La tour en ruines

Adline, Grimvor, Elrick & Jaana

A peine a-t-elle reçu son paquetage et pris la peine de suivre son groupe improvisé sans un mot - une rareté notable - que Jaana se retrouve déjà la cible de quolibets de la part du Roi. Lequel, malgré son statut révélé au grand jour et vérifié, ne se conduit pas de façon plus noble que lors de sa rencontre avec la Brailleuse. C'est pour Jaana un signe qu'elle n'a pas à faire de courbettes, ce qui l'arrange bien. L'aventurière est là pour sauver le monde, pas faire de manières ou jouer les gardes du corps.

"Eh ! Le roi se baladait comme un clochard sur les routes du royaume sans escorte et sans couronne, je suis pas supposée connaître sa gueule, si ? J'suis pas née chez les bourges, moi !" Se permet-elle de commenter d'une mine boudeuse alors que le grand type lui pétrit les joues allègrement. Mais la tête du royaume fait son show auquel la jeune femme ne peut même pas vraiment répondre. La garde à ses côtés est bien plus intimidante que lui et tient la Brailleuse en respect. Pour toute réponse à la suggestion vaguement condescendante de Grimvor, Jaana pioche dans sa sacoche plusieurs paires de bouchons de cire. Il est bien placé pour savoir qu'elle prévoit toujours le coup et, dans une situation si inédite que celle de l'exploration de cette tour, Jaana s'est montrée particulièrement consciencieuse. Murmurant en tripotant les petites boules de cire malléables dans ses mains, elle les compte avant d'en tendre une paire, prudemment, à Adeline. "C'est pour les oreilles !" L'informe-t-elle d'un ton exagérément sympathique. C'est qu'elle ne veut pas se mettre à dos une personne de plus dans l'assemblée et devoir s'en remettre uniquement au Roi.

Puis, toujours en jetant quelques regards craintifs à la femme en armure, elle retrouve les deux hommes qui semblent bien proches. Jaana hausse les épaules, songeant qu'avec son train de vie, Grimvor doit bien se lier avec tous les crados du pays, et leur tend à chacun une paire de bouchons d'oreilles. "Tenez." Lance-t-elle à peine alors que le Roi parle de tuer le vieux. "Hein ?!" Qu'elle s'exclame encore. Bouche bée, elle observe alternativement les deux, avant de suivre des yeux le Roi qui repartait avec tout le naturel du monde. "Mais dans quel genre de bordel je suis tombée …" Quand bien même son relationnel avec lui ne soit pas au beau fixe, elle lance quelques regards interrogateurs au Vieux. Il a un sale caractère, mais au point de se faire tuer, cela semble excessif. C'est pourquoi elle lance tout de même au Roi, par acquis de conscience, alors qu'elle le rattrape. "Eh, m'sieur le Roi, tu vas pas me tuer quand même, hein ?"

Lyxiae

Spoiler:

Il y avait cette Tour. Face à eux. Face à toi aussi. Tes yeux de Bête se posaient déjà dessus, détaillant chaque pierre, chaque fenêtre, chaque étage. Ta respiration, calme, silencieuse, ne soulève même plus ton pectoral depuis des années. Il y a ton frère, le Roi, et son air toujours trop aussi fanfaron. Trop sûr de lui. Il a eu une belle vie, lui, loin d’être hanté par tes Démons. Puis il y a cette femme, la Capitaine. Plantée comme un Soldat. Elle a tout de ceux qui ont passé des années dans les casernes. Puis, la dernière. L’Aventurière. Aussi grande gueule que ton frère, en réalité. Ils doivent s’entendre à merveille. Et ta langue de se glisser sur tes lèvres.

Chair fraîche. Le repas est servi, Elrick.

« Elrick. Juste Elrick, ça suffira comme ça. » Et alors que ton frère se pose déjà sur ton épaule de façon trop coutumière, te murmurant à l’oreille les instructions de la Reine, ton œil de Fenrir se pose déjà sur lui. Comme si tu ne savais pas. Après tout, il fallait à tout prix protéger le Roi et ce serait mal venu qu’il se fasse piètrement dévorer par son propre frère. Le comble du mythe fraternel. Tu ne le détestais pas assez pour risquer de te transformer de la sorte. Et te dégageant de son bras, tu réponds déjà. « Je sais gérer. Je ne suis pas encore assez vieux pour perdre contre toi. » Et répondant aussitôt à la question de la plus jeune femme. « Tu ne risques rien, Petite. T’as plus de chance de l’abattre que l’inverse, en vérité. » Tandis que ton regard se portait sur la Soldat, un sourire amusé déridait brièvement ton visage toujours trop crispé.

On va s’amuser, n’est-ce pas ? Je pourrai au moins dévorer les deux femmes, non ? Quelle importance ?

Puis poussant un soupir, tu t’étais retourné, ramassant le sac à tes pieds, contenant la fameuse pierre de téléportation et les quelques objets laissés pour les plus aventuriers de la partie. Passant le tout à ton épaule, tu balanças encore quelques mots à la mauvaise troupe. « Je ferme la marche. Essayez pas de crever, j’aimerais autant éviter d’user de mon plein potentiel dans un milieu aussi étroit. Merci. »

Que la partie commence, alors, Elrick. Sauras-tu résister à l’appel de cette chair fraîche ?

Sac d'Elrick:

La tour en ruines

Adeline, Grimvor, Elrick & Jaana

Un gémissement. Une chouinerie. Comme un pleurs de chiot. C'est tout ce que Jaana peut répondre alors que ses paupières s'ouvrent à peine et qu'au moins deux de ses trois compagnons d'aventure se montrent déjà bien articulés. "Rhaaaaa !" Un long râle, comme lors d'un réveil que l'on attendait surtout pas.

Et puis, le temps que l'information parvienne vraiment au cerveau, Jaana s'immobilise, comme tétanisée. Et se lève dans un désordre qu'elle tente de rattraper par une posture faussement assurée. "C'est sans doute magique, si personne n'est blessé …" Murmure-t-elle si bas que seuls les plus proches peuvent l'entendre. La Brailleuse passe tout de même une main derrière son crâne, des fois qu'un mauvais coup l'ait rendue insensible. Rien. Et puis le souvenir de la voix qui revient tout à coup. Jaana sursaute et se met à regarder tout autour d'elle, brusquement. Elle a l'air d'une proie à l'affut de son prédateur. L'endroit est trompeur, inconnu et sombre à la fois. Malgré l'initiative d'Adeline, l'aventurière préfère prendre ses précautions. Qui sait, quelqu'un peut bien être capable de se rendre invisible auquel cas la lumière n'est d'aucune aide.

Et puisque le Roi semble vouloir prendre les devants pour les entraîner dans les profondeurs sombres des sous sols de la Tour, Jaana se précipite devant lui. "Attendez !" Chuchote-t-elle à son attention et celle de sa Garde. "Donnez moi une seconde !" Elle leur fait signe de rester en arrière tandis qu'elle se plante devant l'ouverture de l'escalier. La forme de colimaçon n'aide pas, mais si quelque chose de menaçant - et surtout de vivant - se trouve sur leur route, la Brailleuse pourra certainement le détecter malgré tout. C'est bien l'un des talents qu'elle maîtrise le mieux parmi ceux que son pouvoir lui octroie, la faute à de trop nombreux manques de discernement par le passé qui lui ont valu de multiples blessures et échecs.

Jaana ferme les yeux et prend une grande inspiration. Elle entrouvre la bouche et penche la tête. Voilà que les ondes arrivent et se répandent dans cette fréquence que de très rares espèces peuvent percevoir. Ce faisant, l'aventurière espère, à sa mesure, garantir la sécurité de son groupe. L'information est cruciale. Après une trentaine de secondes, elle s'écarte du chemin, assurée d'avoir fait de son mieux.

Lyxiae

Spoiler:

Un frisson. Son échine animale. Cette transformation que tu redoutais. Il comptait bien en profiter alors que, péniblement, tenant ta tête dans l’une de tes mains, tu l’empêchais de faire son travail. Ce n’était pas encore maintenant que tu le laisserais obtenir ce qu’il désire. Pourtant, alors que tu te relevais péniblement, plongé dans tes pensées, tu sentais la Bête qui rôdait. Tes pupilles s’étaient rétractées, laissant pleinement apparaître ceux du Fenrir, tandis que tes dents étaient les siennes et non les tiennes.

Laisse-moi faire ! Je déteste déjà cette Magie !

Ta gueule, Fenrir.

Et passant déjà une main dans ta nuque, tu vérifiais que tu étais encore pleinement humain malgré tout. Passant finalement sur ton cou, caressant le talisman du bout des doigts, tu le glissais finalement sous ta chemise. Et déjà, tes sourcils s’étaient froncés, soucieux de comprendre ce qui s’était exactement passé. Cette langue. Tu ne la connaissais pas. Et comme lui, tu n’aimais pas ça. Était-ce son instinct ou le tien qui te donnait cette peur ? L’un comme l’autre, vous n’étiez qu’un quand ton regard jaune, celui de la Bête, s’était finalement tourné vers cette pièce sombre. Le Roi ton Frère se mettait à être l’égal de ce qu’il était tandis que la Capitaine était à l’image de ce qu’elle devait être. L’un se permettait tout en sa qualité de Seigneur du Royaume, l’autre se montrait indécise, incapable de prendre une décision sans l’accord préalable de son Maître. Ne reste que l’électron libre, dernière rescapée de ce groupe qui semble pleine d’admiration pour le Roi des Lieux. Grimvor t’aura définitivement tout volé et Fenrir le sait, ricanant dans ton esprit. Ce trône qui aurait pu te revenir. Et ce frisson qui parcourt un peu plus ta nuque, ce mélange venu de lui, jouant de ton agacement.

Pourtant, alors que tu avances vers la porte fermée, tâtonnant à la recherche d’une prise ou de comprendre la Magie entourant les lieux, un écho perce tes oreilles trop sensibles. Ou les siennes. Et sans te retenir face au groupe, tu grondes. Tel la Bête que tu es. Un grognement animal venu de tes propres entrailles. Humaines encore. Et pourtant si bestiales. Tes pupilles se tournent vers eux et, sans te retenir un quelconque instant, tu t’agaces un peu. « Vous comptez nous tuer d’entrée de jeu ou ça se passe comment maintenant ? » Et t’approchant un peu plus du groupe, attrapant le Roi ton Frère par le col, tu le plaques contre l’escalier en colimaçon, le tenant sans retenue. « Et tu penses que c’est vraiment intelligent de descendre au vu de ma condition actuelle ? », grognais-tu encore, montrant de tes crocs.

Qu’il comprenne bien une chose, tu n’étais pas son chien. Tu n’étais pas comme sa servante ni cette aventurière. Il était ton frère et tu comptais le traiter à sa juste valeur. Et approchant un peu plus de son cou et de son oreille, tu lui murmures encore. « Et ce ne sont pas tes petites flammes qui brûleront son cuir, ni ces cris ou l’épée de ta servante. Alors, avant d’agir comme un Roi et un con de la Haute, réfléchis un peu. » Et encore une fois, ce frisson qui te parcourait la nuque, rappel constant de son murmure et ricanement.

Spoiler:

La tour en ruines

Adeline, Grimvor, Elrick & Jaana

Il est difficile pour Jaana de ne pas ouvrir sa grande gueule en constatant que ses compagnons d'aventure, loin d'être motivés par l'envie de trouver la solution à l'énigme posée par la tour, préfèrent régler leurs comptes. Si elle est habituée à être celle qui prend l'initiative dans chaque groupe qui lui a été donné de fréquenter, se plonger dans une telle tension la met si mal à l'aise que la Brailleuse se plonge dans un mutisme qui ne lui ressemble pas. Elle grogne à peine lorsque le Roi s'amuse une fois de plus à lui ébouriffer les cheveux, un geste dont elle tente de contrôler les dégâts immédiatement du bout des doigts.

"J'aime autant qu'on reste groupés, ce silence ne me dit rien qui vaille. Et un peu de motivation serait pas de trop non plus." Faute d'être vraiment silencieuse, Jaana tente de se faire voix de la raison, ce qui ne lui ressemble pas non plus. Mais elle est toujours intimidée par son entourage. Nul doute que le vieux dont elle connaît déjà le caractère handicapant pour ce genre de mission doit être quelqu'un d'important pour échanger avec le Roi de façon si provocante.

Profitant de l'initiative de Grimvor, Jaana songe d'abord à suivre exactement ses pas. S'il ne lui arrive rien, aucun coup du sort ne se mettra sur la route de Jaana. C'est sans compter l'architecture hasardeuse de l'endroit ou au moins, les pieds encore engourdis de l'aventurière qui se retrouve à trébucher au bout de quelques marches. Et, parce qu'elle veut à tout prix éviter de pousser l'éclaireur et se retrouver en bas de l'escalier plus vite que souhaitable, la jeune femme s'aggripe aux pierres du mur externe pour se rattraper tout en poussant un petit gémissement aigü.

Sa surprise ne fait que s'accentuer lorsque la pierre sur laquelle elle se repose se met à s'enfoncer sous son poids pourtant plume. Un "clic" résonne dans l'escalier. "Non, non, zut, merde !" Chuchote-t-elle sans réaliser que malgré sa discrétion, ses compagnons d'armes sont très proches. Tendue, elle reprend sa position, droite comme un I, et serre sa main coupable contre elle. Une nouveau gémissement de la Brailleuse, plus long cette fois. "Désolééééée …" C'est que son malaise au sein du groupe n'ira pas en s'améliorant.

Lyxiae

Spoiler:

… Tu vas réellement te laisser faire ? … Médiocre humain …

Sa voix dans ta tête. Tu l’entends soupirer. De dégoût. Hautain comme il est depuis toujours. Alors que ton corps faiblit sous le poids de l’âge, tu le sens devenir toujours plus fort. Et ton Frère, le Roi-Phénix, semble se conforter dans son illusion. Alors, tu le lâches. A quoi bon tenter d’argumenter contre cet imbécile heureux ? Bercer depuis toujours, il n’a connu que l’aisance et il croit encore que l’aventure est aisée. Comme cette jeune femme. Ils se ressemblent tellement, encore marqués par tous leurs faux espoirs. Ces croyances qui les conduiront un jour vers leurs pertes. Alors, tu soupires et hausses les épaules. Passant brièvement une main à ton cou, tu vérifies encore une fois le vieux talisman, espérant secrètement ne pas faire d’autres vagues. Les lieux ne te plaisent pas. A lui non plus alors qu’il gronde encore.

Et ce sort ne semble pas aller en s’arrangeant alors que la jeune femme, empotée, se coince les pieds. Tu ne sais trop comment mais tu l’entends bel et bien. Quelque chose s’est déclenché. Quelque part. Il gronde. Et comme un réflexe animal, cet instinct qui sent le danger, tu grondes tout autant. Tel la Bête que tu es en réalité. Aussitôt, ton corps réagit. Tes doigts deviennent des griffes et tes dents deviennent acérées, prêtes à déchirer. Ton dos lui-même n’est plus exactement celui d’un être humain, se couvrant du cuir de la Bête sous tes vêtements chauds. Quiconque attaque risquerait d’être surpris. Il n’est pas un homme facile à faire saigner.

… Je te prête encore mon pouvoir, Humain … N’oublie pas notre accord ...

Et tu te lèches déjà les lèvres. Il veut du sang. Comme toujours. « On ne peut pas rester sans rien faire. Bougez et accélérez le pas, bande d’abrutis. » Tu le sens déjà, tu n’es plus exactement Elrick. Sans être exactement Fenrir. Tu es ce mélange étrange et composite. Tes sens sont les siens. Tu vois comme lui. Tu entends comme lui. Même ton odorat est le sien. Tes doigts ont encore l’apparence humaine, autant que le reste de ton corps, mais tu le ressens au fond de toi, tu ne l’es plus exactement. « Faites vite. Je n’aime pas ça. », dit-il encore en faisant accélérer le pas.

… Peut-être devrions nous les dévorer et continuer tous seuls, t’en penses quoi ? …

La tour en ruines

Grimvor, Elrick & Jaana

La situation empire en un rien de temps et Jaana se voit déjà en plein milieu de la pire des catastrophes. Effrayée, elle se crispe et tremblote. Quel mauvais timing pour causer un tel chaos ! Devant le Roi, rien que ça ! Malgré toute l'aisance qu'elle semble avoir et son égo surdimensionné, la jeune femme culpabilise, évidemment. Comment passer pour l'excellente aventurière qu'elle dit être devant la plus haute autorité du royaume - quand bien même il est très compréhensif - alors qu'on déclenche le premier piège venu ?

Jaana ne sait pas. Elle ne sait plus. La voix d'Elrick parvient à peine à ses oreilles tant elle panique et n'ose pas prendre de décision. Après tout, les deux autres ont aussi un caractère bien trempé et semblent vouloir prendre les décisions à la place de tout le monde, alors autant les suivre. Et cette fois, c'est le vieux grincheux qui s'y colle. Autoritaire, il les entraine vers le bas de l'escalier, une décision que Jaana ne se permettrait pas de remettre en question. Et pour cause, elle n'y voit plus assez bien pour remonter et commence à hyperventiler de panique. Une très mauvaise idée dans un nuage de gaz inconnu et suspect. Tout de même moins bête qu'on ne peut l'imaginer dans une telle situation, elle porte un pan de sa cape à sa bouche pour éviter de trop inspirer les fumées peut-être toxiques, et se met à dévaler les escaliers à son tour par de grands bonds, priant Lucy et toute autre entité supérieure du royaume et d'ailleurs de lui épargner une nouvelle perte d'équilibre.

"Désolée, désolée !" S'exclame-t-elle tout de même, la voix étouffée par le tissu de sa cape toute neuve. Elle perçoit encore les silhouettes devant elle, de quoi être rassurée, d'un côté, qu'ils ne la laissent pas derrière, et angoissée de prendre le risque d'en faire tomber un si elle se vautre une nouvelle fois. Brièvement, elle se fait la réflexion qu'ils étaient bien quatre, au début, mais ne s'en soucie pas plus que ça. Il y a bien plus urgent à gérer, fuir ce nuage menaçant.

Lyxiae

Spoiler:

Tes ongles ne sont plus que des griffes. Déjà prêtes à s’enfoncer dans la chair des bêtes sur ton chemin. Tes dents ressemblent davantage à la mâchoire du Fenrir. Même tes yeux brûlent de son intensité. Tes oreilles sont restées identiques mais, tu le sens bien, tu entends bien qu’un Humain. C’est lui, évidemment. Comme toujours. Il profite de la situation et te prête ses pouvoirs, uniquement pour que tu en goûtes encore à sa puissante énergie. Vous vous détestez autant que vous avez besoin l’un de l’autre. Sous le cuir de tes vêtements usés par le temps, ta peau n’est plus exactement la tienne. Et tu grognes face au danger qui se fait à vous. Pourtant, ton odorat te fait savoir que le gaz n’est pas bien loin. Même trop près alors qu’il commence déjà à se glisser à vos pieds. Le danger est là.

Devant. Derrière. Passant tes doigts sur tes yeux, tu pousses finalement un soupir. Définitivement une situation relativement tragique qui se complique avec la disparition de la garde personnelle du Roi. Ce n’était pas exactement la situation dont tu rêvais en entrant dans ce donjon. Et il sentait l’excitation des deux aventuriers. Ils voulaient foncer. Se battre. Evidemment. Ils voulaient tant se prouver à eux-mêmes capables des plus grandes aventures. « C’est une sacrée mauvaise idée, vous savez … Si on ne fait rien, on le contourne et on userait du gaz contre la Bête. » Tu hausses même les épaules, comme si tu espérais qu’ils t’entendaient encore. Sûrement étaient-ils déjà trop intéressés par le défi et la récompense des premiers trésors. « On évite de s’épuiser comme des imbéciles. On ne sait pas jusque quand ça compte encore descendre. »

… Du sang ! … Enfin …
Ta gueule, Fenrir.

« Pas le choix, j’imagine. Bande de têtes brûlées. » Et posant tes deux pattes avant au sol, tu grognais. Telle la Bête que tu étais en réalité. Montrant les crocs, tu te préparais pour le combat à venir.