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Livraison spéciale - Gardenia Whytlys
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Il y a environ une semaine, Nivan avait reçue une commande particulière d'une grande famille de la noblesse locale. Il ne forgeait habituellement pas lui même. Mais il avait entendue parlé de la famille commanditaire comme étant réputée pour son arrogance et sa dureté en affaire. Il avait alors préféré prendre la responsabilité en cas d'insatisfaction et avait retiré le fardeau des épaules des deux forgerons qui bossaient pour lui. Ce qui, à priori, leur allait très bien en réalité. C'était eux qui avait mis Nivan en garde lorsque la commande était tombée. Et il avait toute confiance en leur jugement.
Habituellement, il leur faisait pleinement confiance pour honorer les demandes, même les plus complexes. Après tout, il les avaient formés lui même. Leur talent n'était probablement pas bien en dessous du sien. Toujours est il que cette semaine là, il avait repris du service. Travaillant uniquement sur cette demande là. Les joyaux à sertir avaient été fournis par la famille Whytlys, celle là même qui avait passée commande. Au moment de la demande, il n'avait pas encore l'adresse de livraison. Mais il se doutait bien que des gens de cette importance ne se déplacerait pas eux même. Ce qui n'avait pas raté. Deux jours avant qu'il ai achevé le travail, il avait reçu une missive lui indiquant qu'il devrait livrer en personne à l'adresse qui lui était indiquée sur le message.
Sur le moment, il n'avait pas réalisé. Ce n'est que lorsqu'il se rendit sur place, une fin coffret aux finition impeccable - il aimait soigner les détails - tout en longueur, comportant une poignée à la manière d'une mallette à la main qu'il reconnu le chemin emprunté. Cela devait faire dix jours maintenant que cette jeune femme, Gardenia, était entrée par inadvertance dans sa forge en pleine nuit. Après une discussion plus qu'enrichissante, il l'avait raccompagnée ici. Devant cette vaste demeure. Une demeure qui avait de quoi faire pâlir toutes les autres. Et surtout celle de Nivan, qui, dans le fond, s'en fichait royalement. Toujours est il qu'avant même son départ pour la livraison, ses forgerons lui avait adressé des encouragements qui l'avait surpris. Ce n'était qu'une livraison, il ne saisissait pas bien pourquoi il devrai s'armer de courage.
Quoi qu'il en soit, Nivan n'était pas, et n'avait jamais été un homme impressionnable. Il ne reconnaissait pas les titres comme une valeur personnelle, mais savait manier le verbe et l'étiquette lorsqu'il le devait. Tout se passerait bien. Il s'avança devant les grilles, gardés par deux colosses qui lui ouvrirent sans un mot; Il faut croire que son visage pouvait difficilement être usurpé. Il était attendu. Après tout, il livrait à la date exacte de la demande. Il mettait un point d'honneur à offrir un service impeccable, noble ou pas. Mais la lourde épée qu'il portait présentement était un véritable joyaux. Il ne pouvait que le savoir, il l'avait lui même créé. La famille lui avait offert une coquette somme. Mais le travail était largement à la hauteur du prix versé, il pouvait l'assurer.
Il avait écumé la région pendant deux jours pour trouver les meilleurs matériaux avant de se mettre au travail. Il ignorait pour qui en réalité était cette création, mais il savait qu'elle était pour un homme. Une femme n'aurait pas été capable de la manier tant elle était lourde. A moins qu'il ne s'agisse d'une femme à la carrure surprenante.
Toujours est il qu'il était entré dans la propriété des nobles commanditaires. Celle là même où il avait déposé Gardenia quelques jours plus tôt. En avançant dans l'allée, il ne pouvait s'empêcher de se demander si il la verrait. D'après ce qu'elle lui avait dit, probablement pas. Il comprenait un peu mieux désormais dans quel genre de prison elle pouvait être retenue. Une cage dorée. Il n'enviait décidemment pas cette vie. Et alors que son regard clair se posait sur l'imposante bâtisse, il ne pu s'empêcher d'être momentanément envahie par une vague d'indignation. Qu'il réprima de son mieux avant qu'un majordome, dans l'attente, sur la pas de la porte, ne le conduise à l'intérieur sans qu'il n'ai eu à prononcer un mot. "Vous êtes pile à l'heure" indiqua ce dernier sans que Nivan ne daigne lui répondre. La remarque ne lui allait pas, il savait qu'il était à l'heure, il l'était toujours, inutile de le lui indiquer.
Au centre du grand hall, une table. La majordome lui fit signe de poser la création dessus, et d'ouvrir le coffret. Ce qu'il fit. Sur le dessus du coffret constitué de bois précieux, doublé de cuir à l'intérieur, trônait les armoiries de la famille Whytlys, ciselées à la perfection dans un alliage d'argent et d'acier. L'épée, faite d'un alliage extrêmement résistant, était plus tranchante qu'un rasoir. Sans le moindre défaut, elle reflétait les lumières du lustre suspendu au centre de la pièce. Elle n'était pas fine. Volonté des commanditaires. Si bien qu'elle s'apparentait presque à un espadon. Prêt de la garde, la lame était ciselée, mais tranchante, capable d'arracher les entrailles de n'importe quel ennemis si elle avait été plantée, puis retirée. La garde quand à elle, plaquée or, était gravés de ronces entrelacés. La poignée était doublé d'un cuir d'une qualité exceptionnelle, maintenu par deux anneaux en os poli. Sur l'un des anneaux trônait à nouveau les armoiries de la famille, faites du même alliage que sur le couvercle du coffret. Sur le pommeau, il avait serti un diamant d'un côté, une obsidienne de l'autre. Nivan se doutait qu'elle était probablement faite pour être exposée. Elle n'était pas optimisée pour le combat. Il l'avait précisé lorsqu'il avait reçu les détails de la demande. Ce à quoi on lui avait répondu que ce n'était pas ses affaires. Soit. Il attendait désormais que quelqu'un ne daigne se présenter pour accuser réception. Lui était à l'heure. Visiblement pas eux.
Habituellement, il leur faisait pleinement confiance pour honorer les demandes, même les plus complexes. Après tout, il les avaient formés lui même. Leur talent n'était probablement pas bien en dessous du sien. Toujours est il que cette semaine là, il avait repris du service. Travaillant uniquement sur cette demande là. Les joyaux à sertir avaient été fournis par la famille Whytlys, celle là même qui avait passée commande. Au moment de la demande, il n'avait pas encore l'adresse de livraison. Mais il se doutait bien que des gens de cette importance ne se déplacerait pas eux même. Ce qui n'avait pas raté. Deux jours avant qu'il ai achevé le travail, il avait reçu une missive lui indiquant qu'il devrait livrer en personne à l'adresse qui lui était indiquée sur le message.
Sur le moment, il n'avait pas réalisé. Ce n'est que lorsqu'il se rendit sur place, une fin coffret aux finition impeccable - il aimait soigner les détails - tout en longueur, comportant une poignée à la manière d'une mallette à la main qu'il reconnu le chemin emprunté. Cela devait faire dix jours maintenant que cette jeune femme, Gardenia, était entrée par inadvertance dans sa forge en pleine nuit. Après une discussion plus qu'enrichissante, il l'avait raccompagnée ici. Devant cette vaste demeure. Une demeure qui avait de quoi faire pâlir toutes les autres. Et surtout celle de Nivan, qui, dans le fond, s'en fichait royalement. Toujours est il qu'avant même son départ pour la livraison, ses forgerons lui avait adressé des encouragements qui l'avait surpris. Ce n'était qu'une livraison, il ne saisissait pas bien pourquoi il devrai s'armer de courage.
Quoi qu'il en soit, Nivan n'était pas, et n'avait jamais été un homme impressionnable. Il ne reconnaissait pas les titres comme une valeur personnelle, mais savait manier le verbe et l'étiquette lorsqu'il le devait. Tout se passerait bien. Il s'avança devant les grilles, gardés par deux colosses qui lui ouvrirent sans un mot; Il faut croire que son visage pouvait difficilement être usurpé. Il était attendu. Après tout, il livrait à la date exacte de la demande. Il mettait un point d'honneur à offrir un service impeccable, noble ou pas. Mais la lourde épée qu'il portait présentement était un véritable joyaux. Il ne pouvait que le savoir, il l'avait lui même créé. La famille lui avait offert une coquette somme. Mais le travail était largement à la hauteur du prix versé, il pouvait l'assurer.
Il avait écumé la région pendant deux jours pour trouver les meilleurs matériaux avant de se mettre au travail. Il ignorait pour qui en réalité était cette création, mais il savait qu'elle était pour un homme. Une femme n'aurait pas été capable de la manier tant elle était lourde. A moins qu'il ne s'agisse d'une femme à la carrure surprenante.
Toujours est il qu'il était entré dans la propriété des nobles commanditaires. Celle là même où il avait déposé Gardenia quelques jours plus tôt. En avançant dans l'allée, il ne pouvait s'empêcher de se demander si il la verrait. D'après ce qu'elle lui avait dit, probablement pas. Il comprenait un peu mieux désormais dans quel genre de prison elle pouvait être retenue. Une cage dorée. Il n'enviait décidemment pas cette vie. Et alors que son regard clair se posait sur l'imposante bâtisse, il ne pu s'empêcher d'être momentanément envahie par une vague d'indignation. Qu'il réprima de son mieux avant qu'un majordome, dans l'attente, sur la pas de la porte, ne le conduise à l'intérieur sans qu'il n'ai eu à prononcer un mot. "Vous êtes pile à l'heure" indiqua ce dernier sans que Nivan ne daigne lui répondre. La remarque ne lui allait pas, il savait qu'il était à l'heure, il l'était toujours, inutile de le lui indiquer.
Au centre du grand hall, une table. La majordome lui fit signe de poser la création dessus, et d'ouvrir le coffret. Ce qu'il fit. Sur le dessus du coffret constitué de bois précieux, doublé de cuir à l'intérieur, trônait les armoiries de la famille Whytlys, ciselées à la perfection dans un alliage d'argent et d'acier. L'épée, faite d'un alliage extrêmement résistant, était plus tranchante qu'un rasoir. Sans le moindre défaut, elle reflétait les lumières du lustre suspendu au centre de la pièce. Elle n'était pas fine. Volonté des commanditaires. Si bien qu'elle s'apparentait presque à un espadon. Prêt de la garde, la lame était ciselée, mais tranchante, capable d'arracher les entrailles de n'importe quel ennemis si elle avait été plantée, puis retirée. La garde quand à elle, plaquée or, était gravés de ronces entrelacés. La poignée était doublé d'un cuir d'une qualité exceptionnelle, maintenu par deux anneaux en os poli. Sur l'un des anneaux trônait à nouveau les armoiries de la famille, faites du même alliage que sur le couvercle du coffret. Sur le pommeau, il avait serti un diamant d'un côté, une obsidienne de l'autre. Nivan se doutait qu'elle était probablement faite pour être exposée. Elle n'était pas optimisée pour le combat. Il l'avait précisé lorsqu'il avait reçu les détails de la demande. Ce à quoi on lui avait répondu que ce n'était pas ses affaires. Soit. Il attendait désormais que quelqu'un ne daigne se présenter pour accuser réception. Lui était à l'heure. Visiblement pas eux.
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Si les Whytlys étaient connus pour la délicatesse de leurs bijoux et la précision de leur art, leur avenir demeurait malgré eux incertain. Les enfants de cette génération n'épousaient pas les idées de leurs aïeux ni la tradition de leur famille. Au de-là de ces différences idéologiques, le véritable problème demeurait dans les piètres talents du fils aîné dans l'art du commerce et de la joaillerie. Le père était connu pour être un homme franc, droit, manipulateur mais talentueux dans son domaine. La mère jouait sur son côté sociable et ses sourires doucereux, arborant leurs richesses fièrement, l'assurance noble servant à attirer le regard. Tristement, Bartelot, le fils, se faisait davantage remarquer pour son caractère grincheux, arrogant et immature. Il ne répondait que trop facilement aux provocations et s'il ne s'énervait pas, c'était la condescendance qu'il affichait qui posait problème. Il était en colère, trop souvent, comme si le monde lui avait à un moment ou un autre causé du tort dans sa vie, sans que l'on ne sache quoi exactement. C'était un homme qui préférait les fêtes et la compagnie des autres nantis à celles des affaires. Il ne voulait pas vieillir, ne voulait pas devenir responsable.
Alors être ponctuel était le cadet de ses soucis. C'était lui, après tout, le mâle dominant dans cette rencontre. Il était le client mais surtout le noble, né de sang noble ; il n'avait pas à faire ses preuves pour être riche et respecté, contrairement à cet homme cornu. Il débarqua, clinquant, avec cinq minutes de retard, semblant lui-même presque surpris de voir l'homme dans le hall, comme si le souvenir de cette livraison lui avait échappé jusqu'à ce que sa présence soit évidente.
─ Mais que vois-je ? Le forgeron ! J'avais presque oublié qu'aujourd'hui était jour de livraison !
Le nanti revenait visiblement d'une session d'équitation, la cravache toujours à la main et les bottes un peu terreuses. Se rapprochant de la table du hall, il ouvrit grand les bras, arborant un sourire faussement sympathique.
─ Si je n'avais pas été au courant de la particularité de votre faciès, je vous aurais confondu avec ces effroyables béhémoth !
Il lâcha un rire qui, de l'autre côté d'un couloir voisin, ne manqua pas de tomber dans une oreille baladeuse. Gardenia s'en revenait de la bibliothèque familiale, accompagnée de Laevis, lorsque la voix bruyante de son frère lui venait. Guère au courant d'une quelconque visite, elle n'y accorda aucune importance si ce n'était qu'un soupir désolé, plaignant déjà l'interlocuteur qui faisait face à ce noble si imbu de sa personne.
Dans le hall, le noble aux cheveux blond continuait toujours son délicat monologue.
─ Vous m'apportez donc ma commande, parfait. Laissez moi y jeter un coup d'oeil, il faut voir si vous êtes à la hauteur de votre réputation, dit-il en empoignant le trophée. Il glissa un regard vers le forgeron. Je me demande si vous ne pourriez pas forger vos cornes d'ailleurs...
Sans commentaire de plus, il souleva l'arme, s'éloignant de la table. En quelques mouvements risqués, il testa son poids, son équilibre, puis s'immobilisa pour observer la qualité de la lame et les détails.
─ On ne saurait imaginer qu'un travail délicat puisse venir d'un grossier marteau et pourtant, vous avez dépassé mes attentes. Bien évidemment la finesse des détails ne vaudra jamais ce que ma famille, les Whytlys, est capable de réaliser, mais c'est un bel effort. Vous ne manquez pas d'audace et c'est un trait que j'apprécie !
Fermant un oeil, il rapprocha la garde de l'arme pour observer plus attentivement, murmurant quelques paroles à peine audibles.
─ Même si je trouve que l'on offre le statut de noble à n'importe qui de nos jours...
Bartelot se retourna vers la table pour reposer l'épée dans son étui, protégée et bien appréciée. C'était justement ce qui agaçait le noble, de ne pas avoir véritablement de raison de se plaindre car le travail était bien fait. Et puisqu'il n'y avait personne d'autre que le majordome pour écouter leur discussion, l'enfant terrible comptait en profiter. Faisant face au forgeron, une main sur la table, il posa son poing sur sa hanche, le dédain transpirant de son attitude.
─ Alors, qu'est-ce que ça fait de porter des habits propres ? Vous avez conscience tout de même que l'habit ne changera rien à... ça ? il agita sa main devant son propre visage. Ce sont des traits peu gracieux. Je comprends que vous cherchiez la richesse, ce sera très certainement le seul moyen pour vous d'attirer les femmes et engendrer une progéniture. C'est triste de devoir travailler autant pour n'être aimé que faussement à l'arrivée, je vous offre toute ma compassion.
Il posa sa main sur le côté où il pensait se trouver le coeur, à droite, affichant un air faussement désolé à Nivan.
─ Mes condoléances, mon cher... qu'était-ce, déjà ? Traire ? Truie ? Ou bien était-ce Draguer ? Derrière ? Votre nom m'échappe.
Nul ne se doutait que, plus loin, une dame s'avançait, curieuse, des mots égarés ayant retenu son attention. Elle sortait de ses quartiers habituels, un pressentiment l'urgeant de retrouver son frère.
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Par chance, Nivan était patient. Et en réalité, le retard accusé par son hôte ne fût pas bien long. Ceci dit, il avait autre chose à faire que de patienter inutilement dans un hall désert. Et alors qu'il perçu des bruits de pas, il se tourna vers ceux ci, un peu interloqué par l'attitude de l'homme qui venait d'entrer dans la pièce. Extravagant, bavard, et...Nivan devait bien se l'avouer: insupportable. il comprenait un peu mieux ce que ses forgerons avaient voulu lui dire, et il n'était pas mécontent d'avoir pris leur place pour leur éviter ça.
Pas une salutation ne passa les lèvre de l'arrogant Whytlys. Nivan avait une stratégie assez simple pour gérer ce genre de type. Oeil pour oeil, dent pour dent. Il n'était pas un homme du genre à se laisser faire sans rien dire. Mais il était aussi suffisamment intelligent pour savoir que ce genre de personne aimait dominer. Il ne lui laisserait donc pas l'occasion de lui faire de tort, au delà de quelques moqueries qui n'avaient pas la moindre valeur à ses yeux. De marbre, Nivan répondit à la première attaque -parce que s'en était une, bien que déguisée - avec un flegme étonnant. "Bonjour. Si je ne vous savait pas si viril, j'aurais pensé que vous veniez d'une tout autre activité". Rétorqua t-il en jetant un œil à la cravache que le jeune noble tenait toujours en main. Nivan n'avait pas esquissé le moindre sourire. Mais sa voix grave s'était faite aussi glaciale que son regard.
Il attaquait sur le physique, Nivan savait attaquer plus bas. A raison, probablement. Il commençait à deviner pour qui était cette création. Qui l'avait demandée, qui l'avait pensée. Et à juger par l'étendu de sa démesure, ce type avait clairement quelque chose à compenser. Ne se sentant nullement blessé par sa référence à ses cornes, il lutta malgré tout intérieurement pour ne pas l'étrangler. Il avait en horreur ce genre de personnage. Et alors qu'il essuyait encore quelques critiques, il ne pouvait s'empêcher de se demander qui il pouvait être pour Gardenia. Un frère? Un chaperon? Toujours est il qu'il comprenait un peu mieux ce qu'elle pouvait traverser.
Il laissa l'homme observer la marchandise, ignorant la moitié de ses annonces, il ne pu rester silencieux lorsqu'il perçue une remise en doute du statut de noble qu'il avait obtenu. Nivan croisa les bras sur son torse, affichant un air toujours aussi glaçant. "Rappelez moi comment vous avez eux le vôtre?" Rétorqua t-il simplement. Il n'en savait rien en fait. Mais il suffisait de le voir agir pour comprendre qu'il était né ainsi. Quel effort y avait-il là dedans. Nivan était curieux d'entendre sa réponse. Mais ce dernier enchaina sur des paroles toujours plus inconsidérées. Le forgeron du bien admettre qu'il prenait sur lui.
Ce type dégoulinait le dédain. D'ailleurs, il du lutter pour qu'aucune expression de dégout ne se peigne sur son visage qui demeura impassible. Il savait qu'il était inutile de répondre à ce genre de provocation. Il ne pouvait que se contenter de le remettre à sa place poliment. Réagir plus passionnément ne ferait qu'alimenter son contentement. "Vous avez conscience que ça ne changera rien à votre problème d'égo...N'est-ce pas?" Rétorqua Nivan en désignant l'épée d'un signe de tête, reprenant volontairement ses tournures de phrases pour lui renvoyer le poison. Il ne daigna pas s'abaisser à lui redonner son nom. Il en aurait bien dit plus, mais une jeune femme un peu plus loin le fit taire. Il manqua de souffler son prénom, surpris, avant de se raviser. Il ne devait pas montrer qu'il la connaissait. Sans doute l'aurait-il mise dans une mauvaise posture.
Pas une salutation ne passa les lèvre de l'arrogant Whytlys. Nivan avait une stratégie assez simple pour gérer ce genre de type. Oeil pour oeil, dent pour dent. Il n'était pas un homme du genre à se laisser faire sans rien dire. Mais il était aussi suffisamment intelligent pour savoir que ce genre de personne aimait dominer. Il ne lui laisserait donc pas l'occasion de lui faire de tort, au delà de quelques moqueries qui n'avaient pas la moindre valeur à ses yeux. De marbre, Nivan répondit à la première attaque -parce que s'en était une, bien que déguisée - avec un flegme étonnant. "Bonjour. Si je ne vous savait pas si viril, j'aurais pensé que vous veniez d'une tout autre activité". Rétorqua t-il en jetant un œil à la cravache que le jeune noble tenait toujours en main. Nivan n'avait pas esquissé le moindre sourire. Mais sa voix grave s'était faite aussi glaciale que son regard.
Il attaquait sur le physique, Nivan savait attaquer plus bas. A raison, probablement. Il commençait à deviner pour qui était cette création. Qui l'avait demandée, qui l'avait pensée. Et à juger par l'étendu de sa démesure, ce type avait clairement quelque chose à compenser. Ne se sentant nullement blessé par sa référence à ses cornes, il lutta malgré tout intérieurement pour ne pas l'étrangler. Il avait en horreur ce genre de personnage. Et alors qu'il essuyait encore quelques critiques, il ne pouvait s'empêcher de se demander qui il pouvait être pour Gardenia. Un frère? Un chaperon? Toujours est il qu'il comprenait un peu mieux ce qu'elle pouvait traverser.
Il laissa l'homme observer la marchandise, ignorant la moitié de ses annonces, il ne pu rester silencieux lorsqu'il perçue une remise en doute du statut de noble qu'il avait obtenu. Nivan croisa les bras sur son torse, affichant un air toujours aussi glaçant. "Rappelez moi comment vous avez eux le vôtre?" Rétorqua t-il simplement. Il n'en savait rien en fait. Mais il suffisait de le voir agir pour comprendre qu'il était né ainsi. Quel effort y avait-il là dedans. Nivan était curieux d'entendre sa réponse. Mais ce dernier enchaina sur des paroles toujours plus inconsidérées. Le forgeron du bien admettre qu'il prenait sur lui.
Ce type dégoulinait le dédain. D'ailleurs, il du lutter pour qu'aucune expression de dégout ne se peigne sur son visage qui demeura impassible. Il savait qu'il était inutile de répondre à ce genre de provocation. Il ne pouvait que se contenter de le remettre à sa place poliment. Réagir plus passionnément ne ferait qu'alimenter son contentement. "Vous avez conscience que ça ne changera rien à votre problème d'égo...N'est-ce pas?" Rétorqua Nivan en désignant l'épée d'un signe de tête, reprenant volontairement ses tournures de phrases pour lui renvoyer le poison. Il ne daigna pas s'abaisser à lui redonner son nom. Il en aurait bien dit plus, mais une jeune femme un peu plus loin le fit taire. Il manqua de souffler son prénom, surpris, avant de se raviser. Il ne devait pas montrer qu'il la connaissait. Sans doute l'aurait-il mise dans une mauvaise posture.
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Parfois, l'absence de mots pouvait être la réponse idéale. Face à un homme comme Bartelot, bavard et arrogant, l'essentiel d'une bonne réponse résidait dans la simplicité de la rétorque et de la subtilité du sous-entendu. Ce que Nivan piquait, c'était ses complexes apparents qu'il cherchait, vainement, à taire sous le bruit de ses paroles. Cela n'échappait pas au fils Whytlys qui semblait définitivement offusqué, mais tentait de répondre avec toute la pédanterie dont il était capable.
─ Que vois-je ? De l'audace ! Cela se marie si bien à vôtre- mh ?
Remarquant que l'attention de Nivan se portait sur quelque chose derrière lui, Bartelot se retourna pour constater la présence d'une jeune femme ; sa soeur. Laevis se cachait visiblement un peu dans son ombre, silencieuse et incertaine, mais Gardenia, elle, se tenait pleinement à côté de l'embrasure du mur, silencieuse. Une présence qu'il n'avait pas anticipée mais qu'il ne se dérangerait pas de profiter.
─ Que fichez-vous ici, ma chère ? Vous savez que cette aile de la demeure n'est guère adaptée à votre condition.
Gardenia, qui avait regardé Nivan en silence jusqu'à présent, reposait les yeux sur son frère avant de s'avancer vers lui, affichant un sourire. Bien évidemment, et en témoignait l'attitude craintive de la domestique, elle redoutait un peu son frère et son attitude. Toutes deux savaient qu'il n'avait aucun scrupule à abuser de ses faiblesses pour la dominer et la présence de Nivan ne le dérangerait nullement pour de telles bassesses.
─ Il me semble naturel de saluer l'invité de mon cher frère.
Elle s'arrêta à distance raisonnable, inclinant respectueusement la tête devant Nivan.
─ Nivan Drayr, quel plaisir de vous voir en ces lieux. J'ai eu tellement de bons échos sur la qualité de votre travail, vous êtes presque une légende dans votre domaine maintenant et je n'ai nul doute que votre nom sera sur les écrits historiques des forges, congratulant votre ardeur et votre ascension si méritée.
Les sourcils de Bartelot se levèrent sous la surprise. Il ne s'était pas attendu à ce que sa soeur connaisse visiblement son invité, que ce soit de réputation ou personnellement il ne pouvait guère le deviner. Pris de court par sa semblable, il semblait maintenant difficile de répudier le forgeron comme un vieux chiffon sans qu'il n'entache son propre nom.
─ Depuis quand la forge vous intéresse-t-elle ? Avez-vous la moindre connaissance à ce sujet ?
Pas nécessairement, c'était vrai. Mais Gardenia ne supportait pas l'idée de voir son frère malmener un homme aussi intègre, bon et bienveillant que Nivan alors que ce dernier ne faisait que son devoir.
─ N'est-il pas naturel pour notre famille de soigner ses relations ? La forge Drayr étant jeune et prometteuse, il est tout dans notre intérêt d'entretenir de bonnes relations avec les générations futures, ne pensez-vous pas ? Il serait dommage de passer à côté d'une nouvelle alliance par orgueil et vanité.
Silence ; ils s'affrontèrent du regard et cela en déroutait Bartelot qui n'avait pas l'habitude de voir sa soeur s'opposer à lui, ni même se mêler des affaires de la famille. Passablement agacé, il comprit sans peine que son rôle ici était terminé et qu'il avait, de toute façon, mieux à faire que jouer au dur à cuir. Claquant sa langue contre son palais, il se détourna de son invité et de sa soeur, laissant l'épée là, sommant au majordome de la prendre et le suivre dans ses appartements.
─ Luvon ! Récupérez ma commande et suivez moi, nous avons à faire ! Et permettez moi de prendre cette chaise...
Sa main attrapa une chaise en bois par son dossier et, volontairement, commença à faire glisser les pieds au sol, la tirant derrière lui pour provoquer un bruit qu'il savait fort désagréable pour sa cadette. Cette dernière fronça les sourcils et serra les dents, luttant contre la douleur que cela lui provoquait, à mesure que l'impudent disparaissait, le majordome sur les talons. Le bruit s'éternisa un moment et ce ne fut que lorsqu'il disparut que la jeune femme s'accorda un geste de main sur son oreille, le regard un peu confus.
─ Je m'excuse pour le comportement de mon frère. Il ne possède guère le sens des affaires ou de la communication... maugréa Gardenia en dépit du bruit qu'elle entendait toujours.
Son regard finit par se reposer sur Nivan, à qui elle offrit un sourire. Elle pu retirer sa main de son oreille une fois confiante que le bruit ne la dérangeait plus.
─ Malgré tout, je suis bien heureuse de vous revoir. Avez-vous un peu de temps à m'accorder avant de partir ?
Qu'importait qu'on les voit ensemble et que cela jase dans la maisonnée ou que les rumeurs naissent. Nivan était quelqu'un qu'elle appréciait, un noble respectable, et quelqu'un qu'elle considérait comme un ami de surcroît.
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Nivan savait qu'il ne devait pas laisser ses sentiments à l'égard de cet homme prendre le dessus sur sa dignité. Il n'attendait que ça, et Nivan le savait bien. Il avait eue l'occasion de rencontrer d'autres type comme lui au cours des années qui avait précédé, et suivi son anoblissement. Si lui le voyait comme une récompense d'un travail acharné, certains nobles voyaient cela comme une usurpation. Estimant que ce privilège était et devait demeurer un privilège du sang. Dans le fond, le titre importait peu à Nivan. C'était simplement le symbole qui l'intéressait. Rien de plus. La richesse était évidemment un plus, mais c'était avant tout la reconnaissance de son travail qu'il cherchait.
Il n'avait pas pris vraiment de plaisir à forger cette arme, en particulier. Parce qu'elle trahissait une démesure qu'il avait en horreur. Elle n'était pas équilibrée pour le combat. Elle ne défendrait jamais personne, sinon un égo surdimensionné. Cette arme n'avait aucune âme. Et si Nivan avait pour habitude de laisser les client choisir le nom des création, il en était fort aise sur ce coup là, il n'aurait pas su la nommer lui même.
Toujours est il que pour l'heure, il devait faire face à cet homme des plus déplaisant. Tout en restant maître de lui même sans entrer dans son jeu puéril. Ca n'était pas difficile en temps normal. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser au fait qu'il avait sûrement quelque chose à voir avec Gardenia. Et le simple fait de l'imaginer s'adresser à elle comme il le faisait avec lui le mettait en rogne. Il n'y avait pas besoin de le côtoyer beaucoup pour deviner que s'en prendre aux autres était son passe temps, et qu'à priori, il estimait que son titre, son nom et sa richesse lui donnait tous les droits. Il aurait pu lui montrer qu'il avait tort de multiple façons, mais n'en eue pas l'occasion. La jeune femme qu'il venait d'apercevoir s'avança, mettant un terme à leur échanges par quelques répliques habiles. Elle semblait assurée. Chose qui ne surpris pas réellement Nivan. Il la savait forte, depuis leur première et dernière rencontre. Même si elle avait sembler l'ignorer parfois.
Il lui adressa un signe de tête poli en guise de salutation alors que son commanditaire s'en allait, faisant grincer une chaise dans son sillage. Nivan posa son regard sur Gardenia, devinant sans mal le but de cette manœuvre. Puéril. Comment un tel homme pouvait il être l'une des têtes pensantes d'une si grande famille. "Tu n'as pas à t'excuser. Il ne possède visiblement pas grand chose". Précisa Nivan de sa voix grave avec un mépris qu'elle ne lui connaissait pas. Il n'était ordinairement pas prompt à juger. Mais s'en octroyait le droit aujourd'hui, au risque de la blesser elle, qui était du même sang que lui. Elle devait bien se douter qu'il ne faisait aucun amalgame.
Il se détendit néanmoins. L'échange était terminé. Il avait déjà été payé et ça ne s'était pas terminé en éclat de voix. La transaction avait été plutôt positive, si on oubli les détails. Et quels détails....
Son regard clair se fit moins glacial alors qu'il oubliait ce moment désagréable. "Bien sûr. J'ai bien besoin de penser à autre chose...Tu vis ça tous les jours?" Se permit-il de demander simplement, comme pour jauger un peu la situation. Contrairement à leur première rencontre, il n'était pas en terrain conquis ici. Et certains gardes ou majordomes avaient du surprendre leur échange peu conventionnel. Probable qu'il ne soit pas le bienvenue. Cela lui importait peu. Il n'avait pas l'intention de s'imposer, mais si elle le lui proposait, il n'avait rien contre le fait de rester. "Excuses mon jugement hâtif. La première expérience n'a visiblement pas été la meilleure". Prévint t-il en un haussement d'épaule. "Comment vas tu?" Acheva t-il simplement. Sous entendant très indirectement une question sous jacente: Avait-elle fait d'autres essais de sortie?
Il n'avait pas pris vraiment de plaisir à forger cette arme, en particulier. Parce qu'elle trahissait une démesure qu'il avait en horreur. Elle n'était pas équilibrée pour le combat. Elle ne défendrait jamais personne, sinon un égo surdimensionné. Cette arme n'avait aucune âme. Et si Nivan avait pour habitude de laisser les client choisir le nom des création, il en était fort aise sur ce coup là, il n'aurait pas su la nommer lui même.
Toujours est il que pour l'heure, il devait faire face à cet homme des plus déplaisant. Tout en restant maître de lui même sans entrer dans son jeu puéril. Ca n'était pas difficile en temps normal. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser au fait qu'il avait sûrement quelque chose à voir avec Gardenia. Et le simple fait de l'imaginer s'adresser à elle comme il le faisait avec lui le mettait en rogne. Il n'y avait pas besoin de le côtoyer beaucoup pour deviner que s'en prendre aux autres était son passe temps, et qu'à priori, il estimait que son titre, son nom et sa richesse lui donnait tous les droits. Il aurait pu lui montrer qu'il avait tort de multiple façons, mais n'en eue pas l'occasion. La jeune femme qu'il venait d'apercevoir s'avança, mettant un terme à leur échanges par quelques répliques habiles. Elle semblait assurée. Chose qui ne surpris pas réellement Nivan. Il la savait forte, depuis leur première et dernière rencontre. Même si elle avait sembler l'ignorer parfois.
Il lui adressa un signe de tête poli en guise de salutation alors que son commanditaire s'en allait, faisant grincer une chaise dans son sillage. Nivan posa son regard sur Gardenia, devinant sans mal le but de cette manœuvre. Puéril. Comment un tel homme pouvait il être l'une des têtes pensantes d'une si grande famille. "Tu n'as pas à t'excuser. Il ne possède visiblement pas grand chose". Précisa Nivan de sa voix grave avec un mépris qu'elle ne lui connaissait pas. Il n'était ordinairement pas prompt à juger. Mais s'en octroyait le droit aujourd'hui, au risque de la blesser elle, qui était du même sang que lui. Elle devait bien se douter qu'il ne faisait aucun amalgame.
Il se détendit néanmoins. L'échange était terminé. Il avait déjà été payé et ça ne s'était pas terminé en éclat de voix. La transaction avait été plutôt positive, si on oubli les détails. Et quels détails....
Son regard clair se fit moins glacial alors qu'il oubliait ce moment désagréable. "Bien sûr. J'ai bien besoin de penser à autre chose...Tu vis ça tous les jours?" Se permit-il de demander simplement, comme pour jauger un peu la situation. Contrairement à leur première rencontre, il n'était pas en terrain conquis ici. Et certains gardes ou majordomes avaient du surprendre leur échange peu conventionnel. Probable qu'il ne soit pas le bienvenue. Cela lui importait peu. Il n'avait pas l'intention de s'imposer, mais si elle le lui proposait, il n'avait rien contre le fait de rester. "Excuses mon jugement hâtif. La première expérience n'a visiblement pas été la meilleure". Prévint t-il en un haussement d'épaule. "Comment vas tu?" Acheva t-il simplement. Sous entendant très indirectement une question sous jacente: Avait-elle fait d'autres essais de sortie?
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Le sourire désolé que Gardenia offrit à Nivan lorsqu'il commenta son frère ne la blessait pas autant que cela la peinait. C'était dommage qu'il laisse cette impression, que le pire de son caractère le définissait alors qu'elle savait combien son frère avait d'autres qualités. Elle ne pouvait néanmoins blâmer autrui de ne le voir que comme un goujat ; c'était, après tout, l'image que lui-même renvoyait de sa personne. Si cela ne plaisait pas au concerné, c'était à lui de se corriger, non à sa famille.
Indiquant le couloir d'un mouvement de main, Gardenia invita Nivan à l'accompagner dans sa promenade, peu désireuse de rester dans un endroit aussi à découvert.
─ Je ne vois pas ma famille tous les jours. Mon frère a plutôt tendance à m'éviter et ignorer mon existence malgré mes quelques tentatives de renouer avec lui.
Elle expira lentement, soulagée tout de même que l'échange ne se soit pas éternisé entre les deux hommes. Même si elle pensait que Nivan aurait été le plus mature des deux, sans en douter un seul instant, elle ne pouvait s'empêcher de craindre que son frère, un jour, ne cause sa propre perte. Son manque de patience et de réflexion causait régulièrement des vagues et parfois, Gardenia se demandait comment son père arrivait à gérer.
Tournant la tête vers l'homme qui se trouvait à ses côtés, Gardenia chassa son frère de son esprit, préférant se concentrer sur son ami ici présent.
─ Je vais bien, merci de vous en inquiéter. J'ai essayé de revenir vous voir mais ma famille a eu vent de mes escapades et cela s'est avéré plus compliqué que la première fois. Je dois également admettre que je ne suis pas certaine de pouvoir retrouver le chemin jusqu'à votre forge, mon sens de l'orientation n'est pas ce qui se fait de mieux ! confessa-t-elle avec un léger rire.
Ici, elle se sentait effectivement plus en confort. Elle savait que le calme était assuré, que la demeure était assez vaste pour que les rencontres fortuites ne soient pas courantes et surtout, que l'intimité serait respectée. Les gardes n'avaient rien contre elle et si personne ne leur ordonnait de vendre la mèche, leurs conversations resteraient privées ; tout comme Laevis avait compris que sa jeune dame avait besoin de cette tranquillité et avait quitté le couloir pour repartir dans la chambre, la laissant seul avec ainsi cet étrange homme qu'elle n'avait jamais vu.
─ Et vous, comment allez-vous ? Vous me semblez en forme et, visiblement, vous avez eu du travail.
Si elle avait eu envie de commenter la requête de son frère à l'égo sur-dimensionné, elle se retint, préférant ne pas aborder le sujet à nouveau.
─ J'oserais même dire que vous m'avez un peu manqué ! lâcha-t-elle avec un sourire.
Elle ne mentait pas ; elle avait voulu le revoir. Si elle n'accordait plus de pensée à ses paroles, elle souhaitait simplement lui faire comprendre qu'il avait laissé une très bonne impression et qu'elle appréciait sa présence, assez pour avoir envie de le revoir et penser à lui durant son absence.
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Même si Nivan était heureux de la revoir, il regrettait un peu que ce soit dans ces conditions. Bien qu'en réalité, il n'avait pas imaginé autre chose puisqu'il n'avait rien imaginé du tout. Ceci dit, il fallait bien reconnaitre que l'ambiance aurait pu être meilleure. Quoi qu'il en soit, il balaya d'un revers de main fictif la précédente scène et se contenta de se convaincre que le frère de Gardenia était dans un mauvais jour. Il regrettait presque de l'avoir critiqué ainsi devant sa sœur, s'autorisant un jugement qu'il ne se permettait pas ordinairement. Le problème de Nivan, c'était la rancune. Malheureusement, il avait du mal à effacer l'ardoise. Avec tout et tout le monde. Une conséquence directe de ses années aux côté de son père. Il avait du mal à pardonner.
Lorsque Gardenia lui précisa qu'elle le voyait peu, il fût tenter de lui répondre qu'elle ne perdait pas grand chose, mais se ravisa. Il n'était pas à sa place, et aurait probablement tort de lui dire ça. Qui était il après tout? Pour juger quelqu'un qu'il n'avait vu qu'à peine quinze minutes. Et il sentait que la situation désolait la jeune femme. Inutile d'en rajouter. S'il était en désaccord avec cet homme, il pouvait comprendre qu'elle cherche à rétablir un lien fraternel à priori fragile. D'ailleurs, d'après ce qu'il en avait vu, si elle n'essayait pas, l'effort ne viendrait probablement pas de lui. Il ne pouvait pas prétendre l'avoir cerné en si peu de temps et ne se le permettait pas non plus. C'était là son intuition, voilà tout. "Je vois. C'est noble de ta part de faire l'effort". Admit-il. Lui ne l'avait pas fait avec son père. Peut-être dans les premières années. Mais pas depuis qu'il était parti de chez lui. Sans le savoir sans doute, elle montrait une bien plus grande maturité que lui sur ce point.
Alors qu'ils progressaient tout deux vers une destination inconnue - Nivan se laissant guider pour le moment - il se tourna également vers la jeune femme lorsqu'elle repris la parole. Arborant le même air fermé que lors de leur première rencontre, il était tout aussi impassible. "Quelqu'un t'as vu? J'espère que tu n'a pas été sanctionnée". Reprit-il en se demandant intérieurement comment on pouvait punir quelqu'un qui est déjà captif, d'une certaine manière. "J'ai ce qu'il te faut". Précisa le Forgeron en ouvrant son long manteau, dans une poche intérieure, une carte de la ville éprouvée par les années. Il la donna à Gardenia sans l'ouvrir, attendant qu'ils soient dans un lieu plus discret.
"Effectivement. A vrai dire, je n'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours." Il marqua une pause, comme il avait l'habitude de le faire, avant de reprendre de sa voix grave et sans timbre. "Les deux hommes qui travaillent pour moi n'était pas à l'aise sur le fait de répondre à la commande de ta famille". Avoua t-il alors. Il n'avait rien à lui cacher. C'était un fait, et aucune critique n'était établi. "C'est donc moi qui m'en suis chargé" Acheva t-il simplement, ne s'étalant pas beaucoup plus sur le sujet. Il n'était pas friant de réchauffé. Et indiquer ici l'évidence constatée un peu plus tôt au contact du jeune Whytlys n'était pas une bonne idée.
Il esquissa un rictus qui ressemblait presque à un sourire lorsqu'elle évoquait le fait qu'il puisse lui avoir manqué. Fait inhabituel tant il savait sa compagnie ordinairement ennuyeuse. "J'admet que mes soirées étaient un peu vides. Je m'attendais presque à te voir surgir de nouveau". Précisa t-il en s'approchant d'une fenêtre surplombant la vaste propriété. De l'autre côté de l'enceinte, on voyait les rues de la ville, actives à cette heure. Il revint vers Gardenia pour récupérer la carte, se positionnant à ses côtés, il l'ouvrit avant de s'éloigner pour la poser sur une table un peu plus loin. "Viens voir". Annonça Nivan. Il donnait encore une fois l'impression d'exiger. Encore une fois, ce n'était pas le cas. L'index de sa main gauche pointa une zone. "Nous sommes ici". Lui précisa t-il histoire de la repérer un peu. Il ne savait pas si elle savait lire une carte. Mais si elle voulait sortir de nouveau dans un endroit comme la Capitale, c'était le b.a.-ba.
Son doigt se déplaça vers une zone un peu plus centrale, à deux ou trois kilomètres de leur position actuelle. "Ma forge est là". Poursuivit il. Il n'avait pas de quoi inscrire les informations. Sans doute le ferait elle elle même. Et alors que son doigt se déplaçai sur une dernière destination, il reprit. "Et l'écurie où nous nous sommes rendu est ici". Acheva t-il avant de se redresser, se tournant vers elle pour la fixer de nouveau. "Si tu dois sortir, emmène là avec toi. N'hésites pas à écrire dessus les itinéraires pour ne pas te perdre". Conseilla t-il. Elle ferait bien ce qu'elle voulait, mais il espérait ainsi l'aider à prendre un peu confiance.
Lorsque Gardenia lui précisa qu'elle le voyait peu, il fût tenter de lui répondre qu'elle ne perdait pas grand chose, mais se ravisa. Il n'était pas à sa place, et aurait probablement tort de lui dire ça. Qui était il après tout? Pour juger quelqu'un qu'il n'avait vu qu'à peine quinze minutes. Et il sentait que la situation désolait la jeune femme. Inutile d'en rajouter. S'il était en désaccord avec cet homme, il pouvait comprendre qu'elle cherche à rétablir un lien fraternel à priori fragile. D'ailleurs, d'après ce qu'il en avait vu, si elle n'essayait pas, l'effort ne viendrait probablement pas de lui. Il ne pouvait pas prétendre l'avoir cerné en si peu de temps et ne se le permettait pas non plus. C'était là son intuition, voilà tout. "Je vois. C'est noble de ta part de faire l'effort". Admit-il. Lui ne l'avait pas fait avec son père. Peut-être dans les premières années. Mais pas depuis qu'il était parti de chez lui. Sans le savoir sans doute, elle montrait une bien plus grande maturité que lui sur ce point.
Alors qu'ils progressaient tout deux vers une destination inconnue - Nivan se laissant guider pour le moment - il se tourna également vers la jeune femme lorsqu'elle repris la parole. Arborant le même air fermé que lors de leur première rencontre, il était tout aussi impassible. "Quelqu'un t'as vu? J'espère que tu n'a pas été sanctionnée". Reprit-il en se demandant intérieurement comment on pouvait punir quelqu'un qui est déjà captif, d'une certaine manière. "J'ai ce qu'il te faut". Précisa le Forgeron en ouvrant son long manteau, dans une poche intérieure, une carte de la ville éprouvée par les années. Il la donna à Gardenia sans l'ouvrir, attendant qu'ils soient dans un lieu plus discret.
"Effectivement. A vrai dire, je n'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours." Il marqua une pause, comme il avait l'habitude de le faire, avant de reprendre de sa voix grave et sans timbre. "Les deux hommes qui travaillent pour moi n'était pas à l'aise sur le fait de répondre à la commande de ta famille". Avoua t-il alors. Il n'avait rien à lui cacher. C'était un fait, et aucune critique n'était établi. "C'est donc moi qui m'en suis chargé" Acheva t-il simplement, ne s'étalant pas beaucoup plus sur le sujet. Il n'était pas friant de réchauffé. Et indiquer ici l'évidence constatée un peu plus tôt au contact du jeune Whytlys n'était pas une bonne idée.
Il esquissa un rictus qui ressemblait presque à un sourire lorsqu'elle évoquait le fait qu'il puisse lui avoir manqué. Fait inhabituel tant il savait sa compagnie ordinairement ennuyeuse. "J'admet que mes soirées étaient un peu vides. Je m'attendais presque à te voir surgir de nouveau". Précisa t-il en s'approchant d'une fenêtre surplombant la vaste propriété. De l'autre côté de l'enceinte, on voyait les rues de la ville, actives à cette heure. Il revint vers Gardenia pour récupérer la carte, se positionnant à ses côtés, il l'ouvrit avant de s'éloigner pour la poser sur une table un peu plus loin. "Viens voir". Annonça Nivan. Il donnait encore une fois l'impression d'exiger. Encore une fois, ce n'était pas le cas. L'index de sa main gauche pointa une zone. "Nous sommes ici". Lui précisa t-il histoire de la repérer un peu. Il ne savait pas si elle savait lire une carte. Mais si elle voulait sortir de nouveau dans un endroit comme la Capitale, c'était le b.a.-ba.
Son doigt se déplaça vers une zone un peu plus centrale, à deux ou trois kilomètres de leur position actuelle. "Ma forge est là". Poursuivit il. Il n'avait pas de quoi inscrire les informations. Sans doute le ferait elle elle même. Et alors que son doigt se déplaçai sur une dernière destination, il reprit. "Et l'écurie où nous nous sommes rendu est ici". Acheva t-il avant de se redresser, se tournant vers elle pour la fixer de nouveau. "Si tu dois sortir, emmène là avec toi. N'hésites pas à écrire dessus les itinéraires pour ne pas te perdre". Conseilla t-il. Elle ferait bien ce qu'elle voulait, mais il espérait ainsi l'aider à prendre un peu confiance.
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Récupérant le cadeau de Nivan, Gardenia ne cacha pas sa surprise, un petit "Oh ?" lui échappant alors qu'elle regardait la carte pliée ; elle n'eut guère le temps de s'attarder dessus, un garde du coin de l'oeil attirant son attention avant qu'elle ne la reporte sur son invité. Car oui, Nivan était maintenant son invité, à elle. Il lui confiait que forger pour sa famille, ou en tout cas pour son frère, avait été source d'inconfort. Si cette information la peina un peu, elle la comprenait également, et à raison ; le comportement de son frère n'était pas des plus appréciables et elle ne doutait pas que peu de gens avaient réellement la patience pouvoir encaisser ses jérémiades même lorsque le travail était irréprochable. C'était presque comme s'il s'était donné pour mission de toujours trouver des défauts. Peut-être croyait-il que les critiques étaient synonymes de recherche de la perfection ? Cette pensée qui effleurait son esprit sembla lui donner un éclair de clairvoyance, cependant Nivan la rappela à la réalité bien vite.
Si Nivan ne faisait que répondre à la confession qu'elle avait faite, l'entendre aller dans son sens et lui dire qu'il s'était presque attendu à la voir surgir de nouveau la surprit. Elle comprenait ça comme un aveu ; il avait pensé à elle. Cette réalisation était quelque chose d'assez étrange, assez pour la faire s'arrêter dans sa marche tandis que lui s'éloignait vers la fenêtre. Il n'était pourtant pas la première personne à avoir pensé à elle, ou en tout cas à le lui dire ; Camille avait même été très clair à ce sujet. En le regardant, Gardenia n'eut aucun mal à comprendre pourquoi elle ce cas-ci semblait différent ; Nivan n'était pas un homme très expressif ni très bavard, alors l'entendre dire qu'il avait eut des attentes ou des pensées spécifiques, c'était comme mettre un pied dans un bout de jardin secret. C'était en tout cas ce qu'elle, elle voulait croire.
Le laissant reprendre la carte, Gardenia le suivit sans question et se pencha au dessus du dessin de la ville, perplexe. Il lui indiqua l'endroit de la demeure des Whytlys, puis de sa forge ; puis l'écurie. Gardenia eu un moment de réflexion durant lequel elle observait la carte... avant qu'elle ne s'exclame de surprise.
─ J'ai marché tout ça la première fois ?!
Si pour une personne normale la distance semblait raisonnable, pour elle, s'était avec des notions bien différentes sur la distance qu'elle regardait la carte.
─ J'ai vraiment fait tout ça ?! demanda-t-elle en regardant Nivan. Ne bougez pas votre doigt !
L'ordre avait été lâché sans trop de réflexion alors qu'elle se détournait de la table, filant vers la commode voisine où elle ouvrit les différents tiroirs avant de trouver un reste de bâtonnet de fusain qu'elle prit sans hésitation. Elle revint rapidement vers la table pour faire une croix où se trouvait sa demeure, puis une croix sur la forge, et une nouvelle croix sur l'écurie. Ses yeux firent un tracé dans son esprit sur les possibles routes qu'elle avait prises pour se rendre à la forge, sachant qu'elle ne saurait pas se souvenir de toute façon tant elle avait paniqué en arrivant là-bas.
Des étoiles dans les yeux, un sourire vint à nouveau étirer ses lèvres. Elle se redressa pour regarder Nivan, rayonnante.
─ Merci Nivan ! J'en ferai bon usage ! Et je viendrai définitivement vous rendre visite. Du coup...
Reposant les yeux sur la carte, elle la détaillait du regard, toute excitée à l'idée de prévoir ses futures destinations.
─ Auriez-vous des lieux à me conseiller ? Ou des endroits que je devrais éviter ? Où habitez-vous d'ailleurs ? Mmmh, je pense que Liory habite quelque part par ici...
Elle avait en réalité déjà vu une carte de la ville. Il y en avait dans quelques uns de ses livres mais aucune ne lui avait vraiment parlé jusqu'à présent. Les images n'avaient été que des dessins flous, des noms qu'elle n'associait à rien que des carrés. N'ayant jamais visité les lieux, elle avait délaissé ces cartes ; jusqu'à ce jour où enfin, elles prenaient un nouveau visage. Cette croix représentait le lieu qu'elle connaissait depuis toujours, cette autre croix sa rencontre avec Nivan. A un endroit différent elle pensait reconnaître la bâtisse de Liory, et par là le jardin où elle avait rencontré Camille. Toute la carte prenait une dimension nouvelle, un objet qu'elle associait à ses souvenirs. Si Nivan voyait le côté pratique du cadeau, pour elle, cette carte était un trésor qu'elle allait chérir bien plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Il lui offrait la liberté de pouvoir planifier, de voguer, de se frayer son propre chemin et cette perspective avait quelque chose de libérateur. C'était un clé ; et elle la saisissait des deux mains.
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Nivan s'amusait intérieurement de la surprise de la jeune femme concernant le chemin parcouru, mais ne laissa rien paraître sur son visage qui demeura impassible. Il est vrai que réflexion faite, elle avait fait un bon bout de chemin pour quelqu'un qui n'en avait pas l'habitude. Pour lui, c'était différent. Depuis son plus jeune âge il arpentait la ville et ses alentours en long, en large et en travers. Autrefois pour livrer les commandes de son père. Maintenant les siennes, en de rares occasions. "Effectivement, c'est un très bon début". Admit-il de sa voix grave, mais sans timbre. C'était un fait.
Il marqua un temps d'arrêt lorsque la jeune femme lui somma - d'un ton assuré qu'il lui connaissait peu - de ne pas bouger. Un rictus semblable à un sourire naquis au coin de ses lèvres avant de s'évanouir aussitôt. "Bien Mademoiselle". Précisa t-il simplement. Réflexion qui aurait pu prêter à rire. Mais il se contenta de la suivre du regard, devinant ce qu'elle cherchait. Il ne bougea donc pas, le temps qu'elle ai noté ce qu'elle voulait, se redressant alors en croisant les bras, lui jetant un regard amusé qui dénotait étrangement avec l'impassibilité de son visage. "Quand tu veux". Indiqua t-il alors; Il lui aurait bien dit qu'elle n'avait désormais plus d'excuse, mais ça aurait été mentir. Il ne pouvait pas franchement oublier le fait qu'elle avait encore son hypersensibilité à gérer, ce qu'il ne pourrait pas l'aider à résoudre avec une carte.
Il reporta son regard sur la dite carte alors qu'elle l'assaillait de question qu'il tria intérieurement pour y répondre dans l'ordre, laissant son regard clair se balader sur le bout de papier éprouvé par le temps. Des endroits à lui conseiller? Nivan n'avait jamais vu la Capitale comme un endroit à conseiller, tout court. Aussi, il s'efforça de réfléchir à travers les yeux de Gardenia, imaginant ce qu'une personne qui ne connait rien, ou peu de chose du monde pourrait apprécier. Sans oublier qu'il fallait oublier les lieux bruyants. Son doigt se glissa sur une zone à l'ouest de la ville. Excentrée, à deux, peut-être trois kilomètres de la forge de Nivan. Une zone assez vaste sur la carte. "Toi qui aime les chevaux, tu trouvera l'hippodrome royal ici." Il marqua une pause, comme à son habitude. "Evites d'y aller les jours de courses, il y a beaucoup de monde et de bruit. Mais en soirée, c'est un endroit reposant". Assura Nivan qui avait eu l'occasion de s'y rendre à plusieurs reprises, surtout pour livrer des fers, en fait. "Tôt le matin, tu peux y voir la Garde s'entrainer, et c'est calme aussi." Compléta Nivan en cherchant du regard un autre endroit qui pourrait lui plaire.
Son doigt glissa sur une autre destination, bien plus centrale cette fois. "Il y a un parc ici, la fontaine au centre est magnifique et en hiver, il y a une patinoire éphémère". Bien qu'appliqué, il avait du mal à se projeter. En vérité, il ne s'estimait pas capable de décider pour elle. Il resta silencieux un moment. "Il y a probablement bien d'autres lieux que tu voudrais voir". Amorça t-il simplement. "Mais si tu fais trop de croix, tu ne retrouvera plus ton chemin". Précisa simplement Nivan en se tournant vers elle. Il comprenait son envie d'évasion. Il l'avait déjà comprise lors de leur première rencontre. Mais il se demandait si le fait d'aller trop vite ne risquait pas de la pousser à se brûler les ailes. il lui faisait néanmoins confiance sur le fait qu'elle s'en sortirait quoi qu'il arrive. Comment il le savait? Elle avait atterris dans une forge censée être déserte en pleine nuit, avec une chaussure et aucune idée de l'endroit où elle était. Et pourtant, elle était là, devant lui, et en parfaite santé. Nivan ne croyait pas au destin, elle était plus débrouillarde qu'elle n'en donnait l'air.
"Tu auras bien le temps de tous les découvrir". Assura Nivan simplement en se retournant pour étouffer un bâillement. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il la trouvait ennuyeuse. Ca n'avait rien à voir, bien au contraire; Le fait était qu'il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. Il accusait le coup mais ne manqua pas de se ressaisir rapidement. "Je t'y emmènerais, si tu en as envie". Reprit-il simplement. C'était probablement une proposition déplacée pour le milieu de la noblesse, mais Nivan oubliait très souvent ce genre de formalité. Il n'avait alors aucune arrière pensée. Il en oubliait même qu'il était sous le toit des Whytlys, et qu'il était, en théorie, censé demandé l'autorisation de ses parents. Ca, il le savait. Mais avait décidé de l'oublier sciemment, la jugeant bien assez grande pour prendre ses propres décisions.
Il glissa de nouveau sa main sur la carte, indiquant un lieu sous lequel une note était inscrite Maison Orkia. "Evite ce lieu. C'est une maison de jeu aux mœurs un peu douteuses". Précisa t-il sans trop s'étaler sur le sujet. En vérité, elle était bien libre d'y aller si elle le voulait. Il la mettait simplement en garde. Pousser par inadvertance la porte d'un tel endroit ne relevait pas de la même expérience que pousser celle d'une forge vide. "J'habites là" Acheva alors Nivan en pointant du doigt une rue au milieu de l'île de la capitale. Quartier de la plupart des résidences. Nivan avait beau être noble, sa fortune était confortable, mais pas démesurée. Il n'avait hérité de rien et n'avait que trente trois ans. Il possédait une demeure respectable, bien que de taille moyenne, en périphérie du quartier résidentiel principal. Il avait d'ailleurs fait le choix de ne pas recruter de personnel. Chose qu'il lui arrivait de regretter tant il manquait de temps.
Il se redressa alors au moment où il croisa le regard d'un...Garde? Nivan n'en était pas sûr. Une chose lui paraissait cependant certaine, c'était que cet homme se méfiait de lui. Rien de bien étonnant, en fait. Nivan se contenta de reporter son regard vers Gardenia, comme s'il attendait simplement la suite.
Il marqua un temps d'arrêt lorsque la jeune femme lui somma - d'un ton assuré qu'il lui connaissait peu - de ne pas bouger. Un rictus semblable à un sourire naquis au coin de ses lèvres avant de s'évanouir aussitôt. "Bien Mademoiselle". Précisa t-il simplement. Réflexion qui aurait pu prêter à rire. Mais il se contenta de la suivre du regard, devinant ce qu'elle cherchait. Il ne bougea donc pas, le temps qu'elle ai noté ce qu'elle voulait, se redressant alors en croisant les bras, lui jetant un regard amusé qui dénotait étrangement avec l'impassibilité de son visage. "Quand tu veux". Indiqua t-il alors; Il lui aurait bien dit qu'elle n'avait désormais plus d'excuse, mais ça aurait été mentir. Il ne pouvait pas franchement oublier le fait qu'elle avait encore son hypersensibilité à gérer, ce qu'il ne pourrait pas l'aider à résoudre avec une carte.
Il reporta son regard sur la dite carte alors qu'elle l'assaillait de question qu'il tria intérieurement pour y répondre dans l'ordre, laissant son regard clair se balader sur le bout de papier éprouvé par le temps. Des endroits à lui conseiller? Nivan n'avait jamais vu la Capitale comme un endroit à conseiller, tout court. Aussi, il s'efforça de réfléchir à travers les yeux de Gardenia, imaginant ce qu'une personne qui ne connait rien, ou peu de chose du monde pourrait apprécier. Sans oublier qu'il fallait oublier les lieux bruyants. Son doigt se glissa sur une zone à l'ouest de la ville. Excentrée, à deux, peut-être trois kilomètres de la forge de Nivan. Une zone assez vaste sur la carte. "Toi qui aime les chevaux, tu trouvera l'hippodrome royal ici." Il marqua une pause, comme à son habitude. "Evites d'y aller les jours de courses, il y a beaucoup de monde et de bruit. Mais en soirée, c'est un endroit reposant". Assura Nivan qui avait eu l'occasion de s'y rendre à plusieurs reprises, surtout pour livrer des fers, en fait. "Tôt le matin, tu peux y voir la Garde s'entrainer, et c'est calme aussi." Compléta Nivan en cherchant du regard un autre endroit qui pourrait lui plaire.
Son doigt glissa sur une autre destination, bien plus centrale cette fois. "Il y a un parc ici, la fontaine au centre est magnifique et en hiver, il y a une patinoire éphémère". Bien qu'appliqué, il avait du mal à se projeter. En vérité, il ne s'estimait pas capable de décider pour elle. Il resta silencieux un moment. "Il y a probablement bien d'autres lieux que tu voudrais voir". Amorça t-il simplement. "Mais si tu fais trop de croix, tu ne retrouvera plus ton chemin". Précisa simplement Nivan en se tournant vers elle. Il comprenait son envie d'évasion. Il l'avait déjà comprise lors de leur première rencontre. Mais il se demandait si le fait d'aller trop vite ne risquait pas de la pousser à se brûler les ailes. il lui faisait néanmoins confiance sur le fait qu'elle s'en sortirait quoi qu'il arrive. Comment il le savait? Elle avait atterris dans une forge censée être déserte en pleine nuit, avec une chaussure et aucune idée de l'endroit où elle était. Et pourtant, elle était là, devant lui, et en parfaite santé. Nivan ne croyait pas au destin, elle était plus débrouillarde qu'elle n'en donnait l'air.
"Tu auras bien le temps de tous les découvrir". Assura Nivan simplement en se retournant pour étouffer un bâillement. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il la trouvait ennuyeuse. Ca n'avait rien à voir, bien au contraire; Le fait était qu'il n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. Il accusait le coup mais ne manqua pas de se ressaisir rapidement. "Je t'y emmènerais, si tu en as envie". Reprit-il simplement. C'était probablement une proposition déplacée pour le milieu de la noblesse, mais Nivan oubliait très souvent ce genre de formalité. Il n'avait alors aucune arrière pensée. Il en oubliait même qu'il était sous le toit des Whytlys, et qu'il était, en théorie, censé demandé l'autorisation de ses parents. Ca, il le savait. Mais avait décidé de l'oublier sciemment, la jugeant bien assez grande pour prendre ses propres décisions.
Il glissa de nouveau sa main sur la carte, indiquant un lieu sous lequel une note était inscrite Maison Orkia. "Evite ce lieu. C'est une maison de jeu aux mœurs un peu douteuses". Précisa t-il sans trop s'étaler sur le sujet. En vérité, elle était bien libre d'y aller si elle le voulait. Il la mettait simplement en garde. Pousser par inadvertance la porte d'un tel endroit ne relevait pas de la même expérience que pousser celle d'une forge vide. "J'habites là" Acheva alors Nivan en pointant du doigt une rue au milieu de l'île de la capitale. Quartier de la plupart des résidences. Nivan avait beau être noble, sa fortune était confortable, mais pas démesurée. Il n'avait hérité de rien et n'avait que trente trois ans. Il possédait une demeure respectable, bien que de taille moyenne, en périphérie du quartier résidentiel principal. Il avait d'ailleurs fait le choix de ne pas recruter de personnel. Chose qu'il lui arrivait de regretter tant il manquait de temps.
Il se redressa alors au moment où il croisa le regard d'un...Garde? Nivan n'en était pas sûr. Une chose lui paraissait cependant certaine, c'était que cet homme se méfiait de lui. Rien de bien étonnant, en fait. Nivan se contenta de reporter son regard vers Gardenia, comme s'il attendait simplement la suite.
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Gardenia sentait l'excitation de la promesse d'une nouvelle aventure la prendre, la faisant presque trépigner d'impatience à l'idée de sortir et prendre son envol. Au fil des jours, elle se découvrait une nouvelle source de courage, de nouvelles motivations, de nouvelles limites à dépasser. Son quotidien devenait une succession de petits challenges qui lui permettaient de s'améliorer et, jour après jour, elle gagnait confiance en elle. Elle apprenait de ses erreurs et ses rencontres, nouant des liens qu'elle espérait sincères avec ceux qui croisaient sa route. Nivan en faisait partie et dans son infinie bonté, il lui offrait informations, espoirs, savoir et conseils ; Gardenia était éponge, se nourrissant de tout ce qu'il lui offrait.
Et l'homme n'était pas avare. Gardenia hochait la tête à chaque lieu qu'il lui indiquait, aussi attentive qu'une enfant durant ses premiers jours de classe ; elle traçait un petit trait sur les zones qu'elle souhaitait visiter plus tard, se disant qu'elle terminerait sa croix une fois qu'elle s'y serait rendue. Il y avait tant à voir dans la capitale qu'elle n'osait pas imaginer à quel point le royaume était vaste et recelait de secrets. L'idée de se rapprocher de chevaux encore la fit sourire et elle s'imaginait auprès de ces animaux qu'elle voyait si majestueux ; puis la mention des gardes la fit se demander si elle y croiserait Hryfin s'entraîner. Peut-être bien ? Mais il était un Garde Royal, s'entraînait-il au même endroit que tous les autres ?
La Maison Orkia l'intrigua également et une partie de sa curiosité allait sans doute la pousser à s'y rendre un jour. Pas de suite ; elle avait confiance en Nivan et son jugement. S'il lui déconseillait ce lieu, c'était sans doute pour lui éviter des déboires et des mauvaises expériences. Elle traça alors un rond sur l'endroit, préférant voir cet endroit comme une sorte de fin de partie. Puis enfin, chez lui. Assez loin mine de rien, mais pas trop.
Le silence retomba et la jeune femme réfléchit un instant, avant de poser le fusain et relever le visage vers Nivan.
─ Merci Nivan ! lâcha-t-elle avec enthousiasme.
Gardenia, elle, n'avait rien vu du garde. Elle était un peu trop sur son petit nuage à s'imaginer courir dans les rues et visiter mille et unes destinations. Le sourire qu'elle affichait ne pouvait être contenu et dire qu'elle était heureuse n'était qu'énoncer l'évidence ; nul ne pouvait nier que ce cadeau était extrêmement précieux et avait une valeur inestimable pour elle. Une simple carte pour les autres, mais tellement plus pour elle.
Sa main se promena rapidement sur la carte alors qu'elle confessait quelques paroles, pleine d'espoir.
─ J'espère également pouvoir un jour me rendre à votre forge en journée. J'aimerais pouvoir vous voir travailler et manier vos outils, pouvoir vous rencontrer normalement lors des soirées mondaines, discuter sans condition. Elle inspira profondément, puis le regarda. Je ferai en sorte que ce soit possible. Quand, je l'ignore, mais j'y arriverai un jour. Alors tâchez de ne pas m'oublier entre temps !
Non pas qu'elle se considérait oubliable ; elle craignait juste que trop d'inconnues se rajoutent aux équations et que leurs rencontres soient reportées indéfiniment et qu'il se fasse à son absence, ne se demande pas où elle était. C'était rassurant de se dire qu'on la connaissait, qu'on pouvait penser à elle, se demander comment elle allait, alors qu'elle était loin. C'était reconnaître son existence, tout comme elle reconnaissait la sienne. Nivan ayant été son premier contact à l'extérieur, il avait une petite place particulière et l'admiration qu'elle avait pour lui était indescriptible.
Ce fut à ce moment là que son regard croisa également celui du garde qui les observait ; ce dernier détourna les yeux ailleurs, visiblement gêné d'avoir été repéré par Gardenia. Cette dernière soupira, à la fois dépitée et amusée. Pliant doucement la carte, elle reprit la parole, un peu taquine.
─ Il semblerait que nos retrouvailles soient une curiosité pour le personnel de ma famille. D'un côté un forgeron méconnu au visage singulier, de l'autre le fantôme d'une enfant oubliée. Drôle de duo, vous ne trouvez pas ?
Nullement peinée, Gardenia préféra s'en amuser. Qu'ils s'y tiennent à leurs jugements ; Nivan avait déjà démontré de quoi il était capable, et elle allait faire de même. A son rythme, mais elle saurait se montrer telle qu'elle était vraiment. Un jour, certainement.
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Nivan espérait qu'elle puisse avoir l'opportunité de découvrir les choses qu'il lui avait montrées, et bien plus encore. Il espérait pour elle qu'elle puisse le faire autrement que de manière clandestine. Quoi que finalement, peut-être était-ce cette clandestinité qui rendait ses visites si passionnantes? Il ne pouvait pas comprendre l'étendue de ses attentes et ne prétendait pas le pouvoir. Pas tout de suite. Peut-être jamais; Ils étaient bien différents sur un point: Lui avait beau avoir subit certaines restrictions, elles n'avaient en réalité toujours été que dans sa tête. Les barrières, ils se les étaient mises tout seul. Et même s'il peinait encore à l'admettre, c'était la stricte vérité.
Pour Gardenia, c'était différent. Elle semblait sous le joug d'une autorité qui le dépassait. Sa famille était influente. Probable qu'elle ne leur échappe pas comme ça. Le voulait-elle seulement? Probablement pas. Après tout, gageons qu'elle pouvait découvrir le monde de ses propres yeux sans couper les pont avec sa famille. Inutile d'être aussi radical qu'avait pu l'être Nivan, un peu bêtement sans doute.
Intérieurement, il stoppa sa réflexion sur le sujet. Concluant qu'il n'y avait de toute façon aucune comparaison à établir puisque chacun est différent. Son regard ne s'était pas détourné de la jeune femme. Bien qu'il eu sûrement été un peu dans le vague l'espace d'un instant. Il lui adressa un signe de tête, accusant simplement réception de ses remerciements. Il n'avait jamais été très doué pour accueillir les compliments ou les remerciements. Le fait était qu'il n'estimait pas vraiment avoir à en recevoir, pour une raison inconnue. Néanmoins, il était heureux de la voir sourire ainsi.
"Gardenia..." Amorça t-il avant de marquer une pause; il cherchait ses mots, comme à son habitude. "Je ne doute pas que tu trouveras une solution, si tu veux, nous chercherons ensemble". Assura t-il, gardant le silence de nouveau avant de reprendre. "Mais je ne vois pas comment je pourrais oublier la seule personne que je connaisse qui entre chez les gens en pleine nuit sans frapper avec une seule chaussure au pied". Précisa t-il en esquissant un rictus alors qu'une lueur de malice s'allumait dans son regard clair. Il la chambrait, évidemment. A sa manière, peut-être un peu froide. Mais il plaisantait. Chose assez rare pour être notifiée.
"Au risque de paraître un peu abrupte...". Amorça t-il de nouveau en appuyant son épaule contre la paroi du mur qui jouxtait leur position. Il n'avait pas quitté la jeune femme des yeux. "Ne cherche pas à rattraper le temps perdu...Tu ne pourras pas". Assura t-il, comme s'il parlait en connaissance de cause. Et en l'état, c'était en fait un peu le cas. "Ne vis pas trop vite, mais profite de tout ce que tu découvrira. Prend le temps". Conseilla t-il, comme s'il s'inquiétait de la voir si enjouée. Il n'avait que trente trois ans, mais parlait déjà comme un vieillard. Il se fit intérieurement la réflexion, haussant les épaules pour lui même.
Son regard s'était alors glissé sur le garde qui avait fini par détourner le regard lorsque Gardenia l'avait repéré. C'était donc bien un garde. Nivan n'en était pas gêné. Il était habitué à ne pas être le bienvenue. Cela ne lui posait plus le moindre problème. "Les meilleures armes sont parfois forgées avec les alliages les plus inattendus". Conclu t-il à la réplique de la jeune femme. Il lui adressa un sourire furtif avant de se redresser, se remettant à progresser dans le couloir. "Mais maintenant que je suis là, pourquoi ne me ferais tu pas visiter? C'est à ton tour n'est-ce pas?". Acheva le forgeron simplement alors qu'il lui tournait le dos.
Pour Gardenia, c'était différent. Elle semblait sous le joug d'une autorité qui le dépassait. Sa famille était influente. Probable qu'elle ne leur échappe pas comme ça. Le voulait-elle seulement? Probablement pas. Après tout, gageons qu'elle pouvait découvrir le monde de ses propres yeux sans couper les pont avec sa famille. Inutile d'être aussi radical qu'avait pu l'être Nivan, un peu bêtement sans doute.
Intérieurement, il stoppa sa réflexion sur le sujet. Concluant qu'il n'y avait de toute façon aucune comparaison à établir puisque chacun est différent. Son regard ne s'était pas détourné de la jeune femme. Bien qu'il eu sûrement été un peu dans le vague l'espace d'un instant. Il lui adressa un signe de tête, accusant simplement réception de ses remerciements. Il n'avait jamais été très doué pour accueillir les compliments ou les remerciements. Le fait était qu'il n'estimait pas vraiment avoir à en recevoir, pour une raison inconnue. Néanmoins, il était heureux de la voir sourire ainsi.
"Gardenia..." Amorça t-il avant de marquer une pause; il cherchait ses mots, comme à son habitude. "Je ne doute pas que tu trouveras une solution, si tu veux, nous chercherons ensemble". Assura t-il, gardant le silence de nouveau avant de reprendre. "Mais je ne vois pas comment je pourrais oublier la seule personne que je connaisse qui entre chez les gens en pleine nuit sans frapper avec une seule chaussure au pied". Précisa t-il en esquissant un rictus alors qu'une lueur de malice s'allumait dans son regard clair. Il la chambrait, évidemment. A sa manière, peut-être un peu froide. Mais il plaisantait. Chose assez rare pour être notifiée.
"Au risque de paraître un peu abrupte...". Amorça t-il de nouveau en appuyant son épaule contre la paroi du mur qui jouxtait leur position. Il n'avait pas quitté la jeune femme des yeux. "Ne cherche pas à rattraper le temps perdu...Tu ne pourras pas". Assura t-il, comme s'il parlait en connaissance de cause. Et en l'état, c'était en fait un peu le cas. "Ne vis pas trop vite, mais profite de tout ce que tu découvrira. Prend le temps". Conseilla t-il, comme s'il s'inquiétait de la voir si enjouée. Il n'avait que trente trois ans, mais parlait déjà comme un vieillard. Il se fit intérieurement la réflexion, haussant les épaules pour lui même.
Son regard s'était alors glissé sur le garde qui avait fini par détourner le regard lorsque Gardenia l'avait repéré. C'était donc bien un garde. Nivan n'en était pas gêné. Il était habitué à ne pas être le bienvenue. Cela ne lui posait plus le moindre problème. "Les meilleures armes sont parfois forgées avec les alliages les plus inattendus". Conclu t-il à la réplique de la jeune femme. Il lui adressa un sourire furtif avant de se redresser, se remettant à progresser dans le couloir. "Mais maintenant que je suis là, pourquoi ne me ferais tu pas visiter? C'est à ton tour n'est-ce pas?". Acheva le forgeron simplement alors qu'il lui tournait le dos.
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Est-ce que tous les hommes ressemblaient à Nivan ? Quand elle le regardai et l'écoutait, elle avait la sensation qu'il était le refuge de bien des personnes. Responsable, bienveillant, doux mais fort ; ou bien n'était-ce qu'elle ? Elle le devinait difficile à approcher car lui-même l'avait si bien souligné lors de leur première rencontre. Victime de nombreux préjudices, très certainement avait-il dû développer une maturité que les autres n'avaient pas. C'était ce qu'elle comprenait, en tout cas. Pour elle, Nivan était fiable, semblable à un pilier sur lequel elle pouvait s'appuyer. Il lui faisait comprendre avec peu de mots qu'elle n'était pas toute seule et qu'en dépit de leur rencontre récente, elle pouvait compter sur lui. Aux yeux de la noble, cette rencontre était inestimable et la reconnaissance qu'elle éprouvait à son égard ne cessait de croître.
Écoutant son bon conseil, elle hocha la tête et lui donnait raison. Laevis la prévenait également sur les dangers des précipitations et elle-même avait eu un exemple tout récent avec Liory. Pensant au noble, ses pensées s'égarèrent un instant, les yeux dans le vague ; aurait-elle regretté si elle n'avait pas su se mettre des barrières ? Voulait-elle vraiment s'offrir de la sorte à un homme qui, malgré toute sa bienveillance, n'était encore qu'un inconnu dans sa vie ? Son regard se reposa sur Nivan dont elle observa, encore, le profil tandis qu'il reprenait la marche. Que pensait-il d'elle, en réalité ? Comment percevait-il leurs rencontres ?
Le rattrapant, Gardenia se plaça à ses côtés, encore songeuse ; Les meilleures armes sont parfois forgées avec les alliages les plus inattendus. Une phrase qu'elle trouvait magnifique et qui avait de quoi provoquer d'intenses réflexions chez elle. Ses yeux se baissèrent sur les mains de Nivan, discrètement ; combien d'armes avait-il forgées ? Quels alliages avait-il déjà utilisé ? Lesquels avaient marché, lesquels avaient échoué ? Qu'avait-il touché ?
Elle releva les yeux, regardant devant elle.
─ Nivan, commença-t-elle, comment avez-vous découvert ce que vous vouliez faire ?
Elle le questionnait tout en le guidant vers les jardins, sachant que certains endroits lui étaient inaccessibles à cause de la présence de son frère.
─ Je dois avouer que je vous admire un peu... peut-être même beaucoup. Vous avez beaucoup de force, autant physique que de caractère, mais vous n'en abusez pas. Vous avez pris la responsabilité d'un travail difficile mais au lieu de me dire que vous ne vouliez pas prendre le risque de décevoir le client, vous m'avez répondu que c'était pour éviter une charge stressante pour vos forgerons. Vous m'avez aidée au beau milieu de la nuit, perturbant votre propre emploi du temps, et m'offrez conseils et bienveillance, sans rien me demander en retour. Je trouve que ce sont des actes bien plus respectables que des jolis mots.
Gardenia s'arrêta à proximité de l'arbre surplombant la terrasse où ils arrivaient, tournant la tête vers l'homme.
─ Qu'est-ce qui a fait l'homme que vous êtes aujourd'hui ? Pourquoi en êtes-vous là ?
Elle le connaissait peu, en fin de compte. Il n'était pas un homme de beaucoup de mots, mais ses gestes parlaient grandement aux yeux de la jeune noble. Le forgeron avait une noblesse d'âme dans ses actions qu'elle ne retrouvait pas nécessairement chez ses pairs, encore moins dans sa famille qui semblait avoir oublié certaines valeurs qu'elle voyaient clairement en Nivan. Peut-être était-ce la difficulté de sa vie ? Elle désirait savoir.
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Se laissant guider, Nivan poursuivait sa marche d'un pas lent, mais cadencé. A l'énoncé de son prénom, il avait tournée la tête dans la direction de la jeune femme, sans pour autant stopper sa progression. La question qu'elle lui posa alors le surpris. Bien que cela se voit peu sur son visage redevenu impassible. Il la laissa poursuivre sans l'interrompre. Elle semblait avoir beaucoup de questions. Mais les paroles qu'elle prononça alors le surprirent réellement. Pas tant par les mots, mais davantage par la facilité avec laquelle elle les prononçait. Le déstabilisant quelque peu. Il avait entrouvert les lèvres pour répondre avant de se raviser l'espace de quelques secondes. Quoi répondre? Il n'était pas franchement accoutumé à tant d'éloge. Ni même avant ça, à tant de sincérité. Lui même peinait à la fois à dire et à montrer. Comment pouvait on être capable de faire les deux aussi naturellement?
Il resta muet un moment. Pensif. Son regard s'était reporté sur l'arbre surplombant la terrasse avec majesté. La vue était magnifique. Nivan s'était stoppé en même temps que la jeune femme, reportant son regard sur elle, demeurant silencieux. Pris au dépourvu. Il se livrait peu. Par pudeur, ou par son incapacité à s'exprimer posément sur le sujet. Mais il trouvait bizarrement plus facilement les mots avec elle. "A vrai dire..." Amorça t-il, presque précautionneux, choisissant ses mots avec encore bien plus de rigueur. "J'ai tenu un marteau pour la première fois à l'âge de 6 ans...Je ne me suis pas vraiment posée la question". Avait il précisé d'une voix sans timbre. A ses yeux, ce n'était pas une belle histoire. Mais ce n'était pas un drame non plus. C'était en fait, presque une histoire qui ne méritait pas qu'on la raconte.
"Mon père était forgeron". Avait il précisé simplement, bien que sa mâchoire se soit crispée après cette annonce. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. La rancune était tenace chez Nivan. Et même après treize années, elle perdurait. Encore et encore. Il n'était pas aussi solide qu'il pouvait le suggérer. D'ailleurs, il n'avait pas parlé au présent, comme si son père n'était plus. "Je n'ai fait que ça toute ma vie." Conclu t-il simplement en reportant son regard sur l'extérieur, un peu pensif. En réalité, il ne s'était jamais trop posée la question. Est-ce que le fait de n'avoir jamais rien essayé d'autre rendait différent son attachement à cet art? Pas vraiment. "J'ai bien peur que je ne sois devenu noble pour des raison qui elles, ne le sont pas vraiment". Confessa t-il alors simplement.
Il est vrai qu'en réalité, il avait sciemment concurrencé son père dans la capitale, le forçant indirectement à fermer boutique. Et il ne s'en voulait même pas pour ça. En réalité, Gardenia avait toujours eu l'occasion de le voir sous son meilleur jour. Le fait était que Nivan est un homme. Avec ses qualités, et ses défauts. "J'ai longtemps travaillé pour mon père. mais nous avions quelques points de désaccord". Précisa Nivan, le regard perdu dans les ramures du grand feuillu qui leur faisait face. Il avait sciemment minimisé. Occultant le fait qu'il travaillait alors gratuitement pour un homme qui s'en attribuait tous le mérite. Il ne voulait pas donner l'impression de se plaindre auprès de quelqu'un qui n'avait même pas la liberté de sortir. "Alors j'ai ouvert mon affaires. il faut croire que ça a fonctionné." Conclu t-il en un haussement d'épaules. Ellipsant les détails. Il se tut. Comme si ce récit, aussi court que concis, avait épuisé toute sa réserve de mot.
Il laissa le silence planer quelques instant, avant de s'autoriser à le briser de nouveau. "J'aimerais te dire que tout ce que tu penses de moi est vrai." Lança t-il en reportant son regard sur la jeune femme. Peut-être avait elle raison sur certains point. Mais il ne pouvait pas la laisser l'idéaliser de la sorte sans rétablir un certain équilibre, de peur de la décevoir ultérieurement. Nivan était habitué à décevoir, à ne pas être à sa place, à être jugé. Mais sans trop de raison, il ne voulait pas la décevoir, elle. "Tu dois savoir que je ne suis pas toujours si...noble". Lança t-il alors, avec franchise. Probable qu'elle s'en doutait, en fait. Personne ne peut être parfait. Personne. Pas même l'être jugé le plus pur. Mais ce n'était pas ce qu'il voulait dire.
Elle ne pouvait pas le savoir. En fait, peu de monde savait. Ses sœurs, sa mère, son père et quelques femmes qu'il avait pu côtoyer. Voilà tout. Mais s'il était incapable de l'exprimer, restait que cette incapacité à parler le rendait instable. Voire violent, lorsqu'il n'était plus capable de refouler ce qu'il n'exprimait pas. Et s'il n'avait jamais levé la main sur qui que ce soit au cours de ses accès de colère, il n'en demeurait pas moins impressionnant. "Je crois que je voulais me prouver quelque chose". Conclu t-il en revenant sur le sujet de son parcours, éludant le sujet de son tempérament. Son discours était quelque peu décousu. Probable qu'elle n'en saisisse pas tout le sens.
Il resta muet un moment. Pensif. Son regard s'était reporté sur l'arbre surplombant la terrasse avec majesté. La vue était magnifique. Nivan s'était stoppé en même temps que la jeune femme, reportant son regard sur elle, demeurant silencieux. Pris au dépourvu. Il se livrait peu. Par pudeur, ou par son incapacité à s'exprimer posément sur le sujet. Mais il trouvait bizarrement plus facilement les mots avec elle. "A vrai dire..." Amorça t-il, presque précautionneux, choisissant ses mots avec encore bien plus de rigueur. "J'ai tenu un marteau pour la première fois à l'âge de 6 ans...Je ne me suis pas vraiment posée la question". Avait il précisé d'une voix sans timbre. A ses yeux, ce n'était pas une belle histoire. Mais ce n'était pas un drame non plus. C'était en fait, presque une histoire qui ne méritait pas qu'on la raconte.
"Mon père était forgeron". Avait il précisé simplement, bien que sa mâchoire se soit crispée après cette annonce. Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. La rancune était tenace chez Nivan. Et même après treize années, elle perdurait. Encore et encore. Il n'était pas aussi solide qu'il pouvait le suggérer. D'ailleurs, il n'avait pas parlé au présent, comme si son père n'était plus. "Je n'ai fait que ça toute ma vie." Conclu t-il simplement en reportant son regard sur l'extérieur, un peu pensif. En réalité, il ne s'était jamais trop posée la question. Est-ce que le fait de n'avoir jamais rien essayé d'autre rendait différent son attachement à cet art? Pas vraiment. "J'ai bien peur que je ne sois devenu noble pour des raison qui elles, ne le sont pas vraiment". Confessa t-il alors simplement.
Il est vrai qu'en réalité, il avait sciemment concurrencé son père dans la capitale, le forçant indirectement à fermer boutique. Et il ne s'en voulait même pas pour ça. En réalité, Gardenia avait toujours eu l'occasion de le voir sous son meilleur jour. Le fait était que Nivan est un homme. Avec ses qualités, et ses défauts. "J'ai longtemps travaillé pour mon père. mais nous avions quelques points de désaccord". Précisa Nivan, le regard perdu dans les ramures du grand feuillu qui leur faisait face. Il avait sciemment minimisé. Occultant le fait qu'il travaillait alors gratuitement pour un homme qui s'en attribuait tous le mérite. Il ne voulait pas donner l'impression de se plaindre auprès de quelqu'un qui n'avait même pas la liberté de sortir. "Alors j'ai ouvert mon affaires. il faut croire que ça a fonctionné." Conclu t-il en un haussement d'épaules. Ellipsant les détails. Il se tut. Comme si ce récit, aussi court que concis, avait épuisé toute sa réserve de mot.
Il laissa le silence planer quelques instant, avant de s'autoriser à le briser de nouveau. "J'aimerais te dire que tout ce que tu penses de moi est vrai." Lança t-il en reportant son regard sur la jeune femme. Peut-être avait elle raison sur certains point. Mais il ne pouvait pas la laisser l'idéaliser de la sorte sans rétablir un certain équilibre, de peur de la décevoir ultérieurement. Nivan était habitué à décevoir, à ne pas être à sa place, à être jugé. Mais sans trop de raison, il ne voulait pas la décevoir, elle. "Tu dois savoir que je ne suis pas toujours si...noble". Lança t-il alors, avec franchise. Probable qu'elle s'en doutait, en fait. Personne ne peut être parfait. Personne. Pas même l'être jugé le plus pur. Mais ce n'était pas ce qu'il voulait dire.
Elle ne pouvait pas le savoir. En fait, peu de monde savait. Ses sœurs, sa mère, son père et quelques femmes qu'il avait pu côtoyer. Voilà tout. Mais s'il était incapable de l'exprimer, restait que cette incapacité à parler le rendait instable. Voire violent, lorsqu'il n'était plus capable de refouler ce qu'il n'exprimait pas. Et s'il n'avait jamais levé la main sur qui que ce soit au cours de ses accès de colère, il n'en demeurait pas moins impressionnant. "Je crois que je voulais me prouver quelque chose". Conclu t-il en revenant sur le sujet de son parcours, éludant le sujet de son tempérament. Son discours était quelque peu décousu. Probable qu'elle n'en saisisse pas tout le sens.
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Elle le regardait, il parlait. A sa façon, Nivan s'ouvrait, parlait. Il se contentait du minimum mais cela suffisait à Gardenia car parfois, les regards et l'attitude parlaient plus que les mots. Il laissait alors voir une certaine fragilité en dépit de sa droiture, une vulnérabilité palpable pour elle mais qui, étrangement, n'était pas si évidente. Elle comprenait qu'il avait eu des différents avec son paternel et qu'il avait pris son envol, s'opposant à sa façon à l'autorité qu'on lui imposait ; il doutait de lui. C'était certainement le détail le plus frappant dans les mots de Nivan. J'ai bien peur d'être devenu noble pour des raisons qui ne le sont pas, il n'était pas en paix avec sa situation ? Il aimerait croire en ses paroles mais ne se trouvait pas aussi noble ? Gardenia n'était pas une sainte ni très expérimentée, mais elle songeait à ses mots comme si elle écoutait un écho. Le visage de la jeune femme s'apaisa et son sourire, beaucoup plus doux, semblait vouloir réconforter l'homme qu'elle avait en face d'elle.
─ La noblesse n'a jamais été synonyme de perfection ni de justice, vous savez.
Elle se rapprocha de quelques pas, ne souhaitant pas que ses mots aillent trop loin, même si nul secret n'était prononcé. C'était plutôt une question d'intimité, de confession.
─ Nul ici bas ne peut prétendre à la grandeur d'âme que l'on décrit dans nos romances. A force de lire des livres d'histoire, des encyclopédies et des fictions, les différences me sont devenues claires. La noblesse de l'un est vilenie pour un autre. Même les meilleures intentions peuvent causer tort.
Son regard se baissa sur les mains de Nivan, hésitante un court instant.
─ Mais vos mains...
Puis elle osa ; ses mains vinrent chercher celle de Nivan qu'elle toucha avec délicatesse, presque timide du contact qu'elle initiait d'elle-même. Elle ne faisait que la tenir, paume vers le ciel, constatant par la même occasion la différence flagrante entre leurs vies.
─ ... elles ont battu le fer pendant de longues années et vous avez réussi là où beaucoup ont échoué. Peu importent vos raisons, c'est votre travail qui a été reconnu. Vous pensez que vos raisons ne sont pas nobles ? Je trouve que votre travail l'est. Vous vous êtes battu à votre façon pour ce que vous vouliez et cette simple détermination mérite respect.
Sa main était abîmée par le travail acharné de longues années à la forge et c'était visible. Larges, caleuses, ses mains n'avaient rien de la douceur des mains d'un noble. Le contact n'était pas celui d'une peau de lait à une autre. C'était comme toucher un livre abîmé qui avait beaucoup voyagé. Le contact, l'odeur et la couleur étaient singuliers, pleins de charmes difficiles à expliquer.
─ Vos mains ont une histoire et vous n'avez pas à en avoir honte.
Car, dans le fond, ses doutes la peinaient. Elle n'était pas déçue et cette peine, bien au contraire, la confortait dans l'idée que Nivan était quelqu'un de bon. Il n'était pas là à se pavaner pour marcher sur les autres avec arrogance et suffisance, sans raison valable. Quelque chose l'avait motivé, quelque chose dont il n'était pas fier.
Gardenia sembla pensive en regardant sa main, quelques courtes secondes, avant de lâcher une simple évidence.
─ On a tous le droit d'avoir des raisons égoïstes.
Ces mots étaient un peu pour elle également. A vouloir s'enfuir, faire le mur, imposer son existence quitte à troubler l'ordre de sa famille ; n'était-ce pas un peu égoïste ? N'aurait-il pas été plus simple de s'asseoir à une table et discuter avec eux, plutôt que de disparaître au milieu de la nuit à répétition, causant inquiétudes et colères ?
─ "Vous avez le droit d'être égoïste, parce que vous êtes la seule à vivre votre propre vie." C'est ce que Laevis, mon amie, m'a beaucoup répété. Et je crois qu'elle dit vrai.
Relevant les yeux vers Nivan, elle sourit plus franchement, convaincue que cet homme ne la décevrait pas. Il doutait, mais elle non. Elle était sûre qu'elle pouvait accepter ce qu'il était, sans la moindre hésitation.
─ Si vos raisons sont également ce qui a causé notre rencontre, alors je suis reconnaissante car sans vous, je n'en serai pas là aujourd'hui.
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Nivan n'était clairement pas le genre d'homme à s'étaler sur sa vie. Bien qu'il soit satisfait de sa condition, il ne jugeait pas le parcours passionnant. A tort ou pas. Ce fait était laissé à la discrétion de ses interlocuteurs. Et bien qu'il n'ai donnée que des brides de ce parcours à la jeune femme, elle en connaissait désormais les bases. Il avait gardé le silence depuis lors. C'est elle qui l'avait brisé. Et les paroles qu'elle avait alors prononcée avait un sens certain aux yeux de Nivan. Il avait remarqué que son ton avait changé.
Son regard s'était reporté sur elle à la seconde ou elle avait ouvert la bouche. Il savait qu'elle avait raison. D'ailleurs, il n'était pas malheureux. Un peu amer peut-être, parfois. Parce qu'il n'était toujours pas en paix avec certains aspects de sa vie. Mais en dehors de ça, le bilan n'était pas négatif. Il la laissa poursuivre, sans trop trouver de mot en réponse aux siens. Elle maniait bien mieux la parole que lui. C'était indéniable. Mais alors qu'elle s'approchait pour lui saisir la main, elle pu sans doute sentir une légère crispation de sa part. Nivan avait le don d'être sur la défensive. Sans aucune raison, en fait. Son regard avait suivi la main de la jeune femme désormais au contact de la sienne. Sa peau à elle était tellement fine qu'il la ressentait à peine. Il faut dire que des années de travaux manuels usent un peu les sens. "Je n'ai pas honte". Assura t-il simplement d'une voix sans timbre. C'était un fait établi. Bien qu'il apprécie qu'elle le lui précise, ce n'était pas un sentiment qu'il ressentait. La honte ne faisait pas partie de lui. Le regret, la rancune, l'amertume, peut-être. Mais pas la honte.
"Mais tu as raison. Ton amie..Laevis, aussi." Reprit-il simplement en retirant sa main de celle de Gardenia d'un geste doux, sans précipitation. Son regard s'était tourné vers l'extérieur. De nouveau. Pensif, il mit quelques secondes avant de reprendre la parole. "J'ai bien conscience que la noblesse ne signifie en aucun cas la perfection. D'ailleurs, je suis bien placé pour savoir qu'elle ne se résume pas à un titre non plus." Amorça t-il simplement. Mais elle n'avait pas tous les éléments. Elle ne savait pas qu'il était capable de passer une journée entière chez lui, volet et porte fermée, parce que la colère le rongeait assez pour qu'il soit ingérable dehors. Comme si ses écailles et ses cornes révélaient au monde entier le côté bestial dont il pouvait faire preuve.
D'ailleurs, il lui arrivait de se demander si son pouvoir n'était pas non plus une illustre blague. Lui qui avait déjà tant de mal à s'ouvrir se trouvait, en plus de ça, être une muraille humaine. Sans parler du fait qu'il devait en plus souffrir pour déployer cette muraille. La déesse Lucy avait décidemment beaucoup d'humour.
"Je te remercie pour tes paroles." Reprit-il simplement. Elle lui avait parlé à cœur ouvert, sans détour. Chose qu'il n'était pas capable de faire. en tout cas, pas maintenant. Ses sœurs le charriaient souvent là dessus d'ailleurs. "Mais je ne doute pas du fait que tu aurais trouvé un autre moyen d'en arriver là." Assura le forgeron tout en reportant son regard vers elle. Elle semblait inconsciemment, ou consciemment comparer son parcours au sien. Peut-être se trompait il sur ce point. "Tu es plus forte que tu ne le penses". Assura t-il alors. Impassible, mais sincère.
Il s'était éloigné, s'approchant de la balustrade de la terrasse, se retournant pour faire face à la jeune femme, dos à l'arbre majestueux. Il s'était adossé au garde corp. "Quand tu es venue à la forge, tu m'a expliqué en quoi consistait ton pouvoir". Amorça de nouveau Nivan, marquant de nouveau une pause avant de reprendre. "Il se trouve que le miens en dise long sur ce que je suis". Précisa t-il simplement, remontant sa manche gauche. Aucune écaille ne s'y trouvait pas défaut. Habituellement, ces dernières se trouvaient uniquement sur son visage, sa gorge et la base de son torse. Mais soudainement, la peau autour de son poignet pris une teinte plus claire, durcissant jusqu'à devenir une sorte de peau de pierre blanche, rugueuse et acérée de pic. Nivan avait légèrement crispé la mâchoire pour contenir la douleur inhérente à la transformation et stoppa le processus de sorte que seul son avant bras en soit recouvert.
Désormais, il ne ressentirait plus ni choc, ni coupure, ni contact sur la partie de son corp qu'il avait choisie de protéger. Un pouvoir certes bien plus facile à gérer que l'hypersensibilité de Gardenia. Il ne faisait pas de comparaisons. Il estimait normal de le lui indiquer. Jusqu'à présent, elle avait fait bien plus s'effort que lui d'un point de vue communication. Mais en vérité, même s'il ne se l'avouait pas, s'il lui montrait maintenant, c'était aussi pour voir sa réaction. Et alors qu'il la fixait, il espérait intérieurement ne pas voir une once de dégoût se peindre sur son visage.
Son regard s'était reporté sur elle à la seconde ou elle avait ouvert la bouche. Il savait qu'elle avait raison. D'ailleurs, il n'était pas malheureux. Un peu amer peut-être, parfois. Parce qu'il n'était toujours pas en paix avec certains aspects de sa vie. Mais en dehors de ça, le bilan n'était pas négatif. Il la laissa poursuivre, sans trop trouver de mot en réponse aux siens. Elle maniait bien mieux la parole que lui. C'était indéniable. Mais alors qu'elle s'approchait pour lui saisir la main, elle pu sans doute sentir une légère crispation de sa part. Nivan avait le don d'être sur la défensive. Sans aucune raison, en fait. Son regard avait suivi la main de la jeune femme désormais au contact de la sienne. Sa peau à elle était tellement fine qu'il la ressentait à peine. Il faut dire que des années de travaux manuels usent un peu les sens. "Je n'ai pas honte". Assura t-il simplement d'une voix sans timbre. C'était un fait établi. Bien qu'il apprécie qu'elle le lui précise, ce n'était pas un sentiment qu'il ressentait. La honte ne faisait pas partie de lui. Le regret, la rancune, l'amertume, peut-être. Mais pas la honte.
"Mais tu as raison. Ton amie..Laevis, aussi." Reprit-il simplement en retirant sa main de celle de Gardenia d'un geste doux, sans précipitation. Son regard s'était tourné vers l'extérieur. De nouveau. Pensif, il mit quelques secondes avant de reprendre la parole. "J'ai bien conscience que la noblesse ne signifie en aucun cas la perfection. D'ailleurs, je suis bien placé pour savoir qu'elle ne se résume pas à un titre non plus." Amorça t-il simplement. Mais elle n'avait pas tous les éléments. Elle ne savait pas qu'il était capable de passer une journée entière chez lui, volet et porte fermée, parce que la colère le rongeait assez pour qu'il soit ingérable dehors. Comme si ses écailles et ses cornes révélaient au monde entier le côté bestial dont il pouvait faire preuve.
D'ailleurs, il lui arrivait de se demander si son pouvoir n'était pas non plus une illustre blague. Lui qui avait déjà tant de mal à s'ouvrir se trouvait, en plus de ça, être une muraille humaine. Sans parler du fait qu'il devait en plus souffrir pour déployer cette muraille. La déesse Lucy avait décidemment beaucoup d'humour.
"Je te remercie pour tes paroles." Reprit-il simplement. Elle lui avait parlé à cœur ouvert, sans détour. Chose qu'il n'était pas capable de faire. en tout cas, pas maintenant. Ses sœurs le charriaient souvent là dessus d'ailleurs. "Mais je ne doute pas du fait que tu aurais trouvé un autre moyen d'en arriver là." Assura le forgeron tout en reportant son regard vers elle. Elle semblait inconsciemment, ou consciemment comparer son parcours au sien. Peut-être se trompait il sur ce point. "Tu es plus forte que tu ne le penses". Assura t-il alors. Impassible, mais sincère.
Il s'était éloigné, s'approchant de la balustrade de la terrasse, se retournant pour faire face à la jeune femme, dos à l'arbre majestueux. Il s'était adossé au garde corp. "Quand tu es venue à la forge, tu m'a expliqué en quoi consistait ton pouvoir". Amorça de nouveau Nivan, marquant de nouveau une pause avant de reprendre. "Il se trouve que le miens en dise long sur ce que je suis". Précisa t-il simplement, remontant sa manche gauche. Aucune écaille ne s'y trouvait pas défaut. Habituellement, ces dernières se trouvaient uniquement sur son visage, sa gorge et la base de son torse. Mais soudainement, la peau autour de son poignet pris une teinte plus claire, durcissant jusqu'à devenir une sorte de peau de pierre blanche, rugueuse et acérée de pic. Nivan avait légèrement crispé la mâchoire pour contenir la douleur inhérente à la transformation et stoppa le processus de sorte que seul son avant bras en soit recouvert.
Désormais, il ne ressentirait plus ni choc, ni coupure, ni contact sur la partie de son corp qu'il avait choisie de protéger. Un pouvoir certes bien plus facile à gérer que l'hypersensibilité de Gardenia. Il ne faisait pas de comparaisons. Il estimait normal de le lui indiquer. Jusqu'à présent, elle avait fait bien plus s'effort que lui d'un point de vue communication. Mais en vérité, même s'il ne se l'avouait pas, s'il lui montrait maintenant, c'était aussi pour voir sa réaction. Et alors qu'il la fixait, il espérait intérieurement ne pas voir une once de dégoût se peindre sur son visage.
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S'il n'avait pas honte, alors elle en était rassurée. Quand elle y réfléchissait bien, elle ne connaissait rien de lui. Elle avait pourtant beaucoup de questions et sa curiosité ne cessait de grandir au fil du temps. Peut-être était-ce le charme de Nivan, au de-là de toute apparence et tout sauvetage qu'il avait pu faire ; simplement son attitude aux antipodes de ce à quoi elle était habituée qui l'intriguait.
Nivan rompait le contact et elle le regarda s'éloigner, ne bougeant pas de sa position, lui laissant ainsi de l'espace et le laissant retrouver son confort. Qu'avait vécu cet homme pour être aussi fermé à autrui ? Pourquoi semblait-il entouré d'une muraille agressive, comme s'il cherchait inconsciemment à repousser quiconque pouvait s'en approcher ? L'avait-on trop blessé ? Avait-il été trahi ? Ne se faisait-il pas confiance ? Gardenia voulait tant savoir mais elle savait que l'instant présent ne se prêtait plus à ses questions. Il voulait la rassurer encore sur sa force ; elle appréciait. Mais elle n'en doutait plus tellement. Les choses auraient été différentes s'il n'avait pas croisé sa route et elle en avait conscience, bien plus qu'avant.
Lorsqu'il monta sa manche pour laisser voir son bras, Gardenia sembla perplexe, ses yeux bifurquant sur ce qu'il lui montrait ; et quelle ne fut pas sa surprise de voir la texture se changer, prendre une consistance qu'elle devinait sans peine très dure. C'était définitivement lié à ses cornes, à son apparence. Son pouvoir était la cause de son physique et lui montrer était effectivement plus efficace que les mots. Non, elle n'était pas horrifiée, tout autant qu'elle n'était pas écoeurée ; en revanche, elle était confuse.
Confuse car les mots de Nivan avaient fait référence à sa nature, au fait que son pouvoir en disait long sur lui, sur ce qu'il était. Que devait-elle comprendre ? Qu'il était un monstre ? Qu'elle devait avoir peur de lui ? Qu'il ne se voyait pas différent d'un animal ? Gardenia observait encore le bras, essayant de deviner quelle était la bonne réponse à toutes ces questions. A quoi servaient ces écailles ? Réfléchis, Gardenia ; ce sont des barrières. Une réalisation finalement assez simple mais qui suffit à lui faire mal au coeur pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas. C'était assez ironique en vrai, cette rencontre. Elle savait quelle image elle renvoyait, et elle-même avait été coupable d'être intimidée par l'apparence de Nivan la première fois. Finalement, elle fit deux pas dans sa direction mais s'arrêta avant d'aller trop loin. Elle ne savait plus trop si sa présence le rendait confortable.
─ Je ne pensais pas que vous pouviez recouvrir votre peau ainsi...
Elle regarda à nouveau son bras ; puis finalement, un souffle amusé lui échappa, alors qu'elle offrait un sourire en tout simplicité.
─ J'ignore ce que vous avez voulu me faire comprendre précisément, mais ne trouvez-vous pas ironique que nous soyons à l'opposé ? Votre pouvoir semble former une muraille quand le mien me prive de toute protection.
Joignant ses mains, un peu gênée par sa propre déclaration, elle baissa les yeux vers le sol.
─ Depuis tout récemment, après notre rencontre, j'ai appris à découvrir certains contacts qui auparavant m'auraient déroutée. Ne m'en voulez pas, mais je... suis curieuse de toucher votre bras. Rien ne vous oblige à accéder à ma requête et je comprendrai que vous refusiez. Ce n'est pas très conventionnel.
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Nivan n'était pas certain de ce qu'il avait voulu montrer. Sans doute estimait-il qu'elle avait le droit de savoir, puisqu'elle avait fait preuve de transparence avec lui. A la fois sur son pouvoir, mais sur une multitudes d'autres choses. Il avait pleinement conscience du fait qu'il n'était pas le seul être humain à disposer d'une particularité physique. Il avait eu l'occasion de rencontrer plusieurs hybrides. Lui n'en était pas un. Il ne se plaignait pas de sa condition. A vrai dire, ce don lui avait sauvée la mise plusieurs fois, il ne pouvait pas le nier. Mais il savait que tout le monde ne le voyait pas d'un bon œil. En son fort intérieur, il espérait que Gardenia ne fasse pas partie de ceux là. Pourquoi? Il n'en avait pas la moindre idée. Mais il voulait le vérifier, ici, et maintenant. C'était en fait un choix un peu égoïste.
Bien qu'elle sembla perplexe, l'espace d'un instant, il ne décela chez elle aucun mouvement de recul. Bien qu'il la sonde encore bien plus intensément en cet instant. Son regard clair ne l'avait pas lâchée. Sans doute pouvait-il paraitre insistant, mais il voulait être certains de ce qui allait suivre. Il voulait être sûr qu'elle ne masque pas la peur ou le dégoût qu'elle aurait pu ressentir. S'il ne doutait pas réellement du fait qu'elle soit du genre sincère, il voulait néanmoins être sûr qu'il n'y ai aucun faux semblant. Il en avait besoin.
elle s'était avancée, prudente. Une prudence qu'il attribua plus à la politesse qu'à la peur. Mais se qu'elle dit alors avait du vrai. "C'est vrai, Lucy a beaucoup d'humour, je me le répète souvent". Précisa t-il en un haussement d'épaule, esquissant un rictus bref, souriant furtivement, l'espace d'un instant. Nivan n'était pas réellement croyant, en fait. Mais comme tout un chacun, il trouvait un intérêt dans les mythe malgré tout, quand ça l'arrangeait. Il était de ceux qui pensent que les Dieux n'existent que pour alléger notre conscience. Il n'avait pas de scrupule à s'en servir. "D'autant plus que pour me protéger, je dois souffrir..." Expliqua t-il alors, afin qu'elle ai aussi en main les précisions qu'elle lui avait apportée sur son propre pouvoir. "C'est plutôt douloureux comme processus". Acheva Nivan. Ceci dit, si la souffrance était le prix de la vie, ça lui allait. Il avait d'ailleurs eu l'occasion de se sauver lui même la vie par ce procédé, alors il n'avait pas à s'en plaindre.
Gardenia fit alors une requête qui lui aurait paru surprenante si elle l'avait formulée lors de leur première rencontre. Mais il avait eu le temps d'assimiler le fait que son hypersensibilité rendait ses expériences sensorielles différentes de celles que les autres pouvaient vivre. Sa demande ne lui paru donc pas si incongrue. Il acquiesça d'un signe de tête, gardant son bras tendu, paume vers le ciel. "Je ne suis pas toujours très au courant des conventions". Assura t-il simplement. Ce n'était pas complètement faux, bien qu'il n'ignore pas franchement le fait que les contacts physiques, même minimes, étaient assez mal vu entre deux personnes qui n'avait à priori rien à voir l'une avec l'autre. Sans parler du fait qu'il avait beau être noble, il ne l'était pas par le sang. Et Gardenia appartenait à une lignée importante. D'aucun pourrait dire qu'il tente de la séduire pour tirer profit de sa situation. Par chance, Nivan se fichait pas mal de l'avis des autres, et de toute façon, il écoutait rarement les bruits de couloirs.
"Fais attention, elles sont coupantes". Prévint t-il tout de même. Visuellement, certaines partie de sa peau était toujours lisses, bien que visiblement durcies. Mais à certains endroits, les pointes qui s'étaient dressées pouvait blesser. Nivan le savait.
Bien qu'elle sembla perplexe, l'espace d'un instant, il ne décela chez elle aucun mouvement de recul. Bien qu'il la sonde encore bien plus intensément en cet instant. Son regard clair ne l'avait pas lâchée. Sans doute pouvait-il paraitre insistant, mais il voulait être certains de ce qui allait suivre. Il voulait être sûr qu'elle ne masque pas la peur ou le dégoût qu'elle aurait pu ressentir. S'il ne doutait pas réellement du fait qu'elle soit du genre sincère, il voulait néanmoins être sûr qu'il n'y ai aucun faux semblant. Il en avait besoin.
elle s'était avancée, prudente. Une prudence qu'il attribua plus à la politesse qu'à la peur. Mais se qu'elle dit alors avait du vrai. "C'est vrai, Lucy a beaucoup d'humour, je me le répète souvent". Précisa t-il en un haussement d'épaule, esquissant un rictus bref, souriant furtivement, l'espace d'un instant. Nivan n'était pas réellement croyant, en fait. Mais comme tout un chacun, il trouvait un intérêt dans les mythe malgré tout, quand ça l'arrangeait. Il était de ceux qui pensent que les Dieux n'existent que pour alléger notre conscience. Il n'avait pas de scrupule à s'en servir. "D'autant plus que pour me protéger, je dois souffrir..." Expliqua t-il alors, afin qu'elle ai aussi en main les précisions qu'elle lui avait apportée sur son propre pouvoir. "C'est plutôt douloureux comme processus". Acheva Nivan. Ceci dit, si la souffrance était le prix de la vie, ça lui allait. Il avait d'ailleurs eu l'occasion de se sauver lui même la vie par ce procédé, alors il n'avait pas à s'en plaindre.
Gardenia fit alors une requête qui lui aurait paru surprenante si elle l'avait formulée lors de leur première rencontre. Mais il avait eu le temps d'assimiler le fait que son hypersensibilité rendait ses expériences sensorielles différentes de celles que les autres pouvaient vivre. Sa demande ne lui paru donc pas si incongrue. Il acquiesça d'un signe de tête, gardant son bras tendu, paume vers le ciel. "Je ne suis pas toujours très au courant des conventions". Assura t-il simplement. Ce n'était pas complètement faux, bien qu'il n'ignore pas franchement le fait que les contacts physiques, même minimes, étaient assez mal vu entre deux personnes qui n'avait à priori rien à voir l'une avec l'autre. Sans parler du fait qu'il avait beau être noble, il ne l'était pas par le sang. Et Gardenia appartenait à une lignée importante. D'aucun pourrait dire qu'il tente de la séduire pour tirer profit de sa situation. Par chance, Nivan se fichait pas mal de l'avis des autres, et de toute façon, il écoutait rarement les bruits de couloirs.
"Fais attention, elles sont coupantes". Prévint t-il tout de même. Visuellement, certaines partie de sa peau était toujours lisses, bien que visiblement durcies. Mais à certains endroits, les pointes qui s'étaient dressées pouvait blesser. Nivan le savait.
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Il souffrait en les faisant apparaître ; cette information semblait anodine mais pour Gardenia, elle était cruciale. Il avait mal lorsqu'il s'en recouvrait, il avait mal pour lui montrer. C'était quelque chose qui voulait dire beaucoup aux yeux de la noble, même si Nivan n'en pensait pas autant. Il faisait un effort dans sa direction, la laissait même s'approcher et elle était réceptive. Sa curiosité était piquée et n'était nullement malsaine. Bien au contraire ; parce qu'il s'agissait de lui et qu'elle avait confiance, elle se risquait à faire des pas dans une direction spécifique. Liory lui avait offert de lui-même ses mains, et pour Nivan, elle avait demandé.
Gardenia finit de s'avancer alors, non pas craintive mais prudente, comme si elle ne voulait pas précipiter le contact ou faire un faux pas. Nivan la mis en garde sur le fait qu'elle pouvait se blesser et elle en pris bien compte. Elle tendit les mains dans sa direction, presque timidement, ne quittant pas des yeux son bras ; puis lentement, avec une délicatesse non feinte, elle apposa ses mains sur son avant-bras. Juste là, tout simplement, posées sans bouger.
Immédiatement, elle afficha de la surprise. La peau était même plus dure qu'elle ne pouvait l'imaginer mais surtout, elle ne parvenait pas même à sentir le battement de coeur de l'homme au travers son armure d'écailles. Le contact était plus froid, loin d'être doux, presque rocailleux. Elle n'avait jamais rien touché de tel et cette constatation la fascinait. C'était là d'ailleurs tout ce qu'elle montrait ; une fascination. Peur ? Écoeurée ? Absolument pas. Il lui offrait un contact unique que même dans son imagination elle ne pouvait recréer. Elle sentait la texture râpeuse de ses écailles en bougeant à peine ses mains.
─ C'est... incroyable... murmurait-elle, plus pour elle-même que pour lui.
Si elle n'oubliait pas l'avertissement qu'il lui avait donné concernant les potentielles coupures, elle ne pouvait en revanche stopper sa curiosité de vouloir mieux toucher. Elle testa les contours, les effleurant de la pulpe de ses doigts, sentait le tranchant sans appuyer dessus. Elle réalisait à quel point cette protection devait être efficace mais aussi pourquoi elle faisait si mal. Ces écailles devaient déchirer sa peau pour pouvoir se former, non ? Ou bien en sortir ? Est-ce que du coup c'était pareil sur le reste de son corps ? A quel point souffrait-il lorsqu'il s'en recouvrait totalement ? Est-ce que son visage était aussi tranchant ?
Pendant un instant, Gardenia avait oublié qu'elle le touchait lui, non pas juste un bras qu'on lui présentait. Ce ne fut que lorsqu'elle releva les yeux vers lui qu'elle le réalisait à nouveau, pleinement, que ce bras était son bras. Mais le pire pour elle fut qu'en dehors de croiser son regard, elle voulait toucher plus que ce qu'il lui offrait. Elle regardait son visage et ses cornes. Allait-elle le faire ? Lui demander ? Non, tout de même pas. Mais pourquoi pas ? Elle voulait savoir ! Mais cela ne se faisait pas, alors non. Mais oui ? Non ! C'était trop ! Mais elle avait envie de toucher ! Pour autant... non, cela ne se faisait pas, alors, non. Juste, non. Ce débat interne causa une gêne chez elle qu'elle ne pu camoufler, son teint blanc vira pivoine alors qu'elle réalisait l'insistance de son regard malgré son silence.
Finalement, elle recula d'un pas, rompant tout contact. Un sourire s'affichait sur ses lèvres bien qu'elle le forçait un peu, toujours gênée par sa propre insistance qu'elle avait su maîtriser seulement de justesse.
─ Merci, Nivan. C'était─ raclement de gorge ─très... intéressant... instructif ?...
Ah, le ridicule ; le malaise.
─ J'ai beaucoup apprécié, confessa-t-elle en détournant le regard.
Il ne s'agissait pas de se questionner sur le confort du contact. Elle ne s'était pas demandé si elle avait trouvé cette découverte douce ou agréable. Il s'agissait avant tout d'étendre ses connaissances, ses expériences, et d'avoir une preuve de confiance de sa part. Il était sûr qu'en d'autres circonstances, un tel contact n'aurait guère été apprécié ; mais sous leur contrôle à tous les deux, il n'avait rien de repoussant.
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Nivan la laissa approcher. Il ne ressenti rien lorsqu'elle posa ses mains sur son avant bras. C'était bien là le but, après tout. Pas un effleurement, pas le moindre contact. Nivan se contenta de la regarder faire. Il savait qu'il n'y avait rien de déplacé dans ce geste. Il aurait pu penser autre chose avec quelqu'un d'autre. Mais pas avec Gardenia. Il la savait sincère, malgré le fait qu'ils se connaissent depuis peu. Et lorsqu'elle dirigea son regard sur son visage, il se contenta de le soutenir sans un mot. Impassible, comme à son habitude. Il ne savait absolument pas à ce moment là; ce qu'elle pouvait penser. Mais elle n'affichait pas la moindre peur ou le moindre dégoût. Ce qui était une bonne chose à ses yeux.
Il resta muet, alors qu'elle rompait d'elle même le contact. Il se contenta de remettre sa manche, croisant les bras. Elle ne vit pas les écaille disparaitre alors que sa mâchoire se crispait à nouveau légèrement pour inverser le processus, retrouvant sa sensibilité. Et sa vulnérabilité. Elle semblait ne pas trouver ses mots. Pour une fois que c'était elle. Il lui adressa un rictus alors qu'une lueur amusée traversait on regard pour s'éteindre aussitôt. Il ne se moquait pas pour autant.
"Bien...Heureux que tu n'en soit pas effrayée". Confessa t-il simplement. Ca n'effaçait pas le fait qu'elle ne sache pas de quoi il était capable. Qu'elle ne sache pas qu'il n'était pas toujours l'homme bienveillant qu'elle avait pu rencontrer jusqu'ici. Mais au moins, elle n'avait pas problème avec "ça". Et pour lui, c'était déjà une bonne chose.
son regard se porta sur l'extérieur. Il ne savait pas combien de temps il avait passé ici, mais il avait encore du travail. Il aurait apprécié rester encore davantage. Mais il en avait déjà dit beaucoup. Sans parler du fait que la fatigue de la semaine écoulée se faisait sentir et qu'il ne voulait pas qu'elle puisse s'en rendre compte. Nivan a toujours été un homme fier. Il l'était encore ce jour là. "J'ai bien peur de devoir retourner au travail". Reprit le forgeron dans un soupire, un peu las. A la fois parce qu'en réalité, il aurait bien voulu rester encore un peu, elle avait un côté apaisant. Mais aussi par fatigue. Il savait que chez lui, la fatigue ne conduit à rien de bon. Il ne devait pas trop traîner. "Mais tu es la bienvenue, à la forge, comme chez moi". Reprit-il simplement; Une annonce qui pouvait paraitre déplacé, mais qui n'avait rien d'anormale pour Nivan; Il avait l'habitude de se montrer accueillant - autant qu'il le puisse en tout cas - envers ceux qu'il appréciait.
"Contact moi si tu as besoin". Acheva t-il en reportant son regard sur elle. On ne peut plus sérieux. Il n'oubliait pas qu'elle n'avait pas forcément l'habitude de l'extérieur. Elle avait une carte. Elle avait un cap. Mais il ne voulait pas l'envoyer à l'aventure sans qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur lui en cas de besoin.
Il resta muet, alors qu'elle rompait d'elle même le contact. Il se contenta de remettre sa manche, croisant les bras. Elle ne vit pas les écaille disparaitre alors que sa mâchoire se crispait à nouveau légèrement pour inverser le processus, retrouvant sa sensibilité. Et sa vulnérabilité. Elle semblait ne pas trouver ses mots. Pour une fois que c'était elle. Il lui adressa un rictus alors qu'une lueur amusée traversait on regard pour s'éteindre aussitôt. Il ne se moquait pas pour autant.
"Bien...Heureux que tu n'en soit pas effrayée". Confessa t-il simplement. Ca n'effaçait pas le fait qu'elle ne sache pas de quoi il était capable. Qu'elle ne sache pas qu'il n'était pas toujours l'homme bienveillant qu'elle avait pu rencontrer jusqu'ici. Mais au moins, elle n'avait pas problème avec "ça". Et pour lui, c'était déjà une bonne chose.
son regard se porta sur l'extérieur. Il ne savait pas combien de temps il avait passé ici, mais il avait encore du travail. Il aurait apprécié rester encore davantage. Mais il en avait déjà dit beaucoup. Sans parler du fait que la fatigue de la semaine écoulée se faisait sentir et qu'il ne voulait pas qu'elle puisse s'en rendre compte. Nivan a toujours été un homme fier. Il l'était encore ce jour là. "J'ai bien peur de devoir retourner au travail". Reprit le forgeron dans un soupire, un peu las. A la fois parce qu'en réalité, il aurait bien voulu rester encore un peu, elle avait un côté apaisant. Mais aussi par fatigue. Il savait que chez lui, la fatigue ne conduit à rien de bon. Il ne devait pas trop traîner. "Mais tu es la bienvenue, à la forge, comme chez moi". Reprit-il simplement; Une annonce qui pouvait paraitre déplacé, mais qui n'avait rien d'anormale pour Nivan; Il avait l'habitude de se montrer accueillant - autant qu'il le puisse en tout cas - envers ceux qu'il appréciait.
"Contact moi si tu as besoin". Acheva t-il en reportant son regard sur elle. On ne peut plus sérieux. Il n'oubliait pas qu'elle n'avait pas forcément l'habitude de l'extérieur. Elle avait une carte. Elle avait un cap. Mais il ne voulait pas l'envoyer à l'aventure sans qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur lui en cas de besoin.
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Gardenia savait qu'elle n'était pas du genre à être effrayée trop facilement. Elle craignait davantage de blesser ou faire un pas de travers que d'affronter ses propres peurs. Dire que rien ne la terrifiait serait mentir, mais Nivan ne représentait pas un danger à ses yeux. La demoiselle attendit que Nivan détourne le regard pour qu'elle ose le regarder à nouveau, pensive. Des questions lui trottaient dans la tête et une soirée lui revenait en mémoire, une soirée où elle avait été confrontée à des choix qu'elle avait malgré elle envie de faire. La curiosité était grandissante, son besoin de savoir n'était pas rassasié et à peine goûtait-elle à quelque chose qu'elle en voulait davantage. Il y avait certaines choses qu'elle se voyait confier à Laevis et seulement à elle ; alors pourquoi pas Nivan ? Cette pensée la laissa perplexe jusqu'à ce que l'homme la tire à nouveau de ses songes, signalant qu'il allait devoir repartir.
Déçue ? Un peu. Elle aurait aimé marcher un peu plus avec lui, discuter davantage, poser des questions, répondre aux siennes ; le connaître un peu mieux, tout simplement. Mais elle comprenait ses engagements et que le devoir l'appelle. Gardenia hocha doucement la tête, fin sourire sur les lèvres.
─ Je comprends, souffla-t-elle. Je vais vous raccompagner. Merci encore pour cette entrevue Nivan.
Elle appréciait son invitation et elle le croyait sur parole. Elle ne songeait pas qu'il puisse lui fermer la porte si elle venait le retrouver un jour et peut-être cette assurance rendait la séparation un peu moins difficile. Elle savait qu'elle reviendrait et qu'elle avait des endroits où aller si jamais elle en avait besoin. Gardenia aurait tant aimé pouvoir lui retourner la faveur mais elle n'avait concrètement rien à lui offrir, pas encore.
Le raccompagnant vers la sortie, elle ne quitta pas la demeure, lui laissant continuer le chemin vers la sortie seul. Était-ce égoïste de sa part de soupirer ainsi une fois la porte fermée et de se demander si elle avait le droit de vouloir des choses de la part des autres ? Devenait-elle trop envahissante avec ses envies, ses questions et sa curiosité ? Nivan ne la repoussait pas. Nul ne la repoussait vraiment d'ailleurs. Ses rencontres avaient essentiellement été emplies de bienveillance à son égard et cela la confortait dans l'idée qu'elle avait le droit de demander.
S'éloignant de la grande porte blanche, Gardenia repartit dans les couloirs de sa demeure, retrouvant sans peine Laevis qui avait tout de même surveillé de loin. Les deux jeunes femmes se retrouvèrent, souriantes et de bonne humeur, l'une ayant plein de questions à poster à l'autre ─ le forgeron ? Le sauveur du premier soir ? Qui est-il ? De quoi avez-vous parlé ? ─ et les doux rires n'échapperaient pas au frère curieux et rancunier.
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