Depuis notre retour du dispensaire, quelques semaines se sont écoulées et ma grossesse arrive enfin à terme si je peux le dire ainsi. Bébé pourrait arriver à tout moment et au plus mauvais des moments et j’ai l’impression de ne pas être préparée pour cela. Pourtant, j’ai eu de nombreuses rencontres avec Nemue qui m’avait expliqué ce que je devais faire le moment venu. Bien évidemment, elle est bien trop loin pour qu’elle puisse être celle qui m’aidera à mettre au monde notre enfant, mais j’ai eu la chance de bénéficier de ses nombreux conseils. Même la jeune médecin du dispensaire m’avait remis une liste de chose à préparer et pourtant, moi qui n’étais pas nerveuse jusqu’à maintenant, j’avais l’impression que cela me rattrapait. Le pire dans tout cela, c’est que Devon n’avait pas encore les moyens de cessé complètement le travaille jusqu’au moment fatidique et comme il s’agissait de quelque chose de plutôt hasardeux, il ne pouvait pas fermer l’établissement jusqu’à ce que le grand jour arrive.
Et je dois dire que bébé n’a pas choisi le meilleur moment pour décider de son arrivée. J’étais seule à la maison – enfin pas tout à fait puisque mes familiers s’y trouvaient – mais il n’y avait aucune autre présence humaine. Il était tard et il pleuvait à un tel point qu’il m’était difficile de voir à l’extérieur. Les cristaux de lumière semblaient floutés par la présence de l’eau et il y avait un peu de buée dans les fenêtres. Malgré que la température se réchauffe, les nuits sont toujours aussi fraîches. Enfin, il ne faisait pas spécialement beau et si j’avais eu le choix, j’aurais demandé à Devon de rester avec moi.
Comme à l’habitude, je faisais un dernier tour de la maison afin de m’assurer que tout soit bien verrouillé et que rien ne puisse causer des dommages à cette dernière avant de ne m’en aller vers la salle de bain afin de me préparer pour la nuit. Je dois avouer que j’ai bien hâte de me débarrasser de ce ventre. Mon bas de dos me fait un mal de chien sans compter les maux de jambes aussi. Bref, c’est la vie je n’y peux rien et ce sont les inconvénients qui viennent avec, mais j’imagine que cela vaudra toutes les misères du monde une fois que notre petit sera dans mes bras. Je porte ma main à mon ventre, un doux sourire sur les lèvres alors que je penche doucement la tête pour l’observer. J’imagine ses petites oreilles avec ses petits yeux bleus, car la plupart des bébés naissent avec cette couleur avant d’obtenir leur véritable couleur en grandissant. J’imagine aussi ses petites mains s’agripper fermement à nos doigts et je ne peux m’empêcher de rigoler en imaginant le ou la petite disparaître dans les grandes mains de Devon.
« Nous avons hâte de t’accueillir… Alors, dépêche-toi de sortir de là. » dis-je en caressant doucement mon ventre tout en murmurant ses quelques paroles.
Un éclair vient alors troubler le calme de la salle de bain suivit prestement du grondement du tonnerre qui me fait aussitôt sursauté et me contracter au point de créer un pincement au niveau de mon bas ventre. Je relève la tête et ça ne me prend que quelques secondes pour finalement réaliser que je sens quelque chose de chaud couler le long de mes jambes…
« Hey merde… »
C’était le moment.
À ce moment, je me précipite, le plus rapidement que je peux en direction de notre bureau là où j’entrepose notre matériel dont nos cryptex magiques. S’il pleut, il vaut mieux que je parvienne à lui faire parvenir mon message le plus sec possible.
*Theraphosa!
- Oui?
- Prépare-toi, le moment est venu… tu dois retrouver Devon à la taverne et lui délivrer ce message…
- Ok.*
Le corbeau était maintenant bien assez grand pour me servir de messager et il était plus facile pour moi de communiquer avec Devon lorsque nous n’étions pas ensemble. Bon, malheureusement, pour lui il pleut et il devra affronter les vents, mais j’ai foi en lui.
« J’ai perdu les eaux, nous devons nous rendre à l’hôpital de l’astre… DÉPÊCHE-TOI! » que j’écris sur un bout de parchemin que je roule et glisse dans mon cryptex que mon volatile attrape entre ses pattes avant de ne quitter la demeure après que je lui aille ouvert la porte. Il ne me reste plus qu’à l’attendre et me préparer à affronter la pluie…
Le volatile vole et bataille contre le vent. Ce n’est pas facile pour lui en plus qu’il doive tenir entre ses pattes un objet bien plus pesant qu’un simple parchemin, mais sa maîtresse compte sur lui et Theraphosa souhaite accomplir sa mission! Heureusement, la demeure du couple n’est pas trop éloignée du quartier commerçant et à vol le trajet se fait bien plus rapidement. Par un temps pareil, la porte de la taverne est définitivement fermée et il devra donc attendre que celle-ci s’ouvre, mais pas le temps de niaiser. L’oiseau se pose sur le cadre d’une fenêtre et ouvre ses ailes pour tenter de se faire voir et va même jusqu’à frapper de son bec la vitre. Malheureusement, il ne doit pas être entendu puisque le brouhaha doit être plus fort que le pauvre oiseau. Il tente d’utiliser son croassement, change de fenêtre puis remarque un homme se lever et se diriger vers la porte. C’est à ce moment que le volatile fonce en piquant bec premier dès que l’embrassure lui permet de passer. Perlant d’eau, il vole jusqu’au comptoir où il s’écrase épuisé en renversant tout sur l’aire d’atterrissage. Essoufflée, la poitrine du volatile se soulève rapidement alors qu’il tente de se remettre sur ses pattes. Dès lors il dépose l’objet cylindré en face de Devon qui doit certainement connaître le mot de passe pour ouvrir ce dernier et pour mimer l’urgence de son message, le volatile secoue les ailes tout en piaillant dans tous les sens.
J'me promet que demain, je ne travaillerai pas! J'peux sans doute laisser Aube se débrouiller, voir même fermer complètement en réalité? Pas forcément le mieux mais on ne va pas se mentir, cela fait quelques jours - voir semaines - que l'on a fait cette mission pour Dame Weiss et, déjà à ce moment, la jeune médecin qui a vu Saryna nous a affirmé qu'elle pouvait accoucher à tout instant... Ce serait sans aucun doute mieux que je reste avec elle à partir de maintenant afin d'être prêt à toute éventualité. Bon, bien-entendu je suis un homme prévoyant, présentement je ne fais plus réellement de livraison, la carriole est donc prête à partir à tout moment et j'ai insisté auprès de Saryna afin qu'elle ait en permanence des bagages prêts afin de pouvoir prendre la route à tout instant... Prudence est mère de sureté après tout! Un éclair se fait entendre dehors et j'ai l'impression de voir quelque chose devant la fenêtre lors du flash suivant le bruit du tonnerre mais non, rien alors que je regarde un peu mieux. Sans doute toute cette situation me stresse-t-elle plus que prévu? À moins que ce ne soit encore ces foutues illusions que j'ai parfois depuis mon naufrage, notamment lors des nuits pluvieuses comme celle-ci?
Hector, l'un de mes clients, me salut en se dirigeant vers la porte et, alors qu'il l'ouvre pour affronter le mauvais temps, une masse sombre pénètre dans l'établissement par l'ouverture de la porte, s'écroulant sur le comptoir en envoyant volé plusieurs verres que des clients n'ont pas l'occasion de soulever. Il ne me faut guère longtemps pour reconnaitre cette surprenante apparition. "Theraphosa?" Dis-je en regardant le volatile, familier de ma conjointe qui vient de lâcher devant moi le cryptex de cette-dernière. Je ramasse rapidement la capsule pour l'ouvrir et regarder le papier qui s'y trouve : un message des plus explicite alors que le corbeau s'agite. "Aube! Je te laisse t'occuper de la taverne, il faut que j'y aille!" Dis-je en prenant avec moi le corbeau pour lui éviter de devoir lutter contre les éléments et en me mettant en route au pas de course. Heureusement, notre demeure n'est guère loin de la taverne et il ne me faut que quelques instant pour arriver chez nous. "Saryna? Tout va bien?" Je rentre dans la demeure et cours vers la jeune femme, première étape : l'aider à monter dans la carrioles et m'assurer qu'elle soit protéger de la pluie, ensuite revenir dans la maison pour prendre ses bagages. Naturellement, je laisse nos familiers sur place, impossible de tous les prendre au dispensaire. "Néphalie, tu es en charges de surveiller la maison, nous revenons vite!" Et sans plus de cérémonie, je me mets à la place du cocher, direction le dispensaire le plus proche.
L’attente me semble interminable et je ne peux m’empêcher de faire les cent pas, malgré mon ventre pesant. La perte des eaux signifiait que le travail allait commencer sous peu et il me fallait m’assurer que tout soit prêt avant de quitter. Je ne voulais rien manquer parce que j’ignore combien de jours nous devrons y rester. Je fais donc une dernière vérification dans nos affaires. Devon a des vêtements au cas où bien qu’il pourra venir se changer ici. Pour ma part, j’ai dû m’amener des choses confortables et il ne fallait pas oublier les vêtements pour le bébé qui ne faisait ni trop fille ni garçon. Après tout, nous ne savons toujours pas si nous allons revenir avec un petit Cid ou une petite Naevia. Je m’assure que la couverture à dodo soit là pour calmer le nouveau-né et lui offrir un paisible sommeil et je m’assure d’avoir mon cristal de souvenir. Après tout, on m’a dit qu’il s’agissait d’un moment plus que formidable et autant le garder en souvenir non? Puis s’il m’arrivait quelque chose, je préfère que ce moment, ma joie et tout ce qui viendra avec, soit toujours présent.
L’idée d’user de mon bracelet jumeau me vient soudainement à l’esprit, mais est-ce que lui faire part de ma nervosité soit une bonne chose. Et puis si cela se trouve, mes contractions vont commencer au moment même où je lui ferai part de mes sentiments actuels et lui infligé de la douleur, même involontairement, est bien loin de ce que je souhaite. Non, à la place j’attends tout simplement que ce dernier revienne avec Theraphosa. D’ailleurs, ce dernier m’avise qu’ils sont en route ce qui me fait soupirer de soulagement.
Nephalie et Misumena se tiennent à mes côtés se questionnant certainement sur mon état. J’imagine que cela se ressent, mais en tout cas pour ma part, je ne ressens pas trop de douleur. Enfin, je n’ai jamais eu d’enfant alors j’ignore ce que cela me fera le moment venu, mais Nemue m’avait bien dit de faire attention, car cela allait très certainement me surprendre plus que je ne le pensais. Mais bon, je suis prête, ou peut-être pas au final. Enfin, je reste donc assise confortablement maintenant que mon inspection fut terminée et c’est d’ailleurs à ce moment que Devon arrive en trombe tout dégoulinant d’eau. Je ne sais pas dire si c’est son apparition qui me surprend ainsi ou de le voir le torse tout trempé avec sa chevelure plaquée contre sa tête qui me rend toute chose. Je secoue définitivement la tête pour m’enlever ces pensées. Je suis sur le point d’accoucher, merde! Ce n’est pas le moment de le déshabiller du regard.
« Je vais bien…pour le moment. » lui répondis-je avec une certaine hésitation.
Bon, faudra peut-être investir dans une bague de contre-mouflet pour éviter un nouveau bébé-surprise après celui-là, non? Nous sommes assez joueurs et si j’arrive à avoir ce genre de pensés même maintenant c’est que je sais que cette situation risque de se reproduire éventuellement. Alors, autant prévenir et de décider lorsque le moment sera bon pour en avoir un second. Je lève à nouveau les yeux vers ce dernier et lui souris tout simplement comme si je ne réalise pas encore tout à fait ce qui va se produire dans quelques heures…
« Faudra peut-être investir dans un sèche-vite… » en faisant référence à ses vêtements trempes et aussi parce que je sais que ce sera le cas pour moi par la suite. En tout cas, je suis déjà prête à partir et à affronter la pluie torrentielle. Emmitouflé dans ma cape, je suis donc Devon qui me fait monter la première dans la carriole qui est heureusement fermée, enfin, pour moi, parce que bon, lui a droit au siège du coché. Ce qui veut dire qu’il sera tout trempe ce qui me fait sentir terriblement mal pour lui. Tout ce que je souhaite c’est qu’il ne tombe pas malade.
Maintenant en route, je regarde à l’extérieur en me tenant le ventre légèrement angoissée. C’est tout de même effrayant lorsqu’on y pense. Ma mère est décédée quelque temps après m’avoir donné naissance et je ne suis pas à l’abri de cela… Enfin, je n’ai pas trop le temps de continuer de penser à cela, que je sens tout mon bas ventre ainsi que le bas de mon dos se contracter soudainement ce qui me fait pousser un râle de douleur et mon corps cherche aussitôt à se pencher sur lui-même afin d’amoindrir le mal ressenti. Heureusement la douleur cesse après quelques minutes et je peux calmer ma respiration à l’aide d’une technique qu’on m’avait apprise.
Heureusement, les rues de la capitale sont désertes, il faut croire que le climat a découragé toute personne qui aurait voulu faire une balade nocturne, une bonne chose donc car je dois avouer que l'inquiétude est grande chez moi même si je ne dis rien et, je suis bien heureux de ne pas être bloqué par des passants. Une seule chose m'importe présentement : rejoindre l'hôpital dans lequel les médecins pourront prendre soin de mon épouse. Un cri, plutôt un râle, venant de l'habitacle me fait tourner la tête un instant, par Lucy faite que tout aille bien! Nous arrivons finalement enfin à l'hôpital de la capitale. J'abandonne là la calèche, me souciant bien peu de son positionnement exact, et je m'empresse d'aider Saryna à descendre et nous entrons sans plus attendre dans le bâtiment.
Là, une réceptionniste lève la tête, me voyant trempé et avisant l'état de ma conjointe, elle s'empresse de faire le tour de son bureau pour s'approcher de nous. "Je suis Devon et voici ma conjointe Saryna!" Il n'en faut pas plus pour que la jeune femme s'exécute, visiblement Dame Weiss a tenu sa parole de parler de nous et de l'aide que nous avions apporté à l'astre de l'aube, les médecins arrivent rapidement et Saryna est emmenée alors que je n'ai, pour l'instant, pas le droit de la suivre. Apparemment il faut d'abord que je réponde à des questions précises et puis, je pourrais la rejoindre une fois qu'elle sera installée... Cela prend quelques minutes avant qu'on ne me donne l'accord pour rejoindre ma conjointe et il n'en faut pas plus. Lorsque j'arrive, les médecins sont en train de s'occuper d'elle et je la rejoint en prenant bien soin de ne pas les déranger, prenant sa main dans la mienne et priant silencieusement Lucy pour que tout aille bien.
Le travail a commencé, mais les contractions sont encore bien distance. Enfin, je ne suis pas médecin et je ne peux pas expliquer à quel stade de l’accouchement je suis rendue, mais j’imagine que plus elle se rapprochera et plus il sera temps, si on peut le dire ainsi. Enfin, je sais que le bébé ne sera pas avec nous avant quelques heures et peut-être naîtra-t-il demain, puisque la nuit est déjà bien avancée. Prenant de grande inspiration, je tente de rester calme et de ne pas m’énerver. Cela ne sert à rien, mais savoir Devon exposé à cette pluie ne me plait pas du tout! Et s’il tombait malade! J’espère qu’au moins, on pourra lui remettre une serviette pour qu’il puisse se sécher et dans le pire des cas, il pourra mettre des vêtements de rechange une fois sur place.
En tout cas, le trajet me semble interminable et j’ai l’impression que l’hôpital se trouve à l’opposer d’où nous vivions. Enfin, durant notre allée, je pus au moins être témoin de quelques flèches de foudre qui zébrait le ciel en cette nuit orageuse.
À peine arrivé sur place, la porte s’ouvre en trombe sur un Devon tout trempé et il m’aide à descendre de la carriole me portant presque jusqu’à l’intérieur de l’hôpital. Contrairement au dispensaire où nous avions été, nous sommes aussitôt accueillis par une femme investie dans son travail et qui se lève même de sa chaise pour venir à notre rencontre, mais il ne lui en faut que très peu pour me prendre en charge.
« N’oublie pas nos sacs… et change-toi » que je dis à Devon alors que j’hésite à lâcher sa main. J’ai l’impression que si je le quitte maintenant je ne pourrai pas le revoir avant un moment, mais les médecins présents me rassurent qu’il doit simplement s’occuper de la paperasse.
« Alors, madame, depuis combien de temps avez-vous perdu les eaux?
- Je ne sais pas, deux heures peut-être? Je n’ai pas vraiment eu la notion du temps depuis…
- Des contractions se sont fait sentir?
- Oui, deux fois sur le chemin.
- Très bien, nous allons vous demander de vous changer et nous allons vérifier vos signes vitaux ainsi que ceux de votre enfant…
- D'accord… »
On me guide jusqu’à une chambre où on me laisse seule pendant quelques minutes le temps que je puisse mettre cette drôle de robe ouverte dans le dos. Évidemment, je ne porte rien d’autre que cela, et m’installe sur le lit présent en attendant le retour du médecin. Une jeune femme revient et me demande de m’allonger sur le dos, tâtant mon ventre tout en écoutant ce dernier d’un instrument que je ne connais pas. Enfin, elle sourit et semble plutôt satisfaite, puis elle enfile une paire de gants après s’être lavé les mains pour vérifier l’ouverture qui permettrait de laisser passer l’enfant.
Devon était arrivé entre temps et s’était assis à mes côtés laissant alors les médecins faire leur boulot.
« Pour le moment, tout va bien, votre enfant se porte bien et madame aussi. Nous allons revenir fréquemment vous rendre visite pour faire quelques vérifications et quand nous jugerons que vous serez prête, nous ferons venir la sage-femme. »
Les heures passes tout comme les contractions se rapprochent et la douleur que j’éprouve à ce moment, me parait parfois insupportable surtout lorsque je n’ai pas de répits entre deux crispations. Je sers la main de Devon, j'hurle ma douleur ne pouvant rien faire d’autre et j’ai chaud… On me conseille de marcher pour m’aider à faire passer la douleur et accélérer le travail et mon compagnon n’a d’autre choix que de me suivre. J’ai envie de pleurer par moment ou bien de mordre dans quelques choses de dur à tel point, mais je ne peux pas. Je ne dois pas!
Le moment venu, je suis presque soulagée de voir arriver la sage-femme, même si je sais qu’il ne s’agira pas du moment le plus plaisant. Non, c’est le moment où je dois pousser continuellement en symbiose avec les contractions. Il fait si chaud que j’en arrache même cette foutue robe ridicule, ne gardant qu’un simple bout de draps sur moi. J’ai la peau couverte de sueur et la chevelure qui me colle à la peau. Je suis si fatiguée, mais on m’encourage à continuer et ne pas arrêter.
Je ne sais pas dire si mes cris se font entendre sur l’étage à chacune de mes poussées, mais je ne me serais jamais attendue à avoir une telle force dans la voix. Encore quelques poussées qu’on me dit…
« Nous voyons le dessus de sa tête! Ne lâchez pas! »
Non, j’vais pas lâcher! Je l’ai porté 9 mois cet enfant et je compte bien l’élever et l’éduquer! Je n’abandonnerai pas. Je ne lui ferai pas subir ce que j’ai vécu moi-même. Je m’agrippe aux barreaux du lit et me redresse légèrement pour la dernière et ultime poussée. À ce moment, lorsque je le sens s’échappé de moi, je ne peux m’empêcher de m’écrouler sur le matelas complètement lessivé. Ma poitrine se soulève difficilement et ma respiration est bruyante presque roque. Mes paupières sont lourdes et je n’ai envie que de m’endormir, mais à ces moments des pleurs d’enfant me font ouvrir les yeux… C’est mon enfant? Il ou elle est enfin là.
Une femme prend soin de ce dernier vite fait l’enveloppant ainsi dans une couverture, sauf qu’il semblerait que ce ne soit pas encore tout à fait terminé pour moi. Je sens d’autres contractions à ce moment et on m’explique que je dois faire sortir la poche qui est toujours en moi et qui se trouvait liée au cordon ombilical du bébé. Une fois celui-ci éjecté, on finit par m’éponger un peu à l’aide d’une serviette et on me couvre d’un drap pour éviter que je n’attrape fois. C’est à ce moment que la personne en charge due ou de la petite se tourne vers nous avec un grand sourire.
Après un long moment, les choses évoluent, ma conjointe ressent de plus en plus souvent des contraction, ses cris se font entendre de plus en plus souvent et elle affirme avoir affreusement chaud, suffisamment pour se débarrasser de cette robe qu'on lui a remis, définitivement la pudeur ne sera jamais son fort mais vu la situation, je me contente de mettre correctement la serviette sur elle et de la soutenir, bien incapable de faire quoi que ce soit dans cette situation. Finalement, la sage-femme s'en vient, apparemment il est temps pour ma bien-aimée, le travail a déjà commencé et notre enfant est prêt à nous rejoindre... C'est ce moment terrifiant durant lequel on ignore ce qu'il va se passer et on a l'impression qu'on ne sera pas forcément prêt et pourtant, nous y sommes. Je dois avouer que je n'aimerai pas être à la place de ma conjointe à ce moment, ses cris sont sans aucun doute audible dans tous le bâtiments, sa main qui serre la mienne par moment semble avoir une force décuplée - si je n'étais pas moi peut-être même pourrait-elle me briser la main? - et sa peau est dégoulinante de sueur... Non vraiment, cela semble être difficile et le fait de ne rien pouvoir faire est insupportable.
Finalement, au bout de longues minutes - peut-être même de longues heures - d'effort, la sage femme s'écarte avec notre enfant entre les mains et il est en bonne santé comme le prouve ses pleurs puissants. Je veux me relever mais, malgré ma stature, ma taille ou mon gabarie, je me sens fébrile, mes jambes tremblent comme si j'étais incapable de tenir debout ou que j'avais été vidé de toute mon énergie, résultat d'une émotion trop intense, une vérité qui me rend frêle et faible malgré mon physique : je suis papa! Une joie incommensurable, si grande qu'elle m'empêche de réellement bouger. C'est horrible de se sentir si faible et pourtant, c'est sans aucun doute le sentiment le plus heureux que j'ai jamais vécu. Finalement, après que Saryna eut été essuyé, que l'infirmière se soit écartée, la sage femme se tourne avec notre enfant dans les bras et le dépose doucement sur Saryna, précisant que le contact peau contre peau entre la mère et son enfant est des plus important... Je prends la main de ma belle sauvageonne dans la mienne, me penche légèrement au-dessus d'elle et de notre enfant et je souris doucement.
"Bienvenu chez toi Cid..." Dis-je, un sourire béat sur le visage alors que je regarde tour à tour ma conjointe et notre fils.
Ça y est, c’est fini. Notre enfant est maintenant présent en chair et en os et nous pouvons enfin le toucher bien que pour le moment il est encore trop loin pour nous. Ses pleurs ne tombent pas dans les oreilles d’un sourd et bien que cela ait pu me paraître insupportable pour le moment, j’ai l’impression d’entendre les petits miaulements d’un chaton qui m’appelle et mon instinct me pousse à rester éveiller. Puis nous ne savons toujours pas s’il s’agit d’un petit garçon ou d’une fille puisque nous n’avions pas encore pu voir le loup! Je regarde Devon en tournant la tête vers ce dernier et je lui souris alors que je cherche sa main faiblement. Mes forces m’ont quittée et je ne souhaite qu’une chose, voir mon bébé, savoir s’il va bien et s’il est en santé. Mon état personnel m’importe peu. C’est d’ailleurs à ce moment que la sage-femme se retourne enfin avec notre enfant dans les bras. Une couche de tissu lui fut mise après avoir été nettoyée du mieux qu’il pouvait pour le temps qu’il leur avait été donné. Et une couverture propre est sous ce dernier au cas où nous voudrions le couvrir. Alors qu’elle s’approche de moi, je tends aussitôt les bras pour accueillir ce dernier contre moi.
« Félicitation à tous les deux, vous êtes les heureux parents d’un petit garçon bien en santé et d’après moi, il va hériter de la corpulence de papa. » Ajouta-t-elle en rigolant doucement en couchant le petit contre mon corps tout en étant douce comme un agneau.
Telle une petite bouillotte je sens la chaleur qui se dégage de ce dernier et je ne peux m’empêcher de sourire en le sentant bouger contre moi. Il est là… Cid est maintenant avec nous. Je regarde Devon alors qu’il lui souhaite la bienvenue et ce moment restera certainement gravé à tout jamais dans ma mémoire. Pour ma part, je reste muette comme une carpe; incapable de dire quoi que ce soit. Ce moment où notre famille grandit vivant ainsi les premiers instants de la vie de notre petit garçon. Nous ne pourrions pas être plus heureux que des poissons dans l’eau! Je ne sais plus me contenir et des larmes de joie se mettent alors à couler tout le long de mes joues alors qu’un grand sourire fend mon visage. Évidemment, la sage-femme nous explique certain détail dont l’importance du premier boire et de prévenir une infirmière si je ressens une forte douleur. Après tout, ils vont me garder en observation pour s’assurer que tout se passe bien pour et elle nous laisse alors par la suite tous les trois nous prévenant qu’ils allaient bientôt repasser pour nous changer de chambre. Après tout, je ne crois pas qu’il allait me laisser dans les draps souillés de sang et préfèrerait certainement que je sois plutôt comme un rat dans la paille.
Je guide alors la tête de Cid avec délicatesse afin de l’inciter à se nourrir et après quelques instants à batailler, il y arrive finalement. Je glisse doucement ma main libre sur le dessus de son crâne chevelu et cela me fait doucement sourire.
« Il a la couleur de tes cheveux » dis-je jetant un regard vers Devon alors que je sens l’émotion qui m’avait rendu muette redescendre.
Après tout les chiens ne font pas des chats, n’est-ce pas? Enfin, même si ce dernier est d’un poids et d’une taille supérieure à la normale, à mes yeux, il me semble tout petit telle une souris. Ma température corporelle commence doucement à descendre après avoir sué comme un boeuf, bien qu’il fasse toujours chaud selon moi, mais comme il faisait plutôt froid avant d’arriver jusqu’ici, je préfère tout de même remonter le drap contre moi et refermer aussi la couverture sur Cid, bien que je laisse le contact entre nos peaux.
« Tu devrais te changer Devon, je ne veux pas que tu tombes malade et puis si je dois dormir, c’est toi qui devras prend soin de lui… »
Après tout, il était trempé comme un canard en arrivant ici et je ne pourrai certainement pas prendre soin de lui et de notre petit dans un premier temps.
Ce n'est qu'après un long moment de silence et de contemplation qu'elle prend la parole : il a mes cheveux! Je ris légèrement à cette affirmation, en effet un fin duvet sombre pour déjà se voir sur son crâne, nul doute que sa couleur de cheveux sera proche de la mienne, c'est une évidence. J'hoche doucement la tête, ses traits sont plutôt fin par contre. C'est trop tôt pour le dire mais je suppose qu'il aura plus les traits de sa mère que les miens? Impossible en tout cas de nier que ce soit notre enfant, même si cela n'a jamais été une option! Je suis bien heureux qu'il soit enfin parmi nous et je comptes bien profiter un long moment avec lui maintenant qu'il est là. Inutile de retourner de suite à la taverne, je vais devoir engager un peu plus de monde, peut-être Psolie serait-elle disponible pour donner un coup de main à Aube? Je ne l'ai plus vu depuis bien trop longtemps malheureusement mais elle m'avait dit de la contacter en cas de besoin... Enfin bon, cela attendra! Pour une fois, je ne vais pas penser boulot, il y a bien plus important en la personne de Cid Haragin : mon fils!
D'ailleurs, Saryna n'a pas vraiment tort... Il faudrait bien que je me change, après tout je suis encore trempé ayant à peine prit le temps de m'essuyer les cheveux car je ne voulais pas laisser la belle seule durant ce moment magique. Cependant, si je dois prendre mon enfant, il vaut mieux que je sois sec pour éviter qu'il ne prenne froid et puis, je suppose que mon aimée s'inquiète également du fait que je puisse moi-même tomber malade, exactement comme elle en soulève le point. Un léger soupire, plus amusé qu'autre chose alors que je me penche pour déposer un bref baiser sur son front. "Oui madame! Je reviens vite..." Dis-je avant de me lever. Il est vrai qu'alors que Saryna va devoir rester un moment en observation pour s'assurer que tout aille bien, je pourrais techniquement rentrer chez moi et juste venir la voir aussi souvent que possible... Hors de question bien-entendu! Excepté si les soignants me force à partir, je dormirai sur une chaise si c'est nécessaire mais je refuse de laisser mon épouse et notre enfant ici alors que je rentrer chez moi. C'est bien pour cela que j'ai également prévu des vêtements de rechanges dans nos affaires, déjà installé dans le véhicule, ils attendaient juste notre départ.
Après un passage rapide dans la salle d'eau, je reviens proche de Saryna, rapidement essuyé et avec une tenue sèche alors que j'arrive, en courant pratiquement, pour trouver la belle allongée avec notre bébé qui semble dormir sur elle... Je ris doucement en reprenant ma place sur la chaise. "Et bien... Il a directement trouver l'endroit le plus confortable?" Ne puis-je m'empêcher de lancer avec un regard rieur et un sourire joueur. Avant que Saryna ne puisse répondre cependant, la sage femme entre à nouveau... Quelques minutes après, nous voici installés dans une nouvelle chambre, plus agréable pour la jeune maman et surtout, nous permettant de recevoir des visite. Je suppose qu'il va être temps de prévenir nos parents? Je passerai les voir le lendemain, pour l'heure il est trop tard et je veux rester avec ma famille.
Ma fatigue est bien présente, mais cela ne m’empêche pas pour autant de tenir contre moi le petit être qui a grandi pendant neuf mois en moi. J’ai envie de dormir, je ne sais même pas si je serai capable de me lever. J’ai l’impression de ne même plus sentir le bas de mon corps… Enfin, je suppose que c’est normal après ce genre d’effort. Quoique même si on m’avisait qu’il y avait une tornade à l’extérieur, je ne m’en serais même pas souciée puisqu’il n’y a que Cid à mes yeux. Il est si beau et si parfait. Une véritable petite boule d’innocence.
Lorsque je lève les yeux, c’est pour voir un Devon encore tremper par le déluge et bien évidemment je ne peux m’empêcher de lui faire à nouveau la remarque. Après tout, je ne voudrais pas qu’il tombe malade et contamine le petit ou même moi! Amusé, ce dernier me répond après un bref baiser contre le front et ne revient qu’après avec une tenue plus adapter à la situation. Je vois à son allure qu’il a fait bien vite. Je le comprends, si nos places avaient été échangées j’en aurais fait autant. Baissant la tête, je réalise, qu’en effet, le petit s’est endormi confortablement sur ma poitrine et Devon ne manque pas d’en faire la remarque alors qu’il prend de nouveau place sur la chaise. Un petit sourire taquin se dessine sur mes lèvres, mais je n’ai pas le temps de répondre que la sage-femme est de retour.
Il est temps de changer de chambre.
Cette dernière est plus spacieuse et propre et me permet même d’avoir accès à une salle de bain. Un second lit semble y être installé, mais non utilisé par d’autre patient. On nous avisa que durant notre séjour, Devon pouvait y dormir puisqu’il ne comptait pas me laisser ici seule et bien assurément, il y avait un lit pour notre poupon. Devon m’avait donc aider à me laver puisque je n’y arrivais pas seule, bien qu’il surveillait plus qu’autre chose le petit qui dormait non loin, puis m’aida à mettre des vêtements confortables pour finalement me ramener au lit tel une princesse. À vrai dire, à ce moment, je sentis déjà que mes paupières devenaient lourdes et sans le réalisé, je tombai de sommeil à partir du moment où ma tempe toucha son bras. Bon, mon sommeil ne fut pas d’une très longue période puisque j’ai dû me réveiller au moins une fois pour lui donner à boire et comme je ne peux pas encore me déplacer, c’est Devon qui fait office de transport.
« Hmm, les deux hommes de ma vie dans mon champ de vision, quelle photo parfaite. »
N’ayant pas retiré mon bracelet jumeau, je lui envoie une grande vague d’amour et de tendresse même s’il doit ressentir toute la fatigue que je ressens à ce moment, mais cela ne m’enlève pas mon sourire.
« Je t’aime Devon et je ne pourrais jamais assez te remercier d’être apparu dans ma vie… Tu m’as changée. »
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Nous subissons encore quelques examens Cid et moi puis on nous autorise finalement à contacter nos familles respectives. Utilisé des flèches messagères aurait été tellement plus simple, sauf que c’est Devon qui est annonciateur de la bonne nouvelle bien qu’il doit rendre visite à nos familles personnellement. Je dois vous avouer que je n’ai jamais vu des parents rappliquer aussi rapidement, mon père le premier. Il était tellement heureux qu’il pleurait comme une madeleine et que dire de Chrisna et Balian. En tout cas, notre petit se promène de bras en bras et je regrette de ne pas avoir en ma possession un cadre photo pour immortaliser ce moment.
Nous restons quelques jours à l’hôpital jusqu’à ce qu’on nous avise que nous pouvons enfin prendre congé de cet endroit. Bien évidemment, nous avons la visite de notre sage-femme qui nous avait donné quelques cours sur les soins à donner aux bébés, ce qu’il fallait faire, l’importance de ci ou de ça, bref. Nous ne sommes pas repartis dans le néant et je dois avouer que j’ai hâte de retourner à la maison. Retrouver nos familiers, les meubles et surtout mon lit…
Je souris doucement lorsque Saryna parle des deux hommes de sa vie alors que les professionnels de la santé nous ont laissés seuls. Peut-être est-ce ridicule mais comment imaginer un moment plus merveilleux? "Je t'aime." Dis-je simplement en réponse, prenant sa main pour y déposer un baiser. Nul besoin d'en dire plus en réalité, cette affirmation est bien suffisante présentement, elle est surtout la seule vérité qui compte.
Malgré la présence du lit, je ne dirais pas que les nuits sont particulièrement simples : sans doute est-ce le lot de tout jeune père mais je me réveille constamment, à chaque petit bruit, parfois même lorsqu'il n'y a aucun bruit d'ailleurs! La crainte qu'il arrive quoi que ce soit durant la nuit alors que nous n'en sommes pas conscient est terrible. Heureusement, le séjour à l'hôpital se déroule sans encombres. Certes, Saryna et le bambin doivent subir plusieurs test, il faut s'assurer que tout va bien pour la mère comme pour l'enfant et, il faut croire que Lucy veille sur nous car il n'y a absolument aucune complication à signaler. Au bout de quelques jours, nous sommes donc autorisé à recevoir de la visite. Je ne perds pas un instant de plus, courant dans les rues de la capitale afin de prévenir mes parents et le père de mon aimée. Je crois qu'ils attendaient ce moment au moins autant que nous car leur vitesse pour arriver ensuite au chevet de la belle hybride est on ne peut plus rapide. Leur joie est plus que communicative et je ne peux que regarder ce spectacle avec un grand sourire : Cid va grandir dans une famille unie et c'est tout ce que l'on peut souhaiter à un enfant.
Après encore quelque jours, nous recevons les recommandations d'usage, un rendez-vous futur afin de voir un médecin pour s'assurer que tout va bien une fois parti de l'hôpital et l'autorisation de rentrer chez nous. Nous quittons donc l'établissement pour reprendre la route. Bien-sûr, nous aurons l'occasion de profiter des balades en famille dans l'avenir mais pour l'heure, je pense sincèrement que retrouver notre demeure et nos familiers est le plus urgent. Certes, des amis ou nos parents se sont occupés de nos compagnons durant notre séjour à la maternité mais il me tarde de les retrouver. À peine ai-je ouvert la porte que Nephalie arrive en courant, bientôt suivie par Cosmo, mon shallum qui semble particulièrement énervé par notre retour alors qu'il flotte dans les airs, allant de droite à gauche en faisant quelques bruits de contentement. "Du calmes tous les deux, ne faites pas de bruit!" Dis-je doucement en leur faisant signe d'y aller doucement. Encore jeune, Cosmo a un peu plus de mal alors que Nephalie semble comprendre et ralentir l'allure. Il ne faudrait pas réveiller Cid, le poupon dormant dans les bras de Saryna.
À peine arrivé à la maison que deux de nos familiers nous accueillent. Nephalie est le premier sur place suivie du Shallum de Devon. Ce dernier leur fait vite signe de rester silencieux en leur pointant le bébé que je tiens contre moi. Enveloppé dans sa couverture à dodo, ce dernier semble si paisible et aucunement déranger par le bruit environnant. En même temps, c’est plutôt une bonne chose, puisque cela veut dire qu’un rien ne le réveillera pas puis avec quatre familiers bruyants, difficile de rester dans le silence complet. Nephalie petit curieux qu’il est s’approche tout de même à pas de loup jusqu’à moi et laisse échapper un petit glapissement de sa gueule me quémandant certainement une caresse ou quelque chose du genre.
Je me penche doucement, déposant un genou au sol et d’un bras je maintiens ma prise sur Cid alors que de l’autre je viens saluer mon fidèle compagnon. Curieux, ce dernier s’approche doucement pour venir le renifler et sursaute en reculant vite fait la tête, lorsque le petit bouge contre moi. Certainement que le souffle du drabustre avait chatouillé sa petite peau de poupon.
« Voici Cid. Il fait maintenant partie de la famille et je compte sur toi pour le protéger et empêcher les autres de l’embêter. »
Le petit dragon me regarde un moment et même si nous ne partageons pas de lien mental comme j’ai avec Theraphosa, j’ai le sentiment qu’il me comprend tout de même. Du coup, je me redresse finalement et amène mon petit jusqu’à une petite couchette portative que nous avons installée au salon afin que ce dernier ne soit pas constamment dans la chambre que nous lui avons faite. Et je ne veux pas mentir, j’ai les bras complètement morts puisqu’il ne quitte pratiquement jamais mes bras si ce n’est pour aller dans ceux de Devon.
« Ah…qu’est-ce que je rêverais d’un bon cristal de massage! » dis-je en me frottant enfin les avant-bras. Je me dis que je devrais défaire mon grand sac sans fond pour ranger ce que j’avais amené là-bas, mais j’ai tellement la flemme que ça attendra. D’ailleurs, j’ai du nettoyage à faire dont nos vêtements que nous avions portés pendant les derniers jours et certainement quelques couches que j’ai simplement rincées vite fait et ça, ça ne peut pas attendre. Alors je prends le sac qui comportait les vêtements et me dirige vers la salle de bain dans laquelle je prépare la cuve avec de l’eau et le net’noix odeur de pin des plaines avant d’y mettre tous les vêtements de bébé utilisés. Tout ce qui nous manquerait pour gagner en vitesse c’est un sèche-vite pour faire sécher le tout rapidement. Bon, pour le moment, j’ai quinze minutes de repos et je passe à la cuisine alors que mes autres familiers semblent nous avoir rejoints. Theraphosa s’est posé sur son petit perchoir habituel alors que Misumena tente d’observer l’étrange petite chose que nous avons ramenée avec nous.
Je me glisse auprès de Devon et passe mes bras autour de sa taille pour me blottir tout contre lui. Notre nouvelle vie familiale commence enfin et j’espère être à la hauteur. Je ne lui parle pas de cette crainte, car je crois que tout nouveau parent y avait déjà pensé, mais tout de même. Pendant un certain temps, je ne fus pas un exemple pour personne et j’ai fait des choses qu’on ne pourra jamais me pardonner, mais je crois que j’ai changé et que je suis devenue une meilleure personne depuis ma rencontre avec ce dernier, mais pas que… Nephalie aussi m’a changé, cette vie citadine aussi m’a grandement changée.
« Je réalise qu’il nous manque plein de choses pour la maison et pour nous faciliter la vie. Il faudra faire quelques achats pour s’assurer que tout aille bien, mais sinon, dans l’ensemble, ça va pour le moment. D’ailleurs… » Je lève la tête avec un petit sourire joueur sur les lèvres et je me lève doucement sur la pointe des pieds glissant mes bras derrière sa nuque pour l’abaisser un peu afin de m’arrêter devant lui. « Tu veux bien t’occuper du séchage? » demandai-je avant de lui voler un simple baiser et de le remercier par la suite en échappant un petit rire.
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