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Une rencontre florissante [FT. Camille]
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Une rencontre florissante
❀ ❀ ❀
Depuis les dernières rumeurs concernant des meurtres au Village Perché, il y a de cela quelques mois quand même, Noéh était tiraillé entre l'envie d'aller voir comment se porter sa famille et s'il devait s'inquiéter d'une perte, mais l'envie à la fois d'éviter encore plus cet endroit. Qui sait, avec sa chance, le tueur en série pourrait très bien être encore là-bas ou y retourner quand il y serai, et bam ! Il deviendrai l'une de ses victimes.
Franchement ? Très peu pour lui. Il avait encore beaucoup trop de choses à accomplir pour risquer de se faire égorger comme un porcin, quand bien même il était rongé par l'inquiétude. Il devait toutefois relativisé.. cela faisait un moment que s'était arrivé et sa petite fratrie avait survécu a bien pire, ça irait, n'est-ce pas.. ?
Tout en laissant ses pas le guider le long d'un sentier battu rejoignant le Grand Fleuve et le Village Perché - qu'il avait contourné quelques jours plus tôt pour aller en direction de l'Est -, le jeune basané tentait de balayer les craintes de son esprit pour se concentrer sur sa route. Cherchant à à atteindre le Grand Fleuve pour ensuite le longer afin d'atteindre la Capitale, cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il marchait sans s'arrêter à un quelconque petit village, préférant installer un camp de fortune le temps d'une nuit.
Cependant, aujourd'hui avait été une journée plus pénible que celles précédentes. S'étant levé aux premières aurores, tout avait semblé être le début d'un jour comme un autre, mais alors qu'il faisait son chemin dans une partie de la forêt peu boisée, le soigneur était tombé sur un troupeau.. de Porc-Becue. Bien qu'il avait essayé de ne pas attirer leur agressivité, la saison douce approchant, ces bestioles devenaient plus agressives en plus d'être territoriales.
Il avait dû donc prendre ses jambes à son cou pour éviter de se faire envoyer valser et éventuellement sérieusement blessé, le tout avec ses affaires qui n'avaient pas manqués de le ralentir et de le faire se ramasser quelques fois avant qu'il ne soit parvenu à semer ces bestioles.
Pour autant, malgré ses quelques égratignures et son épuisement plus avancé qu'à l'habituel en cet après-midi, Noéh avait continué d'avancer. Il n'avait qu'une hâte : que le soleil se couche pour qu'il puisse installer son camp, se faire un brin de toilette et se reposer.
Mais, alors qu'il allait faire une courte halte pour grignoter et boire, il sembla apercevoir quelque chose au loin. Une bâtisse ? Plusieurs, peut-être, même. Ca semblait grand en tout cas. Ah mais ! Oui ! Ce lieu, peu importe ce que c'était, il s'en était déjà approché quelques fois ! Et d'après ses souvenirs, il s'agissait là d'un domaine ; cependant, le jeune guérisseur ne s'y était jamais arrêté pour en savoir plus. La méfiance était de mise..
Pourtant, sa curiosité avait décidé de parler en cette journée déjà assez érintante comme ça.
Alors, après avoir pesé le pour et le contre, il se dit que cette fois, il prendrai l'occasion d'aller y jeter un coup d'oeil plus attentif. Peut-être que les propriétaires de ce lieu étaient hospitaliers. De plus, il ne dirait pas non à un endroit où se reposer en toute sécurité, au moins pour cette nuit.
D'un pas décidé, l'herboriste métissé s'approcha du domaine, non sans rester sur ses gardes. Ne souhaitant pas tout de suite s'installer dans ce qui semblait être une petite hostellerie, par politesse ou prudence, il alla se planter devant les portes d'entrée de ce qui devait être le bâtiment principale, le manoir quoi.
Une petite inspiration pour prendre du courage. Les muscles tendus pour s'apprêter à détaler s'il le fallait. Ok, tout était bon.
Il tendit alors une main et.. frappa quelques bonnes fois contre le bois de l'une des portes.
« HEEEEYY !! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! » Héla-t-il pour se faire entendre. Et il en avait dans le gosier, le petit teigneux. « Je suis un voyageur, je cherche l'hospitalité !! »
Il omettrait, pour le moment, de dire qu'il était un Aventurier et un soigneur. Sa plaque de la guilde était cachée mais il ne serait pas dur, au moins, de comprendre qu'il était herboriste vu le parfum qui le suivait.
Franchement ? Très peu pour lui. Il avait encore beaucoup trop de choses à accomplir pour risquer de se faire égorger comme un porcin, quand bien même il était rongé par l'inquiétude. Il devait toutefois relativisé.. cela faisait un moment que s'était arrivé et sa petite fratrie avait survécu a bien pire, ça irait, n'est-ce pas.. ?
Tout en laissant ses pas le guider le long d'un sentier battu rejoignant le Grand Fleuve et le Village Perché - qu'il avait contourné quelques jours plus tôt pour aller en direction de l'Est -, le jeune basané tentait de balayer les craintes de son esprit pour se concentrer sur sa route. Cherchant à à atteindre le Grand Fleuve pour ensuite le longer afin d'atteindre la Capitale, cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il marchait sans s'arrêter à un quelconque petit village, préférant installer un camp de fortune le temps d'une nuit.
Cependant, aujourd'hui avait été une journée plus pénible que celles précédentes. S'étant levé aux premières aurores, tout avait semblé être le début d'un jour comme un autre, mais alors qu'il faisait son chemin dans une partie de la forêt peu boisée, le soigneur était tombé sur un troupeau.. de Porc-Becue. Bien qu'il avait essayé de ne pas attirer leur agressivité, la saison douce approchant, ces bestioles devenaient plus agressives en plus d'être territoriales.
Il avait dû donc prendre ses jambes à son cou pour éviter de se faire envoyer valser et éventuellement sérieusement blessé, le tout avec ses affaires qui n'avaient pas manqués de le ralentir et de le faire se ramasser quelques fois avant qu'il ne soit parvenu à semer ces bestioles.
Pour autant, malgré ses quelques égratignures et son épuisement plus avancé qu'à l'habituel en cet après-midi, Noéh avait continué d'avancer. Il n'avait qu'une hâte : que le soleil se couche pour qu'il puisse installer son camp, se faire un brin de toilette et se reposer.
Mais, alors qu'il allait faire une courte halte pour grignoter et boire, il sembla apercevoir quelque chose au loin. Une bâtisse ? Plusieurs, peut-être, même. Ca semblait grand en tout cas. Ah mais ! Oui ! Ce lieu, peu importe ce que c'était, il s'en était déjà approché quelques fois ! Et d'après ses souvenirs, il s'agissait là d'un domaine ; cependant, le jeune guérisseur ne s'y était jamais arrêté pour en savoir plus. La méfiance était de mise..
Pourtant, sa curiosité avait décidé de parler en cette journée déjà assez érintante comme ça.
Alors, après avoir pesé le pour et le contre, il se dit que cette fois, il prendrai l'occasion d'aller y jeter un coup d'oeil plus attentif. Peut-être que les propriétaires de ce lieu étaient hospitaliers. De plus, il ne dirait pas non à un endroit où se reposer en toute sécurité, au moins pour cette nuit.
D'un pas décidé, l'herboriste métissé s'approcha du domaine, non sans rester sur ses gardes. Ne souhaitant pas tout de suite s'installer dans ce qui semblait être une petite hostellerie, par politesse ou prudence, il alla se planter devant les portes d'entrée de ce qui devait être le bâtiment principale, le manoir quoi.
Une petite inspiration pour prendre du courage. Les muscles tendus pour s'apprêter à détaler s'il le fallait. Ok, tout était bon.
Il tendit alors une main et.. frappa quelques bonnes fois contre le bois de l'une des portes.
« HEEEEYY !! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! » Héla-t-il pour se faire entendre. Et il en avait dans le gosier, le petit teigneux. « Je suis un voyageur, je cherche l'hospitalité !! »
Il omettrait, pour le moment, de dire qu'il était un Aventurier et un soigneur. Sa plaque de la guilde était cachée mais il ne serait pas dur, au moins, de comprendre qu'il était herboriste vu le parfum qui le suivait.
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Le vieil Arsene suivait son maître en claudiquant… Il avait depuis longtemps abandonné les rênes du jardin à Camille, même si sur le papier il demeurait le jardinier en chef, sous les ordres directs du jeune maître. Déjà âgé à l’arrivée de celui-ci, il avait pris cinq années de plus et de nombreuses douleurs étaient venues se greffer sur celles déjà présentes, courbant son dos, ratatinant des mains, et lui rendant la marche de plus en plus difficile… Sur le papier donc, il était Premier jardinier de Hvit, secondé par un dénommé Aurele Desfleurs que personne hormis lui et le maître n’avait jamais croisé. Aurele Desfleurs qu’il accompagnait aujourd’hui, bougonnant de toutes ses forces, et pour parler, Lucy était témoin qu’il n’avait pas de difficulté.
« Mon garçon, t’prends des risques ! Imagine si un quelqu’un arrivait ! j’veux dire, pas un brave gars du village, sont bien trop habitués à tes frasques ! mais un quelqu’un d’important ? qu’est-ce qui dirait d’voir le maître attifé en j’sais pas trop quoi ? »
Le « je ne sais pas trop quoi » lui sourit. Vêtu comme souvent d’une chemise grossière et d’un pantalon taillé dans un tissu tout aussi rude, chaussé de bottes éculées et boueuses, ganté de mitaines qui laissaient dépasser ses longs doigts fins mais salis par la terre, une vieille veste chaude et imperméable sur le dos et un chapeau informe cachant sa longue chevelure blond-blanc, le maître de Hvit se sentait libre et à l’aise.
Ainsi « attifé » il pouvait sans aucun risque bêcher, planter, déterrer un plan malingre et examiner le pourquoi de sa maigreur… Et puis surtout, les « un quelqu’uns » comme disait Arsene, lui foutaient la paix ! La plupart des visiteurs, même mis d’abord en présence d’Aurele, ne retrouvaient pas ses traits lorsque Camille, maître des lieux, lavé et changé, leur était présenté.
« HEEEEYY !! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! Je suis un voyageur, je cherche l'hospitalité !! »
Surpris, il tourna la tête vers les portes du manoir à deux pas, qu’Arthas ne vienne pas ouvrir lui-même était parfaitement logique, mais que personne n’ouvre ? Décidément, cette maison avait besoin d’un rappel à l’ordre, la maladie de l’intendant avait tellement chamboulé le personnel que plus personne ne savait où se situer et que les tâches les plus simples étaient négligées.
Il se tourna donc vers Arsene, lui signifiant qu’il était navré mais qu’ils continueraient la conversation plus tard, et se tourna vers le solliciteur.
« Bonsoir ! Si vous chercher à loger je vais vous conduire à l’hostellerie, à moins que vous ne souhaitiez rencontrer le maître des lieux en personne pour une raison quelconque ? Suivez-moi »
Il joignit le geste à la parole et indiqua un petit chemin sur la droite qui partait derrière la tour carrée, puis se dirigea lui-même dans cette direction, faisant signe au jeune homme de le suivre. Arrivé à proximité du grand bâtiment à la façade fleurie, il fut surpris, se pouvait-il que ce soit fermé ? En général, Maïa laissait un « aubergiste » et ses gars se disputaient l’honneur de cette « planque » tranquille et peu fatigante ? Se pouvait-il que celui d’aujourd’hui soit trop occupé à lutiner une servante pour être à son poste ? Encore un dysfonctionnement.
« C’est fermé ? Curieux, je vais vous ouvrir… Peut-être est-ce pour cela que vous êtes venu jusqu’à la maison ? » Joignant l’acte à la parole, il alla chercher dans les écuries proches la clé de l’hostellerie, surpris de ne trouver personne non plus avec les chevaux… Qu’est-ce que Maïa manigançait pour avoir entraîner tous les palefreniers et piqueux au dehors ? Qu’a cela ne tienne, il préviendrait les cuisines qu’il y avait un hôte et on enverrait un commis ou une servante s’occuper de l’arrivant, on ne pouvait pas l’accueillir et le laisser jeûner !
« Bienvenue ! Vous souhaitez passer la nuit ? Avez-vous mangé ? Si non je vais vous envoyer quelqu’un pour que vous décidiez du menu. J’ai peur que vous soyez seul ce soir, à cette saison les voyageurs sont plus rares » C’était une façon de parler, s’il y avait eu d’autres visiteurs, il espérait quand même qu’on n’aurait pas enfermé ces malheureux à l’intérieur, pas plus qu’on ne leur aurait barré l’entrée de leurs chambres.
Arsene qui les avait suivis malgré le congé donné par Camille regardait l’arrivant et le reniflait…
« ça sent la fleur et l’remède ça non ? zêtes un foutu botaniste ou un mire ? Voire p’tet ben les deux ?» Il questionnait mais son ton indiquait qu’il était sûr de ses affirmations.
Camille à son tour fronça le nez. Herboriste à n’en pas douter oui, mais médecin ? Sur quoi Arsene se basait-il pour l’affirmer ?
« Herboriste assurément » dit-il en humant l’air lui aussi « Si vous le souhaite, profitez de votre séjour pour parcourir le parc et les champs ? Nous produisons surtout des légumes, avec tout une partie réservée aux variétés anciennes et oubliées, mais il y a des fleurs autour du manoir et près du temple de Lucy, des vignes aussi, mais si peu… Ici aussi d’ailleurs, la cour arrière de l’hostellerie comporte quelques jolis parterres mêlant les herbes aromatiques aux fleurs plus décoratives ou thérapeutiques »
Allons, s’il se laissait emporter sur ce chemin-là, le malheureux visiteur ne mangerait pas de sitôt.
« Puisqu’il n’y a personne, je vais vous montrer les chambres, vous choisirez, il n’y en a pas beaucoup, six au total, et le grenier aménagé en dortoir quand nous recevons des groupes. Il y a du bois prêt à être allumé dans chaque cheminée normalement » Il se dit que vu le laisser-aller dont il avait été témoin, il s’en assurerait en les montrant. Ensuite, il irait voir en cuisine pour le repas du voyageur. Au passage, il s’assura qu’il suffisait d’ouvrir le robinet pour avoir de l’eau, les citernes étaient bien remplies.
Il ne s’était toujours pas présenté, et n’avait pas laissé à l’autre jeune homme le temps de le faire… Décidément, comme on était mieux en « Aurele » qu’en nobliau écrasé par les convenances et l’étiquette.
Attendant que le visiteur choisisse sa chambre, il le regardait sans curiosité mal placée. Il était un peu plus petit que lui, avait la peau mâte et les cheveux noirs, rien de spécial hormis peut-être ces sortes de dessins sur le visage ? S’il paraissait discret il ne paraissait pas fourbe… Somme toute, un homme comme les autres, à découvrir s’il voulait se laisser découvrir…
Isolé du monde, en particulier par son étonnant pouvoir qui l’excluait d’office des salles d’armes et des réunions masculines en tout genre, Camille était curieux de toutes les rencontres, surtout lorsqu’elles embaumaient les plantes médicinales comme celle-ci.
« Mon garçon, t’prends des risques ! Imagine si un quelqu’un arrivait ! j’veux dire, pas un brave gars du village, sont bien trop habitués à tes frasques ! mais un quelqu’un d’important ? qu’est-ce qui dirait d’voir le maître attifé en j’sais pas trop quoi ? »
Le « je ne sais pas trop quoi » lui sourit. Vêtu comme souvent d’une chemise grossière et d’un pantalon taillé dans un tissu tout aussi rude, chaussé de bottes éculées et boueuses, ganté de mitaines qui laissaient dépasser ses longs doigts fins mais salis par la terre, une vieille veste chaude et imperméable sur le dos et un chapeau informe cachant sa longue chevelure blond-blanc, le maître de Hvit se sentait libre et à l’aise.
Ainsi « attifé » il pouvait sans aucun risque bêcher, planter, déterrer un plan malingre et examiner le pourquoi de sa maigreur… Et puis surtout, les « un quelqu’uns » comme disait Arsene, lui foutaient la paix ! La plupart des visiteurs, même mis d’abord en présence d’Aurele, ne retrouvaient pas ses traits lorsque Camille, maître des lieux, lavé et changé, leur était présenté.
« HEEEEYY !! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! Je suis un voyageur, je cherche l'hospitalité !! »
Surpris, il tourna la tête vers les portes du manoir à deux pas, qu’Arthas ne vienne pas ouvrir lui-même était parfaitement logique, mais que personne n’ouvre ? Décidément, cette maison avait besoin d’un rappel à l’ordre, la maladie de l’intendant avait tellement chamboulé le personnel que plus personne ne savait où se situer et que les tâches les plus simples étaient négligées.
Il se tourna donc vers Arsene, lui signifiant qu’il était navré mais qu’ils continueraient la conversation plus tard, et se tourna vers le solliciteur.
« Bonsoir ! Si vous chercher à loger je vais vous conduire à l’hostellerie, à moins que vous ne souhaitiez rencontrer le maître des lieux en personne pour une raison quelconque ? Suivez-moi »
Il joignit le geste à la parole et indiqua un petit chemin sur la droite qui partait derrière la tour carrée, puis se dirigea lui-même dans cette direction, faisant signe au jeune homme de le suivre. Arrivé à proximité du grand bâtiment à la façade fleurie, il fut surpris, se pouvait-il que ce soit fermé ? En général, Maïa laissait un « aubergiste » et ses gars se disputaient l’honneur de cette « planque » tranquille et peu fatigante ? Se pouvait-il que celui d’aujourd’hui soit trop occupé à lutiner une servante pour être à son poste ? Encore un dysfonctionnement.
« C’est fermé ? Curieux, je vais vous ouvrir… Peut-être est-ce pour cela que vous êtes venu jusqu’à la maison ? » Joignant l’acte à la parole, il alla chercher dans les écuries proches la clé de l’hostellerie, surpris de ne trouver personne non plus avec les chevaux… Qu’est-ce que Maïa manigançait pour avoir entraîner tous les palefreniers et piqueux au dehors ? Qu’a cela ne tienne, il préviendrait les cuisines qu’il y avait un hôte et on enverrait un commis ou une servante s’occuper de l’arrivant, on ne pouvait pas l’accueillir et le laisser jeûner !
« Bienvenue ! Vous souhaitez passer la nuit ? Avez-vous mangé ? Si non je vais vous envoyer quelqu’un pour que vous décidiez du menu. J’ai peur que vous soyez seul ce soir, à cette saison les voyageurs sont plus rares » C’était une façon de parler, s’il y avait eu d’autres visiteurs, il espérait quand même qu’on n’aurait pas enfermé ces malheureux à l’intérieur, pas plus qu’on ne leur aurait barré l’entrée de leurs chambres.
Arsene qui les avait suivis malgré le congé donné par Camille regardait l’arrivant et le reniflait…
« ça sent la fleur et l’remède ça non ? zêtes un foutu botaniste ou un mire ? Voire p’tet ben les deux ?» Il questionnait mais son ton indiquait qu’il était sûr de ses affirmations.
Camille à son tour fronça le nez. Herboriste à n’en pas douter oui, mais médecin ? Sur quoi Arsene se basait-il pour l’affirmer ?
« Herboriste assurément » dit-il en humant l’air lui aussi « Si vous le souhaite, profitez de votre séjour pour parcourir le parc et les champs ? Nous produisons surtout des légumes, avec tout une partie réservée aux variétés anciennes et oubliées, mais il y a des fleurs autour du manoir et près du temple de Lucy, des vignes aussi, mais si peu… Ici aussi d’ailleurs, la cour arrière de l’hostellerie comporte quelques jolis parterres mêlant les herbes aromatiques aux fleurs plus décoratives ou thérapeutiques »
Allons, s’il se laissait emporter sur ce chemin-là, le malheureux visiteur ne mangerait pas de sitôt.
« Puisqu’il n’y a personne, je vais vous montrer les chambres, vous choisirez, il n’y en a pas beaucoup, six au total, et le grenier aménagé en dortoir quand nous recevons des groupes. Il y a du bois prêt à être allumé dans chaque cheminée normalement » Il se dit que vu le laisser-aller dont il avait été témoin, il s’en assurerait en les montrant. Ensuite, il irait voir en cuisine pour le repas du voyageur. Au passage, il s’assura qu’il suffisait d’ouvrir le robinet pour avoir de l’eau, les citernes étaient bien remplies.
Il ne s’était toujours pas présenté, et n’avait pas laissé à l’autre jeune homme le temps de le faire… Décidément, comme on était mieux en « Aurele » qu’en nobliau écrasé par les convenances et l’étiquette.
Attendant que le visiteur choisisse sa chambre, il le regardait sans curiosité mal placée. Il était un peu plus petit que lui, avait la peau mâte et les cheveux noirs, rien de spécial hormis peut-être ces sortes de dessins sur le visage ? S’il paraissait discret il ne paraissait pas fourbe… Somme toute, un homme comme les autres, à découvrir s’il voulait se laisser découvrir…
Isolé du monde, en particulier par son étonnant pouvoir qui l’excluait d’office des salles d’armes et des réunions masculines en tout genre, Camille était curieux de toutes les rencontres, surtout lorsqu’elles embaumaient les plantes médicinales comme celle-ci.
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Une rencontre florissante
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Alors qu'il attendait que les portes s'ouvrent après avoir signalé sa présence sans aucune discrétion, Noéh prit soudainement conscience qu'il était dans un état assez déplorable.. Le visage et les mains égratignées, de la terre et de l'herbe avaient tachées ses vêtements lorsqu'il avait échappé à un troupeau de Porc-Becue, et les cheveux en bataille. Il n'était décidémment pas présentable, et pour quelqu'un de coquet comme sa personne, c'était fort désagréable.
Cependant il n'eut pas le temps d'améliorer son apparence car les portes du manoir s'ouvrirent et se présenta devant lui un grand homme, aux cheveux longs et à l'apparence svelte. Il n'avait pas l'air d'être le maître des lieux, vu son accoutrement peu soigné, mais l'aventurier ne pouvait nier qu'il avait un joli minois.
Ses suppositions laissèrent son invité perplexe. Le maître des lieux ? Il n'en avait rien à carrer de ce gars, il était juste venu chercher refuge le temps d'une nuit au moins. Mais, mise à part un « Non, pas vraiment.. », le jeune herboriste n'eut pas vraiment le temps d'en placer une autre car voilà que le blondinet filait déjà en lui faisant signe de le suivre.
Non mais, qu'est-ce qu'il était pressé ! Être charmant physiquement ne le dispensait des bonnes manières, comme par exemple s'introduire à quelqu'un. Un nom et un prénom n'étaient pas trop demandés ici, quand même, si ? Enfin, Noéh n'allait pas faire de commentaires là-dessus pour le moment, s'il voulait être logé, mieux valait éviter d'être grossier et agressif.
Silencieux alors, il emboîta le pas de son "hôte" jusqu'à la petite hostellerie derrière, et le regarda se surprendre lui-même de voir que celle-ci n'était pas ouverte et qu'il n'y avait pas l'ombre d'un chat dans le coin. C'était un domaine, et il n'y avait pas de servants ou de personnes pour s'occuper de ça ? A moins que ce type ne fasse tout ici.
Laissant à nouveau le grand blond sans réponse à ses propres suppositions quant à l'arrivée du soigneur directement à l'entrée du manoir plutôt qu'à l'hostellerie, celui-ci prit le temps d'observer les lieux - essayant d'ignorer le regard insistant du vieil homme les suivant depuis tout à l'heure -, jusqu'à ce que les clefs de la bâtisse ne soient retrouvées pour qu'ils puissent y rentrer. L'endroit semblait bien entretenu et fleuri, malgré la saison dans laquelle ils se trouvaient, c'était une bonne chose.. Quand il y avait des plantes et des fleurs dans le coin, surtout en bonnes formes, cela ne pouvait être que bon signe.
Une fois rentré à l'intérieur de l'hostellerie, Noéh continua d'écouter celui qui l'avait accueilli parler et parler, tout en le fixant de ses prunelles noisettes avec son air impassible mais fier. C'est qu'il était bavard, le gars..
« J'aimerais effectivement me reposer cette nuit, au moins. » Réussit-il enfin à placer. « Et ne vous en donnez pas la peine, j'ai mes propres vivres et je n'ai pas envie de dépenser mes cristaux pour de la nourriture d'un peu meilleure qualité. » Ses mots avaient été marmonnés sans grande sympathie. Des hôtes l'ayant carottés en lui proposant ce genre de services, en omettant de dire si c'était payant ou non jusqu'à ce qu'il accepte, il en avait connu et il préférait ne pas prendre de risques.
Puis, voilà que l'autre vieil homme se mettait à le renifler comme un animal. Non mais- ?! Il allait se prendre le revers de sa main s'il continuait ainsi, le bestiau ! Il avait du flaire en plus, est-ce qu'il était bien humain ou le métissé était trop habitué au parfum l'entourant ?
Non sans froncer les sourcils avec agacement et décocher une oeillade sévère au vieillard indiscret, il croisa les bras en levant légèrement le menton avec cet air hautain qui le siait si bien.
« Bravo, quel génie. Je suis bel et bien un herboriste.. et un soigneur. » Acquiesa-t-il aux suppositions du petit duo, avant d'écouter le plus grand lui parler de ce qu'ils cultivaient sur le domaine. Les légumes ? Il n'en avait rien à faire. Mais les fleurs dont il parla semblèrent attirer l'intérêt de Noéh. « ..Peut-être plus tard, j'aimerais déjà pouvoir souffler un coup. »
Il fut ensuite amené voir les chambres disponibles. Il était le seul visiteur actuellement, donc ? Tant mieux, il ne serait pas dérangé, au moins. Et en plus, il aurait le luxe de choisir la chambre qu'il souhaitait ! Finalement, il avait peut-être un peu de chance.
Tout en vérifiant les pièces une à une - il ne se gênait pas pour prendre son temps, s'assurant de choisir la chambre qui semblait la plus confortable -, Noéh pouvait sentir le regard curieux de l'homme svelte sur lui. Il avait vraiment l'impression d'être une bête de foire.. ou soit ils avaient vraiment très peu de visiteurs, ce qui était triste vu les installations faites pour ceux-ci.
Finalement, il finit par prendre la dernière chambre et y entra pour déposer la charge sur ses épaules. Sans son gros sac à dos et sa besace lui pesant, il se sentait tout à coup mieux. Tout en massant légèrement l'une de ses épaules, le métissé fit volte-face vers le curieux qui ne l'avait pas encore lâché. Bonjour l'intimité, ici.
« Je sais que je suis plutôt beau garçon, mais inutile de me fixer ainsi, vous allez finir par me faire rougir. » Dit-il sur un ton clairement plaisantin. Il pouvait bien taquiner ce pauvre gars qui semblait attendre quelque chose de sa part. « Sinon, moi c'est Noéh Lavore. Je voyage à travers tout le royaume en tant qu'herboriste et soigneur. Et vous, alors ? Vous m'avez bien gentiment accueilli, mais je ne connais toujours rien de vous à part que vous semblez aimer le jardinage.. » Il accentua ses paroles en dévisageant son hôte de haut en bas, son regard se fixant surtout sur ses bottes boueuses et ses mitaines salies par la terre.
Cependant il n'eut pas le temps d'améliorer son apparence car les portes du manoir s'ouvrirent et se présenta devant lui un grand homme, aux cheveux longs et à l'apparence svelte. Il n'avait pas l'air d'être le maître des lieux, vu son accoutrement peu soigné, mais l'aventurier ne pouvait nier qu'il avait un joli minois.
Ses suppositions laissèrent son invité perplexe. Le maître des lieux ? Il n'en avait rien à carrer de ce gars, il était juste venu chercher refuge le temps d'une nuit au moins. Mais, mise à part un « Non, pas vraiment.. », le jeune herboriste n'eut pas vraiment le temps d'en placer une autre car voilà que le blondinet filait déjà en lui faisant signe de le suivre.
Non mais, qu'est-ce qu'il était pressé ! Être charmant physiquement ne le dispensait des bonnes manières, comme par exemple s'introduire à quelqu'un. Un nom et un prénom n'étaient pas trop demandés ici, quand même, si ? Enfin, Noéh n'allait pas faire de commentaires là-dessus pour le moment, s'il voulait être logé, mieux valait éviter d'être grossier et agressif.
Silencieux alors, il emboîta le pas de son "hôte" jusqu'à la petite hostellerie derrière, et le regarda se surprendre lui-même de voir que celle-ci n'était pas ouverte et qu'il n'y avait pas l'ombre d'un chat dans le coin. C'était un domaine, et il n'y avait pas de servants ou de personnes pour s'occuper de ça ? A moins que ce type ne fasse tout ici.
Laissant à nouveau le grand blond sans réponse à ses propres suppositions quant à l'arrivée du soigneur directement à l'entrée du manoir plutôt qu'à l'hostellerie, celui-ci prit le temps d'observer les lieux - essayant d'ignorer le regard insistant du vieil homme les suivant depuis tout à l'heure -, jusqu'à ce que les clefs de la bâtisse ne soient retrouvées pour qu'ils puissent y rentrer. L'endroit semblait bien entretenu et fleuri, malgré la saison dans laquelle ils se trouvaient, c'était une bonne chose.. Quand il y avait des plantes et des fleurs dans le coin, surtout en bonnes formes, cela ne pouvait être que bon signe.
Une fois rentré à l'intérieur de l'hostellerie, Noéh continua d'écouter celui qui l'avait accueilli parler et parler, tout en le fixant de ses prunelles noisettes avec son air impassible mais fier. C'est qu'il était bavard, le gars..
« J'aimerais effectivement me reposer cette nuit, au moins. » Réussit-il enfin à placer. « Et ne vous en donnez pas la peine, j'ai mes propres vivres et je n'ai pas envie de dépenser mes cristaux pour de la nourriture d'un peu meilleure qualité. » Ses mots avaient été marmonnés sans grande sympathie. Des hôtes l'ayant carottés en lui proposant ce genre de services, en omettant de dire si c'était payant ou non jusqu'à ce qu'il accepte, il en avait connu et il préférait ne pas prendre de risques.
Puis, voilà que l'autre vieil homme se mettait à le renifler comme un animal. Non mais- ?! Il allait se prendre le revers de sa main s'il continuait ainsi, le bestiau ! Il avait du flaire en plus, est-ce qu'il était bien humain ou le métissé était trop habitué au parfum l'entourant ?
Non sans froncer les sourcils avec agacement et décocher une oeillade sévère au vieillard indiscret, il croisa les bras en levant légèrement le menton avec cet air hautain qui le siait si bien.
« Bravo, quel génie. Je suis bel et bien un herboriste.. et un soigneur. » Acquiesa-t-il aux suppositions du petit duo, avant d'écouter le plus grand lui parler de ce qu'ils cultivaient sur le domaine. Les légumes ? Il n'en avait rien à faire. Mais les fleurs dont il parla semblèrent attirer l'intérêt de Noéh. « ..Peut-être plus tard, j'aimerais déjà pouvoir souffler un coup. »
Il fut ensuite amené voir les chambres disponibles. Il était le seul visiteur actuellement, donc ? Tant mieux, il ne serait pas dérangé, au moins. Et en plus, il aurait le luxe de choisir la chambre qu'il souhaitait ! Finalement, il avait peut-être un peu de chance.
Tout en vérifiant les pièces une à une - il ne se gênait pas pour prendre son temps, s'assurant de choisir la chambre qui semblait la plus confortable -, Noéh pouvait sentir le regard curieux de l'homme svelte sur lui. Il avait vraiment l'impression d'être une bête de foire.. ou soit ils avaient vraiment très peu de visiteurs, ce qui était triste vu les installations faites pour ceux-ci.
Finalement, il finit par prendre la dernière chambre et y entra pour déposer la charge sur ses épaules. Sans son gros sac à dos et sa besace lui pesant, il se sentait tout à coup mieux. Tout en massant légèrement l'une de ses épaules, le métissé fit volte-face vers le curieux qui ne l'avait pas encore lâché. Bonjour l'intimité, ici.
« Je sais que je suis plutôt beau garçon, mais inutile de me fixer ainsi, vous allez finir par me faire rougir. » Dit-il sur un ton clairement plaisantin. Il pouvait bien taquiner ce pauvre gars qui semblait attendre quelque chose de sa part. « Sinon, moi c'est Noéh Lavore. Je voyage à travers tout le royaume en tant qu'herboriste et soigneur. Et vous, alors ? Vous m'avez bien gentiment accueilli, mais je ne connais toujours rien de vous à part que vous semblez aimer le jardinage.. » Il accentua ses paroles en dévisageant son hôte de haut en bas, son regard se fixant surtout sur ses bottes boueuses et ses mitaines salies par la terre.
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En entendant le jeune homme se présenter Camille rougit violement, quel stupide et impoli personnage il faisait !
« Et vous, alors ? Vous m'avez bien gentiment accueilli, mais je ne connais toujours rien de vous à part que vous semblez aimer le jardinage… »
« Oh ! Mais je suis confus, je parle je parle ! Veuillez accepter mes plus plates excuses !» Il retira ses mitaines sales et se lava les mains à l’évier sur le palier, tendant la main désormais propre il sourit « Camille-Aurele Hvit »
Il repensa aux paroles dites plus tôt et ajouta « Vous pouvez profiter de l’hospitalité sans rien débourser, nous ne demandons ni cristaux ni identité à nos hôtes, cet endroit est fait pour permettre à tous de profiter du calme et du relatif confort offert »
Retirant aussi son chapeau il lâcha sa longue chevelure légèrement emmêlée, il se tourna vers l’herboriste et lui indiqua qu’il pouvait disposer d’eau pour sa toilette et même la faire chauffer facilement en lui indiquant un dispositif ingénieux présent dans chacune des chambres.
Le vieil Arsene attendait patiemment, regardant le nouvel arrivé d’un curieux œil.
« T’vrais l’laisser s’installer ce quelqu’un là… pis on a à faire encore j’te dirais… »
Saluant son invité, enfin pouvait-on dire « invité », Camille allait suivre le jardinier quand il se retourna. « Dois-je vous envoyer quelqu’un pour le repas ou restez-vous sur votre première idée ? Le chef est bon, et vous pourriez économiser sur vos réserves ? Après, vous pouvez aussi lui demander un panier repas en repartant… »
Se retournant vers le vieil homme il dit d’une voix emprunte d’affection, après tout, il lui avait permis de surmonter son deuil en l’initiant au jardinage « J’arrive Arsene, mais nous n’aurons pas le temps de statuer de toute façon, demain il fera jour non ? Les semis ne pourront pas être faits avant plusieurs semaines encore… »
Avisant en sortant une fleur d’une couleur étrange, il sortit de la besace qui ne le quittait pas un petit herbier et tourna précautionneusement les pages jusqu’à l’espèce en question… « Jamais observé cette couleur… il est dit du rose au mauve ? c’est plutôt bleu ça non ? Beaucoup plus bleu que mauve ? Serait-ce une mutation naturelle ? » Extrayant un crayon du sac il annota l’article sous la représentation de la fleur et se promit de rechercher de plus amples informations.
Il pivota encore une fois vers le brun qui l’avait suivi jusqu’à l’entrée :
« J’aime jardiner oui, pas uniquement les fleurs mais elles font partie de mon univers de bien des façons… J’administre ce domaine, un peu plus depuis que mon intendant est souffrant, mais je me suis toujours impliqué dans sa gestion. Je vous prie de m’excuser, nous avons encore à faire, je pense que les palefreniers doivent être à la recherche d’une bête égarée sinon la cour ne serait pas si calme, je préviendrai la maîtresse des écuries de votre arrivée, c’est elle qui s’occupe de l’hostellerie. N’hésitez pas à faire part de tout ce qui vous passe par la tête, nous ne pourrons peut-être pas exaucer tous vos vœux mais si cela nous est possible nous n’hésiterons pas. J’attache beaucoup d’importance au bien-être de nos hôtes de passage. »
Rappelé à son rôle de maître des lieux, il avait une diction plus cassante sans être trop autoritaire toutefois, la parenthèse était terminée, « Aurele Desfleurs » devrait retourner au placard, il était l’heure de se laver, de se changer, et de descendre dîner en compagnie d’Arthas et de Maïa si elle était revenue… De discuter du lendemain, des décisions à prendre, des commandes à honorer les premières… Bref, le seigneur de Hvit devait réintégrer son quotidien après une pause profitable.
Il laissa traîner son regard encore quelques instants sur le jeune brun, avant de se secouer pour repartir. « Je sais que je suis plutôt beau garçon, mais inutile de me fixer ainsi, vous allez finir par me faire rougir. » Totalement insensible aux regards que lui rendait l’autre jeune homme jaugeant sa silhouette mince et souple, il le salua poliment et suivit Arsene, ne comprenant pas le moins du monde les sous-entendus, ou pas, derrière la phrase de l'herboriste.
« Et vous, alors ? Vous m'avez bien gentiment accueilli, mais je ne connais toujours rien de vous à part que vous semblez aimer le jardinage… »
« Oh ! Mais je suis confus, je parle je parle ! Veuillez accepter mes plus plates excuses !» Il retira ses mitaines sales et se lava les mains à l’évier sur le palier, tendant la main désormais propre il sourit « Camille-Aurele Hvit »
Il repensa aux paroles dites plus tôt et ajouta « Vous pouvez profiter de l’hospitalité sans rien débourser, nous ne demandons ni cristaux ni identité à nos hôtes, cet endroit est fait pour permettre à tous de profiter du calme et du relatif confort offert »
Retirant aussi son chapeau il lâcha sa longue chevelure légèrement emmêlée, il se tourna vers l’herboriste et lui indiqua qu’il pouvait disposer d’eau pour sa toilette et même la faire chauffer facilement en lui indiquant un dispositif ingénieux présent dans chacune des chambres.
Le vieil Arsene attendait patiemment, regardant le nouvel arrivé d’un curieux œil.
« T’vrais l’laisser s’installer ce quelqu’un là… pis on a à faire encore j’te dirais… »
Saluant son invité, enfin pouvait-on dire « invité », Camille allait suivre le jardinier quand il se retourna. « Dois-je vous envoyer quelqu’un pour le repas ou restez-vous sur votre première idée ? Le chef est bon, et vous pourriez économiser sur vos réserves ? Après, vous pouvez aussi lui demander un panier repas en repartant… »
Se retournant vers le vieil homme il dit d’une voix emprunte d’affection, après tout, il lui avait permis de surmonter son deuil en l’initiant au jardinage « J’arrive Arsene, mais nous n’aurons pas le temps de statuer de toute façon, demain il fera jour non ? Les semis ne pourront pas être faits avant plusieurs semaines encore… »
Avisant en sortant une fleur d’une couleur étrange, il sortit de la besace qui ne le quittait pas un petit herbier et tourna précautionneusement les pages jusqu’à l’espèce en question… « Jamais observé cette couleur… il est dit du rose au mauve ? c’est plutôt bleu ça non ? Beaucoup plus bleu que mauve ? Serait-ce une mutation naturelle ? » Extrayant un crayon du sac il annota l’article sous la représentation de la fleur et se promit de rechercher de plus amples informations.
Il pivota encore une fois vers le brun qui l’avait suivi jusqu’à l’entrée :
« J’aime jardiner oui, pas uniquement les fleurs mais elles font partie de mon univers de bien des façons… J’administre ce domaine, un peu plus depuis que mon intendant est souffrant, mais je me suis toujours impliqué dans sa gestion. Je vous prie de m’excuser, nous avons encore à faire, je pense que les palefreniers doivent être à la recherche d’une bête égarée sinon la cour ne serait pas si calme, je préviendrai la maîtresse des écuries de votre arrivée, c’est elle qui s’occupe de l’hostellerie. N’hésitez pas à faire part de tout ce qui vous passe par la tête, nous ne pourrons peut-être pas exaucer tous vos vœux mais si cela nous est possible nous n’hésiterons pas. J’attache beaucoup d’importance au bien-être de nos hôtes de passage. »
Rappelé à son rôle de maître des lieux, il avait une diction plus cassante sans être trop autoritaire toutefois, la parenthèse était terminée, « Aurele Desfleurs » devrait retourner au placard, il était l’heure de se laver, de se changer, et de descendre dîner en compagnie d’Arthas et de Maïa si elle était revenue… De discuter du lendemain, des décisions à prendre, des commandes à honorer les premières… Bref, le seigneur de Hvit devait réintégrer son quotidien après une pause profitable.
Il laissa traîner son regard encore quelques instants sur le jeune brun, avant de se secouer pour repartir. « Je sais que je suis plutôt beau garçon, mais inutile de me fixer ainsi, vous allez finir par me faire rougir. » Totalement insensible aux regards que lui rendait l’autre jeune homme jaugeant sa silhouette mince et souple, il le salua poliment et suivit Arsene, ne comprenant pas le moins du monde les sous-entendus, ou pas, derrière la phrase de l'herboriste.
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Une rencontre florissante
❀ ❀ ❀
Le petit rappel quant aux manques de présentations de son hôte fit rougir ce dernier, ce qui ne manqua pas de tirer un sourire amusé à Noéh. Le pauvre, et dire qu'il ne faisait que le taquiner. Un peu comme ses paroles plus tôt, que ce fameux Camille-Aurele - à qui il rendit la poigne de main - n'avait absolument pas relevé. Un homme insensible ou juste peu doué d'humour, peut-être. Bref, ça n'avait pas d'importance, le guérisseur n'avait fait que plaisanter pour essayer de détendre l'atmosphère après s'être fait fixé et inspecter du regard comme une bête de foire.
Quand on lui assura que les services proposés ici ne demandaient à aucun cristaux de sortir de la bourse de leur propriétaire, il sembla d'abord peu convaincu mais finit par se dire que ce type ne lui mentait probablement pas. Il ne dégageait rien qui n'éveille plus que d'habitude la méfiance de son invité.
Bien heureux aussi qu'on lui montre qu'il y avait de quoi faire une toilette intégrale ici, il commençait déjà à planifier le reste de sa journée, ou plutôt sa soirée. Ce dont il allait pouvoir profiter avant de repartir sur les routes sans tout ce luxe, et surtout ce qu'il allait pouvoir demander. Apparemment, on pouvait même lui faire un petit panier repas ! Si c'était pas beau. Ca lui permettrait de tenir plus longtemps sur ses vivres sans avoir à chasser.
« Vous m'en voyez ravi. Un bon repas ce soir et un autre pour repartir ne seraient pas de refus, je vous avoue. » Répondit-il en se tenant le menton, la mine pensive. « Après tout, je souhaite atteindre la Capitale. Je ne vais pas me plaindre d'un peu d'aide pour la route. »
Tout en disant cela, Noéh avait suivi son hôte et ce.. vieil homme qui le fixait un peu trop à son goût, avec son air curieux, jusqu'à l'entrée. Par pur politesse, encore une fois, il n'arrivait pas à trouver le temps de le remercier vu le moulin à paroles qu'était Camille. Il écouta d'ailleurs ce dernier parler avec le dénommé "Arsene", quelque peu intéressé par leur conversation ; quand ça parlait plantes, son attention était bien vite attirée.
Et chose amusante qu'il constata aussi : le blondin avait un herbier, comme lui ! Bien qu'il avait laissé le sien dans sa besace, dans la chambre. Tant pis. L'observation terminée, l'herboriste se retrouva à nouveau noyé sous les paroles de celui qui lui permettait de se reposer ; et comme à chaque fois, il resta interdit, à le fixer et à l'écouter en silence. Du moins, jusqu'à ce qu'il ait l'occasion de l'ouvrir. Il ne souhaitait pas interrompre un amoureux des plantes comme lui.
« Je vois, je comprends. » Une bête égarée, hein ? En espérant qu'elle soit inoffensive dans ce cas, il n'était pas venu se reposer ici pour craindre de se faire croquer un membre comme lorsqu'il campait dehors. « Merci pour.. votre hospitalité, et tous les services proposés. Je ferai signe si j'ai besoin de quoi que ce soit. »
Même si cela lui paraissait toujours un peu bizarre, autant de choses offertes pour seulement.. enfaite pour rien en retour. Noéh avait l'impression qu'il y avait anguille sous roche mais aucune alarme ne se déclenchait en son for intérieur. Toutefois, il resterai sur ses gardes, juste au cas où.
« Temps que j'y suis, si jamais vous souhaitez parler plantes.. ou bien si l'un des membres de votre domaine en a besoin, je serai tout à fait apte à vous rendre la pareil. Enfin, jusqu'à l'heure de mon départ. » Rajouta-t-il avant que Camille ne s'en aille.
Une fois les deux hommes partis, le brun poussa un looong soupire. Leur présence, sauf celle d'Arsène, n'était pas désagréable mais il préférait clairement être seul et pas face à un moulin à paroles. Camille était charmant mais parlait trop à son goût, et puis il avait d'autres choses à faire que de s'attarder sur ça.
Il put donc profiter du reste de la journée pour se reposer sans trop se soucier de son environnement. Une bonne toilette avec de l'eau chaude pour le requinquer et le débarrasser de toute cette terre et poussière lui collant à la peau après plusieurs semaines de marche ; un rapide inventaire de ce qui lui restait sur lui, de ses plantes et remèdes ; un peu de planification pour les jours à venir, etc..
Évidemment, il n'oublia pas de demander un bon repas pour ce soir, dans sa chambre, histoire de dormir le ventre plein. Le feu de cheminée allumé, ses affaires rangées et prêtes pour demain, Noéh put alors s'écrouler dans son lit. Ca faisait des siècles qu'il n'avait pas dormi sur ces trucs ! Et c'était toujours aussi confortable.
Le sommeil le gagna rapidement, après une journée plus épuisante que celles précédentes, et il passa la nuit entière sans rouvrir un oeil. Ce n'est que la lumière des premiers rayons d'un soleil levant qui réussiront à le réveiller demain matin.
Quand on lui assura que les services proposés ici ne demandaient à aucun cristaux de sortir de la bourse de leur propriétaire, il sembla d'abord peu convaincu mais finit par se dire que ce type ne lui mentait probablement pas. Il ne dégageait rien qui n'éveille plus que d'habitude la méfiance de son invité.
Bien heureux aussi qu'on lui montre qu'il y avait de quoi faire une toilette intégrale ici, il commençait déjà à planifier le reste de sa journée, ou plutôt sa soirée. Ce dont il allait pouvoir profiter avant de repartir sur les routes sans tout ce luxe, et surtout ce qu'il allait pouvoir demander. Apparemment, on pouvait même lui faire un petit panier repas ! Si c'était pas beau. Ca lui permettrait de tenir plus longtemps sur ses vivres sans avoir à chasser.
« Vous m'en voyez ravi. Un bon repas ce soir et un autre pour repartir ne seraient pas de refus, je vous avoue. » Répondit-il en se tenant le menton, la mine pensive. « Après tout, je souhaite atteindre la Capitale. Je ne vais pas me plaindre d'un peu d'aide pour la route. »
Tout en disant cela, Noéh avait suivi son hôte et ce.. vieil homme qui le fixait un peu trop à son goût, avec son air curieux, jusqu'à l'entrée. Par pur politesse, encore une fois, il n'arrivait pas à trouver le temps de le remercier vu le moulin à paroles qu'était Camille. Il écouta d'ailleurs ce dernier parler avec le dénommé "Arsene", quelque peu intéressé par leur conversation ; quand ça parlait plantes, son attention était bien vite attirée.
Et chose amusante qu'il constata aussi : le blondin avait un herbier, comme lui ! Bien qu'il avait laissé le sien dans sa besace, dans la chambre. Tant pis. L'observation terminée, l'herboriste se retrouva à nouveau noyé sous les paroles de celui qui lui permettait de se reposer ; et comme à chaque fois, il resta interdit, à le fixer et à l'écouter en silence. Du moins, jusqu'à ce qu'il ait l'occasion de l'ouvrir. Il ne souhaitait pas interrompre un amoureux des plantes comme lui.
« Je vois, je comprends. » Une bête égarée, hein ? En espérant qu'elle soit inoffensive dans ce cas, il n'était pas venu se reposer ici pour craindre de se faire croquer un membre comme lorsqu'il campait dehors. « Merci pour.. votre hospitalité, et tous les services proposés. Je ferai signe si j'ai besoin de quoi que ce soit. »
Même si cela lui paraissait toujours un peu bizarre, autant de choses offertes pour seulement.. enfaite pour rien en retour. Noéh avait l'impression qu'il y avait anguille sous roche mais aucune alarme ne se déclenchait en son for intérieur. Toutefois, il resterai sur ses gardes, juste au cas où.
« Temps que j'y suis, si jamais vous souhaitez parler plantes.. ou bien si l'un des membres de votre domaine en a besoin, je serai tout à fait apte à vous rendre la pareil. Enfin, jusqu'à l'heure de mon départ. » Rajouta-t-il avant que Camille ne s'en aille.
Une fois les deux hommes partis, le brun poussa un looong soupire. Leur présence, sauf celle d'Arsène, n'était pas désagréable mais il préférait clairement être seul et pas face à un moulin à paroles. Camille était charmant mais parlait trop à son goût, et puis il avait d'autres choses à faire que de s'attarder sur ça.
Il put donc profiter du reste de la journée pour se reposer sans trop se soucier de son environnement. Une bonne toilette avec de l'eau chaude pour le requinquer et le débarrasser de toute cette terre et poussière lui collant à la peau après plusieurs semaines de marche ; un rapide inventaire de ce qui lui restait sur lui, de ses plantes et remèdes ; un peu de planification pour les jours à venir, etc..
Évidemment, il n'oublia pas de demander un bon repas pour ce soir, dans sa chambre, histoire de dormir le ventre plein. Le feu de cheminée allumé, ses affaires rangées et prêtes pour demain, Noéh put alors s'écrouler dans son lit. Ca faisait des siècles qu'il n'avait pas dormi sur ces trucs ! Et c'était toujours aussi confortable.
Le sommeil le gagna rapidement, après une journée plus épuisante que celles précédentes, et il passa la nuit entière sans rouvrir un oeil. Ce n'est que la lumière des premiers rayons d'un soleil levant qui réussiront à le réveiller demain matin.
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Pendant tout le repas Camille fut ailleurs… Non pas qu’Arthas ne fut pas en forme, il avait ressorti son petit carnet et après avoir épuisé le sujet des transporteurs maritimes qu’il faudrait tenir à l’œil en raison de leurs augmentations de tarifs extravagantes, d’un possible nouveau client intéressé par la filière des légumes anciens -là Camille revint à la conversation et écouta passionnément- d’une maladie du chou rapidement diagnostiquée et soignée, il mis sur la table les quelques familles dont les demoiselles étaient jusqu’alors trop jeunes pour envisager des fiançailles…
En l’absence de Maïa, toujours absente, le jeune homme avait beaucoup de mal à supporter le tir de barrage bien organisé de l’intendant. Un portrait lui fut même montré, une jeune personne magnifique si le peintre n’avait pas « arrangé » son apparence, mais qui semblait avoir … quatorze ans ? A son « n’était-elle pas très jeune », Arthas lui répondit sans se démonter « tu veux du temps, il ne s’agit que de fiançailles, dans trois ans elle sera tout à fait en âge de se marier » ce qui lui fit craindre qu’elle n’ait que douze ans… Une autre n’avait pas de visage, mais la famille appelait à l’aide car la délurée donzelle venait d’avoir seize ans et avait fêté son anniversaire en allant à la Guilde des aventuriers pour demander moult renseignements sur les débouchés dans cette branche… Une autre…
Camille s’excusa, prétextant une forte migraine… Chaussant ses pearlpods nouvellement acquises, il sélectionna une mélodie douce et quitta la salle, ayant de nouveau prié Arthas de bien vouloir lui pardonner cet abandon.
Il passa par la bibliothèque, toujours préoccupé par cette étrange fleur qui n’aurait jamais dû être bleue et compulsa plusieurs ouvrages, tous écrits par des botanistes érudits, dont les voyages avaient complété les connaissances livresques. Aucun ne faisait mention d’une couleur bleue chez cette petite fleur d’ornement. Tout au plus, l’un des livres faisait-il référence à une variété presque blanche et parfumée… Son pied de fleurs bleues sentait-il quelque chose ? La fleurette était en général inodore, très prolifique et tapissante, c’est pour cela qu’on les avait plantées sur les murs de l’hostellerie. Elles pâraient la paroi sans entêter les voyageurs d'un parfum trop envoutant et avec leurs tons roses plus ou moins foncés donnaient une touche de gaieté au bâtiment de pierres grises.
Il était bien conscient que la nuit était tombée et qu’il n’y verrait plus grand-chose, mais il lui fallait en avoir le cœur net.
Se munissant d’une lampe magique, il vérifia qu’il avait bien sur lui son herbier, son carnet à croquis, les petits sachets à graines qu’il emmenait partout, et se mit en chemin silencieusement vers l’hostellerie. Arrivé près de l’écurie, il put voir de la lumière et entendre des voix, tout le monde était rentré, se retournant, il aperçut la fenêtre de Maïa au manoir, éclairée elle aussi et se dit que la coquine avait voulu éviter les soliloques d’Arthas après une journée de traque. Demain il irait la voir pour savoir ce qu’ils avaient cherché tout ce temps.
A l’hostellerie, la chambre du voyageur aussi témoignait de ce qu’il ne dormait pas encore.
S’approchant de la fleur, il avança sa lanterne. Incontestablement, la fleur était aussi bleue la nuit que le jour… Et, chose qu’il n’avait pas eu le temps de constater plus tôt, elle n’était pas seule sur son pied, de multiples boutons promettaient d’afficher la même coloration étrange. Par contre, comme ses congénères les plus courantes, elle était dépourvue d'odeur.
Il prit son carnet à croquis et reproduisit du mieux qu’il put la rareté, sortit un petit sachet de papier huilé sur l’extérieur et préleva un peu de terre au pied, peut-être la couleur était-elle due à une caractéristique de la terre qui abritait le pied ? Sur une fleur fanée juste à côté, il obtint quelques graines qu'il enferma elles aussi dans un petit sachet, il n'était toutefois pas certain qu’elles appartenaient à une fleur bleue aussi. Enfin, avec son petit couteau, il abrégea la vie de la fleur la plus éclose et l’inséra dans l’herbier afin qu’elle puisse sécher correctement. Il prit le temps d'annoter le cahier, notant la date, le lieu et les circonstances de la découverte...
La musique toujours dans les oreilles, il reposa son matériel de botaniste dans sa besace et sortit ses craies et fusains. Après un autre croquis sérieux du parterre de fleurs, il tourna la page et esquissa la bâtisse dans son ensemble, sur les pierres grises il fit courir les fleurs, au pied représenta le parterre obtenant un contraste entre le gris du mur, la pâleur douce des fleurs grimpantes, et les rouges et jaunes éclatants des espèces du parterre.
Il ajouta la table et les chaises un peu en retrait sur la droite, puis la roue de charrette sur laquelle étaient posés des pots de fleurs retombantes, puis l’allée et ses grandes dalles inégales… L’inspiration venant, sur l’allée vint à marcher une silhouette féminine, qui en vint rapidement à porter une robe d’un blanc pur, une cape bleue sous de longs cheveux blancs retenus par un diadème très simple… Les traits de Gardenia s’imposèrent et le firent sourire de façon nostalgique.
Sans même qu’il s’en rende compte, la porte de l’hostellerie s’ouvrit et l’inconnu de l’après-midi, ce Noéh, s’encadra dedans, tandis que Lykke sa shuppon dansait dans l’air entre Gardenia et l’homme…
Le crayon en suspens, il prit conscience que le jeune homme du dessin était bien là, et rougit comme une jeune épousée en cachant son dessin…
En l’absence de Maïa, toujours absente, le jeune homme avait beaucoup de mal à supporter le tir de barrage bien organisé de l’intendant. Un portrait lui fut même montré, une jeune personne magnifique si le peintre n’avait pas « arrangé » son apparence, mais qui semblait avoir … quatorze ans ? A son « n’était-elle pas très jeune », Arthas lui répondit sans se démonter « tu veux du temps, il ne s’agit que de fiançailles, dans trois ans elle sera tout à fait en âge de se marier » ce qui lui fit craindre qu’elle n’ait que douze ans… Une autre n’avait pas de visage, mais la famille appelait à l’aide car la délurée donzelle venait d’avoir seize ans et avait fêté son anniversaire en allant à la Guilde des aventuriers pour demander moult renseignements sur les débouchés dans cette branche… Une autre…
Camille s’excusa, prétextant une forte migraine… Chaussant ses pearlpods nouvellement acquises, il sélectionna une mélodie douce et quitta la salle, ayant de nouveau prié Arthas de bien vouloir lui pardonner cet abandon.
Il passa par la bibliothèque, toujours préoccupé par cette étrange fleur qui n’aurait jamais dû être bleue et compulsa plusieurs ouvrages, tous écrits par des botanistes érudits, dont les voyages avaient complété les connaissances livresques. Aucun ne faisait mention d’une couleur bleue chez cette petite fleur d’ornement. Tout au plus, l’un des livres faisait-il référence à une variété presque blanche et parfumée… Son pied de fleurs bleues sentait-il quelque chose ? La fleurette était en général inodore, très prolifique et tapissante, c’est pour cela qu’on les avait plantées sur les murs de l’hostellerie. Elles pâraient la paroi sans entêter les voyageurs d'un parfum trop envoutant et avec leurs tons roses plus ou moins foncés donnaient une touche de gaieté au bâtiment de pierres grises.
Il était bien conscient que la nuit était tombée et qu’il n’y verrait plus grand-chose, mais il lui fallait en avoir le cœur net.
Se munissant d’une lampe magique, il vérifia qu’il avait bien sur lui son herbier, son carnet à croquis, les petits sachets à graines qu’il emmenait partout, et se mit en chemin silencieusement vers l’hostellerie. Arrivé près de l’écurie, il put voir de la lumière et entendre des voix, tout le monde était rentré, se retournant, il aperçut la fenêtre de Maïa au manoir, éclairée elle aussi et se dit que la coquine avait voulu éviter les soliloques d’Arthas après une journée de traque. Demain il irait la voir pour savoir ce qu’ils avaient cherché tout ce temps.
A l’hostellerie, la chambre du voyageur aussi témoignait de ce qu’il ne dormait pas encore.
S’approchant de la fleur, il avança sa lanterne. Incontestablement, la fleur était aussi bleue la nuit que le jour… Et, chose qu’il n’avait pas eu le temps de constater plus tôt, elle n’était pas seule sur son pied, de multiples boutons promettaient d’afficher la même coloration étrange. Par contre, comme ses congénères les plus courantes, elle était dépourvue d'odeur.
Il prit son carnet à croquis et reproduisit du mieux qu’il put la rareté, sortit un petit sachet de papier huilé sur l’extérieur et préleva un peu de terre au pied, peut-être la couleur était-elle due à une caractéristique de la terre qui abritait le pied ? Sur une fleur fanée juste à côté, il obtint quelques graines qu'il enferma elles aussi dans un petit sachet, il n'était toutefois pas certain qu’elles appartenaient à une fleur bleue aussi. Enfin, avec son petit couteau, il abrégea la vie de la fleur la plus éclose et l’inséra dans l’herbier afin qu’elle puisse sécher correctement. Il prit le temps d'annoter le cahier, notant la date, le lieu et les circonstances de la découverte...
La musique toujours dans les oreilles, il reposa son matériel de botaniste dans sa besace et sortit ses craies et fusains. Après un autre croquis sérieux du parterre de fleurs, il tourna la page et esquissa la bâtisse dans son ensemble, sur les pierres grises il fit courir les fleurs, au pied représenta le parterre obtenant un contraste entre le gris du mur, la pâleur douce des fleurs grimpantes, et les rouges et jaunes éclatants des espèces du parterre.
Il ajouta la table et les chaises un peu en retrait sur la droite, puis la roue de charrette sur laquelle étaient posés des pots de fleurs retombantes, puis l’allée et ses grandes dalles inégales… L’inspiration venant, sur l’allée vint à marcher une silhouette féminine, qui en vint rapidement à porter une robe d’un blanc pur, une cape bleue sous de longs cheveux blancs retenus par un diadème très simple… Les traits de Gardenia s’imposèrent et le firent sourire de façon nostalgique.
Sans même qu’il s’en rende compte, la porte de l’hostellerie s’ouvrit et l’inconnu de l’après-midi, ce Noéh, s’encadra dedans, tandis que Lykke sa shuppon dansait dans l’air entre Gardenia et l’homme…
Le crayon en suspens, il prit conscience que le jeune homme du dessin était bien là, et rougit comme une jeune épousée en cachant son dessin…
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Une rencontre florissante
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Bien que Noéh ait une préférence claire pour les nuits sous la belle étoile, ou plutôt sous une tente, s'affaler sur le moelleux d'un lit, dans une pièce réchauffée par le feu d'une cheminée, lui manquait fortement une fois qu'il devait retourner à un environnement moins confortable et accueillant. Les auberges n'étaient pas un luxe pour tous, mais elles l'étaient pour lui, et n'étant pas bien riche non plus, il les évitait.
Heureusement, cette fois, non seulement il ne payait pas pour rester mais tous les services proposés par ce domaine étaient gratuits, en tout cas pour les passagers dans son genre. Le basané put alors profiter d'une bonne nuit de sommeil.. enfin plus ou moins.
Habitué à ne dormir que d'un oeil, les bruits étouffés venant de l'extérieur de l'hostellerie lui firent péniblement ouvrir les yeux. Qu'est-ce que c'était que ce bazar ? Restant quelques longues secondes sans bouger, le temps d'essayer d'identifier l'origine des bruissements, il finit par se rendre compte qu'il y avait quelqu'un qui marchait près de la bâtisse et.. qui semblait écrire ? Dur à dire mais l'herboriste reconnaissait le son d'un crayon contre une feuille, surtout quand le concerné donnait l'impression d'être en pleine fièvre d'écrivain.
Perturbé dans son sommeil, agacé et avec une pointe d'inquiétude lui nouant l'estomac, Noéh se leva lentement de son lit, déposant ses pieds nus contre le plancher. Quelques planches grincèrent sous son passage, lui tirant une légère grimace, mais il finit par atteindre la fenêtre ; là, il posa sa main sur le rebord et se pencha légèrement de côté, caché derrière l'encadrement, afin de jeter un rapide coup d'oeil à l'extérieur.
Tiens, mais c'était.. ? Que faisait Camille devant l'hostellerie à une heure pareille ? Enfin.. s'il se fiait à l'emplacement de la lune plus haut, ça faisait à peine une heure qu'il avait dormi avant de se faire déranger. Etait-il là depuis longtemps ? Il ne l'avait pas remarqué plus tôt, en tout cas, sûrement trop occupé à ses petites affaires et ensuite à sombrer dans le sommeil.
Quel hôte, franchement ! N'était-il pas censé laisser ses "invités" se reposer, plutôt que de les embêter avec tout ce tintamarre ? Bien décidé à aller lui en toucher deux mots, Noéh s'éloigna de l'encadrement de la fenêtre pour aller récupérer ses petites chaussures et se passer un coup dans les cheveux histoire de les remettre en place. Il quitta ensuite le confort de sa chambre pour se diriger vers l'entrée de l'hostellerie, ouvrir la porte, et se figer sur le seuil de celle-ci, tout en croisant les bras et en offrant un regard clairement jugeur au grand blondin.
« Voyez-vous ça.. Pris la main dans le sac. » Pouffa-t-il sèchement. Il était toujours quelque peu frustré que sa nuit de repos ait été interrompue si rapidement. « Je peux peut-être vous aider ? A moins que vous n'ayez quelque chose à cacher.. comme ce carnet dans votre dos, par exemple ? »
Tout en pointant le grand dadais de son index, l'herboriste quitta le seuil de la porte d'entrée pour s'approcher de celui-ci et tenter de le contourner afin de ce qu'il cachait dans son dos, bien qu'il savait déjà ce que c'était. Il voulait surtout s'assurer de ce qu'il avait bien pu gribouiller dedans de si intéressant que ça en avait valu la peine de réveiller le pauvre aventurier venu chercher refuge dans son domaine.
« Vous rougissez comme une tomate, me dites pas que ce sont des dessins tendancieux ? » Aura-t-il ricané, décidé à taquiner un peu plus Camille. « Je me demande qu'est-ce qu'il y avait d'aussi inspirant dans l'hostellerie pour griffonner ça, hm ? Peut-être voulez-vous me montrer le fruit de votre "œuvre" ? »
Il l'embêtait ? Il l'embêtait. Mais c'était le prix pour avoir réveillé un Noéh épuisé.
Heureusement, cette fois, non seulement il ne payait pas pour rester mais tous les services proposés par ce domaine étaient gratuits, en tout cas pour les passagers dans son genre. Le basané put alors profiter d'une bonne nuit de sommeil.. enfin plus ou moins.
Habitué à ne dormir que d'un oeil, les bruits étouffés venant de l'extérieur de l'hostellerie lui firent péniblement ouvrir les yeux. Qu'est-ce que c'était que ce bazar ? Restant quelques longues secondes sans bouger, le temps d'essayer d'identifier l'origine des bruissements, il finit par se rendre compte qu'il y avait quelqu'un qui marchait près de la bâtisse et.. qui semblait écrire ? Dur à dire mais l'herboriste reconnaissait le son d'un crayon contre une feuille, surtout quand le concerné donnait l'impression d'être en pleine fièvre d'écrivain.
Perturbé dans son sommeil, agacé et avec une pointe d'inquiétude lui nouant l'estomac, Noéh se leva lentement de son lit, déposant ses pieds nus contre le plancher. Quelques planches grincèrent sous son passage, lui tirant une légère grimace, mais il finit par atteindre la fenêtre ; là, il posa sa main sur le rebord et se pencha légèrement de côté, caché derrière l'encadrement, afin de jeter un rapide coup d'oeil à l'extérieur.
Tiens, mais c'était.. ? Que faisait Camille devant l'hostellerie à une heure pareille ? Enfin.. s'il se fiait à l'emplacement de la lune plus haut, ça faisait à peine une heure qu'il avait dormi avant de se faire déranger. Etait-il là depuis longtemps ? Il ne l'avait pas remarqué plus tôt, en tout cas, sûrement trop occupé à ses petites affaires et ensuite à sombrer dans le sommeil.
Quel hôte, franchement ! N'était-il pas censé laisser ses "invités" se reposer, plutôt que de les embêter avec tout ce tintamarre ? Bien décidé à aller lui en toucher deux mots, Noéh s'éloigna de l'encadrement de la fenêtre pour aller récupérer ses petites chaussures et se passer un coup dans les cheveux histoire de les remettre en place. Il quitta ensuite le confort de sa chambre pour se diriger vers l'entrée de l'hostellerie, ouvrir la porte, et se figer sur le seuil de celle-ci, tout en croisant les bras et en offrant un regard clairement jugeur au grand blondin.
« Voyez-vous ça.. Pris la main dans le sac. » Pouffa-t-il sèchement. Il était toujours quelque peu frustré que sa nuit de repos ait été interrompue si rapidement. « Je peux peut-être vous aider ? A moins que vous n'ayez quelque chose à cacher.. comme ce carnet dans votre dos, par exemple ? »
Tout en pointant le grand dadais de son index, l'herboriste quitta le seuil de la porte d'entrée pour s'approcher de celui-ci et tenter de le contourner afin de ce qu'il cachait dans son dos, bien qu'il savait déjà ce que c'était. Il voulait surtout s'assurer de ce qu'il avait bien pu gribouiller dedans de si intéressant que ça en avait valu la peine de réveiller le pauvre aventurier venu chercher refuge dans son domaine.
« Vous rougissez comme une tomate, me dites pas que ce sont des dessins tendancieux ? » Aura-t-il ricané, décidé à taquiner un peu plus Camille. « Je me demande qu'est-ce qu'il y avait d'aussi inspirant dans l'hostellerie pour griffonner ça, hm ? Peut-être voulez-vous me montrer le fruit de votre "œuvre" ? »
Il l'embêtait ? Il l'embêtait. Mais c'était le prix pour avoir réveillé un Noéh épuisé.
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« Des dessins tendancieux ?
Camille rougit plus encore ! Mais qu’allait imaginer cet homme ! Juste un souvenir trop… intime.
« Peut-être voulez-vous me montrer le fruit de votre "œuvre" ? »
Il commençait à trouver que ce voyageur était bien curieux, qu’avait-il fait de mal enfin ? Il avait pris soin d’être discret et s’était contenté de prélever un peu de terre en grattant délicatement, de secouer une fleur très doucement pour récupérer des graines et d’en mettre une coupée avec minutie dans son herbier ?
Par Lucy, s’il était descendu c’est qu’il ne dormait pas ? Il était impossible qu’en faisant si peu de bruit il l’ait réveillé ? Quant à son dessin, certes, il aurait pu se contenter de représenter la fleur bleue, mais il faisait si bon, la nuit était si belle qu’il n’avait pu s’empêcher d’immortaliser l’instant.
Comment Gardenia était-elle arrivée sur le papier, sans doute parce qu’il l’avait rencontrée pendant une nuit toute pareille… Quant à Lykke, un bruissement d’ailes lui fit comprendre qu’elle s’y était retrouvée juste parce qu’elle l’avait suivi, même si d’ordinaire les shupons sont plus des animaux diurnes que nocturnes.
Lui montrer… Et puis quoi encore ! Est-ce qu’il demandait à ce garçon de lui expliquer ses rêves les plus fous ? De lui parler de ses amours ? De ses aspirations les plus secrétes ? Donner l’hospitalité à un voyageur certes, lui ouvrir son cœur… Encore aurait-il fallu qu’ils aient des points communs, et mis à part l’herboristerie, ils ne semblaient guère en avoir.
« Mon œuvre m’est personnelle Monsieur, vous m’en excuserez. Je ne vous ai pas réveillé ? J’ai pris soin de faire le moins de bruit possible mais cette couleur de fleur me tarabustait.
Comprenez-vous, qu’une fleur blanche, rose ou mauve soit bleue, ça peut n’être qu’un hasard ou une mutation bénigne, et le signaler m’attirera des tas de botanistes envieux et curieux qui viendront vérifier que je ne mens pas…
Mais si cette couleur vient d’une pollution de la terre ? ou de l’air ? Il fallait que j’en ai le cœur net, je ne fais pas que planter des fleurs pour mon agrément, si vous avez parcouru le jardin intérieur de l’hostellerie vous avez dû voir qu’il s’y trouve des herbes aromatiques que nous fournissons aux chefs de cuisine d’une partie du pays, et des herbes médicinales vendues et données aux soigneurs, apothicaires et dispensaires de la capitale. Si la terre ou l’air sont impropres, ces précieux végétaux pourraient le devenir aussi… Et je m’en voudrais d’empoisonner des innocents sans avoir vérifié. »
Cette mise au point suffirait-elle à ce personnage inquisiteur ?
Refermant son carnet, Camille le mit dans sa petite besace et s’apprêtait à rebrousser chemin quand il pensa qu’après tout, cet homme était peut-être à la fois épuisé et pénalisé par un sommeil léger et un endormissement difficile. Si c’était le cas, sa colère sourde était à la fois déplacée et dénuée de fondement.
« Si je vous ai réveillé, je m’en excuse, je n’avais absolument pas l’intention de le faire et ne pouvait me douter qu’un si petit bruit à l’extérieur vous empêcherait de dormir tout votre saoul. »
Estimant en avoir fait assez, il se retourna, baissant la tête vers son sac attaché à sa ceinture et soudain saisi de spasmes… Lykke réussit à s’en extraire tenant triomphalement une feuille grignotée, serrant dans sa petite gueule toujours souriante son portrait… Enfin, le dessin où elle figurait, entre Gardenia et Noéh… Voletant de travers en raison du poids de la feuille, elle finit pas le lâcher sous le nez du visiteur, tentant un vol en piqué pour le récupérer !
Camille rougit plus encore ! Mais qu’allait imaginer cet homme ! Juste un souvenir trop… intime.
« Peut-être voulez-vous me montrer le fruit de votre "œuvre" ? »
Il commençait à trouver que ce voyageur était bien curieux, qu’avait-il fait de mal enfin ? Il avait pris soin d’être discret et s’était contenté de prélever un peu de terre en grattant délicatement, de secouer une fleur très doucement pour récupérer des graines et d’en mettre une coupée avec minutie dans son herbier ?
Par Lucy, s’il était descendu c’est qu’il ne dormait pas ? Il était impossible qu’en faisant si peu de bruit il l’ait réveillé ? Quant à son dessin, certes, il aurait pu se contenter de représenter la fleur bleue, mais il faisait si bon, la nuit était si belle qu’il n’avait pu s’empêcher d’immortaliser l’instant.
Comment Gardenia était-elle arrivée sur le papier, sans doute parce qu’il l’avait rencontrée pendant une nuit toute pareille… Quant à Lykke, un bruissement d’ailes lui fit comprendre qu’elle s’y était retrouvée juste parce qu’elle l’avait suivi, même si d’ordinaire les shupons sont plus des animaux diurnes que nocturnes.
Lui montrer… Et puis quoi encore ! Est-ce qu’il demandait à ce garçon de lui expliquer ses rêves les plus fous ? De lui parler de ses amours ? De ses aspirations les plus secrétes ? Donner l’hospitalité à un voyageur certes, lui ouvrir son cœur… Encore aurait-il fallu qu’ils aient des points communs, et mis à part l’herboristerie, ils ne semblaient guère en avoir.
« Mon œuvre m’est personnelle Monsieur, vous m’en excuserez. Je ne vous ai pas réveillé ? J’ai pris soin de faire le moins de bruit possible mais cette couleur de fleur me tarabustait.
Comprenez-vous, qu’une fleur blanche, rose ou mauve soit bleue, ça peut n’être qu’un hasard ou une mutation bénigne, et le signaler m’attirera des tas de botanistes envieux et curieux qui viendront vérifier que je ne mens pas…
Mais si cette couleur vient d’une pollution de la terre ? ou de l’air ? Il fallait que j’en ai le cœur net, je ne fais pas que planter des fleurs pour mon agrément, si vous avez parcouru le jardin intérieur de l’hostellerie vous avez dû voir qu’il s’y trouve des herbes aromatiques que nous fournissons aux chefs de cuisine d’une partie du pays, et des herbes médicinales vendues et données aux soigneurs, apothicaires et dispensaires de la capitale. Si la terre ou l’air sont impropres, ces précieux végétaux pourraient le devenir aussi… Et je m’en voudrais d’empoisonner des innocents sans avoir vérifié. »
Cette mise au point suffirait-elle à ce personnage inquisiteur ?
Refermant son carnet, Camille le mit dans sa petite besace et s’apprêtait à rebrousser chemin quand il pensa qu’après tout, cet homme était peut-être à la fois épuisé et pénalisé par un sommeil léger et un endormissement difficile. Si c’était le cas, sa colère sourde était à la fois déplacée et dénuée de fondement.
« Si je vous ai réveillé, je m’en excuse, je n’avais absolument pas l’intention de le faire et ne pouvait me douter qu’un si petit bruit à l’extérieur vous empêcherait de dormir tout votre saoul. »
Estimant en avoir fait assez, il se retourna, baissant la tête vers son sac attaché à sa ceinture et soudain saisi de spasmes… Lykke réussit à s’en extraire tenant triomphalement une feuille grignotée, serrant dans sa petite gueule toujours souriante son portrait… Enfin, le dessin où elle figurait, entre Gardenia et Noéh… Voletant de travers en raison du poids de la feuille, elle finit pas le lâcher sous le nez du visiteur, tentant un vol en piqué pour le récupérer !
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Une rencontre florissante
❀ ❀ ❀
Pauvre Camille, voilà qu'il prenait encore plus de couleurs qu'avant. C'est à croire qu'il finirait même par se voir dans le noir à ce rythme. Noéh finirait vraiment par penser qu'il dessinait des choses qui feraient hurler d'embarras les plus pudiques. Enfin, il se doutait que ce n'était pas forcément le cas, cependant il était tout de même curieux de savoir ce qui pouvait à ce point gêner son hôte dans l'idée de lui montrer son carnet.
Après tout, celui-ci l'avait dérangé dans son sommeil, malgré toutes les précautions prises pour faire le moins de bruits. Mais l'herboriste était un voyageur, un nomade et un aventurier ; dormir à la belle étoile, en pleine nature où, surtout durant les heures les plus sombres de la journée, n'importe quelle créature pouvait s'en prendre à lui s'il n'était pas un peu prudent. Alors, à force de vivre avec ce mode de vie, il avait appris à ne dormir que d'un oeil, comme on pouvait dire. Le moindre petit bruit suspect suffisait à le sortir de sa torpeur en un battement de cil.
Ce n'était pas vraiment la faute de Camille, donc, il ne pouvait pas savoir.
Quand ce dernier se mit d'ailleurs à expliquer la raison de sa venue devant l'hostellerie à une heure pareille, Noéh ne put que l'écouter en haussant lentement un sourcil. Il avait été perturbé par la couleur inhabituelle d'une fleur ? Par tous les ciels, n'aurait-il pas pu vérifier cela demain ? Peut-être ne s'agissait-il là que de l'hybridation de deux fleurs, rien de plus bête. Mais ses craintes étaient tout à fait légitimes ; malencontreusement empoisonner les âmes se trouvant sur ce domaine serait fort fâcheux.
« D'accord, d'accord, j'ai compris. Vous n'aviez pas besoin de me donner tant d'explications, simplement me dire que vous étiez intrigué par la couleur étrange d'une fleur et que vous souhaitiez dessiner dans le coin m'aurait suffis, Camille. » Lui dit-il en balayant l'air de sa main d'un geste désinvolte.
Pourquoi le blond se sentait-il de devoir toujours se justifier avec d'aussi longs détails, franchement ? Le soigneur n'était pas fâché, après tout, juste quelque peu irrité que l'on ait interrompu son sommeil. Mais cela arrivait souvent et il ne pouvait jamais en vouloir bien longtemps à la personne, surtout pour une raison si innocente.
Toutefois, il y a bien une chose qu'il reprocherai à ce cher bourgeois : son sérieux. Il l'était bien trop, au goût du métissé, savait-il au moins ce qu'était le second degrés ? Et puis, pour quelqu'un qui semblait bosser dans un domaine, il avait bien la langue d'un noble ; à utiliser tant de jolis mots incompréhensibles pour certains, à déblatérer ainsi sur ce ton.
Et, alors que Noéh s'apprêtait à le saluer en le voyant ranger son calepin et se retourner, il fut surpris de l'entendre s'excuser de façon plus sincère, ses paupières frangées de cils bruns se plissant légèrement. Au moins, il était suffisamment humble pour offrir des excuses à un simple voyageur.
« Ca va, j'vais pas vous taper sur les doigts pour ça. Vous pouviez pas savoir que j'avais le sommeil léger. Et puis-.. »
Les étranges mouvements dans le sac du noble interrompirent l'aventurier dans sa phrase et son attention se posa sur.. une bestiole venant de sortir de la besace avec un papier dans la gueule. Qu'est-ce que.. ? Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus car voilà que la petite créature maladroite lui lâcha la feuille sous le nez avant de tenter de la récupérer de nouveau.
Loin d'avoir peur et d'être brusque avec elle, il récupéra d'un agile coup de main le papier.
Il ne put alors s'empêcher d'y jeter un bref coup d'oeil mais ne chercha pas pour autant à détailler ce qui semblait être le dessin que ce cher Camille avait tant bien que mal essayait de lui cacher. Ce dernier semblait déjà assez embarrassé comme ça, Noéh ne voudrait pas non plus paraître plus indiscret et malpoli qu'il ne semblait déjà l'être aux yeux du blond ; alors il fit quelque pas vers lui et lui tendit le petit dessin, l'expression impassible.
« Navré si je vous ai embêté un peu plus tôt avec mes questions déplacées, ce n'était pas méchant. Je ne cherchais qu'à vous taquiner un peu, vu que vous ne semblez pas beaucoup rire.. » Une moitié d'excuse, on va dire, vu la fin de sa phrase. Mais au moins, il était franc et il avait sincèrement l'impression que son hôte ne s'amusait pas beaucoup dans le coin.
Après tout, celui-ci l'avait dérangé dans son sommeil, malgré toutes les précautions prises pour faire le moins de bruits. Mais l'herboriste était un voyageur, un nomade et un aventurier ; dormir à la belle étoile, en pleine nature où, surtout durant les heures les plus sombres de la journée, n'importe quelle créature pouvait s'en prendre à lui s'il n'était pas un peu prudent. Alors, à force de vivre avec ce mode de vie, il avait appris à ne dormir que d'un oeil, comme on pouvait dire. Le moindre petit bruit suspect suffisait à le sortir de sa torpeur en un battement de cil.
Ce n'était pas vraiment la faute de Camille, donc, il ne pouvait pas savoir.
Quand ce dernier se mit d'ailleurs à expliquer la raison de sa venue devant l'hostellerie à une heure pareille, Noéh ne put que l'écouter en haussant lentement un sourcil. Il avait été perturbé par la couleur inhabituelle d'une fleur ? Par tous les ciels, n'aurait-il pas pu vérifier cela demain ? Peut-être ne s'agissait-il là que de l'hybridation de deux fleurs, rien de plus bête. Mais ses craintes étaient tout à fait légitimes ; malencontreusement empoisonner les âmes se trouvant sur ce domaine serait fort fâcheux.
« D'accord, d'accord, j'ai compris. Vous n'aviez pas besoin de me donner tant d'explications, simplement me dire que vous étiez intrigué par la couleur étrange d'une fleur et que vous souhaitiez dessiner dans le coin m'aurait suffis, Camille. » Lui dit-il en balayant l'air de sa main d'un geste désinvolte.
Pourquoi le blond se sentait-il de devoir toujours se justifier avec d'aussi longs détails, franchement ? Le soigneur n'était pas fâché, après tout, juste quelque peu irrité que l'on ait interrompu son sommeil. Mais cela arrivait souvent et il ne pouvait jamais en vouloir bien longtemps à la personne, surtout pour une raison si innocente.
Toutefois, il y a bien une chose qu'il reprocherai à ce cher bourgeois : son sérieux. Il l'était bien trop, au goût du métissé, savait-il au moins ce qu'était le second degrés ? Et puis, pour quelqu'un qui semblait bosser dans un domaine, il avait bien la langue d'un noble ; à utiliser tant de jolis mots incompréhensibles pour certains, à déblatérer ainsi sur ce ton.
Et, alors que Noéh s'apprêtait à le saluer en le voyant ranger son calepin et se retourner, il fut surpris de l'entendre s'excuser de façon plus sincère, ses paupières frangées de cils bruns se plissant légèrement. Au moins, il était suffisamment humble pour offrir des excuses à un simple voyageur.
« Ca va, j'vais pas vous taper sur les doigts pour ça. Vous pouviez pas savoir que j'avais le sommeil léger. Et puis-.. »
Les étranges mouvements dans le sac du noble interrompirent l'aventurier dans sa phrase et son attention se posa sur.. une bestiole venant de sortir de la besace avec un papier dans la gueule. Qu'est-ce que.. ? Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus car voilà que la petite créature maladroite lui lâcha la feuille sous le nez avant de tenter de la récupérer de nouveau.
Loin d'avoir peur et d'être brusque avec elle, il récupéra d'un agile coup de main le papier.
Il ne put alors s'empêcher d'y jeter un bref coup d'oeil mais ne chercha pas pour autant à détailler ce qui semblait être le dessin que ce cher Camille avait tant bien que mal essayait de lui cacher. Ce dernier semblait déjà assez embarrassé comme ça, Noéh ne voudrait pas non plus paraître plus indiscret et malpoli qu'il ne semblait déjà l'être aux yeux du blond ; alors il fit quelque pas vers lui et lui tendit le petit dessin, l'expression impassible.
« Navré si je vous ai embêté un peu plus tôt avec mes questions déplacées, ce n'était pas méchant. Je ne cherchais qu'à vous taquiner un peu, vu que vous ne semblez pas beaucoup rire.. » Une moitié d'excuse, on va dire, vu la fin de sa phrase. Mais au moins, il était franc et il avait sincèrement l'impression que son hôte ne s'amusait pas beaucoup dans le coin.
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Lykke s’était envolée, furieuse que le nouvel invité lui ait pris sa feuille… De plus, le geste de Camille pour le récupérer ne lui avait pas échappé ! La petite bestiole paraissait se dire qu’elle y figurait et donc pouvait admirer, mais c’était apparemment réservé aux humains.
Camille lui, lâcha un long soupir quand il revint en possession du dessin, d’autant plus soulagé que Noéh n’avait pas paru y attacher d’importance, il partit donc en direction du manoir, souhaitant de nouveau la bonne nuit à son hôte, et passa par les écuries pour s’assurer que les gars n’avaient pas décidé de raconter des histoires horrifiques tard dans la nuit comme parfois, en contrefaisant les hurlements d’animaux fantastiques, mais quoi que Maïa leur ait fait faire dans la journée, aucun ne semblait désireux de veiller… C’était pour Noéh une garantie de se rendormir tranquille.
Il lui fallait maintenant vérifier la nature de la terre prélevée… Et ce soir, pas demain ! Pourquoi repousser au lendemain ce qu’on peut faire le jour même, il monta donc dans sa chambre, fit signe à son valet épouvanté qu’il pouvait aller dormir sans l’aider à se défaire, poussa la porte du petit laboratoire de chimie où il surveillait l’eau, l’air et la pollution des sols du domaine, et entreprit de regarder ce qui se passait… Pourquoi cette fleur était-elle bleue et non rose ?
Il repensa aux paroles du voyageur « Je ne cherchais qu'à vous taquiner un peu, vu que vous ne semblez pas beaucoup rire... »
Pour quelle raison rirait-il ? Suspendant ses analyses, il croisa son regard dans un miroir et s’observa longuement… Cela lui faisait remonter des souvenirs, comme celui de cette horrible soirée où il avait malencontreusement invité une jeune dame très délurée dans son pied-à-terre de la capitale, en sortant de ce cabaret, l’Insomnie, où Arthas l’avait envoyé se « dégourmer »… Elle aussi semblait avoir de l’amusement une notion qui lui était totalement étrangère. Pour se distraire, enfin se distraire et se tranquilliser, Camille brodait. C’était si… agréable de tirer un fil de couleur et de voir sous vos doigts apparaître une œuvre superbe, réaliste, unique ! Il dessinait aussi, et écrivait de la poésie…
Cette dernière activité le fit penser à Gardenia, et il sortit le dessin déchiré en partie par Lykke… Ah ! Gardenia… Se secouant, il s’interdit de rêver de la jeune femme à laquelle il avait promis de ne plus rien dire de tendre ou de… Il rougit violemment.
Comment faisaient les autres pour s’amuser ?
Maïa buvait comme un trou et culbutait ses palefreniers dans la paille… Elle avait beau nier, il en était certain, les gars ne s’en cachaient pas et connaissaient bien trop de détails sur la morphologie de la jeune femme pour que ça soit faux. Comment savaient-ils qu’elle avait un grain de beauté dans le creux de la cuisse droite ? Lui, la connaissait très bien et ne l’avait jamais remarqué, et pour cause, il n’avait jamais vu son amie dévêtue ! Enfin bon, Maïa était ce qu’on appelle « une femme libérée », Arthas avait un autre terme, beaucoup moins… flatteur.
Arthas lui, reconstituait des batailles historiques sur d’immenses tables au moyen de soldats de plomb, et peignait des figurines de garde de régiments dont Camille n’avait même pas connaissance… Il lutinait également la cuisinière… Si si ! Qu’on ne le prenne pas pour un aveugle, et quelques dames veuves du village.
Mais les autres ? Les gens de son âge ?
Enfin Maïa avait son âge à peu de choses près, mais c’était une femme, et quelle femme !
Comment s’amusaient les gens du peuple ? et même les jeunes nobles ? Puisque ce Noéh voulait s’amuser et bien il lui demanderait.
Les analyses seraient prêtes demain, il fallait aux réactifs le temps de… réagir. Fort préoccupé, Camille retira ses vêtements de jour, se lava sommairement, brossa sa longue chevelure -seul ! enfin il pouvait bien y arriver seul quand même, pourquoi ce valet voulait-il toujours l’aider pour tout- et enfila une chemise de nuit enveloppante pour ne pas risquer de prendre un courant d’air.
Allongé dans son lit gigantesque, il eut bien un peu le sentiment d’être… perdu, mais la journée avait été fatigante, Lykke vint voleter au-dessus de l’oreiller, le bruit des petites ailes lui permit de s’endormir sans rêves.
Camille lui, lâcha un long soupir quand il revint en possession du dessin, d’autant plus soulagé que Noéh n’avait pas paru y attacher d’importance, il partit donc en direction du manoir, souhaitant de nouveau la bonne nuit à son hôte, et passa par les écuries pour s’assurer que les gars n’avaient pas décidé de raconter des histoires horrifiques tard dans la nuit comme parfois, en contrefaisant les hurlements d’animaux fantastiques, mais quoi que Maïa leur ait fait faire dans la journée, aucun ne semblait désireux de veiller… C’était pour Noéh une garantie de se rendormir tranquille.
Il lui fallait maintenant vérifier la nature de la terre prélevée… Et ce soir, pas demain ! Pourquoi repousser au lendemain ce qu’on peut faire le jour même, il monta donc dans sa chambre, fit signe à son valet épouvanté qu’il pouvait aller dormir sans l’aider à se défaire, poussa la porte du petit laboratoire de chimie où il surveillait l’eau, l’air et la pollution des sols du domaine, et entreprit de regarder ce qui se passait… Pourquoi cette fleur était-elle bleue et non rose ?
Il repensa aux paroles du voyageur « Je ne cherchais qu'à vous taquiner un peu, vu que vous ne semblez pas beaucoup rire... »
Pour quelle raison rirait-il ? Suspendant ses analyses, il croisa son regard dans un miroir et s’observa longuement… Cela lui faisait remonter des souvenirs, comme celui de cette horrible soirée où il avait malencontreusement invité une jeune dame très délurée dans son pied-à-terre de la capitale, en sortant de ce cabaret, l’Insomnie, où Arthas l’avait envoyé se « dégourmer »… Elle aussi semblait avoir de l’amusement une notion qui lui était totalement étrangère. Pour se distraire, enfin se distraire et se tranquilliser, Camille brodait. C’était si… agréable de tirer un fil de couleur et de voir sous vos doigts apparaître une œuvre superbe, réaliste, unique ! Il dessinait aussi, et écrivait de la poésie…
Cette dernière activité le fit penser à Gardenia, et il sortit le dessin déchiré en partie par Lykke… Ah ! Gardenia… Se secouant, il s’interdit de rêver de la jeune femme à laquelle il avait promis de ne plus rien dire de tendre ou de… Il rougit violemment.
Comment faisaient les autres pour s’amuser ?
Maïa buvait comme un trou et culbutait ses palefreniers dans la paille… Elle avait beau nier, il en était certain, les gars ne s’en cachaient pas et connaissaient bien trop de détails sur la morphologie de la jeune femme pour que ça soit faux. Comment savaient-ils qu’elle avait un grain de beauté dans le creux de la cuisse droite ? Lui, la connaissait très bien et ne l’avait jamais remarqué, et pour cause, il n’avait jamais vu son amie dévêtue ! Enfin bon, Maïa était ce qu’on appelle « une femme libérée », Arthas avait un autre terme, beaucoup moins… flatteur.
Arthas lui, reconstituait des batailles historiques sur d’immenses tables au moyen de soldats de plomb, et peignait des figurines de garde de régiments dont Camille n’avait même pas connaissance… Il lutinait également la cuisinière… Si si ! Qu’on ne le prenne pas pour un aveugle, et quelques dames veuves du village.
Mais les autres ? Les gens de son âge ?
Enfin Maïa avait son âge à peu de choses près, mais c’était une femme, et quelle femme !
Comment s’amusaient les gens du peuple ? et même les jeunes nobles ? Puisque ce Noéh voulait s’amuser et bien il lui demanderait.
Les analyses seraient prêtes demain, il fallait aux réactifs le temps de… réagir. Fort préoccupé, Camille retira ses vêtements de jour, se lava sommairement, brossa sa longue chevelure -seul ! enfin il pouvait bien y arriver seul quand même, pourquoi ce valet voulait-il toujours l’aider pour tout- et enfila une chemise de nuit enveloppante pour ne pas risquer de prendre un courant d’air.
Allongé dans son lit gigantesque, il eut bien un peu le sentiment d’être… perdu, mais la journée avait été fatigante, Lykke vint voleter au-dessus de l’oreiller, le bruit des petites ailes lui permit de s’endormir sans rêves.
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Une rencontre florissante
❀ ❀ ❀
Peu après lui avoir rendu son dessin, Camille salua Noéh pour repartir en direction du manoir, laissant ce dernier un peu perplexe face à ce qu'il venait de se passer. Le blond était un personnage un peu étrange sur les bords, et il avait du mal à le cerner, quoi qu'il était certain qu'il était trop coincé et sérieux. Il n'avait vraiment compris aucune de ses taquineries et pire, il y avait répondu avec tout le sérieux du monde.
Enfin, des énergumènes comme lui, ce n'était pas la première fois que le guérisseur en croisait, et il était loin d'être le pire franchement.
Laissé à nouveau en paix, il s'étira longuement en tendant les bras vers le ciel et en rentrant une énième fois dans l'hostellerie pour rejoindre sa chambre et son cher lit. Est-ce qu'il allait enfin pouvoir dormir sans être réveillé cette fois ? Il l'espérait. En y repensant, au dessin de son hôte et pour le peu qu'il en avait vu, le brun l'avait trouvé bien fait ; c'était un artiste, pour sûr, un peu comme lui qui s'amusait toujours à faire des croquis des fleurs dont il croisait la route.
Ses pensées mises de côté, il s'en retourna au confort d'un sommeil réparateur dans un lieu bien plus en sécurité que ceux où il avait l'habitude de camper. Demain matin, de bonne heure s'il arrivait à se tirer de ses draps, il partirai du domaine pour continuer son chemin vers la Capitale ; la plupart de ses affaires étaient déjà prêtes et un panier repas était prévu pour lui. Tout se passerai bien..
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L'aube commençait à peine à pointer le bout de son nez, et pourtant, Noéh était déjà levé. Même si la nuit avait été plus courte que prévue, les quelques heures de sommeil en ces lieux avaient suffis à le requinquer. Sachant qu'il n'allait plus pouvoir profiter de ce luxe avant quelques temps, il prit le temps de se faire une toilette avec un peu d'eau chaude et la certitude de ne pas être dérangé alors qu'il prenait soin de lui.
Son sac à dos et sa besace étaient remplis, son matériel et ses affaires personnelles rangées en un ordre presque impeccable dedans, ses vêtements propres de même comme leur propriétaire. Il ne pourrait partir que d'un bon pied du domaine !
Cela étant dit, le jeune herboriste était un peu déçu de ne pas avoir pris plus de temps pour observer les différentes plantes présentes dans la zone, qu'elles soient décoratives ou thérapeutiques ; cependant, du peu qu'il en avait vu en passant à côté, il en avait reconnu la plupart. Rien de bien nouveau se trouvait dans ce domaine pour un voyageur passionné de plantes comme lui, même s'il devait avouer qu'elles étaient particulièrement bien entretenues et jolies.
Aujourd'hui était une journée qui s'annonçait claire et ensoleillée, pas de nuages en vue.. la saison douce se rapprochait vraiment à grands pas.
Une main levée au-dessus de son visage pour filtrer les rayons chaleureux du soleil, le basané se trouvait aux pieds de l'hostellerie avec ses sacs sur le dos. Il était temps de partir, mais avant cela, il prit quelques minutes pour observer les nombreuses fleurs présentes autour de lui ; puis il se décida à aller en direction du manoir afin de voir si Camille était toujours là, histoire de le saluer poliment et le remercier pour son hospitalité. La base, quoi. Il frappa quelques fois contre les immenses portes, comme il l'avait fait en arrivant, et attendit que quelqu'un ne vienne ouvrir. Là, il put demander la présence du grand blondin, avant de patienter à nouveau pour qu'on aille le chercher.
« Bonjour, Camille. » Aura-t-il salué l'homme une fois qu'il l'eut en face. « Il est temps pour moi de partir, mais je voulais vous remercier de m'avoir permis de me reposer dans votre domaine. »
Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas aussi bien dormi, d'ailleurs. Malgré la présence d'Arsène, le vieil homme un peu trop curieux, Noéh étira un mince sourire au noble. Ce dernier semblait aussi vouloir parler avec lui, mais malheureusement, ce ne serait pas possible cette fois.
« Vos jardins sont magnifiques, j'aurais aimé prendre plus de temps pour voir toutes les espèces que vous possédez et discuter avec vous, mais je n'en ai pas le temps. » Il l'avait mais, pressé de nature, il ne voulait pas perdre plus de temps même si c'était pour son plaisir personnel. « Sur ce, je vous dis adieu. Prenez soin de vous. »
Il conclut ses mots sur une petite inclinaison de la tête, en bonne et due forme, puis fit volte-face pour s'éloigner de l'immense bâtisse et sortir de ce domaine tout aussi grand. C'était reparti pour plusieurs jours de marche jusqu'à atteindre la Capitale. Peut-être retournerai-t-il voir Camille un jour, ou peut-être pas, seuls ses pas l'y guideraient si telle était leur volonté.
Enfin, des énergumènes comme lui, ce n'était pas la première fois que le guérisseur en croisait, et il était loin d'être le pire franchement.
Laissé à nouveau en paix, il s'étira longuement en tendant les bras vers le ciel et en rentrant une énième fois dans l'hostellerie pour rejoindre sa chambre et son cher lit. Est-ce qu'il allait enfin pouvoir dormir sans être réveillé cette fois ? Il l'espérait. En y repensant, au dessin de son hôte et pour le peu qu'il en avait vu, le brun l'avait trouvé bien fait ; c'était un artiste, pour sûr, un peu comme lui qui s'amusait toujours à faire des croquis des fleurs dont il croisait la route.
Ses pensées mises de côté, il s'en retourna au confort d'un sommeil réparateur dans un lieu bien plus en sécurité que ceux où il avait l'habitude de camper. Demain matin, de bonne heure s'il arrivait à se tirer de ses draps, il partirai du domaine pour continuer son chemin vers la Capitale ; la plupart de ses affaires étaient déjà prêtes et un panier repas était prévu pour lui. Tout se passerai bien..
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L'aube commençait à peine à pointer le bout de son nez, et pourtant, Noéh était déjà levé. Même si la nuit avait été plus courte que prévue, les quelques heures de sommeil en ces lieux avaient suffis à le requinquer. Sachant qu'il n'allait plus pouvoir profiter de ce luxe avant quelques temps, il prit le temps de se faire une toilette avec un peu d'eau chaude et la certitude de ne pas être dérangé alors qu'il prenait soin de lui.
Son sac à dos et sa besace étaient remplis, son matériel et ses affaires personnelles rangées en un ordre presque impeccable dedans, ses vêtements propres de même comme leur propriétaire. Il ne pourrait partir que d'un bon pied du domaine !
Cela étant dit, le jeune herboriste était un peu déçu de ne pas avoir pris plus de temps pour observer les différentes plantes présentes dans la zone, qu'elles soient décoratives ou thérapeutiques ; cependant, du peu qu'il en avait vu en passant à côté, il en avait reconnu la plupart. Rien de bien nouveau se trouvait dans ce domaine pour un voyageur passionné de plantes comme lui, même s'il devait avouer qu'elles étaient particulièrement bien entretenues et jolies.
Aujourd'hui était une journée qui s'annonçait claire et ensoleillée, pas de nuages en vue.. la saison douce se rapprochait vraiment à grands pas.
Une main levée au-dessus de son visage pour filtrer les rayons chaleureux du soleil, le basané se trouvait aux pieds de l'hostellerie avec ses sacs sur le dos. Il était temps de partir, mais avant cela, il prit quelques minutes pour observer les nombreuses fleurs présentes autour de lui ; puis il se décida à aller en direction du manoir afin de voir si Camille était toujours là, histoire de le saluer poliment et le remercier pour son hospitalité. La base, quoi. Il frappa quelques fois contre les immenses portes, comme il l'avait fait en arrivant, et attendit que quelqu'un ne vienne ouvrir. Là, il put demander la présence du grand blondin, avant de patienter à nouveau pour qu'on aille le chercher.
« Bonjour, Camille. » Aura-t-il salué l'homme une fois qu'il l'eut en face. « Il est temps pour moi de partir, mais je voulais vous remercier de m'avoir permis de me reposer dans votre domaine. »
Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas aussi bien dormi, d'ailleurs. Malgré la présence d'Arsène, le vieil homme un peu trop curieux, Noéh étira un mince sourire au noble. Ce dernier semblait aussi vouloir parler avec lui, mais malheureusement, ce ne serait pas possible cette fois.
« Vos jardins sont magnifiques, j'aurais aimé prendre plus de temps pour voir toutes les espèces que vous possédez et discuter avec vous, mais je n'en ai pas le temps. » Il l'avait mais, pressé de nature, il ne voulait pas perdre plus de temps même si c'était pour son plaisir personnel. « Sur ce, je vous dis adieu. Prenez soin de vous. »
Il conclut ses mots sur une petite inclinaison de la tête, en bonne et due forme, puis fit volte-face pour s'éloigner de l'immense bâtisse et sortir de ce domaine tout aussi grand. C'était reparti pour plusieurs jours de marche jusqu'à atteindre la Capitale. Peut-être retournerai-t-il voir Camille un jour, ou peut-être pas, seuls ses pas l'y guideraient si telle était leur volonté.
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Camille vêtu de pied en cap s'était levé tôt aussi, pour aller vérifier le résultat des analyses de sol effectuées la veille...
Par Lucy, rien d'anormal ! Soulagé, il respira un grand coup.
Quand le jeune voyageur vint lui dire qu'il partait, il fut si surpris qu'il s'en aille de si bonne heure qu'il en oublia tout... Il devait lui demander comment il s'amusait !
Et puis la silhouette loin sur l'allée, il se dit qu'il aurait pu lui offrir la fleur bleue qui lui avait coûté d'écourter sa nuit... Si elle était due à une mutation, elle aurait de la valeur... Mais Noéh était trop loin pour être rattrapé.
Par Lucy, rien d'anormal ! Soulagé, il respira un grand coup.
Quand le jeune voyageur vint lui dire qu'il partait, il fut si surpris qu'il s'en aille de si bonne heure qu'il en oublia tout... Il devait lui demander comment il s'amusait !
Et puis la silhouette loin sur l'allée, il se dit qu'il aurait pu lui offrir la fleur bleue qui lui avait coûté d'écourter sa nuit... Si elle était due à une mutation, elle aurait de la valeur... Mais Noéh était trop loin pour être rattrapé.
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