Rebelote

+ Proposé par : @Aeron Renmyrth
+ Participants : Libre
+ Objectif : Livrer les coupables à la Garde et identifier les têtes pensantes

Aeron était ennuyé. Vraiment ennuyé. Il contemplait le jardin sur lequel donnait son bureau, avec sa jambe qui tapotait un rythme frénétique alors même qu’il se remémorait les rapports qu’il venait de lire, et qu’il avait fait croiser avec les faits divers de la Garde. Il était pourtant persuadé que son petit coup de pouce à Callahan aurait suffit à mettre un terme définitif au problème, mais il était contraint de se rendre à l’évidence : les problèmes n’avaient, semblait-il, pas cessé, et la marge de liberté qu’il avait laissé au Conseiller se réduisait à vue d’œil.

Si nécessaire, il demanderait une intervention de la Garde ou du pôle espionnage. Mais si l’affaire était repartie aussi vite, c’est qu’aux commandes, rien n’avait changé, malgré l’arrêt du Crack. La présence d’individus peu recommandables et prêts à tout pour se remplir les poches n’avait, hélas, rien de surprenant par elle-même. C’était ainsi que l’humanité fonctionnait, et des générations de politique éducative ambitieuse n’avaient malheureusement rien pu faire contre la nature humaine.

Puis les pouvoirs rendaient tout affreusement difficile, tant il était impossible d’anticiper tous les pouvoirs existants, dont certains étaient tellement spécifiques ou différents que ce qu’ils permettaient semblait improbable.

« Votre Grâce ? Allez-vous mander la Garde ?
- Je pense que je vais laisser une autre chance à Callahan. Dans tous les cas, il se procurera plus facilement que moi des informations sur le fonctionnement interne de la Guilde. Et passer par les espions occasionnera un délai dont je me passerais bien.
- Dois-je lui envoyer une lettre ?
- S’il vous plaît, Vlora. »

Alors qu’une pluie fine se mettait à tomber, dehors, le grattement de la plume sur le parchemin rythma les pensées du jeune homme se mordillant la lèvre inférieure.


Deux jours plus tard, entre deux rendez-vous sur l’évolution des quotas de pêche du Royaume, et un léger blocus d’un village subsistant difficilement de cela par trois chaloupes qui prenaient l’eau, le conseiller était à nouveau dans le bureau du Prince, qui lui jeta un regard un peu terne, loin de la bonne humeur de leur dernière entrevue.

« Conseiller Callahan, bonjour. Je suis navré que les circonstances qui mènent à votre retour dans ce bureau ne soient pas plus joyeuses, mais vous vous souviendrez être intervenu à propos de groupes d’activités et d’intérêts illégaux au sein de la Guilde. »

L’entrée en matière avait été rapide, mais le Prince n’avait pas beaucoup de temps, ni beaucoup l’envie de faire des ronds de jambe alors même que l’affaire précédante s’avérait être un semi-échec.

« Hélas, les informations dont je dispose tendent à montrer que, malgré vos actions… plus ou moins subtile, les actions illégales ont repris, et ce, fort récemment. Vous trouverez les premiers croisements dans ce dossier, avec les maigres rapports de la Garde. Le modus operandi semble être le même. Il va sans dire que je souhaite ardemment que cela ne se reproduise plus, tout comme vous. Je pense qu’il vaut mieux tâcher d’identifier les responsables, les têtes pensantes de ces opérations. En leur absence, cela ne recommencera peut-être plus… ou peut-être pas aussi vite, s’il faut être raisonnable. »

Il fit glisser le rapport jusqu’à l’homme d’âge mûr, et s’adossa à son imposant fauteuil.

« Je ne souhaite pas devoir faire intervenir directement la Garde, pour les mêmes raisons que la première fois. Toutefois, si la situation venait à ne pas s’améliorer, je m’y verrais contraint, avec les conséquences que l’on imagine aisément en terme de délai de traitement, et d’image de la Guilde. Une fois de plus, donc, je compte sur vous. »

Si rien ne changeait, peut-être que la première piste serait de faire suivre Callahan, d’ailleurs. Peut-être avait-il repris en sous-main l’affaire. Mais ce serait des considérations pour plus tard. Pour le moment, mieux valait faire confiance au Conseiller, qui s’était avéré fiable jusque-là.

« Vous m’en voyez désolé, mais je dois vous congédier, d’autres rendez-vous requièrent ma présence. Bon courage, Conseiller Callahan. »

De toute façon, il ne se sentait pas d’enrober davantage aujourd’hui.

Sortir du bureau du Prince Héritier commence à être une habitude qui aurait pu être une bonne chose si elle ne s’accompagnait pas depuis la première fois de mauvaises nouvelles. A peine sortie de son bureau, je passe directement aux toilettes, non pas pour assouvir un besoin pressant, mais pour m’assurer d’être seul. Face à la glace des lieux d’aisances rendus impeccables par le personnel royal, je regarde mon reflet dans le miroir. Cette mâchoire crispée, ce regard dur. Je me comprends. Je baisse le regard pour la première fois depuis que je suis sorti du bureau sur ce rapport. Ce dossier qui contient encore beaucoup trop de choses qui me blessent. Qui me font horreur. Qui me donne envie de tout casser. Je sers le poing. Et brutalement, je frappe le mur à ma droite. Durement. Je sens mes phalanges se plaindre sous l’effort. La douleur s’empare de moi et elle est bienvenue. La douleur physique est bien plus appréciable que le sentiment de dégoût que je vais avoir en lisant les informations recueillies par les services spéciaux du Prince sur des agissements qui salissent l’honneur de la Guilde. Ma Guilde.

-Un problème, monsieur ?

Je tourne la tête vers un membre du personnel, alerté par le bruit soudain. Je lui fais une grimace qui se veut être un sourire.

-Non. pas de ceux que vous pouvez régler.

C’est en rentrant à la guilde, suivant le même schéma que les fois précédentes, que je prends connaissance du dossier. Des informations parcellaires des derniers rapports de la garde sur le sujet. Un compte-rendu détaillé de ce qui a pu être exploité de ma précédente intervention sur le sujet en compagnie de l’ami Jin, dont la force de frappe me fera défaut. Il ne peut pas être tout le temps disponible. Je me perds un moment à faire l’état des lieux des forces qui pourraient m’assister dans cette tâche. La fois précédente, on n’a pas mis les mains dans la boue pour espérer faire un réseau d’aventuriers corrompus servant de milice privée. On s’est sacrément fait taper dessus. On s’est même tapé dessus entre nous. Et même avec tous ces sacrifices là, il s’avère qu’on a rien résolu. Comme si tout cela n’avait servi à rien. La preuve qu’il va falloir monter d’un niveau supplémentaire dans la compromission vis-à-vis de l’éthique dont je fais preuve d’habitude. Jack le sympathique, c’est bien pour la majorité des cas. Quand on a en face de nous des gens qui ne respectent rien, ce n’est pas en les respectant qu’on obtiendra des résultats. Le constat est net. Il ne fait pas plaisir, mais ne rien faire n’est pas une option. Bref. De la force de frappe n’est clairement pas de trop et le timing est assez mal choisi. Jin n'est pas disponible, comme je le disais. Des amis comme Carciphona, Naëry ou Truelle, aventuriers et certainement soucieux des intérêts de la guilde, n’auraient sûrement pas hésité à donner un coup de main, si je puis dire, mais ils ne sont pas disponibles que ce soit professionnel ou personnel. Les autres, bien qu’intelligent et talentueux, je ne les imagine pas se salir autant les mains. Et je ne voudrais pas. Devant ce constat, je repousse à plus tard une décision sur ce sujet. Peut-être que j’arriverais à quelque chose en solitaire.

Je cherche alors une piste sur laquelle commencer, après avoir indiqué au secrétariat que je ne serais pas disponible pour les réunions de la journée, esquivant ainsi les énièmes débats sur l’augmentation de la surface de la taverne de la guilde, sujet qui a été remonté par des aventuriers peu soucieux des répercussions d’une telle demande. En mon absence, je sais que rien n’avancera. Le sujet est bien trop clivant entre les pour et les contre. Bref. Mon regard est attiré par un des rapports de la garde mentionnant une intervention en lien avec notre affaire. La garde régulière est intervenue sur un différend entre un individu et un groupe d’aventuriers qui ont menacé le premier. Les sources de renseignements du prince héritier ont identifié ce groupe d’aventuriers comme appartenant à l’un des nouveaux groupes de miliciens qui perturbent actuellement l’esprit du Prince Aeron. Il est indiqué dans le rapport que les aventuriers menaçaient l’individu en raison d’un paiement bien inférieur à ce qui avait été négocié au préalable, sans qu’ils soient entrés dans les détails dudit arrangement. Une version confirmée par l’homme agressé, prétextant que le travail avait mal été fait, sans rentrer, lui non plus, dans les détails sous prétexte du secret de son employeur. L’homme étant un habitué du quartier où a eu lieu l’incident, la garde n’a pas cherché plus loin et les aventuriers ont fait quelques jours de trous tandis que leur situation a été remontée à la guilde pour faire l’objet d’une procédure disciplinaire.

Mis en corrélation avec les informations du prince hériter, on peut analyser cette altercation sous un autre jour. Peut-être que l’individu en question était le commanditaire, ou plus probablement un intermédiaire entre les miliciens et ceux qui tirent les ficelles, dans l’ombre. Et que retrouver cet individu peut-être une bonne première piste pour peut-être remonter d’un cran dans le réseau de l’ombre qui s’est créé entre les clients et les employés, même si ces termes me répugnent. Car ce sont des pourris et des traîtres, rien de moins. Le rapport mentionne que le garde responsable de cette intervention s’appelle Rid Doroy. Je prends note des informations sur le poste de garde où a été réalisé les interrogatoires et je pars. L’affaire n’attend pas. Et plus on prend son temps, plus on risque de voir les pistes se refroidir.

Cela faisait quelques jours que Rid était rentrer du village percher, en plus d’avoir repris ses habitudes de garde tout en laissant son nouvel animal de compagnie à ses jeunes sœurs. La jeune louve aurait bien du mal à suivre le garde borgne dans son quotidien de garde pendant qu’elle soit juste un nouveau-né. Et quand aux habitudes, c’étaient les même qu’auparavant avant qu’il prenne ses jours de repos. Des interventions musclées pour son plus grand bonheur de distribuer des pains si on résistait à ses arrestations …. Bien sur dans la limite du raisonnable … Quelques fois … Mais beaucoup de ses rapports sont tomber sur sourde oreilles avec ses supérieurs.

Il n’a pas été briefer ou il n’a juste pas écouté du tout ce que ses supérieurs avaient à lui dire, mais il semblerait qu’il y avait un peu de bourrique avec des membres de la guilde des aventuriers. Rien de bien concret vraiment, mais assez pour que le garde borgne essaye de creuser un peu à la force de ses points pour obtenir des informations. Cependant, impossible de demander plus de moyen, que c’était à la guilde de s’en charger et qu’il y avait des ordres venant d’en haut. Bon … ça ne le gênait pas plus que cela que la guilde se charge de ses membres qui trafique un peu dans l’ombre, mais il aimerait tout de même régler ses affaires et rapport au complet. Et donner sans suite ses maigres rapports, cela l’énervait un peu de ne pas pouvoir à participer au fun et de ne pas non plus donner des marrons en cas de résistance.

Enfin … Lui et la politique de bureau cela ne se complétait absolument pas … Etant plus un homme de terrain que de suivre les ordres quand il avait trouvé quelques choses. C’est pour cela qu’il allait continuer un peu de son coin, après tout il est garde, c’était son boulot de base. Malgré les maigres résultats qu’il à de son coté, il espérait tout de même pouvoir trouver quelque chose, un membre de la guilde d’aventurier propre pour l’aider serait énormément souhaitable. Mais il n’allait pas embarquer ses sœurs dans cette histoire et encore moins Sia qui l’enverrait allez se faire voir ailleurs. Il était clair qu’il aurait bien besoin d’un aventurier pour l’aider … Encore que s’ils voulaient bien aider le garde borgne … Beaucoup de membre de la guilde le prendraient assez mal qu’il y à des activité suspecte dans la prestigieuse guilde des aventuriers. Bien que Rid se moquait du prestige d’une institution, il ne souhaitait pas reprendre une enquête en y semant le chaos sur ses rapports très faible.

Bon en tout cas, il allait au moins essayer d’avoir un peu plus d’information sur le terrain … Enfin, si on le laissait bien allez. Ses supérieurs préférant le mettre sur autre chose pour qu’il ne fasse pas des siennes. Pour le coup, on lui avait donner l’ordre de ne pas quitter la base militaire auquel il était rattaché, histoire qu’il ne prenne pas les devants sur son enquête. A voir si une opportunité se présentait pour le tirer de la et de continuer … En tout cas, cela s’ennuyait un peu fort à garder la porte de la base militaire. Travail que le garde borgne n’avait pas du tout envie de faire … Patientant, alors qu’il pourrait allez au moins refaire les portraits en patrouille.

-Rid Deroy ?
-Oui. R. I. D. Rid. Deroy. Il est ici, non ?

Mon vis-à-vis me jette un regard en coin comme si j’étais une épine dans son pied. Je crois qu’il est l’heure moins une minute de la fin de son service et du début de sa pause ; vous savez, l’une de ces nombreuses pauses de la garde ; et que mon arrivée inopinée à cet horaire n’est pas pour lui plaire. Il a l’air d’être fraîchement sorti des classes et la perspective de rester derrière un bureau toute la journée n’a pas l’air de correspondre à l’idée d’être dans la garde, mais il faut bien des gens pour s’occuper de la paperasse et de la relation garde/citoyens sinon, ou va-t-on, hein ? Vers l’inéluctable déliquescence de notre belle société, j’en suis sûr. Déjà, une institution d’état comme la garde qui n’est pas dotée d’un service administratif de compétition n’a aucune chance de faire son boulot et j’espère que ce n’est pas grâce uniquement aux services du Prince Aeron que j’ai pu avoir accès à des informations importantes plutôt bien présentées. Et dans un second temps, vous imaginez si les citoyens ne pouvaient pas interagir avec la garde, ces gens qui les protègent chaque jour ? Pas même déposer de plainte ? Ça serait vraiment l’anarchie. Heureusement, même au fond de leur petit cœur de pierre, ils savent où est leur devoir, en toute circonstance.

-C’est pour quoi ?
-Des questions sur un dossier qu’il a traité.

Il lorgne sur mes papiers aux insignes de la garde. Il fronce les sourcils et se lève à moitié.

-Mais… comment avez-vous eu accès à des documents classés ?

Je sors un papier qui fait partie du dossier. Portant les armoiries royales. Une juridiction qui est bien au-delà de ses préoccupations. Il blêmit.

-Et vous oublierez tout ce qu’il s’est passé ici, mon bon monsieur. Il s’agit d’affaires nécessitant une certaine discrétion. J’ai votre participation pleine et entière ?
-Totalement. Deroy vous avez dit ? Deroy… Deroy… Ah. Il doit être dans les bureaux temporaires. Prenez cette porte puis à gauche. Un grand borgne. Vous ne pouvez pas le louper.
-Merci mon bon monsieur. C’est toujours agréable d’être servi par des gens compétents.
-Merci bien.

Je prends congé et je suis ces indications, mes pas m'amènent vers une partie de la base qui sert probablement aux gardes habitués à être assez libre sur leur assignation, pas comme la majorité des gens qui ne vont jamais beaucoup sortir du même quartier. Pas un mal, c’est tout aussi bien de connaître un quartier comme sa poche. Derrière des bureaux, des gardes disparates s’occupent avec ce qu’on leur a demandé de faire, remplissant pour certains des rapports de patrouille. Le summum du passionnant. Je repère bien vite mon gaillard. La haute taille juché sur sa chaise, l’air renfrogné de passer trop de temps à l’intérieur et pas assez à battre le pavé et des rues, son œil valide finit par s’arrêter sur ma trombine quand je me présente devant lui, tout sourire dans une tenue de ville qui sied bien aux conseillers, mais qui ne fait pas très garde. Il fronce les sourcils.

-Monsieur Deroy ?
-Lui-même.
-Whiskeyjack Callahan. Conseiller à la guilde des aventuriers.

Je lui tends une main vigoureuse, dois-je rappeler que malgré le travail de bureau, je m’entretiens régulièrement pour ne pas perdre depuis que je me suis taillé un corps de rêve ? Parce que je suis probablement très sympathique et que le garde n’a, a priori, aucun grief contre moi présentement, il sert ma pogne. Un serrage de main viril qui me marque assez pour me dire que j’ai en face de moi un homme de terrain plus qu’un gratte papier. Soucieux de ne pas lui faire perdre de temps. Je pose certains papiers de mon dossier devant lui.

-J’ai besoin de vous concernant une affaire qui ne rend pas honneur à la vénérable institution qu’est la guilde des aventuriers et il s’avère que d’après ce rapport, vous avez potentiellement pu avoir des informations concernant un individu qui serait en relation de près ou de loin avec mon problème.

Rid s’empare des documents sans trop me quitter du regard. Probablement qu’il attend de savoir ou je veux en venir. Je lui fais le point sur ce que j’ai déduit tantôt, je ne vous le retranscris pas ici, vous comprendrez bien que ce n’est pas utile.

-Si vous pouviez me fournir le maximum d’informations sur les individus reliés à cette affaire et comment les retrouver, je vous en serais gré. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps, je suis sûr que vous avez beaucoup de travail à faire ici. Une activité honorable que je pratique beaucoup, mais pour l’heure, il s’agit surtout d’arpenter les rues.

Je ne peux pas demander officiellement l’aide de la garde, même si ça n’aurait pas été de refus. Récupérer des informations est une chose, mobiliser des hommes en est une autre. Si la garde pouvait être mobilisée à ce point, le Prince n’aurait pas besoin de passer par moi, même si le problème concerne la guilde et mon relatif échec lors d’une précédente opération.

Si seulement ses supérieurs voulaient bien le laisser patrouiller et prendre l’air un peu. Enfin, il allait répondre aux ordres pour le moment, histoire de bien se comporter avant d’allez refaire quelques portraits dans la capitale. Mais bon … Si déjà on l’empêchait d’enquêter un peu plus sur certaines affaires et suspicions, cela n’allait pas allez très loin. Surtout tout ce qui concernait la guilde des aventuriers, à croire que ses derniers prenaient leurs propres affaires en mains au lieu de laisser la garde faire. Enfin, il faudra bien que la garde civile s’occupe de cela, cela permettra à Rid d’avoir la possibilité des distribuer des castagnes s’il y avait bagarre ou alors une certaine résistance.

Mais on pourrait croire qu’une opportunité se présentait à lui quand la porte de la pièce où il était affecté s’ouvrit. Un gars qui n’était pas de la garde, en tout cas il n’avait ni la tenue ou le badge. Il semblait être plus un civil, mais Rid n’avait aucune idée de qui il pouvait s’agir, n’ayant jamais rencontrer cette personne auparavant. Cependant, ce dernier semblait le connaitre, à peine qu’il avait croiser l’œil encore valide du borgne que cet homme venait en direction du garde. Whiskeyjack Callahan … Cela ne lui disait absolument rien dans sa mémoire … Quelqu’un qu’il aurait frappé auparavant ? Une connaissance de ses sœurs ou du reste de la famille ? Non, il s’agissait d’un conseiller à la guilde des aventuriers. Mais ce qu’il voulait au garde borgne était belle et bien une énigme pour Rid.

Après que les présentations se sont faites avec un serrage de main assez fort et virile, le conseiller n’a pas perdu son temps à expliquer sa présence ici et pourquoi il cherchait Rid. Il présenta rapidement quelques documents que l’œil du borgne lissait rapidement, des documents qui effectivement remontait un peu la mémoire du borgne sur certaines affaire qu’il du laisser tomber par ordre de ses supérieurs. Apparemment, les aventuriers avaient bien du mal à contrôler ses membres, voulant gérer leurs affaires en interne … mais ça change cette fois-ci … Ils ne font pas demander la garde exactement, mais ils viennent chercher de l’aide auprès de la garde. Voila la possibilité pour Rid de quitter la base et de patrouiller dehors … Et si possible multiplier les pains. Le garde borgne aligna les papiers sur sa table avant de se lever pour répondre aux demandes du conseiller avant de lui rendre ses documents.

- Et moi qui croyait que la guilde était intouchable … Ce n’est pas une critique envers votre institution, mais plus un coup de gueule auprès de mes supérieurs … Officiellement, j’ai laissé tomber ces affaires à leurs demandes … Officieusement … !

Dit-il avant de s’arrêter tout en regardant à droite et à gauche, ne voulant pas non plus que l’on rapporte à ses supérieurs qu’il aille encore faire cavalier seul comme il a l’habitude. Mais on n’allait pas l’empêcher de faire son travail non plus. Il se retourna et alla prendre son équipement pour sortir avant de faire signe au conseiller de l’accompagner jusqu’à la sortie de la base militaire, un sourire naissant sur son visage. Enfin un peu d'action.

- Officieusement, je suis toujours dessus … Je veux bien que vous régler vos affaires entre vous, mais disons que j’aime bien participer la ou il y a des ennuis … C’est moins ennuyant que de rester à rien faire …

Dit-il avant qu’un garde poster à la porte de la base interpelle le garde borgne.

- Hey Rid ! En patrouille ou sur un truc ? J’croyais que tu d’vais rester ici, nan ?

Rid ne s’arrêta pas, mais répondit en regardant son collègue avec son œil encore valide.

- On me demande ! On ne m’a rien dit au sujet de faire mon boulot ! A eux d’être plus précis ! J’te revaudrais ça plus tard !

Dit-il avant que les deux hommes soient sur les rues de la ville. Le garde borgne reporta son attention à Whiskeyjack tout en marchant pour prendre un peu de distance.

- J’ai quelques suspects … Des aventuriers essentiellement … Je ne cherche pas la bagarre avec les votre … Enfin … Ma sœur Sia qui est aventurière y répondrait volontiers … Enfin bref, faut bien commencer quelque part pour une enquête. C’est beaucoup de trafic de ce que j’ai compris ! Mais impossible de savoir qui sont les commanditaires, je n’ai jamais eu l’opportunité de questionner, j’ai tout le temps été bloquer par en haut … Apparemment l’ordre à été donner par des hauts placés.

Dit-il avant de s’arrêter un moment.

- Mes informations sont les même que sur votre rapport … Néanmoins, je peux en acquérir plus si vous accepter mon … ‘aide’ … Je souhaite juste interroger quelques personnes de la guilde … Pas le personnel administratif, mais des aventuriers si c’est possible ! On peut commencer par un certain Kaliko … Je ne sais pas si cela vous parle, mais son nom est apparue plusieurs fois sur ces enquêtes … témoins clés sur beaucoup trop d’affaire pour que ce soit une coïncidence !

-Kaliko ? Ça me parle, mais sans plus.

Je crois me souvenir d’un type répondant de ce nom là parmi les aventuriers. Quelqu’un avec un peu de bouteilles dans le métier, genre il doit approcher de la quarantaine. Je le connais pas plus que ça, parce que c’est un aventurier et qu’ils sont nombreux. Je connais quand même un peu, c’est parce qu’il s’est pas mal fait de contact au cours de sa vie et si ces dernières années, il s’est davantage consacré à des quêtes de moindres importances aux alentours de la Capitale, il n’en a pas perdu en niveau de vie, preuve évident qu’il a su se trouver des activités annexes au cours de ces pérégrinations, mais rien de suspect jusque là. Parce qu’il n’y avait rien à suspecter, notamment. Comme quoi, il suffit de croiser les informations de la bonne personne pour douter de certaines choses. La nouvelle ne m’enchante guère, vous vous en doutez. Moins il y a de membres dans la guilde mouillant dans ses compromissions, mieux je me porte. Pas que je vais passer l’éponge pour que ça fasse le moins de vague possible, oh non. Les coupables le paieront cher. Ils entachent la réputation de la guilde, mais celle-ci s’en retrouvera lavée en les punissant à la hauteur de leur crime. J’en suis convaincu et pas grand-chose pourra me faire bifurquer de cette position.

-Laisse-moi une seconde, je vais contacter la guilde.

Je m’écarte de quelques pas et je sors mon cristal de communication pour me mettre en relation avec les services de la guilde et je leur demande l’adresse de l’aventurier Kaliko. En attendant que j’obtienne mes informations, je repense à ce fameux Rid. Il n'a pas fallu grand-chose pour le convaincre de m’aider dans cette affaire, curieusement. J’ai même pas eu l’occasion de lui proposer de m’accompagner qu’il avait déjà sauté de sa chaise, mis son manteau sur le dos et qu’il avait salué ses voisins. Plutôt sûr de lui, je n’ai même pas eu à justifier son départ auprès de ses supérieurs. Tant mieux, en soi. C’est moins de traces de notre enquête qui restent dans les coursives de l’administration de la garde. Et puisqu’il faut être discret, je dis pas non. Comme quoi, le gaillard me parait être un bon bougre avide de bien faire son boulot malgré ce qu’on peut lui interdire de faire. Ces propos sur des pressions de ses supérieurs pour faire cesser ses enquêtes m’inquiètent un peu. Peut-être que parce que ça concerne la guilde et une affaire suivie de près par le Prince, ses supérieurs ont préféré jouer la sécurité en demandant à l'agent Deroy d’arrêter là où il en était. Plausible. Ça peut être aussi des pressions de ceux qui ne veulent pas être découverts et ça, c’est beaucoup plus inquiétant.

Je suis tiré de mes pensées par l’examinateur à l’autre bout du fil qui me fournit l’adresse de Kaliko. Du moins, celle qu’il nous a donnée. Je la note sur un calepin alors que mon sous-fifre m’indique qu’on a pas vu l’énergumène depuis plusieurs jours à la guilde. Voire même une semaine. Pas que ça soit étrange qu’on ne voit pas tout le temps les aventuriers à la guilde, hein, mais le type passe toujours au moins deux fois par semaine. Et le fait qu’il n’ait pas répondu à une sollicitation administrative de contrôle est assez inquiétant. Je garde ça en tête avant d’éteindre le cristal et de retourner vers Rid pour lui partager ce que j’ai appris sur le silence de Kaliko. A sa tête, je devine qu’il flaire aussi le potentiel coup fourré. Je file l’adresse aussi et je hèle une voiture.

-Il s’agit de ne pas perdre une minute. On y sera dans une dizaine de minutes comme ça.

J’ai d’autres inquiétudes en tête, mais je ne les partage pas avec le garde. Depuis que je sais qu’il y a des pourris à la guilde, je commence à dire qu’on peut en croiser à n’importe quelle coin de bureau. Et dans cette paranoïa grandissante, je verrais bien une taupe à la guilde qui irait prévenir le dénommé Kaliko que soudainement, le conseiller Whiskeyjack cherche à le trouver. S’il a quelque chose à voir avec les affaires en cours, il sera bien au courant que je ne suis pas étranger au début de nettoyage de la guilde et joindra clairement les deux bouts ensemble. Mieux vaut être rapide alors. C’est la consigne que je donne au conducteur qui s’empresse de l’appliquer à la lettre, au détriment d’une conduite agréable. Heureusement, Rid Deroy ne semble pas être homme à sacrifier l’efficacité au confort. J’en reviens à lui puisqu’il semble être bien informé.

-Quelles sont les affaires qui concernent ce Kaliko ? Jusqu’à maintenant, mes services ont identifié surtout des aventuriers assez récents dans la guilde qui succombaient à ce vice d’offrir leurs services à des tierces personnes pour des contrats contraires à l’éthique de la guilde. Des aventuriers avec quelques années d’expérience et quelques chefs de groupe, mais personne concernant les intermédiaires entre la main d’œuvre et ceux qui tirent les ficelles de ces magouilles. Quels genres d’enquêtes tournent autour de Kaliko ? Peut-être que cela me dirait quelque chose.

Cette problématique étant vraiment tentaculaire, on est jamais vraiment capable d’appréhender toutes leurs activités et les individus gravitant autour de ces histoires.

Il fallait croire que la progression de l’enquête, c’était sûr qu’enquêter avec une personne qui possède des contactes aidait pas mal dans une histoire louche. Néanmoins, il fallait espérer que cela n’allait pas se faire entendre au niveau d’en haut. Après tout l’homme qui l’accompagnait était conseiller à la guilde des aventuriers et il serait probable qu’il parle de certain résulta de son enquête à la garde. Rid n’avait pas vraiment peur de se prendre une punition, après tout il amenait des résultats malgré les dégâts matériels qu’il pouvait commettre durant ses interventions. Au grand pire des cas, il n’y aura qu’une tape sur la main s’il y avait des résultats sur cette enquête ou alors il allait être de corvée. Sinon, ce Callahan pouvait aussi faire une faveur et éviter de dire que le garde borgne était à ses côtés durant cette enquête.

Peu après avoir obtenue l’adresse de Kaliko, leur suspect, le conseiller de la guilde des aventuriers demanda au borgne pourquoi cet aventurier là en particulier … Le garde ne pouvait être sûr de ses suspicions, mais le gaillard qu’ils cherchent était revenue beaucoup trop de fois dans des affaires pour que ce soit une coïncidence. De plus que Callahan allait sans doute pas mal l’aider dans la progression des affaires qui lui sont bloqué, le borgne n’avait pas vraiment de raison de lui cacher les détails. Après tout, si le conseiller tien au prestige de la guilde des aventuriers, il n’y aurait aucune raison qu’il use les informations de Rid pour entraver des enquêtes. Alors qu’ils continuaient à marcher dans les rues vivantes de la ville, le garde borgne répondu au conseiller.

- Cela remonte depuis un moment ! Même plusieurs mois ! J’avais enquêté avec un collègue sur un trafique de marché noir de coraux ! Me dite pas ce qu’ils en faisaient avec, j’en ai strictement aucune idée et je n’ai pas tout écouter de plus … Bref ! Une fois qu’on avait gérer cela, on à trouver le nom de Kaliko, mais rien de bien de concret qui pouvait l’incriminer de quelque chose avec ce trafic ! Je crois même qu’il en a été déduit par la garde locale que c’était une personne qui c’était fait avoir, mais à ce moment là je retournais à la capitale !

Dit-il alors que le garde continuait à marcher au coté du conseiller, le laissant le guider jusqu’à l’adresse présumé du suspect, tout en continuant à lui donner les détails qu’il pouvait trouver dans sa tête.

- Cela étant, il y a toujours les Aurochs en ville ! Un groupe de petite frappe sans grande importance, surtout depuis que le capitaine Yuduar et moi nous avions réussi à mettre sous les barreaux un membre important de leur groupe il y pas mal de temps de cela … Enfin, ça c’est une autre histoire ! Ce groupe touche un peu à tout à condition qu’on les paye, mais les commanditaires préfère se servir d’intermédiaire pour s’en charger que de prendre le risque de traiter directement avec ce groupe. Et les Aurochs ont l’air de pas mal connaitre Kaliko comme ils crachent son nom pour une relaxe de punition … Mais, c’est là que ça bloque et je ne sais pas pourquoi ... De plus que je n'arrive pas à le localiser … Sans vous offenser … Mais apparemment faut pas toucher à la guilde … Ah ! C’est l’adresse je crois …

Dit-il en s’arrêtant, faisant face à un immeuble coincer entre deux autres. Après tout, c’était la capitale du royaume, il n’y avait plus vraiment beaucoup de maison dans l’enceinte des murs de la grande ville. En tout cas, le bâtiment ne semblait pas très grand et ils auront sans doute pas mal d’indice pour trouver la bonne porte à toquer selon l’étage. Alors que le garde ouvrit la porte de l’immeuble, il se retourne auprès de Callahan.

- Je ne sais pas si vous savez à quel étage il habite … Mais si Kaliko cache vraiment quelque chose, il n’ouvrira pas à un garde n’ayant aucun ordre contre lui … Enfin … Bien que j’avais prévus de d’enfoncer la porte tout d’abord … Mais je ne veux pas vous attirer des ennuis … mais si on ne peut pas y accéder normalement, je détruirais la porte !

Dit-il en laissant rentrer le conseiller dans le bâtiment, puis ils firent face au escalier de l'immeuble. Rid avait vraiment envie d'utiliser ses poings pour le coup, mais il allait se retenir, ne voulant pas attirer des ennuis un civil. Mais si les ennuis arrivait, se serait sans doute pour le mieux pour les pensés du garde borgne.

- J'ai mes soeurs également, Sia et Sio Zmeï qui sont aventurières, mais elles n'en savent pas grand chose de se gaillard et je n'ai pas envie de les attirer dans les ennuis ... Bien sur, si vous voulez que votre présence se face discrètement, je peux m'en charger seul !

Zmeï ? Je fais tourner le nom dans ma tête quelques instants avant de remettre où je l’ai entendu la dernière fois. Des sœurs forgeronnes que j’ai contactées au nom de la guilde pour participer à un programme de développement chaperonné par la guilde. Apporter des garanties de commande, un prêt financier à taux zéro pour permettre à de jeunes artisans de s’installer durablement et obtenir des tarifs avantageux pour les aventuriers de la guilde en retour ainsi qu’un rayonnement toujours plus grand pour l’institution. Artisan de la Guilde, ça sonne bien, non ? Il y a peut-être autre chose concernant le sujet, mais l’histoire n’a pas encore été écrite, donc, ça part mal. Je repasserais plus tard sur cette histoire de nom qui m’interpelle ; le pourquoi des noms différents ; pour me concentrer sur l’instant présent. Je jette un regard dubitatif sur l’escalier de l’immeuble qui n’est guère rassurant sur sa solidité. Il semble sans âge. Ça m’interpelle. Quelqu’un qui sait bien s’entourer comme l’examinateur Kaliko ne devrait pas vivre dans un lieu pareil, quoiqu’on puisse dire sur ma propre situation où le conseiller de la guilde que je suis continue de vivre dans le même petit appartement des quartiers populaires. Mais tout le monde n’est pas comme moi et je me sais un peu excentrique sur ce point. Alors, ça interpelle. Je pose un pied prudent sur la première marche qui couine sous l’effort.

-Je n’ai pas peur de m’impliquer directement, Rid. Et je compte bien mener cette enquête au bout personnellement. Tout ce qui concerne la guilde me touche personnellement.

La famille, comme je l’aime à dire. Si les cousins attardés font des siennes, il s’agit de les recadrer.

-Prudence, il y a quelque chose de pas clair.

Si Rid ne semble pas particulièrement sensible à une menace éventuelle et proche, sa carrure et son assurance en dit long sur sa capacité à être prêt à toutes les éventualités. Lentement, on grimpe l’escalier, chaque planche couinant à l’unisson de la précédente, comme une fanfare annonçant notre arrivée. On arrive dans un couloir exigu avec plusieurs portes donnant sur le palier. L’adresse indique celle du fond. On passe devant les autres, marquant un temps d’arrêt à chaque fois pour guetter le moindre bruit, mais il n’y a rien. Ça pourrait être surprenant, mais les gens normaux peuvent être n’importe où. Au travail comme à la taverne ou au marché. On ne peut se fier à aucune généralité. Arrivé devant la porte, j’actionne la poignée lentement avant de me rendre compte que c’est fermé. Evidemment. Je glisse un sourire complice à Rid juste derrière moi.

-Permettez-moi de vous laisser l’occasion d’ouvrir cette porte.

Le garde ne se fait pas prier et je lui laisse toute la place pour faire sauter la porte de ces gongs, les arrachant presque au passage par quelques coups d’une force brutale, mais maîtrisée. Pour l’instant. Vraiment, à noter de ne pas l’avoir en ennemi. On entre. L’arrivée soudaine me faisait un peu espérer qu’on tombe sur un Kaliko pris sur le fait, mais le résultat final est décevant. Il n’est juste pas là. Rapidement, on fait le tour du propriétaire, petit appartement vieillot et assez mal agencé. Rid vérifie la chambre, je passe par la salle d’eau. Rien. Le petit salon et la cuisine attenante sont déserts.

-Il n’y a rien ici.
-Oui. Et c’est bien ça le problème.

Car alors que Rid me faisait la remarque, je note à travers mon subconscient qu’il n’y a aucune vie dans ces lieux. Je passe un doigt sur le plan de travail de la cuisine et j’observe alors une sacrée couche de poussière qui s’y est déposée. Je jette un nouveau coup d’œil dans la pièce et je remarque que tout y est bien rangé. Il y a là toutes les affaires qui pourraient être des biens de Kaliko, mais tout parait trop beau une fois qu’on regarde un peu attentivement. Personne ne vit ici. Personne n’a vécu ici depuis un moment. Et c’est pourtant l’adresse que l’on m’a donné. Une adresse officielle. La guilde envoie des courriers et a priori, l’examinateur y a toujours répondu en actions auprès de la guilde. Une boîte aux lettres, rien d'autre. Une sécurité pour l’individu. Si les ennuis devaient arriver au point de perquisitionner son appartement officiel, il aurait ainsi une sacrée longueur d’avance. Mais on ne fait pas ce genre de chose sans laisser des yeux à portée pour prévenir le principal intéressé de ce qui se passe.

-Allons voir les voisins. Ils doivent bien avoir quelque chose à dire.

On sort et on va devant le voisin direct. On frappe. Sans forcer, évidemment, mais rien. Tout est une question de temps et je n’ai pas envie de perdre une piste aussi puante parce qu’une vieille n’a pas voulu nous ouvrir ou n’était pas là. Cette fois, je m’occupe personnellement de l’ouverture, avec moins de succès que le garde, mais je n’ai pas sa pratique. Ni son physique. A l’intérieur, personne. Pire, ça ne paraît même pas être un appartement habité. Plus un squat occasionnel : une table, des chaises, des bouteilles vides au sol, un paquet de cartes sur la table.

Une marche grince.

Je repense à ce que disait Rid tout à l’heure. Ces petites frappes. Les Aurochs. Ils ont l’air d’être en affaire avec Kaliko qui décidément semble avoir fait beaucoup d’efforts pour s’entourer de mystères. Des petites frappes prêtes à faire des petits boulots contre rémunération. Comme, par exemple, surveiller sa piaule et s’occuper des fouineurs. Une autre marche grince. J’entends la poignée de la porte d’appartement d’en face s’ouvrir, lentement. Tout aussi lentement, je sors mon surin et je lance un regard dur au garde.

-je crois que ça va être le bon moment pour me montrer si tes poings avoinent aussi bien les gueules que les portes.

Je lui laisse le couloir et j’ouvre la porte d’en face d’un coup de pied rageur, repoussant un gaillard en arrière et je me jette sur son collègue qui n’a pas le réflexe de lever son bâton. J’ai oublié de lui dire, il en faudra des en état de parler, mais j’espère bien qu’il y pensera tout seul.

Il semblerait que le conseiller de la guilde des aventuriers n’avait pas vraiment peur de se salir les mains lui-même pour compléter son enquête sur les membres de son institution. Cela n’était pas une surprise pour le garde borgne, puisqu’il voyait ce Callahan comme un homme bien capable de se prendre soin de lui-même. En règle générale, les bureaucrates et administrateur reste plutôt dans leurs bureaux et paye d’autre gens pour faire le boulot sur le terrain. En tout cas, c’est ce que pensait Rid pour se genre de personne, mais il faut croire que les aventuriers avaient des gestionnaires plutôt capables à l’œil encore valable du borgne.

En tout cas, le duo avait bien trouvé l’adresse de leur suspect, mais pas de réponse quand le conseiller de la guilde des aventuriers frappa sur le bois de la porte. N’ayant obtenue de réponse, il avait invité au garde borgne d’y défoncer la porte de l’appartement pour qu’ils puissent continuer leurs enquêtes. Pas besoin de confirmer à nouveau pour le borgne, c’était même avec un grand plaisir de détruire du matériel pour qu’il a un peu d’action.

Bon pas besoin d’activer son pouvoir, il ne s’agissait que d’une porte en bois dont l’était semblait peu résistant. Un peu d’élan et un pied bien guider sur le bois de la porte pour ouvrir la voix et continuer leurs enquêtes. Enfin, si cela pouvait donner sur quelque chose d’utile, mais il fallait croire que cet appartement semblait bien vide de tout éléments incriminant Kaliko ou quelconque affaire louche au sein de la guilde des aventuriers. Même il semblerait que personne n’aurait vécus dans cet appartement tellement que tout était bien ranger et légèrement poussiéreux.

Le conseiller Callahan avait même proposé d’aller voir les voisins pour voir si ces derniers n’avaient rien à dire sur le suspect. Mais encore une fois, moins de résultat pour leurs recherches. Il semblerait que Kaliko n’avait rien à cacher dans l’appartement ou il vivait. Jusqu’au moment où des bruits se fit entendre vers les escaliers auquel ils ont tous les deux montés. Il y allait avoir de la compagnie … Car personne d’autre ne semblait vivre ici à par Kaliko, s’il venait encore dans ce bâtiment. Dans tous les cas, il y allait avoir un peu d’action dans cet immeuble. A peine qu’une porte c’était ouverte avec deux gaillards, le conseiller y donna un coup de pied pour s’occuper deux, laissant Rid se charger des escaliers.

C’était avec un grand plaisir qu’il allait faire cela … Pour une fois qu’il pouvait utiliser ses poings. De plus qu’il n’allait probablement effectuer l’ABC d’une intervention de la garde. Bien que son badge fût bien visible, il allait se jeter dans le tas et faire les arrestations juste après.

Au même moment ou le conseiller Callahan s’occupait de ses gaillards, les autres petites frappes qui montaient par les escaliers pour bloquer l’échappatoire du duo. Le garde borgne pourrait se servir de son arme de service, au risque de les faire fuir si ces vauriens ne voulaient pas essayer leurs outils contre une vrais arme. Mais cela ne serait pas fun pour lui de les faire fuir ainsi. Pensant sans doute que le garde n’avait pas eu le temps de réagir, le premier bonhomme fonça sur le garde borgne tout en levant son bâton pour le frapper. Cependant, Rid était entrainer au combat avec son service à la garde, ce n’était pas un petit malfrat qui allait le surprendre dans une baston. Le borgne attrapa le bras armé avant que ce dernier se jette sur son visage et sa main libre se serra en un poing ferme pour l’envoyer sur le nez de son opposant direct.
Un coup puissant ou l’on pouvait entendre l’os du nez se briser contre la main du garde borgne. Ce coup de poing mis à terre son premier opposant, mais il y avait du monde derrière lui, au moins deux ou trois. Quoi qu’ils essayent, ils ne veulent pas de Rid et de Callahan dans ce bâtiment. Mais le deuxième opposant profita de la chute de son partenaire pour y donner son coup de bâton sur le garde borgne. Heureusement qu’il était habitué à s’en prendre des coups, cela faisait tout de même mal, mais au moins cela allait être plus facile. Se ressaisissant du au fait que son deuxième opposant devait passer au-dessus de son camarade qui essayait de se remettre le nez, le borgne cracha sa salive mélanger avec une légère teinte rouge, puis il s’élança à nouveau.

Mais cette fois-ci, le pouvoir de Rid c’était activer … Certes, de pas grande chose, mais se serait l’équivalent de frapper quelqu’un avec un gantelet de fer. Le poing arriva sous le menton de son opposant, les dents du malfrat ayant sans doute du mal à résister au choc se serrent entre elle et les pied du vaurien s’élevait un peu. Projeter en arrière sur le troisième, les deux malfrats tombèrent sur le sol au niveau des escaliers … Ne s’attendant pas à une telle résistance, ils ne voulaient pas attirer l’attention extérieur plus longtemps. Ils commençaient à fuirent sans demander leurs restes tout en se relevant et descendant maladroitement à toutes vitesse dans les escaliers.

Quant au malfrat au nez casser encore au sol, Rid le pris par la hanche et le traina avec lui au niveau de la chambre où se trouvait le conseiller Callahan. Ce dernier semblait bien se défendre, mais il faudrait lui donner main fort à présent. Arrivant devant la porte ou l’assaut avait commencer, le garde borgne traina encore avec lui son opposant tout en jetant un coup d’œil dans la salle.

- Ça va, Callahan ? j’arrive !

La chaise vient me frapper, se brisant à moitié sous l’impact et je tombe par terre sous le coup, échouant à finir mon premier adversaire d’un coup de godasse sous le menton histoire de lui passer l’envie de vouloir me soigner mes migraines à coup de bâton. Je roule tant bien que mal sur le côté, repoussant la main du gars au sol qui tente de m’agripper la jambe pour mieux me faire aligner par le mec toujours debout qui sort un coutelas de sa ceinture arrière. Mauvais plan. Dans le couloir, ça se bastonne dur et je me fais pas de bile quant à la capacité du garde à en venir à bout, mais le conseiller de la guilde que je suis, bien qu’élevé aux bagarres de rues entre bandes de jeunes, n’a pas l’expérience et l’endurance pour tenir aussi longtemps avec une certaine efficacité. Et je résiste assez peu aux couteaux. J’agrippe un pied de chaise et j’envoie le mobilier dans la direction du gaillard qui se la prend sans le blesser, mais je gagne quelques précieuses secondes que j’utilise à repérer mon surin que j’ai perdu dans les premiers instants de l’affrontement. Un bout de métal perdu et on se sent dénudé. J’avise mon arme sous la table et je rampe dans sa direction avant de me faire chopper par l’autre gars à la jambe. Je m’agite et j’envoie mon autre panard dans sa tête de fouine et il couine sous l’impact. Pas le temps de m’apitoyer sur son sort, j’ai le gars armé en visu du coin de l’œil et il s’empresse déjà d’enjamber son pote qui s’agite de gauche à droite en se tenant son visage ensanglanté. Je tends le bras vers le manche.

Je l’ai.

Je me retourne et je brandis mon arme bien haut, faisant arrêter net le gaillard qui venait me refaire un nombril dans le dos. Il lézarde plusieurs coups devant lui comme si on était dans un combat d’escrime alors qu’il y a aucune chance que nos armes se rencontrent. L’une d’entre elles finira dans le gras de l’autre. A coup sûr. C’est bien là la première et dernière règle de l’escrime de rue : mettre le bout pointu dans le corps de son adversaire. Pas de parade et autre joyeuseté. Juste de l’efficacité. Je cherche de l’autre main un truc à lui balancer et je tombe sur un bout de bois de la précédente chaise qui n’a pas fini bien. Je le lui envoie dans la gueule et il se protège du bras, me laissant l’opportunité de me relever. Que je ne saisis pas. Je préfère m’approcher brusquement de lui et de le planter dans la cuisse. Il pousse un cri, portant sa main à sa blessure, instinctivement et quand je sors la lame, j’en profite pour l'érafler. Deuxième cri. Je me relève cette fois ci et je viens caler une mandale dans sa figure qui le fait reculer et trébucher sur le gars au sol qui tentait tant bien que mal de se relever. Ça valdingue sur le plancher grinçant. Il perd son arme et l’avantage qu’il avait sur moi. C’est moi qui le domine cette fois ci.

-Allons messieurs. Soyez beaux joueurs et avouez-vous vaincu.

Pas le genre de la maison, ils tentent de se relever. C’est un deux contre un, non ? Ou alors, ils attendent du renfort. Renfort qui prend la forme d’un gaillard traîné sans ménagement par le soldat Rid qui semble s’être débarrassé de siens sans trop de dommage, en tout cas rien qui ne semble le déranger, comme si le mince filet de sang coulant à la commissure des lèvres n’étaient pas plus grave qu’une piqûre de moustique. Moi, j’ai l’air pas mal en apparence, mais dans le concret, j’ai mal partout et je pourrais bien m’écrouler sur une chaise si il y’en avait encore une de valide. Pas question de remettre le cul au sol, j’ai assez donné. Le borgne entre et vient imposer sa stature aux duos qui comprennent bien vite que rien de bon n’arrivera prochainement pour eux et que n’importe quel acte de résistance risquerait de conduire à des conséquences beaucoup plus fâcheuses. Ils s’avouent vaincus.

On prend tout de même deux minutes pour panser la blessure du gaillard, parce qu’on est pas des bêtes pendant que Rid commence à asticoter sa prise qui a un parfait souvenir de ce qu’il peut infliger, à l’inverse des deux autres qui ne peuvent que l’imaginer. On apprend qu’effectivement, ils appartiennent aux Aurochs. Maintenant, il s’agit de savoir ce qu’ils peuvent nous dire sur notre ami commun.

-Où est-ce qu’on pourrait trouver Kaliko ?
-Qui ? Jamais entendu parler.

J’ai pas le temps pour ces conneries. Je glisse un regard vers Rid et en me demandant où s'arrête son plaisir de cogner et où commence son sens de la justice. Car quand ça concerne ma guilde, la limite est très floue de mon côté. J’approche ma main de sa blessure comme si j’allais appuyer dessus.

-Est-ce que tu veux qu’on passe par cette phase longue et douloureuse où tu fais semblant de ne pas comprendre où l’on passe directement à la phase coopératif et tout le monde sera content.
-La…
-Déconne pas ! On va se faire démonter !

L’habituel deuxième gars qui pense à sa survie quand ce n’est pas le premier interrogé.

-Par notre ami le garde ? Surement. Alors ?
-La deuxième…. Phase.
-Parfait. Alors ?
-Je sais pas c’est qui. J’suis nouveau. On devait juste surveiller sa piaule et faire fuir les fouineurs.
-Avec un succès mitigé, visiblement. C’est quoi votre relation avec lui ?
-J’en sais rien ! Ça concerne les chefs. Ils traitent avec lui-même après qu’on l’ait balancé. C’est pas n’importe qui !
-Moi non plus. Mon ami non plus. Vous savez quand il va revenir ?
-Il passe pas ici. Je sais même pas à quoi il ressemble. Il est sûrement au repère. Ça s’agite pas mal ces derniers temps… Les chefs sont sur les dents.
-Tu vas nous dire où est ce repère.
-Plutôt crever.
-Tu veux vraiment qu’on retourne à cette première phase ?
-Putain…
-Allez. Crache le morceau.

Et il crache le morceau. Un lieu sordide dans lequel on pourrait trouver notre cible, mais peut-être se jeter au milieu d’une arène de gens qui ne nous veulent pas du bien. Mais le temps est la clé. Il y a eu beaucoup d’évolutions dernièrement et Kaliko peut sentir le vent tourner et chercher à disparaître via ces contacts. Clairement, on ne va pas le laisser s’enfuir sans rien faire.

Visiblement, pour un gars qui faisait plutôt de l’administration au sein de la guilde des aventuriers, ce Callahan se débrouillait pas mal pour se défendre et se battre contre plusieurs opposants. Maintenant que la menace était maitrisée, il ne manquait plus qu’à faire un peu de recherche sur la situation de Kaliko et surtout pourquoi il y avait des membres du groupe des Aurochs qui surveillaient cet appartement qui semblait tout de même assez vide de trace de son propriétaire. En tout cas, il semblerait que ce soit le conseiller Callahan qui allait commencer l’interrogation, peu après que les petites frappes s’étaient rendu et mis hors d’état de nuire pour éviter toute tentative d’échappatoire.

Apparemment, ces gaillards n’étaient pas bien vaillants pour garder des informations, mais avec un peu de menace, cela fait toujours un peu effets sur les nouveaux criminels. Au moins, le duo avait maintenant un endroit à vérifier pour pouvoir interroger le fameux Kaliko, si ce dernier était bien sur toujours dans la capitale. Il se pouvait aussi qu’ils vendent des bobards juste pour éviter de perdre quelques dents de la part du garde borgne. En tout cas, ces deux-là et le gaillard qui était dans les pommes allaient être en états d’arrestation, bien que le quatrième c’était enfuit en catastrophe dans les escaliers.

- J’espère que ce que tu dis est la vérité ! Si ce n’est pas le cas, je reviens m’occuper de votre cas … Et pour information … Si vous vous rappelez un tas de muscle dans votre bande qui s’est fait défaire par un garde … Vous avez le garde devant vous, allez debout !

Dit-il en réponse après que le moins courageux ai donner les informations nécessaires à leurs enquêtes. Le garde borgne s’empara des épaules des deux aurochs pour les lever afin de les donner à d’autre gardes pour s’en débarrasser. Mais à peine que Rid réfléchissait pour savoir comment porter le troisième, des bruits de bottes se fit entendre. Très vite, une patrouille de garde arriva au niveau de la porte de la chambre où se trouvait le borgne et le conseiller de la guilde. Des visages que le garde borgne ne reconnaissait pas, heureusement … Si un des officiers du groupes avaient reconnue Rid et sachant qu’il n’était pas de patrouille, cela n’alla pas faire plaisir à ses supérieurs. En tout cas, le garde poussa devant les deux prisonniers.

- J’ai été attirer avec le conseiller de la guilde Callahan à mes côtés dans un guet-append, y’a ces deux-là qui on attaquer le conseiller et le gars au sol je m’en suis charger … Il y en avait un quatrième qui à fuit !
- C’est ce qu’à attirer not’ attention … Vot’ fuyard c’est louper dans les escaliers et avait du mal à s’ tenir debout vers la porte … On s’en charge … Vaudra juste …
- Un rapport, je le ferais plus tard dans ma caserne ! Monsieur Callahan a quelque chose d’urgent à faire et je dois suivre !

Rid fit signe au conseiller de le suivre pour pouvoir sortir de l’immeuble et de revenir dans les rues de la capitale. Maintenant que les aurochs étaient en états d’arrestation, le duo pouvait se remettre sur leurs enquêtes.

- Heureusement qu’ils ont chopper le fuyard … Cela aurait pu compromettre l’enquête et Kaliko aurait fuit … S’il est toujours dans la capitale … Je doute qu’il restera longtemps avec les aurochs, ces derniers sont plus des petites frappes que des gens avec des connections, pas l’idéal s’il cherche à se faire discret …

Dit-il en reprenant leurs marches vers le lieu indiqué.

- De plus, les repères des aurochs sont plus des trous à rats qui n’hésite pas à quitter le navire quand une patrouille est à coté ! Au moins, je me souviens de la tête de Kaliko, si il est dans les parages, je peux l’intercepter sans trop de problème avec un peu de chance.

Je tique un peu alors que les gardes parlent entre eux de choses qui paraissent bien dérisoires à mes yeux. Franchement, c’est pas l’arrestation de trois pélos qui va changer quelque chose à mes problèmes. Je connais pas des masses le système judiciaire d’Aryon, si ce n’est que les pires criminels sont envoyés dans la Frontière en calbute et menotté, une façon de condamné à mort sans le dire. En tout cas, c’est pas ça qu’ils vont avoir comme sanction. ça va être quoi ? Une amende ? Quelques semaines dans un trou aussi sale que l’endroit où ils traînent leur carcasse d’habitude ? Et puis après, ils vont sortir et ils recommenceront. J’imagine, hein, j’y connais rien, je suis quelqu’un de suffisamment intègre et honnête pour ne m’être jamais retrouvé dans la situation ou je devais passer un moment en prison. Ou que j’ai dû oublier. Ou que l’histoire n’a pas encore été racontée. M’enfin, la criminalité, c’est pas trop mon quotidien. A l’inverse de ces pauvres bougres qui doivent sûrement avoir des tas d’histoires tristes qui justifient un peu leur mauvais comportement, et comme ils ne savent rien faire d’autres, ils y retourneront, car même si c’est le crime, ça reste des sortes de “familles” pour eux. Des camarades de caniveaux. A vivre les hauts et les bas, souvent les bas. C’est comme ça.

D’habitude, je serais un poil un peu plus ouvert sur le sujet. Je les écouterais bien, mais y a pas le temps. J’ai de plus en plus envie de mettre ma main au collier de Kaliko pour lui faire comprendre qu’on peut avoir un beau costume et bien savoir parler, ça ne veut pas forcément dire qu’on est pas moins une sale raclure que les gars que Rid vient de faire coffrer. Alors on marche vite.

-A priori, on aura peu de chance de ne pas le remarquer. Au milieu des criminels, ça reste un “examinateur”. Il n'est sûrement pas fringué pareil. Il n'est pas du même monde. Il a des clients hauts placés. Surement. La différence avec les autres se lira sur sa gueule.

Il pourra se déguiser, évidemment. Même s’il doit se savoir sur la sellette, il doit croire qu’il a encore une longueur d’avance. Grâce au fait que les aurochs n’ont pas réussi à prévenir leur copain. C’est plutôt un bon point. Je l’imagine mal se crotter les bottes pour donner le change alors qu’il ne sent pas la faucheuse au-dessus de l’épaule alors que la seule occasion de salir ces godasses aux bureaux, c’est encore de perdre une goutte d’encre dessus. On finit par arriver devant notre destination et on reste évidemment à couvert à un coin de rue. ça ressemble à une barraque voué à la destruction, mais clairement squatter. Les portes et les fenêtres sont majoritairement toutes bloquées par des planches. Il y a probablement une cour intérieure, constatant la présence d’un porche donnant accès à la rue dans laquelle on est. Devant, pas moins de quatre gaillards surveillent mollement en discutant par pair. J’envisage un instant de rentrer dans le tas. En même temps, j’ai Rid avec moi, mais on sait pas ce qu’il y a là-dedans. Ni même si ça vaut le coup. Et puis, ça va faire du bruit, même si je doute pas de l’efficacité du garde. L’autre option, c’est de se faire passer pour quelqu’un d’autre, mais v’là les frusques qu’il va falloir se mettre sur le dos pour ressembler à quelque chose comme eux. On va perdre un temps fou. Et puis, qui nous dit qu’il y a pas un mot de passe à la con où qu’ils refusent du monde ? mauvais plan.

J’avise une façade accessible par une ruelle perpendiculaire à la rue sur laquelle débouche le porche. L’avantage d’un truc aussi délabré, avec des trous et des retapages à la va-vite, c’est que c’est du coup une façade très irrégulière, propice à un peu d’escalade.

-On devrait monter. On aura un meilleur visuel de ce qui se trame là-dedans.

La grimpette ne devrait pas faire de mal à Rid. Pour ma part, je devrais pouvoir me débrouiller. Évidemment, si j’avais mes affaires avec moi, j’aurais pu utiliser ma corde enchantée. ça arrive pas souvent d’utiliser ce genre d’objets, mais j’oublie toujours de les prendre. C’est bête. Du coup, on fait le tour pour arriver par l’autre côté et pas être vu des gaillards qui surveillent la rue. De là, on avise un chemin pas trop compliqué et on se met à grimper. Il n’y a que deux étages et demi, en comptant un équivalent d’un grenier. ça ne se fait pas trop difficilement et en deux minutes, on est en haut tout en ayant fait gaffe à rester discret. Rampant dans la largeur du toit et évitant un trou béant dans la toiture, on finit par dépasser la pointe et par avoir un visuel sur la cour intérieure.

Il s’en passe des choses, clairement.

Le truc qui marque, c’est une voiture à deux cheveux, prête au départ avec trois gaillards qui tournent autour. pas du genre Aurochs, plutôt du genre mercenaire bien payé et peu habitué à traîner dans ce genre taudis. Éloigné de plusieurs pas, une demi-douzaine de gars, des mecs des Aurochs sûrement, les toisent. Certains balancent quelques piques pour les provoquer, mais les mercenaires ne tiquent pas. Professionnels. Pas le même monde. Les membres du gang sont regroupés autour d’une porte menant à la partie opposée du bâtiment. Là où on pourrait trouver les chefs. Et un gars que j’aimerais bien trouvé. Sauf qu’on est nombreux. Et qu’il faut faire vite.

-Ils sont là pour exfiltrer Kaliko, sûrement. La seule raison pour laquelle il n’est pas déjà partie, c’est que les Aurochs veulent probablement tirer le plus possible de lui avant qu’il mette les voiles.

Intervenir relève du suicide, aussi motivé que je suis, aussi fort est Rid. Mais notre cible peut sortir à n’importe quelle moment et disparaître on ne sait où.

Il fallut un peu de précipitations sur leurs vitesses de course, mais le duo avait réussi à percer une belle avancer sur leur petite enquête. Il avait maintenant un endroit ou ils pouvaient localiser Kaliko, en tout cas si ce dernier n’avait pas encore senti que sa position était compromise et aurait pris les voiles pour quitter la capitale. Cela ferrait pour sur un vaurien en moins, mais il clair que se serait plus appréciable que cet individue dévoile se qu’il sait derrière les barreaux de la garde. Au moins, cela permettra à Rid de se poser un peu de cette affaire et penser à autre chose. Avec une préférence d’être un peu lâcher de ses supérieurs. En y pensant, il était dommage que le capitaine Yuduar soit partie de la capitale pour le port. Le garde borgne savait très bien que le fameux capitaine aurait pu prendre grand plaisir avec cette enquête.

Peu après une petite course, l’instructeur de la guilde des aventuriers et le garde borgne arrivaient sur le lieu supposé ou se cachait Kaliko. Un vieux bâtiment, semblant abandonné, mais bien actif avec quelques personnes surveillants les alentours de l’entrée du bâtiment. C’était bel et bien l’endroit. Cependant, il ne fallait pas s’attendre à un accueil chaleureux en se présentant aux gaillards situer à l’entrée du porche menant à la cour intérieur. Afin de savoir ce qu’il se passait à l’intérieur du bâtiment, le garde borgne accepta le plan de Callahan et de monter sur le toit afin de regarder ce qui se passait. Le duo n’avait aucun mal à l’escalade vu l’état du bâtiment, quelques pierres étaient assez mal alignées et ce n’était pas très haut non plus. Au moins, ils avaient une belle vue de ce qui se passait. Semblerait qu’il y avait une situation assez chauffante, mais vu le carrosse, quelqu’un voulait se tirer au plus vite.

- Il est probable que Kaliko est en train de dealer avec quelqu’un vu le carrosse … Ou quitter le navire au plus vite … Soit on aura des résultats pour le premier cas et faudra faire attention pour le second ! Dans tous les cas, il faut faire paniquer ce petit monde et réduire les chances de fuite de Kaliko …

Le garde borgne regardait les alentours, mais il n’y avait pas grand-chose à par la voiture et les chevaux. Après une brève observation, le garde borgne réfléchi à un plan … Bien que cela ne soit pas gagner pour en trouver un parfait. Le garde borgne soupira avant de reprendre son attention sur le carrosse et décida de laisser son intuition guider ses futures actions pour capturer Kaliko. Il reprend son attention vers Callahan tout en sortant son arme de service de son fourreau.

- A part perdre du temps et appeler la garde, j’ai qu’une façon de faire …

Dit-il avant de poser le métal froid de la lame sur la paume déjà bien abimé du garde et glissa son arme dans la poigne de sa main. Serrant des dents, la douleur envahissant son bras alors que le sang glissait sur les tuiles du toit. Coupant avec son arme un bout de tissus venant de ses vêtements, il se fit un bandage tout en serrant le plus possible pour accentuer la douleur. On pouvait déjà sentir dans les yeux de Rid que l’adrénaline activait son pouvoir. Par la suite, il se leva un peu vers le trou du toit.

- On va les surprendre et les intimidés … J’ai ce qui faut …

Rid glissa par le trou et rentra dans le bâtiment par le grenier poussiéreux de l’endroit, quelques objets laisser et une porte barricader. Le garde borgne utilisa son pied et la porte fut enfoncer comme si un lourd bélier frappa le bois de l’obstacle. Il n’en restait plus rien, mais la voie était libre pour le duo. Descendant les escaliers pour arriver au premier étage du bâtiment abandonné, ce dernier semblait immense … Pour le coup, le garde borgne décida d’une action assez risquer. Mais avant tout, il se positionna à une fenêtre non barricadée qui faisait face au carrosse ou derrière se trouvait la petite foule et se retourna vers Callahan.

- Rester la un moment … Je vais faire fuir ce petit monde …

Dit-il avant de poser sa main non blésée sur le rebord de fenêtre et sauta dehors. Regardant à droite et à gauche, s’assurant que personne ne l’avait vu, le borgne se dépêcha d’allez vers le carrosse. Le bruit de ses bottes fut caché par les profanité des aurochs qui demandaient Kaliko. Une fois arriver contre le carrosse, le garde s’accroupie, posa son arme et positionna ses mains sous la structure en bois. Soufflant un peu et souffrant un peu avec sa main blessé, Rid serra des dents et avec une grande force renouvelée souleva le carrosse d’un côté sans grande peine. Les chevaux inquiété par ce qui se passait hennissaient, ce qui attirait l’attention des aurochs surpris de voir le véhicule pencher sur eux. D’un ultime effort avec sa main qui se remit à saignée, le borgne releva ses jambes avec le carrosse et d’un cri lança le véhicule sur le côté.

Le carrosse s’écrasa sur le flanc, les chevaux libérés commençaient à galoper jusqu’à bosculer les aurochs à l’entrer du porche du bâtiment. Sous la confusion, les aurochs reculaient et les mercenaires posèrent leurs mains sur leurs armes. D’un soufflement après un tel effort, Rid posa monta sur le haut du carrosse renversé, montrant sa présence à tous.

- GARDE ! Y’A LA GARDE ! CASSONS-NOUS !

Ne voulant certainement ne pas savoir si Rid était seul ou pas, les aurochs n’étaient pas des gens très courageux et préférait se tirer que de risquer la capture. Ils arrivaient qu’ils tiennent leurs positions, mais seulement s’ils sentaient qu’ils avaient l’avantage. Cependant, les mercenaires c’étaient autre chose, bien que ses derniers étaient peu sur si oui ou non ils étaient prêts à se risquer contre un garde qui avait soulevé un véhicule très lourd. Quant au garde borgne, il ne perdu pas de temps pour descendre du carrosse renverser pour affronter les mercenaires.

Le premier brandit son arme, mais Rid riposta avec une telle force que le mercenaire perdu son arme de sa main. Par la suite le borgne releva son bras, frappant d’une grande violence le mercenaire qui décolla du sol avec quelque vrilles et enfin tomber sur le sol. Le deuxième mercenaire s’élança et le garde borgne remonta son arme pour échanger quelques coups d’acier avant qu’il parvienne à s’emparer du poigné armée de son opposant. La serrant fortement, provoquant une vive douleur à son ennemi qui lâchait son arme, Rid en profita pour placer un coup de pied sur le ventre. Le coup projeta le mercenaire contre la porte qu’il gardait avec ses collègues, cette dernière s’envolant en morceau. Se préparant pour le troisième, le dernier mercenaire lâcha son arme et présenta ses mains comme s’il ne voulait pas de se battre.

- Vous savez quoi … J’suis pas assez payer pour ça et ils sont louches ici …

D’un geste de la tête de la part de Rid, le mercenaire encore debout fuyait le plus vite possible la zone. Par la suite le garde borgne rentra dans le bâtiment, le mercenaire qui fut projeter contre la porte était dans les pommes au sol. Le garde borgne regarda sur sa droite avant que son œil encore valide croise ceux de Kaliko au coté d’une figure sous un long manteau noir cachant le visage. Cinq secondes de silence s’ensuivirent avant que Rid finalement cour en direction des deux individus.

Kaliko prit la fuite du sens inverse, tendis que la figure encapuchonner disparu derrière le mur séparant les salles. Arrivant ou ils étaient un peu près positionnés, Rid regarda sur l’endroit ou allait la mystérieuse personne dont il semblait que la cape noire passait au travers le mur séparant la salle et l’extérieur vers la rue. Cette personne avait un pouvoir pouvant s’échapper facilement, mais pas Kaliko qui continuait à courir dans le bâtiment. Laissant échapper un « merde » avant de crier à Callahan.

- IL ARRIVE VERS VOUS !

Dit-il avant de courser Kaliko à nouveau. Arrivant à un virage, le prétendu aventurier se retourna avant de balancer à ce qui ressemblait à une bouteille remplie d’eau. Il débouchonna la bouteille avant de souffler sur goulot pour que l’eau, manipulé magiquement, aille se jeter sous les pieds du borgne. Ce dernier glissa et perdu l’équilibre avant de se retrouver au sol, permettant à Kaliko de prendre un peu d’avance avant que Rid se remet debout et le poursuit de nouveau. Cependant il pu entendre une commotion plus loin, certainement le secrétaire de la guide des aventuriers qui a coupé court à la poursuite en frappant net Kaliko.

Arrivant vers Callahan et Kaliko qui était au sol, les mains là ou le choc à eu lieu, Rid ralentis et reprit son souffle en rangeant son arme.

- Il y avait quelqu’un d’autre avec lui … Je n’ai pas pu l’arrêter, il est passé au travers du mur pour fuir dans la rue certainement avec son pouvoir … Au moins … On à notre gaillard …

J’ai attendu patiemment jusqu’à entendre ces pas. Un rythme rapide. Une course éperdue vers une échappatoire. Une fuite vers une sortie qui n’existe pas. Dos au mur, un doigt glissant lentement sur le coin de mur par lequel accourait ma cible. Le pourvoyeur de beaucoup de réponses. Le responsable de tant de crimes. Je n’ai pas souri en l’entendant. Je ne me suis pas félicité en ayant prévu sa trajectoire, car peut-être est-elle dû en grande partie au hasard. D’autres diraient que c’est le destin et que, peut-être, se tient sur mon épaule un oiseau de proie, émissaire de Lucy où d’une autre divinité inconnue pour satisfaire mon besoin de guérir la guilde et de mettre fin à cette corruption. Alors que l’examinateur arrivé au coin, je me suis soudainement mis sur son chemin. Il regardait brièvement en arrière. Sa tête s’est retournée et son regard s’est écarquillé soudainement en m’observant. J’étais un mètre devant. Impossible de s’arrêter. Impossible de passer à côté. Impossible d’échapper à l’entièreté de ma colère résidant tout simplement dans mes phalanges serrées dans un poing vengeur. Le poing était levé. Il s’est abattu avec précision. Dans sa tête. Je me suis remémoré son visage. Celui que j’ai pu voir par le passé. Au détour d’un couloir ou dans un rapport. Un petit sourire suffisant. Le petit sourire de celui qui salie l’institution qui le nourrit pour son propre profil. Un poing pour effacer définitivement ce petit sourire de sa sale gueule. Les doigts craquent sous l’effort et je sèche la pourriture sur place. Je reste un instant immobile, fixant l’individu à mes pieds, trop sonné pour se relever. C’est à peine si je m’aperçois de l’arrivée de Rid. C’est à peine si j’entends ses mots et c’est le silence qui suit qui me sort de mes pensées. A quelle sauce le bouffer ? Ce genre de réflexion qui, alors qu’il est à ma portée, ont une toute autre saveur. Quel châtiment serait le plus à même de détruire toute velléité de trahison de la guilde ?

Peut-être qu’il est sage que ce ne soit pas de mon ressort et que la Justice du Royaume s’en occupe. C’est peut-être pour cela qu’elle existe. Parce que nous ne sommes pas capables de prendre les bonnes décisions quand on est victime, juge et bourreau. Je finis par relever la tête, croisant le regard de Rid. Mon regard descend sur sa main bandée. J’ai observé son manège de loin, avec incompréhension initialement, puis avec surprise. Le processus a paru suffisamment maitrisé pour que ce ne soit pas son pouvoir. Je n’ai pas compris comment ça marchait, mais c’est assez puissant, faut l’avouer. Je note intérieurement de ne jamais fâcher l’individu. Vraiment. Si le gaillard semble assez fort pour me mettre une rouste sans son pouvoir, je n’ose pas imaginer ce qu’il ferait de moi en l’utilisant. Pas le genre de gaillard qu’il faut amener au club de la bagarre, probablement. Je finis par secouer la tête. Il est bien sympa, je devrais penser à autre chose. Je remémore quelques mots de Rid, finalement. Je fronce les sourcils.

-A travers le mur ? Pas anodin ça.

Clairement pas. C’est typiquement l’un des pouvoirs que tous les voleurs et les gens discrets du monde souhaitent avoir. Et c’est clairement le genre de pouvoir qui vous incite à embrasser une profession pouvant exploiter tout son potentiel et je ne parle pas d’un tavernier capable de passer de la réserve au comptoir en un clin d’œil, évidemment. On ne part pas à sa poursuite car clairement, on serait bien incapable de le retrouver avec l’avance qu’il doit avoir et même si Rid pouvait faire des trous dans les murs, on n’y parviendrait pas. Ce n’est pas n’importe qui. Probablement pas un gars des Aurochs. Quand on a ce genre de talent, on ne traine pas avec genre de traine-savates. Je pars donc sur quelqu’un qui doit travailler avec des personnes hautes placés et qui ont les moyens de se payer ces services. Je m’accroupis et je choppe Kaliko par le col, le levant de cinq centimètre, le forçant à lever les yeux pour me voir. Je ne souris pas.

-Qui était ce gars ?

Il ne répond pas, sifflant entre ces lèvres, reprenant sa respiration. Je le bouscule, frappant la tête contre le sol en y mettant pas grand-chose comme force. Juste ce qu’il faut. Je lève le regard vers le garde qui ne bronche pas. Je reviens à mon ami.

-Je répète : Qui était ce gars ?
-Si tu crois que je vais te le dire.
-Je peux être très persuasif.
-Le sympathique Whiskeyjack Callahan qui profère des menaces ? Laisse-moi rire.

Je fais une grimace. Il marque quand même un point. Je peux être un peu brutal, je ne vais quand même pas pousser le coup jusqu’à l’enfermé dans une cave pour lui soutirer toutes les informations que je veux de lui grâce à des outils qui ont du piquant.

-Je suis sûr que Monsieur Deroy ici présent fera mieux que moi.
-Qu’est-ce que j’ai fait de mal si même la Justice est pourrie au point de me passer à tabac jusque j’en crève ?

Je refais la grimace. Il marque un deuxième point. Si le monde est corrompu, la corruption n’est plus l’exception à abattre, elle est la norme. Et c’est des gens comme moi qui sommes des aberrations vouées à disparaitre.

-On peut passer un accord. Tes informations et ont te fait un programme spécial pour que ça soit pas trop un calvaire.
-Pour que je me fasse suriner par ceux que j’ai trahi ?
-On te protégera.
-On me protégera d’un mec qui passe à travers les murs.

Pour la troisième fois, il marque un point et ça commence à m’emmerder. Et me faire comprendre que quand on joue avec les règles classiques, on essaie de gagner sans atout. Autant dire qu’on ne fait pas souvent des plis. Je relâche le traitre et je me relève avant de taper du pied dans un sceau qui traine là. De rage. La perspective d’avoir trouvé celui qu’on voulait trouver et que pourtant, on n’est pas plus avancé. Avec Kaliko hors service, il est sûr qu’on aura plus de problèmes de milices avant un moment. Surtout que je compte bien communiquer auprès des examinateurs sur la question de sorte que ceux qui se feront approchés pour reprendre la pratique en main auront une parfaite connaissance de ce qui leur tombera dessus s’ils acceptent la combine, sans compter qu’ils vivront dans la peur de se faire découvrir par n’importe lequel de ses collègues qui auront une parfaite connaissance de ce qui peut se tramer. Le moindre détail fera tilt dans les esprits. Mais ça n’enlève pas le fait que l’on ignore qui tire véritablement les ficelles. Ceux qui doivent vraiment payer pour le mal commis contre ma guilde et mes aventuriers.

-Rid. Il est à toi. Si tu peux en tirer quelque chose... Et que Justice soit faite.

Au moins, il pourra payer pour tout ce que la garde à de magouilles à lui mettre sur le dos. Je dirige mon esprit vers le moyen d’obtenir ce que je veux. Rapidement, je pense à plusieurs pistes. Déjà, des gars qui trainent dans des magouilles avec un tel pouvoir, il doit ne pas en avoir cent. Si je contacte les petits potes, peut-être qu’on pourra circonscrire nos recherches. Dans le même temps, il y a les mercenaires. Des gars qui ont l’air de professionnels, avec pignon sur rue. Quand on quitte les bas-fonds et la clandestinité où laisser des traces est vraiment la chose à ne pas faire, pour rejoindre des sphères un peu plus légale, il est possible de retrouver des informations. Peut-être qu’on pourra remonter à qui les a embauchés. Notre mystérieux homme passe-muraille. Voire même plus haut, qui sait ?

Heureusement, la course poursuite fut couper court grâce à l’intervention du conseiller de la guilde Callahan. Kaliko était à terre et enfin arrêter, il ne manquait plus qu’à le faire cracher les quelques informations sur ses employeurs et de pourquoi il travaillait avec les Aurochs. Néanmoins, le conseillé voulait tout d’abord commencer son interrogatoire, Callahan semblait être assez sur les nerfs maintenant qu’il avait sous les mains la personne qui tachait un peu la réputation de la guilde des aventuriers. Cela ne dérangeait pas Rid, après tout le garde borgne aura tout son temps avec le principal suspect une fois qu’il aura ramener Kaliko derrière les barreaux.

Visiblement, ce dernier semblait bien peu vouloir coopérer pour répondre aux questions de Callahan. Il levait des points assez valides, surtout en question de protection contre une personne qui est capable de passer au travers des murs. Dur de savoir qui était ce mystérieux personnage, il était même probable que le criminel ne savait pas de qui il s’agissait. Même après avoir arrêter un hors la loi, il ne semblait pas à en tirer beaucoup de chose. C’était comme si on jetait un verre d’eau sur un feu.

Enfin, le conseillé de la guilde des aventuriers semblait être à court d’option pour faire parler Kaliko. Le garde borgne ne pourra pas faire certainement mieux, mais au moins, l’arrestation de l’aventurier criminel était un job bien remplit depuis le temps qu’il poursuivait ce gaillard. Peut être qu’il arriverait à tirer quelques informations de la part du prisonnier, mais pour le moment il fallait procéder à l’arrestation du fauteur de trouble. Une fois que Callahan avait finit son questionnement, il laissait la possibilité à Rid de procéder à l’arrestation. Sortant ses menottes de la garde bloquant la magie. Le garde borgne avait déjà trébuché à cause du pouvoir de Kaliko, il n’allait pas se faire avoir une deuxième fois.

- Okay … Kaliko, tu es en état d’arrestation, on te fera savoir tes droits une fois à la caserne … Enfin, je pense que tu commence à les connaitre par cœur maintenant !
- Ouais … Ouais … Je connais la chanson …

Un fois que les menottes étaient sur les poignets, le garde borgne força son prisonnier à être debout avant de l’emmener avec lui tout en se dirigeant vers Callahan. Bien que ce dernier n’eût pas forcément réussi à se débarrasser de son problème par la racine, cela forcera ceux qui cherche à faire du commerce malhonnête avec la guilde seront plus prudent et moins enclin à utiliser les services des aventuriers peu scrupuleux. Tirant un peu Kaliko qui semblait un peu trainer du pied, Rid se plaça à coter du conseiller pour le rassurer.

- Je pense que ceux qui ont engagé ce criminel s’éloigneront un peu de la guide des aventuriers, maintenant qu’ils savent que leurs coursiers peuvent y être arrêter … Je ne sais pas pour combien de temps je l’aurais sous la main pour le faire parler, mais je vous assure qu’il ne sera pas dehors de sitôt !

Dit-il avant de pousser un peu Kaliko devant pour le faire marcher avant que le garde borgne de penche un peu vers Callahan pour savoir ce qu’il allait faire pour la suite.

- En tout cas, pour ce gaillard qui passe les murs … Je crains que je ne puisse rien faire ! J’espère que vous trouverez une piste assez rapidement … D’ailleurs ! Si vous avez une piste à explorer … Faite moi signe … Demander les sœurs Zmei, se sont mes sœurs qui sont toutes deux aventurières, elles me diront si vous avez besoin de moi … ! Bref … Je pense que je me ferrais engeler en rentrant à la caserne pour avoir quitter mon poste, mais Kaliko prendra leurs attention bien vite … Et vous … C’est quoi la suite ?

-J’ai quelques questions à poser.

Parce qu’on ne peut pas s’en contenter. Il y a une information que je veux savoir et moi qui gère un réseau d’informations, ne pas savoir est une horreur à vivre. Je fixe un instant Kaliko dans le blanc des yeux. Il ne bronche pas. Il en sait suffisamment pour se taire. A mes yeux, c’est un rouage essentiel entre les commanditaires et les milices d’aventuriers. Reconstruire une magouille de ce type ne se fera pas sans pot cassé. On pourrait s’en contenter, mais qui aime se contenter d’une pinte à moitié vide ?

-Çà et là. Ça ne donnera peut-être rien, mais j’aimerais essayer. Je vous retrouverai plus tard. Et je connais vos sœurs, Rid. Sia et Sio ? La Guilde est fière d’avoir des forgeronnes aussi talentueuses qu’elles dans ses rangs.

Je mets les bouts et je sors dans la cour intérieure. Mon regard s’arrête sur la voiture retournée avant de glisser lentement vers le corps du mercenaire toujours assommé, au sol. Je m’approche de lui et je commence à le fouiller, obtenant rapidement ce que je cherche. Un nom de compagnie. Je laisse le gars sur place et je sors, défiant du regard des Aurochs trainant dans le coin et soucieux de récupérer leur « propriété » sans devoir s’opposer au colosse Deroy. Il me laisse tranquille vu que je ne montre aucune volonté de leur casser la figure. Ils ne sont rien pour moi. Juste des gros bras employés à des basses besognes. Pas là pour réfléchir. En arrivant dans une rue plus passante, je hèle une voiture pour m’emmener à destination. Ce genre de compagnie de mercenaires, c’est des trucs avec pignon sur rue et comme vous vous en doutez, la réputation est importante. Ça ne sera pas facile de leur faire cracher un morceau exploitable, mais j’ai une corde à mon arc. Arrivé sur place, je vais droit au but et à la fille qui s’occupe de l’accueil des clients dans une entrée bien aménagé pour mettre à l’aise des clients fortunés, je lui expose mon problème. Que je veux causer à un responsable. C’est peut-être mon ma séduisante moustache, ma sympathie naturelle ou ma mauvaise humeur transpirante, mais elle accède à ma demande, surtout après avoir causé du fait qu’ils dont probablement dû récupérer l’un de leur employés récemment et qu’il a probablement du parler d’un garde à la force non négligeable.

On me fait entrer dans un bureau tout aussi bien achalandé et je prends place dans un fauteuil plutôt confortable. Là, j’expose la situation. Que je sais qu’ils ont reçus un contrat pour transporter et escorter un gars d’un point A à un point B, dans une relative discrétion. Que ça ne s’est pas passé comme prévu et que je souhaite savoir où ils comptaient l’emmener.

-Ceci est une information confidentielle. Vous vous doutez bien que pour notre réputation, nous ne pouvons pas divulguer ce genre d’informations. Il s’agit d’un contrat de confiance irrévocable entre notre société et nos clients.
-J’entends bien. Le problème est que la personne que vous deviez transporter et actuellement en chemin pour une cellule, arrêté officiellement par la garde. J’ai l’un de vos employés et une de vos voitures dans une cour d’un repère de malfrat notoire. Je n’ose imaginer la réputation que ça va vous faire tout cela. Vous imaginez ? Une compagnie de mercenaires qui travaillent avec des criminels et qui cherchent à exfiltrer certains d’entre eux.

Je grimace.

-Pas très rassurant, non ?

Le rond-de-cuir réfléchit en silence comprenant bien que tout cela est une menace qui parait assez facile à mettre en œuvre. Bloqué entre la sauvegarde de ses intérêts et de ceux de son client, je lui offre une porte de sortie.

-Dites-moi juste où vous deviez l’emmener. Ça tombe, l’endroit n’a rien à avoir avec le client.

C’est même sûr. Pour brouiller les pistes. Avec une longue réflexion, il accepte. C’est les beaux quartiers, mais probablement pas une demeure de quelqu’un d’influent. J’y vais tout de suite, prenant une nouvelle voiture et je découvre des bâtiments de société plutôt bien présenté. Le genre d’établissement qui transforme du papier dans un autre type de papier, mais avec des phrases différentes et d’avantages de tableau pour donner l’illusions à des clients peu regardants qu’ils ont beaucoup travailler pour mériter une paie scandaleuse, avec des employés en beau costume qu’on pense que c’est un luxe alors que c’est que de l’esbroufe. Je me cale non loin de l’adresse, là où des gugusses viennent prendre l’air entre deux réunions indiqués comme importante, mais dont ils ne ressortent généralement rien. Avec ma sympathique trombine et ma capacité à faire la conversation, je passe inaperçu. Je papote avec les gens, on s’échange des banalités. Derrière leur regard austère et leur mine fatigué, il y a des gens sympathique. Des gars qui cherchent à un peu d’humanité au milieu de leur bureau et de leur papier. Ce n’est pas désagréable. Puis, je finis par apercevoir un gaillard plutôt pressé qui se dirige vers l’adresse indiqué, regardant par-dessus son épaule. Ça me parait bon. Je demande les toilettes et comme mon vis-à-vis est bien brave, il me les indique. Je m’y enferme et je sors un outil plutôt utile de mon sac. Un objet me permettant de me désincarner pendant plusieurs minutes, idéal pour aller espionner sans se faire voir. C’est un peu comme mourir, même si je ne peux pas trop en parler parce que ça ne m’est jamais arrivé, hein.

Du coup, je me désincarne, flottant un instant à regarder mon corps immobile dans une posture d’illusion d’utilisation des toilettes et je traverse les murs comme si j’étais un ectoplasme. Je traverse la rue, pas pour trouver du boulot cette fois, et je rentre dans le bâtiment. Je sens ma laisse tirer un peu, mais je suis dans les clous de la distance. Je passe dans quelques pièces avant de trouver mon gaillard dans un bureau fermé à double tour, ce qui ne m’arrête pas, hein, en compagnie de quelques gars plutôt bien habillé et passablement énervé. Le nouveau venu est entrain de finir d’expliquer la situation. L’arrestation de Kaliko. Les Aurochs qui se terrent. L’un des autres gars jure en renversant des babioles sur une table. Et puis ça lâche un titre. Et un nom. Un noble. Un individu dont je tairais le nom car ce n’est pas une chose qui doit être dite à tout le monde. Car je tiens là, enfin, le responsable de tout cela. Celui qui a orchestré ces milices d’aventuriers. Qui en a profité pour ses activités. Qui a sapait l’autorité de la guilde. Qui a cherché à exfiltrer Kaliko. Mais tout cela n’est plus. Je n’ai pas la puissance de lutter contre ce genre d’individu. Je ne suis qu’un conseiller de la guilde. Peut-être que le Prince Aeron pourra faire quelque chose, ou du moins circonscrire le champ d’action de cet individu pour l’empêcher de nuire à l’avenir.

Je reste aussi longtemps que possible pour glaner des informations, mais je dois finir par retourner à mon corps. Un pouvoir utile, mais qui ne dure pas longtemps. Juste le temps nécessaire pour faire croire à un petit problème digestif aux gens du bâtiment. Je sors et je retourne à la rue. Je note mes informations pour pas les oublier. Il y a plus qu’à passer voir Rid vérifier que Kaliko est bien au chaud et on pourra aller faire notre rapport au Prince. En espérant que tout cela le satisfait.

Seul le conseiller Callahan était venu rendre compte de la mission qui lui avait été confiée, mais le Prince avait dûment noté la présence d’un garde, un certain Doroy. Il comptait bien demander à Vlora d’effectuer quelques vérifications à son sujet, afin d’en savoir davantage et d’avoir toutes les pièces du puzzle. Et, évidemment, alimenter la carte mentale des relations qu’il tissait en permanence dès qu’il croisait quelqu’un. C’était, après tout, une des bases de son travail, que de savoir, de connaître, et d’anticiper.

« Je dois bien avouer, Conseiller Callahan, une part de déception. Evidemment, ajouta-t-il en levant les mains, celle-ci n’est pas de votre faute. Vous avez fait tout votre possible, et touchez désormais aux limitations qui sont celles de votre statut. Je ne peux que vous remercier des efforts que vous faites dès que je vous soumets un problème, quand bien même c’est votre travail, d’une certaine façon. »

Du bout de l’ongle, Aeron remit droit le rapport qui siégeait devant lui, et qui détaillait toutes les informations dont le duo avait pu se saisir, ainsi que la manière dont ils y étaient parvenus. Puis son regard se releva vers l’homme d’âge mur à l’opulente moustache, qui commençait enfin à prendre ses aises dans ce fauteuil qu’il avait occupé maintenant un certain nombre de fois.

« Dans tous les cas, je vais réfléchir aux meilleures suites à donner aux informations que vous venez de me transmettre. L’implication d’un noble au moins rebat les cartes et change la donne. Il va falloir être précautionneux pour être sûr de retirer le mal à la racine, afin de mettre un terme à cette situation déplorable. Votre assistance aura été précieuse jusqu’à présent, et j’espère pouvoir continuer à compter sur vous à l’avenir. »

Le Conseiller prit cela comme l’invitation à partir dont il s’agissait, et quelques instants plus tard, Aeron était seul dans son bureau avec Vlora qui fermait délicatement la porte.

« Qu’en pensez-vous ?
- Le Conseiller Callahan a une fois de plus œuvré au-delà de ce qui était attendu de lui.
- C’est bon signe, mais il a atteint le plafond de verre, je pense.
- Oui, il est délicat de se mêler à la noblesse sans titre et sans argent. Les occasions pour un conseiller sont rares.
- Annuelles, même.
- Tout à fait, Votre Altesse.
- Renseignez-vous sur le Garde Doroy, également. Je vais réfléchir à la façon de s’occuper de notre ami noble, de mon côté. »

Avec une révérence, la jeune femme sortit du bureau, laissant le Prince avec ses pensées.