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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
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    La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 1 Mar 2021 - 20:49 #
    La pénombre avait emplie le lieu. Le soleil n'était pourtant pas encore couché. Mais les murs de la demeure n'avait pas vu la lumière du jour. L'escalier au centre du hall principal était éclairé par de fins rayon de soleil, perçant avec difficulté au travers d'épais rideau bleu nuit. Le séjour, à droite de l'entrée, ou trônait une immense cheminée, était lui aussi plongé dans le noir. Toutes les fenêtres de la demeure étaient entravés d'épais rideaux.

    Il régnait dans le lieu une ambiance pesante et un désordre inhabituel. Dans la cuisine, à gauche de l'entrée, de la vaisselle cassées jonchait le sol. Deux des six chaises était renversées. L'une d'elles avait un pied cassé. Dans la grand hall, deux lames jonchaient le sol, décrochées de leur présentoir, au dessus de la porte. Un tableau représentant un homme blond, barbu, d'une cinquantaine d'année, était éventré sur la rembarde métallique de l'escalier. Plusieurs débris de verre, de plantes, d'objet en tout genre jonchaient le sol du salon. Dans l'âtre de la cheminée éteinte, une statuette métallique déformée par la chaleur, représentant deux homme, dont un avec des cornes étrangement semblable à celles de Nivan bien que les contours du visage des deux personnages ne soient plus visible. Cet objet était à l'origine de tout ce capharnaüm.

    La nuit ne tomberait pas avant plusieurs heures. Deux. Trois. Peut-être quatre, ou cinq. Il ne savait pas. La notion du temps lui avait été enlevée depuis le matin même. Comme parfois. Comme trop souvent à ses yeux. Était-il malade? Ou en proie à des démons qu'il n'avait jamais pu exorcisé? Il avait juste ouvert ce colis, déposé devant sa porte. Tout était parti de là. Et maintenant, il était là. Dans ce canapé. A fixer cette maudite cheminée d'un regard bien trop assassin pour être factice. Son regard se posa sur ses mains, abimée par les coup portés ça et là. Par le verre brisé. Intérieurement, Nivan le maudissait. Se maudissait. Maudissait le fait de ne pas savoir gérer ses émotions. Et ces pensées négatives ne faisaient qu'attiser encore la rage qui s'était quelque peu éteinte.

    Posant ses coudes sur ses genoux, il pris sa tête dans ses mains, crispant la mâchoire en silence. Il aurait voulu hurler, mais aucun son ne pouvait passer ses lèvres. Fixant le carrelage gris, il tentait de se raisonner tant bien que mal. Sans trop y parvenir à vrai dire. L'impatience le fit se lever, faisant désormais les cents pas devant cette même cheminée. Au coin du séjour, un grand miroir reflétait son allure. Il se stoppa devant, l'espace d'un instant. Tout juste assez de lumière lui permettait de contempler son reflet. Il faisait peine à voir. Une balafre dont quelques gouttes de sang perlaient encore striait sa joue. La pince dorée qui ornait habituellement son col était tombée, permettant à celui ci de bailler de manière indécente, révélant les écailles qui se trouvait sur sa gorge et le haut de son torse. Son pantalon était taché de suie. Dans un hurlement de rage, il attrapa une réplique de Drarbuste en étain qu'il avait lui même créée pour la lancer de toute ses forces contre le miroir qui se brisa dans un fracas assourdissant.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 1 Mar 2021 - 22:03 #
    Tout ce qu'elle vivait à présent, c'était grâce à Jack. Pouvoir se promener dans les rues en plein jour, sentir les étales, écouter les enfants rires aux éclats et les marchants crier pour appâter les clients ; tout ceci était possible grâce à cette amélioration, bien cachée sur le haut de sa cuisse, le dessin d'une fleur portant le même nom qu'elle. Gardenia ne rechignait pas lorsqu'elle devait se frayer un passage entre les habitants, elle-même vêtue comme une simple paysanne, ses cheveux noués sur le haut de son crâne. Elle savourait toute cette nouveauté, ces sons, ces odeurs, ces contacts, comme une renaissance.
    Il y avait dans son esprit une personne avec qui elle tenait tout particulièrement à partager cette nouvelle, lui dire qu'elle irait bien à partir de maintenant, qu'elle pouvait enfin venir le trouver en plein jour, voir sa forge avec ses clients, découvrir son art sans que rien ne l'arrête. Nivan. La carte dans sa sacoche, elle avait quitté sa chambre de fortune pour se frayer un chemin dans les rues, suivant minutieusement le tracé sur le papier afin de ne pas se perdre. Cela allait également être la première fois qu'elle se rendait chez lui et sans le prévenir de surcroît. Elle avait disparu depuis plus d'une semaine, sans donner signe de vie à quiconque et même si Nivan ne s'attendait probablement pas à en recevoir, elle espérait juste que sa famille n'était pas venue le trouver pour le questionner. Il n'avait rien à voir dans cette histoire.

    Arrivée devant la bâtisse qu'elle supposait être la sienne, Gardenia chercha du regard une personne pour l'autoriser à entrer. Personne. Elle fit quelques pas en avant, se rapprochant jusqu'à la porte d'entrée. Elle leva sa main, prête à faire connaître sa présence, lorsqu'un gros fracas accompagné d'un hurlement vint déchirer ses tympans, provoquant un sursaut violent qui la fit lâcher la carte. Sans réfléchir, la noble poussa la porte à la volée, subitement inquiète et allant au devant d'un potentiel danger juste parce que la peur qu'il soit arrivé quelque chose à son ami la prenait sauvagement.

    Nivan ! appela-t-elle en criant.

    Pas besoin qu'il indique sa position, elle la connaissait déjà ; les battements de coeur affolés et le verre finissant de tomber au sol trahissaient la présence de l'homme dans la pièce à droite. L'obscurité saisissante des lieux ne fit qu'accentuer la panique de Gardenia qui s'arrêta juste à l'entrée du séjour, cherchant du regard l'homme qui se tenait un peu plus loin d'elle, entouré d'un désordre sans nom. Durant cette courte seconde d'immobilisation, son regard à peine habitué à l'obscurité pouvait distinguer un chaos terrifiant. Pas le temps de s'attarder dessus ; elle reprit sa course en direction de l'homme, se plaçant devant lui pour le regarder directement.
    L'inquiétude et la peur étaient si facilement lisibles sur le visage de Gardenia qu'elle ne se rendait elle-même pas compte de son niveau de paniquer. Elle attrapa les avant-bras du forgeron, cherchant à voir s'il allait bien. Elle ne parvint pas à souffler son nom à nouveau, tremblante comme une feuille dans la tempête. Que devait-elle faire ? Où avait-il mal ? Que se passait-il ? Elle ne savait rien, savait pas.
    Puis ce fut en voyant son propre reflet dans un éclat au sol qu'elle comprit.

    Sans rien dire car elle était incapable de prononcer le moindre mot, elle se jeta sur le forgeron, ses bras encerclant sa taille aussi fortement qu'elle le pouvait malgré sa fébrilité. L'oreille contre lui, elle entendait à la perfection le rythme effréné de son coeur, le sien suivant un rythme tout aussi affolé. Ses doigts s'accrochèrent à ses vêtements et son regard écarquillé ne trouvait aucun point sur lequel se fixer tant la terreur la mettait en alerte. Pourquoi avait-il fait ça ? Arrête ça ! Elle le tenait ; elle refusait de lâcher, les doigts fermement crispés sur le vêtement de l'homme. Nivan ! avait-elle envie d'appeler, en vain. Que pouvait-elle faire de plus ?
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 1 Mar 2021 - 22:58 #
    Nivan avait toujours eue la fâcheuse habitude de garder ses sentiments pour lui. Si bien qu'il arrivait qu'il ne parvienne plus à les réfréner. A ce niveau là, sa colère relevait probablement de la pathologie. Mais il n'avait jamais eu l'envie d'en référer à qui que ce soit. Par fierté, ou par pudeur, il choisissait consciemment de ne rien y changer. Fait qui avait le don de l'énerver encore davantage et le faisait sombrer dans un cercle vicieux tenace. Ainsi, il se retrouvait parfois une journée entière sans pouvoir mettre le nez dehors. Comme ce jour là.

    Et ce jour là encore, il s'en voulait de ne pas avoir réussi à dépasser ça. Et bien que sa rage soit quelque peu passer, subsistait encore quelques braises qui le conduirent à cet ultime geste. Le miroir se brisa. Et bien que le geste eu un effet défoulant, Nivan resta interdit lorsqu'il perçu son prénom, d'une voix qu'il aurait reconnue en temps normal, mais dont il ignorait tout présentement. Il l'ignora d'ailleurs, figé devant ce qui restait du miroir qui l'avait reflété plus tôt. A la fois satisfait d'en avoir effacé toute trace, et frustré de ne plus pouvoir reproduire son geste. Sa mâchoire s'était crispée tandis que son regard interdit restait fixé sur le cadre vide de l'objet qui ne renverrais jamais plus le moindre reflet.

    Absent, Nivan ne se rendit pas compte tout de suite que Gardenia était là. Que quelqu'un était là. Il ne ressenti rien lorsqu'elle lui pris les bras pour le stopper. Rien lorsqu'elle se jeta contre lui pour l'enlacer. Il amorça un geste presque mécanique, posant une main sur l'épaule de la jeune femme, la tâchant de sang au passage. Son objectif était clair. Se défaire rapidement de cette étreinte que son esprit ne comprenait pas encore. De sa hauteur, il lança un regard assassin à celle qui l'entravait désormais. Mais alors que son esprit reconnaissait le visage et le parfum de la jeune femme, son regard glacial se mua progressivement en terreur. "Gardenia..." Souffla t-il soudainement, sous le choc de cette présence qu'il venait de saisir.

    A la hâte, il amorça un mouvement de recul pour se défaire de son emprise, interdit. Chancelant presque jusqu'à la cheminée pour s'appuyer sur son manteau, il fixait la jeune femme avec stupeur, comme s'il était encore coincé dans un corp qui n'était pas le sien et en craignait les conséquence. Une stupeur non dissimulée par un masque de marbre. La stupeur. La vraie. Comme il était rare de la voir sur le visage de Nivan. Il ne semblait pas croire qu'elle puisse être réellement ici. Mais à la fois, il commençait à prendre mesure de la situation. Son regard balaya le lieu sinistré, dans sa tête se bousculait tout un tas d'émotion contradictoire qui lui donnait mal à la tête. Se redressant, il inspira profondément pour tenter de les refouler. "J'aurais pu te blesser...". Conclu t-il alors que son regard se posait de nouveau sur elle. Horrifié à l'idée qu'elle ai pu subir sa colère. Horrifié à l'idée qu'elle ai pu voir ce triste spectacle. "Tu ne devrais pas être là...". Reprit-il comme s'il refusait intérieurement d'admettre qu'elle était là. Factuellement. Physiquement. Et rien de ce qu'il pourrait dire ou faire ne pourrait changer quoi que ce soit à ce qu'elle avait vu. Et en cet instant, c'était bien la chose qui le terrifiait le plus.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 1 Mar 2021 - 23:48 #
    Qui était cet homme qu'elle tenait exactement ? Était-il le même homme qui lui avait ouvert sa forge, donné une carte, offert de pouvoir venir chez lui ? Dans son esprit paniqué, Gardenia se cherchait frénétiquement des réponses sans jamais en obtenir une seule. Elle se tenait à lui aussi fortement qu'elle pouvait mais de toute évidence, elle ne faisait pas le moindre poids face à lui. Nivan parvint à se détacher d'elle, la laissant figée sur place dans une tentative de mouvement pour le rattraper, mais la peur rendait ses gestes confus et tremblotants. Il la regardait et elle cherchait désespérément dans son regard la présence du Nivan qu'elle connaissait, de cet homme bon et taciturne, mais chaleureux à sa façon.

    Il était là. Elle pouvait le voir. Nivan était là et lui parlait, mais les mots qu'il prononçait n'atteignaient pas Gardenia, bien trop préoccupée par ce qu'elle voyait. Ramenant ses mains à elle, elle baissa les yeux pour voir du sang ; pas le sien. Celui de Nivan. Il était blessé. Nouvelle panique ; elle releva vivement le regard vers Nivan avant de se ruer vers lui, prenant une de ses mains abîmées ; et sur son visage aussi, il saignait. Gardenia tenta vainement de déchirer un pan de sa robe mais sa maigre force ne fit aucun effet ; elle força autant qu'elle pu, serrant les dents et grognant, mais le tissu ne se déchira pas ; des larmes se mirent à couler en même temps, le torrent d'émotions ne pouvant pas être contenu. Peur, inquiétude, douleur, tristesse, trop de vagues sombres en elle pour lui permettre de les étouffer.
    Et puisque le tissu ne se déchirait pas, elle abandonna pour juste lui prendre la main et bêtement l'essuyer avec la sienne. Elle frotta sa main, incapable de savoir comment panser une blessure. D'un revers de main elle essuya les larmes, s'étalant le sang sur la joue au passage, puis revint essayer de nettoyer tout ce rouge qu'elle ne faisait qu'étaler davantage. Et elle pleurait, silencieusement, les sanglots étouffés, incapable de mesurer l'ampleur de ce qu'elle voyait. Elle ne souvenait pas avoir déjà vu du sang, n'avait jamais eu à soigner quelque blessure, ne savait pas quelle douleur il pouvait ressentir. Pour elle, ce qu'elle voyait était effroyable. Mais le sang ne partait pas. Il ne disparaissait pas, qu'elle l'essuie avec sa main, pleure dessus ou prie de toutes ses forces pour que magiquement elle soit capable de le soigner ou prendre sa douleur.

    Puis elle abandonna. Ses mains tenant la sienne, elle regarda la blessure, dépassée par ce qu'elle vivait. Ses mains se refermèrent sur celle de Nivan et elle la mena contre elle, serrant contre sa poitrine cette main qu'elle ne pouvait pas soigner. Rien de plus, rien de moins. Pas un mot, juste des larmes, des bruits, et des émotions chaotiques incontrôlables.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mar 2 Mar 2021 - 20:38 #
    Nivan ne parvenait pas à croire qu'elle puisse être là; Maintenant. Qu'elle puisse le voir ainsi. Pourquoi fallait-il que ça tombe ce jour là? Lucy était elle mauvaise à ce point? Et alors que le silence tombait, pesant, s'infiltrant partout, il ne pouvait pas détacher son regard de la jeune femme. L'horreur ne le quittait pas. Les battements de son cœur ne parvenait pas à se taire. Si bien qu'il les sentait résonner dans ses tempes. Il aurait voulu disparaitre.

    Il l'avait repoussée. Pas qu'il en ai eu envie. Mais il se connaissait assez pour savoir qu'il aurait pu lui faire du mal. Pourtant, jamais il n'avait levée la main sur quelqu'un inconsciemment. Jamais. Mais il avait toujours eu peur qu'un jour, il ne sache pas se contrôler. C'est pourquoi il s'isolait toujours. En vérité, ils étaient peu nombreux à avoir constaté cette part de lui.

    Elle s'était de nouveau ruée vers lui sans un mot. Surpris, Nivan avait amorcé un mouvement de recul qu'il avait stoppé à la seconde même où elle avait attrapé sa main. Maintenant que sa lucidité revenait quelque peu, il pouvait faire état du triste tableau qui se dressait devant lui. Bien que figé. Il constata la détresse de la jeune femme sans qu'il ne parvienne à totalement contenir la sienne. Sur le moment, il fut incapable de bouger davantage, ou de parler. Si d'ordinaire les mots ne lui venait pas aisément, ils étaient réduit à néant ce jour là. Et alors qu'elle s'acharnait sur sa robe, il aurait voulu prendre ses mains dans les siennes pour stopper son geste. Il aurait voulu lui dire que tout irait bien. Il aurait voulu lui dire qu'il était désolé. Mais il ne pouvait pas.

    Désemparé, son regard perdu s'était fixé sur les mains actives de la jeune femme tandis qu'il demeurait immobile. Là. A côté de cette cheminée froide et sombre. Dans cette pièce sinistre. Lui qui avait voulu lui montrer que le monde était beau. Qu'il valait la peine d'être vu, d'être vécu. Il se retrouvait là. Inactif. Incapable. Dans sa tête, des multitudes de pensées se bousculaient. Trop floues pour leur donner un sens, pas assez flou pour les balayer. Coincé entre la conscience et l'inconscience. Il la laissa faire, bien qu'il aurait voulu l'en empêcher.

    Mais alors qu'elle cessait ses vaines tentatives, ramenant contre son cœur la main meurtrie de Nivan qui prenait mesure de la situation, retrouvant une conscience qui le dérangeai. Comme si le confort du fait de ne pas réaliser lui manquait. Il ne broncha pas. L'espace de quelques secondes, il étaient simplement là. Mais alors que son esprit s'éclaircissait, et que son pouls ralentissait, il leva la tête, fixant le plafond. Elle aurait pu croire qu'il y scrutait quelque chose. Il empêchait simplement les larmes de couler. Sa mâchoire s'était crispée. Ses mains aussi. Rien dans son être n'était détendu. Gardenia le sentait très certainement.

    Il mit un moment avant de la regarder de nouveau. Comme s'il avait voulu croire que le simple fait de ne pas la voir faisait qu'elle n'était pas là. A la manière d'un enfant. Mais alors que sa pleine conscience lui était jetée à la figure, il refoula tant bien que mal le reste de ses émotions pour afficher un masque de marbre, parfait, lisse, sans bavure. C'est un regard dépourvu d'expression qu'il reporta sur la jeune femme alors qu'il baissai la tête. Et pourtant, des émotions, il en ressentait bien trop. C'est sans un mot qu'il se soustrait à l'étreinte de la jeune femme, avec douceur, sans précipitation. Glissant finalement ses bras autour de ses épaules pour l'attirer à lui, l'étreignant délicatement, sans aucune contrainte. Elle pouvait reculer quand elle le souhaitait. "Je suis désolé..." Parvint t-il à exprimer simplement, d'une voix rauque, entravé par sa gorge nouée.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mar 2 Mar 2021 - 22:49 #
    Dans sa chambre immaculée, les seules ténèbres qui avaient guetté Gardenia avaient été la solitude. Les autres n'avaient pas été les siennes. Peu importaient les regards courroucés de sa famille, les commentaires de son frère ou les reproches qu'on avait pu lui faire. Elle avait souris, compris, hoché la tête. Elle avait toujours brillé, à sa façon, comme un bel oiseau dans une cage d'or.
    Alors plongée dans les ténèbres de Nivan, elle perdait tous ses repères. Elle ne savait pas comment les gérer ou les appréhendait et surtout, elle ne comprenait pas. Comment en était-il arrivé là ? Pourquoi avait-il d'aussi profonds conflits en lui ? D'où lui venait toute cette souffrance ? Attirée contre lui, Gardenia trouva refuge dans ses bras, s'accrochant à nouveau avec force. Elle avait peur qu'il disparaisse subitement et qu'elle ne sache pas pourquoi. La seule idée de se retrouver seule dans le noir la terrifiait à un point dont elle n'avait jamais pris conscience jusqu'à présent. Elle avait toujours eu Laevis pour l'écouter, l'épauler ; et lui, avait-il eu quelqu'un pour le soutenir ?

    Gardenia tremblotait encore lorsqu'il souffla qu'il était désolé. Elle ne put répondre immédiatement, elle-même trop en proie à des émotions houleuses. Alors, les yeux fermés, elle cherchait à se calmer. Elle était là, il se calmait, elle le sentait. La douleur restait présente dans chaque fibre de son être et même s'il l'étouffait, Gardenia pouvait sentir qu'il était toujours tendu. Fermant les yeux, elle soupira, calmant sa propre respiration. Elle avait promis de ne plus pleurer récemment et pourtant, le flot des larmes était difficile à arrêter. Il lui fallut un moment pour arriver à une sorte de paix où elle ne tremblait plus, ne hoquetait plus ; pour autant, elle se refusait à quitter les bras de Nivan. Elle voulait y rester, là, tout contre lui, à écouter son coeur et sentir sa chaleur. Un long soupir quitta ses lèvres tandis qu'elle parvenait à réfléchir, le calme retombé dans la pièce. Ses yeux s'entrouvrirent doucement, la vue bloquée par le bras de l'homme qui la tenait. Il était désolé. Elle aussi.
    Était-ce prétentieux de sa part de penser qu'il l'appréciait ? Se faisait-elle des idées en songeant qu'elle avait sa petite place, juste à elle, dans sa vie ? Gardenia resserra son étreinte, plus tranquille, malgré la peur qui subsistait toujours.

    Parfois il valait mieux ne pas parler. De toute évidence, les mots lui manquaient et sans savoir ce qui venait de vraiment se passer, il était difficile de trouver les mots adéquats. De quoi avait-il peur ? Qu'est-ce qui le hantait ? A quoi pensait-il ? Nivan était si secret qu'elle n'avait pas la moindre idée de quels pouvaient être ses songes. Avait-elle une façon de savoir ?
    Posant les mains sur son torse, elle se défit légèrement de son étreinte pour pouvoir lever la tête et le regarder. Malgré la pénombre, elle distinguait toujours ses cornes, son visage, pouvait même voir ses yeux. La lumière était faible mais le noir n'était pas absolu. Elle leva lentement les mains, prudente, pour venir les passer entre ses cornes et toucher son visage ; il ne pouvait guère reculer pour l'esquiver, s'étant lui-même acculé au coin de la cheminée.

    Ce fut comme ça qu'elle le força à la regarder. Les yeux dans les yeux, en silence, elle chercha à savoir ce qui n'allait pas, le confrontait dans sa situation et peut-être un peu sa pudeur. Elle le regardait, elle le voyait lui, peu importe ce qu'il pensait qu'elle voit. Est-ce qu'elle allait fuir ? Non. L'idée ne lui avait pas même effleuré l'esprit. Dans un silence presque parfait, Gardenia observa longuement son visage, son pouce venant effleurer la blessure qu'il s'était infligée. Elle aurait voulu lui dire qu'il pouvait lui parler, qu'elle l'écouterait et ferait de son mieux pour l'écouter, mais elle ne voulut pas briser ce silence pour le forcer à s'exprimer. Gardenia sentait le contact rugueux des écailles, devinait qu'il était probablement inconfortable qu'elle le touche ainsi, mais elle persistait à oser. Puisqu'elle ne pouvait guère faire plus, elle songea à le rassurer.

    Ca va aller, murmura-t-elle.

    Elle offrit un maigre sourire, triste certes, mais un sourire qu'elle voulait rassurant. Elle était toujours aussi convaincue qu'il ne pouvait pas lui faire du mal, qu'il était bon ; peut-être juste très secret et maladroit. En se rappelant de leur dernier échange, Gardenia comprenait quelques insinuations qu'il avait faites. Passant doucement les doigts sur son front pour dégager quelques mèches blondes, la jeune noble se sentit progressivement plus apaisée. Son contact la rassurait. Il était chaud et raboteux, mais c'était Nivan.

    Je suis là.

    Et elle ne comptait pas partir. Après ce qu'elle venait de voir, il lui était maintenant impossible de partir et le laisser dans cet état.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mar 2 Mar 2021 - 23:33 #
    Il aurait voulu lui expliquer. Lui dire ce qu'il se passait. Mais il ne parvenait déjà pas à se l'expliquer lui même. Comment aurait-il pu placer des mots là ou il n'y en avait jamais eu. Il ne savait pas quoi dire de plus; Pas quoi faire de plus. Il aurait voulu que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Il aurait voulu recommencer cette journée et en effacer le début. Mais il ne pouvait pas. Et dans sa volonté, il était incapable de savoir s'il voulait l'effacer parce qu'il n'avait pas réussi à se maitriser, ou bien si c'était parce qu'il avait été vu? Ou bien tout simplement parce que c'était elle qui l'avait vu?

    Il laissa le silence s'installer. Incapable de le briser. Encore aurait-il fallu qu'il le veuille. Il s'était presque attendu à se qu'elle parte en courant. D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait sérieusement, il ne comprenait pas bien ce qu'elle pouvait faire encore là. Elle avait fini par bouger, se défaisant de son étreinte avec douceur. Il avait soutenu son regard, sans un mot. A la fois parce qu'il n'aurait pas su quoi dire, mais aussi et surtout parce qu'il ne parvenait pas à parler. Sa gorge était nouée par son effort pour contenir ses émotions. Bien qu'il n'en laisse plus rien paraitre.

    Sa tête recula légèrement pour venir se poser sur le manteau de la cheminé contre laquelle il était appuyé, alors qu'elle glissait ses mains sur son visage. Un contact partiel. Il ne ressentait la peau de Gardenia qu'aux endroits dépourvus d'écaille, ce qui décousait son geste dans son ressenti. Il était surpris. Mais là encore, il n'en laissa rien paraitre. Puis vint la honte. La colère. La tristesse. De nouveau submergé, il ferma les yeux alors qu'elle lui assurait que ça irait. Qu'elle était là. La dernière personne à lui avoir dit ça était partie avec fracas deux mois plus tard après une relation de deux années. Et celle d'avant se tenait toujours au côté de l'homme qui était - aux yeux de Nivan - à l'origine de tous ses maux. Elles n'étaient pas légions, les personnes à lui avoir fait ce serment tacite. Et toutes lui avait directement ou indirectement tourné le dos. Y croyait-il? Oui. Bizarrement. En réalité, il était même soulagée de l'entendre dire ces mots. Parce qu'ils étaient à l'opposé de la réaction à laquelle il s'était attendu.

    Il avait rouvert les yeux. Après s'être assuré de la parfaite maitrise des sentiments qui subsistait dans son chaos intérieur. Le calme semblait peu à peu revenir en lui. Après une lutte intérieure acharnée. "Merci." Finit-il par prononcer en prenant doucement dans ses mains celles de Gardenia, constatant le sang qui s'y trouvait. Il la repoussa doucement pour se dégager de la cheminée. C'est sans un mot qu'il s'éclipsa un très cours instant, traversant le hall jusqu'à la cuisine pour revenir avec une petite bassine d'eau tiède et un linge propre qu'il posa sur la table basse. Prenant place sur le canapé, seul rescapé du désastre, il invita Gardenia à prendre place à côté de lui. Il ne pouvait pas la laisser ainsi, maculée de sang. Mais il ne parvint pas à prononcer d'autres mots.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mer 3 Mar 2021 - 2:01 #
    Il était habituellement difficile de savoir à quoi Nivan pensait. Il s'était muré dans une indifférence apparente qui contredisait les actions qu'il pouvait avoir. Gardenia ne croyait pas une seule seconde qu'il puisse être aussi stoïque qu'il voulait le laisser paraître. C'était un masque, c'était une muraille. A l'image de son pouvoir ; et plus elle le regardait, plus elle en était convaincue. Pendant ce court instant où Nivan avait fermé les yeux, Gardenia savait qu'il l'avait écoutée mais surtout, qu'il l'avait entendue. Ses mots avaient été entendus et cette idée, plus que tout le reste, la rassurait.

    Le remerciement, presque soufflé, était ponctué par un nouveau contact chaud sur les mains de la jeune femme. Il l'éloignait de son visage et elle se laissait faire, suivant son regard. Le sang présent sur ses mains, traînées sombres dans l'obscurité, commençait à légèrement sécher et elle pouvait le sentir. Du sang, sur ses mains. Le sang de Nivan. Il s'éloignait d'elle et Gardenia le regarda partir, posant sa main contre sa poitrine, priant pour qu'elle n'ait plus jamais à revoir une telle chose. C'était son sang, à lui. Cette pensée encore la hantait et elle résistait à l'urgence de lui courir après pour être sûre qu'il n'allait rien se passer trop loin d'elle.

    Durant cette absence, Gardenia en profita pour regarder autour d'elle. Elle s'aperçut du tableau déchiré, regardait des meubles abîmés, des babioles au sol, certaines brisées dans leur chute. Puis le miroir, les éclats au sol. Gardenia s'en rapprocha et se baissa pour récupérer un éclat, regardant dedans sans grande conviction ; dans le même temps, Nivan revenait et elle tourna la tête vers lui. Sans mot dire, elle vint prendre place avec lui sur le canapé. C'était, bien évidemment, pour se nettoyer du sang. Retirant sa cape qu'elle laissa choir sur le coussin derrière elle, Gardenia fut la première à mettre ses mains dans la bassine, toujours en silence. Elle frotta doucement, retirant progressivement le sang, tandis que ses pensées se perdaient encore. Son esprit était confus tout autant que ses idées ; pourtant, il y avait un éclair dans ses sentiments qui la fit s'arrêter dans son mouvement. Elle se figea un instant, semblant prendre conscience de quelque chose qu'elle ne pouvait encore exprimer. Il lui fallut quelques secondes encore avant qu'elle ne déglutisse, rassemblant son courage dans une inspiration qui suivit.

    Laissez... laisse-toi faire et écoute moi s'il te plait.

    Passer du vouvoiement au tutoiement ; une première. Si Nivan l'avait toujours tutoyée, elle n'avait jamais retourné cette proximité verbale malgré le fait que leur relation ne semblait guère en jouer. La jeune femme vint alors se saisir d'une de ses mains abîmées, la guidant vers la bassine d'eau pour commencer à la nettoyer, toujours dans la plus grande des délicatesse. Peu importait que Nivan soit un grand gaillard aux épaules larges, Gardenia ne pouvait qu'être douce.

    Te rappelles-tu de la dernière fois que l'on s'est vus ?... Quelques jours après, j'ai fugué. A l'heure actuelle, ma famille ne sait toujours pas où je suis ni ce que je fais. J'ai fugué avec un homme qui m'a promis de m'aider pour mon pouvoir, je lui ai fait confiance. Je sais que j'ai pris des risques, encore une fois.

    Faisant glisser son pouce sur la main de Nivan, elle le débarrassait progressivement des taches. Gardenia vint même utiliser la manche de sa robe pour l'humidifier et nettoyer son bras, ne le regardant à aucun instant. Elle était prise dans son histoire qu'elle contait d'une voix si basse que l'on aurait presque dit un murmure.

    Je ne supportais plus de vivre ainsi, alors j'ai tenté le tout pour le tout. Pendant trois semaines j'ai dû me cacher tandis qu'il cherchait une solution, avant de finalement la trouver. Je suis partie, j'ai quitté la capitale. Le voyage a été long et très compliqué mais j'y suis parvenue. Je suis arrivée à cette destination dont j'ai tant rêvé.

    Le premier bras nettoyé, elle prit le deuxième, replongeant sa main dans l'eau pour nettoyer la sienne. Parler l'apaisait et elle espérait un peu rassurer Nivan également, lui changer les idées mais aussi lui donner un peu d'espoir.

    Je n'ai plus peur comme avant. Je ne crains plus tout ce qui rendait ma vie difficile et je peux enfin sortir, découvrir, apprendre. Ma première chute, ma première crise de rire, mon premier cri ; j'enchaîne les premières expériences. Ce sont des souvenirs que je garderai précieusement toute ma vie.

    Deuxième bras nettoyé. Gardenia essuya sa propre joue puis après avoir à nouveau humidifié sa manche, elle levait enfin le regard sur Nivan, venant nettoyer sa joue délicatement. Elle s'était légèrement penchée vers lui, un instant silencieuse. Puis, lorsque la joue fut nettoyée, débarrassée de son sang, elle abaissa la main mais continua de lui faire face.

    La première personne avec qui j'ai souhaité partager cette nouvelle, c'était toi. Tu es le premier à savoir, le premier que je suis venue voir. Tu as été la première personne à me voir au de-là de cette chambre, le premier à m'avoir aidée. Ce sont également des choses que je n'oublierai jamais, quoiqu'il arrive. Je ne me trompe pas en pensant que tu es un homme bon. Je le sais, c'est tout. Ce n'est pas grave si tu ne penses pas comme moi, mais si tu me fais confiance, alors crois en mon jugement.

    Prenant à nouveau l'une des mains de Nivan, Gardenia eut un geste qu'on ne lui aurait jamais soupçonné quelques temps auparavant ; elle vint la poser sur sa joue, fermant les yeux pour apprécier le contact chaud.

    En venant ici, j'étais prête à te confier mes premières fois. J'attendrai s'il le faut, je sais que je peux te faire confiance. Je sais que tu feras attention et je sais que tu ne veux pas me blesser.

    Elle ne se voyait pas lui faire la morale ni le forcer à parler des raisons qui l'avaient poussé à agir comme il l'avait fait. S'il pouvait s'exprimer aussi librement, il le ferait de lui-même ; mais pour l'heure, elle doutait qu'il se sente d'humeur à en discuter et surtout elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. En revanche, elle voulait lui dire qu'il était important pour elle et qu'elle ne le craignait pas. Elle avait confiance en lui, presque aveuglément même, mais c'était une confiance qu'elle avait choisi de lui accorder parce qu'elle avait juste cette simple intuition qu'elle le pouvait. Et c'était à lui qu'elle voulait les donner, dans un murmure à peine audible, le regard posé sur Nivan.

    Embrasse-moi...
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mer 3 Mar 2021 - 20:09 #
    Nivan était habitué à gérer seul ses accès de colère. Si bien qu'il ne savait plus comment agir. Quoi faire. Quoi dire. Il voulait la rassurer sur le fait qu'il allait bien. Mais était-ce réellement le cas? En vérité, il n'avait pas pour habitude de se poser la question. Sa fierté lui interdisait de passer pour un homme faible, sans qu'il ne sache trop pourquoi. C'est là le genre de questions qui se bousculaient dans sa tête alors qu'il s'absentait un moment.

    De retour dans le salon, Gardenia pris place à ses côté comme il le lui suggérait sans un mot. Et alors qu'elle plongeait ses mains dans la bassine dont l'eau claire se troublait peu à peu, il fût incapable de la regarder. Ses coudes se posèrent sur ses genoux alors qu'il joignait ses mains abimées devant lui sans y prêter attention. Il fixait la cheminée éteinte, lui trouvant un intérêt subit. Comme si l'âtre béant et sombre pouvait aspirer tout ce qu'il voulait et le faire disparaitre. Il resta silencieux. Pas franchement malgré lui. Même si parler lui était physiquement difficile, il n'aurait de toute façon pas trouvé les mots. Qu'attendait-elle à présent? Que pouvait-elle ressentir? Lui en voulait elle, malgré elle? Toutes ces questions qui n'avaient d'ordinaire pas la moindre importance pour lui, en avait une désormais.

    Il n'était toujours pas franchement détendu. Accusant le coup. C'est Gardenia qui rompit le silence. Le tirant de ses réflexions alors que le seul bruit de l'eau dans la bassine le berçait quelque peu. Remarquant le tutoiement soudain, il avait tourné son regard vers elle, rassemblant la dignité qui lui restait pour donner au moins l'impression qu'il allait bien. Il n'était pas dupe au point de croire qu'elle n'y verrait que du feu. Même s'il la connaissait peu, il avait rapidement décelé chez elle une vivacité d'esprit rare. Elle se souciait assez des gens pour voir l'invisible.

    Il lui accorda son attention. Ce qui lui sembla naturel compte tenu des circonstances. Et alors qu'elle se saisissait de nouveau de sa main, elle pu sûrement sentir qu'il était un peu plus détendu, désormais. Peu à peu, il s'apaisait. Subsistait néanmoins la culpabilité. Celle ci ne s'effacerait pas comme ça. C'était pour lui une vieille amie. Il la laissa faire, détournant un instant son regard sur sa propre main. Le contact de l'eau tiède lui faisait indéniablement du bien. Ce n'est que lorsqu'elle repris la parole qu'il la regarda de nouveau. Toujours plongé dans un mutisme qu'il ne parvenait pas à briser. Mais elle ne le regardait plus, trop affairée à faire disparaitre toute trace de sang. Physiquement, il ne souffrait pas. En vérité, ce n'était que quelques égratignures.

    Il l'écouta attentivement, sans jamais l'interrompre. Alors qu'elle glissait ses mains sur ses bras pour achever le travail qu'elle s'était attribué. L'espace d'un instant, il avait songé à la stopper, mais elle semblait bien trop concentrée par son récit pour qu'il n'ose un geste. Elle avait fugué. Pendant trois semaines elle s'était cachée. Et pendant trois semaines il n'avait même pas cherchée à avoir de ses nouvelles. La chronologie qu'elle annonçait lui renvoyait en plein visage le temps qui était passé. Il ne l'avait pas réalisé. Bien sûr, il avait pensé à elle. Mais jamais il ne s'était représenté à la demeure des Whytlys. Il n'avait même pas su qu'elle en était partie. Quel piètre ami faisait-il.

    Il lui avait pourtant dit qu'elle pouvait compter sur lui. Il n'avait pas été là. Et aujourd'hui encore, comprenant qu'elle venait lui annoncer une nouvelle tellement extraordinaire qu'elle allait bouleverser sa vie, il lui enlevait se plaisir. La sincérité avec laquelle elle s'exprimait l'avait dérouté depuis le départ. Plus encore aujourd'hui. "C'est formidable..." Parvint-il à prononcer d'une voix rauque alors qu'il accentuait la pression de la main de la jeune femme sur sa joue en faisant légèrement basculer sa tête. Il prenait toute la mesure de l'importance de cette révélation. Elle pouvait vivre sa vie, désormais. Et Nivan ne pouvait que se souvenir de l'immense bonheur qu'il avait pu ressentir lorsqu'il s'était tiré du joug de son père.

    De bien maigres mots en comparaison de l'importance de l'annonce. En temps normal, il en aurait sûrement profité pour lui montrer tout ce qu'il avait pu lui décrire. Maintenant. Mais il était évident qu'il n'était pas en état de sortir. Probable qu'elle ne le soit plus non plus. "...Que tu puisse te souvenir. Si tu avais vécu tout ça enfant, tu ne le pourrait pas". Reprit-il alors que ses mots lui revenait peu à peu, bien que sa voix demeure rauque et morne. Soulignant par là le fait qu'il y avait du bon à tirer de son ancienne situation. Même si elle l'avait privé de bien des choses, cela lui permettait de se souvenir de toutes ses expériences comme des moments uniques. Contrairement à la plupart des gens qui ne les vivent que comme un passage normal, oublié aussitôt que l'esprit apprend de nouvelles choses.

    Alors qu'il la laissait saisir sa main, il fut surpris par son geste. "Gardenia..." Amorça t-il sans trop savoir quoi dire alors qu'il ressentait la chaleur de la peau lisse de la jeune femme. Il n'était pas un adolescent. Petit à petit, il commençait à voir la tournure que leur échange prenait. Et bien qu'elle soit indéniablement une femme magnifique, il n'avait jamais rien envisagé. Sans doute la respectait t-il trop, et ne se respectait pas assez. Mais sa dernière demande ne laissait pas de place au doute. Il soutint son regard. Dire qu'il n'en avait pas envie aurait été mentir. Mais il était partagé entre le fait de le vouloir, et l'incertitude qu'elle, le veuille vraiment. Il ne voulait pas que sa faiblesse d'un instant la prive d'une première fois qu'elle n'aurait pas sincèrement voulu.

    Mais la sincérité était une chose qu'elle semblait maitriser bien plus que lui. Il ne voulait pas la faire répéter, au risque de la mettre mal à l'aise. Et le regard qu'elle lui lançait prouvait que ses intentions étaient encrées. Sans doute était-ce une mauvaise idée de céder à sa demande alors qu'il était toujours incapable de mettre de mettre de l'ordre dans ses émotions. Mais Nivan n'était pas toujours un homme raisonnable. Si bien qu'il approcha doucement son visage de la jeune femme, gardant sa main sur sa joue, posant ses lèvres sur les siennes avec douceur. Rien de plus. Une douceur qui contrastait étrangement avec sa démonstration de force de la journée...
    La pièce se faisait de plus en plus sombre à mesure que le soleil déclinait.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mer 3 Mar 2021 - 22:03 #
    Nivan n'était pas le prince charmant au sourire magnifique et avec la grâce d'un cygne. Il n'était pas celui qui faisait tourner les têtes des damoiselles désireuses de son attention, il n'était pas le bavard aux compliments doucereux pour appâter la galerie. Nivan, c'était juste Nivan. Et peut-être était-ce parce qu'il était autant cloîtré dans cette muraille sombre que Gardenia le cherchait autant du regard. Il sortait du lot, ne correspondait à aucun homme qu'elle avait pu imaginer et elle appréciait la valeur de chacune de leurs rencontres. Parce qu'il ne lui vendait pas du rêve, il était un pied à terre ; et pourtant à cet instant, elle oubliait toute cette réalité. Elle le vit s'approcher, doucement, répondant à son appel.
    Une chaleur indescriptible s'empara de ses lèvres, se déferlant dans le reste de son corps qui ne put que se concentrer sur ce nouveau contact. La simple pression les immobilisa une courte seconde avant que Gardenia ne vienne d'elle-même en quémander un autre. Lentement, elle laissait la sensibilité de son toucher s'affirmer, accentuant les sensations ; le souffle de Nivan, chaud et suave, le fit presque soupirer d'aise. Il n'y avait plus rien dans son esprit, juste ce contact ; et elle en voulait plus.

    Gardenia n'était pas expérimentée sur la chose. Elle avait lu, avait posé des questions, mais n'avait jamais su comment imaginer ce qu'elle éprouverait à ce moment précis. Sans le savoir, elle laissait ses instincts agir au de-là de sa raison, son corps prenant le dessus au travers d'un toucher qu'elle exacerbait inconsciemment. Elle voulait ce contact, cette proximité, cette chaleur, sentir l'homme qu'il était. Alors peut-être que la bienséance et la retenue allaient foutre le camp sans une seconde pensée à leur égard.
    Un court mélange de souffles eut lieu avant que la noble ne vienne effleurer sa joue du bout des doigts, curieuse ; puis elle revint chercher un baiser, ses doigts glissant sur les écailles de sa mâchoire, touchant son cou pour finir leur course là où la chemise était ouverte. Elle posa sa main sur lui, sentant un coeur battre plus fortement que tous ses précédents contacts. Là, dans son torse, sa peau sur la sienne, elle le sentait battre comme jamais. Une pulsation assourdissante et pourtant terriblement agréable et apaisante qu'elle voulait sentir au plus près.

    Si une chose était maintenant bien connue chez Gardenia, c'était son audace. Elle ne craignait pas de faire connaître ses intentions, de s'affirmer à sa façon. La main de Nivan fut guidée par celle de la noble, quittant sa joue, se perdant dans son cou dont le contact la fit frissonner d'envie, finissant d'épouser ses formes pour s'arrêter sur sa hanche. Elle réalisait à quel point ses mains étaient larges et qu'elle était chétive dans ses bras, l'homme n'ayant aucun difficulté à se saisir de sa taille s'il le voulait. Était-ce sage de vouloir plus ? Pouvait-elle le réclamer en dépit des circonstances ? Était-elle en train de lui forcer la main sans le savoir ? Comme si là, elle se posait ces questions ; elle ne s'en posait aucune. Rompant le baiser pour pouvoir le regarder dans les yeux un instant, elle murmura sur ses lèvres une confession qui l'obsédait actuellement. Il n'y avait que Nivan dans son esprit et tout le reste n'avait aucune importance.

    Je veux que ce soit toi, souffla-t-elle, le coeur emballé.

    Elle ne pouvait pas s'expliquer cette attirance hors du commun pour Nivan. Il l'avait effrayée la première fois qu'elle l'avait vu, était taciturne, secret, craignait la proximité. Il avait ses problèmes, des démons qui le rongeaient bien plus qu'elle ne l'imaginait et pourtant elle était séduite. Elle voulait que ce soit lui qui reste à jamais gravé dans ses souvenirs, lui qui passe ce cap avec elle. Gardenia n'ignorait pas la pression que cela pouvait causer ni qu'une telle responsabilité pouvait effrayer ; elle n'ignorait pas non plus la possibilité qu'il ne le souhaite pas, mais elle voulait exprimer son désir. Elle savait ce qu'elle voulait. Il n'y avait aucune hésitation de sa part, aucune arrière pensée. La seule chose qu'elle pouvait espérer, c'était que Nivan en ait autant envie et qu'il soit apaisé par son assurance.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Jeu 4 Mar 2021 - 21:37 #
    S'il n'était pas certain que le choix qu'il venait de faire était le bon, il était certain d'une chose: il n'avait pas envie de se poser la question. Peut-être était-ce égoïste. Peut-être profitait-il d'une situation particulière. La bienséance aurait voulu qu'il la fasse affirmer son choix, ou qu'il la repousse poliment. Il ne la connaissait que depuis peu. Et en tant qu'homme, il aurait du la protéger. Il aurait du l'empêcher de prendre à la hâte une décision qu'elle pourrait regretter. Mais il n'y avait tout simplement pas pensé, parce que depuis le début, il l'estimait assez grande pour prendre ses propres décisions. Ce n'était de toute façon pas ou plus le moment de penser. Il n'était de toute façon pas en état de le faire. Et ça arrangeait tout le monde.

    Alors qu'il cédait à sa demande, il ne l'avait pas quittée des yeux. Il voulait la voir. Ce n'était pas sa première fois, à lui. Mais ça n'avait pas la moindre importance puisqu'il s'agissait de sa première fois, à elle. Et ça comptait pour lui. Il appréciait l'instant à ses côté. Bien que les précédentes minutes ne laissaient pas présager une issue telle que celle ci.

    La laissant parcourir son visage, sa mâchoire, son cou puis son torse en réprimant un frisson, il l'embrassa de nouveau, d'une manière plus affirmée. Maintenant que la main de la jeune femme était en contact avec la partie de son corps qui ne présentait pas de peau, il ne la ressentait plus. Mais il la laissa guider sa main comme elle le voulait. Jugeant qu'elle pouvait aller à son rythme. Il n'avait pas l'intention de la brusquer; Il ne l'avait jamais fait. Il ne s'offusqua pas de sa décision de le guider jusqu'à ses hanches.

    Bien que désormais apaisé, son pouls s'était réveillé. Par reflex, il lui mordilla doucement la lèvre inferieure. Il n'avait pas fermé les yeux, volontairement. Guettant ses réactions. Attendant presqu'inconsciemment un quelconque feu vert. Glissant la main qu'elle avait elle même placée sur ses hanches dans le bas du dos de la jeune femme, il l'attira à lui alors qu'elle rompait d'elle même leur échange. Il soutint son regard, toujours silencieux. Le feu vert était donné. Mais maintenant qu'il l'avait, Nivan hésitait.

    Sans doute pouvait elle ressentir que ce n'était pas par manque d'envie. L'espace d'un instant, le respect qu'il lui accordait l'avait rappelé à l'ordre. Il n'avait pas bronché. Mais il voulait être certain. Il n'avait pas insisté pour un simple baiser, mais il avait besoin d'être sûr que c'était réellement ce qu'elle voulait. Pourtant, il ne lui posa pas la question, il se contenta de la regarder. Il lui avait prouvé jusqu'à maintenant qu'elle savait ce qu'elle voulait. Et qu'elle ne revenait pas en arrière. Lui poser la question, c'était comme douter d'elle. Ce n'était pas le cas. Sans parler du fait que raisonner ainsi l'arrangeant. Ca le déculpabilisait. Il en avait envie. Et les mots ne comptait plus. Ca l'arrangeait bien.

    Glissant une main dans son dos, la ramenant contre son torse, il la fit basculer doucement sur le dos, prenant appuis de son genou sur le bord du canapé dans le mouvement, il posa sa main à côté de sa tête pour se tenir en appuis, glissant ses lèvres sur sa gorge, laissant son souffle glisser sur sa peau volontairement. "Arrête moi quand tu veux..." Souffla t-il alors. Sa voix avait retrouvé sa teneur, bien que quasi murmurée. Le poids de ses sentiments trop nombreux s'étaient envolé. Son autre main s'était glissée sur la joue de la jeune femme.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Ven 5 Mar 2021 - 1:08 #
    De part son allure chétive et fragile, Gardenia était régulièrement sous-estimée. Il n'était pas rare que l'on associe sa gentillesse à de la faiblesse et comme sa famille le lui avait si souvent renvoyé dans la figure, à de la stupidité. Mais pour elle, c'était naturel. Elle avait voulu être à l'exact opposé de ce qu'ils avaient été envers elle. Quand ils l'avaient ignorée, elle les avait regardés ; quand ils la provoquaient, elle souriait et acquiesçait, docile. L'atteindre avait finalement été difficile et si ce n'était pas parce qu'elle ne comprenait pas les injures qu'elle souriait, ce devait être parce qu'elles ne l'atteignaient pas. Gardenia avait une force en elle insoupçonnée, une audace et une fougue similaire à celle d'un cours d'eau. Dans la quiétude de la nature, il était facile d'oublier qu'une rivière pouvait vous entraîner avec force et vous faire perdre pied.

    Les lèvres de Nivan sur son cou provoquaient des rafales de sensations incontrôlables. Même si elle cherchait à les atténuer, elle ne le pouvait pas, car c'était juste naturellement plaisant. Elle tirait sur sa chemise, serrant les dents, le soupir finissant par lui échapper. Elle le voulait, c'était certain. Il n'y avait pas eu de doute avant mais maintenant, c'était davantage de l'impatience qui l'habitait. Peut-être devait-elle se montrer patiente et douce ; le fait était que l'exacerbation du plaisir ne l'encourageait guère à la raison. Elle l'appela, réclamant son visage pour se dresser légèrement et voler un nouveau baiser.
    Certainement à la surprise de ce dernier, Gardenia voulut se redresser. Elle l'invita à s'asseoir quand elle se leva, debout face à lui, dos au dernier rayon de soleil qui se mourrait progressivement derrière les terres. Lentement, Gardenia tira sur la ficelles du corset de sa robe, dans son dos. Elle desserra le vêtement, repoussa les épaules et le vêtement tomba à terre. Elle tira sur le noeud qui avait tenu ses cheveux, les laissant retomber libres sur ses épaules ; puis enfin la dernière barrière de tissu, la plus intime. Là, juste devant lui, dans sa tenue la plus naturelle au monde ; elle l'observa un instant, se laissant autant à elle qu'à lui le temps de réaliser la situation. Avant que Gardenia ne le rejoigne.

    Si elle devait décrire cette expérience tout simplement, elle aurait dit qu'elle avait eu l'impression d'être noyée dans le bonheur. Jamais elle n'aurait cru que son coeur et son corps auraient eu la capacité de supporter une telle extase. Des soupirs aux cris, exigeant toujours plus de l'homme qui avait certainement dû découvrir une fougue en elle on ne peut plus exténuante, ce n'était pas une, ni deux, mais trois fois qu'elle fit appel à lui. Une gourmandise sauvage qu'elle dévorait à pleines dents, insatiable, langoureuse. Le toucher de Nivan la comblait ; il la comblait. Et elle semblait ne jamais en avoir assez.

    La première fois dans le salon, ils avaient terminé ailleurs, la jeune femme se jouant d'un désir mutin. Allongée sur lui, un bras l'entourant, elle se reposait en écoutant la respiration de l'homme. Ses jambes touchant les siennes, le simple drap couvrant à peine leur pudeur, Gardenia avait sur son visage un sourire apaisé. La nuit était bien avancée et si elle avait encore de l'énergie à revendre, elle savait que son compagnon d'activité était quelque peu... exténué. Elle ne l'avait guère ménagé.
    Se redressant, elle s'assit pour pouvoir le regarder dans la pénombre. Jamais elle n'aurait pensé en arriver là, seulement un mois auparavant. L'idée seule de toucher un homme de cette façon lui avait paru comme un rêve lointain ; et pourtant. Aujourd'hui, elle en était là. Il était beau. Certes, la particularité de son allure pouvait surprendre et en dérouter plus d'un ; mais pour elle, il était beau. Son regard d'acier, ses cheveux blonds, la bestialité de son apparence ne la repoussait en rien. En un sens, elle espérait que cet échange l'avait aidé, tout comme il l'avait aidé elle. Gardenia se pencha lentement au dessus de lui, venant déposer un baiser sur son front, puis son nez, et enfin ses lèvres, un sourire malicieux sur le visage. Parce qu'il avait été d'une extrême douceur à son égard et attentif à chacune de ses requêtes, elle savait quel homme tendre il était, que cette froideur masquait une chaleur réconfortante.

    Nivan, murmura-t-elle sur ses lèvres. J'ai encore faim, plaisanta-t-elle.

    Le léger rire qui ponctua sa phrase en disait long sur l'amusement qu'elle éprouvait à le faire travailler autant. Son esprit était léger, heureux, et elle ne s'en cachait pas. Il devait savoir qu'il l'avait rendue heureuse en cet instant.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Ven 5 Mar 2021 - 21:08 #
    Parfois, Nivan avait le don de trop réfléchir. Parfois pas assez. Pour une fois, il n'avait pas eu envie de réfléchir. A tort ou à raison. Il ne se fichait pas des conséquences. Il ne les avaient simplement pas envisagées. Pour quoi faire après tout? Ca l'arrangeait bien. Et Gardenia aussi à priori. Quoi qu'il en soit, il ne pu qu'être surpris par sa fougue. Même si réflexion faite, il n'avait rien imaginé du tout. Comment aurait-il pu imaginer un instant ce genre de scène dans ce genre de circonstance.

    Ils avaient fini par rejoindre sa chambre. Rare pièce épargnée par sa rage. Allongé là, ses doigts abimés parcouraient la peau lisse de la jeune femme. Tantôt son dos, tantôt ses reins. Son pouls et son souffle s'était nettement ralenti. Sa cage thoracique se soulevait à un rythme régulier, en silence. La tête redressée par deux oreiller de plume, il observait la jeune femme sans un mot. Seules deux chandelles sur les tables de chevet illuminaient la pièce d'une lueur faible et dansante. Nivan ne se souvenait pas bien quand est-ce qu'il avait pris le temps de les allumer.

    A cet instant, il ne pensait à rien. Il avait presque oublié ce qui les avait conduit là. Oublié qu'elle l'avait vu. Est-ce que cela comptait réellement désormais? Sans doute que oui. Mais il n'avait pas envie d'en parler pour le moment. Il appréciait l'instant. Ne pouvant qu'admettre qu'elle était une femme magnifique. Ce n'était pas ça qui comptait vraiment. La sincérité dont elle faisait preuve invitait à la sincérité en retour. Et alors qu'elle s'asseyait, la main de Nivan glissa sur sa hanche, terminant sa course sur le matelas, à la naissance du dos de la jeune femme. Il avait ramenée sa main droite sur son ventre, tournant légèrement la tête pour regarder Gardenia. Depuis qu'elle était entrée, il ne s'était pas montré très bavard. Il ne l'était jamais, de toute façon.

    Sans doute le tira t-elle d'une semi torpeur alors qu'elle embrassait son front. Lui rendant volontiers son baiser, il la gratifia d'un sourire fatigué, mais pas las. La fatigue, elle y était pour beaucoup, sans doute le comprendrait-elle sans mal. Il laissa d'ailleurs échapper un rire bref à sa réplique, alors qu'il laissait sa main gauche aller et venir le long de son dos. Délicatement, presque machinalement. "Je suis presque sûr de t'avoir déjà dis que tu ne pourrais pas rattraper le temps perdu". Amorça t-il un peu taquin, se redressant pour lui embrasser le bout du nez, fugacement. Gardant son visage à proximité du sien, il poursuivi. "Prends le temps". reprit-il comme pour compléter un conseil qu'il lui avait déjà prodigué. Probable qu'elle n'ai pas envie de le suivre. Il pouvait le comprendre.

    Il se laissa tomber sur l'oreiller de nouveau, il attrapa son bras pour l'entrainer avec lui, lui adressant un regard malicieux. "Et puis...Tu m'a fatigué.". Concéda t-il franchement. Probable qu'il n'ai pas à le dire. Il marqua une pause, comme à son habitude, sans la quitter des yeux, maintenant qu'il avait forcée la proximité. Il sembla songeur l'espace d'un instant. "Toi...Ca va?" Questionna t-il finalement, comme s'il voulait s'en assurer. Il voulait être certain de ne pas l'avoir brusquée, même si elle semblait comblée. Il n'avait aucune idée de comment elle avait pu vivre les choses, ni comment elle pouvait gérer sa faculté nouvellement améliorée.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Ven 5 Mar 2021 - 23:20 #
    Le rire de Nivan avait un effect euphorisant. C'était rare, certainement la première fois qu'elle l'entendait vraiment et ce son l'emplissait de joie. Gardenia sourirait de toutes ses dents, laissant lui procurer des frissons d'aise par le biais de ses caresses. Chaque zone qu'il touchait semblait se réchauffer instantanément, générant inlassablement cette hormone du bonheur qui ne pouvait que l'envoyer sur un petit nuage. Elle-même amusée au rappel de ce conseil si précieux qu'il lui avait donné, elle étouffa un rire amusé en se mordant la lèvre, se contentant d'hocher à la positive. Même si sur le coup cela l'amusait, elle comprenait également l'attention de l'homme. Plus que l'humour, c'était le sentiment qu'elle appréciait.

    Venant s'allonger à nouveau sur lui, son visage au dessus de celui de Nivan, elle continuait d'observer ses traits. Son corps contre le sien, chaque mouvement se faisant sentir et chaque respiration s'alignant à la sienne, Gardenia éprouvait un profond sentiment de quiétude. Nulle gêne ou timidité n'était présente et son confort atteignait des sommets qu'elle n'avait jamais atteints auparavant. Un doigt joueur venant glisser sur les lèvres de Nivan, Gardenia lui répondait d'une voix douce.

    Divinement bien...

    S'allongeant, elle vint placer sa tête dans son cou, nullement gênée par le contact des écailles auxquelles elle s'était habituée. Elles faisaient partie de Nivan et elle s'en accommodait, prudente, car elle se souvenait encore de la première fois qu'il lui avait montré sa faculté. La main de Gardenia, elle, caressait doucement les côtes du noble, l'effleurant de haut en bas, comme en réponse à l'attention qu'il lui offrait dans son dos. La vérité c'était que le simple contact de peau à peau lui procurait un tel sentiment de bien être qu'elle ne s'en lassait pas. Elle voulait être au plus proche de lui, le toucher, le sentir, le goûter. Ses yeux se fermèrent un instant, un soupir quittant ses lèvres.

    J'ignorais que cela procurait un tel sentiment de bien-être. Je me sens légère. Heureuse. Je ne sais pas comment l'expliquer...

    Ses yeux s'entrouvrirent légèrement, regardant la lumière de la chandelle, non loin du lit.

    C'est comme si j'avais perdu le contrôle un instant pour laisser parler simplement mes émotions, sans contrainte ni retenue... tout m'est venu naturellement. J'ai adoré chaque baiser, chaque contact, chaque instant, entièrement.

    Quelques souvenirs érotiques lui revenant en mémoire, un sourire amusé se dessina sur son visage avant qu'elle ne revienne taquiner l'ancien forgeron, levant les yeux vers lui pour observer le peu qu'elle pouvait voir de sa position.

    Tu aurais dû voir ton visage à chaque fois que j'en redemandais, tu étais le plus choqué de nous deux.

    Ni lui ni elle n'aurait pu anticiper un tel revirement de situation dans leur relation. La vérité était telle que si elle n'avait pas croisé Liory, certainement n'aurait-elle guère songé à tout ceci et sans aucun doute aurait-elle été plus patiente. Cependant le bref éclat de désir qu'elle avait été capable d'éprouver lui avait fait comprendre qu'il y avait des terrains inexplorés qu'elle voulait voir. Vite, très vite. Parce qu'elle avait eu cette certitude infondée que tout irait bien quoiqu'il arrive. Mais cette gourmandise ? Pas même elle ne l'aurait imaginée possible. Était-ce à cause de l'exaltation de ses sens, ou bien était-ce juste ce qu'elle était ? Pour Gardenia, la réponse était simple : son pouvoir faisait partie intégrante d'elle. L'un n'était pas à différencier de l'autre. Elle avait adoré, et c'était tout ce qui comptait.
    Et lui ?

    J'espère simplement que tu en as profité autant que moi, confessa-t-elle en resserrant son étreinte sur lui.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Sam 6 Mar 2021 - 10:58 #
    Il était bien. Sincèrement apaisé. Appréciant simplement le contact, l'instant. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, et c'était bien là le cadet de ses soucis. Il ne voulait pas que ce moment se termine. Pas tout de suite. Il ne pensait pas à demain. Ni à plus tard. Il vivait l'instant. Dans le fond, c'était bien ça qui comptait. Rien d'autre.

    Bien que toujours peu expressif, son visage semblait renvoyer une expression plus calme, plus sereine. La ride du lion qui semblait sans arrêt peinte entre ses arcades s'étaient lissée. Sa main gauche parcourait toujours le dos de la jeune femme, ses flancs, sa nuque, dans un vas et viens tendre et régulier. Il la laissa parcourir ses lèvres sans broncher alors qu'elle répondait à sa question avec une sincérité dont elle seule était capable. Cette sincérité qui avait pu dérouter Nivan au départ, le rassurait désormais. Elle ne garderait pas un mauvais souvenir de cette première expérience. Cela comptait pour lui. "Bien...Je suis heureux de l'entendre". Assura t-il alors que son regard suivait la main de la jeune femme qui parcourait ses côtes. Un frisson le parcouru.

    Il ne esquissa un sourire amusé à la remarque de la jeune femme, se redressant un peu pour pouvoir la voir. "Je ne m'était pas douté que tu puisse être habitée d'une telle fougue". Précisa t-il avec malice. Il ne mentait pas. Bien qu'il ne doutait pas d'elle sur le point de vue de la force, elle avait malgré tout toujours donnée l'impression d'être sage. Mais maintenant qu'il y réfléchissait, comment aurait-il pu en être autrement puisqu'elle ne connaissait rien de ces plaisirs.

    Son bras gauche, présent dans le dos de la jeune femme, l'attira un peu à lui afin qu'il puisse l'embrasser. Rompant l'échange, il garda son visage à proximité de celui de la jeune femme, plongeant son regard dans le sien. "Tu n'imagine même pas". Répondit-il alors en lui mordillant doucement la lèvre. Il marqua une pause. Semblant hésiter à reprendre la parole.

    "Gardenia..." Amorça t-il. Une question lui brûlait les lèvres. Mais sa pudeur l'empêchait de la poser. Il la savait sincère. Il savait qu'elle répondrait. Mais il n'était pas vraiment certain de vouloir savoir en réalité. Il céda malgré tout. "Pourquoi moi?". Fini t-il par demander sans détour. C'est vrai, après tout. Il était sûrement en droit de se poser la question. Il n'était pas dupe au point de croire qu'un quelconque sentiments d'amour puisse être à l'origine de son envie. Il n'était plus un gamin. Il savait parfaitement comment les choses fonctionnes, et ça lui allait très bien. Mais sans trop comprendre pourquoi, lui qui n'était ordinairement pas très curieux, il voulait savoir.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Sam 6 Mar 2021 - 16:27 #
    Ce fut à elle d'afficher de la surprise. Gardenia regarda un moment dans les yeux de Nivan, se demandant pourquoi il se posait une telle question ; pourquoi... lui ? Et pas un autre ? Le choix avait semblé si évident pour elle en un sens qu'il lui était difficile de vraiment trouver les mots. Mais encore, il démontrait une certaine fragilité qui la touchait, elle. Cette même fragilité qui faisait qu'il l'attirait, à sa façon. Le visage de Gardenia s'adoucit alors qu'elle souriait tendrement. Elle le tira à son tour, s'allongeant elle-même sur le dos et l'invitant à la surplomber. Les deux mains libres de la jeune femme vinrent alors se placer derrière la nuque de Nivan, quelques doigts glissant lentement dans sa chevelure blonde.

    Parce que je savais que tu y accorderais de l'importance.

    Elle le laissa méditer un instant sur ces mots avant de reprendre, faisant promener ses mains sur lui sans aucune gêne.

    Au de-là de l'homme intimidant que tu donnes l'impression d'être, j'ai surtout vu un homme sensible, attentif et doux. J'ai trouvé une sincérité dans tes actes qui me réconforte et j'avais simplement la certitude que si je venais dans tes bras, tu ferais attention à moi tout en respectant mes choix. Et peut-être également parce que tu n'attendais rien de moi, me laissant libre d'être celle venant vers toi.

    Ah, cette liberté de choisir et de voir ses choix écoutés. Même s'il n'approuvait pas forcément, à aucun moment il n'était venu lui dicter quoi faire de sa vie. Il l'avait conseillée, épaulée, mais jamais un seul instant ne lui avait-il ordonné une chose, même positive. Il ne lui avait pas sommé de rester libre, d'être heureuse ou forte, non ; il l'avait simplement écoutée et l'avait accueillie en toute simplicité. Gardenia leva légèrement son buste, hissant son visage au sien pour venir encore l'embrasser. De doux baisers chauds et sensuels qu'elle acheva en un murmure débordant encore de toute la sincérité dont elle était capable.

    J'avais envie de partager ce souvenir avec une personne qui me voit telle que je suis.

    Elle ne rêvait pas tant d'une histoire à l'eau de rose ou d'une romance immaculée avec Nivan. Elle voulait juste être appréciée à sa juste valeur ; il était celui qui avait vu en elle sa force de caractère tout en ayant conscience des implications émotionnelles que ses choix pouvaient faire. Si elle tombait, elle avait toujours eu le sentiment qu'il serait juste à côté, à lui tendre la main si elle en avait besoin sans même la forcer à lui prendre. Elle avait le choix de se relever seule ou de lui demander de l'aide et il ne dirait rien, soutient silencieux mais solide. Elle n'avait guère plus d'attente le concernant, en réalité ; juste une certitude inexplicable qu'il était là si elle en avait besoin. Peut-être était-ce aussi la simplicité de cette amitié qui avait tant joué en cette faveur.
    S'allongeant à nouveau sur le lit, les cheveux étalés, elle promenait sa main sur le visage de Nivan maintenant, en traçant les contours distraitement. Puis elle lui offrit un sourire, simple, juste sincère ; elle était bien.

    J'imagine qu'on peut résumer en, "parce que c'est toi".
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Dim 7 Mar 2021 - 19:13 #
    Si la jeune femme avait fait le choix de ne pas lui répondre, il s'en serait accommodé. La curiosité de Nivan n'avait rien avoir avec de l'orgueil. Il ne cherchait pas à la forcer à formuler des compliments. Simplement, lui même ne voyait pas bien ce qui avait motivé ce choix. Il la connaissait de puis peu, et se savait abrupte, et peu expressif. Il était doté d'une confiance en lui relative, mais n'était pas dupe au point de croire que ses défauts ne se voyaient pas. Sans parler du fait qu'elle avait pu constater le plus important. Bien qu'elle ne l'ai probablement toujours pas réellement compris.

    Comme attendu, elle avait répondu. Avec sincérité. Comme à son habitude. Une sincérité qui ne déroutait plus autant le Maitre forgeron. Bien qu'il en soit encore un peu surpris par moment. Il l'appréciait pour ça. Sans nul doute. Il garda le silence. Accueillant ses explications sans un mot. Il n'avait pas grand chose à répondre. Il n'y avait pas à discuter plus que ça. Elle énnnçait ce qu'elle avait ressenti. Il ne pouvait pas infirmer ou confirmer. Elle était libre de penser. D'agir. Mais il avait sa réponse. Cela changeait-il vraiment quelque chose? Pas vraiment. Il savait, voilà tout.

    Nivan avait beau se remettre beaucoup en question, il suivait un peu malgré lui une ligne de conduite qu'il adaptait peu. Si il avait été ainsi avec elle, c'était parce qu'il l'avait jugé bon. Pas parce qu'il avait estimé que c'était ce qu'elle attendait. En vérité, il avait, pas le passé, cherché à être ce qu'on attendait de lui. L'échec cuisant qui avait alors résulté de ses veines tentatives lui avait enseigné à être plus...Lui même. A croire que finalement, c'était le bon choix. En soit, il en avait déjà eu la preuve lorsque ses affaires s'étaient montrées lucrative. Plus encore lorsqu'il avait été anobli.

    Il s'était tourné sur le côté, face à la jeune femme désormais étendue sur le dos. Sa main gauche soutenait sa nuque et lui permettait de rester redressé. Il l'observait sans un mot, la laissant parcourir son visage. "Je trouve ça formidable que tu puisse aborder ta nouvelle vie avec tant d'aplomb". Précisa Nivan de sa voix grave. Toujours sans timbre. Il le pensait vraiment. Il était aussi surprenant que respectable de voir quelqu'un dont les entraves avaient assombri la vie, s'en libérer avec si peu de doute. Ou du moins, si peu de doute apparent. Probable qu'elle ne prenne pas toutes ses décisions à la hâte. "Je remercierais celui qui te l'a permis à l'occasion." Repris simplement Nivan alors que sa main gauche effleurait les courbes de la jeune femme du bout des doigts. D'un geste machinal.

    En vérité, il n'avait probablement aucun remerciement à formuler. Cela ne le regardait pas. Mais Gardenia était une amie, malgré le peu de temps qu'ils avaient passés ensemble jusque là. Et si Nivan était réputé pour sa rancune, il savait aussi reconnaitre la bonté. Probable que cet homme, ou cette femme, n'ai rien eu à gagner à aider la jeune Whytlys. C'était ça, la bonté.

    "Je suis désolé de t'avoir imposé ma...rancœur". Reprit-il simplement. Son ton n'avait pas changé. Il ne voulait pas gâcher ce moment, et ne le ferait pas. Elle avait été sincère avec lui, en lui exprimant clairement ce qu'elle ressentait. Il se sentait redevable. Elle avait le droit de savoir. Bien qu'elle ai pu le mesurer. "Mon père disait toujours que c'était à cause de...ça". Avait-il poursuivi en stoppant momentanément ses caresse pour indiquer son visage, avant de reposer sa main sur la hanche de la jeune femme. "Mais je ne suis pas un hybride. Je sais que le problème est ailleurs." Conclu t-il alors simplement.

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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 8 Mar 2021 - 7:21 #
    Gardenia gratifia Nivan d'un sourire radieux lorsqu'il mentionna remercier celui qui avait permis à la jeune femme de se débarrasser de ses chaînes. Jack ne l'avait pas fait pour la gloire ou de la reconnaissance mais elle était contente de voir qu'elle n'était pas la seule à éprouver cette envie d'exprimer de la gratitude. Il y avait quelque chose de sain, d'apaisant, dans l'idée d'être reconnaissant envers une personne. C'était comme se dire qu'il y avait du bon qui subsistait en ce monde et qu'il valait la peine d'être vécu.
    La suite fut un peu moins joyeuse cela dit, Nivan s'excusant pour son comportement de ce début de soirée. Gardenia diminua son sourire, le laissant juste doux, désireuse de ne pas inquiéter l'homme sur la tournure de la discussion. Elle était en paix avec l'idée d'en parler car quand bien même elle avait été terrifiée à ce moment là et qu'elle ne comprenait pas les raisons de cette colère, elle se disait que c'était l'histoire de Nivan et non la sienne. Elle ne pouvait pas juste débarquer et s'approprier sa douleur et ses peines comme si elle avait un rôle à jouer dedans. La jeune femme s'était également tournée sur le côté, venant même s'asseoir, appuyée sur une main. Elle put ainsi le regarder, ignorant les frissons et la chaleur provoqués par ses caresses.

    Je ne sais pas ce que tu peux ressentir ni ce qui a causé cette rancoeur... confessait-elle, mais tu n'as pas à t'excuser envers moi. Je vais bien. C'est plutôt pour toi que j'ai eu peur...

    Elle se remémorait la rage qu'elle avait vue dans son regard, suivie de la terreur lorsqu'il s'était aperçu que c'était elle. Malgré le regard qui se baissait, dévoilant une légère tristesse à ces souvenirs, Gardenia gardait la douceur de son sourire, malgré elle apaisée. Cet épisode était passé et Nivan, dans l'immédiat, allait bien. La jeune femme releva les yeux vers lui, soucieuse d'aborder un sujet qu'elle espérait pas trop douloureux pour Nivan.

    Est-ce quelque chose que tu n'aimes pas ? D'être ainsi ?

    Elle espérait la question juste et sage. Blesser les sentiments de Nivan n'était pas ce qu'elle souhaitait et si elle n'était guère à l'aise à l'idée d'aborder le sujet, elle tentait de rester délicate pour leur confort à tous les deux. La vérité était qu'elle était malgré elle un peu curieuse, désirant en savoir davantage sur cet homme si singulier qui semblait avoir un passé plus sombre qu'elle n'osait l'imaginer. La dernière chose qu'elle voulait, c'était se perdre dans des hypothèses toutes plus fausses les unes que les autres et qui risqueraient, à terme, de profondément le blesser, lui.
    Attentive et soucieuse de son confort, Gardenia ne voulait pas se montrer insistante non plus et était prête à arrêter la conversation s'il ne désirait pas en parler.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Mer 10 Mar 2021 - 19:43 #
    En abordant le sujet, Nivan ne pensais pas gâcher l'instant. Il compris trop tard qu'il l'avait sans doute fait en constatant la mine déconfite de la jeune femme. Un peu égoïstement peut-être, il ne revint pas en arrière pour autant. Jugeant qu'il avait fait preuve de beaucoup de retenue en sa présence, et qu'elle avait eu la sincérité de lui exprimer des choses personnelles, qu'elle n'aurait peut-être pas partagées au premier venu. Peut-être que si, en fait. Nivan n'en savait rien. Et dans le fond, ça lui était égal. Il l'avait toujours jugée libre de faire ce qu'elle voulait. A aucune moment il n'estimait avoir une quelconque emprise sur elle. Il ne le voulait pas. Ne le voudrait jamais.

    Sans doute jugea t-il à cet instant qu'il pouvait lui en parler, à elle. Si elle ne voulait pas l'entendre, il n'en dirait pas plus. Mais elle ne semblait pas réfractaire. Ils avait la nuit devant eux. Et bien que la fatigue l'ai gagné, il ne la ressentait plus pour le moment. Ce n'était peut-être pas le lieu, ni l'instant. Mais Nivan n'avait jamais prêté attention à ce genre de détail. Spontané, par moment, il ne prenait pas toujours tout en considération.

    Lorsqu'elle décida de s'asseoir, il remonta machinalement le drap sur ses jambes, craignant peut-être inconsciemment qu'elle ne prenne froid. Glissant la main sous le drap pour caresser sa cuisse, d'un geste lent et machinal, comme il avait pu le faire auparavant, il resta muet quelques seconde après la question de la jeune femme. Le fait était qu'il ne pouvait pas aimer ça. Mais ça avait toujours fait partie de lui, aussi longtemps qu'il se souvienne. Enfant déjà, bien avant qu'il ne réalise la prison dans laquelle le placerait son père plus tard. Il avait toujours été instable. Ca ne datait pas d'hier. Mais réflexion faite, seul son géniteur parvenait à provoquer un niveau de colère tel que celui qu'elle avait pu voir chez lui. Il n'était pas dupe au point d'ignorer leur provenance.

    Il se contenta d'un soupir las. "Je ne peux pas vraiment....Aimer ça, à vrai dire". Se contenta t-il de répondre d'une voix sans timbre, alors que son regard restait fixé sur celui de la jeune femme. C'était un fait. Mais ça ne disait rien de plus. Ayant lancé lui même le sujet, il n'éprouvait pas de gêne à en parler. A l'heure actuel, il s'agissait peut-être davantage de lassitude. Il se connaissait par cœur. Il n'avait jamais perdu le contrôle en public. Jamais. Ce qui signifiait bien qu'il se contrôlait d'une manière ou d'une autre malgré tout. Mais par ou commencer? Nivan n'avait jamais été très doué pour parler de lui. Et maintenant qu'il le souhaitait, il ne trouvait pas les mots. Il resta muet un moment, baissant le regard pour suivre les reliefs de sa main se déplaçant sous le drap. Profitant simplement du contact doux et chaud de la peau de Gardenia.

    "Je ne me suis jamais entendu avec mon père". Amorça t-il finalement en reportant de nouveau son regard sur le visage de la jeune femme. Faiblement éclairé par la lueur des chandelles qui dansaient très légèrement sur les deux tables de chevet. "En fait...Je crois qu'il a toujours cru que je n'était pas son fils". Reprit-il simplement. Il n'en semblait pas attristé. Il ne l'était pas . Ne l'était plus. Il avait eu trente trois années pour s'y faire, et n'estimait pas sa situation exceptionnelle. D'ailleurs, il ne croyait pas. Il en était sûr. Ce dernier le lui avait suffisamment répété. Inconsciemment, peut-être voulait-il juste croire.

    Comme d'habitude lorsqu'il parle de lui, son discours était décousu. Probable qu'elle ne comprenne pas bien où il voulait en venir. "Je t'ai dis que j'avais travaillé pour lui". Reprit-il simplement, comme pour essayer de recoller les morceaux du puzzle qu'il avait déjà fait et défait des centaines de fois. Il manquait toujours une pièce. "La vérité, c'est qu'il est un mauvais forgeron...Moi pas. Il se servait de ça". Reprit-il simplement. Factuel, une fois encore. Au risque de paraitre prétentieux. A ce moment là, il n'était pas franchement entré dans les détails. Il n'était même pas certains que ça ai un sens. Un rapport avec la question initiale. Il marqua une pause. Décidemment peu à l'aise pour l'exercice. Fait étrange pour quelqu'un capable de rassurer une jeune femme inconnue perdue au milieu de la nuit. Le contexte et le sujet n'était pas le même, indéniablement. "Si je te dis ça...C'est parce que je crois qu'il y est pour beaucoup". Acheva Nivan. Ce fait, bien qu'en apparence encré dans son esprit, n'était pas toujours d'une certitude absolue pour lui. Probable qu'il se cache un peu derrière ça pour se trouver des excuses. Il en avait conscience, mais était bien trop fier pour se l'avouer.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
    Lun 15 Mar 2021 - 14:10 #
    Apprendre à faire confiance à autrui n'était pas chose aisée. Sauf peut-être pour elle ; partisane des secondes chances, grande admiratrice de l'amour et la tolérance, elle prônait un monde de paix, de sincérité, d'affection. Pour elle, exprimer ses sentiments le fond de sa pensée était une chose normale et mesurée. A défaut d'avoir eu beaucoup d'expériences humaines, elle s'était construit dans sa tête un univers alternatif où elle expérimentait la vie au travers de ses histoires imaginées. Elle conversait avec diverses personnes aux opinions toutes différentes, un peu romanesque certes, car basées sur les histoires de ses livres. Alors même si pour Nivan s'exprimer était difficile, Gardenia comprenait, en un sens, que ce soit un peu compliqué. Elle l'écoutait se confier, s'exprimer, même si cela pouvait sembler décousu. Parce qu'elle était attentive et qu'il prenait son temps, Gardenia ne peinait que peu à faire les liens et s'imaginer à sa place. Loin de pouvoir certifier qu'elle pouvait se transposer dans son histoire, elle imaginait sans peine les dégâts qu'une relation conflictuelle avec un père pouvait causer. Pouvait-elle considérer sa propre relation avec le sien conflictuelle, d'ailleurs ? Ou n'y en avait-il juste... pas ?

    Malgré les mots, Nivan était terriblement doux. Pour un homme qui n'aimait pas ce qui le caractérisait tant et dont la colère pouvait être destructrice, il se montrait tendre envers elle. Il aimait sa forge, appréciait ses employés, les protégeait aussi. Mais que pouvait-elle bien lui dire, là maintenant ? Quels pouvaient l'apaiser ? Avait-elle seulement besoin de parler, devait-il entendre quelque chose de ses lèvres ? La jeune femme expira doucement, pensive, incertaine de comment lui répondre. Il n'était pas un enfant et avait beaucoup plus d'expériences qu'elle. Très certainement n'avait-elle rien à lui apprendre et il n'y avait probablement aucune question ou un aucun mot qu'elle pouvait lui dire qu'il n'avait pas déjà entendu. Là, dans l'immédiat ? Elle voulait juste l'étreindre. Parce que les mots manquaient.

    Après une inspiration pleine de détermination, Gardenia bascula sur lui. Elle vint directement s'asseoir sur l'homme, tirant les draps pour s'envelopper dedans. De cette façon elle pouvait le regarder droit dans les yeux et pouvait également voir la totalité de son visage, peu importait la direction de ce dernier ; et surtout, s'il voulait lui échapper, il devait la repousser.
    Pendant un instant il y eu un silence étrange durant lequel Gardenia ne prononça pas un mot. Elle le regarda juste longuement, lui et ses cornes, ses écailles recouvrant son cou et ses épaules. Elle se demanda pourquoi son père l'avait renié et en quoi Nivan était un monstre. Comment un père n'avait-il pas pu voir l'humain qu'il était alors qu'elle, ignare de tout, avait su s'en rendre compte dès leur première soirée ? Comment un homme qui avait passé toute une partie de sa vie avec un enfant lui avait-il renié le droit d'avoir un père sous prétexte qu'il croyait ne pas l'être ?

    J'aimerais te dire que je comprends... commença-t-elle, la colère est un sentiment qui m'échappe un peu, malheureusement. Je suis désolée que tu aies eu à souffrir ainsi pour quelque chose que tu n'as pas choisi.

    Ou peut-être avait-elle eu un bref éclat de ce qu'était la colère quand le voleur s'était introduit chez elle le mois dernier. Une visite nocturne qui l'avait un peu poussée à bout, où elle avait prononcé des mots qu'elle n'avait jamais osé formuler à voix haute auparavant.

    Est-ce que tu penses qu'il te faudrait l'oublier pour aller mieux ? Ou bien qu'il te faudrait le confronter pour pouvoir dépasser tout ça ?

    Car visiblement, son père hantait encore sa mémoire et avait toujours un effet négatif sur lui. S'il n'avait pas explicitement dit que son père l'avait maltraité directement sur son physique, le message était on ne peut plus clair. Elle ignorait si Nivan se détestait ou s'il y avait juste des moments d'incertitudes, car il semblait plutôt fier de son propre parcours et ne pas avoir une piètre estime de lui-même. Il était du coup fort probable que ce ne soit que pour des sujets spécifiques où il n'était pas à l'aise.

    Est-ce que c'est si mal d'être différent des autres ?

    La question était autant pour lui que les autres ; car finalement, nombreux étaient ceux ayant une apparence différente. Parfois même, la différence n'était pas visible ; pour autant, est-ce que cela justifiait le rejet et la haine ? Quelque part, Gardenia se doutait que Nivan ne souhaiterait à personne de vivre le calvaire qu'il avait vécu. C'était en tout cas ce qu'elle pensait de lui. Alors, sans trop y accorder une seconde pensée, Gardenia lâcha le plus naturellement du monde une remarque en le regardant dans les yeux.

    Tu es beau. Pour moi, tu l'es. Peu importe ce que ton père peut dire ou penser.

    Alors certes, il pouvait la charier sur leur première rencontre ; elle ne le nierait pas. Mais l'homme qu'il était ne se résumait pas à une première impression ; il y avait tellement plus. Nivan était bien plus que juste son apparence et son passé.
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    Re: La Belle et la Bête - Gardenia Whytlys
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