On lui avait annoncé cela presque en rampant. Un coursier comme un autre qui avait tenté de fuir après avoir déposé la missive.
Un coursier qui devait regretter d'avoir un métier pourtant bien simple et sans risque, un coursier qui pendait dans un coin reculé de la capitale, servant de nourriture pour une chouette aveugle gardée captive dans une partie des égouts.
Cela avait fait blêmir de rage la vipère, suffisamment pour que même ses lieutenants les plus proche n'évitent de croiser son regard.
Il était inévitable qu'on cherche à la voler un jour, mais que cela réussisse ?
Après une journée complète à se passer les nerfs sur ce qui pouvait bien lui tomber sous la main, Valeera finit par convoquer ses hommes de confiance au cour de laquelle quelques informations furent trouvées.
*******
La réunion se voulait des plus informelle, mais la grande pièce qui accueillit les têtes d'Althaïr était tout sauf modeste : une grande table de bois massif, entourée de fauteuils rembourrés ou prenaient place des individus nerveux qui ne cachaient pas leur peur.
Et au bout de cette dernière, une jeune femme au regard jaune plein d'une colère froide qui ne demandait qu'à s'exprimer.
Il fallut quelques temps pour qu'un des membres ne réussisse à prendre la parole, se levant avant de lire tout ce qu'avait pu trouver le vaste réseau de la capitale :
Une satané compagnie venait juste de vouloir empiéter sur son territoire, proposant ses services pour aider les escrocs en tout genre à semer le désordre dans la domination soigneusement organisée de l'hydre. Une compagnie qui avait été difficile à trouver, mais qui était bien trop grosse pour passer sous les vues du groupe.
-Trouvez moi qui à organisé ça.
Ordonna t-elle avant qu'un nouveau malfrat ne se lève pour préciser que celui qui avait effectué le vol avait déjà été arrêté. Non pas par la garde, mais par la Meute, et était délicatement interrogé
Ce qui avait permis de trouver deux noms : Celui de son contact, mais également de la personne à qui il fallait s'adresser, un pseudonyme sans doute, mais c'était un bon début.
Frappant dans ses mains avec un sourire, Valeera avait alors laissée échapper un petit rire avant d'ajouter
-Et on osera reprocher à la torture de ne pas donner de réponses... Très bien trouvez le moi !
-Et bien... ça ne sera pas aussi simple
Dit l'homme en déglutissant avant de précipitamment s'expliquer avant qu'un malheureux accident ne le force à se taire à jamais.
-Voyez vous, ils sont plutôt méfiant... et je doute que leur responsable ne vienne s'il sent le moindre piège...
Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un petit voleur indépendant...
Une longue discussion finit par s'engager sur la bonne marche à suivre, une discussion qui dura si tard, que le pauvre coursier qui avait annoncé la première nouvelle devait déjà être un tas de viande grignotée. Mais que, étrangement, tout le monde oublia.
****
Finalement un rendez vous fut prit. Et Valeera se fit passer pour une voleuse aux dents longues, avide d'organiser un vol contre un enchanteur particulièrement doué de la capitale,
Une rencontre organisée dans une petite taverne proche des docks, ou la vipère espérait bien pouvoir confronter la source de ces soucis.
- Apparence de Valeera:
- HRP:
- N'hésite pas à me mp si quelque chose ne te convient pas. Pour plus d'info sur les contrats tu peux aller lire la partie commanditaire du projet de joueur qui est enfin posté : Lien
C’est lui ?
Je me tournai vers le cambrioleur qui m’attendait un peu plus loin, caché derrière une colonne.
Oui, ou plutôt ce qu’il en reste …
D’un simple coup de pied, je poussai la dépouille dans les eaux glacées de la Luisante. Il avait rempli son office, pauvre petit gamin sans le sou. Je me détournai du spectacle macabre d’un jeune homme qui s’enfonçait sous les flots, entraîné par le poids des lourdes pierres attachées à ses chevilles et à son cou. Seul m’intéressait mon associé qui m’attendait dans l’ombre.
L’hydre ne s’arrêtera pas là Johana …
Je plantais mon regard dans le sien, me délectant de la peur qui les illuminait dans la nuit noire. Il avait raison de s’inquiéter. S'il avait été moins prudent, il serait lui aussi au fond du canal. Accepter de voler l’hydre … quelle folie ! Et pourtant nous avions réussi et mon voleur était encore vivant comme convenu. Je fouillai dans ma poche pour en sortir une bourse bien garnie. Avec une somme pareille, il pourrait passer ses vieux jours au soleil l’esprit tranquille. Dommage, il était vraiment talentueux …
Comme convenu, l’hydre a eu son coupable et moi j’ai semé mes graines. Personne ne vous recherche à présent, alors profitez-en pour disparaître …
La bourse changea de main en un instant. L’homme sombre jeta un rapide coup d’œil à son contenu, mais il savait déjà qu’elle tiendrait toutes ses promesses. Avalon était un employeur fiable et la somme colossale que nous avait rapporté ce contrat pouvait très bien être partagée avec son principal artisan.
C’est toujours un plaisir de faire affaire avec vous Johana …
Sans un mot il disparut dans les ombres me laissant seul sur les quais. Il était temps que je regarde si mes graines avaient germé.
~~~
Je jouais gros, très gros. En acceptant de m’attaquer à l’hydre, je ne voyais pas que le profit immédiat, mon objectif allait au-delà de la récompense. Je savais pertinemment qu’une telle organisation me tomberait dessus au moment même où ils se rendraient compte qu’on les avait volés. Il était trop tard pour faire machine arrière, soit cet acte dégénérait en guerre ouverte, soit nous parvenions à un accord. Pourquoi n’ai-je pas fait en sorte de les contacter en me montrant amical ? Tout simplement parce que les rois de la pègre ont la fâcheuse tendance d’oublier qu’ils ne sont pas les maîtres du monde. Une petite pincée de réalité était nécessaire pour leur faire comprendre qu’un réseau comme Avalon était un partenaire fort utile. Je regrette seulement que la doublure que j’avais engagée soit morte dans ce processus. Une personne dont le pouvoir était d’effacer sa propre douleur … cela ne courait pas les rues. Pas de chance pour lui, il n’était pas immortel, même si une potion de Simul'Mort aurait pu lui sauver la mise. En revanche, il avait eu le temps de transmettre les informations que je souhaitais. Et en particulier un nom de code qui me permettrait immédiatement de savoir quand l’hydre chercherait à me contacter.
Je n’avais pas dû attendre longtemps, avant qu’un membre de sa mafia contacte la personne dont mon leurre avait donné le nom au milieu de ses cris d’agonies. Le moment de la confrontation approchait à grands pas et la moindre erreur serait fatale. Je ne savais pas qui j’allais rencontrer, mais il était sûr que ce messager serait hostile envers moi et envers mon organisation. L’établissement d’un contrat de vol n’était qu’une couverture pour m’approcher, mais c’était aussi ce que je voulais, alors je répondis favorablement à la demande de rencontre.
Je n’ai pas souvent peur, mais quelque chose me dérangeait tandis que j’attendais cette rencontre, assis à une table dans un coin de la taverne. Le goût du vin était absolument atroce et ce n’était même pas la faute du cépage. Était-ce là le fameux repas du condamné ? Avais-je voulu jouer trop grand et m’étais brûlé les ailes ? Toutes ses réflexions traversaient mon esprit, mais l’arrivée de la « voleuse » coupa court à mes ruminations. J’avais laissé sur le coin de la table un insigne pour qu’elle me reconnaisse et j’étais donc certain que ce n’était pas une jeune femme égarée. Sans un mot, je lui fis signe de s’asseoir en face de moi.
Je restai décontracté, mais aux aguets. J’étais prêt à dégainer ma dague à tout instant et un plan de secours m’attendait dehors pour disparaître, si on ‘en laissait le temps. Pour l’instant, il me fallait faire comme si de rien n’était. Mon regard chercha le sien afin d’ouvrir le dialogue.
Bien avant de commencer, j’aimerais m’assurer que vous êtes bien la personne que j’attendais, merci de me donner votre nom.
C’était probablement un faux nom, mais au moins cela permettait de vérifier qu’elle était soit le commanditaire, soit quelqu’un travaillant avec lui et par extension, pour l’hydre. Si elle s’exécutait, j’en ferais de même en lui donnant mon nom de code pour que nous puissions commencer. Jusqu’où allait-elle jouer cette mascarade ?
Voici les conditions que vous vous engagez à respecter en travaillant avec nous.
J’énumérai les grandes lignes de nos contrats. Comment modifier, annuler et se faire rembourser un contrat, la close d’anonymat, l’impossibilité de rencontrer l’exécutant … Tout ce qui était nécessaire de savoir pour travailler avec nous. C’était des questions purement pratiques que je réservais aux commanditaires afin qu’il sache dans quoi ils s’engageaient. C’était également une démonstration du sérieux de mon organisation afin de piquer son intérêt.
Maintenant, si vous êtes en accord avec ces principes non négociables, nous pouvons discuter du contrat que vous souhaitez proposer.
Valeera fit gentiment semblant au début de l'affaire, se contentant de hocher la tête sans pour autant répondre. A quoi parler avec une personne qu'elle venait menacer ? Ce n'était pas comme si le bar lui appartenait et que chaque personne présente était à sa solde.
Au lieu de quoi, une fois qu'il eut finit de parler, elle se contenta de croiser les mains en posant les coudes sur la tables, ses yeux jaunes scrutant sa cible.
-Le contrat que j'exige.
Corrigea t-elle d'une voix en tranchante en fixant l'individus dans les yeux, agacée qu'il utilise un pouvoir qu'elle n'arrivait pas à identifier, même si son sceau magique ne cessait de s'agiter.
Claquant buvant à petite gorgée la boisson qu'elle avait commandée, elle finit par soupirer avant de reprendre.
-Voyez vous, les gens pour qui je travaille on en sainte horreur de se faire voler, c'est un fait.
Pas pour l'argent voyez vous, ils sont bien au delà de cela, mais pour la réputation.
Quelques cristaux ne pesaient que peu dans la balance, surtout au vu des sommes qu'ils brassaient quotidiennement. Mais si l'Hydre reignait par une chose, c'était bien la terreur. Exposant à la vue de tous ceux qui avaient tenté de la défié.
Comme c'était le cas avec le cadavre du voleur, cadavre que sa famille rejoindrait bientôt, fort heureusement.
-Ainsi je serais brève, il va vous falloir oublier la capitale pour vos affaires, surtout si ces dernières vises mes employeurs.
Sans quoi j'en ai bien peur... il nous faudra prendre des mesures... contraignantes.
Laissant un petit silence, elle s'enfonça dans son fauteuil, laissant ses paroles planer en l'air comme une épée suspendue au dessus de l'intervenant.
-Mais vous êtes quelqu'un d'intelligent j'en suis sur, et si vous avez osé remettre les pieds ici, en sachant ce qui est arrivé à celui qui à fait ça, c'est en vue de proposer quelque chose, je me trompe peut être ?
Et si ce n'était pas le cas, il serait dommage d'envoyer un cadavre au Grand Port par la voie expresse.
S'emparer de la ville portuaire n'était absolument pas dans les plans de la vipère, bien au contraire, elle préférait resserrer son emprise sur la capitale quitte à négliger les autres villes. Et s'il fallait trancher les gorges des gens désireux de grignoter sa part du gâteau... soit
- Apparence de Valeera:
J’imitai sa position, coude sur la table, mains croisées, me penchant légèrement en avant, un air satisfait sur le regard.
Vous n’avez pas la moindre idée de qui nous sommes n’est-ce pas ?
Je lui jetais un regard interrogateur teinté de défi. Elle croyait avoir affaire à une compagnie de mercenariat classique basée au grand port. Voilà tout ce que ma doublure avait pu lui dire, car c’est ce que je lui avais moi-même dit. Je devais paraître faible pour qu’on vienne jusqu’à moi et assez fort pour ne pas qu’on m’assassine dans la minute. Un jeu d’équilibriste des plus dangereux, mais je savais ce que je faisais … pour l’instant.
Je comprends tout à fait les craintes de vos employeurs de voir leur réputation. Après tout, rares sont ceux à avoir pu vous atteindre d’une telle manière.
Je jetai de lui sur le feu volontairement pour lui rappeler que j’étais certes un cancrelat à leurs yeux, mais en cancrelat qui les avait frappés là où cela faisait mal.
Je crains que faire nos bagages pour quitter la capitale ne soit … pas à l’ordre du jour. Voyez-vous, nous faisons affaire dans cette bonne vieille ville depuis bien longtemps, bien avant que vos employeurs ne débarquent pour y faire leurs propres affaires. Nous avons vu des mafias se construire et s’écrouler et nous sommes toujours là.
Je l’imitai encore une fois, plongeant sur le dossier de ma chaise.
Vous voulez savoir pourquoi ?
Je marquai un petit silence interrogateur, avant de poursuivre, ce n’était qu’une question rhétorique après tout.
Parce que vous autres les mafieux avez désespérément besoin de nous.
J’attrapais mon verre de vin que je fis délicatement rouler entre mes doigts, avant d’en prendre une gorgée. Mon regard se perdit un instant dans sa robe écarlate avant de retourner à mon interlocutrice.
Nous sommes une arme, un outil, discret, efficace. L'instrument parfait pour vous faire la guerre sans jamais vous mouiller. Et n’oubliez pas … si nous vous avons attaqué, c’est que quelqu’un nous a payés pour le faire. Vos ennemis abondent en ces lieux et voudraient voir sombrer vos employeurs. Notre coup d’éclat les encouragera à recommencer. Vous aurez beau massacrer des petits voleurs et leur agent de liaison, vous ne parviendrez jamais à détruire notre organisation. Et vos ennemi seront toujours là. Voyez-vous où je veux en venir ?
Devant cet homme si présomptueux, Valeera resta un moment sans parler avant d'échapper un rictus, qui finit par être un léger rire avant qu'elle ne puisse plus se contrôler et se mette cette fois à la faire sans plus aucune retenue.
Et il lui fallut quelques minutes pour finalement réussir à contenir sa crise de rire, essuyant une larme hilare au coin de sa joue avant de reprendre
-Besoin de vous ! N'est ce pas une merveilleuse chose que d'entendre cela ?
A vrai dire plusieurs des clients eurent un petit rire également, mais parvinrent à rester discret.
-Une réflexion typique de ceux qui se croient en odeur de sainteté. Néanmoins a part des mots creux et un peu trop de confiance en vous, je ne vois nullement ce qui fait d'Avalon une si grande organisation.
Loin d'égaler la cabale par la taille de son réseau, ni même en matière de contact. Organisation dans laquelle la vipère pouvait se targuer d'un haut échelon, mais qui bien sur... resterait sous silence.
-Je vois parfaitement ce que vous tentez de faire oui, mais je ne peux que m'amuser de l'aplomb et la confiance que vous mettez dans vos mots.
A croire que notre milieu est un fleuve que l'on peut contrôler.
La discrétion n'a de valeur que si l'on craint la garde et mieux vaut un nom qui fasse trembler qu'un mystère qui n'inspire rien d'autre qu'une vague interrogation.
Il ne s'agissait pas de contrôler les esprits a l'aide d'une petite légende murmurée, mais par des actes, choses qui se voulaient moins durable, mais nettement plus efficace.
-Ainsi pour mes chers amis vous n'êtes pas tant une arme que quelque chose de différent, des gens qui pensent pouvoir tirer les ficelles dans l'ombre, comme j'en ai déjà vu beaucoup, mais qui oublient bien facilement qu'un pantin à sa propre volonté
Mais s'il est question de prouver qui peut apposer sa virilité mal avisée sur la table, peut être que mes employeurs seraient tentés d'essayer de vous traquer un par un.
Si nous sommes aussi insignifiant que cela, peut être serait il judicieux de se sacrifier pour vous blesser ?
Ce qui évidement serait sacrifier ses pions, quitte à user et abuser des ressources de la cabale pour débusquer chaque personne ayant entendu parler de cette même compagnie.
Après tout les gens capable de détecter les mensonges étaient une ressource fort utile, tout comme les précieux sérums de vérités.
-Je suis sur que même malgré votre "légendaire" puissance, perdre la capitale serait un revers conséquent.
Au vu du réseau tissé au fil du temps de part la cabale ou les petits potes, cela s'avérerait sans doute bien plus aisé qu'on ne pouvait l'imaginer. Mais encore une fois tout n'était qu'une petite suite de conjecture. Une passe d'arme qui visait à intimider pour mieux discuter sur les négociations à venir.
-Mais cessons cette démonstration de contact et de faux semblant, si vous attiré notre attention ce n'est pas pour avoir la joie de jouer votre vie sur ma patience qui avec vos bravades inutiles qui au fil du temps deviennent fatigante.
La porte claqua au fond de la salle, laissant voir plusieurs mercenaire entrer dans la pièce, couverts de sang et arborant chacun une hybridation lupine différente. La Vipère ne put que sourire à leur arrivée avant de reprendre de bien meilleure humeur
-Qu'avez vous donc cherché à accomplir en permettant à un amateur de nous voler, qui plus est à tenter de le faire échapper à la Meute ? Je suis curieuse de savoir ce qu'une si "illustre" organisation pourrait avoir à y gagner
On ne provoquait pas les gens pour le plaisir, à moins d'afficher un niveau de déficience inquiétant. Mais si la compagnie avait survécu au Grand Port depuis tout ce temps, c'était qu'elle ne manquait justement pas de matière grise.
- Apparence de Valeera:
Cela faisait des années que je leur courais après. Insaisissables, invisibles et pourtant présents partout. Je n’avais jamais réussi à les débusquer, mais je tenais enfin une piste. L’hydre, une organisation qui s’était montée beaucoup trop vite au sein de la capitale. J’avais cherché pendant longtemps une explication à leur soudaine puissance : le lotus noir, Althaïr, ce réseau de tavernier … Aucun d’eux n’aurait pu retrouver mon homme, j’étais sûr d’avoir pris toutes les précautions nécessaires pour le protéger de ces entités. Il ne restait que …
La peur me tordit les entrailles et pour la première fois elle se glissa jusqu’à mon visage. C’était une sensation … absolument exquise. Ce goût de défaite qui s’insinuait dans mes os, mon sang tambourinait à mes tempes et martelait mes pensées. J’avais réussi, j’en étais convaincu maintenant, j’avais réussi après tant d’années à leur mettre le grappin dessus. J’avais pris tous les risques aujourd’hui pour pouvoir les rencontrer et l’un de leurs membres se tenait devant moi. Je n‘avais rien à proposer à l’hydre, car elle avait déjà tout. L’argent avec Althaïr, les informations avec les taverniers et l’influence avec ce fameux groupe que je chassais depuis tant de temps.
Je repris le contrôle de mes émotions en un instant, retournant son regard provocateur à la femme qui me faisait face. Mes prochains mots seraient peut-être mes derniers.
Je vois … il me semble clair que mon réseau n’a rien à vous proposer que vous ne possédiez déjà. Mais pour vous dire la vérité, ce n’est pas cela qui m’a poussé à agir contre vous.
Je venais de lui révéler une information capitale en avouant avoir organisé cela moi-même.
Vous me voyez désolé d’avoir eu recours à une méthode aussi extrême pour vous rencontrer, mais vous êtes quasiment impossible à trouver.
Mes mains se crispèrent légèrement tandis que je continuai, plus aussi sûr de moi. Mon plan d’évasion pouvait être déclenché à tout moment si la situation dégénérait, mais pour l’instant je devais rester calme, malgré les palpitations de mon cœur.
J’ai utilisé le réseau comme un élément de comparaison pour voir si vous étiez bien celle que j’attendais. Cela fait bien des années que je cours après des gens insaisissables dans le monde de l’ombre. Pour ainsi dire, je ne sais même pas s’ils existent vraiment, jusqu’à maintenant.
Je me reculai sur le dossier de ma chaise pour me redonner un peu de courage.
Ce que je souhaite, c’est proposer mes services à ses personnes. Je parle en mon nom et non celui du réseau. Il ne s’agit pas de l’hydre, ni d’Althaïr, mais de ce qui a encore derrière tout ça. Ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre, plus habilement que je ne le ferai jamais. Ceux qui vous ont permis de retrouver ce voleur malgré toutes mes précautions, car je sais pertinemment quels étaient vos atouts et pourtant, ils n’expliquent pas comment vous avez fait pour lui mettre la main dessus, malgré mon premier leurre et les suivants.
Je pris une gorgée supplémentaire de vin pour me redonner du courage.
Ma provocation avait pour but d’évaluer à quel point vous vous sentiez puissante. Le réseau aurait pu vous apporter beaucoup si vous n’aviez été qu’un membre d’une mafia. J’en déduis donc que vous êtes soit mégalomane soit que vous avez mieux. Et c’est à ce mieux que je m’intéresse.
Devant la réaction, plus qu'étonnante de l'envoyé, Valeera leva une main impérieuse pour que cesse cette mascarade. Elle même ayant plus à y gagner que pouvait le penser cet homme.
-Erreur. Votre réseau à de nombreuses choses à offrir et si ce n'est des informations, nous pourrions tout deux gagner quelque chose d'un partenariat.
Ce dernier était intelligent et savait ce qui pouvait se profiler derrière cette mafia propre à la capitale. L'ombre de la cabale était partout, s'insinuant dans les moindres recoins, comme un cancer dans un corps.
Souvent, ce n'était pas vous qui les trouviez, mais l'inverse. La propre intégration de Valeera c'était faite dans la douleur, et si Oswald avait échappé au châtiment corporel, c'était au prix de la vie d'un de ses ancien associé.
-Mais je peux bien vous accorder cela, nous n'avons pas fait cela tout seul. Et si j'en crois mes associés... vous êtes particulièrement habile dans votre travail.
C'est... intéressant.
Autant dire que la vipère considérait l'option d'introduire cet homme efficace dans ce cercle fermé. Mais tout cela ne pourrait se faire en une journée. Et sa volonté de servir serait testée, en profondeur, de sorte à ce que nul sang impur ne vienne polluer l'organisation
Car si chacun aimait se complaire dans son indépendance, certaines choses n'étaient pas les bienvenues.
-J'aime les gens intelligents, ils sont d'une conversation lus agréable que les masses de mouton que l'on rencontre habituellement. Alors je vais vous accorder une chose.
En temps normal, jamais nous n'aurions pu retrouver votre voleur, il était trop bien dissimulé pour que nous le puissions. Mais quelqu'un à murmuré à l'oreille d'un des commanditaires, le murmure est devenu une piste, la piste, une invitation à la chasse.
Et la suite de l'histoire tenait dans un petit sac ensanglanté.
Derrière ses airs de manipulatrice, Valeera était tout de même blessée dans son orgueil, voir une petite frappe réussir à la voler et s'en tirer sans soucis grâce à une compagnie externe...
-Si c'est cela qui vous intéresse...
Commença t'elle avant de s'interrompre. Buvant une gorgée de vin avant de claquer des doigts.
L'activité de la taverne s'arrêta aussi net, et tout le monde sortit, barman y comprit. Laissant le duo seul alors que la vipère reprenait une position confortable.
-Je pense que nous pourrons trouver un terrain d'entente.
Vous avez joué un coup habile, et je sais me reconnaitre perdante malgré ma mauvaise foi.
Se rapprochant d'avantage, elle prit un ton plus bas.
-Passez un pacte avec nous, et je saurais m'assurer que ceux qui voient tout entendent parler de vous, et vous contactent lorsque vous aurez fait vos preuves
- Apparence de Valeera:
Mes prières intérieures furent enfin entendues et je me rendis compte que j’avais arrêté de respirer. Après toute cette histoire, je me prendrai des vacances sur l’archipel, ça m’empêchera de jouer ma vie encore. Un poids terrible disparu de mes épaules quand elle admit enfin ce que je lui avais dit depuis le début : elle pouvait avoir besoin de moi. Ce qu’elle dit ensuite fut plus informatif que tout cet échange. J’appris d’abord que j’avais raison de suspecter l’intervention d’une autre organisation bien plus développée que la mienne. Sa façon d’en parler m’indiqua également qu’elle n’y jouait pas un rôle très important, mais sa confiance indiquait qu’elle n’était pas non plus au bas de l’échelle. J’avais visé juste tout compte fait, d’ailleurs elle se déclarait perdante. Cela voudrait-il dire …
Je ? Hum ... Je me demande qui emploie qui tout d’un coup …
Je reprenais un peu confiance en moi, mais je n‘allais pas non plus la provoquer à nouveau, d’autant qu’elle venait enfin de faire sortir tous ses sbires de la taverne. De la poudre aux yeux, mais je devais me méfier. Son petit jeu avait marché sur moi, même si j’étais un dur à cuire. Pas question qu’elle me trompe à nouveau.
Je me reculais dans ma chaise, rinçant ma gorge avec ce vin salvateur. J’en appréciait chaque gorgée, car j’avais frôlé ma fin sur ce coup. Je devrais me contenter des tactiques moins dangereuses à l’avenir. Le risque ne me réussissait pas. Je plantai mon regard dans le sien essayant d’y lire si cette proposition était réelle ou non. Elle semblait sérieuse et bien lançons nous alors.
Ça me convient tout à fait, mais pour l’instant vous ne m’avez pas laissé beaucoup d’indices sur ce qui pourrait vous intéresser dans notre réseau. Vous semblez déjà bien vous en sortir avec l’aide de vos « associés », alors je me pose la question. Qu’est-ce que vous voulez de nous ?
Je laissais un silence s’installé pour la laisser réfléchir, tout en réfléchissant moi-même à ce que j’allais dire.
Bien entendu, un pacte entre nous impliquerait un cessez le feu et une promesse de non-agression. Les contrats à votre encontre vont pleuvoir après notre réussite, il va me falloir tous les refuser …
Je restai pensif. Un choix s’imposait à moi et dans les deux cas je perdrais quelque chose au niveau de ma réputation. Soit, je lui demandais de cacher la mort de mon voleur et j’affichais très clairement que j’étais de connivence avec elle, soit je la laissais le crier sur tous les toits, mais j’avais au moins l’excuse d’avoir perdu pour justifier que je ne m’en prenne plus à l’hydre. Une décision bien complexe.
Pourriez-vous rendre la mort de mon voleur un peu plus voyante ? Cela me servira comme excuse pour justifier que je n’accepte aucun autre contrat contre vous à l’avenir sans pour autant révéler que nous travaillons ensemble. Ce sera à votre avantage, nous garderons chacun peu la face dans cette configuration qu’en pensez-vous ?
Moi j’avais accompli le contrat et elle avait trouvé le voleur. Nous perdions chacun un peu de réputations, mais l’équation s’équilibrait entre nous.
Qui employait qui ? Telle était la grande question, à laquelle la demoiselle répondit en déroulant un petit médaillon forgé. La chainette tinta en se déliant, laissant miroiter un cercle fait d'un métal sombre, sur lequel le symbole de l'hydre était gravé dans une pierre précieuse d'un vert dérangeant.
-Savoir, c'est un pouvoir que bien peu de gens peuvent se targuer d'avoir. Les rouages sont flous, même pour les membres de l'organisation. Si cela se trouve vous aviez le grand maitre de l'ordre que vous cherchiez dans la salle.
Tout comme celui de la compagnie Altaïr. Mais le mystère se doit de rester entier.
L'homme devait de toute façon se douter qu'au vu du milieu dans lequel ils évoluaient, l'information était une denrée vitale plus rare et précieuses que des cristaux. Et quand il commença à reprendre du poil de la bête, la vipère sut qu'il était désormais temps de marchander.
Sa chaise grinça quand elle s'avança, ses yeux se faisant conspirateurs, avant qu'un sourire désarmant d'innocence ne se fasse jour sur ses traits
-Je veux la capitale.
Un résumé somme toute simpliste, mais dit avec tant d'aplomb que bien des gens y auraient cru. Et à raison, car la vipère était des plus sérieuse. Laissant son homologue digérer l'information, elle finit par reprendre avec un air malicieux.
-Cette ville sera à moi, j'en contrôlerai ses ruelles quand le soleil sera couché, et ce malgré la garde. Mais je ne suis pas stupide, seule, c'est une affaire impossible. Vous êtes une compagnie puissante, vous avez des moyens, mieux encore, vous avez l'intelligence pour m'aider
Les autres villes ne m'intéresse pas, et je suis prête à vous aider à écraser la concurrence partout ou vous en aurez besoin.
La proposition de cesser le feu était donc bienvenue. Et des plus profitables pour les deux compagnies. Se déchirer n'aurait apporté nul vainqueur. La garde était bien trop puissante pour un simple groupe, aussi puissant soit il.
-Un contrat que mes employeurs sont prêt à signer, bien évidement. Et surtout, apte à honorer.
Croyez le où non, ils ne désirent rien de mieux qu'avoir la ville libre de tout autres concurrent.
Un verre de vin plus tard, la vipère se mit à rire, en repensant au cadavre qu'il faudrait mettre en scène, secouant la main comme si l'affaire était déjà entendue.
-Notre réputation est tout ce que nous avons, alors oui, le meurtre sera voyant, et retentira dans la capitale, de telle sorte à ce que votre excuse soit toute trouvée. Personne ne remettra en cause votre expertise, cela, je peux vous l'assurer.
Contrôler les rumeurs était de toute manière, une de ses spécialités. Les rumeurs faisaient et défaisaient le monde. Et si son pouvoir s'arrêtait à quelques lieux de la capitales, ses rues étaient déjà empoisonnées par son venin.
-Maintenant que j'ai exposé mes termes, j'ai besoin de connaitre les vôtres, et si le Grand Port est votre bastion que voulez vous de mon organisation ?
Un allié n'était fiable que s'il gagnait quelque chose en retour, et pour assurer le succès de sa prise de pouvoir, Valeera voulait bien bruler la citée aquatique s'il le fallait
- Apparence de Valeera:
Le contrôle de toute la ville hein ? On peut dire que vous avez de l’ambition. C’est un projet très risqué, mais depuis le temps que j’observe les actions de l’hydre, je conviens que vous êtes sur la bonne voie. Vous savez, si j’ai choisi ce moment pour vous « contacter », ce n’est pas anodin. J’observe et je constate. Vous arrivez à vous faire une place de plus en plus importante au sein de la pègre ici. Nous avons beau venir du Grand-Port au départ, nous sommes également très présents à la capitale, ainsi que dans le reste d’Aryon.
Je marquai une pause pour prendre une gorgée de vin et me reculer dans mon siège.
Ainsi donc, j’ai pressenti que vous alliez faire bouger les choses. Je vous donne cette information de bonne grâce : les contrats à votre encontre commencent à pleuvoir. Vous dérangez et je pense que cette histoire ne se terminera qu’avec l’éviction pure et simple de vos concurrents.
Mon visage devint tout d’un coup extrêmement sérieux.
Nous serions arrivés rapidement à un choix, vous faire couler ou nous allier à vous pour vous permettre de gagner cette guerre qui se prépare. Le contrat de vol était, un test. Je voulais voir comment vous répondiez, voir votre efficacité. Vous avez répondu à toutes mes espérances, car je peux m’allier à vous sans risquer de me compromettre auprès du reste de la pègre.
Et accessoirement, si elle venait à perdre, je pourrais toujours m’en sortir, car rien ne me lierait à elle. Peu importe l’issu, j’en sortirai indemne.
J’ai donc décidé de parier sur vous et sur votre victoire. En échange de mon aide, je veux plusieurs choses. D’abord la garantie qu’Avalon ne fera pas partie des victimes de votre purge, cela va de soi. Mais en plus, je veux une part du marché une fois que vous aurez écrasé votre concurrence. Vous dominerez la capitale, mais nous voulons continuer à pouvoir y faire nos affaires sans risquer une sanction de votre part. Les modalités seront à discuter en temps voulu, mais c’est non négociable. Cela pourrait prendre la forme d’une taxe sur nos contrats qui vous serait versée ou que sais-je.
Il était également sous-entendu que si ces négociations n’aboutissaient pas, j’irais proposer la même chose à la concurrence qui, je le savais, était assez remontée.
De plus pour compenser la perte de contrats, nous souhaiterions devenir le partenaire privilégié de l’hydre. Je ne vous demande pas de remplacer tous vos partenaires par notre organisation, mais de nous favoriser autant que faire ce peu lorsqu’i vous faudra choisir qui engager pour vos contrats extérieurs.
J’ouvris la main en lui lançant un regard interrogateur.
Ces conditions vous conviennent-elles ?
Un projet fou. Oui totalement, un projet que bien des gens auraient abandonnés de peur de tout perdre. Mais pour elle qui n'avait justement rien à perdre, l'idée était restée ancrée aussi profondément que possible en elle.
La jeune fille abandonnée aux rues depuis son plus jeune âge verrait un jour chaque personne de cette misérable ville danser selon son bon vouloir, faisant d'elle la marionnettiste de ce monde qui avait voulu sa vie.
-Déranger est une bonne chose, bien des gens tentent de se partager le gâteau de cette ville et ce depuis beaucoup trop longtemps.
Si l'hydre dérange en haut lieu, c'est signe qu'il prennent mon cher patron au sérieux.
Mieux que cela, cela voulait dire qu'Altaïr avait tout le pouvoir pour les gêner. Une information qu'elle garderait plus que précieusement.
Se concentrant sur son interlocuteur, la vipère se pencha sur la table, à l'affut de ce nouveau marché.
-Mes employeurs seront ravi d'avoir pu attirer votre attention, même s'ils prendront surement très mal que nous ayons eut le plus grand mal à défaire votre petit stratagème.
Cela leur forcera à reconsidérer leurs propres appuis.
Chaque chute était une leçon si on était assez intelligent pour analyser ce qui avait créer la situation.
Dans le cas présent c'était simplement que Valeera n'avait pas envisagée tout les intervenant.
-L'idée est plaisante, on ne gouverne pas seul, quoi qu'on veule en dire. Vos exigences sont acceptables.
Avalon restera préservée de la purge, et vous pourrez y faire vos affaires sans craintes tant que nous avons notre part du butin.
Donnant donnant, c'est encore le meilleur moyen de créer un partenariat profitable.
L'idée étant que de toute façon, elle ferait en sorte que l'émissaire ne ressorte jamais de cette bâtisse. Il serait ennuyeux de perdre l'appui d'Avalon, mais la concurrence pouvait très bien décider de sauver sa vie en échange des même conditions.
-Cela me parait honorable et je ne doute pas que ceux d'en haut accepterons. Bien entendu, j'entend pouvoir avoir des droits similaires lorsqu'il s'agira du grand-port. Il n'est pas question de s'installer la bas, mais certains conflits débordent des frontières et nos comptes doivent être réglés, même sur votre territoire
Serrant la main du négociateur, elle se fendit d'un sourire sans aucune chaleur avant d'ajouter
-Au nom de ceux que je sers, ces conditions me conviennent, et s'il en est de même pour vous, vous pouvez considérez notre alliance comme d'actualité.
Il nous faudra simplement un signe pour ne pas "nettoyer" vos quelques sanctuaires
Incendier un bâtiment allié ferait tâche, surtout dès le premier jour
- Apparence de Valeera:
« Déranger est une preuve que vous prenez une valeur non négligeable au yeux du reste de la pègre, mais c’est aussi la preuve que vous entrez en guerre avec ceux-ci. Je suis sûr que vous êtes près pour ce qui va suivre ? »
Car sinon, vous vous ferez balayer. Avec mon soutient et l’avidité que je leur connaissais déjà, je ne doute pas que son grand projet pourrait être un jour une réalité. Une seule organisation qui régulerait tout le monde de l’ombre à la capitale, voilà un projet alléchant. J’avais toujours été du côte d’une unification de la pègre, tout simplement parce que les conflits entre les clans étaient un frein considérable aux affaires. Les petites guerres pathétiques finissaient par des bâtiments brûlés, des vies perdues. En résumé, tout ce potentiel était gâché, alors que nous avions déjà à composer avec la garde …
« Je suis certains que vos employeurs sauront tirer les leçons de notre petit accrochage. Il est parfois bon de prendre un nouveau point de vue. »
A leur décharge, cette opération avait été une horreur à monter. Trouver le bon mercenaire et couvrir ces traces. Bien que cela n’est pas servi à grand-chose vu que sa tête trônait dans un sac à leur qu’il est. Ils pouvaient quand même dormir sur leurs deux oreilles ce soir, leur sécurité étaient parmi les meilleurs du royaume. Peu d’ennemis seraient capables de les atteindre comme je l’avait fait. Moi-même je n’étais pas sûr de pouvoir réitérer cet exploit à nouveau.
« Je serai ravi de vous accueillir au Grand-Port, dans ce cas-là deux choix s’offriront à vous. Vous pourrez nous confier vos affaires si le déplacement n’est pas nécessaire ou alors nous pourront de la même façon qu’à la capitale, instaurer une taxe ou un droit de passage. Mais nous discuteront de ça en tant voulu. Pour l’heure et au nom des groupuscules faisant partie du réseau, j’accepte ce marché. »
Je lui serrai la main lorsqu’elle me la tendit. Cela avait certainement été les négociations les plus difficiles que j’avais eu a menées, mais je ne l’en sortais pas trop mal.
« Je vous ferai communiquer le signe que nous avons choisi ainsi que quelques contrats pour mettre à l’épreuve notre collaboration et réglé l’aspect logistique. Je vous laisse rapporter notre discussion à vos patrons. C’est un plaisir de faire affaires avec vous. »
Un sourire froid barra également mon visage. Bien entendu, je n’allais pas immédiatement marquer tous mes lieux importants au sein de la capitale avec une croix rouges, histoire de bien lui indiquer ou mettre le feu si elle n’avait fait que me mentir et que sa petite vendetta contre le réseau était encore d’actualité. Si elle m’était le feu par inadvertance à un lieu que je possédais et bien se serait de ma faute d’avoir voulu jouer la prudence, mais le risque qu’elle détruise l’intégralité du réseau le premier jour était trop important. La confiance viendrait petit à petit.
« Puis-je partir maintenant ? »
Mon regard se tourna vers la porte où m’attendait probablement la fameuse meute que j’avais vu tout à l’heure. Si elle m’assurait qu’ils ne me sauteraient pas dessus, je sortirai et disparaitrai dans les ombres.
Ainsi se terminait la négociation. Elle avait été âpre, non pas à cause de ce qui avait été en jeux, mais surtout car elle avait été le point de départ de leur alliance.
Tout c'était sans doute joué sur ces quelques échanges. L'émissaire pouvant décider à lui seul de l'issue de la discussion
-Bien entendu mon cher, nous attendrons avec avidité de vos nouvelles et les accords réglés aujourd'hui seront proprement ratifiés
Car si la pègre de bas étage se permettait d'instaurer un code fait de non dit et de tradition, Valeera voyait chaque alliance comme un contrat, donc les termes étaient écris noirs sur blanc, consultable sans délais et scellés dans des cryptex magiques
Etre du mauvais côté de la loi n'empêchait pas d'être ordonné.
-Que votre voyage de retour se passe bien
Dit elle calmement en souriant, claquant des doigts pour que la meute de tueur laisse passer leur nouvel allié.
Ce ne fut qu'une fois parti qu'elle se laissa aller contre sa chaise, frottant le tatouage de la cabale dans un réflexe inconscient.
Tout discordant qu'il était, et aussi laid qu'elle le trouvait, il venait de se montrer utile.
Un jour, cette organisation ne lui serait plus d'aucune utilité, un jour... D'ici là, elle continuerai à aiguiller les agents de cette bande de comploteurs, tant qu'ils étaient utiles
Découvrant sa hanche, elle eut un petit sourire pour le serpent aux multiples facettes qui ornait ce dernier.
-Cent visages mais une seule créature...
Dit elle en terminant son verre de vin, se mettant à rire pour elle même
- Apparence de Valeera: