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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Trojan
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Trojan
    Mer 27 Jan 2021 - 19:57 #
    -C’est donc pour toutes ces raisons que vous devez participer à la soirée de ce soir, Whiskeyjack.

    Cornélius me regarde avec un petit sourire amusé tandis que je passe en revue ces arguments imparables. Vrai que devenir conseiller, c’est pas seulement obtenir un pouvoir et des responsabilités qui vous mettent au dessus des aventuriers pour mieux satisfaire leur besoin. C’est aussi atteindre un poste qui vous fait côtoyer une certaine élite du pays. Car la guilde des aventuriers mènent des contrats pour bien des clients et certains d’entre eux sont influents. Par exemple, la royauté fait appel à la guilde. Il va s’en dire que les nombreux contrats donnés par la royauté ou des nobles influents du pays valent plus que bon nombre de contrats moins importants et par conséquent, la satisfaction de ces clients est indispensable. Sans ces contrats, il y aurait des gros trous dans les caisses de la guilde et très certainement, l’institution serait très handicapé par cette situation. Sans compter qu’une crise de confiance chez les pourvoyeurs majeures de la guilde en quêtes diverses pourraient se propager à des donneurs de quêtes de moindres importances et ainsi faire empirer la situation. Alors, certes, on se rassure en se disant qu’il est bien difficile de se passer de nous tellement la guilde est puissante dans ce domaine. Qu’il serait compliqué pour ces donneurs de quêtes de trouver preneur en dehors de la guilde tout en se garantissant d’une certaine qualité de service proposé par la guilde. Mais on ne sait jamais. Il vaut mieux prévenir que guérir.

    C’est pour ça que les conseillers acceptent généralement les invitations à des fêtes régulièrement organisés par la noblesse. Les invitations sont souvent générales, on ne demande pas un conseiller particulier, mais il serait très mal vu si aucun conseiller ne répondait pas à l’invitation. Cela froisserait des gens et pourraient les conduire à prendre les mesures que j’ai expliqué précédemment. Il est déjà arrivé qu’aucun conseiller ne se déplace car on ne peut pas toujours se déplacer, mais il vaut mieux que ce genre de chose se répète souvent. Le noble lambda est facilement susceptible. Généralement, c’est Cornélius qui y va. Même si lors de la campagne, le conseiller n’a pas été tendre avec moi ; doux euphémisme ; il a su mettre son ressenti de côté et travailler avec une certaine intelligence avec moi. C’est pas la franche camaraderie, mais il me méprise pas toute la journée. Enfin, pas en présence, du moins. Je disais donc, c’est lui qui y va, d’habitude. Il est à l’aise dans ce genre de petite soirée et il a la posture et l’aura pour naviguer dans ces eaux dangereuses où le moindre mot peut avoir de terribles conséquences.

    La soirée en question est organisée par les Priam, une de ces nombreuses familles de nobles depuis des générations, ayant fait leur fortune dans la construction avant de devenir des mécènes dans le domaine des arts architecturaux qui leur ont assuré leur renommée. Une famille qui comme bien d’autres possèdent des intérêts un peu partout dans le royaume et dont les alliés et les ennemis sont nombreux sans jamais être véritablement identifié. Mais dans la mare à requin, ils ont toujours réussi à sortir du lot et à chuchoter dans l’oreille du gouvernement et de la royauté lorsque le besoin s’en faisait sentir pour préserver certains de leurs intérêts. Bref, pas des pignoufes. La soirée n’a pas de but précis. C’est plus un rendez-vous régulier organisé dans la demeure familiale des Priam, à Capitale, où se mêlent d’autres nobles, des artistes, des intellectuelles, des membres du gouvernement et même des fois des membres de la royauté pour des occasions très précises. Du beau gratin. Des gens ne connaissant pas la difficulté du monde si ce n’est pas l’intermédiaire des gens qu’ils paient pour ça. Des clients influents, il y’en aura. Ne pas être présent serait assez mal vu, les Priam hésitant rarement à faire appel à la guilde pour régler leur différents problèmes aux abords de leur carrière de marbre. Cornélius aurait pu y aller, mais dans l’invitation, il est clairement indiqué, avec une multitude de sous-entendus qui ne laisse aucune place à l’interprétation pour les vieux routards de la politique, que la présence du nouveau conseiller de la guilde serait très bien accueilli. On parle de moi, quoi. Ce à quoi Cornélius a soutenu qu’il était temps de me confronter à cette partie de la société aryonnaise. Cela fait partie du job. Et j’ai beau regardé dans toutes les directions, je ne peux pas lui donner tort.

    -D’accord… d’accord. Cornélius. J’irais.
    -Parfait. La soirée commence à dix-huit heures.
    -Faut que je me prépare.
    -Oui, en effet. Il s’agirait de bien représenter la guilde. Je vous conseiller d’aller à la boutique de Cerruti. Cela devrait vous aller. Et pour l’heure, arriver un peu en retard. Ni trop. Ni pas assez. C’est au retard que l’on identifie l’importance de quelqu’un, car arriver après tout le monde, c’est l’assurance que tout le monde vous voit. Je prends toujours une demi-heure. Plus, ce serait irrespectueux. Vous pouvez en prendre cinq minutes de plus, puisque vous êtes expressément demandé.
    -D’accord. Merci pour votre aide, Cornélius.
    -Ce n’est rien. Je ne peux pas vous aider pour le reste.
    -Le reste ?
    -Vous verrez.

    Il me laisse comme ça avec quelque chose dans son regard d’acier qui me dit qu’il cache quelque chose qui le réjouit grandement. Je serais bien incapable de lui tirer les vers du nez, alors je laisse couler en fixant la carte laissé par Cornélius de son tailleur. Je vois où c’est. Je m’y suis jamais arrêté. Ça semblait cher et pas trop mon style, mais j’imagine qu’il faut faire des concessions pour se mêler au gratin d’Aryon. Je prends donc mon après-midi pour me préparer à ça et je ne prends pas de risque en allant tout de suite chez Cerruti. Je vous l’ai fait plutôt courte. L’intérieur est très intimidant. L’ambiance à l’intérieur est un subtil mélange de luxe et d’atelier de tailleurs. Les lieux sont bien entretenus, agencés avec gout et avec des matériaux de qualités. Les tables où certains tailleurs exécutent quelques retouches de dernières minutes sont recouvertes de matériaux et d’instrument de qualité. Ça sent bon les cristaux plein les poches et les clients collent plutôt bien à l’ambiance. Je manque presque de me faire refouler par la sécurité, mais quand je parle de mon statut et de Cornélius Tantale, mon collègue, on m’ouvre les bras. Avec discrétion, un vendeur me dirige vers une alcôve où je peux essayer les costumes. J’ai pas trop d’avis alors je me laisse plutôt guider. Mes quelques mois à fréquenter la salle de sport ont fait de moi un solide gaillard. Plus qu’avant en tout cas. J’ai pas trop perdu, pas encore eu l’occasion, et ça embête un peu pour trouver une tenue qui me va. C’est pas trop le genre de la maison, mais on sait faire des grandes tailles, généralement à cause d’embonpoint conséquent. Finalement, on trouve quelque chose d’assez classiques à mes yeux et qui ne devrait pas craquer au premier geste brusque. Pour les vendeurs, ils vous diront le style et les inspirations de cette tenue par comme les autres, mais c’est du blabla d’experts. Tant que ça me va, je m’en satisfais.

    Je douille pour la note, mais à la gueule des lieux, il fallait s’y attendre. C’est un investissement utile, puisqu’il y’en aura d’autres.

    Le reste, je pourrais le faire chez moi, mais je suis d’autres conseils que j’ai pu avoir et je vais chez un expert pour me faire une beauté. Peau, cheveux, moustaches, poils de nez, tout y passe. Ça taille, ça nettoie. On ne fait pas dans la mode actuelle, mais on reste présentable. Ça n’est pas vraiment moi et ça me gêne un peu, mais faut bien rentrer dans le moule, hein. Une fois ça finit, juste le temps de passer à la maison, de bien s’habiller et de commander un transport pour arriver en retard, comme me l’a conseillé Cornélius. En espérant que ça sera une soirée sans accroc.
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Trojan
    Mar 2 Fév 2021 - 21:34 #
    Le regard de givre de Vesper parcourut la grande salle, vaste et illuminée par un imposant chandelier qui étincelait depuis le haut plafond ornementé. La noble se trouvait à l'une de ces soirées mondaines dont elle était coutumière, emplie d'invités de marque fastueusement vêtus qui conversaient avec autant d'aisance qu'apparente que d'hypocrisie sous-jacente. Leurs splendides atours suintaient l'opulence, tout comme ceux de Vesper qui ne déparaient pas, en terme d'élégance. Corsetée dans une robe bleu nuit dont la teinte soutenue contrastait avec sa carnation de lait, sa toilette dévoilait la courbe délicate de ses épaules, et mettait en valeur l'harmonie de sa silhouette aux proportions séduisantes.

    Parmi cette kyrielle de convives de qualité, la noble en recherchait un en particulier, que ses yeux ne trouvèrent pas, à son grand dam. Cela lui causa un profond agacement intérieur, qu'elle s'efforça de dissimuler en redoublant d'affabilité composée avec ses présents interlocuteurs. Il finirait bien par arriver, elle l'espérait bien.  

    Car, comme bien souvent, Vesper ne se trouvait pas là sans poursuivre un objectif bien précis, octroyé par la Cabale, cette organisation crapuleuse à laquelle elle était affiliée. Il consistait présentement à approcher Whiskeyjack Callahan, non pour sa récente et éminente place de Conseiller de la Guilde des Aventuriers, mais pour l'attrait que représentait le réseau d'informateurs qu'il orchestrait, intitulé Les Petits Potes. Un vaste maillage constitué de gérants de tavernes, par le biais desquels circulaient un certain nombre de nouvelles plus ou moins importantes. La perspective d'avoir une emprise sur ce lacis représentait un intérêt énorme pour la Cabale, et la noble devait donc participer à l'infiltrer, le plus subtilement possible. Car sieur Callahan ne devrait, bien entendu, rien soupçonner.

    La première étape était de parvenir à le rencontrer et à l'approcher… Et pour cela, Vesper pouvait remercier le Prince Aeron. Ce dernier avait en effet consenti à ce qu'elle l'accompagnât à cette réception organisée à la demeure des Priam, à laquelle le nouveau Conseiller était attendu. Un privilège que l'hériter royal lui avait gracieusement accordé, en échange de ses services de thérapeute, sans qu'il ne fût au fait de son dessein réel concernant le Conseiller, ni de son appartenance à la Cabale. Vesper jeta un bref regard vers le Prince, qui conversait avec un groupe de nobliaux un peu plus loin, puis recentra son attention sur sa propre interlocutrice.

    « Madame Devern, je me dois de saluer la qualité de vos étoffes. Toutes mes toilettes confectionnées à partir de celles-ci m'apportent une entière satisfaction. Je suis notamment ravie de voir que leur couleur ne s'affadit aucunement avec le temps, la tenue de leur teinture étant particulièrement remarquable. »

    « Je vous remercie, ma chère. La prochaine fois que vous viendrez à Grand-Port, n'hésitez pas à me faire part de votre venue. Nous pourrons arranger une visite privée, et vous présenter nos prochains tissus en avant première. »

    Ce présent échange n'avait que peu d'intérêt, il fallait le concéder, sinon de nouer des liens qui pourraient s'avérer profitables dans le futur. La noble saisit une coupe de vin généreusement offerte par l'un des domestiques qui passait à la lisière de leur binôme, et fit tournoyer son contenu d'un air songeur. D'affriolants petits fours garnissaient également les plateaux d'argent qui s'approchaient parfois, dans l'incessant ballet affairé de la domesticité, mais elle n'était pas vraiment d'humeur gourmande. Sa préoccupation de ne point voir poindre la raison de sa présence en ces lieux lui ôtait présentement l'appétit.

    Lorsque soudain, Vesper finit par l'apercevoir. D'une corpulence un peu plus râblée qu'attendue, le faciès orné d'une remarquable moustache surmontant un sourire débonnaire, et surtout… Nimbé de cette aura de sympathie naturelle, qui lui conféra ce sentiment inexplicable mais prégnant qu'elle le connaissait déjà, comme s'ils avaient déjà été amenés à partager de plaisantes conversations ensemble. Cela ne pouvait être que lui.

    Il lui fallut toutefois s'armer de patience. L'alpaguer dès son arrivée aurait pu paraître indélicat, voire inconvenant, et il y avait bien d'autres nobles qui rôdaient autour de lui avec des intérêts latents. Vesper attendit donc son tour, patiemment, guettant du coin de son regard cyan le moment opportun, l'ouverture qui lui permettrait de l'aborder. Un moment fugace de solitude, une accalmie qu'elle viendrait combler par l'agrément – voire le charme, s'il le fallait - de sa présence.

    Et alors, l'occasion finit par se présenter. Alors qu'un noble venait de le quitter, Vesper s'approcha de lui en arborant son sourire le plus radieux, et s'inclina dans une révérence gracieuse.

    « Bonsoir, Monsieur le Conseiller. Vesper Devern, gestionnaire de l'entreprise du même nom et psychologue, à Grand-Port. Je tenais à vous féliciter pour votre récente promotion. Comment vous portez-vous, depuis votre malheureuse… perte ? »

    Elle n'y alla pas à demi-mot. Le décès de l'ancienne Commandante de Forteresse ne lui était pas inconnu, comme de tous ceux qui s'intéressaient de près ou de loin aux déboires des notables d'Aryon - dont Whiskeyjack faisait partie, en particulier depuis sa promotion au rang de Conseiller. Forte de son profil de psychologue, Vesper s'était permise d'exposer sa – fausse - préoccupation à son égard, qui ne pourrait paraître que légitime, pour engager la conversation.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Trojan
    Jeu 4 Fév 2021 - 19:08 #
    Dix-huit heures trente pétantes. L’heure d’entrée en scène avec le retard suffisamment qui sied à mon importance, comme a dit Cornélius. Dix bonnes minutes que je fais le pied de grue à une vingtaine de mètres de l’entrée de la demeure des Priam. Je pars souvent en avance de peur d’arriver en retard, même si dans la situation présente, le retard est prévu, mais il s’agit d’arriver à l’heure dans mon retard. Si vous avez bien suivi. J’arrive donc en avance par rapport à mon temps de retard et je respecte le coup de pouce de Cornélius à la lettre, vérifiant l’heure toutes les minutes en jetant un œil à ma montre à gousset que je glisse ensuite dans ma poche de veston. Pour mieux la ressortir. Heureusement qu’il ne fait pas trop froid et je peux remercier l’excellente facture de ma toute nouvelle redingote doublé de fourrure. Très agréable. Pas comme son prix. On m’avait conseillé un chapeau, mais ce n’est pas trop mon genre. J’ai par contre choisi un joli nœud papillon peut-être un peu trop rouge vif, mais comme je l’ai trouvé dans une boutique réputé, je peux en déduire que c’est tout de même bien vu. Il y avait différentes tailles et j’ai préféré plutôt prendre un gros modèle. Le vendeur m’a juste dit que c’était un « excellent choix », mais de ce ton qu’il doit usité toute la journée pour ne pas froisser les volontés des clients d’un jour. C’est qu’un client habituel doit savoir si ça se fait ou pas. Un client inhabituel comme moi ne va probablement pas revenir. Donc pourquoi s’embêter ? Bah. On verra. Du coup, à l’heure pétante mais en retard, je me dirige d’un pas décidé, mais un peu endolori dans mes nouvelles bottines en cuir. Enfin, je dis nouvelle, mais encore fallait-il en avoir avant, hein.

    J’ai regardé avec une certaine appréhension le ballet déchargeant les convives dans des tenues distingués et des robes toutes les plus sublimes que les autres. J’ai bien essayé d’identifier des gens que je connaissais, mais faut dire que je ne connais pas grand monde dans le milieu de la noblesse. J’ai bien évidemment identifié le Prince et je peux vous dire que j’ai eu des sueurs froides à l’idée de faire ma première sortie officielle dans le cercle de la noblesse en présence d’un membre de la famille royale. Même si j’ai réalisé un boulot pour lui il y a quelques mois, je n’étais qu’un examinateur encore à l’époque et très certainement, cet épisode a coulé sur son esprit comme un de l’eau sur un caillou. Commettre un impair en pareille situation, ça serait vraiment terrible, j’en suis extrêmement conscient. J’ai même aperçu la demoiselle qui l’accompagnait, avec une certaine surprise. Tiens, je ne savais pas que le Prince avait une relation. Enfin, je le suppose. Je ne connais pas grand-chose aux codes de la noblesse, mais quand un homme non marié sort de sa voiture avec une demoiselle fort séduisante ; même si elles sont toutes séduisantes ici et que prétendre le contraire pour l’une vous plongerez dans une situation périlleuse ; chez moi, on peut s’attendre à ce qu’il y ait quelque chose d’intime entre eux. Si je faisais ça, je peux vous dire que ça sera la conclusion de ma maman. Bref, je m’approche et je peux vous dire que les deux gaillards assurant la sécurité à l’entrée m’ont à l’œil, puisqu’ils m’ont repéré dès la première minute ou je suis arrivé et ils ne m’ont certainement pas lâché des yeux une seule seconde comme si j’étais une menace. Justement, en approchant, l’un glisse une main dans son manteau comme pour mieux se saisir d’une arme afin de palier à toute possibilité. Heureusement, j’ai une tenue qui ne parait pas trop déconnante pour ne pas être un visiteur comme les autres. Juste peut-être qu’arriver à pied, ça ne se fait pas.

    -Messieurs. Je suis … invité. Whiskeyjack Callahan. Conseiller de la Guilde des Aventuriers.

    Le gaillard le plus proche me lance un regard suspicieux puis fait un geste à son camarade d’aller chercher le domestique chargé des invitations. Très certainement que pour ce genre de bonhomme, à force de faire le pied de grue à l’entrée du domaine des Priam, ont une bonne mémoire des invités réguliers et se méfient des nouvelles têtes, surtout quand elles viennent à pied, visiblement. Le préposé aux invitations arrive bien vite avec sa petite paire de lunette sur le nez, glissant un regard vers moi et vers sa liste des invités. Il esquisse un mince sourire tout en haussant un sourcil avant de faire un geste aux deux gardes.

    -C’est bon messieurs. Monsieur Callahan. Nous avons été prévenus de votre arrivé. Vous a-t-on donné une mauvaise heure ?
    -Ah non. Mais c’est Cor… un ami. Il m’a dit que c’était mieux… d’arriver en retard…

    Je ne parais pas très sûr de moi. C’est le cas. Je frotte mes mains l’une contre l’autre comme un enfant pris sur le fait par un professeur particulièrement sévère.

    -Mieux d’arriver en retard, monsieur Callahan ?
    -Oui. Que c’est ce qu’il fallait faire. Une sorte de … convenance.
    -Je ne juge pas de vos amitiés, monsieur, mais vous devriez reconsidérer leur sincérité. Arriver exprès en retard à une soirée des Priam c’est bien la première fois qu’il m’ait été permis d’entendre pareille sottise.
    -Ah.
    -Enfin, ne restez pas là. Entrez.
    -Merci.

    J’échange un dernier regard avec le garde suspicieux qui ne se semble pas s’être contenté de la confirmation du domestique. La température du soir n’a rien à envier avec la fraicheur du regard qu’il m’offre. Mieux vaut rentrer, oui. Et à l’intérieur, je suis rapidement frappé par le luxe des lieux. Là où le noble standard voit une demeure de bon gout qui sied au rang des Priam, moi je découvre un lieu qui me parait aussi opulent que ce que je m’imagine du Palais royal. Tout parait luxueux. A se demander même si le balai de nettoyage n’est pas fait d’un bois rare brodé de fil d’or. On m’introduit avec moult de bras tendu vers la salle de réception, là où les convives passent le plus de temps, et accessoirement la pièce la plus vaste de la demeure. Je m’imagine bien que les choses importantes se discutent dans des pièces plus petites et beaucoup plus intimistes, mais ça me va plutôt bien de les esquiver. C’est bien dans ce genre d’endroit qu’on peut y perdre beaucoup sans s’en apercevoir. Il y a du monde dans cette pièce rivalisant de luxe, les murs décorés finement de peintures et de divers œuvres d’arts d’artistes prestigieux. Çà et là, c’est un florilège de bonhommes et de dames discutant, riant, dégustant un petit four, buvant une gorgée de vin, dansant d’un groupe à l’autre au grès des intérêts, des alliances et des inimités. Une immense chorégraphie dont j’ignore tous les codes, qui pourrait se transformer en fosse à serpent si je ne prends pas garde. A mon arrivée, peu de monde s’intéresse à moi. Je capte quelques regards discrets et je dois en manquer bien d’autres. J’imagine bien que dans ce genre de situation, les nouveaux arrivants ne passent pas inaperçu et qu’il vaut mieux savamment méditer la nouvelle de mon arrivée plutôt que d’exécuter un mouvement inapproprié.

    Autant vous dire que je ne suis pas très à mon aise.

    Un domestique arrive à mon chevet, bien indifférent à l’attention dont je peux faire l’objet, uniquement désireux de remplir sa fonction.

    -Que voulez vous boire, monsieur ?
    -Euh… vous auriez de la bière ?

    Le domestique fronce les sourcils à ma question et me jauge un instant, s’attendant à ce que je complète surement. Peut-être qu’une bière n’est pas à la carte et c’est bien dommage. Un bref regard dans les mains des invités me laissent suggérer qu’on préfère les vins délicats à l’amertume d’une pinte de blonde. Pas dit que je n’aimais pas ça, mais en terrain inconnu, on préfère se reposer sur des choses familières et clairement, une mousse, ça aurait été clairement utile. Je finis par lâcher un sourire crispé.

    -Je rigolais. Un verre de vin.
    -Lequel ?
    -Euh… qu’est ce que vous avez ?

    Pendant une demi-seconde, il roule des yeux en esquissant une grimace, puis il énonce des références de vin dont je n’ai jamais entendu parlés, surement parce que le prix d’un verre de main n’est pas dans mes moyens en règle général. Je finis par le couper, sinon, on va y passer la journée.

    -Mettez-moi le rouge. Comme le monsieur là.
    -Bien … monsieur.

    Il s’éloigne. Puis d’autres viennent. Des convives. Ils se présentent. Des noms. Des titres. Des domaines. J’essaie de les garder en tête tout en faisant bonne figure. Derrière les convenances et les sourires de façade, je n’arrive pas à percer le moindre indice sur ce que pensent ces gens. Le serveur finit par me tendre mon verre de vin posé sur un plateau d’argent dont je me saisis en le remerciant. Entre ce mot à l’égard du domestique et la façon de tenir mon verre, je sens soudainement que je suis jugé. On esquisse des sourires qui pourraient passer pour de la moquerie avant se faner très rapidement, laissant place à une sorte de malaise perceptible. Les gens viennent, mais ne s’attardent pas. Juste des présentations. Juste des façons de se montrer. Le flux s’interrompt à un moment et aucun des noms que l’on m’a donné n’a sonné à mes oreilles. On pourrait dire que le menu fretin est venu voir le nouveau conseiller. Pour ce qui est des gens importants, si encore ils s’intéressent à moi, ce n’est pas encore pour tout de suite. Les Maitres de maison ne se sont pas encore montrés, il n’est peut-être pas très convenant de leur voler la primauté quand on a un certain statut, même parmi les nobles. Et c’est au moment ou je sirote mon verre avec une rapidité qui ne semble pas être la norme ici que je me fais accoster par la demoiselle que j’ai vu arriver avec le Prince. Je peux vous dire que d’être l’attention d’une proche de la royauté et du Prince, c’est quand même quelque chose. Dans une toilette parfaite, pour les codes de la noblesse que je ne connais pas mais je suppose que c’est le cas quand on fréquente le Prince, la dame vous capte l’attention d’un regard sans nul autre pareil. Il y a quelque chose dans ces yeux qui me rend subitement mal à l’aise et sa présentation a le don d’accroitre se malaise.

    Ma perte.

    Bref souvenir d’une nuit froide dans les draps d’une autre. Bref souvenir d’une nuit froide à chaudes larmes, seul dans les miens. Cela va faire un an qu’Elina est décédée et même si le pire est derrière moi, il n’est jamais facile qu’on me remette la tête dans ces souvenirs, surtout quand cela vient d’une personne dont je ne pensais pas qu’elle était au courant de ça. Même si tout se sait dans la noblesse à partir du moment où l’on veut savoir. Parce qu’elle était Capitaine du Blizzard, cette information n’est pas du genre à rester dans l’oubli, à me dépens. Et encore aujourd’hui, je le paie. Il y a des mois, j’aurais pu avoir une légère perte d’équilibre sous l’uppercut psychologique. Aujourd’hui, je résiste mieux même si mon visage doit être un livre ouvert pour n’importe qui, même ceux qui ne sont pas psychologue. Regret. Douleur profonde. Sentiments vivaces mais à jamais insatisfaits. Me sentant analyser par le regard de la psychologue, puisqu’elle s’est présentée ainsi, je me force à reprendre pied et à sortir une réponse, même bateau

    -C’est toujours difficile. Mais c’est la vie. Et il faut savoir rebondir et se saisir de ce que l’avenir nous propose.

    Bateau. Voire minable.
    J’essaie de refixer mes pensées sur l’instant présent, même si le spectre d’Elina ne sera pas très loin pour un temps. Vesper Devern ? Ca ne me dit absolument rien. Et j’ignore même son type d’entreprise, du coup. Et mon ignorance est propice à passer pour un idiot dans l’histoire. Après, c’est le Grand-Port, c’est loin. Et je ne suis pas censé tout connaître.

    -Whiskeyjack Callahan. Mais du coup, je me doute que vous le savez déjà.

    Bah oui. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi la compagne du Prince vient en personne se présenter. J’ai soudain une certaine appréhension d’avoir sauter à pied joint dans un jeu dont j’ignore tout des tenants et aboutissants. Et surtout, après ma présentation sommaire, un léger blanc s’installe. Et une sorte de malaise palpable. Désireux de ne pas griller mes futures relations avec la royauté, je prends les devants comme j’aurais fait avec n’importe quelle camarade de comptoir dans un des fameux bars de la capitale. Sauf qu’on n’est pas au bar et on n’est pas avec n’importe qui. Et c’est bien pour ça que je vais vouvoyer et pas tutoyer. C’est bien la seule chose à laquelle je pense dans l’urgence de la situation.

    -Permettez-moi de vous féliciter. Enfin, je n’ai pas eu vent que c’était officiel, mais je doute que si vous apparaissez ensemble, c’est que c’est une sorte d’officialisation, non ? Vous formez un merveilleux couple avec le Prince Aeron. Sincèrement.

    Je ne parle pas trop fort. Au cas où ce n’est pas encore officiel. Il ne s’agirait pas de parler haut et fort de quelque chose qui n’a pas encore été officialisé. Peut-être qu’ils attendent les maitres de maison pour ça. Mais puisqu’on parle de mon ex, parler de son futur conjoint me paraissait être la réaction la plus logique.
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    Re: Trojan
    Mer 10 Fév 2021 - 21:53 #
    À n'en point douter, la question de Vesper avait lancé un pavé dans la marre. Et si elle l'avait posée de façon délibérée, en parfait état de cause de l'incidence que celle-ci aurait sur son interlocuteur, elle n'avait en revanche pas anticipé l'ensemble de ses conséquences.

    La psychologue connaissait sieur Callahan, et ce avant même de le rencontrer dans ce vis-à-vis forcé par le destin. Elle l'avait découvert indirectement, au travers du prisme des informations qu'elle avait reçues à son sujet de la part de la Cabale - la noble n'avait d'ailleurs de cesse d'être impressionnée par la manne des savoirs, d'une étendue presque sans limite, dont disposait son organisation. Elle maîtrisait ainsi les grandes lignes de la carrière professionnelle de Whiskeyjack, de son rôle d'examinateur au sein de la Guilde jusqu'à sa promotion au poste de Haut Conseiller. Par ailleurs, son passé amoureux lui était également connu – le plus significatif, tout du moins. Elle avait ainsi connaissance des contours de son idylle avec la Capitaine Elina Von Andrasil et son abrupt et déplorable décès, qui l'avait mené sur les sentiers du deuil.

    Mais la noble avait, jusqu'alors, intégré ces données de façon purement factuelle, en conservant une distanciation froide avec celles-ci. Car, qu'elle que fusse leur teneur dramatique, cela ne restait que des mots retracés sur un parchemin confidentiel. Des données vectrices de savoir, et ainsi potentiellement de pouvoir, par l'avantage qu'elles lui conféraient sur sa cible. Mais à présent que Vesper se retrouvait face à sieur Callahan, et qu'elle lisait sur les traits accablés de son visage cette insondable peine que sa question avait éveillé en lui, elle peinait à conserver cette posture purement analytique et distanciée.

    Car, bien malgré elle, l'homme qui se tenait ainsi devant elle lui inspirait une inattendue - et somme toute inexplicable - sympathie. Peut-être que son élégante moustache sertissant son faciès, ou ce nœud papillon ornant ostensiblement sa tenue, y contribuaient quelque peu, mais elle restait, au demeurant, bien ardue à justifier. Et, immanquablement, une profonde empathie l'accompagnait. La noble sentit ainsi le désarroi étreindre sa poitrine, en miroir de ce chagrin rémanent dont elle était témoin - et responsable.

    « Le deuil fait partie des épreuves les plus difficiles à surmonter, et je salue votre volonté d'aller de l'avant dans celui que vous connaissez. C'est tout à votre honneur, sieur Callahan. Sachez dans tous les cas, que si vous souhaitez de l'aide, je serai ravie de mettre à votre disposition mes compétences professionnelles. »

    Il y avait bien un avantage, à cette  irrépressible compassion dont elle subissait le joug : ses mots sonnaient des plus vrais, bien que Vesper ne manquât réellement de talent pour feindre d'être affectée par une situation, quelle qu'elle fût. Lorsqu'on évoluait dans les sphères de la noblesse, les faux-semblants devenaient en effet rapidement une nécessité. Mais, aussi louables fussent ses usuels talents d'actrice, la sincérité qui perça dans sa réponse – du reste tout à fait convenue – surpassa de loin la prestation qu'elle aurait offert, sans cette sensibilité étrangement exacerbée.

    Une sensibilité dont Vesper se serait bien passée, au demeurant, car elle le savait en son for intérieur : il était plus que dangereux de s'éprendre du sort de ses cibles. Mais malgré cet état de fait dont elle avait parfaitement conscience, la noble ne parvenait, présentement, à lutter contre les sentiments contradictoires qui la tourmentaient. Elle entreprit de porter son verre à ses lèvres carmines et de boire une gorgée de vin dans le court silence qui s'installa, cherchant à rassembler ses esprits et à recouvrer cette lucidité qui lui faisait hélas défaut, lorsqu'une question de son interlocuteur vint la prendre au dépourvu. La noble manqua de restituer son breuvage, et toussota - le plus élégamment possible - avant de parvenir à reprendre la parole.

    « Je… Je crains qu'il n'y ait méprise, sieur Callahan. Je n'entretiens point ce type de relation avec sa Majesté le Prince. J'ai en effet l'insigne honneur de le côtoyer, mais pour des occasions purement professionnelles. Il m'a ainsi invitée à cette soirée, en remerciement de mon l'accomplissement de mon travail. »

    Son interlocuteur allait pouvoir déduire qu'elle dispensait un suivi psychologique à l'héritier royal, et Vesper aurait aimé taire cette information, mais il lui fallait prioritairement rétablir la vérité sur la nature de leur lien.

    « Vous parliez de saisir ce que l'avenir a à offrir… Dois-je en déduire qu'il a été agrémenté d'une nouvelle rencontre ? » Réalisant la portée de sa question, elle posa soudain une main sur sa poitrine dans un geste de repentance, « Pardonnez mon indiscrétion, sieur Callahan, et ne vous sentez point obligé de l'assouvir. À vrai dire, je me demandais simplement si ce nœud papillon vermillon vous avait été conseillé par une dame. Car il vous sied à merveille, cela va sans dire. »

    Manifestement, la curiosité de Vesper s'était également aiguisée malgré elle. Elle se morigéna intérieurement, et décida de revenir sur un terrain plus professionnel afin de ne point paraître trop inconvenante.

    « Par ailleurs, en parlant de futur, comment entrevoyez-vous celui de la Guilde ? Je suis fort curieuse de connaître l'opinion de l'un de ses hauts dirigeants à ce sujet. »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Trojan
    Sam 13 Fév 2021 - 23:06 #
    Une chose assez pratique dans ce genre de réception, c’est que le personnel est parfaitement compétent. Pas que je dise que le personnel des établissement un peu plus bon marché et un peu moins luxueux ne fait pas bien son boulot, c’est juste que ici, il y a ce petit truc en plus qui fait qu’on est totalement pris en charge par le petit personnel qui ne souhaite qu’une seule chose : la satisfaction des invités. Car si les invités ne sont pas satisfaits, les maitres de maisons en seront très désappointés et ce n’est pas une chose que les serveurs voudraient qu’on leur reproche. De ce fait, à peine mon verre terminé, je cherche un endroit pour le poser et un plateau d’argent apparaît de nulle part porté par un serveur humble qui me propose la même chose dans un nouveau verre. Et vous savez quoi ? C’est vraiment la même chose. Extrêmement prévenant. Et un verre plein est une bonne idée pour dissimuler la tranche de gêne qui m’empare, rougissant rapidement, les yeux louchant dans mon verre pour mieux ne pas croiser le regard de Vesper.

    Quand certaines se maudissent de divulguer des informations, d’autres sentent une suée glacial dans leur dos. Oh la gaffe ! Oh l’abruti ! Je peux vous dire que je suis vraiment pas fier de celle là. Coup d’œil à droite. A gauche. Personne ne semble s’intéresser à eux. Heureusement. Même si les nobles ont ce don pour récupérer des informations par une oreille indiscrète et ne rien laisser paraître sur leur visage. Des vrais espions de talents, ces nobles. Des mines d’informations qui manquent beaucoup à mon réseau, mais ce n’est pas en faisant ce genre d’erreur que je vais nouer des relations solides. Vous imaginez, si j’avais dit ça en public ? La honte que je me serais mangé dans les gencives. Je vois d’ici les sourires moqueurs et la promesse que ma bêtise se retrouve dans toutes les conversations mondaines le lendemain matin. Et l’inquiétude me gagne en imaginant très facilement Vesper se détourner de moi pour aller monnayer mon erreur au plus offrant. Mais rien. Peut-être que ce aurait été un mouvement dangereux. Se placer aussi proche du prince dans une histoire, même pour tourner en ridicule un tout nouveau conseiller de la guilde, ce aurait peut-être attiré la curiosité malsaine d’autres personnalités de la noblesse. Ou je réfléchis trop. Mais les jeux de la noblesse et de l’information sont d’un tout autre niveau de ceux auquel j’ai pu jouer par le passé. Elle change de sujet et je prends la suite avec une motivation redoublée. Oublions l’incident, hein, ça vaut pour le mieux.

    -Oh vous savez, la Guilde existait avant nous, elle existera après nous. Elle est sans cesse en mutation. Il y a sans cesse des choses à modifier, à régler, à créer. L’important, c’est de répondre aux besoins des aventuriers. Ça ne sert pas à grand-chose de créer des organisations si personne n’est intéressé. Ce serait un peu si vous traitiez un patient qui n’avait pas de problème.

    J’ai une brève hésitation. Est-ce qu’il n’est pas dangereux de parler d’un sujet dont j’ignore tout au risque de commettre une nouvelle gaffe ? Je sais bien qu’elle doit travailler avec des gens qui ont des problèmes psychologiques, mais je ne vois pas du tout comment on procède. C’est peut-être des années d’études dont je ne pourrais jamais percevoir la portée des raisonnements et des implications. C’est comme si un buveur d’eau commençait à faire le malin sur la question du gout des bières. Je vais pas être d’accord et ça va me déranger un peu. C’est surement pareil avec Vesper. Changeons de sujet.

    -Mais je suis encore nouveau, je ne sais pas encore tout. Et le savoir, c’est primordial dans nos milieux respectifs, j’imagine. L’information en règle générale et son réseau d’information, c’est quelque chose d’important, surtout dans les hautes sphères, hein ?

    Et là, je lui fais un clin d’œil. Pour faire genre on partage des informations confidentielles alors que pas du tout et j’ai fait une gaffe, mais faut mieux en rire, hein ? Je sens Vesper qui ne sait pas trop comment réagir à mon geste. Et puis je me dis que faire des clins d’œil, c’est peut-être pas quelque chose que font les nobles. Encore une fois, je me demande si quelqu’un l’a vu et que ça va jaser dans les chaumières de marbres. Reprends-toi, Whiskeyjack. Ne fais pas tout foirer. Changeons de sujet. Repartons peut-être sur un terrain plus léger qui ne porte pas à trop de conséquences. Mes histoires de cœurs, puisque la question a été posé avant de passer sur un sujet plus professionnel. Peut-être que les potins intéressent davantage la dame, dans le fond, mais que ça ne se fait pas. On oublie mes gaffes et on parle potins, ça fait un bon deal, non ? Je porte la main à mon nœud papillon.

    -C’est comme pour ce nœud papillon. Je ne savais pas trop. On m’a conseillé, oui, mais pas de dame. Juste un vendeur très serviable. J’avoue que je ne sais pas si c’est… trop… ou bien. Si une dame telle que vous le valide, c’est que j’ai été bien conseillé. Mais rien de rocambolesque. La vie est parfois juste très banale. Mais vous aussi vous avez une très…

    Alors. Sur l’instant, comme on avait parlé chiffon et qu’on avait parlé du mien, je me suis logiquement dit que c’était une bonne idée de parler des siens. Et c’est une fois l’enchainement initié que je me suis rendu compte de mon erreur et de mon absence totale de connaissance en la matière. La mode des nobles, déjà. Et surtout, la mode des femmes. Quand pour nous, il s’agit, il me semble, de porter des costumes qui se ressemblent tous avec assez peu de fantaisie, les toilettes des femmes sont aussi différentes qu’elles sont nombreuses. Comme si chacune essayait de s’imiter pour être à la mode tout en ayant une certaine différence pour ne pas copier, parce que copier, c’est manqué sacrément de personnalité et qu’être potentiellement à l’origine d’une évolution de la mode par l’ajout d’un détail sur sa tenue est un prix que l’on s’arrache fort mais qui, parait il, est difficile à retirer des mains expertes de la couturière royale. Enfin, je digresse, mais ça ne va pas corriger mon problème initial, qu’est ce que je lui dis ? Mon regard glisse rapidement pour trouver quelque chose à redire et j’essaie de ne pas paraître offensant, mais je peux vous dire que c’est pas facile. Et dans un sens, c’est un peu mesquin comme raisonnement. Le principe, c’est d’être séduisante. Si on peut pas regarder ni même le dire, ça sert à quoi, hein ? Comment qu’on appelle cette façon de montrer ses épaules ? Si même ça avait un nom. Du coup, après une seconde de silence qui aurait pu passer pour une éternité, je me décide à y mettre fin.

    -… jolie toilette qui vous va à ravir. Vous devez être bien… conseillé…

    Je suis partagé entre l’idée d’invoquer l’excuse des cabinets même si ça fait dix minutes que je suis là et celle de terminer par un « Je déconne » qui passe généralement bien dans les discussions tardives de taverne, mais le problème est qu’on n’est pas à la taverne. Indécis, je me contente de baisser les yeux et de boire d’un trait mon deuxième verre en attendant le couperet de la moquerie.
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    Re: Trojan
    Ven 19 Fév 2021 - 21:30 #
    Rien ne pouvait échapper au regard aiguisé de Vesper, sans cesse à l'affût des réactions de ses interlocuteurs, afin de mieux déceler et comprendre leurs émotions intérieures… en vue de les exploiter. La noble remarqua ainsi aussitôt la cuisante teinte pourpre qui vint embraser subitement le visage du Conseiller, lorsqu'il réalisa son erreur au sujet de sa relation avec le Prince. Elle décida alors, promptement, de détourner ses prunelles céruléennes de Whiskeyjack, de façon à ne point accentuer son malaise. Un geste mû par la politesse, et parce que la gêne du Conseiller n'était pas un sentiment qui allait lui être utile, dans son entreprise actuelle. Ses yeux éludèrent ainsi son embarras comme pour l'aider à s'en défaire, tandis que le Conseiller trouvait quant à lui un refuge provisoire dans son verre de vin.

    Vesper dirigea son attention vers les invités se trouvant dans leur plus proche environnement, qui conversaient à une distance respectable dans un bruissement jovial, parfois ponctué d'éclats de rires. Aucun d'entre eux ne semblait avoir ouï leur échange concernant le Prince, en apparence tout du moins. Cependant, au vu de la faible tonalité employées par leurs voix, cette hypothèse qu'il ne se soit pas ébruité demeurait probable. Et le fait que ce quiproquo se soit cantonné à leur sphère seule n'était pas sans déplaire à Vesper, en réalité. En effet, si des bribes de ce dialogue avaient été perçues, elles auraient eu tôt fait de se disperser sans qu'elle ne pût en maîtriser la propagation… et l'altération. Or leur déformation aurait été particulièrement hasardeuse, et possiblement dangereuse. La noble aurait eu en effet tout à craindre qu'on la pense maîtresse du Prince, par exemple – l'une des possibilités qui aurait pu émailler les commérages de nobles peu scrupuleux, si la supputation de Whiskeyjack leur était parvenue.

    Fort heureusement, ce malentendu était à présent dissipé et clos, à leurs plus grands soulagements respectifs. Vesper revint darder ses prunelles sur le Conseiller, qui aborda sa vision du devenir de la Guilde. Elle constata que son point de vue ne manquait pas d'intérêt, lorsqu'il évoqua le caractère évolutif et en mouvance constante de son organisation, qui n'était pas sans faire écho à celle à laquelle appartenait Vesper. En effet, depuis son arrivée au sein de la Cabale, somme toute récente, la noble avait déjà pu noter à quel point celle-ci, et les membres la composant, n'étaient aucunement figés dans un marbre immuable.

    « Etre à l'écoute de façon à répondre à un besoin préalablement identifié, le parallèle avec mon activité est en effet tout à fait pertinent, sieur Callahan. Et je pense même que le fait d'être nouveau vous avantage, dans cette posture. Vous bénéficiez ainsi d'un regard neuf, et d'une oreille d'autant plus attentive et non biaisée. »

    Peut-être que suite à son arrivée, Whiskeyjack pourrait participer à insuffler une nouvelle dynamique au sein de la Guilde, et à bouger des lignes insuffisamment malmenées dans un passé proche. Mais pour cela, il lui fallait d'abord engranger des connaissances sur toutes les ficelles de son fonctionnement, avant de pouvoir opérer d'éventuels changements, comme il lui expliqua.

    « Le savoir est essentiel, je vous rejoins tout à fait, en cela qu'il est le prérequis à toute action avisée. Et il ne faut pas négliger les biais, sans conteste nombreux, par lesquels il s'acquiert… »

    Le clin d'œil de Whiskeyjack qui assortit sa phrase ne manqua d'interpeller Vesper, qui après être restée coite un instant, en profita pour rebondir sur un terme important qu'il avait employé.

    « Mais vous semblez déjà fort au fait de ce point, et connaisseur notamment en matière de réseau d'informations… Si je ne me trompe ? Vous évoluez pourtant depuis peu dans nos sphères, je dois m'avouer particulièrement étonnée. À moins que vous ne possédiez déjà une antériorité quelconque en matière d'obtention de renseignements ? »

    Cela pourrait peut-être lui offrir l'opportunité de s'ouvrir sur le réseau des Petits Potes. Du moins, elle l'espérait fortement, ce sujet étant son objectif premier. Le fait néanmoins que le Conseiller abordât ensuite un autre sujet, plus subsidiaire, ne fut pas pour lui déplaire. Vesper nourrissait un attrait certain pour les sujets croustillants relevant des liens tissés par ses interlocuteurs, car après tout, n'y avait-il pas de pire joug que celui d'une relation ? Ainsi, si elle devait déployer une emprise sur le Conseiller et son activité, il lui serait toujours profitable de savoir si une - ou plusieurs - autres personnes en exerçaient une également, d'une autre nature, sur ce dernier. Mais il fallait croire que non, à l'heure actuelle, de ce qu'il lui révéla.

    Le compliment qui succéda la prit au dépourvu. Vesper ne s'était pas attendue à ce qu'il tentât de lui retourner sa flatterie, mais cela n'était pas la première fois qu'il la surprenait. Et cette surprise la toucha plus qu'elle ne l'aurait imaginé - à nouveau. Peut-être du fait de sa maladresse. Oui, ce devait être ça.

    « Je vous remercie, sieur Callahan. Elle a été confectionnée par un tailleur de renom, à partir d'un tissu sélectionné avec soin, issu des ateliers Devern. À ce sujet, si vous passez à Grand-Port, à l'avenir, n'hésitez pas à vous rendre à notre boutique, située au centre-ville. Nous pourrons vous aider à trouver les meilleures étoffes pour parfaire votre garde robe de Conseiller. L'adage dit que l'habit ne fait pas le moine, mais c'est assurément un premier pas. »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Trojan
    Sam 27 Fév 2021 - 18:22 #
    Bon.
    Plutôt que de m’enterrer vivant avec quelques remarques bien acides qui iraient bien sur les lèvres d’une noble avec un certain pouvoir, l’intrigante Vesper ne semble même pas vouloir répliquer à mes égarements maladroits ni-même les relevés, continuant la conversation comme si j’étais un convive comme les autres ne se maudissant pas à chacun de ces propos lui paraissant déplacer ou malavisé. Au final, chacun donne des informations dans une sorte d’échange tacite. Sans le dire clairement, elle m’explique le domaine dans lequel est connue sa famille : la confection des vêtements. De luxe a priori. Installé principalement au Grand-Port, visiblement. Et là où s’interroger de la tenue portée par une membre d’une famille confectionnant elle-même ses propres toilettes de luxe m’aurait paru être la porte ouverte aux plus grandes moqueries, la noble ne laisse rien paraître. Peut-être qu’elle garde tout cela pour elle pour l’utiliser plus tard, mais je me dis que ce serait tout de même bizarre. Autant me crucifier sur place s’il y avait velléités de me vouloir du mal.

    Non.
    Il doit avoir une sincère volonté de m’aider. C’est la seule explication plausible. Une belle âme soucieuse de soutenir le conseiller junior et le guider d’une main experte sur les chemins tortueux des discussions mondaines. J’ai un mouvement de tête léger pour la remercier de sa bonté. Plutôt que de vouloir parler de sujets que je ne maitrise pas, Vesper semble insister pour évoquer les sujets que je devrais potentiellement maitrisé. Encore une preuve de cette volonté de me garder dans ma zone de confort et ainsi éviter que je commette des écarts maladroits. Merci. Trois fois merci. Avec ça, on ne se fait pas prier.

    -J’avoue que j’ai su me constituer de multiples relations avec le temps avec lesquels nous échangeons des informations régulièrement. J’ai cette faculté d’être apprécier par beaucoup de monde de côtoyer les lieux de boissons populaires. Les gens parlent beaucoup avec ceux qui leur vendent ce qu’ils vont boire. Ce sont des confidents. Qui se confit aussi clients. Des relations de confiance se créée et tout ça n’est qu’une expression de notre humanité. Quand des gens parlent de réseaux d’informations, ils songent souvent à des réseaux très secrets, mais il n’y a rien de tout ça avec mes pe…

    Je vais vraiment parler des petits potes ? C’est que le nom sonne pas mal populaire, ça donne confiance aux petites gens, mais franchement, parler de ce nom à quelqu’un de la noblesse, de quoi j’aurais l’air ? Vous pensez vraiment mettre le mot « Potes » dans la bouche d’un membre de la noblesse ? Il y a quelque chose qui passe mal là-dedans. Non. C’est mieux de ne pas révéler ce petit nom plutôt « prolo » de mon organisation.

    -… mes associés. Les gens nous connaissent. Ils savent ce qu’on fait. L’important n’est pas dans l’exploitation maléfique de l’information. Beaucoup d’informations sont neutres et beaucoup de gens peuvent en avoir besoin sans que ça aille à l’encontre des intérêts et des vies d’autrui. Nuire n’est pas notre vocation. Et c’est bien pour cela que l’on nous fait confiance. Après, on respecte la loi. Si ça peut aider les autorités à maintenir le royaume en paix, on n’hésite pas à partager ce que l’on sait. La sureté de la royauté est de facto au centre des intérêts de nos concitoyens. C’est toujours un plaisir de rendre service.
    -A qui le dites-vous !

    Je sursaute presque en attendant que m’interpelle et nous nous retournons en direction de celle qui a parlé se présentant sans l’ombre d’un doute comme étant la maitresse de maison. Dans une superbe robe nacrée la faisant rayonner parmi sa petite cour privée, Cassandre Priam ne fait pas son âge que l’on ne dit pas car ce n’est pas poli de demander l’âge d’une dame. Arborant un sublime collier de pierres précieuses, elle tient le bras d’un homme de la moitié de son âge connu comme étant l’un de ces peintres à la mode qui bénéficie allègrement du mécénat de la famille Priam, ce qui implique de servir de cavalier tout le long de la soirée. Mais l’attention de la maitresse de maison n’est pas dirigée vers son protégé mais bel et bien vers son invité de marque. Moi-même. Parait-il.

    -Monsieur Callahan. C’est un plaisir que vous ayez accepté mon invitation.
    -C’est un honneur, madame.

    Je fais une petite révérence sans être trop fébrile. La rapidité de l’action m’a évité de trop y réfléchir et de faire une grosse erreur. C’est qu’il serait malavisé de faire une erreur ici. Si j’ai trouvé une alliée en Vesper en ce qui concerne les règles de l’étiquette, je doute que la famille Priam laisse passer autant de choses que les Devern. Après avoir un darder un sourire entendu dans ma direction, Cassandre Priam tourne son attention vers Vesper.

    -Miss Devern. Voici un moment que vous accaparez notre unique conseiller. J’ose espérer que vous ne chercher pas à réaliser une psychanalyse complète de notre invité. Vous allez faire des jaloux.

    Elle a un petit rire cristallin et ses suivants rient de concerts comme si c’était une sympathique boutade. J’ai une sueur froide. J’ai clairement le sentiment que quitte à tout prendre, je préférais continuer à papoter chiffon avec Vesper plutôt que de me retrouver au milieu d’un cercle de requin de la noblesse potentiellement de la pire espèce. J’ai un regard à moitié implorant en direction de Vesper en lui souhaitant bonne chance pour sortir de là. Et moi avec, si possible. Ca se fait pas trop de fausser compagnie aux hôtes, mais on ne peut pas fréquenter tout le monde, non ?
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    Re: Trojan
    Sam 20 Mar 2021 - 22:06 #
    Un sentiment de satisfaction gagna intérieurement Vesper, lorsque Jack s'empara de l'opportunité qu'elle lui avait sciemment tendue, et évoqua le réseau d'informations se trouvant sous sa houlette. Visiblement, son existence n'était point un secret, et il s'en ouvrait volontiers à elle, en toute limpidité et sincérité, sans en délivrer toutefois le nom. Il s'agissait là du seul élément qu'il garda dissimulé, ce qui n'échappa point à l'attention de la noble, qui en avait par ailleurs connaissance. Aussi nota-t-elle, en son for intérieur, de veiller à ne point employer la dénomination de ce réseau, tant que Jack n'aurait pas pris l'initiative de lui en faire part. Cela requérait d'elle un surcroît de vigilance, car un impair était vite arrivé, et le terme des Petits Potes pouvait facilement s'échapper de ses lèvres, de façon malencontreuse, mais elle était rompue à l'art de maîtriser ses paroles, et devrait réussir à endiguer ce savoir.

    La notoriété de ce réseau d'informateurs était d'ailleurs telle que Vesper aurait pu avancer en avoir déjà entendu parler, ce qui lui aurait épargné ce délicat exercice. Toutefois, elle avait fait le choix de paraître ignorante à ce sujet. En effet, le milieu des tavernes demeurait grandement éloigné de celui de la noblesse, et sa connaissance d'une telle toile aurait peut-être pu éveiller les prémices d'une suspicion à son encontre chez le Conseiller. Elle préférait donc ne pas prendre le risque de faire naître l'étincelle du doute, qui lui aurait pu lui fermer les portes de la confiance de Whiskeyjack.

    La confiance, un sentiment particulièrement ardu à faire émerger, prenant un temps considérable à s'instaurer… Et pouvant en revanche être très rapidement et facilement rompu. Il suffisait d'un faux-pas, d'un malentendu, pour qu'elle se délite, et ce le plus souvent à jamais. Mais Vesper ne pouvait se le permettre. Elle ne pouvait faillir, car la Cabale comptait sur elle, et il lui faudrait tant bien que mal être à la hauteur des attentes de son organisation.

    Car qui sait ce qu'il adviendrait d'elle, si elle les décevait ?

    Mais alors que leur discussion était arrivée à son point le plus intéressant, et avait enfin atteint le cœur du sujet qui l'intéressait, et qui avait justifié toutes ses actions menées en amont – notamment son suivi du Prince, qui n'avait pas été sans danger et écueils - celle-ci fut brusquement interrompue.

    Leur hôte, la dénommée Cassandre Priam, venait en effet de les rejoindre, et il aurait été impossible de l'ignorer. D'une part du fait de son éminent statut, au sein de cette réception dont elle était l'investigatrice, et d'autre part en raison de sa tenue, au rayonnement envoûtant. Les reflets diaprés dardés par celle-ci accrochaient le regard, tout comme ceux émanant de la riche parure de bijoux qui déployait ses éclats liquides à son cou. Cela était peut-être un peu trop, au goût de Vesper qui avait toujours privilégié la sobriété – gage d'élégance, selon elle -  mais cette flamboyante opulence visait surtout à rappeler que Cassandre était la maîtresse des lieux, et qu'il aurait été fâcheux de l'oublier.

    La dame avait d'abord focalisé son attention sur le Conseiller, comme Vesper s'y attendait, et pendant ce laps de temps la noble s'attacha à détailler l'homme qui l'accompagnait. Un artiste de renom, dont le travail était soutenu par Cassandre. Mais devait-il simplement se contenter de réaliser de belles œuvres, pour s'attirer les faveurs de sa mécène ? Cette question effleura Vesper, tandis qu'elle évaluait leur différence d'âge assez notable. Elle fut toutefois forcée de s'extraire de ses réflexions, alors que dame Priam s'adressait à elle. Laissant fuser un léger rire en réponse à celui de son interlocutrice - tout à fait composé, n'étant point réellement d'humeur allègre - elle lui répondit alors :

    « Oh, vous faites bien de m'en faire part, dame Priam. Que le temps se dévide vite, lorsqu'on se trouve en plaisante compagnie. Loin de moi le désir toutefois de retenir notre cher Conseiller jusqu'à des heures indues… » Notant l'air implorant qui s'était imprimé sur le visage de Whiskeyjack, à la lisière de sa vision, Vesper improvisa ensuite : « Bien que cela serait loin de me procurer un désagrément, je dois bien le concéder. Et ce, pas uniquement pour des raisons de dévouement professionnel, pour aller au bout de ma confession. »

    L'intérêt qu'elle laissa entendre, envers Whiskeyjack, sembla alors attirer la compassion de son interlocutrice.

    « Oh, vous savez, très chère, si vous souhaitez échanger plus longuement avec sieur Callahan, et en plus étroite… intimité, nous disposons également de salons plus privés. » lui dit-elle avec un sourire équivoque, qui confinait au clin d'œil.

    C'était inespéré, mais dame Priam semblait encline à favoriser le rapprochement de ses convives. Après quelques paroles supplémentaires échangées, ils purent ainsi gagner un salon un peu plus isolé et intimiste, et s'installer sur un divan confortable. Bien sûr, cela ferait certainement naître quelques rumeurs à leur sujet, mais le jeu en valait la chandelle. Pour Vesper, et visiblement également pour le Conseiller, qui semblait rassuré d'avoir été soustrait à une énième conversation mondaine.

    « Je dois vous avouer, très cher Whiskeyjack, en toute sincérité, que je suis heureuse de pouvoir vous parler seul à seul. » Commença-t-elle, avant de rapidement embrayer sur l'objet de ses préoccupations : « Votre réseau d'informations n'est pas sans éveiller mon intérêt, en effet, et vous sembliez indiquer que le partage des informations recueillies via celui-ci pouvait être envisagé, sous certaines conditions et dans le respect de la sûreté des habitants du royaume, cela va sans dire. » Un élément auquel tenait le Conseiller, et sur lequel il semblait donc opportun à Vesper de revenir.  « Pour pouvoir aider ceux-ci, et l'un d'entre d'eux en particulier, pensez-vous que je puisse bénéficier de votre réseau et de son savoir ? »

    Il lui fallait à présent exposer ses motivations, de la façon la plus crédible qui soit.

    « Je pense en toute transparence à mon garde du corps, qui souffre d'un mal sibyllin et pour l'heure incurable, selon l'avis de tous les médecins consultés jusqu'alors. Vos informateurs pourraient peut-être permettre d'aider à identifier un remède. » Il s'agissait là d'un élément tout à fait véridique, sur lequel elle allait asseoir un mensonge. « Par ailleurs… Je soupçonne une sombre organisation, dénommée la Cabale, d'être à l'origine de son mal. Accepteriez-vous de m'aider à lutter contre celle-ci, par le biais votre réseau ? »

    Tel était le pari qu'elle avait décidé de tenter : amener Whiskeyjack à œuvrer pour la Cabale, tout en pensant lutter contre celle-ci.

    « Bien sûr, je suis consciente de l'ampleur du service que je vous demande, et soyez assuré que je saurai vous exprimer ma reconnaissance, et vous remercier par des paiements en retour, à ma mesure. »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Trojan
    Mer 24 Mar 2021 - 23:52 #
    J’ai bien eu du mal à contenir un certain soupir de soulagement quand Cassandre Priam a proposé de nous offrir la discrétion d’un salon privé. La mare à requin s’éloigne d’une façon que je n’aurais jamais espéré : sur un plateau d’argent par la maitresse des lieux. L’assurance d’être véritable tranquille. Qui pourrait oser nous interrompre et ainsi aller à l’encontre du désir des hôtes ? Pas grand monde, si ce n’est les hôtes eux-mêmes. Et les sous-entendus plausible de la scène doivent être un nectar qu’ils vont siroter pour les prochains jours. Même dans une taverne au fin fond des quartiers populaires, quand une femme et un homme s’isolent pour parler sérieusement, la moitié de la salle ne peut pas s’empêcher de penser à autre chose et d’asticoter l’un ou l’autre du duo par des clins d’œil moqueurs et des commentaires déplacés. Mais je me dis que cette rumeur serait bien faible quant à ce qu’on pourrait dire de moi si je devais marcher sur les œufs laissé par des nobles impatients de me voir les écraser sans une once de pitié pour la vie les contenant. On s’est dirigé vers le salon avec toute la dignité et la discrétion dont on pouvait faire preuve, mais c’est comme si la permission de dame Priam passait de groupes en groupes aussi vite que l’on avançait. Des regards. Des sourires. A croire que feinter l’évanouissement en plein milieu serait peut-être une échappatoire un peu plus rassurant.

    Une fois dans le petit salon, je me permets de souffler un peu. La tranquillité, ça a du bon. Loin des rumeurs des discussions et des messes basses, on se sentirait presque à son aise. Petit et bien meublé, le salon invite à se relâcher, même si, le soupçon de paranoïa qui me gagne à côtoyer la noblesse me fait dire qu’il y a peut-être des moyens dissimulé d’écouter notre conversation. Un serveur a pris soin de nous fournir suffisamment en boisson et en petit four pour qu’on n’ait pas à être interrompu sous peu. Toujours autant à son aise, Vesper reprend la conversation là ou elle l’avait laissé, m’installant à l’autre bout de la banquette, ayant une pensée soudaine pour les banquettes qui servent à guérir les maladies de la tête, dans l’idée que je me fais. Mais enfin, passons. La noble parle assez librement, confiant dans la confidentialité de notre échange. Je reste un peu dubitatif sur l’instant, mais elle connaît surement mieux ce qui se fait et ce qui ne se fait pas dans le milieu. L’inflexion de son discours est le moment ou elle évoque la Cabale.

    Je connais cette organisation. J’ai des amis qui ont eu à faire avec cette organisation. Et j’ai peut-être eu des problèmes avec eux, même si ce n’est pas une certitude. Ma certitude est que c’est une organisation plutôt secrète que peu de gens connaissent et encore moins de gens vont évoquer à d’autres sans avoir une totale confiance en son interlocuteur. Et là-dessus, je suis honoré qu’elle m’en parle, me fournissant des informations capitales à son sujet. Si son intérêt était somme toute agréable pour ma personne jusqu’à maintenant, il y a un but derrière. Mais je ne vais pas jeter la pierre à ceux qui cherchent mon aide. C’est le principe des Petits Potes, non ? Aider les gens. Non, l’information la plus importante, c’est qu’elle est opposée à la Cabale. Lutter contre la Cabale. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, dit-on. Et je suis plutôt d’accord avec ça. A m’ouvrir son cœur et ses intentions ainsi, je me dois de lui rendre la pareille. Elle a confiance en moi, elle doit savoir qu’elle peut avoir confiance en moi : parler d’un sujet sensible et assez méconnu.

    -Votre confiance me touche. Qui sait ? Je pourrais être membre de cette Cabale. Mais je peux vous assurer que non. Et je vais vous le prouver. Il y a une chose que beaucoup de gens ignorent sur Elina Von Andrasil… notamment… qu’elle est morte en combattant des membres de la Cabale.

    Et de se fait, que j’ai été si proche d’elle m’amène naturellement dans la position de celui qui ne peut pas apprécier cette organisation. Même si j’ai fait un peu mon deuil, je ne dirais pas non à  ce qu’on me livre ses assassins et qu’on me laisse un peu de temps avec eux, pour discuter. Ça vous surprend de Whiskeyjack Callahan ? Personne ne peut prévoir ce qu’on pourrait faire par amour. Et par haine. Si c’est le bon mot. Je bois une gorgée et je reprends avant de sombrer dans la mélancolie à nouveau.

    -Ce qui arrive à votre garde du corps est affreux. Et que la Cabale soit responsable de son état… décidemment, ces gens sont un fléau qui ne reculent devant rien pour briser la gentillesse et la bonté de ce monde… Je vous aiderai. Soyez en assurer. Que ceux qui s’opposent à ces dégénérés s’allient pour mieux les contrer.

    J’ai un reflexe. Je lui prends l’avant-bras de la main de sorte que sa propre main puisse serrer mon avant-bras dans une habitude de sceller une promesse particulièrement importante. Un geste qui a le don de surprendre Vesper qui n’est pas habitué à ce genre de réaction spontanée. Pas très noble. Heureusement qu’on en est à se faire confiance mutuellement, je pense pas qu’elle va aller dire à tout le monde ce qui s’est passé.

    -Pardon. Je n’aurais pas dû. Quoi qu’il en soit, même si nous avons un intérêt commun, le principe des Petits Potes et d’aider les gens. D’aider le bien commun. Si des informations peuvent servir à contrer cette organisation, c’est bon pour le bien commun. Si je peux aider n’importe qui pour le bien commun, on ne dira jamais non. On aide tout le monde tant que c’est bien. Evidemment que quelqu’un cherchant des informations en lien avec un crime ne sera pas aidé. Nous ne sommes pas là pour favoriser le crime et la délinquance. Nous avons même des liens avec la garde. Aider la garde, c’est aider la royauté. C’est aider le royaume. Vos besoins rentrent parfaitement dans cette catégorie, au-delà de l’existence de la Cabale.

    Je vais prendre le plateau de petit four parce que j’ai un creux et je fais passer à Vesper. Autant se mettre à l’aise.

    -Vous n’avez pas payer quoi que ce soit de particulier. Nous aimons rendre service. Puisque nous cherchons à aider les gens. Dans une certaine mesure, vous pouvez contribuer à fournir des informations au réseau. Les informations des uns sont les réponses des autres. Même les plus anecdotiques peuvent servir à quelqu’un. Une personne de votre prestance doit avoir accès à des histoires que l’on a pas souvent l’habitude de connaître. Les Petits Potes ont peu de liens avec le monde de la noblesse, en vérité. Nous acceptons les dons, mais nous les limitons. Il s’agit plus de financer des  frais de fonctionnement que de vouloir s’enrichir de cette activité. S’enrichir sur le dos des gens, c’est une idée assez détestable, non ?

    Je suis convaincu que Vesper est d’accord avec moi sur ce point. Peut-être que c’est la subite confiance réciproque que nous avons, mais il me vient une demande à l’esprit. Qui peut paraître étrange, mais à mes yeux, elle n’est en rien stupide. En même temps, nous partageons un but commun contre un ennemi qui nous a fait du mal à tous les deux. C’est peut-être ma sympathie naturelle qui pousse à le demander, parce que comme je le dis souvent, les collègues, c’est bien, les amis, c’est mieux.

    -Si je peux oser… La seule reconnaissance que je chercherais serait votre amitié. Vous ne semblez pas comme les autres, Vesper. Et vos motivations me touchent, vraiment. Je serais content de vous apporter tout mon soutien et mon amitié à travers le tourment que vous afflige la Cabale. Il faut bien se serrer les coudes, non ?

    Enfin, je me demande bien comment on demande à être pote avec un noble. Ils font surement les choses différemment, mais quand on connaît pas, on fait comme on peut. A la taverne, il suffirait de deux verres, d’une blague et de trois histoires et on serait devenu potes. Là, c’est pas la même ambiance, mais le cœur y est. Ça peut avoir des amis, une noble ?
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    Re: Trojan
    Jeu 8 Avr 2021 - 22:33 #
    Le cadre intimiste de ce petit salon privatif formait un écrin parfait pour les échanges qui s'y tissaient. Le mobilier était aussi cossu que confortable, et de riches tapisseries paraient les murs, retraçant diverses scènes de chasse – immortalisant peut-être des exploits réalisés par les Priam eux-mêmes – tandis que de lourds rideaux passementés dissimulaient les fenêtres, obstruant la vue qu'elles auraient pu offrir vers l'extérieur. De ce que Vesper pouvait présumer, elles devaient donner vers les jardins du domaine, mais l'heure était déjà trop avancée pour les admirer depuis celles-ci. L'obscurité qui régnait dans le salon était repoussée par des cristaux de lumière émanant de chandeliers disposés çà et là, dont la lueur modérée conférait une ambiance tamisée à la pièce.

    Assurément, le lieu était propice aux confidences. Peut-être les Priam en avaient-ils même profité pour dissimuler des moyens d'écoute au sein de celui-ci. Après tout, des solutions magiques pour assouvir la curiosité n'étaient point difficiles à dénicher, et Vesper ne détenait hélas point de sceau magique avec elle, pour pouvoir déceler si des outils de surveillance étaient à l'œuvre. Elle ne pouvait donc que se contenter de parler à voix-basse, de son timbre délicat infléchi par les accents du secret, en espérant rendre ses mots hors de portée d'éventuelles oreilles indiscrètes, par exemple plaquées contre la porte. Mais peut-être faisait-elle preuve d'une méfiance excessive, forgée toutefois par son expérience des milieux gangrénés par le calcul.

    Comme si elle s'y était attendue, Whiskeyjack avait été interpellé par son évocation de la Cabale. Le Conseiller connaissait d'ores et déjà cette organisation œuvrant dans l'ombre, car elle n'en était pas moins que responsable du décès de sa bien-aimée, feu Elina Von Andrasil. Vesper dut mettre en œuvre ses meilleurs talents de comédienne pour paraître étonnée lorsqu'il lui « apprit » qu'elle avait trépassé en combattant certains de ses membres. Elle en était, bien sûr, déjà au fait, mais veilla à le dissimuler par l'arrondi de ses prunelles exagérément écarquillées.

    « Vous m'en voyez navrée, sieur Callahan. Cette organisation est en effet une gangrène qui ne fait que répandre la désolation dans son sillage. Je regrette d'apprendre qu'elle ne vous a point épargné, et a causé la perte de votre bien-aimée. »

    Le Conseiller lui assura qu'il était tout à fait disposé à l'aider, sa voix empreinte d'une détermination qui devait être renforcée par son désir de vengeance. Ou, a minima, de justice. Car les intentions qui animaient Whiskeyjack semblaient avant tout particulièrement nobles, cet homme semblant résolument pétri d'une réelle bonté. Une gentillesse que Vesper n'avait pour but que de dévoyer, afin d'orienter les ressources des Petits Potes à l'avantage de la Cabale, sans qu'il n'en soupçonnât rien.

    Aussi, lorsque la main de Whiskeyjack vint se refermer sur son avant-bras fuselé, Vesper sentit un étrange sentiment jaillir en elle. Elle n'était point tant déstabilisée par la familiarité de son geste, que par le remord qui se déployait en elle, face à la sincérité et à la bienveillance de Whiskeykack. Elle était entrain d'abuser sciemment de sa confiance, et cela la peinait presque, au regard de la sympathie solaire qu'il irradiait, depuis les prémices de leur rencontre. Elle lui rendit finalement la pareille en resserrant ses doigts graciles sur son avant-bras à son tour.

    « Vous n'avez point à vous excuser. Votre soutien me touche profondément, sieur Callahan. Je n'aurais pu espérer meilleur allié. Je vous remercie infiniment pour les ressources de votre réseau que vous accepterez de mettre à ma disposition. »

    Leur accord à présent scellé, il lui rappela la vocation des Petits Potes – dont il donna cette fois la dénomination – en insistant bien sur le fait qu'ils œuvraient au bien commun, et ne se livraient à aucune action pouvant y attenter. Ils ne délivreraient ainsi point d'informations favorisant le crime, par exemple. Vesper l'avait présagé, et comptait veiller à adresser des demandes suffisamment bénignes, en apparence, pour éloigner tout soupçon de nuisances liées à celles-ci. Or l'on ne pouvait imaginer ce que l'on pouvait parfois faire des données les plus anodines.

    « Le bien commun est en effet à préserver à tout prix, et mes actions n'iront jamais à son encontre. Que ce soit dans mon entreprise d'aider mon garde du corps, ou dans celle lutter contre l'organisation responsable de sa maladie. »

    Saisissant l'un des petits fours garnissant le plateau gracieusement tendu par Whiskeyjack, elle trouva la force d'en manger un - plus par politesse que par réelle envie, tant elle restait tendue intérieurement - tandis qu'il abordait le sujet de la rémunération dont elle souhaitait s'acquitter. Il lui demandait plutôt un retour d'informations, relatives au milieu de la noblesse, qu'une rétribution monétaire. Il lui avoua en effet limiter les dons, et ne point chercher à s'enrichir par ce réseau, surtout à viabiliser économiquement son fonctionnement. Vesper acquiesça derechef, de façon entendue, ne pouvant que louer son absence d'avarice - mais comment faisait-il donc pour éluder toutes les tares de l'espèce humaine ? cela restait un mystère à ses yeux.

    Ses mots suivants la surprirent davantage. Ainsi, sieur Callahan recherchait… son amitié ? Si la noble avait escompté qu'il tombât dans son piège et acceptât de l'aider, elle n'avait point imaginé qu'il irait jusqu'à vouloir la considérer comme une amie. Elle en fut à nouveau troublée.

    « Aussi étrange que cela puisse paraître… Mon amitié vous est déjà acquise, sieur Callahan. »

    Et, aussi étrange que cela fusse, cela était vrai. Elle poursuivit alors, précipitamment :

    « Mais je souhaite avant tout mériter une telle amitié, tout comme votre précieux concours. Aussi, soyez certain que je tâcherai d'apporter autant à votre réseau, en matière d'informations, qu'il m'en apportera. » Les ragots ne manquaient point, chez les nantis, et elle pourrait peut-être même en profiter pour répandre de malencontreuses rumeurs sur ses rivaux et concurrents. Ce qu'elle se garda bien d'évoquer à son interlocuteur. « Je ne peux que vous remercier encore pour votre aide si généreusement offerte. Je suis votre obligée, Whiskeyjack, en plus d'avoir l'insigne honneur d'entrer dans le cercle de vos amis. »

    Vesper avait gagné bien plus qu'elle ne l'espérait, au début de cette manœuvre. Risquait-elle, ultérieurement, de perdre en contrepartie ? Au fond d'elle, cette pointe persistante de remord – émanant peut-être de ses derniers lambeaux de conscience encore présents - qui voilait sa joie lui intimait que oui. Mais seul l'avenir proche et ses bénéfices immédiats lui importaient, pour l'heure.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Trojan
    Sam 10 Avr 2021 - 19:32 #
    Je suis assez content de moi. Si les prémices de la soirée ne présageaient rien de bon, me risquant même à commettre un faux pas désastreux et faire plonger avec moi la guilde dans le déshonneur sous les moqueries d’une noblesse bien au-dessus des problèmes terrestres, j’ai finalement eu de la chance. La chance de rencontrer quelqu’un de sincèrement sympathique au sein de la noblesse, soucieuse de défendre ses associés contre les crimes d’une organisation honnis et bien trop souvent ignorés par le commun des mortels. Parce que le commun des mortels à bien d’autres soucis que ces gens œuvrant dans l’ombre. Je suis maintenant fort d’une nouvelle amitié, même si je garde une certaine distance. Un nouveau pote dans un bar, on le prend dans ces bras et on trinque gaiment à la vie et à la drôlerie en enchainant sur un cul-sec des plus agréables. Ce n’est pas trop l’idée que je me fais d’une amitié avec une dame comme Vesper et on va éviter de mettre mal cette belle et noble amitié par un comportement un peu trop… populaire.

    On prend dix minutes supplémentaires pour faire compte-rendu des moyens de transmettre des requêtes et des informations. Parce que c’est bien sympa de sceller des contrats, il faut aussi savoir s’occuper des menues détails. Et c’est pas une fois séparé qu’on va soudainement savoir comment mettre en action cette relation professionnelle. De mon côté, je lui donne l’adresse de mon homme de confiance, Domovoï, centralisant l’ensemble du réseau des petits potes à la capitale et point d’entrée de tous les messages transmis par les chiens domptés de l’organisation, battant la campagne entre les différents membres du réseau. Quand on aura reçu une nouvelle livraison des écureuils des petits potes, élevés et entrainés au transport de messages en milieu urbain, je lui fais la promesse de lui donner un. Cela facilite grandement les échanges et diminuent les chances d’interception. En partant du principe que des gens veulent intercepter nos liaisons, ce qui n’est pas forcément l’idée la plus évidente, devant la masse d’informations transitant par Domovoi et ses hommes de mains.

    Puis vient le moment de quitter les lieux. Même si on ne sait pas si nos propos ont pu être interceptés ou à la rigueur mal interprétés, l’intimité obtenue a de mal qu’elle est à la vue de tous. Plus ça dure et plus les gens se poseront des questions. Et puis, probablement que Vesper est une personne extrêmement demandée et nombreux sont ceux et celles à pouvoir profiter de ces mots parfois un peu complexe à comprendre, il faut bien l’avouer, hein ? Une dernière fois, avant d’ouvrir la porte menant à un extérieur de sourires faux, de sous-entendus dans le regard, et de secrets inavouable chuchoté dans l’oreille, je me tourne vers mon amie.

    -Merci encore, Vesper. Merci d’être vous. Il est bien difficile de trouvant des gens honnêtes et bienveillant en ces lieux. N’hésitez pas à me faire parvenir vos demandes, nous les traiterons avec diligence. Et peut-être, nous nous reverrons bientôt en des lieux peut-être moins luxueux, mais probablement plus convivial et agréable. Bonne soirée à vous.

    Je la salue avant d’entrebâiller la porte. Je jette un œil à l’extérieur. Je n’ai pas la surprise de trouver une oreille discrète contre la porte, c’est déjà ça. Je m’exfiltre rapidement, laissant à Vesper le choix dans sa sortie. Je marche le plus sereinement possible et c’est un peu le cas. Je suis serein. J’ai eu plus de bonheur et de bonnes nouvelles cette dernière heure que j’aurais d’appréhension à commettre une cruelle erreur à l’étiquette en ces lieux. Evidemment, nul n’est laxiste quand il s’agit de surveiller les potentielles ragots et avant même que j’ai l’idée de croire que cette entrevue privée a été oublié qu’un groupe de noble me tombe dessus à brûle-pourpoint.

    -Vous semblez dans les nuages, sir Callahan. Quelque chose ne va pas ?
    -Peut-être que le diagnostic de Lady Devern n’est-il pas à votre convenance ?
    -Non, non. Pas du tout. Une conversation très agréable.
    -Une personne très agréable aussi, Monsieur le Conseiller.
    -C’est vrai, mais on a surtout discuté.
    -Quel genre de sujet ?
    -Je crois que tout cela relève du secret médical.
    -Mais enfin, Sir Callahan, les secrets sont faits pout être découvert un jour ou l’autre.

    En tout cas, il y a une certitude, c’est que plus l’on me parle et plus les risques seront grands de dire un truc qu’il ne faut pas. La stratégie la plus adéquate me semble de me diriger le plus rapidement vers un départ. Jusque là, il faut serrer les dents. Et espérer que tout se passe bien et que, oui, tout se passe sans accroc.
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    Re: Trojan
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