Aujourd'hui n'est pas une bonne journée.

Ça arrive, il faut de tout! Si toutes les journées étaient identiques, même si elles étaient les plus merveilleuses qui soit, ça deviendrait ennuyeux. Mais là, on était plutôt sur une journée de merde.

Oh, ce n'était pas tant à cause des évènements qui s'étaient déroulés, quoique nombre de couacs n'avaient pas aidés, c'est sûr! La Commission s'affolait de tant de choses, entre ce criminel fana de plantes et la disparition de Zahria. Mais concernant cette dernière, l'ancienne maître espionne était très bien placée pour savoir ce qu'il en était, et ce n'était pas ce qui l'inquiétait, le tout était de feindre l'ignorance. Non, Undril était juste de mauvaise humeur. C'était une de ces journées où elle n'arrivait pas à repousser toutes les ombres, le poids du passé et de ses erreurs. Alors la voilà à se murger dans un coin de taverne, ses yeux passant d'une couleur à l'autre si vite que même pour quelqu'un de rompu à leur lecture, il aurait été difficile de les décrypter.

Il ne faut pas grand chose, juste la mention d’œufs, sûrement de familiers, à la table voisine, pour renvoyer la garde cabaleuse dans de vieux souvenirs.




Undril, en vacances? Ha, la bonne blague!

Pourtant, c'était sûrement ce qui s'en rapprochait le plus, en omettant son repos forcé suite à ses blessures graves en 990. Et encore, ça s'était seulement d'un point de vue de Garde! Elle était en plein magouillage - plutôt réglo en réalité pour une fois, histoire de ne pas attirer les soupçons, surtout qu'elle n'avait pas vraiment besoin de ça pour le poste qu'elle convoitait - afin d'entrer dans la Commission, commençant à se lasser d'enseigner à de jeunes recrues, ce qui n'était certes pas inutile mais lui donnait la désagréable impression d'une retraite anticipée et de ne servir à rien. Or, c'était le bon moment pour passer à l'étape supérieure, dans la Garde comme au sein de la Cabale.

Sauf que Roka était de plus en plus soupçonneux à l'époque. Si seulement elle avait su ce qui adviendrait... Elle avait simplement cru à de l'inquiétude au vu de sa suractivité pour mener ses ambitions sur deux fronts. Avec le recul, quelle idiote elle faisait... 3 ans, ce n'était sûrement pas assez pour s'en remettre.

Se pardonner? Ça n'arriverait jamais. Mais elle ne l'admettrait à personne.

Bref. Tout n'était pas encore parti en vrille dans l'escalade de la soif de pouvoir, ou plutôt pas complètement, et la voilà en pleine montagne, dans un coin complètement paumé, après avoir prit quelques jours de vacances auprès de la Garde, et avoir signalé à la Cabale qu'elle allait chercher quelques infos par elle-même pour une fois, ou juste se reposer, va savoir, et qu'elle apprécierait qu'on lui foute la paix, merci bien!

Elle n'était pourtant pas tranquille à l'idée de revenir dans les parages seule. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs, qui avaient beau dater de plusieurs années, étaient restés gravés dans sa chair, sous la forme de cicatrices étonnamment discrètes au vu de ses blessures initiales. Merci les connaissances de la Cabale et le savoir faire des médecins de la Garde! Mais elle n'allait pas se laisser flanquée d'une escorte en permanence, ce n'était pas exactement discret, et puis elle restait capable de se débrouiller elle-même! Elle n'était plus maître espionne depuis bien longtemps, quel intérêt aurait-on à l'attaquer de nouveau, de toute façon?

Il y avait en tout cas pas mal de monde dans le coin, ça cachait forcément quelque chose. Si ce genre de coin pouvait être ennuyeux, il pouvait aussi receler de surprises. Sans doute pas ici, vu le monde, mais qui sait! Undril ne connaissait pas le sens du mot "repos", et montée sur Ébène, elle s'approcha de la taverne et laissa sa monture dans l'étable avant d'entrer s'installer à une table, l'oreille tendue à la recherche d'informations.

Elle avait déjà des cheveux gris, son insigne de garde était caché, ses vêtements étaient pratiques mais conservaient une certaine élégance, et surtout, elle était armée, et bien plus qu'on pourrait le deviner au premier regard. Hors de question de lésiner sur les moyens, même si elle essayait de ne pas le laisser paraître! Il ne lui restait plus qu'à se poser dans un coin stratégique pour écouter les conversations, et qui sait, même si elle ne tombait pas sur le scoop du siècle, il y avait sûrement matière à s'amuser!

Quelqu'un vient lui parler, la sortant de ses souvenirs. Undril releva la tête et grommela à la personne de dégager sans même écouter ce qu'il disait puis reprit une gorgée.

Où est-ce qu'elle en était déjà? Ah oui!




Elle avait plutôt bien choisi sa table, et avait sans doute eu un peu de chance également, car elle se retrouva avec une discussion très intéressante à la table voisine. Un mec avec un accent pas possible, mais elle avait assez voyagé pour avoir l'habitude de la plupart des accents régionaux, et un examinateur de la Guilde. Visiblement, elle avait tiré le gros lot pour savoir le pourquoi du comment de tout ce bazar.

Elle n'est pas seule. Quelqu'un d'autre arrive, qui s'avère rapidement... Intéressant. Son regard n'est pas posé sur les zones qu'on regarde habituellement quand on parle à quelqu'un, et son attention en va de même. Certaines de ses réponses sonnent étrangement, comme s'il parlait à quelqu'un d'autre, mais ça colle si bien avec le contexte qu'on pourrait croire que c'est normal si Undril ne voyait pas son attention fixée sur autre chose.

Un pouvoir? C'est très probable, ou alors il est vraiment très bien renseigné. Mais son attitude la fait pencher plutôt pour la première option. Il déclenche un début de grabuge qui se résoud très vite. Un gars du coin? Possible, ou alors les gens d'ici se calment bien vite. Mais y'a quelques signes qui penchent là aussi vers la première possibilité, même s'il a l'air différent d'un villageois lambda.

Undril suit la situation avec un sourire, d'abord incognito, puis se retournant sur sa chaise quand la situation devient assez animée pour justifier de regarder franchement, son regard brillant d'intérêt et d'amusement alors qu'elle a le coude contre le dossier, la tête posée sur sa main. Devant la petite démonstration avec "preuve" à l'appui, elle ne peut s'empêcher d'intervenir, jouant les avocats du diable :

- Je ne vois pas ce que prouve ton petit manège, mon p'tit. Le sang d'ange dragon a la même couleur que celui de nombre d'animaux, il aurait aussi bien pu étripailler du gibier que le résultat serait le même. Moi, ce qui m'intéresse, c'est comment tu as pu savoir ça, alors que tu ne pouvais pas le voir de là où tu venais et que le gars vient d'arriver. Un odorat hors pair?

Cela ne collait pas très bien avec ce qu'elle avait vu du jeunot, il n'avait pas semblé humer l'air, même s'il était clairement concentré sur quelque chose qui semblait échapper à la vue de tous les autres, et ça ça l'intriguait. Quant à l'examinateur... Va savoir comment il allait prendre leur interruption à tous les deux, mais va savoir! En tout cas, même ici, elle promettait de ne pas s'ennuyer.

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à la déranger pendant qu'elle est plongée dans ses souvenirs? Ça va, pour une fois qu'elle se retrouve pas avec des scènes abominables quand elle a le bourdon, ils vont quand même pas la remettre sur les rails de la déprime, si?

En tout cas, le suivant à venir à sa table se prend un regard si assassin à peine a-t-il ouvert la bouche qu'il ne termine même pas sa phrase et repart aussi sec. Son regard sur une chaise inoccupée aurait du faire comprendre à Undril qu'ils n'en avaient juste pas assez à leur table, mais tant pis, qu'ils aillent se faire foutre. Qu'ils la prennent en silence ou se taisent, du moment qu'on ne la dérangeait pas! Elle savait se couper du bruit ambiant mais son instinct de survie lui interdisait de négliger l'approche de quelqu'un, même bourrée.

Et donc, où en était-elle? Ah oui! Pour l'instant, tout se passait plutôt bien, alors autant rester sur ce souvenir-ci...




Le jeunot ne se vexe pas de la question, il semble même comprendre plutôt bien où Undril veut en venir. A la bonne heure! C'est bien quand ça se passe simplement. Et ça lui change des gens qui tiennent à leurs secrets comme un ange dragon protège ses petits - et la comparaison est tout particulièrement indiquée ici - et avec qui il faut passer par des trésors d'inventivité et de persuasion pour leur tirer les vers du nez.

Sûrement l'effet jeunesse, d'ailleurs, car la réponse est presque trop naturelle et naïve. La cabaleuse est pas née de la dernière pluie, elle se doute bien qu'il y a un pouvoir à l’œuvre, surtout qu'il a pas l'air bourré ou sous l'effet de substances illicites le p'tiot, mais la précision derrière fait pas de mal à entendre, surtout pour les autres personnes présentes. En tout cas, elle n'a pas pu s'empêcher de lâcher un éclat de rire devant son "c'est sa ceinture qui me l'a dit", et même après qu'il se hâte de préciser, ses yeux gardent un vert amusé au milieu du bleu foncé sérieux.

- Ça m'a tout l'air d'être un pouvoir sacrément utile ça dis donc!

Et qui ne doit pas lui attirer que des bonnes choses au vu des regards qu'il s'attire, en particulier du fameux Kass qui n'est semble-t-il pas franchement heureux de voir ses mensonges ainsi révélés. Forcément! Va savoir s'il serait du genre à casser la gueule au p'tiot qu'a parlé par vengeance, mais pour l'heure il y a trop de monde pour ça. Dommage, il a l'air honnête le p'tit, sinon c'est un pouvoir qui aurait pu être bien utile à la Cabale, faute de pouvoir le recruter chez les espions vu qu'il n'est pas garde et elle plus maître espionne. Enfin, si elle se le met dans la poche, il devrait quand même y avoir moyen d'en tirer quelque chose ici et là, au besoin, on ne sait jamais! C'était toujours le genre de personne intéressante à garder dans ses contacts.

L'examinateur a pas l'air dans son assiette. Forcément, ça lui facilite pas la vie cette histoire! Même dans être de la Guilde, Undril connait assez leur mode de fonctionnement pour le savoir. Raison de plus pour être heureuse de regarder ça de son côté. Elle n'a qu'une boisson pour agrémenter le spectacle, mais c'est déjà très bien!

Ainsi, le p'tit au pouvoir intéressant s'appelle Ramar Aldor... Aventurier, issu du coin. Elle le note dans un coin de son esprit, et ne manquera pas de le noter sur papier dès qu'elle en aura l'occasion. Mais autant ne pas le faire sous leur nez, ce serait étrange.

Au moins, l'examinateur a le sens de la répartie. Il finit par se tourner vers elle, et là où Ramar a opté pour le vouvoiement, lui opte pour le tutoiement sans hésiter. Il a pas l'air très patient ni respectueux le bougre. Va-t-elle lui en tenir rigueur? Bof, elle est pas là pour ça! Même avec ses élèves elle est pas toujours à cheval là dessus, alors un parfait inconnu...

D'ailleurs, il passe si vite à autre chose, ne finissant même pas sa phrase à l'adresse d'Undril qu'elle choisit de l'ignorer. Tout cela l'amuse, et si elle trouve bien dommage de ne pas avoir l'opportunité de chourer un œuf d'ange-dragon au passage - c'est toujours utile pour les recherches vu leurs propriétés - elle compte bien suivre le spectacle jusqu'au bout, surtout quand elle voit l'équipe qu'il se trimballe et qui devra s'en occuper. Techniquement elle est pas en service, mais il peut pas le savoir, et avec sa plaque d'aventurier, elle devrait pouvoir s'incruster sans trop de soucis en prétextant vérifier le bousin. Après tout, il s'agit là d'une question de sécurité de tout un village, voir de la région, c'est bien assez pour justifier qu'elle y fourre son nez non? Elle en touchera un mot aux prochains collègues qu'elle croisera... Des collègues dans une garnison un minimum digne de ce nom, pas les deux trop égarés qui traînent par ici, eux ne doivent pas être à jour dans les procédures depuis un moment et elle n'a pas de temps à perdre avec ça. Pas envie de se prendre la tête surtout, c'est plus rigolo de voir les autres le faire.

Profitant que l'examinateur essaie de décoller sa bande de leurs chaises et que Ramar semble distrait avec le fameux Kass, Undril prend quelques notes cryptées dans un carnet qui ne la quitte jamais. Vrenn Indrani -elle avait presque oublié qu'il s'était présenté au début, elle n'écoutait pas encore trop à ce moment là - et Ramar Aldor... Voilà qui promettait!

Elle a vite fait de terminer son verre et de laisser de quoi payer sur la table - sans supplément, ils n'ont rien fait pour le mériter - et elle sort attendre le reste du groupe. Quand elle voit tout ce petit monde sortir, elle leur adresse un grand sourire depuis le haut de sa monture, enthousiasme en apparence, et ses iris ne la contredisent pas même s'ils montrent que ce n'est pas tout.

- Hé bien, vous êtes pas des rapides! Alors, c'est par où? Je vous suis.

Yep, elle n'a toujours dit ni son nom ni montré sa plaque de garde. Et ça lui va très bien ainsi, même si elle devine que Vrenn risque de vite revenir à la charge là dessus. Ou il décidera que ça n'en vaut pas la peine, va savoir! En tout cas, un bouclier est accroché sur la selle d'Ébène, en plus de l'épée qu'elle-même porte de façon visible même si pas ostensible. Et ça, c'est sans compter les dagues de lancé et poignards caché dans sa tenue, mais moins de gens se rendent compte de leur présence, mieux c'est! Elle s'est arrangée pour que même montée, les gens ne puissent pas les voir, ou pas trop. A côté de ça, le reste de ses bagages est d'apparence plutôt banale.

Une nouvelle gorgée. Un nouveau bout de souvenir. Jusqu'à ce que le verre vide la ramène à la réalité bruyante. Elle se contenta de faire un signe au tavernier, qui la connaissait assez bien pour savoir qu'il valait mieux la servir rapidement quand elle était dans ce genre d'humeur, ce qui permit à Undril de très vite retrouver le fil.

Et donc, où elle en était? Ah oui...




C'est qu'il a du répondant le p'tit! Intéressant.

L'idée que son pouvoir soit à double tranchant n'effleure pas encore l'esprit d'Undril, pourtant généralement du genre parano. Elle ignore comment marche le pouvoir, mais il ne lui vient pas à l'idée que ses objets pourraient parler spontanément sans qu'il pose de question. Et il n'a pas de raison de lui en poser à elle, donc... De toute façon, le matériel qu'elle a en sa possession n'est pas forcément très ancien. Les lames sentimentales, c'est bien mignon, mais même réparées, on ne sait jamais quelle fragilité peut se glisser au sein du métal, et ça, ça peut être fatal alors elle ne s'y était pas amusée aujourd'hui. Même si c'est vrai qu'une partie de son matos, niveau sac et surtout équipement d'Ébène, n'était pas bien récent non plus.

Une fois dehors, y pleut, y'a du monde, y'a du bruit. Le p'tiot intéressant lui accorde pas plus d'attention que ça. Faudra qu'elle le garde à l’œil, quand même. Mais un temps de réflexion dehors à les attendre finit par lui faire réaliser le danger potentiel.

Ce sera une observation de loin, donc, si possible. Ça la ferait chier de devoir zigouiller le gamin quand même, surtout ici. Bon, elle pouvait toujours trouver des cabaleux pas loin, mais ils écumaient pas tous les patelins du royaume non plus, faut pas pousser, et elle était seule et avec son vrai visage, donc si elle pouvait éviter ce genre de situation délicate et dangereuses...

L'examinateur l'inquiète moins. Elle connaît pas son pouvoir, et dans le doute elle fait généralement son possible pour ne pas avoir de pensées trop dangereuses en présence d'autrui, mais ça reste peu probable, et elle n'a pas de raison de s'en inquiéter pour l'instant.

Naturellement, elle n'a pas été longue à remarquer les dagues qu'il avait sur lui, mais est-ce que c'était vraiment si surprenant venant d'un aventurier? Ok, examinateur, mais certains avaient été dans le métier avant, donc ça voulait rien dire. Après, ça voulait aussi dire qu'il était du genre prudent, donc autant l'être aussi, par principe, Guilde voulait pas dire clean, mais ça devrait le faire. Quand bien même il suivrait pas totalement le droit chemin, entre mafieux, parfois on s'entend mieux qu'on pourrait le croire!

Devant la question sur son nom, Undril répond par un geste de la main.

- J'suis pas de la Guilde moi. Garde.

Elle avait pas spécialement dit ça méchamment, mais elle n'en rajouta pas plus, alors qu'elle montrait rapidement sa plaque. Façon de dire qu'il ne pouvait pas trop refuser sa venue, que ça lui plaise ou non, mais franchement, vu son équipe de bras cassés, il dirait sûrement pas non à un peu d'aide?

Profitant du chemin, Undril commença à griffonner deux trois choses dans son carnet de notes codées. Autant le faire quand elle avait le temps avant d'oublier les détails, et puis même en vacances, elle avait du mal à se départir de vieux réflexes.

Elle ne s'épancha pas plus que nécessaire et rangea rapidement ses notes. On lui avait vite fait comprendre que son canasson ne serait pas en mesure de suivre très longtemps, dès qu'ils auraient quitté le chemin voir même avant à vrai dire, alors elle récupéra tout ce dont elle avait besoin - soit ses armes et quelques affaires - avant de descendre et de lui donner une tape pour lui faire signe de retourner au village. Elle vieillissait, ok, mais pas au point de ne plus pouvoir faire de randonnée un peu sportive, elle s'en était assurée au cours des années!

Laissant les connaisseurs du coin devant, et gardant ses distances avec le groupe par principe vu qu'elle n'est pas sensée être là de base, garde ou pas, elle reste à une certaine distance de Ramar, observant curieusement les évènements, jusqu'à ce que la venue de l'examinateur n’égaie un peu le trajet. Sans grande surprise, il est curieux. Undril ignore s'il a eu le temps de lire son nom sur sa plaque. Elle ne l'a pas sortie longtemps ni dans la meilleure des positions, mais qui sait, s'il a un pouvoir ou juste eu de la chance, alors autant ne pas faire trop de fantasies.

- Normalement je suis en vacances, mais j'peux pas résister à l'attrait d'une affaire! Ça m'a l'air compliqué votre histoire, ce sera sûrement amusant à regarder, et qui sait, vous pourriez user un p'tit coup de main.

Bon, vu son attirail, il tiquerait peut-être un peu à l'idée qu'elle soit en vacances, mais hé, elle avait ses raisons! D'ailleurs il n'avait finalement pas grand chose à lui envier. Elle ne fut pas vraiment surprise qu'il lui révèle avoir remarquer ses lames, c'était plutôt attendu au fond, mais le fait qu'il en parle aussi franchement avec elle lui tira un sourire complice. Bon, c'était pas un pacte d'amitié non plus, mais s'il jouait franc jeu comme ça, ça devrait le faire.

- Ah ça, y'a de sacrées saloperies qui traînent dans le coin! J'me suis fait avoir une fois, pas deux.

Sauf que dans son cas, c'étaient des humains. Quoique, elle avait bien du avoir quelques rencontres malencontreuses avec la faune locale, mais rien d'aussi gênant ni aussi... Marquant. Les iris de la garde passèrent un instant à un gris pâle de détresse avant de revenir à leur couleur précédente, mais ils changèrent à nouveau brusquement lorsqu'il cri se fit entendre au-dessus de leurs têtes. Aussitôt, Undril saisit la poignée de son épée, le visage levé vers le ciel, alerte, mais sans rien voir pour l'instant.

- Ça, ça ressemblait au cri d'un ange dragon pas content... Commenta-t-elle pour formuler ce que tout le monde devait penser.

Et s'il les trouvait là, malgré leur nombre, l'animal pourrait se dire qu'ils constituaient un excellent défouloir... Hm, est-ce qu'elle avait seulement pensé à prendre un arc dans ses affaires? Non, sinon elle l'aurait récupéré avant de renvoyer Ébène.

Bien joué la préparation Undril, bien joué... C'est pas des poignards de lancé qui allaient faire grand chose à un ange dragon, c'est sûr! Enfin, en cas de pépin, c'était toujours mieux que rien... Elle avait plus d'un tour dans son sac, vacances ou pas, et comptait bien faire sa part du boulot, au moins pour sauver ses fesses et à peu près celles du reste du groupe, quitte à s'être incrustée à cette petite fête en arborant son insigne de garde. Autant jouer le jeu! Et puis c'était pour ça qu'elle était là.