Pour tout vous dire, je suis en train de me demander pourquoi je me suis entêtée à accompagner Devon dans cette aventure. Enceinte de six lunes et entamant donc ma septième lune de grossesse, la logique aurait été que je reste à la maison ou du moins auprès de mon père ou des mes beaux-parents le temps du voyage, mais avec toutes les merdes qui nous sont arrivées dans les dernières lunes, je ne pouvais pas le laisser partir seule. Je me serais beaucoup trop inquiétée. Entre les cannibales et les naufrages répétitifs de Devon, je pense qu’il s’agit de mon droit d’exiger de le suivre pour que rien ne lui arrive. Bon, je dois dire que le voyage en charriot n’est pas des plus plaisants dans mes conditions. Les positions ne sont pas confortables, j’ai mal dans le bas du dos, je dois m’arrêter souvent pour marcher et/ou aller aux toilettes sans compter les élancements dans le bas de ventre. Bref, je suis dans les meilleures conditions pour entreprendre un voyage jusqu’à Forteresse. Je suis le sarcasme bien évidemment.

Enfin, hormis cela, le voyage est plutôt agréable. Je comprends que je suis dans un état que temporaire et malgré cela, je suis capable d’apprécier la nature qui nous entoure. Respirer l’air frais, voir les paysages changés, les arbres nus dénués de leur manteau de feuilles parfois couvert de givre ou bien de neige. Bien qu’il fasse frais, je suis tout de même bien habillée pour le voyage. Il ne faudrait pas contracter un rhume alors que nous ne sommes même pas certains de pouvoir croiser un médecin en chemin. Enfin, dans tous les cas, je suis heureuse de retrouver cette liberté que j’avais perdue depuis un certain moment. Nephalie semble aussi heureux courant parfois à nos côtés puis tantôt assis derrière alors que Theraphosa vole au-devant me faisant part de ce qu’il voit par la pensée. Rester enfermé derrière les murs de la capitale en devient étouffant. Je crois que je ne m’y ferai jamais, mais je dois penser à nous et à notre futur enfant qui mérite le meilleur. Après tout, j’ai passé une partie de mon enfance au village perché avant de ne quitter pour de bon pour vivre à plein temps dans la forêt. Bon, j’ai quand même hâte de me retrouver dans la chaleur d’une demeure malgré tout. La saison froide a toujours été plus difficile à vivre pour moi, mais normalement je bouge et je marche beaucoup pour me tenir au chaud. Ici, je suis livrée à moi-même sur un banc de charriot à grelotter par moment malgré les couvertures qui m’enrobe. Être en partie-araignée ne joue pas en ma faveur. Avez-vous déjà croisé une araignée en plein hiver? Pas moi!

Bref, c’est donc après de nombreux jours que nous arrivons finalement à hauteur de Forteresse où nous nous rendons en tout premiers dans une auberge. Je dois dire que j’ai très envie de prendre un bain, mais nous avons tout de même une livraison à compléter et il serait malheureux de faire attendre notre client? Une boîte de chocolat semblait avoir été déposée pour les futurs occupants de la chambre, donc nous, en guise de petit cadeau, j’imagine? Tout ça pour dire qu’en l’attente de Devon qui se préparait pour son rendez-vous, j’avais ouvert cette dite boîte voulant profiter de la douceur de l’un de ces petits trucs. Mais dans mon état, il est plutôt dangereux pour moi de commencer puisque je ne sais plus m’arrêter. Un deuxième rejoint peu après le premier et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y en aille plus. Je ne réalise qu’à la fin ce que je venais de faire et tente de cacher les preuves de mon crime puisque je n’en ai laissé aucun pour Devon! Ce dernier n’hésite pas à me faire la morale, non parce que je ne lui en ai pas laissé, mais parce qu’il sous-entend que ce n’est pas bon pour notre enfant. Je pousse un soupir en roulant des yeux. Personne ne va mourir et je fais habituellement attention à mon alimentation. Ce n’est pas un petit accrochage qui va nous tuer!

Nous nous mettons donc en route jusqu’à la demeure du client qui semble bien loti. Je n’ai pas eu trop vent des échanges entre eux, je sais seulement que ce dernier semble avoir bien payé Devon pour qu’il accepte de se déplacer et qu’il lui a même promis un petit supplément alors je n’ai pas trop posé de questions face à notre destination. Je me doutais bien qu’il s’agirait d’un noble et ce ne serait pas la première fois, pour ma part, que je travaillerai pour eux bien qu’ici ce ne soit pas le cas. Après notre livraison, nous profiterons de notre présence pour visiter, puis marcher ne me fera que du bien.

Je laisse donc Devon s’occuper de parler puisque je ne suis là qu’en tant qu’accompagnatrice, mais bien évidemment, ce dernier ne me laisse pas descendre de la charrette seule, préférant me soutenir de son bras pour que je puisse mettre pied à terre sans risquer de tomber.

« Nephalie, Theraphosa n’allez pas trop loin s’il-vous-plait! » Dis-je après avoir remercié mon aimé qui s’empresse de se rendre jusqu’à la porte. Pour ma part, je fais quelques étirements avant de marcher un peu pour me dégourdir les jambes. Mis à part ma démarche quelque peu lourde, rien ne démontre que je suis enceinte avec mes vêtements chauds. Interpeller, je suis alors les deux hommes rappelant à moi mes familiers qui entrent à notre suite.

« Oui, je suis allée le récupérer moi-même sur l’île de Labyrinthia... Ce ne fut pas une chose facile. » Répondis-je alors que ce dernier parla de mon drarbustre. Il parut légèrement étonné par cela, mais continua son discours alors que des serviteurs s’approchèrent de nous pour nous débarrasser de nos vêtements. Je dois dire que je suis très peu habituée à ce genre de chose et voir ces gens me tourner autour me rend tendue. Bien évidemment, Devon est trop gentil pour refuser l’invitation de cet homme qui parle beaucoup trop, mais je ne peux rien dire. C’est important pour notre gagne-pain. C’est ce qui nous permet de vivre. Dès qu’on me retire mon manteau précéder de ma cape, j’entends quelques exclamations surprises en voyant mes rondeurs.

« Ah! Mais votre chère dame attend donc un enfant et elle a souhaité vous accompagner dans ce long voyage malgré tout?! Une femme bien courageuse que vous avez là!
- Voyager, ça a toujours été une habitude, mais bon, j’ai du faire un choix.
- Ce qu’on ne ferait pas pour l’amour? »

Bien évidemment, je ne réponds rien à cette question qui n’en est pas vraiment une et nous le suivons alors qu’il me pose des questions sur mon drarbustre. Bien évidemment je lui explique qu’il s’agissait d’une demande spéciale de l’un de mes clients, mais qui s’avérait ne pas être un homme honnête. Heureusement que j’étais partie avec un ami de confiance et garde précisai-je pour éviter qu’on me croit mauvaise.

Bref, nous voilà donc installés confortablement dans un salon qui me semble beaucoup trop grand pour en être un, mais je dois avouer que ça ne manque pas de confort. Alors je prends mes aises ordonnant par la même occasion à Nephalie de ce coucher et Theraphosa de se poser à ses côtés.

Bien évidemment, nous ne sommes pas réellement là pour discuter de familier bien que nous avons une petite discussion les concernant. Bref, pour le reste de la conversation, je suis plutôt spectatrice observant et écoutant les deux hommes qui échangeaient. En ce qui relève de la taverne, c’est Devon qui a le fin mot. Je ne suis pas copropriétaire et cela ne relève que de son propre pouvoir alors rien à voir avec moi. Je me suis décidée à l’accompagner seulement pour garder un œil sur lui et parce que je ne voulais pas rester seule à la demeure bien trop longtemps. Il y avait nos parents, mais je n’étais pas pour les enquiquiner tous les jours. Puis il faut bien l’avouer, Devon et moi-même n’avons pas réellement eu de moment seul à seul ainsi depuis un petit moment. Je sais que nous avions dans l’idée de visiter un peu Forteresse après cette rencontre alors autant profité de cet instant. Puis j’ai cru entendre que les sources pouvaient aider et régler quelques maux alors peut-être pourrons-nous en profiter?

Dans tous les cas, je ne m’incruste pas dans la conversation bien que je suis heureuse pour mon aimé s’il se trouve quelques contrats qui pourront renflouer sa bourse. La mienne étant asséché par le manque de travaille, je dois dire que c’est Devon qui m’aide pour les dépenses. On ne va pas se le cacher, nous ne vivons que sur ses recettes à lui bien que je compte me rattraper après que notre petit ou petite – puisqu’on ne sait toujours pas le genre qu’il aura – soit né. Je connais des grands-parents qui se feront un plaisir de le ou la garder. Devon ne semble pas hésiter sur les réponses à donner et ne refuse pas l’offre qu’on lui fait. Dans tous les cas, un second rendez-vous est donné pour le soir même, mais quand ce dernier parla finalement du bonus qu’il avait discuté avec Devon, il regarda en direction de mes familiers qui se reposaient. Eux aussi avaient fait un long voyage et semblaient plutôt fatigués de ce dernier.

Si elle aimait les familiers? Elle appréciait bien les siens en effet, mais jamais elle n’aurait pensé en avoir un d’elle-même. Il faut dire qu’il s’agissait toujours de concours de circonstances pour les deux même. Nephalie n’aurait jamais dû être en sa possession dans un premier temps. Ce dernier aurait dû atterrir dans les mains d’un homme qui n’avait pas l’intention de me payer soit en m’abandonnant à Labyrinthia avec Valentino ou bien en nous tuant. Nous avons donc tous les deux garder un œuf plus par dépit que parce que nous les voulions pour nous. Pour le corbeau, je l’avais trouvé sur les poutres du plafond dans la taverne de Devon. J’aurais pu le vendre, m’en délester et faire quelques profits avec, mais voilà. Ils sont toujours à mes côtés. Du coup, me voir offrir la possibilité de prendre un œuf de la collection de cet homme me surpris.

« Je…euh… » Je regarde hésitante Devon, me demandant si j’ai le droit d’accepter. Après tout nous avons déjà Nephalie et Theraphosa ainsi que Slac, alors rajouter un quatrième membre à notre bergerie sans savoir la taille que ce dernier fera n’est-il pas beaucoup? Enfin, ils sont tous les trois des familiers de compagnie, peut-être que si je trouvais un familier capable de combattre à mes côtés cela pourrait aider? Après tout, bien que je parte avec mes familiers de la demeure, ceux-ci ne sont pas de réel combattant. Et comme je serai à la maison encore un petit moment, ce serait le moment pour m’en occuper et bien l’éduquer? Du coup, c’est toujours avec hésitation que je reprends la parole; « Vous avez des œufs de familier combattant? » Son sourire semble s’élargir et il écarte doucement les bras. « Venez, venez! Allons les voir. J’ai toute sorte de spécimens. » Du coup, nous nous levons suivant ainsi notre hôte. Bien évidemment, les petits se sont levés de leur micro sieste pour se joindre à nous. « Beaucoup me disent qu’il est dommage de ne pas les faire éclore, mais n’est-ce pas plus triste de le faire, mais de ne pas avoir le temps de m’occuper de tous? Puis quand je vois des passionné de familier comme vous, je préfère faire don de l’un d’eu. J’ose espérer qu’il se retrouvera entre de bonnes mains! »

J’hoche tout simplement la tête alors que nous marchons encore quelques mètres pour entrer dans une nouvelle salle plus grande et avec bien des vitrines où reposaient de nombreux œufs de toutes les tailles. Nous faisons le tour alors qu’il est capable de nous parler de chacune des créatures en sa possession, mais qui n’avait pas encore vu le jour. Possédant un livre mémoire, ce dernier nous montre les images qu’il avait pu récolté des créatures. Bien évidemment, mon attention s’arrête sur quelques-unes, mais comme je l’ai si bien dit, je ne peux pas décider de ramener un nouveau familier sans consulter Devon.

«Alors? La petite visite vous a plu? Quelque chose a su attirer votre œil aguerri?
- Je ne saurais dire, mais j’apprécie votre offre.Je vais devoir y penser. Cette décision ne me revient pas seule, n’est-ce pas? Précisai-je en regardant vers Devon. Je vais devoir en discuter avec ce dernier avant tout…
- Bien évidemment, mon offre dure jusqu’à la fin de votre séjour à Forteresse. Adopter un compagnon n’est pas une chose à prendre à la légère. Enfin, je ne vous retiendrai pas plus longtemps! »

Il est nécessaire de vérifier auprès de Devon avant d’accepter l’offre de ce cher monsieur. C’est très aimable de sa part, mais nous n’avons peut-être pas la place pour garder une nouvelle créature? Nephalie a la taille d’un chien moyen pour le moment et je ne sais pas s’il va encore grandir bien que sa croissance semble s’être bien ralentie depuis un petit moment. Nos deux autres familiers ne prennent pas autant de place et un corbeau n’a pas réellement besoin d’être au sol. En fait, tout dépendait de la taille de la créature, mais je dois dire que j’étais très surprise qu’on m’offre cet œuf à moi et non à Devon alors qu’il est celui avec qui il fait affaire? Était-ce une façon de m’amadouer, une technique de marchandage dont je n’avais pas conscience?

Dans tous les cas, nous retournons tous les deux à l’auberge histoire de prendre un peu de repos. Nous ne nous sommes que très peu arrêter pour souffler malgré nos nombreux arrêts assez courts surtout dans le but de soulager ma vessie ainsi que tous les autres besoins naturels; la faim en faisait partie et cuisiner à cette température n’était pas des plus aisés. Ne pouvant pas chasser notre repas, nous avions dû prévoir cela. Heureusement, Devon avait décidé qu’un emport’tout ne serait pas un luxe lors de notre voyage. Les nuits, bien que froides, étaient donc plus agréables que si nous avions dû dormir à la belle étoile. Il suffisait de nous vêtir chaudement et de nous coller entourer de nos familiers qui venait voler un peu de chaleur à leur tour. Une fois dans l’auberge, Devon se met de suite à l’aise ce qui me fait sourire un peu. Si ce n’était pas de ma fatigue actuelle, je ne me serais certainement pas gênée pour le manger tout cru. Après tout, exposer un corps tel que le sien à chaque fois était une véritable torture! Je me détourne alors, histoire de m’enlever quelque couche de vêtement, ainsi que mes bottes pour finalement enlever tout ce poids qui se trouvait sur mes épaules. Si ce n’était que de moi, j’irais me coucher, mais nous avons bien des choses à nous dire.

Profitant de la tendresse que ce dernier partageait à mon égard, je glisse mes bras dans son dos pour le serrer tout contre moi bien que mon ventre commence à vouloir nous séparer. Nous restons ainsi un moment ce qui n’est pas désagréable du tout, mais je l’entends tout de même soupirer alors qu’il s’éloigne de moi. Levant la tête, je me demande bien ce qu’il se passe dans la sienne et le voilà qu’il me questionne.

« L’offre sur l’œuf c’est bien ça? Et bien, déjà je me demande surtout pourquoi c’est à moi qu’il propose. Est-ce parce que j’ai déjà Nephalie et Theraphosa avec moi? N’aurait-il pas dû te l’offrir à toi dans un premier temps. Après tout, le bonus de déplacement ne me revient pas… Peut-être que tu pourrais lui en toucher mot. » C’était les premiers points à apporter. Je ne voulais pas être indifférente à ce dernier après tout, ce n’était pas juste pour lui et je voulais lui faire comprendre que ce point ne me plaisait pas. « Mais… je dois avouer que l’un de ces familiers a attiré mon œil et il s’agit d’un combattant. Puis au vu de sa nature, je pense qu’il pourrait bien s’entendre avec Nephalie. Avec tout ce qui s’est passé dernièrement, avoir un compagnon sur qui je pourrais compter pour veiller sur moi ne pourra que m’aider et peut-être même soulager ton esprit, puisque je compte bien évidemment reprendre des contrats lorsque je pourrai et que notre bébé ne sera plus dépendant de moi pour être nourri… » Je glisse mes mains sur ses flancs profitant de sa chaleur ainsi que sa douceur pour réchauffer mes mains encore geler par le froid. « Puis, ce serait le bon moment pour le faire éclore. Je pourrai l’élever, l’éduquer avant que notre petit naisse, puis il s’habituera aussi à la présence d’un enfant, voudra certainement aussi le protéger et il sera en âge de me suivre quand je pourrai repartir. Sauf que le problème, c’est l’espace et si tu ne désires pas avoir un nouvel animal à la maison, j’irai selon ta décision. »

Expliquant mon point de vue sur la question et surtout donnant quelques arguments sur le bon côté d’avoir ce familier à mes côtés, je ne dis pas cela pour réellement le convaincre. Après tout, il faut peser les pours et les contres et bien que le fait de parler de ma sécurité à moi et ou notre enfant est très certainement quelque chose qui lui plait. Bon, en y repassant bien vite, je me dis que partir en chasse dès que notre enfant sera capable de manger sans ma présence sera compliqué non? Après tout, je serai partie pendant plusieurs jours… L’enfant est même pas encore né et je me retrouve avec ce genre de dilemme et juste à y penser j’en ai la poitrine qui se comprime. Je dois travailler moi aussi et je ne peux pas compter que sur Devon pour nourrir notre famille. Enfin, mon père a bien réussi à m’élever en partie seul, alors la petite bestiole survivra bien avec seul avec Devon.

Mes mains maintenant dans la sienne, il les soulève afin d’y déposer un baiser qui ne peut que me faire sourire. Lorsqu’il agit ainsi avec moi, il a le don de me faire sortir des mes sombres pensées. Il m’apaise et même si parfois je manque de tact ou de patience, je suis ravie de l’avoir à mes côtés. Du coup, l’entendre parler d’agrandissement alors que nous parlons que de l’adoption d’un nouveau familier me fait manquer un battement de cœur.

« Quoi?! » dis-je en fronçant les sourcils. « Mais non, on ne peut pas agrandir pour des familiers. Ça coûterait bien trop cher et nous n’aurons pas le temps, Devon. Tu veux agrandir la taverne, puis tu travailles déjà beaucoup là-bas. Je ne veux pas que tu te surmènes même à la maison alors que nous y sommes pour nous reposer et relaxer. En plus, je pourrai de moins en moins t’aider. » Je sers sa main des deux miennes faisant bien attention avec mes griffes pour ne pas le blesser et je pousse un petit soupir. « Le terrain est plutôt grand, nous pourrions simplement construire une petite ménagerie pour nos familiers éventuellement. Cela devrait être moins dispendieux et pour le moment, ils ne prennent pas encore trop de place. »

Un endroit rien que pour eux en extérieur pourrait être bien. Puis de ce que j’ai pu comprendre, Nephalie ne deviendra pas plus gros et le Laïum que je convoite ne sera pas d’une taille encombrante. Mais s’ils pouvaient avoir un endroit rien que pour eux pour se reposer la nuit ou bien dans la journée, je n’y vois pas d’inconvénient. Avec l’enfant qui va naître d’ici quelques mois, je n’aurai pas la force de tout nettoyer derrière eux.

Je lève les yeux en sa direction afin de lui offrir un sourire et je le pousse tranquillement jusqu’au lit qui semble bien trop petit pour la taille de ce dernier. Je le force à s’y asseoir pour ne pas être obligé de me mettre sur la pointe de mes pieds et attrapes doucement ses joues entre mes mains avant de déposer un délicat baiser contre ses lèvres avant de m’en éloigner.

« Alors j’imagine que nous sommes d’accord? Enfin, sur l’œuf bien évidemment. » Finissais-je par dire en déposa mes mains contre ses épaules toujours dénudées. « Bon, du coup, je dois y retourner avec toi, j’imagine, mais que veux-tu faire en entendant? Nous avons une partie de l’après-midi encore devant nous. Nous pouvons nous reposer ou sortir… Enfin, j’imagine que te mettre dans cette tenue n’était pas pour te changer, n’est-ce pas? » Je dois avouer que je n’ai pas trop envie de sortir pour le moment. Puis, nous aurons toujours demain pour faire ce qui nous plait, non? Du coup, j’ai un petit sourire qui s’affiche sur mon visage et je me concentre sur le bracelet que nous partageons afin d’y partager quelques sentiments. Mélange entre fatigue et désir fugace, je tente de lui faire comprendre qu’il est un vil tentateur lorsqu’il s’expose ainsi devant moi. Bien évidemment, je coupe rapidement le lien histoire de ne pas trop les lui imposer. Mais bon, je dois dire que c’est devenu plus difficile de partager ce genre d’instant avec lui.

Je me déloge donc de son emprise, mais dans le seul but de faire quelque chose dont je rêvais de faire depuis notre arrivée. Je détache tout simplement mon pantalon que j’enlève en poussant un soupir de soulagement alors que la pression ressentit sur mon ventre disparu. Ma peau marquée par la taille de ce dernier était quelque peu endolorie au passage de mes doigts, mais rien de bien grave. Et sans demander mon reste, je m’allonge sur le lit glissant mes jambes sous les draps gardant mon torse libre. Je remonte mon chandail histoire d’observer mon ventre. Je sais qu’après de longues journées comme celle-ci, il ou elle a tendance être plus présente surtout lorsque je libère mon ventre. Enfin, pour le moment il est plutôt calme.

« Tu savais qu’à ce stade de croissance, le bébé nous entend lorsqu’on lui parle? » Je n’ai aucune idée de comment cela fonctionne. C’est Nemue qui m’en avait parlé.

Prendre une douche n’était peut-être pas une mauvaise idée. Nous avions voyagé longtemps et difficile de se rafraîchir ou de se laver à cette température. Et je dois avouer que nous ne sentons pas réellement la rose lui et moi, mais bon, petit caprice de ma part, je m’allonge tout de même dans le lit après avoir enlevé ce pantalon qui me serrait bien le bas ventre. On devrait inventer des vêtements adaptés à la maternité! Ça nous éviterait ce genre de soucis! C’est donc allongé sur le dos que je remonte doucement mon chandail pour faire voir mon ventre arrondi où grandissait la petite chose qui se trouvait en moi. Difficile de le donner un genre quand on l’ignore alors il m’arrive de lui trouver de nombreux surnom afin d’éviter toute confusion. Le bébé est plutôt calme pour le moment et semble fort tranquille, mais peut-être que lui parler le fera bouger?  Devon se place donc de sorte à pouvoir embrasser mon ventre et parler à notre enfant ce qui ne peut m’empêcher de rire en l’entendant déjà donner des conseils. Son souffle chatouille ma peau par la même occasion ce qui ne m’aide pas à rester sérieuse, mais j’avoue trouver la situation agréable, voire même touchante. « Tu sais qu’il ne comprend sûrement pas ce que tu lui dis, mais je suis sûre qu’il t’a tout de même entendu… » Heureusement qu’il ne comprenait pas... Bien évidemment, après cela, il remonte vers moi pour que nous partagions un baiser. Me blottissant tout contre lui, je ne peux m’empêcher de sourire comme une idiote lorsque nous rompons ce baiser.

« Allons nous doucher et reposons-nous après cela. Après tout, il est préférable de sentir bon et d’être propre avant de nous allonger, n’est-ce pas? »

Je me lève donc, entraînant ce dernier à ma suite jusqu’à la salle d’eau où nous nous préparions tous les deux pour nous glisser sous l’eau. Le contact des cette pluie chaude est plus que satisfaisante et encore plus lorsque ce dernier me sert contre lui pour que nous puissions profiter tous les deux du jet. Et dire que je n’ai pas pu profiter de cela pendant des années me contentant de me baigner dans la rivière ou des ruisseaux que je croisais. Bien évidemment nous échangeons nos places histoire que chacun puisse profiter également et se rincer comme il se doit après nous êtres savonner. Avec la taille de Devon, difficile d’avoir quelque chose qui lui soit ajusté. L’avantage de notre maison c’est que tout lui est adapté puisqu’il l’a construite lui-même.  Ici tout est trop petit, même la serviette qu’il peine à entourer autour de sa taille à la sortie de la douche semble ridicule et je ne peux m’empêcher de rire en voyant le spectacle. La chaleur de l’eau m’a quelque peu revigorer alors je dois dire que mon petit côté joueur se fait ressentir et je n’hésite pas une seule seconde à lui voler sa serviette qu’il peine à garder en place avant de fuir telle la voleuse que je suis vers la chambre. Bien évidemment ce dernier me rattrape et me soulève avec tendresse pour m’amener jusqu’au lit où nous pratiquons quelques activités qui n’avaient rien à voir avec le repos.

Bien évidemment, ce n’est qu’après cela que nous nous reposions coller l’un à l’autre. Je me permis de fermer les yeux un moment, mais plutôt que de les ouvrir quelques instants après, voilà que je me réveille plus tard dans un sursaut faisant tomber les draps de mon corps. Je regarde vite fait autour de moi et remarque que le soleil commençait à se coucher. Je me tourne alors en direction de Devon qui semble paisiblement dormir… Je me sens presque mal de devoir le réveiller, mais nous avons un rendez-vous. Je dépose alors une main contre son bras et le secoue doucement.

« Devon, réveille-toi… Le soleil se couche. On doit se préparer et prendre le temps de manger avant le rendez-vous. »

Je pourrais le chatouiller, mais mes expériences passer mon révélé qu’il ne l’était pas alors je me contente de déposer quelques baisers sur ses joues tout en le secouant avec douceur. Pour ma part je gagne du temps en allant fouiller dans mon grand sac sans fond pour quelques vêtements propres. Enfilant rapidement des sous-vêtements puis finalement mes vêtements, je m’assis donc dans le lit pour mettre mes chaussettes même si cette position est un supplice. J’ai l’impression qu’un ballon me coupe le souffle et je ne peux m’empêcher un râle comme si ma vie en dépendant. Mais qu’est-ce que j’ai hâte que la petite chose sorte, mais cela implique encore trois mois de supplice et un ventre qui n’a peut-être pas finir de grossir…

Voyant le mal que j’avais pour mettre de simple chaussette, Devon semble avoir pitié de moi. Première chose qu’il fait dès le réveil c’est de m’aider à mettre ces dernières. J’ai envie de rire, bien qu’une part de moi ait honte. Jamais je n’aurais cru que l’on m’aide à m’aide une paire de chaussettes alors que je suis âgée de vingt-six ans. Car oui, depuis la dernière lune de l’an 1000, j’ai vieilli d’un an. Je secoue doucement la tête et me laisse faire, puis je dois dire que le voir m’aider alors qu’il est dans la plus simple de ses tenues me fait doucement sourire. Je suis heureuse que malgré mon état et l’enfant que je porte que nous n’ayons pas perdu de notre complicité. De plus, il semble toujours savoir comment réagir dans mes excès de colère ou de tristesse. Gardant toujours la tête froide, il jongle avec aisance avec mes états d’âme. Il ne m’en veut pas même lorsque je suis fortement têtue et que je lui fais du chantage. Bon, en même temps j’essaie de ne pas user de telle fourberie trop souvent, mais je dois avouer y avoir fait usagée.

Je le laisse donc se vêtir, sans l’embêter cette fois-ci, et de mon côté, je m’installe de suite pour enfiler mes bottes, parce que je sais que tout comme mes chaussettes, cela me prendra du temps. Du temps qu’il termine de mettre ses vêtements, j’ai eu le temps d’enfiler mes deux bottes ce qui ne me mettait pas trop en retard. Je remets alors mon long manteau et quitte donc la chambre, amenant avec moi mes familiers. Disons que je n’ai pas totalement confiance en leur calme et j’ai peur de leur réaction si nous venions à nous absenter. Je ne veux pas avoir à payer pour remplacer des meubles qu’ils auraient abîmés, puis je ne veux pas les abandonner seule dans un endroit qu’ils ne connaissent pas réellement. Puis, s’ils sont pour avoir un nouvel ami, je préfère qu’ils le rencontrent en même temps que nous.

Nous nous arrêtons donc pour manger dans un petit restaurant bien simple, mais très bon tout de même et comme d’habitude c’est Devon qui offre. Peut-être que je devrais m’habituer à ce qu’il paie pour moi. Après tout, nous formons un couple, mais je ne peux m’empêcher de me sentir coupable. Je ne veux pas dépendre de ce dernier, mais nous n’avons pas le choix. Je ne peux pas travailler, du moins, je ne peux pas accomplir mes tâches sans que cela ne soit dangereux pour moi ou le bébé alors je me contente d’aider Devon à sa taverne. Je n’ai pas spécialement de salaire, mais j’imagine que cela peut compenser pour tout ce qu’il fait pour moi? Enfin, j’ai tout de même hâte de retrouver une certaine autonomie…

D’avance à notre rendez-vous, nous sommes sitôt accueillis par notre hôte lui-même alors que Devon avait toqué à la porte pour faire connaître notre présence. Toujours aussi joyeux et bavard, je dois avouer que j’ai l’impression de manquer de souffle pour lui. Comment fait-il? En plus, j’ai l’impression de ne pas avoir la possibilité dans placer une ce qui est légèrement agaçant. Enfin, je dois respirer, me retenir et me dire que si nous sommes ici dans un premier temps c’est pour Devon et non pour moi. D’ailleurs, ma présence ne semblait pas réellement attendue puisqu’il s’attendait à traiter avec mon conjoint seulement. Bon, il parait plus surpris que dégoûter ou en colère et me parle finalement de l’offre concernant l’œuf. « Je suis là pour en discuter en effet, mais oui, entrons avant tout. »

Cette fois-ci nous sommes guidés vers un bureau, où de nombreuses bibliothèques étaient garnies de livre sans compter les classeurs. Le grand bureau était fort bien rangé et deux chaises étaient disposées pour que nous y prenions place de l’autre côté. Quelques plantes et fougères décoraient le tout ainsi que quelques tablettes contenant cadre et bibelots. Cela faisait bien plus professionnel pour la discussion qui allait en suivre.

« Je vous offre quelque chose à boire? Thé, café ou bien même une tisane pour madame? Je sais qu’il n’est pas recommandé pour une dame qui porte la vie en elle de consommer ce genre d’aliment. Enfin, peut-être que monsieur voudrait aussi une tisane, après tout!
- Une tisane suffira pour moi, merci, dis-je poliment en m’assoyant sur l’une des deux chaises.
- Alors, dites-moi sur quel œuf votre dévolu est donc tombé, ma chère? »

Un grand sourire sur les lèvres il me regarde bien heureux comme s’il s’avait qu’il venait de faire le bonheur de quelqu’un, mais il va être surpris et Devon aussi d’ailleurs. Nous en avons parlé oui, mais j’ai eu le temps de réfléchir et je ne trouve pas cela juste pour lui cette offre qui le met de côté.

« Je vous remercie pour votre offre, mais je ne suis que l’accompagnatrice de mon conjoint. La taverne lui appartient et sans son pouvoir nous ne serions pas là aujourd’hui. Alors s’il doit y avoir un bonus et qu’il s’agissait bien d’un don de l’un de vos précieux œufs de familier, offrez-le à Devon. Pour ma part, je suis tout de même intéressée par l’œuf du laïum, mais je voudrais vous l’acheter. »

J’attrape la main de Devon que je serre doucement dans la mienne alors que l’homme qui se trouve devant nous semble bien bouche bée par ma décision, mais heureusement ce dernier finit par éclater d’un rire franc.

Acheté l’oeuf était certainement une meilleure décision. Je ne voulais pas profiter du possible contrat de mon conjoint dans le seul but d’acquérir ce bonus qui ne m’était pas destiné de base. Sans Devon, il n’y aurait rien de tout cela, puis n’aller pas croire que mes économies ont toute été épuisées depuis mon arrêt de travail. Nous vivons bien du salaire de ce dernier, mais il s’avère que j’ai gardé une certaine quantité de cristaux pour ce genre d’achat. Ce n’est pas à lui de payer pour ce familier qui risque de me suivre lors des mes futurs contrats de chasse ou bien de guide forestier tout simplement. Je n’ai jamais dépensé en frivolité et me suis toujours tenue qu’aux nécessaires. Après tout, comment avoir la conscience tranquille alors que je devais me débarrasser de cette stupide dette. Je sens la main de Devon se resserrer contre la mienne comme s’il était reconnaissant de ma décision? Je sais que nous n’avions pas parlé de cela dans le but de savoir qui méritait ce « cadeau », mais il est vrai que je lui en avais fait part. Peut-être était-ce mieux de le faire savoir. Après tout, si Devon en avait touché mot peut-être que notre hôte l’aurait mal pris?

Dans tous les cas, ce dernier avait éclaté de rire comme s’il ne s’attendait pas du tout à cela de ma part. J’étais plutôt fière de moi en laissant passer les intérêts de Devon avant les miens. Enfin, la discussion changea assez rapidement et je dois dire que pour le reste je ne dis plus rien. Je n’étais venue que pour cela et lui offrir de mes cristaux pour l’œuf de laïum. Mis à part cela, je n’avais pas un traitre mot à dire en ce qui concernait le contrat. J’observe donc calmement le décor de la pièce en trouvant légèrement le reste ennuyant. Ce n’est pas mon genre de truc, puis il faut dire que la paperasse pour moi c’est loin de ce que je préfère. Un petit sourire amusé se dessine sur mes lèvres alors que je repense à l’une de mes rencontres avec Devon, d’ailleurs n’était-ce pas la dernière avant qu’il ne disparaisse? Je me souviens qu’en voyant le papier tout chiffonner que j’avais sorti de ma poche qu’il m’avait mentionnée l’importance de tenir mes comptes et de formaliser mes contrats pour éviter de me faire avoir. Je continue d’écouter distraitement leur conversation, après tout Devon sait ce qu’il fait et il finit par accepter après avoir lu les papiers et signé à la toute fin.

Devon avait donc pris avec lui sa copie et nous nous étions donc dirigé vers la pièce que nous avions visitée plus tôt. Bien évidemment, le premier tour avait été fait surtout pour moi et je ne pense que Devon ait réellement vérifié pour quelque chose qui pourrait l’intéresser. Après tout de quel genre de familier voudrait-il bien prendre soin? Une monture ne lui était pas réellement utile alors qu’il nous suffisait de bons chevaux pour traîner notre charriot. À moins de repartir à l’aventure, ce qui m’étonnerait vu l’état de son bras, il n’avait pas réellement besoin d’un familier combattant et surtout avec la taverne, il devait aussi penser au temps qu’il pourrait lui accorder bien que les clients appréciaient bien la présence de Nephalie et Theraphosa qui ajoutait un peu de joie dans le regard de certain de nos clients. Ils avaient appris à reconnaître les signes lorsqu’ils étaient désirés ou pas ce qui nous évitait bien des plaintes de clients à gérer. Puis, il était quasi impossible qu’une écaille, une feuille ou bien une plume se retrouvent dans le breuvage de l’un d’eux.

« Je vous laisse regarder? N’hésitez pas à me questionner.  » Questionna alors notre hôte en direction de Devon alors qu’il se dirigeait vers moi. Pour ma part, mon choix avait déjà été fait et je comptais bien repartir avec cette créature. Penchée devant l’œuf immaculé qui reposait sur un petit coussin dans sa vitrine, je le trouvais bien triste dans son petit enclos de verre.

« C’est une espèce très rare et je n’ai pas eu la chance de voir de mes propres yeux encore, me dit-il alors qu’il s’était mis à mes côtés les deux mains dans le dos. Mais de ceux qui l’ont vu, c’est une créature majestueuse bien qu’aux particularités intéressantes.
- J’ai cru comprendre qu’ils avaient une façon de s’alimenter bien particulière.
- Oui, il ne consomme que de la nourriture qui aura été gelée ou givrée. Il ne faut surtout pas leur donner de la nourriture chaude. Mais dans tous les cas, ce dragon est adapté et peu, de son souffle, ajusté la température selon ses préférences. D’ailleurs, si je peux vous conseiller, il serait préférable de lui offrir un pendentif glacial pour l’aider à survivre aux environnements plus chaud. Vous aurez la possibilité d’en acheter dans l’une des boutiques pour familier dans la place commerçante de Forteresse.
- Je vois, dis-je ne souriant doucement en jetant un regard sur le côté. Cela nous fait quelques points communs alors. Enfin je parle surtout de notre alimentation spécifique. Bien que je me dois d’ajuster la mienne pour la croissance du petit.  Parce que bon, le froid et moi on ne s’apprécie pas spécialement.
- Il fait meilleure à la capitale en effet, mais on s’habitue au froid des montagnes. Les paysages sont à couper le souffle et les vues que nous offrent les hauteurs n’ont pas de prix. Enfin, nous parlerons du prix après que votre conjoint ait jeté son dévolu sur l’un d’eux. D’ailleurs, je vais de suite le rejoindre pour lui porter conseil. »

Me laissant finalement seule, bien qu’ils ne se trouvaient pas réellement bien loin de moi, je regarde en direction de Nephalie qui semble curieux. Il est vrai que mis à part la magie de se téléporter, je ne lui ai pas vraiment remis d’autre magie, mais je ne sais pas si j’ai réellement envie de partager un lien télépathique avec tous mes familiers. Enfin, peut-être que cela serait bien plus pratique éventuellement pour communiquer avec eux lorsque nous ne sommes pas les uns aux côtés des autres.

« Ce sera votre nouveau compagnon. Vous devrez prendre soin de lui, comme un petit frère ou une petite sœur. » dis-je à ce dernier qui ne fit que bouger la tête pour tenter de comprendre. Me penchant doucement, je lui caresse le dessus de la tête avant de finalement rejoindre Devon. Après tout, je suis plutôt curieuse moi aussi de ce qu’il pourrait choisir.

M’étant donc rapproché des deux hommes en pleine discussion j’attrape au vol la discussion réalisant que ce dernier aussi semblait avoir jeté son dévolu sur une créature qui appréciait grandement le froid. À croire que nous allions tous les deux devoir quelques commissions avant de retourner à notre maison. J’écoute avec curiosité la suite de l’explication de l’homme alors que mon regard se pose sur la petite plaquette qui se trouvait sous l’œuf en question. Un shallum? Je n’ai aucune idée de ce que cela peut être, mais d’où je suis, l’apparence de ce dernier me semble plutôt délicate? Le fait que le propriétaire en parle comme une créature adorable me laisse comprendre que mon hypothèse risque de concorder avec la vérité. Enfin, ils conclurent le tout d’une poignée de main et Devon put donc recevoir son bonus en main. L’œuf paraissait tout de même petit entre ses mains de géant, mais beaucoup de personnes se méprenaient sur le tavernier. Malgré ses airs de mauvais garçons, un cœur tendre et chaleureux se cachait sous ces larges pectoraux musclés.

Bien évidemment, ce dernier revint finalement vers moi pour que nous concluions la vente de l’œuf. Il s’agit d’une créature assez rare et ignore s’il pourra remettre la main, un jour sur l’un de ces spécimens. Bien évidemment, il me fait part d’un résonnement tout à fait logique pour donner raison au prix qu’il allait me donner. Je comprends tout à fait et bien que le montant soit élevé, je ne laisse pas paraître. Je pourrais essayer de marchander un peu, mais je ne veux pas que cela soit un impacte sur l’entente entre Devon et ce dernier puis de toute façon, il a déjà fait don de l’un de ses œufs. Nous pouvons donc voir cela comme un deux pour un! Je sors donc ma bourse de mon petit tatouage de rangement, que j’avais fait faire récemment et qui était très pratique, pour remettre les cristaux nécessaires pour compléter notre échange. Bien évidemment, nous finalisons le tout d’une poignée de main et tout comme avec Devon, il me remet l’œuf en main propre non sans émettre une certaine émotion que je reconnus aussitôt. Vous savez lorsqu’un père regarde son enfant quitter le nid familial sans savoir si tout ira bien pour celui-ci. Il y a toujours ce mélange de crainte et de fierté qui se lit dans ses yeux.

«  Ne vous inquiétez pas, nous allons en prendre grand soin…
- Je n’en doute pas mes amis, je n’en doute pas. Puis, rien ne vous empêche de livrer vous-mêmes une commande pour venir me montrer les petits? Ajouta-t-il avec un sourire attristé.
- En effet, cela reste envisageable, bien que je doute que cela soit mon dernier long voyage avant que notre petit soit né.
- Oui, vous viendrez avec toute la famille! Conclut-il joyeusement! »

Le contrat de Devon étant signé et nos œufs maintenant en possession, nous n’avions donc plus de raison de rester chez notre hôte. Saluant ce dernier, nous reprenons donc la route de l’auberge nos œufs en main. Il me faudra donc choisir un nom pour ce dernier, mais attendre avant d’officiellement lui donner. Je ne voudrais pas qu’il éclose en chemin ou bien à l’auberge. Je me souviens que Nephalie n’était pas des plus faciles à gérer au tout début et qu’il m’était arrivé à plusieurs reprises de le chercher en forêt, mais je me trouvais en terrain connu. Ici, tout est blanc, je ne connais pas ses montagnes et si je le perds, je ne pense pas avoir la possibilité de le retrouver dans mon état.

Pour la suite, nous profitons donc de notre court séjour pour faire un peu de tourisme, même si je ne m’habitue pas au froid grelottant toujours malgré les nombreuses épaisseurs de vêtement que je porte. Nous achetons chacun un pendentif glacial pour nos compagnons lors de notre séjour et bien que nous apprécions ce moment de répit, il est maintenant temps de retourner à notre demeure pour reprendre le travail. Bien évidemment, avec deux membres en plus qui se rajoutait à la famille. Misumena, mon laïum fut donc le premier à sortir de son œuf. Nom plutôt particulier, me direz-vous, mais en vérité il s’agit du nom d’un spécimen d’araignée, tout comme Nephalie et Theraphosa, qui ont un corps blanc.