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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Jeu 11 Mar 2021 - 15:11 #
    -Dis donc, Whiskeyjack. Qu’est ce que c’est que cette histoire avec les Whytlys ?

    Cette histoire, c’est une rumeur qui commence à peine à circuler mais dont j’ai eu vent. Peut-être parce qu’elle n’a pas encore été « validé », si j’ose dire, mais ça ne saurait tarder, puisqu’il parait qu’elle a été rapporté par des gens qui savent se maintenir au courant des choses. La première partie de ladite rumeur concerne la disparition de la fille Whytlys qui n’existait même pas pour les gens il y a encore quelques jours. Ça ne me concerne pas, en apparence, alors j’évite d’en parler. Surtout que la fille Whytlys, en vérité, elle est cachée chez mes parents en attendant qu’on trouve un moyen de lui rendre la vie facile. Les petits potes sont sur le coup. En attendant, il vaut mieux faire profil bas. Mais la partie de la rumeur qui m’intéresse, ou plutôt qui me concerne, c’est qu’il parait que j’ai commis quelques gaffes avec le patriarche Whytlys alors que je ne l’ai même pas rencontré personnellement. J’ai eu beau me refaire la soirée dans son intégralité, je n’ai pas vu en quoi j’aurais pu chiffonner l’honorable client de la guilde, en dehors du fait d’exfiltrer sa fille. Mais dans ce cas, je pense que j’aurais vu débarquer la garde depuis un bon moment. Bref, les gens racontent ce genre de chose et ça finit par venir aux oreilles des collègues.

    Je lève les yeux vers la conseillère Ruth Ginsburg, doyenne du conseil et probablement l’une des personne les plus intègres que je connaisse. Elle me jette un regard soupçonneux par au-dessus de ses lunettes, ses rides renforçant son air autoritaire même si, quand on la connaît, on sait que c’est surtout une façade et qu’elle est d’autant plus sympathique que quand on lui parle de ces petits enfants.

    -Je ne sais pas trop bien. Ruth. J’ai pas eu souvenir de quoi que ce soit de… problématique.
    -J’ai eu vent aussi de quelques … écarts … avec les Priam.
    -Oui… c’est peut-être possible.
    -Vous savez que vous représentez la guilde et que ce devoir de représentation est certainement l’un des plus importants ?
    -Bien sûr ! Mais c’est que c’est un peu compliqué de se faire aux… traditions de ces cercles là.
    -En effet. Mais il va falloir vous habituer vite si on ne veut pas ridiculiser la guilde.
    -Il suffit que je ne sorte plus…
    -Trop tard, Whiskeyjack. Les nobles vous réclament. Très certainement pour avoir l’occasion d’être celui qui aura votre tête. D’autres vont vous proposer votre aide pour mieux vous manipuler. Ils ont déjà commencé. Il y a des invitations sur votre bureau. C’est un univers vicieux et dangereux, Whiskeyjack. Il faut jouer avec sans perdre pied. Vous en serez capable ?
    -Je… Je l’espère.
    -C’est bien de ne pas avoir trop la confiance. Mais il s’agira d’en avoir un peu plus à l’avenir. Méditez là-dessus.

    Elle s’en va. Je rumine ce qu’elle m’a dit, je finis ce que j’ai à faire et je retourne à mon bureau ou je trouve la pile d’une dizaine d’enveloppes en papier épais aux lettrines stylisées. Je soupire. Le problème quand on est un personnage public, c’est qu’il faut prendre en compte les messages qu’on vous adresse. C’est risqué de passer à côté de quelque chose d’important. Je les ouvre et je lis. Je passe sur le contenu des messages, les uns comme les autres étant dénué d’un grand intérêt quand on retire une certaine forme de candeur dans les propos qui se traduisent régulièrement par des menaces voilées de destruction totale de la réputation. L’important, c’est de connaître la position sociétale des intervenants. Qui est important. Qui ne l’est pas. Qui a l’influence de neutraliser le potentiel négatif des autres. A ce jeu, je remarque que beaucoup des messages proviennent de famille mineurs, probablement gravitant autour des Whytlys et qui, au courant de la situation, en ont profité rapidement pour se positionner. Avoir ma tête quand on cherche à trouver grâce au paternel Whytlys qui m’en veut sans savoir pourquoi, ça vaut son pesant d’or.

    Au milieu de tout ça, vous vous en doutez, un nom m’interpelle. Belmont. Qui n’est pas associé à une famille, mais à une fonction de la cour. Grande couturière royale, excusez du peu. Il y a un monde entre les intrigues de la noblesse et celle de la cour royale. Et les niveaux d’influence sont aussi bien supérieurs. On imagine bien qu’avoir l’oreille de la reine vous ouvre toutes les portes imaginables. Intouchable, même. Mais ce n’est pas le cas ici. Je me pose la question de savoir le niveau de pouvoir de la Grande couturière royale. Habiller la cour, c’est entendre beaucoup de choses, non ? Faire la mode, c’est avoir une certaine influence. A se demander en quoi une Grande couturière royale aurait à faire avec un petit conseiller comme moi qui ne connaît à la mode que ce qu’on lui dit de porter, et ça depuis que c’est ma maman qui m’achète mes fringues. Il y a une invitation. En plein milieu de l’après-midi. J’ai un créneau à ce moment là. De toutes les lettres, celle de cette Belmont me semble être la plus importante. Les plus gros requins n’ont pas encore trop flairé mes bourdes, peut-être. Je me rappelle ce que m’a dit Ruth. Faut remédier très rapidement à la situation et c’est pas en restant cloitrer que ça arrangera les choses. Bientôt, je vais faire toutes les soirées de la semaine juste pour qu’on s’amuse de mes bourdes. Faut prendre le taureau par les cornes. Je me décide à y aller. Si on peut glaner un peu d’aide, c’est pas de refus, tant que le prix à payer n’est pas trop grand.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
    Informations
    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Ven 12 Mar 2021 - 16:35 #
    « Parfait, tout est absolument… parfait !

    Bon sang, toutes ces histoires sur les frasques du conseiller Callahan tombent à point nommé. Une chance pareille, beaucoup remercieraient Lucy pour un tel cadeau ! Entre les cancans sur son accrochage avec le noble Whytlys, et ses accointances plus que discutables avec la populace et les piliers de tavernes… Voilà un nouveau venu au conseil de la Guilde qui doit causer bien des migraines à cette chouette de Ginsburg. Mais l’arrivée de cet énergumène et ses casseroles vont m’être providentielles ! Cette vieille bique ne viendrait jamais me voir et n’accèderait jamais à mes demandes. Son statut est certainement la seule chose qui la maintient encore intact parmi la haute société, elle n’y prend même pas part…

    Mais ce Callahan, ce Whiskeyjack… Il a beau avoir un nom d’oiseau, il semble vouloir interagir avec les grands de ce monde. On peut dire qu’il s’y prend aussi bien qu’un dragon au beau milieu d’une cristallerie. Mais qui dit tissu brut, dit possibilité de le façonner en un merveilleux apparat. C’est l’occasion parfaite de tisser des liens qui m’étaient jusqu’à présent inaccessibles. Aucun aventurier ne fricotait avec la noblesse, sauf peut-être ce rustre qui visite la première ministre… Mais aucun d’entre eux ne possédait autant de pouvoir et de prestige qu’un membre du conseil, la plus haute institution de la Guilde !

    Ce maladroit est un diamant brut qui n’attend que d’être bien taillé, et je pourrai gagner très gros dans cette affaire ! Mais ça ne veut pas dire que je peux baisser ma garde ou le sous-estimer, non… S’il était au conseil de la Guilde c’est qu’il devait le mériter et qu’il avait dû faire ses armes comme les autres. Qui sait de quoi ce lourdeau pouvait être capable ? La seule chose qu’on m’ait vanté, ceci dit, semble être sa moustache… Je n’arrive toujours pas à comprendre, mais pourquoi pas ?

    Pour cette visite il faut le mettre dans les meilleures conditions possibles. La bière artisanale que j’ai fait acheter et rafraîchir devrait aider à mettre Callahan en confiance, il doit sans doute préférer cela au thé usuel des rencontres entre nobles. J’ai de l’excellent vin, évidemment, quelques alcools forts mais je doute que ça soit de rigueur… J’hésite encore sur la nourriture à lui présenter, je ne peux décemment pas apporter de grosses victuailles ou du gibier juste pour une conversation. Et je ne sais pas s’il est vraiment amateur de ce que l’on picore entre mondains. Peut-être qu’une démonstration de mon pouvoir sucré l’impressionnera. Je n’ai pas à rougir face aux grands pâtissiers de la ville !

    Il doit arriver d’un instant à l’autre, je devrais aller passer quelques parures diamantées pour être la plus sublime possible et l’attendre dans le cabinet de curiosités. En tant qu’aventurier, je suis certaine qu’il appréciera tous les bibelots là-bas.

    Oui, tout doit demeurer parfait.
    Aujourd’hui, la Guilde va tomber dans ma toile. »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Mar 23 Mar 2021 - 19:02 #
    Au début, je pensais que le rendez-vous aurait lieu dans l’atelier de la grande couturière comme on peut s’imaginer l’atelier d’un couturier moins grand. Une petite boutique probablement mieux placer que celle de ces collègues moins réputé, l’espace occupé par un certain nombre de créations uniques en son genre, prenant la poussière et le temps en attendant que leur âme sœur humaine daigne poser enfin leurs yeux sur elles. Un endroit avec plein de petites mains, travaillant avec une précision d’orfèvre les dernières commandes, réalisant les ultimes retouches et supportant les changements de décisions perpétuels de la créatrice en chef. Un endroit où l’on sent que la fibre artistique est le maitre mot et où les néophytes doivent bien faire attention à ne pas marcher en dehors de leur plates bandes s’ils ne veulent pas subir le courroux de la maitresse des lieux qui pourrait vous refiler un truc horrible à portée avec suffisamment d’aplomb que vous seriez convaincu d’avoir LA tenue à la mode, juste pour vous faire payer votre insolence d’avoir perturber l’harmonie de son antre créatrice.

    Sauf que, évidemment, on cause de la grande couturière. La couturière royale.

    L’adresse indiquée sert sans nul doute à favoriser la réflexion créatrice de la couturière royale, mais j’imagine mal y voir des centaines de petites mains travailler dans un silence rythmé aux coups d’épingles. Une belle demeure avec une porte d’entrée en bois sculpté par lequel on accédait par quelques marches du perron. Presque timidement, je prends en main le lourd anneau de métal afin de frapper trois coups contre le battant. Un pas en arrière et j’attends. Je lève un instant le regard vers le ciel. De larges fenêtres surplombent l’entrée et des artisans chevronnés ont fait en sorte de teinter le verre pour rendre invisible les personnes qui s’y trouveraient à l’intérieur, mais pas inversement. Peut-être que là, je suis surveillé. Je n’ai pas l’occasion de davantage y penser. On m’ouvre. Une domestique me lance une question dans son regard muet et j’y réponds avec tout l’aplomb dont je suis capable.

    -Whiskeyjack Callahan. Conseiller de la Guilde des Aventuriers. Je crois que j’ai rendez vous avec…

    Je n’ai pas le temps de finir, la servante m’invite à entrer d’un geste de la main. Evidemment qu’elle sait avec qui j’ai rendez-vous. Peut-on avoir rendez-vous avec quelqu’un d’autre quand on se présente devant la porte de la demeure Belmont ? Ça m’arrange. Je me sentais un peu ridicule sur la fin de ma tirade. Franchement, il y a pas six mois, est-ce que j’aurais dit « Whiskeyjack Callahan. Examinateur de la Guilde des Aventuriers » ? Non. Pas du tout. J’aurais plus souvent dit « Salut Gégé, t’as pas une petite blonde sous la main ? ». Je parle de bière, évidemment, hein. Mais il me semble qu’il est important de se présenter entièrement. Dans la noblesse, on porte ces titres comme des armures. Et vous pouvez imaginer que celui de Madame Belmont est plus résistant que celui de la Royale.

    La servante me conduit à une pièce qui semble vraisemblablement servir de salle d’attente. Elle me propose une chaise plutôt simple au milieu de cet environnement, mais qui s’intègrent parfaitement à l’espace. Chez moi, ça serait une chaise de luxe. Ici, c’est juste du mobilier choisi avec soin. La servante s’en va par là où l’on est venu, comme si, peut-être, il n’était pas important de signaler ma présence. Je commence à me dire que, peut-être, elle le sait déjà. Je parcours la décoration distraitement pour éviter de penser à ce qui va suivre. Plusieurs bibliothèques entreposant de volumineux livres et des babioles, certaines plutôt étrange, mais dont l’esthétisme doit êtres satisfaisant pour la maitresse des lieux. J’ai peu de souvenir de mes voyages, je vais éviter d’en causer.

    -Voilà donc le conseiller dont toute la ville parle.

    Je tourne la tête brusquement vers l’escalier sur ma droite menant à l’étage supérieur. J’y découvre une beauté. Dans une toilette impeccable, la gorge ornée d’un sublime collier aux multiples joyaux, son visage est encadré par une chevelure soyeuse aux multiples couleurs, visage qui ne souffre d’aucune imperfection. Pas uniquement belle, on s’entend. Comme si chaque gramme de ce qu’elle a choisi de portée en ce moment servait à un but précis, celui de créer une image en parfaite harmonie avec son environnement. A côté, les filles de joie de la rue des Lilas passent pour des truies se vautrant dans la gadoue alors qu’on sait bien qu’on attendrait une heure pour avoir droit à leur soupir. Quoi de plus normal pour la couturière royale que d’être sublime, mais l’expérience est une autre paire de manche.

    -Bonjour madame…
    -Non.
    -Non… non quoi ?
    -Plus personne ne dit ce mot. Vous devriez vous mettre à la page. Appelez moi plutôt Lady Belmont.
    -Lady… d’accord. Je suis Whis..
    -Je sais très bien qui vous êtes.

    J’essaie de reprendre un peu de contenance. J’avais préparé mes trois premières phrases d’approches, histoire d’initier la conversation sous les meilleurs hospices, mais l’expérience a prouvé qu’elles n’étaient pas assez bonnes. Je sens déjà la situation m’échapper et que ça va m’attirer de très gros ennuis. Je bégaie quelque chose.

    -Veuillez vous taire. Et suivez-moi.
    -D’accord… Ma… Lady… Belmont.

    Elle n’a pas attendu ma réponse pour se retourner et monter les marches avec une élégance qui ne laisse pas la place à l’improvisation. C’est un tantinet plus lourdaud que je la suis.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Mer 24 Mar 2021 - 17:48 #
    Olenna ne put s’empêcher de soupirer silencieusement en entendant les pas lourds de son invité derrière elle, sur les marches du grand escalier. Au moins, le conseiller Callahan la suivait sans broncher même s’il avait l’air, pour l’instant, plus perdu et circonspect qu’autre chose. Cet homme allait lui demander beaucoup de travail s’il voulait vraiment parfaire ses manières, le populaire était une tache complexe à faire partir, surtout pour quelqu'un qui semblait baigner dedans depuis toujours. Arrivant au premier étage, la couturière descendit le long d’un couloir avant d’ouvrir la porte de son bureau. Elle attendit que Jack arrive, tenant toujours la porte et l’invitant à entrer, ce qu’il fit sans se faire prier. Derrière lui, le conseiller n’avait pas encore remarqué la servante au masque de chouette, le talonnant sans émettre le moindre son. La domestique glissa à l’intérieur de la pièce et se posta dans un coin avant de cesser de bouger.

    - Asseyez-vous, dit-elle à Jack en lui présentant un divan face à une table basse avant de s’adresser à la servante, servez-nous du thé aux épices.

    D’un mouvement plein de grâce, Olenna s’assit face à son interlocuteur tandis que la servante apporta le service à thé sur un lourd plateau d’argent. Tandis que l’inquiétante domestique versait la mixture, Lady Belmont agita son poignet pour faire apparaître divers gâteaux et biscuits dans une coupelle. Des parts de fraisier crémeux cotoyaient des éclairs et religieuses aux ganaches chocolatées, des cookies brisés d’amandes tombaient en avalanche sous un monceau de pralinés. Et, par ci par là, des bâtonnets de sucre d’orge arrivaient à s’extirper de la masse de confiseries. Si Jack avait été un enfant, ce petit assortiment aurait pu être un avant-goût du paradis. Pour l’instant, il n’avait pas pioché dans le bol, peut-être toujours trop timide ou inconfortable face à la maîtresse des lieux.

    - Vous apprendrez à aimer le thé, expliqua calmement Olenna en attrapant la tasse. Vous trouverez sans doute ça insipide, ou très amer. Vous n’aurez pas le choix de toute façon, la noblesse en boit comme si c’était du carburant.

    Olenna soutint son regard jusqu’à ce que Callahan daigne prendre sa tasse pour tremper les lèvres dans la boisson chaude. Il avait toujours un peu penaud, mais si Lady Belmont projetait de lui apprendre les bonnes manières, il fallait commencer par le fondamental. Au moins, elle avait fait servir une infusion à forte odeur et au goût plus doux que les habituels thés de la Cour. C’était un thé que l’on dégustait généralement durant la saison froide pour se réchauffer et s’éveiller les sens, avec une tranche de pain d'épices au miel. Toutefois, Olenna avait trouvé plus simple pour un non initié d’apprécier correctement un thé plus gouleyant.

    - Je ne comprends pas bien… S’enquit Callahan en remuant sa tasse, le thé fumant lui chatouillant sa moustache broussailleuse.

    - Évidemment, répliqua la dame en pinçant les lèvres. Mais vous allez comprendre.

    Olenna claqua des doigts. Aussitôt, la servante masquée s’anima comme une marionnette. Et, évoluant comme un spectre jusqu’à la table, apporta à sa maîtresse un rouleau de papier. Cette dernière attrapa ce qu’on lui tendait, détacha la ficelle avant de déplier ce qui semblait être un journal. Olenna le jeta sur la table face au conseiller de la Guilde. Sur la une, on pouvait lire diverses annonces retentissantes sur des événements de la Capitale. Un grand auteur à succès avait vendu une entrevue, une chronique sur la faune venait d’être entamée et le nouvel épisode du feuilleton du moment était également annoncé en seconde page.

    - Vous savez ce que c’est ?

    - Un journal ?

    - Parfaitement, sir Callahan, un journal.

    - Je ne m’appelle pas sir…

    - Maintenant si, coupa Olenna. Vous ne m’avez pas écouté ? Il faut vous mettre à la page. Je vais aller droit au but, votre présence chez les Whytlys a été relativement remarquée.

    - Ah… Soupira son interlocuteur. Et du coup…?

    - Quand j’ai entendu ce qui se disait, je me suis dit qu’il était vital de vous faire mander. C’est un univers tout nouveau pour vous, et la haute société peut être un océan impitoyable pour ceux qui ne savent pas nager dans ses eaux troubles.

    Elle marqua une pause avant de boire une nouvelle gorgée de thé. Il était temps d’avancer ses premières pièces et espérer que le conseiller serait réceptif à ce qu’elle allait lui dire. Dans la coupelle, les pâtisseries trônaient toujours intactes, luisantes de sucre et n’attendant que d’être dévorées. Il serait dommage de devoir jeter toutes ces victuailles au caniveau, mais Olenna ne comptait pas spécialement y toucher…

    - Pour l’instant, il n’y a rien sur vos frasques dans la presse à scandale. Mais cela risque de ne pas tarder, j’en ai peur… Si vous ne voulez pas vous y retrouver, j’ai peut-être un petit marché à vous proposer. Je vous enseigne les usages de la noblesse, fait de vous un parfait gentilhomme et, en échange de bon procédé, vous pourriez me partager quelques faits notables que vous rencontrez au sein de la Guilde ? Pour tout le respect que j’ai pour la conseillère Ginsburg, je me devais de vous aider

    Olenna n’avait aucun respect pour la vénérable Ruth Ginsburg, elle la trouvait même d’un ennui mortel, mais ça Callahan ne pouvait le savoir…
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 27 Mar 2021 - 19:05 #
    Je suis pas serein. Du tout. Je m’attendais à quelque chose d’assez spécial, il faut l’avouer. Mais là, ça dépasse ce que j’avais envisagé. Lady Belmont est encore plus intimidante que lorsqu’elle est apparue. Chacun de ces mouvements, de ces choix de mots et de ces intonations semblent avoir un but précis. Une osmose parfaite pour accomplir son objectif. C’est peut-être d’autant plus frappant que j’ai l’air d’un cochon boueux au milieu d’un salon de porcelaine. Je suis venu ici pour tenter de reprendre un peu le contrôle de ma vie, de ma réputation. Du contrôle, je n’en ai aucun. Le pire, c’est que je ne comprends pas, aux premiers abords, ou elle m’emmène. Sur quel chemin de pensée elle veut me faire aller pour mieux me mettre dans les dispositions ou je ne pourrais pas dire non. Le thé est peut-être un conseil bienveillant, mais il est aussi un cadeau empoisonné. J’ai déjà bu du thé, mais c’est pas franchement ma tasse de… Vous avez compris. Si l’avenir me conduit dans toutes les soirées mondaines, j’espère qu’elles ne sont pas tous au thé. Au vin, à la rigueur, c’est supportable. Les infusions, c’est bon pour le sommeil.

    Le journal, c’est pour mieux m’affaiblir. C’est certain. En même temps, c’est la menace imminente. Ce qui me pend au nez. Je m’y attendais un peu à ça. Le sir, ça m’a désarçonné. Sir ? Moi ? Conseiller, c’est une fonction que j’embrasse pour le bien de la guilde et des aventuriers. Sir, qu’est ce que c’est ? Si ce n’est un truc un peu pompeux pour s’élever au dessus de l’autre et asseoir une sorte de domination. Ce n’est pas moi. Elle me donne des évidences comme si j’étais un enfant qui n’avait pas conscience dans quoi je me suis mis. Il peut m’arriver d’être à côté de la plaque, de temps en temps. Quand il s’agit de la guilde, je fais moins d’erreur. J’essaie. N’importe qui trébuche sur un terrain qu’il ne connaît pas. Puis Lady Belmont dévoile ses cartes. Enfin, certaines, je suppose, même si mon vœu pieu et que ce soit les seuls.

    La guilde. Tuyauter la guilde. Balancer sur ceux qu’il s’est juré de protéger et de défendre. Conseiller, ce n’est pas une place de pouvoir comme certains aiment le prétende ou comme d’autres ont essayé d’en détourner le sens. Conseiller, c’est un sacerdoce. Une mission pour les autres. Est-ce que pour sauver ma réputation, je vais sacrifier la guilde ? Je vais trahir la guilde ? C’est bien mal me connaître. Alors, vous allez me dire, ça va rejaillir sur la guilde, cette histoire. Mon avis sur la question ? Même si finit sur toutes les lèvres cette histoire, les gens simples vont s’en moquer. Ceux qui me connaissent ne vont pas oublier l’enfant des quartiers que j’étais pour une histoire comme quoi j’aurais fait quelques bourdes avec un noble lors de l’une des premières soirées officiels en tant que conseiller. Au pire, on fera des blagues sur moi. C’est de bonne guerre. On l’a tous fait sur une bêtise de quelqu’un. Même des potes. Ceux ne me connaissent pas ? Ça va pas changer leur vie. Il y a d’autres histoires bien plus marquantes. L’enlèvement de la reine, par exemple. Qu’est ce que je suis par rapport à la reine, hein ? Non, les gens vont s’en préoccuper, c’est les nobles. Et ils sauront. Personne ne peut arrêter les rumeurs. Personne ne peut taire les messes basses entre noble. J’ai besoin d’aide pour l’avenir, mais mon passé n’est pas plus risque que ce qu’il est actuellement.

    Sauf si on découvre que c’est moi qui ai fait sortir la fille Whytlys de chez elle.
    Bon. Là. Ça serait une autre paire de manche.

    Je mange un gâteau.

    -Qu’eff-fe que fous foulez comme fait fotables ?

    Elle me regarde. Presque choqué. Je mâche. J’avale.

    -Qu’est-ce que vous entendez par « faits notables » ? Pour tout le respect que vous avez pour l’éminente conseillère Ginsburg, me proposer de trahir la guilde et … « vendre » des informations à autrui, c’est assez audacieux.

    Je vous ai dit que je connaissais pas les codes ? Je ne sais pas si une riposte frontale est une bonne idée, mais j’aurais fait la même au bord d’un comptoir. Avec des mots un peu moins gentil, probablement. La guilde est une corde sensible chez moi, peut-être plus sensible que mon passif avec Elina, même si dans le fond, avec Elina, j’enterre chaque jour un peu plus le cadavre.

    -Je ne pense pas que les gens qui ne sont pas encore au courant de mes incidents avec la famille Whytlys aient un quelconque intérêt pour cette histoire. Des trucs de nobles, ils s’en déroulent sans cesse, ce n’est pas pour autant que cela fait de nous des nobles. J’ai mes propres sources d’informations. Dans la guilde, et ailleurs. Les gens me connaissent. J’aide les gens. Ce n’est pas ça qui va changer leur idée sur ce que je suis.

    Dans ce genre de rencontre, au final, c’est un peu de la négociation, non ? Le parfait petit gentilhomme, c’est pas mal pour pas se faire bouffer la prochaine fois. C’est le prix à payer qui nécessite du débat.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Dim 28 Mar 2021 - 0:52 #
    - Trahir la Guilde… ? Souffla Olenna.

    L’aristocrate avait adopté un ton légèrement stupéfait, feignant la surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que le conseiller accepte sa demande sans broncher. Il avait clairement fait comprendre sa gêne depuis son entrée dans la demeure de la couturière. Il avait bien assez joué les timides et les circonspects à chaque mouvement et parole de la part d’Olenna. Il était grand temps qu’il fasse également un pas pour s'asseoir de l’autre côté de l’échiquier, c’était chose faite. Le conseiller Callahan était peut être un individu pataud et aux manières vulgaires, mais il était loin d’être un abruti qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Olenna savait qu’elle devrait abattre savamment ses cartes et, même si elle n’était pas forcément digne de confiance, lui montrer que leurs intérêts se recoupaient.

    Le fait qu’il ait pioché dans la coupe de pâtisseries montrait également qu’il commençait à prendre son aise en plus d’avoir du répondant. Olenna n’avait rien contre, au contraire ; elle appréciait pouvoir découvrir un bon adversaire de joute verbale et respectait ceux qui savaient s’avérer plus coriaces qu’ils n’en avaient l’air. L’une des grandes forces d’Olenna était justement le fait qu’on la sous-estimait. Elle avait la décence de ne jamais faire pareil et estimait toujours qu’un adversaire, aussi pathétique pouvait-il apparaître, était capable de renverser la balance. Jack Callahan n’avait rien de pathétique, mais la lady commençait à penser que sous sa mine populaire se cachait quelqu’un de bien malin.

    - Au grand jamais je n’oserais vous demander de trahir la Guilde ! Et puis, sir Callahan, je ne suis pas une ennemie du royaume. Je soutiens la Couronne avec ferveur, vous ne trahiriez personne en échangeant avec moi.

    La belle ne savait pas s’il était sérieux et sincère en choisissant le terme « trahison ». C’était un mot fort, qui sous-entendait un certain schisme. Peut-être était-il un peu excessif, mais il n’avait pas tout à fait tort si l’on considérait l’état politique du royaume à ce niveau. Olenna venait de percevoir une faille à exploiter, ce simple mot pouvait lui permettre de frapper un peu plus fort. En plus de cela, elle avait conservé son ton légèrement choqué, estimant qu’il pouvait sans doute déstabiliser un peu plus le conseiller. Il ne fallait juste pas qu’il s’étouffe avec l’éclair au chocolat qu’il était en train d’engloutir à grosses bouchées… Cet homme avait la réputation d’être proche du peuple, on ne pouvait pas dire qu’il l’avait volé !

    - Mais… Puisque vous êtes soucieux quant à votre fidélité, laissez moi vous mettre en garde. Vous avez vos propres sources, vous aidez les gens. Mais vous, qui va vous aider, sir Callahan ?

    Olenna marqua une nouvelle pause pour boire une lampée de thé, exprès pour marquer un petit moment de tension. Elle sentait qu’elle avait toute l’attention de son interlocuteur, ce dernier cherchant à quoi elle pouvait bien faire référence. La belle faisait cependant exprès de rester aussi vague, juste pour conserver la balle dans son camp et donner service encore plus brutal ! Finissant sa gorgée, Olenna poussa un soupir là avant de reposer sa tasse et déplier un éventail nacré d’un geste fugace et élégant. Sur l’éventail, on pouvait noter des motifs dorés ressemblant à des plumes de paon, faisant miroiter la lumière sur les lamelles de l’objet. Un véritable travail d’orfèvre… Et un accessoire qui n’avait pas été choisi à la légère, surtout quand on savait que les paons déployaient leurs queues pour effrayer leurs adversaires et charmer leur auditoire.

    - Oui, qui va donc vous aider lorsque vous serez seul en plein milieu de la noble scène de l’aristocratie ? La Guilde fait de l’ombre à la Garde et à la Couronne. Tout le monde le sait mais personne ne pipe mot. Qui va vous aider quand vous ferez face aux factions de la noblesse, toutes prêtes à vous darder de leurs épingles vicieuses et leurs poisons d’intrigues ? Vous allez avoir besoin d’un allié parmi la haute société. Et si je vous propose ce petit… marché, c’est justement parce que dans cette société, seule mon opinion compte.

    Olenna battait la mesure avec son éventail, continuant de fixer le conseiller Callahan, un sourire énigmatique figé sur son visage parfaitement maquillé.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Ven 2 Avr 2021 - 23:50 #
    Je pourrais vous dire que son jeu d’acteur est formidable. Du très bon boulot. Mais la vérité, c’est que je suis pas censé être si fort que ça pour jauger les gens, surtout de la noblesse, alors je peux pas vraiment dire si que du jeu d’acteur. Je me doute bien que les réactions sont tout même un poil trop théâtral pour être vrai, mais c’est un peu comme un message sous-entendu. L’apparence dit oui, mais tout le monde sait qu’en deuxième niveau de lecture, ça veut dire clairement non. Mais on ne peut pas attaquer sur le premier niveau de lecture parce ça serait vraiment trop frontal. Maintenant que Lady Olenna s’est défendu de me vouloir trahir, je ne peux pas la contredire. Ou alors, clairement, je pense que je mets un terme à la discussion C’est un jeu, comme on dit. Et faut pousser un peu les lignes à plusieurs endroits pour savoir ce qu’on veut vraiment. Sauf que j’ai la désagréable impression qu’elle sait parfaitement ce que je veux. Peut-être parce qu’elle m’a invité pour ça. Je mange quelques gâteaux supplémentaires pour réfléchir à ce que je vais dire. Et puis, je fais comme elle. Je fais des silences pour mieux renforcer la tension. Sauf qu’a priori, elle n’est pas sensible à la pression. Elle n’a rien à perdre, tout à gagner, non ?

    -Ces pâtisseries sont un délice. Si vous pouviez me donner votre fournisseur. Ils y gagneraient un nouveau client.

    Je m’en lèche les doigts. Ce n’est peut-être pas très noble, mais j’ai dit que je n’avais pas les règles de bienséances. Je n’ai pas encore été éduqué. Alors, je n’en fait qu’à ma tête.

    -Il y a quelque que je ne comprends pas. En quoi la guilde fait de l’ombre à la garde ? Nous avons chacun nos domaines de compétences. Parfois, ça se superpose, mais les relations avec la garde sont bonnes et nos aventuriers travaillent en bonne intelligence avec la garde sur les missions qui nous sont proposés. Et faire de l’ombre à la couronne. Quand même. La Guilde reste sous l’autorité du Ministre de la Guilde. Ça revient à dire que la Culture peut faire de l’ombre à la Royauté.

    De là à croire qu’il y a un petit fond de traitrise dans ces propos. Ne pas croire que la royauté est au-dessus de tout, c’est un peu curieux. Le pays va bien. Les gens sont contents. Il y a toujours des problèmes, mais rien qui ne sape l’autorité royale et qui ligue les esprits contre les Renmyrth. Mais je pousse. J’essaie de l’amener à se découvrir un peu. A révéler quelque chose de ses véritables intentions. Et je garde les miennes. Parce que ça me rend curieux cette histoire, notamment à cause des récentes demandes de la couronne en l’intervention du Prince Aeron sur d’honteuses affaires concernant la Guilde. Des aventuriers détournés de leur but premier pour servir de milice privé à des tiers individus. Des soupçons de corruptions ayant entrainé la livraison de matériels défectueux à la couronne dans le cadre d’une mission d’exploration très important. Autant de choses qui restent dans le secret des affaires du Prince, mais qui jette l’opprobre de la guilde. Et je compte bien en nettoyer la crasse jusqu’à jeter en cellule ceux qui souillent ma guilde. Les ramifications peuvent certainement remonter à des milieux très fermé. Là où des gens influents de la noblesse peuvent savoir ce qu’ils s’y passent. Peut-être que Lady Olenna est mêlé à ces histoires. Peut-être qu’elle a des indices sur les coupables. Clairement, ce n’est pas sans allié que je pourrais remonter ces affaires. J’ai conservé un bref silence pour réfléchir avant de reprendre.

    -La Guilde est toujours ravis de compter sur des alliés. Surtout quand ils sont de choix et de premier plan. Pour que la Guilde puisse continuer d’exister sereinement. Et tout à un prix. Qu’est ce que vous voulez vraiment ? Dites moi une information que vous voudriez avoir. Je l’ai peut-être déjà. Peut-être que je l’ai sans avoir recours à mon poste dans la Guilde. Vous savez ce dont j’ai besoin. Je le sais aussi. Alors soyons sur un même pied d’égalité. Tel des … alliés ?

    Espionner la guilde n’est peut-être pas forcément le but ultime. C’est horrible de ne pas savoir, alors je presse pour avoir un quelque chose de vrai qui n’est enduit de sucre pour mieux appâter. Quelque chose que je saurais au fond de mes trippes que c’est la vérité vraie. Même pas grand-chose. C’est comme ça de toute façon. Il faut réclamer fort pour espérer avoir peu, mais c’est finalement ce peu qui compte.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 3 Avr 2021 - 11:57 #
    - J’ai fait apparaître ces pâtisseries sous votre nez, je suis le fournisseur

    Olenna ignorait si le conseiller se moquait ou s’il avait réellement oublié que toutes les sucreries présentées face à lui étaient le produit de la magie de son hôte. De plus, s’il faisait mine de jouer les ingénues pour qu’Olenna développe ses pensées et en vienne à se livrer, il le faisait avec relativement d’aise. Le bonhomme lourdaud qui était entré chez elle et qui avait peine à gravir l’escalier sans faire peser toute sa masse sur chaque marche s’était mué en une toute autre personne. Lady Belmont pensait avoir enfin déniché le vrai conseiller Callahan, celui qui était bien plus malin qu’il ne le laissait paraître. Il avait l’air de vouloir mettre mal à l’aise Olenna pour connaître ses réelles intentions, à se lécher le sucre maculant encore ses doigts.

    Il voulait plus de détails ? Olenna allait donc gracieusement lui en donner :

    - Vous faites de l’ombre à tout le monde justement parce que vous avez les faveurs du peuple. La Garde représente l’autorité royale, elle est crainte plus qu’appréciée. Tel est son rôle après tout. Et vous avez beau être sous la tutelle d’un ministère, comme je viens de le dire vous avez les faveurs du peuple. Vous êtes la multitude, nous ne sommes que quelques uns. Et quand cette multitude réalise cette réalité… Vous voyez ce que je veux dire.

    La couturière claqua des doigts et la servante masquée, toujours postée silencieusement derrière sa maîtresse, lui apporta un verre d’eau fraîche. Le thé dans sa tasse devait être bien tiède à présent et Olenna détestait que ce genre de breuvage refroidisse ne serait-ce que très légèrement. Elle n’avait cependant pas terminé d’enfoncer son clou sur la Guilde. Puisque le conseiller moustachu voulait entendre son avis, elle allait pleinement le lui exprimer :

    - Par ailleurs, il me semble que la Guilde est bien plus impliquée dans la politique aryonnaise qu’elle ne veut le faire croire, hm ? Vous croyez que personne n’a remarqué les visites régulières de l’un de vos émissaires favoris chez madame notre Première Ministre ? Ou les nombreux aventuriers qui s’improvisent mercenaires sur le tas pour servir des intérêts parfois frauduleux ? Si vous saviez le nombre de vos petites fourmis que l’on peut se dégoter en claquant des doigts pour des missions personnelles qui sont tout sauf éthiques, vos moustaches friseraient. Oui, la Guilde fait de l’ombre, c’est un fait.

    Elle reposa son verre d’eau sur le plateau que tenait la domestique, toujours là à ses côtés. Cette dernière partit poser le verre un peu plus loin sur une commode où étaient rangées plusieurs carafes d’alcools ambrés et dorés que Jack regardait parfois avec attention. Olenna ne s’en servait que très rarement mais elle aimait les laisser ici par pur esthétisme. Elle pouvait, parfois, décider d’en offrir à ses invités lorsqu’elle concluait une bonne affaire. Peut-être que Jack serait assez chanceux pour en avoir un verre, voire repartir avec une carafe si la discussion finissait par être fructueuse.

    - Enfin… Il est légitime que je vous renseigne davantage. Admettons que vous acceptiez ce que je vous ai proposé. En échange je veux être renseignée sur tout ce que vous pourrez trouver de près ou de loin sur une certaine… boîte à musique qui aurait pu provenir du palais royal. N’ayez crainte, ce n’est pas un objet magique, ni dangereux, juste une boîte. Cet objet m’appartient, m’a été volé, et je veux le récupérer. Et dans cette optique, j’ai besoin d’avoir des yeux absolument partout pour savoir où elle a atterri.

    Silencieuse, Olenna attendait une réponse du conseiller. En guise de distraction, elle refit apparaître d’autres gâteaux. Peut-être que ça lui ferait davantage plaisir… ?
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 3 Avr 2021 - 15:56 #
    Je reste un peu coi, puis je finis par regarder les pâtisseries différemment. Je pensais que c’était par un effet de manche particulièrement bien trouvé qu’elle les faisait apparaître. Ou par un objet magique. Il y’en a tellement qu’on ne peut tous les connaître. Et ça arrive souvent que les gens vous en parlent comme si c’était naturel de connaître alors que, non, tout le monde n’a pas la totalité de la collection d’objets magiques dans sa poche et connaît parfaitement leur fonction. En l’occurrence, je découvre son pouvoir. J’ai pas particulièrement cherché à le savoir, c’est vrai. On fait rarement cas des pouvoirs dans mon métier. Tant que les aventuriers sont capables de se débrouiller. Surtout qu’avec lesdits objets magiques, on peut se sortir de difficiles situations. Notre pouvoir personnel ne reflète pas notre personnalité, je pense. La preuve, J’aurais bien du mal à dire que Lady Olenna est très sucrée. Ça sonne bizarre, hein ? Bref. Ça me parait un peu bizarre. J’sais pas trop comment ça marche. Est-ce qu’elle transforme de sa chair en sucrerie ? J’ai vu un gars qui transformait l’eau en alcool. Ça peut être pareil. L’idée de manger des bouts sucrés de la Grande Couturière Royale m’indispose un peu. Ou alors, c’est le sucre. Je finis par écarté les gâteaux pour mieux ne pas être tenté d’en reprendre.

    Surtout que Lady Olenna me coupe instantanément l’appétit.

    Les histoires d’aventuriers qui iraient voir la première ministre, ça m’aurait intéressé en d’autres circonstances, mais qu’on vienne mettre sur le tapis tous ce qui ne va pas à la guilde m’insupporte. Je suis Whiskeyjack Callahan. Le conseiller sympa que les gens apprécient bien. Qui ne cherche pas à embêter les gens. Qui cherchent à faire le bien. Le bon gars. Okay. Ceux qui me connaissent savent que je suis prêt à tout faire pour la guilde. Et c’est bien pour ça que je suis là. Mais que des gens salissent la guilde par leur acte et leur parole, ça m’horripile. Ceux qui cherchent à détourner la guilde de sa véritable mission, je les hais. Je les exècre. J’ai envie qu’ils disparaissent. Si l’occasion se présentait, j’enverrais mes saphirs pour qu’on n’entende plus jamais parler de ces pourris. Ma moustache est déjà frisée. Elle frisera encore. Mais moi vivant, je ferais en sorte qu’elle ne frise plus jamais. Ses propos jettent un froid chez moi. Et je le fais clairement comprendre dans mon attitude, malgré la promesse d’un alcool délicat. J’ai pas envie de boire.

    A-t’elle eu recours à des aventuriers pour des besoins non éthiques ? fait-elle partie de cette caste de gens que j’exècre ?

    Cette histoire de boite à musique a le don d’écarter mes pensées agressives. Est-ce vraiment le fond de sa volonté ? Tout ce qui l’intéresse ? Ça pourrait être un mensonge. Qu’elle cherche encore à dissimuler ces véritables intentions. Toutefois, la requête parait tout de même assez hors du commun pour sembler vrai. Quitte à mentir, pourquoi parler d’une boite à musique ? C’est anodin. Tout le monde s’en fiche. A la rigueur, un petit coffret avec des choses importantes dedans. Mais pas une boite à musique. Ou alors pour une valeur affective. Non. Ça me parait trop saugrenu pour être faux. Et ça me rassure un peu. Si on lui a volé, alors c’est bien. Dans le fond. Ce n’est pas parce que c’est la Grande Couturière Royale qu’il faut se méfier davantage. Quand c’est une personne sans histoire de la ville, on ne se pose pas de question. On la croie. Car le tout repose sur la sincérité. Ça me va. J’ignore donc évidemment les gâteaux. Et le thé. Je me concentre sur les affaires.

    -Vous auriez dû commencer par là. A ne pas vouloir trop en dire, on finit par dire autre chose. Si vous avez été volé, mes petits potes et moi vont prendre en compte votre demande et si nous avons l’information que vous attendez, nous vous la transmettrons. Pour que Justice soit faite. Personne n’accepte d’être volé.

    Puis je me lève et je m’approche. Peut-être menaçant. Car la suite n’est pas parole en l’air. N’est pas jeu de dupe. Elle est la vérité brute. Ce qui m’anime. Ce qui fait ce pourquoi je passe beaucoup de temps à la guilde. Son salut.

    -Comme je n’accepte pas que l’on vole l’honneur de l’institution que je sers. J’espère pour vous que vous n’avez pas usé de mes … « petites fourmis ». Je n’ai aucun respect pour ceux qui salissent ma guilde. Les traitres à l’honneur de la guilde seront identifiés et châtiés. Et ceux qui tirent les ficelles de ces actes abjectes seront retrouvés. Pour que Justice soit faite. La Guilde fait de l’ombre ? Je compte bien éradiquer cette ombre.

    Si Lady Olenna est de près ou de loin liés à mes ennemis, cela équivaudrait à une déclaration de guerre. On ne badine pas avec l’honneur de la guilde.

    -Et on a beau m’apprécier, je continuerais à servir la guilde avant tout. Servir. Pas dominer. Ne me prêter pas une influence que je n’ai pas et que je ne désire pas.

    J’ai parfaitement compris ce qu’elle a voulu dire, mais on ne badine pas avec mon honneur. Vivre pour servir pourrait être une devise. Puisqu’on parle beaucoup de  trahison, vivre pour régner en serait une. Mon message délivré, je retourne m’installer. Mais toujours pas de pâtisseries.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 3 Avr 2021 - 18:51 #
    - Je suis peut-être une femme excentrique, impitoyable et dangereuse, sir Callahan, fit Olenna en esquissant un rictus, mais je ne suis pas une voleuse. Je n’ai jamais fait appel à l’un de ces moutons noirs. Je partageais simplement ce que tout le monde constate mais passe sous silence…

    Tendant la main, Olenna attrapa le fume-cigarette annulaire d’or que lui passa sa domestique et le passa à son doigt. L’aristocrate alluma la cigarette avec une allumette qu’on lui tendait puis, la portant aux lèvres, souffla une élégante volute de fumée blanche. Elle avait dit la vérité à Whiskeyjack, elle n’avait jamais commandité quoi que ce soit auprès de ces mercenaires du dimanche. Quand bien même elle avait besoin d’un quelconque travail illicite ou de se débarrasser d’un gêneur, Olenna avait des solutions bien plus subtiles pour être certaine de ne pas être inquiétée. Et puis, elle n’avait aucunement besoin de faire appel à un quelconque tueur à gage, elle savait qu’elle avait déjà tout ce dont elle avait besoin dans son propre foyer, jetant un coup d’œil à la servante masquée.

    - Mais je suis ravie d’entendre que vous comptez vous charger des poids qui nuisent à votre institution, c’est tout à votre honneur. Et ça ne le sera qu’encore plus si vous éradiquez effectivement cette ombre.

    Le conseiller avait, malgré son ton changeant, accepté la demande d’Olenna pour retrouver sa boîte à musique en jouant de ses relations et jouer les passeurs d’infos. Ce que la couturière avait encore du mal à appréhender, c’était de qui il parlait quand il se référait à ses « petits potes ». Mis à part ses frasques récentes, le conseiller Callahan était effectivement connu pour être assez proche du tout venant. C’était de notoriété publique et l’homme aimait visiblement s’en vanter. Olenna venait à se demander si ces fameux potes n’étaient pas justement des gens de la rue que Jack avait en confiance ; des indics qui fréquentaient le vulgaire et arpentaient le pavé mais que jamais l’on viendrait à soupçonner. C’était différent de ce à quoi Olenna s’attendait, mais cela pouvait toujours aussi servir qu’un point d’entrée dans l’administration de la Guilde.

    - Ne vous méprenez pas sur moi ceci dit, continuait Olenna en soufflant à nouveau de la fumée. J’ai beau baigner dans l’intrigue, je n’ai fait que vous prévenir quant à la réalité des choses qui peuvent vous attendre en tant que haut fonctionnaire. Je vous remercie, en tous cas, d’accéder à ma demande et proposer votre aide.

    Leur accord restait tacite mais il était scellé. Toutefois le conseiller n’avait pas encore réellement exprimé son envie de devenir un gentilhomme, et encore moins s’il acceptait l’aide d’Olenna pour ce faire. Il n’avait pas vraiment l’air de lui faire confiance, on ne pouvait le blâmer pour cela. Mais il n’était pas un homme idiot, et Olenna était patiente. Un jour il pouvait réaliser qu’elle avait raison et revenir la voir. Il n’avait pas à accepter immédiatement. Il lui avait promis de l’aider avec ses petits potes, c’était ce qui comptait pour l’instant.

    - Ceci étant… Vous avez déjà maîtrisé la première leçon pour évoluer dans la haute société : toujours évoluer avec un masque. Un masque maladroit, mais un masque tout de même… Le reste n’est plus qu’à polir et parfaire…

    Et elle inspira pour, encore une fois, souffler des arabesques de fumée.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Mer 7 Avr 2021 - 19:28 #
    C’est marrant, mais moi aussi, j’ai envie de m’en griller une. Je fume parfois. Il n’y a pas de besoin comme d’autres, mais dans les circonstances, je dis pas non. Toujours avoir un peu de tabac sur soi qu’on bourre dans sa pipe ; un truc normal et non magique, pas comme d’autres bizarrerie qui vous font des effets étranges, hein. Je la sors et je l’essuie un peu avec un revers de chemise puis je sors ma blague à tabac et je la remplie comme Papa me l’a appris. Une allumette. On allume. On aspire. On retient en bouche. Et on souffle. L’odeur et le gout, ça apaise un peu. Et dans ce salon où la maitresse des lieux semble aussi avoir le même genre d’habitude, on a l’impression que tout est fait pour rehausser le plaisir de fumer. Comme si le choix des bois et des vernis offrait un matelas délicieux à l’arome du tabac.

    Où en sommes-nous ?

    Je ne suis pas totalement convaincu de l’innocence de Lady Belmont dans le fait de trafiquer avec les gens malavisé traitant la guilde comme leur milice personnel. Quand on sait sans rien dire, on n’est pas innocent, on se rend coupable de complicité. Surtout quand ça touche quelque chose qui me tient tellement à cœur. Et rien ne me tient plus à cœur que de nettoyer la guilde de cette vermine. Les dinées mondains et l’étiquette ne sont pas grand-chose face à cette menace qui existe déjà. A quoi ça rimerait d’avoir l’aisance de bien se comporter dans la haute société si tous les participants ne voient que la déchéance de la guilde à travers moi ? A rien. Les apparences peuvent être dangereuses, mais les faits le sont assurément. Qu’elle n’insiste pas plus sur cette histoire de boite à musique m’étonne aussi. Allons donc. Si c’est donc bien ça. Ça parait être une action louable de le lui rendre.

    -Il me faudra me fournir une description détaillée de l’objet que vous recherchez, lady Belmont. Ça serait bête de se tromper. Et toutes les informations utiles pouvant nous aider à la retrouver. Les circonstances dans lesquelles vous l’avez perdu. Une identité des voleurs ? Tout comme je ne dis pas non à des informations plus précises sur les clients réguliers des ces traitres à la guilde. Ils savent assurément porter un masque, mais il semblerait que vous voyez aisément à travers.

    Il est important de récapituler le marché. Croire que tout le monde a compris, c’est ce risqué à ce que tout le monde n’ait pas compris la même chose. Et si à l’origine, je venais pour mieux porter la cape de la noblesse et me fondre parmi eux, les informations de Lady Olenna me sont bien plus utiles. C’est ce qui manque aux petits potes. Des alliés au sein de la noblesse. Des soutiens, à la rigueur. J’ai beau la complimenté concernant les masques, je pense ne pas avoir tort en me disant que c’est probablement elle qui maitrise le mieux cet art. Pas forcément pour cacher de mauvaises intentions, mais tout simplement pour les cacher, ces intentions. En dehors peut-être de la royauté. Pour avoir travailler un peu avec le Prince Aeron, c’est typiquement le genre à rester impassible. Et du fait de son statut, on n’a pas vraiment l’occasion de le mettre en doute. Tiens, qu’est ce qu’elle en pense, la Grande Couturière Royale ? Avec les allusions qu’elle a lancé plusieurs reprises, son regard sur la famille royale peut être intéressant.

    -J’ai eu l’occasion de travailler avec le Prince Aeron dernièrement. Il est soucieux des problèmes de la guilde et de ce qu’ils peuvent avoir comme impact sur la Royauté. Et c’est en soi une certaine satisfaction que de savoir que la royauté surveille la guilde et cherche à lutter contre ceux souhaitant la détourner de sa vocation. De corrompre sa fonction, indispensable à la couronne. J’imagine bien que l’avis du Prince, de la Princesse, du Roi et encore plus de la Reine sont les avis les plus importants qui comptent. Vous devez être amené à les côtoyer. Qu’est ce vous pourriez me dire d’eux pour avoir leur soutien ? Moi, et les gens normaux, on les connaît comme des figures omniprésentes, mais lointaines. Vous, vous êtes la couturière royale. Je suis sûr que vous avez un autre regard sur eux. Plus vrai. Loin des artifices et des lumières de leur statut. Comment les approcher ? Qu’est ce qu’ils attendent de nous ? Qu’’est ce qu’ils attendent en retour ?

    L’idée, c’est que si vous avez un membre de la famille royale dans la poche, c’est quand même une meilleure garantie que l’avis d’un noble. On parle tout de même d’une Dynastie aimait de tous, installé depuis plusieurs siècles. Se croire au dessus de la famille royale, c’est forcément se tromper de place. Travailler avec le Prince est une chose, mais pouvoir l’approcher comme un soutien et allié, c’est une toute autre entreprise.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Jeu 8 Avr 2021 - 0:13 #
    - La famille royale ? Vous vous lancez sur un terrain glissant… Mais je suppose que vous les rencontrerez tôt ou tard, il va bien falloir vous en faire le portrait.

    Olenna avait promis à Jack de lui faire parvenir une image représentant sa boîte à musique, enchaînant avec le fait qu’elle n’avait aucune idée de la personne qui pouvait l’avoir en sa possession. Elle ne pouvait décemment pas dire que le roi avait été le premier à la lui dérober, jamais le conseiller n’arriverait à la croire. Il ne semblait pas non plus lui faire confiance, mais si elle venait à accuser le roi, bien que cela soit la pure vérité, alors le moustachu pouvait bel et bien s’emporter. Ce dernier bifurqua vers un nouveau sujet en demandant à la couturière de lui décrire plus en détails les membres de la famille royale. Olenna ne s’attendait pas à ce qu’il lui demande cela au cours de cette entrevue, mais elle n’était pas contre aborder le sujet en compagnie de Callahan.

    - C’est sa Majesté la reine Allys que j’habille le plus. Vous vous doutez bien qu’entre ses nombreuses réunions, célébrations, galas et décisions à prendre, il lui faut une toilette sans cesse renouvelée. C’est donc elle que je fréquente le plus. C’est une femme d’une grande bonté, très empathique. Elle est à l’écoute et soucieuse de son peuple. Mais elle est souvent victime des gens les plus avides autour d’elle, je la préviens souvent à ce sujet d’ailleurs. C’est une femme que je respecte beaucoup… Elle aime sa famille plus que tout, je peux vous l’assurer. Si seulement sa Majesté le roi lui déchargeait un peu les épaules… Enfin, vous devriez vous entendre avec la reine, même si je ne pense pas que vous ayez grande conversation à part sur les sujets traitant de la Guilde.

    Olenna avait démarré par la reine Allys, elle était après tout la personne royale avec laquelle elle avait le plus de relations. Peut-être que Jack ne la croirait pas encore sur ces confidences, mais Allys était bel et bien quelqu’un pour qui Olenna avait beaucoup d’estime et qu’elle appréciait sincèrement. Cependant, il fallait qu’elle reste évasive par rapport au roi, si elle exprimait clairement son dégoût envers lui, le conseiller pourrait en prendre plus ombrage. Elle continua en décidant d’enchaîner avec son second membre de la famille royale favori :

    - Vous avez travaillé avec le Prince, vous avez déjà dû constater à quel point c’est un bourreau de travail. Il est très intègre, mais si vous restez professionnel et exemplaire vous ne devriez pas avoir de problème. C’est une personne si… secrète. Faites attention à l’étiquette également, et ne manquez jamais de respect envers la reine devant lui, même pas un mot de travers.

    Le prince intriguait Olenna, tout comme beaucoup de nobles au sein de la Cour. Mais jamais ce dernier ne leur donnait ce qu’il voulait. S’il avait conservé des relations cordiales avec la couturière, on ne pouvait pas dire qu’ils se connaissaient. Elle voulait néanmoins apprendre à mieux le connaître. Il était si proche de sa mère… Peut-être pouvait-elle en tirer quelque chose ? Olenna ferait l’effort de faire le premier pas, bientôt ils devaient se déplacer vers le sud. Sans doute aurait-elle moyen de l’alpaguer pendant ce déplacement… ? Venait le moment fatidique où Olenna devait parler des derniers membres de la famille royale qu’elle portait moins dans son cœur. Ironiquement, elle pensait que c’étaient ceux-là que Jack risquait d’apprécier davantage.

    - Vous devriez être davantage à votre aise en compagnie de sa Majesté le roi. D’aucuns disent qu’il a l’âme d’un véritable aventurier, et qu’il aurait été fer de lance de la Guilde s’il avait pu. Quand je vois sa propension à fréquenter les grandes tavernes, je m’imagine que c’est vrai. Vous devriez bien vous entendre et rester vous même, mais faites très attention à comment vous qualifiez sa famille, il est très protecteur. Cependant, j’apprécierais davantage qu’il aide plus sa Grâce son épouse avec la gestion de l'État

    Olenna préférait rester évasive et ravaler son venin s’agissant du roi. S’il y avait bien un membre de la famille régente avec qui Callahan pouvait devenir bon copain franchouillard, c’était bien Grimvor, ce roi qu’elle haïssait tant. Elle les voyait déjà faire la tournée des bars ensemble, se raconter des balourdises et rire grassement de la noblesse, de la politique et toutes autres responsabilités de l’étiquette. Leur duo risquait d’être insupportable, mais au moins Whiskeyjack pouvait être plus affable et à même d’écouter la couturière à l’avenir.

    - Enfin, la princesse Atheas… Elle ressemble beaucoup à son père. Elle est têtue, parfois insouciante, mais elle aussi a la tête pleine d’aventures. Vous devriez l’intéresser avec votre passif à la Guilde. Ou alors tout son contraire et elle pourrait vous prendre pour un vieux ringard. Je vous avoue que ça risque d’être quitte ou double et dépendra entièrement de son appréciation. Si vous voulez qu’elle vous apprécie, ne soyez pas trop guindé ni trop vulgaire.

    Olenna avait fini son petit tour de la famille royale. Callahan avait ses réponses, en espérant qu’elles lui conviennent. Elle ne voulait pas trop en dire, ne voulant pas donner trop d’outils à Jack trop gratuitement. Tout avait un prix et Olenna voulait doser ce qu’elle concédait, surtout face à un individu tel que Jack qui peinait à lui faire confiance.

    - En espérant vous avoir éclairé. Mais maintenant que nous avons conclu notre petit marché, vous pourrez m’adresser toutes les questions que vous souhaitez. Y a-t-il autre chose que voulez savoir, sir Callahan ?
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Ven 9 Avr 2021 - 22:04 #
    J’avais connaissance que le Roi était un habitué des tavernes. On raconte ça dans les tavernes, justement. Mais je ne l’ai jamais vu et mes petits potes me rapportent que rarement ce genre de rencontre qui doit être foutrement intéressante. Il doit probablement dissimuler sa véritable identité, sinon, il ne pourrait pas boire des coups en toute tranquillité. Et c’est un peu ça, la philosophie des tavernes. Etre anonyme et passer un bon moment. Ne pas connaître le passé et les problèmes des gens et les accepter tels qu’ils sont. Des êtres humains, tout simplement. Vrai aussi que c’est un ex-aventurier. Même s’il n’a pas exercé depuis un moment, il doit avoir un bon état d’esprit vis-à-vis de la guilde, cette grande famille. Et il pourrait voir en moi quelqu’un de capable de contribuer à la grandeur et à la splendeur de la noble institution, même en ces temps troublés. Concernant le prince, Lady Olenna fournit que peu d’informations supplémentaires par rapport à ce que j’ai pu déjà expérimenter. En même temps, elle n’allait pas donner les détails croustillants, s’il y’en avait. L’austérité et le sérieux du prince Aeron sont une carapace qui parait bien trop solides pour que n’importe qui est à raconter de particulièrement intéressant à son égard. Et c’est peut-être ça qu’on attend d’un futur roi. Une droiture dans son travail et un honneur qui ne saurait être bafoué.

    Pour les dames de la famille, les contacts paraissent bien trop fragiles pour être envisagé. La Reine, bah, c’est la reine. On n’approche pas la personne la plus importante du pays comme cela. Et de là à avoir son appui, c’est une toute autre paire de manche. Ça serait même criminel de l’importuner avec mes tracas quand on a un pays à mener sur le bon chemin, comme on a pu l’apprécier depuis qu’elle est arrivé au pouvoir. Et pour la princesse, j’en connaissais très peu, et ce que dit la grande couturière royale ne me rassure guère. Imprévisible. A se demander si le soutien de la princesse à une valeur aux yeux des puissants et qu’on ne prenne pas ça pour un caprice d’une enfant à l’opposé de son frère ainé. Pas de condescendance, hein, mais j’ai pas non plus l’envie de me faire traiter de vieux ringard.

    Un début de penser germe dans mon esprit. Je sentais que je pouvais avoir davantage de Lady Olenna. Mais tout a un prix. Il s’agit déjà de formuler la demande.

    -Je voudrais savoir si vous seriez capable de me mettre en relation avec le Roi. La rumeur existe qu’il côtoie la vie d’Aryon, mais il doit se faire discret pour jouir d’un peu de liberté sans être assailli de citoyens l’acclamant.

    Au final, je suis venu pour avoir du soutien dans la grande cour de la noblesse, mais chercher le soutien royal, est-ce que c’est pas mieux ? Si j’ai déjà l’occasion de travailler avec le Prince, il m’est difficile de rencontrer le Roi. Roi avec qui je devrais avoir quelques atomes crochus, je pense. On peut aussi penser à développer ma relation avec le Prince et en plus des résultats exigés dans ces demandes, si je peux apparaître comme un partenaire fiable connaissant les ficelles du comportement dans la haute société. Probablement que je pourrais bénéficier de son soutien comme je peux le soutenir. Parce que c’est assurément un futur roi extrêmement compétent.

    -Ou sinon, pouvez vous me mettre en relation avec des personnes pouvant m’apprendre cette étiquette qui sied à la cour ? Vous devez surement connaître les bonnes personnes. Et vous devez surement vouloir quelque chose en retour pour ces informations.

    Cela va de soit. J’aurais pu dire que son prix était le mien, mais c’est le piège de mettre son doigt dans quelque chose qu’on ne veut pas. Comme moucharder la guilde. Il y a des limites à ne pas franchir comme il existe des autres solutions, même si se mettre la grande couturière royale n’est pas forcément le choix le plus avisé. Surtout si elle a l’oreille de la Reine. Avoir le soutien de n’importe qui tout en ayant le dédain de la Reine en face, c’est un marchandage qui n’est pas du tout à mon avantage.

    Enfin, c’est ce que j’en dis.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 10 Avr 2021 - 11:56 #
    - Je suppose que je peux glisser un mot de votre part à sa Majesté le roi. Je suppose que je peux même lui parler de vous et vanter vos mérites. Je suppose que je peux vous donner l’adresse des divers débits de boissons secrets qu’il fréquente. Et je suppose que je peux vous donner les adresses et vous recommander auprès de précepteurs éminents qui accepteront, avec mon unique aval, de vous enseigner l'éthique. Je suppose que je peux accomplir toutes ces choses, sir Callahan. Mais c’est un grand service que vous me demandez là vous savez

    Il n’y avait plus de doute, Whiskeyjack Callahan était un homme intéressé. Le conseiller avait eu beau jouer les ingénues pendant une bonne partie de leur discussion, il dévoilait enfin son vrai visage. Olenna avait face à elle un homme qui savait pertinemment ce qu’il voulait et avait la nette impression qu’il comptait se servir d’elle comme un outil. Elle détestait cette impression et comptait lui faire comprendre que s’il voulait quoi que ce soit de sa personne, il devrait en payer le prix. Le jeu du marchandage pouvait à présent commencer et Olenna n’allait pas se priver de se confier à Jack sur ce sujet :

    - Voyez-vous, vous me demandez d’accomplir deux grandes choses, de vous rendre deux grands services… Mais jusqu’ici, vous ne m’avez proposé qu’une seule rétribution. Me promettre de passer le mot à vos « petits potes » est une chose. Mais il me semble plus juste de me donner une seconde chose si je vois également vous faire grâce de deux faveurs.

    Olenna voulait être certaine que le conseiller soit sur la même longueur d’onde. Il pouvait ne pas l’apprécier, il ne faisait pas gêner pour le lui faire comprendre avec plus ou moins de subtilité. Mais elle ne voulait pas ressortir flouée dans cette affaire par un conseiller calculateur qui se cachait derrière un masque de balourd complaisant. Peut-être était-il réellement sympathique, mais il n’avait pas vraiment été très coopératif jusqu'ici à négliger les mises en garde d’Olenna et faisant fi de ses mains tendues. D’un geste élégant mais vif, elle fit tomber quelques morceaux de tabac fumé dans un cendrier à motif écaille. Les pâtisseries luisaient encore dans la grande soucoupe que le moustachu n’osait plus vraiment toucher. Il était pourtant si prompt à les déguster tant qu’il ne savait pas qu’elle venait de la couturière, encore une marque de dédain à son égard…

    - Si vous refusez de me mêler à la Guilde, ce que je peux parfaitement comprendre, alors je vous propose de continuer sur votre lancée avec vos « amis ». Voilà le marché : je remplis les deux services que vous me demandez. Vous aurez des recommandations de ma part pour apprendre l’étiquette de la Cour et je fais passer vos salutations au roi en personne. En retour, vous vous engagez auprès de vos « potes » au sujet de ma boîte à musique… mais également pour me rapporter les informations les plus croustillantes. De quoi me donner un aperçu de ce qu’ils peuvent glaner. Après tout, si vous apprenez de mon univers, il serait de rigueur que je fasse de même par rapport au votre.

    L’offre d’Olenna était somme toute assez simple, mais encore fallait-il que le conseiller consente et accepte. Il avait été réticent jusque-là à acquiescer ce que la lady lui déclarait, mais elle espérait que sa proposition fasse enfin mouche et qu’ils puissent s’aligner. Sa cigarette arrivant à sa fin, elle retira son anneau support et le mégot éteint pour les déposer sur une petite soucoupe qu’apportait sa servante masquée. Cette dernière apporta ensuite un verre ballon à sa maîtresse remplie d’un filet de liquide ambré. Olenna attrapa le verre avant de siroter le fond de cognac qu’on lui avait servi. La domestique ne se fit pas prier et avait également disposé un second verre sur la table, face à l’invité d’Olenna.

    - Si ma proposition vous convient, alors vos services seront remplis gracieusement dans les plus brefs délais. Mais si jamais vous avez une autre alternative à me proposer, je suis toute ouïe.

    Olenna commençait à cerner Callahan. Il ne l’aimait pas et elle le voyait bien. Au moins la conseillère Ginsburg était plus facile à lire…
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 10 Avr 2021 - 20:41 #
    Le compromis.

    Jusqu’à quel point est-on capable de faire de se compromettre ? Est-il envisageable de sacrifier de son honneur et de ses principes pour une cause plus grande encore qui fera plus de bien au dit honneur à ses principes ? Qu’elles sont les concessions acceptables et celles qui ne le sont pas ? Des questions qui résonnent dans mon esprit lors des derniers mots prononcés par Lady Olenna. Un contrat vit. Un accord a été pris plutôt, mais il est désormais caduque, car englober dans un marchandage plus grand encore. Un contrat qui, s’il venait à ne pas être scellé, rendraient le précédent plutôt futile. Quand on offre un coffre, qu’on ne l’obtient pas, on ne se contente pas gaiement des cristaux qui ont pu en tomber. C’est un dilemme. Un dilemme qui nécessite réflexion. Lentement, je prends le verre qui m’est servi. Je le hume un instant, appréciant les aromes qui s’en dégagent, puis je me lève lentement, perdu dans mes pensées. Marcher en réfléchissant, une attitude qui m’arrive souvent. Généralement à faire les cents pas dans son bureau, s’attardant sur le moindre détail comme si chaque information pouvait aider à répondre à toutes ces questions et à la plus grande d’entre elle.

    Oui ? Ou non ?

    Une réponse simple aux conséquences qui ne peuvent être vraiment cerné. Je m’approche lentement de la fenêtre, les rideaux tirés à moitié pour ne pas laisser une trop grande lumière entré dans le bureau. D’un mouvement lent, je pousse l’un des rideaux, contemplant l’extérieur, l’horizon, l’autre main tenant toujours le verre d’alcool.

    La guilde ne peut être bradée ou sacrifiée. C’est une promesse découlant de sa nomination au titre de conseiller. Et si peut-être des gens pensent que certains de mes collègues n’ont pas autant de scrupules, je leur prouverais qu’ils ont tort de vouloir profiter sur le dos de cette honorable institution. Ce n’est pas juste des gens que l’on envoie faire le boulot de gens plus riches à travers le pays. C’est une famille. Et si les aventuriers sont des enfants, je suis leur père qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour les protéger. Et ne pas les trahir. Ne jamais à devoir lire la déception dans leur regard. Mais la guilde n’est plus la cible de Lady Olenna. C’est les petits potes. Qui dépendent de moi. Seul. Mais l’âme de l’organisation n’est pas non plus de trahir et de jeter en pâture les âmes innocentes dans les griffes de personnes malavisées. Nul ne sait ce que peuvent faire les gens des informations qu’on leur donne, mais il est inconcevable qu’on les donne sciemment à des individus qui ne cherchent pas a priori à s’en servir pour le bien commun.

    Le point d’inflexion est dans le « croustillant ».

    Ça ne veut pas dire grand-chose et en même temps, ça veut tout dire. Evidemment que Lady Olenna n’a pas envie de connaître les potins des lessiveuses de la rue Porcher. Il y a une notion de filtre là-dedans. Juste ce qui mérite son attention. Et qu’est ce qui mérite son attention ? Foncièrement pas les histoires des gens simples. Et en cela, ils ne sont pas menacés. Ça concerne probablement des gens importants. Pour les jeux d’influence. La noblesse, à part quelques rares contacts, sont des gens qui me sont majoritairement indifférents. Ils jouent tous à ce jeu de pouvoir et d’intrigues. Entendre quelque chose d’eux, ça ne dérange pas foncièrement de le transmettre à Lady Olenna. C’est un jeu de balance. Si la  grande couturière royale ne profite pas de l’information, d’autres en profiterons qui ne seront pas forcément plus honnêtes ou sympathique. Les grandes pontes de la guilde ? Ils semblent acquis dans les propos d’Olenna qu’elle abandonne l’intention d’y être mêlé. Mais avec les derniers événements, il n’est pas impossible d’apprendre que des personnes influentes de la guilde mouillent dans les affaires. Si Lady Olenna peut se rendre utile à jeter l’opprobre sur les éléments cancer de la guilde, l’information n’hésitera pas être transmise. La garde alors ? Pour avoir rencontrer le commandant, c’est un homme honnête et fidèle à la couronne. Un individu qui doit avoir la même dévotion pour la garde que moi pour la guilde. Irréprochable. Je ne pense qu’on puisse avoir d’informations vraiment compromettantes concernant la garde. Des informations sur des criminels ? Pourquoi pas. Sur la cabale ? Si elle en a connaissance, ce sera un plaisir de lui partager ce que l’on sait pour mieux les saborder.

    Un compromis finit toujours pas pencher d’un côté de la balance. Et au regard des possibilités, je pense préserver mon honneur et mes intérêts en même temps.

    Je me retourne.

    -Votre proposition me convient.

    Et je vide mon verre.
    Olenna BelmontGrande couturière royale
    Olenna Belmont
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
    Sam 10 Avr 2021 - 23:56 #
    - Surveillez votre courrier, sir Callahan. Dans les prochains jours vous recevrez les invitations des divers précepteurs comme promis !

    Olenna avait raccompagné son invité jusqu’au pas de sa porte, suivie par sa servante qui, gardant bonne distance, observait silencieusement le moustachu partir aux côtés de sa maîtresse. La journée avait été fructueuse, très fructueuse. Même si elle n’avait obtenu exactement ce qu’elle voulait avec un pied dans la Guilde des aventuriers, Olenna avait réussi à contracter une alliance de circonstances avec un de ses conseilleurs. Il fallait qu’elle se l’avoue, Whiskeyjack donnait très bien le change. Le jeu de séduction et de complaisance de la noblesse lui irait comme un gant, il en maîtrisait déjà les codes. Restait à savoir s’il allait être un adversaire ou non, c’est ce qui demeurait à déterminer malgré leur partenariat officieux. S’il se liait d’amitié avec le roi Grimvor, il risquait de vouloir le protéger avec autant de ferveur qu’il protège sa Guilde, sa « famille ».

    - Occupe toi des missives à envoyer, tâche de les faire partir avant ce soir. Je veux qu’il ait ses réponses le plus vite possible. Ordonna Olenna à sa domestique tout en refermant la porte, Callahan ayant déjà passé le portail vers la rue.

    Sans émettre le moindre bruit, pas même la plus infime des respirations, la servante masquée glissa vers une autre pièce, laissant Olenna seule dans le hall. Le silence s’installa enfin dans le manoir. S’adossant contre la porte, Olenna inspira profondément. La lady laissa échapper un petit rire nerveux, s’imaginant Callahan apprendre à marcher à tâtons, une pile de livres sur la tête ou tentant de tenir gracieusement une tasse de thé du bout des doigts. Imaginée, la scène était hilarante, et Olenna donnerait cher pour voir le conseiller dans pareilles circonstances. Malheureusement, elle n’en aurait pas le loisir, elle avait encore énormément de choses à préparer avant son départ imminent pour le Grand Port.

    Le départ des délégations pour cette mystérieuse île volante allait être sonné d’ici quelques jours et, compte tenu de sa position influente, avait été conviée à la cérémonie d’ouverture pour l’événement. Elle savait que le roi avait été choisi, ou s’était sans doute nommé, pour présider cette cérémonie et galvaniser les troupes. Malgré son intense déplaisir de voir Grimvor, elle allait ravaler sa fierté et faire bonne figure, ne serait-ce que pour apparaître digne et rayonnante face à toute une foule. Peut-être qu’elle arriverait même à éclipser sa majesté le roi en arborant un merveilleux apparat de sa composition ainsi que de somptueux bijoux. Elle tâchait de se rassurer en pensant cela, ça n’était qu’un mauvais moment à passer. Mais elle aurait l’occasion de profiter un peu de son manoir sur la côte, de l’air marin et de la vue magnifique qu’il donnait sur l’océan. Quelques vacances loin de la Capitale lui ferait, pendant quelques jours, le plus grand bien.

    Elle soupira à nouveau avant de prendre l’escalier pour remonter vers un des étages. Pour l’instant, après tout ce qu’elle venait de vivre, la seule chose dont elle avait envie c’était d’un bon bain chaud rempli de mousse, d’effluves d’huiles essentielles et d’un bon air d’opéra. Et c’était exactement ce qu’elle allait s’accorder. Se dirigeant vers sa grande salle d’eau, elle referma doucement la porte en laissant de l’autre , pour un temps, toutes ses préoccupations.
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    Re: Ce n'est pas parce qu'on fait porter un smoking à un singe qu'on en fait un gentilhomme.
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