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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    [Demande de noble] Le violon enchanté
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    [Demande de noble] Le violon enchanté
    Sam 16 Jan 2021 - 23:19 #
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    Le violon enchanté



    Une nouvelle journée s'annonçait peut être pas plus belle que la précédente mais au moins aussi ensoleillée. Dire qu'on lui avait proposé de s'installer définitivement à la capitale...
    Seul le soleil du sud arrivait à lui faire se sentir aussi libre, le soleil et l'air marin provenant des étendues aquatiques encore inexplorées.

    Il était assez ironique pour un phobique des profondeurs comme lui de vivre si proche de sa phobie. Mais contrairement aux croyances populaires, les monstres ne venaient pas sur les plages, encore moins dans le paradis de Liory.
    Était-ce les cristaux plantés dans le sol de la propriété ? En tout cas, il n'avait vu une seule figure menaçante depuis que le dôme avait été installé, permettant au noble de profiter de sa demeure en toute insouciance.
    Point de sirènes ou de goules dans son paradis. Et c'était très bien ainsi.

    Seul point noir, il se devait parfois d'en sortir, quitter son cocon doré. Que ce soit pour affaires ou pour d'autres choses plus privées, tout ne pouvait pas se faire au sein du manoir.
    Mais, parfois, envoyer quelqu'un était au moins aussi efficace que de se déplacer en personne. Et alors qu'il avait soumis l'idée à son cousin, ce dernier c'était montré plus qu'enjoué à l'idée de lui rapporter son cher trésor.
    Habillé de sa tenue habituelle, il vit ce dernier arrivée avec une invitée imprévue, et s'empressa de venir leur ouvrir la porte, les faisant s'installer dans son salon avec chacun de quoi se désaltérer.

    -Bien le bonjour mademoiselle !

    Dit il en se fendant d'une révérence doublé d'un sourire avant de se tourner vers son cousin, qu'il ne salua nullement de façon protocolaire, lui fonçant dans les bras avec un grand rire

    -Cal ! Voilà encore trop longtemps qu'on ne s'est pas vu, même si les sirènes hantent parfois mes nuits, je ne suis que trop heureux de te revoir


    Les politesses faites, l'argenté s'assit face à eux, un grand verre à ballon dans la main.
    Malgré son sourire, ses yeux passaient de Calixte à la demoiselle avec un brin de curiosité. Se demandant quels liens ils pouvaient bien entretenir.

    -En tout cas, vous avez toute ma gratitude pour avoir répondu à ma demande. Laissez moi vous expliquer le "soucis"
    Un violon enchanté que j'ai commandé à enfin été terminé ! Une œuvre d'art avant même d'être enchanté, fait de bois précieux par un artisan renomé.
    Mais voilà... je ne peux pas m'y déplacer personnellement... Surtout en ce moment... Alors j'aimerai que vous le cherchiez pour moi


    Et après avoir répondu aux quelques questions, le noble sortit un feuillet avec une bourse conséquente de cristaux.

    -Voilà le bon commande, et la dernière partie du règlement, tout est indiqué dessus, le marchand, Marchello est un employé de la compagnie, vous verrez, il est très gentil
    Et bien... sur ces belles paroles, il ne me reste qu'à vous souhaiter bonne chance !


    Dit il en frappant dans ses mains, confiant dans ce binôme de choc pour lui ramener son cher instrument


     

    Codage par Libella sur Graphiorum




    Le violon enchanté

    Liory à toujours aimé la musique et Murmevent à toujours eu un don pour produire des objets magiques d'exception. Une commande bien singulière est venu de l'argenté à destination d'un des ateliers de la compagnie : un violon enchanté, de très grande qualité et valant sans doute plus qu'une petite maison.
    Mais maintenant produit, il faut le ramener jusqu'à son légitime propriétaire. Les ateliers se trouvant assez loin du Grand-Port, le noble cherche quelqu'un qui pourrait faire le trajet de sa villa jusqu'au dit atelier et lui ramener son précieux trésor en un seul morceau.
    + Proposé par : @Liory Alkh'eir
    + Participants : Qui veut
    + Objectif : Ramener le violon enchanté de Liory
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Lun 18 Jan 2021 - 18:03 #
    Lorsque Liory lui avait mentionné son tracas concernant la réception d’un objet commandé à l’un des artisans travaillant avec Murmevent, Calixte s’était amusé des soucis d’homme aisé qu’était son cousin avant de lui proposer de se charger de lui ramener son bien. Il comprenait tout à fait que l’emploi du temps du patron d’entreprise ne comprît pas de créneau pour s’octroyer un transfert de complaisance à travers le royaume, et il était plus qu’heureux de pouvoir rendre service à l’une des seules personnes de sa famille qu’il considérait comme, précisément, sa famille. Afin de ne pas empiéter sur son statut de coursier de la Garde, une demande officielle par le réseau de la noblesse avait été réalisée, et Calixte avait donc été averti qu’une seconde personne souhaitait se joindre à lui pour cette mission. Intrigué et guère contre l’idée d’effectuer la course accompagné, l’espion avait accueilli la nouvelle avec curiosité et enthousiasme. Pour des raisons de praticité, il n’avait interagi avec Zylan Hesediel – puisque cela semblait être le nom de sa compagne de voyage – jusque-là que par missives, et ils avaient convenu de se retrouver aux portes du Grand Port avant de joindre la demeure de villégiature de Liory.

    Le délai lui permettant de se renseigner un peu sur la jeune femme, Calixte n’avait pas hésité à éplucher les documents au sujet de celle-ci afin de préparer leur trajet. Sa dernière rencontre avec Vesper, bien qu’elle restât floue dans son esprit, lui avait laissé un goût amer d’imprévu malheureux, et une alarme agaçante à l’orée de sa conscience ne cessait de se rappeler à lui alors qu’il envisageait de faire de nouvelles rencontres. Une douce paranoïa. Le Sbire commençait-il à déteindre sur lui ? Ou étaient-ce ses souvenirs, incohérents dernièrement – lui provoquant de telles migraines lorsqu’il essayait de les démêler pour leur donner du sens qu’il avait abandonné l’idée de s’y accrocher – qui généraient en plus cette sensation intime de malaise, de méfiance accrue ? Enfin. Il n’avait, dans tous les cas, pas trouvé grand-chose concernant Zylan Hesediel, et rien de compromettant. Ou de soupçonneux. Issue d’une noblesse en décrépitude, elle s’était alanguie dans un mariage de convenance. Du même âge que le coursier, elle ne semblait cependant pas avoir connu grand-chose d’autre que les cages dorées de la mondanité et leur univers en suspension au-dessus du chaos quotidien de la vie du peuple.

    Et cela ne dérangeait nullement Calixte, de savoir que sa camarade de voyage serait certainement un peu novice de ce type d’affaire. Cela l’intriguait même davantage. Avait-elle réellement, elle-même, choisi de participer à cette demande de Noble ? En quête de quoi ? D’aventure ? De liberté ? De liens autres que ceux de sa bulle de confort ? Ou bien avait-elle été victime de la nécessité d’entretenir de bons rapports entre familles fortunées, afin que son nom actuel ne perdît pas sa dorure comme celui de sa naissance ? C’était avec toutes ces questions en tête que l’espion avait retrouvé Zylan Hesediel pour joindre la villa de Liory. Mais aucune n’avait pu être développée comme ses familiers, et ses âmes artificielles surtout, avaient décidé d’accaparer son attention tout le long du bref trajet. Apparemment Vreneli avait envie d’embêter Ayren sur le fait que ce dernier avait décidé de séjourner chez le cousin de Calixte. Kaname fomentait des plans pour faire du domaine de celui-ci leur propre maison secondaire. Et Apolline et Abdallah s’étaient lancés dans un débat sur l’utilisation des portails de téléportation. Enfin. Le sac-à-dos s’était lancé dans un monologue philosophique pendant que la trousse ponctuait celui-ci de remarques lubriques.

    - Je suis désolé, fit le garde dans une grimace contrite à l’adresse de Zylan alors qu’on les introduisait enfin dans la demeure. Ils peuvent être un peu… trop, s’excusa-t-il pour ses petits – ou grand, pour Kaname – compagnons.

    Son attention fut rapidement détournée par l’arrivée de Liory qui gratifia la Noble d’une révérence, puis le prit chaleureusement entre ses bras. Instinctivement, un sourire étira avec tendresse les lèvres de Calixte.

    - Je t’apporte-là une créature plus douce que les sirènes de nos dernières aventures, déclara le coursier avec amusement en déposant Ayren dans les bras tendus de son cousin. Il n’a cessé de te réclamer depuis ce moment. Et comme il a développé entre temps la capacité de parler, laisse-moi te dire que mes oreilles ont vraiment dégusté.
    - Cal méchant. A dit Lio bientôt. Ayren attendre. Attendre. Atteeeeendre.
    - Mais il y a un certain bienfait à l’attente. Le vin, par exeeeeeemple, se bonifie avec le temps. Tu vois, Hareeeeeeng…
    - Abou dire Hareng. Apo dire Hareng. Abou et Apo méchants.
    - Et ça suffit, interrompit l’espion en haussant les sourcils. Kana, prends-les et attendez-nous près de la sortie, indiqua-t-il à la loutre géante qui s’exécuta avec bonhomie en saisissant le sac à dos qu’il lui tendait. Ayren, je te laisse avec Lio parce qu’il a gentiment accepté de te garder. Mais ne le fais pas tourner en bourrique.
    - Lio gentil, conclut le drarbuste en s’enfouissant davantage contre le torse du Noble et tournant définitivement le dos à son maitre légitime.

    Ils purent enfin s’installer et aborder le cœur du sujet les rassemblant, et Calixte profita de ce moment de répit pour observer davantage Zylan Hesediel. Elle était jolie ; Lucy lui avait visiblement accordé ses faveurs. Et d’une grâce inhérente à l’éducation de bonne famille. Sa toilette était raffinée, ou en tout cas d’une facture plus délicate que celle du citoyen lambda. Mais ce qui dénotait le plus, et de manière assez ostentatoire, c’était sa chevelure au reflets bleutés. Distraitement, le garde se demanda si c’était là la trace d’un pouvoir quelconque, ou simplement l’utilisation coquette d’un peigne magique. Bien qu’il eût étudié la jeune femme, ses ressources étant plus limitées que la Maître-Espion, il n’avait trouvé nulle part mention du don de Zylan. Soit il était anecdotique, soit il était au contraire d’une richesse plus grande passé sous silence. Mais il aurait certainement l’occasion d’interroger la concernée le temps de leur voyage. Si ses familiers et ses âmes artificielles le laissaient en placer une.

    - Et bien c’est parti, commenta-t-il avec un sourire avenant vers Zylan alors qu’ils rassemblaient les cristaux et le bon de commande qui leur étaient remis. Lio si tu as un peu de temps après toute cette affaire, et si la Garde ne me rappelle pas trop vite, je ne serai pas contre imiter Ayren et squatter un peu ta jolie demeure.
    - Lio est à Ayren.
    - Oui, je te le laisse Ayren. Après tout, je viens surtout pour la villa et pas la compagnie, ajouta-t-il taquin avant d’embrasser une dernière fois son cousin.

    Dans l’entrée il récupéra Abdallah qui, peu perturbé par l’animation alentour, poursuivit sa diatribe sur l’intérêt du nombre de couches de peinture à l’intérieur d’un bâtiment. Et ils quittèrent la maison de leur commanditaire.

    - Je n’ai pas eu le temps de vous demander avec… tout ça, fit Calixte à l’adresse de Zylan. Mais avez-vous un pass pour les portails de téléportation ?
    - Caaaaal, est-ce que tu sais quelle est la consommation en énergie d’un portail ? Parce que si tu compares avec un trajet standaaaaard… quoi qu’il faudrait-là définir ce qu’on entend par standaaard…
    - On en a deux des pass ! Hé dame Hirondelle…
    - Hesediel, Apolline.
    - Tu trouves pas qu’elle ressemble à une hirondelle ? Bref. Dame Hirondelle, si on te prête un pass on ira plus vite. Si on va plus vite on peut s’faire un restaurant pour profiter du temps gagné. Genre toi et moi. Ça t’dit ? Avoue qu’c’est pas tous les jours qu’on t’offre un tête-à-tête avec une trousse !
    Apo bavarde, nota Kaname en levant un regard curieux vers Zylan, observant ses réactions.
    Oui, Apo bavarde, acquiesça le coursier en attrapant l’âme artificielle pour la fourrer au fond de l’une des sacoches de la loutre géante. Mais on peut la cacher. Abou par contre…

    Continuait à leur calculer à voix haute le coût énergétique d’un voyage du Grand Port à la Capitale selon des abaques obscures.

    - Si vous n’avez pas de pass, Kana peut vous porter au besoin, indiqua-t-il à la Noble. Et je peux vous partager mes affaires de bivouac.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Ven 22 Jan 2021 - 11:47 #
    Le violon enchanté
    Avec Calixte Alkh'eir
    Demande de noble
    Il était rare que Ayden vint lui demander quelque chose à sa jeune femme. Lorsque son époux lui en avait parlé, elle avait d’abord haussé un sourcil : il souhaitait que Zylan accepte une des demandes de noble d’un certain monsieur Alkh’eir. Rien de bien compliqué, seulement un petit travail de coursière : lui ramener une commande de ses ateliers à sa demeure…

    Habituellement, c’était la noble qui faisait se genre de requête et elle n’avait pas l’habitude d’avoir l’autre rôle. Elle avait donc tranquillement demandé pourquoi devait-elle faire cela ? En guise de réponse, elle s’était heurtée au regard froid de son mari. Ce dernier avait cependant soupiré et fini par lui répondre :

    « Tu as du temps à perdre non ? Et je tiens à entretenir de bonnes relations avec la compagnie Murmevent, rendre un petit service à son propriétaire peut ne m’être que bénéfique »

    A cette réponse, Zylan ne put sortir qu’un « Ahh… » de compréhension. Elle n’avait aucun argument quant à la première question : elle ne faisait effectivement rien de ses journées et les passaient à lire ou trainer… Quand ce n’était pas batifoler. Finalement, elle n’avait pas hésité longtemps pour répondre par l’affirmative. En un sens, elle espérait encore gagner quelques faveurs auprès de son époux, peut-être qu’il la remercierait ou qu’il la féliciterait si elle menait à bien cette mission ? Elle était fatiguée de chercher perpétuellement de l’attention auprès d’Ayden mais en fin de compte, elle ne pouvait pas s’en empêcher.

    « Parfait, je vais m’occuper des formalités. Tu te rendras au grand port dès demain, je vais réserver une téléportation.  »

    « Oh ? Ce n’est pas à la capitale ?  »

    « Non, vers les côtes sud du royaume. Mais ne t’inquiète pas, tu seras accompagné.  »

    À la suite de ses paroles, Zylan pensait qu’il allait encore lui coller un chaperon renfrogné et taciturne aussi, elle eu une bonne surprise lorsque le lendemain elle se rendit seule a la grande salle de téléportation pour emprunter le portail jusqu’au grand port.

    En fin de compte, la noble était ravie de devoir réaliser cette demande de noble. Le travail n’avait pas l’air bien compliqué et cela lui permettait de voir du paysage, cela faisait des années qu’elle n’était pas sortie de la capitale et elle comptait bien en profiter. Peut-être qu’elle pourrait faire quelques haltes sur le chemin du retour ?

    Peu après être arrivée, elle alla retrouve son compagnon de route. Il s’appelait Calixte Alkh’eir. Était-ce un proche du client ? Elle n’avait osé lui poser la question durant tout le voyage mais le fait d’être accompagné la rassurait quelque peu. Ils avaient également des compagnons de route bien bavard dont la discussion et les débats amusèrent la jeune noble.

    Pour le voyage, elle s’était habillée assez sobrement. Une simple robe d’un bleu assortie à sa chevelure, longue, droite et légère, dont les volants ondulaient au vent, resserrée sur la ceinture marquant sa taille. Sans manche, elle venait s’attacher avec un simple nœud sur sa nuque : un dos nu qui laissait apparaître ses deux tatouages ailés sur les omoplates… Elle portait une petite paire de sandales plates en cuir blanc, remontant en lacets sur ses mollets. L’ensemble n’était peut-être pas propice au voyage mais elle n’avait pas mieux, ne pouvant sortir du manoir ou de la capitale, elle n’avait jamais eu l’occasion de remplir son dressing de pantalon ou autre vêtement de marche. Elle ne portait un petit gilet par-dessus et son grand sac sans fond dans lequel était rangés un tas d’affaires.

    Ils arrivèrent peu après à la demeure du noble, qui n’avait rien à envier à celle des Hesediel… A l’occasion, Zylan essaiera de souffler l’idée d’une maison secondaire au bord de la mer à son mari. Il était peu probable qu’il accepte mais qu’importe.

    « Oh non ! Ne vous inquiétez pas, je les trouve adorablement bavards, c'est même agréable pareille discussion »

    Était-ce un compliment ? Très certainement, cela lui changeait de l'armoire à glace qu'elle voyait au quotidien. La jeune femme sourit tendrement à son partenaire du jour. Elle le suivi en pénétrant sur le domaine du client et lui laissa faire la conversation. D’ailleurs, cela confirma ses soupçons, ils se connaissaient bel et bien. En fin de compte, Zylan se demanda pourquoi avoir fait une requête officielle pour ce genre de chose ? Calixte aurait très bien pu s’en sortir tout seul et il avait l’air bien plus à habitué aux chemins que la noble… Mais elle avait accepté et son mari serait certainement déçu si elle ne pouvait pas mener à bien une si petite requête. Elle l’accompagnerait donc, espérant que sa présence ne soit pas dérangeante.

    Après avoir salué et s’être présenté au client, elle resta silencieuse durant l’échange qui s’en suivi, laissant parler son partenaire et toute sa compagnie. Elle écouta avec la plus grande attention l’ensemble de la discussion et s’inclina poliment avant de se remettre en route à la suite de Calixte.

    « Oh, pas personnellement mais je pense pouvoir utiliser le nom de mon époux ? C’est lui qui a réservé mon premier voyage jusqu’ici.  »

    A s’entendre, elle se dit alors qu’elle était drôlement dépendante d’Ayden et l’idée ne l’enchantait pas. Mais comment réagirait-il si sa femme, qu’il souhaitait garder en cage, lui demandait un pass permanant aux portails de téléportation ? Elle soupira, cela serait une autre affaire, peut-être qu’après avoir réalisé cette demande de noble il sera plus enclin à répondre par l’affirmative ?

    « Une hirondelle ?  »

    La jeune femme rit doucement, amusée par la comparaison de la trousse qui avait presque tapé mouche et s’adressa naturellement à l’âme artificielle :

    « Effectivement, je n’ai jamais vécu pareille expérience et je suis sure qu’elle sera inoubliable si cela vient à arriver.  »

    Puis Calixte la rangea dans l’une des sacoches de la loutre géante.

    « Oh ce n’est pas nécessaire, elle ne me dérangeait pas. Apolline c’est cela ? C’est la première fois que je converse avec une âme artificielle je ne pensais pas qu’elles étaient… comme ça. Sont-elles toutes aussi bavardes ?  »

    En posant cette question, ses yeux se posèrent sur le sac de son compagnon qu’elle avait vu conversé plus tôt dans le voyage. Était-ce aussi une âme artificielle ? Cela avait piqué la curiosité de la noble.

    « Oh ne vous en faîtes pas, je peux marcher par moi-même !  »

    Même si elle appréhendait de devoir faire tout le trajet à pied, peut-être pourront-ils louer un transport si elle se fait refuser aux portails de téléportation ? Elle n’avait pas prévu de devoir faire des allers-retours entre la capitale et le grand port, Ayden ne l’avait pas prévenue et elle n’avait effectivement aucune affaire de « bivouac » d’ailleurs, elle n’avait jamais dormi ailleurs que dans son lit et ses draps.

    « Mais normalement je devrais pouvoir prendre le portail, si vous avez également un pass… »

    Elle n’en était pas sure. Mais son époux ne la laisserait pas partir sans lui payer le retour tout de même ? Surtout qu’en transport classique, elle mettrait des jours à revenir à la capitale.

    « Et sinon… nous pourrions louer un transport ? Je dois vous avouer, cela fait des années que je n’ai pas quitté la capitale et encore plus que je n’ai pas voyagé. J’espère ne pas être un fardeau mais je vais faire de mon mieux pour vous accompagner !  »
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Lun 1 Fév 2021 - 19:03 #
    Elle avait une voix mélodieuse, claire comme le torrent dévalant les flancs de la montagne, et d’une pureté naïve propre à ces personnes ayant rarement vécu que derrière des persiennes. Rapidement Calixte se sentit apaisé par sa présence, dénotant avec le monde obscure et alambiqué qu’il avait l’habitude de côtoyer. Une once de prudence – de paranoïa – l’incita tout de même à la retenue, et s’il accorda un sourire encourageant à la jeune femme il garda une distance toute précautionneuse.

    - Si on ne vous a pas posé de soucis à l’aller concernant votre pass au nom de votre époux, cela ne devrait pas en provoquer davantage par la suite.

    Il y avait eu une simplicité dans la manière de la jeune Noble d’énoncer cette toute petite information, une candeur creusant le lit d’une évidence d’un autre temps. Ou de d’autres strates de la société. Distraitement, le regard balayant alternativement le paysage autour d’eux et la silhouette joliment apprêtée de Zylan, Calixte se demanda s’il aurait pu finir ainsi, si sa famille n’avait pas initialement décidé de l’offrir à la Garde. Distribué en cadeau à quiconque aurait proposé aux Alkaia de Eliëir une affaire avantageuse, scellée par les liens du mariage. Nul doute que, sans aller jusque-là, Enora ne tarderait pas à lui rappeler le cercle adéquat dans lequel il lui faudrait songer à prendre conjoint(e). Oserait-il leur opposer Solveig ? S’il écoutait le rythme de son battant cherchant toujours plus celui de la Valkyrie pour s’y accorder, la réponse semblait plutôt évidente. Et pourtant. Sur le chemin tortueux de la loyauté, l’ombre de la Maître-Espion diffusait encore un doute tenace au plus profond de sa chair. Il y avait certainement là une discussion à avoir, que le coursier évitait pour le moment comme la peste. Profitant lâchement de l’absence de sa supérieure pour éluder le dilemme moral entraîné par le sujet.

    - Je pense que nous ne devrions pas avoir trop de mal à récupérer la commande de Liory, c’est le chemin qui, finalement, nous demandera plus d’attention. Si tant est que nous ne choisissions guère la solution de facilité des portails de téléportation.

    Curieux de cette jeune femme visiblement hors de son élément, amusé par l’intérêt timide qu’elle portait à leurs possibilités de voyage, il poursuivit :

    - Mais il serait dommage de trop nous hâter si cela fait longtemps que vous n’avez pas quitté la Capitale. Il y a tellement de choses à voir sur les routes du Royaume ! Pas nécessairement grandiloquentes, mais appréciables tout de même. Plus simples. D’une beauté naturelle.

    Saisissant l’occasion, Abdallah fit bifurquer son monologue pour enrayer sur le sujet du développement de l’urbanisme. Temporairement perturbé, Calixte accusa un instant de silence avant que son esprit, déjà habitué aux propos improbables de son autre âme artificielle, ne se refocalisât sur Zylan. Et sur sa candeur, entretenue par la bulle visiblement cantonnante du mariage, lui donnant envie de lui proposer de prendre les rênes.

    - Je pense que l’on peut se permettre de faire l’un des trajets sans emprunter les portails. Soit du Grand Port vers la Capitale, soit inversement. L’avantage, si on décide de prendre le temps sur l’aller, c’est que nous n’aurons pas besoin de nous assurer de la sécurité de notre paquetage. L’inconvénient, c’est que si certaines complications se profilent pour le retrait de la commande, nous aurons déjà perdu un certain temps. Si on prévoit au contraire de récupérer le violon puis de faire la route à pied – ou en transport tracté – nous serons assurés d’obtenir l’objet avant d’avoir à décider de revenir rapidement ou plus tranquillement.
    Les deux à pieds !
    Ca sera trop chronophage, Kana. Zylan a certainement autre chose de prévu que de passer des semaines sur cette demande de noble. Et je ne suis pas sûr qu’on ne se fasse pas taper sur les doigts par le lieutenant Calyx si on traine trop en route.


    Caressant doucement la tête de la loutre géante qui ne paraissait pas tout à fait convaincue de son raisonnement, il poursuivit :

    - Qu’en pensez-vous ? Que préférez-vous ?

    Lui-même n’avait pas de préférence, il était ouvert à tout type de décision de la part de la jeune femme. Et surtout, il était bien plus intéressé de voir ce qu’elle choisirait et pour quelle raison, plutôt que par une des possibilités en particulier.

    - Pour le trajet par les chemins d’Aryon il est effectivement possible de louer un transport. Au moins une petite calèche, avec éventuellement son espace intérieur transposable, afin que vous puissiez en profiter comme couchette abritée – et dissimulée aux regards – pour les nuitées au besoin. Il y a des auberges disséminées de manière régulière le long de cet axe, mais si cela devait vous tenter…
    Ou dormir avec Kana ! Dehors.
    Je pense que ce serait peut-être inconfortable pour elle, Kana. Et elle risquerait de salir ses jolis vêtements.
    Hirondelle belle ! Jolie robe mais légère… Dormir avec Cal dans tente sinon !
    Heu non,
    répondit mentalement le garde en s’étranglant avec sa salive. Je lui prêterai mon emport’tout si besoin, mais non.
    Hirondelle va avoir froid… Kana ira lui tenir chaud sous la tente ! Ou dans calèche.
    … excellente idée.
    Cal aurait dû prendre Soly chérie pour voyage. Cal compliqué en ce moment. Pas vouloir tenir chaud à Hirondelle ?

    - Comment préférez-vous que l’on s’y prenne ? reprit l’espion à l’adresse de Zylan pour revenir à des questions plus pressantes.

    Et moins ridicules.
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Sam 20 Fév 2021 - 12:35 #
    Le violon enchanté
    Avec Calixte Alkh'eir
    Demande de noble
    La jeune noble suivi les traces de son compagnon du jour. Le jeune homme était charmant, Zylan avait peur de tomber sur quelqu’un de rustre ou d’incapable mais il ne semblait être ni l’un ni l’autre. Le voyage allait s’annoncer des plus agréables, peut être que la jeune femme allait trouver un autre intérêt dans ce trajet qu’un simple service à rendre à son époux ? Elle l’écouta en observant le paysage qui défilait… Si elle n’avait pas été accompagnée et en requête officielle, elle aurait bien fait un petit tour d’ailes pour sentir l’air frais des côtes dans son plumage. C’était une sensation exquise et bien différentes des vols en ville avec tous les chats qui rodent et la cacophonie de la capitale.

    « Oui avec plaisir, j’ai tout mon temps donc si cela ne vous dérange pas ? »

    Elle écouta ensuite sa proposition et des étoiles se mirent à briller dans les pupilles de la jeune femme. Passer des jours sur la route ? Elle n’avait jamais expérimenté cela et ne savait pas si elle en était capable, mais cela faisait parti des choses qu’elle voulait absolument essayer et une pareille occasion n’était pas prête de se présenter de sitôt. Alors avec un grand sourire elle lui répondit :

    « Oh oui, cela me semble une excellente idée ! Peut être pourrions nous faire l’aller sur la route et le retour par les portails ? Je ne serais d’aucune utilité en termes de sécurité pour le transport donc mieux vaut-il ne pas prendre de risques… »

    Elle écouta ensuite sa proposition d’organisation pour le voyage. La jeune femme était à la fois emballée et un peu inquiète. Elle n’avait jamais dormi en dehors de son confortable lit et n’était pas sûre d’apprécier cela… Mais elle ne se laissa pas décourager pour autant et hocha la tête :

    « Je n’ai jamais conduit de calèche… j’espère que vous avez plus d’expérience que moi dans le domaine ? Sinon cela serait une bonne idée oui même si je ne vous cache pas que je préférerais faire des haltes dans des auberges. Je n’ai jamais dormi à la belle étoile… »

    Elle ne précisa pas que cela l’effrayait un peu, mais cela devait certainement s’entendre dans sa voix. Dans le pire des cas, elle possédait une clé dimensionnelle relié à son petit salon où elle avait tout son petit confort… mais cela serait tricher. Et la jeune femme avait suffisamment le goût du challenge pour vouloir passer le trajet sans !

    « Bien sûr, je pourrais financer le voyage ! J’ai une bonne enveloppe et bon… ce n’est pas pour les gains que l’on m’a envoyés mais pour le service à rendre »

    Elle trépignait d’impatience. Ce n’était peut-être qu’un petit trajet pour le coursier qui l’accompagnait mais pour elle c’était une grande aventure !

    « Par où souhaitez-vous qu’on commence ? Peut-être aller en ville pour trouver une calèche du coup ? Je ne sais pas où on peut en louer une en revanche… »

    Mais cela ne devrait pas être très compliqué à trouver. Tout avait l’air si simple dans les romans d’aventure qu’elle lisait, elle allait enfin pouvoir l’expérimenter dans la réalité…
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Dim 28 Fév 2021 - 18:34 #
    Un sourire amusé avait étiré les lèvres de Calixte en réponse à l’enthousiasme candide de Zylan, et il s’était dit que, parfois, le destin pouvait lui être favorable. Rarement, mais cela ne rendait que ces moments d’autant plus savoureux. Pour toutes les péripéties malheureuses qui avaient jonché son chemin, cette pause toute en douce innocence était des plus agréables. Peut-être que, finalement, la jeune Noble se rendrait compte que parcourir les routes d’Aryon à pied n’était pas pour elle, certainement d’ailleurs regretterait-elle à quelques moments le confort de ses habitudes, mais pour le coursier qui était lui-même un être de curiosité, il était fort plaisant de trouver compagnie toute aussi intéressée par l’inconnu. Ils avaient donc regagné les abords du Grand Port et avisé l’un des loueurs – assurément cossu, dont l’espion avait tiré le nom de son carnet d’adresses des Alkhaia de Eliëir – de montures et autres moyens de transport, et après avoir visité et examiné sous toutes leurs coutures les véhicules proposés, le duo avait opté pour une calèche relativement simple mais d’un confort certain. On avait adapté l’attelage à la stature de la loutre géante et celle-ci, heureuse de l’expérience, s’était docilement prêtée à l’exercice.

    Pour le début du trajet, Zylan était montée avec Calixte au niveau de la banquette avant, moins commode pour son séant que les sièges molletonnés de l’intérieur de la caisse, mais assurément plus intéressante pour profiter du paysage. Le toit du véhicule n’était pas décapotable, et si les fenêtres avant et latérales pouvaient largement s’ouvrir, la vue qu’elles offraient n’était assurément pas aussi dégagée que celle du banc du cocher. Le coursier avait rangé ses affaires dans le coffre qu’offrait son assise, et ils avaient mis celles de la Noble à l’intérieur de la calèche. Si Abdallah avait ainsi disparu entre les planches, Apolline s’était glissée in extremis hors de la prison de bois, pour mieux s’installer sur les cuisses de Zylan où elle décrivait de petits arcs de cercle en commentant leur trajet. Ou, présentement, la conduite absolument inefficace du coursier.

    - Regarde-moi cette tenue des guides – les cordes en cuir là – on voit tout de suite que c’est pas lui qui tient les rênes au lit !
    - Y a aucun lien ! s’offusqua Calixte en rivant ses yeux écarquillés sur la trousse de cuir.
    - C’est bien c’que j’dis : aucune tenue. M’enfin tu m’feras pas croire qu’entre Soly chérie et toi, c’est pas elle qui décide qui, et quand, utilise ses menottes de garde…
    - Jamais !

    Jamais en service, en tout cas.

    - Et toi, dame Hirondelle, tu préfères attacher ou être attachée ?
    - Apolline.
    - Hé quoi ? Tu préférais quand on parlait du paysage et des arbres le long de la route ?
    - Oui, par exemple.
    - Evidemment. C’est phallique, ça a forcément plus d’intérêt pour ta fibre masculine. Mais tu auras beau contempler, ton gourdin ne sera jamais aussi grand que ce cyprès. Tu noteras, dame Hirondelle, qu’à mesure de notre avancée le paysage changera en fonction du climat. Ici nous sommes encore sur de l’océanien, et plus nous nous enfoncerons dans les plaines, plus on aura du continental. A la place de la douceur de la saison froide du littoral, nous aurons, dans une grosse journée, un temps plus rude pour laquelle ta jolie robe risque de ne pas suffire. Mais n’aies crainte : je viendrai te tenir chaud !
    - Il faut environ six jours pour joindre, à pied, la Capitale depuis le Grand Port. On devrait, à ce rythme, mettre trois jours, maximum quatre.
    Kana rapide. Peut y être en deux !
    On va y aller tranquillement, Kana. La commande de Liory ne va pas s’envoler. Et peut-être pourrais-je négocier quelques partitions intéressantes aux ménestrels que notre route croisera assurément d’ici là.
    D’accord. Renards tous blancs !


    Et, effectivement, sous la lumière éclatante de cette belle journée, la fourrure blanche des petites créatures se découpait nettement dans le paysage boisé encadrant le large chemin.

    - Là-bas : un groupe de renards de saison, indiqua Calixte à Zylan en montrant du doigt les animaux semblant déprimer, avachis paresseusement entre quelques racines. Ils ne sont pas bien vaillants à cette période-ci de l’année. Peut-être rencontrerons-nous d’autres créatures plus vives mais tout aussi charmantes.
    - Quelques smilodons ? Ils t’avaient permis un rapprochement avec la lieutenante ; de braves bêtes. Toujours serviables.
    - Des dracaufleurs ou des oiseaux blancs, par exemple, commenta le coursier en levant les yeux au ciel. Il parait qu’ils sont assez rares, mais je suis certain qu’ils doivent offrir un ravissant spectacle. Et, parfois, la route réserve d’agréables surprises. Si l’on avait la possibilité de choisir, quel animal aimeriez-vous rencontrer, Zylan ?

    Ils dépassèrent une patrouille de quelques soldats, et Calixte adressa un signe de la main à ses collègues du Bastion. Distraitement, il se demanda si l’assignation actuelle de Solveig se déroulait correctement. S’ils avaient le temps pour quelques courses, il veillerait à lui ramener un petit souvenir culinaire de la Capitale. A moins que l’auberge de la Croisée, où il avait prévu qu’ils passassent leur première nuit – elle disposait d’un confort à la hauteur des exigences de la noblesse et n’était, de fait, fréquentée presqu’uniquement par celle-ci – proposait toujours ses fameux biscuits au col au rium confit.

    Comme Apolline repartait dans de fumeuses descriptions, alternant entre le paysage et le régiment Al Rakija, le coursier sortit de la poche intérieure de sa veste une carte d’Aryon qui avait déjà bien servi. Ses extrémités étaient écornées, le papier avait perdu sa rigidité initiale et risquait de se déchirer à tout moment, et quelques auréoles marron attestaient de la maladresse de Calixte ainsi que de sa consommation usuelle de thé. Montrant l’objet à Zylan, il lui indiqua du bout du doigt le chemin qu’ils étaient en train d’emprunter.

    - Nous devrions atteindre cette auberge-ci juste avant la tombée de la nuit, précisa-t-il en pointant l’une des nombreuses annotations qu’il avait faites sur la carte. La Croisée. Elle fait partie des plus raffinées de la route ; marchands fortunés et bourses aisées s’arrêtent à cette étape. Elle est aussi, de fait, l’une des plus sécurisées.
    - Par les aventuriers et certains citoyens à leurs comptes. Y a du beau et de la belle gosse, si tu veux t’amuser ce soir !
    - L’auberge a son propre système de sécurité, oui. Quelques boutiques tentent régulièrement de s’implanter à côté, pour profiter du passage de toutes ces richesses, mais la concurrence est rude, et la Croisée est un peu plus qu’une simple auberge standard. Elle a son propre comptoir de marchandises diverses, son épicerie, ses artisans de réparations diverses, son roulement d’artistes animant la scène de son restaurant, son infirmerie, et encore tout un panel de services, rendant presqu’impossible l’implantation d’un commerce concurrent.
    - Elle a même son propre service d’oreillers supplémentaires.
    - Hum oui. Aussi. Je pense que nous pourrions nous arrêter là pour cette nuit ; malgré le confort du lieu, je gage que le dépaysement sera certainement déjà suffisant, pour vous, pour aujourd’hui.

    Laissant la carte entre les mains de Zylan pour qu’elle se penchât à son rythme sur celle-ci, traçant de ses yeux bleus les courbes du Royaume comme celles de son écriture, il l’observa un temps, intéressé. Intrigué de savoir jusqu’où il pouvait lui-même l’interroger, bien que les documents qu’il eût trouvés sur la jeune femme eussent probablement répondu à une grande partie de sa curiosité.

    - Avez-vous toujours vécu à la Capitale ? finit-il par demander, cédant à celle-ci. J’espère que ce n’est pas une quelconque affection qui vous a tenue loin des routes, et des trésors, d’Aryon toutes ces années, poursuivit-il en se souvenant qu’elle avait elle-même évoqué ne pas avoir voyagé depuis de longues années. A quoi vous occupez-vous usuellement dans votre quotidien, puisque ce n’est pas à faire le tour du Royaume ?
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Ven 2 Avr 2021 - 18:41 #
    Le violon enchanté
    Avec Calixte Alkh'eir
    Demande de noble
    C’est tout joyeusement que les deux jeunes gens se mirent en marche. Zylan était ravie de faire pareille excursion mais n’avait que peu d’expérience dans ce genre de voyage. A vrai dire, les seuls qu’elle avait réalisé avaient été aux côtés de son époux qui s’était chargé de toutes les modalités… Cette fois également, c’était lui qui avait organisé l’accès aux portails de téléportation afin que la noble puisse se rendre au grand port sans encombre…

    Du coup, elle se contenta de suivre son compagnon de voyage. Ils optèrent pour une calèche relativement simple mais confortable. La banquette permettait de s’installer tranquillement et les grandes fenêtres la laissaient jeter des coups d’œil à l’extérieur. Apolline, au grand amusement de la noble, vint s’installer sur ses genoux pendant le trajet pour commenter le voyage. Zylan écoutait la conversation entre l’âme artificielle et son propriétaire et émit par moment de petits rires amusés qu’elle cacha derrière sa main en toute élégance. Elle ne savait pas qu’une trousse pouvait avoir pareille personnalité, c’était assez amusant et entrainant. Cela la changeait du quotidien monotone qu’elle avait, au cours du trajet, la demoiselle se prit d’affection pour la petite bavarde et lui répondit sur le même ton :

    « Hihi, vous êtes bien cultivé dîtes moi. Bien plus que moi en matière de voyage en tout cas, c’est rassurant d’avoir pareil compagnon.  »

    Le trajet continua tranquillement jusqu’à ce que Calixte lui présente quelques éléments du décor. Pour la jeune femme qui n’avait quasiment jamais mit un pied dehors depuis des années, elle était émerveillée à la moindre petite chose :

    « Un renard de saison ? Est-ce ceux dont le pelage change en fonction de la saison ? Hm… J’aime beaucoup les oiseaux, je dois avouer que j’ai toujours rêvé de rencontrer un oiseau blanc. Il parait qu’ils sont immenses et magnifiques ! En avez-vous déjà croisé un ? »

    Quelques discussions plus tard, Calixte lui présenta une carte que la demoiselle observa avec minutie. Elle avait étudié la géographie du royaume mais c’était autre chose de savoir qu’elle se déplaçait sur les petites routes dessinées sur le papier.

    « Oh je vous fais confiance, cela me convient parfaitement ! J’ai hâte de voir cet endroit que vous me vendez si bien.  »

    Scrutant les alentours et faisant des allers-retours entre la fenêtre et la carte, la jeune femme essaya de se repérer par elle-même mais il y avait des différences entre apprendre la géographie et savoir s’orienter. Si Calixte ne lui avait pas pointé du doigt l’endroit où ils étaient, jamais la noble n’aurait pu se repérer…

    « Hm… j’ai grandi dans un petit manoir non loin de la capitaine mais cela fait maintenant presque dix ans que j’ai rejoint la ville. Et je dois dire que mon quotidien n’est pas aussi intéressant que cette petite excursion, je m’occupe des affaires du manoir et je lis beaucoup. Connaissez-vous les douze voyages de la panthère du nord ? Cette série de roman est tout simplement magnifique ! Je vous le conseille si vous avez un peu de temps, il relate l’histoire d’un aventurier au travers douze de ses voyages dans Aryon, son surnom de panthère lui vient de l’animal sauvage qui le suivait comme son ombre et qui a partagé ses aventures, sans que cela ne soit un familier. L’auteur a parfaitement décrit ce lien de confiance et cette relation fusionnelle entre l’homme et l’animal. Le moment où la panthère vint en aide a l’aventurier pour la première fois est terriblement émouvant et…  »

    Elle sursauta et afficha une mine gênée.

    « Oh excusez-moi, cela ne doit pas être passionnant de m’entendre raconter tout cela. Dans tous les cas il ne faut pas que j’en dise plus, sinon je vous gâcherais la lecture ! Quand on me lance là-dedans j’ai du mal à m’arrêter, dîtes moi si cela dérange surtout. »

    Le trajet se continua sans contre temps et lorsque la nuit tomba, ils arrivèrent à la fameuse auberge dont parlait Calixte. Penchée contre la fenêtre, Zylan s’impatientait en voyant les lumières chaleureuses de l’habitation :

    « C’est là-bas où nous nous rendons ?  »

    Au même moment, son ventre émit un grognement plaintif. La noble rougit vivement et tenta de masquer son gène en rajoutant :

    « Que pensez-vous que nous pourrions manger ce soir ? »

    Il faut dire qu’ils n’avaient pas beaucoup mangé du trajet et que la faim commençait à se faire ressentir… Elle qui était habituée à manger tous les jours les repas du cuisinier de la famille, elle avait hâte de goûter à celle de l’auberge.

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Dim 4 Avr 2021 - 15:45 #
    Ecoutant Zylan lui évoquer son quotidien comme ses lectures, Calixte se dit que ses recherches sur la jeune femme, en préparation du voyage, lui avaient brossé un tableau sans doute assez fidèle de la réalité. La candide indifférence, ou ignorance, qu’elle avait du monde tournoyant hors de sa bulle de confort était à la fois attachante et risible. Et, suite à leur périple, l’espion était plus que curieux de voir si la jeune femme retournerait aussi simplement à sa cage dorée ou si elle entreprendrait quelques autres audacieuses activités.

    - Je ne connais pas cette série de romans, avoua-t-il songeur. Dans le village par lequel nous passerons demain, il y a une librairie assez fameuse ; beaucoup s’y arrêtent sur leur trajet pour faire le plein de distractions. Peut-être pourrai-je mettre la main dessus ? J’aimerai aussi trouver la dernière œuvre littéraire d’Ebrahim Anteros – peut-être le connaissez-vous de nom, il est par ailleurs le Gouverneur de la Forteresse.
    - Si t’as rien à lire dame Hirondelle, Cal peut te passer toute ma collection personnelle ! J’te la dédicacerais !
    - Je ne suis pas certain que…
    - Y a rien de mieux pour combler ses soirées : un roman d’A. Poal, un cristal massant et un pot de vazéli…
    - Je vous laisserais un exemplaire du Cercle de l’Ombre, mais vous n’êtes pas obligée de le lire. Il fait aussi un très bon feu de cheminée.

    Contre son esprit, il sentit celui, intéressé, de Kaname, et alors que l’âme artificielle continuait à faire la promotion de ses propres écrits auprès de Zylan, Calixte tenta d’expliquer à son familier la teneur particulière de ceux-ci. Finalement, à mesure de leurs conversations littéraires, le soleil déclina petit à petit dans le ciel, et alors que l’obscurité commençait à gagner les plaines, Zylan repéra leur point de chute à l’horizon. Avant que son ventre ne fît connaitre son mécontentement. Amusé, le coursier se sentit tout de même un peu gourd de ne pas lui avoir proposé de collation. Tout à leur voyage, aux détails du paysage et à l’affabilité de leurs conversations, il en avait oublié les bases de la bienséance.

    - Le cuisinier actuel ne fait pas tellement dans l’originalité. Mais les produits utilisés sont de grande qualité, et les repas sont usuellement bons et copieux. En cette saison, certainement y aura-t-il au moins de la soupe. Pour le reste, je ne saurais affirmer.

    Ils arrivèrent rapidement aux abords de l’auberge, et l’attelage fut confié à l’un des palefreniers. Jetant un coup d’œil aux écuries alors qu’il récupérait leurs affaires, Calixte constata qu’ils seraient certainement assez tranquilles pour la soirée. En cette période de l’année, moins propice aux déplacements de convenance, les routes étaient moins fréquentées que d’ordinaire. Les fortunes frivoles qui avaient quitté le nord du Royaume pour trouver villégiature dans le sud avaient certainement fait le trajet quelques lunes plus tôt déjà, restaient celles dont le travail nécessitait un déplacement ne pouvant se faire par les portails de téléportation.

    L’établissement leur proposa deux chambres séparées, probablement bien plus exiguës et humbles que ce à quoi Zylan était habituée, mais d’un confort certain. Chacun vaqua quelques minutes à ses propres ablutions, se délassant de la rudesse de la route, puis ils se retrouvèrent dans la grande pièce principale qui tenait aussi lieu de réfectoire. Là ils purent étudier de plus près le repas du soir, et tandis qu’un ménestrel animait adroitement l’ambiance huppée de la salle, un coursier aux couleurs de la compagnie Althair les rejoignît pour partager quelques informations entre collègues d’ordres différents. Peut-être, aussi, fut-il intéressé par les courbes toutes délicates de la jeune Noble, et charmé par les notes cristallines de sa voix candide. S’il fut amusé par l’affaire, l’espion ne chercha pas à savoir si sa camarade de route passât sa nuit seule ou accompagnée. Apolline si. Bien évidemment. Mais c’est une autre histoire.

    Le lendemain, pas particulièrement pressés par leur emploi du temps, ils retrouvèrent leur calèche tractée par Kaname alors que le soleil rayonnait déjà haut dans le ciel, et reprirent leur chemin pour la Capitale. Profitant cette fois-ci de l’assise molletonnée de l’intérieur, se soustrayant ainsi à la brise de plus en plus mordante à mesure qu’ils quittaient la clémence du temps méridional, Zylan resta en compagnie de la trousse artificielle et Calixte passa quelques heures seul sur son banc de cocher, à discuter mentalement avec sa loutre. De l’enceinte de la calèche lui parvenaient de temps à autres quelques éclats de voix, et de rires, mais la globalité des discussions entre la Noble et l’âme artificielle lui échappèrent.

    En début d’après-midi, faisant une halte au village, dont l’espion avait parlé à sa camarade la veille, pour profiter d’un repas sommaire d’une auberge bien plus rustique que celle où ils avaient passé la nuit, ils se permirent un détour par la librairie afin de satisfaire leurs pulsions de lecteurs avides. Et, une nouvelle fois certainement, bon pigeon, Calixte se fit alpaguer par une vieille dame pour un jeu avec, soi-disant, gain du dernier roman d’Anteros en vogue. [Après avoir déboursé quelques cristaux dans la série de livres dont lui avait parlée Zylan, un journal de recettes végétariennes, un imagier et le dernier recueil de prières concocté par le Temple, accédant ainsi au jeu avec condition d’achat auquel la vendeuse l’avait convaincu de participer, le coursier dû clamer à tue-tête tout un passage du roman qu’il convoitait :

    - « « … l’arène va bientôt ouvrir ses portes, » déclara Fleur de Lys à Han Eros, un sourire mutin sur ses lèvres tandis que son doigt traçait les contours saillants d’un pectoral huilé. « Bien entendu, Arold vous attend de pied ferme, comme Drilun. Votre dernière confrontation les a… mis en jambe, » poursuivit-elle en rajustant son loup, seule tenue autorisée pour ce type de combat. « N’oubliez pas de tester l’acoustique ; peut-être cette fois-ci pourriez-vous-même gagner la Reine de vos charmes. Et alors, c’est la Reine qui vous ouvrirait… » »

    S’arrêtant brutalement alors que l’écho de sa voix rebondissait contre les murs de la petite ville, Calixte aurait certainement rougi s’il n’avait déjà épuisé ses dernières onces de décence ailleurs.]

    - Vous êtes certaine que c’est le dernier roman d’Ebrahim Anteros ? Ça ressemble plutôt à du A. Poal…
    - Sa dernière meilleure vente, jeune homme, Après 23 heures. Votre lecture elle n’était pas terrible, mais pour quelques cristaux de plus, ce livre est le vôtre.
    - Vous ne m’avez pas dit qu’il y avait un jeu et…
    - Si, mais vous êtes mauvais. Mais contre quelques cristaux, je vous l’donne quand même.

    C’était donc acheter, et l’espion avait probablement déboursé son droit de participation pour rien, mais il était bon pigeon et ce bout de lecture l’avait suffisamment intrigué pour souhaiter connaitre la suite. Il était à peu près sûr qu’il ne s’agissait là que d’une piètre contrefaçon – ou usurpation de nom – de l’écrivain, mais cela ne gênait guère sa curiosité. Récupérant le bouquin contre quelques cristaux supplémentaires, il retrouva Zylan et ensemble ils déposèrent leurs emplettes dans la calèche.

    Le reste du trajet fut à la fois simple et agréable, quoi que certainement plus forts en émotions pour la Noble que le soldat. Sans appréhender de difficultés particulières, ils testèrent tout type de lieux de restauration et de couchage, et sans doute que leur nuit à la belle étoile dût laisser un souvenir mitigé à la jeune femme. Bien qu’ils eussent pris un maximum de précautions pour qu’elle se sentît confortable et en sécurité, Calixte savait que cette expérience pouvait être des plus déroutantes. Néanmoins, cela n’abima guère la bonne humeur de leur groupe de voyage, et lorsqu’ils atteignirent la Capitale au milieu de la cinquième journée de leur périple – ils avaient fait une petite pause oisive pour profiter de la compagnie de musiciens itinérants où, sous leurs mélodies entraînantes, Zylan s’était aventurée près de l’onde du fleuve avec Apolline tandis que le coursier négociait quelques partitions de violon – ils se séparèrent de la calèche avant d’aviser la boutique où la commande de Liory les attendait. Le retour se ferait par les portails de téléportation.

    - Ce doit-être ici, indiqua Calixte à la jeune femme en pointant du doigt une petite façade peinte de rose au bout d’une rue fréquentée.

    Après le calme de leur voyage indolent, il était un peu déroutant de revenir aussi soudainement à tant d’animation, et par peur de perdre la délicate Zylan dans la foule, le soldat ne cessait de la couver de son regard ambré.

    - Apparemment la boutique ne semble pas être au nom de Marchello, mais sans doute devrions-nous pouvoir l’y trouver, poursuivit-il avant d’avaler le sucre d’orge qu’il avait en bouche.

    Suite à son impair du premier jour, l’espion avait fait attention de proposer régulièrement à sa camarade des encas, des boissons, et milles autres petites attentions qui n’avaient sans doute fait qu’entériner l’aristocratique passivité de celle-ci, mais Calixte n’avait jamais été très raisonnable. Et si leur voyage s’était transformé en un étrange mélange d’orgie culinaire et de découvertes champêtres, il ne regrettait rien.

    - Vous y connaissez-vous en musique, Zylan ? demanda-t-il à cette dernière alors qu’ils approchaient de leur cible.
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Mer 21 Avr 2021 - 13:31 #
    Le violon enchanté
    Avec Calixte Alkh'eir
    Demande de noble
    Calixte était une très agréable compagnie, le premier jour comme tous les suivants et ses âmes artificielles l’étaient tout autant. Très bavardes mais ce n’était pas pour déplaire à la noble qui appréciait d’avoir de nouvelles têtes… ou trousses ? Avec qui parler.  

    Après la première journée, toute la petite troupe se reposa dans l’auberge sur le chemin. Le repas n’était pas aussi raffiné que ce que la demoiselle avait l’habitude de manger mais c’était excellent également. Elle se remplissait le ventre et était ravie, c’est sans compter sur la dépense qu’elle commanda tous les plats que l’auberge proposait ce soir-là pour goutter à un maximum de choses. Elle ne ferait pas cela tous les soirs, mais elle pouvait très bien se faire un petit plaisir de temps en temps… Au cours de la soirée, elle refusa les avances de quelques damoiseaux, même si elle se moquait bien de la fidélité au sein de son mariage, elle n’était tout simplement pas d’humeur pour batifoler. Elle était sur les routes pour prendre l’air et se trouver des amants n’était pas dans ses priorités… Zylan et Calixte demandèrent deux chambres séparées, la noble appréciait l’intimité qu’elle pouvait avoir. La pièce n’était pas très grande, même encore plus petite que sa penderie mais elle ne s’en plaint pas. Le lit était grand et confortable, c’était bien suffisant, elle n’allait pas y séjourner toute une vie, seulement une nuit…

    Au petit matin, le déjeuner était très appréciable elle demanda un petit encas pour la route et le trajet se passa tout aussi bien que le premier. La noble discutait avec l’âme artificielle de nombreux sujets, elle ne savait pas à quel point une trousse pouvait être aussi cultivée.

    Après une petite halte dans une autre auberge pour grignoter un bout arrivé à midi, ils se permirent une pause à la librairie dont son compagnon avait parlé la veille. Se perdant dans les rayons pendant que Calixte s’occupait de ses affaires, elle dénicha quelques titres qu’elle recherchait. Fort heureusement, elle les glissa dans son grand sac sans fond et n'eut pas à les porter sur tout le trajet…

    La petite troupe reprit la route et le voyage dura un peu moins de cinq jours. L’ambiance était joyeuse, il y avait toujours quelqu’un avec qui papoter et lui changer les idées. Pour un premier voyage de la sorte, Zylan était ravie d’être tombée avec un tel compagnon, doté de tels compagnons. Elle avait appris plein de choses sur le monde, elle avait pu voir de ses propres yeux les choses qu’elle avait apprises dans les livres : des plantes, des animaux, des lieux. Elle s'émerveillait de peu et avait toujours le sourire au lèvre… Seul bémol du voyage, auquel elle s’attendait mais avait sous estimé… Les douleurs aux fesses et au dos qu’elle ressentait après avoir passé tout son temps installé dans la calèche.

    Puis ils arrivèrent à la capitale au cours du cinquième jour, signant bientôt la fin de leur voyage… La demoiselle connaissait la capitale en revanche elle n’était jamais allée dans la boutique indiqué par le client, aussi elle laissa Calixte la guider jusque là. Ils se séparèrent -avec une pointe de tristesse pour Zylan- de la calèche dans laquelle ils avaient passé les derniers jours…

    La musique ? Je l’apprécie, mais je ne suis pas grande connaisseuse… D’autant plus en instruments. J’espère que nous n'aurons pas de mal à récupérer la commande… En principe non.

    La noble talonna le coursier de près afin de ne pas le perdre dans la foule puis ils arrivèrent à l’endroit souhaité.

    « Et vous ? En s’adressant au coursier pour lui rendre la question.  »

    Tout en discutant, ils passèrent la porte de la boutique.

    « Bonjour !  »

    Dit la demoiselle avec une voix enjouée. Derrière le comptoir, ce fut un homme d’une quarantaine d'années, assez massif mais élégant qui les accueillit.

    « Bonjour, que puis-je faire pour vous ?  »

    La jeune femme tourna la tête vers son compagnon, lui laissant le soin de répondre à tout cela. Elle se demandait d’ailleurs pourquoi avait-elle dû participer à cette demande. Même seul, elle était sûre que Calixte s’en serait très bien sorti et n’avait pas besoin de la demoiselle… Bien au contraire, il l’avait gâté de petites attentions et ils avaient fait de nombreuse haltes pour satisfaire la curiosité de la demoiselle. Ils avaient certainement mis plus de temps que prévu à cause de cela… Si la noble se savait inutile pour cette mission en revanche elle ne regrettait rien pour avoir passé un superbe voyage !


    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Sam 24 Avr 2021 - 19:13 #
    Calixte, de par son éducation Noble et son apprentissage d’espion, était honorablement instruit en musique. Les mélodies illustres, anciennes comme récentes, étaient ancrées dans sa mémoire, et son répertoire comprenait un large panel d’airs plus anodins, voire disgracieux pour certains lieux. Ses doigts savaient courir sur les touches en clair-obscur d’un piano comme les cordes d’une guitare, ses lèvres n’étaient pas étrangères aux embouchures de plusieurs instruments à vent, ses poignets connaissaient le poids des baguettes à tambour. Cela ne l’empêchait guère d’être un musicien uniquement passable, sa maladresse reprenant toujours le dessus entre deux croches. S’il avait survécu au périple vers Labyrinthia en compagnie de Naëry et Adrian sous le voile mensonger du groupe musical 7-1-9, c’était uniquement grâce à la présence des deux hommes, son imagination et l’agilité entrainée de son verbe.

    - Mes parents ont tenu à m’instruire à cet art ; certainement moins adroitement que ce qu’ils avaient escompté. Liory est bien meilleure oreille, et meilleur musicien, que moi, avoua-t-il avec un sourire doux à la pensée de son cousin. Peut-être, lorsque nous regagnerons sa demeure, nous graciera-t-il d’un morceau.

    Nul doute que l’adresse musicale de l’homme était un point supplémentaire ayant enchanté Ayren, le drarbuste de Calixte, qui préférait à présent rester auprès du Noble plutôt que du garde. Dans son dos, il pouvait entendre Abdallah et Apolline dresser la liste de leurs airs préférés selon des critères de classement assez obscurs, et les éclats de voix des deux âmes artificielles ne firent que s’accentuer lorsqu’ils pénétrèrent dans la boutique indiquée par Liory. Curieuse mais prudente, Kaname décrut de taille pour s’aventurer sans risque à leur suite.
    L’intérieur de la bâtisse était certainement de volume honorable, mais l’entassement chaotique des instruments – matériel d’entretien et partitions – présentés donnait l’impression qu’ils venaient d’entrer dans un cagibi. Un parfum en mélange boisé, huileux, poussiéreux et métallique emplissait l’air, que le courant d’air de leur arrivée balaya sommairement d’un bout à l’autre de la pièce. Au fond de celle-ci, par-delà un comptoir jonché de pièces de rechange, une porte entre-ouverte laissait deviner l’activité de l’atelier jouxtant le commerce. L’homme, élégant, devait à sa stature massive de ne disparaitre tout à fait dans cet univers entropique. La facture de son costume, comme le regard avisé qui glissait sur eux, démentait néanmoins la qualité de l’entreprise derrière sa vitrine bordélique.

    - Bonjour, répondit poliment Calixte alors qu’ils s’avançaient à la rencontre de l’employé. Nous sommes mandatés par Liory Alkh’eir, afin de récupérer sa commande. Un violon enchanté.
    - Assurément ces messieurs dames disposent-ils d’un gage de cette commission ?

    Fouillant dans les entrailles du petit sac sans fond de sa ceinture d’espion, celui-ci remit la main sur le bon de commande que son cousin leur avait confié, et le tendit à l’homme avec anticipation.

    - Bien entendu, sieur Alkh’eir, acquiesça ce dernier en parcourant des yeux le papier et identifiant avec une petite loupe son cachet, certainement pour en déterminer l’authenticité. Nous avons l’habitude de faire affaire ensemble ; je suis monsieur Marchello.

    D’un mouvement élégant du poignet, il appela à ses côtés une femme – qui sembla surgir d’un violoncelle – à la même présentation que lui, et lui transmit le bon. Sans plus de palabres, celle-ci disparut aussi rapidement qu’elle était apparue.

    - Nous allons vous apporter le violon afin que vous puissiez vérifier son intégrité, puis nous vous préparerons son transport. Je vous remettrai avec celui-ci le formulaire de satisfaction, ainsi que le feuillet de garantie. Je m’aventurerais à gager que vous disposez déjà d’une assurance pour son transport.
    - Vous supposez bien.

    Comme si elle possédait le pouvoir de se téléporter, l’associée de monsieur Marchello surgit à nouveau de derrière un trio de soubassophones, et déposa délicatement sur le comptoir – écartant d’un geste précis et habitué tous les objets qui le parsemaient – un bel étui de cuir marqué de délicates empreintes. Dégrafant les attaches ouvragées scellant fermement celui-ci, le marchand bascula le couvercle pour leur présenter l’intérieur tapissé de velours et de suédine. Dans son écrin confortable et luxueux, le violon enchanté et son archet ne faisaient pas plus pâle figure.

    - Voici la commande, indiqua monsieur Marchello en s’équipant de gants. Vous trouverez ici, dans le renflement, le matériel d’entretien. En raison de la nature particulière de l’instrument, nous ne pouvons cependant vous fournir de jeu supplémentaire de cordes ; il faudra qu’il repasse entre les mains de nos artisans, dut-il être abimé d’une quelconque manière. Je vous glisse ici nos coordonnées, le certificat de fabrication et de garantie, poursuivit-il en caressant d’un doigt ganté les reliefs de l’objet à mesure de ses explications. L’étui est principalement de cuir, afin de favoriser sa légèreté, mais des renforts de bois et de métal ont été intégrés pour davantage de protection. Un enchantement de serrure est applicable au besoin, au niveau des attaches du rabat.
    - Ce sont de très belles pièces, murmura Calixte, à la fois heureux d’être témoin de cette merveille, et de moins en moins certain de sa capacité à la livrer en un seul morceau à son cousin.
    - Souhaitez-vous tester la sonorité ? Usuellement, je ne conseille guère aux coursiers de balader leurs mains sur les biens qui leurs sont confiés, mais j’oserais m’avancer sur un air de famille ? ajouta monsieur Marchello à son regard surpris.
    - Vous pouvez vous avancer, répondit affablement l’espion. Je pense néanmoins que dame Hesediel et moi-même avons été entièrement satisfaits par vos explications, et n’avons pas besoin de davantage de démonstrations.
    - A votre convenance. Nous allons préparer son transport et les derniers documents ; n’hésitez pas à profiter de ce temps pour laisser libre cours à votre curiosité. Ou bien vous laisserez-vous tenter par un thé, ou un café, dans l’espace d’attente ? Magalie se fera un plaisir de vous servir une tasse.
    - Bien entendu, acquiesça la femme en bondissant à leurs côtés, pour leur faire contourner un magnifique piano à queue et aviser un petit coin sentant bon l’infusion de plantes et de grains de café.

    Quand il se rendit compte que se balader entre les instruments avec une tasse en équilibre précaire entre ses mains ne serait pas bienvenu, Calixte termina rapidement son thé – se cramant un certain nombre de papilles au passage – et partit fureter. Et surveiller sa loutre qui n’était pas moins curieuse que lui, et juste un chouilla moins maladroite. Lorsqu’au terme de quelques minutes monsieur Marchello redemanda leur attention, le soldat et son familier étaient en train de retenir in extremis la pile de carnets de solfège qui avait décidé de les agresser. Remettant maladroitement celle-ci en place, ils se dirigèrent innocemment vers le comptoir.

    - La commande de sieur Alkh’eir, empaquetée, indiqua le marchand. Les divers documents dont nous avons discuté, ainsi que…
    - Hé Marchello, j’fais quoi d’la lyre d’coup ? grogna une voix bourrue en tirant brusquement la porte donnant sur l’atelier. Pardon, m’sieur dame.

    Sans perdre contenance, le marchand attrapa l’étui tendu par l’employé et assura à ce dernier qu’il s’en occuperait, laissant ce dernier s’éclipser aussi vite par là où il était apparu.

    - Des soucis avec cette lyre ? ne put s’empêcher d’interroger le coursier avec curiosité.
    - Malheureusement, tous les clients ne sont pas aussi honorables que sieur Alkh’eir.

    C’est ainsi que, une trentaine de minutes plus tard, Zylan et Calixte sortirent de la boutique le sac sans fond de ce dernier chargé du violon enchanté de Liory, de la lyre enchantée que l’espion avait achetée sur un coup de tête, et des cahiers de partition que monsieur Marchello leur avait offerts devant les coquettes sommes déboursées. Et que, entre les mains délicates de la jeune femme, trônait un pipeau en bois verni. Ce dernier n’était pas enchanté comme les deux autres instruments, et si de jolies gravures ornait ses flancs, ne présentait rien d’extraordinaire. Néanmoins, il faisait partie des attentions supplémentaires du marchand qui, d’une gentillesse ou d’un sens aigu du commerce, avait tenu à aussi gracier la Noble d’un présent.

    - Peut-être votre mari ne nous remerciera-t-il pas de ce souvenir, nota avec amusement Calixte, se disant que celui-ci y réfléchirait peut-être à deux fois, les fois prochaines où il enverrait sa jeune épouse entretenir les relations des Hesediel.
    - Fais-nous un air, dame Hirondelle ! encouragea Apolline avec enthousiasme. Celui de la danse du limousin est facile.

    Ils progressèrent ainsi joyeusement dans une cacophonie de voix et de pipeau, jusqu’à gagner les portails de téléportation de la Capitale. Et peut-être que leurs mélodies discordantes chassèrent les autres voyageurs – ou leur firent franchement accélérer la cadence – car ils n’attendirent presque pas avant de présenter leurs pass pour regagner le climat plus clément du Grand Port.

    Le reste du trajet jusqu’à la demeure de Liory se passa elle aussi globalement sans encombre – bien que sans la robustesse de l’étui du violon la maladresse de Calixte aurait fracassé celui-ci contre les blancs pavés de la ville portuaire – et le petit groupe gagna le domaine du Noble alors que le soleil affleurait l’horizon. Nul doute que le cousin du coursier serait enchanté de recevoir enfin son dû. Et qu’Ayren serait fort malheureux de voir là la fin de son séjour se profiler.
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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
    Jeu 10 Juin 2021 - 20:54 #
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    Le violon enchanté



    C'est tard dans la soirée que Liory accueillit les deux aventurier d'une journée, récupérant le précieux violon avec un grand sourire. Rien qu'à voir l'étuis sortir du sac sans fond de son cousin, le noble savait que l'objet qu'il contenait était ce qu'il avait commandé.
    L'instrument était magnifique et trouva une place naturelle entre ses bras, non sans provoquer l'ire d'un certain dragon qui ne manqua de forcer ce dernier à délaisser son nouveau trésor pour s'accaparer toute son attention

    -Oui Ayren, ne t'en fais pas !


    Dit il en rigolant doucement, le petit dragon retrouvant sa place entre les bras de l'argenté, regardant son propriétaire avec une indifférence totale, se permettant même de le bouder quand il comprit que ce retour était également signe de la fin des vacances.
    Le drabustre s'enfonça d'ailleurs un peu plus entre ses bras, ses ailes rendues basses par l'expectative.

    L'argenté dut caresser son crane avec milles attentions pour parvenir à le faire cesser de trembler. Le petit coquillage musical rangé dans sa poche fut promptement sortit pour permettre à la musique de le faire se détendre.

    -Et bien, je ne saurais trop comment vous remercier, et si une boisson peut alléger vos peines je peux bien vous l'offrir !

    Finalement la soirée se termina par quelques discussions informelles et un concert privé à l'aide du nouveau violon.
    Ce dernier ne fut pas de trop pour parvenir à convaincre le drabustre perché sur son support volant de retourner avec son légitime propriétaire.
    Et c'est un dragon tout ensommeillé que le noble confia à son cousin, lui offrant un petit clin d'œil avant de remercier chaudement dame Hesediel, lui promettant de l'inviter lorsque les jours seraient plus long pour partager d'avantage qu'une boisson trop rapidement bue.

    Ainsi s'acheva la journée, et le noble dut à regret dire au revoir aux des amis, espérant que leur voyage du retour serait aussi joyeux que l'allée

     

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    Re: [Demande de noble] Le violon enchanté
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