que l’idée de me retrouver allonger sur le sable à un endroit paumé où nous aurions une petite villa rien que pour nous ne m’aurait pas dérangée. Mon rêve n’aura été que prémonition, mais ce ne fut pas le cas! Le bougre, m’avait bien précisé d’amener avec moi mon pass de téléportation alors cela voulait dire que nous partions soit pour la Capitale, le Village perché ou bien Forteresse.

Du coup, une fois au portail, il n’eut pas d’autre choix de me signaler l’endroit où nous allions sinon je me serais retrouvé tout sauf avec lui. Peut-être même serais-je restée prise à un endroit inimaginable! Une fois à Forteresse ce dernier ne me laisse pas une seule minute avant d’attraper ma main pour finalement me signaler l’endroit où nous nous dirigions; les sources chaudes! Alors que j’étais en train de grelotter à ses côtés, ce dernier osa me dire que j’aurais dû me vêtir moins chaudement… Je lui jetai un regard du coin de l’œil pour noter qu’il avait sa tenue habituelle. Au contraire de lui, je n’ai pas la capacité à m’adapter à ce genre de température. Fière de lui avoir tenu tête et d’avoir mis mes vêtements, je lui fais une simple grimace avant d’ouvrir mon sac pour en sortir ma cape que je glisse sur mes épaules. En plein solstice, il se met le doigt dans l’œil s’il croit que je vais me promener à moitié à poil comme il le fait.

Ainsi donc, nous avions pris la route des sources chaudes ensemble. Les passants que nous croisions jetaient de drôle de regard en direction du pauvre fou au torse nu, mais que vouliez-vous. Val avec des vêtements fermés ne serait pas Val bien que je l’ai vu une fois en uniforme blanc et complet et je dois dire que c’était bien agréable à regarder.

Enfin, une fois sur place, je laisse donc ce dernier gérer avec la réservation qu’il avait faite et nous nous rendons finalement jusqu’à la chambre que nous avions louée. Après tout, j’avais une valise à défaire en partie histoire de trier les vêtements que je n’utiliserai pas du tout pendant cette sortie. Puis, même si nous allions profiter des sources, j’imagine qu’il y avait des choses à visiter ici, non? J’imagine que le soir venu Forteresse avait ses propres activités, non?

Enfin, je m’assure que ce dernier ne puisse pas voir la totalité de ma valise histoire de garder cachée ma possible surprise pour lui et je range la valise contre le mur pour qu’elle ne soit pas dans nos jambes. Finalement, je m’approche de Valentino qui semble toujours occupé et l’attaque en traite pour lui sauter dans le dos. Mine de rien, il a quand même pensé à nous deux pour ces petites vacances et ça me fait vraiment plaisir même si parfois mon visage laisse croire au contraire. Je dépose donc quelques baisers dans sa nuque et son cou avant de le laisser s’échapper de mon emprise.

« Attends! Nous n’allons pas tout de même pas aller dès maintenant au bain! Je ne suis même pas prête, Val! À vrai dire, je viens tout juste de ranger mes vêtements dans les tiroirs de la commode et je n’ai même pas eu le temps d’enfiler mon maillot!
- C’pas grave tu l’enfileras là-bas!
- Mais!
- Arrête de te plaindre, Sunny, on est venu ici pour profiter des sources et non réorganiser les tiroirs de la chambre. »

Enfin, faut dire qu’il a raison et je m’empresse de prendre mon maillot avec ma serviette même si je suis certaine qu’elle nous soit fournie. Je reprends donc la main de ce dernier et le suis.

« Qu’est-ce qui t’a donné envie de venir ici? Je sais que j’en ai peut-être parlé une fois, mais en fait, je ne m’attendais pas du tout à ce que tu demandes des petites vacances au capitaine pour nous deux. Il y a une raison spéciale? Quelque chose à fêter? »

On dirait que j’ai besoin de savoir ce qu’il avait derrière la tête. Peut-être qu’après tout, il ne souhaitait que passer du bon temps avec moi. Enfin, après avoir passé par un couloir qui menait jusqu’à une nouvelle section montrant deux portes différentes avec des petites images sur ces dernières. Un dessin représentait un homme alors que le second une femme.

« Hum, j’imagine qu’on se sépare ici pour nous rejoindre de l’autre côté! » Je m’apprête à lui faire un baiser sur la joue pour le laisser partir de son côté, mais je le tire un peu plus bas pour que son oreille soit collée à mes lèvres. « Je t’interdis de regarder ailleurs, compris? Tu gardes tes yeux que pour moi et moi seule! Sur ce! »

Et je l’abandonne en lui faisant un petit grimace et entre dans le vestiaire réservé aux femmes.

« Hey, si seulement j’avais su qu’on pouvait avoir une chambre avec des bains privés, j’aurais plutôt réservé pour cela. Mais il semblerait que ce soit cher.
- Cher? Ça ne doit pas être si cher que cela!
- Excusez-moi, j’ai entendu votre conversation, mais est-il possible de faire changer sa réservation pour l’une de ses chambres?
- J’imagine que oui, mais que des frais seront appliqués.
- Je vois…Merci! »


Et sur le coup, je me déshabille rapidement sans aucune gêne pour enfiler mon joli bikini turquoise dans lequel m’avait vue une fois Valentino. Je dépose mes vêtements dans une case et me dirige aussitôt vers les portes menant aux sources.

« Hmm, j’imagine que Val sera déjà là. Je ne sais pas si je pourrais le surprendre. En tout cas, il y a quand même du monde ici, dis-je en me parlant à moi-même tout en observant les alentours. Peut-être que ce ne serait pas une mauvaise de nous faire changer de chambre? Ou peut-être que Valentino voulait profiter de ces sources-là spécialement. »

À ce moment, une main se dépose sur mon épaule et je me retourne en sursaut.

« Val?! Ah…euh, non c’est pas lui, dis-je déçu en regardant l’homme qui se tenait là.
- Alors on parle toute seule? On se cherche de la compagnie?
- Oui, non, dis-je sèchement.
- Oh, je suis sûre que t’as envie de passer un peu de temps avec mes potes et moi-même! Regarde là-bas…
- M’ouais, cool, mais justement t’es potes t’attendent et va les rejoindre. Comme j’ai dit, je ne suis pas venue seule et j’attends tout simplement mon conjoint. Et je ne suis pas sûre que ce dernier apprécie que tu mettes tes sales pattes sur moi. Alors, de façon très polie et courtoise je te demande de dégager. Sinon, je ne pense pas que tu es envie que je porte plainte pour harcèlement, n’est –ce pas? Après tout, quand c’est non, c’est non et même si tu insistes très très fort, ma réponse restera toujours non. Et la loi, je la connais plutôt bien, puisque je suis de ceux responsables de la faire respecter. Mais tu es chanceux, je suis en permission et Forteresse n’est pas de ma juridiction, mais il suffirait d’un simple mot et ta belle journée sera gâchée. Alors, maintenant si tu viens bien enlever ta main de mon épaule et retourner voir tes copains comme si de rien n’était, je ne dirai rien.
- Euh. Oui, oui m’dame.
- Très bien. Maintenant, au revoir! »

Bon, ça commençait déjà bien. Je frottai ma nuque un moment en cherchant rapidement Val du regard.

« Où est-ce qu’il est… »

Je le questionne tout simplement sur ses intentions pour m’amener ainsi, après tout c’est peut-être un cadeau quelconque pour mes bons et loyaux services, mais non! Cela ne vient que de sa gentillesse et je n’en doute pas et je dois dire que ça me fait vraiment plaisir. Alors je le suis sans rien dire avec mon bikini ainsi que ma serviette jusqu’aux vestiaires où nous nous séparons sans oublier mon petit avertissement qu’il n’avait droit que d’avoir des yeux sur moi. Seule de mon côté, j’écoute les conversations alors que je suis en train de me changer sans aucune pudeur et lorsque je suis prête, je sors afin de rejoindre les sources. Bien évidemment, j’attends Valentino, histoire qu’on ne se perde pas de vue, mais bien évidemment, je ne peux pas rester deux secondes sur places sans me faire accosté par le premier péquenaud qui croit pouvoir me passer un sapin! Je ne suis pas une idiote et je sais bien que ce n’est pas simplement pour passer sur temps avec moi qu’il m’invite à rejoindre ses amis et lui. Attention, je ne dis pas que c’est une méchante personne mal intentionnée, seulement je ne pense pas que ses pensées sont très pures. Et avec ma délicatesse, je lui explique tout bonnement que je ne veux rien savoir!

Du coup, c’est au moment du départ de Joblo que Valentino décide de se faire voir.  Je le regarde un petit moment s’approcher toujours émerveillé par ces délicieuses tablettes qui scient son abdomen à merveille et je dois avouer que j’ai quelques idées qui me passent en tête, mais je secoue la tête au moment ou ce dernier me questionne sur l’autre homme.

« Et bien, il voulait tout simplement que je le rejoigne lui et ses amis, mais bon, je lui ai fait comprendre que j’étais déjà prise par le meilleur! » Je me colle à lui pour qu’il ne s’inquiète pas trop pour moi. Après tout, je ne suis pas de ce genre de personne qui regarde ailleurs alors qu’ils sont en couple, puis je lui ai assez couru après! Je ne vais tout de même pas lui faire cela. Bien évidemment, il me fait part de son ressenti et je lui souris doucement lorsqu’il sous-entend que je n’aurais très certainement pas porté mon bikini si nous avions pris une chambre privée et je ne peux qu’échapper un rire à ce moment. « Ah oui? Tu crois cela? Tu crois que tu aurais mérité de me voir dans ma plus simple tenue? Il faut être gentil pour cela, Valentino. Bon, j’avoue que d’avoir organisé ces quelques jours de congé te fait marquer bien des points, mais ça en prend bien plus! »

Enfin, je marche à sa suite, main dans la main, alors qu’il m’amène au petit coin tranquille qu’il aurait trouvé. Et bien évidemment, je tape sur son bras pour qu’il le baisse et cesse de faire des gestes grossiers à ses gens. « Val’ franchement! Nous sommes gardes et même en vacance, ça ne se fait pas! » lui dis-je pour que seul lui m’entendre. On ne tarde pas avant d’arriver à l’endroit et je ne me fais pas prier pour laisser tomber ma serviette et me glisser dans l’eau. Bien évidemment, je me mets face à ce dernier et au fur et à mesure que je m’éloigne, je lui fais signe de mon index de se rapprocher avec un petit sourire aux lèvres. Bon malheureusement, nous sommes dans une source publique ce qui veut dire que l’on doit éviter de faire des bêtises, mais je me sens tout énervée de passer du temps ainsi avec ce dernier.

« Aller, viens, l’eau est super bonne! »

Tout ce que j’espérais c’est que rien d’étrange ne se produise pendant que nous étions ici. Enfin, bien évidemment, et tout dépendamment du déroulement de cette journée, s’il le souhaite, je peux cotiser afin de payer la différence pour nous faire changer de chambre, mais bon, je vais tout de même attendre que de voir avant.

Lorsque je lui fais savoir qu’il doit faire montre de sa gentillesse pour avoir droit à cette récompense, sa réaction me surprend. Jamais je ne me serais attendue à ce que ce dernier s’éloigne délicatement de moi afin de venir saisir ma main pour y faire un baise-main. Je suis légèrement bouche bée et je ne peux m’empêcher de rougir. Quelques regards furtifs autour de nous me font savoir que personne ne l’a attendu. Je secoue vite fait la tête et ne réponds rien à cela. Je serai seule maîtresse de cette décision.

Bien évidemment, je ne peux m’empêcher de lui faire savoir que son comportement est digne d’un gamin et non celui d’un lieutenant de la garde, mais il est vrai qu’en congé nous ne sommes que deux civils lambda. Par contre, ça ne justifie pas ses gestes grossiers! Et pour me moquer de son comportement, j’entre dans son petit jeu, en mettant ma main contre ses abdominaux. « C’est vrai qu’il ne pouvait pas concurrencer avec ces tablettes de chocolat! » Un air moqueur sur le visage, je l’observe un moment avant de froncer les sourcils et je ne dis rien de plus. Après tout, c’est lui qui croit que c’est à cause de lui que je ne le quitte pas et non à cause de mes sentiments pour lui.

Bref, arrivant finalement à destination, je suis la première à l’eau en laissant tomber ma serviette et je dois dire que ma façon de l’invité est quelque peu révélatrice de mes intentions pour la soirée, même si je lui faire croire le contraire. Je l’attire ainsi de mon simple index un petit sourire sur le visage et il ne tarde pas à me rejoindre et ne s’arrête que devant moi afin de me dérober un baiser un peu trop rapide à mon goût, mais ça me convient. Nous allons passer une journée agréable dans ses eaux, nous pourrons parler d’autre chose que le boulot. On prendra un bon repas chaud peut-être même une spécialité de forteresse, puis on pourra marcher un peu main dans la main sous les flocons de neige tombant du ciel. Enfin, je me fais peut-être des idées en même temps, mais j’aime bien rêvé et imaginer cela. Après tout, ici personne ne nous connait. Je ne risque pas de croiser un membre de ma famille, un membre de la garde de notre régiment ou bien même quelqu’un qui me connait à cause de ma famille. Ici je ne suis personne et je suis libre.

On s’installe confortablement l’un à côté de l’autre et je me laisse fondre tel un chamallow dans un chocolat chaud et je sens son bras se glisser autour de mes épaules pour me rapprocher de ce dernier. Je ne peux échapper un petit rire lorsque je l’entends me murmurer à l’oreille ces quelques mots. Je dépose ma main contre son autre joue et me tourne aussi pour lui susurrer quelque chose à l’oreille.

«  Hmm, je vois, mais je  peux te garantir que tu n’as rien vu encore et que cela ne te laissera pas indifférent bien longtemps. Mais ça, il faut être gentil et le mériter. »

Je lui mordille doucement le lobe d’oreille après ces belles paroles et je laisse mes lèvres glisser le long de sa joue puis lui arracher un baiser fugace tout en me permettant de garder sa lippe entre mes dents tout en plongeant mon regard dans le sien. Malheureusement, nous ne sommes pas dans ses bains pour jouer à ce genre de jeu, alors je le libère de mon emprise un sourire carnassier sur les lèvres.

« Bon, on va s’arrêter là, sinon on sait très bien comment cette histoire va se terminer, puis nous sommes venus ici pour nous reposer, pas pour dépenser davantage notre énergie.Sinoooon… avais-tu pensé à des activités autres que les sources le temps de notre séjour? Après tout, nous ne passerons sûrement pas les trois journées complètes dans la flotte…non? »

Plutôt que de chercher à comprendre ma petite pique et ma réaction, ce dernier décida plutôt de se prêter au jeu affirmant haut et fort que cela est dû à un entraînement strict et rempli de sacrifice. Enfin, je doute bien qu’en tant que garde nous devons entretenir notre corps, mais pas pour nous pavaner devant tout le monde, mais bien pour être capable de donner le meilleur de nous même en cas de crise. Si je ne suis pas en forme, comment suis-je sensée courser un  voleur? Enfin, on a beau me décrire comme la pire des flemmardes, mais n’empêche que j’ai travaillé pour avoir droit à ce corps taillé. Et même si Val’ fait le paon, je sais que ce n’est pas nécessairement du bluff. Bon, j’avoue ne pas totalement croire le côté sucrerie puisque nous avons mangé tous les deux de la glace et je sais que monsieur apprécie particulière le chocolat, mais bon. Je laisse donc passé, après tout, nous ne sommes pas ici pour nous prendre la tête.

Je dois avouer que pour des gens qui devaient relaxer, j’ai plutôt l’impression qu’on est en train de se chauffer ou est-ce moi-même. Val semble bien calme malgré tout et il fait comme à l’habitude. Il trouve toujours le moyen de commenter à sa façon ce que je fais et comme d’habitude, je me prends dans ses filets tel un petit poisson. Je mords pleinement à l’hameçon et je me fais toujours avoir. Alors je dois descendre de mes grands chevaux et je ne parle pas de Valentino bien évidemment et je me fais violence pour me mettre tout sagement à ses côtés, venant me blottir sur sa gauche et lui demande ses plans.

J’aurais dû me douter que ce dernier n’était venu ici qu’en pensant à cela. Après tout, l’eau des sources avait ses mérites et si ces propriétés magiques pouvaient nous faire du bien, j’imagine que Val avait l’intention de squatter les bassins. Par contre, pour ma part, je n’ai pas vraiment l’intention de devenir un petit raisin tout ratatiné. Qu’aurais-je l’air en sortant de l’eau dans mon magnifique bikini rouge avec des lignes vertes?

« Tant qu’on est ensemble ça te va? » je prends un air faussement choqué en me tournant vers ce dernier tout en déposant une main contre mon cœur. « Mais qu’avez-vous fait de mon partenaire? » Je mets mes deux mains contre ses épaules et le penche doucement vers l’avant faisant mine de regarder derrière lui. « Où l’avez-vous caché? » Puis je lui souris amusée tout en venant toucher le bout de son nez avec mon doigt. « Valentino est capable de faire preuve de mignonnerie et de douceur? Étonnant. Je parie que tu étais le genre de grand frère à se laisser maquiller et déguiser par sa petite sœur; dur à l’extérieur, mais tendre à l’intérieur. »

Je pourrais continuer de l’embêter, mais je sais que sa vengeance ne sera que plus forte alors je retourne à ma place initiale et finis par déposer ma tête contre son épaule attrapant ainsi sa main pour venir y lier la mienne. « Sinon, oui, on profitera de notre première journée ici, puis on verra ce que nous ferrons demain. D’ailleurs, on m’a dit qu’il était possible de faire changer notre chambre pour avoir notre propre bassin privé. Si ça te dit, je peux mettre les cristaux pour payer la différence?  Enfin, c’est comme tu le désires. Après tout, on n’est pas là pour rester enfermé entre quatre murs non plus. »

L’embêter n’est peut-être pas toujours la meilleure des choses à faire, puisque si j’exagère à certaine occasion, ce dernier va finir par se tanner et il est vrai qu’il est plutôt rare qu’il parle de ce qu’il ressent, même si on est loin d’un "je t’aime", mais si je veux qu’il continue à s’exprimer de la sorte, je devrais peut-être apprendre à me taire. Me contenter de sourire dans ce genre de situation serait certainement la meilleure des options. Mais bon, je ne serais pas Khalie si je ne pouvais pas m’empêcher d’embêter l’homme que j’aime. « Mais non, reste ici avec moi. Tu sais pourtant bien que je te taquine. » Sortant ma main de l’eau, je vins caresser délicatement sa joue d’un revers de main, alors que seules mes phalanges le touchent laissant quelques tracés d’eau sur sa peau. Les yeux brillants d’étoiles, je lui offre un sourire de poupée. « J’apprécie vraiment ce que tu fais pour moi et je le pense vraiment. »

C’était donc le moment que cela me prenait pour me calmer et je me remets donc à ses côtés calmement et silencieusement telle la respectable soldate que je suis. Bien évidemment, on discute de ce que nous pourrions faire par la suite, mais de suite, ce dernier ne retient que la fin de mes paroles. Je fronce doucement les sourcils alors que ce dernier insinue que c’est mon côté noble qui parle, parce que je n’hésiterai pas à mettre les cristaux nécessaires pour avoir un bain privé. Bon, au vu de son sourire, je sais bien qu’il me retourne la monnaie de ma pièce et que cela ne sert absolument à rien de m’agacer sur cette pensée de moi. Je le sais bien qu’il connait la véritable raison derrière cette offre, mais je dois dire que cette façon de me demander ce que je désirais vraiment ne me laissait pas de marbre. Avec lui, je me sentais tel un jouet qu’il était capable de manipuler à sa guise brisant ainsi à chaque fois les barrières que je m’étais mises.

« Ce que je veux vraiment? » dis-je alors que je m’éloigne de ce dernier tout en gardant mes épaules sous l’eau. « Je me le demande. » Puis je me retourne doucement dans sa direction créant ainsi quelques remous dans cette eau limpide. « Je crois que tu le sais en vérité, mais que tu t’amuses à mes dépens, n’est-ce pas? Vil manipulateur que tu es. » Mon petit sourire en coin se fait joueur alors que je ne le quitte pas des yeux une seule seconde. Je me redresse finalement sur mes pieds, sortant la moitié de mon corps de l’eau puis je porte une main à l’attache sur ma nuque tout en prenant le bout du cordon en main faisant mine de tirer dessus.

« Je pourrais doucement faire ceci, sans que personne n’en soit choqué. Mais tu vois… ici, c’est impossible et j’ai peur de me faire prendre. Enfin, la tentation est-elle que je vais quand même le faire. »

Et alors que je m’apprête à le détacher, de ma seconde main, je lui envoie une vague d’eau en pleine tête. Bien fait pour toi, Rivolti!

On me dit souvent que je ne fais pas dans la dentelle et c’est plutôt vrai. Je ne contourne pas, je ne me faufile pas et je suis encore moins subtile lorsque je souhaite avoir quelque chose ou bien même affirmer mon point de vue. Alors il n’est pas étonnant que je me mette à quelques portées de brasse de Val pour lui faire croire que je compte retirer le haut de mon maillot. Bien évidemment, je laisse planer le mystère à savoir si je compte le faire vraiment et quand je m’apprête à agir réellement, je change aussitôt de tactique. Puisque j’avais apporté son attention sur cela et que je vois qu’il n’est pas réellement content de ce que je m’apprête à faire, j’attaque en fourbe de l’autre main lui envoyant une vague d’eau en pleine tronche en éclatant de rire.  Si seulement il avait vu sa tête!

Mon rire est fort et portant et je me tiens les côtes avec mes bras alors que je ne peux plus me retenir. Bien évidemment il a compris que c’était une ruse. « Si seulement t’avais vu ta tête! » Donnant quelques tapes sur le dessus de l’eau par la suite je le regarde avec la larme à l’œil « Tu croyais vraiment que j’allais me désaper ainsi? » Je m’arrête un moment faisant mine de réfléchir puis je lèvre les bras légèrement repliés avec les paumes de main vers le haut. « Bon, ok je suis capable de le faire, mais je ne le ferai tout de même pas… » Enfin, pendant que je lui parle et que je me marre bien, je le vois tendre les bras tels de grandes ailes de chaque côté et ce dernier me dit quelque chose d’étrange me parlant de case et d’un numéro et par réflexe je rajoute un simple « Tu ne veux pas parler du 69 plutôt? » Et j’ai juste le temps de pousser un petit cri de surprise à moitié rieur avant de me prendre une déferlante en pleine poire. Mes cheveux sont complètement mouillés et sont à moitié écrasés contre mon crâne. Heureusement que je ne m’étais pas maquillée pour venir ici. L’eau chaude aurait tôt fait de me transformer en monstre dégoulinant. Enfin, vous savez dans ce genre de situation, la personne qui a les plus grands bras finit toujours par gagner, alors je suis bien obligée de capituler rapidement, mais il faut dire que mon moyen de l’entraver est plutôt efficace. Je reste cacher d’un bras et m’avance vers lui avant de lui sauter dessus tel un bébé koala et m’accrocher à ce dernier, fermant mes jambes autour de sa taille et passant mes bras autour de son cou.

« Ok tu as gagné! Donc stop! » Et pour l’empêcher de poursuivre, je plaque donc mes lèvres contre les siennes, lui volant ainsi un baiser en guise de reddition, puis je m’éloigne doucement en laissant mon nez frôler le sien. « Pour répondre réellement à ta question, je propose tout simplement. Si tu n’y vois pas l’utilité alors on restera dans notre chambre actuelle. Puis, tant qu’il y a un lit moi ça me va. » Dis-je avec un sourire coquin sur les lèvres, puis je lui tape doucement l’épaule en le libérant finalement de ma grippe. « Enfin, si ça se trouve dès que je vais m’emmitoufler sous le plaid, je vais m’endormir comme une vieille mamie sur le bord d’un feu. »

Petite bagarre d’eau entre lui et moi et bien évidemment c’est lui qui fini par gagner, et ce simplement parce qu’il a de plus grands bras, rien de plus. Sinon on sait tous bien évidemment que j’aurais gagné! C’est un fait! Enfin, je trouve tout de même une façon de me sortir de cet enfer d’eau en sautant sur ce dernier. Je ressemblais à un pauvre animal tomber dans l’eau avec mes cheveux dégoulinant et plaqué sur mon crâne à moitié dans mon visage et tout le tour de ma tête en réalité. Alors que ce dernier n’avait reçu qu’une simple petite vague. Rien de bien impressionnant et semblait être mouillé seulement par les éclaboussures d’eau qu’il c’était pris de ses propres attaques. Enfin, un baiser est échangé et bien que j’essaie de m’éloigner de lui, je le sens se faire pressant et un petit sourire s’affiche sur mes lèvres malgré tout avant que je ne puisse être libérée.

Val’ est d’accord pour que l’on change de chambre? Mon sourire ne fait que s’élargir alors qu’il me laisse sous-entendre que l’eau chaude réveil le corps et active l’organisme alors peut-être insinue-t-il quelque chose même s’il dit que le lit ne fait pas tout dans une chambre. Enfin, ces dernières paroles me semblent plus révélatrices et je ne peux m’empêcher de rire alors que je me remets sagement à ses côtés. Je glisse doucement mes mains dans mes cheveux et les tords afin de retirer le plus d’eau possible. Je sais qu’ils n’auront pas le temps de sécher surtout avec l’humidité des sources, mais si je peux les aider rien qu’un peu, alors c’est déjà mieux que rien. Et avec les différences de température, je ne veux pas tomber malade non plus. Après cela, je pose tout simplement ma tête contre son épaule et me repose réellement en fermant les yeux. Nous discutons cette fois-ci sans accrochage faisant preuve de maturité et je ne sais pas dire combien de temps nous sommes restés là, mais c’est Valentino qui sonne la retraite. Ce qui n’est pas plus mal. Je m’emmitoufle dans ma serviette afin de retourner aux vestiaires pour me changer.

Une fois à la chambre, je prends le temps de me doucher et de sécher mes cheveux. Ce n’est pas le temps d’attraper la crève alors que nous sommes ici pour profiter ensemble de nos jours de repos. Je me change, portant ainsi des vêtements plus adapter, mais sans avoir l’air d’un bonhomme du nord. Un manteau chaud, mais propre, avec un foulard dans mon cou. Un petit bonnet accompagné de moufle ainsi qu’une jupe avec des bas collants chauds et de petites bottes. [Je suis prête à affronter le froid, mais dès qu’on met les pieds dehors, nous sommes frappés par les vents glacials du nord qui soufflaient sur nous des flocons de neige m’obligeant à fermer les yeux à quelques reprises.]Je me tourne vers Valentino avec de grands yeux surpris par la température et il me pose une simple question alors que ce dernier est toujours là le torse à l’air sans subir de gêne.

« T’es fou! Je ne me balade pas à cette température. Des plans pour rester pris quelque part! Non, rentrons et faisons faire notre changement de chambre! J’imagine qu’ils font tout de même du service aux chambres. On leur fera livrer de quoi nous mettre sous la dent. »

Je rentre donc à l’intérieur en me frottant vigoureusement les bras tout en essayant de retirer la neige qui avait réussi à s’agglutiner sur mes vêtements. Je retire quelques couches et la femme de l’accueil semble rire légèrement.

« - Toute une tempête, n’est-ce pas?
- Oui…Brrrr
- Vous n’êtes pas du coin.
- Absolument pas, originaire du sud alors ce n’est pas trop mon truc la neige…
- Je comprends, je comprends, mais ça a parfois ses avantages. Est-ce que vous voulez que je vous fasse préparer du thé ou du café? Nous avons une salle de repos où vous pourriez attendre.
- En vérité, je voulais savoir s’il était possible de nous faire changer de chambre pour avoir quelque chose de plus privé? Je peux payer la différence. »

Elle nous regarde doucement d’un regard rieur à tour de rôle et hoche la tête.

« - Bien sûr, je vois ce que je peux faire pour vous, dit-elle en fouillant dans son livre de réservation. Je vois que j’ai encore quelques chambres de libres. Nous avons la classique avec bain, sinon pour quelques cristaux en plus vous pourriez même avoir un foyer dans votre chambre.
-  Un foyer? Dis-je un peu plus intéressé tout en regardant vers Valentino.
- Idéal pour se réchauffer ou se faire sécher après un bain.
- Très bien, nous allons prendre celle-là! »

Enfin, nous récupérons notre truc, refaisant ainsi nos valises et retournons à l’accueil pour faire l’échange de clés. Pendant ce temps la nouvelle chambre nous fut préparée et nous y fûmes amenés. Un petit coup d’œil dehors me fait savoir que la tempête semble s’être calmée. Pénétrant la nouvelle chambre, je dépose mes choses sans prendre le temps d’ouvrir mes valises cette fois-ci. Je fouillerai dedans direct si j’ai besoin de quelque chose et je me désape des mes vêtements chauds, pour ne rester qu’avec les vêtements d’intérieur puis je fais le tour avant de m’arrêter devant le feu qui avait été allumé pour nous.

« Qu’est-ce qu’on fait? On va se commander quelque chose à manger et on attend qu’il nous l’apporte maintenant ou…?»

Notre changement de chambre maintenant officialisé, nous voilà donc dans celle-ci. Je pose la valise dans un coin alors que Val décide de défaire la sienne et je prends ce temps pour faire un petit tour. Il y a une salle de bain bien assez grande, un foyer comme promis, nous avons notre propre bain des sources et un grand lit. Un petit coin dînette et de lecture est installé dans un autre coin certainement pour passer le temps à tête reposé. Bon, le coup d’œil à l’extérieur m’a permis de voir que la tempête s’était calmée et nous avions donc la possibilité de reprendre nos plans où nous les avions laissés. Je me tourne donc vers Val afin de lui proposer s’il désire manger ou bien faire autre chose? Avec son petit sourire je ne sais pas si j’ai bien fait de laisser mon ou en suspension ainsi. Il pourrait se faire de drôles d’idées alors que je n’en avais pas du tout l’intention. Bon je sais que c’est normalement mon genre de le faire exprès, mais je lui donnais réellement un choix afin qu’il puisse ajouter de ses idées à la suite.

Prenant doucement ma main, je suis plutôt incertaine de ce qu’il a en tête. Est-ce qu’il va me sortir une connerie du genre qu’il avait en effet faim, mais d’autre chose? Quoi que ce je n’y ferrais pas d’opposition, mais non! Son grand sourire en coin n’est en réalité qu’une ruse, puisqu’il finit par me lancer ma veste sur la tête après m’avoir mentionné qu’il était temps de faire un bonhomme de neige. Je retire vite le vêtement de sur ma tête et le regarde, sans avoir trop le temps de rouspéter. Heureusement que je n’avais pas retiré mes bottes, sinon je me serais retrouvée nue bas dehors! J’essaie donc d’enfiler mon vêtement bien que ce ne soit pas facile avec une main occupée, mais au moins j’arrive à mettre mon bonnet ainsi que me foulard. Dehors, lorsqu’il libère enfin ma main, j’enfile rapidement mon manteau et mes moufles en grelotant de froid.

« Tu aurais au moins pu me laisser me vêtir à l’intérieur, Val’. » Que je lui dis en fronçant les sourcils tout en claquant des dents. Passer du chaud au froid soudainement n’a rien de bien plaisant. Enfin! En bougeant, je devrais me réchauffer. J’observe Val se mettre à rouler la neige sur le sol et essaie donc de faire comme lui. « T’imagines que c’est mon premier bonhomme de neige à vie que je fais? » Je compacte une petite quantité dans le creux de ma main comme si je faisais une boule de neige, mais plutôt que de la lancer sur mon compagnon, je me mets un peu plus loin de lui afin de la rouler au sol pour faire la partie centrale de notre bonhomme de neige. « Il n’y a jamais eu trop de neige au sud pour cela et disons qu’une fois à l’académie, ça n’a jamais été l’un de mes grands intérêts! » Ah mince! J’aurais dû amener avec moi mon cadre photo pour immortaliser ce moment. Enfin, une fois ma partie terminée j’appuie je soulève la boule sans aucun effort à l’aide de mon pouvoir pour la déposer sur la base que Valentino avait fait. Notre bonhomme commençait enfin à prendre forme! Nous faisons ainsi une tête et il l’a mis sur ma partie. Je trouve deux branches pour les bras alors que Val trouve des petits cailloux pour les yeux et la bouche. Ne manque plus que le nez, mais n’ayons pas de carottes sous la main, je cherche vite fait. Je fais une petite boule et lui fait donc un gros nez tout rond. C’était tout de même mieux que rien!

« Voilà!, que je dis en frottant mes moufles une contre l’autre. Il est tout beau notre bonhomme, non? »

Bien évidemment me plaindre d’avoir froid et l’aviser qu’il aurait pu au moins attendre que je me sois complètement vêtue convenablement pour me retrouver à l’extérieur était tout à fait normal. Sauf que ce dernier trouve tout de même le moyen de me sortir une connerie. Si j’ai froid, nous n’aurons qu’à retourner dans l’eau chaude et si ça ne suffit pas, il peut me réchauffer. Normalement ce genre de réplique ne me dérange absolument pas, mais quand je sais que personne ne peut nous entendre, mais pour une raison que j’ignore, je sens mes joues rougir et je détourne la tête pour préparer ma boule de neige pour entreprendre ma partie du bonhomme. Je ne vais pas rentrer dans son jeu, nous avons une construction à faire et plus vite cela sera fait et plus vite je retrouverai le chaud!

Notre bonhomme de neige maintenant complété, je me recule pour l’observer heureuse du résultat. Il n’est pas si mal pour une première fois, bien que je me souvienne que la carotte est normalement utilisée pour le nez. Je me vois bien mal rentrer à l’intérieur et aller jusqu’aux cuisines rien que pour demander un morceau du légume pour enjoliver l’extérieur de l’établissement. Enfin, la neige continue doucement de tomber et nous avons bien travaillé en équipe Val et moi, mais pour ma part j’ai encore une vengeance à reprendre. Subtilement, je me penche pour récupérer de la neige dans ma main et forme une sphère presque parfaite. « Hey, Val! » que je dis avant de lancer mon projectile gelé sur son torse avec un grand sourire. Il fronce les sourcils et me regarde perplexe et je ne peux m’empêcher de rire lorsqu’il me dit que je vais regretter cet acte!

Je m’apprête à prendre la fuite quand je le vois s’élancer, mais mon rire ne fait que s’amplifier quand il glisse une plaque de glace glissant au sol pour finalement rouler d’une drôle de manière jusqu’à mes pieds où il se relève aussitôt pour me lancer de la neige au visage. Je n’ai que le temps de bloquer de mon bras sans que le rire ne s’arrête, mais dans l’élan, je me retrouve sur les fesses. Surprise, je ne bouge plus un moment essayant de comprendre ce qui venait de se passer et quand je vois Val debout, la veste couverte de neige, je ne peux que l’imaginer rouler comme débile. Je m’allonge dos dans la neige et attrape mes côtes alors que je continue de me moquer en roulant de tous les côtés. « T’étais si ridicule, hahaha! » J’avais presque envie de l’imiter, mais lorsque j’arrive enfin à reprendre mon souffle, je me lève pour secouer finalement ma tenue. Après tout, mes jambes ne sont pas bien protégées et je m’approche finalement de Val, les mains dans les airs pour démontrer que je ne ferai rien, mais ce n’est qu’une ruse, car une fois à ses côtés, j’attrape son bras pour tenter une balayette et le faire tomber.