- Je n'ai pas besoin d'être chaperonner ! Je suis assez grande pour me défendre seule, cette personne sera plus un fardeau pour moi qu'autre chose ! L'homme face à Nara, émit un grommellement sourd, portant une main sur l'arête de son nez qu'il frottait doucement. Signe d'un certain agacement, en témoigne cette petite veine sur sa tempe qui venait à gonfler. Toutefois, il semblait garder un calme apparent. En réalité, il s'était déjà préparé à la réaction de sa fille adoptive, ne connaissant que trop bien le caractère agaçant de Nara. Dans un soupir, ses épaules s'abaissèrent, et ses yeux fixèrent cette demoiselle face à lui. Cette dernière, les lèvres pincées, droite et fière, croisant les bras au-devant de sa poitrine, ne semblait vouloir démordre. Le souci étant, qu'il en était de même pour Cassius. - Écoutes moi bien Nara, tu n'as pas mis les pieds à la Capitale depuis ton enfance ! Il est hors de question, et complétement irresponsable que tu t'y promènes seule. D'autant plus pour y faire tes petites affaires... As-tu au moins connaissance des personnes que tu es censé rencontrer ? Un silence de plomb s'installa entre les deux protagonistes, il est évident que Nara ne souhaitait continuer cette conversation. L'homme afficha un léger sourire victorieux, car il savait parfaitement qu'elle ne pouvait répondre à son questionnement. Cette dernière devait rencontrer d'ici demain soir, des personnes qui sont censées lui vendre une pièce rare pour son prochain musée. Hors, il n'est pas toujours évident de savoir si cela résulte d'une vérité, ou s'il s'agit seulement d'un piège pour appâter un riche poisson.
Cassius n'était pas anodin au Royaume, de part son statut de riche banquier. Des ennemis, il en avait, et savait parfaitement que l'on ne pouvait ainsi se fier aux autres. Il aimerait que sa fille soit plus prudente, et sache dans quoi elle s'embarque avant de se retrouver dos au mur. Bien qu'elle soit très intelligente, Nara a parfois tendance à s'emporter un peu trop lorsqu'il s'agit de dégotter des objets de convoitises. N’appelons pas ça seulement de l'inconscience, mais plus particulièrement le fait, qu'elle se pense intouchable. Si l'on venait à la berner, elle se sentirait parfaitement capable de le faire regretter à quiconque poserait la main sur elle. Tout du moins, c'est ce qu'elle s'imaginait. Mais Cassius savait pertinemment, qu'à trop vouloir s'approcher du feu, l'on pouvait se bruler les ailes.
Toujours est-il, qu'elle se rendit compte qu'elle n'arriverait pas à faire lâcher l'affaire à son père adoptif, et ce, même en bougonnant amèrement. Son regard déviant sur le coté, un long soupir s'échappa de ses lèvres. - Très bien, je lui laisse une chance à ton garde. Mais s'il venait à se montrer trop oppressant je le congédie sans retour ! C'était déjà une belle victoire que de faire accepter à Nara, la présence d'une personne pour veiller à sa sécurité. Cependant, bien rares sont ceux qui parviennent à la faire plier. La contrariété pouvait se lire sur le visage de cette dernière mais surtout le fait qu'elle soit vexée de ne pouvoir œuvrer seule. Dans un sens... Même si elle ne voulait l'avouer, il était assez impressionnant de se retrouver à la capitale, seule, alors qu'elle n'y a plus mis les pieds depuis au moins une dizaine d'années. Les choses ont bien changé à présent, et elle ne serait s'orienter aisément. Mais confesser ce fait, il en était tout bonnement hors de question.
Cassius ne pouvait rester plus longtemps avec Nara, ayant des affaires à régler de son coté. La fin d'après midi commençait à tomber, et la jeune femme ne verrait sa transaction se faire que dès demain. Évidement pour cela, elle transportait sur elle une somme non négligeable. Un autre bémol qui fit que son père ne voulut la laisser en solitaire. Gardant les bras croisés, mais d'une manière plus décontractée, elle attendit au point de rendez vous donné. Relevant immédiatement le minois, lorsque son père accueillit cordialement un homme en approche. - Vous voilà Monsieur Doroy ! Je suis votre mandataire, Cassius Dreyer, et voici ma fille Nara Dreyer. Je compte sur vous pour qu'il ne lui arrive rien. Bonne chance. Le banquier ne perdit pas de temps, et partit précipitamment pour ne pas se trouver en retard. Nara eut un léger raclement de gorge, pestant intérieurement contre se lâche qui se défile sans prendre le temps de lui dire au revoir. Il craignait certainement que cette dernière ne revienne sur ses paroles, et révoque son idée. Tournant son regard vers le brun, elle laissa échapper un bref soupir. - Que cela soit claire entre nous, je sais parfaitement me débrouiller seule. Vous n'êtes seulement là que pour apaiser l'esprit de mon père. Alors nul besoin de faire des manières avec moi. Le ton employé n'était nullement menaçant ou méchant, au contraire, elle pensait ainsi simplement le libérer d'un poids.
C’est ainsi qu’on le mit au service pour un gars d’une certaine importance pour une durée indéterminée, un job que le garde borgne n’était pas le plus grand fan à prendre du aux manques d’action que cela pouvait avoir. De plus, il ne semblerait pas qu’il allait protéger le demandeur lui-même, mais quelqu’un d’autre. Bon … Au moins cela lui permettra d’avoir un peu de temps de s’occuper de Weissium aux lieux de patrouiller les rues de la capitale et de se lancer dans une bagarre d’ivrogne en tabassant les deux parties. Bagarre qui risquerait de mettre la jeune drafesk dans une situation délicate si le borgne ne faisait pas attention à son compagnon à poil et à feuille.
C’était ainsi avec ses nouvelles instructions qu’il allait de l’avant pour rejoindre la personne qu’il devait protéger. Il devait se rendre avec le commanditaire qui devait lui présenter la mission qu’il avait a faire et sans aucun doute présenter la personne à protéger. Ce n’était pas certes le genre de mission qu’il aimait, surtout côtoyer les nobles et personne de ‘grande importance’, personnes en général plus critiquables que ses supérieurs sur ses actions. Néanmoins, il était tout de même venu avec son équipement et une petite surprise se cachant sur la capuche arrière de sa panoplie. La petite Weissium qui profitait du soleil en somnolant un peu, son bourgeon commençait à verdir entre ses poils de loup blanc.
Enfin, pour le moment, Rid allait devoir se concentrer sur la personne qu’il allait devoir protéger et il atteignit le point de rendez vous ou le commanditaire reconnue son symbole de garde et son visage, après tout il n’y a pas dix mille borgnes dans la garde. Mais le jeune homme eu peu de temps à en placer une alors que les présentations se fut en grande vitesse entre le commanditaire, sa fille et le garde. Le père étant partie avec précipitation, le garde fut donc laissé avec celle qu’il devait protéger … Et ca commençait bien … Ca commence toujours bien avec les nobles. Bon … Il allait faire un effort quand même en reprenant depuis le début.
Gardant un sourire dont il avait l’habitude d’avoir et levant une main pour saluer, il répondit à l’avertissement avec un ton assez amicale malgré les quelques piques.
- Je tiens à dire qu’il s’est fait avoir alors, parce que mes supérieurs m’ont affecté à ce job pour avoir aussi l’esprit tranquille ! Enfin c’est une longue histoire … Cela ne me fait pas plaisir non plus de devoir suivre une personne dont la stature est apparemment ‘importante’ ! Mais, j’obéis aux ordres et …
Sa franchise être peut-être un de ses nombreux point faible, mais il fut coupé par un aboiement venant à l’arrière de sa tête. Regardant un peu sur le côté, un museau apparut avec un deuxième aboiement. Wiessium c’étant réveillée, elle voulait savoir ce qui se passait avec son maitre. Avec le même sourire, Rid prit la petite louve et la plaça entre ses mains, la langue de la louve pendouillant sur le cotté regardant la jeune femme d’un air curieux et heureux.
- Ce n’était pas dans mes ordres, mais j’ai un petit renfort pour m’aider … Je ne prétends absolument pas que vous êtes une personne sans défense, mais je dois malheureusement obéir aux ordres qui me sont donner ou je ne pourrais pas donner à cette boule de poils et de feuille son dinez !
Dit-il avant de poser l’animal sur un de ses bras et grattant son cou avec la main libre.
- Et vous en fait pas pour les manières … Je suis assez souvent franc envers les gens, mais je ferrais au mieux pour pas être lourd … D’ailleurs, Rid Doroy … Ou plus simplement Rid ! Et elle, Weissium … Si vous ne voulez pas que je garde un œil sur vous, elle le pourra et je garde un œil sur elle ! C’est gagnant-gagnant ! Enfin bref, du coup y’a quoi pour la journée ?
Finit-il avec un sourire.
Le garde ne semblait pas mal prendre sa manière de s'adresser à lui, tant mieux. S'il avait cherché à répondre de la même arrogance, les choses ne se seraient probablement pas passées comme aurait pu l’espérer son père. Dans un sens, Nara devait avouer qu'elle aurait préféré qu'il parte de lui-même en voyant cette noble impétueuse qu'elle pouvait être. La journée n'était pas terminée, il y avait encore le temps avant qu'il ne s'échauffe et décide de mettre un terme à sa besogne. Père ne pourrait ainsi, pas vraiment l'incriminer... Il le ferait si elle venait de sa propre personne, à congédier le garde. Mais s'il venait à s'en aller de lui-même, serait-elle réellement fautive ? Il ne serait pas le premier, et sûrement pas le dernier à s'impatienter de son caractère piquant et acariâtre. Voyons si le sourire de son preux chevalier, continue son tracé sur ses lèvres, au cours de cette journée. Il lui fit toutefois bien comprendre, que le cœur n'était non plus présent pour sa tâche. Bien, cela pourrait être un avantage pour la demoiselle... Bien qu'il lui semble très protocolaire. S'il tient réellement à faire honneur à ses supérieurs, elle doute qu'il accepte de renier ce qu'ils lui ont confié. Serais-ce le genre de personnalité bien trop fière pour se laisser ainsi échouer dans une mission ? Nous le constaterons par la suite.
La jeune femme ne put répondre à ses premières paroles, qu'un aboiement vint à attirer son intention. Elle rêve, ou il avait emmené son chien alors qu'il se trouvait en plein service ? Le sérieux de ce personnage commençait quelque peu à la faire douter de lui, bien qu'elle n'ait vraiment de grande espérance à son égard. Nara supposait néanmoins, que la compagnie d'une personne plus légère, serait plus agréable qu'un coincé et frustré de l'uniforme.
Regardant plus attentivement le canin qui les avait rejoint, elle constata que les traits de ce dernier ne semblaient vraiment être ceux d'un chien. Tirant plutôt, sur l'animal sauvage que pouvait être le loup. Intéressant. Elle ne possédait de familier, mais ces derniers attirent bien souvent sa curiosité. Préférant toutefois, se consacrer à l'étude des objets anciens, elle n'en reste pas moins curieuse des autres choses qui l'entourent. En tous les cas, la noble ne se montrait contrariée de la présence de l'animal, se contentant d'un léger haussement d'épaules. S'il voulait le garder à ses cotés, cela ne la dérangeait guère. - Et bien Rid, elle peut rester. J'espère qu'elle est bien dressée, car ne comptez pas sur moi pour lui courir après dans la capitale si elle venait à échapper à votre vigilance. Toujours le mot pour faire plaisir, même si l'on pouvait aisément sentir cette fausse autorité. Nara n'aime pas particulièrement se montrer supérieure, elle se moque à vrai dire, des étiquettes de chacun. Noble, garde, citoyens ou autres... N'oublions pas qu'elle n'a mis les pieds dans ce milieu que par pur hasard. Mais si les choses avaient été tout autre, elle serait restée la gamine du bas peuple. Et cela n'est pour elle, nullement un châtiment, elle aurait très bien pu vivre ainsi.
- Votre présence a été demandé pour m'accompagner lors d'une transaction que je vais effectuer demain au lever du jour. Et vous assurer que cela se passe au mieux pour moi, je suppose. Vous n'auriez pu n'être appelé que demain, mais mon père pense que je ne pourrais rester seule à la capitale durant ce temps. Son visage resta fermé, ne parvenant à répondre au sourire accordé par le brun. Une femme de glace, semblant ainsi dotée de bien peu d'émotions. Chose qui évidemment, était complétement fausse. D'ailleurs, Nara était probablement un véritable électron concernant les émotions. S'emportant assez rapidement, ou son visage la trahissant de tous émois...Elle parvenait pour cet instant, à rester de marbre.
- A vrai dire, ça fait bien longtemps que je n'ai pas mis les pieds ici. C'est à peine si je me souviens des lieux. Alors, je ne serais pas contre une petite visite. Et lorsque la journée se terminera, vous pourrez me laisser dans une auberge. Je serais parfaitement me débrouiller pour le reste. Nul besoin qu'il se trouve perpétuellement à ses cotés. Nara pouvait parfaitement se débrouiller seule durant quelques heures, et ainsi retrouver son accompagnateur le lendemain matin. - On dit des gardes qu'ils ont la descente facile hors de leur service, vous devez donc connaître de bonnes adresses pour boire un bon coup ? Le regard de la brune se plongea dans celui du garde, l'interrogeant ainsi. Elle ne serait pas contre le fait de boire un verre, voire deux ou trois. Autant profiter de la présence d'une personne connaissant les lieux, et l'emmener directement se délecter.
Enfin, cela ne le dérangeait pas non plus de faire des trucs bien plus calme, surtout avec la présence de son petit compagnon à poil et feuille verte. Tant qu’il ne devait pas porter des achats si la jeune demoiselle avait de l’argent à dépenser. Son pouvoir serait sur fort utile si c’était le cas, mais Rid n’avait pas la moindre envie de s’ouvrir une veine pour activer son pouvoir et de porter de plus en plus de chose. Il préférerait de loin d’avoir son drafesk dans les bras que de porter des tonnes de truc pour le plus grand plaisir de cette jeune noble. Bien sûr, cela n’allait pas être certainement le cas et qu’elle allait être bien assez respective envers lui et son travail malgré l’hostilité passive sur l’idée de son père d’avoir un garde pour l’escorter dans la capitale.
Capitale qui d’ailleurs elle ne semblait pas si connaitre comme le font de sa poche, ce qui était bien contraire au borgne qui était habituer à patrouiller dans les rues de la ville. Mais elle risquerait bien d’être surprise aux sujets des auberges, car même si Rid en connaissait pas mal, il savait que beaucoup de propriétaire d’établissement voudraient certainement l’éviter le plus possible. Vu ses méthodes brutales pour calmer une bagarre d’ivrogne, ce n’est pas rare qu’il se sert du mobilier pour mettre hors d’état de nuire les dits ivrognes. Enfin, il aura pas mal de temps pour se diriger vers un établissement pas trop mal dont les propriétaires acceptent encore le garde borgne. En tout cas, il garda son sourire sur son visage et gratte un peu le coup du drafesk avant d’allez le remettre dans sa capuche. Cette dernière maintenant éveiller plaça ses deux petites pates avant sur le bord de la capuche pour mieux voir se qui se passer dans les alentours, tout en profitant de la lumière du soleil dont les drafesk dont si friand.
- Disons que je connais en effet quelques adresses, même la grande majorité dans la capitale à vrais dire ! Comparer à mes collègues, j’ai une relation assez particulière avec les propriétaires d’auberge … Pour être totalement franc avec vous ! On m’à mit sur ce job parce que je fais … Beaucoup d’excès de zèle lors de mes interventions ! j’ai tendance à provoquer des dégâts matériels dû à mon pouvoir pour rétablir l’ordre et disons que je me retiens très peu souvent … Mais je connais quelques adresses avec des qui je m’entend bien ! En tout cas, on peut commencer à la place commerçante, c’est le poumon de la ville et ce n’est pas loin de tout le reste !
Dit-il en se grattant le cou et prenant un pas en arrière tout en lui faisant signe de le suivre. Au moins, il n’allait pas attendre devant une porte jusqu’à ce que quelque chose arrive pour le sortir de son ennuie. Cela lui plaisait bien de marcher un peu avec son animal bougeant sa tête en direction de tout geste vif. Prenant une cadence de marche normal, il emprunta une des nombreuses rues de la capitale en direction de la ville. Mais voilà, il préférerait qu’il y ait un peu de discussion que d’un silence pesant … A voir si cette jeune noble était d’humeur à discuter et d’améliorer un peu l’humeur.
- Cela étant, il y a pas mal d’auberge dans la ville, vous aurez à peine à cligner des yeux qu’il y en aura un autre ! Enfin, les meilleurs sont toujours pris d’assaut, il y a toujours les petites surprises inconnues de la foule ! Quelquefois que l’aubergiste sait faire de quoi boire et est bien capable de faire des mixtes, mais j’ai mes petites idées pour une adresse en particulière ! On pourra s’y rendre et il y à en général très peu de monde comme cet établissement est éloigné du centre-ville !
Dit-il alors qu’ils se rapprochaient de la rive est de la rivière luisante qui séparait la capitale en deux, avec quelques exceptions de presqu’iles dont l’une d’elle était bâtie le palais royal. Cependant, c’était l’ile citadelle qui était le premier visible bien au loin. Les bâtiments semblaient un peu plus riches et ouverts sur le fleuve, des entrepôts et des boutiques d’artisan dont la marchandise était à la vue de tous ou non selon le besoin de discrétion. Peu de bateau circulait d’ailleurs sur le fleuve du au nombre de ponts important. Mais au fil de marcher un peu, le palais, puis l’ile royal se fit un peu plus visible, s’éparer d’un grand corps d’eau depuis la position de Rid et la jeune noble.
- On n’est plus trop loin ! Le palais est juste là ! On s’en sert un peu de marqueur pour s’y retrouver et la grande place commerçante est juste en face de nous pour quelques mètres encore ! C’est la partie la plus vivante de la ville avec la guilde des aventuriers que se trouve un peu plus au Sud ou l’arène qui se trouve à l’ouest, derrière le palais royal ! Enfin, cette dernière se trouve derrière les murs, donc on ne pourra pas trop la voir ! Ça doit changer de la ou vivez comme c’est la plus grande ville de royaume ! On ne sait jamais vraiment quand ce labyrinthe va se finir ! Pour tout vous dire, j’ai mis du temps lors de mes premières patrouilles pour me rappeler de tout cela … J’avais la malheureuse habitude de me perdre, mais à force y’a la carte qui se met en place dans la tête ! D’ailleurs ! La transaction qui à lieu demain doit se passer ou ?
Le regard plutôt froid de la noble, semblait s’estomper en échange d'un sourcillement de curiosité à l'encontre du garde. Il semblerait que ce dernier ne soit pas aussi discipliné qu'elle l'avait imaginé... Des excès de zèle ? C'est intriguant en effet. Il n'était donc pas de ces hommes en uniformes, barbant et des plus à cheval sur le protocole. Cela leur donnait d'ors et déjà un point commun... Car il allait de soit que l'attitude de la jeune femme ne correspond pas vraiment à l'étiquette de la noblesse. Chose que jusqu'à présent, elle sut parfaitement dissimuler. Elle était particulièrement douée pour jouer ce petit jeu, mais parfois le naturel à tendance à revenir bien rapidement. Puisqu'il en est ainsi, serait-ce une punition pour lui que d'être collé à la garde d'une noble ? Par supposition, ce ne devait pas être le job le mieux perçu par ces hommes et ces femmes au service du royaume. Nara s'imagine bien qu'il devait avoir mieux à faire, et peut être éclipser des grincements de dents derrière ses sourires ? Peu importe. Qu'il puisse être heureux ou non d'être avec elle, ne lui était d'aucune importance. Ils allaient passer cette soirée ensemble, il reviendrait la rejoindre demain matin, la transaction se fera sans aucun encombre, et ainsi, ils pourront se dégager l'un de l'autre. La seule espérance de Nara, serait que Rid évite de causer des dégâts durant son séjour ici. Avec son tempérament, elle serait tout aussi capable de l'accompagner. Son père lui en tiendrait bien trop rigueur, et s'imaginerait sans doute qu'elle en serait la pécheresse.
Malgré ça, le borgne accepta de lui faire visiter les lieux, et de l'emmener à des adresses connues par ses soins. Nara ne chipoterait pas sur l'adresse, n'ayant que bien peu d’exigence. N'oubliant pas qu'elle n'est pas réellement noble, et se moque donc totalement du cadre des lieux où des personnes que l'on puisse y trouver. Elle s'en remet ainsi, totalement à lui, et le suivit dans cette visite guidée de la capitale. Bien qu'il lui proposa de s'éloigner de son centre, pour une auberge plus écartée. La jeune femme ne répondit que par un simple haussement d'épaule, cela lui importe peu. Toutefois, son regard curieux détaillait en tous sens l'architecture et la luxure de la capitale. Elle n'était pas si recelante dans ses souvenirs... Bien qu'ils soient très lointains. Le palais était magnifique à contempler, la place commerçant impressionnante... Mais ce fut lorsqu'il parla de la guilde des aventuriers, que ses iris se baissèrent et son visage devint plus livide. Il était préférable qu'ils restent éloignés de cette zone, au risque d'y croiser un visage qu'elle ne souhaitait revoir pour le moment. Son propre frère, Jin, qu'elle n'avait encore pas eut l'occasion de revoir durant ces dix dernières années. Pour l'heure, il n'était pas encore question pour elle de refaire surface auprès de sa famille, même si cette idée semblait s'éclaircir peu à peu dans son esprit. Secouant doucement la tête, Nara s'obligea à penser à autre chose.
- C'est très vaste en effet, je suis bien contente de ne pas vivre ici. Je ne suis pas sûre de me plaire dans cette ville, bien qu'elle soit très jolie... Mais il y a beaucoup trop de monde ici.
Peu sociable la jeune femme ? Peut-être... Cela expliquerait tout aussi bien son peu de communication avec le garde. Le pauvre, qui quant à lui tentait de maintenant une conversation pour rendre ce moment ensemble plus agréable. Nara souffla un instant, elle devrait se montrer plus coopérante, il est vrai que cela rendrait plus accommodant sa visite ici. Quelque peu maladroite en relation humaine, si ce n'est inintéressant, elle ne savait pas vraiment comment continuer un dialogue.
- Je m'en remet à vous pour le choix de l'auberge, mais ça serait un plus en effet si l'on peu y boire quelque chose qui à du corps. Une parole certainement étonnante de la part des fines lèvres d'une noble, qui aurait plutôt tendance à se contenter d'une tasse de thé... Pas Nara. - Concernant la transaction, elle doit se faire chez un apothicaire, même si l'objet qu'ils ont à me revendre n'a rien à voir dans ce milieu. Je suppose que c'est simplement pour se donner une adresse, je vous la donnerais demain. Il semblerait que ce soit légèrement en dehors de la ville.
Sur la place commerçante, l'habitante de l'archipel fut quelque peu troubler par toute cette foule. Beaucoup de monde y déambulaire, des calèches foncèrent parfois à vive allure pour transporter les plus pressés, des boutiques et des étales ornent les lieux avec diverses choses à vendre... La jeune femme se pencha curieusement sur certaines d'entre elle, contemplant ce qui pouvait ainsi l'intéresser. A contrario des belles femmes du royaume qui se penchaient sur les étoles et les bijoux, Nara semblait se préoccuper des objets de vieilleries et devant la devanture d'une librairie de bouquin ancien. Son amour pour les reliques et l'histoire, se faisait surement voir ainsi. Elle n'était pas femme de luxure, mais femme de savoir. Les apparences sont parfois trompeuses, mais elles le sont aussi lorsque l'on constate que ce garde se disant si bourru, se trouve être si tendre avec l'animal qu'il garde près de lui. Chose qui amusa légèrement Nara lorsqu'elle donna un coup d’œil en sa direction, voyant ainsi la louve blottit contre son propriétaire.
- Pourquoi êtes vous devenu garde si vous ne savez pas vous maîtriser ? Votre uniforme ne vous oblige t-il pas à régler les conflits avec le moins de dégât possible ? Lui demanda t-elle curieusement.
C'est assez intriguant en effet, elle qui s'imaginait les gardes comme de bons chiens du Royaume des plus obéissants. Tout en le questionnant, elle se pencha sur l'une des vitrines dont quelques petites pièces anciennes attreya son regard. Chose qui semblait ne pas passer inaperçu aux yeux du vendeur, qui sortit de sa boutique en se frottant les mains.
- Puis je aider la charmante demoiselle ? Ces pièces ont énormément de valeurs ! Des pièces rares et recelant d'histoire ! Elles ont été trouvées pas des aventuriers qui se sont aventurés dans les fonds marins pour y chercher ce trésor ! Elles sont... - Fausses. Le vendeur semblait tomber des nus, beuglant quelques mots devant l'insolence de la demoiselle face à lui. - Je ne vous permet pas ! Elles sont authentiques, comment pouvez vous affirmer cela.
La sueur coulant sur son front, l'on pouvait ainsi le sentir bien mal à l'aise. D'autant plus, en remarquant la présence d'un garde aux cotés de la brune.
- Vous cherchez à voler des collectionneurs ? Elles ne valent certainement pas ce prix, bien qu'elles soient assez bien réalisées, je l'admets... Combien de personnes avez-vous trompé ainsi ? Son regard glaçant poigna celui de l'homme, mais la demoiselle semblait assurée et certaine de ses propos.
Affligé, l'homme se tourna vers le garde, soufflant. - Vous... Vous ne devriez pas laisser cette impertinante déblatérer de telles choses sur un honnête commerçant ! Faites la s'éloigner de ma boutique. D'un haussement de sourcil, Nara se retient de ne pas coller son poings dans la figure de cet homme. Qu'il continu d'insister ainsi, et bientôt elle laissera parler librement son mécontentement.
En tout cas, elle semblait tout de même vouloir continuer un peu la discussion, demandant à Rid pourquoi il continuait le métier de garde s’il n’était pas très en ligne avec la discipline de la garde. Enfin … Elle semblait bien plus attirer par les vitrines des antiquaires. Rien de bien attirant pour l’œil encore valide du borgne qui ne voyait pas grand intérêt à quelques vielles babiole perdant leurs couleurs du aux temps qui passe. De plus, le marchand de cette échoppe avait laissé peu de temps au borgne de répondre, essayant d’attirer le plus possible l’intérêt de la jeune noble pour essayer de vendre ses babioles. Cependant, le garde borgne ne s’attendait absolument pas d’entendre une réponse aussi franche de la part de Nara envers ce marchand. Ce dernier ne savait pas trop comment répondre aux accusations, tournant bien vite son attention sur Rid pour que le garde fasse quelque chose à ce sujet. Déjà que le borgne ne s’y connaissait pas bien, il n’avait pas vraiment envie de gérer cela, mais bon … Vu que Nara ne semblait pas abandonner comme cela … Autant faire quelques choses que d’attendre une dispute qui était au bord de l’irruption.
Le garde borgne soupira avant de lever son bras non en direction de la jeune noble, mais de l’épaule du marchand. Le regardant de son œil encore valide, il sourit de nouveau alors que sa main était bien agrippée sur l’épaule du commerçant le laissant sous un air d’incompréhension avant que le garde évoque sa parole.
- Je ne vois pas en quoi c’est un crime de critiquer des marchandises ! Cependant, mentir sur un produit c’est une tout autre histoire ! Faudra juste espérer pour vous qu’on ne notifie pas la garde si vous tromper effectivement quelqu’un … La contrefaçon est valable de prison et confiscation de tout le matériel …
Le marchand ne semblait pas trop vouloir répondre à la mis en garde du borgne, mais au moins c’était régler dans l’esprit de Rid. Ce dernier donna une petite tape sur l’épaule de l’homme pour l’inviter à retourner dans son échoppe, laissant tranquille lui et la jeune noble. Ce n’était pas un scénario qui allait impliquer la violence après tout, il ne s’agissait qu’un malentendu entre deux personnes. Puis le garde alla retourner son attention à la jeune noble alors que son darfesk tourna un peu dans la capuche et posa ses deux pattes avant sur l’épaule de Rid pour pouvoir regarder aussi Nara.
- Je ne suis pas un barbare non plus, je sais me maitriser ! Enfin … Si ce gars là avait des types pour l’accompagner, il serait fort probable que j’irais directement chercher les conflits. C’est pour cela que je suis garde ! J’adore l’action et la bagarre quand on me la demande, puis l’uniforme est plus une mise en garde qu’un code de conduite pour moi. En tout cas, il n’en vaut pas la peine … Tôt ou tard cela retombera sur lui, mais comme cela je ne peux rien faire à par le mettre en garde !
Dit-il avant de continuer son sourire en regardant la jeune femme.
- En tout cas, vous m’avez bien surpris ! Je pensais que vous allez réagir comme n’importe quel noble et écouter ce marchand sans trop savoir sur le sujet, mais faut croire que je me suis trompé !
Poursuit-il avant de lever ses deux mains à hauteur de poitrine, présentant les palmes de ses mains à la jeune noble. Rid avait l’habitude de parler franchement, même à des gens de noblesse. Sa mère l’aurait mis une claque, mais pour le coup elle n’était pas là.
- Cela ne veut pas dire que j’avais une mauvaise image au départ sur votre sujet ! Vous me faites d’ailleurs pas mal penser à ma jeune sœur qui est aussi un peu froide de façade et au sang chaud en même temps ! Je vois bien pourquoi votre père préférait avoir quelqu’un à vos côtés !