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Aventurier moi ? non pas encore !
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Mal à l’aise comme à chaque fois qu’il se trouvait en ville et à plus forte raison dans CETTE ville-là, Valravn regardait une porte, ou un portail, peu importait le terme employé, c’était peut-être grand pour la première et un peu petit pour le second mais là n’était pas la question… Nouvellement chaussé, doté d’une cape -presque- neuve et d’une veste -à peu près- présentable, peigné, lavé, il se demandait si les quelques leçons données par Yuka pendant leur périple dans le nord suffiraient à lui donner assez d’assurance pour qu’il aille se présenter.
Après tout, il avait accompagné quelques aventuriers, certes pas beaucoup, mais n’avait pas l’impression de les avoir encombrés, au contraire non ? Quelle différence entre un citoyen aventureux et un aventurier fauché ? Le second avait des chances de ne pas rester très longtemps misérable… Il ne savait pas trop si la Guilde permettait de faire fortune, mais elle avait la réputation de nourrir ses membres.
Alors pourquoi ne passait-il pas cette fichue porte ?!
Le corbeau faisait des ronds dans le ciel, surpris par l’indécision de son humain, Espoir et la cape à âme artificielle se battaient pour lui servir d’écharpe, et lui restait planté incapable d’avancer…
La cape fut la première à se lasser. Tandis que le petit shallum se lovait autour du cou du jeune homme, écharpe vivante douce et chaude, la vieille cape prit la mouche et se dégagea, s’offrant au vent pour prendre de la distance !
Le jeune vagabond, voyant l’une de ses rares possessions lui échapper, quitta sa position statique et courut derrière. La cape s’envola, se posa, reprit le vent et s’éloigna encore un peu, l’adolescent sacra entre ses dents, la main tendue pour la rattraper, ayant franchement l’impression que l’âme artificielle aigrie qu’avait reçu l’objet prenait un malin plaisir à le faire devenir chèvre !
Le manège l’éloigna définitivement du siège de la guilde des aventuriers et il faillit percuter un jeune homme qui sortait d’une auberge ou d’un pub… Ayant enfin mis la main sur la cape fugitive, il commença par un « Je te tiens ! Saleté ! » qui fit sursauter l’autre homme.
Prenant conscience que celui-ci pouvait avoir pris les mots pour lui, Valravn rougit violemment et jeta un regard furieux au bout de tissu qu’il tenait solidement et qui se tordait autant qu’il le pouvait pour s’envoler de nouveau.
- Euh… Je suis désolé, c’était pas à vous, pardon, je voulais rattraper ma cape…
Il n’osait pas détailler le type du regard, déjà le percuter… s’il se mettait à le fixer en plus, il risquait de prendre ça pour de la provocation. A voix basse il dit à la cape en la secouant fermement « vous me pourrissez la vie tous ! j’ai pas assez d’ennuis comme ça sans que vous vous liguiez contre moi ? »
L’objet émis comme un gloussement, et l’homme en face le regarda à son tour, de façon…
Bon, non seulement il l’avait bousculé mais il allait en plus le prendre pour un fou… Décidément, la ville ne lui réussissait pas.
Une nouvelle fois il essaya de présenter de vraies excuses au jeune type propre sur lui, élégant, et visiblement bien équipé qu’il avait à demi renversé, peut-être un aventurier fortuné étant donné la proximité de la Guilde ? Lançant la tête en arrière et ruinant l’ordonnancement presque correct de sa longue chevelure brune il prononça un peu plus intelligiblement « Je ne voulais pas vous rentrer dedans, vraiment, je suis désolé… Je ne vous ai pas vu à temps »
Le corbeau croassa et Valravn fut pris de la peur qui ne le quittait plus depuis les frasques récentes du volatile, et si ce type le prenait pour un voleur, s’il imaginait qu’il l’occupait pour mieux lui faire les poches ? La sueur coula sur son visage, comme à chaque fois qu’il venait dans la capitale, il n’avait qu’une envie, fuir loin des rues et des places bondées, loin du monde et de la foule, il dut avoir l’air à la fois très jeune et très gêné.
Le regard éperdu, il cherchait à quitter l’endroit le plus proprement possible, sans que l’homme le soupçonne de quoi que ce soit, ni ne lui en veuille de son incorrection…
Après tout, il avait accompagné quelques aventuriers, certes pas beaucoup, mais n’avait pas l’impression de les avoir encombrés, au contraire non ? Quelle différence entre un citoyen aventureux et un aventurier fauché ? Le second avait des chances de ne pas rester très longtemps misérable… Il ne savait pas trop si la Guilde permettait de faire fortune, mais elle avait la réputation de nourrir ses membres.
Alors pourquoi ne passait-il pas cette fichue porte ?!
Le corbeau faisait des ronds dans le ciel, surpris par l’indécision de son humain, Espoir et la cape à âme artificielle se battaient pour lui servir d’écharpe, et lui restait planté incapable d’avancer…
La cape fut la première à se lasser. Tandis que le petit shallum se lovait autour du cou du jeune homme, écharpe vivante douce et chaude, la vieille cape prit la mouche et se dégagea, s’offrant au vent pour prendre de la distance !
Le jeune vagabond, voyant l’une de ses rares possessions lui échapper, quitta sa position statique et courut derrière. La cape s’envola, se posa, reprit le vent et s’éloigna encore un peu, l’adolescent sacra entre ses dents, la main tendue pour la rattraper, ayant franchement l’impression que l’âme artificielle aigrie qu’avait reçu l’objet prenait un malin plaisir à le faire devenir chèvre !
Le manège l’éloigna définitivement du siège de la guilde des aventuriers et il faillit percuter un jeune homme qui sortait d’une auberge ou d’un pub… Ayant enfin mis la main sur la cape fugitive, il commença par un « Je te tiens ! Saleté ! » qui fit sursauter l’autre homme.
Prenant conscience que celui-ci pouvait avoir pris les mots pour lui, Valravn rougit violemment et jeta un regard furieux au bout de tissu qu’il tenait solidement et qui se tordait autant qu’il le pouvait pour s’envoler de nouveau.
- Euh… Je suis désolé, c’était pas à vous, pardon, je voulais rattraper ma cape…
Il n’osait pas détailler le type du regard, déjà le percuter… s’il se mettait à le fixer en plus, il risquait de prendre ça pour de la provocation. A voix basse il dit à la cape en la secouant fermement « vous me pourrissez la vie tous ! j’ai pas assez d’ennuis comme ça sans que vous vous liguiez contre moi ? »
L’objet émis comme un gloussement, et l’homme en face le regarda à son tour, de façon…
Bon, non seulement il l’avait bousculé mais il allait en plus le prendre pour un fou… Décidément, la ville ne lui réussissait pas.
Une nouvelle fois il essaya de présenter de vraies excuses au jeune type propre sur lui, élégant, et visiblement bien équipé qu’il avait à demi renversé, peut-être un aventurier fortuné étant donné la proximité de la Guilde ? Lançant la tête en arrière et ruinant l’ordonnancement presque correct de sa longue chevelure brune il prononça un peu plus intelligiblement « Je ne voulais pas vous rentrer dedans, vraiment, je suis désolé… Je ne vous ai pas vu à temps »
Le corbeau croassa et Valravn fut pris de la peur qui ne le quittait plus depuis les frasques récentes du volatile, et si ce type le prenait pour un voleur, s’il imaginait qu’il l’occupait pour mieux lui faire les poches ? La sueur coula sur son visage, comme à chaque fois qu’il venait dans la capitale, il n’avait qu’une envie, fuir loin des rues et des places bondées, loin du monde et de la foule, il dut avoir l’air à la fois très jeune et très gêné.
Le regard éperdu, il cherchait à quitter l’endroit le plus proprement possible, sans que l’homme le soupçonne de quoi que ce soit, ni ne lui en veuille de son incorrection…
Ramar AldorAventurier
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...mais alors qu'elle entrait dans l'auberge, un homme en sortait, la bousculant par hasard. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'elle était déjà dans ses bras tandis qu'il l'avait soutenue afin qu'elle ne tombe pas.
L'inconnu était vêtu d'une longue cape dont une partie recouvrait sa tête, mais elle put tout de même apercevoir l'éclat de ses yeux et le flamboyant de ses cheveux qui dépassaient légèrement. Dans toute sa galanterie, il la soutint quelques instants, puis, dans un regard à la fois désolé et amusé, il prit congé, sans un mot.
Médusée, elle resta simplement sur place. Une certaine émotion commençait à monter en elle, tout comme le rouge caractéristique qui lui arrivait sur les joues. Elle aurait voulu le rattraper, le frapper. Comment osait-il s'enfuir alors qu'elle ne faisait qu'arriver ? Comment osait-il ne pas honorer sa promesse de la retrouver ici pour passer la soirée et préférer lui faire une telle blague de mauvais goût ?
Elle n'eut pas le loisir toutefois de s’appesantir sur le sujet que deux autres hommes sortirent de l'auberge, très musculeux et surtout bien équipés. Ils faillirent la renverser à leur tour, mais elle s'écarta à temps pour les éviter. Ils paraissaient agacés et fatigués. Étaient-ce des gardes ? Mais si tel était le cas, alors... Que pouvait-il bien avoir fait pour en avoir aux trousses ? Est-ce ce qui expliquait, finalement, sa fuite ? Ou était-elle encore en train de divaguer tandis qu'elle se faisait, comme souvent sur les hommes, des idées romanesques absurdes et...
- WOOOOOOOOOOAAAAAAAAAA...
*Ce n'est pas très gentil, ça...* dit le livre, "La Voyageuse Insatisfaite", qu'il refermait.
Ramar s'étira en baillant tellement fort qu'il surprit un autre client non loin qui sirotait son breuvage à une table non loin du bar. L'auberge était calme et c'était la raison pour laquelle le jeune homme y était venu afin de pouvoir lire tranquillement. Mais l'histoire commençait à l'ennuyer. La protagoniste était idiote au point de ne pas comprendre que son amant était au minimum de rang noble. Elle pataugeait dans une absurdité de rêveries fantasmagoriques et d'illusions tout autant que de désespoir et de désarroi. Et ça avait le don actuellement de l'exaspérer. Il avait la capacité de parler avec les objets, mais là ce qu'il aurait voulu était plutôt de parler avec ce personnage qui perdait sa saveur !
Il rangea son livre dans sa besace, non sans avoir tout de même marqué la page d'un petit pli, et sortit avec sa chope. Il voulu aller le rincer dans l'abreuvoir un peu plus loin mais à peine fut-il sorti de l'établissement qu'il faillit bousculé, lui aussi, par un jeune homme qui courait visiblement après sa cape.
Loin de l'émouvoir autant que la protagoniste de son livre, la scène eut tout même pour effet de lui rappeler un vieux souvenir qu'il partageait avec Chimère : leur rencontre. Cela le fit sourire tandis que son écharpe se resserra chaleureusement autour de son cou, comme pour lui indiquer discrètement le même sentiment. Il se concentra alors sur l'inconnu non sans avoir un brin de compassion pour lui au vu de la scène.
Son "agresseur" était tout penaud et s'excusait, allant visiblement jusqu'à s'interdire de le regarder. C'est alors qu'il fit quelque chose qui interpella Ramar : il parla à sa cape ! Il avait essayé très clairement d'être discret mais impossible pour l'aventurier de manquer un tel détail aussi familier pour lui ! Mais avant qu'il put demander ou dire quoi que ce soit, l'inconnu à la cape s'excusa à nouveau comme si de rien n'était.
*Il est drôlement poli, c'est rare qu'on te considère avec autant d'égard.*
*Elle a raison ! Qu'on lui coupe la tête ! Non, je rigole Chimère, ne m'engueule pas, c'était juste une blague...*
L'écharpe à plumes blanches avait doucement donné son avis pour faire réagir Ramar, qui avait trop l'habitude d'ignorer les gens en faveur des objets, mais la réaction douteuse de Diolime, l'une des épées du jeune homme, avait failli la mettre en colère. Mais avant que cela n'arrive, l'aventurier cala sa chope sous son bras gauche dont la main vint toucher délicatement Chimère pour la calmer et fit signe de sa main droite à l'inconnu pour le rassurer.
Ce dernier avait voulu se rendre plus présentable et respectable en rejetant ses cheveux noirs et longs en arrière, en s'excusant plus tôt, aussi Ramar ne voulut pas le brusquer. Il voyait dans son attitude que l'homme ne se sentait pas à l'aise. Il ne semblait pas non plus porter d'arme aussi visiblement que le jeune homme, il n'était probablement pas un aventurier, même s'il paraissait toutefois assez bien bâti pour un simple... citoyen peut-être ? Peu importait en l'occurrence. Il avait quelques questions à lui poser mais un croassement retentit alors au-dessus d'eux. Ce corbeau était-il le familier du jeune homme et voulait-il le protéger ? Dans tous les cas, l'aventurier ne s'en préoccupa pas, il ne lui voulait aucun mal, au contraire, mais son interlocuteur sembla plus gêné que jamais.
- Oh non, rassurez-vous tout va bien, ce n'est rien. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive ces derniers temps qui plus est !
Il tenta un sourire franc, en se rappelant une de ses précédentes rencontres où il s'était cogné avec un homme dans une rue. Il baissa les yeux sur la cape de l'inconnu et lui demanda, curieux, en reprenant sa chope en main pour la montrer en direction de l'abreuvoir :
- Je suis un aventurier, j'allais rincer ma chope, là, quand on a failli se percuter alors que vous rattrapiez votre cape. Si je peux me permettre, vous parlez souvent à vos objets, comme vous l'avez fait, ou n'est-ce qu'un accès de colère envers sa fui...
*Oh, il ne fait que me repousser ou m'ignorer !... Ah, il ne m'entend pas ? C'est nouveau ça mais ça lui fera la belle affaire !*
- Ah, il semble qu'elle boude...
Tout aussi surpris que la cape semblait l'être, mais agréablement dans son cas. La voix de la cape, il le comprit aussitôt, était âgée et agacée, ses émotions étaient très claires, autant que Chimère quand elle lui en voulait. Ramar rinça la chope dans l'eau qui le remercia lorsqu'il la rangea dans sa besace. Rapidement, alors, pour ne pas laisser de malentendu s'installer, il se présenta au jeune homme et s'expliqua, naturellement et plus à l'aise qu'à son habitude.
- Je m'appelle Ramar Aldor. Ma capacité est de pouvoir parler avec les objets. Voici Chimère, mon écharpe, Diolime et Nolune, mes deux épées. La première est ma plus fidèle partenaire, j'ai récupéré les deux autres en devant aventurier, il y a quelques années. Mes autres objets n'ont pas de nom, encore, mais chacun possède sa personnalité et je parle énormément avec eux. Mais je suis seul à les entendre, donc je suis heureux de rencontrer quelqu'un qui peut visiblement me comprendre.
Il marqua une petite pause, hésitant, avant de reprendre.
- Je suis désolé que votre cape se soit plainte à moi quand je vous ai demandé, elle n'avait pas conscience que moi seul pouvait alors entendre. C'est certainement à cause de ma magie, mais rassurez-vous, elle peut toujours vous parler, enfin je pense... Cela ne m'était jamais arrivé encore, à vrai dire !
Il rit gentiment, espérant réussir à mettre à l'aise le jeune homme. Il était simplement curieux et étonnement rassuré d'apprendre qu'il n'était pas le seul à pouvoir parler aux objets, même si dans son cas à lui, c'était avec tous les objets vraisemblablement... Doucement, inconsciemment, un poids très lourd commençait à disparaitre de ses épaules et une certaine confiance nouvelle prenait naissance en lui.
L'inconnu était vêtu d'une longue cape dont une partie recouvrait sa tête, mais elle put tout de même apercevoir l'éclat de ses yeux et le flamboyant de ses cheveux qui dépassaient légèrement. Dans toute sa galanterie, il la soutint quelques instants, puis, dans un regard à la fois désolé et amusé, il prit congé, sans un mot.
Médusée, elle resta simplement sur place. Une certaine émotion commençait à monter en elle, tout comme le rouge caractéristique qui lui arrivait sur les joues. Elle aurait voulu le rattraper, le frapper. Comment osait-il s'enfuir alors qu'elle ne faisait qu'arriver ? Comment osait-il ne pas honorer sa promesse de la retrouver ici pour passer la soirée et préférer lui faire une telle blague de mauvais goût ?
Elle n'eut pas le loisir toutefois de s’appesantir sur le sujet que deux autres hommes sortirent de l'auberge, très musculeux et surtout bien équipés. Ils faillirent la renverser à leur tour, mais elle s'écarta à temps pour les éviter. Ils paraissaient agacés et fatigués. Étaient-ce des gardes ? Mais si tel était le cas, alors... Que pouvait-il bien avoir fait pour en avoir aux trousses ? Est-ce ce qui expliquait, finalement, sa fuite ? Ou était-elle encore en train de divaguer tandis qu'elle se faisait, comme souvent sur les hommes, des idées romanesques absurdes et...
- WOOOOOOOOOOAAAAAAAAAA...
*Ce n'est pas très gentil, ça...* dit le livre, "La Voyageuse Insatisfaite", qu'il refermait.
Ramar s'étira en baillant tellement fort qu'il surprit un autre client non loin qui sirotait son breuvage à une table non loin du bar. L'auberge était calme et c'était la raison pour laquelle le jeune homme y était venu afin de pouvoir lire tranquillement. Mais l'histoire commençait à l'ennuyer. La protagoniste était idiote au point de ne pas comprendre que son amant était au minimum de rang noble. Elle pataugeait dans une absurdité de rêveries fantasmagoriques et d'illusions tout autant que de désespoir et de désarroi. Et ça avait le don actuellement de l'exaspérer. Il avait la capacité de parler avec les objets, mais là ce qu'il aurait voulu était plutôt de parler avec ce personnage qui perdait sa saveur !
Il rangea son livre dans sa besace, non sans avoir tout de même marqué la page d'un petit pli, et sortit avec sa chope. Il voulu aller le rincer dans l'abreuvoir un peu plus loin mais à peine fut-il sorti de l'établissement qu'il faillit bousculé, lui aussi, par un jeune homme qui courait visiblement après sa cape.
Loin de l'émouvoir autant que la protagoniste de son livre, la scène eut tout même pour effet de lui rappeler un vieux souvenir qu'il partageait avec Chimère : leur rencontre. Cela le fit sourire tandis que son écharpe se resserra chaleureusement autour de son cou, comme pour lui indiquer discrètement le même sentiment. Il se concentra alors sur l'inconnu non sans avoir un brin de compassion pour lui au vu de la scène.
Son "agresseur" était tout penaud et s'excusait, allant visiblement jusqu'à s'interdire de le regarder. C'est alors qu'il fit quelque chose qui interpella Ramar : il parla à sa cape ! Il avait essayé très clairement d'être discret mais impossible pour l'aventurier de manquer un tel détail aussi familier pour lui ! Mais avant qu'il put demander ou dire quoi que ce soit, l'inconnu à la cape s'excusa à nouveau comme si de rien n'était.
*Il est drôlement poli, c'est rare qu'on te considère avec autant d'égard.*
*Elle a raison ! Qu'on lui coupe la tête ! Non, je rigole Chimère, ne m'engueule pas, c'était juste une blague...*
L'écharpe à plumes blanches avait doucement donné son avis pour faire réagir Ramar, qui avait trop l'habitude d'ignorer les gens en faveur des objets, mais la réaction douteuse de Diolime, l'une des épées du jeune homme, avait failli la mettre en colère. Mais avant que cela n'arrive, l'aventurier cala sa chope sous son bras gauche dont la main vint toucher délicatement Chimère pour la calmer et fit signe de sa main droite à l'inconnu pour le rassurer.
Ce dernier avait voulu se rendre plus présentable et respectable en rejetant ses cheveux noirs et longs en arrière, en s'excusant plus tôt, aussi Ramar ne voulut pas le brusquer. Il voyait dans son attitude que l'homme ne se sentait pas à l'aise. Il ne semblait pas non plus porter d'arme aussi visiblement que le jeune homme, il n'était probablement pas un aventurier, même s'il paraissait toutefois assez bien bâti pour un simple... citoyen peut-être ? Peu importait en l'occurrence. Il avait quelques questions à lui poser mais un croassement retentit alors au-dessus d'eux. Ce corbeau était-il le familier du jeune homme et voulait-il le protéger ? Dans tous les cas, l'aventurier ne s'en préoccupa pas, il ne lui voulait aucun mal, au contraire, mais son interlocuteur sembla plus gêné que jamais.
- Oh non, rassurez-vous tout va bien, ce n'est rien. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive ces derniers temps qui plus est !
Il tenta un sourire franc, en se rappelant une de ses précédentes rencontres où il s'était cogné avec un homme dans une rue. Il baissa les yeux sur la cape de l'inconnu et lui demanda, curieux, en reprenant sa chope en main pour la montrer en direction de l'abreuvoir :
- Je suis un aventurier, j'allais rincer ma chope, là, quand on a failli se percuter alors que vous rattrapiez votre cape. Si je peux me permettre, vous parlez souvent à vos objets, comme vous l'avez fait, ou n'est-ce qu'un accès de colère envers sa fui...
*Oh, il ne fait que me repousser ou m'ignorer !... Ah, il ne m'entend pas ? C'est nouveau ça mais ça lui fera la belle affaire !*
- Ah, il semble qu'elle boude...
Tout aussi surpris que la cape semblait l'être, mais agréablement dans son cas. La voix de la cape, il le comprit aussitôt, était âgée et agacée, ses émotions étaient très claires, autant que Chimère quand elle lui en voulait. Ramar rinça la chope dans l'eau qui le remercia lorsqu'il la rangea dans sa besace. Rapidement, alors, pour ne pas laisser de malentendu s'installer, il se présenta au jeune homme et s'expliqua, naturellement et plus à l'aise qu'à son habitude.
- Je m'appelle Ramar Aldor. Ma capacité est de pouvoir parler avec les objets. Voici Chimère, mon écharpe, Diolime et Nolune, mes deux épées. La première est ma plus fidèle partenaire, j'ai récupéré les deux autres en devant aventurier, il y a quelques années. Mes autres objets n'ont pas de nom, encore, mais chacun possède sa personnalité et je parle énormément avec eux. Mais je suis seul à les entendre, donc je suis heureux de rencontrer quelqu'un qui peut visiblement me comprendre.
Il marqua une petite pause, hésitant, avant de reprendre.
- Je suis désolé que votre cape se soit plainte à moi quand je vous ai demandé, elle n'avait pas conscience que moi seul pouvait alors entendre. C'est certainement à cause de ma magie, mais rassurez-vous, elle peut toujours vous parler, enfin je pense... Cela ne m'était jamais arrivé encore, à vrai dire !
Il rit gentiment, espérant réussir à mettre à l'aise le jeune homme. Il était simplement curieux et étonnement rassuré d'apprendre qu'il n'était pas le seul à pouvoir parler aux objets, même si dans son cas à lui, c'était avec tous les objets vraisemblablement... Doucement, inconsciemment, un poids très lourd commençait à disparaitre de ses épaules et une certaine confiance nouvelle prenait naissance en lui.
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Cristaux : 1814MESSAGES : 181COULEUR : #0099ffInvitéInvité
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« Ah, il semble qu'elle boude... »
Oui, elle boudait. Faisait-elle autre chose jour après jour ? Plus que jamais, Valravn se disait qu’il ne faut pas jouer avec la magie quand on ne sait pas. Quand on lui avait proposé de lui donner « une âme artificielle » en paiement, d’abord il aurait dû refuser ! Mais à chaque fois qu’on lui proposait un objet magique plutôt que des cristaux, sa curiosité et sa soif de savoir prenaient le dessus, et il acceptait… A défaut de refuser, il aurait dû revendre l’âme, il y avait des gens qui auraient été heureux de l’acheter pour moins cher qu’à l’ordinaire -vu qu’il n’en connaissait pas le prix- et qui s’en seraient servi correctement.
Au lieu de ça, il l’avait donné à la cape… Et depuis s’en mordait les doigts. Jamais il n’aurait cru qu’un objet puisse avoir autant de rancœur… Pourtant, il l’avait conservée ? Et il la portait encore ? Alors qu’elle n’était clairement plus qu’un haillon. En cela, son pantalon et sa chemise pouvaient en dire autant, mais par les dieux, eux n’avaient pas d’âme ! Il n’aurait plus manqué que d’entendre les doléances de chacune de ses pièces d’habillement, lui reprochant de ne pas les entretenir assez alors qu’il tentait désespérément de prolonger leur vie. La cape et lui se menaient une guerre larvée et sourde, elle ne lui pardonnait ni de l’avoir forcée à s’exprimer, ni de l’avoir remplacée par la cape jaune plus neuve, plus chaude… Et encore moins l’arrivée d’Espoir qui prenait sa place comme écharpe autour du cou de Valravn.
Il avait donc le droit à des remarques acerbes, des piques, des silences, des disparitions soudaines et inexpliquées quand il avait besoin d’elle… Lui qui voulait de la compagnie en l’enchantant, en avait, mais pas de la nature qu’il espérait en le faisant…
« Oh, il ne fait que me repousser ou m'ignorer !... Ah, il ne m'entend pas ? C'est nouveau ça mais ça lui fera la belle affaire ! »
Il se retint de crier : « mais non ! Enfin, la preuve je te cours après comme un fou pour te rattraper ! » Mais un semblant de raison le retint, il parlait à une cape ! Même si l’homme heurté paraissait trouver cela naturel, il était bien le seul dans cette rue à avoir cette opinion.
« Ma capacité est de pouvoir parler avec les objets. Voici Chimère, mon écharpe, Diolime et Nolune, mes deux épées. La première est ma plus fidèle partenaire, j'ai récupéré les deux autres en devenant aventurier, il y a quelques années. Mes autres objets n'ont pas de nom, encore, mais chacun possède sa personnalité et je parle énormément avec eux. Mais je suis seul à les entendre, donc je suis heureux de rencontrer quelqu'un qui peut visiblement me comprendre. »
Il jeta un coup d’œil … comment le qualifier ? surpris ? circonspect ? oui plutôt, aux objets cités. Parler aux objets ? Sans enchantement d’aucune sorte ? Valravn n’était pas sûr que ce pouvoir là n’était pas une autre malédiction… Il s’imaginait tenant des conversations sans fin avec ses nouvelles chaussures, furieuses d’avoir été salies, sa chemise en loque réclamant des soins d’urgence, ou même son bâton, se plaignant d’être utilisé à tout va, passant de canne de marche à arme et de support de baluchon à canne à pêche… Les dieux étaient décidément d’une cruauté sans nom… Plus il avançait dans la vie et plus il s’en persuadait.
Jetant un regard étonné à l’homme, il constata que lui semblait plutôt satisfait de ce pouvoir. Après tout, peut-être comme pour le sien propre tout était-il dans le degré de maîtrise. Si Valravn se sentait débordé par le bagou de la cape, c’était probablement qu’il n’était pas encore habitué.
Il répondit donc poliment « On m’appelle Valravn Wraith… Je suis…en fait je ne suis rien, juste un type sans emploi pour l’instant… »
Clairement, vagabond et chômeur, ça en jetait moins qu’aventurier, mais on était ce qu’on pouvait être, et il n’était pas encore prêt pour passer ce fichu portail de la Guilde. Trop de questions en suspens, trop de bouleversements en prévision… S’il avait su manger chaque jour, sa vie actuelle lui aurait parfaitement convenu. Il était libre, un peu seul certes, mais sans la moindre obligation, et sans ce maudit pouvoir qui lui pourrissait l’existence, et son illettrisme pas encore totalement vaincu, il se serait senti le plus heureux des hommes.
Espoir se cala autour de son cou, émettant de petits bruits dans son sommeil. Bientôt il deviendrait trop grand pour pouvoir lui servir d’écharpe et devrait se contenter de se poser sur ses épaules à la façon d’un châle. A moins qu’il ne marche ? ou ne vole ? Les shallums dans la nature n’avaient pas de porteur ?
Valravn revint à son interlocuteur.
« Vous pouvez leur parler, sans enchantement ? et à tous ? Ma cape a reçu une âme artificielle, elle me le reproche, elle dit que je la lui ai imposée… »
La voix acerbe du vêtement surenchérit.
« Parce que tu m’as demandé peut-être !? J’étais bien moi avant ! De toute façon, pour ce que tu m’écoutes ! » -elle s’agita comme elle put dans la main du jeune homme qui la tenait fermement- « et lâche moi ! tu me fais mal ! Bourreau ! Sans cœur ! Je veux être pliée et rangée proprement ! lui au moins, il considère ses objets ! il leur parle poliment ! il les laisse bouger sans les contraindre ! Il … »
La prenant au mot, le jeune vagabond la pliait délicatement, la transformant en un carré de tissu plat pour la ranger dans son sac. Un hurlement étouffé accueillit l’entrée dans la besace…
« Ils réagissent comme ça les vôtres aussi ? Je ne sais pas quoi faire avec elle… Je croyais bien faire moi, c’est rare pour les gens comme moi une âme artificielle… J’aurais dû la revendre et laisser la cape comme elle était… »
« Vous allez à la Guilde ? J’y étais il y a… enfin avant qu’elle ne décide de me quitter » il baissa les yeux vers le sac « enfin j’étais devant la porte… je me disais qu’ils donnaient peut-être du travail, mais je ne sais pas… Quand j’étais petit, je rêvais d’être aventurier, ça me paraissait le seul avenir possible pour un petit garçon, et maintenant… »
Il sourit, et son regard jaune pétilla.
« Je crois que je ne sais pas ce que je veux en ce moment… Je voudrais que tout soit différent sans rien changer. En fait, je veux juste vivre… Comme tout le monde non ? Mais je vous ennuie, vous vous fichez bien des états d'âme d’un type comme moi ».
Assurant sa main sur son bâton, il se redressa, prêt à s’en aller. Il ennuyait cet aventurier, déjà le type était gentil de lui avoir adressé la parole… Dans son état d’esprit actuel, Valravn plus que jamais se sentait… inexistant et inintéressant. La force le quittait, lui qui avait jusqu’alors toujours été positif et combattif, qui avait toujours refusé de laisser l’adversité le mettre à terre, sentait qu’il perdait pied. A quoi bon… Il n’avait pas de famille, pas d’amis -une pensée fugitive lui présenta le visage atypique de Yuka et il eut un sourire fugace- pas de but en fait puisque le Vieux Frère n’était plus là pour le mener à la connaissance… Il ne servait à rien ni à personne…
Chassant cet apitoiement sur lui-même, il caressa Espoir qui répondit par une sorte de gloussement d’extase… Cet animal était un concentré d’amour, comment céder aux idées noires en l’ayant si près de soi ? Peut-être était-il apparu dans sa vie pour ça ? Parce qu’il perdait pied et qu’il avait besoin de se sentir responsable d’un autre être vivant ? Pour qu’il se sente juste un tout petit peu utile et important ?
Il reporta son attention sur l’autre homme qui paraissait moins tendu que lorsqu’il l’avait télescopé et ne semblait pas incommodé par sa présence et ses paroles.
Oui, elle boudait. Faisait-elle autre chose jour après jour ? Plus que jamais, Valravn se disait qu’il ne faut pas jouer avec la magie quand on ne sait pas. Quand on lui avait proposé de lui donner « une âme artificielle » en paiement, d’abord il aurait dû refuser ! Mais à chaque fois qu’on lui proposait un objet magique plutôt que des cristaux, sa curiosité et sa soif de savoir prenaient le dessus, et il acceptait… A défaut de refuser, il aurait dû revendre l’âme, il y avait des gens qui auraient été heureux de l’acheter pour moins cher qu’à l’ordinaire -vu qu’il n’en connaissait pas le prix- et qui s’en seraient servi correctement.
Au lieu de ça, il l’avait donné à la cape… Et depuis s’en mordait les doigts. Jamais il n’aurait cru qu’un objet puisse avoir autant de rancœur… Pourtant, il l’avait conservée ? Et il la portait encore ? Alors qu’elle n’était clairement plus qu’un haillon. En cela, son pantalon et sa chemise pouvaient en dire autant, mais par les dieux, eux n’avaient pas d’âme ! Il n’aurait plus manqué que d’entendre les doléances de chacune de ses pièces d’habillement, lui reprochant de ne pas les entretenir assez alors qu’il tentait désespérément de prolonger leur vie. La cape et lui se menaient une guerre larvée et sourde, elle ne lui pardonnait ni de l’avoir forcée à s’exprimer, ni de l’avoir remplacée par la cape jaune plus neuve, plus chaude… Et encore moins l’arrivée d’Espoir qui prenait sa place comme écharpe autour du cou de Valravn.
Il avait donc le droit à des remarques acerbes, des piques, des silences, des disparitions soudaines et inexpliquées quand il avait besoin d’elle… Lui qui voulait de la compagnie en l’enchantant, en avait, mais pas de la nature qu’il espérait en le faisant…
« Oh, il ne fait que me repousser ou m'ignorer !... Ah, il ne m'entend pas ? C'est nouveau ça mais ça lui fera la belle affaire ! »
Il se retint de crier : « mais non ! Enfin, la preuve je te cours après comme un fou pour te rattraper ! » Mais un semblant de raison le retint, il parlait à une cape ! Même si l’homme heurté paraissait trouver cela naturel, il était bien le seul dans cette rue à avoir cette opinion.
« Ma capacité est de pouvoir parler avec les objets. Voici Chimère, mon écharpe, Diolime et Nolune, mes deux épées. La première est ma plus fidèle partenaire, j'ai récupéré les deux autres en devenant aventurier, il y a quelques années. Mes autres objets n'ont pas de nom, encore, mais chacun possède sa personnalité et je parle énormément avec eux. Mais je suis seul à les entendre, donc je suis heureux de rencontrer quelqu'un qui peut visiblement me comprendre. »
Il jeta un coup d’œil … comment le qualifier ? surpris ? circonspect ? oui plutôt, aux objets cités. Parler aux objets ? Sans enchantement d’aucune sorte ? Valravn n’était pas sûr que ce pouvoir là n’était pas une autre malédiction… Il s’imaginait tenant des conversations sans fin avec ses nouvelles chaussures, furieuses d’avoir été salies, sa chemise en loque réclamant des soins d’urgence, ou même son bâton, se plaignant d’être utilisé à tout va, passant de canne de marche à arme et de support de baluchon à canne à pêche… Les dieux étaient décidément d’une cruauté sans nom… Plus il avançait dans la vie et plus il s’en persuadait.
Jetant un regard étonné à l’homme, il constata que lui semblait plutôt satisfait de ce pouvoir. Après tout, peut-être comme pour le sien propre tout était-il dans le degré de maîtrise. Si Valravn se sentait débordé par le bagou de la cape, c’était probablement qu’il n’était pas encore habitué.
Il répondit donc poliment « On m’appelle Valravn Wraith… Je suis…en fait je ne suis rien, juste un type sans emploi pour l’instant… »
Clairement, vagabond et chômeur, ça en jetait moins qu’aventurier, mais on était ce qu’on pouvait être, et il n’était pas encore prêt pour passer ce fichu portail de la Guilde. Trop de questions en suspens, trop de bouleversements en prévision… S’il avait su manger chaque jour, sa vie actuelle lui aurait parfaitement convenu. Il était libre, un peu seul certes, mais sans la moindre obligation, et sans ce maudit pouvoir qui lui pourrissait l’existence, et son illettrisme pas encore totalement vaincu, il se serait senti le plus heureux des hommes.
Espoir se cala autour de son cou, émettant de petits bruits dans son sommeil. Bientôt il deviendrait trop grand pour pouvoir lui servir d’écharpe et devrait se contenter de se poser sur ses épaules à la façon d’un châle. A moins qu’il ne marche ? ou ne vole ? Les shallums dans la nature n’avaient pas de porteur ?
Valravn revint à son interlocuteur.
« Vous pouvez leur parler, sans enchantement ? et à tous ? Ma cape a reçu une âme artificielle, elle me le reproche, elle dit que je la lui ai imposée… »
La voix acerbe du vêtement surenchérit.
« Parce que tu m’as demandé peut-être !? J’étais bien moi avant ! De toute façon, pour ce que tu m’écoutes ! » -elle s’agita comme elle put dans la main du jeune homme qui la tenait fermement- « et lâche moi ! tu me fais mal ! Bourreau ! Sans cœur ! Je veux être pliée et rangée proprement ! lui au moins, il considère ses objets ! il leur parle poliment ! il les laisse bouger sans les contraindre ! Il … »
La prenant au mot, le jeune vagabond la pliait délicatement, la transformant en un carré de tissu plat pour la ranger dans son sac. Un hurlement étouffé accueillit l’entrée dans la besace…
« Ils réagissent comme ça les vôtres aussi ? Je ne sais pas quoi faire avec elle… Je croyais bien faire moi, c’est rare pour les gens comme moi une âme artificielle… J’aurais dû la revendre et laisser la cape comme elle était… »
« Vous allez à la Guilde ? J’y étais il y a… enfin avant qu’elle ne décide de me quitter » il baissa les yeux vers le sac « enfin j’étais devant la porte… je me disais qu’ils donnaient peut-être du travail, mais je ne sais pas… Quand j’étais petit, je rêvais d’être aventurier, ça me paraissait le seul avenir possible pour un petit garçon, et maintenant… »
Il sourit, et son regard jaune pétilla.
« Je crois que je ne sais pas ce que je veux en ce moment… Je voudrais que tout soit différent sans rien changer. En fait, je veux juste vivre… Comme tout le monde non ? Mais je vous ennuie, vous vous fichez bien des états d'âme d’un type comme moi ».
Assurant sa main sur son bâton, il se redressa, prêt à s’en aller. Il ennuyait cet aventurier, déjà le type était gentil de lui avoir adressé la parole… Dans son état d’esprit actuel, Valravn plus que jamais se sentait… inexistant et inintéressant. La force le quittait, lui qui avait jusqu’alors toujours été positif et combattif, qui avait toujours refusé de laisser l’adversité le mettre à terre, sentait qu’il perdait pied. A quoi bon… Il n’avait pas de famille, pas d’amis -une pensée fugitive lui présenta le visage atypique de Yuka et il eut un sourire fugace- pas de but en fait puisque le Vieux Frère n’était plus là pour le mener à la connaissance… Il ne servait à rien ni à personne…
Chassant cet apitoiement sur lui-même, il caressa Espoir qui répondit par une sorte de gloussement d’extase… Cet animal était un concentré d’amour, comment céder aux idées noires en l’ayant si près de soi ? Peut-être était-il apparu dans sa vie pour ça ? Parce qu’il perdait pied et qu’il avait besoin de se sentir responsable d’un autre être vivant ? Pour qu’il se sente juste un tout petit peu utile et important ?
Il reporta son attention sur l’autre homme qui paraissait moins tendu que lorsqu’il l’avait télescopé et ne semblait pas incommodé par sa présence et ses paroles.
Ramar AldorAventurier
Informations
L'homme semblait à première vue surpris quand Ramar décrit brièvement son pouvoir. Cela étonnait l'aventurier. Après tout, cet homme possédait une cape qui parlait aussi, alors pourquoi ?
*Idiot, elle n'est pas comme nous ! C'est grâce à ton pouvoir que nous pouvons te parler, mais elle y arrive sans toi, donc c'est différent. Réfléchis un peu avant de faire des conclusions hâtives !*
Ramar grimaça à la remarque. Chimère avait raison. Toutefois, l'homme se présenta tout de même à son tour, bien qu'il paraisse plus abattu encore, faisant peine au jeune homme de le voir ainsi.
- On m’appelle Valravn Wraith… Je suis…en fait je ne suis rien, juste un type sans emploi pour l’instant…
Décidément, Ramar pensa qu'il avait le don de rencontrer des gens bien particuliers depuis quelques temps. Était-ce habituel dans la capitale ? Le shallum lové autour du cou du jeune vagabond se tortilla légèrement, mais ce dernier reprit et l'aventurier trouva explication à l'incompréhension qu'il avait sur la cape. Évidemment, si elle avait une âme artificielle, cela rendait le mystère moins épais. Chimère et même Diolime firent comprendre au garçon qu'ils réfléchissaient. Mais ils n'avaient fait qu'entendre parler des âmes artificielles jusqu'ici, ils n'en avaient jamais rencontré une.
Durant l'étrange échange qui avait lieu entre Valravn et sa cape, Ramar put entendre un bruit sourd, comme si quelqu'un était écrasé. Mais il n'aurait pas su dire de quoi cela pouvait venir. La plainte semblait appartenir à un objet assez vieux mais le ton était différent de la cape. Il resta dubitatif.
- Ils réagissent comme ça les vôtres aussi ? Je ne sais pas quoi faire avec elle… Je croyais bien faire moi, c’est rare pour les gens comme moi une âme artificielle… J’aurais dû la revendre et laisser la cape comme elle était…
Commença alors une longue tirade du jeune homme, de laquelle transparaissait une certaine forme de nostalgie. Ramar comprenait que cette personne était mal dans sa peau. Il n'avait pourtant pas l'air d'être à plaindre, de son point de vue. Il possédait en effet des choses précieuses, comme sa cape, son shallum, ou son corbeau même si l'aventurier qu'il lui appartienne bien. Il ne se rendait pas compte, probablement, que ses possessions faisaient de lui un être plus complet et moins seul qu'il semblait le penser.
En tout cas, s'il voulait devenir aventurier, Ramar pourrait probablement l'y aider. S'il voulait de la gloire ou de la richesse, la Guilde était un moyen correct d'y parvenir, avec le temps et les compétences. De ce que Ramar pouvait en voir, ce vagabond ne manquait pas de chance, même s'il semblait avoir vécu des histoires peu agréables... De plus, il avait une certaine carrure. Même si l'aventurier ne connaissait rien de son pouvoir, il avait sans nulle doute des compétences pour avoir réussi à dompter un shallum. Et sa cape possédait une âme artificielle. Ce n'était ni anodin, comme il en avait visiblement conscience, ni un hasard, même s'il avait peut-être pas fait le bon choix en l'attribuant à cet objet. Il ne pouvait malheureusement rien pour l'aider à régler ça. Toutefois, il pouvait peut-être l'aider à mieux comprendre la cape ?
- Je suis enchanté, Valravn. Ne soyez pas démoralisé, votre cape est peut-être acariâtre mais il vous faut juste regagner sa confiance, c'est mon commun tous les jours en effet, bien que mes objets n'aient jamais été aussi durs avec moi.
Chimère acquiesça dans son esprit. Tous les objets n'ont pas toujours été faciles à dompter, mais cette cape semblait différente, et en effet, elle l'était puisqu'elle n'était pas comme tous les objets.
- Je pense que votre cape, possédant une âme artificielle, doit être domptée différemment de ce dont j'ai l'habitude, mais ne regrettez pas votre choix. Je suis certain qu'elle vous a été utile à une époque et que même si elle l'est moins actuellement, elle ne demande qu'un peu de reconnaissance. C'est après tout le point de départ de la jalousie objective. Et pour le coup, j'y suis plutôt habitué...
Il caressa doucement son écharpe qui renifla d'indifférence dans son esprit, lui arrachant un petit sourire, puis il reprit.
- C'est en effet mon pouvoir. Je parle avec les objets qui me font un minimum confiance. Donc ça ne concerne pas tous les objets, mais un bon nombre en effet. Mais ils ne sont pas tous intéressants, naturellement. Je vous conseille de choyer de votre cape, ou alors, si c'est possible, je n'en sais à vrai dire rien, de transférer l'âme artificielle dans un autre objet que vous utilisez couramment. Comme les êtres vivants, les objets ont une durée de vie, pensez-y. En attendant, je peux peut-être vous inviter à nous diriger vers la Guilde ? Là-bas, je pourrai peut-être servir de médiateur avec votre cape, si vous le souhaitez. Et peut-être que je peux vous aider aussi à vous enregistrer en tant qu'aventurier ?
Ramar sourit au jeune homme puis indiqua le chemin pour se mettre en route.
- Je ne suis pas recruteur ou propagandiste, mais je me dis que si c'était votre rêve enfant, il serait dommage de ne pas tenter l'expérience. Je suis aventurier car ma mère l'était aussi, avant moi...
Chimère se resserra chaleureusement autour de son cou, sans qu'il s'y attende, mais il continua son explication.
-...c'est une des raisons pour lesquelles je le suis devenu aussi. De plus, j'ai entendu parler récemment d'un grosse mission qui allait demander beaucoup de volontaires du côté de Grand-Port. Je voulais aller voir ça. De ce que j'ai entendu, toute l'aide possible serait bienvenue. J'en déduis donc que même si vous n'êtes pas aventurier, vous pourriez participer, et cela vous aidera peut-être à vous décider. Vivez, Valravn, vos expériences sont vos aventures, ne regrettez rien. Laissez donc vos envies vous dire quoi faire, si vous vous sentez un peu perdu !
L'aventurier se voulait rassurant et inspirant, comme Chimère l'avait fait pour lui il y a bien longtemps désormais. Il ne savait pas s'il s'y prenait de la bonne façon, mais il ne pouvait pas laisser ce jeune homme se morfondre. Si lui-même avait pu avancer dans sa vie, alors il ne devait laisser personne stagner, sinon il le regretterait et ferait un bon en arrière. Enfin, tout le monde ne méritait pas non plus d'avancer... Mais il sentait que cet homme ressentait une peine réelle, alors il ne rentrait pas dans cette dernière catégorie, Ramar s'en convainquit. Il tendit sa main, tout en marchant, pour conclure sur une bonne note, souriant.
- Allez, oubliez vos problèmes et suivez-moi jusqu'à la Guilde, je vous aiderai à entrer, sans engagement, mais ça fera déjà une étape de passée ! Vous êtes plutôt bien bâti, quelque soit votre pouvoir, je suis certain qu'être aventurier vous est accessible et vous vous sentirez mieux quand vous vous présenterez !
Valravn allait-il accepter et l'accompagner, parler de sa cape, voire s'inscrire à la Guilde pour se faire tester ? Ou au contraire, allait-il refuser et préférer prendre congé ? Le choix lui revenait, naturellement. Chimère se lova contre Ramar, fière de lui. Aucun autre objet ne dit mot. Comme on dit, qui ne dit mot consent !
*Idiot, elle n'est pas comme nous ! C'est grâce à ton pouvoir que nous pouvons te parler, mais elle y arrive sans toi, donc c'est différent. Réfléchis un peu avant de faire des conclusions hâtives !*
Ramar grimaça à la remarque. Chimère avait raison. Toutefois, l'homme se présenta tout de même à son tour, bien qu'il paraisse plus abattu encore, faisant peine au jeune homme de le voir ainsi.
- On m’appelle Valravn Wraith… Je suis…en fait je ne suis rien, juste un type sans emploi pour l’instant…
Décidément, Ramar pensa qu'il avait le don de rencontrer des gens bien particuliers depuis quelques temps. Était-ce habituel dans la capitale ? Le shallum lové autour du cou du jeune vagabond se tortilla légèrement, mais ce dernier reprit et l'aventurier trouva explication à l'incompréhension qu'il avait sur la cape. Évidemment, si elle avait une âme artificielle, cela rendait le mystère moins épais. Chimère et même Diolime firent comprendre au garçon qu'ils réfléchissaient. Mais ils n'avaient fait qu'entendre parler des âmes artificielles jusqu'ici, ils n'en avaient jamais rencontré une.
Durant l'étrange échange qui avait lieu entre Valravn et sa cape, Ramar put entendre un bruit sourd, comme si quelqu'un était écrasé. Mais il n'aurait pas su dire de quoi cela pouvait venir. La plainte semblait appartenir à un objet assez vieux mais le ton était différent de la cape. Il resta dubitatif.
- Ils réagissent comme ça les vôtres aussi ? Je ne sais pas quoi faire avec elle… Je croyais bien faire moi, c’est rare pour les gens comme moi une âme artificielle… J’aurais dû la revendre et laisser la cape comme elle était…
Commença alors une longue tirade du jeune homme, de laquelle transparaissait une certaine forme de nostalgie. Ramar comprenait que cette personne était mal dans sa peau. Il n'avait pourtant pas l'air d'être à plaindre, de son point de vue. Il possédait en effet des choses précieuses, comme sa cape, son shallum, ou son corbeau même si l'aventurier qu'il lui appartienne bien. Il ne se rendait pas compte, probablement, que ses possessions faisaient de lui un être plus complet et moins seul qu'il semblait le penser.
En tout cas, s'il voulait devenir aventurier, Ramar pourrait probablement l'y aider. S'il voulait de la gloire ou de la richesse, la Guilde était un moyen correct d'y parvenir, avec le temps et les compétences. De ce que Ramar pouvait en voir, ce vagabond ne manquait pas de chance, même s'il semblait avoir vécu des histoires peu agréables... De plus, il avait une certaine carrure. Même si l'aventurier ne connaissait rien de son pouvoir, il avait sans nulle doute des compétences pour avoir réussi à dompter un shallum. Et sa cape possédait une âme artificielle. Ce n'était ni anodin, comme il en avait visiblement conscience, ni un hasard, même s'il avait peut-être pas fait le bon choix en l'attribuant à cet objet. Il ne pouvait malheureusement rien pour l'aider à régler ça. Toutefois, il pouvait peut-être l'aider à mieux comprendre la cape ?
- Je suis enchanté, Valravn. Ne soyez pas démoralisé, votre cape est peut-être acariâtre mais il vous faut juste regagner sa confiance, c'est mon commun tous les jours en effet, bien que mes objets n'aient jamais été aussi durs avec moi.
Chimère acquiesça dans son esprit. Tous les objets n'ont pas toujours été faciles à dompter, mais cette cape semblait différente, et en effet, elle l'était puisqu'elle n'était pas comme tous les objets.
- Je pense que votre cape, possédant une âme artificielle, doit être domptée différemment de ce dont j'ai l'habitude, mais ne regrettez pas votre choix. Je suis certain qu'elle vous a été utile à une époque et que même si elle l'est moins actuellement, elle ne demande qu'un peu de reconnaissance. C'est après tout le point de départ de la jalousie objective. Et pour le coup, j'y suis plutôt habitué...
Il caressa doucement son écharpe qui renifla d'indifférence dans son esprit, lui arrachant un petit sourire, puis il reprit.
- C'est en effet mon pouvoir. Je parle avec les objets qui me font un minimum confiance. Donc ça ne concerne pas tous les objets, mais un bon nombre en effet. Mais ils ne sont pas tous intéressants, naturellement. Je vous conseille de choyer de votre cape, ou alors, si c'est possible, je n'en sais à vrai dire rien, de transférer l'âme artificielle dans un autre objet que vous utilisez couramment. Comme les êtres vivants, les objets ont une durée de vie, pensez-y. En attendant, je peux peut-être vous inviter à nous diriger vers la Guilde ? Là-bas, je pourrai peut-être servir de médiateur avec votre cape, si vous le souhaitez. Et peut-être que je peux vous aider aussi à vous enregistrer en tant qu'aventurier ?
Ramar sourit au jeune homme puis indiqua le chemin pour se mettre en route.
- Je ne suis pas recruteur ou propagandiste, mais je me dis que si c'était votre rêve enfant, il serait dommage de ne pas tenter l'expérience. Je suis aventurier car ma mère l'était aussi, avant moi...
Chimère se resserra chaleureusement autour de son cou, sans qu'il s'y attende, mais il continua son explication.
-...c'est une des raisons pour lesquelles je le suis devenu aussi. De plus, j'ai entendu parler récemment d'un grosse mission qui allait demander beaucoup de volontaires du côté de Grand-Port. Je voulais aller voir ça. De ce que j'ai entendu, toute l'aide possible serait bienvenue. J'en déduis donc que même si vous n'êtes pas aventurier, vous pourriez participer, et cela vous aidera peut-être à vous décider. Vivez, Valravn, vos expériences sont vos aventures, ne regrettez rien. Laissez donc vos envies vous dire quoi faire, si vous vous sentez un peu perdu !
L'aventurier se voulait rassurant et inspirant, comme Chimère l'avait fait pour lui il y a bien longtemps désormais. Il ne savait pas s'il s'y prenait de la bonne façon, mais il ne pouvait pas laisser ce jeune homme se morfondre. Si lui-même avait pu avancer dans sa vie, alors il ne devait laisser personne stagner, sinon il le regretterait et ferait un bon en arrière. Enfin, tout le monde ne méritait pas non plus d'avancer... Mais il sentait que cet homme ressentait une peine réelle, alors il ne rentrait pas dans cette dernière catégorie, Ramar s'en convainquit. Il tendit sa main, tout en marchant, pour conclure sur une bonne note, souriant.
- Allez, oubliez vos problèmes et suivez-moi jusqu'à la Guilde, je vous aiderai à entrer, sans engagement, mais ça fera déjà une étape de passée ! Vous êtes plutôt bien bâti, quelque soit votre pouvoir, je suis certain qu'être aventurier vous est accessible et vous vous sentirez mieux quand vous vous présenterez !
Valravn allait-il accepter et l'accompagner, parler de sa cape, voire s'inscrire à la Guilde pour se faire tester ? Ou au contraire, allait-il refuser et préférer prendre congé ? Le choix lui revenait, naturellement. Chimère se lova contre Ramar, fière de lui. Aucun autre objet ne dit mot. Comme on dit, qui ne dit mot consent !
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« Je suis aventurier car ma mère l'était aussi, avant moi... »
Dans l’état d’esprit qui était le sien, démoralisé, vidé de sa substance, Valravn ne retint que cela… Sa mère, oui bien sûr, quand on a une mère tout est plus simple dans la vie… Espoir piqué au vif par ce laisser-aller qui devenait franchement pénible le mordit d’un coup -prenant soin de ne pas trop planter ses crocs profond, mais signifiant que « c’est marre » l’apitoiement et les larmoiements !-
« Eh ! Mais tu fais mal ! »
Se frottant le cou, il regardait le shallum d’un air navré, pourtant il avait parfaitement saisi le message… Mentalement il prononça un « excuse-moi, ça ne va pas en ce moment, ça ne va pas du tout… ». Il se reporta donc à la conversation avec l’homme, essayant de suivre malgré le tournoiement de pensées -beaucoup négatives- qui l’ensevelissait sous une chappe de confusion.
« De plus, j'ai entendu parler récemment d'une grosse mission qui allait demander beaucoup de volontaires du côté de Grand-Port. Je voulais aller voir ça. De ce que j'ai entendu, toute l'aide possible serait bienvenue. J'en déduis donc que même si vous n'êtes pas aventurier, vous pourriez participer, et cela vous aidera peut-être à vous décider. Vivez, Valravn, vos expériences sont vos aventures, ne regrettez rien »
Ce type lui donnait le meilleur conseil du monde, il disait exactement ce qu’il aurait dit lui-même quelques semaines plus tôt, et qu’il avait quasiment dit à Yuka de la même manière…
Bien sûr « vivez… ne regrettez rien » de toute façon, à part rendre malheureux et aigri, à quoi servaient les regrets… Ils faisaient tourner en rond, se refermer à essayer de changer ce qui ne pouvait l’être ou à justifier ce qu’il ne servait plus à rien de justifier… Le passé était passé, on pouvait l’oublier, l’intégrer, mais pas le changer.
Il revint donc à la première partie de la phrase… « une grosse mission ? ouverte à tous ? » Quelle qu’elle soit, et il n’avait plus guère les moyens de faire le difficile, une mission était un travail, et un travail, c’était ce qu’il cherchait et qui l’avait même mené jusqu’ici bien que cet endroit le conduise immanquablement à une mélancolie destructrice.
« Allez, oubliez vos problèmes et suivez-moi jusqu'à la Guilde, je vous aiderai à entrer, sans engagement »
Il le regarda surpris. On pouvait entrer « sans engagement » juste « pour voir », prendre la température ? S’imaginer sur place et sentir si c’était compatible avec ce qu’on était ?
« Ils ne diront rien ? Enfin… Je ne pense pas m’engager, pas encore, peut-être jamais ? »
C’était une propriété privée non ? Suffisait-il de franchir la porte ? Il regarda en l’air, cherchant le corbeau des yeux, où était-il ? Pourvu qu’il n’aille pas se toquer de piquer un truc brillant pendant qu’il serait à l’intérieur, et bien sûr comme il le faisait toujours venir lui poser dans la main pour bien attirer l’attention et faire sentir qu’ils étaient ensemble ? Se pouvait-il que l’oiseau fasse ces choses parce que lui se sentait si mal ? Ne se rendait-il pas compte qu’en le mettant dans de telles situations il accroissait son mal-être ?
Valravn avait des défauts mais il se targuait d’être honnête… Trop probablement étant donné son peu de fortune et la fragilité de sa situation financière et sociale… Un larcin mineur par ci par là l’aurait sans doute aidé à manger chaque jour, mais il s’y refusait, ce qui était d’autant plus surprenant de la part de quelqu’un qui refusait la notion de propriété quand il s’agissait de ses propres possessions…
Le corbeau volait haut dans le ciel, semblant oublieux de l’humain, aussi suivît-il Ramar, curieux de voir de l’intérieur cet endroit mythique.
Entrant à la suite de l’aventurier, il resta sans voix, stupidement. L’endroit qu’il avait imaginé prestigieux n’était qu’une grande cour, avec des bâtiments autour, des hommes et des femmes qui vaquaient à leurs occupations, aussi bien serviteurs qu’aventuriers…
Un endroit somme tout… normal.
Se retournant vers Ramar, il eut un sourire amusé, riant intérieurement de sa propre sottise et de la puérilité de sa réaction.
« Cette mission ? qu’est-ce que c’est au juste ? »
Dans son sac un « Enfant va ! » péremptoire s’entendit à peine tandis que le tissu se gonflait légèrement.
Dans l’état d’esprit qui était le sien, démoralisé, vidé de sa substance, Valravn ne retint que cela… Sa mère, oui bien sûr, quand on a une mère tout est plus simple dans la vie… Espoir piqué au vif par ce laisser-aller qui devenait franchement pénible le mordit d’un coup -prenant soin de ne pas trop planter ses crocs profond, mais signifiant que « c’est marre » l’apitoiement et les larmoiements !-
« Eh ! Mais tu fais mal ! »
Se frottant le cou, il regardait le shallum d’un air navré, pourtant il avait parfaitement saisi le message… Mentalement il prononça un « excuse-moi, ça ne va pas en ce moment, ça ne va pas du tout… ». Il se reporta donc à la conversation avec l’homme, essayant de suivre malgré le tournoiement de pensées -beaucoup négatives- qui l’ensevelissait sous une chappe de confusion.
« De plus, j'ai entendu parler récemment d'une grosse mission qui allait demander beaucoup de volontaires du côté de Grand-Port. Je voulais aller voir ça. De ce que j'ai entendu, toute l'aide possible serait bienvenue. J'en déduis donc que même si vous n'êtes pas aventurier, vous pourriez participer, et cela vous aidera peut-être à vous décider. Vivez, Valravn, vos expériences sont vos aventures, ne regrettez rien »
Ce type lui donnait le meilleur conseil du monde, il disait exactement ce qu’il aurait dit lui-même quelques semaines plus tôt, et qu’il avait quasiment dit à Yuka de la même manière…
Bien sûr « vivez… ne regrettez rien » de toute façon, à part rendre malheureux et aigri, à quoi servaient les regrets… Ils faisaient tourner en rond, se refermer à essayer de changer ce qui ne pouvait l’être ou à justifier ce qu’il ne servait plus à rien de justifier… Le passé était passé, on pouvait l’oublier, l’intégrer, mais pas le changer.
Il revint donc à la première partie de la phrase… « une grosse mission ? ouverte à tous ? » Quelle qu’elle soit, et il n’avait plus guère les moyens de faire le difficile, une mission était un travail, et un travail, c’était ce qu’il cherchait et qui l’avait même mené jusqu’ici bien que cet endroit le conduise immanquablement à une mélancolie destructrice.
« Allez, oubliez vos problèmes et suivez-moi jusqu'à la Guilde, je vous aiderai à entrer, sans engagement »
Il le regarda surpris. On pouvait entrer « sans engagement » juste « pour voir », prendre la température ? S’imaginer sur place et sentir si c’était compatible avec ce qu’on était ?
« Ils ne diront rien ? Enfin… Je ne pense pas m’engager, pas encore, peut-être jamais ? »
C’était une propriété privée non ? Suffisait-il de franchir la porte ? Il regarda en l’air, cherchant le corbeau des yeux, où était-il ? Pourvu qu’il n’aille pas se toquer de piquer un truc brillant pendant qu’il serait à l’intérieur, et bien sûr comme il le faisait toujours venir lui poser dans la main pour bien attirer l’attention et faire sentir qu’ils étaient ensemble ? Se pouvait-il que l’oiseau fasse ces choses parce que lui se sentait si mal ? Ne se rendait-il pas compte qu’en le mettant dans de telles situations il accroissait son mal-être ?
Valravn avait des défauts mais il se targuait d’être honnête… Trop probablement étant donné son peu de fortune et la fragilité de sa situation financière et sociale… Un larcin mineur par ci par là l’aurait sans doute aidé à manger chaque jour, mais il s’y refusait, ce qui était d’autant plus surprenant de la part de quelqu’un qui refusait la notion de propriété quand il s’agissait de ses propres possessions…
Le corbeau volait haut dans le ciel, semblant oublieux de l’humain, aussi suivît-il Ramar, curieux de voir de l’intérieur cet endroit mythique.
Entrant à la suite de l’aventurier, il resta sans voix, stupidement. L’endroit qu’il avait imaginé prestigieux n’était qu’une grande cour, avec des bâtiments autour, des hommes et des femmes qui vaquaient à leurs occupations, aussi bien serviteurs qu’aventuriers…
Un endroit somme tout… normal.
Se retournant vers Ramar, il eut un sourire amusé, riant intérieurement de sa propre sottise et de la puérilité de sa réaction.
« Cette mission ? qu’est-ce que c’est au juste ? »
Dans son sac un « Enfant va ! » péremptoire s’entendit à peine tandis que le tissu se gonflait légèrement.
Ramar AldorAventurier
Informations
- Ils ne diront rien ? Enfin… Je ne pense pas m’engager, pas encore, peut-être jamais ?
Ramar rigola.
- Ahah ! Oui, un aventurier m'avait moi-même accompagné, à l'époque. On peut entrer dans le lieu sans être forcé à s'engager, ce n'est pas la Garde ! Ahahah !
Ramar rit de bon cœur. il n'avait rien contre les soldats, mais il les avait toujours trouvé très rigoureux et sérieux, aussi la blague lui semblait justifiée, en espérant pour eux que ce ne soit, cependant, pas la vérité !
Lorsqu'ils arrivèrent à la Guilde, l'aventurier ouvrit la porte et laissa passer Valravn, avec politesse. Le jeune homme semblait choqué par ce qu'il voyait. Ils se trouvaient dans une grande cour qui servait de hall. Le lieu était bien plus ouvert, sans doute, que ce qu'avait dû s'imaginer le vagabond. Pour Ramar, les Guildes avaient toujours parues plus accueillantes que bien d'autres endroits.
Celle de la capitale en particulier. Elle se trouvait plus ou moins au centre de la ville, sur l'île centrale justement. Elle était grande et comportait de nombreuses bâtisses. Autant dire qu'elle était donc bien entourée et ne risquait pas trop de subir un assaut quelconque. Mais plus encore que cela, ce qu'aimait Ramar dans ce lieu, c'était son ouverture. Plutôt que de donner sur un hall d'accueil dès l'ouverture des portes, on se retrouvait dans une cour agréable et bien plus séante à parcourir, découvrir, qu'un simple comptoir haut d'où sortiraient les têtes de quelques personnes mal lunées.
L'aventurier n'était pas dans la capitale depuis bien longtemps, mais il avait apprécié le lieu dès son arrivée, en papillonnant comme un enfant dans le lieu avant même d'être allé se présenter. Il avait toutefois été un peu trop réservé et il n'était pas sûr qu'on l'ait bien compris, mais bon... Il devrait se présenter un peu mieux, une fois !
- Cette mission ? Qu’est-ce que c’est au juste ?
Ramar se tourna vers le jeune homme qui avait sourit en posant sa question. On pouvait lire son excitation et l'aventurier se fit la réflexion qu'il avait eu raison : ce jeune homme avait le cœur de l'aventure. Il espérait juste qu'il avait plus de ressources qu'il ne pouvait le présumer, sinon il risquerait de devenir un de ces aventuriers désillusionnés qu'on pouvait rencontrer parfois. Mais une autre voix qu'il reconnut facilement le fit sourire car confirmait plus encore son diagnostic.
*Enfant va !*
Ramar éclata de rire avant de répondre sur un ton léger.
- Elle vous connait bien. Mais ça ne fait que me conforter dans l'idée que ce métier peut vous plaire. Il y a de nombreuses motivations, plus ou moins louables quant à devenir aventurier.
Il montra devant lui la cour, invitant le jeune homme à la traverser avec lui, pendant qu'il reprit.
- Depuis mon plus jeune âge, je côtoie des aventuriers. Certains le sont par appât du gain facile. Ils sont en général assez forts et ne font que des missions du type chasses ou traques. Ce sont pour eux des gains faciles et leur permet de vivre comme ils l'entendent.
Ils s'engouffrèrent dans une petite allée bordée par des petites haies parfaitement taillées.
*Heureusement pour nous, ils ont l'air plus forts qu'ils ne le sont vraiment, on les tombe facilement quand ils nous cherchent des noises, pas vrai Ramar ?
Ramar rigola puis expliqua à Valravn.
- Mon épée, ici -en la montrant- dit qu'on peut parfois avoir des ennuis avec eux mais ils ne sont pas aussi menaçants qu'ils le veulent. Et ensuite, on a des aventuriers qui ne vivent que pour le danger, l'aventure en elle-même. ils adorent les sensations fortes. Ils sont en général bien plus dangereux mais beaucoup plus sympathiques. Enfin quand ils ne sont pas trop fous dans leur passion.
*Oui, comme l'aventurière qui avait commencé à t'apprendre à te défendre ! Mais elle était gentille, pas folle.*
- Oui. On me fait rappeler que beaucoup d'entre eux sont très serviables et absolument non belliqueux. Mais on ne peut pas en faire une généralité. Il y a de tout !
Ils sortirent de la petite allée et en traversèrent une autre.
- Enfin, il y a des aventuriers dont les motivations sont plus évidentes encore : la gloire. Ou encore la puissance. Ou encore le pouvoir. Les aventures, les missions, ne sont pour ceux-là que des tremplins vers quelque chose de plus grand. Évidemment, on voudrait tous devenir des Saphirs, le meilleur des aventuriers. Mais pour ceux-là, c'est un peu différent. Cela pourrait, en un sens, ne jamais leur suffire même s'ils atteignaient le plus haut rang de la Guilde.
Ramar s'arrêta. Ils avaient terminé de traverser la cour, en prenant leur temps. L'aventurier en avait profité pour décrire le peu qu'il avait déjà pu comprendre sur les aventuriers qu'il avait pu croiser. Il préférait être honnête avec le jeune homme. Il lui avait déjà dit ne pas être recruteur ou pro-Guilde. Donc lui décrire ce qu'étaient la plupart des aventuriers, de son point de vue, pourrait peut-être l'aider, ou non, à se décider.
Il montra le petit bâtiment qui leur faisait face. On voyait à travers la porte vitrée un comptoir haut... Mais aussi de nombreux affichages sur les murs, rangés de manière structurée. Il y avait certainement sur l'un d'entre eux l'annonce qui correspondait à la grosse mission dont tout le monde parlait.
- Je ne vais pas mentir, c'est pas aussi sympa que dehors, mais on n'est pas forcé de se présenter, on peut juste regarder les affichages. Si vous voulez qu'on se présente, je vous accompagnerai alors, soyez tranquille.
Il entra dans l'accueil et se dirigea vers un mur entouré par plusieurs personnes. Vu leur accoutrement, il y avait quelques aventuriers, tous un peu armés, comme souvent. Il y avait aussi des personnes moins évidentes à identifier. Probablement des citoyens curieux ou désireux. Il espérait que ça conforterait le jeune homme à se sentir plus à l'aise.
Une fois assez proche pour lire, il parcourut l'annonce des yeux et laissa son compagnon faire de même. Il se mit un peu en retrait et dit autant pour Valravn que ses objets, pensif :
- Mmh... ça a l'air assez dangereux mais c'est tentant. Imaginez, on pourrait y découvrir des choses encore inconnues, être des pionniers, affronter des dangers encore méconnus ! On pourrait aussi s'y blesser, voire pire... Mais c'est le chemin que j'ai choisi. Et vous, cela vous arrêtera-t-il ?
Ramar sourit. Aucun de ses objets ne fit de remarque : ils avaient tous conscience de cette réalité pour leur possesseur et étaient en accord avec. Qu'en penseraient Valravn et sa cape ?
Pour le jeune homme aux objets parlants, il était clair qu'il irait. Une telle mission le changerait, il voulait tester de nouvelles expériences, pour améliorer ses compétences et se diversifier. Et l'excitation de la découverte l'émoustillait sincèrement. Mais Valravn semblait être hésitant quant à devenir aventurier, alors se lancer dans une telle mission... C'était peut-être un peu trop ? A moins qu'il se sente assez confiant pour la réaliser. Il possédait après tout une cape parlante et un shallum, il avait donc des ressources inhabituelles, ce n'était pas négligeable, mais encore fallait-il que l'homme se fasse assez confiance pour se lancer, ou soit trop désespéré pour refuser... Ramar espérait que ce ne serait pas la seconde option.
Ramar rigola.
- Ahah ! Oui, un aventurier m'avait moi-même accompagné, à l'époque. On peut entrer dans le lieu sans être forcé à s'engager, ce n'est pas la Garde ! Ahahah !
Ramar rit de bon cœur. il n'avait rien contre les soldats, mais il les avait toujours trouvé très rigoureux et sérieux, aussi la blague lui semblait justifiée, en espérant pour eux que ce ne soit, cependant, pas la vérité !
Lorsqu'ils arrivèrent à la Guilde, l'aventurier ouvrit la porte et laissa passer Valravn, avec politesse. Le jeune homme semblait choqué par ce qu'il voyait. Ils se trouvaient dans une grande cour qui servait de hall. Le lieu était bien plus ouvert, sans doute, que ce qu'avait dû s'imaginer le vagabond. Pour Ramar, les Guildes avaient toujours parues plus accueillantes que bien d'autres endroits.
Celle de la capitale en particulier. Elle se trouvait plus ou moins au centre de la ville, sur l'île centrale justement. Elle était grande et comportait de nombreuses bâtisses. Autant dire qu'elle était donc bien entourée et ne risquait pas trop de subir un assaut quelconque. Mais plus encore que cela, ce qu'aimait Ramar dans ce lieu, c'était son ouverture. Plutôt que de donner sur un hall d'accueil dès l'ouverture des portes, on se retrouvait dans une cour agréable et bien plus séante à parcourir, découvrir, qu'un simple comptoir haut d'où sortiraient les têtes de quelques personnes mal lunées.
L'aventurier n'était pas dans la capitale depuis bien longtemps, mais il avait apprécié le lieu dès son arrivée, en papillonnant comme un enfant dans le lieu avant même d'être allé se présenter. Il avait toutefois été un peu trop réservé et il n'était pas sûr qu'on l'ait bien compris, mais bon... Il devrait se présenter un peu mieux, une fois !
- Cette mission ? Qu’est-ce que c’est au juste ?
Ramar se tourna vers le jeune homme qui avait sourit en posant sa question. On pouvait lire son excitation et l'aventurier se fit la réflexion qu'il avait eu raison : ce jeune homme avait le cœur de l'aventure. Il espérait juste qu'il avait plus de ressources qu'il ne pouvait le présumer, sinon il risquerait de devenir un de ces aventuriers désillusionnés qu'on pouvait rencontrer parfois. Mais une autre voix qu'il reconnut facilement le fit sourire car confirmait plus encore son diagnostic.
*Enfant va !*
Ramar éclata de rire avant de répondre sur un ton léger.
- Elle vous connait bien. Mais ça ne fait que me conforter dans l'idée que ce métier peut vous plaire. Il y a de nombreuses motivations, plus ou moins louables quant à devenir aventurier.
Il montra devant lui la cour, invitant le jeune homme à la traverser avec lui, pendant qu'il reprit.
- Depuis mon plus jeune âge, je côtoie des aventuriers. Certains le sont par appât du gain facile. Ils sont en général assez forts et ne font que des missions du type chasses ou traques. Ce sont pour eux des gains faciles et leur permet de vivre comme ils l'entendent.
Ils s'engouffrèrent dans une petite allée bordée par des petites haies parfaitement taillées.
*Heureusement pour nous, ils ont l'air plus forts qu'ils ne le sont vraiment, on les tombe facilement quand ils nous cherchent des noises, pas vrai Ramar ?
Ramar rigola puis expliqua à Valravn.
- Mon épée, ici -en la montrant- dit qu'on peut parfois avoir des ennuis avec eux mais ils ne sont pas aussi menaçants qu'ils le veulent. Et ensuite, on a des aventuriers qui ne vivent que pour le danger, l'aventure en elle-même. ils adorent les sensations fortes. Ils sont en général bien plus dangereux mais beaucoup plus sympathiques. Enfin quand ils ne sont pas trop fous dans leur passion.
*Oui, comme l'aventurière qui avait commencé à t'apprendre à te défendre ! Mais elle était gentille, pas folle.*
- Oui. On me fait rappeler que beaucoup d'entre eux sont très serviables et absolument non belliqueux. Mais on ne peut pas en faire une généralité. Il y a de tout !
Ils sortirent de la petite allée et en traversèrent une autre.
- Enfin, il y a des aventuriers dont les motivations sont plus évidentes encore : la gloire. Ou encore la puissance. Ou encore le pouvoir. Les aventures, les missions, ne sont pour ceux-là que des tremplins vers quelque chose de plus grand. Évidemment, on voudrait tous devenir des Saphirs, le meilleur des aventuriers. Mais pour ceux-là, c'est un peu différent. Cela pourrait, en un sens, ne jamais leur suffire même s'ils atteignaient le plus haut rang de la Guilde.
Ramar s'arrêta. Ils avaient terminé de traverser la cour, en prenant leur temps. L'aventurier en avait profité pour décrire le peu qu'il avait déjà pu comprendre sur les aventuriers qu'il avait pu croiser. Il préférait être honnête avec le jeune homme. Il lui avait déjà dit ne pas être recruteur ou pro-Guilde. Donc lui décrire ce qu'étaient la plupart des aventuriers, de son point de vue, pourrait peut-être l'aider, ou non, à se décider.
Il montra le petit bâtiment qui leur faisait face. On voyait à travers la porte vitrée un comptoir haut... Mais aussi de nombreux affichages sur les murs, rangés de manière structurée. Il y avait certainement sur l'un d'entre eux l'annonce qui correspondait à la grosse mission dont tout le monde parlait.
- Je ne vais pas mentir, c'est pas aussi sympa que dehors, mais on n'est pas forcé de se présenter, on peut juste regarder les affichages. Si vous voulez qu'on se présente, je vous accompagnerai alors, soyez tranquille.
Il entra dans l'accueil et se dirigea vers un mur entouré par plusieurs personnes. Vu leur accoutrement, il y avait quelques aventuriers, tous un peu armés, comme souvent. Il y avait aussi des personnes moins évidentes à identifier. Probablement des citoyens curieux ou désireux. Il espérait que ça conforterait le jeune homme à se sentir plus à l'aise.
Une fois assez proche pour lire, il parcourut l'annonce des yeux et laissa son compagnon faire de même. Il se mit un peu en retrait et dit autant pour Valravn que ses objets, pensif :
- Mmh... ça a l'air assez dangereux mais c'est tentant. Imaginez, on pourrait y découvrir des choses encore inconnues, être des pionniers, affronter des dangers encore méconnus ! On pourrait aussi s'y blesser, voire pire... Mais c'est le chemin que j'ai choisi. Et vous, cela vous arrêtera-t-il ?
Ramar sourit. Aucun de ses objets ne fit de remarque : ils avaient tous conscience de cette réalité pour leur possesseur et étaient en accord avec. Qu'en penseraient Valravn et sa cape ?
Pour le jeune homme aux objets parlants, il était clair qu'il irait. Une telle mission le changerait, il voulait tester de nouvelles expériences, pour améliorer ses compétences et se diversifier. Et l'excitation de la découverte l'émoustillait sincèrement. Mais Valravn semblait être hésitant quant à devenir aventurier, alors se lancer dans une telle mission... C'était peut-être un peu trop ? A moins qu'il se sente assez confiant pour la réaliser. Il possédait après tout une cape parlante et un shallum, il avait donc des ressources inhabituelles, ce n'était pas négligeable, mais encore fallait-il que l'homme se fasse assez confiance pour se lancer, ou soit trop désespéré pour refuser... Ramar espérait que ce ne serait pas la seconde option.
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Valravn se positionna comme les autres devant le tableau d’affichage, mais entre l’émotion et ses difficultés de lecture, ne comprit absolument rien à ce qui était écrit…
« Mmh... ça a l'air assez dangereux mais c'est tentant. Imaginez, on pourrait y découvrir des choses encore inconnues, être des pionniers, affronter des dangers encore méconnus ! On pourrait aussi s'y blesser, voire pire... Mais c'est le chemin que j'ai choisi. Et vous, cela vous arrêtera-t-il ? »
Non, tout cela ne l’arrêtait pas… Même s’il ignorait toujours en quoi consistait la mission, à n’en pas douter, les responsables sur place donneraient des indications verbales. Laissant la place à d’autres arrivant, il se reculèrent un peu, retournant plus à l’écart dans la cour. Il regardait Ramar qui paraissait enthousiaste et déjà parti quand une voix acerbe se fit entendre…
« Elles n’ont pas l’air d’avoir servi beaucoup les leçons du petit brun pour t’apprendre à lire ? Tu reluquais trop le gamin ou tu es juste bouché ? »
Furieux, il donna un coup violent au sac dans lequel était enfermée la cape depuis qu’elle avait demandé à être repliée… La même voix réagit en ricanant.
« Même pas mal ! J’ai vu juste hein ! Il est mignon le petit hein, même que ton cœur bat la breloque quand tu es à côté ! »
Horriblement mal à l’aise, Valravn regardait autour de lui, heureusement les conversations allaient bon train et personne ne semblait avoir entendu. Personne… Sauf Ramar bien sûr qui le jouxtait… Rouge brique, il parut sur le point de s’enfuir pour éviter la honte causée par les affirmations ignobles de la cape.
« Tu n’es qu’une créature haineuse et odieuse ! Tu jetterais l’opprobre sur Lucy elle-même ! Yuka est un ami et un garçon…»
Il dut s’arrêter… Yuka avait accepté de lui apprendre à lire et à écrire ! Sans rien demander en échange, tout heureux de rendre service ! Saleté d’objet, il aurait dû la réduire en charpie et vendre l’âme artificielle…
Au bord des larmes, il regardait le ciel pour tenter de se calmer.
« J’irai, je me fiche du danger et de tout ce qui pourrait arriver, je… »
Il avait conscience que c’était plus une fuite en avant qu’une décision pesée et pensée, mais il en avait marre de devoir toujours faire ses preuves, toujours devoir assurer les gens de sa valeur, de ses capacités…
Les remarques acerbes de la cape l’avaient blessé mais il devait bien admettre que oui, il appréciait beaucoup Yuka, sans rien de sale dans leur relation comme cette furie avait eu l’air de le suggérer ! Où était le mal de vouloir un ami, plusieurs si possible même ! Pourquoi ne pouvait-il pas être comme les autres ?
Il irait ! Cette mission était dangereuse ! Parfait ! Découvrir de l’inconnu ? Être des pionniers ? C’était tout à fait ce qu’il voulait ! Il montrerait aux autres qu’il n’était pas qu’un gamin en loques, timide et introverti, tout juste capable de faire ce que personne ne faisait sans rougir parce que c’était sale ou pénible !
A la fois outré, peiné et en colère, Valravn comme beaucoup de personne non-violentes et sensibles était entré dans une rage folle mais contenue. Il avait parfaitement conscience que c’était stupide, et que son état anormal le faisait agir bêtement et sans la moindre circonspection, mais tant pis, de toute façon, n’avait-il pas besoin d’un travail ? Celui-ci devait être bien payé pour attirer tant de monde…
Plus calme, il confirma donc à Ramar
« J’irai, c’est un boulot non ? j’ai besoin de travailler… »
Espoir posé sur ses épaules émit un petit son qui semblait vouloir dire : « tout à fait, nous irons !»
« Mmh... ça a l'air assez dangereux mais c'est tentant. Imaginez, on pourrait y découvrir des choses encore inconnues, être des pionniers, affronter des dangers encore méconnus ! On pourrait aussi s'y blesser, voire pire... Mais c'est le chemin que j'ai choisi. Et vous, cela vous arrêtera-t-il ? »
Non, tout cela ne l’arrêtait pas… Même s’il ignorait toujours en quoi consistait la mission, à n’en pas douter, les responsables sur place donneraient des indications verbales. Laissant la place à d’autres arrivant, il se reculèrent un peu, retournant plus à l’écart dans la cour. Il regardait Ramar qui paraissait enthousiaste et déjà parti quand une voix acerbe se fit entendre…
« Elles n’ont pas l’air d’avoir servi beaucoup les leçons du petit brun pour t’apprendre à lire ? Tu reluquais trop le gamin ou tu es juste bouché ? »
Furieux, il donna un coup violent au sac dans lequel était enfermée la cape depuis qu’elle avait demandé à être repliée… La même voix réagit en ricanant.
« Même pas mal ! J’ai vu juste hein ! Il est mignon le petit hein, même que ton cœur bat la breloque quand tu es à côté ! »
Horriblement mal à l’aise, Valravn regardait autour de lui, heureusement les conversations allaient bon train et personne ne semblait avoir entendu. Personne… Sauf Ramar bien sûr qui le jouxtait… Rouge brique, il parut sur le point de s’enfuir pour éviter la honte causée par les affirmations ignobles de la cape.
« Tu n’es qu’une créature haineuse et odieuse ! Tu jetterais l’opprobre sur Lucy elle-même ! Yuka est un ami et un garçon…»
Il dut s’arrêter… Yuka avait accepté de lui apprendre à lire et à écrire ! Sans rien demander en échange, tout heureux de rendre service ! Saleté d’objet, il aurait dû la réduire en charpie et vendre l’âme artificielle…
Au bord des larmes, il regardait le ciel pour tenter de se calmer.
« J’irai, je me fiche du danger et de tout ce qui pourrait arriver, je… »
Il avait conscience que c’était plus une fuite en avant qu’une décision pesée et pensée, mais il en avait marre de devoir toujours faire ses preuves, toujours devoir assurer les gens de sa valeur, de ses capacités…
Les remarques acerbes de la cape l’avaient blessé mais il devait bien admettre que oui, il appréciait beaucoup Yuka, sans rien de sale dans leur relation comme cette furie avait eu l’air de le suggérer ! Où était le mal de vouloir un ami, plusieurs si possible même ! Pourquoi ne pouvait-il pas être comme les autres ?
Il irait ! Cette mission était dangereuse ! Parfait ! Découvrir de l’inconnu ? Être des pionniers ? C’était tout à fait ce qu’il voulait ! Il montrerait aux autres qu’il n’était pas qu’un gamin en loques, timide et introverti, tout juste capable de faire ce que personne ne faisait sans rougir parce que c’était sale ou pénible !
A la fois outré, peiné et en colère, Valravn comme beaucoup de personne non-violentes et sensibles était entré dans une rage folle mais contenue. Il avait parfaitement conscience que c’était stupide, et que son état anormal le faisait agir bêtement et sans la moindre circonspection, mais tant pis, de toute façon, n’avait-il pas besoin d’un travail ? Celui-ci devait être bien payé pour attirer tant de monde…
Plus calme, il confirma donc à Ramar
« J’irai, c’est un boulot non ? j’ai besoin de travailler… »
Espoir posé sur ses épaules émit un petit son qui semblait vouloir dire : « tout à fait, nous irons !»
Ramar AldorAventurier
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Ramar avait tout suivi de la conversation plus houleuse entre la cape et son propriétaire. Il était vrai qu'elle n'était pas facile avec lui. Mais étrangement, il entendait toujours un bruit sourd en même temps que la cape, mais encore sans comprendre ce que ça pouvait être. Le fait que la cape était dans la sacoche peut-être ? Non, elle n'y était pas, tout à l'heure... Non, il ne comprenait pas.
Mais ce ne fut ni ça, ni la situation qui s'avéra gênante pour Valravn, qui le préoccupait alors. Grâce aux paroles de la cape, il avait comprit que le jeune homme ne savait bien lire. Il n'avait donc pas dû bien comprendre l'affiche, si ce n'était rien du tout peut-être même. Et lui, il avait... Rah, il s'agaçait.
Il s'aperçut alors que Valravn était touché par les mots de l'âme artificielle. Il en avait les larmes aux yeux quand il exprima sa volonté de participer à la mission. Ramar voulut intervenir mais Chimère l'en retint.
*Non, laisse-le gérer ça. Tu vas le gêner plus encore si tu interviens, Ramar.*
Elle avait raison, il le savait, mais cela le peinait de le voir ainsi. Valravn semblait être en proie avec ses pensées, ses projets, ses objectifs. Ramar devait le laisser encaisser et faire le clair tout seul. S'il y parvenait, le jeune homme aurait au moins le potentiel mental de devenir un aventurier d'au moins la deuxième catégorie, si l'aventurier avait vu juste. Il espérait par ailleurs que le jeune homme ne prenait pas sa décision pour de mauvaises raisons. Encore qu'il n'y pourrait rien même si c'était le cas. Jamais il ne se permettrait de juger un tel choix. Mais il pouvait le conseiller...
- J’irai, c’est un boulot non ? j’ai besoin de travailler…
L'aventurier réfléchit quelques instants avant de répondre. Valravn, en disant cela, semblait prendre la décision par dépit. Ramar voulait donc le lui en faire prendre conscience.
- Je suis désolé, Valravn. J'aurai dû te donner plus de détails en lisant l'affiche. De plus amples informations seraient mieux pour faire ton choix en connaissance de causes.
Il lui expliqua alors tout ce qu'il avait appris sur l'affiche, ne lésinant pas sur les détails en allant relire le papier en question au besoin. Il y avait deux missions distinctes, en somme : le désert volant qui semblait être la mission principale, et les ruines des corbeaux, qui semblaient être une mission un peu plus périlleuse mais aussi plus excitante. Ramar estimait qu'il y avait plus à découvrir dans les ruines que le désert. Peut-être y trouveraient-ils des artefacts mystérieux ? Ou simplement des objets inconnus ? Si tel était le cas, son impatience était déjà grande. Il avait hâte de découvrir ce que de tels objets pourraient avoir à raconter !
Il ne fit pas d'effort pour cacher sa propre excitation en détaillant tout ce que l'annonce contenait. Au contraire, il voulait que Valravn puisse sentir cette émotion monter aussi en lui, plutôt que le dépit. Il finit ensuite, plus modérément et sagement.
- Valravn, c'est bien un travail mais que ce soit une mission ou l'autre, elles sont dangereuses. Pour s'y lancer, un aventurier doit avoir deux émotions en lui. La première, avoir confiance en ses capacités. Je ne vous connais pas, donc je ne sais pas si vous vous en sentez capable à ce niveau-là. Moi-même, mon pouvoir est assez faible par rapport à d'autres. Mais je vais y aller justement pour avoir une occasion de me tester et de m'améliorer. La deuxième, se sentir excité par l'aventure, quelle qu'en soit la raison. Je vous les ai exposées tout à l'heure, de toute manière. Maintenant, c'est à vous de faire ce choix, en votre âme et conscience, je ne veux pas vous forcer !
Aucun de ses objets n'avaient réagi. Ils le laissaient faire, sans commenter, ce qui se trouvait être assez rare. Cela signifie-t-il qu'ils lui laissaient décider comment agir sans l'influencer ? C'est l'absence de réaction de Chimère qui l'étonnait le plus. Elle était sa garde morale, sa conscience même parfois. Était-elle donc en accord avec le fait qu'il conseille ainsi le jeune homme ? Ramar ne voulut pas demander directement à l'intéressée. Il préféra se persuader.
Mais du coup, Valravn ferait-il tout de même ce choix ? Et aussi...
- Ah oui, voulez-vous que je vous accompagne au comptoir ? Ou préférez-vous vous en tenir là, pour aujourd'hui ? Je vais de toute façon y aller pour leur officialiser mon inscription, en tout cas. Mais pour ça, je ne pense pas vous être très utile.
Mais ce ne fut ni ça, ni la situation qui s'avéra gênante pour Valravn, qui le préoccupait alors. Grâce aux paroles de la cape, il avait comprit que le jeune homme ne savait bien lire. Il n'avait donc pas dû bien comprendre l'affiche, si ce n'était rien du tout peut-être même. Et lui, il avait... Rah, il s'agaçait.
Il s'aperçut alors que Valravn était touché par les mots de l'âme artificielle. Il en avait les larmes aux yeux quand il exprima sa volonté de participer à la mission. Ramar voulut intervenir mais Chimère l'en retint.
*Non, laisse-le gérer ça. Tu vas le gêner plus encore si tu interviens, Ramar.*
Elle avait raison, il le savait, mais cela le peinait de le voir ainsi. Valravn semblait être en proie avec ses pensées, ses projets, ses objectifs. Ramar devait le laisser encaisser et faire le clair tout seul. S'il y parvenait, le jeune homme aurait au moins le potentiel mental de devenir un aventurier d'au moins la deuxième catégorie, si l'aventurier avait vu juste. Il espérait par ailleurs que le jeune homme ne prenait pas sa décision pour de mauvaises raisons. Encore qu'il n'y pourrait rien même si c'était le cas. Jamais il ne se permettrait de juger un tel choix. Mais il pouvait le conseiller...
- J’irai, c’est un boulot non ? j’ai besoin de travailler…
L'aventurier réfléchit quelques instants avant de répondre. Valravn, en disant cela, semblait prendre la décision par dépit. Ramar voulait donc le lui en faire prendre conscience.
- Je suis désolé, Valravn. J'aurai dû te donner plus de détails en lisant l'affiche. De plus amples informations seraient mieux pour faire ton choix en connaissance de causes.
Il lui expliqua alors tout ce qu'il avait appris sur l'affiche, ne lésinant pas sur les détails en allant relire le papier en question au besoin. Il y avait deux missions distinctes, en somme : le désert volant qui semblait être la mission principale, et les ruines des corbeaux, qui semblaient être une mission un peu plus périlleuse mais aussi plus excitante. Ramar estimait qu'il y avait plus à découvrir dans les ruines que le désert. Peut-être y trouveraient-ils des artefacts mystérieux ? Ou simplement des objets inconnus ? Si tel était le cas, son impatience était déjà grande. Il avait hâte de découvrir ce que de tels objets pourraient avoir à raconter !
Il ne fit pas d'effort pour cacher sa propre excitation en détaillant tout ce que l'annonce contenait. Au contraire, il voulait que Valravn puisse sentir cette émotion monter aussi en lui, plutôt que le dépit. Il finit ensuite, plus modérément et sagement.
- Valravn, c'est bien un travail mais que ce soit une mission ou l'autre, elles sont dangereuses. Pour s'y lancer, un aventurier doit avoir deux émotions en lui. La première, avoir confiance en ses capacités. Je ne vous connais pas, donc je ne sais pas si vous vous en sentez capable à ce niveau-là. Moi-même, mon pouvoir est assez faible par rapport à d'autres. Mais je vais y aller justement pour avoir une occasion de me tester et de m'améliorer. La deuxième, se sentir excité par l'aventure, quelle qu'en soit la raison. Je vous les ai exposées tout à l'heure, de toute manière. Maintenant, c'est à vous de faire ce choix, en votre âme et conscience, je ne veux pas vous forcer !
Aucun de ses objets n'avaient réagi. Ils le laissaient faire, sans commenter, ce qui se trouvait être assez rare. Cela signifie-t-il qu'ils lui laissaient décider comment agir sans l'influencer ? C'est l'absence de réaction de Chimère qui l'étonnait le plus. Elle était sa garde morale, sa conscience même parfois. Était-elle donc en accord avec le fait qu'il conseille ainsi le jeune homme ? Ramar ne voulut pas demander directement à l'intéressée. Il préféra se persuader.
Mais du coup, Valravn ferait-il tout de même ce choix ? Et aussi...
- Ah oui, voulez-vous que je vous accompagne au comptoir ? Ou préférez-vous vous en tenir là, pour aujourd'hui ? Je vais de toute façon y aller pour leur officialiser mon inscription, en tout cas. Mais pour ça, je ne pense pas vous être très utile.
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« Ah oui, voulez-vous que je vous accompagne au comptoir ? Ou préférez-vous vous en tenir là, pour aujourd'hui ? Je vais de toute façon y aller pour leur officialiser mon inscription, en tout cas.»
Valravn s’était repris, si la cape continuait, il l’abandonnerait simplement et bon courage à celui qui la trouverait ! Caressant Espoir, il se demandait si cette fameuse mission serait bien payée, à force de tirer le diable par la queue, il finissait par avoir des envies de confort et de sécurité. Il sortit de ses pensées en entendant Ramar parler.
« Il faut aller au comptoir pour ce travail ? Ce n’est pas que pour les aventuriers le comptoir ? Vous avez dit que les citoyens peuvent participer aussi non ? J’irai au Grand Port, et je partirai pour ces ruines des corbeaux. »
La tête dans la fourrure plumeuse d’Espoir c’était pour une fois lui qui était en quête d’amour et de chaleur, tous les deux, le petit shallum et lui, reviendraient et vivraient enfin mieux !
Il s’obligea à réfléchir calmement et posément. Qu’avait dit l’aventurier ? Avoir confiance en ses capacités ? oui, il avait confiance en lui, il savait ce qu’il pouvait faire… Il était probablement le seul au monde d’ailleurs à le savoir et à se faire confiance, les gens ne voyaient en lui qu’un gamin rêveur et fauché, un asocial incapable de faire quoi que ce soit d’un peu intelligent ou compliqué…
L’esprit de revanche et la fureur qui avaient suivi les paroles de la cape l’avaient quitté, mais il voulait être fier de ses actions, ne plus rougir en rencontrant d’autres humains, ne plus s’excuser d’être ce qu’il était… La pauvreté n’était pas une tare ! Elle ne préjugeait pas d’une sottise ou d’un handicap inconnu…
Ensuite ? Être tenté par l’aventure ? C’était plus ou moins ça ? A part pour se prouver sa valeur, il s’en fichait un peu… Enfin… N’avait-il pas envie de découvrir d’autres horizons ? Des endroits où peu de gens seraient passés ? Si, il était toujours intéressant de découvrir, d’apprendre, d’aller de l’avant. Il trouverait peut-être des réponses aux multiples questions qu’il se posait, ce monde apparu du néant ne pouvait pas être juste la copie de ce qu’il avait déjà vu ? Sinon à quoi bon ?
« Ils disent comment ça va se passer ? »
Il regarda l’affiche. Puisque cette peste de cape avait dévoilé son secret et que Ramar n’avait pas éclaté de rire en se moquant, autant profiter de sa gentillesse. Est-ce qu’il fallait se faire recenser à ce comptoir ? Fallait-il s’inscrire même si l’on n’est pas aventurier ? Les gens chargés d’organiser l’expédition le prendraient-ils, malgré son aspect peu martial et son manque évident d’expérience ? Si Ramar y allait, peut-être accepterait-il sa compagnie ?
Tant de questions, il fit un rapide inventaire de ses maigres possessions… A part ses vêtements, il n’avait qu’Espoir, encore qu’Espoir soit un compagnon et non une possession… Cette fichue cape totalement inutile, son bâton, sa dague, tous les objets qu’il traînait depuis des années et qui avaient fait leurs preuves d’utilité, petits outils, ceinture bolas…
Et puis ce qu’il avait gagné lorsqu’il trouvait des patrons trop pingres pour lui donner autre chose que les objets dont ils ne voulaient plus, qui pour eux n’étaient que des rebuts alors que souvent pour lui ça devenait des trésors… Il serait aussi bien équipé que la plupart après tout, sauf les plus riches aventuriers et les quelques nobles qui paraissaient intéressés par l’affiche.
« Vous croyez qu’on pourrait se retrouver là-bas ? » -Il le regardait plein d’espoir.- « Et faire équipe ensemble ? »
N’était-il pas présomptueux en osant proposer cela, même si l’aventurier paraissait accessible et sympathique ?
Valravn s’était repris, si la cape continuait, il l’abandonnerait simplement et bon courage à celui qui la trouverait ! Caressant Espoir, il se demandait si cette fameuse mission serait bien payée, à force de tirer le diable par la queue, il finissait par avoir des envies de confort et de sécurité. Il sortit de ses pensées en entendant Ramar parler.
« Il faut aller au comptoir pour ce travail ? Ce n’est pas que pour les aventuriers le comptoir ? Vous avez dit que les citoyens peuvent participer aussi non ? J’irai au Grand Port, et je partirai pour ces ruines des corbeaux. »
La tête dans la fourrure plumeuse d’Espoir c’était pour une fois lui qui était en quête d’amour et de chaleur, tous les deux, le petit shallum et lui, reviendraient et vivraient enfin mieux !
Il s’obligea à réfléchir calmement et posément. Qu’avait dit l’aventurier ? Avoir confiance en ses capacités ? oui, il avait confiance en lui, il savait ce qu’il pouvait faire… Il était probablement le seul au monde d’ailleurs à le savoir et à se faire confiance, les gens ne voyaient en lui qu’un gamin rêveur et fauché, un asocial incapable de faire quoi que ce soit d’un peu intelligent ou compliqué…
L’esprit de revanche et la fureur qui avaient suivi les paroles de la cape l’avaient quitté, mais il voulait être fier de ses actions, ne plus rougir en rencontrant d’autres humains, ne plus s’excuser d’être ce qu’il était… La pauvreté n’était pas une tare ! Elle ne préjugeait pas d’une sottise ou d’un handicap inconnu…
Ensuite ? Être tenté par l’aventure ? C’était plus ou moins ça ? A part pour se prouver sa valeur, il s’en fichait un peu… Enfin… N’avait-il pas envie de découvrir d’autres horizons ? Des endroits où peu de gens seraient passés ? Si, il était toujours intéressant de découvrir, d’apprendre, d’aller de l’avant. Il trouverait peut-être des réponses aux multiples questions qu’il se posait, ce monde apparu du néant ne pouvait pas être juste la copie de ce qu’il avait déjà vu ? Sinon à quoi bon ?
« Ils disent comment ça va se passer ? »
Il regarda l’affiche. Puisque cette peste de cape avait dévoilé son secret et que Ramar n’avait pas éclaté de rire en se moquant, autant profiter de sa gentillesse. Est-ce qu’il fallait se faire recenser à ce comptoir ? Fallait-il s’inscrire même si l’on n’est pas aventurier ? Les gens chargés d’organiser l’expédition le prendraient-ils, malgré son aspect peu martial et son manque évident d’expérience ? Si Ramar y allait, peut-être accepterait-il sa compagnie ?
Tant de questions, il fit un rapide inventaire de ses maigres possessions… A part ses vêtements, il n’avait qu’Espoir, encore qu’Espoir soit un compagnon et non une possession… Cette fichue cape totalement inutile, son bâton, sa dague, tous les objets qu’il traînait depuis des années et qui avaient fait leurs preuves d’utilité, petits outils, ceinture bolas…
Et puis ce qu’il avait gagné lorsqu’il trouvait des patrons trop pingres pour lui donner autre chose que les objets dont ils ne voulaient plus, qui pour eux n’étaient que des rebuts alors que souvent pour lui ça devenait des trésors… Il serait aussi bien équipé que la plupart après tout, sauf les plus riches aventuriers et les quelques nobles qui paraissaient intéressés par l’affiche.
« Vous croyez qu’on pourrait se retrouver là-bas ? » -Il le regardait plein d’espoir.- « Et faire équipe ensemble ? »
N’était-il pas présomptueux en osant proposer cela, même si l’aventurier paraissait accessible et sympathique ?
Ramar AldorAventurier
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- Il faut aller au comptoir pour ce travail ? Ce n’est pas que pour les aventuriers le comptoir ? Vous avez dit que les citoyens peuvent participer aussi non ? J’irai au Grand Port, et je partirai pour ces ruines des corbeaux.
Valravn était pensif. Ramar le voyait réfléchir, envisager des choses, réagir, au fond, à ce qu'il lui avait dit. C'était une bonne chose. Il ne fallait pas, selon lui, que le jeune homme parte en mission sur un coup de tête ou de sang. Il était plus sain de partir avec une motivation sincère et réelle, avec conscience de la réalité.
Son compagnon s'était posé une question judicieuse, à propos de la logistique, mais Ramar ne put lui répondre : il n'y avait que peu d'informations encore. Il supposait que pour avoir plus de précisions, il suffisait de se présenter avec l'intention de s'inscrire. L'aventurier se sentait inquiet pour Valravn, mais en l'observant alors que ce dernier semblait réfléchir bien plus posément et sereinement à la mission, il comprit qu'il n'avait plus à s'en faire.
Quelque chose avait changé dans les motivations et objectifs du vagabond. Peut-être étaient-ce ses conseils, peut-être était-ce la prise de bec avec la cape. Qu'importe. C'était une bonne chose. Ramar sourit et entendit Chimère rire très légèrement aussi. Il comprit alors qu'elle était non seulement d'accord mais contente de lui, peut-être même fière. Cela le rassura plus encore et lui fit chaud au cœur : au fond, il voudrait ne jamais la décevoir...
Le jeune homme le sortit toutefois de ses pensées.
- Vous croyez qu’on pourrait se retrouver là-bas ? Et faire équipe ensemble ?
Ramar le regarda et répondit d'abord par un sourire. Il réfléchit ensuite un peu. Il comprit qu'il mettait trop de temps à répondre quand Chimère lui siffla dans les oreilles -enfin dans l'esprit. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il hésitait donc répondit aussitôt au jeune homme en s'excusant.
- Oh désolé, je réfléchissais juste à la logistique avant de répondre, ne sachant pas trop comment cela s'organise encore. Je pense que oui, ça doit être possible. Vu que vous allez directement au Grand-Port, je vous y rejoindrai. Là-bas, signalez-vous à la Guilde. J'ai votre nom, Valravn Wraith, vous me l'avez dit tout à l'heure. Je le donnerai tout à l'heure quand je m'inscrirai, comme ça vous n'aurez pas besoin de le faire, si vous le souhaitez. Ainsi, je pense qu'ils nous mettront ensemble plus facilement.
Ramar marqua une pause. Oui, ça lui semblait faisable ainsi. Il était certain qu'on doive se présenter à une Guilde, au moins, pour se porter volontaire. En indiquant dès le départ le nom du vagabond quand celui-ci ne se présenterait que plus tard, cela ferait comprendre à ceux qui constitueraient les groupes, si tel était bien le cas comme il le suggérait, qu'ils aimeraient réaliser la mission ensemble. Du point de vue de Ramar, cela lui permettrait d'aider Valravn, s'il en était capable, à devenir un aventurier à son tour. En outre, Ramar ne connaissait que peu de personnes, encore moins parmi les aventuriers de la Capitale ou même de Grand-Port. Cela lui ferait donc au moins une personne qui connaitrait son pouvoir sans le mésestimer : une bonne base pour collaborer sur une mission aussi périlleuse, comme elle s'annonçait l'être.
- Cette mission dans les ruines m'intéresse énormément aussi mais elle semble plus dangereuse. On pourrait ne pas en revenir. Je suis bien désolé de ne pas être plus puissant que je ne le suis, mais je ferai de mon mieux pour qu'on puisse s'en sortir aussi indemne que possible et surtout pour qu'on découvre ce qu'il y a de mieux. Après tout, les objets sont ma spécialité ! Ahah ! Je ne vous retiens pas, je sais que vous n'avez pas encore envie de vous approcher du comptoir. Il est impressionnant pour tout le monde mais on s'y habitue ! Je vais aller nous inscrire. Nous n'avons donc qu'à nous retrouver à Grand-Port pour l'événement !
Il prit le temps de saluer son futur collègue chaleureusement. Il voulait le mettre réellement en confiance. Il ne fallait rien craindre, c'était perdu d'avance sinon. Une aventure allait bientôt débuter, elle commencerait dans des ruines. Il espérait juste ne pas emmener le jeune homme à l'abattoir, mais il retira cette idée de son esprit. Cette future aventure, il aurait l'avantage de la commencer avec au moins une personne qui lui ferait un peu confiance, c'était bien mieux que d'habitude et surtout, cela le rendrait plus efficace encore que d'habitude. Donc s'en faire était inutile.
Ramar finit par se retourner pour se diriger vers le comptoir, au bout du grand hall, tandis que Valravn ressortait probablement à l'air libre. Si jamais la mission se révélait trop difficile, alors c'est que ses compétences ne seraient pas encore assez développées. Mais s'il ne parvenait pas à s'améliorer d'ici là, alors il ne pourrait, quoi qu'il arrive, rien regretter : la mission avait une date donc à ce moment-là, il serait aussi fort que possible, pour cette date précisément. Il ne pourrait regretter avoir la puissance qu'il aurait peut-être dans 10 ans, seulement pour dans quelques semaines, c'était incohérent et surtout contre-productif.
C'est donc avec un visage assuré qu'il se présenta à un homme prêt à recevoir son inscription.
*Il a l'air honnête et gentil, ce Valravn. Il a beau être un vagabond, Ramar, sans aucune richesse, pourtant il arrive à vivre et survivre. Il a donc des ressources. Donc entraîne-toi, mais ne compte pas que sur toi, vous serez plusieurs et je suis certain que ce jeune homme pourrait te surprendre. C'est bien que tu aies trouver quelqu'un qui te fasse un peu confiance avec qui faire équipe, mais il va falloir que toi aussi, tu fasses confiance...*
Alors que l'homme attendait, penaud de voir l'aventurier face à lui et muet, Ramar retournait les paroles de Chimère dans sa tête...
- Oui, tu as raison... Ce sera déjà une bonne occasion pour m'améliorer à ça, entre autres. -dit-il, le regard un peu vague vers son écharpe donc un bout était un peu relevé dans les airs, avant de se secouer légèrement la tête pour se concentrer sur le pauvre homme qui semblait le prendre pour un fou, encore...-Veuillez m'excuser, je parlais à...
Valravn était pensif. Ramar le voyait réfléchir, envisager des choses, réagir, au fond, à ce qu'il lui avait dit. C'était une bonne chose. Il ne fallait pas, selon lui, que le jeune homme parte en mission sur un coup de tête ou de sang. Il était plus sain de partir avec une motivation sincère et réelle, avec conscience de la réalité.
Son compagnon s'était posé une question judicieuse, à propos de la logistique, mais Ramar ne put lui répondre : il n'y avait que peu d'informations encore. Il supposait que pour avoir plus de précisions, il suffisait de se présenter avec l'intention de s'inscrire. L'aventurier se sentait inquiet pour Valravn, mais en l'observant alors que ce dernier semblait réfléchir bien plus posément et sereinement à la mission, il comprit qu'il n'avait plus à s'en faire.
Quelque chose avait changé dans les motivations et objectifs du vagabond. Peut-être étaient-ce ses conseils, peut-être était-ce la prise de bec avec la cape. Qu'importe. C'était une bonne chose. Ramar sourit et entendit Chimère rire très légèrement aussi. Il comprit alors qu'elle était non seulement d'accord mais contente de lui, peut-être même fière. Cela le rassura plus encore et lui fit chaud au cœur : au fond, il voudrait ne jamais la décevoir...
Le jeune homme le sortit toutefois de ses pensées.
- Vous croyez qu’on pourrait se retrouver là-bas ? Et faire équipe ensemble ?
Ramar le regarda et répondit d'abord par un sourire. Il réfléchit ensuite un peu. Il comprit qu'il mettait trop de temps à répondre quand Chimère lui siffla dans les oreilles -enfin dans l'esprit. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il hésitait donc répondit aussitôt au jeune homme en s'excusant.
- Oh désolé, je réfléchissais juste à la logistique avant de répondre, ne sachant pas trop comment cela s'organise encore. Je pense que oui, ça doit être possible. Vu que vous allez directement au Grand-Port, je vous y rejoindrai. Là-bas, signalez-vous à la Guilde. J'ai votre nom, Valravn Wraith, vous me l'avez dit tout à l'heure. Je le donnerai tout à l'heure quand je m'inscrirai, comme ça vous n'aurez pas besoin de le faire, si vous le souhaitez. Ainsi, je pense qu'ils nous mettront ensemble plus facilement.
Ramar marqua une pause. Oui, ça lui semblait faisable ainsi. Il était certain qu'on doive se présenter à une Guilde, au moins, pour se porter volontaire. En indiquant dès le départ le nom du vagabond quand celui-ci ne se présenterait que plus tard, cela ferait comprendre à ceux qui constitueraient les groupes, si tel était bien le cas comme il le suggérait, qu'ils aimeraient réaliser la mission ensemble. Du point de vue de Ramar, cela lui permettrait d'aider Valravn, s'il en était capable, à devenir un aventurier à son tour. En outre, Ramar ne connaissait que peu de personnes, encore moins parmi les aventuriers de la Capitale ou même de Grand-Port. Cela lui ferait donc au moins une personne qui connaitrait son pouvoir sans le mésestimer : une bonne base pour collaborer sur une mission aussi périlleuse, comme elle s'annonçait l'être.
- Cette mission dans les ruines m'intéresse énormément aussi mais elle semble plus dangereuse. On pourrait ne pas en revenir. Je suis bien désolé de ne pas être plus puissant que je ne le suis, mais je ferai de mon mieux pour qu'on puisse s'en sortir aussi indemne que possible et surtout pour qu'on découvre ce qu'il y a de mieux. Après tout, les objets sont ma spécialité ! Ahah ! Je ne vous retiens pas, je sais que vous n'avez pas encore envie de vous approcher du comptoir. Il est impressionnant pour tout le monde mais on s'y habitue ! Je vais aller nous inscrire. Nous n'avons donc qu'à nous retrouver à Grand-Port pour l'événement !
Il prit le temps de saluer son futur collègue chaleureusement. Il voulait le mettre réellement en confiance. Il ne fallait rien craindre, c'était perdu d'avance sinon. Une aventure allait bientôt débuter, elle commencerait dans des ruines. Il espérait juste ne pas emmener le jeune homme à l'abattoir, mais il retira cette idée de son esprit. Cette future aventure, il aurait l'avantage de la commencer avec au moins une personne qui lui ferait un peu confiance, c'était bien mieux que d'habitude et surtout, cela le rendrait plus efficace encore que d'habitude. Donc s'en faire était inutile.
Ramar finit par se retourner pour se diriger vers le comptoir, au bout du grand hall, tandis que Valravn ressortait probablement à l'air libre. Si jamais la mission se révélait trop difficile, alors c'est que ses compétences ne seraient pas encore assez développées. Mais s'il ne parvenait pas à s'améliorer d'ici là, alors il ne pourrait, quoi qu'il arrive, rien regretter : la mission avait une date donc à ce moment-là, il serait aussi fort que possible, pour cette date précisément. Il ne pourrait regretter avoir la puissance qu'il aurait peut-être dans 10 ans, seulement pour dans quelques semaines, c'était incohérent et surtout contre-productif.
C'est donc avec un visage assuré qu'il se présenta à un homme prêt à recevoir son inscription.
*Il a l'air honnête et gentil, ce Valravn. Il a beau être un vagabond, Ramar, sans aucune richesse, pourtant il arrive à vivre et survivre. Il a donc des ressources. Donc entraîne-toi, mais ne compte pas que sur toi, vous serez plusieurs et je suis certain que ce jeune homme pourrait te surprendre. C'est bien que tu aies trouver quelqu'un qui te fasse un peu confiance avec qui faire équipe, mais il va falloir que toi aussi, tu fasses confiance...*
Alors que l'homme attendait, penaud de voir l'aventurier face à lui et muet, Ramar retournait les paroles de Chimère dans sa tête...
- Oui, tu as raison... Ce sera déjà une bonne occasion pour m'améliorer à ça, entre autres. -dit-il, le regard un peu vague vers son écharpe donc un bout était un peu relevé dans les airs, avant de se secouer légèrement la tête pour se concentrer sur le pauvre homme qui semblait le prendre pour un fou, encore...-Veuillez m'excuser, je parlais à...
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