“A oui, c’est pour toi qu’on est ici...pour que tu te familiarises avec la ville”
Je parle évidement à Euros, mon rapidodo qui attire l’attention de nombreux passants, il faut dire qu’il est de couleur peu conventionnelle puisqu’il est vêtu d’une robe verte et non jaune comme ceux du commun des mortels. Je suis véritablement venu avec mon oiseau géant pour lui montrer comme cela se passait en ville : Il est né en plaine et y a toujours vécu, il faudrait donc pas qu’un jour j’ai besoin de lui pour une course et que parce que nous sommes dans un lieu qui ne connait pas, il soit pris de panique l’empêchant de réaliser son devoir de monture.
Je dois bien avouer que je suis plutôt satisfait du comportement de mon familier : ce dernier à fait ses besoins avant d’entrer dans la capitale et dès lors il n’a pas encore pollué la chaussé de ses excréments de volatile. J’ai bien envie de le récompenser en lui achetant un petit présent mais forcément quand je pense enfin à lui offrir quelque chose pour sa bonne conduite et bien cela tombe à l’eau.
Mon piaf s’égosille d’un coup, montant dans les tours la raison, il a aperçu un chat roux dans une ruelle et bizarrement ce type de chat ben ça ne lui plait pas. Ça doit être les poils, ils doivent reluire comme un soleil et cela doit le gêner ou alors il prend ces derniers pour de gros épis de maïs. Enfin, bref le voilà qui se met en ordre de bataille et qu’il charge...le matou bien sûr ne reste pas en place ! Il se barre comme u voleur et c’est mon gros pigeon vert qui joue le gendarme.
“Revient ici...”
L’oiseau s’arrête et redémarre quant à moi, je cours après le coureur. Soudain au détour de plusieurs rues alors que mes deux prédécesseurs n’ont visiblement aucun obstacle devant eux, moi je vois une ombre se décaler devant moi. J’ai juste le tente de faier un pas de côté pour éviter l’humain ou la chose qui vient de faire son apparition. Je fais donc un tour sur moi-même hélas cela casse mon rythme. Les deux compères sont déjà loin et moi ben je suis comme un idiot à attendre je ne sais quoi.
“Euros....”
Cela ne faisait même pas un mois que mon petit laïum était né. Misumena se portait plutôt bien et il était bien entouré. Nephalie lui servait de guide et il l’avait aussi pris en exemple. Chaque chose que ce dernier faisait, le laïum l’imitait, au point de causer une certaine frustration par moment chez le plus vieux des deux. Ils étaient plutôt mignons à voir parce que s’ils n’avaient pas été si différents physiquement, on aurait tous pu croire qu’ils étaient frères. Car oui, Nephalie et Misumena étaient tous deux des mâles. Tout ce que j’espère, c’est qu’aucune mésentente ne les gagne dans le futur. Après tout, je ne veux pas avoir à gérer les prises de bec de mes familiers en plus d’un bébé qui arrivera bientôt!
Dans tous les cas, je dois profiter de l’absence de Devon pour aller faire les courses et cela veut donc dire que je dois sortir avec toute la ménagerie. Je dois dire que c’est la première fois que nous sortirons tous ensemble depuis quelques semaines. Enfin, faux, nous sommes déjà sortis, mais Devon était là. J’imagine que tout devrait bien se passer malgré son absence, puis marcher me fera certainement du bien. Dans tous les cas, je prépare mon grand sac sans fond pour traîner mes achats et ainsi que ma bourse que je glisse dans mon tatouage de rangement. Je me vêtis chaudement pour sortir et nous quittons mes trois compagnons et moi la demeure.
Évidemment, une femme enceinte entourée de deux dragons, dont un possédant quelques branches, et l’autre d’un blanc maculé avec des reflets violacés attirent bien les regards. Malgré la cape que je porte, il est possible de deviner mon état puis il ne faut pas se mentir, à cause de l’aventurier téméraire, on commence à me reconnaître dans les quartiers commerçants, car je suis Saryna la conjointe de Devon. En même temps, vaut-il mieux qu’ils me reconnaissent pour cela que pour mon passé dont je tente d’oublier.
Étonnamment, tout se passe bien pour l’instant. Misumena suit au pas Nephalie qui est depuis bien longtemps habitué à la ville. D’ailleurs c’est quelque chose à quoi je devrais éventuellement penser. Si je compte amener avec moi Misumena pour chasser, il doit s’habituer à la forêt et les créatures que l’on y retrouve. Il devra apprendre à marcher silencieusement, me suivre sans se perdre et apprendre à distinguer les odeurs bien que Nephalie peut très bien servir à cela alors que Theraphosa fait office d’yeux.
Je dois dire que je suis plutôt concentrée dans mes pensées et je ne vois pas la créature passée à toute vitesse près de nous, mais c’est le croassement de mon volatile qui me prévient de ce qui se passe et Misumena, curieux, s’enlève des rangs pour tenter de suivre le grand piaf aux drôles de couleurs. Sauf qu’en faisant cela, il semble se mettre dans le chemin du propriétaire de la créature qui tentait de la rattraper.
« Attention! Misumena! »
Le petit dragon se couche en boule alarmée par mon ton de voix et heureusement, personne ne semble s’être fait mal pour le coup puisque l’homme esquive la petite boule blanche et s’arrête pour regarder vaincu son familier s’enfuir.
« Ça va? Vous allez bien? » Demandai-je en me rapprochant de ce dernier. « Je suis désolée que mon familier vous ait coupé dans votre élan… C’était votre familier? »
Tout en me rapprochant, je plisse les yeux. La couleur de ses cheveux ainsi que son regard me rappellent vaguement une rencontre passée, mais je ne suis pas trop sûre…
« On ne se serait pas déjà rencontré? Enfin, vous voulez de l’aide pour votre familier? »
Je me penche alors vers mon petit dragon blanc toujours au sol, et l’attrape doucement dans mes bras pour le serrer contre moi. Il semble encore en état de choc, mais il devrait bientôt se remettre. « Tout va bien, Misumena… » que je lui dis en caressant doucement le dessus de sa tête. Des petits couinements s’échappent de ce dernier et comme j’avais laissé faire Nephalie par le passé, je le laisse grimper sur mes épaules.
“Oui, je vais bien, merci. Ce n’est pas de votre faute, c’est la mienne : e n’ai pas su contrôler Euros. En effet, ce dernier est un peu spécial par sa couleur mais c’est bien ma monture.”
Je me retourne car je trouve cela bien impoli de montrer mon derrière à une personne qui me parle. Cette personne ne me dit rien au premier abord, j’ai pourtant l’impression que nous nous sommes déjà vus quelque part.…cela ne me revient pas naturellement, probablement une femme que j’ai dû rencontrer dans un bar et avec qui j’ai échangé deux mots. Après je ne me souviens pas de lui avoir fait la cour, ni d’être passé à l’acte. En parlant de cela, je remarque les rondeurs que ne peuvent pas cacher la cape, la femme était donc enceinte et de plusieurs mois ! Heureusement que c’était son familier et non elle que j’ai failli percuter.
“Pour être honnête, vous me dite vaguement quelque chose, est-ce qu’on a pu se croiser quelque part ? Cela fait longtemps que je ne passe plus mes soirées à la capitale. Un bar peut-être ?”
Je la regarde prendre son familier, un petit dragon d’une blancheur immaculé celui-ci est tout simplement irrésistible surtout que ce dernier ne doit pas être sortit de l’œuf, il y a bien longtemps et je sais de quoi je parle puisque j’ai moi-même une compagne née d’une coquille. Et je me dis, que j’ai pour le coup, bien fait de laisser Tempête dans ma demeure. Ce qui est sûr c’est que je dois retrouver mon oiseau géant avant que cela pose des soucis à d’autre que moi. Et quoi de mieux que des animaux pour retrouver des animaux. D’un simple geste je fis apparaitre une chouette effraie dans ma droite et d’un autre, je laisse de l’encre se mêler pour se transformer en un loup blanc aux pointes d’oreilles noires.
“Voici, Aeris et Morro, deux amis à moi. Allez ma belle envole-toi, Nous cherchons Euros. Quant à toi mon ami peux-tu remonter sa piste grâce à ton flair ? “
Sur ses paroles, mon volatile s’engage dans les airs tandis que mon loup se met à renifler la piste m’indiquant pour l’instant la seule direction possible. Il est vrai que si j’avais été seul, je me serai probablement mis à courir de nouveau mais comme j’avais accepté l’aide de la femme et que je n’allais pas lui demander de faire un sprint dans son état...
‘Bien, essayons de retrouver notre fugitif…”
Alors que nous entamons tranquillement notre parcours et que nous arrivons au premier croisement j’entends un homme crier au scandale car ses marchandises sont éparpillés sur le sol et certaines sont même complétement écrasé.
“Et vous le croyez-vous ? Un piaf géant qui poursuit un chat … mon étale cassée et mes légumes...”
Je me gratte le front, décidément ce volatile ne fait pas dans la dentelle... Je m’avance alors vers le marchant avec un regard désolé. J’ouvre ma bourse, piochant des cristaux...j’attrape l’un des seuls fruits encore mangeables et lui fait ouvrir la main pour recueillir les cristaux. Ce dernier est prêt à rouspété comme quoi, c’est beaucoup trop, mais je pense qu’il comprend à mon regard et au nombre de pierre la vérité sur ma générosité. Je retourne près de la peau grise.
“100 mètres et me voilà déjà plus léger d’une partie de ma bourse... au moins ce n’était que des fruits et légumes, j’espère qu’il n’y aura pas d’accident plus important. Au fait, je ne me suis pas présenté, moi c’est Red...enchanté.”
Mon jeune dragon sur les épaules, j’observe d’un oeil attentif l’homme qui se trouve devant moi. Lui aussi semble avoir une vague impression de m’avoir rencontrée, mais je ne sais pas dire où nous pourrions nous être rencontrés. Je sais qu’avant ma rencontre avec Devon, j’étais du genre solitaire et bien qu’il m’arrive de profiter d’un petit moment avec d’autres, je n’étais pas du genre à les oublier puisque mon but était justement de ne jamais les revoir. Mais là, je suis sûre que si, même si cela était tellement flou comme s’il s’agissait d’un simple rêve.
« Je ne crois pas que ce soit là… Je suis ne pas originaire de la capitale et je crois que cela date d’avant mon arrivé ici. Enfin, ce n’est pas bien grave. »
Enfin, je lui ai offert mon aide pour retrouver son familier. De ce que j’ai pu voir et malgré sa couleur, il s’agissait là d’un rapidodo d’un plumage dont je n’avais jamais été témoin. En même temps, c’était une créature originaire des plaines, donc mes connaissances sur ces derniers n’étaient pas les meilleures. Enfin, ce dernier usa finalement de son pouvoir pour faire sortir de ses tatouages deux créatures, dont une qui me parlait bien! Morro, son loup blanc, était une créature que j’avais pu côtoyer par le passé et malheureusement chassé aussi, mais ça ne me sert à rien de lui en faire part. Étant moi-même accompagné, j’observe ces compagnons et me dit qu’ils pourraient tout aussi bien servir.
« Nephalie, pars devant et Theraphosa prend la voie des airs pour nous aider! »
Le corbeau trois yeux prit aussitôt son envole sans poser de question et comme nous étions tous les deux liés par la télépathie il m’était facile de savoir où il se trouvait. Bien évidemment, il ne devait pas trop s’éloigner de nous. Mais Nephalie avait décidé qu’il ne bougeait pas et restait à mes côtés, allant même jusqu’à se cacher derrière mes jambes.
« Tu ne vas pas faire le timide?! Aller! » dis-je, mais rien à faire ce dernier refusa de suivre le loup. Notre partage de sens aurait pu être utile à ce moment, cela m’aurait permis de voir exactement où il était parti, mais bon. Il semblerait que seul Theraphosa avait décidé de coopérer. Je crois qu’un peu d’entraînement ne sera pas de refus lorsque j’aurai mis au monde l’enfant que je porte parce qu’il y a un peu trop de laisser-aller avec celui-ci.
Du coup, nous nous mettons en route et déjà nous entendons les plaintes d’un pauvre commerçant qui a perdu son étale et la plupart des ses marchandises sont dans le même état. Je suis bien heureuse que mes familiers ne m’aient jamais fait cela pour le coup. La timidité de Nephalie me dérange bien moins soudainement. Enfin, je laisse mon camarade régler la situation, puis ce n’est qu’après cela qu’il se présente.
« Red… » que je me dis en plissant les yeux… « Red… Hmm, ça me parle vraiment. AH! Mais oui! » m’exclamai-je en faisant sursauter le dragon sur mes épaules. « Tu es celui avec qui j’ai partagé une pastille de rêve sans le savoir. Moi c’est Saryna, je ne sais pas si ça te parle plus? »
Je lui donne une légère tape dans le dos, même si je ne me souviens pas trop si notre rencontre s’était bien déroulée. Enfin, ce rêve était plutôt étrange puisque si je ne m’abuse, nous nous transformions en animal assez régulièrement jusqu’à ce qu’on trouve le moyen de sortir de là.
« En tout cas, t’inquiète pas pour ton piaf. On va le retrouver et l’empêcher de faire d’autres bêtises! »
D’ailleurs, j’en profite pour contacter Theraphosa pour savoir s’il a une piste à quelque chose à m’offrir, mais pour le moment il semblerait bien que non. Peut-être était-il parti du mauvais côté en choisissant un mauvais croisement. Enfin, au moins la chouette de ce dernier avait peut-être réussi à retrouver le familier en fuite.
« D’ailleurs, c’est la première fois que je vois un rapidodo de cette couleur. On t’a dit quelque chose à ce sujet lorsque tu l’as eu ou il est né comme ça? »
Le commerçant regarde de nouveau son étale et les cristaux que je lui laisse pour compenser ses pertes de revenue et le gâchis des aliments qu’il ne pourra plus vendre. Pauvre de lui, tout cela à cause d’un maudit oiseau géant qui courrait après un chat. J’ai honte de la situation, cela ne met jamais arriver avant avec n’importe lequel de mes animaux. Ils sont tous parfaitement entrainé et surtout tous écoutent les ordres de le maître. Mais bon, en même temps, il fallait bien faire son éducation.
La jeune femme me parle alors d’une pastille de rêve ! Voilà ! C’est ça ! Le rêve super bizarre où je me changeais en un animal différent toute les dix minutes. J’en ai des souvenirs de cela, nous étions sur la place de la capitale et tout le monde s’était transformé en bête.
“Ah la pour le coup, la pastille de rêve, je m’en souviens ! Ah c’était donc toi ! Ben je suis enchanté de te voir en vrai pour le coup !”
Je contacte pour ma part ma chouette qui m’informe qu’elle ne repère pas l’autre oiseau. Vous n’allez pas me dire que personne n’a vu passer ma grosse poule verte ? Nous avançons calmement dans les différentes rues pour déboucher dans une nouvelle avenue. Aucune des étales n’est pas terre et tout semble être à sa place. Des ombres passent à droite et à gauche. Et je l’aperçois, là en plein milieu de la route. Plus idiot qu’il en a l’air...car je sais qu’il ne l’ait pas.
“Euros...ne bouge plus ! Je viens te chercher...”
Mais à peine avais-je fait deux pas que le volatile piaf. Il lève la tête et l’ombre d’un chat se fait voir. Et le coureur repart de plus belle derrière le rouquin qui pensait avoir fait le plus dure. Oui, j’ai honte de mon oiseau. J’ai eu une trop haute estime de mon rapidodo, il n’était visiblement pas encore prêt à se rendre dans une grande ville.
“Il est né comme ça, du moins il était comme ça quand je l’ai acheté...certains Rapidodo comme Euros naissent avec une couleur différente...ces couleurs dit-on leur donne des pouvoirs spéciaux. Le mien par exemple, sa couleur verte lui donne la capacité de voler sur une courte distance. Je n’ai malheureusement pas encore eu la chance de tester cela sur le terrain...”
Nous n’avons pas le choix, nous allons devoir de nouveau le chercher. Aeris est toujours en l’air et je lui demande de suivre notre fuyard.
“Dis-moi sans être indiscret...c’est pour dans combien de temps ?”
Voilà! Maintenant nous savons tous les deux d’où nous vient cette impression de s’être déjà rencontré. Je crois qu’il avait même s’agit du rêve le plus étrange que j’avais fait sur le lot lors de cette saison chaude et pour tout dire, il s’en était passé des choses. D’ailleurs, je me demande bien ce qu’il a pu arriver pour que nous soyons tous les deux victimes. Avait-on trouvé le coupable qui avait fait cela? Il y a eu cette fille à la chevelure bleutée, puis avec Aslander et même Red. Ce n’était pas normal!
Continuant ainsi nos recherches, nous poursuivons notre avancé pendant quelque temps, discutant ainsi de cette satanée pastille de rêve, mais nous nous arrêtons finalement soudainement. Cette fois-ci, le piaf semble ne pas avoir causé d’autres dégâts et en regardant au loin, il se tient là-bas, observant devant lui, mais malgré les avertissements de mon compagnon, l’oiseau reprend de suite la poursuite de ce pauvre chat qui ne lui avait rien demandé.
« Sacré poulet que tu as là… T’es sûr qu’il n’a pas des gênes de chien? » dis-je amusé malgré tout. Après tout, c’est bien la première fois que j’entends parler d’un rapidodo qui chasse les chats. J’indique par la suite à mon corbeau la nouvelle direction à prendre mentalement et lui demande de me contacter s’il voit le rapidodo. D’ailleurs, ce dernier me répond finalement concernant sa couleur et m’affirme que cela leur donne une certaine capacité qui leur était propre. Par exemple, le sien qui était vert pouvait voler sur de courte distance et c’est d’ailleurs le moment que j’appréhende le plus… Et s’il décidait de s’envoler?
« J’espère qu’il ne décidera pas de le faire par lui-même aussi, d’ailleurs… »
Je me sens un peu mal pour le moment, il s’avère qu’au vu de mon état je ne peux pas réellement courir et ce dernier me pose justement une question pertinente. Malgré ma cape qui me cache plus ou moins, je ne peux pas faire disparaître complètement mes formes. Je me gratte doucement la joue de mon index griffu et lui souris un peu désolé…
« Et bien, normalement, je devrais accoucher lors de la prochaine lune. Devon ne serait pas très content s’il me voyait parcourir les rues ainsi dans mon état. Déjà qu’il ne veut plus que je travaille à la taverne tant que le bébé ne sera pas parmi nous. »
D’ailleurs, le petit monstre décide de faire des siennes et de bouger, me donnant ainsi quelques coups au niveau de mes flancs ce qui me fait sursauter légèrement et me fait porter les mains à cet endroit. « Oh! Ça suffit, là-dedans! » Que je dis même si je sais qu’il ou elle ne comprend pas ce que je dis. Enfin, je ne le cri pas non plus, mais je le dis assez fort pour que mon compagnon m’entende. Je dirais qu’avec le temps on s’habitue même si je me fais toujours surprendre à chaque fois. La sensation est parfois étrange, surtout lorsque l’enfant décide de gigoter. Chaque coup me fait contracter sur moi-même et naturellement cela me donne tout simplement envie d’aller à la toilette! Ce n’est pas encore un stade critique, mais je dirais que j’en ai encore pour une trentaine de minutes avant de devoir y aller pour de bon.
« Désolée, je crois qu’il ou elle a hâte de sortir de là. Et je dois dire que moi aussi j’ai bien hâte! »
Retrouver ma vie d’avant, même si ça ne sera jamais plus pareil, c’est tout ce que je demande. Bien évidemment, je serai mère alors je ferai tout pour ma famille et mon enfant, mais je veux pouvoir retrouver la forêt et m’y sentir tranquille. Je dois renouer avec cette dernière, réapprendre à mes familiers à travailler en son sein. Si Nephalie y a été habitué dès sa naissance, ce ne fut pas le cas de Theraphosa et Misumena qui vivent en ville depuis leur naissance.
* Theraphosa trouvé grand oiseau!
- C’est bien! Suis-le!
- Il poursuit un truc orange.
- Mais encore?
- Il se dirige vers un grand espace ouvert, plein de gens.*
Je tourne alors la tête vers Red et lui sourit.
« Mon corbeau semble avoir trouvé ton familier. Si j’en crois ce qu’il dit, il se dirige vers un grand espace ouvert où il y a plein de gens. Donc il devrait être proche de la place publique. Dépêchons-nous!»
Je pointe évidemment une direction qui nous y mènera en espérant que nous n’ayons pas trop de retard sur ce dernier et qu’il ne nous fasse pas faux bon à nouveau! J’accélère tout de même le pas optant ainsi pour marche bien plus rapide. De toute façon, faire un peu de sport ne peut pas me faire de mal.
* Essaie de le ralentir si tu peux…
- D’accord!*
Le corbeau se laissa descendre alors en piquet vers le grand oiseau vert et ouvrit ses ailes au dernier moment pour se mettre à son niveau. Croassant à ses côtés, il tente de gagner l’attention de la monture et se met aussitôt à lui tourner autour pour le déranger.
“Il ne l’a jamais fait devant moi et je ne pense même pas qu’il sache qu’il peut le faire mais oui espérons qu’il ne décide pas sur un coup de tête d’essayer”
Je l’écoute parler d’un certain Devon, je suppose que c’est le barman, après tout ce dernier, nous avait parlé à Jaina et à moi d’une femme qu’il voulait avoir dans sa vie à chaque instant. Je vois que ce dernier à bien œuvrer pour la réussite de son entreprise. Si la demoiselle est enceinte cela veut dire qu’il l'a convaincu de vivre à ces côtés. D’ailleurs celui-ci l’empêcher même de travailler à ces côtés le temps que le bébé décide de sortir de lui-même pour les rejoindre. Je trouve cela à la fois un peu dure pour celle qui m’aide car visiblement, elle est tout à même de marcher et donc d’apporter les boissons ou prendre les commandes et en même temps je le comprends car il voulait simplement faire en sorte que tout cela se passe parfaitement.
“Devon, ce ne serait pas le patron de l’Aventurier ? Si, oui, je suis heureux pour vous deux !”
Je la regarde parler à son ventre et encore une fois je trouve cela très mignon. Je dois avouer que plusieurs fois déjà nous avons évoqué la possibilité de créer une famille ensemble. Nous avions déjà un peu joué le jeu en faisant semblant d’être le père et la mère d’un petit chat que nous avions secouru et nous l’avions fait passer pour notre fils qui s’était transformé. Autant dire que nous avions bien rit sur le moment. Mais depuis nous n’avions jamais reparler de cette possibilité et pourtant cela me travers souvent l’esprit. Mais l’idée continuait à germer sur le côté.
C’est finalement le corbeau qui trouve mon rapidodo qui visiblement se dirige vers la place publique autant dire là où il y a un maximum de gens. Je ne sais pas à quoi pense mon piaf mais décidément ces choix sont plus que douteux mais bon après tout ça reste juste un grand volatile. Du coup son cerveau devait avoir la taille d’une noix.
“En avant donc...”
Nous débouchons finalement sur le lieu que l’on cherche...et il y a effectivement beaucoup de monde. Heureusement pour moi, un oiseau de cette taille cela ne passe pas inaperçu. Le gros dodo semble complétement perdu au milieu de la foule. Le félin à du profiter de toutes ces jambes pour foutre le camp le plus rapidement possible. Je m’avance vers ce dernier pour attraper les rennes et je ramène ses yeux dans les miens pour qu’il comprenne qu’il a fait une véritable bêtise.
“Euros...”
Ce dernier ne croasse légèrement visiblement pas très fière de lui. Il y a de quoi, il m’a fait courir et pire que cela il a fait se dépêcher une femme enceinte. Autant dire que pour aujourd’hui c’est plutôt un zéro pointer pour ma monture. Néanmoins c’est tout de même de ma faute, j’aurais dû me douter que cela allait arriver.
“Merci pour ton aide. Pour te remercier, Est-ce que je peux te proposer de te raccompagner ? Mon oiseau serait heureux de te servir monture pour le retour. C’est une façon de se faire pardonner.”
Pourquoi quelqu’un qui ne semble pas venir souvent à la capitale, il semble connaître les bons coins puisqu’il me demande si le Devon dont je parle ne serait pas le patron de l’Aventurier Téméraire. Je ne peux que sourire à cette question. « Eh oui, c’est bien de lui dont je parle et merci… » continuai-je. Après tout, il nous félicitait tous les deux pour notre futur enfant à venir.
Enfin le petit semble aussi apprécier les paroles de ce dernier, puisqu’il décide de me le faire savoir en grands coups de pied ce qui m’arrache une plainte ou deux et un avertissement sonore à ce dernier. Ça suffit ou ça va barder. Bon, je ne peux pas réellement mettre mes menaces en action puisqu’il est très bien où il est, mais n’empêche qu’à force de me faire cela, les maux de dos que je ressentais ne font qu’empirer surtout au niveau du bas du dos. Une véritable horreur! Je sais qu’il existe quelques infusions de thé à base de Balsilic, de Reines-des-prés, de saule ou bien d’harpagophytum plus communément appelé la griffe du diable, qui sont souvent recommandées pour les douleurs musculaires ainsi qu’articulaires. Bon, il faudrait que je me renseigne auprès de médecin à savoir ce qui était bon ou pas pour moi dans le lot.
Enfin, dans tous les cas, ont se met en route puisque Theraphosa a retrouvé la grand volatile de par les airs et surtout avec mes consignes pour lui faire prendre la bonne direction et nous arrivons finalement sur la place publique où se trouves quelques arbres et arbustes dont des lilas qui n’avaient pas encore fleuris, mais dont les bourgeons commençaient à se faire voir. Il y avait même des parterres de fleurs qui entouraient quelques fougères qui se trouvaient en leur centre. Actuellement il y avait surtout des cosmos ainsi que des tulipes au vu de la saison.
Je laisse donc mon compagnon rattraper son grand volatile qui avait perdu sa cible et au vu de son comportement, celui-ci savait qu’il avait fait une bêtise. Je rappelle donc à moi Theraphosa qui se pose sur mon épaule et le félicite d’une simple caresse dans le cou. Il ouvre grand ses ailes de contentement m’obligeant à pencher la tête.
« Rester près de moi, Nephalie et Misumena. Je ne voudrais pas vous perdre dans cette foule. »
Red revient, alors m’offrant la possibilité de me raccompagner tout en me mentionnant que je pourrais monter sa monture. Dans une autre vie j’aurais pu lui dire oui, parce que dans celle-ci je n’avais jamais rien chevauché de ma vie et bien que je pourrais faire une blague graveleuse en cet instant même je m’abstiens d’impliquer Devon dans cette conversation tout à fait normale.
« C’est bien gentil de ton offre, mais disons que je n’ai jamais utilisé de monture de ma vie, alors ce n’est pas aujourd’hui que je risque d’apprendre et encore moins dans mon état. Mais j’ai encore quelques courses à faire, alors si vous voulez bien m’aider à les porter jusqu’à chez moi, ce ne serait pas de refus. »
Pour cela il fallait revenir sur nos pas et se diriger vers le quartier commerçant!
« Dis-moi, par simple curiosité, il me semble que tu as changé un peu depuis notre première rencontre. Je sais que les rêves peuvent nous jouer des tours, mais il me semble que tu étais différent? Enfin, je dis peut-être n’importe quoi aussi… »
La jeune femme me dit qu’elle n’a jamais chevauché de sa vie et au vu de son état physique, j’ai envie de dire que c’est une menteuse mais bon étant donné que cela relever de sa vie privée, je m’abstiens de tout commentaire déplacer même si cela me démange terriblement. Par contre, la demoiselle a encore quelques courses à faire avant de rentrer et je lui dois bien cela aux vues de ce qu’elle a fait pour moi aujourd’hui. Je souris donc...
“Avec plaisir...et Euros sera ravies d’avoir du poids à porter...”
Nous redémarrons donc avec la petite troupe vers le quartier commerçant pour faire nos emplètes. Alors que Saryna fait les siennes, j’en profite également pour en faire quelques-unes...que cela soit des herbes ou encore des petits accessoires qui me serait utile en mission. Les paquets, je les dépose dans des sacs que j’accroche à la simple selle de mon rapidodo. Il ne risque pas d’aller bien loin après tout Aeris s'est mis sur son crâne et Morro traine dans ses pattes histoire qu’il ne court pas après un autre matou.
“En effet, Je me suis comment dire...échouer sur une île déserte...et j’ai trouvé un camp abandonné avec une potion...enfin abandonné...des braconniers avaient capturés deux créatures qu’ils avaient enfermés dans des caisses en bois sauf que les deux se sont échappés et on tuer tout le monde. Je pensais donc qu’il s’agissait d’une potion de soin sauf que voilà c’était une potion de changement d’apparence...”
Oh oui, c’est idiot d’avoir pensée directement à ce style de potion mais vu mon état physique et le manque de nourriture...disons que cela m’aurait grandement aidé. Du coup, pas étonnant qu’elle se demandait comment j’avais pu changer à ce point. En tout cas, la demoiselle était très observatrice surtout que le rêve n’avait pas dû durer aussi longtemps que cela.
“Je pense que l’on à toute la liste, il te faut autre chose ?”
Parfait, Red est donc d’accord pour me suivre le temps de mes courses, ce qui ne devrait pas être bien long en réalité. J’ai besoin d’acheter quelques aliments qui peuvent être conservés pendant un petit moment à température ambiante. Comme nous avions déjà passé par le quartier commerçant, ce ne fut pas bien compliqué pour s’y rendre. Il ne suffisait que rebrousser chemin. Évidemment, les commerçants regardent d’un air suspicieux le volatile maintenant tenu à la bride par son propriétaire. Les rumeurs vont vite dans ce genre d’endroit et surtout lorsque l’un des marchands est affecté directement puisque son kiosque a été démoli.
Pour ma part me dirigent alors rapidement du côté des vendeurs de légumes. Depuis le temps que je les côtoie, il m’est devenu plus facile de discuter avec eux. Puis, ils ont tous hâte de voir la petite bouille de notre futur enfant.
« Ah! Saryna, tu devrais laisser Devon se charger des courses! Tu es enceinte jusqu’aux yeux!
- Mais je suis encore capable de me déplacer et il a bien trop de choses à faire avant la venue du bébé, alors je le laisse s’occuper de sa taverne.
- Haha! Dis-moi ce que je peux faire pour toi aujourd’hui. »
Je lui demande de me mettre dans un de mes sacs en tissu, quelques oignons, des carottes ainsi qu’un gros chou, puis de me remettre sa plus petite poche de pommes de terre. Devon et moi ne sommes que deux, alors ça ne sert à rien pour le moment de prendre de grosses quantités. Je remercie évidemment le marchand et change d’étale me dirigeant vers le boulanger du coin. Je lui achète une bonne miche de pain pour accompagner le ragoût de ce soir. Enfin, j’hésite encore en réalité, il s’agit du plat que je maîtrise le plus, mais j’aimerais bien essayer de faire un potage qui accompagnerait un plat avec des saucisses. Chrisna m’a fait savoir que ce n’était pas bien compliqué comme cuisson, mais que je devais simplement m’assurer qu’elles étaient bien cuites. Puis ça fera changement et Devon sera surpris!
Red me rejoint vite fait à ce moment et je me permets de le questionner un peu sur son physique. Je suis curieuse puis il faut dire que je suis assez observatrice et j’ai une grande mémoire. C’est un atout considérable pour en forêt. Il semblerait que ce dernier a vécu un naufrage et un frisson me prend. Je ne peux qu’imaginer Devon qui a subi la même chose deux fois. Avec tout ça, je n’ai plus du tout envie de remettre les pieds sur un navire moi-même.
« Enfin, au moins tu es toujours en vie et c’est ça l’important. »
Je me tourne alors vers le marchand de viande, lui prenant ce dont j’avais besoin ainsi qu’une douzaine d’œufs. Ça se mange bien et passe partout. Je crois bien avoir fini avec tout ça. Je présente donc mes sacs à Red qui place le tout sur sa monture et nous nous mettons alors en route en direction de ma demeure. Je pourrais l’inviter à boire un verre d’eau, parce que sans Devon c’est tout ce que nous avons, mais je pense qu’il a des choses plus importantes à faire et il ne faut pas se mentir. Je suis tout de même fatiguée de ma journée.
Il m’aide à rentrer mes courses et les déposes sur le comptoir. Mes familiers, heureux d’être de retour, se mettent à courir partout et je remercie finalement l’aventurier pour son aide. Quand celui-ci quitte la demeure, je me dépêche de ranger le tout avant de fermer à clé les portes. Je mérite bien une petite sieste.