3e lune de la saison douce de l'an 1001
Et c’est après un peu plus de deux semaines de camping au bord du Lac qu’Evelyn reprit la route en sens inverse. À pied, cette fois, laissant parfois son petit crasmo marcher lentement à ses côtés, le transportant la majeur partie du temps. La petite boule de poil, âgé d’un mois, toute mignonne, commençait à avoir beaucoup d’énergie. Son pelage avait bien poussé, depuis sa naissance, lui permettant de se thermoréguler seul; le pelage avait l’apparence laineuse de celle d’un bébé, même si son corps s’était allongé en quatre semaines. Dans trois ou quatre mois, il aurait sa taille adulte. Quatorze jours après sa naissance, ses yeux s’étaient ouverts; ils avaient depuis conservé leur couleur bleu. Depuis une semaine, le crasmo utilisait ses petites dents pour mordiller sa peluche warg. Dans deux ou trois semaines, Evelyn jugeait qu’il pourrait manger de la nourriture solide. Son pelage était toujours aussi blanc qu’à sa naissance, sauf le bout de ses oreilles et de sa queue qui avaient pris des teintes grises, et deux petites cornes commençaient à pousser sur les côtés de sa tête.
Quelques maisons étaient éparpillées sur la route menant à la Capitale, davantage depuis qu’Evelyn se rapprochait de la grande ville, après cinq jours de marche, en ce milieu de mois de la 3e lune de la saison douce. Sur le chemin, elle tourna brièvement la tête vers une grande maison en pierre blanche. Une demeure pour gens fortunés, qui avaient bien gagné leur vie, avaient travaillé fort ou avaient hérité. La chasseuse allait détourner le regard, lorsqu’un éclat métallique attira son attention, et elle arrêta ses pas. Un long mur s’étirait sur le côté de la maison, pour procurer de l’intimité sur le terrain; une partie d’une flèche dépassait de ce mur.
La chasseuse se trompait peut-être, mais elle avait vu ce genre de flèche-là il y avait un peu plus d’un mois, des flèches au pouvoir destructeur, dans les mains d’un archer novice.
Elle tenait son familier dans sa main gauche et sur son avant-bras gauche. Baissant la tête pour le regarder, elle lui dit : - Et si on allait jeter un p’tit coup d’œil? Il acquiesça par son silence.
Evelyn emprunta ainsi le chemin menant à la porte d’entrée, s’immobilisa et utilisa le heurtoir pour faire connaître sa présence. Au bout d’un petit moment, Liory lui-même, en personne, vint lui ouvrir la porte. C’était une semi-surprise. Evelyn lui dit tout naturellement :
- Bonjour, vous savez que vous avez un trou dans votre mur?
Le trait siffla une nouvelle fois, son vol court fut ponctué par le chant typique du tueur de dragon, dont le projectile s'enfonça en plein cœur de la cible dans un bruissement de paille compressée qui réussit à tirer un sourire au noble qui tenait l'arme en main.
Depuis les quelques lunes qui c'étaient écoulées, son niveau n'avait cessé d'augmenter. Passant d'un homme malhabile incapable d'encocher une flèche correctement, à un archer moyen en mesure d'atteindre une cible à une centaine de mètre sans la rater.
Autant dire que pour une créature de deux fois cette taille, Liory avait toutes les chances de mettre un coup au but. Restait encore à exploiter l'arme sur toute sa portée et surtout parvenir à le faire sans trembler.
Chose qui n'arriverait qu'avec de l'expérience.
Depuis sa rencontre avec Evelyn, l'argenté avait d'ailleurs travaillé sur son équipement, délaissant les tenues hors de prix qu'on lui conseillait pour quelque chose de plus simple, et testé par ses soins, bien que ce soit dans les bois accueillant des alentours. Sa tenue inadaptée d'avant avait été remplacée par un ensemble en cuir léger recouvert d'une cape ajustable en tissus caméléon. Renforcée aux genoux et aux coudes, la tenue aux couleurs sombres portait déjà quelques traces de terre, signe qu'au moins, le noble avait fait plus que l'essayer dans la boutique.
Pour le reste, il voulait jouer la simplicité, une trousse de secours ayant été attachée à ses hanches, et un sac sans fond était attaché à son dos.
Préférant désormais pratiquer en condition, il était tout équipé désormais, et faisait au mieux pour s'habituer, tachant de trouver une position confortable malgré la répartition des masses différentes.
Ironiquement, la trace de son premier tir raté était toujours présente dans les murs, laissés là presque par ironie. Et Liory s'en servait pour se rappeler de ses débuts catastrophiques.
Et alors que l'argenté s'apprêtait à tirer une nouvelle fois, quelques coups furent frappés, le forçant à reposer son arc pour aller voir de qui il s'agissait.
Les visites étaient rares, et Amaryllis n'était pas prévue aujourd'hui. Bien qu'une surprise soit toujours appréciée de sa part, surtout si c'était pour une visite de courtoisie frivole.
Cela dit, en ouvrant, les yeux du noble s'écarquillèrent en reconnaissant la chasseresse qu'il avait rencontré plus tôt, avant de se fendre d'un sourire, trop heureux de revoir son amie.
-Evelyn !
S'exclama t'il en observant son compagnon à quatre pattes. Leur faisant signe d'entrer.
Cette dernière était relativement simple, le sol étant seulement fait de marbre clair ou le crasmo patina quelques temps avant de retrouver son équilibre.
-On me le dit assez peu, car bien peu de gens viennent par ici, cela dit, heureux que tu puisse constater par toi même mes début catastrophiques
Ses mains se portèrent à la cuirasse qui enveloppaient la chasseresse, examinant les sangles savamment accrochées avec un regard approbateur
-J'étais persuadé que cela t'irait bien mieux qu'à moi ! On dirait que je ne me suis pas trompé.
Mais quel bon vent t'amène dans ma modeste demeure dit moi ?
3e lune de la saison douce de l'an 1001
- On me le dit assez peu, car bien peu de gens viennent par ici, commença l’homme pour répondre au commentaire d’Evelyn, concernant le trou dans le mur. Elle ne releva pas l’information; qui venait ou ne venait pas ici, si Liory y faisait des bals ou non, cela importait peu. - Cela dit, heureux que tu puisse constater par toi même mes début catastrophiques, conclut-il.
La surprise de la venue d’Evelyn semblait avoir fait passer Liory du vouvoiement au tutoiement. Ce qui était loin d’embêter la chasseuse, qui opta pour le tutoiement elle-aussi lorsqu’elle lui répondit avec sérieux :
- Te rappeler tes échecs te donne la motivation pour t’améliorer - ou la flèche et le trou te servent-ils de décoration de guerre?
Les mains de l’homme se portèrent au plastron qu’elle portait; un cadeau qu’il lui avait fait. Après vérification de ses sangles et de ô combien l’armure de cuir lui allait à merveille, Liory le lui confirma à voix haute :
-J'étais persuadé que cela t'irait bien mieux qu'à moi ! On dirait que je ne me suis pas trompé.
Evelyn hocha la tête pour approuver. – Elle est parfaite. Je t’en remercie encore. Et que dire de ta nouvelle tenue?, un léger sourire étirait les lèvres d’Evelyn qui trouvait évidemment la tenue de l’homme plus appropriée à des balades dans la forêt – ce qui voulait également dire que l’homme continuait de se balader dans la forêt. On ne s’habillait pas ainsi pour prendre le thé.
- Mais quel bon vent t'amène dans ma modeste demeure dit moi ?
Modeste? Le plancher de marbre démentait les paroles de l’homme. Cela étant, le luxe n’impressionnait pas Evelyn.
- C’est Lucy qui m’amène ici… ainsi que la flèche dans ton mur qui a attiré mon attention en passant sur le chemin en face. Puis, je me suis souvenu de ton invitation. Je suis donc venu tester ton hospitalité.
Son familier choisit ce moment pour s’approcher avec précaution de Liory. Puis, il se mit à lui renifler les pieds. Un mouvement de l’homme effraya le crasmo qui trouva refuge aux pieds de sa maîtresse.
- Je te présente Snorev, le présenta Evelyn.
Du pied, la chasseuse poussa doucement le crasmo vers l’homme. Snorev devait affronter ce qui l’effrayait - il n'était pas question que son familier se comporte en froussard. L’animal glissa sur le marbre jusqu’à l’homme, où il s’immobilisa avant d’aller mordiller les bottes de Liory.
Décoration de guerre ? Malheureusement, Liory ne voyait pas dans l'exposition d'artefact guerrier le moindre sens de l'esthétisme. Sa préférence allait dans les choses le plus simple possible, parfois une légère gravure, mais rarement plus.
De fait cela avait tendance à le mettre mal à l'aise de visiter certaines maison ou les trophées venaient encombrer l'espace.
-Elle me rappelle d'où je suis partis, une sorte de rappel de ma propre incompétence à mes début. Une sorte d'ancre pour s'aider à rester humble.
Pour le moment il n'avait de toute façon pas de quoi se vanter, un crapaurau tué par chance et une première chasse involontaire, c'était tout ce que comportait son palmarès.
Il était bien loin du cracheur de feu.
Laissant s'échapper un petit rire, le noble ne put s'empêcher d'ajouter
-Lucy se montre généreuse dans ce cas, je tacherai de te faire honneur comme il se doit
Le petit crasmo peinait à trouver son équilibre sur le sol de marbre, et se montrait bien peureux. Se réfugiant derrière sa maitresse au moindre petit bruit anormal.
Dommage qu'Ayren n'ai pas été là, sans doute aurait il put montrer au petit animal quelques tours amusants. Même si le drabuste était aussi froussard que le crasmo, s'accrochant à Liory pout un oui ou pour un non. Et ce, au grand bonheur de l'argenté.
-Bien le bonjour Snorev
Dit il en se baissant le plus doucement possible pour ne pas l'effrayer, le laissant mordiller ses bottes avant de lui présenter sa main qui fut reniflée avec autant d'attention que ses pieds, mordillée puis léchouillée, l'animal semblant faire connaissance avec les autres de cette façon.
Ce ne fut qu'après l'inspection minutieuse de l'animal que le noble se permit de passer sa main sur le crane de l'animal, agissant avec douceur et lenteur pour ne pas l'effrayer.
-Un bien bel animal, j'ignorais que tu étais du genre à t'entourer de familier, une bonne surprise en somme
Se relevant pour guider son amie dans un salon qui, comme l'entrée, affichait un grand luxe sans pour autant tourner dans l'affichage pur et simple de richesse.
Des murs simples venaient servir de support à des meubles qui l'étaient tout autant, bien que chacun d'entre eux fut en matériaux nobles. Liory invita son amie à s'asseoir, ouvrant un buffet ou il en sortit un assortiment de vins qu'il lui présenta.
-Un peu de vin ? Je te proposerais bien un bain et une chambre pour la nuit, mais te connaissant, tu dois avoir une idée derrière la tête pour prendre la route de la capitale
De quoi aiguiser la curiosité du noble qui lui même était tenté d'y aller pour enfin franchir le pas et s'inscrire à la guilde
3e lune de la saison douce de l'an 1001
Evelyn regarda attentivement son crasmo, jugea de ses réactions devant le noble. Snorev était encore très jeune, encore très impressionnable. Evelyn ne doutait pas d’en faire un petit combattant tenace, mais pour l’instant elle profitait surtout de la joyeuse compagnie de la petite bête.
- Un bien bel animal, j'ignorais que tu étais du genre à t'entourer de familier, une bonne surprise en somme.
Je voulais de la compagnie, aurait-elle pu répondre, mais ils n’étaient pas encore assez proches pour cela. Elle se contenta de lui fournir la deuxième raison de son achat de familier : - Il pourra m’aider lors de mes chasses, d’ici quelques mois. Et Evelyn comptait bien lui donner une éducation en conséquence; en termes de motivation pour aller chasser, elle comptait utiliser la découverte, le plaisir et les récompenses.
Elle suivit Liory jusqu’à un salon luxueux mais sobre. Elle apprécia de découvrir cette facette de l’homme; il n’était pas de ses nobles qui aimaient s’afficher et fanfaronner. Elle déposa son sac, retira sa ceinture pour déposer son attirail, son arc et son carquois. Elle s’assit et elle sentit les muscles de ses jambes apprécier ce repos; elle marchait depuis quelques heures maintenant. Elle attrapa Snorev et le déposa à ses côtés, où il se coucha sagement.
- Un peu de vin ? Evelyn appréciait toutes les sortes d’alcool. Ainsi, cette proposition fut bien accueillie par la femme qui répondit avec une dose d’entrain : - Avec grand plaisir! Elle avait, après tout, terminé son thermos de vin depuis longtemps.
- Je te proposerais bien un bain et une chambre pour la nuit, mais te connaissant, tu dois avoir une idée derrière la tête pour prendre la route de la capitale.
- En réalité, je ne dirais pas non à un bon bain et à une chambre pour la nuit, le détrompa-t-elle. La chasseuse était habituée à un style de vie rustique, mais voilà un long moment qu’elle n’avait pas profiter du confort d’un lit et de la chaleur d’un bain.
Elle prit le verre d’alcool lorsque l’homme le lui tendit, remercia et y trempa les lèvres. Sans étonnement, l’alcool était de qualité. Après en avoir bu une bonne gorgée, elle reprit la parole :
– Je reviens d’un séjour de pêche au Lac, l’informa-t-elle. - Mais oui, je ressens l'envie d'aller faire un tour à la guilde. L'envie, oui; une envie qui n'était pas fugace. Elle y songeait depuis quelques temps. Depuis, en réalité, cette chasse au crapaureau.
Oh, à l'entendre ainsi, Liory ne put que se mettre à sourire, versant le vin qui lui semblait le plus adapté dans le verre de la demoiselle. Evidement, comme pour tout ses invités les plus remarquables, il prit l'une des bouteilles uniques à ses demeures.
Débouchant avec expertise le vin blanc pétillant avant d'en remplir à bonne mesure le contenant.
-Un bain et une nuit, voilà qui me semble des termes des plus acceptables. Je te préparerais une chambre sitôt tout cela finit, j'espère qu'elle sera à ton gout
Constatant les regards de la demoiselle, l'argenté expliqua l'absence de tout personnel avec un petit sourire.
-Cette maison étant un de mes petits secrets, je n'emploie personne, mais rassure toi, je devrais être en mesure de faire un lit, et de laver quelques affaires
Au contraire, prendre un peu d'autonomie ne lui ferait pas de mal.
S'asseyant dans l'un des fauteuils, il conversa un moment avec Evelyne, s'intéressant à cette histoire de guilde avec de grands yeux.
-Un tour à la guilde tu dis ? Etrange... Je devais y aller également, peut être pourrons nous faire le trajet ensemble.
Cela fait plusieurs lunes que je voulais m'y inscrire mais je n'ai jamais pu franchir le pas jusqu'à aujourd'hui.
Pour sur, Jack lui avait tout expliqué, y comprit qu'il lui faudrait un autre nom, et surement faire un peu profil bas dans ces début.
Mais faire quelque chose hors des règles était un pas qu'il ne pouvait franchir que difficilement. Même si tout en lui le poussait à le faire.
-Quitte à t'offrir le gite, je pourrais emprunter tes talents de guides jusqu'à la capitale ?
Même s'il n'était guère compliqué de suivre la route jusqu'aux murailles de la ville. Une bonne excuse pour ne pas faire la route seule. Qui plus est... Evelyne était une personne qu'il aimait considérer comme "proche", ainsi donc, passer un peu de temps avec elle ne serait pas de refus.
Le vin terminé, l'argenté conduisit la demoiselle dans sa chambre à l'étage. La demeure en comptait deux, collées l'une à l'autre, et si celle de Liory donnait sur les murs lointains de la capitale, celle de la demoiselle était tournée vers les plaines qui s'étendaient à perte de vue.
Un immense lit en occupait une partie, et un sol en sable doux composait le sol.
Une excentricité de plus au chapitre.
-Je vais te prêter des vêtements pour les bains, tu n'as rien contre les serviettes ?
Dit il en lui en tendant une de couleur blanche, assez grande pour enrouler son corps avant de sortir quelques draps qu'il jeta sur le lit. Ces derniers se mettant eux même en place pour se border de façon experte et former un lit parfaitement convenable.
La magie avait du bon...
-Bon j'avoue tricher quelque peu en disant que je ferais ta chambre... mais qu'importe, tant que tu y es bien dedans !
Il y avait sur le lit, assez de place pour la demoiselle, son crasmo, et surement deux personnes de plus, et cette dernière baignait dans une douce chaleur réconfortante bien qu'elle ne soit que rarement utilisée.
-Pour le bain... par lequel veux tu commencer ?
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Les talents de guide d’Evelyn vers la Capitale en échange du gîte. …Il était vrai que la route vers la Capitale pouvait être difficile à suivre; même une personne avisée pouvait perdre de vue la route y menant. – J’ai un bon sens de l’orientation, acquiesça-t-elle, comprenant bien évidemment qu’il s’agissait là d’une façon de demander s’il pouvait l’accompagner. – Si en plus tu apportes de l’alcool pour la route, alors nous pourrions même nous rendre à la signature des documents ensemble.
Evelyn termina son verre et, récupérant Snorev et ses choses, suivit Liory jusqu’à sa futur chambre, à l’étage. La vue des plaines était tout simplement sublime, sans parler du reste. Elle déposa son familier sur le sable, pour qu’il s’amuse, et disposa également du reste de ses choses.
- Je vais te prêter des vêtements pour les bains, tu n'as rien contre les serviettes ?
Evelyn bougea la tête de gauche à droite. Si elle serait en compagnie de sa chère Sofia, dans un lieu isolé, à la maison ou ailleurs, elle n’aurait besoin de serviette ni avant, ni après le bain, et elle profiterait d’une belle journée pour se sécher naturellement au soleil. Elle prit la serviette que lui tendait l’homme et le regarda « faire la chambre » ou, plus précisément, regarda le lit se faire seul, par magie.
- Bon j'avoue tricher quelque peu en disant que je ferais ta chambre... mais qu'importe, tant que tu y es bien dedans !
- En autant que le lit est confortable, confirma Evelyn, qui n’en doutait pas. – J’ai dormit sur le sol, ces derniers jours, donc en réalité ce n’est pas difficile à battre.
Il lui parla ensuite du bain, qui allait faire un bien fou à Evelyn, notamment pour délier ses muscles. Snorev, pendant ce temps, allait pouvoir s’amuser dans la chambre. Par quel bain elle voulait commencer? ...Combien de bain y avait-il dans cette demeure? Pour réponse, elle lui dit simplement : - Fais-moi la surprise. Et elle laissa Liory la guider.
Apporter de l'alcool pour la route ? En soit il n'était pas un grand buveur, mais si cela pouvait installer une ambiance plus amicale, il voulait bien faire l'effort de quelques verres de trop et se prit donc à sélectionner discrètement quelques boissons pour la route.
Pas du vin, naturellement, préférant éviter les boissons nécessitant un peu de préparation pour se reporter sur les liqueurs et autres boissons plus communes, bien que terriblement bonnes.
Et ce fut dans la chambre qu'il termina la sélection alors qu'Evelyn prenait ses aises, installant son familier qui se prit à sauter sur le lit, surpris du rebond du matelas.
-Sur le sol ? Décidément, tu es une de ces chasseresses qui parcourent le monde sans rien nécessité. J'imagine l'état de ton dos
En haussant les épaules, il s'imaginait déjà les nœuds, par trop nombreux, qui c'étaient accumulées au fil des ans, supportant bosses et irrégularités du sol stoïquement.
Et bien que la beauté de la demoiselle soit indéniable, taillée par une vie passée dans les bois, mieux valait ne pas trop solliciter son corps.
-Et bien, on dirais que je vais devoir me surpasser pour éviter que cela ne se reproduise. Et si d'aventure nous partons en quête, il faudra faire en sorte que tu évite ce genre d'aventures
Dit il en rigolant, entrainant la demoiselle avec sa serviette dans les mains jusqu'à l'entrée, puis la faisant emprunter un petit escalier. L'atmosphère se chargea en humidité au fil des marches et la pierre fit place à un bois clair veiné de bleu qui donnait l'impression de s'enfoncer dans les profondeurs marines.
Le sol de pierre se fit de sable une nouvelle fois, et la lumière tamisée des cristaux révéla une pièce carrée dans laquelle un bain occupait une bonne place.
L'ambiance se voulait chaude, et le noble commença à retirer sa veste, l'accrochant à un des portes manteaux.
-Le bain principal, l'un des plus grands, je l'utilise pour la détente du quotidien, mais si tu regarde ici
L'argenté montra une porte qu'il ouvrit en grand, révélant une petite pièce ou un eau turquoise fumait à son rythme, laissant présager de la température de l'eau.
-Mon favoris, un bain d'eau des montagnes, chauffé à haute température pour la détente, et enfin !
Une nouvelle révéla un nouveau réservoir bouillonnant, de nombreuses bulles éclatant à sa surface comme si un animal respirait en dessous.
-Le bain à bulle, un peu étrange au début, mais relaxant sur le long terme
Son air se fit espiègle quand il passa devant une des portes restée close, désignant le dernier bain en premier.
-Celui là sera sans doute le plus adapté pour toi, il y a aussi une douche derrière cette porte pour se laver.
Chaque bain était bien différent des baignoires que l'on connaissait, véritables petits bassins à même d'accueillir plusieurs personnes, ils n'attendait que la jeune femme.
Liory s'appuya contre le rebord de l'un d'eux, s'asseyant sur une épaisse planche de bois pour en vérifier la température, sa main diaphane parfaitement visible dans l'eau cristaline.
-Une chance que je les ai mis à chauffer en prévision de la fin de mon entrainement, tu vas pouvoir t'en donner à cœur joie.
Bien trop heureux d'accueillir son ami, il se sentait comme un enfant montrant ses trésors secrets
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- Pas si mal, affirma-t-elle. Puis, un tapis de feuilles ça peut être bien confortable.
Evelyn était habituée au confort de la forêt, après tout. Et puisqu'habituellement elle ne s’éloignait jamais aussi longtemps du Village Perché, Evelyn n'était pas non plus équipée pour le camping de longue durée. En ce qui concernait les nœuds dans le dos, eh bien… sa compagne se chargeait d’y veiller. L’homme se montra ensuite soucieux de l’état de son dos, mais du point de vue d’Evelyn il n’y avait pas de quoi s’en inquiéter; elle était assez résistante et s’accommodait bien de son environnement.
Après s’être délestée de son plastron, serviette en main, elle suivit l’homme jusqu’à un escalier descendant dans ce qui semblait être les profondeurs de la demeure. …Y avait-il plusieurs bains? Le mystère était désormais résolu : il y en avait trois, plus une douche. Rien de trop beau, quand on disposait d’une véritable fortune, ce qui semblait être le cas de Liory. Est-ce que cela impressionnait Evelyn? Non. Mais elle était intérieurement contente de pouvoir profiter d’un endroit comme celui-ci. Sa compagne aurait certainement apprécié également; mais elle n’était pas ici, et Evelyn allait profiter des lieux pour deux.
Elle sourit doucement à Liory, qui lui permettait de bénéficier des commodités que la demeure offrait. Elle lui répondit :
- C’est une chance pour moi, j’arrive au bon moment.
La chasseuse disparut ensuite derrière la porte cachant la douche. Elle en sortit quelques instants plus tard, fraîche comme une rose, enroulée dans une serviette qui dévoilait ses longues jambes. Elle croisa Liory qui prit sa place dans la douche, alla déposer ses vêtements et bottes à un endroit conçu à cet effet et orienta ses pas vers le bain à bulle. Le simple fait de se débarrasser de la saleté des derniers jours était source de réjouissance. Elle déposa sa serviette au bord du bain, sur une planche de bois, et entra dans l’eau agitée de bulles. Étrange, comme l’avait spécifié Liory. Mais, ayant trouvé une place assise confortable, appuyée contre le rebord du bain, Evelyn ressentit dans ses muscles tous les bienfaits des bulles et de l’eau chaude.
Au vu de ce qu'elle disait, la chasseresse méritait bien un peu de détente, et ce fut donc avec grand plaisir que le noble laissa à la demoiselle toute la priorité pour l'accès aux bains attendant patiemment qu'elle termine sa douche pour la prendre lui aussi.
Ce dernier ne manqua pas de remarquer l'élégante silhouette d'Evelyn qui, enroulée ainsi dans sa serviette aurait eu de quoi faire tourner bien des têtes. Et ce fut au prix d'un effort certains que ses yeux d'habitudes amateurs de telles courbent restèrent braqués droit devant lui, non sans lui offrir un sourire au passage, s'enfermant dans la cabine de douche pour rester bien longtemps sous cette dernière.
Son corps commençait lui aussi à changer, et sous sa peau diaphane se développaient des muscles fins qui formaient des courbes un peu plus dures qu'auparavant. Quelque chose qu'il cachait dans la mesure du possible en publique. Un noble n'ayant que rarement besoins de tels artifices. Sa place de dirigeant d'une grande compagnie rendant cela d'autant plus suspect.
Ce fut quelques temps plus tard qu'il remonta furtivement dans sa chambre, préparant un repas rapide qu'il offrit à son amie avant qu'ils ne se séparent pour aller dormir.
Tout en se désolant de ne pas profiter de la compagnie de la demoiselle pour en apprendre un peu plus sur elle, il dut se résoudre lui aussi à se laisser aller dans les bras du sommeil. Ce dernier ne tarda pas à venir, et ce ne fut que tôt le matin que l'argenté ouvrit les yeux, découvrant sa chambre à peine éclairée et une maison encore silencieuse.
Liory n'était pas d'un naturel discret, mais il fit de son mieux pour ne pas réveiller la dormeuse et son familier qui trouva tout de même un moyen de se faufiler vers lui et se mettre à le suivre, plus par curiosité qu'autre chose.
Le crasmo était d'un naturel joueur, mais quelque chose d'autre l'animait, et cela fut vite évident quand le noble commença à préparer le petit déjeuner.
-Oui, je sais tu as faim
Dit il en passant une main sur le crane de l'animal qui affichait de grands yeux suppliant, surtout quand un morceau de viande fut en vue.
Tout noble qu'il était, l'homme ne savait dire non à un familier, comme en témoignerait le dragon devenue trop gâté de son cousin
Ce fut tout naturellement que Snorev eut une assiette lui aussi, la seule condition de l'argenté étant d'attendre sa maitresse qui vint bien rapidement, découvrant une assiette bien garnit pour le premier repas de la journée.
-Bien le bonjour
Lança-t'il, trop heureux de retrouver un peu de contact humain.
Au vu des cheveux en bataille d'Ev, la nuit avait dut être bonne
-J'espère que tu as pu te reposer, aujourd'hui est un grand jour !
On ne s'inscrivait pas tout les jours à la guilde des aventuriers, encore moins de façon plus ou moins illicite. Et malgré toutes ses craintes, Liory était impatient, en oubliant presque le plat du familier qui n'hésita pas à lui mordiller la main pour avoir son dut
-Je peux ?
Demanda t'il à la propriétaire, ne désirant pas troubler l'éducation qu'elle lui donnait
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Le matin vint rapidement. Evelyn se sentait pleine d’énergie, après cette nuit reposante; le bain à bulles y était peut-être aussi pour quelque chose. Elle s’habilla, revêtit des vêtements et descendit l’escalier pour rejoindre Liory. Elle terminait de dénouer ses longs cheveux à l’aide de ses mains lorsqu’elle arriva dans la cuisine.
- Bon matin, répondit-elle à Liory.
- J'espère que tu as pu te reposer, aujourd'hui est un grand jour !
- Je me sens fraîche et dispos, lui dit-elle avec un léger sourire. Elle reporta rapidement son attention sur son familier, lequel se montrait impatient de manger. Encore la semaine dernière, il ne portait que peu d’attention à la viande. Aujourd’hui, il semblait vouloir tester le produit alléchant.
- Je peux ?
Elle lui répondit par l’affirmative, mais attrapa Snorev pour l’empêcher de rejoindre le plat de nourriture. Il ne fallait pas donner à l’animal l’habitude de mordiller pour obtenir ce qu’il voulait. Il devait apprendre la patience, également. Elle l’éloigna donc du plat, puis le reposa en lui intimant d’attendre. Elle dut s’y reprendre à trois reprises, mais Snorev finit par comprendre et attendit le signal de sa maîtresse avant de se précipiter sur sa nourriture. Evelyn trouva du lait et un bol, qu’elle lui donna également. S’il mangea quelques morceaux de viande, il jeta rapidement son dévolu sur le lait.
Durant ce temps, Liory et Evelyn partagèrent un repas. Elle le questionna, pour savoir s’il s’était beaucoup entraîné depuis la dernière fois et s’il avait retenté l’expérience sur le terrain. Une fois le repas terminé, plus rien ne retenait les deux futurs aventuriers; Evelyn récupéra toutes ses choses et rangea la chambre pour la remettre dans son état d’origine. Fin prête, de nouveau dans l’entrée de la demeure, elle attendit que Liory fut également prêt à se mettre en route. Tenant son crasmo dans une main, elle le câlinait de son autre main.
Ils quittèrent finalement la demeure. Evelyn remercia l’homme pour son hospitalité et, plus tard sur la route, lui raconta l’un de ses meilleurs moments de pêche, soit la capture d’un esturgeon de quatre pieds pesant dans les 25 kilos.
Fraiche et disponible ! Cela Liory ne pouvait que le constater, ce dernier ayant oublié les joies simple de se réveiller et de partager un moment avec quelqu'un.
Même sans trop en dire, cela suffisait à le combler. Et l'heure du départ arriva bien plus vite qu'il aurait pu le penser, perdu dans la contemplation dans cette scène des plus banale, mais oh combien amusante.
Peut être qu'un jour, lui aussi il devrait franchir le cap et prendre un familier. Bien que l'idée d'acheter un animal lui semblait pour le moment dénuée de sens, lui qui peinait déjà à survivre seul.
S'équipant en conséquence, il se vêtit de sa tenue de la veille, un peu fébrile à l'idée de sortir avec, lui qui ne mettait un pied dehors qu'élégamment vêtu, être ainsi comme un aventurier était des plus perturbant.
Son arc plié rangé dans son dos, et sa cape roulée par dessus son sac sans fond, il rejoignit son amie, un peu embarrassé de ce qu'ils allaient faire. Comme si deux enfants s'apprêtaient à faire une bêtise quelconque.
-Et bien, si tout est prêt...
Dit il en remontant légèrement le cache cou jusqu'aux lèvres, plus rassuré par ce simple morceau de tissus gris. Pour une fois, il avait préféré ne pas porter de casque, voulant gouter aux joies de l'air frai et à l'odeur de liberté que ces vastes plaines lui inspirait.
Ainsi la route commença, sous les meilleurs auspices, un grand soleil éclairant la route qui les menaient jusqu'aux grands murs de la capitale
La route était douce, et la terre tassée fit rapidement place aux pavés une fois les fortifications plus proches
-Je dois avouer, que j'aurai eu du mal à me motiver pour y aller seul
Dit il en se frottant l'arrière du crane alors qu'ils passaient sous les grandes arches de pierre de la porte sud. Les gardes les avisèrent avec un peu de suspicion avant de les reconnaitre pour ce qu'ils étaient.
S'engagea alors un long cheminement au travers des ruelles encombrées à cette heure là. Beaucoup de charrettes de marchand se bousculant les premières places pour s'installer.
-Nous avons bien choisis notre jour, c'est le marché
Et au détour d'une rue, une énorme place se fit jour, ou des étals en tout genres semblaient se disputer l'espace, traversés de ça et là par des citoyens en surnombres qui s'exclamaient devant certains produits alors que des camelots tentaient de les attirer.
Mais dans cet océan humain, l'argenté parvint à désigner un grand bâtiment, devant lequel il avait rodé plus d'une fois
-Là Ev ! La guilde !
Le bâtiment était difficile à manquer que ce soit par sa décoration, ou ses aventuriers discutant à l'extérieurs, chacun avec un style propre qui intriguait le noble.
Prenant par la main la demoiselle, bien que cela ne soit nullement nécessaire, il l'entraina au travers du marché, jouant des épaules plutôt que de sa frêle carrure pour fendre les badaud, ne s'arrêtant qu'une fois devant l'imposante double porte du hall
S'arrêtant cela dit, il se figea presque, intimidé par tout ces gens d'expériences qui étaient venu un jour pour la même chose que lui...
Certainement avec plus de raisons de le faire...
3e lune de la saison douce de l'an 1001
Quand on n’était pas poète, on se réjouissait seulement du beau temps et de ne pas ressembler à un chat mouillé une fois arrivé à destination, et on profitait de la marche en bonne compagnie.
-Je dois avouer, que j'aurai eu du mal à me motiver pour y aller seul.
Ce que ne comprit pas la chasseuse; elle était de nature indépendante. Et Liory ne lui avait pas semblé le genre d’homme à hésiter lorsqu’il voulait une chose. Il n’avait pas hésité à se rendre dans la forêt, sans savoir s’il serait accompagné dans son périple ou laissé seul.
De fait, il n’avait pas été seul dans la forêt et il n’était pas seul encore aujourd’hui. Ils étaient ensembles dans cette aventure. Et si Evelyn voulait être honnête avec elle-même, malgré son côté indépendant elle était bien contente que Liory soit à ses côtés en cette journée décisive - mais le contraire ne l'aurait pas empêcher de faire ce qu'ils allaient faire. D’ailleurs, puisqu’on en était aux aveux, elle le verbalisa :
- Je suis contente également d’avoir de la compagnie.
Les deux compagnons de route s’engagèrent – ou disons, se faufilèrent – au travers des ruelles encombrées de la Capitale. Snorev en sécurité, tenu par une main. C’était jour de marché, apparemment. Un obstacle minime. Une foule bruyante de badauds, entre eux et les portes de la Guilde. La Déesse qui testait leur détermination devant un océan à première vue infranchissable.
-Là Ev ! La guilde !
Il dut crier pour qu’Evelyn l’entende; elle leva la tête vers le bâtiment en question. On passa à côté d’elle en la bousculant sauvagement, ce qu’elle n’apprécia pas. Elle se tourna pour accoster l’idiot, lorsque Liory attrapa sa main pour l’entraîner en direction de la Guilde. La marche s’arrêta devant les portes du hall. Le bâtiment était beaucoup plus impressionnant que la chasseuse se l’était imaginée… bien qu’en réalité, elle n’avait pas réellement pris la peine de se l’imaginer.
La main d’Evelyn glissa de la main de Liory, immobile à ses côtés, et se posa sur son épaule.
- Ne nous arrêtons pas si près du but.
L’extérieur était certes de belle architecture, mais ce qui se trouvait à l’intérieur intéressait d’avantage Evelyn. Sa main quitta l’épaule de l’homme et ils franchirent ensemble les portes doubles de la Guilde.
Devant le seuil de la guilde, Evelyn ne fut pas de trop pour le pousser à en franchir le seuil. Impressionné par le hall et son ambiance, il fallut une dernière bourrade pour le faire avancer jusqu'au comptoir.
Occupée, l'hôtesse prit le temps de finir quelques papiers avant de s'intéresser au duo, avec un sourire affable alors que sa tenue ne cessait de le faire douter.
Une simple tenue de la guilde, sans plus de sceaux qu'une autre. Mais cela représentait un pas certains.
-Je peux vous aider ?
Demanda t-elle avec un regard aimable. Prenant presque le noble au dépourvut
-Je pense oui, nous venons pour nous inscrire comme aventurier
Et ce qui devait être un acte impensable et inacceptable pour un noble fut une simple formalité, la demoiselle devant surement enregistrer des dizaines de demandes comme celles là.
Et en quelques minutes, ils furent tout les deux à remplir quelques papiers pour dédouaner la guilde de ses responsabilités en cas de mort atroces, ou quelque chose dans le genre.
-Et bien, c'est... différent de l'image que j'en avais
Finit il par dire en remplissant sa feuille, osant à peine lever le regard sinon pour regarder son amie qui semblait, elle, tout à fait à sa place. Comme si aventurier était une carrière qu'elle avait simplement tardée à embrasser.
L'argenté au contraire se sentait intru dans ce monde plein de rires et de promesses de gloires éphémères. Une lourde odeur de bière emplissait d'ailleurs la pièce et les éclats de voix se mêlaient aux sons discordant de la musique.
En observant un coin de la pièce, Lio put voir le groupe responsable de ce saccage musical : un groupe sans aucuns talents ni technique, mais qui donnait tout ce qu'il avait.
En n'importe qu'elle autre situation, cela aurait provoqué un taulé.
Mais ici ? Dans la guilde, tout semblait être possible...
Et alors qu'ils finissaient par rendre les feuilles, l'hôtesse haussa un sourcil en relisant les contrats
-Vous n'avez pas précisé votre nom
Lui rappela-elle, manquant de déclencher une crise de panique alors que ce détail lui avait échappé.
Le papier à nouveau en main, il prit quelques instant pour réfléchir, peinant à trouver la moindre inspiration avant de regarder la feuille d'Evelyn.
En quelques instant l'inscription fut acceptée et un petit badge en cuivre leur fut donné sans grande cérémonie
-Westwood et Eastwood, on dirait que vous n'êtes pas tout les deux par hasard
Dit elle en tamponnant finalement l'acte, faisant des deux amis des aventuriers à part entière
Liory, devant le regard de son amie haussa les épaules avant de se mettre à sourire, l'inspiration venait comme elle pouvait
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