En plus de cette récolte d’ingrédient, il avait entendu parler de créature digne d’un courant d’air, c’est ainsi qu’on lui a vendu, qui était présente dans les lieux où potentiellement se trouvais au même endroit, enfin pas loin de l’Ambrosia. S’il pouvait avoir l’une de ces créatures en familier supplémentaire, il ne serait absolument pas contre, même s’il était un peu nerveux. Melta avait une énergie débordante en ce moment, plus qu’en temps normal, les prémices d’une possible première manifestation de sa magie et de ce fait le jeune père était sur le qui-vive là-dessus.
Il lui fallait plus de renseignements et aussi une potentielle aide pour aller à l’endroit en question, il ne pouvait as demander à Java ou Aslander de l’accompagner, l’un étant occupé au village perché, l’autre au grand-port. Il ne voulait pas forcément abuser de leur amitié en plus. On n’embarque pas ces amis aux quatre coins du pays sur un coup de tête et une demande de plat. Pour le coup, il s’était dit que, peut-être, demander au moins conseil à Niraen serait ce qui serait le plus simple et pratique dans cette histoire. L’homme était aussi druide, la nature c’était donc son truc, non ? En tout cas c’est ce qu’il pensait alors qu’il empruntait encore une fois le chemin pour se rendre à sa boutique sous une petite pluie en accord avec sa joie.
Cela fait un peu étrange, depuis quelque jour il avait son nouveau tatouage pour ne plus ressentir sa météo. Avoir la sensation des gouttes, mais pas celui de l’humidité, de la fraicheur s’il ne le voulait pas était quelque chose d’assez unique et dont il était pas mal heureux pour le coup. Guimauve qui était présente sur sa tête profitant de la pluie aussi. Il donne d’ailleurs un petit cookie au familier qui le dévora avec le plus grand plaisir avant de faire une sorte de petite danse dans le nid de ces cheveux. Cannelle viens à ces pieds, s’éloignant de Melta qui jouait avec Salombo, pour aussi avoir un petit quelque chose, la pluie ne semblait pas plus la déranger que cela et même pas mal l’amuser. Faolan sourit et donna un peu de viande préalablement sèche à la petite ainsi que des caresses plein d’affection. Très rapidement Salombo arriva aussi pour pialer pour en avoir aussi alors que Melta réclama son gouter avec une joie plus que certaine. Le cuisinier se permit de donner à tout ce petit monde sa dose d’affection et de nourriture avant de frapper à la porte de l’établissement de Niraen.
Il lui avait fait parvenir une lettre par son ptidodo un peu plus tôt dans la semaine pour le prévenir de sa prochaine visite, histoire de ne pas le prendre par surprise. Dans la lettre il expliquait aussi rapidement sa recherche pour laisser du temps à l’homme de trouver quelque renseignement s’il y avait besoin. Tout ce qu’il pouvait espérer c’était que le druide serait lui aussi partant sans que cela pose le moindre souci. Peut-être qu’il lui fournirait simplement une carte des lieux, mais il avouait qu’il préférerait avoir de la compagnie pour ce trajet, surtout qu’il ne connaissait pas vraiment la montagne et que par contre il savait que ce détail pouvait être des plus traitre pour la suite. Chantonnant en rythme avec son fils qui avait quitté le périmètre de sa météo il attendait sagement qu’on lui ouvre pour savoir à quelle sauce il allait être mangé par la suite.
- Mais si, allez! Même qu'y a encore du gui! C'est vrai que c'était une bonne idée d'ailleurs, ça rend l'intérieur plus vivant, et les pinplumes apprécient.
- Change pas de sujet!
- Hé, ça a super bien marché la dernière fois!
Niraen leva les yeux au ciel, mimant l'exaspération, mais en réalité il était plus amusé qu'autre chose, et ça Sassran l'avait très bien compris. En même temps c'était son père, et il n'avait jamais quitté le domicile familial, ayant toujours vécu avec lui, alors forcément, il le connaissait bien, et c'était réciproque!
Finissant par céder, Niraen s'approcha pour embrasser son père sur le front avant de reculer en faisant remarquer qu'il avait bien fait attention à le faire sous une branche de gui. Sassran l'en remercia gaiement avant de partir présenter une nouvelle portée à un nouvel acheteur, aidé de Lodjur pendant que Nede, comme souvent, était en consultation dans la région et que Yang était enfermée dans sa forge.
Niraen, lui, ne pouvait se déplacer pour le moment. D'après sa lettre, c'était aujourd'hui que Faolan avait prévu d'arriver, et il ne voulait pas risquer de louper ça! Il avait même préparé ses bagages en prévision d'un départ. Après tout, si le cuisinier voulait bien de lui, il ne disait jamais nom à ce genre d'expédition! Surtout que Faolan semblait novice en matière de montagne, ce qui pouvait s'avérer tout particulièrement dangereux, surtout vu les endroits où il aurait besoin d'aller pour récolter la plante qui l'intéressait! Et ce n'était pas bien mieux s'il voulait trouver des shallums.
Occupé à terminé ses préparatifs, le druide se laissa distraire, et ce furent ses familiers qui l'avertirent d'une présence. Il continua néanmoins de vérifier que tout était bien prêt et n'alla ouvrir que quand on toqua à la porte. En effet, les gens avaient tendance à être perturbés quand il prévoyait leurs actions ou allait ouvrir trop tôt, aussi il avait essayé de ne pas trop prendre l'habitude de le faire. Sa famille s'en amusait, mais les clients pas toujours, et pour les rares fois où il avait affaire à des gens malhonnêtes, c'était toujours pratique qu'on sous estime vos sens!
Bon, là Faolan le connaissait déjà, et inversement, c'était plus qu'il voulait terminer ce qu'il était en train de faire avant de s'approcher, ouvrant pour accueillir chaleureusement tout ce petit monde.
- Bienvenue! Entrez donc! Ce qu'ils ont grandit!
La remarque s'adressait autant à Melta qu'aux deux familiers, qui avaient en effet déjà bien changés depuis leur dernière visite. Dans le cas de Cannelle, c'était un peu évident vu qu'il avait assisté à sa naissance et que la croissance à partir de là était toujours très rapide, mais le ptidodo n'était pas tant que ça en reste, même si ça restait plus discret chez lui.
- Le voyage s'est bien passé? Vous voulez vous poser un peu, boire et manger en discutant, ou vous préférez ne pas prendre trop de retard sur votre expédition? En tout cas, j'ai la carte qu'il faut! On ne va pas souvent récolter de l'ambrosia, mais je sais où en trouver. Pour les shallums, ça va être un peu plus compliqué, mais j'ai bien trouvé un nid de ribec, alors ça devrait aller!
Lui serait plus intéressé par les laïums. On les disait chapardeurs mais il n'avait jamais eu l'occasion d'en croiser, malgré ses séjours fréquents en montagne, et ça le rendait curieux. Sans doute que, étant hybride, il apparaissait comme une victime un peu moins facile, surtout quand la cible du larcin peut aussi vous poursuivre dans les airs!
Zemir et Yami étaient cachés à l'arrière de la maison, invisibles depuis le chemin, tandis que Talja profitait des derniers instants où elle était accepté dans la maison - bon, elle avait encore de la marge, mais elle grandissait malgré tout très vite - et que Likva s'en donnait à cœur joie à voleter partout maintenant que ses ailes portaient enfin son poids, au point qu'il ne fit même pas attention aux nouveaux venus, ce qui était rare pour lui. Il finit malgré tout par repérer les deux arrivants et s'approchant en voletant à hauteur de la tête de Faolan, tout en gardant une distance respectueuse comme lui avait apprit le druide.
- Bonjour! Vous amis pour aller montagne? C'est ça, c'est ça?
- Calme toi, le tempéra Niraen avec un sourire.
Au moins, on ne pouvait reprocher au ribec de ne pas être sociable, ça c'est sûr! Le soucis étant plutôt qu'il l'était un peu trop, justement.
Autant, chez ses parents, il avait pu vois son frère et sa sœur grandir véritablement à l’aide de petit trait fait, au fur et à mesure des saisons, sur le mur, avec leur nom écrit sur le côté. Autant avec Melta c’était une autre paire de manches, la seule habitation sure du long terme qu’ils aient étant une location, il se voyait mal faire ce genre de marque au mur. C’était plus ou moins la même chose pour ces familiers. D’une certaine façon, sans que cela soit forcément une logique des plus implacable, cela rendait plus que fière ce genre de remarque sur la taille grandissante de toute sa petite famille.
— Talja aussi a pris des centimètres depuis la dernière fois, ça fait plaisir à voir.
Parce que, comme pas mal de parents, il sait aussi se rappeler de ce genre de détail. Il voit ces familiers comme des enfants de sa famille et considère ceux des autres comme possiblement la même chose pour leur propriétaire et par ce fait, fait attention d’être respectueux avec eux. En plus, de bas, il est respectueux avec les familiers, mais il y a tout de même ce petiot côté famille, vous voyez la nuance ? Enfin, ce n’est pas le plus important. Melta lui était totalement avec les yeux qui suivait le Ribec des yeux, un sentiment d’admiration bien visible dans ces rétines. Le familier volant semblait visiblement plein d’énergie lui aussi et ce constat fit rire Faolan en en écoutant la boule d’énergie parle ainsi.
— Ah ! Tu as un nouvel enfant énergique visiblement, ça fait plaisir à voir.
— Toi aussi venir ? Plein plein ami dans montagne et fleur magique et dame sanglier et flèche qui vole et…
— Melta, s’il te plait, calme-toi. On a déjà discuté que l’histoire de la flèche c’était pas amusant.
— Mais ça faisait FIOU ! Et courir très vite !
— Oui, même en faisant cela ce n’était pas amusant.
— D’accord papa.
Le bonheur d’avoir un enfant qui comprend, après lui avoir expliqué, qu’il faut s’arrêter de parler de certains sujets. Il voudrait beaucoup que ces balades en montagne se passent bien pour une fois. Qu’il n’y ait pas de souci pour une fois. Pas de secte cheloue avec une femme qui tue des gens sans qu’il n’y comprenne rien ou une femme marionnette qui kidnappe son fil alors qu’un aventurier lui tire dessus plus tard pour stopper ça. Oui, juste pouvoir récolter des plantes et rencontrer des créatures inoffensives rares ça sera très bien pour le coup. Il ne demande rien d’autre. Enfin, si, passer un bon moment aussi.
— Sinon, pour répondre à ta question, oui le voyage c’est bien passé, Melta a couru dans tout les sens, mais d’après un guérisseur qu’on a croisé dans une taverne, très sympathique personne, c’est un surplus d’énergie avant sa première utilisation de magie…
— Papa ! Je peux toucher le ribec ?
— Ce n’est pas à moi qu’il faut demander, mais directement à lui ou à Niraen.
— Nini peut toucher ribec ?
— Melta, d’une commence par dire bonjour, deux ne donne pas des surnoms aux gens comme ça, c’est Niraen son prénom, pas Nini…
— Oui papa. Bonjour ! Peux toucher ?
Faolan soupira aux frasques de son enfant qui avait clairement décidé de ne pas redire le nom du druide par flemmardise là tout de suite. Il secoua un peu la tête et reprit avec un sourire en reprenant sa conversation avec le druide. Histoire de ne pas mettre l’homme de côté.
— Pour ce qui est de partir, je me fie à ce qui pour toi est le mieux. J’ai de quoi manger en route si on a besoin et même camper, on n’a pas discuté du fait qu’on était partie pour plusieurs jours ou non et j’ai pensé que ça serait plus pratique. Pour le moment je n’ai aucune commande et simplement l’excitation de voir des Shallum ou de l’Ambrosia. Il paraît qu’il est aussi possible de trouver du miel de ces derniers à l’état sauvage, mais je n’ai jamais su si c’était un simple mythe ou une réalité. Dans tous les cas, même si c’est compliqué, c’est une aventure que je souhaite faire avec le plus grand des plaisirs. Apprendre un peu plus sur les plantes et animaux en allant directement récolter à sa source les éléments permet, je trouve, d’avoir plus de respect quand tu prépares ledit élément plus tard pour le faire à manger.
L’enthousiasme croissant du cuisinier se fait ressentir et le cuisinier et presque aussi énergique que son fils sur le moment, la pluie tombant pour bien le montrer.
— Oh ! Si jamais, pour ma météo, j’ai un tatouage qui me permet de la contrôler pendant maximum deux heures et ensuite il y a un temps de repos du double de temps du contrôle, donc, quand on s’approchera de lieu où certain temps ne doivent pas être là pour ne pas perturber la faune et la flore hésite pas à me le dire.
Il voulait s’adapter au mieux à son environnement et tout détruire était la dernière de ces envies sur le moment.
- Oui, elle grandit vite, à un tel point que même moi je m'en rend compte! S'amusa-t-il.
La réaction de Melta devant le ribec était attendue, et ne surpris pas du tout le druide, mais elle ne fut qu'une raison supplémentaire de sourire, avant de pencher la tête avec curiosité à la mention de "l'histoire de la flèche". Mais si Faolan avait demandé à son enfant de ne plus en parler, autant éviter de le questionner dessus. Principe de base, pour les animaux comme les enfants, si un parent dit quelque chose, l'autre doit s'y tenir. Dans l'idéal mieux valait étendre ça aux adultes en général, alors l'hybride ne pipa mot, se contentant de prendre la remarque sur le ribec avec un sourire, avant de se pencher vers Melta.
- Tu peux m'appeler Nir si tu veux. Et le ribec s'appelle Likva. Tu peux directement lui demander, d'accord?
Tout naturellement, l'intéressé avait déjà commencé à voleter autour de l'enfant, intrigué, comprenant qu'on parlait de lui.
- Quoi veut? jouer?
Le druide continua par télépathie, demandant au ribec d'atterrir sur ses épaules et s'agenouillant pour permettre à l'enfant de s'approcher pour le toucher. Il gronda Likva avant même que ce dernier n'initie un geste pour croquer les doigts de l'enfant. Certes, ça ne serait pas fort, mais ça ne se faisait pas! Mais ce dernier n'en eu cure, grignotant les doigts de l'enfant ce qui le fit rire. Après une première caresse, il ne put aller plus loin, le ribec étant passionné par ses doigts, et il retira sa main en s'exclamant "Ça chatouille!" tandis que le druide se redressait et que Likva, étonnamment, restait sur ses épaules, même si ce n'était sûrement pas la conscience d'avoir fait une bêtise qui le gênant! Mais Niraen n'y pas plus loin qu'une petite réflexion mentale, préférant prêter attention à ce que Faolan racontait. Pour ça, il aurait peut-être du le sermonner oralement, enfin! Il alternait discussion mentale et orale de façon parfois un peu bizarre avec le ribec.
- Vu là où on trouve des ambrosia, on en aura sûrement pour plusieurs jours oui. Vous venez à l'intérieur, le temps de boire un petit quelque chose le temps de vérifier tout ça?
En principe, ce que Faolan n'avait pas, Niraen devait l'avoir, mais sait-on jamais! Le druide préférait s'en assurer. Demandant à son invité ce qu'il voulait boire, l'hybride l'entraîna à l'intérieur en hochant la tête.
- Effectivement, merci pour l'information, ça sera très pratique! Comment ça fonctionne d'ailleurs? Est-ce que tu peux aussi influer sur le vent qu'il fait par exemple?
Ce genre de chose pourrait être utile après tout, pour inciter certains animaux plus que d'autres à sortir de leur cachette, si les conditions leur étaient favorables, notamment le shallum que Faolan recherchait.
A l'intérieur, le druide demanda également directement à Melta ce qu'il voulait, en profitant pour demander avec curiosité :
- Alors comme ça tu vas bientôt manifester ton pouvoir? Tu as envie d'un pouvoir en particulier?
Le guérisseur qui avait conseillé Faolan avait sûrement raison de dire que ça pouvait être les prémices d'un pouvoir, à son âge ça pouvait coller. Ce n'était peut-être pas certain, et Niraen ne ressentait rien de particulier pour le moment niveau odeur, mais qui sait! Certains pouvoirs se sentaient littéralement, et il avait déjà cru sentir l'approche de l'arrivée d'un pouvoir, mais c'était loin d'être systématique. En tout cas, il ne pouvait qu'espérer que Melta aurait un pouvoir qui lui convenait! Si lui était très heureux de son sort, il savait aussi que certains se retrouvaient très déçus, voir ne découvraient jamais quel était leur pouvoir.
Le cuisinier eu un sourire attendri à la réaction de fils devant le ribec qui se posa les épaules de Niraen. Avec une voix toute tremblante, comme si toute sa détermination d’un peu plus tôt était partie il demanda s’il pouvait le toucher. Faolan vit la surprise de Melta sur son visage quand Likya grignota ses doigts avant de sourire encore plus et rire de l’action du ribec. L’enfant avait de temps en temps le regard qui tournait vers l’arrière comme pour interpeller son père sur le fait que c’était quelque chose de beaucoup trop cool.
— Non, Melta, on ne va pas aller chercher un Ribec.
C’était dit de manière douce et la moue de son fils le fit sourire. Au moins il savait que si jamais, avec de la chance, il était possible de ramener un familier de plus à la maison il ne serait pas contre. S’il continuait ainsi il allait avoir un élevage à lui tout seul et il devrait investir pour un emportetout qui s’adapte mieux à ces familiers et a son activité en même temps. Reportant son attention sur Niraen il lui sourit.
— Avec plaisir la boisson. J’ai des cookies si tu veux pour aller avec, en fait, j’ai beaucoup de produit sec pour le gouter. Heureusement que je cuisine, sinon, je t’assure, je sais que j’y passerais tout mon budget pour nourrir sainement toute ma petite tribu.
Il y avait une certaine fierté dans sa voix en disant cela. Comment ne pas l’être en même temps ? Il pouvait se dire sans aucune honte qu’il avait les capacités pour que ceux qui vivaient avec lui, humain comme animaux, avaient toujours le ventre plein et avec des produits de bonne qualité, même si, parfois, les testes qu’il faisait pour diversifier les choix étaient tout sauf concluant.
— Sinon, pour mon pouvoir, de base il est lié à mes émotions, la pluie pour quand je suis heureux, le vent pour la surprise, la grêle pour la peur, la neige pour le chagrin, le brouillard pour le dégout, l’orage pour la colère et un ciel dégager pour l’intérêt, le tout dans un rayon de deux mettre autour de moi. C’est grossier parce qu’il y a plein de nuance, mais ce n’est pas le plus important. Du coup, je peux depuis peu, contrôler cela pour que ça agisse quand je le souhaite, mais je n’ai pas le contrôle de la direction du vent comme tu demandais. Je peux géré l’intensité, où exactement il souffle dans mon champ d’action combien de temps dans une durée de deux heures maximum, mais pas plus.
C’était déjà pas mal du point de vue du blond. Puis, il fallait l’avouer, il n’avait pas pensé que savoir diriger parfaitement le sens du vent pourrait être utile. Est-ce qu’il devrait réfléchir à cela pour plus tard ? Il hésite, puis décide de laisser ça plus loin, protéger sa famille est un peu plus important et il ne voit pas en quoi ça l’aidera. Une expérience du monde qui lui manque certainement. Il commença à sortir quelque biscuit pour accompagner la future boisson ainsi que sortit une liste qu’il avait faite de son équipement et vivre pour plus de facilité. C’était plus pratique que de sortir l’intégralité de ses divers sacs sans fond, de plus cela lui permettait de se souvenir dans lequel il avait mis quoi. Toujours utile de se souvenir que le sac sans fond de Salombo avait les peluches de son fils, alors que son grand sac sans fond tout le matériel de cuisine et le petit plus ce qui était utilitaire au final.
— Moi veux boom boom les méchants ! Ou fiou dans ciel ! Ou vroom !
— Il veut un pouvoir actif, ses idées changent d’une minute à l’autre. Tout à l’heure il parlait de faire du feu et un peu avant d’avoir des clones. Même faire de simples bulles de savon serait quelque chose qui lui ferait plaisir. Il aura un peu plus de mal si c’est un pouvoir passif qu’il ne peut pas contrôler, enfin, si on peut parler de contrôle à son âge… Personnellement, quoiqu’il ait, je sais que je ferais de mon mieux pour l’aider, aucune envie de le voir parti au conservatoire de magie.
Il y avait une amie de sa mère qui avait fini là-bas, son pouvoir était devenu incontrôlable après un deuil qu’elle avait du mal à faire. Cela n’avait pas l’air horrible, mais vivre ainsi enfermé n’est pas le destin qu’il souhaite à son fils. Qui souhaiterait cela en même temps. D’ailleurs, une question lui vient sur le pouvoir de Niraen.
— Au fait, désolé si c’est indiscret, mais tu as ton hybridation depuis la naissance ou bien elle est arrivée plus tard ? Je demande parce que je suis bénévole dans un orphelinat qui s’occupe d’enfants hybrides qui ont été rejetés par leur famille et j’avoue que j’aimerais mieux m’y connaitre pour ne pas faire d’impaire face à eux. Puis, aussi, j’ai commencer des démarches pour adopter, enfin, disons plutôt que c’est en projet et comme je suis souvent dans cet orphelinat, il est possible que j’adopte un enfant hybride et… enfin, j’aimerais bien faire quoi.
Comme pour tout le reste, tout comme il voudrait ne pas se montrer insultant avec Niraen tout au long du trajet. Melta babillait toujours à côté de lui sur plein de pouvoir possible, là il était sur quelque chose qui permettait faire des monstres pour faire peur au danger. Même si c’était un peu fatigant cela lui permettait de voir son fils avec tout l’enthousiasme qu’un enfant devrait avoir pour ce genre d’événement, il lui souhaitait simplement de ne pas avoir un pouvoir du même type que lui. Même s’il aime profondément sa magie, il en connait aussi les conséquences et il lui a fallu un temps pour aimer sa magie ainsi, en plus.
- L'avantage ici, c'est qu'on est nombreux, ça aide pour trouver de la nourriture diversifiée. Hélas, on a pas tous le même niveau en cuisine!
Mais Niraen ne se plaignait pas. Si ses plats étaient rarement excellents, il avait les bases et savait se contenter, c'était déjà pas si mal! Et s'il n'excellait pas autant que Lodjur pour la chasse, il savait aussi trouver sa nourriture dans la nature. Mais même ainsi, il n'était pas rare qu'ils aient besoin d'acheter ici et là, tant ils avaient de bouches à nourrir. Fort heureusement, ce n'était pas systématique, sinon leur situation financière aujourd'hui serait bien différente! Ils étaient du genre touche à tout de toute façon dans la famille, ce qui n'empêchait pas chacun d'avoir des spécialités plus ou moins prononcées.
Installés à table, avec à boire et à manger - chacun ayant amené l'un, ce qui était plutôt harmonieux - la discussion repris sur le pouvoir de Faolan. C'était toujours utile de pouvoir se faire une idée! Et cela s'avéra passionnant. Le druide posait parfois ce genre de questions à des connaissances ou dans le cadre de son travail, mais la diversité des pouvoirs et tout ce qui les entourait continuait à le fasciner. Sûrement que quelqu'un avait du en faire sa spécialité dans le royaume, et ça devait être passionnant!
- Oh, si tu peux faire en sorte que le vent souffle ou non, c'est déjà très bien! Contrôler la direction en plus aurait pu être un bonus intéressant, mais assez spécifique, et je pense plutôt dispensable.
Il ignorait d'ailleurs que la météo était liée à son humeur, il croyait que c'était un peu par défaut. Enfin! Il était l'heure de revoir leur matériel. Tout était prêt du côté de Niraen, mais il décida quand même de faire quelques ajustements en fonction de la liste de Faolan, histoire d'être sûr, tout en continuant sur le pouvoir de Melta, qui semblait très inspiré... Mais aussi très indécis.
Niraen ne put que hocher la tête en signe d'encouragement. Si son père était là pour le soutenir, c'était l'essentiel! Tous les pouvoirs n'étaient pas simples à maîtriser, sa sœur en était la preuve, mais aujourd'hui elle l'appréciait, et au final ce n'était pas si éloigné du sien d'une certaine façon. Mais lui n'avait pas vraiment eu de suspens quant à son pouvoir, alors même s'il pouvait imaginer la chose via la réaction de Lodjur à l'époque, il ne l'avait pas vécu pour autant.
Et d'ailleurs, parlant de ça...
La queue de Niraen s'agita brusquement, signe d'agacement à la mention de gens ayant pu abandonner leurs enfants à cause d'une hybridation. Hélas, les hybrides étaient souvent mal lotis, surtout quand il s'agissait d'animaux considérés comme disgrâcieux ou dangereux. D'autres pouvoirs pouvaient susciter le rejet, bien sûr. Mais la question de Faolan en soit ne le gênait pas, et il se reprit rapidement.
- C'est de naissance, et pour ce que j'en sais, c'est le cas de tous les hybrides. Pour le reste, ça dépend des cas. J'ai eu quelques soucis d'instinct animal à une époque, mais rien de très méchant. Ce n'est pas toujours si simple, tout comme pour la maîtrise des parties hybridées!
C'est un noble projet. En cas de soucis, n'hésitez pas à faire appel à moi ou à ma mère. Elle a l'habitude de ce genre de cas aussi.
Voir plus que lui... Disons que si lui avait déjà eu quelques cas du type, il avait aussi l'expérience à la première personne, tandis que sa mère... Hé bien, elle avait la théorie, avait vu plus de cas que lui, et avait réussi à l'élever, ce n'était donc pas une mince affaire non plus!
Là, déjà, il était face à une personne qui allait pouvoir l’aider pour les familiers et sa future augmentation de famille. Sa mère avait beau lui dire dans ces courriers que son idée était stupide et qu’il gâchait complètement sa vie, pour une fois il avait vraiment l’impression de savoir quoi faire de son avenir autre que s’adonner à sa passion. Est-ce que la vie de famille, si on regardait bien, n’était pas aussi une de ces passions ? Sûrement, il n’en avait juste pas eu conscience avant d’avoir vraiment la sienne qui se construise.
— Oh ! C’est peut-être pour ça certaines réactions des enfants. J’avoue que même si je sais pour leur hybridation, souvent, je mets tellement loin que certains instincts son ceux aussi de ce qui fait parti d’eux. Ça m’évitera une morsure une prochaine fois, enfin, plutôt, je saurais d’où cela vient.
Il y a un sourire sincère en disant cela. Il n’en veut jamais à un enfant de le mordre, feuler dessus et ainsi de suite, juste il ne comprenait pas toujours et l’enfant avait souvent du mal à lui-même l’expliquer. Il avait des moments un peu gênants avec l’enfant qui ne semblait plus savoir s’il devait s’excuser ou être encore plus agressif, s’il fallait fuir ou rester sur place. Lui-même n’avait aucune idée si dans ce genre de cas il fallait hausser la voix ou alors faire comme si tout allait bien et continuer.
— Je veux dire, ce sont des enfants, ils ont déjà été abandonnés de manière horrible pour quelque chose dont ils ne sont à aucun moment responsables et ça se sens qu’ils sont plus perdus qu’agressif ou que quand ils le sont ce n’est pas parce qu’ils sont mauvais… Bref, je pense qu’à notre retour je prendrais aussi le temps d’en discuter avec ta mère si elle a un peu le temps pour cela.
Il se doutait qu’un parent d’hybride avait l’habitude, plus que l’hybride en question sûrement, pour ce qui était de s’occuper d’un enfant avec ce genre de particularité. Au moins cela donnait encore plus de bonne humeur au cuisinier. Un pas de plus vers son rêve actuel. Les papiers ne seraient sûrement que formalité si on y regardait bien. Ce goûter improvisé avant de partir en expédition était vraiment une bonne chose.
— Va voir quoi ?
— Je te l’ai déjà dit, on va en montagne pour trouver des plantes pour de nouveaux plats et tenter de voir des Shallum comme tu voulais. Si Lucy le souhaite, on aura même une surprise dans cette aventure.
— Quoi surprise ?
— Si je te le dis, ça n’en sera plus une.
— Oh ! Voir autres animaux ?
— Si tu es bien sage et que tu écoutes bien, c’est possible qu’on puisse en voir d’autres.
— Moi tout sage !
Ce n’est pas un mensonge en soi. Il était fort probable qu’ils ne croisent pas mal de créature, pas forcément des plus sympathique en plus. Heureusement que le cuisinier tentait d’apprendre à son fils en même que le nom des diverses créatures le pourquoi du comment elles étaient dangereuses ou non.
— Papa chef ?
— Non, c’est comme quand on a été avec Aslander, là c’est Niraen le chef, s’il te dit non, il faut ?
— Pas faire !
— Bien et s’il dit de se cacher ?
— Me cache !
— Parfait ! On est prêt pour une bonne route avec ça.
C’était peut-être des trucs de base, mais revoir ce genre de chose avec son fils était toujours mieux et plaisant pour ne pas avoir de mauvaise surprise à l’avenir.
— Nous partons quand tu le souhaites du coup.
- L'instinct de pas mal d'animaux n'est pas si éloigné de celui des humains, je dirais qu'il est surtout exacerbé. Pas mal de gens n'agissent à l'instinct qu'en cas d'urgence, c'est moins le cas chez un hybride. Connaître l'animal d'hybridation de quelqu'un aide aussi à comprendre ses réactions, son langage corporel. Si vous avez des questions n'hésitez pas, on aura tout le temps d'en parler sur le trajet!
Enfin, s'il était du genre bavard en voyage. Il savait que ce n'était pas le cas de tout le monde, mais c'était plutôt rare de voir des gens très bavards en temps normal devenir quasi muet sur la route. C'était rare, mais ça arrivait. Dans tous les cas, il leur faudrait sûrement faire plusieurs pauses, voir passer une nuit, avant d'atteindre les montagnes et d'arriver assez haut pour trouver ce qui les intéressait, les moments de repos pourraient aussi leur servir à discuter!
S'il était vrai que Niraen n'avait jamais eu à élever de gamin hybride, il était aussi le premier concerné pour expliquer telle ou telle réaction, et il avait aussi vu sa mère faire. Sachant que sa jumelle avait beau ne pas être une hybride, elle avait aussi eu certains soucis similaires. Enfin!
Comme à son habitude, le druide sourit devant les échanges entre le père et son fils. Il hocha la tête à plusieurs occasions en les écoutant, et fut mine de rien rassuré de voir que Melta semblait avoir déjà l'habitude de ce genre de voyage un peu délicat en répondant aux questions de son père. Restait à voir s'il était capable d'appliquer ça en situation réelle, et rapidement, mais ça devrait aller. Il ne partirai pas tout seul, ils devraient être en mesure de repérer d’éventuelles menaces avant qu'elles arrivent, et le cas échéant de réagir assez vite pour protéger le petit en priorité.
- On devrait pouvoir croiser pas mal d'animaux avec un peu de chance, en effet! Encore plus si tu es aussi sage que tu le prétends, fit le dresseur avec un clin d’œil en direction du petit.
Il se redressa ensuite pour regarder le père.
- Hé bien, dès que vous avez assez bu et mangé, on est partis! Je vais équiper Zemir.
Ce petit goûter leur aurait quand même permis de discuter de plusieurs points importants et avait du leur permettre de se reposer un peu, c'était toujours ça! Il les laissa terminer tranquillement et parti avec ses bagages pour harnacher Zemir. Avec son équipement de monture, ce fut vite fait. Il avait déjà vérifié leur contenu, plus qu'à vérifier que lui aussi avait tout ce dont il avait besoin sur lui, puis il retourna auprès de ses invités, savoir s'ils avaient terminé pour finir son propre verre, débarrasser et laver la vaisselle utilisée - il n'était pas assez pressé pour justifier de ne pas le faire, question de principe - avant d'accompagner tout ce petit monde dehors. Le ribec était bien sûr de la partie, tout comme Talja, Zemir et même Yami. Il n'aurait pas été contre emmener Reyli, mais elle était partie avec ses chiots.
L'hybride s'étira, profitant de la place pour étirer ses ailes tout en faisant une dernière vérification visuelle - oui, il était du genre très prudent avant de partir, il avait déjà oublié des choses importantes plusieurs fois - avant de se tourner vers Faolan.
- Si tout est bon pour vous, on peut y aller. Tu n'as pas besoin d'aller aux toilettes, Melta?
Autant le faire ici, dans un endroit sécurisé, sinon c'était facilement un coup à avoir envie 5 minutes après être partis. Et faire ses besoins en pleine nature était souvent vu comme plus compliqué et surtout plus stressant.
À la mention des toilettes Melta semble se rappeler qu’il avait une forte envie et commença à sautiller dans tous les sens pour y aller sous le rire de son père qui secoue la tête avec un peu de dépit. L’énergie de son fils est parfois un peu trop étrange même pour lui. Il a toujours l’impression que c’est du tout ou rien avec ce dernier. Pas que cela soit un mal, mais parfois c’était tout de même un peu compliqué. Tout cela pour couper le magnifique moment où le père de famille accompagne son fils faire sa petite affaire, oui, à cet âge-là on a souvent besoin d’aide. Une fois de retour, main séchée, frimousse nettoyée aussi et familier aussi bien aligné pour être préparé pour un départ imminent.
— Nous sommes tout prêt de mon côté.
— Prêt ! Prêt ! Prêt ! Voir nimo !
— Animaux, dit les mots en entier, je sais que tu peux le faire.
— Mais long…
— Même si c’est long.
— Animaux.
— C’est bien.
Il caressa un peu la chevelure rousse de son fils qui sautilla sur place sans même décoller les pieds du sol. Vraiment, la satisfaction de son fils était quelque chose qui se voyait plus facilement. Une fois faite, l'enfant commença à sembler vouloir mener la marche, mais Cannelle l’arrêta assez rapidement en tirant sur son pantalon à l’aide de ces crocs encore petits.
— Merci Cannelle. Melta, tu attends, même si on commence tu ne pars pas tout seul, c’est dangereux.
— Mais bouge là-bas !
Effectivement, il y avait quelques branches d’arbre plus loin qui bougeaient et si on plissait un peu les yeux un chantelune jouait. C’était bien d’être curieux, mais parfois il l’était un peu trop tout de même.
— Même si cela bouge, il faut rester avec tout le monde.
— Oui papa.
— Du coup, Niraen, je te laisse guider le chemin. Juste, si jamais tu vois des plantes comestibles ou même si tu connais des champignons, je veux bien que tu me les montre. Pas forcément pour faire la cueillette, mais j'ajouterai les informations dans mon livre mémoire pour plus tard. Si tu as des plantes curatives aussi, j’avoue que j’aime un peu me renseigner sur les plats pouvant avoir des effets magiques positifs. Parfois c’est plus simple pour les enfants de manger un plat qu’un médicament. Tout comme j’aimerais, plus tard, suivre des aventuriers en quête pour faire du soutien et découvrir de nouveau mets ou recette perdue que peu de gens pensaient à prendre lors d’une quête.
Il parle sans filtre ou peur, le ciel se met à mettre un fin crachin dû à sa bonne humeur et le ciel est complètement dégagé du à tout l’anticipation et intérêt qu’il a pour cette future découverte.
— En tant que soigneur d’ailleurs, tu aurais des recettes qui font bien pour l’organisme ? Apprendre de nouvelles choses qui touchent à l'alimentation, autant humaine qu'animale.
Il n’avait aucune idée de combien Niraen était à l’aise avec le sujet, mais même si cela ne faisait pas mouche Faolan avait pas mal d’autres sujets en poche pour faire tranquillement la conversation au besoin.