Le réveil cette fois ne fut pas difficile mais... Ce fut étrange. Effectivement, tu avais la désagréable impression que tu avais oublié quelque chose ou que tu étais passé à coté de quelque chose mais en ignorant ce que c'était. Quoi qu'il en soit, tu te réveillais, comme à ton habitude, dans cette chambre d'auberge, « gentiment » sous louée par les propriétaires car tu faisais de la publicité pour leur établissement avec tes tours de magie. Tout le monde était, ainsi, gagnant.
Te levant donc, tu te passas rapidement de l'eau sur le visage, t'habillas avec ton « costume » habituel : c'est à dire longue cape noire et chapeau noir, dans lequel Yule était toujours caché. Ky'ha, posée sur un meuble, semblait attendre le « signal de départ » pour commencer une nouvelle journée. En résumé : tout le monde était prêt.
Cependant, une fois que tu eus quitté l'auberge pour plonger dans le brouhaha habituel de la rue... C'était comme si ton esprit était ailleurs, perdu dans un passé qui, pour toi, n'était qu'un lointain souvenir mais qui revenait te hanter à chaque fois qu'il en avait l'occasion et c'était exactement, ce qu'il se passait à cet instant, pendant que tu rejoignais la place commerçante.

[Cela se passait dans un grand manoir. Un jeune homme attendait devant une porte, l'air nerveux. Pourquoi ? Qu'y avait il exactement derrière cette porte ? Oh, quelque chose de tout bonnement effrayant pour le jeune homme en question puisqu'il s'agissait de ses propres parents. La noblesse était stricte et encore plus vis à vis de leurs propres enfants et cette maison là ne faisait malheureusement pas exception.
D'où la cause de la nervosité du garçon qui se tordait les mains même s'il savait que ce n'était pas une attitude à avoir, surtout qu'il faisait parti d'une famille de nobles. Heureusement pour lui, à ses cotés, un homme beaucoup plus âgé que lui mais qui le regardait avec une certaine bienveillance, lui donnait quelques conseils :

« Allons, Maître Erland. Calmez vous. Inutile d'être aussi nerveux »

Mais le jeune homme eut un mal fou à se calmer et n'y arriva d'ailleurs pas. Il resta planté devant cette grande porte comme paralysé en ayant évidemment une raison valable d'être dans cet état là. Pourquoi avoir peur de ses propres parents ? Tout simplement parce que l'on sait être dans une famille qui mettait un point d'honneur à avoir de la reconnaissance pour ses membres qui avaient un pouvoir utile, ce qui était loin d'être le cas du jeune homme.
Celui ci plongea d'ailleurs nerveusement une de ses mains dans ses poches pour en sortir un simple caillou qu'il regarda un instant, jusqu'à ce qu'il se transforme en une plume :

« Père et Mère m'ont répétés que ce pouvoir ne leur étaient pas utile. Je n'ai pas le pouvoir qu'ils attendaient, c'est pour cela que je ne dois pas les déranger »

Le serviteur plus âgé regarda la jeune homme en secouant légèrement la tête avant de s'approcher de lui. Effectivement car, depuis qu'il s'était découvert ce pouvoir, c'est à dire depuis son plus jeune âge, le jeune homme avait vécu dans l'indifférence. N'étant pas fils unique, il avait une sœur plus âgée qui, elle, avait un pouvoir beaucoup plus utile que lui. Ainsi, il était naturel qu'elle obtienne son attention.
Au départ, évidemment, cela l'avait touché mais, à présent, il se persuadait que cela ne lui faisait plus rien alors que c'était totalement faux. À présent, il n'y avait que Ivanovitch, le serviteur de sa famille, qui veillait sur lui, comme un mentor :

« Ne dites pas cela, Maître Erland. Tenez, suivez moi, je vais vous montrer quelque chose qui, je pense, du moins je pense l'espérer, va vous redonner le sourire » ]

Tu eus un léger sourire alors que tu atteignais la place commerçante sans vraiment en avoir conscience. Effectivement, ton passé revenait par à coup et, heureusement pour toi, ce n'était pas l'épisode le plus noir que tu avais vécu bien au contraire. Te souvenir d'Ivanovitch était une bonne chose en soi puisque c'était lui qui t'avais appris qu'un autre type de « magie » pouvait exister dans ce monde et que tu n'étais pas obligé de te servir de tes pouvoirs.
Quoi qu'il en soit, une fois arrivé sur la place, tu fus reconnu par quelques uns que tu saluas tandis que Ky'ha commença à faire le « show » en prenant son envol et tournoyant légèrement au dessus de toi. Cependant, il y avait quelque chose qui avait changé sur la place : effectivement un stand était monté mais... Il n'y avait personne à part une boule de  et une jeune femme ayant l'air bien embêtée :

« Que faire ?... Elle n'a pas prévenu qu'elle ne viendrait pas au final... »

« Excusez moi ? Quelque chose ne va pas ? »

La jeune femme sursauta à ta question mais se reprit rapidement en expliquant que ce stand était normalement réservé à une diseuse de bonne aventure qui devait faire le spectacle mais... Elle n'était pas venu et le stand restait vide. Effectivement, il y avait de quoi être embarrassée. Réfléchissant un petit instant, tu repris avec le sourire :

« Dans ce cas, laissez moi vous aider. Je ne m'y connais certe pas dans le métier de diseur de bon aventure mais je connais cet endroit de la place parce que j'y fais régulièrement des tours de magie alors, laissez moi aux commandes juste pour cette fois ci »

La jeune femme rougit vivement, hésita un petit moment l'air toujours aussi embarrassé, puis finit par hocher la tête, signalant ainsi qu'elle acceptait ta proposition de l'aider. Ainsi, tu t'installas, t'asseyant derrière le stand ou se trouvait une boule de verre. Était elle enchantée ou non ? Tu l'ignorais mais tu allais jouer le jeu.
Ky'ha, ayant finit sa petite « promenade » dans les airs, revint vers toi et se posa également sur la table avant de préférer, apparemment, se poser en haut de la boule de verre. Par la suite, prenant une grande inspiration, tu commenças à rameuter les foules, exercice dont tu étais expert, à présent :

« Messires, Mesdames et Mesdemoiselles ! Enfants et adultes ! Approchez donc et laissez vous compter l'aventure de votre avenir. Aucun prix n'est fixé. Chacun de vous est libre de donner les cristaux qu'il veut mais, sachez que si vous vous décidez à être généreux, un tour de magie pourra vous être proposé en parallèle de cette prestation alors n'hésitez plus ! »

Le petit garçon timide, qui n'osait pas passer la porte pour parler à ses propres parents était devenu, au contact de la rue, capable de faire des animations et, peut être d'attirer les grands de ce monde qui, comme tout le monde, pouvaient faire preuve de curiosité.

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Tu y étais habitué à présent : le public était quelques fois capricieux à venir vers toi mais tu avais appris sur le tard qu'il ne fallait pas le forcer, qu'il fallait le laisser faire, le laisser arriver et, bien que tu ai accepté ce « travail » de diseur de bonne aventure un peu au hasard, tu ne le regrettais pas même si l'attente qui suivit te replongeas de nouveau dans tes pensées :

[ « Ivanovitch ? Qu'est ce que... ? »

« Ne vous inquiétez pas, Maître Erland. Approchez donc »

Le garçon fut à la fois intrigué et nerveux. Effectivement, il connaissait le serviteur de la famille et savait qu'il ne lui ferait aucun mal mais il n'avait également aucune idée de ce qu'il souhaitait lui montrer. D'ailleurs, il se demandait aussi pourquoi il se montrait aussi bienveillant à son égard. Cela cachait il quelque chose ou Erland était il trop méfiant ?
Quoi qu'il en soit, il secoua rapidement la tête avant d'approcher. Dans un premier temps, il ne découvrit rien d'extraordinaire car il ne s'agissait que d'une table et de quelques accessoires assez... Banals il fallait bien se l'avouer :

« Je ne comprends pas... »

« Hum... C'est étrange...  J'étais pourtant persuadé que cette pièce était là... Maître Erland ? Pourrais je vous demander de vérifier dans vos poches s'il vous plait ? »

« Pourquoi donc ? Je n'ai rien dans mes po... »

Pourtant, le garçon joua le jeu et plongea ses mains dans ses poches, comme lui avait demandé son serviteur. Persuadé qu'il n'avait rien, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata qu'il y avait, effectivement, une pièce. Erland ouvrit de grands yeux et resta bouche bée. Qu'était ce là ? Que s'était il passé exactement ? Le garçon ne comprenait pas tout simplement parce qu'il savait que Ivanovitch n'avait pas ce genre de pouvoir. Pourtant, cela ressemblait à... :

« Il s'agit là d'un simple tour de passe-passe, une illusion d'optique qui est simplement obtenue par le fait d'attirer l'attention de quelqu'un sur quelque chose d'autre. Aucun pouvoir n'est véritablement utilisé ici puisque vous savez que ma capacité est de faire « vivre » les mots que j'écris pour un instant donné »

Effectivement, la capacité d'Ivanovitch était incroyable de ton point de vue. Il était en effet capable de donner « vie », comme il le disait, à des mots qu'il avait d'abord écrit sur le papier. Ainsi, par exemple, s'il écrivait le mot « Chat », la feuille se transformait pour prendre la forme d'un chat en papier pendant un temps donné avant que sa création ne redevienne une feuille normale. Bien que restant bouche bée, Erland était de plus en plus intrigué et commençait à croire qu'un autre type de « magie » était possible dans un monde dans lequel naître avec un pouvoir était monnaie courante]

Tu revins soudainement à l'instant présent en entendant la voix d'une jeune femme qui se disait intéressée par ton savoir-faire. Tu écarquillas un instant les yeux, semblant te demander ce que tu faisais là avant de te souvenir que tu avais proposé tes services pour aider une jeune femme dont la camarade, la véritable diseuse de bonne aventure, était absente.
À coté de la jeune femme, tu vis un homme habillé d'une tenue de serviteur apparemment. Hum... Cette demoiselle était donc noble ? Peut importe après tout. Elle disait vouloir profiter de tes bons conseils. Tu eus un léger sourire en prenant la parole :

« Bien le bonjour à vous, ma Dame. Pardonnez ma légère absence de tout à l'heure mais je tâcherais de me rattraper. Je serais évidemment ravi de vous faire profiter de mes conseils, en espérant être à la hauteur de vos attentes car, pour ne pas vous mentir, je ne suis qu'un remplaçant mais, comme vous vous êtes donnée la peine de vous arrêter, je me dois de faire de mon mieux » Souris tu de manière charmante mais sans que cela ne soit trop insistant, pour ne pas embarrasser la demoiselle : « Permettez moi ainsi de vous poser cette question, ma Dame : que souhaiteriez vous savoir ? »

Ky'ha, posée sur la boule de verre, avait reprit sa place sur ton épaule. Juste à coté de toi, sur la table sur laquelle tu avais posé ton chapeau, Yule, ton lapin nain bicolore, montrait le bout de son museau avant de s'extirper totalement de sa cachette pour s'approcher lentement et s'asseoir en se mettant un instant sur ses pattes arrières, semblant intrigué par l'étrange couleur de cheveux de ta potentielle « cliente ».

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] « Ivanovitch ? Comment est ce possible... Si nos pouvoirs ne sont pas utilisés pour ce genre de tours... »

Un jour comme les autres, le jeune garçon était de nouveau en compagnie du serviteur qui, décidément, passait beaucoup de temps avec lui. Depuis quelques temps effectivement, le jeune Erland devenait de plus en plus curieux de ce que l'homme plus âgé pouvait lui apprendre parce qu'il ne comprenait pas encore qu'une autre possibilité de « magie » était possible dans ce monde même si, techniquement, comme l'expliquait Ivanovitch, il ne s'agissait pas de pouvoir mais d'entraînement.... C'était un concept étrange.
Pourtant, malgré tout, le jeune Erland voulait y croire et posait d'ailleurs de plus en plus de questions au sujet de ces « tours de magie » même s'il avait conscience que sa famille ne prendrait pas ça d'un très bon œil. De toute manière ils l'ignoraient déjà alors quel intérêt de s'en préoccuper, surtout si ce genre de choses l'intéressaient vraiment.
Cependant, il savait qu'il ne devait pas se faire voir, être discret et, apparemment, d'après ce qu'expliquait Ivanovitch, il fallait un grand effort de concentration et d'entraînement pour parvenir à des résultats corrects. Puis, vint un jour où le jeune garçon fit une « rencontre » qui changea sa vie ou, tout du moins, qui le rendit un peu plus responsable.
Effectivement, ce jour là, Erland était de sortie, évidemment toujours accompagné d'Ivanovitch tout simplement parce qu'il n'était pas conseillé pour un membre de la noblesse de sortir seul mais, ce qui devaient être de rapides emplettes se transforma en tout autre chose tout simplement parce que le jeune garçon constata qu'il était « suivi » :

« Ivanovitch ? »

« Je l'ai également remarqué jeune Maître mais j'ignore pourquoi il nous suit ainsi »

Erland se retourna car leur « poursuivant » n'était autre qu'un adorable petit lapin nain bicolore, seul qui semblait avoir décidé de suivre les deux humains même s'il gardait ses distances. Le premier réflexe du jeune garçon fut de le prendre avec lui mais, évidemment, son serviteur déconseilla fortement cette initiative car cela ne sayait pas à un membre de la noblesse.
Ils partirent donc, reprenant leur chemin, le jeune garçon essayant de ne pas penser à la solitude que ce petit animal devait enduré...]

Tu poussas un léger soupir en revenant une nouvelle fois dans le présent, ayant repensé à cette fois où tu avais fais la rencontre que celui que tu avais nommé Yule et qui, à présent restait à tes cotés puisqu'il était présentement là, assit sur une table, légèrement redressé, semblant éprouver de l'étonnement face à la jeune femme qui s'était arrêtée devant ton stand. Ton ?.... Ah oui c'est vrai : tu t'étais proposé pour aider un stand de voyance et une jeune femme venait de s'arrêter apparemment intéressé par tes « talents » en la matière.
Tu avais eu un petit sourire en pensant intérieurement que tu n'allais pas faire de miracle mais tu fus ravi d'entendre la jeune femme reprendre le fait qu'elle avait entendu dire que tu étais également magicien. Tu ne pus t'empêcher de développer :

« En réalité, ma Dame, magicien serait mon « métier » premier. Cependant, j'espère tout de même ne serait ce qu'avoir un petit talent pour la voyance afin que vous ne vous soyez pas arrêtée là pour rien. Je m'en voudrais si je vous avais fait perdre du temps » Répondis tu tandis qu'un sourire passa sur ton visage lorsque tu vis la jeune femme s'adresser directement à Yule pour lui demander si son couple avait une chance de tenir : « J'ignore si mon compagnon ici présent sera à même de vous répondre mais cela ne m'empêches pas de vous le présenter : il s'appelle Yule »

L'animal gigota les oreilles, comme s'il appréciait la caresse tandis que tu réfléchis sérieusement à la question de la demoiselle. Son couple allait il tenir ? Honnêtement, tu n'en savais rien et tu doutais sincèrement que tu étais la personne la mieux placée pour répondre à ce genre de question mais...  Tu allais essayer ! Après tout, tu pouvais faire beaucoup de choses, Erland !
Prenant donc ton nouveau rôle au sérieux, tu toussotas légèrement dans ton poing avant de te redresser et focaliser ton attention sur la boule de verre en face de toi. Il était temps pour le « diseur de bonne aventure remplaçant » de briller :

« Voyons... Si je m'en réfère à l'expression que cet homme a sur cette image, je dirais qu'il ressent de l'affection pour vous donc je ne m'inquiéterais pas sur ce sujet » Tu étais totalement entrain de bluffer, certes, mais tu tâchais de le faire avec sérieux : « Pour moi la confiance en l'autre est plus importante que tout signe de foi, alors si je peux vous donner, ne serait ce qu'un seul conseil, ce serait de continuer d'avoir confiance en cet homme » Terminas tu dans un sourire tandis qu'un piaillement s'élevait du ciel et te fis lever les yeux : « Ky'ha ? »

Effectivement, ta colombe blanche était entrain de tournoyer autour de vous deux, à quelques mètres de hauteur puis, un moment, elle vint se poser sur la table, près de la boule de verre, semblant tenir quelque chose dans son bec. Elle te regardas un instant, le temps que tu lui donne une discrète approbation du regard avant de se tourner vers la jeune femme.
Par la suite, elle baissa la tête et déposa délicatement ce qu'elle avait dans le bec, sur la table en face de ta « cliente ». Il s'agissait d'une fleur mais... Pas n'importe laquelle :

« Un lys. Cette fleur a une signification royale. J'ignore où Ky'ha est allée la dénicher mais elle a décidé de vous faire ce cadeau. Libre à vous de l'accepter ou non mais laissez moi vous dire une chose : tout comme on ne gouverne pas un Royaume dans la rapidité, je pense que la clé de votre relation avec cet homme réside dans le temps que vous lui accorderez. Après, qui sait ? Peut être que la patience et la douceur dont vous ferez preuve vous suffira pour régner dans le cœur de cet homme et puis... Entre nous... » Ta voix se baissa alors, comme si tu voulais mettre la demoiselle dans la confidence tout en restant à ta place : « … Je serais plus que ravi de vous voir assister tous deux à une de mes prochaines représentations. Ainsi, cela me réconfortera dans le fait que j'ai, malgré tout, ne serait ce qu'un petit talent pour la divination »

Habile tour pour faire ta propre publicité pour « vendre » tes tours de magie.

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[Il s'agissait de l'anniversaire du jeune garçon. Cela devait être un moment de joie car il s'agissait de fêter une année future mais... Malheureusement, même si l'anniversaire en question eut bien lieu, il n'y eut pas l'atmosphère escomptée. Non, ses parents paraissaient ennuyés et lui même avait le cœur lourd.
En cadeau, le jeune garçon avait souhaité quelque chose qu'il savait ne jamais avoir. Il avait beau s'être fait une raison, cela le rongeait toujours de l'intérieur et il s'en voulait. Pourquoi était il victime d'autant d'indifférence de la part de ses propres parents qui préféraient sa sœur à lui ? Pourquoi était il né avec ce genre de pouvoir ?
Évidemment, il y eut un moment où Erland avait maudit Lucy mais, il s'était rapidement résigné en se disant que de toute manière cela ne changerait rien... Il était né avec ce pouvoir et c'était comme ça. Pourtant, cela lui gâchait les anniversaires à chaque fois et il commençait à en avoir assez de cette lourde sensation qui lui comprimait les poumons à chaque fois.
Heureusement cependant, il y avait toujours Ivanovitch qui restait. Pourquoi donc alors qu'il était le serviteur de la famille ? Avait il prit pitié le jeune garçon ? Du point de vue de l'intéressé ce n'était pas si grave, qu'importait la raison car, tant qu'une seule personne ne faisait pas comme s'il n'était pas là, cela lui suffisait.
Ce soir là donc, une fois que la « fête » fut terminée, le serviteur s'approcha du jeune garçon avec une boîte dans la main :

« Maître Erland ? Permettez moi de vous souhaitez à nouveau, un joyeux anniversaire »

« Merci Ivanovitch mais... Que contient donc cette boîte ? »

« Vous souvenez vous de notre « poursuivant » de l'autre soir ? »

Le « poursuivant » en question n'était autre qu'un petit lapin rencontré un peu plus tôt dans les rues. Donc, s'il y avait une logique dans ce qu'avait dit Ivanovitch, la boîte contenait ?... C'était tellement improbable que le jeune garçon ne voulu pas le croire mais, lorsqu'il dû tenir ladite boite en main, il constata qu'elle bougeait.
L'étonnement se lit alors sur le visage du jeune Erland qui ouvrit la boite pour y trouver un petit museau. Le lapin était bien là, calme, semblant nullement stressé de l'environnement dans lequel il était, un peu comme s'il aimait ce genre d'endroit et le jeune garçon se dit que, pour une fois, il s'agissait là d'un anniversaire qu'il retiendrait...]

Ce retour en arrière par pensée te fis légèrement sourire de nostalgie car, même si tu souhaitais oublier ta « vie d'avant », le fait est que tu avais tout de même de bons souvenirs même si tu les gardais pour toi, n'ayant trouvé personne à qui te confier mais... Une nouvelle fois, l'heure n'était pas aux souvenirs passés mais à l'instant présent.
Du coup, pour revenir, tu étais entrain de tenir un stand de voyance, ce qui était étonnant venant d'un magicien mais pourquoi pas, ce serait une expérience unique et, apparemment, une jeune femme semblait intéressée par tes « talents » car elle avait des questions au sujet de son couple et, en y repensant, tu avais un peu « botté en touche » avec ta réponse mais cela n'avait pas eu l'air de dérangé la demoiselle.
Ky'ha en avait également profité pour faire son propre « show » en voulant offrir une fleur à la jeune femme, un lys plus précisément, symbole royal et, une nouvelle fois, tu t'en étais à peu près sorti avec des mots sympathiques sans oublier, évidemment, de faire ta propre « publicité » concernant tes tours de magie.
Puis, ton sourire s'estompa un peu lorsque tu entendis la jeune femme dire qu'elle n'avait pas tellement le temps à cause de son travail : effectuait elle des tâches importantes ? Avait elle de grandes responsabilités ? Tu l'ignorais et la curiosité aurait pu te faire poser la question mais non, tu préféras rester silencieux :

« C'est tout ce que je peux vous souhaiter et c'est également à cela que j'aspire : si mes tours peuvent permettre aux gens de s'évader, qu'ils soient réussis ou ratés, cela n'aura aucune importance pour moi » Souris tu de manière attendrit avant que ton visage ne prenne une mine plus mélancolique : « J'ignore tout de votre relation avec cet homme et cela ne me regarde pas donc je ne vous demanderais aucun détail. Cependant, je peux tout de même vous conseiller de continuer à chérir le lien que vous avez avec lui car, il n'y a rien de plus profondément triste que des liens que tous disent incassables, qui finissent par se briser... »

Ton sourire se fit un peu plus triste, ton regard plus mélancolique mais tu balayas bien vite ces désagréables sensations pour te concentrer sur quelque chose que tu espérais plus agréable mais, apparemment, la jeune femme ne semblait pas décidée de changer de sujet en te demandant à présent si tu savais si sa culpabilité aura une chance de disparaître.
Tiens... Là au moins tu avais un point commun avec cette jeune femme. N'ayant pas de problème de couple puisque tu n'étais avec personne, tu ressentais cependant, une sorte de culpabilité chevillée au corps également mais, peut être, pour d'autres raisons qu'elle :

« Je suis navré ma Dame... Je me dis peut être magicien, et sûrement pas le plus grand de la Capitale mais, merci de vos paroles, mais je ne suis pas devin donc il m'est impossible de répondre à votre question avec précision, j'en suis désolé et cela pour une raison très simple » Tu poussas un long soupir avant de reprendre : « Car cette question au sujet de la culpabilité....Je me la pose également depuis longtemps, sans avoir réussis à en trouver la moindre réponse. De plus, comme vous devez certainement le savoir, les conseilleurs sont ne sont pas les payeurs... »

Le changement s'opéra ainsi. Ta voix se fit moins enjouée et l'on pouvait sentir l'émotion t'enserrer la gorge tandis que l'enthousiasme qui t'avais animé se perdait petit à petit, comme écrasé sous le poids de la honte que tu ressentais depuis toujours.

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[Quelques temps après l'anniversaire du jeune garçon, celui ci avait finit par trouver un certain réconfort auprès du petit animal qui lui avait été offert en cadeau. C'était peut être ignoble de dire qu'un animal pouvait remplacer l'amour parental mais, concernant le garçon, c'était malheureusement, ce qu'il y avait de plus vrai.
Il avait, depuis longtemps, integré cette triste vérité et c'était fait une raison tout simplement parce qu'il ne pouvait rien y faire. Personne ne pouvait changer le pouvoir que Lucy avait octroyé aux humains et c'était ainsi donc... Soit il fallait décifer de faire avec ou essayer de trouver une autre manière de vivre et... Alors qu'Erland commençait à partir sur cette première option, le majordome de sa famille, Ivanovitch, lui montrait que la deuxième option était également possible.
Cependant, il n'allait pas s'engager sur la voie de la facilité bien au contraire. Cela allait être une route semé d'embûches et, surtout, d'entraînement, ce qui était quelque chose d'assez original dans le sens où la détention des pouvoirs était censée faciliter la vie des gens mais... Cela allait être la voie qu'Erland choisirait de suivre.
Heureusement pour lui, il n'était pas seul et, pendant le temps libre d'Ivanovitch, celui ci semblait mettre un point d'honneur à conforter Erland dans l'idée qu'un autre type de magie existait en ce monde :

« Si vous acceptez de continuer de vous entraîner, cela vous semblera plus facile »

Il fallu cependant que le garçon apprenne tout de zéro car il n'avait aucune base dans l'éllaboration de tours de passe-passe. Il débuta donc par quelque chose de relativement classique : un simple tour de cartes mais... Il comprit bien vite que faire croire que l'on savait deviner alors que l'on avait aucun pouvoir de lecture dans les pensées n'était pas chose si aisée que cela...
Pourtant, Ivanovitch était un vieil homme patient, n'hésitant pas à réprimander autant qu'il encourageait. De plus, il fallait toujours veiller à ce que cet entraînement se fasse dans le plus grand des secrets car... S'entraîner ainsi n'était pas digne d'une noble famille qui donnait la priorité aux pouvoirs utiles :

« Pour que cela soit plus simple pour vous, dites vous que ce n'est qu'une simple question d'illusion d'optique »

Le vieil homme avait d'ailleurs tout à fait raison car c'était là où résidait le vrai « secret » de ces tours de passe-passe : attirer le regard sur quelque chose pour que l'attention ne soit pas attirée sur le vrai mouvement. Même s'il allait sûrement faire de nombreuses erreurs, Erland avait au moins l'intérêt ainsi que la motivation d'aller au fond des choses]

La jeune femme ne semblait pas très satisfaite de ta réponse et il y avait de quoi, tout simplement parce que ce que tu lui avais répondu était vague alors qu'elle semblait avoir un réel questionnement à propos de la dureté de son couple et le désir de savoir si elle allait pouvoir effacer la culpabilité qu'elle semblait ressentir et tu étais réellement navré pour elle :

« Ne dites pas cela. Ce n'est pas votre questionnement qui n'a pas de sens, c'est la réponse que je vous ai donné qui est trop vague. Cependant... » Tu poussas un léger soupir avant de reprendre : « … Je préfère encore vous donner une réponse vague plutôt que vous faire miroiter un faux espoir. À moins que ce ne soit ce que vous souhaitiez entendre ? »

Demandas tu sans vraiment t'attendre à une réponse de la part de la jeune femme qui, d'ailleurs, te surpris en te demandant de faire un tour de magie plutôt que de penser à des choses tristes. Tiens... Tu restas un petit moment interdit, les yeux écarquillés comme des soucoupes, regardant la jeune femme comme si tu n'avais pas compris ce qu'elle te demandais avant que ton visage ne s'étire d'un sourire :

« Un numéro personnalisé pour vous seule ? Hmm... » Tu réfléchis un instant, le menton dans la paume de ta main avant de reprendre, avec un sourire déterminé : « Très bien. Le challenge est accepté, ma Dame »

Tu reculas alors ta chaise, te relevant et, tournant le regard vers la responsable du stand, celle ci hocha la tête comme si elle te donnais la permission de quitter ton « poste » un petit instant. Tu pris ensuite ton chapeau et ce fut comme un signal pour Yule car le lapin sauta à l'intérieur dans un bond tandis que Ky'ha, ta colombe, s'était envolée.
Finissant par te rapprocher de la jeune femme, ton chapeau, fermement vissé sur ta tête, tu plongeas tes mains dans les larges poches de ta cape pour en sortir un paquet de cartes :

« J'ose espérer que vous n'êtes pas réfractaire à la nature classique de ce numéro, ma Dame ? À moins que vous ne souhaiteriez quelque chose d'autre ? » Demandas tu avant de déclarer dans un sourire : « Faites moi part de vos envies, j'aviserais si je suis en mesure de les réaliser ou non »

En réalité, tu étais entrain d'innover parce que ce n'était pas tout le temps que tu proposais à ton public de choisir lui même le numéro qu'il souhaitait voir mais... Comme il s'agissait d'un numéro personnalisé, tu pouvais sûrement te permettre une telle liberté d'action

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[L'entraînement n'était pas simple et il fallu plusieurs heures d'échec avant de parvenir à quelque chose de correct mais le jeune homme était motivé, à présent intimement persuadé qu'un autre type de magie existait dans ce monde, plutôt que les pouvoirs accordés par la Déesse. C'était d'ailleurs pour cela qu'il s'entraînait, sous l'oeil attentif du majordome de la famille même si tout cela s'effectuait dans le plus grand secret.
Effectivement, il ne fallait pas que cela s'ébruite car ce serait évidemment une honte pour la famille si on découvrait que tu t'entraînais en secret à faire des tours de magie qui tenaient plus à un artiste de rue... Et puis il y avait également le lapin nain offert en cadeau qui n'avait pas de nom et qu'il fallait y remédier.
D'ailleurs, en une fin d'après midi en apparence normale, le jeune garçon était assit sur une chaise, l'animal sur les genoux, caressant distraitement son pelage, semblant être plongé dans ses pensées car il ne pensait pas que trouver un nom convenable pour un animal était également un tel entraînement :

« Que se passe t il donc, Maître Erland ? Vous m'avez l'air bien songeur »

« J'ai beau y réfléchir, je ne trouve aucun nom convenable à lui donner... »

A ce rythme, l'animal allait rester ainsi et puis... Nommer un lapin, « lapin »... Il fallait tout de même trouver quelque chose d'original mais pour le moment, aucun nom ne te venais à l'esprit. Cependant, cela n'avait pas l'air d'inquiéter Ivanovitch plus que cela car celui ci eut un petit sourire en secouant la tête :

« Le temps de lui trouver un nom viendra bien assez tôt, vous verrez. Ne perdez pas espoir »

Ces propos pouvaient paraître assez désuètes mais, pour lui, elles sonnaient tout autrement car, dans la famille qu'était la tienne, tu n'avais jamais eu l'impression que l'espoir lui était permis donc... Entendre quelqu'un, même s'il ne s'agissait que d'un serviteur, te dire ce genre de choses... Lui faisais chaud au cœur.
Du coup, il cessa de vouloir absolument trouver un nom et continua de se plonger dans son entraînement avec la réelle volonté de réussir malgré ses nombreux échecs.]

« Nous restons donc sur un tour de cartes classique ? Très bien » Répondis tu en plongeant tes mains dans les larges poches de ta cape pour en sortir un paquet et le tendre à la demoiselle : « Je vous demanderais d'abord de bien vouloir vérifier s'il s'agit bien d'un paquet de cartes tout ce qu'il y a de plus classique et qu'il n'en manque aucune »

Tu eus un sourire en attendant que la demoiselle vérifie que les cartes ne soient pas truqués, en posant un regard attendrit sur ton chapeau dans lequel Yule avait apparemment décidé de sortir, ce qui était rare car le petit animal n'était pas du genre à sortir son museau pendant très longtemps. En réalité, il était assez craintif sauf quand il était avec toi : à croire que ce n'était pas toi qui l'avais adopté mais l'inverse.
Une fois le paquet de cartes vérifié par la demoiselle, tu hochas la tête en lui donnant d'autres instructions :

« Je vois que vous êtes familière de ce genre de tour, ma Dame. Voilà qui me met une pression supplémentaire sur les épaules » Avouas tu dans un sourire amusé, signalant ainsi que tu plaisantais car tu ne te mettais aucune pression : « Il ne me reste plus qu'à tenter de deviner votre carte. Je préfère cependant vous prévenir tout de suite qu'il y a un risque que ce tour soit raté mais je ferais de mon mieux car, rien ne me briserais plus le cœur que de voir la déception se peindre sur le visage de mon public »

Légèrement charmeur puisque, après tout, tu étais devenu un artiste de rue à présent et, « séduire » ton public devait être comme une seconde peau pour toi.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Ne pas décevoir le public, attirer son attention quelque part pour réussir à les manipuler en quelques sortes... L'esprit du jeune garçon avait eu du mal à intégrer ce genre de « règles » et, pourtant, il fut un temps où il ne pu faire autrement tout simplement parce que... Lorsque l'on disait que les oisillons étaient éjectés de leurs nids pour prendre leur envol... Cela s'appliquait également au jeune homme car, sans aucun signe avant coureur, celui ci fut renvoyé de chez ses parents. Peut être avaient ils compris ses manigances ? En tout cas il ne leur était plus d'aucune utilité et ils lui faisaient bien savoir.
A présent sur le perron du manoir, avec, pour seules affaires, quelques cristaux, une mallette contenant des tenues de rechange ainsi que sa longue cape, son chapeau sur la tête et son lapin dans les bras, le jeune garçon avait 20 ans et devait subitement s'adapter à la vie dans la rue, lui qui n'avait connu que le faste de l'éducation d'une famille noble.
Pourtant, au lieu de paniquer, Erland poussa un soupir de résignation alors qu'il se dirigeait vers l'imposant portail du manoir de ses parents :

« Un instant, je vous prie, Maître Erland »

Le jeune homme fit volte-face en reconnaissant la voix du vieux serviteur qui semblait sincèrement inquiet pour lui. Le jeune homme lui offrit un léger sourire en secouant la tête :

« Inutile de faire cette tête là, Ivanovitch. C'était à prévoir »

Peut être le serviteur avait il essayé de négocier avec les parents du jeune homme pour que celui ci puisse rester ? Il l'ignorait et n'aurait certainement jamais la réponse mais tout cela n'avait de toute manière, aucune importance pour Erland qui, quelque part, c'était déjà résigné à son sort. L'avenir n'allait pas être tout tracé et ce serait à lui de faire son propre chemin.
Le jeune homme se contenta donc de remercier une nouvelle fois son vieux serviteur avant de partir du domaine, sans se retourner, comme s'il tournait définitivement le dos à cette vie de noble pour devenir un simple citoyen, une personne lambda sans l'ambition d'accéder à la tête du royaume ou au pouvoir. Non, tout cela ne l'intéressait pas.
Pourtant, à peine Erland avait il fait quelques pas qu'il se sentit immédiatement happé par l'immensité du monde car, évidemment, l'univers ne se contonnais pas au domaine de ses parents et, même si les Mago étaient une famille noble, elle n'était pas non plus le centre de l'univers et cela, Erland l'avait bien comprit :

« Je prierais la Déesse pour que vous soyez en bonne santé, Maître Erland »

Ivanovitch, toujours sur le perron, avait une feuille et un stylo à la main. Il griffonna quelque chose sur le papier puis le posa à terre et, sous les yeux toujours surpris du jeune garçon, bien qu'il connaisse le pouvoir du vieux serviteur à force, il vit la feuille lentement se transformer pour devenir un chaton de papier qui avança vers l'homme. « L'animal » ainsi crée n'émit aucun son, ne miaula pas mais le simple fait de voir cette petite créature fit monter les larmes aux yeux d'Erland qui se pencha, comme pour accueillir le chaton dans ses bras mais... Une fois qu'il l'eut touché, la création reprit sa forme originelle et redevint une feuille de papier avec le simple mot « chaton » écrit desssus.
En retour, Erland se baissa pour prendre un caillou dans sa main et, le regardant un instant, celui ci finit par se transformer en plume qui, une fois le jeune homme redressé, s'agita dans sa main en guise d'adieu :

« Merci pour tout, Ivanovitch ! »

Ce fut la dernière phrase que le jeune homme prononça avant de définitivement tourner le dos à sa vie d'avant]

Les mots de la jeune femme te tirèrent soudainement de tes pensées car elle pensait qu'elle allait voir un grand numéro de magie, voire, peut être, le plus grand de la Capitale. Tu eus un sourire en répondant :

« Loin de moi cette ambition, ma Dame. Cependant, je ferais de mon mieux pour que vous trouviez la magie que vous êtes venue chercher aujourd'hui »

Lui assuras tu en attendant que la demoiselle ai choisit sa carte. À présent, c'était à ton tour de briller et de deviner mais... Comment pouvais tu en être réellement sûr sans avoir la moindre indication. Le fait est... Que même si l'entraînement avait été long, rigoureux et épuisant, tu avais réussis à capter quelques signes qui faisaient que tu étais désormais capable de comprendre ce que ta colombe souhaitait te montrer.
Car oui, le tour de magie résidait en cela : Ky'ha, que la demoiselle ne semblait pas avoir remarqué, était pourtant postée à quelques mètres derrière elle et observait attentivement ses faits et gestes. Puis, lorsqu'elle l'eut décidée, la colombe revint se poser sur ton épaule dans un battement d'ailes :

« Bien à moi de jouer dans ce cas... Hum... Laissez moi un instant de réflexion, voulez vous ? »

C'était également au tour de Ky'ha « d'entrer sur scène ». La colombe commença donc un petit manège dans lequel elle s'envola, pour tourner un instant autour de l'homme accompagnant la demoiselle avant de revenir vers toi et de pincer gentiment ta joue avec son bec :

« Hum... Voyons, quelle carte aviez vous bien pu avoir choisi ?... » A présent, c'était à toi d'interpréter les signes que t'avaient donnés Ky'ha : « Alors... Même si je ne suis pas sûr de moi je vais tout de même tenter une réponse. Selon moi, la carte que vous avez choisi est le Valet de Piques. Ai je raison ? »

Pour la petite explication : Ky'ha avait tourné autour de l'homme qui accompagnait la Dame donc tu avais supposé qu'il était une sorte de valet pour elle. Ensuite, ta colombe était revenue vers toi pour te pincer la joue, te signalant ainsi que cela pouvait avoir un rapport avec quelque chose qui piquerait donc... Valet de Piques. Avais tu bien deviné ? Seule la suite te le dira.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Le départ de cette nouvelle vie fut une épreuve pour le garçon qui, effectivement, ne connaissait aucune autre façon de vivre que la vie qu'il avait vécu au manoir familial et, même s'il était ignoré par ses parents, au moins y avait il de la vie et n'était il pas seul alors que là... Plongé dans l'ambiance des rues de la Capitale, il n'était, certes, pas seul, mais il ne connaissait personne...
Nerveusement, les mains du garçon se resserrèrent contre lui, faisant cependant attention de ne pas étouffer le seul compagnon qu'il avait emmené avec lui : un lapin nain bicolore offert par le majordome de sa famille. Ce n'était pas grand chose, certes, mais cela l'éloignait quelque peu de la solitude la plus totale.
Cependant, qu'allait il faire à présent ? Comment un jeune homme de 20 ans était il supposé faire pour vivre dans la rue alors qu'il n'avait connu que la richesse et le faste d'un manoir ? D'ailleurs, sa tenue et son allure trahissaient son statut social, ce qui eut pour conséquence de lui faire subir des regards remplis d'animosité.
Pourtant, il découvrit bien vite que la rue était également une source de rencontres où tous pouvaient avoir des choses à se raconter, comme ce vieil homme qu'il rencontra, par hasard, alors qu'il errait dans les rues de la Capitale :

« Approchez donc, approchez ! »

Il avait l'air d'être seul mais son âge ne sembla apparemment pas être un problème pour lui car la foule ne tarda pas à se réunir même s'il s'agissaient surtout d'enfants qui incitaient leurs parents à approcher :

« N'hésitez pas à approcher pour assister au spectacle ! »

Un spectacle ? Ainsi cet homme était un artiste des rues mais... Quel spectacle exactement ? Sans le vouloir, le jeune homme, renié par sa noble famille s'approcha de quelques pas mais en se tenant toujours en retrait, comme s'il ne voulait pas déranger car, après tout, c'était lui l'étranger dans cette foule d'habitués.
Ainsi, Erland resta là, silencieux, discret, tenant toujours fermement son lapin contre lui, levant les yeux pour voir ce vieil homme affublé d'un chapeau qui, malgré l'âge, semblait avoir une étrange vitalité, comme si le temps n'avait aucune emprise sur lui :

« Bien. Tout le monde est là alors ? Dans ce cas, merci de faire un triomphe à celle que vous attendez tous ! Je parle évidemment de Ky'ha ! »

Une fois son discours terminé, le vieil homme retira son chapeau de sa tête, laissant une belle colombe blanche s'envoler sous les regards ébahis des enfants du public. Puis, faisant un instant le tour de la foule, l'oiseau finit sa course en piaillant vers le jeune homme pour se poser sur son épaule et, avant qu'Erland n'ai eu le temps de réagir, la voix du vieil homme retentit :

« Et bien, qu'est ce que je vois ? Apparemment, Ky'ha vient de me choisir un assistant et puis c'est une tête que je ne connais pas. Vous êtes nouveau ici, jeune homme ? Allons ! Soyez pas timide et approchez ! Je ne vais pas vous manger et Ky'ha n'est pas une colombe carnivore non plus »

Malgré la nervosité qu'il ressentit, ce fut ainsi que débuta la « nouvelle vie des rues » de l'ancien membre de la noblesse appelé Erland Mago]

« Madame est perspicace.... Est ce à dire qu'il s'agit là d'un tour raté ? » Demandas tu avec un soupir faussement résigné : « Mais je vais être honnête avec vous et vous dire que vous avez entièrement raison : je n'ai « deviné » votre carte que grâce à Ky'ha. Ainsi, c'est elle qui devrait recevoir vos louanges, pas moi »

Souris tu tandis que ta colombe, toujours posée sur ton épaule, gonfla les plumes en guise de fierté. Pourtant, même si le tour avait été raté dans le sens où la demoiselle avait découvert le « pot aux roses », tu étais content d'avoir réussit à interpréter les signes que Ky'ha t'avais lancé même si... à y réfléchir plus en avant, il avait été incorrect de ta part de penser que le jeune homme accompagnant la demoiselle était un valet...
Ky'ha se mit ensuite à piailler comme si elle voulait montrer qu'elle était réellement fière d'elle et tu eus un petit sourire en pensant que cet animal allait vraiment devenir égocentrique s'il continuait à se comporter de cette manière mais bon... Après tout, cela faisait parti de son charme et... D'ailleurs, n'avais tu pas oublié quelque chose ? Toussotant légèrement, tu repris la parole :

« Pardonnez moi, j'ai oublié mes manières avec tout ceci » Main contre le torse, tu inclinas le haut de ton corps en avant : « Permettez moi de me présenter : je me nomme Erland Mago, magicien des rues mais également homme à tout faire, pour vous servir Madame »

Tu te redressas après ta présentation parce que oui, il ne fallait pas que tu oublies la politesse tout de même

Codage par Libella sur Graphiorum

« Me faire arrêter ? Ne serait ce pas une décision trop radicale que celle ci, Madame ? » évidemment, tu prenais cela à la légère parce que tu avais bien compris que la jeune femme te taquinais : « Il s'agit simplement d'un moyen pour dire que je ne suis pas spécialisé en un domaine mais que je suis capable de proposer mes services pour chaque problème que les gens peuvent rencontrer » Silence, petit instant de réflexion avant que tu ne reprennes : « Pourtant, dans un sens, je peux comprendre votre argument : vous vous êtes arrêtée devant un stand de diseur de bonne aventure donc il est normal que vous puissiez bénéficier du service adéquat. Cependant, le fait est que je ne suis pas spécialiste dans ce domaine donc, dans un sens il est vrai que je vous ai trompée, d'où le raisonnement qui a été le vôtre de me faire arrêter » Tu poussas ensuite un soupir théâtralement résigné avant de terminer : « Malheureusement, pour cela, je n'ai pas d'autres arguments pour clamer mon innocence »

Tu étais certainement partit loin mais c'était ainsi que tu avais appris. Le jeune noble, normalement renfermé sur lui même car ignoré par le reste de sa famille, était devenu un homme capable de faire la conversation et même avoir un certain sens de l'humour même si... Quelques fois ce n'était pas simple pour les autres de te suivre.
Enfin, l'avantage était que cette demoiselle ne semblait pas réellement t'en vouloir pour ce tour de magie qu'elle avait deviné car, en effet, tu ne l'avais pas fait tout seul. Ton seul « travail » avait été de diriger l'attention de la demoiselle sur autre chose tandis que Ky'ha était censée observer avec discretion mais... Apparemment, la demoiselle en question avait été perspicace :

« J'espère seulement que cette démonstration vous a tout de même plu, malgré le fait que vous aviez rapidement repéré le « trucage » mais, en même temps, et cela, pour ma défense » Une nouvelle fois, tu plaisantais car tu ne te justifiais pas réellement : « J'ai l'habitude de proposer mes tours de magie à un public d'enfants et... Loin de moi d'affirmer que les enfants ne sont pas intelligents loin de là mais je pense qu'ils n'ont pas les mêmes attentes que les adultes dans le sens où ceux ci aiment trouver des explications alors que les enfants, eux, ont cette merveilleuse faculté de s'émerveiller de tout sans se poser des questions »

Ce qui était bien vrai. Même si tu essayais d'inventer, d'innover, le fait est que tes tours de magie avaient toujours le même point commun, c'est à dire que Ky'ha était très souvent présente et... Cependant, ton sourire s'évanouit un instant en entendant la demande de la demoiselle.  Un tour de magie de ton cru ?
Qu'entendait elle par là ? Que tu devais lui faire un tour sans avoir besoin de l'aide de ta colombe ? En voilà une demande inédite mais... était ce réellement un tour de passe-passe qu'elle souhaitait que tu lui montre ou autre chose ? Car, évidemment, il y avait également la possibilité qu'elle te demande de faire une démonstration de ton pouvoir mais là... ça ne rentrait pas dans la définition de « tour de magie » pour toi. Enfin, il fallait que tu prennes une décision parce que la demoiselle n'allait certainement pas rester là in-eternam. Toussotant un instant, tu hochas la tête :

« Très bien. Dans ce cas, je vais vous montrer ce que je suis capable de faire seul cette fois même si ce n'est pas ce que j'appelerais un « tour de magie » mais puisque vous insister. Puis je vous demander de rester attentive ? Car cela va être rapide »

Tu te penchas lentement en avant pour ramasser un caillou et te redresser, sous le regard de ta colombe qui semblait s'interroger sur ce que tu étais entrain de faire. Une fois la petite pierre en main, tu focalisas ton attention à la regarder jusqu'à ce que... Quelques instants plus tard, le caillou finisse par changer de forme et disparaître pour « renaître » sous forme d'une plume aussi blanche que celles de Ky'ha :

« Voici l'étendu de mon pouvoir. Qu'en pensez vous ? Et garanti sans aucune aide extérieure » Souris tu avec un mélange de mélancolie et d'embarras dans le regard : « Ce n'est pas extraordinaire, je vous l'accorde »

Mais au moins avais tu répondu à la demande de la demoiselle de lui montrer un « tour de magie de ton crû », non ?

Codage par Libella sur Graphiorum