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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Le tombeau des sentiments | Fauve
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Le tombeau des sentiments | Fauve
    Lun 28 Déc 2020 - 16:41 #
    Le soleil était tout juste en train de percer l’horizon lorsque Solveig avait commencé l’ascension jusqu’au plateau rocheux. C’était un endroit qu’elle avait découvert il y avait plusieurs lune de cela. Par un hasard parfaitement fortuit. Depuis elle avait prit la fâcheuse manie d’y revenir. Et plus le temps passait plus il se voyait marqué de ses souvenirs. Valentino lors de leur première rencontre, Niraen pendant un cours de vol. Amusée, elle repensa à ces moments passés à cet endroit avant de se dire qu’elle devrait un jour ou l’autre y emmener Calixte. Quoi que le pauvre réussirait sans doute à se faire mal avant d’arriver en haut ou pire encore à chuter. Heureusement son petit bout de falaise était bien moins élevé qu’il n’y paraissait et lorsque le temps le permettait il n’était pas rare que la chiraki ne choisisse la voie des eaux afin de rentrer plus vite.

    Une brise fraîche soufflait à travers le rideau d’arbre, dégageant le ciel et permettant aux rayons d’atteindre la peau cuivrée de la garde qui s’en délecta. Levant les yeux devant elle, elle constata qu’il ne lui restait plus beaucoup de kilomètre à parcourir avant d’enfin atteindre son but. Peut-être arriverait-elle à temps pour profiter du levé du soleil. Quitte à se lever aux aurores autant que ça ne soit pas pour rien. Et elle força l’allure, cela lui ferait un bon échauffement. Par pur amusement elle termina son ascension en passant d’arbre en arbre, se balançant avec aisance d’un perchoir à un autre. Puis enfin, ses pieds atterrirent sur l’herbe verte. Le timing était parfait, presque trop. Face à elle se dressait l’océan dont les ondulation vertes et bleues semblaient se refléter sur la courbe du ciel qui, lui, tendait à virer vers un jaune orangé parsemé de quelques fines tâches roses. Aussi dépareillés que ses yeux et pourtant aussi complémentaires les deux opposés naturels s’imposaient là, majestueux et inébranlables. Un petit sourire aux coins des lèvres la soldate observait, ses oreilles s’agitaient sur son crâne. Elle s’accroupit. L’odeur de la rosée lui montait aux narines, et le chant de quelques oiseaux matinaux commençait tout juste à se faire entendre. Elle n’avait jamais été du matin, mais le peu de fois où elle arrivait à se tirer du lit suffisamment tôt elle n’était jamais déçu.

    - La prochaine fois j’emmènerais Sam. Murmura la jeune femme en se redressant avant de s’étirer. De nouveau ses yeux se perdirent vers le lointain ; ses pensées suivirent. Pas longtemps. Solveig ne laissait que peu de place aux souvenirs qu’elle refusait de voir ressurgir. D’un mouvement sec de la tête, elle les chassa et laissa tomber son sac et son arc sur le sol. Ensuite elle alla chercher de quoi confectionner des cibles. Cela lui prit un temps non négligeable et lorsqu’elle eut terminée, les tâches roses encore ensommeillée du soleil avaient fait place à un jaune impérial. Mettant sa main en casquette elle prit une voix nasillarde : - Tu as tout le matériel dont tu as besoin à la caserne, pourquoi est-ce que tu tiens absolument à perdre du temps comme ça hein ? Heureusement que Thépa n’était pas là, elle lui aurait donné une centaine de pompe si ce n’était plus pour une imitation aussi mauvaise. A cette pensée elle pouffa.

    L’heure des bavardages était terminé. Cela faisait bien trop longtemps qu’elle était ici sans rien faire. Solveig ramassa donc son arc ainsi que quelques flèches. Elle en encocha une puis banda son arc. Il ne lui restait plus qu’à viser, ce qui était une chose assez aisée en raison de sa vue perçante. Mais juste avant que ses doigts ne relâchent la tension, une odeur, un relent de passé la prit à la gorge, manquant de lui faire rendre son petit déjeuner. D’un mouvement brusque elle se retourna, mettant en joue ce qui se trouvait auparavant derrière elle.  
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Mar 29 Déc 2020 - 17:26 #
    J’aurais du dormir, enfin, plus exactement j’aurais plus dormir. Il était minuit passé hier quand j’ai enfin fermé les yeux, dans un lit simplement réchauffé par la présence de Ardent à mes côtés. Un corps humain aurait été plus agréable, plus pratique, mais aussi beaucoup plus compliqué. Elle hantait bien trop mon esprit hier soir pour avoir un autre nom que le sien aux lèvres et je n’avais aucune envie de me prendre un coup suite à un mécontentement d’un amant vexer que cela ne soit pas le sien qui sortent de mes lèvres. Pas qu’aujourd’hui elle hante moins mon esprit, au contraire, mais hier soir c’était l’appréhension d’aujourd’hui qui était là.

    Cela ne devrait pas pourtant. Je suis portant parti sans me retourner la dernière fois. Je n’ai pas pleuré quand c’est arrivé. Il m’a fallu un temps pour coucher avec une nouvelle personne, mais c’est simplement que je n’ai pas eu de chance avec mes conquêtes diverses. Cela n’a pas été aussi crève-cœur que ça put sembler l’être. Je suis certain qu’à force de le penser et de le dire ça sera une réalité un jour. Tout n’est qu’une question de point de vue. De toute façon c’est trop tard pour regretter ce qui serait arrivé si j’étais resté. Là, je ici pour autre chose.

    Sans la mort des parents, je ne serais pas revenue la voir. Je n’aurais pas fait de recherche pour savoir si elle va toujours bien. Il aura été si simple de lire les rapports sur le possible gamin, mais je suis forcé à ne pas lire. Ne pas savoir c’est plus simple. Ne pas savoir c’est aussi une forme de protection. Si je ne savais pas à l’époque, je n’avais pas envie de venir ramper ventre contre terre pour refaire parti de sa vie, donc continuer de ne pas savoir est une forme de rappel de pourquoi je fais cela.

    Ce n’est pas tordu, c’est plus simple. Le déni est toujours plus simple à vivre que de regarder les choses en face. Pour continuer à chercher Primus, je me devais de partir. Parce que ressentir quelque chose pour elle c’était une faiblesse que je ne pouvais et ne peux pas me permettre. Autant à l’époque que maintenant. Alors pourquoi, alors que je sais tout cela, cela est aussi amer en bouche de la voir avec un tel regard porter sur moi et son arme tendus ?

    Ce n’est même pas une surprise qu’elle réagisse comme cela. C’était une évidence même. La suivre en faisant attention au sens du vent pour ne pas être repéré tout du long avait même fait partie du jeu. Même le fait d’avoir demandé à Ardent de me suivre avec que dans une demi-heure aussi pour encore une fois pas me faire avoir trop rapidement. Pourtant j’ai hésité, une demi seconde, avant de sortir de ma cache, de me mettre en plein dans le sens du vent pour son odorat, parce que fuir serait tellement plus simple que de lui faire face.

    Pas graves, les dés sont lancés. Elle a l’air en forme, c’est déjà une bonne chose. Le masque de mon sourire le plus charmeur sur mes lèvres se dépose sans un faux pli, mon attitude une nonchalante se fait sentir dans toute ma position et le spectacle peux commencer.

    — Je m’attendais a un accueil plus chaleureux de ta part.

    Le chérie a failli sortir de ma bouche, mais je l’ai ravalé avant. Quelque part ça me ferait plus remonter des souvenirs qui me dérangent qu’autre chose. C’est fou comme elle est toujours aussi délicieuse à regarder. Aussi forte. Aussi elle tout simplement.

    — Je t’ai manqué ?

    Parce que toi, oui. Je ne m’en étais juste pas rendu compte à quel point avant aujourd’hui. J’ai bien fait de partir ce jour-là. Je ne veux même pas savoir ce que cela aurait donné sinon.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
    Informations
    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Mar 29 Déc 2020 - 23:56 #
    Un coeur qui loupe un battement, des cils qui papillonnent et soudain cette douleur qui vous tord l’estomac. Bouche bée, Solveig plongea ses yeux dans ceux céruléens de l’homme qui lui faisait face. Elle ne savait quoi dire, elle ne savait comment réagir. C’était comme si soudainement respirer n’était plus une chose naturelle, comme si un océan de souvenir venait de déferler. Sans doute aurait-elle préféré que cela arriva. Qu’une vague vienne se fracasser sur elle, qu’elle la noie sous de l’eau et non sous cette terrifiante souffrance qu’elle avait étouffé depuis sept longues années. Ce n’était pas dans le bleu de ces yeux qu’elle voulait se perdre. Machinalement elle recula d’un pas. « Va-t’en » gémit son esprit engourdis, pour seule mise en garde. Cela aussi, elle aurait aimé en être capable. Pourtant elle était sidérée, clouée sur place. La surprise, la peine, la joie, la douleur. Toutes ces émotions s’entrechoquaient au creux de sa poitrine avec une violence inouïe. Même ses pupilles verticales s’étaient soudainement rétractées. Elle ouvrit la bouche mais aucun son ne sortie. Tenant toujours en joue l’intrus, elle recula d’un pas et banda son arc avec plus d’ardeur encore.

    Lorsqu’il ouvrit la bouche, le flot de ses pensées reprit, les souvenirs refluèrent comme la montée des eaux, soudaine, du Grand Port. L’interminable hiver, la solitude, ces bras chaleureux qui s’étaient refermés autour de ses frêles épaules des dizaines voire des centaines de fois. Il y eut également la mémoire de son corps qui se raviva, lui rappelant les frémissement de ce dernier sous les mains rêches et caleuses du soldat, la chaleur de ces lèvres auxquelles elle s’était amusée à voler des baisers à la dérobée et leurs valses ardentes au cœur de la glace de la forteresse.  Sa main trembla et la flèche manqua de se décocher. Bientôt la stupeur et la peine laissèrent place à la colère. Un sentiment aussi glacial que brûlant.  

    Il lui avait manqué. Atrocement. Elle se souvenait encore de cette sensation de vide qui s’était creusé dans son estomac lorsqu’elle avait comprit que Fauve ne reviendrait jamais, qu’elle ne serait plus en mesure de rire avec lui au coin du feu ou encore de se lover contre son torse lorsque qu’elle se sentait trop seule. Pire encore, il lui avait manqué lorsqu’il avait fallut choisir l’avenir de leurs enfants, lorsqu’elle avait faillit commettre l’irréparable. Si elle s’était retenu jusqu’ici sa colère éclata. Elle fusa sans prévenir, éclatant comme un volcan. La flèche de Solveig se décocha et fila se planter entre les deux pieds de Fauve. Le poil de ses oreilles se hérissa et elle laissa filer un grognement guttural, bien plus proche de l’animal qu’elle ne l’aurait voulu. Si elle n’avait pas fait l’effort de se contrôler nul doute qu’elle aurait bien été capable de lui montrer les crocs. Son arc fut jeter au sol dans un mouvement remplit de rage.

    - Tu n’es pas le bienvenue. Ce fut les seuls mots que la Valkyrie fut en mesure d’articuler. La haine rongeait ses sens, embrumait son esprit.

    Son visage d’habitude si joyeux se tordit en une moue qui ne lui était pas familière, un air dur et implacable. La face sombre que Solveig avait toujours gardé si profondément enfouie. Plus animal qu’humaine, terrifiée et terrifiante. Elle détestait profondément cette partie d’elle. Pourtant cet homme, qu’elle avait su aimer il y a longtemps, était en mesure de l’éveiller par sa seule présence et rien que pour cela, la garde le détestait encore plus.  

    - VA T’EN ! Vociféra-t-elle.

    La vérité ? Elle avait envie de connaître la raison de sa venue. Pourquoi, après tant d’année, après qu’elle l’ait cru mort, revenait-il ainsi ? Comment réagir ? Le repousser ? Se réjouir de le voir en vie ? Revenait-il prendre son fils ? Se faire pardonner ? Mais au lieu de poser ces questions qui lui brûlaient les lèvres, elle s’élança vers son ancien amant et lui assena une gifle d’une violence incroyable. Pour leurs fils. Elle le saisit par le col et tenta tant bien que mal de le clouer à un arbre, levant son poing dans un ultime mouvement de chagrin.  
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Ven 1 Jan 2021 - 22:02 #
    La flèche part, normale. Elle ne me touche pas, normale aussi. Même si je ne suis visiblement pas le bienvenu elle ne va pas me tuer ainsi. Dommage, cela réglerait bien des choses Solveig. Pas que je sois suicidaire, enfin pas vraiment, je crois, mais est-ce que ça ne rendrait pas justice à ma fuite ?

    Comme si j’allais te dire cela de toute manière. Non, cela serait bien trop pathétique, je me contente de sourire encore plus, comme pour la provoque. Totalement pour la provoquer. Si je finis de bien détruire ce que j’ai commencé à faire, il n’y aura jamais plus aucun retour en arrière possible et tout sera plus simple ainsi.

    Hurle chérie, même si mon ventre aimait que tu hurles sous moi bien autrement. Je hais mon corps d’anticiper chacun de tes gestes, même ceux de refus. C’est gravé encore dans ma chair et pourtant, je t’assure, j’ai visité bien des draps pour t’oublier.

    Dis-moi que tu as fait de même. Dis-moi que je ne représente plus rien pour toi. Que tu es juste énervé parce que je suis en vie parce que je suis un connard ! En tout cas, ça y ressemble. Ne change pas de discours amour, c’est important pour moi et tu ne t’en rends même pas compte.

    Sa gifle est électrisante, pourtant elle fait mal, mais pas assez. Cela me retourne encore trop le ventre pour que cela soit bien. Le voir préparé son poing pour le frapper m’emplit d’une certaine hâte qui chatouille tout mes reins. Mon envie de rouler dans un coin avec elle est si forte, mais qui ferait ça ?

    — Tu es toujours si belle en colère. Ne me rate pas et met plus de force, je n’ai rien senti avec ta gifle. C’est un nouveau préliminaire peut-être ?

    Sois en colère. Là au moins je suis certain que tu vas bien. Que tu me détesteras assez tout du long pour ne pas vouloir de moi à tes côtés, quelle qu’en soit la raison. Comme ça tu seras mise le plus loin possible de mes liens importants. Si je fais cela, je te protège forcément. Je me protège aussi de cette connerie de sentiments qui enferme les gens. Pourtant mes yeux ne peuvent s’empêcher de faire un dérivé vers son ventre.

    J’aurais voulu soutenir son regard tout du long, ne pas baisser le regard, ne pas me demander ce que cela donne de la voir enceinte. Il ne faut pas demander, ne pas avoir de regret sur cela, pas se dire que si c’était à refaire cela serait avec une bague contre mouflet parce qu’elle méritait ce genre d’attention là, elle. Ne pas laisser cette gorgée de regret remontrer trop haut dans ma gorge.

    Je la regarde à nouveau dans les yeux et lui souris simple avec toute ma suffisance. Tout ce qu’on apprend si instinctivement à faire quand on est un Milan qui se respecte. Solveig frappe, aide-moi à finir de détruire ce qui nous relit. C’est pour ton bien.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Dim 3 Jan 2021 - 17:41 #
    La main suspendu en l’air, tout comme l’instant, les grand yeux vairons de Solveig dardèrent sur lui un regard furieux. Remplit de haine mais d’où perçait malgré elle des relents de nostalgie. Qu’elle l’eut voulu ou non, son odeur remontait à ses narines comme un filet de souvenirs. Mélange d’eau de Cologne, de menthe fraîche et de transpiration. Mais elle refusa que ces ombres du passé ne referment ses serres sur elle. Son poing, qui s’était détendu s’arma de nouveau mais encore une fois, le coup ne vint pas. « Pourquoi ? » se demanda-t-elle, alors qu’il s’était subitement mit à sourire. « Pourquoi ris-tu ? ». Se riait-il d’elle ? Pauvre félin prit au piège par des sentiments contradictoires et d’une nature qu’elle ne savait appréhender ? Ou peut-être était-ce la situation qu’il trouvait amusante ? Elle n’avait pas envie de sourire, elle avait envie de hurler ou peut-être de pleurer. Le vide dans son estomac était pesant. Autant que le jour où il s’était vidé des deux êtres qui y avaient élus domicile.

    Fauve prit la parole. Et pour quoi ? Solveig pensa qu’elle aurait dû lui coller cette droite que par deux fois déjà elle avait retenue. Ne serait-ce que pour étouffer dans l’œuf les insanités qui sortaient du fond de sa gorge. Peut-être même qu’elle devrait l’asphyxier tout court. Cela leur éviterait des problèmes à tout les trois. Pourtant, malgré toute la colère et la haine qu’elle lui portait, elle en fut parfaitement incapable. A la place elle le plaqua avec encore plus de force contre le tronc de l’arbre, ses deux mains se saisissant des vêtements du blanc.

    - Tu me dégoûtes ! Après sept ans, après sept longues années tu te repointes comme ça ! Elle le retira vers l’avant puis le re-plaqua avec toute la puissance que ses bras pouvaient lui offrir. - Comment croyais-tu que j’allais t’accueillir au juste ? Hein ? A bras ouverts ? Tu pensais peut-être que j’allais ouvrir mon lit et mes cuisses pour le fils de catin qui m’a engrossé ?! Ne me fait pas rire Fauve. Tu savais que j’aurais envie de te tuer. Je te hais. Je te méprise. Plus que n’importe qui. Ses yeux étaient fous, semblable à ces fois où elle affrontait de bon cœur des ennemis qui en valaient la peine, sauf que cette fois, elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour ne pas céder à cette pulsion qui lui intimer de tirer ses dagues contre lui. Cela l’aurait probablement soulagée, mais combien de temps ? « Samaël n’en saura jamais rien... » lui souffla sa conscience. C’était vrai. Si elle arrivait à faire disparaître son compagnon d’une manière ou d’une autre, leur fils n’en saura jamais rien et quand bien même la nouvelle pourrait paraître dans le journal local, jamais le petit garçon n’aurait la puce à l’oreille. Mais la valkyrie refusa de s’imposer le poids de cette culpabilité, ou encore de mentir à son fils. A contre-coeur elle écarta encore une fois la possibilité de tuer Fauve. - Je crois… Je crois que te savoir mort m’aurais enlevé un poids… Dit-elle soudainement, brisant le silence qui s’était installé. - Cela aurait été une excuse valable pour un tel abandon. Et elle éclata d’un rire aliéné tout en lâchant les deux pans de tissus du haut de l’ancien garde. Après cela, elle lui tourna les dos.

    Ses mains se pressaient sur ses yeux. Comme si cela allait lui permettre de se réveiller d’un mauvais rêve mais également d’empêcher ses larmes de couler. Elle refusait avec obstination de pleurer pour un homme pareil. Jusque ici, elle s’était montrée solide comme un roc, elle refusait de se briser sitôt la vague rencontrée. Cet évènement ne serait qu’une épreuve de plus. Mais la plus difficile sans aucun doute.

    - Nous n’avons pas besoin de toi. Va-t’en. Tenta-t-elle de nouveau. Sa voix se brisa au beau milieu de sa phrase, et elle eut toutes les peines du monde à étouffer le sanglot qui fit vibrer ses épaules.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Lun 4 Jan 2021 - 0:18 #
    C’est vrai, ça. À quoi est-ce que je m’attendais en la voyant aujourd’hui ? Qu’elle me saute dans les bras et me hurle son amour après l’avoir lâché au pire moment possible ? La voir pleurer pour moi et qu’on reprenne tout depuis le début ? Rattraper une chance que j’ai choisi comme un grand de jeter aux flammes sans aucune pitié ? Non, bien sûr que non. Je suis juste là pour finir de détruire ce que j’ai pu laisser derrière moi, finir de te rendre ta liberté. Rien que le lui rendre ce qu’elle mérite et que j’ai été trop lâche pour lui l’offrir la dernière fois, car je voulais une illusion de retour possible. Sac à merde.

    Je la dégoutte ? Tant mieux, ce n’est que mieux ainsi. Même si je meurs d’envie de recouvrir ces lèvres des miennes, d’effacer toute sa rage en honorant son corps et son cœur, la vie, ça ne fonctionne pas ainsi. C’est que dans les romans à l’eau de rose dégueulasses que ce genre de chose fonctionne. Puis même si cela fonctionnant, ce n’est pas ce que je souhaite. Enfin, ce n’est pas ce que je lui souhaite plus exactement. Son mépris c’est bien, mais pas assez. Puis elle ne m’a même pas frappé.

    Je vais pour ouvrir ma grande gueule comme je sais si bien faire et la provoquer encore plus. J’ai besoin de sa colère contre moi, de son poing dans ma gueule, de savoir que je le fais vraiment pour quelque chose, mais mon souffle se coupe. Je ne l’avais pas vu venir aussi fort celui-là. Pourtant je savais qu’elle était enceinte, elle me l’a dit, c’est même ce qui a fini de me faire fuir. Le nous pique parce que ça veut dire qu’il y a vraiment un gamin.

    Mon sourire tombe et je la fixe simplement. Qu’est-ce qu’elle espère que je lui dise ? Que je suis désolé ? Que je me doute bien qu’elle n’a pas besoin de moi ? Que ce gamin cela me brule les entrailles d’en savoir plus ? Qu’une part de moi aurait préféré qu’elle avorte que de porter un bout de Milan en elle. Une part de moi me déteste de lui avoir fait ça sans même qu’elles se rendent compte de ce que c’est pour ma famille au final.

    — Nous… Ha… Ha… Ha… Alors, il y a un putain de nous qui n’a pas besoin de moi, géniale… De mieux en mieux…

    Je n’ai pas pu m’empêcher de le sortir. Je m’attendais vraiment à ce qu’elle avorte du petit ? Est-ce que ça aurait été plus simple ? Non, bien sûr que non. Juste c’est plus simple de faire comme s’il n’y a pas d’enfant, c’est moins de questions et beaucoup plus de dénis. Allez, je dois me reprendre. Je remets mon sourire sur mes lèvres et reprends mon travail. Je dois le faire parfaitement.

    — Vraiment, tu…

    Ma voix vibre trop fort, ma phrase se coupe et une grande inspiration me vole mes mots. Bordel, ce n’est pourtant pas si difficile de lui rendre sa liberté et de finir de détruire ce qui a été un nous un jour. Pourquoi j’ai l’impression de la détruire aussi alors qu’elle doit être plus forte que ça ? Bordel, Solveig, tu es supposé être plus fort que tout cela. Plus courageuse que moi.

    — Putain, c’est tellement pathétique… Si tu as si plu besoin de moi pourquoi tu chiales comme une putain de gosse bordel ? Pourquoi tu ne viens pas me défoncer la gueule ? Pourquoi est-ce que putain tu peux pas juste le faire et pas me…

    Me donner de faux espoir juste en étant toi. Pourquoi mon putain d’esprit veut encore voir des morceaux de nous dans tout cela ? Il n’y a plus rien, c’est mort. Je le sais, c’est même pour qu’elle lâcher toute cette haine. Qu’elle tire un train définitif sur moi. Que mon souvenir ne soit plus rien. Pourquoi tu as gardé un putain bout de moi en toi Solveig ? C’est dangereux pour vous deux.

    Je me mords la lèvre pour ne pas laisser la fin sortir et je la fixe droit dans les yeux.

    Là, tout de suite, je suis désolé d’être un Milan.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Lun 4 Jan 2021 - 16:28 #
    Dans d’autres circonstances Solveig se serait félicitée du calme qu’elle était capable de maintenir. Dans cette situation elle le déplorait. Plus il lui parlait et plus la sensation de douleur s’intensifiait. Ne l’avait-il pas suffisamment meurtrie jusqu’ici ? L’abandonner, déserter la garde, n’était-ce pas là une sentence mille fois suffisante pour son erreur de jeunesse ? Erreur qu’ils avaient commit à deux d’ailleurs, main dans la main. A cette époque, elle avait naïvement pensé qu’ils seraient tout deux en mesure d’affronter vent et marrée, ou plutôt vent et blizzard. La nouvelle de sa grossesse l’avait terrifiée, c’était un fait, Solveig ne s’était jamais imaginée mère. Avant ça, elle criait à qui voulait bien l’entendre que « Jamais ô grand jamais elle n’engendrerait d’enfant » et voilà que quelques années plus tard mère nature avait prit du retard. Son effroi avait été saisissant, lorsqu’elle avait compris. Mais l’idée qu’elle n’était pas seule, que Fauve serait à ses côtés pour l’accompagner dans sa décision, lui avait permit de canaliser ses émotions. Lui en parler n’avait pas non plus été chose aisée, même si elle l’aimait par dessus tout elle redoutait sa réaction. Mais elle ne s’était pas suffisamment méfiée. Elle avait exploré les possibilités. Qui allait de la colère, au dénis, en passant par le refus. Cependant elle avait omit une seule éventualité, et c’est celle qu’il avait choisit. Tout couard qu’il était.

    Il n’y aurait pas du avoir ce « putain de nous » comme le nommait si joliment Fauve, pourtant il était bien là. Grâce à Yuduar qui lui avait tendu la main avant qu’elle ne se laisse tomber dans la noirceur de sa propre âme. Parfois la soldate se demandait, si elle se serait relevée, d’avoir ainsi sacrifiée le chair de sa chair. Sans doute n’aurait-elle plus été que l’ombre d’elle-même. Tout comme un pant de tout ce qu’elle était s’était effondré quand l’un de ses fils avait rendu l’âme en couche. Son esprit n’aurait pu survivre à la perte de ces deux êtres, peu importe combien elle les méprisa au début. Repenser bien malgré elle à l’existence de son benjamin lui coupa la respiration et lui donna un haut-le-cœur, elle plaqua une main sur sa bouche pour le retenir.

    Qu’il était cruel, cet homme qu’elle avait aimé. Sans vergogne, sans une once de pitié, il la battait de ses mots aiguisés. Voulait-il la briser ? Quel genre de malin plaisir y avait-il à cela ?  Elle l’avait cherché mais cela remontait à bien des années maintenant. Elle ne voulait plus le revoir. Alors pourquoi ? Pourquoi venir lui asséner toutes ces férocité comme si c’était elle l’ennemie à abattre ? Fauve n’avait-il un tantinet de dignité ? Ou d’empathie même. Solveig était prête à prendre n’importe quoi pourvut qu’il se taise.

    Malheureusement, la corde de sa patience s’effila puis lâcha. Au même moment elle effectua un mouvement d’une rapidité inouïe. Son pied vint rencontrer sans douceur la cheville de Fauve, aussi massif soit-il, puis elle lui sauta dessus pour le faire basculer en arrière. Ils atterrirent lourdement dans l’herbe, les genoux de la valkyrie claquant sur le sol au même rythme que le corps de son ancien compagnon. De là, s’abattit sur sa poitrine une pluie de coup de poing rageur.  Elle voulait y mettre du cœur, de la violence, lui faire aussi mal que lui le faisait. Elle aurait voulu traverser sa poitrine pour saisir son cœur entre ses doigts, le broyer comme lui le faisait. Mais elle n’y parvenait pas. Son corps tout en muscle semblait absorber ses coups, comme si elle était en plein cauchemar, incapable de se défendre contre ce qui lui faisait peur. Des larmes torrentielles dévalaient ses joues, allant se perdre dans le creux des cicatrices qui défiguraient son faciès. Ce dernier était tordu en une grimace misérable.

    - Parce que je t’aimais ! Lui hurla-t-elle à s’en écorcher les cordes vocales. - Je t’aimais plus que n’importe quoi. Je pensais que notre vie, on la passerait ensemble ! Tu étais la première personne que j’avais aimé comme ça, tu étais toutes mes premières fois ! Mais toi tu t’es enfuis, connard ! Et maintenant… Elle le gifla. - Je te déteste ! Je te hais Fauve Nalim ! Je me déteste encore plus de ne pas pouvoir de te frapper ! Ses yeux grands ouverts, se plongèrent dans ceux du jeune homme sous elle. - Je déteste savoir que je ne pourrais jamais me séparer de toi. Et par dessus tout j’exècre que tu sois le père de notre fils. Le souffle court, elle s’arrêta un instant. - Crois moi, j’aimerais t’ôter la vie de mes mains. Je m’enlèverais une épine du pied et il ne le saurait jamais. Mais je… Je ne peux pas. Ses poings se serrèrent, elle les abattit de chaque côté de la tête du blanc. - J’aimerais… Mais je ne…Peux… Pas, Fauve. Si seulement tu avais pu être mort… Et un sanglot l’emporta, à tel point qu’elle fut parfaitement incapable de continuer à parler.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Jeu 7 Jan 2021 - 14:53 #
    Tu es bien chanceuse Solveig, vraiment chanceuse, moi aussi j’aimerais parler de mes sentiments pour toi au passé, cela serait tellement plus simple. Il n’y aurait pas toute cette scène-là et pas l’impression que tout ce qui arrive me fait sentir encore plus minable que je le suis. C’est vraiment une chance que je t’envie là tout de suite.

    Même avec toute sa haine, toute sa colère, toute cette part d’elle qui ne lui ressemblent si peu à ce qu’elle offre à tout le monde, mon cœur à des papillons, mon ventre à faim et mon esprit soufflent des mensonges sur une reconquête possible. Des histoires d’amour et de haine pas si éloignés l’une de l’autre. Que si un pas a été fait dans un sens le retour est encore possible. Comme si c’était aussi simple que cela. Comme si je pouvais me permettre de faire des efforts dans ce sens alors que je me dois de tout de même la protéger dans ce quoi je l’ai laissé sans même qu’elles se rendent compte de combien tout cela est merdique.

    Elle a pourtant raison. Tout serait certainement plus simple pour elle si j’étais mort. Si elle n’avait pas aimé un lâche qui ne pense qu’à sa gueule avant de penser aux autres. Elle est amusante de me dire que j’ai été toutes ces premières fois, tellement pathétique de croire qu’elle a été la seule à croire en tout cela. J’ai eu un moment, des lunes, années, d’insouciance avec elle. La première fois que j’étais amoureux, la première fois que laissait mon nom ne pas me dicter mes actes, la première fois a avoir un but autre que Primus et c’est là tout le problème. Parce qu’elle a aimé Fauve Nalim et non Fauve Milan, elle n’a aimé qu’une chimère qui se devait d’être détruite.

    – C’est faux. Il y a une seule chose dans tout ton laïus larmoyant qui est tellement faux que ça me donne envie de vomir que tu aies même pu le dire.

    Parce que vraiment j’ai envie de vomir à l’entente de ce mot. Parce que j’aurais voulu qu’elle me garde dans l’ignorance du sexe de cet enfant, qu’elle n’utilise pas un terme que je n’ai aucun droit de porter aux vus de mes actions. Bordel, si tu me haïs tellement ne l’utilise pas Solveig. Ai pitié de toi. Ai pitié de ce que tu as fait.

    — Je ne suis pas son père. À aucun moment. Un géniteur lâche qui t’a laissé comme une pauvre merde, oui, mais pas quelque chose d’aussi noble qu’un père. Je ne suis le père de personne… Je ne peux être le père de personne…

    Et cela c’est une réalité qui pique horriblement mon ego. Un rire un peu jaune sort de mes lèvres et je ne bouge pas plus de ma position sous elle, seule ma main gauche tente d’effacer les sanglots sur ces joues. Les larmes ne lui vont pas bien, on la croirait faible alors qu’elle ne l’a pas.

    — Et bordel, ne chiale pas comme une gosse, tu as affronté ce qu’il y a par de là la frontière à presque en mourir trop de fois et tu vas me faire croire que je suis plus fort que cela ? Puis, tu te trompes. Si j’étais mort, tu aurais encore l’espoir que je ne sois pas un connard.

    Et ce genre d’espoir aurait été un poids pour le reste de sa vie.

    J’aimerais répondre à tes sentiments, être capable d’ouvrir la bouche et tout t’explique de A à Z, de même te dire pour les Milan, mais cela n’est pas mon but aujourd’hui. Aujourd’hui, je veux juste que tu ne t’accroches à plus rien de moi, même si tu resteras toujours une cicatrice dans mon cœur, une de celle dont je n’oublierais la provenance cette fois. Je ne veux pas courir le risque que tu mettes le nez dans les histoires de ma famille et te mettre en danger avec le gamin.

    Je suis lâche, mais je fais tout de même de mon mieux là-dedans.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Sam 9 Jan 2021 - 0:06 #
    Une douleur franche transperçait sa poitrine. Elle connaissait cette souffrance. C’était exactement la même que lorsqu’elle l’avait perdu pour la première fois, la même que lorsque Nahël les avaient quittés. Le genre qui vous donne l’impression de perdre la raison, qui vous coupe la respiration, vous fait croire que demain n’est pas nécessaire. Le désespoir, ce sentiment horrible, rongeant même les plus courageux, même ceux dont l’esprit est solide comme un roc. Et les paroles de Fauve ne firent rien pour arranger la multitude d’émotion qui continuait d’exploser dans sa poitrine.

    Ces mots étaient durs. Solveig avait l’impression que l’homme qu’elle avait connu n’était plus et qu’à la place ce n’était qu’un bloc de glace. Il avait le voix, l’attitude et l’apparence de l’homme qu’elle avait aimé mais ce n’était pas lui. Jamais au grand jamais son ancien amant ne l’aurait ainsi… « Il s’est enfuit. Il s’est enfuit et il t’as abandonné au pire moment. » Souffla une voix dans son esprit. En vérité ce n’était pas lui qui l’avait leurré, c’était elle qui avait été suffisamment sotte pour croire que leur idylle fut sincère. Pour la première fois de sa vie elle méprisa son instinct. Elle le suivait toujours aveuglément, mais cette fois là, la première fois qu’elle avait laissé le garde l’étreindre, il aurait du l’obliger à fuir. Pourtant elle était restée. Pire encore elle y était retourné. Elle avait même finit par l’aimer. Stupide qu’elle était.

    Néanmoins, il eut des mots qui réussirent à calmer l’avalanche de pleur. Non pas par leur nature réconfortante ou chaleureuse mais parce qu’ils laissèrent la valkyrie stupéfaite. Elle s’était attendu à beaucoup de chose de la part de Fauve mais certainement pas à celle là. Elle ouvrit la bouche pour protester mais seul un hoquet chagriné et quelques larmes lui échappèrent. Le choc était plus rude qu’elle ne l’avait imaginé. Mais avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, la main de Fauve vint se déposer sur sa joue. Sa senestre était caleuse, elle maniait encore les armes. Une nouvelle fois Solveig se revit dans le passé ; plus exactement lors de l’une de leur trop nombreuses escapades. Lorsque le vent cinglait leur cape, que le blizzard les faisait frissonner jusqu’à l’os et que la neige venait s’agglutiner, invisible, dans leurs cheveux d’un blanc quasi immaculé. Combien de fois avaient-ils joués comme des enfants ? Engageant de faux combats jusqu’à ce que l’un des deux daignes se rouler dans la neige ? Combien de fois avait-elle finit nue avec pour celle couverture, Fauve, et le désir qu’il éprouvait pour elle ? La chaleur sur sa joue lui fit atrocement mal et elle gifla sa main comme si il venait de la brûler. Tout aussi brusquement elle recula, libérant le blanc de l’étreinte de ses cuisses. Assise dans l’herbe, elle reprit son souffle et ses esprits.

    - Tu… Elle hoqueta. - Tu es son père. Un mauvais père mais tu l’es tout de même. Ramenant ses genoux vers elle, elle reposa son menton dessus tout en reniflant. Cela ne lui plaisait pas d’admettre la paternité de Fauve, encore moins en sachant le courage - parfaitement inexistant – dont il avait réussit à faire preuve jusqu’ici. Quoi qu’il en soit, Samaël n’était pas né d’une erreur. Il n’était pas désiré certes, et il avait prit de cours aussi bien l’un que l’autre. Mais il était la concrétisation de quelque chose qui avait, par le passé, existé. Si cela était mort depuis, il continuerait de vivre au travers de ce garçon. Et cela Fauve n’y pouvait rien. Peu importe ô combien il voudrait lutter. - Il te ressemble. Plus qu’à moi. Murmura-t-elle a regret. « Souffre ». Elle se laissa tomber en arrière.

    Ses jambes formaient un angle légèrement tordu par rapport à son corps, sa poitrine se soulevait à un rythme encore irrégulier mais ses yeux fixaient sans ciller le ciel d’un bleu perçant. Si bien qu’elle se demanda pendant un instant si le monde ne tournait pas subitement à l’envers. Malheureusement ce n’était pas le cas, alors elle poursuivit d’un ton calme qui tranchait drastiquement à la manière presque hystérique dont elle avait agit jusqu’ici. A vrai dire elle était si déconcertée qu’elle ne savait plus comment il était bon d’agir. Alors maintenant que le gros de ses émotions était passé, comme si brusquement l’ouragan était retombé et qu’il ne restait plus qu’une mer de calme, ou du moins qu’elle était en mesure de réfléchir sans avoir ni envie de hurler, ni de décrocher la tête du jeune homme de son corps, elle comptait bien en profiter.

    - Il y a des choses bien plus terrifiantes que les monstres d’au delà de la frontière. Elle ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. « Devrais-je… ? » Songea-t-elle. Devait-elle lui parler de cet autre, qu’elle ne laissait ressurgir dans ses pensées qu’en de rare occasion tant le simple fait d'y penser la bouleversait ? - Des choses qui, même toi, te ferait trembler de peur et de chagrin. Reprit-elle d’une voix morne. - Voyons voir à quel point tu es fort, toi, le grand Fauve Nalim. « Voyons lequel de nous deux est le plus larmoyant » - Fauve, dis moi. Est-ce que tu as des cas de jumeaux dans ta famille ? Et elle tourna vers lui ses yeux dépareillés. - Parce que moi non. Et pourtant. Et elle ne put empêcher un sourire fou d’habiller son visage. « Souffre. »  - Samaël et Nahël. Poursuivit-elle en fixant de nouveau le ciel. Une larme roula le long de sa joue et elle du prendre une grande inspiration afin de ne pas se laisser engloutir de nouveau. - Tu ne m’as pas seulement abandonnée, tu as abandonné tes fils aussi. Un mauvais père et un piètre compagnon. Quelle ironie… Souffla-t-elle en fermant les yeux. « Souffre autant que moi. » Solveig aurait dû s'en douter, le calme survenait toujours avant la tempête.  
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Lun 11 Jan 2021 - 19:11 #
    J’aurais préféré que tu me frappes encore plus fort que d’assurer que je suis son père. Pourquoi est-ce qu’elle utilise ce mot dont je n’ai aucun droit ? Je n’ai été qu’un donneur de sperme trop lâche pour assumer ces actes et sentiments. Qui c’est enfuis le plus loin possible à la première difficulté, qui a préférer passer pour mort que de laisser une seule chance à Solveig de choisir de garder ou non les enfants en sachant qu’elle n’aurait personne a ces côtés.

    Parce qu’en plus il fallait que cela soit des jumeaux qui soient venus au monde. Deux qui sont nés, mais alors pourquoi elle ne parle qu’au singulier au début pour maintenant en parler aux pluriels ? Je ne veux pas comprendre, je ne voudrais pas me poser la question et pourtant c’est déjà trop tard, je me le demande.

    Deux noms sont sortis et cela casse encore plus quelque chose en moi. Comment est-ce que j’aurais nommé nos enfants si jamais été là d’un bout à l’autre ? Est-ce que ce n’était pas des prénoms sur lesquels on avait pu rire à une période ? Pourquoi tu me forces à connaître ce genre de détail de la vie de ces petits alors que je faisais tout pour vous mettre le plus loin possible de moi ? Pourquoi tu ne veux pas comprendre que je fais cela pour ton bien bordel ? Pourquoi est-ce que tu es toujours aussi tête ? Pourquoi est-ce que tu es toujours autant toi-même là où il manque tes si beaux éclats de rire ?

    Sûrement que parce que cette fois ce n’est pas un mirage.

    — Parce que tu me trouves grand là tout de suite ?

    Ma voix est bien plus brisée que ce que je m’attendais. Il y a une lassitude et un chagrin vraiment présent dedans. J’ai toujours tout abandonné sans un regard en arrière. Mes parents, mes sœurs, mon frère, elle, les deux gamins, mes responsabilités, tout. Tout n’est qu’une fuite en avant d’un gamin qui n’a jamais eu de vraie stabilité qui reste.

    — J’ai abandonné tout le monde Solveig, absolument tout le monde…

    Non, je ne dois pas pleurer pour des phrases qui sont horriblement vraies. Je devrais lui demander avec toute les manières de goujat si elle est certaine que je suis le père pour le fait que je n’ai pas non plus de connaissance de cas de jumelage dans ma famille. Oui, je devrais lui dire cela, mais ça, même a moi cela m’arrache la gueule de lui faire l’affront de dire cela alors que je sais que j’ai été le seul pour elle a cette période comme elle a été la seule pour moi. Même pas pur affront de dire cela alors que je sais que j’ai été le seul pour elle à cette période comme elle a été la seule pour moi. Le dire a haute voix me donne la nausée rien que d’y penser.

    — Je suis désolé pour les gamins qu’ils me ressemblent autant, cela ne leur apportera que du malheur.

    Reprendre contenance, parler de cela comme si cela ne me touchait pas. Comme si je n’avais pas une envie sourde de les voir, de savoir, de comprendre en quoi ils me ressemblent. Pouvoir dire leurs noms, avoir son cœur qui ne hurle pas qu’il devait protéger ces petits et leur mère.

    — Est-ce que j’ai été bon a vraiment quelque chose à part donner de faux espoir et tout détruire ? Vraiment, tu ne devrais pas pleurer pour moi, cela me donne bien trop d’importance je te dis.

    Cela me fait croire que j’aurais pu rester et avoir un bel avenir avec toi. Cela me fait croire que je pourrais avoir encore quelque chose qui est mort depuis longtemps, depuis ma fuite tout simplement. Je ne sais pas ce que tu attends encore de moi ma belle, mais je doute de pouvoir te l’offrir même avec ma mort.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Mar 12 Jan 2021 - 22:14 #
    Entendre sa voix si faible, si pathétique, fit naître un sentiment malsain de satisfaction chez la valkyrie. Elle en était presque au point de tendre l’oreille pour écouter son cœur se briser ; parce que quoi que fut le genre qu’il voulait se donner, la couardise avec laquelle il l’avait laissé derrière lui, elle arrivait encore à lui faire mal. Jamais, sans doute, elle ne serait en mesure d’égaler la souffrance qu’il lui avait causé, car son empathie était sans doute bien trop développée mais également parce qu’il n’aurait jamais à surmonter les épreuves telles qu’elles avaient été présentées à la jeune femme. Imprévisibles, immuables, tel des ouragans qui balaient chaque parcelle de bonheur, créant des trous béants dans sa poitrine bien plus profond qu’aucune plaie qui lui fut infligée. Mais même en sachant cela elle voulait, dans un désir irrépressible de vengeance, le blesser profondément. Non pas dans sa chaire, mais dans son âme.

    Mais l’instant de faiblesse passa comme un mirage. Sa voix retrouva de l’assurance et bientôt il évoqua ses garçons comme si il lui parlait de la pluie et du beau temps. Solveig enragea. Comment pouvait-il rester aussi passif face à tout se qu’elle lui racontait ? Elle aussi été désolée mais certainement pas parce que ses fils – du moins son fils - ressemblait à l’autre moitié de ce qui avait contribué à sa création. Elle était désolée qu’il eut à grandir sans père, qu’il eut pu l’imaginer comme un soldat valeureux, comme un fier guerrier qui n’avait non pas fuit sa mère mais qui était tombé pour sa patrie au combat. C’était pour cela qu’elle était désolée. Ses yeux se rouvrirent et le bleu du ciel se refléta dans le camaïeu de rouge.

    - Je ne pleure pas pour toi. Répéta-t-elle en mettant tout son cœur dans le contrôle de sa voix. - Tu ne mérites aucune de mes larmes, aucun de mes chagrins, je t’en ai offert suffisamment. Un mensonge éhonté, elle était encore parfaitement capable de pleurer sa perte il y avait seulement deux jours, aujourd’hui n’était pas si différent, si ce n’était qu’elle pleurait de haine et non pas de peine. Au loin, l’écho du cri d’une mouette retentit. Solveig ne sut pas si cela fut assez près pour que Fauve l’entende aussi mais toujours est-il qu’elle se surprit à rêver de liberté. D’échappée. Si seulement, elle avait pu s’en aller de cet endroit. Devenir une mouette, criarde et désagréable, qui aurait prit son envol sans délicatesse aucune pour voler vers d’autres horizons. Si seulement à l’époque, elle n’avait pas écouté son cœur, mais sa raison. Sans doute serait-elle morte sous les coups d’un monstre bien trop imposant, ou le froid l’aurait-il prit lorsqu’elle aurait franchit la frontière, mais elle aurait été libre de ses choix. Aujourd’hui ce n’était plus vraiment pour elle qu’elle vivait. Mais pour son fils, pour sa sœur, pour sa famille. Elle allait en opposition à tout ce qu’elle était, pour eux. Si elle n’avait pas aimé Fauve… Subitement sa respiration se fit erratique et elle interrompit avec brutalité le flot de ses pensées, se redressant par la même occasion. C’était exactement ce genre de pensée qui avait mené Nahël à la mort. Même si sa vie n’était pas celle qu’elle avait toujours voulu, elle n’était pas malheureuse et elle aimait son garçon. La jeune femme eut envie de se gifler. Mais elle n’en fit rien. Son regard se perdit dans le vide alors qu’elle redressait un genoux pour venir s’y accouder.

    - Tu n’es effectivement pas grand. Tu es un petit homme qui a prit peur et qui a laissé sa famille derrière lui. Pendant sept longues années je me suis obligée à te trouver une raison, une excuse. Tu ne pouvais être ce fils de… Elle ravala ses paroles in-extremis. - Je refusais de t’assigner une telle étiquette. Après tout ce temps, je ne pouvais pas concevoir que tu t’en sois allé ainsi. Alors je me suis convaincu que tu étais mort. C’était la seule raison valable pour que tu ne me sois pas revenu. Et puis je me suis dis que tu avais peut-être perdu la mémoire… Tu sais, toute ton escouade y est passé. Eux aussi, tu les as laissé mourir ? Où tu as au moins eut la décence de les quitter avant ? Je t’ai cherché pendant longtemps, j’avais du temps à perdre. Mais je n’ai jamais pu aller bien loin, il fallait que je m’occupe de Sam. Qui l’aurait fait si ce n’était sa mère ? Elle eut un rire triste. - Je l’ai abandonné a deux ans chez mes parents. Deux ans… Cela me semblait si long, j’étais usé de jouer les femmes au foyer, et pourtant pour lui c’était si court… Il ne m’en a jamais voulu, au contraire. Il est atrocement fier. C’est à se demander si ce gosse connaît la colère. Il aurait du hurler, me détester. Te mépriser aussi. Pourtant il nous admire. Aussi bien toi que moi. Et je crois que c’est ça qui est le plus douloureux. De voir à quel point il est capable d’endurer sa peine pour ne pas m’en faire à moi. Alors qu’il n’a que sept putain d’années.

    Solveig se leva. Elle avait l’impression que si elle restait assise une minute de plus ses fesses allaient s’ancrer dans le sol et qu’elle ne repartirait plus jamais.

    - Je ne sais pas si les gamins te ressemblaient. Mais je sais que Samaël, oui. Nahël est mort né. La nouvelle franchit la barrière de ses lèvres comme un couperet. Ses grands yeux se fixèrent sur l’océan dont la houle semblait s’accorder avec le calme terrifiant qui émanait de la Valkyrie, et elle se mit à sourire doucement. Le karma viendrait sans aucun doute s’occuper de son cas, mais hélas, le plaisir de planter ainsi un pieu dans le cœur de son ancien un amant lui fit un bien fou. A la différence des images rémanentes qui tentaient de la mettre à genoux alors qu’elle avait osé écarter un tant soit peu le voile de ténèbres qui entourait la venue au monde de Nahël. Si c’était là le prix à payer, ce n’était pas grand-chose. Afin de ne pas succomber, elle inspira longuement.  
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Dim 17 Jan 2021 - 11:02 #
    C’est fou comme elle ne se rend pas compte de bien ces mots sont juste. Quand elle parle de famille, je le sais qu’elle parle d’elle et de l’enfant, mais c’est tellement plus que cela Solveig. Beaucoup plus qu’eux. Dire qu’il y aurait pu même avoir un trois, mais il est mort. Mort avant même d’avoir connu le monde, mais porté tout de même jusqu’au bout, assez longtemps dans ce monde pour avoir un prénom et une importance dans la vie de sa mère.

    Cela me brule les yeux de me dire que j’ai fui cela, que je l’ai laissé affronter cela seul alors que le froid et les dangers de la frontière étaient justes là. Comme pour mes compagnons d’armes. Pourtant elle se trompe sur un point, sur tellement de points en fait et ma douleur me hurle de lui le cracher à la figure alors que mon cœur me dit bienfait pour ma gueule. Pourquoi je suis venu déjà ? Pour elle ou pour moi ? Est-ce qu’au final comme pour le reste de notre histoire je n’ai pas été un putain d’égoïste ?

    Totalement, parce que c’est ce que je suis.

    Alors pourquoi est-ce que je lui épargnerais d’être un connard jusqu’au bout et lui dire que j’en n’en est rien n’a faire de l’enfant mort, de sa vie après l’accouchement, de ses regrets et ainsi de suite ? Parce qu’elle me connaît assez pour y voir le mensonge même après autant de temps. Il y a un risque qu’elle le voie plutôt si on est plus précis et je ne peux pas me permettre cela.

    — Je vais te raconter l’histoire d’un môme qui apprit que sa meuf était enceinte juste avant de partir pour une mission compliquer.

    Parce que Solveig, n’oublie pas qu’on était jeune à ce moment-là, même si cela n’excuse pas tout de ce que j’ai fait, ça ne change rien que la bombe que tu m’as offerte au pire moment possible n’était pas quelque chose que je pouvais géré sur le moment. Même aujourd’hui je ne suis pas certain de comment je l’aurais géré, mieux que cela sans la mission, cette si désastreuse mission. Parce que non, je n’ai pas fuis mon escouade, loin de là, pourtant ça aurait été plus simple et moins de cauchemars par la suite.

    — Il est perturbé par cela et se demande ce qu’il va faire tout du long, il en parle même avec ceux de sa mission qui lui ont donné tout leur avis.

    Ils étaient certains que c’était un signe de Lucy pour quitter la Forteresse et fonder notre famille. Que je ne devrais pas hésiter à te passer la bague aux doigts. Que j’étais trop mordu pour faire autre chose alors que moi-même ça me rongeait les entrailles de penser à cela. Ils se sont même mis à parler de leur propre envie ou non de fonder une famille.

    — Puis à un moment l’horreur s’abat sur le groupe et seul le môme survis, un coup de chance.

    Un coup de chance ? Mon cul oui. Une malédiction. Il y a les cris, le sang, l’attaque, le froid, le silence, même mon jeune chien de l’époque qui y est passée, son corps inerte sur moi qui m’a permis de survire par un miracle que je ne comprends toujours pas. Mon retour vers le pays toujours plus perturbé, la vision de tout ce sang et entrailles dans les yeux, l’envie de vomir tout du long. Le pire dans cette histoire c’est que ce qui m’a fait tenir pour avancer c’est me dire que je pourrais me reposer dans tes bras Solveig.

    — Il rentre, il pense à revoir sa meuf, de peut-être effectivement créer une famille avec elle et faire quelque chose loin de toute cette histoire. Seulement, parce que Lucy est une pétasse, ça ne se passe pas ainsi à la fin et tu le sais très bien.

    Parce que je ne suis pas revenue. Parce que j’ai fait une pause dans une auberge en ne sachant encore moins ce que je devais faire de ma vie. Qu’il y avait tous les doutes et crainte de mettre trop attaché à toi, ta grossesse que je ne savais pas quoi faire, le fait que je n’avais aucune idée de comment on pouvais être un bon parent, puis le fait d’être un Milan que tu ne savais pas même depuis le temps qu’on se connaissait. C’est tellement plus simple de parler de tout cela comme si ce n’était pas forcément mon histoire.

    — Non, à la place à l’auberge il a eu vent de rumeur d’un être cher qu’il a perdu, un qu’il devait chercher à la base au lieu de compter fleurette comme un adolescent idiot. Alors comme il n’était pas assez fort pour sa meuf, pour la garde, il a voulu retrouver cet être-là.

    Oui, Lucy a été une pute totale de te mettre ce genre de signe à ce moment-là, après autant de moments sans aucune trace de Primus, il a fallu que cela dans le plus parfait hasard, alors que je ne sais plus quoi faire exactement de ma vie, alors que je l’ai même prié pour avoir un signe, que cela arrive. Dans mon état de confusion, j’ai suivi le signe. Un rire un amer, horriblement amer, sort de mes lèvres alors que je pense à tout cela.

    — Tu sais le pire, c’est que je l’ai même retrouvé ce connard, je suis allé jusqu’aux Archipels sans aucune hésitation pour courir après un coup de vent. Qu’est-ce que tu voulais que je revienne après cela ?

    J’aurais pu, mais la fuite était déjà prise et il est plus simple de continuer à la prendre que de revenir. C’est bien ce que je me dis aujourd’hui, il aurait été plus simple pour moi que je ne vienne pas, mais c’est lâche de ne pas te donner vraiment l’occasion de me haïr et que je ne sois plus qu’une erreur du passé.

    Puis cela me permet surtout de ne pas penser à ce petit corps sans vie, ce petit être qu’elle a dû avoir dans les bras alors qu’il ne respirait pas et dont elle a tout de même donné un nom. Une larme traitresse s’est mise à couler et ma gorge se serre de plus en plus. Vivre dans le déni est tellement plus simple que d’affronter la vérité en face.

    Alors, pitié, arrête de me donner le titre de père. Juste connard ira bien mieux.

    — Ton fils ne tiens pas de moi, mais de toi. Comment tu voulais qu'il t'en veuilles alors que c'est toi qui est resté pour lui ?

    Ma voix tremble de plus en plus, mais bordel, comprends que tu es une bonne personne, une bonne mère et que deux ans ce n’est rien si tu as été là tout le reste de sa vie. Si tu as su être présente pour les moments importants, si tu ne l’as pas simple élevé comme un jouet et mis de côté dès qu’il ne t’a plus amuser. Comment est-ce qu’un enfant pourrait t’en vouloir Solveig alors que tu es si différente de ma propre mère ?

    C’est exactement pour cela que je ne pouvais pas rester et briser ce gamin de base ni toi.

    Enfin, je crois.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Dim 17 Jan 2021 - 23:35 #
    Un rire douloureux franchit la barrière de ses lèvres. Si elle avait prévu de prendre le revers des paroles infligées à Fauve, elle n’avait pas imaginé que cela se produisit si vite. Pourtant le couperet tombait. Cruel, violent, abominable aussi, dans une voix pourtant si calme. Solveig se demanda comment elle faisait pour ne pas s’effondrer à mesure qu’il parlait. Une nouvelle fois elle se revit à ses côtés, il y a sept, huit, neuf ans... C’était vrai. Ils étaient bien plus jeunes, bien moins balafrés aussi bien physiquement que dans leur âme. Leurs épaules étaient si frêles, leurs regards amoureux et innocents. Alors comment avaient-ils fait pour ne pas succomber ? Et pourquoi la vie, tyrannique, sévère, s’était-elle abattue sur eux ainsi ?

    Toujours tournée face à la mer, elle ne cilla pas malgré l’air frais qui balayait le promontoire comme une réponse aux sentiments qui s’entrechoquaient dans sa poitrine. La haine, la tristesse, la compréhension. Pourtant elle ne pouvait lui pardonner. Même si elle l’avait voulu et dieu sait qu’elle aurait aimé se défaire de cette détestation qui la rongeait depuis toutes ces années. Elle était faible. Elle ne le pouvait pas. Pas seulement à cause de ce qu’il lui avait fait, mais également à cause de ce qu’il avait infligé à Samaël par ce biais. La jeune Prêth savait que sa vision était biaisée et caduque mais s’ils étaient des enfants à l’époque, deux idiots, leurs fils, eux, n’avaient pas eut voix au chapitre. Samaël n’avait pas demandé à naître, Nahël n’avait pas demandé à mourir. Alors ils auraient dû prendre leurs responsabilités. Solveig avait cru le faire, lorsqu’elle avait choisit d’avorter. Par chance elle avait croisé la route de Yuduar, déjà père de deux enfants et dont l’amour de sa vie c’en était aussi allée. D’une autre manière ; le résultat était somme toute similaire. Il lui avait offert un autre chemin. Avec hésitation elle l’avait emprunté. Le voyage n’avait pas été de tout repos, au contraire, il avait été épuisant. Plus d’une fois elle avait cru ne pas en voir le bout. Mais aujourd’hui, elle était si proche d’enfin toucher ce bonheur auquel elle aspirait.

    La douleur de Fauve était palpable. Quoi qu’il en dise, quoi que puisse être le masque qu’il revêtait, Solveig pouvait le sentir. A l’odeur de la larme traitresse qui lui échappa, aux battements de son cœur qui étaient devenus discordants ou à cause de l'écorchure de sa voix. Sa colère retomba un peu. Elle ne pouvait l’excuser. Toutefois elle avait mal pour lui. Elle savait ce que cela était de faire les mauvais choix, de prendre les mauvaises directions, de faillir.

    - Nous n’étions que la seconde option… Souffla-t-elle avec difficulté comme si elle venait de prendre un coup à l’estomac. C’était une évidence. Si il les avaient considérés comme sa priorité, il n’aurait pas fuit en direction des archipels. Mais l’entendre et en prendre conscience était une chose différente. L’air lui manquait. Elle avait l’impression qu’une paire de main invisible enserrait sa poitrine pour tenter de l’étouffer. Ses lèvres s’ouvrirent pour ingurgiter une goulée d’air salvatrice. - Ça fait si mal, Fauve. Tout ça pour rien. Il les avait quitté pour un fantôme; elle avait endurée seule toutes ses épreuves pendant que lui courait après le néant. Avait-il pensé à elle ? Sans doute pas. Elle baissa la tête et de nouveau les larmes roulèrent sur ses joues. - J’aurais aimé que tu reviennes. Que tu me parles. Si seulement tu m’avais parlé Fauve. Je ne t’aurais pas empêché de partir. C’était là aussi une triste vérité parce que mieux que quiconque elle pouvait comprendre l’amour que l’on portait aux êtres chers. Mais son ancien compagnon avait choisit une voie différente, plus fourbe. Et pour cela, elle ne pouvait que l’en blâmer. Toutefois elle pouvait lui offrir une chose, la preuve de sa propre faiblesse. Le secret, le tabou, qu’elle refusait d’avouer. Il était le père de ses enfants malgré ce qu’il semblait en penser alors elle lui devait la vérité dans toute sa dureté.

    - J’ai tenté d’avorter. Sa voix se brisa, explosa en un millier de morceau et ses épaules s’agitèrent d’un profond sanglot. - Je n’ai pas toujours été la mère exemplaire. Je ne suis pas la mère que les gens aimeraient. Ni celle que Samaël mérite. Alors même je te mépriserais sûrement jusqu’à mon dernier souffle pour ce que tu as fais… Ne l’abandonne pas deux fois. Laisse une chance à ton fils, de t’aimer. Ne le fait pas pour toi. Ni pour moi. Fais le pour lui. Il mérite de choisir si oui ou non, tu mérites son amour. Je ne t’ai jamais rien demandé, jamais. Alors je t’en prie, cesse de le faire passer en second. Il est de ton sang, la chair de ta chair ! Même si tu le nie. Elle se tourna à demi vers lui. Son visage était baigné par la lueur du soleil, irradiant sur ses joues humides. Ses yeux rougis fixaient ceux du jeune homme, francs comme ils l’avaient toujours été. Cependant une once de la douleur qu’ils portaient parut s’être envolée. - S’il te plaît… Murmura-t-elle.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Mar 19 Jan 2021 - 7:55 #
    — Ce n’était pas toi le problème, à aucun moment, ça toujours été moi.

    Vous n’étiez pas la seconde option, c’est tellement plus compliqué que cela Solveig. Beaucoup plus complexe qu’une histoire d’importance d’option. C’est de mon frère pour qui j’ai été littéralement élevé pour dépendre de lui et qui s’est enfui sans me prendre avec lui ou me donner une chance de savoir où il se trouvait. Celui pour lequel je suis partie et est entré dans la garde pour espéré avoir une fin d’entraînement pour le protéger quand je le retrouverais et des informations sur lui. Celui qui a été le soleil de mon monde avant que tu rentres dans ma vie. Est-ce que tu n’aurais pas pensé à la même chose pour ta sœur si elle avait disparu du jour au lendemain sans laisser de trace et qu’après des années tu avais enfin une piste ? Cela serait si simple de lui expliquer cela, mais cela voudrait aussi expliquer le côté Milan de ma vie et c’est tout sauf le bon moment pour cela.

    Solveig, est-ce que tu veux connaître le pire dans toute cette histoire ? C’est que je savais parfaitement que si je te revenais tu ne m’aurais pas empêché de partir, bien entendu, parce que tu es ainsi, beaucoup trop compréhensif et empathique pour ton propre bien. Ce n’est pas de toi que j’avais peur, bien sûr que non. Toi c’était une évidence que tu n’allais pas me mettre des chaînes, même avec le ventre plein de notre descendance. C’est de moi-même que j’ai eu peur. Parce que je suis presque certain que j’aurais refusé de te laisser en arrière si je t’avais revue à ce moment-là. L’amour m’a fait tellement peur. C’était et c’est encore une faiblesse que je ne peux pas me permettre.

    Je pourrais lui dire. Avouer cela, mais ça ne serait que me trouver des excuses à ces yeux alors je ne dis rien. Il vaut mieux pour elle de penser avoir été une seconde option que de savoir que le pire dans cette histoire c’est que ces espoirs en moi pour une famille n’était pas infondé. Remuer le couteau dans la plaie n’est pas ce que je veux, enfin, si, mais dans ma propre plaie, pas la sienne.

    Je sens bien de comment sa tentative d’avortement la touche encore et une part de moi voudrais la prendre dans mes bras, lui dire que tout va bien, que tout est fini, qu’elle n’a pas fait de mauvais choix, qu’elle était jeune et seule et qu’elle n’a pas a s’en vouloir d’avoir tenté cela. Seulement ce n’est pas de mes mots ou de mes bras dont elle a besoin, plus maintenant, plus jamais certainement et cela pique encore plus de le voir encore une fois. Pourtant ce n’est pas une surprise, mais en face d’elle j’ai l’impression de retomber dans le temps, me torturer à savoir ce que cela aurait vraiment donné de ne pas fuir à ce moment-là de ma vie.

    — Aucun parent n’est exemplaire.

    Aucun n’est vraiment celui qu’on mérite d’avoir ou encore celui qu’on aimerait avoir. Il y en a des mieux que d’autre, certes. Il y en a qui seront plus faire face que d’autre, mais est-ce que ce comparer a ceux qui n’ont pas vécu la même chose que soit est vraiment une bonne chose ? Vraiment, Solveig, pourquoi tu te tortures avec cela ? Je m’installe juste à côté d’elle et la regarde, le visage plein de larmes. Là ça devrait être le moment idéal pour lui dire non. Pour finir de la repousser, de mettre mes distances pour toujours avec elle et le petit. J’ouvre la bouche pour le faire, mais le refus reste coincé dans ma gorge.

    Dire adieu pour toujours à la possibilité de connaître ce gamin me donne la nausée, pourtant cela ne devrait pas. Je n’ai jamais été là de sa vie, qu’est-ce que je pourrais lui apporter ? Je ne serais qu’une déception de plus pour cet enfant et sa mère. Une tache dans leur vie. Puis, je dois les mettre loin de moi pour les protéger ceux qui a attaqué ma famille. Allez, mon grand, il faut le dire ce refus. Il le faut, ne sois pas égoïste.

    — D’accord… Je le ferais, pour lui.

    Malheureusement pour lui je suis trop égoïste pour ne pas saisir cette chance que tu me mets encore et encore sous le nez, j’ai tellement envie de chialer de ma propre faiblesse, encore. Des fois j’ai envie d’être à nouveau amoureux pour ne plus que tu es une telle importance dans ma vie, mais en même temps cela me fait si peur qu’une personne puisse à nouveau avoir autant d’importance dans ma vie que tu as pu en avoir. Moi qui la langue si bien pendue en temps normal ne trouve rien a redire, juste être là a te fixer sans un mot, la gorge nouée.

    Qu’est-ce qu’on est devenu Solveig ?
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
    Mar 19 Jan 2021 - 23:16 #


    C’est vrai ça. Qu’étaient-ils devenu ? Ils étaient si libre avant ; de leur choix, de leur vie, de leurs sentiments. Ils vivaient au grè de leurs envie ou des missions et seul aujourd’hui avait son importance. Diantre que cette existence lui manquait ! Solveig avait l’impression qu’elle appartenait à une autre, que la sagesse l’avait rattrapé en même temps que les années avaient défilées. Et aujourd’hui qu’était-elle devenue si ce n’était l’ombre de la femme qu’elle avait aspiré à devenir ? Pourtant, elle n’était pas peu fière du chemin parcouru. Semé d’embûche, elle avait trébuché, chuté des dizaines de fois mais par la force de son caractère ou simplement de cette once de folie qu’elle avait toujours possédée elle s’était relevée, encore, encore et encore. Peu importe la lourdeur de ce qui s’abattait sur elle. Là debout, aux côtés de son premier amour, Solveig se demanda si ce chemin avait été le bon. Elle lui lança un regard en coin.

    Fauve, était tout ce qu’elle avait toujours désiré. Tout ce que l’autre elle, cette femme affranchit, avait toujours désiré. Aujourd’hui elle ne ressentait plus que de la haine à son égard. De la nostalgie également, qui lui tordait l’estomac et qu’elle aurait voulu pouvoir chasser de son esprit, mais qui était tout de même vivace. Et la Valkyrie n’était pas femme à étouffer ses sentiments. Pas toujours. Alors elle laissa cette amertume prendre la place qui était la sienne, et un sourire étira tristement ses lèvres. « Je suis contente que tu sois en vie » songea-t-elle en continuant de le regarder. Toutefois ce n’était pour elle qu’elle se réjouissait, mais pour ce que leur ancien nous avait laissé derrière lui, le résultat de ce qu'il y avait de mieux en chacun d'eux.

    Un autre sentiment la tenaillait avec franchise. La peur ; de voir Samaël le détester, de les voir s’en aller tout les deux. Comment allait réagir le petit garçon ? Comment allait agir son père ? Si ça n’avait tenu qu’à elle, Solveig se serait enfuit avec son garçon. Elle aurait détalé comme un lapin, l’emmenant loin de lui et du malheur qu’il lui rappelait. Mais elle ne pouvait s’y résoudre. Ils méritaient leur chance et cela même si c’était un véritable crève cœur pour elle. Elle dû se faire violence, se souvenir que ce n’était pas pour elle qu’elle le faisait. « Pour Sam... »

    - Merci.

    Il n’y avait pas à dire plus. Le silence qui les entouraient se suffisait à lui même. Un mutisme confortable ou chacun s’obligeait à comprendre, à accepter. Le voyage serait encore long, les plaies avaient beau être anciennes elles étaient toujours vives et brûlantes de douleur. Le pardon ne serait pas aisé à acquérir non plus. Pas seulement parce qu’il fallait être deux pour l’obtenir, mais également parce qu’il était compliqué de se pardonner sois-même. C’était celui-ci que Solveig redoutait plus que tout car c’était là l’épreuve qu’elle avait été incapable de franchir depuis presque dix ans.

    Ses yeux abandonnèrent le profil de Fauve pour se poser sur l’horizon. Qu’est-ce que leur réservait demain ? Après demain ? Elle ne le savait pas ; elle ne voulait pas le savoir. Ses paupières s’abaissèrent au contraire de ses oreilles qui se dressèrent face à la brise marine faisait voler ses cheveux dans un désordre des plus complets.

    - Ne t’enfuis pas… Soupira-t-elle doucement. Et elle lui sourit. - Laisse nous juste du temps.

    Enfin, elle se détourna du spectacle que leur offrait la nature. Il était temps qu’elle s’en aille, tant que que son cœur lui offrait un instant de repos tenant en respect les sentiments qui menaçaient de déborder. Hissant son sac sur son épaule, son arc à la main, elle lui fit un signe de la tête.

    - Au revoir, cette fois. Son pied frappa le sol et elle s’élança au travers d’un feuillage dans une course folle. Elle avait envie de hurler, de sauter, de pleurer, de rire. Elle était une tempête de sentiment contradictoire. Pourtant, plus que jamais, elle sut qu’elle était en vie.    
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    Re: Le tombeau des sentiments | Fauve
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