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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Queen MilanNoble
    Queen Milan
    Informations
    [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 22 Fév 2021 - 14:33 #
    Distraitement la trésorière faisait tournoyer une cuillère dorée dans sa tasse de café noir dont les effluves emplissaient la pièce. La grisaille avait prit le pas dès les premières lueurs du jours, comme pour s’accorder à la morosité qu’elle ressentait à remettre les pieds à la Capitale. Il lui restait de son séjour dans le sud des souvenirs et des stigmates encore bien vivace, des sensations que son corps désirait retrouver. Un sourire lui échappa et elle regarda par les carreaux embués. La dernière fois que cela était arrivée c'était dû à la présence pour le moins chaleureuse de Yuduar. Aussi étrange que cela pu lui paraître elle espéra recroiser la route du garde aussi vite que la déesse le lui permettrait. Incapable de s’avouer la sympathie qu’il lui inspirait malgré sa basse naissance et son caractère bien loin des conventions, il avait un don naturel pour lui changer les idées. C’était, entre autre, grâce à lui qu’elle pouvait aujourd’hui fouler le sol de sa trésorerie sans manquer d’empaler ses assistants. Toujours aussi gauches, ils n’avaient pu assumer son absence correctement et lorsque la jeune femme avait vu le retard qui s’était accumulé mais également les nouveaux devis concernant une expédition à venir elle avait cru défaillir. Il lui fallait des assistants compétents ! Depuis qu’elle était revenue à la Capitale elle s’était donc échinée à rattraper tout le travail manquant, mais également à aller s’assurer qu’Haru n’avait pas une mission à lui confier. Par chance, cette dernière n’avait pas grand-chose pour elle. Quoi qu’elle pu lui reprocher, Queen ne pouvait dire qu’elle était plus mauvaise que ses seconds. A vrai dire il était difficile de faire pire.

    Le retour de la cheffe de famille était également un synonyme du retour à la réalité, un dur retour à la réalité. Maintenant que l’honneur des Milan était en berne et qu’aucun indice ne leur permettait de lancer une quelconque enquête, Queen se devait de redresser la barre. « Et quelle barre ! » Avait-elle songé tristement. Sa première initiative avait été de retrouver les âmes artificielles de ses parents, toutes deux disparues. Surtout Hildegarde, celle de sa mère. L’âme était somme toute une vraie plaie ; aussi désagréable que Nienor si ce n’était plus, elle accordait toute fois une once de sympathie à Queen et encore même elle avait un mal fou à s’attirer ses faveurs. Si la fierté de son clan n’avait pas été en jeu elle ne l’aurait pas cherché. Malheureusement rien n’était jamais simple et cette vieille âme était peut-être la solution à tout ses problèmes.

    - Sucre. Marmonna-t-elle en perdant toujours son regard vers l’extérieur où une fine bruine avait commencé à tomber. Un petit être de sève se leva, ouvrit une boite à deux pouces de la main de la trésorière et fit tomber dans un petit « plop » un sucre dans sa tasse, puis il retourna sagement s’asseoir.

    Le plus compliqué dans cette affaire avait été de trouver des gens compétents. La jeune femme ne connu personne du petit peuple qui fut suffisamment de confiance pour lui confier une telle mission, sans compter qu’elle exécrait l’idée même de devoir aller à la recherche de qui que ce soit. Sans doute aurait-elle pu tenter de recontacter Nora, l’aventurier qui l’avait accompagné à la rencontre de la dépouille de ses parents mais d’après Alphonse il brillait principalement par son inactivité et son absence. Il y avait également Red mais cela serait revenu à vendre la mèche concernant la supercherie savamment ficelé qu’elle lui avait tendu. Elle avait envisagé de confier la mission à Alphonse mais ce dernier avait opposé -sans doute pour la première fois de sa vie – un non ferme à l’idée d’être séparé de la jeune femme. Queen n’avait pas insisté ; en ces temps sombres la présence du majordome lui était agréable. Finalement, à défaut de lui confier l’entièreté de la mission, elle lui avait confié le recrutement et le soin de passer l’annonce. C’est ainsi qu’en ce matin pluvieux elle attendait les deux commanditaires.

    Lorsqu’on toqua à la porte, elle n’eut même pas besoin d’effectuer l’ombre d’un geste ; le petit être de sève se leva et d’un pas ridicule et bancal se précipita pour aller ouvrir. D’abord trop minuscule il dû sauter à plusieurs reprises pour accéder à la poignée. Dans sa grande générosité la trésorière lui offrit un marche pied en sève qui disparut à l’instant où il ouvrit la porte, ce qui manqua de le faire basculer en arrière.

    - Un Milan et un Alkh’eir entrent dans le bureau de la trésorière. On dirait le début d’une mauvaise blague. Dit-elle, tranchante. Lorgnant sur les deux hommes elle ne cacha pas son étonnement. - Que voilà un étrange duo messieurs. Ses yeux se posèrent d’abord sur Fauve. - Je vois qu’Alphonse t’as fait par de ma… Demande. Demande qui s’apparentait plus à un ordre qu’autre chose. Queen voulait, exigeait même, qu’un Milan fut du voyage. Fauve, le chien de son frère, dont l’allégeance lui avait parut vacillante à leurs dernières retrouvailles lui avait parut le candidat parfait. Concernant le second par contre… - Soldat Alkh’eir. Je vais finir par croire que mon bureau vous plaît plus que vous ne voudrait jamais l’admettre. Vous avez l’air en forme, j’ose espérer que serez aussi bon dans ce travail que dans la recherche de peignes magiques. Je vous le conseille à vrai dire. Puis elle lui offrit un sourire affable avant de lancer, à l’attention de l’être de sève : - Va chercher le dossier et les esquisse. Sans se faire prier il s’exécuta et Queen pu de nouveau offrir son attention aux jeunes gens.

    - Bien comme vous n’êtes pas sans le savoir, nos parents ont été assassinés. Se rembrunissant elle chassa avec difficultés les images sordides qui manquèrent de la happer dans une nouvelle chape de ténèbres. - Évidemment avant que la nouvelle de parvienne jusqu’à moi et même jusqu’aux autorités, que notre domaine soit mis sous surveillance, quelques pillages ont été commis. Une lueur colérique se mit à luire dans ses prunelles céruléenne qu’elle posait sur le soldat, Fauve connaissait les grandes lignes de cette affaire. - Deux choses primordiales nous ont été dérobes, les âmes artificielles de nos parents. Hildegarde est une vieille âme qui sert les Milan depuis plusieurs générations et elle était jusqu’à lors celle de ma mère. Si quelqu’un sait ce qui s’est passé ce soir là, c’est peut-être elle. Et si ce n’est pas le cas elle nous est précieuse. «  Notamment pour savoir quels pièges mère a tendu aux autres familles et qui pourrait bien nous en vouloir » songea-t-elle tout en s’abstenant de l’ajouter. - Fauve est principalement là pour vous aider à la gérer, elle ne l’aime pas mais il reste un Milan, elle ne lui fera pas défaut. Alors que vous… Elle observa le coursier des pieds à la tête. - Elle serait parfaitement en mesure de tenter de vous tuer par tout les moyens possible et croyez moi, elle a beau être une simple broche elle est foutrement créative. Queen s’abstint de rire, oui Hildegarde était une véritable crevure dans son genre, même elle ne pouvait le nier.

    Au même moment son serviteur de sève lui tendit les papiers qu’elle avait réclamé. Elle leur en tendit un exemplaire chacun. Dedans il comportait une esquisse de la broche. Une demi-lune dans le creux d’une rose elle même encadrée par une rempart géométrique d’enchevêtrement d’épine. Le dessin n’était pas en couleur mais des annotations précisaient qu’elle était composé d’or et de rubis. Une pièce de valeur en dehors des informations qu’elle détenait.

    - Elle a été aperçu pour la dernière fois au Village Perché d’après quelques témoins, mais je gage qu’il serait trop difficile de vendre un objet à l’effigie du blason des Milan dans leur région d’origine. Nous n’avons pas d’information plus fiable que cela mais je suppose que si j’étais eux je m’essaierais à la Capitale, je ne peux dire que notre nom à bonne réputation, personne ne se souciera de nous voler. Elle eut un rire amère puis pose les yeux sur son frère. - C’est une mission simple. Un échec nous à largement suffit. Et si il se posait la question, oui, elle parlait bien de sa non-réussite à trouver Primus. - Maintenant j’apprécierais que vous vous en alliez. Immédiatement le petit bonhomme les attrapa par les mains et les tira de force si tant est qu’il en eut et les ficha à la porte.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
    Informations
    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Sam 27 Fév 2021 - 10:30 #
    Ce fut étrange. J’ai eu cette sale impression de remonter le temps quand Alphonse est venu m’apporter le premier ordre de Queen. Dans la manière de faire, même si le personnel est différent, j’ai eu vraiment, la même impression de quand mère me faisait parvenir ces demandes. Il y a eu une envie de dire merde à cela, mais Queen n’est pas Nienor, elle est en vie et surtout, mine de rien, il y a une certaine douceur que mère n’avait pas. Mère aurait certaine tuer le chiot sous mon nez pour me faire savoir de combien cet être l’horripilait sous son toit. Pas elle directement, elle l’aurait fait faire par un domestique, en me faisant bien voir la scène, alors qu’elle serait allée boire un thé ou vaqué a ces occupations avant de revenir plus tard en me faisant la leçon sur ma place et ce qui est utile dans notre monde pour avancer. Ou en tout cas, c’est ce que j’avais toujours eu comme peur enfant qui faisait que je n’avais jamais tenté de faire rentrer des animaux dans le domaine familial hors autorisation parentale.

    Le pire dans toute cette histoire, c’est que je ne sais même pas si c’est moi qui diabolise notre mère à ce stade-là ou elle n’aurait pas fait encore pire. C’est quelque chose qui était impressionnant, dans le mauvais sens du terme, sa faculté à toujours savoir se dépasser pour mettre des bâtons dans les rouages des vies de tout ce qui l’entoure pour le bien de sa propre petite mécanique à elle. Seulement voilà, même si Queen ressemble à notre mère par bien des points, elle n’est pas elle. Queen est vivante et il y a une certaine froideur qui lui manque. L’ascendance sur des enfants en cours de construction peut-être, tout simplement. Après tout, je la pensais invincible étant enfant et la voilà assassinée de la manière la plus sale et sanglante possible, dans la même chambre à coucher que père. Est-ce qu’elle a pensé à nous sur la fin ou à elle-même ? Je n’ai aucune envie de savoir.

    C’est avec ce sentiment étrange, ce presque retour en arrière, ce petit truc de différend, tout mon déni de bien trop de sujet que je me retrouve à aller vers son bureau. Pas seul. Enfin, avec plus que Soly en tout cas. Soly ça toujours été une autre histoire de toute manière, part bien des points. Est-ce que je dois parler de son neveu à Queen ? Certainement pas aujourd’hui, quelle que soit la décision. Ni demain. Donc, je disais, je ne suis pas seul et je ne m’attendais pas à me retrouver avec une personne en plus sur cette histoire. Pour ce genre d’histoire, j’aurais cru qu’elle m’aurait envoyé seule ou avec Alphonse au pire des cas, mais visiblement j’aurais un chaperon, un inconnu au bataillon en prime.

    Je sais bien que Queen n’en a rien à foutre du fait que pour diverse raison je ne souhaite pas être connu comme un Milan et qu’elle souhaite certainement que j’assume plus cet héritage, mais désolé frangine ce n’est pas si simple que cela. Il faudra que je lui explique, un jour, si j’ai l’énergie de me dépatouiller avec tout cela, que vraiment il faudrait utiliser mon nom de famille d’usage, surtout en présence d’étranger. Je me dépatouillerais avec ce Soldat Alkh’eir pour que cela ne sorte pas de sa bouche à tors et à travers, même si j’aurais vraiment préféré que ça n’arrive jamais dans les oreilles de la garde. Ça aussi il faudra un jour que je l’explique à Queen mon passé de garde. Il y a beaucoup de trucs que je devrais lui expliquer en vrai. En attendant, je suis silencieux et écoute ce qu’elle a dire et les informations qu’elle peut donner, comme un bon toutou.

    On est mis à la porte plus lentement que ce à quoi je m’attendais. Pas que je m’attendais à ce qu’elle donne deux détails et nous laisse sur le banc de touche, mais je n’aurais pas non plus crus qu’on aurait eu autant d’information de base. Elle a vraiment fait un bon travail en amont et il faudrait vraiment que je m’habitue simplement à ce qu’elle est efficace quand elle entreprend certaines choses. Il y a une pointe de fierté mal placée qui c’est coller dans mon âme de voir ma sœur arrivée à faire cela. C’est stupide parce que je ne suis en rien responsable de cela, mais ça me fait sourire pendant son discours, un sourire qui me reste coller au visage même une fois hors du bureau. Bon, maintenant, il va falloir s’attaquer aux choses sérieuses et parler avec cet homme. Même s’il est à mon gout, je ne draguerais, pas avant d’avoir Hildegarde entre les mains en tout cas et même là ça risque d’être compliqué avec elle et son tempérament, mais ce n’est pas ce qui me freinera pour autant.

    – Nalim. Mon nom de famille, c’est Nalim. Enfin, officiellement je veux dire. J’aimerais, si possible, que le fait que je sois un Milan, même si physiquement c’est toujours compliqué de le nier, ne soit pas quelque chose dont on parle. Tu peux m’appeler Fauve, ça sera plus simple pour la suite des opérations, je me doute que si elle t’a demandé de participer aussi à cette traque c’est que tu dois être dans ces petits papiers d’une certaine façon.

    Ou alors avec toi aussi quelque chose à cacher ou une dette que tu dois payer ou même une pression extérieure voir, simplement un intérêt qui fait qu’elle sait que tu ne la trahiras pas en cours de route et que si la situation glisse tu ne seras pas le premier à mettre un couteau dans son dos. Pour le coup cela me rend curieux du pourquoi et du comment de toute cette histoire, mais creuser plus n’est pas forcément une bonne idée. S’il ne tente pas de creuser pour moi, je ne creuserais pas pour lui, ça me semble être un échange de bon procédé tout ce qu’il y a de plus viable. Je lui tends la main comme pour me finir de sceller notre présentation officielle, alors que c’est plus pour sceller un accord tacite que je le fais. J’ai espoir qu’il ait assez de cervelle pour comprendre cela ou que ce n’était pas trop tiré par les cheveux de base.

    — J’espère que tu n’es pas allergique au canidé, je suis plein de leur poil et ma chienne Soly nous accompagnera pour cette traque. Au fait, je suis aventurier, tu es basé dans la garde civile ou la garde royale peut-être ? Est-ce que tu as besoin de quelque chose pour la suite de notre mission ou même d’une information supplémentaire, voire même une envie de préparer dès à présent un plan ? Je doute que nos cibles disparaissent si on prend le temps de préparer ou alors on aura vraiment une chance de merde. Après, une piste, ça se retrouve.

    Tout est déballé avec un calme des plus plat, tout en avançant pour entrainer l’autre homme à ma suite. Ne pas rester trop longtemps dans l’enceinte du palais est quelque chose que j’aimerais, si possible, évité. On ne sait jamais qui peut être promu garde royal et je n’ai aucune envie de tomber sur d’ancienne personne de Forteresse actuellement, encore moins en sortant du bureau de Queen. Puis, surtout, je n’aime pas l’idée d’avoir laissé Soly toute seule dehors.

    — Au fait, tu préfères être appeler par ton nom de famille en boucle avec le pompeux soldat devant ou j’ai le droit à un prénom pour notre superbe rapprochement dans cette mission épique et pleine de chaleur.

    Il y a une ironie sans faille dans la manière que je prononce cette dernière phrase. Même si c’est une mission importante cela ne va pas forcément être une partie de plaisir, dommage. J’aurais bien voulu pourtant.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Ven 5 Mar 2021 - 13:26 #
    A peine rentré au Bastion suite à sa mission avec Solveig – et quelques détours en raison des complications organisationnelles et existentielles qu’avait développées sa condition particulière découverte de manière impromptue – Calixte avait été convoqué à la demeure familiale des Alkhaia de Eliëir où Enora, engoncée dans un sévère costume mettant en exergue ses charmes comme son intransigeance, l’avait sommé de mettre à profit ses journées de récupération. A profit, bien évidemment, des liens du sang. Et de ceux qu’ils entretenaient avec les Milan. Les rapports entre les deux familles étaient cordiaux, et surtout exceptionnels. Originaires de régions éloignées, n’ayant eu l’occasion d’entretenir points d’intérêt communs, et la Prévoyance observant avec prudence la lignée réputée pour la rigueur manipulatrice de son ambition, il n’y avait eu que de rares entreprises communes entre elles. Mais dans le changement de direction ayant suivi l’assassinat de Niénor et Billus Milan ayant propulsé Queen Milan à la tête de la famille éponyme, et dans l’appel discret de celle-ci à au besoin de retrouver l’un des précieux objets dérobés lors de la macabre affaire, Enora – comme un certain Alphonse – avait entrevu la possibilité d’entretenir le lien, même ténu, entre les deux familles en prévision de possibles transactions futures.

    Et c’était la raison pour laquelle Calixte, tout juste remis des épreuves de la montagne, contemplait Fauve Milan – Nalim – d’un œil incrédule par-dessus la fumée de son thermos rempli de chocolat chaud. Il avait suivi distraitement, comme dans un rêve, leur sortie du bureau de la Trésorière Royale, leur parcours retour dans les couloirs du Palais, la récupération de leurs affaires – avec canidé pour Fauve et familiers pour le coursier – leur passage à un stand ambulant où l’aventurier avait récupéré de quoi grignoter – pour lui et… Soly – et où le garde avait demandé à la charmante vendeuse de lui remplir son récipient de chocolat chaud – oubliant qu’il restait un fond de thé, et obtenant de fait un étrange breuvage – puis leur installation sommaire sur un banc de l’un des parcs – presque désert par ce temps froid – de la ville. N’aurait-ce été la présence de sa cape anti-climat autour de sa silhouette, nul doute que la surface glacée de son assise lui aurait mordu le séant. Mais tout au maelstrom de ses pensées, il n’était pas certain qu’il l’aurait remarqué.

    Fauve Milan. Qui s’était ensuite présenté comme « Fauve Nalim ». Visiblement en quête d’anonymat tranquille que ne pouvait lui offrir son nom de naissance, perclus des affres d’une noblesse ambitieuse. Désir de liberté pour une vie moins alambiquée, remplie d’autre chose que des manigances des hautes sphères ? Ou lâche fuite pour éviter les désidératas de l’ascendance ? Interloqué par la révélation aux conséquences insoupçonnées par le concerné, Calixte n’avait pu qu’acquiescer, serrer la main de celui-ci, et répondre succinctement aux questions presque rhétoriques de celui-ci – pas allergique, garde au Bastion du Grand Port, coursier en fait, oui pour se poser quelque part et discuter d’un plan, Calixte. Il avait écouté d’une oreille attentive, malgré son esprit dissipé dans les méandres des implications de leur rencontre, les propos de Fauve, et s’était trouvé bien heureux de la loquacité commode de l’homme – entretenue par la présence de la chienne, des familiers et d’Apolline – comblât le silence de sa surprise et de son hésitation.

    Le rire tonitruant de la trousse de cuir s’envola de l’épaule de Fauve où elle s’était perchée, emplissant le parc – comme l’oreille de l’aventurier à n’en point douter – et l’espion lui adressa un regard dépité. Posée sur la tête duveteuse de la chienne, la petite Ashae – shupon de moins d’une lune – détourna son attention de sa monture improvisée comme de Vreneli – teisheba usuellement peu sociable – qui leur tournoyait paresseusement autours, et stoppa ses glapissements tentant de soumettre les deux créatures à ses ordres pour mieux observer la scène.

    - Fauve Nalim ! On a trouvé Fauve Nalim ! s’écria Apolline à l’adresse du coursier sans aucune délicatesse pour ses sentiments mitigés. Et Soly ! Soly chérie ! Je comprends mieux ton air constipé. Je crois que j’ai mon nouveau scénario de roman ; y a un truc à faire tous les trois.
    - Apolline…
    - Promis je laisserai Samoussa hors du contexte. Jusqu’à ce qu’il soit majeur. Avec une belle gosse comme Soly chérie et un beau mec comme Fauve, j’perdrai de l’audience si j’y colle pas leur rejeton au développement canon à venir.

    Le coursier faillit jeter son chocolat chaud à la figure de l’âme artificielle, puis se retint à l’idée que ça n’était pas la peine de compliquer davantage la situation, chose qui le serait s’il atteignait l’aventurier dans le même temps.

    - Il n’est pas impossible que je connaisse Solveig. Solveig Prêth, choisit-il d’avouer à l’homme dont l’interrogation – et l’agitation ? – était perceptible. Ainsi qu’une partie de son passé, et de vos liens. Et de Samaël.

    Et Nahel, ne fut pas dit. L’espion n’était pas encore certain de l’attitude à adopter en la présence de Fauve, et son entrainement officieux ne plaidait pas pour la confidence aveugle. Il avait cependant une curiosité certaine pour l’homme ; sur ce parcours qui l’avait fait s’éloigner du nom des Milan pour mieux répondre à son appel, qui l’avait fait emprunter les chemins de la Garde et de la Guilde, qui l’avait amené auprès des animaux avec lesquels il entretenait visiblement une relation privilégiée. Qui l’avait fait abandonner Solveig, des années auparavant. Et les enfants qu’elle portait alors. Il y avait à cette pensée-là une peine bordée de ressentiment, entretenue par la tendresse qu’il avait lui-même pour la mi chiraki. Prenant le pas sur toute autre émotion négative qu’il aurait pu – et peut-être aurait dû – avoir pour l’aventurier. La jalousie et la colère n’étaient pas tellement dans son tempérament, et quand bien même l’auraient elles effleuré à l’occasion, l’incompréhension et le désir de savoir – découlant de sa curiosité viscérale – étaient bien plus forts.

    - Quand il dit qu’ « il n’est pas impossible », il veut dire qu’ils passent leurs nuits tous nus ensemble, et pas à jouer aux cartes, précisa Apolline, toujours là pour expliciter les choses. Je pourrai te montrer, s’tu veux. J’suis moi-même assez experte en la matière, et j’parie que t’as pas encore de trousse à ton palmarès !

    Dans un soupir, Calixte se retint de se jeter sur l’aventurier pour attraper l’âme artificielle et l’envoyer bouler au loin, et il noya sa déconfiture dans son thé-chocolat chaud.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 8 Mar 2021 - 7:15 #
    Ah. Le Fauve que vous souhaitez contacter est actuellement indisponible. Veuillez laisser un message sur sa boite à lettres, vous aurez peut-être une réponse d’ici trois à mille lunes, la fourchette ratisse large. Que voulez-vous, la maison apprécie les râteaux, surtout qu’on se prenne en pleine poire. Même si là on ne parlera pas de râteau, mais d’enclume en pleine face. Merci à cette pute de Lucy.

    C’est plus ou moins ce qui passe en boucle actuellement dans mon esprit. Il y a eu trop d’information d’un coup à gérer. Trop d’information dont je n’étais pas près tout simplement. Comment tu veux être près à cela en même temps ? Il y a une préparation qui t’apparait au visage et hurle « attention, aujourd’hui tu vas avoir le plus gros coup de pas de chance du monde parce que tu es une enflure » ? Est-ce que ce n’est, au final, pas un juste retour de bâton ?

    Mon regard passe de Calixte, enchanté, à la trousse avec une âme artificielle, au moins, c’est bien le gars à l’habitude visiblement, à de nouveau Calixte et ainsi de suite sans rien dire. Est-ce que je suis supposé dire quelque chose là tout de suite ? Je ne peux pas buter ce gars, pas alors que c’est le nouveau mec de Solveig et qu’il semble la connaitre assez pour qu’elle lui ait parlé de moi. Je pense pas que je suis spécialement non plus le secret au fond du placard, mais ça reste son mec et il connait Samaël, lui. C’est fou comme le bout de jalousie qui brule dans ma gorge est pour le petit, alors que je ne devrais même pas ressentir ça vu de comment je suis parti comme un gros lâche.

    — Je ne suis pas certain qu’elle apprécie forcément se retrouver dans un scénario de roman avec moi dedans ou alors simplement pour me démembrer. C’est un concept d’écriture comme un autre.

    Je ne sais pas ce que Apolline écrit comme type de roman, mais ces dires semblent assez aller dans le sens du graveleux. Oui, j’aurais certainement dû dire autre chose, mais c’est tout ce qui est sorti là tout de suite. Il y a une sorte de peur en moi parce Solveig ne sait pas pour le côté Milan et si elle doit le savoir je souhaite que cela de moi-même et pas par son nouveau mec. Est-ce que c’est son mec ou son plan cul ? Ta gueule, pour le coup que cela soit l’un ou l’autre je n’ai aucun droit d’ouvrir ma gueule là-dessus, surtout après ce que je lui ai fait, surtout avec notre passif. Bon, au moins elle a des gouts bons pour ces nouveaux attachements. On va pas faire l’impaire de tenter de le mettre dans mon lit, alors, mon aubergine, on reste mole et pas de tentative de ratatouille bien chaude.

    — Heu… Est-ce qu’il est possible de ne pas lui parler de la partie Milan ? C’est assez compliqué entre nous et ce, hum, détail ? J’aimerais autant lui en parler de moi-même, une fois que… Samaël… est décidé ou non de me garder dans sa vie.

    C’est toujours un peu compliqué de dire le nom du petit pour le moment, c’est comme si je ne me sentais pas légitime de faire cela. Avec plein d’autres personnes ça ne m’aurait pas dérangé d’être beaucoup plus sans gène, beaucoup plus piquant, beaucoup plus connard, seulement ce gars je sais pas sur quel pied danser avec et il possède un peu trop de cartes à sa main pour juste lui faire mon grand connard habituel.

    — J’aimerais que certain… hum… complication et danger possible soient écartés avant de lui en parler. Pas que je doute de sa force, à aucun moment, mais le petit à pas à vivre avec la menace qui plane au-dessus des Milan justes parce qu’il a eu une chance de merde d’avoir une part de mon sang.

    Après tout c’est aussi à cause de cela que j’ai repris contact avec Solveig. Si cet homme et sa trousse ne comprennent pas l’importance de se taire, au pire, effectivement, je le tuerais et subirais la colère de mon ex. La sécurité de l’enfant passe avant sa colère ou le fait de finir en prison ou être exilé de toute manière.

    — Donc, je suis Fauve Nilam, l’ex connard de Solveig et géniteur de son fils, enchanté officiellement, je suppose. J’aurais bien des questions sur le petit, mais elle risque de pas apprécié que j’ai des informations avant de le rencontrer officiellement, mais… hum… Rassure-moi, il tient bien d’elle n’est-ce pas ?

    Il est bien avec les gènes forts de son côté et pas le côté connard et couard du mien ? Il ne me ressemble pas physiquement pour qu’elle ne soit pas à vivre avec un mini moi depuis des années ? Il sait la rendre heureuse en étant là ? Il sait ce que c’est une famille même s’il n’a qu’elle comme parent biologique présent ? Putain, je ne devrais même pas m’engager sur ce chemin-là. Je pousse un long soupire et balais ma propre question d’un mouvement de poignet.

    — Oublie, ce n’est pas possible qu’il me ressemble, je n’ai jamais été là et c’est bien mieux. Bref… Hildegarde… Il faut qu’on se focus sur Hildegarde et… oui, Soly je t’aime aussi.

    Ma chienne vient poser sa tête sur ma cuisse, comme si elle avait parfaitement compris que je n’étais pas forcément au mieux de mon humeur avec cet imprévu juste avant de revoir Hildegarde qui serait déjà une épreuve en soi. Soly est vraiment une bonne fille et… bordel, ça aussi il va falloir que je lui dise de se la fermer. Un autre soupire sort de ma gorge alors que je caresse la tête de ma chienne de la main gauche et que je me frotte les yeux d’une fatigue mentale qui se fait de plus en plus présente de la droite.

    — Le nom de ma chienne aussi, j’aimerais que ça reste entre nous. S’il te plait.

    Le s’il te plait avait été presque craché de dégout comme s’il me brulait le palais, mais c’est vraiment que je déteste avoir l’impression de n’avoir aucun contrôle sur une situation et c’est complètement ce qui arrive. Bordel, j’ai presque envie de retourner dans le bureau de Queen pour lui d’aller me faire foutre, prendre une potion d’apparence et disparaitre dans la nature avec une nouvelle identité pour fuir encore, seulement j’ai aussi donné ma parole à Solveig de ne plus fuir loin d’eux et ça serait aller contre ça. Comme ça irait contre les promesses que j’ai faites à ma famille. Des fois, je déteste être un homme de parole mine de rien.

    — Bon… Sinon… Pour la mission de récupération… Une préférence pour la marche à suivre ?

    Oui, faire comme si cette conversation n’était pas entrain d’arrivé semble être une bonne solution. En tout cas une solution comme une autre. Est-ce que je vous ai déjà dit de combien je ne croyais pas en Lucy dans ce genre de moment ?
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Mar 9 Mar 2021 - 16:30 #
    Par-dessus son thermos fumant, les doigts fermement ancrés sur cette bouée de sauvetage improvisée, Calixte observait d’un œil prudent les réactions de Fauve. Ou, plutôt l’absence de réactions. Il semblait que l’échange entre Apolline et lui-même avait pétrifié l’aventurier. D’incrédulité, ou de panique, ou de colère. A l’affut du moindre petit signe attestant d’une émotion plutôt que d’une autre – parce que s’il devait s’agir de la colère vengeresse, le coursier voulait être prêt à prendre ses jambes à son cou – il ne put s’empêcher d’apprécier les traits si particuliers de l’homme lui faisant face. Il n’était pas beau dans le sens traditionnel du terme ; tout comme Solveig, ironiquement, il portait sur sa peau et dans son maintien les traces d’un passé, et certainement d’un présent, tumultueux. Ses cheveux d’un blond délavé tirant sur le blanc de la neige accentuaient le hâle d’un visage habitué au grand air. Ses yeux clairs, rappelant l’eau glaciale des lacs de haute montagne, étaient certainement ce qui le rattachait le plus franchement à sa parenté Milan. En dépit de la bonhommie railleuse qui les avait accompagnés jusqu’aux révélations de Calixte et Apolline, il semblait à l’espion que persistait au cœur de l’arrondi polaire cette touche de ruse acérée, si caractéristique de la noble famille ambitieuse. Ou, peut-être, de toute noble famille ambitieuse. N’y avait-il pas, dans les profondeurs des prunelles d’Enora, pareil éclat ?

    Mais pour tout ce que cette lueur rappelait à l’espion, l’intimant à la prudence, c’étaient surtout l’embarras, l’hésitation et la panique qui semblaient saisir présentement l’aventurier. Ce que Calixte pouvait comprendre, lui-même ne sachant trop sur quel pied danser avec cet homme qui était à la fois plein de mystères, et déjà si familier par l’intermédiaire de Solveig. Alors que le mélange peu savoureux de son fond de thé et du chocolat chaud lui brûlait la langue, il laissa Fauve prendre la parole dans un silence attentif. La trousse de cuir, qui avait roulé jusqu’au banc pour y tournoyer joyeusement, voulut commenter les premiers propos de l’homme, mais Calixte l’envoya bouler dans un buisson d’une pichenette bien placée. Vreneli et Ashae, se désintéressant des deux humains, voletèrent à la suite de l’âme artificielle.

    Fauve, songea Calixte à mesure que l’aventurier déroulait ses pensées, était paralysé dans un châssis d’habitudes confortables. Que l’existence du coursier, étonnamment forte de la connaissance de certains de ses secrets, mettait en péril. Il semblait ironiquement que, que ce fut Solveig ou son ancien compagnon, l’espion eût le chic pour les mettre dans des situations alambiquées. Dans le calme contemplatif le laissant absorber les diverses requêtes de Fauve, il se dit qu’il avait là l’indécente possibilité de mettre sous sa coupe son interlocuteur. Sa main était remplie de cartes auxquelles celui-ci attribuait des valeurs toujours plus fortes, et qu’il aurait été aisé d’utiliser, ou de réserver, à son avantage. Pour lui-même. Solveig. Ou les espions. Et, un temps, étourdi par le champ des possibilités, Calixte caressa l’idée d’endosser le rôle de marionnettiste. Ce ne serait jamais qu’un masque de plus, penché au-dessus de la manipulation de quelques ressources supplémentaires. Assurément y avait-il là une opportunité à saisir pour son travail officieux, dans le statut complexe de Fauve Milan. Nalim. Noble, garde et aventurier, en rupture avec ses liens du sang pour mieux répondre à son appel lorsque celui-ci revêtait le costume de la Trésorière Royale. Dont la carrure athlétique et les cicatrices multiples racontaient la fougue affranchie, mais dont les propos actuels attestaient de fragiles garde-fous. Calixte le sentait au plus profond de sa chair, de par l’entrainement dont il avait été gracié, qu’il lui suffisait d’avancer le doigt au contact de l’unes des plaies béantes que l’homme lui présentait, pour faire basculer les dominos de sa volonté.

    Mais s’il y avait eu un temps où la loyauté première du coursier avait été à son Maître-Espion, où il s’était d’ailleurs emmêlé les pieds entre les liens du devoir et ceux du cœur, ce temps était révolu. Solveig, pour le meilleur ou pour le pire – voire dans le meilleur comme dans le pire – avait préséance sur ses actions, qu’elles fussent impulsées par sa logique ou par ses sentiments. Ainsi, écartant, aussi simplement et certainement que la brise emporte vers d’autres contrées lointaines l’oiseau migrateur, ces songes de contrôle et de manipulation, Calixte laissa sa curiosité et son indulgence, ourlées d’un liseré de ressentiment, reprendre le dessus de ses émotions. Le souvenir des larmes la Valkyrie, bataillant contre la souffrance des reviviscences malheureuses ayant ressurgi au décours de sa rencontre avec cet homme qu’elle avait aimé et pleuré, dont elle avait porté les enfants dans une précaire solitude, étaient gravées au fer rouge dans l’esprit de l’espion. Et pour toute son affabilité, il ne pourrait certainement jamais pardonner à Fauve celles-ci. Pas tant qu’elles seraient lourdes de tourments pour Solveig.

    Quelle ironie, que la Valkyrie se fût à chaque fois attachée à des hommes perclus de lâcheté, trouvant leurs solutions dans la fuite.

    Eludant temporairement la dernière question de Fauve – la perche tendue pour un changement de sujet – Calixte s’obligea à ne pas se focaliser sur celle-ci pour poser cartes sur table. Principalement parce que cela lui semblait le plus juste pour son amie, mais aussi parce qu’il ne pouvait empêcher son cœur d’être naïvement miséricordieux. N’était-ce pas cette bêtise-là qui avait coûté la vie à Ruth ? La circonspection se lassa à ses impulsions premières, et il finit par répondre d’un ton neutre, quoi qu’encore un peu songeur :

    - Il n’est pas ma place de divulguer ces secrets. Néanmoins, si pour une raison ou pour une autre, Solveig devait me poser des questions précises quant à… tout ça ; crois-bien que j’ai plus à cœur ses intérêts que les tiens. Quand bien même sembles-tu penser que de savoir que tu es un Milan, et que Samaël est, de fait, en partie Milan, risque de les mettre en danger.

    Un léger sourire se dessina sur les lèvres du coursier, mais il n’avait rien de joyeux. Quelle ironie, encore une fois, que la mi chiraki eût jeté son dévolu sur deux êtres emmaillotés de secrets et d’illusions. Ombre l’avait mis en garde, insistant sur le danger d’une telle relation. Elle ne l’avait pas fait choisir entre le devoir et les sentiments, mais Calixte savait que les liaisons des espions étaient usuellement nimbées de mensonges. Ce n’était pas ce qu’il avait souhaité, avec Solveig. Et celle-ci acceptait sciemment le silence régissant certains des aspects de sa vie. Et si le vent devait tourner, imposant un retour au carrefour des choix ?

    Les yeux ambrés de Calixte accrochèrent l’embarras contrarié agitant la surface glacée des lacs leur faisant face, et le coursier se dit que le choix était déjà tout fait.

    - Quant à Sam…

    Une lueur presque taquine vacilla quelques secondes dans le regard de l’espion, et son sourire se fit plus sincère.

    - … je crois qu’effectivement c’est lui qui choisira.
    - Samoussa fait d’excellents choix, intervint Apolline qui avait été récupérée par Vreneli et squattait à présent le sommet de la tête de la chienne. L’autre jour on a joué aux paires, il a mis la Trésorière – ta Queen-là – avec le Capitaine Al Raggamuffin, et la Première Ministre avec la Reine.

    Le coursier se dit qu’il ne connaissait pas la même version du jeu des paires.

    - Vous en êtes où d’vos plans à deux ou trois ? On bouge ou on s’encu…
    - Concernant Hildegarde je pense qu’on peut tenter plusieurs approches pour affiner sa localisation. Probablement aucune ne nous donnera de réponse immédiate, mais cela nous permettra de peaufiner…
    - Le plan à trois !
    - … notre intervention en fonction de qui la possède actuellement, poursuivit Calixte en envoyant une nouvelle fois l’âme artificielle se promener dans le décor végétal. Pour la localiser, en partant du principe que les hypothèses de ta sœur sont exactes, nous pouvons demander de l’aide auprès des Petits Potes, le réseau d’information dont m’a parlé un ami – Whiskeyjack Callahan, conseiller de la Guilde, sans doute le connais-tu au moins de nom. Par ailleurs, je peux aussi demander aux fourmis et araignées – via un objet magique – si elles ont vu Hildegarde quelque part dans la Capitale, voire tenter de leur faire repérer l’objet. Même si je ne suis pas du tout certain de pouvoir obtenir une information aussi complexe de leur part.

    Reprenant une gorgée de son breuvage chaud avant de décider qu’il était vraiment trop infâme pour être bu davantage, le coursier referma son thermos et le rangea dans sa besace. Pour être plus discret dans le traitement des affaires Milan, il n’avait pas pris Abdallah. Ironiquement, Apolline ne s’était pas gênée pour le suivre.

    - Je pense qu’il y a peu de chance que la broche soit revendue via les voies traditionnelles, et dans sa diligence ta sœur a déjà dû écumer celles-ci. Je ne suis pas certain que cela vaille la peine de nous réattarder auprès de la Guilde Marchande, des divers commerces pouvant être concernés, de la Garde et de la Guilde.

    Ashae, fatiguée de courser la trousse de cuir qui glissait joyeusement entre les herbes gelées, se reposa sur la tête de Soly et entreprit de lui mordiller doucement l’oreille.

    - Sans doute existe-t-il d’autres voies menant plus directement aux marchés parallèles, où la broche s’est certainement évanouie, mais pour le coup je ne les connais pas.

    Mensonge éhonté.

    - En dehors du marché noir, régulièrement traqué par mes collègues. On peut éventuellement faire un saut à la Caserne pour creuser cette piste-là, proposa-t-il songeur. Ou peut-être a-t-elle déjà atterri chez l’un de vos… rivaux.

    Car à n’en point douter, si Hildegarde appartenait aux Milans depuis des générations, elle devait en savoir un bon morceau sur la noble famille. Et certainement que cela devait intéresser quelques personnes.

    - Peut-être pouvons-nous faire un tour de ceux-ci, le temps que le réseau des Petits Potes se mette en branle. Et sans aller jusqu’à en visiter l’intérieur, demander aux araignées locales si elles ont vu passer la broche. Penses-tu qu’Hildegarde ferait savoir haut et fort qu’elle appartient aux Milans, ou attendrait-elle son heure sans broncher ?

    Distraitement, ses doigts tapotèrent la surface froide du banc. S’il avait été seul pour cette mission, nul doute qu’elle aurait été réglée bien plus rapidement. Mais s’il était curieux de rencontrer la fameuse Hildegarde, il n’était pas certain que leur face à face se passerait forcément très bien, aux dires de la Trésorière Royale.

    - As-tu d’autres idées ?

    Ou peut-être finalement Fauve préférait-il qu’ils s’échouassent dans un café pour se lamenter de leur condition d’hommes lâches, et s’émerveiller de cette mi chiraki exceptionnelle qui avait croisé leur chemin.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 22 Mar 2021 - 22:40 #
    Parce qu’il croit quoi ? Que je n’ai pas à cœur les intérêts premiers de Solveig dans cette histoire ? Bien sûr que non, il ne se rend pas compte ou alors pas de la bonne façon. Ce n’est pas pour me protéger moi que j’ai repris contact avec elle, ce n’est pas pour moi que je lui cache cela, ce n’est pas pour moi que c’est plus simple qu’elle ne sache pas, mais pour elle et le gamin. Calixte, est-ce que tu ne vois pas comment le fait de ne pas savoir ce qui pend au nez des Milan est mieux pour elle ? De comment Samael est mieux si le moins de gens possible sais pour le sang pourri qui est le mieux qui coule dans ces veines et qui le transforme en cible si ça se sait ? De comment cela va faire du souci à Solveig qui voudra mettre son nez dans ce qui ne devrait pas la regarder pour protéger cet enfant ? Vraiment, est-ce que tu ne vois vraiment pas de comment ne rien leur dire les protèges ?

    Je devrais ouvrir le bouche et lui le cracher au visage sans aucune pitié, cracher tout court et aller voir Queen pour lui dire que ce soldat c’est juste hors de question, ça serait plus simple. Ça serait fuir, encore, et je lui ai promis de ne pas le faire. Alors, je ronge mon frein, et prends ce sourire si plein d’ironie et désabusés que je sais si bien faire.

    — Fais ce qui te chante. Ce n’est pas comme si j’avais un pouvoir sur toi.

    C’est une réalité. Une cruelle réalité. C’est lui qui a les cartes en main et vouloir croire que ce n’est pas le cas ne fera que rendre cette situation encore pire qu’actuellement. Savoir où est sa place est aussi ce pour quoi on m’a élevé mine de rien. Savoir quand l’adversaire est plus fort et que courber l’échine est mieux. Même à la garde on voit cela. Des fois, je me dis que j’aurais peut-être du passer plus de temps à l’académie que deux pauvres années, que je n’aie peut-être pas fui mon régiment aussi lâchement, que je ne l’aurais pas laissé là-bas, mais mère ne m’aurais jamais placé volontairement à l’académie sans avoir tout un plan d’avenir et ce n’est pas ça son avenir selon elle. Je secoue la tête et écoute la suite de ces propos.

    Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre. Je bois mon verre sans un mot, absorbant tout ce qu’il dit. Je ne souris vraiment qu’à l’intervention de sa trousse pour ce fameux plan à trois. Cela semble lui tenir à cœur pour une raison obscure. Est-ce que c’est devenu une nouvelle lubie de Solveig ? Un truc à eux ? Une envie qu’ils souhaitent réaliser et que cette pochette souhaite rendre possible ? Je ne devrais même pas me poser ce genre de question sur mon ex. Cela parasite mon cerveau et même si son plan est plus que bon, je n’ai que la réponse pour cette proposition sur le bout des lèvres, mais le couper pour cela ne se fait pas. Enfin, si, ça se fait, quand on a les cartes en main. Nous avons déjà établi que ce n’était point le cas. Il s’arrête, me demande si j’ai d’autres idées. Oui, j’ai beaucoup d’autre idée pour passer un bon moment sous les draps avec vous deux, mais vraiment, ce n’est pas la question du jour.

    — Je réponds à la proposition de plan à trois et je suis tout à toi mon beau.

    Les surnoms reviennent doucement sur le bout de la langue et c’est tellement plus simple d’agir ainsi. Ce n’est qu’un surnom, un peu mielleux, un peu lourd, il y en aura d’autre, plus ou moins beauf, plus tard. Mon corps se tourne vers Apolline si j’ai bien suivi pour son prénom. C’est un bien doux nom pour une trousse comme elle.

    — Pour le plan à trois ou a bien plus selon les envies, ce n’est pas que je suis foncièrement contre, mais tout est une question de tempo ma douce. Avec le bon on peut rencontrer des gens géniaux dans un cimetière des plus louche manquant de vous tuer sans aucune raison pour finir avec une nuit exceptionnelle à neuf dans une chambre a faire des choses extraordinaires. Avec le mauvais tu proposes de le faire avec ton ta superbe ex et son nouveau splendide mec et tu finis au fond du même cimetière qu’un peu plus tôt sans avoir pour monter la moindre mayonnaise, tu es pire d’un œuf moisi depuis des mois. Je ne suis pas encore suicidaire à ce point, mais j’apprécie tes efforts pour égaillé leur sport de chambre. Si tu veux, j’ai l’adresse de quelques maisons de passe qui propose des personnes des plus qualifiés pour ce genre de service si besoin.

    Ce n’est même pas dit de manière insultante. Enfin, pour moi cela ne l’ait pas. C’est vraiment, parce que j’aimerais respirer encore un peu. Au moins, connaitre un peu Samael avant, au moins respecter ma promesse de ne pas fuir cette fois. Elle m’a cru mort une fois, pas besoin de rendre ça réel maintenant. Je me tourne à nouveau vers Calixte et cette fois toute mon attention est sur lui, ignorant délibérément sa trousse qui semble avoir commenter mes dire, je crois, pas le problème là.

    — Oui, les marchés à côté sont effectivement vides de la broche. J’avais en charge de faire attention à cela par certains de mes contacts.

    Je ne vendrais pas mes contacts et certains travaux pour la garde aussi. Tout le monde sais que quand on met la bonne somme d’argent pour peu avoir ce qu’on souhaite de toute manière. Plus ou moins. Pas sur nos ennemis ayant éliminé mère et père visiblement. Surement beaucoup plus fort et avec d’autres points de pression que nous. Si ce n’est pas dommage.

    — Je préfère autant faire directement confiance aux Petits Potes. Callahan est un bon conseiller et il fait de son mieux pour la guilde. Ces renseignements sont toujours surs. Bien plus que ceux de la garde parfois, sans vouloir t’offenser. Juste, je sais de comment ça marche en légal et le à côté.

    Pas mieux que toi, mais ça comment est-ce que je pourrais le savoir ? C’est tellement ironique si je savais que je tente de faire la leçon sur les trafics d’information dans l’ombre à un espion. Vraiment hilarant. Je me pisserais dessus si un jour je l’apprends. Heureusement pour mes dessous que c’est certainement pas une information que j’aurais un jour. Sinon, tant pis. C’est des choses qui arrivent avec l’âge.

    — Hildegarde est bien trop fière pour l’ouvrir si elle n’est pas en présence des bonnes personnes. Même si c’est pour m’insulter de tous les noms, elle préféra commencer à l’ouvrir face à moi que devant le moindre pouilleux non digne de son intérêt selon elle. Tout le monde, hors les Milan, sont des pouilleux non dignes de son intérêt. Je ne suis même pas sûr qu’elle adresserait la parole à notre cousine dans ce genre de situation, enfin…

    Enfin, elle a un caractère de cochon, de Milan, tout simplement. Mère était tellement fière d’elle, grand-mère aussi il me semble. Beaucoup trop de fierté dans ce bijou qui a été élevé à un rang bien trop important, surtout au vu de tout ce qu’il sait.

    — Elle dois aussi se douter que si elle commence à l’ouvrir sans plan pour sortir, alors qu’elle refusera de donner la moindre information contre les Milan, qu’elle finira abimée voir détruit et c’est un risque qu’elle ne prendra pas. Elle refusait déjà que le petit personnel la touche de peur d’être rayé…

    Tout en disant cela, je me dis que ça pourrait être une raison qui ferait qu’elle l’ouvre. Seulement, Hildegarde n’est pas stupide, elle voit sur le long terme et si mère l’a caché avant son meurtre elle devait aussi savoir mieux que personne qu’il faudrait être discrète.

    — Si c’était une famille ennemie qui l’avait, on sait d’avance que la broche aurait été dévoilée pour humilier autant que possible Queen et indiquée leur position de force. Puis, du personnel a été payé dans certain des endroits où cela aurait pu finir et personne n’a eu vent de rumeurs sur cette broche.

    Un chien assure les arrières de sa famille, c’est ce que je sais faire. La protection de noble depuis mon départ de la garde m’a bien préparé pour ce genre de situation mine de rien, ça me rendrait presque fière. Un sourire un peu fatigué s’étire sur mes lèvres et je finis mon verre.

    — Pour le coup, je propose s’y mettre après avoir fini de boire et peut-être manger. Tu as faim ?

    Même si l’affaire est urgente, je veux tenter de reprendre contrôle un peu de la situation, puis, il me semble qu’il y a des Petits Potes a un restaurant un peu plus loin dans le quartier si je me souviens de ce qui avait été dit une fois à la guilde.

    — Il y a un superbe restaurant de soupe un peu plus bas dans la rue. Je te conseille celle de potimarron et fromage avec des champignons.

    Avec un peu de chance, on aura de la chance directement ainsi. Puis, surtout, la soupe était bonne de base.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Sam 27 Mar 2021 - 23:43 #
    Calixte était à peu près certain que, comme la plupart des évènements de sa vie officielle, celui-ci servirait, à un moment ou un autre, d’histoire de chevet lorsqu’il regagnerait les draps de Solveig. Et, vraiment, il allait falloir qu’il réfléchisse à comment tourner celle-ci avec diplomatie – et certainement quelques omissions bien placées – pour épargner les sentiments de son amie. Mais peut-être que, le grand n’importe quoi de base qui semblait animer sa vie, et davantage sa vie de ce jour-ci, suffirait à désamorcer les vifs émois éventuels de la Valkyrie. Parce que, typiquement, il avait encore du mal à comprendre comment est-ce qu’il était passé du bureau où la requête avait été faite par la Trésorière en la présence du frère de celle-ci, au banc où ils s’étaient rendu compte qu’ils avaient Solveig en commun, au restaurant où Apolline s’enchantait des récits de l’aventurier Nalim. Etonnamment, récits pas qu’érotiques, même s’ils avaient la part belle. Replongeant sa cuillère dans sa soupe de potimarron en notant distraitement que Fauve avait eu raison de la lui conseiller – elle était succulente – Calixte riva son regard sur le tenancier toujours affairé derrière son comptoir, qui visiblement n’avait toujours pas de nouvelles pour eux. En même temps, il était peut-être un peu ambitieux de demander à un réseau de cette envergure – les Petits Potes – de leur apporter une réponse plus rapidement que le temps d’un repas. Ce qui, en soit, ne surprenait ni agaçait l’espion. Non, ce qui le perturbait davantage, c’était qu’à mesure que les minutes, et peut-être les heures, s’égrainaient, plus il trouvait agréable la compagnie de l’aventurier – noble, garde, Milan mais Nalim – et plus un sentiment étrange de culpabilité s’insinuait dans ses entrailles. Assurément moins agréable que la douceur du velouté qu’il gobait avec plaisir.

    - Tu sais que la nouvelle lieutenante du Village Perché elle peut faire des clones ? La Javanaise, là. J’vais la mettre dans mon prochain roman, elle a du galon dans les expériences à plusieurs, déclara joyeusement Apolline à l’aventurier.

    La trousse de cuir s’était découvert un intérêt prononcé pour l’homme au phrasé graveleux, et paraissait déterminée à connaitre toute sa vie, tous ses exploits – sexuels – comme ses ambitions – charnelles – à venir. Evidemment, elle lui avait déjà parlé de tous ses écrits érotiques, lui avait décrit la trame de son dernier manuscrit en lui demandant son avis éclairé sur certains développements, et paraissait toute disposée à lui laisser une place de choix dans les aventures futures qu’elle composerait. L’enthousiasme de l’âme artificielle était, au souvenir de Calixte, presqu’encore plus grand que celui qu’elle portait au Beau Jack, à Soly chérie, au Soleil de sa vie et à Shushu, ce qui était particulièrement perturbant. Quoi que, tout bien considéré, l’espion n’était pas certain qu’il disposât encore de crédits d’incrédulité pour la journée, il lui semblait avoir tout consommé depuis que son cerveau avait fait le lien entre Fauve Milan et Fauve Nalim. Distraitement, il caressa d’un doigt Ashae qui s’était endormie sur la tête de la chienne, ronflant doucement, et, prenant la mesure du bol d’eau de celle-ci, se saisit du broc pour réajuster son niveau.

    Ennemi ou pas ennemi ? grommela Vreneli qui s’était glissé dans l’échancrure de sa veste et observait toujours d’un œil méfiant l’aventurier.
    Pas ennemi. Pas ami, mais pas ennemi, répondit le coursier en se disant que c’était plus compliqué que ça.

    Comme pour abonder dans son sens en lui donnant matière, Fauve lui attribua un nouveau sobriquet au détour d’une phrase qui lui arracha spontanément un sourire amusé, avant de l’exaspérer de sa vulgarité faussement anodine. Partagé entre des émotions contradictoires lui dictant l’impassibilité avant d’avoir tranché, Calixte hésitait sérieusement à se fracasser le crâne contre la table pour tenter d’y instaurer un semblant d’ordre. Il n’avait, d’un point de vue personnel, jamais considéré inconfortables ses sentiments jusqu’à les nier, et ne s’était jamais trouvé dans une situation où les limites de leur acceptabilité ne lui apparaissaient clairement. Lorsque son affection pour Naëry avait pris des proportions inadéquates, il avait été surpris et peiné de ce développement nécessairement caduc, mais jamais il n’avait tenté de l’étouffer ni douté de la marche à suivre. Jamais n’avait-il hésité à attester de la sincérité de son émoi, de l’inconvenance de celui-ci, et de la nécessité de laisser le temps, et la distance, l’étioler. Avec Fauve, qu’il connaissait sans connaître, il faisait face à une dualité d’émotions et d’obligations bienséantes lui emmêlant les pinceaux. L’homme était le lit de la peine en sourdine de Solveig. Celui de l’intérêt naïf de Samaël. Le point de salut ou de damnation d’un passé remis au goût du jour, sur lequel l’espion n’avait aucun poids, si ça n’était celui de soutien pour certains des concernés. Les trahissait-il, s’il s’abandonnait à la sympathie que lui inspirait l’aventurier aux multiples facettes ?

    Cal réagit comme ami, nota Vreneli avec suspicion. Eli peut attaquer si Cal pas sûr.

    Le soldat voyait mal en quoi cela l’aiderait à y voir plus clair, mais les raisonnements du teisheba étaient souvent abscons.

    Heuuu non. Merci. Mais non.
    - … et c’est comme ça qu’on a rendu Samoussa accro au Rubik’s cube, finit triomphalement son récit – apparemment sur le premier et dernier cadeau d’anniversaire que Calixte avait fait à Samaël, découvrant à l’occasion que l’enfant pouvait rapidement se passionner pour les casse-têtes – Apolline en tournoyant autour du verre de Fauve.

    Leurs assiettes vidées – raclées et saucées jusqu’à la faïence – furent ramassées et le soldat récupéra une tasse de thé accompagnée d’une tarte aux pommes pendant que la trousse de cuir, indifférente à sa retenue empêtrée d’hésitations comme des possibles émois de son interlocuteur actuel, poursuivait ses anecdotes sur le fils de Solveig. Et, alors l’âme artificielle déclarait que les parents de la Valkyrie cherchaient toujours une toile pour leur salle d’eau, l’espion allait se décider à intervenir lorsque, comme souvent, la situation lui échappa une nouvelle fois :

    - Et puis va falloir revoir l’agencement des chambres parce que Samoussa va avoir de la compagnie ! Deux, même, dans un certain nombre de lunes. Mais il est cool, Samoussa, il partagera bien sa piaule avec sa future fratrie. Ou alors faudra lui apprendre à partager. C’est toujours une valeur sûre, ça, le partage. Surtout avec la Javanaise, poursuivit Apolline dans un rire gras couvrant la quinte de toux du coursier s’étouffant avec son thé.

    Reprenant péniblement son souffle, les yeux embués de larmes, Calixte remarqua à peine le petit bout de parchemin que le tenancier lui glissa tout en leur demandant si leur déjeuner se passait bien, mais s’empressa de le dérouler à la hâte – après avoir assuré l’homme que le repas était exquis, lorsqu’il passait dans le bon tuyau – pour changer le sujet de conversation.

    - Vingt heures demain, ancien dispensaire rue Miapulis rive gauche, sur invitation ; stock alentour ? répéta mot pour mot le coursier entre deux toussements, après avoir succinctement vérifié que personne ne leur prêtait attention.

    Glissant la note à Fauve, il entreprit de noyer l’irritation de sa gorge dans une nouvelle lampée de thé. Le regard s’asséchant petit à petit, il le laissa posé sur l’aventurier lui faisant face, dans l’attente de son avis.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Dim 4 Avr 2021 - 20:43 #
    Il y a des choses qui sont simples dans ce monde, d’autres beaucoup moins. Dire que je m’amusais bien à raconter certaine de mes déboires sexuels à Apolline, avec moult détails, mais sans jamais donné l’identité de mes amants, une preuve de respect comme une autre. Cela me détend et me fait presque croire que tout se passe bien là tout de suite. Que je ne suis pas en train de faire équipe avec le mec de la meuf a qui fait un enfant avant de m’enfuir et donc je suis toujours amoureux même si je préfère nié cela avec une force des plus grande.

    Vraiment, tout allait parfaitement bien. Je suis presque sûr d’avoir fait rire Calixte à un moment, je crois, à moins qu’il se soit étouffé à une de mes blagues salaces, en tout cas son âme artificielle à apprécier cela. En plus de cela j’ai des informations des plus précieuses sur mon fils, sur sa personnalité et ce qui pourrait lui faire plaisir en cadeau, un casse-tête visiblement serait bien. Là, devant ma soupe tout allait bien. Jusqu’à l’annonce de la nouvelle grossesse de Solveig, de jumeaux en plus, me coupe dans ma future phrase. Cela fait revenir mon sérieux et les prochains sortent de ma bouche avec un sérieux de plus transcendant, un que je ne m’attendais pas à sortir en fait.

    — Je suppose qu’au moins ça m’aidera à oublier que je suis amoureux de Solveig ainsi.

    C’est une fois les mots sortis de ma bouche que je me rends compte de toute la portée de ce que cela implique. On ne dit pas ce genre de merde au nouveau mec de son ex, surtout s’ils vont avoir des enfants ensemble bordel. Pas alors que je ne veux que son bonheur bordel.

    — Enfin… Pas que je sois encore amoureux d’elle ou que je l’ai été… ha ha ha ha…

    Je tente de rétracter ce que je viens de dire, mais moi-même j’ai du mal à me croire.
    Soly n’aide pas du tout en venant poser sa tête sur ma cuisse pour me soutenir en sentant que ça n’allait pas, son geste me rappelle juste encore plus de comment j’ai pu avoir Solveig dans la peau et que j’ai tout merdé de mes propres mains à cause de ma connerie. Il me faut noyer le poisson, vraiment, je ne fais même pas attention à ce qu’il dit pour le rendez-vous, ça attendra que j’aie pu rattraper ce que j’ai dit, même si j’ai l’impression de m’enfoncer de plus en plus à chaque mot.

    — Juste, enfin, je veux surtout dire que du coup pour le chiot que je voulais offrir à Samael ça attendra de voir de comment les petits réagissent à un animal et surtout d’en entraîner un qui supporter les pleurs… J’étais parti uniquement sur le fait de repousser les glooby, mais on va ajouter cela, pour vous, enfin, si ça vous va. Je ne veux pas être en trop. Empiéter sur votre monde.

    J’ai eu ma chance, je l’ai passé, autant faire tout pour montrer que malgré ce que je ressens je ne souhaite pas prendre une place qui n’est point mienne entre eux. C’est trop tard de toute manière. Une autre interrogation me vient, si c’est à nouveau de jumeaux cela va lui rappeler possiblement de mauvais souvenir.

    — Elle le prend bien pour le moment sa nouvelle grossesse ?

    Est-ce que tu veux que fasse quelque chose dans ce que j’ai en champs d’action possible pour aider à lui faire passer des démons que j’ai moi-même construits ? J’aurais dû ne pas revenir dans sa vie alors qu’elle est autant en train de la reconstruire ? Il y a tellement de doute en moi avec toute cette situation.

    — Sinon, oui, la date de notre prochain rendez-vous me convient parfaitement. Je m’occuperais de nous avoir des invitations.

    Ça ne sera pas des plus compliquer avec le lieu et la date et quelque bon contact. Parfois j’ai juste l’impression d’être plus un criminel qu’un aventurier ou un noble au service de ma famille. Au moins, cela me conforte dans l’idée que je ne suis définitivement pas bon pour le futur de Solveig.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Ven 9 Avr 2021 - 19:48 #
    Une chappe de plomb comme un étau implacable empêchant sa respiration de s’expandre, se coulant au cœur de son battant pour l’alourdir impossiblement, noyant ses pensées sous une vague féroce faisant chavirer son être. Le laissant un instant pétrifié sur sa chaise, cuillère garnie de tarte aux pommes à mi-parcours entre l’assiette et la bouche, les prunelles arrondies de surprise, à la fois submergé et démuni d’émotion. Peut-être si Fauve ne s’était pas si gauchement rétracté, s’il ne s’était pas embourbé dans sa transition aux teintes mélancoliques, Calixte aurait-il pu fermer les yeux sur ce moment de faiblesse qui, de toute évidence, ne lui avait pas été destiné. Il aurait pu imaginer, deviner peut-être en filigrane, l’émoi latent, et l’enterrer tout aussi vite sous une couche de bienséance et d’égoïsme. Mais l’espion n’avait jamais été doté d’un instinct de survie très développé. Et s’il était fourbu de curiosité, il l’était encore plus de loyauté. Bêtement aveugle, incommensurable et éminente ; ne le définissant que par l’autre. Un jour, sans doute, se perdrait-il complètement entre les masques et les dévouements. Mais présentement, recouvrant peu à peu ses songes qui se dépêtraient de sa stupeur première, il évaluait où placer l’homme qui lui faisait face sur son échelle mentale du devoir moral. Devait-il lui céder sa place, finalement ?

    Un temps, il caressa l’idée de s’effacer devant ce couple qui avait été. Et dont les deux partenaires ne s’étaient pas tout à fait défaits de ses affects. Solveig, dans son chagrin en ressentiment. Fauve, dans son éloignement en nostalgie. Ne serait-il pas logique, et bien avisé, que de laisser le temps et l’amour qui les avait liés – et les liait encore ? – les réunir à nouveau ? Comme il s’était éclipsé devant les liens entre Luz et Naëry à l’aube du développement de son attirance inappropriée, ne serait-il pas bienvenu qu’il prît une nouvelle fois la tangente ? Mais les chemins de la Valkyrie et de l’aventurier s’étaient séparés, pour ne se retrouver que des années après, dans le sillon d’une tempête aux vents trop agités, irrités, pour gonfler quelques voiles communes. Les pas de Solveig étaient venus vers lui, Calixte, malgré les courants contraires et les obstacles – Lucy savait à quel point nombreux. Bravant ceux-ci de sa détermination et de sa tendresse, inébranlables. Un instant, quelques lunes, il avait cru la perdre ; lui-même égaré face aux émois de son cœur. Mais elle l’avait attendu de pied ferme, avait accepté – proposé – le jeu et ses conditions, avait lié ses doigts aux siens et ses lèvres aux siennes. Avait promis d’être toujours là pour lui, avec lui. Avec eux. Elle l’avait choisi, par devers l’océan de malchance et maladresse qui le caractérisait. Aussi sûrement que son propre battant avait choisi de ne jouer plus que la mélodie de celui de la Valkyrie, celui de cette dernière l’avait choisi en retour. Inconsciemment, mais certainement.

    Le coursier croqua finalement le contenu de sa cuillère alors qu’un calme serein diffusait sous sa peau en une onde de chaleur, et il plaça mentalement le pion de Fauve sur l’échelle de ses loyautés. Sans doute leur mission commune leur réservait-elle encore des surprises, mais Calixte commençait à se faire une idée plus précise de la position qui lui semblait la plus confortable, comme la plus adéquate, pour considérer l’homme. Au vu de leurs liens aussi bien inexistants, que détournés, que tourmentés, et qu’abscons.

    - Parfait pour les invitations, merci, commença-t-il en se demandant distraitement quel réseau l’aventurier allait employer pour récupérer celles-ci.

    Avec ses facettes presqu’aussi multiples qu’un espion, il n’aurait pas été étonnant aux yeux de Calixte que son terrain de jeu allât des contacts les plus richement vantards aux plus misérablement discrets. Néanmoins, s’il était intéressé par l’homme pour tout un tas de raisons, ce n’était présentement pas le sujet qui attirait le plus son attention. A chaque temps sa bataille, sa découverte.

    - Tu fais déjà partie de notre monde, et pour ma part tu y es le bienvenu, poursuivit-il après avoir gobé un morceau de pomme caramélisé.

    Il n’y avait rien de mensonger dans cette remarque, car en dépit de son appréhension première, le coursier s’était résolu à un compromis paisible entre ses sentiments affables et sa culpabilité construite sur des a priori.

    - J’avouerai que je n’ai aucune idée de comment Sam pourrait se comporter avec un chiot. Ni ses grands-parents, d’ailleurs. Quoi qu’un peu de compagnie lui ferait du bien. Il aurait aimé l’un de ces glooby que tu as à l’idée de repousser, mais je crois que l’on est d’accord sur le fait que, justement, plus ces bestioles sont loin de Sol… mieux celle-ci se porte !

    Le dernier morceau de tarte se trouva hissé sur sa cuillère, mais l’espion n’eût pas le temps de l’enfourner qu’Ashae, réveillée, le tanna de couinements pour goûter la pâtisserie. On lui avait dit que les shupons se nourrissaient d’amour et d’eau fraiche, mais apparemment son familier devait avoir des ascendances grognours. Découpant un tout petit bout de pomme, il le fit glisser jusqu’à elle. Et Apolline, puisque cette dernière avait décidé de rouler vers la shupon pour la conseiller sur comment exercer son autorité.

    - Ironiquement, maintenant elle a elle-même un glooby des glaces, Lulubelle, ajouta Calixte avec un sourire amusé. La cohabitation est encore un peu difficile. Lulubelle passe plus de temps dans ma chambre que la sienne.

    Gobant le reste de son dessert avant que l’un de ses familiers n’en réclamât encore une part, il poursuivit, songeur :

    - Avec le beau temps qui se profile les lunes à venir, et le renouveau des festivités en tous genres, peut-être pourrons-nous trouver un moment approprié pour que toi, et Sam, vous vous fassiez directement une idée l’un de l’autre.

    De part son métier, bien qu’usuellement il n’y prît pas part d’un point de vue personnel, le coursier avait l’habitude de jouer les entremetteurs. De manière neutre. Et s’il ne comptait pas outrepasser la décision finale qui reviendrait immanquablement à Solveig, de ce qu’elle lui avait dit de Fauve et de ce qu’il découvrait à présent lui-même de l’homme, il lui paraissait approprié de l’inviter, doucement mais sûrement, au détour de leur vie. Sans doute y aurait-il initialement des malaises, des éclats, l’altercation d’opinions et de sentiments tourmentés. Mais Calixte était tout dévoué à la construction du chemin sinueux qu’ils construisaient ensemble avec son amie, et tant qu’elle tendrait volontairement sa truelle, même péniblement, vers celui de Fauve, alors il l’aiderait à retaper le pont abîmé entre leurs voies.

    - Peut-être même à l’occasion de son anniversaire ? réfléchit-il à haute voix. Quoi qu’il faudra revoir avec Soly ; je ne sais plus si l’an passé elle ne m’a finalement pas dit s’être emmêlée dans les dates qu’elle m’avait données concernant celui-ci, ajouta-t-il avec amusement. Enfin, dans tous les cas il faudra voir ça avec Sol. Tu as un cristal de communication, Fauve ?

    Ecartant son assiette pour placer sa tasse fumante devant lui, il savoura un temps les arômes fruités de son thé.

    - Quant à la grossesse…

    Tout comme il aurait pu obstinément détourner son attention de l’émoi maladroitement dissimulé de l’aventurier plus tôt, sans doute aurait-il pu éluder cette question-ci. Laissant croire l’homme que c’était bien Solveig qui était à nouveau enceinte. Mais dans cette position qu’il s’était finalement définie, dans cette configuration où ils gravitaient tous, inlassablement et inéluctablement, les uns autours des autres avec leurs affinités et leurs fidélités, leurs amours et leurs permissions, le déni, la tromperie et le mépris ne faisaient pas partie des cartes de Calixte.

    - Ce n’est pas Sol, qui est enceinte.

    Et comme il avait mené Fauve sur le perron de leur vie actuelle, bien décidé à l’y introduire s’il le souhaitait et que la Valkyrie le permettait, il n’hésita pas à lui en présenter le jardin, afin d’éviter tout quiproquo sur leur demeure.

    - Il y a quelques lunes – avant que Sol et moi ne devenions amants – j’ai eu une aventure avec quelqu’un d’autre, un homme, alors que j’étais sous forme féminine. Autant dire que le cadeau souvenir n’était pas prévu, et qu’il m’a fallu un moment pour m’en rendre compte. C’est d’ailleurs Soly qui l’a, la première, remarqué grâce à ses sens de mi-chiraki.

    Ses doigts parcoururent le relief granuleux de la tasse, profitant de sa chaleur lui remémorant celle de la Valkyrie. Traçant sur ses lèvres un sourire songeur, heureux, amoureux.

    - Malgré les circonstances particulières – quoi qu’au rythme de nos déboires, nos vies entières sont particulières – nous avons décidé de garder ces deux enfants à venir. Et elle le prend plutôt bien, poursuivit-il dans un rappel amusé de la question de Fauve.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Dim 25 Avr 2021 - 9:16 #
    Vraiment ? Je fais déjà partie de votre monde, oui, mais est-ce que cela te convient Calixte ? Parce que ce n’est pas ce que je t’ai demandé à la base. Enfin, pas exactement. À aucun moment je n’ai envie de ne pas en faire partie, mais j’ai assez de jugeote pour savoir que c’est une place précaire où le maintien ne dépend pas uniquement de moi. D’autre aurait peut-être insisté sur le fait qu’il est toujours possible de disparaître pour le bien de cette famille qui semble se construire de manière aussi précaire qu’on a pu être un couple un jour avec Solveig, mais clairement cela ne sera pas moi qui ferais ce pas-là. Pas de mon plein gré en tout cas.

    J’assimile ce qu’il m’explique, traite les informations une à une et le laisse parler sans l’interrompre. Chaque mot sonne de manière assez réconfortante d’une certaine manière. Cette manière de m’inviter à l’anniversaire de Samael comme si c’était parfaitement normal. J’aimerais, Lucy sais de combien j’aimerais être là, juste présent pour voir cela, mais est-ce que c’est vraiment ce qu’on souhaite infligé à un gamin de son âge le retour d’un géniteur le jour qui ne devrait être que joie pour lui ? Est-ce que le fantôme de son frère n’est pas déjà assez pesant pour ne pas ajouter cela en plus ?

    Seulement, Calixte sait mieux que moi. Lui il le connaît. Il a même son âme artificielle qui joue avec lui et lui donne des surnoms comme si c’était la chose la plus logique de l’univers, alors, je devrais simplement suivre le mouvement si Solveig est d’accord avec cela. Faire l’effort de me laisser guider pour cela. Comme si j’avais vraiment le choix de toute manière.

    Un rire un peu étouffé sort de ma bouche quand il explique son histoire de grossesse à lui. Quelque part, c’est peut-être pas plus mal pour Solveig que cela soit son mec qui soit en enceinte cette fois et non elle. Pas alors qu’elle avait l’air si dévastée quand on a parlé la dernière fois et que cela semble lui peser encore autant. Même sa façon d’assurer que tout était arrivé avant qu’ils soient amants est presque touchante, comme si c’était moi qui jugerais ce genre de chose.

    — Oh ! C’est un détail que je devrais certainement faire attention à l’avenir alors. C’est bien si vous aviez un bon équilibre pour avancer ensemble.

    Un détail pour l’objet de pouvoir que j’ai commandé. Un bon équilibre pour leur vie particulière. Je me doute qu’elle n’est pas partie avec le premier abruti du coin pour refaire sa vie. Elle a déjà assez donné avec ce qui a été nous un jour. Parler de la grossesse en premier et tellement plus simple que de parler de Samael, pourtant il faudra bien que j’y revienne pour répondre à son invitation. Oh ! Cela pourrait bien le faire si…

    — Est-ce que tu pourras être là quand je rencontrerais Samael ?

    Pour que Samael comprenne que je ne veux pas prendre ta place. Que tu comprennes toi-même que tu es bien plus à ta place que moi. Pour avoir possiblement Apolline et ses remarques pour ne pas penser à tout ce que cette rencontre implique. Pour faire tampon de tous les ressentiments de Solveig sur le moment. Pour me rappeler par ta présence ce que cela m’a coûté de fuir la première fois. Pour juste ne pas être tout seul face à un gamin qui me fout les pétoches sans même l’avoir encore croisé. Tout cela je ne le dirais pas, mais c’est sous-entendu dans mes mots. C’est assez clair non ?

    — Hum… Pour l’anniversaire je ne suis pas sûr que cela soit l’idéal avec tout ce que cela implique, mais si les deux sont d’accord et toi aussi, ça me convient. De toute façon, je vais à son rythme à lui et celui de Solveig pour tout cela.

    Pour une fois je courbe l’échine et n’en fais pas qu’à ma tête. Quelque part j’en fais de même avec Queen aussi. Primus et Andra de même. De plus en plus de monde et quelque part c’est assez flippant à vivre. C’est peut-être pour cela que j’ai demandé un collier qui semble si canin pour mon prochain accessoire. En parlant de chien, Soly a parfaitement réagi quand elle a entendu le surnom de Solveig et sa queue bat dans tous les sens avec son regard qui fixe Calixte en attente d’une attention de sa part. Cela serait presque attendrissant si toute cette situation n’avait pas un arrière-goût de malaise.

    — Je n’ai pas encore de cristal de communication, j’ai raté les dernières enchères pour en récupérer un. Ces clémentines magiques s’arrachent comme des petits pains.

    Mes économies ne sont pas encore assez stables pour le prendre en plus. C’est quelque chose dont je suis plus que conscient, j’ai mis bien trop dans mon refuge pour avoir de quoi me battre à armes égales avec certain autre et il est hors de question que j’aille quémander à Primus ou Queen le moindre cristal. Andra n’est même pas dans l’équation pour le coup. Par contre je prends un bout de papier et fais un petit plan avec les indications pour mon chez moi dans les pleines, le truc que je n’ai au final même pas donner à Solveig lors de notre discussion.

    — C’est là où je me cache si on peut dire les choses ainsi. Il y a toujours quelqu’un pour récupéré le courrier et j’y passe très régulièrement pour le bien de mes pensionnaires et de mes employés, enfin, même si le vieux dit que c’est simplement pour me faire nourrir et profiter des massages du gamin… enfin, c’est pas si faux.

    Il y a un peu de vrai dans cela. Il y a surtout que c’est mon seul point d’attache vraiment à moi maintenant.

    — D’ailleurs… Hum… ça si tu pouvais aussi le faire passer à Solveig ça ne serait pas un mal… La dernière fois qu’on c’est vu on n’a pas vraiment eu le cœur de parler de ce genre de détail… genre de comment rester en contact tout ça…

    Même si j’ai techniquement son adresse pour lui envoyer du courrier et que j’attendais un peu de bases pour lui envoyer un courrier pour savoir comment gérer avec Samael. En même temps que je dis cela, je mets quelques cristaux sur la table pour payer nos consommations et commence à me préparer à partir. Il y a des invitations à devoir récupéré et même si je suis confiance pour les avoir demain soir, cela va demander un petit temps tout de même pour récupérer cela.

    — Demain on a rencart joli cœur, j’espère que tu n’es pas de ceux qui font attendre pour se faire désiré.

    Quelque part je n’attends même pas les réponses pour tout de suite, lui laisser aussi le temps de voir n’est pas plus mal. Pour moi aussi. Tout est si étrange dans cette histoire et je n’arrive même pas à en vouloir à quelqu’un d’autre qu’à moi de toute cette situation.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Sam 1 Mai 2021 - 14:53 #
    C’était étonnant comme l’homme qui lui faisait face, louvoyant entre ses fiertés, ses convictions, ses devoirs et ses regrets, lui paraissait bien plus humain que le portrait peu flatteur dépeint par la souffrance de Solveig. Plus accessible. Et sans doute le temps, l’expérience et leurs retrouvailles salées, avaient-ils fait de Fauve cet individu en camaïeu de complexité, à la fois adorable et détestable.

    - Oui, bien sûr, acquiesça Calixte presque dans un murmure à la demande de l’aventurier.

    Pour rien au monde il ne cèderait sa place aux côtés de Solveig tant qu’elle l’y attendrait, mais il n’avait pas songé que sa présence serait nécessairement des plus bienvenues dans la rencontre de Fauve avec Samaël. La relation qu’il entretenait avec l’enfant était encore, pour le moment, plus amicale que parentale. Car s’il le connaissait déjà depuis une bonne demi-douzaine de lunes, le statut tout particulier qu’il avait pris auprès de la mi-chiraki était tout de même plus récent. Encore naïf, cherchant et trouvant doucement son équilibre de funambule sur ce chemin qu’ils ambitionnaient d’emprunter à deux. Mais peut-être l’aventurier avait-il raison : il se devrait d’être là aussi pour Samaël. Pas seulement dans le décor, près à surgir sur le devant de la scène à la moindre invocation, mais peut-être bien dans l’ombre du protagoniste, pour lui assurer ce rôle de tuteur que la croissance ne cessait de chercher. Et, peut-être, dans son invitation de cet homme dans le jardin de leur demeure, était-il aussi un peu responsable de lui. S’il l’encourageait à pénétrer dans leur monde, à en appréhender ses couleurs, alors pouvait-il bien faire l’effort de veiller à son intégration. A son bien-être. A être présent pour lui aussi. Sa famille de cœur prenait vraiment une drôle de tournure avec ses ramifications improbables et inattendues.

    Saisissant le bout de papier que Fauve lui tendait, Calixte parcourut des yeux le tracé des schémas, et des lettres vives, lui donnant les indications du repaire de l’aventurier. De son entreprise ? Etablissement ? Avec des pensionnaires, des employés, des vieux et des enfants ? Et des massages ? Mais n’était-il pas déjà noble par naissance, ancien soldat et maintenant membre de la Guilde ; avait-il aussi un métier autre ? Avait-il encore un énième facette brumeuse ?

    - Oui, je passerai à Solveig. Et à Samaël, si elle veut bien qu’il t’écrive. S’il veut t’écrire. Je regarde le plan de quoi, en réalité ? demanda-t-il intrigué, faisant tourner le morceau de parchemin entre ses doigts. Une résidence transgénérationnelle ? Un élevage ? Un domaine aux mœurs légères et peu recommandables ? énuméra-t-il sans grande conviction mais avec une bonne dose d’amusement, son regard longeant les rectangles dessinés au bout d’un sentier sillonnant les plaines.

    Il attrapa Apolline qui s’était mise à ronfler aux côtés d’Ashae, et la rangea précautionneusement, avec le bout de papier de Fauve, dans sa besace. A son tour, il se saisit d’une feuille volante et d’un crayon.

    - Tu peux nous trouver aisément au Bastion du Grand-Port, Sol et moi, indiqua-t-il à l’homme. Je pense cependant que concernant l’adresse des parents de Sol, et donc de Sam, il ne m’appartient pas de te les transmettre. Voici celle que j’ai usuellement à la Capitale, où je loge généralement chez des amis et peu à la Caserne ; tu es le bienvenu si tu souhaites y passer. Luz garde toujours d’excellentes bouteilles, et nos divers familiers apprécient la visite d’invités.

    Il glissa l’adresse de la Volière vers l’aventurier et hésita quelques secondes. Sans doute valait-il mieux en rester là pour aujourd’hui ; leur rencontre avait déjà été suffisamment lourde d’émotions et de révélations, et un temps de digestion en solitaire serait certainement avisé. Néanmoins, Calixte n’avait jamais été très prudent ni raisonnable, et il lui pesait davantage de laisser Fauve en plan plutôt que de lui imposer encore sa présence.

    - Est-ce que tu veux que… commença-t-il avant que l’aventurier ne le devançât sur la suite des opérations.

    Son invitation de promenade mourut aussi vite qu’elle s’était formée sur ses lèvres et, quelque part soulagé que l’homme eût pris l’initiative, il acquiesça simplement aux propos de celui-ci. Avant de froncer les sourcils à la vue des cristaux laissés précipitamment sur la table, tandis que l’aventurier s’éclipsait.

    - Fauve, je peux…

    Son regard se leva pour appréhender le reste de la salle, mais l’interpellé avait déjà disparu. Soupirant, bêtement têtu sur certains aspects comme il pouvait être extrêmement résilient sur plein d’autres, le garde divisa le petit monticule en deux, paya sa part de sa poche, et plaça celle qu’il devrait rendre à l’aventurier dans l’antre d’Apolline. Avant d’à son tour mettre les voiles.

    ~

    La nuit avait imposé son manteau de ténèbres sur les rues de la Capitale, rafraichissant sensiblement l’atmosphère et incitant les citoyens à ne pas trainer outre mesure hors de chez eux. A l’abri d’un pub sans prétention, vêtu de son déguisement magique et de sa cape en tissu anti-climat, Calixte attendait son rencard. Assurément, Fauve avait eu raison de leur imposer ces heures de tranquillité loin l’un de l’autre, à se remettre de leur rencontre. Il avait fallu à l’espion bien plus de temps qu’il n’avait initialement pensé pour retrouver tout à fait l’harmonie de ses songes et de ses sentiments, et la sérénité qu’il percevait à nouveau dans ses veines à l’idée de retrouver l’aventurier n’aurait certainement pas été aussi assurée s’ils avaient dû poursuivre leur mission la veille.

    La missive de Fauve lui était parvenue le matin même, contenant comme convenu une invitation pour la soirée qui devait leur permettre de trouver la piste vers Hildegarde, mais elle n’avait pas été très informative en dehors du code vestimentaire et du mot de passe attendu à l’entrée du vieux dispensaire. Profitant de sa solitude pour pousser l’enquête de son côté – et il était convaincu que son camarade avait fait de même du sien – l’espion avait obtenu quelques données supplémentaires sur l’évènement. Il semblait que celui-ci était organisé de manière à la fois récurrente et aléatoire, à travers divers lieux commodes pour la présentation d’objets précieux obtenus de manière frauduleuse, et que sa discrétion attirait régulièrement les représentants de nobles familles en quête de raretés, ou de moyens d’influence. S’il était relativement aisé d’y accéder lorsque l’on appartenait à la bonne strate sociale, la soirée relevait de la rumeur pour toutes les autres. Que le réseau des Petits Potes eût permis aux deux jeunes gens d’en trouver la trace aussi rapidement et aisément était surprenant ; soit l’évènement connaissait actuellement une ambition décuplée dépassant son système de précaution, soit ils couraient droit vers un piège.

    La porte du pub s’ouvrit dans le tintement d’une clochette, et le regard de Calixte accrocha celui de l’aventurier. Sans attendre davantage, le coursier glissa à sa rencontre, et ils se réengouffrèrent dans la froideur de la nuit. Le déguisement magique de l’espion quitta son allure modeste pour quelque chose de plus endimanché, et il tendit un loup sobre mais délicatement ciselé à Fauve.

    - Merci d’avoir gérer les invitations, fit-il dans un murmure. Je ne savais pas si tu en avais un, et Apolline a insisté pour te le faire. Enfin, pour en décorer l’intérieur. Ce n’est évidemment pas du meilleur goût. Et je crois que, si tu louches en le portant, tu peux profiter du dessin qui donne l’impression que la dame ouvre ses jambes effilées sur l’arrête de ton nez, grimaça-t-il.

    Ils s’enfoncèrent davantage au travers de ruelles calmes, avant de serpenter entre quelques bâtiments désaffectés, lorsque la silhouette austère et abimée de l’ancien dispensaire se découpa finalement en ton sur ton.

    - Prêt ? souffla l’espion.    

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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 3 Mai 2021 - 13:25 #
    Je ne lui ai pas répondu. Qu’est-ce qu’il voudrait que je lui dise sur mon chez-moi ? Que c’est un lieu pour donner une seconde chance à un gamin sorti de la prostituions, un vieil aventurier qui faisait la manche ou encore tout animal abandonner ou blesser qui passe dans le coin. Une seconde chance pour moi-même. Ce n’est pas quelque chose qui s’explique vraiment, c’est plus quelque chose qui se voit. Puis, il faut l’avouer, il y a un certain dédain dans ces questions, peut-être pas volontaires, mais qui pique grandement ma fierté et tout ce que j’ai pu construire avec ce lieu en particulier. Avec mon propre argent, sans aucune aide autre que mes efforts et beaucoup de travail. Même s’il y a de l’amusement dans sa voie cela pique et je ne saurais avoir que des mots blessant et sec à lui répondre. Pour Queen ou encore Solveig et Samael, je ne dois pas faire cela.

    Je hoche la tête et prends les indications que lui-même me donne pour le contact sans un mot de plus, tout reste encore trop coincer dans ma gorge et le sommeil d’Apolline ne me donne plus une interlocutrice pour mes propos graveleux gratuits pour détendre l’atmosphère. Je pourrais le lui dire, mais cela serait beaucoup trop simple. Je préfère quitter les lieux rapidement avant que la situation se complique pour moi et ma rage au ventre. Une rage plus contre moi-même qu’autre chose.

    Il me faut une petite promenade en ville pour me changer les idées ne serait pas un mal. Soly suit chacun de mes pas avec une certaine distance entre nous, même si elle vient appuyer son museau contre mon postérieur ou ma jambe régulièrement, voir ma main quand elle se retrouve à ça porter. Parfois, j’aimerais sincèrement remercier d’avoir créé ce lien de familier entre nous deux, mais en même temps il y a ce côté cruel d’avoir choisi elle parmi tous mes chiens. Comme pour appuyer continuellement sur le fait que j’aurais toujours un chemin à me racheter. Quand bien même j’ai suivi ce chemin tortueux après avoir demandé l’aide de Lucy pour la marche à suivre. Un aboiement me sort de mes pensées et je relève la tête. Oh ! Nous sommes ici donc.

    Les aléas de nos pas nous ont conduits vers une petite bâtisse. D’un point de vue extérieur, elle ne paye absolument pas de mine. Pas plus que celle l’entourant si on veut être précis. La toiture est en bon état, mais pas mal de mousse à pousser dessus et un nettoyage en profondeur ne lui ferait pas de mal du tout. Les murs en pierre on aussi pas mal de verdure qui pousse dessus, mais cela se sens que c’est plus voulu, qu’il y a une recherche d’un bout d’embellissement du lieu avec quelque petite fleur de couleur assez pale fleurissante par-ci et par-là. Il était aussi très clairement visible que souvent les mains des passants prenant les fleurs sans aucune gêne, laissant parfois des trous avec de la terre apparente là où devait se trouver un petit tas de mousse et fleur avant. Il y a aussi quelques escargots, tout petits, se cachant dans les coins à l’ombre de la façade, l’air trop sec pour se balader de partout. Les volets en bois, du pin de mémoire, son fermé, mais nul doute que si je toque ils me seront ouverts rapidement. Leur état est vraiment bon, en même temps, ils ont été remplacés en ce début de lune suite au passage de personne par cet endroit suite à une altercation. On peut voir, si on regarde vraiment bien, quelque entaille autour des fenêtres, mais accompagner de tout le reste ça reste dans la cohérence du lieu. La porte qui jure un peu avec sa couleur vert pomme a une petite pancarte pour indiquer que le lieu est clos, comme bien souvent. La chatière de ladite porte s’ouvre et deux chapardeurs et un chat en sortent en trombe. En levant les yeux, je vois clairement de la fumée sortir de la vieille cheminée qui semble toujours sur le point de s’effondrer sur elle-même sans jamais le faire.

    Il y a du monde à l’intérieur. J’ai de la chance. C’est ici que se trouvera la base des invitations pour demain soir. Je m’approche de la porte et toque quatre fois, stop deux secondes, toque deux fois, stop une seconde et toque une dernière fois trois fois avant qu’on m’ouvre.

    ___

    La nuit porte conseil et ne pas avoir laissé éclater ma fierté mal placée était définitivement une bonne chose. C’est ce que je pense en arrivant sur place, ma chienne suivant toujours le mouvement. On est en chasse, elle le sait, elle ne rentrera pas, pas sans ordre, mais gérera ce qui se passe à l’extérieur pour agir en cas de besoin. Je la regarde un moment en me demandant ce que je vais pouvoir lui donner en magie de familier plus tard avant de reporter toute mon attention sur Calixte qui vient de nous rejoindre. N’ayant rien de base pour me déguiser je n’ai que passé mes cheveux dans du charbon pour les noircir et mis une cape sombre comme presque tous les acheteurs sans les moyens d’investir dans du déguisement de qualité. Comme beaucoup de pauvres du coin tout simplement. Je regardai le loup donner par Calixte et puis ma cape grossière, je le pris sans aucune hésitation.

       — Merci. Cela sera mieux que ce que j’ai. Apolline a un certain doigté, cela doit être agréable dans certaine situation si tu ne te prends pas d’aiguille dans le cul.

    Une façon aussi d’accepter les pas qu’il fait vers moi. Je ne suis pas complètement aveugle, nous dansons à deux sur une musique qu’on ne connaît pas, deux avec des objectifs différents, mais qui tente tout de même de faire quelque chose, si ce n’est pas harmonieux, qui soit au moins pas trop douloureux. On est visiblement deux piètres danseurs, cela viendra peut-être avec le temps. Je mets le loup à la place de ma cape et fait une petite pirouette comme pour faire admirer le travail.

       — Je suis toujours prêt pour toi trésor voyons.

    Moi voix est joueuse, un peu cajoleur, et tous mes ressentis négatifs par rapport à hier semble assez loin dans ma gorge pour me permettre d’enfin lui répondre, même avec autant de retard. Même si un pas un retard dans la danse ce n’est pas forcément un faux pas.

       — Au fait, pour mon chez-moi viens par toi-même voir de quoi il en retourne exactement, ça sera plus simple.

    Une fois cela dit je me tourne vers Soly et lui murmure tranquillement l’endroit où se placer pour attendre et quel est le signal pour venir nous rejoindre en cas de souci. Je tourne à nouveau vers Calixte et lui fait une révérence un peu trop surjouée.

       — Entrons en scène. Nous avons une si tendre amie à récupérer. Tu verras, elle est aussi agréable qu’un Fenrir qu’on réveille en plein milieu de sa sieste.

    Toute l’ironie du monde est audible alors que je sors mon invitation pour entrer dans la pièce. Les places ne sont pas définies et j’en prends un proche d’une sortie, même si ces dernières sont gardées, à distance respectable du centre de la pièce qui semble être le futur lieu d’une vente aux enchères. Dans le coin de la salle, je reconnais quelques objets qui me semblent familiers, mais je doute qu’Hildegarde soit dans les lots du jour. Trop reconnaissable alors que les objets que je reconnais sont des objets du quotidien, simplement, certaine des traces sont liées à des jeux d’enfants assez durement réprimandée pour me souvenir parfaitement d’eux.

       — On a un bon début de pêche.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Mar 4 Mai 2021 - 15:07 #
    Le regard ambré de Calixte s’arrêta un temps sur la silhouette légèrement modifiée de Fauve, goûtant l’hésitation presque imperceptible du qualificatif taquin, qui aurait pu lui échapper tout à fait si, justement, elle n’avait pas été si bien accordée à leur rencontre désaccordée. Puis, décidant qu’il n’était ni le lieu ni l’heure de repartir dans quelques déboires sentimentalo-existentiels, l’espion plaça son propre loup sur son visage. C’était le même qu’il avait utilisé à la fête du Solstice, une année auparavant, lorsque la vie lui semblait encore être, et ce malgré sa maladresse et sa malchance usuelles, un long fleuve tranquille. Ou, peut-être plus justement, peu tumultueux. Néanmoins, il ne pouvait pas dire qu’il regrettait le développement, même complexe, de celle-ci. Si une part de lui pleurait toujours, et pleurerait à jamais, le meurtre de Ruth, tout le reste, avec le temps, s’était finalement révélé savoureux ou fascinant. Nul doute qu’un jour, à force de jardiner côte à côte dans ce jardin où ils s’étaient mutuellement acceptés, ce souvenir-ci prendrait aussi une teinte des plus gracieuses. Ou, peut-être, se jetteraient-ils bientôt du composte au visage. Mais Calixte, optimiste par nature, préférait pencher pour la première option.

    Emmaillotés de costumes aussi noirs que la nuit, dissimulés derrière leurs masques et leur claire chevelure assombrie, rendus aussi quelconques que toutes les autres âmes participant à l’évènement, ils franchirent sans soucis, munis de leurs invitations, le contrôle à l’entrée discrète qu’ils trouvèrent dissimulée à l’arrière du dispensaire. Le temps de franchir l’escalier descendant sur quelques mètres, et ils pénétrèrent dans une salle obscure aux allures d’amphithéâtre monté à la va-vite. Les sièges n’étaient visiblement pas attribués, et Calixte suivit l’aventurier jusqu’à une rangée de chaises, à une honnête distance du centre de la salle. Et proche de l’une des issues de celle-ci. Encore leur faudrait-il tromper la surveillance des deux molosses qui y faisaient les plantes vertes, mais il était toujours bon de se trouver à proximité d’une sortie. Le silence qui les avait accueillis s’empli peu à peu d’un doux bruit de fond à mesure du remplissage de la pièce, une partie des invités se connaissant visiblement. De masque, au moins. Une femme aux longues jambes effilées dans un pantalon joliment ajusté s’installa à côté de Fauve, et un homme à la bedaine généreuse posa son séant à côté de Calixte. Pour commencer à lui taper la discute.

    Ce qui, vraiment, arrangeait les affaires de l’espion. Car en dépit de sa disposition entretenue pour la facette nébuleuse du Royaume, bien de ses aspects lui échappaient, et lui échapperaient toujours. Les affaires de l’ombre se faisaient et se défaisaient dans un claquement de doigts, leurs têtes s’échangeaient plus rapidement qu’un coup de peigne magique, et leurs mœurs viraient plus vite que le vent. Que cet homme fût aussi bavard – bien que visiblement très porté sur le cours des tabourets par-dessus tout le reste – était, pour une fois, une aubaine. Sans doute Lucy lui ferait-elle payer au centuple cet instant de chance, mais Calixte n’allait pas cracher dessus. Laissant son apprentissage d’espion prendre le dessus, tout en essayant de l’amollir et rester tout à fait reconnaissable pour Fauve, il se laissa glisser avec bonhomie dans la conversation qui lui était proposée. Sous le flot des propos de son voisin loquace, les enchères débutèrent bientôt.

    Tout d’abord avec des objets du quotidien qui, s’ils étaient de bonne facture, paraissaient trop banals pour un évènement aussi clandestin. Puis des items plus rares et tendancieux firent leur apparition, déchainant davantage de passion. Rien, cependant, n’évoquant l’apparition prochaine de la broche des Milan. Néanmoins, au bout d’une bonne demi-heure de négociations pour diverses enchères, il apparut évident aux deux jeunes hommes qu’il y avait une récurrence notable d’un certain nombre d’objets qui, s’ils n’affolaient beaucoup de monde, créaient parfois d’étranges disputes pour leur achat, disproportionnées de prime abord quant à leur valeur. Ainsi, après avoir assisté à un improbable combat de cristaux entre deux hommes – chauves de surcroit, bien qu’ils fussent probablement là pour représenter d’autres personnes – pour une brosse à cheveux, l’aventurier et le coursier échangèrent un regard intrigué et ce dernier redoubla de justesse et de persévérance auprès de son bavard voisin pendant que son camarade retentait sa chance auprès de sa propre voisine. A force de gratter le fond de sa passion pour les chaises, l’homme à la gauche du coursier se révéla bien informé des activités du lieux. L’explication derrière ces objets particuliers, redondants, était selon lui qu’ils déterminaient la provenance, et la valeur ainsi présumée, d’enchères plus restreintes encore qui auraient lieu un peu plus tard dans la soirée, à un étage différent. Ainsi, si les deux chauves s’étaient vivement intéressés à cette brosse a priori banale, c’était en réalité qu’elle avait appartenu à une noble famille dont le dernier membre s’était récemment éteint, connu dans certaines sphères pour la détention d’objets d’art emplis de magie malhonnête. Celui qui avait remporté l’enchère de la brosse s’était ainsi donné le droit à l’accès de celles, plus subversives, qui auraient lieu plus tard.

    Peu convaincus qu’ils trouveraient sur ces ventes-ci Hildegarde, il ne fallut pas tellement plus de temps à Fauve et Calixte pour se lancer dans la participation d’une enchère qui leur permit d’acquérir une pince à épilée qui, selon la femme tenant lieu de commissaire-priseur, aurait appartenu à l’un des Conseillers Royaux du feu Roi Melvis. Avant que le voisin de l’espion, hilare, ne leur indiquât que la subtilité résidait dans l’appréciation de l’ancien propriétaire supposé – car rien n’était jamais très explicite dans les descriptions ne comprenant pas de nom – de l’item proposé, pour estimer s’il s’agissait d’une devanture pour d’autres éventuellement présentés à la seconde enchère ou simplement une vente banale. Voire un peu nulle. Il fallut encore une bonne dizaine de minutes aux deux camarades – ainsi que quelques échanges aussi improbables que mouvementés sur l’intérêt de ciseaux à poils de nez qui auraient pu, ou pas, leur servir de porte d’entrée – lorsqu’un objet présenté, parmi les derniers, attira l’attention de Fauve. Et sembla le saisir d’une pointe d’hésitation. Décrochant son regard curieux de l’homme pour le river sur le peigne présenté comme « ayant été propriété de personnes influentes récemment décédées dans des conditions inhabituelles », il n’en fallut pas plus à Calixte pour indiquer qu’il misait dessus. Une femme, semblant entre deux âges mais rien n’était moins évident en raison de son masque, tenta aussi de s’approprier le peigne, mais après quelques levées de bras, le coursier remporta l’enchère. Fébrilement, il attendit la suite des évènements. Et fut relativement déçu lorsque le coupon qu’on lui remit lui parut ressembler en tous points à celui de la pince à épiler, jusqu’à ce que l’aventurier lui fît remarquer qu’en fonction de l’inclinaison du carton, un mot et une heure apparaissaient.

    Ils attendirent encore une vingtaine de minutes que l’évènement touchât à sa fin, et lorsque les conversations reprirent de plus belle, que les corps s’activèrent dans la salle dans un certain désordre, le voisin de chaise de Calixte les quitta d’un ton enjoué – leur souhaitant de revenir bien vite – et les deux jeunes hommes observèrent le mouvement des personnes qu’ils avaient repérées comme potentiellement sélectionnées pour la seconde partie des enchères. Suivant celles-ci, ils avisèrent l’une des issues contrôlées où ils présentèrent le bon pour le peigne, et où ils furent effectivement autorisés à passer après un mouvement adroit du poignet du vigile vérifiant le carton. Après qu’ils eussent, aussi, assuré qu’ils étaient tous deux ensemble.

    Dépassant les surveillants qui évoquaient d’un ton tendu la présence accrue de patrouilles dans les environs dernièrement, Fauve et Calixte empruntèrent un passage qui les fit contourner la salle de l’amphithéâtre et déboucher sur une pièce plus exiguë, où était rassemblée la demi-douzaine d’autres acheteurs ayant flairé l’affaire. Peut-être trouveraient-ils là Hildegarde, ou une piste concrète jusqu’à elle.


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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 10 Mai 2021 - 14:06 #
    Clairement, très clairement, il y avait des objets qui venaient de ma maison familiale, mais pas Hildegarde dans le lot. Trop voyante, trop reconnaissable, trop facile de se faire prendre avec certitude. Cela aurait été trop simple certainement, dommage. Au moins on a pu récupérer une place pour l’enchère suivante, tout cela au frais de ma sœur grâce à une pince à épiler qui a des petites armoiries d’une famille que je n’arrive pas à reconnaître sur l’extrémité droite. On avait ce genre de pince avec les armoiries de la famille, il me semble. Ce qui m’a plus intéressée par contre, ça a été le peigne à cause de la description, est-ce que c’était un objet de la maison ? J’ai hésité à demander à Calixte de me le donner pour que je puisse vérifier, mais ce n’est pas le moment, ce n’est pas comme si cet objet allait disparaître à un moment ou un autre. Pour le moment ce n’est pas le plus important. J’entre dans la nouvelle salle d’enchère et la détaille tout en prenant place.

    L’amphithéâtre n’était pas bien grand de base, mais la nouvelle salle était encore plus petite. Après, il est vrai, il y avait moins de personnes à faire rentrées dedans, mais cela ne changeait pas que les sièges semblaient d’un seul coup bien plus rapprochés les uns des autres. Le lieu faisait un peu penser à une cage à lapin bien trop petite, sans beaucoup de vue sur l’extérieur. Il y avait bien de petites fenêtres, mais tout avait des barreaux en métal d’une couleur verte. C’était peut-être du cuivre qui s’était oxydé, mais il était aussi possible que cela soit un alliage avec enchantement pour empêcher une fuite ou une entrée par ce passage-là. Dans tous les cas, passer par là pour sortir devait demander un pouvoir vu la hauteur à laquelle elles avaient été placées. Pourtant, malgré l’étroitesse des lieux et les fenêtres hautes, la luminosité fait avec les cristaux de lumière poser par-ci, par-là était relativement bonne et montrait bien les sièges place ou encore le sol pour ne pas se prendre les pieds dans tout ce qui aurait pu traîner, comme ce bout de caisse que je viens de me prendre dans la cheville par exemple. Mauvais exemple, mais l’idée est là, on voit plutôt bien si on y fait attention. Les couleurs des lieux n’ont rien de chaleur de base, plus dans les ton noir, pour garder le mystère du moment, mais on pouvait aussi voir des marques de rouge des plus pétants ajouter avec quelques accessoires divers, comme des rubans ou un chapeau avec des plumes dessus, disposer de manière qui semblait complètement désordonnée dans l’espace vide, mais qui pourtant était remis à leur exacte place par le personnel à chaque fois que quelqu’un les bougeait de manière plus ou moins volontaire. Pour finir, je m’attarde sur les sièges qui ont l’air un peu plus confortables que ceux de la première salle même s’ils sont plus resserrés.

    Sans pouvoir vraiment m’y empêcher, même si le moment ne s’y prête absolument pas ou encore que le proposer à Calixte avait toujours un petit quelque chose de particulier, alors que j’en est draguer sans honte des gens en couple parfois devant leur moitié, je me penche à son oreille et lui attrape la hanche dans un mouvement qui se veut sensuel, mais il paraît que c’est subjectif ce genre de chose.

       — C’est un peu serré ici, comme l’effet que tu me donnes en base en te voyant, tu veux venir sur mes genoux pour profiter un peu plus du spectacle pendant que je te murmure des mots qui sauront te faire frétiller comme une carpe qu’on sort de l’eau ? Tout ce rouge me donne envie de rougir ta peau si claire.

    Je ne suis absolument pas certain qu’il comprenne ce que je veux lui dire avec cette approche, mais cela vaut le coup de tenter. Il y a un rire d’un homme vers le mur, trop loin pour nous entendre normalement qui me fait dire que j’ai bien fait de ne pas dire à vive voix ce que je voulais vraiment dire. Comme s’il allait laisser ce genre de salle, même après une première sélection sans une surveillance rapprochée.

       — Une broche à ta chemise alors que je te fais monter voir Lucy pour tenir le tout serait des plus grandiose.

    Un nouveau rire étouffé du même homme dans le fond, mais il semble aussi prendre une note qu’il passe à un collègue. Pourquoi exactement ? Pas forcément sûr, peut-être pour bien mettre en avant Hildegarde serait du plus bel effet. Dans tous les cas, j'entraîne Calixte à des places libres et tapote mes genoux pour à nouveau lui proposer la place. Il faut soigner son jeu d’accord dans beaucoup de situations.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Sam 15 Mai 2021 - 1:39 #
    Il semblait que Fauve avait repris du poil de la bête. Légèrement surpris, Calixte s’était ensuite rapidement rappelé la série de surnoms mielleux dont l’avait affublé l’homme la veille alors qu’ils quittaient doucement le carcan de leur relation tapissée de mines. Laissant ce bref instant de trouble s’installer plus longuement pour parfaire l’illusion de son embarras, levant son regard vers l’origine du rire pour mieux l’appréhender tout en feignant une certaine timidité, il s’appuya finalement plus franchement contre le flanc de l’aventurier dans une posture quelque peu mièvre. Parmi les autres acheteurs, si la moitié semblait se connaitre suffisamment pour échanger quelques messes-basses, l’autre se tenait engoncée dans un silence prudent. Et si certains s’étaient intéressés de près aux décors de la pièce, il semblait surtout que c’était en raison de sa petitesse rapprochant les chaises, déjà serrées, de ceux-ci. L’écho du rire étouffé de l’homme – vigil, probablement d’après son costume et sa posture – indiscret du fond de la pièce répondit à nouveau au murmure de Fauve, et tandis que les mots suaves de l’aventurier s’évaporaient contre le pavillon de son oreille, l’espion songea qu’il y avait certainement un pouvoir, ou un objet magique, à l’œuvre pour la surveillance des discussions entre acheteurs. Il nota aussi qu’ils tenaient peut-être là aussi une piste, ou une cible, pour leurs recherches.

    Sa main attrapant celle de Fauve qui s’était accaparée sa hanche tandis que celui-ci s’asseyait en lui montrant avec insistance ses genoux, le coursier passa leurs doigts liés sous le menton de son camarade pour relever son visage vers le sien. Se penchant en avant jusqu’à presque poser loup contre loup, son souffle effleurant la commissure des lèvres de l’aventurier, il répondit à voix basse :

    - C’est une promesse.

    Sa lippe glissa contre la pommette à moitié dissimulée pour y déposer un chaste baiser.

    - Tiens la et je t’offrirai un cristal de souvenir doté de celui de mes échauffements solitaires en ton absence.

    Puis passant devant l’homme, évitant tout juste l’assise de ses genoux, Calixte s’installa sagement sur la chaise attenante. A nouveau, la mélodie saccadée d’un rire étouffé lui parvint du fond de la salle, mais il ne s’en préoccupa guère. D’ailleurs, les secondes enchères débutaient.

    Tous les acheteurs avaient fini par prendre place, plus ou moins adroitement en suivant les lumières tamisées des cristaux, et sur une petite estrade aux coulisses dissimulés par d’opaques rideaux noirs ourlés de rouge, un nouveau commissaire-priseur clandestin présentait la première pièce de ce qui devait être l’étalage de dix objets rarissimes. Et d’acquisition illégale. Ici, bien que les choses ne fussent pas dites aussi clairement, on ne s’en cachait pas. En plus des deux hommes dissimulés dans le fond de la salle qu’ils avaient précédemment repérés, deux femmes armées jusqu’aux dents entouraient l’estrade. Derrière leur propre masque, elles semblaient guetter le moindre geste des acheteurs, prêtes à dégainer au moindre doute.

    Avec un sentiment d’anticipation, le coursier regarda les diverses enchères se succéder. Il y avait là effectivement des objets extrêmement intéressants, à la fois pour sa curiosité comme pour sa fibre d’espion, mais rien qui ne ressemblait, de près comme de loin, à une broche. Lorsque finalement le dernier lot proposa l’acquisition d’un écrin au contenu « surprise » parmi un panel de bijoux récupérés chez la Noble famille Milan, et sa fébrilité atteignit son paroxysme. Ils ne furent cependant pas les seuls à chercher à s’emparer de l’objet, la même femme qui avait déjà souhaité obtenir le peigne qu’ils avaient précédemment acquis, et ayant visiblement accédé à ces secondes enchères par un autre item, cherchant à mettre la main dessus. Et tandis qu’ils mettaient à contribution une bonne partie – voire beaucoup plus – des finances allouées pour leur mission par la Trésorière, Calixte observa à nouveau cette femme entre deux âges dont l’objectif coïncidait un peu trop étroitement avec le leur. Avec son loup nacré et ses cheveux poivre et sel, sa silhouette passe partout et son costume à l’image des leurs, elle se fondait dans le groupe des acheteurs comme des organisateurs. Mais, après tout, comme la plupart des personnes présentes. Était-elle là pour représenter quelqu’un d’autre ou agissait-elle pour elle-même ?

    Ils finirent par remporter l’enchère pour une valeur où Calixte se dit que si l’écrin ne contenait pas Hildegarde, il lui faudrait peut-être faire appel à la Prévoyance afin que Queen Milan ne les égorgeât pas, et la séance prit fin. Les acheteurs qui n’avaient rien acquis furent dirigés vers la sortie – où les vigils évoquaient cette fois-ci la patrouille de la Garde semblant s’être définitivement éloignée du dispensaire – et l’espion et l’aventurier furent escortés, à l’écart des autres, dans une nouvelle pièce annexe pour récupérer leur bien. Serrant toujours les doigts de Fauve, un peu plus d’une fébrilité non feinte, le coursier avisa l’écrin qu’on leur présentait sur une table drapée de velours. Une main gantée en défit la jolie fermeture ouvragée, et l’étui aux couleurs rubis marquées des armoiries Milan leur révéla son contenu. Qui, évidemment, n’était pas une broche. Saisi d’une déception aux relents de déni, Calixte contempla un temps la magnifique rivière de diamants qui leur faisait face.

    - J’espère que vous êtes satisfaits de votre achat, fit dans leur dos une voix grave tandis qu’on leur remballait celui-ci pour l’empaqueter dans une boite plus discrète.

    Tournant la tête, Calixte nota que c’était l’homme du fond de la salle précédente, celui qui tenait précédemment compagnie au gardien qui n’avait cessé de rire à leurs simagrées, qui les avait rejoints.

    - La prise est belle, mais pas tout à fait celle escomptée, avoua-t-il avec une moue dépitée. Nous avions d’autres ambitions pour cette soirée, mais il semblerait que celles-ci doivent actuellement rester de l’ordre du rêve. Sans doute nous faudra-t-il tenter notre chance ailleurs.

    L’homme acquiesça, et son sourire affable s’étira.

    - C’est aussi ce qu’il nous a semblé. Vous pardonnerez notre indélicatesse, mais elle est nécessaire pour ce type d’affaires. Je pense néanmoins que nous devrions nous entendre sur la suite.

    Alors que Fauve récupérait l’écrin de la rivière de diamants sobrement emballé, un nouveau membre de l’organisation rentra dans la salle avec un paquet couvert de papiers journaux solidement ficelés. Posant celui-ci sur la table vide, il défit le lien qui l’entourait puis écarta les feuillets noircis d’encre pour révéler un coffre scellé par une serrure magique.

    - Souhaitez-vous toujours tenter votre chance ailleurs ? demanda le gardien avant que son collègue n’allât plus loin.
    - Vous avez toute notre attention, répondit honnêtement Calixte.

    Le coffre fut ouvert, et le souffle de l’espion marqua une halte tandis que son regard faisait un aller-retour vers la silhouette de l’aventurier dans l’attente d’une confirmation. Sous leurs yeux se révélait une broche d’or et de rubis, aux entrelacs géométriques d’épines encadrant une rose au creux de laquelle reposait une demi-lune. Hildegarde.


    Dé animation:
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Lun 24 Mai 2021 - 21:46 #
    C’est une promesse qui, malgré la situation, a tout intérêt à tenir. Même avec Solveig dans le tableau de notre relation il y a des choses que je souhaite voir tout de même. Surtout avec un bel homme comme Calixte. Puis, il a promis un cristal souvenir, une vision et non un acte charnel. Rien qui ne peut blesser Solveig par son acte, non ? Pour passer un peu le temps et mes hormones je tente d'imaginer dans quelle pièce il pourrait bien s’adonner à ce genre d’activité. Qu’est-ce qui serait le plus glamour et qui lui irait bien ? Je sais tellement que je ne devrais pas imaginer cela, mais ces lèvres sur ma joue qui aurait pu être dévorée si facilement me donnent bien trop d’envie.

    Il faut une pièce assez chaude, niveau des couleurs bien entendu, pour faire ressortir correctement sa peau, mais pas d’un rouge pétant non plus. La couleur jeune n’irait pas du tout au mur, peut-être une touche de violet, pas le violet rosé, non, celui un peu passion, avec des cristaux de lumière avec abat-jour fantaisie. Cela permettait de presque faire croire que le ciel étoilé se reflétait dans la pièce. Avoir une lumière, mais pas trop pour garder un mystère surfait. Peut-être même, mettre une lune fictive dans un coin de la pièce pour finir de donner un côté nuit étoilée. L’idée d’une cheminée ronflante avec des rondins de bois qui se consume et craque à un rythme différent de ces possibles soupir en ayant la lueur de flamme qui lèche les murs et sa peau en un rythme lancinant. Peut-être une pièce avec la possibilité des deux éclairages en fait, histoire de faire durer le plaisir encore plus. Il faut aussi le lieu principal de l’acte, enfin les lieux. Autant un grand lit en bois massif, des gravures stylisées dessus simplement là pour donner un côté luxueux à ce dernier, sans baldaquin, trop fragile et perdant l’avantage des jeux de lumière en plus. Il faut obligatoirement un matelas juste assez ferme pour bien faire ressortir le corps, mais avec une impression de se faire aspirer par le lit pour que l’effet sur lui soit encore plus envoûtant. Le tout dans un mélange désordonné de couverture et draps froissés, un peu comme si un acte avait déjà eu lieu, mais sans toute la sueur et autre sécrétion dedans, juste une mise en scène agréable à l’œil. Avec, bien entendu, des coussins pour rehausser le tout et avoir une vue d’ensemble pour tout spectateur de la scène, une imagineriez parfaite pour Solveig de voir son amant ainsi dans ce lieu. Il faudra aussi, juste pour le plaisir de la scène, une couverture des plus épaisse au sol, en peu de boufton serait l’idéal. Un endroit parfait pour une débauche à regarder encore et encore.

    Ma langue claque sur mon palais et ma tête roule sur l’épaule de Calixte quand il prend place à mes côtés pour quelque seconde avant de soupirer. Non, je ne devrais pas imaginer le plaisir que c’est de le regarder faire, de même le voir faire avec Solveig ou partager leur couche et profiter de ces deux êtres sans forcément réfléchir aux conséquences. Cela serait pourtant si simple. Beaucoup trop sûrement.

    Il y a un goût de déception quand l’écrin que l’on récupère n’est point là où se trouve Hildegarde, mais ça reste un objet de famille. Je laisse Calixte procéder à l’échange de formalité pour ne pas cracher ma rage et déception à la tête des membres de l’organisation quant à cette rivière de diamant. Seulement, bien entendu, les choses changent, sinon ce n’est pas drôle. Là, on nous montre Hildegarde et cela fait remonter une myriade de sentiments flous en moi. Je l’ai toujours connue accrocher à mère ou à un emplacement en valeur dans la maison pour bien nous montrer qu’elle nous était supérieure par sa simple existence, surtout la mienne le futur toutou de la famille.

    Il y a un sentiment de joie de l’avoir trouvé, mais aussi de mal être devant. Un mélange toujours un peu étrange. C’était un peu le même mélange que j’avais quand je faisais face à mère enfant, mais l’affection enfantine pour un parent en moins. Je vais faire un mouvement d’approche pour effleurer des doigts la broche quand la voix si caractéristique de l’âme artificielle sortit de la broche sans aucune once d’hésitation.

       — Parce que tu penses avoir les doigts assez propres Fauve pour oser me toucher alors que tu n’étais pas là pour ta propre famille comme étant ta place. Tu es d’une déception sans nom.

    La voix semble perturber tout le monde dans l’assistance, visiblement elle avait bien fermer sa gueule jusqu’à présent pour ne l’ouvrir qu’en me voyant alors que je viens pour la sortir de cette merde. Mais merci, Hildegarde, de nous faire capoter notre sprint final pour l’avoir sans grabuge. Avant qu’une personne de l’assistance réagisse vraiment aux personnes du coin, mon point se forme et part directement dans le visage de la personne qui tient l’écrin avant de prendre Hildegarde dans ma main et courir vers la sortie. Cette connasse de broche en a profité pour me piquer et visiblement sa mauvaise humeur est plus que présente.

       — Je ne veux pas être avec un traitre !
       — Je te ramène à ta princesse, alors boucle là. Chéri, on décolle.

    Et sans forcément regarder en arrière, j’avance en frappant sans distinction tout ce qui se met devant moi et espérant faire un passage assez adéquat à Calixte pour lui-même sortir sans encombre. Le plus long sera de semer ce petit monde de base. Depuis que j’ai mentionné Queen indirectement Hildegarde ne dit plus un mot ou son et a même accepté de s’accrocher à mon vêtement sans faire d’histoire. Si elle pouvait être aussi sage tout du long ça serait le rêve.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Dim 30 Mai 2021 - 18:14 #
    Apparemment la Trésorière Royale avait assez justement estimé le caractère de la broche ainsi que l’accueil qu’elle leur réservait ; Hildegarde paraissait tout sauf enchantée de leur opération de sauvetage, et seule la mention de Queen Milan par Fauve sembla leur accorder une once de tolérance nappée de mépris. Les propos du bijou, cependant, eurent le malheur de mettre le feu aux poudres qu’ils avaient si bien évitées jusqu’à présent, et le gardien qui leur avait précédemment montré l’objet avec affabilité ne paraissait soudainement plus tellement sympathique. Mais peut-être que le poing de l’aventurier dans le visage de son collègue y était aussi pour quelque chose.

    Attaquer ? fit avec intérêt Vreneli contre son esprit.
    Non. Pas la peine pour le moment, essayons de ne pas trop nous faire remarquer en tant que nous, répondit Calixte en esquivant les bras du vigile tentant de l’attraper au passage de leur folle échappée.

    Comme ils repassaient par la salle des dernières enchères, tandis que Fauve leur frayait un chemin à travers la pièce et les membres de l’organisation, l’espion attrapa ce qui lui passait sous la main – chaises, caisses, même l’un des clients costumés – pour les lancer en travers de la route de leurs poursuivants.

    Tu as ton talisman de localisation ? Faufile-toi discrètement sous la cape de Fauve, je vous rejoins.

    Profitant du détour d’un couloir donnant sur une bifurcation, le teisheba glissa de la cape de Calixte à celle de l’aventurier, pour se nicher confortablement et sagement sous la manche de celui-ci, sans chercher à déchainer ses foudres. Si l’électricité de son corps ne devait être néfaste pour l’homme, la sensation était assurément inhabituelle.

    - J’te rejoins, souffla le coursier alors que, probablement surpris, son camarade se retournait brièvement vers lui.

    Et ralentissant quelque peu l’allure pour s’assurer que les gardiens à leurs trousses ne le perdissent pas de vue, l’espion emprunta un passage différent de celui de Fauve. Profitant de la magie du talisman, Calixte tenta d’emmener leurs poursuivants rapidement au plus loin de la progression de l’aventurier, et lorsqu’il lui sembla y être parvenu, il usa de sa fusion de mur en mur, de pièce en pièce, pour retrouver celui-ci. Après un dérapage moyennement contrôlé au détour d’un couloir où il faillit s’écraser lamentablement contre l’un des murs, il lança éperdument sa main à la rencontre du dos – ou du postérieur, puisque son mouvement devait être un peu plus court que prévu – de Fauve. Fusionnant dans le tissu de la cape de fortune de l’aventurier, s’octroyant ainsi un transport discret. Il fut satisfait de constater que si l’écho du chaos provoqué par leur fuite en possession de Hildegarde leur parvenait par toutes les cloisons abimées des lieux, le nombre de personnes pourchassant l’ancien noble était à présent très raisonnable.

    Défusionnant de la cape comme la situation lui paraissait plus claire et qu’il reconnaissait le passage emprunté par Fauve, il ordonna à Vreneli de revenir vers lui pour le glisser dans une bille et attrapa le bras de l’aventurier.

    - Par ici, prévient-il tout juste avant de les faire entrer dans le mur adjacent.

    Une fois, puis une deuxième fois, puis une troisième fois, afin de les faire déboucher sur l’air frais de la nuit. Bien qu’il eût senti le corps de Fauve se tendre contre le sien, certainement à la surprise de l’utilisation du pouvoir, l’aventurier s’était rapidement adapté au changement de programme et alors qu’ils filaient sous le couvert des ténèbres nocturnes – après avoir récupéré Soly au passage – aucune hésitation ne perlait de ses mouvements.

    Leurs pas les menèrent bientôt au-delà du quartier du vieux dispensaire, et comme il semblait qu’ils avaient complètement semé leurs poursuivants et mis une bonne distance entre eux, les deux hommes ralentirent pour reprendre leur souffle. Dans la froideur de la nuit, celui-ci s’échappait de leurs lèvres dans de petits nuages éphémères. Profitant de ce temps d’accalmie, Fauve vérifia qu’il avait toujours Hildegarde sur lui. Ce qui était le cas, et sembla lui coûter l’intégrité de la pulpe de ses doigts.

    Après un moment de flottement où Calixte décida de bander les phalanges abimées de l’aventurier, ils reprirent leur route dans un silence quelque peu embarrassé maintenant que la fièvre de l’action s’étiolait, pour se séparer tout à fait alors qu’ils regagnaient le cœur de la cité. Remettre la broche des parents Milan à la Trésorière Royale pourrait bien attendre le lendemain, qu’ils dormissent un peu, et se remissent de leurs émotions.


    Dé animation:
    Queen MilanNoble
    Queen Milan
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
    Dim 30 Mai 2021 - 21:31 #
     Le soleil déclinait derrière les vitres des fenêtres de la trésorerie. Le fin liseré parme s’étirait au-delà de la ville, au-delà de la plaine sans que jamais l’on ne puisse en déterminer l’origine. Ses ultimes rayons illuminaient le ciel d’une clarté toute divine, comme si Lucy elle même pointait du doigt le palais. Queen était debout devant l’une des plus grandes fenêtres. Elle n’avait pas la chance d’avoir une vue qui donnait sur la ville mais sur la cour centrale du palais, déserte à cette heure. Sur son épaule trônait fièrement, paré de ses couleurs solaire la broche qu’elle avait tant cherché, Hildegarde.

    - Ce fut un long chemin. La voix de Queen, monotone, s’éleva dans la trésorerie. Il n’y avait plus âme qui vive depuis une heure déjà. Tout ses sous-fifres s’en étaient allés dès que dix-sept heures avaient sonnés. Comme un essaim de mouche ils s’étaient enfuit, jusqu’à ce que le calme s’ensuive. Un calme reposant car plus tôt ce matin là, Calixte et Fauve avaient fait irruption dans son bureau. Ils avaient accomplit ce pour quoi elle s’était adressé à eux. Ils lui avaient remit Hildegarde dans son écrin et il lui avait fallut un seul coup d’œil pour affirmer qu’il s’agissait bien d’elle. Queen n’avait pas cherché à communiquer avec, elle avait refermé la boite puis l’avait rangé dans l’un des tiroirs de son bureau avant de congédier les deux indésirables. Ils avaient reçu leur récompense et s’étaient presque fait jeter à la porte. Ce ne fut que le soir venu, lorsque la jeune femme fut certaine que personne ne pourrait épier sa conversation qu’elle avait ressortit la broche de sa cachette. Sans surprise cette dernière s’était plainte non pas de l’enfermement qui était commun pour un tel objet mais bien de la présence de Fauve. Un sourire avait étiré ses traits. « Plus ingrate que mère » songea-t-elle avant de l’épingler sur le revers de sa veste.

    - Tout va se compliquer désormais. Termina Queen, son regard bleu s’obstinant à fixer un point connu d’elle seule au milieu des jardins.
    - La vie de Milan n’a jamais rien eut de simple.
    - Il est vrai. Concéda Queen bien volontiers et à regret.

    Lorsqu’elle était arrivée à la capitale, elle n’était âgée que de dix neuf petites années et avec pour seul bagage un nom redouté. Comme n’importe qui elle avait du commencer au bas de l’échelle, passant des marchés plus ingrats les uns que les autres afin d’assouvir sa soif d’ambition. Elle était excellente, c’était une évidence car à tout juste vingt deux ans elle avait déjà obtenu le titre qu’elle détenait aujourd’hui. A cette époque, la jeune femme qu’elle était, était certaine de pouvoir mettre la couronne à ses pieds. Le monde même. Mais Lucy lui avait démontré que tout ne serait pas aussi simple. Ainsi s’était amorcée la rupture de Queen avec Nienor. Sa trahison avait été le  premier élément. Les informations bien que mineure qu’elle lui divulguait lui avait valu un avertissement. Pas des moindres. Le prochain écart pouvait la mener à la frontière. Peu à peu leur lien s’était étiolé et la mort avait fait le reste. Aujourd’hui, prête à entrer dans l’une des organisations criminelles les plus recherchés, trésorière royale de renom, cheffe de famille au bord de la faillite et dévorée par un besoin de vengeance irrépressible, elle n’aspirait qu’à une chose : Un semblant de paix.

    - Votre mère n’approuverait pas. Décréta finalement Hildegarde.
    - Ma mère est morte.
    - Ne soyez pas vulgaire mon enfant.
    - Je me contente d’être réaliste. Elle est morte et c’est à cause d’elle que je me dois de sacrifier autant.
    - Êtes-vous en train de tenir pour responsable feu votre mère de vos malheurs ? S’étrangla la broche.
    - Ce n'est pas le cas ? Si elle n’était pas ce qu’elle était et si elle n’avait pas fait ce qu’elle a fait, vous et moi, Hildegarde, ne serions pas là à discuter de sa mort. Nous serions dans notre manoir avec ma mère, mon père, mes frères et ma sœur, en train de déguster un thé en nous demandant comment nous allons au mieux investir dans le nouveau marché du sucre venant tout droit de l’archipel.

    - Les Milan ne sont pas ordinaires, ils sont au-delà. Votre mère aurait honte de tels propos ! Rendez-vous compte de la valeur de votre sang ma chère enfant ! D’ailleurs à votre âge et sans aucun de vos frères pour cela, il va falloir songer à vous marier ! La voix de la broche était calme mais il y sourdait une colère que Queen percevait aisément.

    - Vous ne m’aviez pas manqué, Hildegarde. Et elle baissa la tête tout en laissant échapper un long soupir de désespoir.  
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    Re: [DDN] Hildegarde | Calixte & Fauve
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