Accueil
Connexion
Un nouveau départ
Yuka DirrenAventurier
Informations
Les inscriptions à distance, c'est possible?
Whiskeyjack Callahan & Yuka Dirren
Donc, c'était là...
L'endroit avait de la gueule, c'est sûr. Et surtout, point que Yuka appréciait plus que tout, c'était dégagé devant l'endroit, avec de grands espaces, du vert... Y'avait quand même du monde, mais au moins ça grouillait pas de gens.
C'était gérable.
Il avait toujours cette éternelle sensation d'être observé. Mais maintenant qu'il commençait à s'habituer un peu à l'endroit, à se familiariser avec les rues de la capitale, il commençait enfin à relativiser... Un peu. Un gosse de 16 ans avec des yeux vairons, un bleu l'autre rouge, c'était pas anormal que ça attire quelques regards après tout!
Au moins ça lui changeait de sa panique initiale en arrivant. Lui qui pensait foncer à la guilde, dans l'espoir d'enchaîner sur une quête juste après son inscription pour avoir assez de cristaux pour pouvoir se loger décemment et légalement, avait vite déchanté devant le choc de son entrée en ville! Il avait eu besoin de quelques jours pour s'adapter, et trouver un minimum son chemin aussi, accessoirement! Il n'était pas spécialement du genre à faire du tourisme, n'ayant jamais eu les moyens ni le temps pour ça - et même quand il était encore tout petit avec ses parents, il en avait peu eu l'occasion - mais ça lui avait étonnamment prit en arrivant, à sa façon.
En réalité, c'était sa méthode à lui pour moins paniquer en ville, avec autant de gens à proximité. Et... Ouais, il pouvait quand même apprécier la gueule des lieux. Il aurait juste aimé qu'il y ai moins de monde!
D'accord, il avait un peu retardé son inscription à la guilde. Mais il n'était pas à quelques jours près. Il avait patienté pendant des années après tout! Et maintenant...
Et maintenant quoi?
Est-ce que ça allait vraiment améliorer sa vie de s'inscrire? De faire des quêtes? Certaines étaient dangereuses, il n'était pas sûr de pouvoir assurer... De ne pas paniquer en plein milieu, mettant d'éventuels compagnons en danger, ou dans l'embarras.
Mais avant toute chose... On rentrait par où?
Partagé entre les nouveaux décors, la sensation de paranoïa restante, les mouvements de recul dès que quelqu'un dans son champ de vision approchait de lui, il ne pouvait pas décrocher son regard des grandes portes au milieu de la façade du bâtiment. Des portes qui semblaient fort lourdes, et par lesquelles personne ne passait... Toujours assez loin, il ne réalisait pas que les gens entraient et sortaient en réalité par une plus petite entrée sur le côté, se contentant d'observer de loin, partagé, hésitant.
Il devrait se précipiter logiquement, non? Mais il n'avançait que par petits pas timides. On pourrait croire qu'il était impressionné, en le voyant de loin, mais les légers tremblements au niveau de ses mains gantées semblaient dire le contraire. Un vent frais le fit frissonner pour de bon, le faisant frictionner ses bras d'instinct, frottant comme il pouvait ses vêtements usés pour se réchauffer puis, comme si c'était le coup de fouet donc il avait besoin, il s'approcha un peu plus franchement, repérant enfin la porte sur le côté.
Mais... Devait-il entrer maintenant? Comment ça se passait au juste les inscriptions déjà? Est-ce qu'il avait seulement déjà posé la question? Il se souvenait seulement de cette foutue règle de l'âge... Et si on le jugeait inapte? Il ne savait pas ce qu'il ferait. Il ne savait même pas comment il avait survécu si longtemps, terrifié qu'il était dans la nature comme dans les villages. Quoique, parfois ça allait, dans les deux cas, mais c'était quand même pas la joie...
Yuka sursauta lorsque la porte s'ouvrit alors qu'il n'en était qu'à quelques pas, laissant sortir quelqu'un. Il poussa un soupir et s'éloigna un peu, s'adossant contre le mur un peu plus loin, pour calmer les frayeurs que lui avaient causé ce simple petit évènement, essayant de se raisonner. S'il n'était même pas fichu de franchir une pauvre porte, c'était quand même mal barré pour la suite...
Image de profil : 
Succès : 
Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
-Qu’est-ce que tu regardes Teddy ?
-Je crois qu’on a la spéciale recrutement aujourd’hui.
Je suis son regard pour aviser le gamin qui à toutes les peines du monde pour ne passer inaperçu tout en réunissant son courage pour entrer dans la guilde. Sauf que pour le deuxième, ça ne semble pas être efficace et pour le premier, pour que Teddy l’ait vu, c’est qu’il n’est pas bien discret. C’est qu’en même temps, à ne pas vouloir attirer l’attention, on finit par l’attirer. J’ai un sourire simple avant de retourner à mes affaires, c'est-à-dire, la fin de mon sandwich. Qu’on ne se dise pas que les conseillers passent leur temps à manger une délicieuse cuisine dans un restaurant chic de la capitale, oh que non. Je laisse ça à des gens comme le conseiller Cornélius qui a plus l’habitude de fréquenter les milieux huppé que de manger sur le pouce parmi la populace. On va là où on se sent le mieux et j’ai clairement choisi mon camp. Proche des gens. Proche des aventuriers. Puis, je reste pas trop loin du boulot, c’est qu’il y a des tas de choses à faire. L’administration, c’est quelque chose, vous pouvez me croire.
-Tu paries sur combien de temps ?
-Quinze minutes.
-Moi, je pense qu’il va retourner voir ses potes bien vite.
Je lorgne à nouveau le gamin qui vient tout juste de sursauter. Quand on le voit, c’est plutôt comique, mais la plupart des gens s’en foutent autour. Ils ont des trucs à faire, c’est pas le genre de choses dont ils vont se préoccuper. Je le détaille un peu de là où je suis. Je vois de quoi Teddy parle. Il a pas l’air d’être fait en papier, plutôt du genre à se foutre sur la gueule avec des gens de son âge. Et c’est arrivé y a pas si longtemps vu l’état de ses frusques. Il a pris une rouste et l’honneur blessé, il a dit à ses potes qu’il allait postuler à la guilde et devenir un brillant saphir pour laver son honneur ? Plausible. Et maintenant qu’il est face à la réalité, il doute. A voir des gugusses bardés de cicatrices entrer et sortir de l’établissement, avec de l’équipement pleins la ceinture et avec des carrures à vous transformer en légume d’un pincement de doigt. C’est une autre catégorie, pour sûr et ça suffit à impressionner le premier venu qui n’a pas vocation à rejoindre la guilde des aventuriers.
C’est pas très bon de le laisser poiroter comme ça. Faut l’aider à se rendre compte que c’est pas pour lui. En tout cas, pour l’instant. Je suis comme ça. J’aime rendre service. Et puis j’ai fini mon repas. Je me lève sous le regard intrigué de Teddy.
-Tu vas lui causer.
-Ouai.
-Mais c’est pas amusant !
-C’est vilain de se moquer des gamins un peu perdu.
-On l’a tous été.
-Non, moi, je savais ce que je voulais.
-Gratter du papier, oui.
-Il n’y a rien de sot à gratter du papier, on finit même conseiller.
-Vrai.
-T’as pas une quête à faire, au fait ?
-Oui… oui… je vais le faire. Y a pas le feu, non ?
-Ca dépend, il y a un délai ?
-… Oui.
-Alors tu devrais peut-être te bouger. Conseil d’ami.
-T’as raison. T’es vraiment un sacré conseiller, Jack.
-C’est même mon job.
Je lui fais un signe de tête pour nos adieux du jour et je me dirige vers la guilde des aventuriers. Ou plutôt, vers le gamin, qui a eu le courage de battre son record et de passer la tête de l’autre côté du battant de la porte. C’est à ce moment là que j’interviens non sans une once de méchanceté perverse qu’aucun être humain n’arrive vraiment à renier quand il s’agit de surprendre quelqu’un pas très rassuré. Je pose une main rassurante sur son épaule.
-Alors, mon brave. On cherche à rejoindre la guilde des aventuriers ?
Que je tonne de ma nouvelle voix de conseiller. La réaction du jeunot ne manque pas d’amuser la galerie. Sous le coup de main, il pousse un couinement étranglé avant de se retourner brutalement, de reculer trois pas avant de percuter quelqu’un, d’avoir un nouveau mouvement de répulsion, repartant en marche arrière sur quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’une quinzaine de personnes regarde le gamin avec des sourires amusés, un instant, avant de retourner vaquer à leur occupation. Les poings fermes contre mes hanches, je lui balance un sourire jovial.
-Voilà. Tu pourras dire à tes copains que t’as parlé avec le Conseiller Jack. Et tu reviendras quand tu seras prêt.
Ah les jeunes, tellement facile de voir dans leur jeu.
-Je crois qu’on a la spéciale recrutement aujourd’hui.
Je suis son regard pour aviser le gamin qui à toutes les peines du monde pour ne passer inaperçu tout en réunissant son courage pour entrer dans la guilde. Sauf que pour le deuxième, ça ne semble pas être efficace et pour le premier, pour que Teddy l’ait vu, c’est qu’il n’est pas bien discret. C’est qu’en même temps, à ne pas vouloir attirer l’attention, on finit par l’attirer. J’ai un sourire simple avant de retourner à mes affaires, c'est-à-dire, la fin de mon sandwich. Qu’on ne se dise pas que les conseillers passent leur temps à manger une délicieuse cuisine dans un restaurant chic de la capitale, oh que non. Je laisse ça à des gens comme le conseiller Cornélius qui a plus l’habitude de fréquenter les milieux huppé que de manger sur le pouce parmi la populace. On va là où on se sent le mieux et j’ai clairement choisi mon camp. Proche des gens. Proche des aventuriers. Puis, je reste pas trop loin du boulot, c’est qu’il y a des tas de choses à faire. L’administration, c’est quelque chose, vous pouvez me croire.
-Tu paries sur combien de temps ?
-Quinze minutes.
-Moi, je pense qu’il va retourner voir ses potes bien vite.
Je lorgne à nouveau le gamin qui vient tout juste de sursauter. Quand on le voit, c’est plutôt comique, mais la plupart des gens s’en foutent autour. Ils ont des trucs à faire, c’est pas le genre de choses dont ils vont se préoccuper. Je le détaille un peu de là où je suis. Je vois de quoi Teddy parle. Il a pas l’air d’être fait en papier, plutôt du genre à se foutre sur la gueule avec des gens de son âge. Et c’est arrivé y a pas si longtemps vu l’état de ses frusques. Il a pris une rouste et l’honneur blessé, il a dit à ses potes qu’il allait postuler à la guilde et devenir un brillant saphir pour laver son honneur ? Plausible. Et maintenant qu’il est face à la réalité, il doute. A voir des gugusses bardés de cicatrices entrer et sortir de l’établissement, avec de l’équipement pleins la ceinture et avec des carrures à vous transformer en légume d’un pincement de doigt. C’est une autre catégorie, pour sûr et ça suffit à impressionner le premier venu qui n’a pas vocation à rejoindre la guilde des aventuriers.
C’est pas très bon de le laisser poiroter comme ça. Faut l’aider à se rendre compte que c’est pas pour lui. En tout cas, pour l’instant. Je suis comme ça. J’aime rendre service. Et puis j’ai fini mon repas. Je me lève sous le regard intrigué de Teddy.
-Tu vas lui causer.
-Ouai.
-Mais c’est pas amusant !
-C’est vilain de se moquer des gamins un peu perdu.
-On l’a tous été.
-Non, moi, je savais ce que je voulais.
-Gratter du papier, oui.
-Il n’y a rien de sot à gratter du papier, on finit même conseiller.
-Vrai.
-T’as pas une quête à faire, au fait ?
-Oui… oui… je vais le faire. Y a pas le feu, non ?
-Ca dépend, il y a un délai ?
-… Oui.
-Alors tu devrais peut-être te bouger. Conseil d’ami.
-T’as raison. T’es vraiment un sacré conseiller, Jack.
-C’est même mon job.
Je lui fais un signe de tête pour nos adieux du jour et je me dirige vers la guilde des aventuriers. Ou plutôt, vers le gamin, qui a eu le courage de battre son record et de passer la tête de l’autre côté du battant de la porte. C’est à ce moment là que j’interviens non sans une once de méchanceté perverse qu’aucun être humain n’arrive vraiment à renier quand il s’agit de surprendre quelqu’un pas très rassuré. Je pose une main rassurante sur son épaule.
-Alors, mon brave. On cherche à rejoindre la guilde des aventuriers ?
Que je tonne de ma nouvelle voix de conseiller. La réaction du jeunot ne manque pas d’amuser la galerie. Sous le coup de main, il pousse un couinement étranglé avant de se retourner brutalement, de reculer trois pas avant de percuter quelqu’un, d’avoir un nouveau mouvement de répulsion, repartant en marche arrière sur quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’une quinzaine de personnes regarde le gamin avec des sourires amusés, un instant, avant de retourner vaquer à leur occupation. Les poings fermes contre mes hanches, je lui balance un sourire jovial.
-Voilà. Tu pourras dire à tes copains que t’as parlé avec le Conseiller Jack. Et tu reviendras quand tu seras prêt.
Ah les jeunes, tellement facile de voir dans leur jeu.
Image de profil : 
Succès : 
Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
Allez, du nerf! Il fallait à tout prix qu'il y arrive! Il n'avait pas fait une fixette là dessus depuis des années pour finalement changer d'avis une fois devant et se trouver un métier classique. Ce n'est même pas tant que le côté aventure le faisait rêver, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était la meilleure chose à faire, pour avoir plus confiance en lui, apprendre à se défendre, rencontrer des gens... Au final, ça le changerait peut-être moins de son train de vie actuel que la plupart des autres métiers, et c'était l'activité la plus simple d'accès! Encore que... Tout dépendait des missions, c'est sûr.
En réalité, les profils entrant et sortant de là sont assez divers, plus qu'on ne pourrait le penser. Dans le lot, évidemment, il y a la caricature du mec baraqué, suréquipé, mais aussi d'autres clichés, tels des gens plus fins et agiles, des gens aux allures d'érudits, de soignants et ainsi de suite. Sûrement qu'il réussira à se faire une place là dedans?
Les cicatrices ne le rebutent pas tant que ça. Il ne doit bien qu'à ses fringues qu'on ne remarque pas les sienne, et à sa progression timide et en pointillé qu'on ne remarque pas son léger boitillement, heureusement très discret dans ce contexte. Sinon... Se serait sûrement une raison de plus pour le refouler à la porte!
Yuka finit par prendre une grande respiration. Allez! Ici, en principe, c'est un des derniers endroits où il pourrait être en danger. Alors autant foncer sans trop se poser de questions, comme ça se sera fait! Il se redresse donc et, profitant d'une accalmie dans les entrées et sorties, pousse la porte pour observer timidement comment est fait l'intérieur. Personne ne le voit faire, c'est donc le moment idéal pour essayer de se construire un peu d'assurance. S'il pouvait marcher avec un air sûr de lui jusqu'au bureau des inscriptions plutôt que d'avancer à l'intérieur à petits pas hésitants, ça aiderait sûrement à ce qu'on le prenne d'avantage au sérieux!
Hélas, évidemment, il fallait que rien ne se passe comme prévu.
Une main se pose sur son épaule, et malgré la barrière des vêtements, Yuka trésaille, la voix qui l'accompagne achevant de le faire se retourner en un sursaut l'éloignant du même coup de la personne arrivée dans son dos. S'en suit une série de collisions avec un groupe sur le point de sortir, ce qui ne fait qu'augmenter la panique et la gêne de Yuka, frileux avec tout contact physique même au travers de fringues au vu de son passif, et ça le laisse dans un mélange de honte et de panique. Il tremble comme pas possible, et si les sourires amusés et les gens repartant rapidement vaquer à leurs occupations l'aide rapidement à apaiser l'aspect flippe, ça n'enlève pas son sentiment de ridicule absolu, et il a bien du mal à retenir les tremblements qui commencent à agiter jusqu'à ses épaules tandis qu'il lève la tête vers l'homme qui l'a surpris.
Ce dernier le toise avec un sourire certes jovial, mais que Yuka ne peut s'empêcher de prendre pour une forme de condescendance, surtout assorti des mots qui suivirent, qui le laissèrent perplexe un instant le temps de les comprendre.
L'idée qu'il puisse avoir des amis suffit à le faire planter quelques instants. C'était une hypothèse pas idiote vu son âge, et ses vêtements abîmés pouvaient d'avantage laisser à penser qu'il était pauvre ou du genre casse-cou que de trahir son mode de vie réel, d'autres l'avaient déjà faite, mais c'était assez rare pour le surprise, mais ce n'était pas même pas ce qui avait retenu son attention en priorité.
Non, c'était autre chose. Le titre que c'était donné l'homme qui l'avait abordé, un certain Jack
Un conseiller.
Ça existait, les conseillers, dans la guilde? Oui, remarque, c'étaient sans doute des gens s'occupant de l'aspect administratif, tout comme les gens derrière les guichets et bureaux qu'il voyaient ne devaient pas être aventuriers eux-même mais s'occuper de la gestion. Cela paraissait évident, mais il n'y avait jamais réfléchit plus que ça, malgré qu'il ai déjà eu l'occasion de questionner plusieurs aventuriers sur leur travail.
Comme s'il se réveillait soudain, Yuka osa se ravancer de quelques pas tout en maintenant une distance respectable.
- Mais j'suis prêt! Faut avoir 16 ans pour s'inscrire non? C'bon, j'les ai!
Il avait tant attendu ce moment, freiné par ce foutu âge, alors maintenant qu'il avait passé ses 16 ans, qu'il était là, et lancé en plus, il ne repartirait pas sans s'être inscrit, ça c'est sûr! La venue de cet homme était peut-être le coup de fouet dont il avait besoin pour se décider fermement à passer à l'action!
- Et puis c'bien là qu'on s'inscrit non? Demanda-t-il en désignant ce qu'il avait cru identifier comme le bureau des inscriptions d'après les écriteaux présents, avant de prendre un peu plus de temps pour se calmer et mieux articuler avant de parler. Vous inquiétez pas, j'ai bien réfléchi, je sais qu'c'est risqué. Mais j'veux le faire!
Sans réfléchir, à voix basse, ignorant même si Jack était assez près pour l'entendre, il rajouta :
- J'en ai marre de crever la dalle et d'avoir froid moi... C'pas à partir de 16 ans qu'on a b'soin d'manger...
Marre de manquer de mourir de faim et de froid à chaque hiver. D'être seul, de toujours - ou en tout cas souvent - devoir bouger. Ne pas s'installer, ne pas rester au même endroit... Alors ok, une partie de lui était plutôt content, ça faisait voir de nouvelles choses. Mais quand on galère à subvenir à ses besoins les plus essentiels et vitaux, les jolis paysages, ce n'est qu'un vague baume au cœur, pas un remède miracle ni même une motivation!
En réalité, les profils entrant et sortant de là sont assez divers, plus qu'on ne pourrait le penser. Dans le lot, évidemment, il y a la caricature du mec baraqué, suréquipé, mais aussi d'autres clichés, tels des gens plus fins et agiles, des gens aux allures d'érudits, de soignants et ainsi de suite. Sûrement qu'il réussira à se faire une place là dedans?
Les cicatrices ne le rebutent pas tant que ça. Il ne doit bien qu'à ses fringues qu'on ne remarque pas les sienne, et à sa progression timide et en pointillé qu'on ne remarque pas son léger boitillement, heureusement très discret dans ce contexte. Sinon... Se serait sûrement une raison de plus pour le refouler à la porte!
Yuka finit par prendre une grande respiration. Allez! Ici, en principe, c'est un des derniers endroits où il pourrait être en danger. Alors autant foncer sans trop se poser de questions, comme ça se sera fait! Il se redresse donc et, profitant d'une accalmie dans les entrées et sorties, pousse la porte pour observer timidement comment est fait l'intérieur. Personne ne le voit faire, c'est donc le moment idéal pour essayer de se construire un peu d'assurance. S'il pouvait marcher avec un air sûr de lui jusqu'au bureau des inscriptions plutôt que d'avancer à l'intérieur à petits pas hésitants, ça aiderait sûrement à ce qu'on le prenne d'avantage au sérieux!
Hélas, évidemment, il fallait que rien ne se passe comme prévu.
Une main se pose sur son épaule, et malgré la barrière des vêtements, Yuka trésaille, la voix qui l'accompagne achevant de le faire se retourner en un sursaut l'éloignant du même coup de la personne arrivée dans son dos. S'en suit une série de collisions avec un groupe sur le point de sortir, ce qui ne fait qu'augmenter la panique et la gêne de Yuka, frileux avec tout contact physique même au travers de fringues au vu de son passif, et ça le laisse dans un mélange de honte et de panique. Il tremble comme pas possible, et si les sourires amusés et les gens repartant rapidement vaquer à leurs occupations l'aide rapidement à apaiser l'aspect flippe, ça n'enlève pas son sentiment de ridicule absolu, et il a bien du mal à retenir les tremblements qui commencent à agiter jusqu'à ses épaules tandis qu'il lève la tête vers l'homme qui l'a surpris.
Ce dernier le toise avec un sourire certes jovial, mais que Yuka ne peut s'empêcher de prendre pour une forme de condescendance, surtout assorti des mots qui suivirent, qui le laissèrent perplexe un instant le temps de les comprendre.
L'idée qu'il puisse avoir des amis suffit à le faire planter quelques instants. C'était une hypothèse pas idiote vu son âge, et ses vêtements abîmés pouvaient d'avantage laisser à penser qu'il était pauvre ou du genre casse-cou que de trahir son mode de vie réel, d'autres l'avaient déjà faite, mais c'était assez rare pour le surprise, mais ce n'était pas même pas ce qui avait retenu son attention en priorité.
Non, c'était autre chose. Le titre que c'était donné l'homme qui l'avait abordé, un certain Jack
Un conseiller.
Ça existait, les conseillers, dans la guilde? Oui, remarque, c'étaient sans doute des gens s'occupant de l'aspect administratif, tout comme les gens derrière les guichets et bureaux qu'il voyaient ne devaient pas être aventuriers eux-même mais s'occuper de la gestion. Cela paraissait évident, mais il n'y avait jamais réfléchit plus que ça, malgré qu'il ai déjà eu l'occasion de questionner plusieurs aventuriers sur leur travail.
Comme s'il se réveillait soudain, Yuka osa se ravancer de quelques pas tout en maintenant une distance respectable.
- Mais j'suis prêt! Faut avoir 16 ans pour s'inscrire non? C'bon, j'les ai!
Il avait tant attendu ce moment, freiné par ce foutu âge, alors maintenant qu'il avait passé ses 16 ans, qu'il était là, et lancé en plus, il ne repartirait pas sans s'être inscrit, ça c'est sûr! La venue de cet homme était peut-être le coup de fouet dont il avait besoin pour se décider fermement à passer à l'action!
- Et puis c'bien là qu'on s'inscrit non? Demanda-t-il en désignant ce qu'il avait cru identifier comme le bureau des inscriptions d'après les écriteaux présents, avant de prendre un peu plus de temps pour se calmer et mieux articuler avant de parler. Vous inquiétez pas, j'ai bien réfléchi, je sais qu'c'est risqué. Mais j'veux le faire!
Sans réfléchir, à voix basse, ignorant même si Jack était assez près pour l'entendre, il rajouta :
- J'en ai marre de crever la dalle et d'avoir froid moi... C'pas à partir de 16 ans qu'on a b'soin d'manger...
Marre de manquer de mourir de faim et de froid à chaque hiver. D'être seul, de toujours - ou en tout cas souvent - devoir bouger. Ne pas s'installer, ne pas rester au même endroit... Alors ok, une partie de lui était plutôt content, ça faisait voir de nouvelles choses. Mais quand on galère à subvenir à ses besoins les plus essentiels et vitaux, les jolis paysages, ce n'est qu'un vague baume au cœur, pas un remède miracle ni même une motivation!
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
Je dévisage un instant le gamin, l’air perplexe, celui avec les sourcils froncés. Certes, on se moque gentiment, mais les petits gestes apeurés et l’attitude globalement hésitante on laissait place à une froide détermination, comme si j’ai poussé le jeune homme dans ces ultimes retranchements. Difficile à ce dire quand on a à peine causé dix secondes, hein ? C’est que ça ne fait que renforcer la portée de ce qu’il dit. Et je peux vous dire que ça me touche. On sent qu’il veut rejoindre la guilde. Et on sent que ces motivations, assez terres à terres, sont déterminantes. C’est sûr que le ventre vide, on sent plus motiver à faire quelque chose de ces dix doigts. J’avais lu un truc là-dessus, il y a quelques temps, concernant les mécanismes de la motivation où l’auteur cherchait à déterminer une échelle des motivations en fouillant dans ce qu’il y a de plus fondamental en nous. Et ouai, juste le fait de subvenir à ces besoins les plus élémentaires, c’est une des premières motivations. Une des raisons qui peut pousser n’importe qui aux pires comportements, basculant d’un côté de la morale et de la justice duquel on ne repart pas si facilement. Bref, ces mots qu’il me balance, je les prends dans le bide comme si c’était un coup de poing balancé en traitre. Qui c’est ? Un jeune. Perdu. Abandonné ? Livré à lui-même. On y pense pas quand on n’en croise pas. Et même dans une cité comme celle-ci, il y a toujours une forme d’organisation, de famille lointaine ou de famille de cœur qui prend soin, un peu, de chacun d’entre nous. Le royaume n’est pas un endroit où la misère règne. Des gens comme le gars que j’ai en face de moi, c’est pas la norme. Et c’est bien pour ça que ça fait mal, c’est qu’on y est pas habitué. Qu’on me dise qu’on ne mange pas à sa faim, c’est comme me dire qu’on respire par à son souffle. Vous comprenez le sens, hein. C’est pas concevable. Surtout quand on est bon vivant comme je suis.
-C’est bien ici qu’on s’inscrit, mais avant, tu vas venir avec moi.
Je remonte les manches comme si j’vais abattre un arbre, mais je me contente d’attraper en douceur le bras du gamin et je le traine jusqu’à la terrasse d’en face. J’avise la même table que je partageais Teddy qui vient à peine d’être débarrasser et j’y installe le pauvre garçon qui ne sait pas trop comment réagir. J’appelle une serveuse que je connais bien ; je crois qu’elle s’appelle Nethys ; et elle fait signe qu’elle arrive. L’autre me jette un gros regard interrogateur, presque paralysé par l’incompréhension, après avoir balancé ce qu’il avait sur le cœur il y quinze secondes, faute d’avoir quelque chose sur le ventre, mais ça, ça va changer.
-On prend les meilleures décisions de sa vie le ventre plein. Et devenir aventurier, ça en fait partie. Alors, tu vas me commander ce que tu veux sur la carte. Tu vas le manger. Et après, on pourra causer de ton inscription.
Justement, Nethys arrive.
-Un autre petit creux, Jack ?
-Pas pour moi, mais pour lui. C’est moi qui régale. Donne-lui l’ardoise.
Elle s’exécute et fait la liste de tout ce qu’il y a à la carte. Outre les sandwichs bien complets quand on veut manger sur le pouce, l’établissement propose une restauration simple au renouvellement quotidien selon les arrivages et la flemme du patron, quand il a fini de trier ses futs par contenant restants. Parlant de ça.
-Tu me mettras une blonde du Grand Porto. Ça donne soif.
Normalement, faut pas trop boire en service. Marrant de dire ça quand j’enchainais les verres entre midi et deux quand j’étais examinateur, mais c’est vous cernez pas vraiment le souci. C’est qu’en étant conseiller, le boulot, c’est des rencontres officiels avec des gens importants et des réunions avec d’autres conseillers de la guilde. Et je peux vous dire qu’on est servi en boisson, et c’est rarement que de l’eau. Alors, pour pouvoir encaisser, faut pas trop carburer sur le temps libre. Mais la blonde du Grand Porto, c’est quelque chose d’assez léger. Pour une bière. Et puis, j’ai réunion avec Trovnik cette aprèm, c’est le genre de réunion qui est l’exception à la règle. Pour voir Trovnik boire une goutte d’alcool, faut revenir trente ans en arrière quand il a essayé. Il n’a plus jamais recommencé, il parait. Bref, je reviens à mon jeune homme et je lui fournis quelques informations utiles.
-Comme je l’ai déjà dit, on m’appelle Jack et je suis Conseiller. Du Conseil de la Guilde des Aventuriers. C’est l’organe dirigeant la Guilde. Alors, si tu veux rejoindre la guilde, ça me regarde. Et ce qui me regarde par-dessus tout, c’est le bien-être des aventuriers. A partir du moment où tu vas t’inscrire, tu seras aventurier, mais visiblement, tu seras pas au mieux de ta forme. Et ça va m’embêter. Alors, autant régler quelques soucis au préalable.
Logique, non ?
-C’est quoi ton nom ? Et qu’est ce qui c’est passé dans ta vie pour que t’en arrive là ?
-C’est bien ici qu’on s’inscrit, mais avant, tu vas venir avec moi.
Je remonte les manches comme si j’vais abattre un arbre, mais je me contente d’attraper en douceur le bras du gamin et je le traine jusqu’à la terrasse d’en face. J’avise la même table que je partageais Teddy qui vient à peine d’être débarrasser et j’y installe le pauvre garçon qui ne sait pas trop comment réagir. J’appelle une serveuse que je connais bien ; je crois qu’elle s’appelle Nethys ; et elle fait signe qu’elle arrive. L’autre me jette un gros regard interrogateur, presque paralysé par l’incompréhension, après avoir balancé ce qu’il avait sur le cœur il y quinze secondes, faute d’avoir quelque chose sur le ventre, mais ça, ça va changer.
-On prend les meilleures décisions de sa vie le ventre plein. Et devenir aventurier, ça en fait partie. Alors, tu vas me commander ce que tu veux sur la carte. Tu vas le manger. Et après, on pourra causer de ton inscription.
Justement, Nethys arrive.
-Un autre petit creux, Jack ?
-Pas pour moi, mais pour lui. C’est moi qui régale. Donne-lui l’ardoise.
Elle s’exécute et fait la liste de tout ce qu’il y a à la carte. Outre les sandwichs bien complets quand on veut manger sur le pouce, l’établissement propose une restauration simple au renouvellement quotidien selon les arrivages et la flemme du patron, quand il a fini de trier ses futs par contenant restants. Parlant de ça.
-Tu me mettras une blonde du Grand Porto. Ça donne soif.
Normalement, faut pas trop boire en service. Marrant de dire ça quand j’enchainais les verres entre midi et deux quand j’étais examinateur, mais c’est vous cernez pas vraiment le souci. C’est qu’en étant conseiller, le boulot, c’est des rencontres officiels avec des gens importants et des réunions avec d’autres conseillers de la guilde. Et je peux vous dire qu’on est servi en boisson, et c’est rarement que de l’eau. Alors, pour pouvoir encaisser, faut pas trop carburer sur le temps libre. Mais la blonde du Grand Porto, c’est quelque chose d’assez léger. Pour une bière. Et puis, j’ai réunion avec Trovnik cette aprèm, c’est le genre de réunion qui est l’exception à la règle. Pour voir Trovnik boire une goutte d’alcool, faut revenir trente ans en arrière quand il a essayé. Il n’a plus jamais recommencé, il parait. Bref, je reviens à mon jeune homme et je lui fournis quelques informations utiles.
-Comme je l’ai déjà dit, on m’appelle Jack et je suis Conseiller. Du Conseil de la Guilde des Aventuriers. C’est l’organe dirigeant la Guilde. Alors, si tu veux rejoindre la guilde, ça me regarde. Et ce qui me regarde par-dessus tout, c’est le bien-être des aventuriers. A partir du moment où tu vas t’inscrire, tu seras aventurier, mais visiblement, tu seras pas au mieux de ta forme. Et ça va m’embêter. Alors, autant régler quelques soucis au préalable.
Logique, non ?
-C’est quoi ton nom ? Et qu’est ce qui c’est passé dans ta vie pour que t’en arrive là ?
Image de profil : Succès : Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
Oui, être affamé, ici, c'est pas la norme. Être seul, sans parents, sans famille, amis, personne pour aider, ça n'est pas normal. Et plutôt que d'en être inquiet, indigné, d'essayer d'aider, cela entraîne la méfiance de nombre de gens. Parfois cette méfiance n'est pas immédiate, cachée, inconsciente, mais elle a presque toujours été là. Sinon, Yuka aurait trouvé une famille d'adoption depuis longtemps! Ou alors c'était de sa faute si ça ne fonctionnait jamais très longtemps?
Oui, sûrement... Son pouvoir n'y était pas étranger, ça il en était sûr. Et justement, c'est bien pour ça qu'il passe de l'assurance - pas celle de façade qu'il essaie d'afficher pour ne pas paraître pour une proie, une faible chose fragile, mais la vraie, la certitude qu'il a de cette voie dans laquelle il veut s'engager - à de la peur alors que Jack s'approche pour le saisir par le bras.
- Hein? Non, stop! Il ne faut pas...
Était-ce la douceur du mouvement malgré le contact? Un quelque chose chez le conseiller qui semblait différent des gens rencontrés jusqu'à maintenant, apaisant suffisamment Yuka pour qu'il se retienne de se dégager malgré la sensation du contact physique - au travers des vêtements, certes, mais maintenant, au fil des mauvaises expériences, c'était suffisant pour déclencher des réactions d'évitement voir panique chez lui - ou encore autre chose, son instinct qui lui soufflait que cet homme là n'était pas comme les autres croisés, faisant mine de le prendre en pitié pour mieux en profiter derrière. En tout cas, il se laissa faire, la formulation "mais avant ça" le rassurant un peu sur le fait qu'il pourrait retourner s'inscrire ensuite. Et au pire, il avait avoué que c'était le bon endroit, donc même s'il disait non, il pourrait toujours se faufiler plus tard.
Mais voilà, c'est inédit, ça va trop vite, et même s'il a régulé sa crainte à l'idée d'avoir aspiré la magie de Jack sans le vouloir - et se répéter en boucle qu'il ne peut pas au travers des vêtements ne l'aide pas franchement - il n'en reste pas moins secoué par le contact, et le fait d'être trainé puis mit sur une table de... Terrasse? Éberlué, Yuka n'ose pas continuer sur sa tirade de tout à l'heure, ni informer clairement Jack qu'il n'apprécie par les contacts physiques, il se contente d'attendre bêtement, essayant pour la énième fois de se calmer pendant que le conseiller lui explique enfin pourquoi il l'a traîné là.
- Ah, mais j'ai jamais dis qu'...
Trop tard, une serveuse arrive, et Jack lui dit de commander ce qu'il veut. Que c'est pour lui. Et toute tentative de Yuka pour s'enfuir, prétextant ne pas avoir faim maintenant ou au motif qu'il n'a pas d'argent est complètement ruinée par le gargouillis bien audible de son estomac alors que les bonnes odeurs arrivent jusqu'à ses narines. Et... Bon, ok, en réalité il s'est arrangé pour garder quelques cristaux, usant de toute sa force mentale pour ne pas y toucher pour se nourrir, tout ça car il n'était pas sûr de qui croire entre les rumeurs disant que l'inscription à la guilde des aventuriers était payante ou non. Et il voulait mettre toutes les chances de son côté, alors...
Et le voilà, ici, alors qu'on lui énumère le nom de choses délicieuses qu'il pourrait manger.
Ce n'est peut-être pas délicieux au fond. Mais il s'en fiche. Du moment que c'est comestible, son estomac est rarement très difficile, il le fait d'ailleurs savoir d'un nouveau gargouillis. Alors Yuka commande, des quantités qu'on jugerait sans doute excessives. Mais il a apprit à ne pas avoir honte d'une opportunité offerte. Si les gens proposent, c'est leur affaire, il faut en profiter au maximum, ça permet parfois de survivre, tenir un peu plus longtemps... Et ainsi, on se sent moins lésé si on réalise que tout ça n'était que par intérêt. Se retenir par politesse, ça ne vaut pas quand chaque gramme de nourriture en plus peut faire la différence entre la vie et la mort plus tard. Yuka sait qu'il devra apprendre à changer ses habitudes à l'avenir. Mais aujourd'hui, même ici, en ville, dans un monde si différent, il n'arrive pas à se départir de ses vieux réflexes de survie.
La serveuse s'éclipse, l'air même pas tant surprise que ça. Yuka ne le remarque pas, parce que son attention est d'avantage sur l'homme qui l'a traîné là. Sinon, il s'en serait peut-être étonné. Mais Nethys a l'habitude de jeunes venant se lancer des défis stupides et d'aventuriers à l'énorme appétit, alors sans doute que pour elle, Yuka n'a pas tant que ça les yeux plus gros que le ventre!
Bien vite, le duo revient à ses moutons. Les yeux vairons de Yuka sont un mélange de plein d'émotions, un soupçon de méfiance, mais surtout de l'espoir, de la curiosité, de la reconnaissance - parce que même s'il s'avère que ce fameux Jack ne joue les gentils que pour mieux l'utiliser, il lui aura quand même payé un repas, et c'est pas rien - alors qu'il écoute religieusement le conseiller se présenter et surtout présenter son rôle. Et au fur et à mesure, l'adolescent déchante petit à petit. Il a bien du mal à continuer à faire bonne figure et à cacher la grimace qui se dessine sur ses traits, ayant l'impression que Jack a remarqué son boitillement, et que ça va lui fermer les portes de la guilde tant convoitée.
Bon, ça, et sa malnutrition qui deviennent assez évidents vu que Jack l'a très clairement entendu, outre le fait qu'il n'est pas bien épais. Alors il essaie de reprendre contenance, de se redresser un peu sur sa chaise, de faire abstraction de l'idée qu'on va bientôt le servir, et il commence, essayant d'articuler correctement sans pouvoir néanmoins dissimuler le côté rauque de sa voix à force de ne pas avoir servit pendant de longues périodes.
- Ça veut dire qu'vous allez pas vouloir, c'est ça hein? Mais j'irais mieux si j'peux gagner ma vie! Vous vérifiez les quêtes non? Et elles sont pas toutes dangereuses!
Jack n'a même pas besoin de parler, qu'au bout de quelques secondes, Yuka soupire et finit par avouer, d'abord à reculons puis petit à petit avec plus de simplicité et d'aisance, s'ouvrant pour la première fois depuis longtemps à un inconnu malgré toutes ses réticences habituelles à le faire.
- J'm'appelle Yuka, et... J'sais pas trop comment expliquer simplement en fait.
La vérité, c'est qu'il savait pas tout tout court! D'un côté, quelque chose d'inexplicable le poussait à l'honnêteté, de l'autre, il n'avait qu'une envie, c'était de ne pas trop en dire, d'essayer de filtrer ce qui, d'après lui, pourrait être un frein à son intégration. Mais si Yuka avait du voler parfois pour s'en sortir, il n'avait que rarement menti. Ce n'était pas un art qu'il maîtrisait. Restait donc une solution, puisqu'il se voyait mal se mettre à dos un conseiller - donc sûrement quelqu'un de très important dans la guilde - carrément, dès le début.
- Pour faire court, j'ai plus d'parents, et un pouvoir qui m'attire que des emmerdes. J'ai essayé d'm'intégrer dans des villages, mais y'a toujours un truc qui foire. Et dans la nature, ça caille en c'te saison, y'a pas grand chose à bouffer et y'a plein d'bestioles qui veulent me bouffer. Si j'ai réussi à survivre à ça sans être au mieux d'ma forme, comme vous dites, ça d'vrait aller non? Je s'rais pas un boulet inutile, vous inquiétez pas!
Parce que Yuka était toujours persuadé que c'était de ça dont il était question : prouver son efficacité. Efficacité dont il n'avait lui-même pas la moindre idée, mais s'il ne savait pas mentir en tant que tel, il savait par contre que se montrer assurer - qu'on le soit réellement ou non - peut ouvrir bien des portes, et ça c'est pas payant, alors autant essayer!
Oui, sûrement... Son pouvoir n'y était pas étranger, ça il en était sûr. Et justement, c'est bien pour ça qu'il passe de l'assurance - pas celle de façade qu'il essaie d'afficher pour ne pas paraître pour une proie, une faible chose fragile, mais la vraie, la certitude qu'il a de cette voie dans laquelle il veut s'engager - à de la peur alors que Jack s'approche pour le saisir par le bras.
- Hein? Non, stop! Il ne faut pas...
Était-ce la douceur du mouvement malgré le contact? Un quelque chose chez le conseiller qui semblait différent des gens rencontrés jusqu'à maintenant, apaisant suffisamment Yuka pour qu'il se retienne de se dégager malgré la sensation du contact physique - au travers des vêtements, certes, mais maintenant, au fil des mauvaises expériences, c'était suffisant pour déclencher des réactions d'évitement voir panique chez lui - ou encore autre chose, son instinct qui lui soufflait que cet homme là n'était pas comme les autres croisés, faisant mine de le prendre en pitié pour mieux en profiter derrière. En tout cas, il se laissa faire, la formulation "mais avant ça" le rassurant un peu sur le fait qu'il pourrait retourner s'inscrire ensuite. Et au pire, il avait avoué que c'était le bon endroit, donc même s'il disait non, il pourrait toujours se faufiler plus tard.
Mais voilà, c'est inédit, ça va trop vite, et même s'il a régulé sa crainte à l'idée d'avoir aspiré la magie de Jack sans le vouloir - et se répéter en boucle qu'il ne peut pas au travers des vêtements ne l'aide pas franchement - il n'en reste pas moins secoué par le contact, et le fait d'être trainé puis mit sur une table de... Terrasse? Éberlué, Yuka n'ose pas continuer sur sa tirade de tout à l'heure, ni informer clairement Jack qu'il n'apprécie par les contacts physiques, il se contente d'attendre bêtement, essayant pour la énième fois de se calmer pendant que le conseiller lui explique enfin pourquoi il l'a traîné là.
- Ah, mais j'ai jamais dis qu'...
Trop tard, une serveuse arrive, et Jack lui dit de commander ce qu'il veut. Que c'est pour lui. Et toute tentative de Yuka pour s'enfuir, prétextant ne pas avoir faim maintenant ou au motif qu'il n'a pas d'argent est complètement ruinée par le gargouillis bien audible de son estomac alors que les bonnes odeurs arrivent jusqu'à ses narines. Et... Bon, ok, en réalité il s'est arrangé pour garder quelques cristaux, usant de toute sa force mentale pour ne pas y toucher pour se nourrir, tout ça car il n'était pas sûr de qui croire entre les rumeurs disant que l'inscription à la guilde des aventuriers était payante ou non. Et il voulait mettre toutes les chances de son côté, alors...
Et le voilà, ici, alors qu'on lui énumère le nom de choses délicieuses qu'il pourrait manger.
Ce n'est peut-être pas délicieux au fond. Mais il s'en fiche. Du moment que c'est comestible, son estomac est rarement très difficile, il le fait d'ailleurs savoir d'un nouveau gargouillis. Alors Yuka commande, des quantités qu'on jugerait sans doute excessives. Mais il a apprit à ne pas avoir honte d'une opportunité offerte. Si les gens proposent, c'est leur affaire, il faut en profiter au maximum, ça permet parfois de survivre, tenir un peu plus longtemps... Et ainsi, on se sent moins lésé si on réalise que tout ça n'était que par intérêt. Se retenir par politesse, ça ne vaut pas quand chaque gramme de nourriture en plus peut faire la différence entre la vie et la mort plus tard. Yuka sait qu'il devra apprendre à changer ses habitudes à l'avenir. Mais aujourd'hui, même ici, en ville, dans un monde si différent, il n'arrive pas à se départir de ses vieux réflexes de survie.
La serveuse s'éclipse, l'air même pas tant surprise que ça. Yuka ne le remarque pas, parce que son attention est d'avantage sur l'homme qui l'a traîné là. Sinon, il s'en serait peut-être étonné. Mais Nethys a l'habitude de jeunes venant se lancer des défis stupides et d'aventuriers à l'énorme appétit, alors sans doute que pour elle, Yuka n'a pas tant que ça les yeux plus gros que le ventre!
Bien vite, le duo revient à ses moutons. Les yeux vairons de Yuka sont un mélange de plein d'émotions, un soupçon de méfiance, mais surtout de l'espoir, de la curiosité, de la reconnaissance - parce que même s'il s'avère que ce fameux Jack ne joue les gentils que pour mieux l'utiliser, il lui aura quand même payé un repas, et c'est pas rien - alors qu'il écoute religieusement le conseiller se présenter et surtout présenter son rôle. Et au fur et à mesure, l'adolescent déchante petit à petit. Il a bien du mal à continuer à faire bonne figure et à cacher la grimace qui se dessine sur ses traits, ayant l'impression que Jack a remarqué son boitillement, et que ça va lui fermer les portes de la guilde tant convoitée.
Bon, ça, et sa malnutrition qui deviennent assez évidents vu que Jack l'a très clairement entendu, outre le fait qu'il n'est pas bien épais. Alors il essaie de reprendre contenance, de se redresser un peu sur sa chaise, de faire abstraction de l'idée qu'on va bientôt le servir, et il commence, essayant d'articuler correctement sans pouvoir néanmoins dissimuler le côté rauque de sa voix à force de ne pas avoir servit pendant de longues périodes.
- Ça veut dire qu'vous allez pas vouloir, c'est ça hein? Mais j'irais mieux si j'peux gagner ma vie! Vous vérifiez les quêtes non? Et elles sont pas toutes dangereuses!
Jack n'a même pas besoin de parler, qu'au bout de quelques secondes, Yuka soupire et finit par avouer, d'abord à reculons puis petit à petit avec plus de simplicité et d'aisance, s'ouvrant pour la première fois depuis longtemps à un inconnu malgré toutes ses réticences habituelles à le faire.
- J'm'appelle Yuka, et... J'sais pas trop comment expliquer simplement en fait.
La vérité, c'est qu'il savait pas tout tout court! D'un côté, quelque chose d'inexplicable le poussait à l'honnêteté, de l'autre, il n'avait qu'une envie, c'était de ne pas trop en dire, d'essayer de filtrer ce qui, d'après lui, pourrait être un frein à son intégration. Mais si Yuka avait du voler parfois pour s'en sortir, il n'avait que rarement menti. Ce n'était pas un art qu'il maîtrisait. Restait donc une solution, puisqu'il se voyait mal se mettre à dos un conseiller - donc sûrement quelqu'un de très important dans la guilde - carrément, dès le début.
- Pour faire court, j'ai plus d'parents, et un pouvoir qui m'attire que des emmerdes. J'ai essayé d'm'intégrer dans des villages, mais y'a toujours un truc qui foire. Et dans la nature, ça caille en c'te saison, y'a pas grand chose à bouffer et y'a plein d'bestioles qui veulent me bouffer. Si j'ai réussi à survivre à ça sans être au mieux d'ma forme, comme vous dites, ça d'vrait aller non? Je s'rais pas un boulet inutile, vous inquiétez pas!
Parce que Yuka était toujours persuadé que c'était de ça dont il était question : prouver son efficacité. Efficacité dont il n'avait lui-même pas la moindre idée, mais s'il ne savait pas mentir en tant que tel, il savait par contre que se montrer assurer - qu'on le soit réellement ou non - peut ouvrir bien des portes, et ça c'est pas payant, alors autant essayer!
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
-Et pour toi, Jack, ça sera quoi ?
-Oh moi… j’ai déjà le ventre plein.
-Une petite bière alors ?
Je fais une grimace alors que je me plonge dans une lutte mentale terrible. Il faut pas trop boire, je vous l’ai déjà dit. Les responsabilités et les occasions officielles de se resservir des godets ne manquent pas. Il faut savoir se contenir. Et c’est quelque chose de difficile puisque la mousse ici est plutôt bonne. Et j’ai une réputation. A mon hésitation, je vois une once de stupeur dans le regard de la serveuse, comme si j’étais malade. Le silence s’étire en quelques secondes insoutenables, seulement interrompu par un gargouillement de l’estomac du jeune aventurier. Puis je me décide.
-Hum. Non. Juste une tisane.
-Une tisane ? Jack ?
-Oui.
-Ah ! Celle là !
Elle repart et je peux me concentrer sur le jeune garçon qui est passé par tous les états depuis quelques minutes. Il me rappelle moi. Sauf que j’avais moins faim, j’avais des parents, des amis et je pensais pas qu’on pouvait décemment vivre dans la forêt à manger des racines et à chasser des petits animaux sans se faire choper par les plus gros. Enfin, vivre est un bien grand mot, survivre colle plus à la situation. Pendant qu’il déballe son histoire en quelques mots, d’un ton qui vous clairement croire à ce qu’il dit. Un orphelin. Un abandonné de la vie. De la société. Il aurait pu devenir un bandit, une crapule sans pitié, pillant et tuant. Mais il est resté humain, avec sa pudeur pour couvrir ses blessures. Et son courage pour se sortir du trou dans lequel la vie l’a jeté. La guilde des aventuriers a régulièrement récupéré des types dans son genre. On peut toujours croire que quand je cause de la grande famille des aventuriers, c’est mettre des mots un peu grandiloquent là où il n’y’en a pas besoin. Alors que c’est un fait. Pour ceux qui n’ont pas de famille, qui n’avaient rien, la guilde est la famille qui pourvoit à leur besoin de famille. Des amis. Du travail. Une bulle pour rester l’humain qu’ils sont. Qu’il cherche tant m’assurer de ces capacités peut avoir un effet touchant si on ne pense pas à ce que ça implique vraiment. Ne pas être rejeté. Ne pas se sortir de sa situation. Et devoir en venir à des moyens plus désespérés. Par respect, je reste plutôt stoïque sans trop chercher à le dévisager ou à paraître complaisant. Sympathique sans rabaisser.
-Tu ne connais pas très bien la guilde, non ? Ne le prends pas mal, c’est quelque chose d’assez courant. Les gens s’attardent souvent sur les saphirs, l’élite de la guilde. Des gens capables de prouesses extraordinaires, défiant les monstres les plus terribles qui existent. Et on se dit que la guilde des aventuriers découle de ça. Des meilleurs jusqu’aux recrues qui bien que moins capable que leur ainés saphir, ont les talents pour combattre la faune locale sans crainte. Mais il y a de tout. Genre, un exemple très concret, y a moi. Je me débrouille bien pour savater un malotru, mais je serais bien incapable d’affronter des hordes de créatures particulièrement hostiles. Pourtant, je suis à la guilde.
Je m’interromps parce que la bouffe arrive. La quantité commandée pourrait faire hausser un sourcil, mais quand je dis que je paie, on revient pas sur sa promesse. Et puis, quand on a pas l’habitude de grailler comme les citadins, on va pas se priver d’un bon gueuleton. Surtout qu’à cet âge là, on est en encore en pleine croissance. Et pour devenir un solide gaillard, faut des protéines. Un peu de vitamines. Pas trop de gras, même si faut parfois se faire plaisir. Et des protéines. On m’apporte aussi ma tisane. Face aux trois assiettes bien garnis, j’ai l’air de m’être fait avoir, mais je ne laisse rien transparaitre. Je goutte mon breuvage timidement alors qu’en face, Yuka, après avoir observé une faible tentative de paraître civilisé, s’est jeté sur la nourriture comme la misère sur le monde. Très chaud, cette tisane. On sent bien les plantes. Et on sent très bien la rasade de genièvre qui vous refait la gorge. Comment ça de l’alcool ? C’est des plantes, je ne vous permets pas. Profitant que Yuka ait la bouche pleine, je continue mon exposé.
-Bref. Pour faire fonctionner la guilde, il y a besoin de beaucoup de petites mains. Les hôtes et hôtesses par exemple qui s’occupe beaucoup de l’administratif avec les aventuriers. De l’organisation. Sans eux, ça n’avancerait pas des masses. Et faire ce boulot, c’est avoir les mêmes droits et devoirs qu’être un aventurier entre guillemets classiques à parcourir les routes à faire des quêtes et à recevoir une rémunération. Comme tu fais pas de quêtes, t’es même rémunéré par la guilde. Donc même si t’es pas en grande forme, tu peux faire ça. Et puis tu peux changer de poste. Partir à l’aventure. Et l’aventure, c’est très vague. On a des quêtes pour récupérer des plantes rares. Ca implique parfois d’aller dans des endroits dangereux, mais ça ne veut pas dire que tu rencontreras le danger. Quelqu’un à l’aise en forêt serait plus à même de faire le boulot qu’un aventurier armé pour tuer un Fenrir. Il y a de tout. Tu peux faire le courrier d’un point A à un point B. Les quêtes sont aussi nombreuses que variés et un grand nombre d’entre elles ne sont même pas dangereuses. Elles ne sont pas forcément bien rémunérées, mais la quantité et la facilité compensent la dangerosité et la grosse bourse à la fin.
Décidemment, cette tisane est savoureuse. Et j’en viens à aborder un sujet qui me touche tout particulièrement. Mon ancien boulot. Toujours difficile de recruter des nouveaux dans cet organe discret mais indispensable de la guilde des aventuriers. Alors que l’occasion s’y prête, j’hésite rarement à lui donner la mise en lumière qu’il mérite tant.
-Sinon, il y a aussi les examinateurs de la guide. Plus de l’administratifs en arrière plan. Ils s’occupent de vérifier la solvabilité des donneurs de quêtes, à enquêter sur leur probité et à vérifier que les quêtes sont belles et bien faites. Remplir des formulaires, des rapports et compléter les archives de la guilde pour tout savoir sur ces aventuriers et son histoire. Un boulot passionnant.
Je fais mon plus grand sourire à Yuka pour le convaincre, mais je sens que dans son regard, il n’y a aucune velléité d’aller s’enterrer dans un couloir aux fenêtres tristes sous le pouvoir dictatorial de Lou Trovnik, l’impassible chef des examinateurs. Bon. Ça vaut toujours le coup d’essayer. Passons à des choses plus légères.
-Alors, comment trouves tu la cuisine d’ici ? C’est important de connaître tout de suite les bonnes adresses.
-Oh moi… j’ai déjà le ventre plein.
-Une petite bière alors ?
Je fais une grimace alors que je me plonge dans une lutte mentale terrible. Il faut pas trop boire, je vous l’ai déjà dit. Les responsabilités et les occasions officielles de se resservir des godets ne manquent pas. Il faut savoir se contenir. Et c’est quelque chose de difficile puisque la mousse ici est plutôt bonne. Et j’ai une réputation. A mon hésitation, je vois une once de stupeur dans le regard de la serveuse, comme si j’étais malade. Le silence s’étire en quelques secondes insoutenables, seulement interrompu par un gargouillement de l’estomac du jeune aventurier. Puis je me décide.
-Hum. Non. Juste une tisane.
-Une tisane ? Jack ?
-Oui.
-Ah ! Celle là !
Elle repart et je peux me concentrer sur le jeune garçon qui est passé par tous les états depuis quelques minutes. Il me rappelle moi. Sauf que j’avais moins faim, j’avais des parents, des amis et je pensais pas qu’on pouvait décemment vivre dans la forêt à manger des racines et à chasser des petits animaux sans se faire choper par les plus gros. Enfin, vivre est un bien grand mot, survivre colle plus à la situation. Pendant qu’il déballe son histoire en quelques mots, d’un ton qui vous clairement croire à ce qu’il dit. Un orphelin. Un abandonné de la vie. De la société. Il aurait pu devenir un bandit, une crapule sans pitié, pillant et tuant. Mais il est resté humain, avec sa pudeur pour couvrir ses blessures. Et son courage pour se sortir du trou dans lequel la vie l’a jeté. La guilde des aventuriers a régulièrement récupéré des types dans son genre. On peut toujours croire que quand je cause de la grande famille des aventuriers, c’est mettre des mots un peu grandiloquent là où il n’y’en a pas besoin. Alors que c’est un fait. Pour ceux qui n’ont pas de famille, qui n’avaient rien, la guilde est la famille qui pourvoit à leur besoin de famille. Des amis. Du travail. Une bulle pour rester l’humain qu’ils sont. Qu’il cherche tant m’assurer de ces capacités peut avoir un effet touchant si on ne pense pas à ce que ça implique vraiment. Ne pas être rejeté. Ne pas se sortir de sa situation. Et devoir en venir à des moyens plus désespérés. Par respect, je reste plutôt stoïque sans trop chercher à le dévisager ou à paraître complaisant. Sympathique sans rabaisser.
-Tu ne connais pas très bien la guilde, non ? Ne le prends pas mal, c’est quelque chose d’assez courant. Les gens s’attardent souvent sur les saphirs, l’élite de la guilde. Des gens capables de prouesses extraordinaires, défiant les monstres les plus terribles qui existent. Et on se dit que la guilde des aventuriers découle de ça. Des meilleurs jusqu’aux recrues qui bien que moins capable que leur ainés saphir, ont les talents pour combattre la faune locale sans crainte. Mais il y a de tout. Genre, un exemple très concret, y a moi. Je me débrouille bien pour savater un malotru, mais je serais bien incapable d’affronter des hordes de créatures particulièrement hostiles. Pourtant, je suis à la guilde.
Je m’interromps parce que la bouffe arrive. La quantité commandée pourrait faire hausser un sourcil, mais quand je dis que je paie, on revient pas sur sa promesse. Et puis, quand on a pas l’habitude de grailler comme les citadins, on va pas se priver d’un bon gueuleton. Surtout qu’à cet âge là, on est en encore en pleine croissance. Et pour devenir un solide gaillard, faut des protéines. Un peu de vitamines. Pas trop de gras, même si faut parfois se faire plaisir. Et des protéines. On m’apporte aussi ma tisane. Face aux trois assiettes bien garnis, j’ai l’air de m’être fait avoir, mais je ne laisse rien transparaitre. Je goutte mon breuvage timidement alors qu’en face, Yuka, après avoir observé une faible tentative de paraître civilisé, s’est jeté sur la nourriture comme la misère sur le monde. Très chaud, cette tisane. On sent bien les plantes. Et on sent très bien la rasade de genièvre qui vous refait la gorge. Comment ça de l’alcool ? C’est des plantes, je ne vous permets pas. Profitant que Yuka ait la bouche pleine, je continue mon exposé.
-Bref. Pour faire fonctionner la guilde, il y a besoin de beaucoup de petites mains. Les hôtes et hôtesses par exemple qui s’occupe beaucoup de l’administratif avec les aventuriers. De l’organisation. Sans eux, ça n’avancerait pas des masses. Et faire ce boulot, c’est avoir les mêmes droits et devoirs qu’être un aventurier entre guillemets classiques à parcourir les routes à faire des quêtes et à recevoir une rémunération. Comme tu fais pas de quêtes, t’es même rémunéré par la guilde. Donc même si t’es pas en grande forme, tu peux faire ça. Et puis tu peux changer de poste. Partir à l’aventure. Et l’aventure, c’est très vague. On a des quêtes pour récupérer des plantes rares. Ca implique parfois d’aller dans des endroits dangereux, mais ça ne veut pas dire que tu rencontreras le danger. Quelqu’un à l’aise en forêt serait plus à même de faire le boulot qu’un aventurier armé pour tuer un Fenrir. Il y a de tout. Tu peux faire le courrier d’un point A à un point B. Les quêtes sont aussi nombreuses que variés et un grand nombre d’entre elles ne sont même pas dangereuses. Elles ne sont pas forcément bien rémunérées, mais la quantité et la facilité compensent la dangerosité et la grosse bourse à la fin.
Décidemment, cette tisane est savoureuse. Et j’en viens à aborder un sujet qui me touche tout particulièrement. Mon ancien boulot. Toujours difficile de recruter des nouveaux dans cet organe discret mais indispensable de la guilde des aventuriers. Alors que l’occasion s’y prête, j’hésite rarement à lui donner la mise en lumière qu’il mérite tant.
-Sinon, il y a aussi les examinateurs de la guide. Plus de l’administratifs en arrière plan. Ils s’occupent de vérifier la solvabilité des donneurs de quêtes, à enquêter sur leur probité et à vérifier que les quêtes sont belles et bien faites. Remplir des formulaires, des rapports et compléter les archives de la guilde pour tout savoir sur ces aventuriers et son histoire. Un boulot passionnant.
Je fais mon plus grand sourire à Yuka pour le convaincre, mais je sens que dans son regard, il n’y a aucune velléité d’aller s’enterrer dans un couloir aux fenêtres tristes sous le pouvoir dictatorial de Lou Trovnik, l’impassible chef des examinateurs. Bon. Ça vaut toujours le coup d’essayer. Passons à des choses plus légères.
-Alors, comment trouves tu la cuisine d’ici ? C’est important de connaître tout de suite les bonnes adresses.
Image de profil : Succès : Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
Le manque de réaction de Jack à ses paroles inquiète sérieusement Yuka. Quoi, ce n'est pas assez? Il ne peut quand même pas s'en foutre alors qu'il lui a aussitôt proposé à manger en apprenant être sous nourrit! Ce n'est pas possible, ce n'est pas logique. Mais peut-être que c'est pour mieux le dissuader ensuite de les rejoindre?
Devant sa mine qui laisse transparaître un peu de sa crainte d'un refus et de sa déception, Jack ne tarde pas à lui expliquer en quoi il se fourvoie, devant un Yuka qui l'écoute religieusement, se redressant un peu sur sa chaise avec espoir. Est-ce qu'il doit s'inquiéter de ne pas être sûr de pouvoir "savater un malotru" comme il dit? Mais est-ce que se serait vraiment une bonne idée de poser la question, admettant ainsi ne pas pouvoir le faire? Au mieux, ça mettrait un doute, et il voulait l'éviter.
De toute façon, il fut complètement prit de court par l'arrivée de la nourriture. Son ventre en rajoute une couche, et il n'a que la patience d'attendre que la serveuse pose les plats, la tisane de Jack et reparte avant d'attaquer la première assiette, essayant juste de ne pas trop s'empiffrer pour se laisser la possibilité de pouvoir répondre à Jack au besoin, et savourer un minimum, car il fallait quand même le reconnaître, ça ne sentait pas juste bon, ça l'était!
Non du calme. Yuka essaie comme il peut de manger bouchée par bouchée en réalisant qu'il risque de rater des informations données par Jack. Et il veut absolument tout entendre! Il ne faut pas qu'il fasse n'importe quoi, et si le conseiller se veut rassurant, il est sûr que prêter attention à ce qu'il dit et le prendre en compte ne pourra que lui apporter des bons points à ses yeux, alors il essaye de calmer un peu le rythme et de moins rester les yeux rivés sur son assiette pour mieux entendre toutes les informations qu'on lui donne. Des informations très intéressantes d'ailleurs, parce que clairement, certaines touchent à des domaines qu'il ne connaissait en effet pas du tout. Et s'il dit vrai, alors il pourra prendre plein de quêtes non dangereuses, ça devrait sûrement le faire dans un premier temps! En espérant qu'elles ne soient pas trop chronophages quand même, si elles n'étaient pas très dangereuses.
Par contre, le passage sur les examinateurs le laisse baba, interrompant même son repas, alors qu'il termine sa bouchée avant de demander, interloqué :
- Euh... Solvabilité? Probité? Qu'est-c'que ça veut dire? Faut aller voir si l'boulot a été bien fait?
Dans l'absolu, ça pourrait être marrant. Aller sur place, voir par ses propres yeux. Et ainsi, en théorie, il ne serait pas trop en danger. Mais maintenant qu'il s'était mit en tête de faire ses preuves en faisant des quêtes lui même, il craignait de se sentir frustré de passer une fois que le boulot était fait. Et ça avait l'air d'inclure pas mal de paperasse. Bon, pas que ça le gênait forcément si c'était bien payé, tout ce qu'il demandait c'était un boulot et un toit après tout, mais... Il savait lire et écrire, mais ce genre de truc, c'était pas son fort, il était pas sûr que ça soit son dada. S'il n'avait que ça comme possibilité, encore, mais Jack avait l'air de sous entendre que ce n'était qu'une option, entre ça, les hôtes et les aventuriers en eux-même, alors autant se diriger plutôt vers autre chose. Et au pire, comme ça il saurait que ça existe, surtout que ça avait l'air possible de changer de poste!
La question sur la nourriture lui rappelle alors les assiettes à côté de lui. Il reprend aussitôt son ingurgitation en règle, arrivant déjà à la fin de la première assiette en un temps record pour des gens normaux, avant de se lécher les babines et de lever un pouce vers Jack, satisfait que la sensation de faim se soit calmée.
- Ché chuper bon! Merchi beaucoup!
Bon, vu son état de faim avancé, il aurait sûrement trouvé n'importe quoi d'à peu près comestible délicieux, mais ça, il n'en avait pas conscience. Quand il avait faim, même un truc que d'autres trouveraient exécrable et n'arriveraient pas à manger même si leur survie en dépendait lui semblait délicieux. Cela ne voulait pas dire qu'il ne savait pas apprécier la bonne cuisine, bien sûr, mais il ne prenait réellement le temps de savourer et d'apprécier un repas que quand son estomac cessait d'envoyer un message de faim, ce qui n'arrivait jamais immédiatement même en s'empiffrant.
Maintenant qu'il avait attaqué la seconde assiette, il prenait un peu plus son temps, observant les environs avant de regarder à nouveau Jack, ne pouvant s'empêcher de demander :
- Donc... J'ai l'droit d'venir m'inscrire? Mais pourquoi z'avez dit qu'ça pourrait vous embêter? Puis comment ça marche? C'payant? Y'a des tests à passer? Faut just' donner son nom?
Parce que oui, maintenant que son premier besoin vital, à savoir sa faim, avait été calmée, il avait bien du mal à se concentrer sur autre chose. Oui, c'était bon ici, mais il devait d'abord trouver un moyen de gagner des cristaux pour pouvoir y revenir, alors...
Devant sa mine qui laisse transparaître un peu de sa crainte d'un refus et de sa déception, Jack ne tarde pas à lui expliquer en quoi il se fourvoie, devant un Yuka qui l'écoute religieusement, se redressant un peu sur sa chaise avec espoir. Est-ce qu'il doit s'inquiéter de ne pas être sûr de pouvoir "savater un malotru" comme il dit? Mais est-ce que se serait vraiment une bonne idée de poser la question, admettant ainsi ne pas pouvoir le faire? Au mieux, ça mettrait un doute, et il voulait l'éviter.
De toute façon, il fut complètement prit de court par l'arrivée de la nourriture. Son ventre en rajoute une couche, et il n'a que la patience d'attendre que la serveuse pose les plats, la tisane de Jack et reparte avant d'attaquer la première assiette, essayant juste de ne pas trop s'empiffrer pour se laisser la possibilité de pouvoir répondre à Jack au besoin, et savourer un minimum, car il fallait quand même le reconnaître, ça ne sentait pas juste bon, ça l'était!
Non du calme. Yuka essaie comme il peut de manger bouchée par bouchée en réalisant qu'il risque de rater des informations données par Jack. Et il veut absolument tout entendre! Il ne faut pas qu'il fasse n'importe quoi, et si le conseiller se veut rassurant, il est sûr que prêter attention à ce qu'il dit et le prendre en compte ne pourra que lui apporter des bons points à ses yeux, alors il essaye de calmer un peu le rythme et de moins rester les yeux rivés sur son assiette pour mieux entendre toutes les informations qu'on lui donne. Des informations très intéressantes d'ailleurs, parce que clairement, certaines touchent à des domaines qu'il ne connaissait en effet pas du tout. Et s'il dit vrai, alors il pourra prendre plein de quêtes non dangereuses, ça devrait sûrement le faire dans un premier temps! En espérant qu'elles ne soient pas trop chronophages quand même, si elles n'étaient pas très dangereuses.
Par contre, le passage sur les examinateurs le laisse baba, interrompant même son repas, alors qu'il termine sa bouchée avant de demander, interloqué :
- Euh... Solvabilité? Probité? Qu'est-c'que ça veut dire? Faut aller voir si l'boulot a été bien fait?
Dans l'absolu, ça pourrait être marrant. Aller sur place, voir par ses propres yeux. Et ainsi, en théorie, il ne serait pas trop en danger. Mais maintenant qu'il s'était mit en tête de faire ses preuves en faisant des quêtes lui même, il craignait de se sentir frustré de passer une fois que le boulot était fait. Et ça avait l'air d'inclure pas mal de paperasse. Bon, pas que ça le gênait forcément si c'était bien payé, tout ce qu'il demandait c'était un boulot et un toit après tout, mais... Il savait lire et écrire, mais ce genre de truc, c'était pas son fort, il était pas sûr que ça soit son dada. S'il n'avait que ça comme possibilité, encore, mais Jack avait l'air de sous entendre que ce n'était qu'une option, entre ça, les hôtes et les aventuriers en eux-même, alors autant se diriger plutôt vers autre chose. Et au pire, comme ça il saurait que ça existe, surtout que ça avait l'air possible de changer de poste!
La question sur la nourriture lui rappelle alors les assiettes à côté de lui. Il reprend aussitôt son ingurgitation en règle, arrivant déjà à la fin de la première assiette en un temps record pour des gens normaux, avant de se lécher les babines et de lever un pouce vers Jack, satisfait que la sensation de faim se soit calmée.
- Ché chuper bon! Merchi beaucoup!
Bon, vu son état de faim avancé, il aurait sûrement trouvé n'importe quoi d'à peu près comestible délicieux, mais ça, il n'en avait pas conscience. Quand il avait faim, même un truc que d'autres trouveraient exécrable et n'arriveraient pas à manger même si leur survie en dépendait lui semblait délicieux. Cela ne voulait pas dire qu'il ne savait pas apprécier la bonne cuisine, bien sûr, mais il ne prenait réellement le temps de savourer et d'apprécier un repas que quand son estomac cessait d'envoyer un message de faim, ce qui n'arrivait jamais immédiatement même en s'empiffrant.
Maintenant qu'il avait attaqué la seconde assiette, il prenait un peu plus son temps, observant les environs avant de regarder à nouveau Jack, ne pouvant s'empêcher de demander :
- Donc... J'ai l'droit d'venir m'inscrire? Mais pourquoi z'avez dit qu'ça pourrait vous embêter? Puis comment ça marche? C'payant? Y'a des tests à passer? Faut just' donner son nom?
Parce que oui, maintenant que son premier besoin vital, à savoir sa faim, avait été calmée, il avait bien du mal à se concentrer sur autre chose. Oui, c'était bon ici, mais il devait d'abord trouver un moyen de gagner des cristaux pour pouvoir y revenir, alors...
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
Il y a deux certitudes qui ressortent de cette première phase de discussion. D’abord, c’est qu’il a l’air d’apprécier la cuisine et en même temps, il aurait été bien étrange qu’il ne l’apprécie pas. Les adresses de Jack ne sont pas des endroits où la bouffe est mauvaise, même si on pourrait croire que je m’intéresse davantage à ce qui est liquide. C’est bien mal me connaître. L’autre, c’est que Yuka n’a pas eu l’air extrêmement emballé par ma description des examinateurs de la guilde, ce qui me fait dire que je peux m’asseoir sur mes espoirs de le voir intégrer ce fameux service indispensable au bon fonctionnement de la guilde. On ne le dira jamais assez. Quand j’en ai eu l’occasion, j’ai bien tenté de lui expliquer ce que voulait dire les mots compliqués que j’ai pu utiliser, mais on voyait bien que ça n’allait pas reconsidérer son avis sur la question. Du coup, je préfère passer à autre chose, si vous le permettez. Mon incapacité à trouver des nouvelles recrues pour les examinateurs est une sorte de blessure qu’il m’est toujours un peu plus difficile à supporter, comme si on ne me faisait pas suffisamment confiance alors que j’ai été examinateur. Fou, non ? Surtout qu’une fois l’estomac rempli, le jeune homme semble revenir à sa motivation initiale. Signer coute que coute. Et le plus vite. Comme si le recrutement pouvait être clos sans lui. Je lui fais signe de se calmer tout en buvant une nouvelle gorgée de cette tisane qui a le don de me donner les idées claires.
-Ca m’embête pas que tu t’inscrives. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Ce qui m’embête, c’est que les aventuriers aient des soucis. Mon objectif est d’aidé les aventuriers du moment où ils signent jusqu’au moment où ils nous quittent, peu importe qui ils sont et ce qu’ils ont fait. C’est ma mission de conseiller. Mais puisque tu es si impatient, finis ton assiette. On va aller s’occuper de ton inscription tout de suite.
Je finis ma tisane d’un trait, dissimulant mon petit sourire suite à ce petit coup de pression. Et je me lève pour régler la note. Derrière moi, je vois bien que la surprise laisse place à l’action. Finir ce qu’il y a à finir pour ne pas gâcher et éviter d’avoir la dalle beaucoup trop tôt. Justement, la serveuse jette un regard par-dessus mon épaule avec un sourire attendrissant aux lèvres.
-Un petit frère ?
-Oh non ! Juste un futur aventurier qui a besoin d’un coup de main de la vie.
-Toujours aussi sympathique, Jack.
-Je sais.
Et je retourne à la table où ce qui restait à avaler à majoritairement disparu, donc suffisamment vite pour qu’on se demande si la jeune recrue n’aura pas mal au ventre dans pas très longtemps. Enfin, on peut être surpris. On a pas tous le même métabolisme. Je lui intime de se lever et je ne l’attends pas. On est impatient ? Alors pressons le pas. J’attends même pas de savoir s’il est derrière moi, je me doute bien qu’il va me suivre. C’est ce qu’il veut, non ? Je fends le flux des gens allant de droite à gauche comme si on me laissait passer. C’est plus que pas mal de gens me reconnaissent parce que beaucoup sont des habitués passant par ici. Un geste de la main, un sourire et les politesses font le reste. Je traverse sans anicroche. J’arrive à la porte. La fameuse. Le record de Yuka en ce qui concerne son exploration de la guilde. J’attends un instant qu’il arrive à mon niveau et je libère la place pour le laisser passer avec une petite révérence.
-Si monsieur veut bien se donner la peine d’entrer.
L’a l’air un peu moins intimidé qu’avant, mais il y a toujours un reste qui le fait hésiter. Il a besoin d’un coup de main, qu’on vous dit, alors on lui donne. Une poussée légère de la paume de main contre son dos, mais suffisamment puissante pour le faire mettre le pied devant l’autre et entrer dans le hall de la guilde. Je lui emboite le pas.
-Bienvenue à la guilde des aventuriers.
Dans les lieux. Bientôt dans les papiers. Il y a du monde à cette heure. Enfin, il y a toujours du monde en fait. Comme pour l’extérieur, je traverse la pièce. Sauf que cette fois, je fais attention à pas perdre Yuka. Je le guide, je fais attention à ce qu’on le bouscule pas par erreur parce qu’il est si intimidé, à se faire le plus petit possible, qu’on arrive très vite à ne plus le voir. Je tente bien un moment de le rassurer en passant une main paternaliste sur son épaule, mais ça ne dure pas comme si ça lui déplaisait. Peut-être que j’infantilise trop. Je m’en préoccupe pas trop. On finit par s’approcher des comptoirs des hôtes et hôtesses. On attend notre tour, parce qu’il n’y a pas de passe droit.
-Tu dois savoir deux choses. Pour devenir aventurier. Il faut avoir seize ans, mais ça, tu le sais et si tu veux t’inscrire, c’est que tu dois les avoir. Et l’autre, c’est d’avoir le minimum de conditions physiques. T’as deux bras, deux jambes, une tête. Tu sais parler, marcher, manger. Ça semble correspondre. Rien d’autres. Pas de frais. Pas de test. Enfin, faut remplir la fiche d’information, mais il y a rien d’éliminatoire là-dedans. C’est pour la paperasse.
Pour les examinateurs, quoi. Et quand arrive notre tour, je demande sans tarder un formulaire d’inscription.
-Ca m’embête pas que tu t’inscrives. Ce n’est pas ce que j’ai dit. Ce qui m’embête, c’est que les aventuriers aient des soucis. Mon objectif est d’aidé les aventuriers du moment où ils signent jusqu’au moment où ils nous quittent, peu importe qui ils sont et ce qu’ils ont fait. C’est ma mission de conseiller. Mais puisque tu es si impatient, finis ton assiette. On va aller s’occuper de ton inscription tout de suite.
Je finis ma tisane d’un trait, dissimulant mon petit sourire suite à ce petit coup de pression. Et je me lève pour régler la note. Derrière moi, je vois bien que la surprise laisse place à l’action. Finir ce qu’il y a à finir pour ne pas gâcher et éviter d’avoir la dalle beaucoup trop tôt. Justement, la serveuse jette un regard par-dessus mon épaule avec un sourire attendrissant aux lèvres.
-Un petit frère ?
-Oh non ! Juste un futur aventurier qui a besoin d’un coup de main de la vie.
-Toujours aussi sympathique, Jack.
-Je sais.
Et je retourne à la table où ce qui restait à avaler à majoritairement disparu, donc suffisamment vite pour qu’on se demande si la jeune recrue n’aura pas mal au ventre dans pas très longtemps. Enfin, on peut être surpris. On a pas tous le même métabolisme. Je lui intime de se lever et je ne l’attends pas. On est impatient ? Alors pressons le pas. J’attends même pas de savoir s’il est derrière moi, je me doute bien qu’il va me suivre. C’est ce qu’il veut, non ? Je fends le flux des gens allant de droite à gauche comme si on me laissait passer. C’est plus que pas mal de gens me reconnaissent parce que beaucoup sont des habitués passant par ici. Un geste de la main, un sourire et les politesses font le reste. Je traverse sans anicroche. J’arrive à la porte. La fameuse. Le record de Yuka en ce qui concerne son exploration de la guilde. J’attends un instant qu’il arrive à mon niveau et je libère la place pour le laisser passer avec une petite révérence.
-Si monsieur veut bien se donner la peine d’entrer.
L’a l’air un peu moins intimidé qu’avant, mais il y a toujours un reste qui le fait hésiter. Il a besoin d’un coup de main, qu’on vous dit, alors on lui donne. Une poussée légère de la paume de main contre son dos, mais suffisamment puissante pour le faire mettre le pied devant l’autre et entrer dans le hall de la guilde. Je lui emboite le pas.
-Bienvenue à la guilde des aventuriers.
Dans les lieux. Bientôt dans les papiers. Il y a du monde à cette heure. Enfin, il y a toujours du monde en fait. Comme pour l’extérieur, je traverse la pièce. Sauf que cette fois, je fais attention à pas perdre Yuka. Je le guide, je fais attention à ce qu’on le bouscule pas par erreur parce qu’il est si intimidé, à se faire le plus petit possible, qu’on arrive très vite à ne plus le voir. Je tente bien un moment de le rassurer en passant une main paternaliste sur son épaule, mais ça ne dure pas comme si ça lui déplaisait. Peut-être que j’infantilise trop. Je m’en préoccupe pas trop. On finit par s’approcher des comptoirs des hôtes et hôtesses. On attend notre tour, parce qu’il n’y a pas de passe droit.
-Tu dois savoir deux choses. Pour devenir aventurier. Il faut avoir seize ans, mais ça, tu le sais et si tu veux t’inscrire, c’est que tu dois les avoir. Et l’autre, c’est d’avoir le minimum de conditions physiques. T’as deux bras, deux jambes, une tête. Tu sais parler, marcher, manger. Ça semble correspondre. Rien d’autres. Pas de frais. Pas de test. Enfin, faut remplir la fiche d’information, mais il y a rien d’éliminatoire là-dedans. C’est pour la paperasse.
Pour les examinateurs, quoi. Et quand arrive notre tour, je demande sans tarder un formulaire d’inscription.
Image de profil : Succès : Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
Franchement, si Yuka n'avait pas eu le choix pour survivre, il aurait rejoint les examinateurs, les hôtes, ou fait tout autre chose qu'on lui demandait avec grand plaisir, du moment qu'on accepte qu'il soit un débutant complet et qu'on le forme. Et bien sûr, qu'il y ai une paie un minimum décente à la clé pour qu'il puisse a minima se nourrir! Pour le reste, c'était encore mieux, mais c'était en option à la limite.
Mais là, Jack lui vendait du rêve avec ses explications, ne serait-ce parce que pour une fois dans sa vie, il avait le choix. Alors oui, quitte à choisir, les aventuriers en eux-même, malgré le danger, avaient une nette tendance à avoir sa préférence par rapport aux deux autres, hum, fonctions proposées. La simple idée de pouvoir choisir ses quêtes lui semblait incroyable, et il avait hâte de s'y mettre! Il ne lui venait pas encore de considérations telles que le manque de quêtes à certains moment, de potentielles rivalités pour y répondre avant les autres, de places limitées, de quêtes plus dangereuses que ce n'était initialement prévu... Tout ça, il avait pu plus ou moins y réfléchir avant, mais là, ça lui passait complètement au-dessus de la tête!
La réponse de Jack lui fit également chaud au cœur. Il ne savait pas si c'était sincère, mais ça semblait l'être. Et il ne s'attendait pas à ça.
Ça voulait donc dire qu'il s'était inquiété pour lui, même pas encore aventurier, parce qu'il le serait bientôt, alors qu'il ne le connaissait pas? C'était vraiment ça son métier, s'occuper de tout le monde, régler leurs soucis? Yuka avait déjà rencontré des gens sympas, mais rarement autant! En plus, s'il était amené à le revoir, il n'était pas prêt de l'oublier!
Maintenant, il faut finir la nourriture restante. Vite. Pour pouvoir enfin aller s'inscrire et être libéré de ce poids. Hors de question de laisser traîner la moindre miette! Yuka ingurgite tout ce qu'il peut, tandis que tout ce qui ne risque pas de s'abîmer trop vite fini dans ses poches, habituées à un tel traitement. Puis il se lève à l'approche de Jack avant même que ce dernier lui fasse signe, le suivant comme il peut dans le flot de gens. Au moins, il sait où ils se dirigent, mais il ne peut profiter du passage de Jack pour le suivre sans se retrouver trop près à son goût. Il se débrouille comme il peut, trop obnubilé par la réussite prochaine de son objectif pour se laisser gagner par la moindre peur à proximité de la foule, jusqu'à se retrouver de l'autre côté avec Jack, devant l'entrée.
Le conseiller le laisse passer, avec des manières que les gens ont rarement eu avec Yuka.. Sauf pour plaisanter. L'adolescent s'approche doucement, intimidé, avant que Jack ne finisse par le pousser un peu plus franchement à l'intérieur. Quelques pas plus tard, pour dégager l'entrée, et Yuka s'arrête à nouveau, prenant d'avantage le temps d'observer l'intérieur maintenant qu'il s'y retrouve un peu plus de son propre chef que tout à l'heure.
Mais ça reste intimidant.
Ayant moins besoin de jouer les durs vu que Jack semble d'accord pour son inscription, et devant le monde présent, Yuka ne peut s'empêcher de reprendre des attitudes d'évitement. Tant qu'il n'a à parler à personne, autant se faire discret jusqu'à se retrouver devant, euh, les papiers d'inscription sûrement! Jack tente bien de le guider et de le rassurer un peu, mais aussi gentil soit-il, Yuka ne peut s'empêcher de fuir son contact. C'est même pire, de tous les gens qu'il a pu rencontrer, il a encore moins envie de faire de mal à celui qui vient de se montrer si gentil! D'ailleurs, il n'a même pas prit la peine de le remercier pour le repas encore...
Une fois arrivés, Jack se charge de prendre la feuille. Yuka rajoute timidement d'y ajouter un stylo, avant de se demander comment ils vérifient l'âge. Y'a de la magie pour vérifier les mensonges? Non parce qu'il voit pas comment faire autrement... Ni comment c'est possible de vérifier l'âge avec la magie en fait, mais ça doit sûrement exister!
Une fois devant le formulaire, stylo en main, Yuka essaie de remplir avec un mélange d'impatience à tout écrire le plus rapidement possible, demandant parfois conseil à Jack sur ce qu'il fallait écrire à tel ou tel endroit, et de précaution afin d'écrire un minimum lisiblement. Car si l'ado n'a aucune difficulté à lire, et pas vraiment à écrire, on ne peut pas dire que son écriture soit de toute beauté! Une fois terminé, Jack ayant relu par-dessus son épaule pour faire quelques remarques en cours de route, Yuka s'empresse de rendre la feuille, attendant avec impatience et appréhension le verdict. Un conseiller en personne l'avait aidé à remplir sa fiche, il ne devrait pas y avoir de problème, non?
Mais là, Jack lui vendait du rêve avec ses explications, ne serait-ce parce que pour une fois dans sa vie, il avait le choix. Alors oui, quitte à choisir, les aventuriers en eux-même, malgré le danger, avaient une nette tendance à avoir sa préférence par rapport aux deux autres, hum, fonctions proposées. La simple idée de pouvoir choisir ses quêtes lui semblait incroyable, et il avait hâte de s'y mettre! Il ne lui venait pas encore de considérations telles que le manque de quêtes à certains moment, de potentielles rivalités pour y répondre avant les autres, de places limitées, de quêtes plus dangereuses que ce n'était initialement prévu... Tout ça, il avait pu plus ou moins y réfléchir avant, mais là, ça lui passait complètement au-dessus de la tête!
La réponse de Jack lui fit également chaud au cœur. Il ne savait pas si c'était sincère, mais ça semblait l'être. Et il ne s'attendait pas à ça.
Ça voulait donc dire qu'il s'était inquiété pour lui, même pas encore aventurier, parce qu'il le serait bientôt, alors qu'il ne le connaissait pas? C'était vraiment ça son métier, s'occuper de tout le monde, régler leurs soucis? Yuka avait déjà rencontré des gens sympas, mais rarement autant! En plus, s'il était amené à le revoir, il n'était pas prêt de l'oublier!
Maintenant, il faut finir la nourriture restante. Vite. Pour pouvoir enfin aller s'inscrire et être libéré de ce poids. Hors de question de laisser traîner la moindre miette! Yuka ingurgite tout ce qu'il peut, tandis que tout ce qui ne risque pas de s'abîmer trop vite fini dans ses poches, habituées à un tel traitement. Puis il se lève à l'approche de Jack avant même que ce dernier lui fasse signe, le suivant comme il peut dans le flot de gens. Au moins, il sait où ils se dirigent, mais il ne peut profiter du passage de Jack pour le suivre sans se retrouver trop près à son goût. Il se débrouille comme il peut, trop obnubilé par la réussite prochaine de son objectif pour se laisser gagner par la moindre peur à proximité de la foule, jusqu'à se retrouver de l'autre côté avec Jack, devant l'entrée.
Le conseiller le laisse passer, avec des manières que les gens ont rarement eu avec Yuka.. Sauf pour plaisanter. L'adolescent s'approche doucement, intimidé, avant que Jack ne finisse par le pousser un peu plus franchement à l'intérieur. Quelques pas plus tard, pour dégager l'entrée, et Yuka s'arrête à nouveau, prenant d'avantage le temps d'observer l'intérieur maintenant qu'il s'y retrouve un peu plus de son propre chef que tout à l'heure.
Mais ça reste intimidant.
Ayant moins besoin de jouer les durs vu que Jack semble d'accord pour son inscription, et devant le monde présent, Yuka ne peut s'empêcher de reprendre des attitudes d'évitement. Tant qu'il n'a à parler à personne, autant se faire discret jusqu'à se retrouver devant, euh, les papiers d'inscription sûrement! Jack tente bien de le guider et de le rassurer un peu, mais aussi gentil soit-il, Yuka ne peut s'empêcher de fuir son contact. C'est même pire, de tous les gens qu'il a pu rencontrer, il a encore moins envie de faire de mal à celui qui vient de se montrer si gentil! D'ailleurs, il n'a même pas prit la peine de le remercier pour le repas encore...
Une fois arrivés, Jack se charge de prendre la feuille. Yuka rajoute timidement d'y ajouter un stylo, avant de se demander comment ils vérifient l'âge. Y'a de la magie pour vérifier les mensonges? Non parce qu'il voit pas comment faire autrement... Ni comment c'est possible de vérifier l'âge avec la magie en fait, mais ça doit sûrement exister!
Une fois devant le formulaire, stylo en main, Yuka essaie de remplir avec un mélange d'impatience à tout écrire le plus rapidement possible, demandant parfois conseil à Jack sur ce qu'il fallait écrire à tel ou tel endroit, et de précaution afin d'écrire un minimum lisiblement. Car si l'ado n'a aucune difficulté à lire, et pas vraiment à écrire, on ne peut pas dire que son écriture soit de toute beauté! Une fois terminé, Jack ayant relu par-dessus son épaule pour faire quelques remarques en cours de route, Yuka s'empresse de rendre la feuille, attendant avec impatience et appréhension le verdict. Un conseiller en personne l'avait aidé à remplir sa fiche, il ne devrait pas y avoir de problème, non?
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
-Bon là c’est ton nom.
-Après là, bon, c’est le genre, coche cette case, hein.
-Ton âge, évidemment.
-Ce que tu veux faire. Aventurier, hein ? C’est bien pour commencer.
-Bon, là, c’est des clauses administratives assez classiques. Dire que tu prends connaissance que certaines quêtes peuvent être dangereuses et que tu t’engages à ne pas le reprocher à la guilde quand le niveau de dangerosité était indiqué. Si on se trompe, bon, c’est un peu normal de nous en vouloir.
-Là, c’est si t’es d’accord sur le fonctionnement. Grosso modo, la guilde prélève un pourcentage de la récompense en amont, pour tous les frais divers et la totalité de ce que tu gagnes, ça sera marqué sur le contrat. On t’enlève rien de ce qui t’es promis.
-Là, c’est les engagements classiques de tout bon citoyen. Pas de crimes et délits. Respect des autres. De la royauté. Pas d’atteinte au gouvernement. C’est l’engagement de respectabilité. Tout ce que tu feras de mal, ça sera toi et toi seul. On ne couvre pas les criminels.
-Enfin, l’engagement de confidentialité. Parce que les quêtes que tu peux faire sont peut-être des choses privés pour certains, il s’agit pas de balancer leur petit secret à n’importe qui. Sauf si c’est répréhensible, évidemment, mais vaut mieux en parler à la garde dans ce cas là. Ils sauront quoi faire. Mais autant que faire ce peut, on respecte les clients. Sinon, ils ne redonnent pas de quête et t’as plus de boulot. Hé.
Consciencieusement, Yuka complète les différentes lignes du formulaire d’inscription, version trente-sept point deux, mais je sais que la version trente-sept point trois est pour bientôt, Trovnik a encore trouvé de nouvelles choses à y ajouter. On va surement en causer lors de la prochaine réunion d’administration courante. Des purs délices de paperasserie si vous voulez tout savoir. Bref, le futur tout nouvel aventurier remplie les lignes fébrilement comme si le moindre mot de travers allait lui interdire l’accès à la guilde. C’est sûr qu’il faut pas déconner avec les engagements. Au cours des années, il est arrivé des problèmes à la guilde et pour empêcher d’avoir le ministère de la Justice aux fesses, la réaction la plus évidente a été d’inclure très clairement de nombreuses clauses dans le contrat d’inscription pour dédouaner la guilde en cas d’acte répréhensible. Alors oui, on soutient les aventuriers, mais quand ils sont les victimes. On va pas engager la réputation de la guilde parce que l’un de nos aventuriers aime beaucoup trop tuer. Ça n’a pas de sens. Même en temps qu’être humain, je le ferais pas. Evidemment, beaucoup signent par pur reflexe parce que dans le fond, ça leur importe peu et ça n’influencera pas sur leur vie et leur choix. C’est uniquement pour protéger la guilde de menaces juridiques potentiellement dévastatrices. Et puis la réputation, c’est important.
-C’est bon ?
Yuka me file les trois papelards et je m’assure que tout est complété. Rien ne me parait manquant, ni étrange. C’est à partir de la version douze que l’on a modifié le formulaire pour le rendre le plus compréhensible par tous. Parce que les formules alambiqués digne des codes lois directement issus du ministère de la Justice, c’est quand même pas ce qu’il y a de plus évident et les gens d’Aryon ont peut-être bien une éducation générique, faut pas non plus croire qu’on a que des intellectuels dans nos rangs. Pas mal d’aventuriers compensent même les manquements dans leur éducation par l’efficacité sur le terrain et dans le fond, c’est ce qui importe.
-Ca m’a l’air bon. Tenez.
Je file le tout à l’hôtesse qui le vérifie rapidement avant de lancer un coup d’œil interrogatif vers Yuka.
-Et pour le test d’aptitude physique ?
-Est-ce bien utile ? Il a quand même l’air dans les clous ?
-Oui… mais d’après la dernière circulaire, faut quand même une épreuve.
Ah. Ça c’est mon Trovnik. On a bataillé pour que le test d’aptitude physique ne soit pas indispensable pour devenir aventurier. Il a argué que si on recrutait quelqu’un qui n’était pas capable, ça nous retomberait dessus. Et comme Trovnik aime bien penser à toutes les situations, il a imaginé une série de soixante douze épreuves physiques testant à peu près toutes les actions physiques imaginables et prenant la bagatelle d’une demi-journée à accomplir, si on a le cœur assez solide. Et si vous comptez faire une pause, l’impitoyable chef des examinateurs va y voir une faiblesse intolérable pour la guilde. Evidemment, il serait bien incapable de faire une de ses épreuves, mais les épreuves sont toujours établis par ceux qui n’auront pas à les repasser, c’est bien connu. Du coup, on a réussi à faire oublier tout ce test d’aptitude physique pour juste une épreuve à la discrétion du recruteur. Quelque chose de simple.
-Tiens, Yuka. Tu vois de l’autre côté de la salle ? C’est le mur des quêtes. Je veux que tu y ailles, que tu me lises trois quêtes, que tu reviennes et que tu me dises de quoi ça parle. T’as deux minutes.
Je le regarde cinq secondes.
-Plus qu’une minute cinquante cinq secondes.
Comprenant vite, l’aventurier se casse, suivi du regard par l’hôtesse.
-Oui. Il devrait pas avoir de problème. Je vais aller faire sa plaque.
-Merci. Ah. Aussi. Est-ce qu’il y a encore des places dans les chambres de la guilde ? Mon petit doigt me dit qu’il a pas d’endroit où crécher en ce moment.
-Il me semble, oui. Je vais aller prendre une clé.
Les piaules de la guilde, c’est pas le grand luxe, mais ça dépanne bien. Ça sert à plein de gens. Des aventuriers de passage. Des petits nouveaux. Aux examinateurs qui finissent tard. Déjà dormi dans quelques unes. Certaines sont plus confortables que d’autres. Puis j’observe de loin l’aventurier en herbe, histoire de voir comment il se débrouille, parce que là où il y a le plus de monde, c’est clairement du côté du panneau des quêtes.
-Après là, bon, c’est le genre, coche cette case, hein.
-Ton âge, évidemment.
-Ce que tu veux faire. Aventurier, hein ? C’est bien pour commencer.
-Bon, là, c’est des clauses administratives assez classiques. Dire que tu prends connaissance que certaines quêtes peuvent être dangereuses et que tu t’engages à ne pas le reprocher à la guilde quand le niveau de dangerosité était indiqué. Si on se trompe, bon, c’est un peu normal de nous en vouloir.
-Là, c’est si t’es d’accord sur le fonctionnement. Grosso modo, la guilde prélève un pourcentage de la récompense en amont, pour tous les frais divers et la totalité de ce que tu gagnes, ça sera marqué sur le contrat. On t’enlève rien de ce qui t’es promis.
-Là, c’est les engagements classiques de tout bon citoyen. Pas de crimes et délits. Respect des autres. De la royauté. Pas d’atteinte au gouvernement. C’est l’engagement de respectabilité. Tout ce que tu feras de mal, ça sera toi et toi seul. On ne couvre pas les criminels.
-Enfin, l’engagement de confidentialité. Parce que les quêtes que tu peux faire sont peut-être des choses privés pour certains, il s’agit pas de balancer leur petit secret à n’importe qui. Sauf si c’est répréhensible, évidemment, mais vaut mieux en parler à la garde dans ce cas là. Ils sauront quoi faire. Mais autant que faire ce peut, on respecte les clients. Sinon, ils ne redonnent pas de quête et t’as plus de boulot. Hé.
Consciencieusement, Yuka complète les différentes lignes du formulaire d’inscription, version trente-sept point deux, mais je sais que la version trente-sept point trois est pour bientôt, Trovnik a encore trouvé de nouvelles choses à y ajouter. On va surement en causer lors de la prochaine réunion d’administration courante. Des purs délices de paperasserie si vous voulez tout savoir. Bref, le futur tout nouvel aventurier remplie les lignes fébrilement comme si le moindre mot de travers allait lui interdire l’accès à la guilde. C’est sûr qu’il faut pas déconner avec les engagements. Au cours des années, il est arrivé des problèmes à la guilde et pour empêcher d’avoir le ministère de la Justice aux fesses, la réaction la plus évidente a été d’inclure très clairement de nombreuses clauses dans le contrat d’inscription pour dédouaner la guilde en cas d’acte répréhensible. Alors oui, on soutient les aventuriers, mais quand ils sont les victimes. On va pas engager la réputation de la guilde parce que l’un de nos aventuriers aime beaucoup trop tuer. Ça n’a pas de sens. Même en temps qu’être humain, je le ferais pas. Evidemment, beaucoup signent par pur reflexe parce que dans le fond, ça leur importe peu et ça n’influencera pas sur leur vie et leur choix. C’est uniquement pour protéger la guilde de menaces juridiques potentiellement dévastatrices. Et puis la réputation, c’est important.
-C’est bon ?
Yuka me file les trois papelards et je m’assure que tout est complété. Rien ne me parait manquant, ni étrange. C’est à partir de la version douze que l’on a modifié le formulaire pour le rendre le plus compréhensible par tous. Parce que les formules alambiqués digne des codes lois directement issus du ministère de la Justice, c’est quand même pas ce qu’il y a de plus évident et les gens d’Aryon ont peut-être bien une éducation générique, faut pas non plus croire qu’on a que des intellectuels dans nos rangs. Pas mal d’aventuriers compensent même les manquements dans leur éducation par l’efficacité sur le terrain et dans le fond, c’est ce qui importe.
-Ca m’a l’air bon. Tenez.
Je file le tout à l’hôtesse qui le vérifie rapidement avant de lancer un coup d’œil interrogatif vers Yuka.
-Et pour le test d’aptitude physique ?
-Est-ce bien utile ? Il a quand même l’air dans les clous ?
-Oui… mais d’après la dernière circulaire, faut quand même une épreuve.
Ah. Ça c’est mon Trovnik. On a bataillé pour que le test d’aptitude physique ne soit pas indispensable pour devenir aventurier. Il a argué que si on recrutait quelqu’un qui n’était pas capable, ça nous retomberait dessus. Et comme Trovnik aime bien penser à toutes les situations, il a imaginé une série de soixante douze épreuves physiques testant à peu près toutes les actions physiques imaginables et prenant la bagatelle d’une demi-journée à accomplir, si on a le cœur assez solide. Et si vous comptez faire une pause, l’impitoyable chef des examinateurs va y voir une faiblesse intolérable pour la guilde. Evidemment, il serait bien incapable de faire une de ses épreuves, mais les épreuves sont toujours établis par ceux qui n’auront pas à les repasser, c’est bien connu. Du coup, on a réussi à faire oublier tout ce test d’aptitude physique pour juste une épreuve à la discrétion du recruteur. Quelque chose de simple.
-Tiens, Yuka. Tu vois de l’autre côté de la salle ? C’est le mur des quêtes. Je veux que tu y ailles, que tu me lises trois quêtes, que tu reviennes et que tu me dises de quoi ça parle. T’as deux minutes.
Je le regarde cinq secondes.
-Plus qu’une minute cinquante cinq secondes.
Comprenant vite, l’aventurier se casse, suivi du regard par l’hôtesse.
-Oui. Il devrait pas avoir de problème. Je vais aller faire sa plaque.
-Merci. Ah. Aussi. Est-ce qu’il y a encore des places dans les chambres de la guilde ? Mon petit doigt me dit qu’il a pas d’endroit où crécher en ce moment.
-Il me semble, oui. Je vais aller prendre une clé.
Les piaules de la guilde, c’est pas le grand luxe, mais ça dépanne bien. Ça sert à plein de gens. Des aventuriers de passage. Des petits nouveaux. Aux examinateurs qui finissent tard. Déjà dormi dans quelques unes. Certaines sont plus confortables que d’autres. Puis j’observe de loin l’aventurier en herbe, histoire de voir comment il se débrouille, parce que là où il y a le plus de monde, c’est clairement du côté du panneau des quêtes.
Image de profil : Succès : Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
Yuka hochait la tête au fur et à mesure des indications données, posant d'éventuelles questions pour clarifier un point, prenant le temps quand même de lire et comprendre avant d'accepter n'importe quoi. Mais jusque là, ça lui paraissait plutôt... Normal? Il ne savait pas si la guilde prenait un pourcentage très gros, mais du moment qu'il avait une paie lui permettant de vivre à la fin, ça lui allait. Et puis il fallait bien qu'ils vivent tous les gens de la guilde qui s'occuperaient de la paperasse!
Pour le reste, bon... C'était du bon sens a priori, non? Enfin, ça lui paraissait logique que la guilde couvre pas les criminels. De toute façon c'était pas dans ses intentions... Enfin, plus dans ses intentions plutôt. Il avait volé, certes, mais jamais par plaisir ou kleptomanie, juste parce qu'il avait la dalle et pas le choix pour survivre. Mais logiquement, tout irait mieux maintenant! Et s'il en venait à devoir voler à nouveau... Bon, il espérait pas. Mais il ferait en sorte de pas se faire chopper. Comme toujours.
Enfin, c'est quand même long! Il ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais il avait espéré qu'on ai juste à donner son nom et basta, c'est réglé. Forcément que ça pouvait pas être aussi simple... Il ne comprenait pas trop en quoi certaines des questions étaient nécessaires, mais dans le doute, autant répondre à tout! Y'avait rien de trop privé, donc ça allait.
Puis Jack donne tout à l'hôtesse, et Yuka se crispe en entendant parler de test d'aptitude physique. Aïe aïe aïe... De quoi va-t-il s'agir? Yuka a beau avoir essayé de s'entraîner comme il pouvait, en autodidacte ou grâce à diverses rencontres, il n'était pas sûr de pouvoir envoyer au tapis quiconque ici, ou même tenir plus de deux minutes! Et encore, deux minutes... Il était drôlement gentil avec lui-même!
Avant que Yuka n'ai pu ouvrir la bouche pour s'inquiéter de cette histoire, Jack se tourne vers lui et lui donne sa fameuse épreuve. L'adolescent cligne des yeux, surpris, après un regard vers le dit mur des quêtes. C'est tout? Bon, deux minutes c'est peu, mais ça devrait le faire...
- Plus qu’une minute cinquante cinq secondes.
Ah, mais à partir de maintenant?! Sans perdre plus de temps, l'aventurier en devenir fait volte face et se précipite vers le mur rempli d'affiches, son boitillement heureusement non apparent. Soucis? Y'a quand même pas mal de monde devant, et il aime toujours pas les contact. Mais hélas, il a pas de vision d'aigle lui permettant de lire de loin, alors il est bien forcé de trouver un moyen de s'approcher. Prenant son courage à deux mains, il essaie de se faufiler du côté des bords, où il y a moins de monde, se répétant mentalement qu'il a des vêtements et donc que les gens autour de lui ne craignent rien. Il observe rapidement trois quêtes, essayant de retenir autant d'infos que possible, avant de revenir en quatrième vitesse vers Jack dans son plus beau sprint, espérant ne pas avoir dépassé le temps imparti. Il aimerait dire que ça a prit moins d'une minute, mais comment être sûr? Et est-ce que raconter les quêtes lues comptait dans le temps? Donner des instructions à l'improviste comme ça, sans préciser les règles, ça faisait parti du test?
- C'bon! Alors y'a une quête qui parlait, euh, d'retrouver un chien échappé...
Trop pressé à l'idée d'être refusé s'il ne va pas jusqu'au bout, Yuka continue méticuleusement de raconter les quêtes lues avec tous les détails dont il se souvient, c'est à dire pas des masses, sans réaliser que Jack essaie de le stopper dans ses explications depuis le début. Terminant enfin, Yuka réalise soudain que l'hôtesse n'est plus là et s'affole aussitôt.
- Y'a un soucis avec mes papiers? J'ai été trop long?
Mais la dame choisi cet instant pour revenir, donnant une clé à Yuka en disant "Tiens, pour ta chambre" devant le regard ébahi de l'ado qui prend le sésame sans en revenir.
- Ma... Quoi?
Son regard oscille entre Jack et l'hôtesse, mais malgré sa surprise, on le devine incroyablement touché, mais retenant sa joie par crainte d'avoir mal compris quelque chose.
Est-ce que c'est possible? Avoir déjà un toit sur la tête, à peine aventurier? Et d'ailleurs, est-ce qu'il est accepté? Si oui, où est sa plaque? Il en faut une pour prouver son statut non? Il va l'avoir tout de suite? Ou peut-être que c'est long à faire? L'impatience grandit en lui, prête à exploser dès qu'il aura une confirmation positive.
Pour le reste, bon... C'était du bon sens a priori, non? Enfin, ça lui paraissait logique que la guilde couvre pas les criminels. De toute façon c'était pas dans ses intentions... Enfin, plus dans ses intentions plutôt. Il avait volé, certes, mais jamais par plaisir ou kleptomanie, juste parce qu'il avait la dalle et pas le choix pour survivre. Mais logiquement, tout irait mieux maintenant! Et s'il en venait à devoir voler à nouveau... Bon, il espérait pas. Mais il ferait en sorte de pas se faire chopper. Comme toujours.
Enfin, c'est quand même long! Il ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais il avait espéré qu'on ai juste à donner son nom et basta, c'est réglé. Forcément que ça pouvait pas être aussi simple... Il ne comprenait pas trop en quoi certaines des questions étaient nécessaires, mais dans le doute, autant répondre à tout! Y'avait rien de trop privé, donc ça allait.
Puis Jack donne tout à l'hôtesse, et Yuka se crispe en entendant parler de test d'aptitude physique. Aïe aïe aïe... De quoi va-t-il s'agir? Yuka a beau avoir essayé de s'entraîner comme il pouvait, en autodidacte ou grâce à diverses rencontres, il n'était pas sûr de pouvoir envoyer au tapis quiconque ici, ou même tenir plus de deux minutes! Et encore, deux minutes... Il était drôlement gentil avec lui-même!
Avant que Yuka n'ai pu ouvrir la bouche pour s'inquiéter de cette histoire, Jack se tourne vers lui et lui donne sa fameuse épreuve. L'adolescent cligne des yeux, surpris, après un regard vers le dit mur des quêtes. C'est tout? Bon, deux minutes c'est peu, mais ça devrait le faire...
- Plus qu’une minute cinquante cinq secondes.
Ah, mais à partir de maintenant?! Sans perdre plus de temps, l'aventurier en devenir fait volte face et se précipite vers le mur rempli d'affiches, son boitillement heureusement non apparent. Soucis? Y'a quand même pas mal de monde devant, et il aime toujours pas les contact. Mais hélas, il a pas de vision d'aigle lui permettant de lire de loin, alors il est bien forcé de trouver un moyen de s'approcher. Prenant son courage à deux mains, il essaie de se faufiler du côté des bords, où il y a moins de monde, se répétant mentalement qu'il a des vêtements et donc que les gens autour de lui ne craignent rien. Il observe rapidement trois quêtes, essayant de retenir autant d'infos que possible, avant de revenir en quatrième vitesse vers Jack dans son plus beau sprint, espérant ne pas avoir dépassé le temps imparti. Il aimerait dire que ça a prit moins d'une minute, mais comment être sûr? Et est-ce que raconter les quêtes lues comptait dans le temps? Donner des instructions à l'improviste comme ça, sans préciser les règles, ça faisait parti du test?
- C'bon! Alors y'a une quête qui parlait, euh, d'retrouver un chien échappé...
Trop pressé à l'idée d'être refusé s'il ne va pas jusqu'au bout, Yuka continue méticuleusement de raconter les quêtes lues avec tous les détails dont il se souvient, c'est à dire pas des masses, sans réaliser que Jack essaie de le stopper dans ses explications depuis le début. Terminant enfin, Yuka réalise soudain que l'hôtesse n'est plus là et s'affole aussitôt.
- Y'a un soucis avec mes papiers? J'ai été trop long?
Mais la dame choisi cet instant pour revenir, donnant une clé à Yuka en disant "Tiens, pour ta chambre" devant le regard ébahi de l'ado qui prend le sésame sans en revenir.
- Ma... Quoi?
Son regard oscille entre Jack et l'hôtesse, mais malgré sa surprise, on le devine incroyablement touché, mais retenant sa joie par crainte d'avoir mal compris quelque chose.
Est-ce que c'est possible? Avoir déjà un toit sur la tête, à peine aventurier? Et d'ailleurs, est-ce qu'il est accepté? Si oui, où est sa plaque? Il en faut une pour prouver son statut non? Il va l'avoir tout de suite? Ou peut-être que c'est long à faire? L'impatience grandit en lui, prête à exploser dès qu'il aura une confirmation positive.
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
Informations
Vous savez, cette petite étincelle de reconnaissance silencieuse dans le fond de ces yeux, c’est la plus belle des reconnaissances. C’est pour ça qu’on se décarcasse nuit et jour. Pour un peu, j’en rougirais presque alors j’enfouis une partie de mon visage dans ma main alors que je suis accoudé au bureau. Toujours cette peur de manquer quelque chose. Malgré la dernière demi-heure, faut encore qu’il s’inquiète. Peut-être normal et que c’est moi qui ne s’inquiète jamais assez. M’enfin.
-Non. C’est bon. Tout est en ordre. Faut un peu de temps pour faire la plaque.
On peut presque lire une nouvelle lueur d’inquiétude dans son regard. Ça me ferait presque marrer. Je me tourne vers l’hôtesse.
-Combien de temps ?
-Je suis désolé. Ça va devoir encore attendre cinq minutes.
Cinq minutes. Cinq minutes d’attente. Terrible hein ? J’indique à Yuka de s’écarter histoire qu’on ne monopolise pas l’attention de notre hôtesse et qu’elle réponde aux sollicitations de ceux qui attendent derrière. Une guilde qui tourne bien, c’est une guilde… qui tourne bien. Enfin, vous avez compris qu’on ne parle pas du même tourner. J’en profite pour expliquer deux trois trucs à Yuka qui doit pas trop quoi penser de tout ça.
-C’est la chambre combien ? Vingt-sept ? Ah, pas mal.
C’est à l’étage. C’est pas mal, on s’éloigne du bruit de la rue, c’est toujours bon à prendre. J’ai dit que ce n’était pas le grand luxe, mais on peut clairement faire un classement du pire à la meilleure chambre de la guilde. Il me semblait que quelqu’un les avait toutes faites il y a une dizaine d’années. Soit il a oublié de poser ça par écrit, soit ça doit moisir dans l’une des armoires à Trovnik. Faut dire qu’entre les courants d’airs désagréable, le bruit, le passage dans le couloir, la proximité avec la salle de bain ; commune, évidemment ; de bout de palier et la qualité des matelas, il y a de quoi échelonner la qualité des chambres de un à dix. Vingt-sept, je dirais que c’est du six, voire six virgule cinq. Après, zéro veut pas dire que c’est invivable, hein. On ne laisserait pas des pauvres aventuriers dans des conditions indécentes. Un peu de respect pour l’institution tout de même.
-Il n’y a pas de dates limites de sortie. Généralement, quand les occupants le peuvent, c’est eux qui demandent à la libérer. C’est pas non plus très confort et partager les commodités avec d’autres, ça finit par saouler. Ça peut être l’occasion de faire des rencontres. Pour le reste, c’est entre tes mains. Faut bosser. Si tu veux enquêter sur les chiens disparus pour commencer vas-y. Si tu cherches quelque chose de plus immédiat, demande à l’accueil. Il y a toujours des petits trucs à faire contre rémunération.
C’est ce qu’on appelle les quêtes internes alimentaires. Vous vous êtes jamais demandés pourquoi les examinateurs avaient toujours l’impression de crouler sous les dossiers et le boulot ? C’est que c’est exprès qu’on est un peu sous-dimensionné. Pour créer exprès du travail à faire faire à des petits nouveaux où à des aventuriers entre deux contrats. Des petits boulots pour le compte de la guilde, pas cher payé, mais suffisant pour que ça soit décent, à faire de la manutention, classer des trucs, faire de l’entretien, des menus réparations, pas mal de choses demandant presque rien en compétences, juste de l’huile de coude, parfait pour mettre le pied à l’étrier. Bon, là où les examinateurs passent pour les dindons de la farce, c’est que nos petites taches à nous, elles passent en dernier si on compare aux autres secteurs administratifs donc elles sont pas faits et ça nous retombe sur le coin du nez. Enfin, sur leur coin du nez. Je suis pas examinateur, mais je m’identifie toujours à eux, quand même. Du coup de l’œil, je finis par voir quelqu’un déposer un objet sur le comptoir de l’hôtesse. Je fais signe à Yuka de m’attendre et je vais la voir. Effectivement, c’est sa plaque. Un petit bout de métal avec son nom, sa date de naissance et la date d’aujourd’hui : date de son entrée dans la guilde. Je me retourne et je la dépose dans sa paume ouverte qu’il a eu la présence d’esprit d’ouvrir.
-Bienvenue dans la guilde Yuka. Sois en fier et rends là fier. A renouveler tous les cinq ans.
Il y a autant de paroles rituelles qu’il y a de cérémonie d’introduction dans la grande famille des aventuriers. Il y a une époque lointaine, on faisait ça par promotion avec tous les aventuriers en rang d’ognons, applaudissant pour chaque petit nouveau. Un peu la pression. Aujourd’hui, on est tellement nombreux que c’est irréalisable, et puis, on pense plutôt à fêter des choses importantes. Genre la première mission « hostile ». Le baptême du feu dans la nature, c’est quelque chose. Ça vous marque. Plus que d’avoir transporté des caisses de documents de la compta aux archives. Même s’il y a pas de honte à être porteur, hein. Bref j’applaudis un peu, pas trop fort. Quelques personnes m’imitent avec un sourire de circonstances avant de revenir à leurs affaires.
-Besoin d’autres choses ? Je suis sûr que tu meurs d’envie de découvrir cette nouvelle vie ?
Pas que je l’envoie bouler, hein. Faut savoir donner un peu d’air et pas trop les couver, les petits jeunots. Et puis, j’ai du travail, il parait.
-Non. C’est bon. Tout est en ordre. Faut un peu de temps pour faire la plaque.
On peut presque lire une nouvelle lueur d’inquiétude dans son regard. Ça me ferait presque marrer. Je me tourne vers l’hôtesse.
-Combien de temps ?
-Je suis désolé. Ça va devoir encore attendre cinq minutes.
Cinq minutes. Cinq minutes d’attente. Terrible hein ? J’indique à Yuka de s’écarter histoire qu’on ne monopolise pas l’attention de notre hôtesse et qu’elle réponde aux sollicitations de ceux qui attendent derrière. Une guilde qui tourne bien, c’est une guilde… qui tourne bien. Enfin, vous avez compris qu’on ne parle pas du même tourner. J’en profite pour expliquer deux trois trucs à Yuka qui doit pas trop quoi penser de tout ça.
-C’est la chambre combien ? Vingt-sept ? Ah, pas mal.
C’est à l’étage. C’est pas mal, on s’éloigne du bruit de la rue, c’est toujours bon à prendre. J’ai dit que ce n’était pas le grand luxe, mais on peut clairement faire un classement du pire à la meilleure chambre de la guilde. Il me semblait que quelqu’un les avait toutes faites il y a une dizaine d’années. Soit il a oublié de poser ça par écrit, soit ça doit moisir dans l’une des armoires à Trovnik. Faut dire qu’entre les courants d’airs désagréable, le bruit, le passage dans le couloir, la proximité avec la salle de bain ; commune, évidemment ; de bout de palier et la qualité des matelas, il y a de quoi échelonner la qualité des chambres de un à dix. Vingt-sept, je dirais que c’est du six, voire six virgule cinq. Après, zéro veut pas dire que c’est invivable, hein. On ne laisserait pas des pauvres aventuriers dans des conditions indécentes. Un peu de respect pour l’institution tout de même.
-Il n’y a pas de dates limites de sortie. Généralement, quand les occupants le peuvent, c’est eux qui demandent à la libérer. C’est pas non plus très confort et partager les commodités avec d’autres, ça finit par saouler. Ça peut être l’occasion de faire des rencontres. Pour le reste, c’est entre tes mains. Faut bosser. Si tu veux enquêter sur les chiens disparus pour commencer vas-y. Si tu cherches quelque chose de plus immédiat, demande à l’accueil. Il y a toujours des petits trucs à faire contre rémunération.
C’est ce qu’on appelle les quêtes internes alimentaires. Vous vous êtes jamais demandés pourquoi les examinateurs avaient toujours l’impression de crouler sous les dossiers et le boulot ? C’est que c’est exprès qu’on est un peu sous-dimensionné. Pour créer exprès du travail à faire faire à des petits nouveaux où à des aventuriers entre deux contrats. Des petits boulots pour le compte de la guilde, pas cher payé, mais suffisant pour que ça soit décent, à faire de la manutention, classer des trucs, faire de l’entretien, des menus réparations, pas mal de choses demandant presque rien en compétences, juste de l’huile de coude, parfait pour mettre le pied à l’étrier. Bon, là où les examinateurs passent pour les dindons de la farce, c’est que nos petites taches à nous, elles passent en dernier si on compare aux autres secteurs administratifs donc elles sont pas faits et ça nous retombe sur le coin du nez. Enfin, sur leur coin du nez. Je suis pas examinateur, mais je m’identifie toujours à eux, quand même. Du coup de l’œil, je finis par voir quelqu’un déposer un objet sur le comptoir de l’hôtesse. Je fais signe à Yuka de m’attendre et je vais la voir. Effectivement, c’est sa plaque. Un petit bout de métal avec son nom, sa date de naissance et la date d’aujourd’hui : date de son entrée dans la guilde. Je me retourne et je la dépose dans sa paume ouverte qu’il a eu la présence d’esprit d’ouvrir.
-Bienvenue dans la guilde Yuka. Sois en fier et rends là fier. A renouveler tous les cinq ans.
Il y a autant de paroles rituelles qu’il y a de cérémonie d’introduction dans la grande famille des aventuriers. Il y a une époque lointaine, on faisait ça par promotion avec tous les aventuriers en rang d’ognons, applaudissant pour chaque petit nouveau. Un peu la pression. Aujourd’hui, on est tellement nombreux que c’est irréalisable, et puis, on pense plutôt à fêter des choses importantes. Genre la première mission « hostile ». Le baptême du feu dans la nature, c’est quelque chose. Ça vous marque. Plus que d’avoir transporté des caisses de documents de la compta aux archives. Même s’il y a pas de honte à être porteur, hein. Bref j’applaudis un peu, pas trop fort. Quelques personnes m’imitent avec un sourire de circonstances avant de revenir à leurs affaires.
-Besoin d’autres choses ? Je suis sûr que tu meurs d’envie de découvrir cette nouvelle vie ?
Pas que je l’envoie bouler, hein. Faut savoir donner un peu d’air et pas trop les couver, les petits jeunots. Et puis, j’ai du travail, il parait.
Image de profil : Succès : Cristaux : 3189MESSAGES : 924COULEUR : Team Pas-de couleurYuka DirrenAventurier
Informations
La... Plaque est en cours de fabrication? Donc c'est bon, il est accepté? Mais... Ils ont même pas attendu qu'il revienne de l'épreuve donnée par Jack!
Une lueur d'incompréhension brille pendant quelques secondes, avant que Yuka décide qu'il s'en fiche bien du pourquoi du comment au final. Il est accepté, c'est tout ce qui compte. Aussitôt, une lueur de bonheur remplace l'inquiétude et il trépigne presque sur place, un énorme sourire jusqu'aux oreilles barrant son visage.
- C'est vrai?! Merci!
Franchement, s'il n'avait pas eu cette foutue phobie des contact, il aurait prit Jack dans ses bras. Et l'hôtesse, sûrement. Quoique non, crainte des contacts ou pas, il n'aurait peut-être pas osé... Mais ah, il était si heureux! Il en sautillait presque sur place, s'écartant volontiers pour laisser les autres passer sans lâcher l'hôtesse des yeux en attendant qu'elle lui remette le saint Graal, le visage illuminé.
Voyant Jack regarder le numéro de la chambre, Yuka détourne enfin son attention de l'attente de sa plaque à l'idée d'avoir sa propre chambre.
- C'est où? C'est... C'est gratuit? Je peux rester combien de temps?
Les questions se bousculaient dans son esprit, mais il faisait son possible pour ne pas toutes les poser en même temps, histoire de laisser le temps au conseiller de répondre, voir même anticiper certaines de ses interrogations. Et c'est ce qu'il fit, l'ado l'écoutant avec une attention quasi religieuse.
Sûr que pour des gens habitués au confort de la ville, ça devait être casse pieds. En tout cas il paraît. Pour lui, ça ressemblait au paradis! Du moment qu'ils avaient droit à un peu d'intimité dans les coins douches et WC, et que c'était pas trop dégueu, commun ou pas, il s'en foutait. Et même ça, à la limite, c'était pas grave, il pouvait s'arranger.
Oh ça, pour chercher les chiens disparus et demander des tuyaux à l'accueil, il allait pas se gêner! Ils lui avaient donné un toit avant même qu'il commence à travailler, alors il allait s'en montrer digne! Suivant la logique il pourrait pourtant sûrement juste profiter de la chambre sans prendre aucune quête, mais... Feignant ou pas, un lit c'est bien, mais manger c'est mieux. Et même sans ça, il n'avait qu'une envie, c'était de se donner à fond, pas besoin de lui dire deux fois!
Et puis, elle arrive enfin. Sa plaque. Pas besoin de lui dire deux fois ou même d'attendre pour que Yuka présente sa main ouverte pour la recevoir, s'assurant ainsi de pouvoir la prendre sans contact accidentel. Il la regarde, émerveillé de ce petit accomplissement personnel, et rougit devant les légers applaudissement avant de rendre les sourires reçus.
Ça y est, enfin! Il a réussit! C'était... A la fois compliqué, mais aussi plus simple qu'il ne l'avait anticipé. Se tournant à nouveau vers Jack, qui a prit soin de lui indiquer vers où se trouvaient les chambres, il offre un nouveau sourire radieux.
- J'crois qu'c'est tout! Just' une chose! Où est-c'que j'pourrais vous r'trouver?
Heureux comme tout, Yuka a du mal à tenir en place et à déterminer s'il préfère aller voir la chambre, sa chambre, ou s'il ne ferait pas mieux d'aller se chercher une quête ou deux pour finir la journée. Enfin, s'il arrive à en terminer une en si peu de temps, mais qui sait!
En tout cas, même si Jack ne réponds pas ou évasivement à sa question, il saura bien le retrouver en traînant dans le coin et en demandant aux gens. Se sentant immensément reconnaissant, Yuka tend timidement une main, la rétracte, hésite, puis, ne sachant définitivement pas quel comportement il serait adapté d'adopter, se remet à serrer sa plaque des deux mains avant d'ajouter, un peu plus sérieux.
- Merci beaucoup pour aujourd'hui. J'oublierais pas!
Et un jour, quand il gagnera pas mal de cristaux, c'est lui qui l'invitera au resto. Pour le remercier. Et ça sera le signe que ça va vraiment mieux! Au moins d'un point de vue matériel, mais ça serait déjà énorme! Et même pour le côté humain, Jack lui même est la preuve que c'est plutôt bien parti!
Une lueur d'incompréhension brille pendant quelques secondes, avant que Yuka décide qu'il s'en fiche bien du pourquoi du comment au final. Il est accepté, c'est tout ce qui compte. Aussitôt, une lueur de bonheur remplace l'inquiétude et il trépigne presque sur place, un énorme sourire jusqu'aux oreilles barrant son visage.
- C'est vrai?! Merci!
Franchement, s'il n'avait pas eu cette foutue phobie des contact, il aurait prit Jack dans ses bras. Et l'hôtesse, sûrement. Quoique non, crainte des contacts ou pas, il n'aurait peut-être pas osé... Mais ah, il était si heureux! Il en sautillait presque sur place, s'écartant volontiers pour laisser les autres passer sans lâcher l'hôtesse des yeux en attendant qu'elle lui remette le saint Graal, le visage illuminé.
Voyant Jack regarder le numéro de la chambre, Yuka détourne enfin son attention de l'attente de sa plaque à l'idée d'avoir sa propre chambre.
- C'est où? C'est... C'est gratuit? Je peux rester combien de temps?
Les questions se bousculaient dans son esprit, mais il faisait son possible pour ne pas toutes les poser en même temps, histoire de laisser le temps au conseiller de répondre, voir même anticiper certaines de ses interrogations. Et c'est ce qu'il fit, l'ado l'écoutant avec une attention quasi religieuse.
Sûr que pour des gens habitués au confort de la ville, ça devait être casse pieds. En tout cas il paraît. Pour lui, ça ressemblait au paradis! Du moment qu'ils avaient droit à un peu d'intimité dans les coins douches et WC, et que c'était pas trop dégueu, commun ou pas, il s'en foutait. Et même ça, à la limite, c'était pas grave, il pouvait s'arranger.
Oh ça, pour chercher les chiens disparus et demander des tuyaux à l'accueil, il allait pas se gêner! Ils lui avaient donné un toit avant même qu'il commence à travailler, alors il allait s'en montrer digne! Suivant la logique il pourrait pourtant sûrement juste profiter de la chambre sans prendre aucune quête, mais... Feignant ou pas, un lit c'est bien, mais manger c'est mieux. Et même sans ça, il n'avait qu'une envie, c'était de se donner à fond, pas besoin de lui dire deux fois!
Et puis, elle arrive enfin. Sa plaque. Pas besoin de lui dire deux fois ou même d'attendre pour que Yuka présente sa main ouverte pour la recevoir, s'assurant ainsi de pouvoir la prendre sans contact accidentel. Il la regarde, émerveillé de ce petit accomplissement personnel, et rougit devant les légers applaudissement avant de rendre les sourires reçus.
Ça y est, enfin! Il a réussit! C'était... A la fois compliqué, mais aussi plus simple qu'il ne l'avait anticipé. Se tournant à nouveau vers Jack, qui a prit soin de lui indiquer vers où se trouvaient les chambres, il offre un nouveau sourire radieux.
- J'crois qu'c'est tout! Just' une chose! Où est-c'que j'pourrais vous r'trouver?
Heureux comme tout, Yuka a du mal à tenir en place et à déterminer s'il préfère aller voir la chambre, sa chambre, ou s'il ne ferait pas mieux d'aller se chercher une quête ou deux pour finir la journée. Enfin, s'il arrive à en terminer une en si peu de temps, mais qui sait!
En tout cas, même si Jack ne réponds pas ou évasivement à sa question, il saura bien le retrouver en traînant dans le coin et en demandant aux gens. Se sentant immensément reconnaissant, Yuka tend timidement une main, la rétracte, hésite, puis, ne sachant définitivement pas quel comportement il serait adapté d'adopter, se remet à serrer sa plaque des deux mains avant d'ajouter, un peu plus sérieux.
- Merci beaucoup pour aujourd'hui. J'oublierais pas!
Et un jour, quand il gagnera pas mal de cristaux, c'est lui qui l'invitera au resto. Pour le remercier. Et ça sera le signe que ça va vraiment mieux! Au moins d'un point de vue matériel, mais ça serait déjà énorme! Et même pour le côté humain, Jack lui même est la preuve que c'est plutôt bien parti!
Image de profil : Succès : Cristaux : 1806MESSAGES : 129COULEUR : #33cc00Contenu sponsorisé
Informations
|
|
|
