Même si c’est une rumeur surement factice cela parlait d’avoir aperçu un Kumiho dans une zone à quelques kilomètres du village, proche du début de la montagne, dans un coin où cela semblait assez probable d’en croiser aux vus des informations récolter sur eux. Du coup, cela te donnait envie de tenter le coup tout de même d’embarquer Sasha avec toi pour tenter de voir par vous-même le bien fonder de cette rumeur-là.
Tu l’avais cherché un moment pour arriver à l’avoir sous la main et l’avais attrapé par le bras avec toute l’excitation d’une enfant qui veut partir à la chasse au trésor. Il n’est même pas certain que l’enthousiasme de la seconde garde soit le même, mais tu veux y croire, puis ce n’est pas la première fois que vous faites quelque recherche sur le sujet, même si pour le moment il n’y a eu aucune sortie pour tenter l’aventure hors de l’enceinte du village.
–Sasha! Par les Astres, dis-moi que tu as fini ta journée et que tu es toi aussi dans ceux ayant une permission pour les trois prochains jours aussi. Si ce n’est pas le cas, on ira changer cela au planning d’un moyen ou d’un autre.
Il n’y a même pas de question sur la possibilité que cela la tente. C’est une certitude en toi qu’elle sera forcément partante en réalité. Croire autrement là tout de suite te semble être stupide, même si c’est sûrement trop d’enthousiasme en toi là tout de suite. Pourtant cela ne change en rien ton attitude, même si tu relâches son bras et continues ton explication.
— Il y a un mec bourré, je sais ça commence mal, mais ce n’est pas le sujet. Bref, le gars en parlait là pendant le repas, j’étais la table à côté et c’est aventurier assez chiant, mais là encore ce n’est pas le sujet. Bon, il a parlé d’un lieu où auraient été vus des Kumiho. Il est possible que l’information soit fausse, seulement la zone en question est dans l’une des zones qu’on avait dit qu’on mettait sur les possibilités à fouiller quand on aurait du temps et du coup, possiblement c’est une vraie information.
Là encore, on sent qu’il y a toute l’excitation de vouloir commencer une traque que vous aviez commencée à préparé. Il y a aussi que cela te permet de penser à autre chose qu’au fait de ne pas avoir ton familier encore avec toi. Chacun ces solutions pour se changer les esprits.
— Enfin, même si c’est une fausse piste, j’aimerais bien qu’on tente tout de même. Dis-moi que tu es partante aussi s’il te plaît.
Vraiment, là tu as tout de l’attitude de la recrue qui souhaite s’amuser plus qu’autre chose que de l’espionne qui souhaite faire son travail. Après, il est vrai que là tout de suite tu voudrais t’évader un peu et avoir l’esprit un peu loin des meurtres au sein des Belluaires en ce moment et du silence radio d’Ombre en prime. Il y a des choses qu’on ne t’explique pas forcément actuellement et cela est tout sauf agréable. Chercher un Kumiho sera forcément plus agréable. De comment cela pourrait en être autrement ?
Se fondre dans la garde avait de quoi donner le tournis. Tant de mots qu'elle devait apprendre rapidement, de petits gestes aussi inutiles qu'important à faire devant un idiot qui se proclamait supérieur.
Cela la dépassait... et de loin, très loin... Valeera avait toujours été éprise de sa liberté. Se voir ainsi restreinte avait quelque chose d'anormal... De profondément dérangeant.
Mais son camouflage commençait à porter ses fruits, a tel point qu'on l'appelait parfois par son prénom, et que certains commençaient à lui donner des missions en quasi autonomie
Rien de transcendant mais c'était un début, un début qu'elle comptait bien exploiter au maximum.
-Sasha, tu as fait l'inventaire de l'armurerie ?
-Oui Lieutenant, tout est consigné ici, je crois que dans la livraison, il nous manque quelques épées d'entrainement
-A bon ? Tu es sure ?
-J'ai recompté trois fois, mais pas de signe de ces fichues épées émoussées...
-Bon on refera la commande alors, ce sera que la troisième fois que les forges du nord oublient quelque chose, je te parie qu'ils vont dire qu'ils ont bien tout envoyés, bordereau à l'appuis !
-Comme les deux dernières fois oui... Mais bon, comme ces dernières fois, je peux vous montrer
-Non oublie... Je sais bien que le soucis ne viens pas de toi
C'était la troisième commande dans laquelle il manquait du matériel. D'abord des armures, puis des lances, et maintenant des épées pour l'entrainement.
Pas franchement quelque chose d'handicapant, loin de là. C'était à une échelle ridicule par rapport à la taille du régiment, une goute d'eau dans l'océan.
Seulement, couplés aux récents meurtres, cela faisait lentement monter la pression dans l'unité, et cela... Valeera le savait très bien. Même si de son côté, elle ne savait pas trop quoi faire du matériel volé. Elle entreposait dans sa pièce dimensionnelle, et serait plus que contente de trouver tout ça en retournant à la capitale. La vipère pourrait même les revendre à bon prix, les armes de la garde étant de bien meilleures qualités que ce qu'on trouvait habituellement.
Mais le but n'était pas là.
Alors qu'elle finissait son service, rentrant à sa chambre attribuée, avec toute la lassitude d'une jeune recrue, elle fut interceptée par la seule personne pour qui elle ressentait quelque chose de positif dans toute cette organisation.
Secouée par une hystérie qu'elle ne comprit pas tout de suite, et alors que l'explication venait, la jeune femme écarquilla les yeux, sincèrement touchée que son amie ait pensée à ça...
Posant un doigt sur la bouche de Xylia, elle secoua la tête avec un très léger sourire.
-Ne dit plus rien Xy', plus rien du tout.
Laissant un petit silence, elle finit par se reculer, fort heureusement son équipement était encore sur son dos, et sa permission bien posée par le fruit du hasard.
-Je commence à te connaitre mon amie, tu as encore écouté à toutes les portes et foncée à la première rumeur sur un quelconque animal mythique.
Et c'est mal, très mal, ça pourrait nous conduire loin de la caserne à la recherche d'un fantôme dont on ne verrait même pas le bout de la queue
Son air se fit plus grave avant que sa petite tirade ne laisse place à un long silence, meublé par le rythme de la réspiration de la vipère qui posa les mains sur ses hanches avant de finir se mettre à rire
-Et donc... On part quand ? Que je sache s'il faut emprunter des montures ?
Suivre une folle rumeur sur une créature légendaire que personne ne pouvait se targuer d'avoir approché, un esprit des montagnes si rare que certaines personnes pouvaient passer une vie à chercher en vain.
N'y avait-il pas une meilleure façon de passer le temps entre amies ?
Puis cela t’amuses, Sasha à raison, elle t’a bien cerné et cela te fait chaud au cœur. Un peu peur aussi. Il te faut d’être d’autant plus prudente de ne pas laisser voir autre chose que l’image qu’elle connaît de toi, mais pour le moment tout roule, pas besoin de s’en faire.
Un grand sourire aux lèvres se crée au fur et à mesure qu’elle te dispute faussement avant de ricaner carrément quand elle demande pour les montures. Visiblement, les Astres sont avec vous ou bien elle aussi n’en a rien à faire de la permission des supérieures du régiment pour aller courir la montagne comme deux enfants insouciantes. Qu’importe, tu prends ce qui passe, cela te va très bien.
— On part dès que tu es prête, j’ai déjà toutes mes affaires sur moi.
Tout en disant cela, tu tapotes ton sac sans fond, en soi tu as toujours ce qu’il faut sur toi pour partir en voyage de toute façon, mais c’est un détail là. Il y a même quelque vivre pour deux ou trois jours au cas où dedans.
— Il ne manque que toi, deux chevaux gracieusement offerts par le régiment et de quoi manger un peu. Il comme je ne sais pas encore combien de temps on sera là-bas il vaut mieux prévoir large.
Puis cela semble plus logique en plus de prendre de quoi manger toutes les deux ensemble, de ne pas avoir chaque partie de prête pour une aventure improvisée. En tout cas cela te rassure que ton amie se pose la question des montures elle-même.
— D’ailleurs, pour les montures, pour être certain qu’on puisse les avoir il faudrait peut-être dire qu’on part en mission volontaire pour retrouver les poseurs de piège de la dernière fois. Comme rien n’a été trouvé pour le moment, cela ne sera pas un mal d’avoir l’air sérieuse dans une quête noble. Pas que notre aventure n’est pas noble de base, mais là ça sera le cas aux yeux des supérieurs.
Cela permettrait aussi d’avoir une permission plus tard si jamais elles trouvaient effectivement quelque chose pendant leur escapade, mais ce n’est pas ton objectif. Le plan pour embobiner les personnes en charge des écuries était avec de bons rouages pour le moment.
— Après, on peut aussi le faire à pied, la zone ne semble pas forcément des plus escarpé pour que cela un sport extrême d’y aller à pied, juste cela sera plus long. Tu décides, je suis, mais n’oublie pas que les Kumiho semblent se déplacer pas mal mine de rien.
La dernière phrase est un peu dite de manière ironique. Clairement, tu préfères l’option monture, mais tu ne voudrais aussi pas mettre Sasha dans les ennuies dans lesquels tu traines la plupart du temps. Quoiqu’elle choisisse, cela sera une bonne chasse, tu en es certaine.
Sasha fouilla son sac. Un sac sans fond dissimulé. Et comme elle ne gardait rien d'utile dans sa chambre elle eut un large sourire en regardant son amie.
-Je crois que j'ai tout sur moi !
Dit elle fièrement avant de s'arrêter net après quelques mètres et partir en courant dans sa chambre, revenant quelques instant plus tard avec deux paquets, un qu'elle enfourna dans son sac sans autre forme de procès. Et devant le regard interrogateur de Xy', elle eut un petit rire entendu
-Des chaussettes pour moi, et du savon pour nous deux !
Dit elle en fourguant le paquet épais dans les mains de la garde avec un rire. Si elles partaient plus que quelques jours, mieux valait prévoir large. Et surtout prévoir propre. Malgré son air de garde désormais, la vipère restait bien trop attachée à son hygiène qui frôlait presque l'obsession.
Hélas pour elle, elle ne pourrait pas aller dans sa pièce secrète avec sa clé. Son amie se serait posée bien trop de question en voyant du matériel tout sauf réglementaire sur les étagères, et son lit plus confortable qu'elle n'aurait jamais du pouvoir se le payer.
C'était cela dit cela qui lui permettait de tenir dans cette caserne.
Une chambre toujours impeccable comme elle n'y mettait jamais les pieds, à part pour rejoindre la porte du placard.
-Avec tout ça, on peut y aller ! Et la bonne nouvelle c'est que je sais à qui demander les chevaux, travailler dans l'administratif, ça à quelques avantages, tu vas voir
Dit elle en prenant la tête, sifflotant dans les couloirs jusqu'à descendre jusqu'aux écuries ou un soldat grommelait en remettant du foin pour les chevaux du régiment.
-Je vais négocier tout en un, et rapidement, il suffit juste d'un peu connaissance et de surtout beaucoup de comédie. Suis moi, et prend un air essoufflé.
Dit elle en se mettant à courir vers le soldat s'arrêtant juste devant lui avec un air mi paniqué, mi déterminé. S'arrêtant pour reprendre son souffle, ou du moins faire semblant
-Lewis ! Tu vas pouvoir me sauver la vie !
-Sasha, je suppose que tu n'es pas la pour la demande que j'ai faite
-Je n'ai pas eu le temps de la transmettre au lieutenant, et je t'avoue que pour le moment c'est compliqué, un civil viens de nous donner des informations sur les poseurs de piège de la dernière fois, on fonce avec Xylia pour les trouver !
-Et je suppose que tu as un ordre de mission pour que je te laisse les chevaux
-On n'a pas eu le temps Lewis, ça à été fait par cristal de communication, si on attend l'ordre d'en haut, on est encore ici dans une lune !
-Tu connais les règles...
-Ecoute ! Voilà ce que je te propose, tu fonce dire au lieutenant qu'on pars en vitesse pour rattraper les braconniers et tu me laisse les chevaux, en échange de quoi dès mon retour je fais en sorte que ta demande de vacance passe auprès du Lieut', c'est honnête non ?
-Pas de coup fourrés hein ?
-Allons, tu me connais non ?
Dit elle en prenant un air offensé, posant une main sur sa poitrine dans ce qui ressemblait à une légère exagération d'une trahison théatral.
Elle finit cela dit par se remotiver et pousser son argumentation un peu plus loin, cette fois à voix basse
-Je peux aussi faire en sorte que tu ne ressorte jamais de cette caserne autrement que pour patrouiller sous la pluie entre deux corvées de balais. C'est toi qui voit.
Le dernier argument sembla achever de le convaincre et le soldat partit en courant dans le bureau de l'officier subalterne
-Les deux premiers ! Ils ont déjà leurs selles
Et il disparut derrière une porte. La vipère se retourna vers son amie en haussant les épaules avec un énorme sourire sur le visage.
-Côtoyer les officiers et leurs faire signer des papiers, ça peut avoir des avantages hihihihi, maintenant que l'épineux problème du moyen de locomotion et de la justification est réglée... Qu'attendons nous ?
Hors de question qu'elle le fassent à pied. La selle d'un cheval était certes douloureuse pour l'arrière train, mais c'était toujours mieux que des ampoules au pied
— On aurait dit que tu as fait cela toute ta vie de savoir enrouler le monde autour de ton petit doigt. Tu as déjà pensé à entrer chez les espions ?
Parce que pour le coup elle sera un des noms que tu diras à Ombre de faire attention parce qu’elle semble avoir du potentiel à ton avis. Puis, tu aimerais bien que Sasha soit un peu plus dans ta famille, pouvoir être vraiment transparente avec elle. Même si tu apprécies vraiment les moments passés avec elle ce n’est pas la même chose.
C’est tout de même sympathique de comment, autant l’une que l’autre, vous agissiez le plus souvent pour répondre que de faire par de son avis à l’autre. C’est une sorte de vent frais qui te fait sourire. Une nouvelle découverte à chaque fois. Sans plus attendre, tu t’élances vers l’une des montures en offrant un sourire solaire à ton amie.
— On sera moins de temps à vivre de manière rustique. J’avoue sans mal que dans ce genre de moment les draps fins et matelas moelleux de chez mes parents me manquent… Oh ! D’ailleurs ! Une fois il faudra que tu viennes à la maison. Tu n’as jamais visité les Archipels, enfin, je veux dire vraiment visité, pas seulement voir les attrape touriste et goûter les produits fades pour leur faire croire à de l’exotisme pour les vacances.
Tu vas finir par invité beaucoup trop de monde dans tes si précieuses Archipels, mais c’est pour leur bien. Pour aider à faire voir leur beauté et leur possibilité d’indépendance. Parce que tu veux faire partager cela à Sasha à force de la côtoyer régulièrement.
— Enfin, on parlera ça plus en détail plus tard, là on a un Kumiho a trouvé et qui n’attends plus que toi.
Parce que pour toi c’est tout tracé. S’il y a vraiment un Kumiho là-bas c’est qu’il est destiné à Sasha, c’est que les Astres l’ont guidé vers elle. Il est tellement plus simple de penser ainsi. Il y a plus de jeu aussi.
— En tout cas ça me fait plaisir que tu sembles être à l’aise toi aussi. J’avoue que j’avais un peu peur que tu puisses vouloir demander une mutation pour un autre régiment et qu’on ne puisse plus faire équipe. Tes savons m’auraient cruellement manqué.
Il est totalement faux que ça aurait été la seule perte, puis, tu pourrais passer par le contact qu’elle ta donne pour en prendre directement par toi-même, mais non. Il y a un quelque chose d’autre de demander à Sasha directement pour avoir l’objet en question. Cela te fait penser que tu as reçu une broche en perle et argent, représentant neuf queue de renard, ou kitsune ou kumiho, au choix de l’interprétation. Tu avais eu un coup de cœur quand ton frère en a parlé dans l’un de tes lettres et avait voulu le prendre pour ton amie. Le tout est dans un petit écrin noir que tu lui mets entre les mains avant de monter sur ton canasson.
— C’est pour te porter chance pour la suite.
Parce que tu peux te permettre aussi ce genre de caprice avec ton argent, enfin celui de ta famille et qu’en faire profiter une personne que tu apprécies ne te semble pas être une mauvaise chose.
— Je te guide et tu me suis.
Ce n’est pas une question, c’est une invitation à suivre le rythme, enfin sauf si…
— Où tu veux faire la course ?
Sauf si le jeu l’amuse plus et dans ce cas tu fonceras dedans.
Rentrer chez les espions ? Qu'elle drôle d'idée, comme si un espion pouvait s'intéresser à son petit cas ? Elle n'avait pas de talents particuliers. Mais son plus gros défaut était sans doute d'être seulement fidèle à elle même. Pas à un royaume, ou à une idéologie. Juste elle.
Intégrer les espions, cela aurait été se mentir à soit même.
-Jamais, je dois dire que personne n'a cherché à me recruter à l'académie ! Qui sait, ça aurait pu être amusant d'être un super garde apte à se faufiler partout
Dit elle en rigolant doucement. L'organisation lui provoquait un vif intérêt. Qui sait quel genre de secrets pouvaient posséder une organisation pareille ? L'intégrer pourrait être amusant après tout.
Regardant son sac pour la dernière fois, elle le mis sur son dos avant de continuer.
-Sasha, super espionne ! Y a de l'idée hihihihihi, qui soupçonnerai une jeune fille innocente comme moi de chercher es informations en tout genre ?
Come pour se donner un peu plus de légitimité, elle posa son index sur ses lèvres avant de monter à cheval gracieusement. L'animal s'ébroua un peu mais finit par accepter sa cavalière.
Et alors que Xy' faisait de même, elle lança l'animal au petit trot
-Je n'aie que peu la vie rustique... Camper au milieu d'une forêt... très peu pour moi ! J'avoue que le petit confort de la caserne... On s'y fait vite... Même si comme tu le dit des draps en soie serait bien meilleurs !
Mais la garde resta un moment surprise devant la proposition... Venait-elle de l'inviter plus ou moins officiellement ? Dans un pays lointain mais merveilleux, loin du froid ?
Hochant la tête vigoureusement, elle laissa ses yeux se remplir d'étoile avant de dire
-Voilà la genre de propositions que je ne pourrais pas refuser ! Si jamais après tout ça, tu n'en as pas assez, ce sera avec plaisir !
Et l'aventure les attendait, ce que Valeera ne cherchait pas forcément. Mais un Kumiho.... ça...
La perspective était bien trop belle. Rigolant à la plaisanterie, Sasha fit la moue.
-Allons, il en faut plus pour me muter ! A moins qu'un mystérieux individus ne vienne me voir pour me recruter ailleurs... Peu de chance que j'aille ailleurs qu'au village perché. Les hauts arbres... Ont fini par s'y habituer, et à trouver un certains charme dans tout ça, même si parfois les soldats sont un peu rustres !
Et devant le cadeau, elle en fut sans voix. Déballant le cadeau en bégayant des petits "merci" à répétition, peu habituée à ce genre d'intention.
Elle réprima un cris qui aurait fait peur au chevaux en découvrant la broche.
-Mais.... c'est... inestimable Xy'... Il ne fallait pas...
Il ne fallait pas, mais elle l'accrocha au revers de sa veste fièrement, ne cessant de caresser cette décoration qui lui importait tant.
Manque de chance, elle n'avait pas prévu une chose identique et resta comme une idiote avec les reines dans les mains.
-Je n'ai.... rien prévu pour toi... je... suis désolée...
Dit elle en secouant la tête avant qu'un nouveau défis ne soit lancé.
Souriant à pleine dent, elle vérifia les sangles de son sac avant de dire.
-LA COURSE !
Et sans prévenir elle partit au grand galop, bien que ses chances de victoires soient mince vu son expériences de ces animaux
— Tu n’as pas à t’excuses, si cela te plait c’est le tout ce qui compte pour moi. On n’est pas amie pour donner forcément quelque chose en retour d’un cadeau, mais je ne dirais pas non pour de la compagnie pour la salle de bain d’un lieutenant.
Ou du capitaine pour le coup, mais ça semble un peu présomptueux, puis c’est déjà quelque chose que vous avez prévu de faire ensemble une prochaine fois. La salle de bain dans votre recherche du confort n’en sera que plus garantie ainsi. Comment est-ce qu’on pourrait avoir un tel poste dans ce régiment et ne pas avoir une salle de bain digne de ce nom ?
En tout cas, Sasha sera sans l’ombre d’un doute un nom que tu mentionneras à la prochaine occasion que tu pourras avoir à la maitre-espion ou encore à Calixte si l’occasion se présente. Peut-être plus à lui d’ailleurs. Il ne faudra pas déranger Ombre avec du recrutement alors qu’elle n’en fait peut-être pas en ce moment ou que cela ne se passe pas ainsi. Mais cela te fait tout de même un peu rire de l’imaginé en super espionne, vous seriez un possiblement bon duo. Se monter trop la tête sur des choses qui ne sont pas encore arrivées est une mauvaise idée, tu le sais pourtant.
Qu’importe, elle a accepté de venir un jour chez toi dans les Archipels et même si cela ne se fait pas comme espion, il y aura pas mal d’occasions pour vous de vous amuser. Un peu comme maintenant, elle est parti en tête pour la course que tu as toi-même proposée et cela t’arrache un petit cri d’indignation qu’elle t’ai eu ainsi par surprise. Te positionnant de ton mieux sur ta monture et après lui avoir soufflé quelque mots doux pour l’encourage à aller le plus vite possible et lui montre que même si tu ne le connais pas tu l’aimes bien tout de même, tu l’éperonnes pour le lancer au galop.
Quelque part tu lui donnes une avance, parce qu’elle n’a pas eu les mêmes cours d’équitation que toi, même si elle a suivi ceux de l’académie, tu le sais bien que la différence sociale crée aussi des écarts pour ce genre d’enseignement. Pourtant tu ne lui donnes pas un avantage si énorme que cela parce que ton esprit de compétition est bien trop grand pour laisser passer cette chance.
— Tricheuse !
L’indignation est remplie de ton rire qui laisse plus qu’entendre que tu n’en attendais pas moins de sa part et que cela t’amuse vraiment. Parfois, tu te dis que Sasha est un papillon bien plus libre qu’elle ne semble être. Parfois, tu te reconnais un peu en elle et tu doutes moins de certains de tes choix. Tu penses à cela alors que tu fais faire esquiver à ta monture un obstacle sur la route. Il te manque encore de la confiance dans les montures de la division pour tenter de faire des sauts au-dessus de quoi que ce soit. Une bonne connaissance du terrain pour ne pas blesser l’animal aussi.
— Jusqu’au prochain croisement ?
La fin de la course jusqu’à là-bas te semble pas trop mal et ne sera pas trop contraignante pour les chevaux en plus. Pour le moment, vous êtes plutôt coude à coude dans cette course et cela t’amuse d’une certaine façon.
— Je te ferais un parfait lis de mousse et feuille comme trône pour ta défaite !
C’est plus de la provocation qu’autre chose, mais tu tentes de pousser un peu plus ta monture pour dépassé ta comparse alors que la ligne d’arrivé fictive de cette course se dessine un peu plus en bas et qu’une étrange caisse est partiellement visible dans les buissons, mais pour le moment tu n’y fais pas forcément attention prise dans ton jeu.
La monture donnait tout ce qu'elle avait pour franchir la ligne en première. Mais cette dernière était mise en difficulté par sa cavalière qui avait du mal à se positionner sur la selle, rebondissant inconfortablement sur cette dernier tout en empêchant le cheval d'aller au mieux de ses capacitée.
Rapidement, la garde arriva à son niveau, la dépassant d'un bon mètre alors que l'arrivée se faisait plus proche. Sasha ne put même pas lui répondre, trop concentrée sur le fait de ne pas perdre l'équilibre et chuter misérablement.
Finalement, la course s'arrêta comme prévu au croisement. Et avant que Xylia ne dise le moindre mot, la vipère leva la main.
-Tu aura tout le loisir de te moquer de moi, mais attend juste....
Fourrant les mains dans sa tenue, elle gigota quelques temps, finissant par mettre pied à terre pour continuer son petit manège, finissant par attaquer la tenue en désordre, ajustant armure et arme qui avaient été bougées dans tout les sens pendant la course.
-Navrée, avec le cheval... mes vêtements ont quelque peu bougés...
Elle rougit légèrement devant sa propre maladresse, tachant de mieux serrer la ceinture qui retenait la petite épée à sa hanche, croisant les bras avec un air boudeur.
-Et de toute façon c'est de la triche, j'ai toujours été mauvaise avec les chevaux... Ils sont bien trop grand et bougent tout le temps...
La simple pensée d'avoir son propre Kumiho suffit cela dit à lui rendre le sourire. Et elle se prit à rire toute seule avant de dire.
-Mais je dois dire... que l'idée d'avoir un renard rien qu'à moi.... ça suffit à me rendre heureuse ! Je veux bien endurer un lit de verdure pour ça !
Ce qui dans le cas de Valeera comme Sasha était une grande preuve d'amour. Cette dernière n'ayant jamais rechigné sur son propre confort.
Restant un moment là, elle finit par remarquer une petite caisse partiellement cachée sur le bas côté de la route
Restant à bonne distance, elle attrapa son cheval par la bride avant de tendre l'index pour la lui montrer.
-Euh... Tu crois que c'est normal ça ? Les caisses abandonnées dans les buissons, ce n'est pas le genre de choses que font les marchands
Si elles tombaient encore sur des pièges, délayant la trouvaille de son cher renard, cela la mettrait en rogne, et les braconniers auraient à en pâtir !
— Oh, tu sais, même si je te trouve magnifique sans rien sur la peau, tu n’étais pas obligé de tenter ce genre de ruse pour tenter de gagner.
Ta voix est clairement amusée et puis, en plus de cela, la mauvaise foi de ta camarde ne fait qu’augmenter ton amusement. Pourtant tu le lui concèdes le fait que les chevaux ce n’est pas forcément des plus évident. Il y a pourtant, un peu, dans sa façon de monter qui que certaine méthode montrer à l’académie sont passé à la trappe, mais bon, beaucoup de méthode de l’académie passe à la trappe de base.
— Je t’apprendrais des astuces que j’ai retenues, parce qu’il y a certains conseils de l’académie, certes ils sont pompeux, mais en fait, il passe bien. Comme le fait que tu dois te dire que tu ne fais qu’un avec ton cheval. Après, je triche un peu, j’ai plus d’expérience avec ma famille, même si c’est plus les voyages en mers leur truc de base.
La déclaration d’amour, tu n’as pas d’autre mot, de la demoiselle te touche beaucoup. Son familier aura de la chance de l’avoir en propriétaire, tu le sais plus que bien. Reportant plus ton attention sur la caisse qu’elle te montre tu grimaces directement à la possibilité.
— Si c’est cette pute de Lucy qui a décidé de faire cela parce que je ne crois pas en elle de nous mettre cela sur notre route alors qu’on est bien partie j’irais repeindre les chaises de leurs lieux de culte en vert canard dégelasse…
Pour le coup, c’est plus un murmure qu’autre chose. Pas mal d’agacement, si près du début cela ferait assez chier. Après, à la base, la dernière fois les pièges étaient assez proches du village aussi. Sans trop attendre, aussi parce que tu as vu une pierre qui te permettra de te remettre en selle facilement, tu descends pour voir de quoi il en retourne.
La caisse est cabossée et à l’air assez vide. Enfin, c’est ce qui semble, même si des trous sont faits et alors que tu t’approches un long grognement sort de la caisse. Ah ! Visiblement il y a une créature là-dedans, peut-être la caisse est donc tombée pendant une tentative de déplacement nocturne des braconniers ou une chose dans ce genre-là.
— Il y a un animal dedans, j’aurais besoin de ton aide pour l’ouvrir.
Il est hors de question de laisser l’animal là-dedans de toute manière, juste tu ne souhaites pas non plus qu’il t’attaque en signe de défense parce que tu as voulu le sortir de sa cage, qui ne ressemble même pas a une cage en plus. L’autre point qui t’inquiète un peu, c’est que les traces vers lesquels semblent aller ou venir le convoi avec cette cage semblent aller dans la même direction que celle que vous avez prévu de prendre pour aller voir le Kumiho. Est-ce qu’eux aussi ont eu vent de cette rumeur ?
Faire un avec son cheval ? Sasha hocha vivement la tête en signe d'assentiment, les yeux grands ouvert. Mais Valeera, elle se dit que jamais elle ne pourra ne serait-ce qu'imaginer ne faire qu'un avec un animal aussi disgracieux. Utile mais laids... C'était le moins que l'on pouvait dire.
Ses yeux coulèrent vers la monture, soupirant pour elle même, elle finit par dire.
-Je noterais le conseil, mais je pense que je serais bien plus à même de marcher pour être à l'aise. Mine de rien, je ne suis pas faite pour chevaucher n'importe quoi ! Ou n'importe qui hihihihihi
A plaisanter ainsi, elle plaça une main amusée devant sa bouche pour couvrir un petit sourire narquois. Mais qui disparut bien vite quand il fallut se concentrer sur la caisse.
Comme le disait fort à propos son amie, la chance n'était pas vraiment de leur côté.
-Si tu les repeins en vert, je tacherai de voler les objets de culte, et lâcher une horde de gloot pendant une grande cérémonie. Je suis persuadée qu'ils iraient à ravir sous la robe de la grande prétresse... Surtout s'ils se mettent à gonfler !
Si la cage avait contenu quoi que ce soit d'autre qu'un animal, la vipère l'aurait laissé là, mais au lieu de cela, elle partit chercher une épingle dans ses cheveux qu'elle déforma en quelques gestes adroites avant de s'agenouiller devant la caisse
-Je vais essayer de l'ouvrir dans ce cas, même si l'animal est dangereux, il vaut mieux qu'il soit dehors que dedans. Et au vu de la taille de la caisse, nous pourrons sans doute le maitriser.
Fait juste attention à moi, je ne suis pas très douée avec les verrous, ça pourrait prendre du temps.
Et alors qu'elle tatait le cadenas des mains, la caisse ne bougea pas d'un pouce, l'animal dedans ne devant pas être très actif, ou plutôt endormis.
L'épingle se logea dans la serrure, et la demoiselle rigola intérieurement de la simplicité de la tache. Un verrou simple avec bien peu de pennes...
Si elle avait été Valeera, ce dernier aurait cédé en quelques secondes, mais Sasha devait être garde, et cela lui prit bien deux minutes avant d'ouvrir le cadenas qui verrouillait la caisse.
-Voilà ! Prête pour l'ouvrir ?
Et alors que les deux gardes se plaçaient face à la caisse, Sasha poussa le dernier verrou, ouvrant doucement le couvercle qui grinça doucement
Qu'allaient-elles donc trouver ?
— Merci d’être juste toi.
Tu ne savais pas ce que tu pourrais lui dire d’autre. Elle n’avait même pas été choquée de tes dires pour Lucy et quelque part c’était reposant de ne pas être avec une croyante chiante de ce culte. Certes, tu n’apprécierais pas forcément qu’on insulte les Astres en face de toi, mais à bien y regarder beaucoup le faisait de base sans prendre de pincette et sans que tu réagisses forcément. Ce n’est pas comme si c’était toi qui étais insulté directement.
Tu observes la façon de faire de Sasha pour crocheter la serrure. Il y a, visiblement, pour tes yeux un certain savoir-faire. Aussi, elle semble prendre plus de temps qu’elle n’en ait vraiment besoin, pourtant tu ne tiques pas là-dessus. Toi-même tu aurais fait prolonger l’acte face à n’importe lequel de tes collègues pour n’avoir aucune réflexion sur de pourquoi tu savais le faire aussi rapidement. Certes, toi c’est ta formation d’espion, mais tu ne connais pas tout du passé de Sasha et cela fait peut-être partie des choses qu’elle a faites pour rester en vie avant la garde ou même après. Ce n’est pas comme si la paye était forcément des plus mirobolantes si sa famille a besoin d’une partie ou même pour elle.
Donc, le plus naturellement du monde. Tu la regardes faire sans qu’un son ne sorte de ta bouche et note ces aptitudes dans un coin de ton esprit. Un jour cela utile, tu imagines en tout cas. Une fois le verrou officiellement ouvert et vous deux prêtes à ouvrir la boite tu as une sursaut en même temps que tu touches la caisse et qu’elle se met à trembler à nouveau avec le geignement pitoyable de la créature à l’intérieur qui ne demande qu’à sortir. C’était vraiment brise cœur comme situation.
— Toujours, prête avec toi.
Le couvercle s’ouvrit doucement et la première chose que tu vu sortir fut une pâte blanche tentante de donne un puissant coup de griffe. Instinctivement tu relâchas le couvercle et tiras Sasha un peu plus loin de la boite pour ne pas te prendre un coup alors qu’un second coup de patte donner dans le couvercle finit de l’ouvrir. Ce fut un magnifique petit Kumiho qui sortit de cette caisse par lui-même, croc montrer et poil hérissé visiblement près à attaqué tout se qui pourrait l’approché d’un peu trop près. Il vous fixa en grognant avec toute sa hargne disponible alors que vous ne bougiez toujours pas.
C’était assez impressionnant de voir la créature que vous souhaitiez voir de base, mais aussi agressive, alors que ce n’est point dans sa nature de base, et surtout sortante d’une caisse de braconnier. Ne lâchant pas la créature des yeux tu prends doucement la main de ta camarade pour attirer son attention à toi, sans un mot. Comme une demande muette de ce qu’elle souhaitait faire, mais tu as un fort doute sur la compréhension du message. L’animal grogne encore un petit temps, mais voyant que vous ne bougez pas et semblez ne faire aucun geste vers lui son corps se détend un peu.
Il se met à humer l’air et la caisse, tout en jetant de temps en temps des regards vers vous pour vérifier que vous ne bouger pas et grogner au moindre mouvement trop brisque de son point de vue. Tu peux comprendre qu’il soit sur les nerfs, mais ce n’est pas ta faute si le vent fait bouger tes cheveux. Vos chevaux, eux, semblent nerveux et battent de temps en temps des sabots ce qui ne permet pas non plus au Kumiho de se détendre non plus totalement. En tout cas il ne semble pas blesser et après avoir senti une dernière fois la caisse, il prit la fuite dans la direction des montagnes, vers votre route d’origine à la base et surtout, si on regardait la piste, la direction du convoi de, visiblement, braconnier.
La fuite de l’animal sembla faire une sorte d’électrochoc dans le cerveau de Xylia qui lâcha la main de Sasha et se tourna vers elle plus franchement avant d’indiquer la direction de la fuite du si beau Kumiho. Beaucoup de gardes raisonnables auraient proposé de rentrer, d’aller chercher des renforts, de prendre le temps de monter une expédition, que c’était déjà bien d’avoir vu cet animal et que le but de la quête du jour avait été accompli et qu’il était important d’aller faire son devoir de garde. Tu n’as jamais été raisonnable.
— On doit le suivre, tu es d’accord n’est-ce pas ? On ne peut pas le laisser se faire rattraper à nouveau ou laisser d’autre comme lui dans sa situation.
Et sans plus attendre, tu l’aidas à se remettre en selle, presque certaine qu’elle suivrait, dans tout les cas, même pour rentré au village perché rapidement à cheval c’était le mieux à faire. Remontant toi-même avec un peu plus difficultés sur ta monture tu la fixas un moment avant de mettre ta monture en marche vers la montagne et la direction qu’avait pris la Kumiho juste avant.
Il fallut toute la rapidité de Xylia pour empêcher la vipère de se faire griffer le bras. Et alors que la caisse s'ouvrait, Valeera eut à peine le temps de voir la patte en sortir que son amie la tira en arrière. Ce fut brutal mais efficace, car les griffe acérées de la créature ne la manquèrent que de peu.
Et alors que la garde commençait à pester, elle fut rendue muette par l'apparition du Kumiho. La créature n'était pas bien grande, mais majestueuse par bien des aspects, son regard effrayé faisant écho à un passé que la demoiselle pensait avoir oublié depuis longtemps.
Elle en fut tellement choquée qu'elle s'immobilisa net, oubliant presque de respirer alors que la créature se mit à la fixer dans les yeux, se calmant peu à peu jusqu'à ce que les chevaux ne provoquent une réaction de peur instinctive chez lui
Et alors qu'il s'enfuyait vers les montagnes, la vipère dut être secouée par Xylia pour retrouver un semblant de vie, cette dernière l'aidant à se remettre en selle.
-C'en était un...
Encore perdue dans ses pensées, il lui fallut quelques secondes pour finalement réaliser ce qui venait de se passer, ses yeux gagnant soudainement plus de sérieux alors qu'elle prenait ses rennes en main.
-Hors de question de le laisser seul, et s'il repart aussi précipitamment c'est que quelque chose se trame, il sait ou il va
Et sans plus de mots, Sasha lança son cheval bride abattue à la poursuite de l'animal, trouvant rapidement un sens du pistage. Ses yeux étaient grand ouvert à la poursuite des traces de l'animal qui semblait aussi précipité qu'elle.
Ce dernier laissait aussi bien des traces de pattes que des branchages brisés sur son passage, et remontait au plus vite quasiment sur la route.
Les armes de la garde sautaient en tout sens, mais avec les conseils de Xylia et une détermination jusque là profondément enfouie, derrière sa couverture. Elle alla jusqu'à faire accélérer sa monture, en prenant quelques risques pour sa propre sécurité, mais rendue bien aveugle par la nécessité.
Et alors que son cheval haletait, elle finit par déboucher sur la sortie de la forêt, ou les nombreux arbres laissèrent a place au pied des montagnes, ces dernière révélant un bien triste spectacle alors qu'un camp de braconnier se tenait là, des carcasses d'animaux encore pendues à des crochets de boucher...
La bille remonte doucement dans ta gorge et tu l’avales par réflexe pour ne pas vomir inutilement face à la vue. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus écœurant que tu es pu voir, mais cela te fait quelque chose tout de même de voir ces animaux tuer sans aucune once de respect et laisser là, pourrir ou agoniser comme si c’était quelque chose de normal. Parce que oui, bien entendu, il y a qui sont encore vivant et qui un son des plus horrible qui sortent de leurs gosiers dans cette situation.
Deux hommes viennent de sortir des tentes du campement, armes à la main et visiblement, sans grande surprise, vous êtes très loin d’être les bienvenues dans leurs affaires. Visiblement, il va falloir agir avant que les hommes attaquent. Sautant de ta monture, la laissant faire quelque pas de recul instinctif à ton geste, entrainement martial aidant à ce qu’elle ne panique à pas aux actions de la cavalière que tu es.
— Les gamines, on joue ensemble avant de faire un voyage pour le pays des rêves éternels ?
La voix de l’homme sur la droite, un blond, la cinquantaine, un peu bossus, le visage ravager par les traces de griffures, mais la démarche plus qu’assurer, te provoque un simple dégout. Sont comparse, un brun, un peu plus trapu, le dos plus droit et dans la même tranche d’âge, ria à la remarque de son collègue avant de se jeter dans votre direction.
— Je prends celui de droite.
À elle de voir si elle t’aidait pour celui-là et ensuite faire l’autre à deux ou non. Là, le plus important, allait être de les assommer sans finir blesser pour ensuite les ramener au village perché une fois le camp grossièrement vider et les pauvres animaux attraper libéré et soigné pour ceux dont il était encore possible de faire quelque chose pour eux.
La seule chose positive c’est que pour le moment, sauf retour intempestif de quelqu’un de plus, il n’avait l’air d’avoir des affaires que pour deux zigotos. Ça n’allait pas être plus agréable, mais au moins ça serait, certainement, moins chiant. Tout en pensant cela, tu esquivas un coup et frappas en plein dans les parties de l’eau qui se plia sous le coup. Comme quoi, il y a beaucoup trop de monde qui oublie de mettre une protection à ce niveau-là alors que c’est important mine de rien.
— Vise le bas.
Au moins, ça permet de les mettre à terre plus facilement et peut-être espérer qu’ils n’utilisent pas leur pouvoir en prime.
Valeera était la pire des abomination qu'une femme avait pu enfanter, fixant la douleur humaine sans une once dégout. L'infligeant sans le moindre remord. Parfois même par plaisir.
Mais au vu de ce qui était présenté devant elle... La demoiselle ne pouvait y voir là qu'une juste rétribution. Ses phalanges blanchirent alors que les braconniers finissaient par sortir du camp.
Sur d'eux, et peu armés, ils semblaient décider à faire subir aux gardes le même sort qu'aux animaux. Mais c'était sans compter l'adresse de Xylia qui parvint à en neutraliser un sans le blesser.
Sasha, elle ne parvint pas à maitriser la situation aussi bien. L'homme se jeta sur elle de toute sa force, persuadé de son avantage autant en poids qu'en taille, mais vint s'empaler tout seul sur l'épée rapidement sortie de la jeune. Sa gorge parcouru tout le long de la lame avant de s'arrêter sur la garde.
Un regard surpris fixa la vipère qui ne lui rendit qu'un profond dédain alors qu'elle mettait le braconnier à genoux, posant son pied sur son torse pour en extirper la lame devenue rouge.
-Il semble que j'ai raté le bas. Tant pis.
Sa voix était bien moins enjouée désormais, et elle n'hésita pas à passer sur le corps du braconnier qui essayait d'interrompre le flot de sang qui s'écoulait de son larynx tranché.
Ironiquement, le coup avait été parfait, suffisant pour le faire souffrir sans le tuer trop vite. Un sort encore trop doux vis à vis des atrocités qui étaient pratiqués sur les animaux du camp
-Peut être qu'il faudrait assommer le survivant, je ne garanti pas sa sécurité s'il est libre de ses mouvements.
Elle avait perdu tout sens comique. Et ses yeux jaunes portèrent sur le survivant un regard effrayant, qui ne se déporta de lui que pour regarder son agresseur terminer de se débattre.
-En attendant, on à un camp à explorer, et des animaux à sauver... si on le peut encore
Au vu du festival d'horreur qu'il présentait à l'extérieur, Xylia aurait peut être à se méfier de Valeera. Prise dans ce musée des horreurs, il était fort à parier que le seul rescapé subisse le même sort que son ami... S'il n'était pire...
—Sasha. Même avec de la légitime défense ça aura du mal à passer, tu le sais ?
Tu ne cacheras pas le corps pour elle. Quelque part, c’est ton début d’amitié pour elle qui préfère la prévenir qu’il va falloir qu’elle prépare une défense parfaite suite à ce geste.
— Je ne t’enfoncerais pas, mais il faudra que tu réfléchisses bien à tes mots et défenses pour quand on rentrera. Pour ton bien. Je m’alignerais à ton rapport, alors il faudra me dire ta ligne de conduite. Mais tu as raison, sauvons ce qui peut-être encore sauver pour le moment.
Parce que tu aurais pu prendre sur toi de maquiller le coup par une attaque animal ou celle de son compagnon de braconnage, mais lui laisser ce genre de prise sur toi ne te met pas à l’aise. Puis, en plus, c’est aussi le mieux que tu peux lui offrir, la laisser s’expliquer sans la juger pour son acte et que d’une certaine façon tu l’as laisse choisir de comment régler cela à sa façon. Même si les espions, eux, seront la vraie version de toute cette histoire et c’est eux qui choisiront ce que tu feras en prochaine action.
— Même si ce qu’il y a là est horrible, on ne va pas être les mêmes qu’eux.
C’était ta façon de lui demander de laisser la vie sauve au second. Tu prends le temps de lui mettre des menottes anti-magie et te relèves pour fouiller le camp et libères un à un les animaux qui sont encore en état de vivre, achèvent ceux où l’on ne peut plus rien faire. Utilisant parfois ta magie pour arriver à en sauver certains. Ton regard se tourne toujours à un moment ou un autre vers Sasha, pas par crainte, mais pour le plus pour voir si elle pourrait avoir besoin d’aide à un moment ou un autre. Soudain un bruit plaintif vient de l’une des tentes et tu vois le Kumiho d’un peu plus tôt sortir sa tête du lieu en couinant comme pour appeler à l’aide.
— La tente.
Tu interpelles rapidement ta comparse et fonces pour entre dans la tente, là il y a deux œufs, complètement différents l’un de l’autre, ainsi qu’un Kumiho adulte, visiblement fatigué, dans une cage. Alors que tu t’approches doucement celui encore en liberté te fonce dessus pour mordre de manière bien sale ta jambe droite en grognant de toute ces forces, même s’il semble de plus en plus fatigué. C’est tout sauf agréable et tu étouffes un cri de douleur dans la pomme de ta main. Au bout d’un temps l’animal relance la pression et te regarde à nouveau comme perdu.
Tout le monde est perdu, lui, sa femelle dans la cage, le dragon étrange dans la cage a coté aussi. Tu finis par regarder Sasha avec une fatigue plus que visible dans tes yeux avant de soupirer et lui indiquer les deux cages.
— On est en opération serrurier aujourd’hui visiblement. Je prends celle du Laïum, je te laisse celle du couple de Kumiho.
Ce n’est même pas une question pour le coup. Tu t’approches de la serrure du petit dragon, lentement, beaucoup qu’il ne te faudrait normalement, avec ce qui traine, tu crochets la serrure. Dès que c’est fait et la porte légèrement entre ouverte, l’animal sort et part sans demander son reste, laissant bien derrière lui l’œuf du petit de son espèce. On ne peut pas lui en vouloir de fuir cet endroit mine de rien.
Venait-elle de compromettre toute son infiltration pour une simple affaire de braconnage ? Absolument. Cela risquait elle de la faire partir du Village Perché plus tôt que prévu, quitte à abandonner sa nouvelle amie ? Oui.
Mais la Vipère était une solitaire, elle s'en remettrait, comme de beaucoup d'autres choses. Ce spectacle plein d'horreur cela dit... C'était moins sur.
Sa main tremblait encore sur la poignée de l'épée rendue glissante par le sang qui coulait dessus, la pointe de la lame peinant à vraiment trouver l'entrée de son fourreau alors que la demoiselle finissait par rengainer.
-Oui.
Ce fut tout ce qu'elle trouva à redire à la situation. Sans doute disparaitrait-elle après cette histoire. Quitte à s'occuper du dernier braconnier avec. Toute trace de joie avait quittée son visage. Et la parfaite petite Sasha d'habitude si souriante eut l'air brusquement plus avertie que d'habitude.
Soulevant la capuche qui pendait dans son dos, elle la rabattit sur ses cheveux, autant pour cacher son visage que pour dissimuler une tristesse d'origine inconnue.
Sans Xylia, le braconnier aurait déjà subit le même sort que ses proies, pendues à un crochet de boucher, dépecé vivant et laissé en vie jusqu'à ce que la douleur ne le rende fou.
Mais c'est avec une voie gonflée d'émotion qu'elle finit par donner son accord à son amie.
-Restons en là.
Ce fut tout ce qu'elle réussit à dire, retenant de justesse le serpent qui couvait en elle, enflammant ses entrailles au point de vouloir faire couler le sang. Ce n'était pas pour rien qu'elle n'avait jamais cru en des lois humaines. Le simple fait de penser que cette vermine s'en tirerait la mettait hors d'elle.
Alors commença une longue procession d'horreur qui la cinglèrent comme les fouets de son enfance, l'air empestait le sang, et le cris des animaux étaient un supplice. Pas un râle de colère, simplement de la douleur à l'état brut qui percutèrent la vipère avec une violence insoupçonnée. Manquant presque de la faire vomir.
Les cages furent vidées le plus rapidement possible et tout les survivants valide s'égayèrent dans la nature, fuyant au plus vite pour s'éloigner de cet endroit maudit.
Ce qui finit de briser le cœur de Valeera fut le nombre qu'il fallut achever. Des animaux qui même avec les meilleurs soins magiques n'auraient pu recouvrer une vie même biaisée.
La vipère fut obligée de terminer un travail qu'elle n'avait elle même jamais commencé. Son crêve-coeur en main, elle faisait au mieux pour ne pas les faire souffrir inutilement, et lorsque Xylia revint à elle pour la tente, c'est une garde au mains couverte de sang qui tituba jusqu'à elle, incapable de parler d'avantage.
Une simple tente qui contenait des trésors inimaginables, sous la formes d'animaux plus rare qu'on ne puisse imaginer. Le Kumiho se mit à attaquer son amie, mais elle était tant paralysée par la vision qu'elle ne put tout simplement pas réagir.
Le male était aussi perdu que les gardes, ne sachant pas à qui faire confiance, mais dans ses yeux une supplique presque muette pouvait se faire entendre. Une supplique qui serait sa dernière au vu du filet de sang qui coulait de son ventre et qui le faisait se mouvoir de plus en plus lentement.
La vipère tomba à genoux devant la cage, oubliant chaque once de ses faux semblant pour crocheter le verrou qui sauta de manière bien trop rapide pour même un voleur expérimenté.
Ses mains courants sur ses outils en tremblant alors que des larmes se faisaient jour au bas de ses yeux d'habitudes si impassible.
Un bruit de chute se fit entendre, le male peinant à tenir debout finissant par s'effondrer au devant de la cage, sa truffe pointée vers une femelle qui commença à se débattre en paniquant.
Elle aussi était blessée, et épuisait ses dernières forces à tenter de faire bouger ces satanés barreaux, quitte à y user ses dernière force. Et quand finalement le dernier obstacle sauta, l'animal se porta au chevet de son compagnon mourant.
La scène sembla se dérouler au ralenti, et ce n'est qu'avec le dernier souffle que la femelle finit par se retourner contre la garde.
Une mâchoire se referma sauvagement sur le bras découvert, de longues dents perçant la peau pourtant parfaite de Valeera en y faisant jaillir le liquide carmin tant gaspillé aujourd'hui.
La douleur remonta tout le long du bras de la garde qui ne réagit même pas.
Tout dans les yeux de l'animal l'accusait. Et elle le savait. Alors, une larme roula sur sa joue, puis une deuxième, jusqu'à ce que ses yeux jaunes pourtant secs depuis une décennie ne se mettent à verser des pleurs coupables.
Un sanglot remonta le long de sa gorge pour finir par s'échapper dans un cris déchirant.
L'animal finissait lui aussi par s'affaler, la pression sur le bras se faisant moins forte alors que ses quelques forces l'abandonnaient.
Sa mâchoire se rouvrit pour cette fois lui mordre la main, les crocs du renard plongeant au travers des gants sans efforts en y implantant une nouvelle douleur.
-Je sais...Je suis désolée....
Parvint elle à dire alors que ses épaules se soulevaient au rythme de ses cris.
Incapable de comprendre pourquoi la mort d'un animal la marquait temps, ce fut elle qui fut prise de spasmes incontrôlables, des larmes plus rares que des diamants tombant à grosses goutes sur la femelle en train de mourir.
Perdue, en colère et au seuil de la mort, cette dernière observa la garde en larme, dont les yeux félins recelaient une tristesse inavouable à tout autres moments.
Les dents se retirèrent d'une main laissée en sacrifice au désespoir animal, une truffe chaude passant sous cette dernière alors que difficilement une patte poussait une objet contre les genoux de Valeera.
Elle reconnut sans peine un œuf, sans doute celui qui avait valu la capture de ces bêtes si nobles. Un petit œuf que rien ne différenciait des autres, sinon sa blancheur diaphane et ses lignes rouges.
Une tête fatiguée poussa sa main vers ce dernier alors qu'un râle s'échappait de la gorge du Kumiho. C'était une demande, d'une femme à une autre quelque chose qui transcenda les espèces et que la vipère comprit malgré son habituelle froideur.
Lentement, elle prit l'œuf dans les mains, contrôlant d'avantage ses tremblements que son chagrin pour le porter contre son cœur avec d'infinies précaution.
Il était chaud... Et palpitait en suivant le mesure du propre corps de la demoiselle. Une fois cela fait, la femelle vint se coucher auprès de son partenaire, pour mourir au moins près d'un de ses congénères
Même si le camp était désormais vide, Valeera resta là, son œuf dans les bras, incapable de bouger et remettant à pleurer toutes les larmes de son corps, incapable ne serait-ce que de bouger les jambes tant sa peine la maintenait sur place.
Pourtant, tu n’y as pour rien, mais si tu n’avais pas parlé de cette rumeur vous n’en seriez pas là aujourd’hui. Avec des si tout serait différent aujourd’hui. Avec des si tu ne te poserais aucune question sur Sasha et toutes les illusions serait encore en place. Avec des si tout pourrait être plus simple, mais ce n’est pas le cas.
Ton corps oscille entre avoir les réponses auprès de Sasha et la prendre dans tes bras pour consoler ces larmes. Tes yeux s’embrument de larmes et tu penses, quelques secondes, que pour beaucoup trop de raisons tu es trop humaine pour être espionne. Est-ce qu’Ombre ou Damoiseau serait déçu de ton attitude ? Sûrement. Tu as encore besoin de te renforcer et tu le sais.
La douleur pulse dans ta jambe et tu t’approches tout doucement de Sasha avant de la prendre avec la plus grande des douceurs contre toi. Posant sa tête contre sa poitrine et la berçante tout doucement en chantonnant une berceuse de ton enfance. Tu ne sais même plus exactement ce que tu chantonnes, mais c’est comme pour tenter de créer une bulle de vous deux, une bulle pour qu’elle oublie tout ce qui ne pas de cette journée.
Le retour au Village perché ne va pas être de la tarte. En fait, tu le sais, si tu avais encore tes menottes anti-magie, il serait mieux de les mettre maintenant à Sasha, utiliser son état de faiblesse pour gagner un combat qui au vu de la précision du coup dans la gorge mis plus tôt serait des plus compliqués pour toi. Il te fallait protéger cet œuf auquel tu te sentais lié et dont le nom semblait être une évidence dans ton esprit, rapporter le dernier des braconniers en vie et le tout en étant déjà blessé de base. Même si tu pouvais te soigner cela ne serait pas instantané.
Alors que tu caresses doucement les cheveux de Sasha et continues, tu penses à tout cela. De toute façon, si tu arrives à ramener Sasha, si elle se laisse entrainer qu’est-ce que qui arrivera ? Tu n’en sais rien. Pourtant il faut gérer ce qui se passe tout de même. Parce que même si cette situation te brise le cœur, il y a bien plus qu’un meurtre dans cette histoire.
Tout en arrêtant ta berceuse, tu continues de bercer de tes mains ta collègue, même si c’est dans les possibles derniers moments où tu pourras dire cela. Tu avais dit, à votre rencontre, que tu pourrais pardonner un mensonge, il allait falloir être honnête avec ta ligne de conduite et voir ce qu’il resterait de vous après aujourd’hui.
— Sasha, est-ce que tu rentres au Village Perché pour accepter la sentence pour la mise à mort d’un braconnier ou est-ce que tu ne te laisseras pas faire ? Est-ce que Sacha est ton vrai prénom en fait ?
Tu dis tout cela avec la voix un peu tremblante, sans jamais hausser le ton et sans cesser tes mouvements qui caressent les cheveux de ton amie. Tu as fini d’être dans le déni de certaines de ces actions et poses les vraies questions. Même si elle ne vient pas avec toi, tu prendras ce que tu peux pour les espions, même si tu te sens horriblement faible pour laisser autant ton cœur te guider dans tes choix.
Xylia entoura la demoiselle d'une douce bulle de douceur. Chose qu'elle n'avait jamais connu jusque là. Nul amant d'un soir, ou parent disparut n'ayant jamais cherché à en faire autant. Elle en pleura d'autant plus en s'appuyant sur la poitrine de son amie, versant plus de larmes en quelques minutes qu'en plusieurs années. Ses cris finirent néanmoins par diminuer en volume et en nombre. Et la petite chose brisée qu'était Valeera se laissa aller pendant de longues minutes avant de reprendre contenance.
Les paroles de l'espionne furent presque trop douces pour elle et, pendant quelques secondes, elle fut tentée de retourner au Village avec elle, et faire face aux conséquences de ses actes.
Mais, encore plus rapidement, le sens des réalités lui revint et l'œuf qu'elle serrait contre sa poitrine lui rappela toutes les responsabilités que l'animal lui avait confié.
Elle n'était pas une combattante, et face à Xylia la captivité de la vipère aurait été une certitude.
-Je suis navrée mon amie...
La lame empoisonnée jusque là dissimulée dans sa ceinture effleura la jambe de son amie, le poisson se rependant de façon fulgurante à travers de son corps. Et malgré la tristesse qui lui retournait l'estomac, Valeera dut quitter les bras de son amie qu'elle venait elle même d'empoisonner.
Des yeux jaunes encore rougis par la tristesse se posèrent dans ceux de Xylia. Une voix enrouée par le fait d'avoir trop pleuré s'éleva doucement, dans laquelle était perceptible un regret immense.
-Je ne le peux pas Xylia, pas maintenant, ni jamais. J'ai trop souffert de la garde pour m'en remettre une nouvelle fois à elle
La Vipère connaissait l'effet de ce poison, ayant testé sur des victimes moins chanceuses ses effets redoutables, mais heureusement non mortels.
Ses mains allongèrent son amie dans une position confortable, récupérant l'œuf qu'elle avait trouvé pour le poser dans un sac à côté d'elle en sécurité et loin du moindre danger.
-Je t'ai menti sur beaucoup de chose, mais au moins notre amitié m'a parut vrai.
Une nouvelle larme roula le long de sa joue, cette fois pour cette amitié qu'elle pensait avoir brisé pour de bon. Sa main se porta à son sac, ou elle sortit plusieurs pain de savon qu'elle fourra dans celui de son amie, comme une sorte de dernière offrande avant une ultime séparation.
-Je suis désolée d'être.... comme je suis. J'aurai aimé que tout cela soit autre chose qu'une mascarade, que Sasha soit une garde aussi gentille que tu l'aurait voulu. Qui sait... même aller avec toi voir l'archipel
Mais tu dois t'en douter, celle que tu as connue n'a rien de la petite garde innocente.
La lame dégoulinante de poison regagna son étui, et la vipère finit par déposer un dernier baiser sur le front de son amie, reconnaissante pour la première fois envers quelqu'un.
Si elle n'avait été garde, Valeera aurait put avoir une véritable amie. Mais cette catin de Lucy en avait décidé autrement...
-Tu sera libre de tes mouvements sous très peu de temps. Je suis navrée d'avoir du te faire cela... sincèrement. Peut être que sans ces braconniers nous aurions pu rester plus longtemps ensemble...
Peut être devenir de vraie amie, tu étais la première avec qui j'ai pu croire à quelque chose. Mais je suppose que cela n'a que peu d'importance désormais.
La demoiselle se releva lentement, fixant et refixant à son dos le sac qu'elle avait transporté jusque là, attachant ses attributs de gardes qui disparaitraient sitôt son retour à la caserne.
Sasha aussi disparaitrait, de la tête de tout ceux qui l'avaient côtoyés jusque là, tout le monde sauf Xylia que la demoiselle ne voulait pas laisser de côté comme si elles n'avaient rien partagé.
Son dernier geste fut de déposer un petit morceau de papier dans la paume paralysée de son amie, avec des instructions pour lui envoyer une lettre.
Même derrière ses airs froids, Valeera était déchirée par ce dilemme entre l'amitié et la liberté. Et si son choix l'avait porté à suivre la voie qu'elle avait choisis toute sa vie. Il en aurait surement fallut peu pour que ce dernier soit bien différent.
Et alors que Xylia reprenait le contrôle de son corps, la criminelle était déjà sur son cheval, en route pour rentrer à la forteresse et disparaitre dans la nature une fois de plus. Laissant derrière elle amitié et promesse de vie tranquille, sacrifiées sur l'autel de sa chère liberté.
Il y a la peur qui se fait en toi quand tu sens la lame venir d’un seul coup. Une peur des plus véritable. Il serait si simple d’éliminer la personne en trop que tu es, qu’elle n’est pas la pitié que tu aies pu avoir pour elle, que ce début d’amitié ne soit quelque chose qui n’existe que dans ta tête à toi. C’est tout ce qu’il y a de plus horrible d’avoir cette sensation qui remonte aussi fort dans ta poitrine, ne plus avoir le contrôle de ton corps et d’être certain de voir tes derniers moments arriver aujourd’hui.
Tes yeux son focaliser sur les mouvements de Sasha, enfin, tu ne sais même plus de comment l’appeler et reste sur le patronyme qu’elle a pu te donner, et ces paroles aussi ont toute ton attention. Qu’est-ce que tu voudrais pouvoir faire de plus dans cette situation ? Tu n’en sais rien, tu attends ton heure, la peur au ventre, mais cela ne vient pas. Les actes de ton amie sont bien différents de ce que tu t’attendais et même si le goût amer de la trahison est bien présent sur ta langue, il reste un espoir, sûrement des plus naïf, de pouvoir la sortir de toutes ces ténèbres dans lesquels elle est. Une idéalisation de la situation qui te sera peut-être mortel un jour.
Il a un doute en toi sur tous ces propos, sur toi-même, sur vous. Oui, elle a sûrement raison, sans ces braconniers il y aurait certainement eu une illusion beaucoup plus longtemps. Tu es touché qu’elle ne t’achève pas, qu’elle prenne même le temps de mettre à l’abri ton œuf trouvé plus tôt et des larmes sur le gâchis de tout cela montent à tes yeux alors que ses lèvres se posent sur ton front. Pourquoi est-ce que cela doit se finir ainsi ? Comme cela ?
C’est ce que tu demanderas plus tard, après avoir fait tous tes rapports, autant pour les espions où tu diras qu’on a joué de ta méfiance, omettant le cœur tendre que tu as été dans cette mission, dans ton rapport pour la garde parlant d’un coup en traître suite à l’attaque des braconniers. Ce ne sont pas des mensonges, juste, cela ne parle pas de combien en fait cela fait beaucoup plus mal dans le cœur que tous les coups reçus. Tout comme tu ne donneras pas ce papier aux espions. Tu aurais dû, tu le sais, mais naïvement, tu te dis que tu peux régler cela toute seule. Parce que tu ne sais pas vraiment si tu veux qu’on attrape ton amie.
Est-ce qu’elle reste ton amie malgré tout cela ? Sûrement. Tu es perdu. C’est compliqué. Les relations humaines le sont toujours au final. C’est ce que tu penses en reniflant un peu et caressant la tête de ton nouveau familier Freesia.
Plus tard tu reprendras contact avec Sasha. Plus tard. Une fois que tu seras un peu moins blessé au cœur et que ton ego sera reconstruit.
Le pardon prend du temps.