Les quartiers malfamés de la capitale commençaient à fourmiller de vie maintenant que la nuit tombait. Des receleurs montraient aux passants les biens volés les jours précédents ou des artefacts plus sombres qui ne se trouvaient pas dans les boutiques de la place commerçante. Plus loin, des vauriens à peine sortis de l’adolescence tabassaient un jeune noble –au vu de la tenue- qui avait dû venir chercher des sensations fortes dans les basfonds de la capitale. Les suppliques du jeune homme se mêlaient aux insultes des gamins, aux murmures des vendeurs, aux rires des mercenaires et aux divagations d’un pauvre hère qui passait par là et qui jurait que la fin était proche. Bref, c’était un début de soirée plutôt habituel par ici. Tu te faufilas parmi la foule, saluant même quelques connaissances au passage, tu avais à faire. Tu tournas un peu plus loin, t’enfonçant dans les ruelles toujours plus sales les unes que les autres. Tu dépassas un tas d’ordure en ignorant les couinements des rats qui se faisaient bien nombreux par ici. Peut-être en ramènerais-tu un pour ton amie ? La vipère aspic n’arrêtait pas de lui dire qu’il n’y avait rien de mieux qu’un bon gros rat juteux et vivant comme repas. Enfin, tu avais d’autres choses à faire avant, comme recevoir une belle somme pour ton dernier boulot.
Arrivé devant une vieille porte, tu t’arrêtes et toques doucement. Les voix derrières se taisent, et un bruit de pas se fait entendre. Tu souffles le mot de passe quand l’homme derrière la porte le demande et celle-ci finit par s’ouvrir pour révéler un homme à la taille plutôt imposante, le crâne tatoué et avec une barbe abondante. Son regard est aussi mauvais que son sourire, à vrai dire toute sa personne crie “danger, je suis un méchant mouhahaha”. Tu hoches la tête et tend un petit sac contenant la preuve que tu avais bien fini le boulot. ”C’est fait, vous pouvez retourner à vos petites affaires. Il ne cafardera plus aucune information à la garde.” Tu souffles un petit sourire vicieux aux lèvres. L’autre homme regarde à l’intérieur et semble satisfait, de son autre main il cherche quelque chose derrière lui et ne tarde pas à sortir une bourse qui semble bien remplie. Tu la récupères, regardes rapidement s’il y a bien la bonne somme puis t’éloignes, laissant la porte se refermer derrière toi.
Tu es désormais libre de faire autre chose. Et quoi de mieux que d’aller se saouler dans une taverne miteuse mais où tu savais qu’il y aurait une bonne ambiance pour se “détendre”. Tu ranges la petite bourse, veillant à bien la cacher pour qu’un des gosses des rues ne tentent de te voler et tu te diriges vers une auberge de ta connaissance. Pas mal de gens qui entraient dans la catégorie “mauvaises fréquentations” et “il ne fait pas bon de les rencontrer même en pleine journée” passaient du temps là-bas, mais tu t’y sentais comme un poisson dans l’eau. Tu étais après tout l’un des leurs. Tu ne remarquas pas la personne qui te suivait depuis quelques temps et pénétras les lieux. Tu fis un signe de la main à quelques “collègues”, posas un baiser rapide sur la joue d’une demoiselle présentant ses charmants atouts pour attirer le regard des hommes présents et passas commande auprès du tavernier. Une belle pinte enfin en mains, tu te dirigeas vers une table libre.
Tout en sirotant doucement ton breuvage ambré, tu passas ton regard sur les clients et les employés. Ce soir il y avait foule, des gens entraient et sortaient à un rythme régulier, des rires se faisaient entendre entre deux cris du patron pour que les serveuses se dépêchent de distribuer les commandes et les exclamations plus ou moins joyeuses des joueurs sur le côté. L’ambiance était bien là et déjà quelques personnes présentaient une ivresse avancée. Un petit soupir satisfait t’échappa. Tu te sentais à l’aise ici, presque comme si tu étais chez toi. Ce qui était peut-être un peu le cas comme tu passais une bonne partie de ton libre ici. Depuis ta place tu t’intéressas au spectacle qu’offrait une demoiselle qui jouait aux cartes et sous les encouragements des spectateurs, elle dévoilait toujours un meilleur jeu que son rival. Elle se débrouillait bien, se montrait adroite quand elle tirait une carte de sa manche. Tu étais prêt à parier qu’elle gagnerait la partie la partie s’il ne comprenait pas qu’elle se moquait de lui. Le visage de son adversaire s’assombrissait de plus en plus et voyant qu’il allait perdre, il poussa un cri de rage et balança la table sur le côté avant de se jeter sur la jeune femme. Tu lâches un petit rire sans intervenir après tout ils étaient des grandes personnes et tu étais bien mieux avec ta bière à profiter du show, sans prêter attention à l'homme qui s'approchait de toi.
Ft : Obsidian de Yllor
- Yanxlin:
Tu mis encore plusieurs jours à retourner à la capitale mais tu n'étais pas pressé. Tu avais quitté le Village Perché sous ton identité de « Yanxlin », voleur de cœur et aventurier et tu avais l'intention de passer quelques temps sous celle de « Chess Ecket », le Conseiller de la famille royale afin de « prendre la température » et te mettre au courant de ce que tu avais manqué même si, pour être honnête, retrouver ton bureau ne t'enchantais guère.
Enfin, ce n'était que l'affaire de quelques temps jusqu'à ce que, sortant dehors sous l'apparence d'un membre de la Garde pour faire une patrouille routinière, tu n'entendes des rumeurs concernant les bas fonds de la capitale, les endroits malfamés en sommes. Cet « univers » là ne t'étais pas vraiment inconnu mais il était vrai que « Chess » n'y mettrais jamais les pieds au risque que l'on retrouve mort le Conseiller Royal même si techniquement, tu savais te défendre.
Cependant, cela t'intriguais et tu te disais que tu allais sûrement y trouver quelques informations intéressantes qui pourrais, peut être, t'aider à l'avenir donc, pourquoi pas ? Et puis ce serait l'occasion de développer la « vie de Yanxlin », le mystérieux aventurier aux allures nobles mais dont les actes n'étaient pas forcément nobles.
Cette idée en tête mise à part, tu continuas ta patrouille dans ton rôle de Garde, renseignant les gens qui t'interpellais, « réprimandant » légèrement des gamins qui jouaient dans les rues avec insouciance, avant de rentrer dans une auberge ou tu te pris une chambre pas trop chère afin de mettre tout en œuvre pour que « Yanxlin » reprenne vie et qu'il ai son heure de gloire sur le devant de la scène.
Tu attendis ensuite que la journée se passe pour sortir, en pleine nuit, sous les traits d'un homme aux cheveux bleus, cache œil sur l'oeil droit, manteau en col de fourrure légèrement ouvert sur le devant, bracelets cloutés au poignet droit et katana bien accroché mais discret, à ta ceinture : Rhis Dolamn laissait donc sa place à « Yanxlin » pour le moment.
Lentement, d'un pas calme et assuré, tu traversa la ville pour te rendre dans les quartiers malfamés et, comme tu aurais pu le prévoir, l'ambiance changea radicalement. L'atmosphère était à la méfiance si bien que tu pouvais deviner que les membres de la Garde étaient peu à vouloir mettre les pieds dans cet endroit sauf s'ils y étaient assignés et qu'ils n'avaient pas le choix de faire autrement. Mais sinon...
Cependant, cela ne te fis pas peur même si ta main se serra discrétement sur le katana accroché à ta ceinture. On ne savait jamais, on était jamais trop prudent surtout dans ce genre d'endroit. Une fois arrivé, tu hésitas un moment avant que tes pas ne s'arrêtent devant une sorte de taverne :
« Tu cherches quel'que chose mon gars ? » évidemment, cet homme n'était pas seul, sa bande n'était pas loin : « On peut p't'être t'aider qui sait »
« Merci bien mais je crois que j'ai trouvé ce que je recherchais »
« Tu veux aller t'soûler à la taverne ? Sale journée ? »
« Et oui. J'ai honte de le dire mais je viens de me faire plaquer
« Quoi ?! Sérieusement ?! Un gars comme toi ?! Qu'es't'a fais ? Elle a découvert que tu la trompais ? »
Et la discussion continua comme ça un moment avant que le groupe se mette à rire, se moquant de toi en te rappelant qu'il « fallait être con pour tromper sa donzelle comme ça » avant de te laisser à la porte de la taverne en te disant que, effectivement, tu en avais bien besoin pour décompresser et, qui sait, prendre également du bon temps.
Une fois arrivé à la taverne, tu saluas le barman d'un hochement de tête avant de t'approcher légèrement du comptoir. Évidemment, tu vis un autre homme accoudé, à l'écart entrain de boire seul mais tu ne l'abordas pas directement, préférant ce qu'il se passait au niveau du groupe qui pariait, dont un homme semblait se faire avoir par la tricherie d'une jeune femme.
Amusé, tu demandas :
« ça vous dérange si je me joins à vous ? Ça fait longtemps que je n'ai pas parié et je vous avouerais que ça commence à me manquer » Déclaras tu au groupe qui te dévisagea avant de rajouter : « Voyons voir... Si je gagne... » Tu fis mine de réfléchir avant de te tourner vers le barman : « Je m'engage à payer ma tournée, patron ! Et votre meilleur alcool pour l'homme accoudé au bar là bar ! »
Dit comme ça, on allait te prendre pour un fou mais « Yanxlin » aimait jouer et puis, il avait sans doute des atouts dans son sac pour gagner. Le groupe resta un instant silencieux avant d'éclater de rire et t'inviter à sa table. C'était un pari risqué, tu n'étais pas sûr de gagner mais... Heureusement la « providence » ne vint pas de Lucy mais d'une jolie serveuse qui passa par là pour te demander ce que tu voulais boire avant que la partie ne commence.
Charmeur, tu refusas la boisson mais cela ne t'empêchas pas de glisser quelques cristaux dans la poche du pantalon moulant de la serveuse, faisant mine de la caresser :
« Hey l'Don Juan ! Y'a des chambres pour ça ! Tu voulais pas parier à l'origine ? Ton mec attend p't'être sa boisson »
« Pas besoin de le prendre sur ce ton là et puis je suis sûr que cet homme préfère les charmes des demoiselles. Je suis d'avis que je suis un peu trop plat pour lui... » Et, pour leur faire comprendre, tu passas une de tes mains sur ton torse : « Si vous voyez ce que je veux dire »
« Ouais j'crois qu'on a pigé ! Bon, on joue ?! »
L'arroseur arrosé puisque l'homme voulait sûrement se moquer de toi en s'en prenant à un total inconnu mais tu avaus réussis à renverser la vapeur avec brio. Le jeu pu alors commencer et tu fus le premier à lancer les dés pour jouer tes cartes. La serveuse soudoyée, placé derrière ton adversaire, devait te faire des petits signes discrets pour te guider mais tu n'en avais nul besoin parce que tu pouvais lire dans les pensées de ton adversaire pour prévoir ses coups.
Finalement, la partie dura une bonne vingtaine de minutes avant que la serveuse soudoyée, qui jouait également les arbitres, te déclaras vainqueur. L'homme grogna et, vexé d'avoir perdu, se releva violemment en manquant de te jeter les cristaux à la figure. Ce à quoi tu répondis, sur un ton théâtral :
« Merci pour votre participation. C'était un plaisir de jouer avec vous ! » Tu comptas rapidement tes cristaux « gagnés » avant dans mettre une trentaine de coté pour la serveuse : « Et voici pour vous, très chère » Elle te remercia d'un rapide baiser sur la bouche avant d'empocher les cristaux, tandis que tu t'adressais au barman : « Patron ? Donnez votre meilleure bouteille à 100 cristaux pour le jeune homme. C'est moi qui offre ! »
Sur 200 cristaux parié, tu en récupéra donc 70 car tu avais donné 30 cristaux à la serveuse et payé une bouteille à 100 cristaux à l'inconnu accoudé au bar que tu ne tardas d'ailleurs pas à rejoindre :
« Alors l'ami, le cadeau vous plait ? » Demandas tu alors que le barman arrivait avec une bouteille qui faisait envie : « Vous pourriez la boire à ma santé alors ? Et désolé pour tout à l'heure que l'on vous ai pris pour « mon mec ». Ce n'était pas très fin de sa part »
Une petite tape amicale sur l'épaule de cet inconnu alors que tu commandais toi même ta propre boisson en t'asseyant au coté de l'homme accoudé au comptoir.