Age : 193 ans (d'apparence 23)
Sexe : Femme
Groupe : Les criminels
Orientation sexuelle : Bisexuelle
Spécialité/Métier/etc : Érudite offrant ses services aux aventuriers comme au marché noir (enchantement, alchimie et bien d'autres choses ...)/ Tient une boutique de magie / Membre de la cabale (Nomade du manuscrit)
En quelques mots...
Vivianne est une érudite au service de la guilde. Supposément un génie de la magie de tout juste 23 ans, elle est en réalité une femme bien plus vieille qu'elle en a l'air. Étudiant les arts des arcanes depuis plus d'un siècle, elle utilise son savoir pour aider les aventuriers dans leur métier. Ses connaissances profitent également à la cabale qui voit en elle l'un des meilleurs éléments du Manuscrit. Aujourd'hui une scission se crée au sein de l'organisation fantôme et Vivianne attend son heure pour dévoiler son véritable visage. Celui de la première plume, celle qui marchait aux cotés du Marcheur il y a bien longtemps.
Pas si fun fact : Sur le comptoir de sa boutique, on peut voir une petite herbe blanche en pot en mémoire de tous les aventuriers disparus pour ses recherches sur les potions.
Particularité : Bien qu'alchimiste, elle a en horreur les potions de vérité et milite activement pour leur interdiction pur et simple. Pour elle, elles vont à l'encontre des droits fondamentaux de tout être humain. Une potion de vérité revient à arracher aux individus la liberté de penser.
Nom du pouvoir : L'histoire sans fin
Catégorie : Pouvoir et changements physique
Le corps de Vivianne est bloqué dans un cycle perpétuel de vieillissement et de rajeunissement. Au début elle vieillit comme tout le monde, mais quand son corps atteint l'âge de 50 ans, elle meurt subitement. Toutefois, ce n'est pas la fin. Au bout de 40 jours, elle revient à la vie et son corps se met subitement à vieillir à l'envers. Plus les années passent, et plus elle rajeunit jusqu'à retrouver le corps d'un enfant de 10 ans. A ce moment-là, elle meurt de nouveau, puis revient à la vie 40 jours plus tard. Ce cycle se répète éternellement tant qu'elle ne meurt pas d'autre chose que la vieillesse.
Après sa mort, Vivianne sombre dans un profond coma. Elle est totalement inconsciente pendant ce processus et son corps paraît mort pour quiconque la regarde pendant cette période (pas de poux, pas d'activité de son organisme). La durée du coma est égale au nombre d'années qu'elle va devoir vivre jusqu'au prochain coma ramené en jour. Pour le moment, ces cycles sont réglés sur 40 années, son coma dure donc 40 jours.
Pendant le coma, son corps se régénère, effaçant toutes les traces du temps sur son organisme. Elle garde cependant un corps âgé quand elle meurt à 50 ans. La régénération n'affecte que ce qui est lié au temps passé en vie (cancer, artères bouchées, usure des tendons, cicatrices etc ...). Toute blessure qu'elle reçoit pendant son coma ne sera pas guérie par ce processus et elle en gardera les séquelles jusqu'à sa prochaine mort. Bien que visiblement morte, elle est donc extrêmement vulnérable pendant cette période. Par exemple, si vous lui planter un pieux dans le cœur, elle ne mourra pas instantanément, mais au moment de revenir à la vie, elle mourra de l’hémorragie comme n'importe qui.
Si vous l'observez avec attention après sa mort, vous verrez que son corps ne se détériore pas et même que certaines de ses cicatrices ou blessures disparaissent peu à peu.
Physique :
La vendeuse qui t’accueille est une jeune femme gracieuse. Sa longue chevelure bleutée lui tombe jusqu’au bas du dos, mais de magnifiques tresses décorent son crâne, attachées par une magnifique broche florale. Elle te regarde de ses yeux dorés attendant que tu lui indiques ce que tu cherches. Sa voix cristalline résonne à tes oreilles comme le clapotis de l’eau. Beaucoup d’aventuriers se sont perdus à ce moment, mais tu continues ton inspection.
La gérante est toujours bien habillée. Robe, châle, chemisier … Vivianne est toujours à la mode. Bien entendu, elle n’est pas noble alors ses tenues ne sont pas non plus trop frivoles. Elle prend cependant grand soin à garder un style vestimentaire classique, mais efficace en toute circonstance. Son sourire attire tes yeux, des lèvres fines, mutines te tendent les bras et un instant encore à les contempler et tu risques de te perdre comme bien d’autres avant toi.
Elle te tend sa main, sa peau est douce et immaculée, tendre au toucher et pourtant elle semble comme électrisée quand tu l'effleures. Ses gestes sont étranges, ses paroles aussi. C’était comme s’ils venaient d’un autre âge, étrange paradoxe au vu de sa jeunesse. Ses doigts glissent sur ton avant-bras et tu t’égares à contempler sa taille fine. L’enchanteresse est plutôt grande et ses formes parfaitement équilibrées, ni trop peu ni trop imposantes. On pourrait presque croire qu’elle contrôle minutieusement sa morphologie, mais c’est impossible n’est-ce pas ? Personne ne peut connaître son corps aussi précisément non ?
Elle t’entraîne avec elle, guidant ton bras à travers les étalages. Le cliquetis d’une chaîne retentit. Tu observes en la suivant, son collier si précieux. Un cristal de lumière depuis longtemps éteint est accroché à une fine chaîne en or. Pourquoi garde-t-elle un tel bijou ? Un parfum de cannelle vient chatouiller tes narines. Tu souris bêtement à cette fragrance délicieuse, si seulement tu savais pourquoi elle utilisait cette épice. Le plus doux des poisons mérite un goût unique n’est-ce pas ? La porte de la réserve claque violemment et tu te réveilles enfin de ton fantasme, car maintenant, tu es perdu à jamais.
Mental :
Vivianne est avant tout une femme de passion. Ses émotions sont un déluge infernal qui la pousse à vivre chaque évènement pleinement. Sa colère est un feu inextinguible qui vous consumera instantanément. Son amour s’approche de la foi, et même du fanatisme. Ses joies sont contagieuses, exubérantes et pourtant si simples. Son désir quant à lui est une faim insatiable qui pousse encore et encore à avancer malgré sa malédiction.
Le désir d’apprendre tout d’abord, celui qu’elle partage avec son amour de jadis. Chaque chose, chaque équation, chaque rune, chaque recette, rien de ce qui touche à la magie ne peut lui échapper. Elle désire tant savoir, qu’elle n’hésite pas à oublier la morale et la loi pour s’approprier ses connaissances, mais après tout c’est l’objectif de la cabale n’est-ce pas ?
Vient ensuite le désir de vivre, celui d’apprécier chaque instant, chaque expérience. L’éternité est immensément longue et la vie humaine bien trop répétitive. Vivianne aime vivre de nouvelles expériences avec toute sorte de personnes. La nourriture, la danse, la chasse … elle s’est essayée et s’essaye encore à toute sorte d’activités, car elle veut se sentir vivante. Elle ne sait jamais si sa prochaine mort ne sera pas la dernière, alors elle vit sans regret.
Au naturel, Vivianne est une jeune femme qui vous semblera enjouée et douce. Elle s’occupe des aventuriers comme s’ils étaient ses propres enfants leur prodiguant des conseils sur les différentes créatures qu’ils pourront rencontrer ou sur les plantes, ou encore en les soignant. Certains membres de la guilde la surnomment mamie Abel à cause de sa fâcheuse tendance à appeler tout le monde « gamin ».
Il y a cependant un autre type de client qui la connaît sous un autre visage. Au marché noir, son attitude est toute autre. Froide, méprisante, calculatrice et légèrement sadique sur les bords. Elle s’adapte à son public, car c’est le devoir d’une commerçante.
Qui est donc la vraie Vivianne ? La douce jeune fille maternelle ou l’exécrable sorcière des bas-fonds de la capitale ? Si vous lui demandiez, elle vous rirait au nez. Pourquoi ne pourrait-elle pas simplement être les deux en même temps ? Camaël passe et ne s’arrête qu’un instant. Vivianne passe, s’intègre et change. C’est cela être libre.
Je suis né un jour comme les autres, le soleil filtrait à travers les flots illuminant la petite masure qu’avait réussi à se payer ma famille. Il ne fait pas bon être pauvre au sein de la ville aquatique. À travers les trous du toit, j’aperçus la mer danser pour m’accueillir. Les animaux marins virevoltaient en son sein, tournoyant dans un cycle éternel. J’entendis alors la première seconde s’écouler, dans un cri perçant et des exclamations de joie, l’horloge du temps s’était mise en marche.
Une joie de bien courte durée, mes dix premières années furent un véritable enfer. De constitution fragile, je ne pouvais quitter la maison et tout le monde devait s’occuper de moi. Mon père, ma mère et mes quatre frères, tous travaillaient d’arrache-pied pour maintenir en vie leur « petite perle ». Quand j’y repense aujourd’hui je les plains, ils gâchaient leur vie pour moi. Ils n’apprenaient rien, ne changeait rien, ils se complaisaient dans leur existence misérable à essayer de garder leur fille, seul rayon de lumière qui n’ait jamais réussi à atteindre les abysses de notre pauvreté. Et moi pendant ce temps … je souffrais le martyre. Prisonnière de ce corps d’enfant qui ne pouvait presque pas marcher ni courir … Mon lit était ma prison et je ne pouvais que rêver du monde extérieur et de ces merveilles. Parfois, mes frères ramenaient un livre et me le lisaient pour m’endormir. Je rêvais alors du grand port et du village perché, de l’immense forteresse et des terres inconnues au-delà la frontière, mais toute cette fichue flotte m’empêchait de les voir. La ronde des fonds marins continuait à me narguer, égrenant les minutes d’une vie que je passais prisonnière.
Je jette la pierre à ma famille, mais aujourd’hui, je sais qu’ils ont eu raison de s’acharner. À mes dix ans, tout disparut : la faiblesse comme la maladie. Pour la première fois, je pouvais quitter ma maison et marcher dans les rues de la ville. Les poissons s’étaient dispersés, l’horloge de ma vraie vie pouvait enfin démarrer. Ma famille était aux anges. Quelle idiotie d’avoir espéré pendant dix ans ! Mais je ne leur en veux pas, je sais moi aussi ce que c’est d’aimer à en perdre l’esprit.
Je grandis enfin comme une petite fille normale, découvrant le monde qui m’entourait et réalisant bien vite que j’étais pauvre, une tache de graisse sur les murs d’une ville mirifique. Il n’y avait rien pour moi ici, j’étais né pour servir, servir ceux qui avaient tout. Alors, consentante, je m’enchaînai à nouveau au pilori des classes sociales. À 16 ans, j’attirais sur moi le regard d’un grand enchanteur qui me prit comme servante. Je le servais avec ardeur et parfois il me laissait l’observer pendant son travail. Il était, bien entendu, hors de question qu’il enseigne quoique ce soit à une souillonne. Non, c’était plus comme quand vous laissez un chat ou un chien vous observer, convaincu qu’il ne comprend rien. Pourtant, je comprenais tout. En cachette, je dévorais les livres de la bibliothèque le soir, étudiant comment la magie pouvait être liée à un objet ou à une mixture. L’enchantement et l’alchimie étaient mes seuls compagnons de cellule.
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Régulièrement, j’allais au marché aux coraux pour faire des achats pour mon maître. Tout le monde me connaissait là-bas comme la servante aux cheveux bleus. J’avais 23 ans désormais et la petite fille fragile était devenue une femme qui attirait les regards sur son chemin. Tous les hommes me regardaient, tous sauf un. Je m’en souviens comme si c’était hier, il était assis au pied d’un lampadaire. Tous les jours, il observait le marché et regardait les passants avec intérêt. Je jetais parfois une pièce à ce pauvre mendiant. Il était jeune, trouver un travail aurait été facile pour lui, mais il continuait d’observer et parfois d’échanger avec les passants. Sans m'en rendre compte, je me mis à l’observer moi aussi. Tandis qu’il observait le monde tourner, je l’épiais en cachette depuis son ombre. C’était mon petit jeu à moi, s’il savait tout de ce qui se passait au marché, alors je saurais tout de lui et de cette manière je saurai tout du monde moi aussi !
Un jour alors que j’achetai un cristal de lumière à un étal, je sentis une main glissée sur mon épaule. Il était là, derrière moi. Je restai pétrifiée de surprise. Lui qui ne me regardait jamais, voilà que ses yeux se posaient sur moi. Je m’y perdis un instant, lui laissant le temps de prendre le cristal que je tenais en main pour le remplacer par un autre. Ce fut la première fois que j’entendis sa voix :
« Ce cristal est défectueux, prenez celui-ci, il conviendra à votre maître »
Le visage du marchand lui donna raison, cet enfoiré allait m’arnaquer. Sans l’intervention du mendiant, un châtiment mémorable m’aurait accueilli au manoir. J’achetai le bon cristal en suivant ses conseils faisant bien comprendre aux marchands qu’il venait de perdre une cliente et en me retournant je m’apercevais qu’il était retourné s’asseoir à sa place habituelle. Je courus le rejoindre en ne manquant pas de lever un doigt particulier en direction du commerçant ripou. J’étais si heureuse qu’il m’ait parlé et pourtant il s’en était allé et était passé à autre chose. Je m’assis en face de mon sauveur, lui cachant le reste de la place. Au début, il ne me regardait pas, ses yeux étaient posés sur moi, mais me traversaient comme si j’étais transparente. J’insistai encore et encore, je voulais savoir qui il était.
« Que faites-vous donc, assis ici tous les jours ? demandais-je.
- J’apprends »
J’inclinai ma tête sur le côté ne comprenant pas ce qu’on pouvait bien apprendre à regarder les gens sans rien faire. Quoiqu’en y repensant je l’avais déjà observé en train de parler avec des passants. Sans m’attarder sur sa réponse étrange, je continuai :
« Vous vous y connaissez en enchantements ? Sans me vanter, je m’y connais aussi sur le sujet, déclarai-je. »
Il leva un sourcil inquisiteur. Ah ! J’avais capté son attention. Victoire ! Pleine d’orgueil, je commençai à lui exposer l’intégralité de mes connaissances sur le sujet. Il parut … s’en moquer complètement ! Pire, il me corrigea à plusieurs reprises sur mes formulations. Mais qui était cet homme plus jeune que moi qui en savait tant sur la magie et restait pourtant dans la rue à observer les autres ? Une idée soudaine me vint :
« Bon d’accord, je ne sais rien du tout comparé à vous. Vous … vous pourriez m’apprendre ?
- Non, dit-il simplement en se levant pour me laisser en plan. »
Il fallait que je trouve quelque chose pour le retenir, le faire s’arrêter une fois encore. En mon for intérieur, j’avais l’intuition que si je le laissais partir, je ne le reverrais jamais.
« Attendez, criai-je sans qu’il s’arrête pour autant. Je … je vous montrerai … la bibliothèque de mon maître en échange ! »
Il s’arrêta. Son regard venait de s’illuminer d’une lueur que je ne lui connaissais pas. Mon maître était un grand maître des arts magiques, sa bibliothèque ne pouvait qu’attiser la curiosité d’un érudit comme lui, j’avais fait mouche. Il ne me répondit pas, mais je lisais dans ses yeux qu’il acceptait. Je ne savais pas encore que cette rencontre changerait ma vie à jamais.
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Nous commençâmes alors à nous retrouver la nuit, alors que tout le manoir dormait. Je le faisais entrer par la fenêtre comme un voleur. Je ressentais à chaque fois cette excitation enfantine qu’on pouvait éprouver quand on savait qu’on faisait une bêtise. Je passais mes nuits, serrée contre lui dans le petit placard qui nous servait de cachette. Je le regardais lire les ouvrages que j’avais subtilisés pour lui. Ses yeux ne prenaient vie que quand il les posait sur les pages, soir après soir, il dévorait la bibliothèque. Parfois il prenait le temps de m’apprendre quelque chose comme nous en avions convenu. J’étais une élève insatiable tout comme mon professeur. Nous étions deux enfants qui découvrions le monde dans leur petit placard. Il m’arrivait de m’endormir, mais lui restait éveillé toute la nuit pour terminer son livre. Il avait bien de la chance de ne pas avoir à travailler le lendemain !
Ce petit jeu dura quelques mois. J’appris tant de choses en si peu de temps. La magie, l’alchimie, l’enchantement … Tout ce que je n’avais fait qu’apercevoir, je le comprenais maintenant pleinement. Et pourtant, ce bonheur ne dura qu’un temps, car nous fûmes finalement découverts. Les conséquences furent bien plus graves qu’une simple correction. Je fus mise à la porte séance tenante. Je perdis mon travail, mon foyer et la chance de devenir autre chose qu’une pauvre servante un jour.
« Tu pensais vraiment devenir une enchanteresse en jouant la servante, me disait-il alors que je ramassais mes maigres possessions jeter nonchalamment au milieu de la rue.
- Ferme-la ! C’est de ta faute, j’aurais pu être quelqu’un ! Être … être …
- Libre ? »
Ce mot résonna en moi, faisant écho à mon enfance que j’avais passé à ne rien accomplir, à ne rien devenir, comme mes parents, comme mes frères. Il avait raison et j’avais tort, comme toujours. Alors que je réfléchissais à ce que j’allais bien pouvoir faire, je le vis s’éloigner comme à son habitude. Il passait à autre chose à une vitesse … et moi je restais assise sur les pavés à me morfondre. Je ne savais pas où aller et je n’avais plus rien … à part lui, même s’il se passait très bien de moi dans sa vie pour le moment. Alors je l’ai suivi, nous marchâmes encore et encore dans toute la ville jusqu’à l’embarcadère et ensemble nous quittâmes la ville aquatique pour rejoindre le continent. Je ne dirais pas que j’étais libre, j’avais brisé mes chaînes, mais la peur de l’inconnu me retenait encore prisonnière. Je me reposais beaucoup trop sur lui à l’époque, j’en ai bien conscience, mais que voulez-vous ? J’étais jeune et stupide.
Nous étions sur le pont du bateau et j’apercevais déjà les lignes du Grand-Port se dessiner à l’horizon. Dans quoi m’étais-je lancé ? Où irais-je avec cet inconnu dont je m’étais entichée comme une jeune ingénue ? Je ne savais même pas son nom !
« Tu ne m'as jamais dit ton nom, lui dis-je en me penchant légèrement vers lui.
- Camaël, répondit-il simplement.
- Moi c’est Vivianne.
- Enchanté … Vivianne »
Son regard s’était de nouveau tourné vers moi pendant une fraction de seconde. Je ne savais pas alors ce que c’était, mais une sensation nouvelle venait de naître en moi. Était-ce par ce qu’il me regardait enfin, alors que ses yeux me traversaient d’habitude ? Je n’en savais rien, mais j’avais au moins la certitude que j’avais gagné un peu de place à ses côtés et cela me réconfortait.
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Nous marchâmes, encore et encore, sans jamais nous arrêter. Camaël ne faisait que ça, marcher, sans attaches. Je le suivais, profitant qu’il s’ouvrait enfin un peu à moi pour apprendre tout ce que je pouvais de lui. Ça n’avait pas été facile au début, il restait silencieux et répondait partiellement à mes innombrables questions. J’étais obligé de m’accrocher à lui comme un boulet pour quémander une pause et si je ne me réveillais pas à temps, il partait sans moi. J’avais l’impression d’être un moustique qui venait lui bourdonner autour des oreilles et dont il voulait se débarrasser. Pourtant, un jour, il revint après avoir disparu pendant des heures. J’avais bien cru qu’il m’avait abandonné, mais le revoir m’avait remplie de joie. Il était tellement étrange, je m’en souviens très clairement. Il avait l’air si … humain. Je le vis s’approcher de nos provisions et commencer à les engloutir comme un ogre.
« Mais qu’est-ce que tu fais ! lui hurlais-je dans l’instant »
J’arrachais de ses mains la pomme qu’il gobait sans sommation. Il n’avait jamais été comme ça avant. Il était toujours si … posé et le voilà qui sombrait dans l’excès. J’avais longtemps imaginé que je suivais une sorte de vieux sage millénaire, un envoyé de Lucy qui apporterait la sagesse au monde ou une autre connerie mystique dans le genre, alors qu’en fait, il n’était qu’un humain comme les autres. Ce soir-là, je lui préparais le plus grand festin qu’on puisse cuisiner au milieu d’une forêt à mille lieues de toute civilisation. En le regardant manger avec appétit, je ressentis de nouveau cette chaleur dans ma poitrine et cette satisfaction de ne pas être qu’un moustique à ses yeux.
Après cet épisode, il devint bien plus loquace. J’étais son élève et lui mon professeur. Il ne le montrait pas, mais je sentais qu’il était fier de mes progrès, ou alors c’était mon imagination ? J’en eus la certitude quand il fit une mauvaise chute et que le soignai dans l’instant en utilisant le bon cataplasme, sans qu’il ait besoin de m’indiquer la procédure.
« Tu vois, tout ce que tu sais, tu peux aussi le transmettre à d’autres ! »
Ses yeux avaient brillé d’un éclat nouveau. Il était rare de les voir allumés par autre chose que la curiosité, mais j’avais l’impression qu’une idée venait de germer dans son esprit … à cause de moi. Je commençais enfin à voir le monde comme lui, à l’observer, à apprendre et parfois je lui apprenais un peu en retour. Sans m’en rendre compte, je le poussais à partager son savoir avec d’autres personnes que nous rencontrions sur la route. Au fil du temps, ils furent de plus en plus nombreux à venir échanger avec nous et les têtes commençaient à rester. Au début, je dois bien avouer que j’étais atrocement jalouse de ne plus être la seule à recevoir ses paroles, mais à la fin, j’étais moi aussi devenue une professeure. J’enseignais et je partageais mon savoir tout comme lui et notre petit groupe commença lentement à grandir. Toutes sortes de gens nous suivaient et petit à petit, leur soif de connaissance atteignit les limites de ce que la morale et la loi autorisaient. Et moi dans tout ça, j’étais heureuse … quelle idiote.
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Tout le monde s’agite autour de moi. Les érudits courent pour récupérer les parchemins, les voleurs s’efforcent de détruire toute trace de preuve. Voilà où cela nous a menés, la garde est à nos portes et d’un instant à l’autre elle trouverait ce sous-sol où nous menions des recherches bien spéciales. Avons-nous atteint la liberté ? Nous fuyons la justice sans arrêt, effaçons nos traces, mais la peur, oui, la peur d’être un jour pris nous poursuit toujours. Je les regarde trembler, s’énerver et toi tu es là au milieu du chaos à les guider vers le passage secret, aidant les plus fragiles à passer sous la voûte du tunnel qui est désormais leur seul salut. Ai-je eu raison de nous pousser sur ce chemin ? Regarde-nous, qu’est-ce qui nous attend dehors ? Nous serons toujours en cavale, la garde ne saurait s’arrêter tant qu’elle n’aura pas trouvé un coupable. Il faut … il lui faut un coupable.
Ils sont tous partis maintenant, il ne reste que toi et moi. Je regarde les restes de nos expériences impies, ces corps que nous avons abîmés pour en apprendre toujours plus. Nous avions commis une erreur. Ils avaient encore une famille bien vivante et voilà comment tout avait commencé. C’est de ma faute Camaël, si je ne fais rien ils comprendront. Ils comprendront que tous ces méfaits ne sont pas l’œuvre d’un seul homme, mais de tout un groupuscule … notre famille. Je m’approche de toi. Pourquoi restes-tu impassible encore aujourd’hui ? Pourquoi ne me regardes-tu pas alors que je m’approche de la fin. Tu n’en sais rien ? Mais oui, comment pourrais-tu savoir ce que je pense, c’est la seule chose que tu ne sais pas mon amour.
De la paume de ma main, je te pousse dans le passage étroit. Tu sursautes, tu cherches à m’attraper, mais j’ai déjà pris ma décision. Le mur coulisse me séparant à jamais de toi et voilà que je condamne le passage. Je n’ai pas pu te le dire, je n’ai pas pu te dire mon amour.
Adieu
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Ils me regardent tous comme-ci j’étais un monstre. Une vipère qu’il fallait écraser. Vol, profanation, pratique illégale de la magie, empoisonnement … La liste des chefs d’accusation est bien longue et je sais d’avance que l’exil me pend au nez. Comment pourrait-il en être autrement avec tous les crimes dont on m’accuse. C’est pour vous que je suis là, ma famille, je prendrai tous vos péchés et j’affronterai la justice à votre place. Disparaissez dans l’ombre, mes amis, profitez de ce répit que je vous donne pour grandir et être prêt à revenir plus fort encore !
Le marteau tombe, ce sera donc l’exil, mais avant cela je devrais boire cette maudite potion. Non, je ne veux pas, si je la bois ils sauront tout. Je me débats, mais on m’entraîne jusqu’à la table. Non, non, je ne veux pas ! Je … Un éclat brillant attire mon regard, au-dessus de nous une flèche est pointée sur moi. Lucy en soi remerciée, c’est toi Markus ? Tu as toujours eu le don de t’infiltrer partout où on ne t’attendait pas. Pourquoi pleures-tu ? Il ne faut pas, voyons. J’ai choisi mon destin. Tu vois, c’est la liberté dont je te parlais, mais, je t’en prie, ne les laisse pas me les arracher avec leur abominable potion. Ce que je sais, ce dont je me souviens, mes pensées … elles n’appartiennent qu’à moi. Il est inhumain de vouloir me les prendre avec une mixture magique, je t’en prie, ne leur en laisse pas le temps.
J’approche le flacon de mes lèvres et avale son contenu. Voilà, j’ai perdu mon libre arbitre, mais je sais que tu feras en sorte que la mort me délivre, n’est-ce pas pour cela que tu es là ? Pour que je garde mes secrets ? Allons, vas-y ! Tire Markus ! Transperce ma gorge félonne qui ne m’appartient plus. Dépêche-toi, le juge va poser sa première question. Que fais-tu ? Tu pleures encore ? Fais ce qui doit être fait ! Pour moi, pour lui, pour tout le monde ! Je …
Une douleur fulgurante transperce ma poitrine, mais ce n’est pas sa flèche. Mon cœur, mon cœur ne bat plus. Je m’effondre sur la rambarde du parloir. Le monde danse autour de moi, tandis que le bout de bois cède et que je m’effondre sur le sol cherchant à reprendre mon souffle. Un médecin se précipite à la demande du juge, il compresse ma poitrine encore et encore, mais je sais qu’il le fait mal. J’ai déjà vu un massage cardiaque et ceci n’en est pas un. Il va me laisser mourir et c’est tant mieux. Markus est un habile voleur, pas un assassin. Le médecin tente le bouche-à-bouche. Ces yeux sont si beaux. Est-ce toi mon amour ? Oui, c’est toi, je te reconnais ! Pourquoi es-tu venu ? Je ne veux pas que tu me voies comme ça ! J’attrape ton manteau, rassemblant un dernier souffle. Je veux te le dire, maintenant plus que jamais. Tandis qu’une larme roule pour la première fois sur ta joue, la potion m’arrache mon dernier aveu.
« Je t’aime »
L’horloge s’était arrêtée.
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Mon amour,
Voilà des années que je suis morte à tes yeux. Comment aurais-tu pu savoir ? Quand je me suis réveillée, j’étais ensevelie dans la terre. 40 jours que j’y reposais et voilà que je suis revenue à la vie. Heureusement qu’on ne m’avait pas enterrée profond. C’est tout ce que le fossoyeur avait daigné faire pour une criminelle.
Tout le monde me croit morte, toi, nos amis, notre famille. J’ai cherché à vous retrouver, mais vous avez disparu comme je m’y attendais. Pour ne pas que mes aveux vous portent préjudice, vous aviez déserté tous les endroits que je connaissais. Il fallait que je disparaisse moi aussi, trop de monde me connaissait et ma soudaine résurrection ne les empêcherait pas de m’exiler. Je ne sais plus où vous êtes et tous ceux que je connaissais sont sans doute morts maintenant. Il semblerait que je sois comme toi finalement : éternelle. Je vieillis et je rajeunis en un cycle infini. Aujourd’hui, j’ai des enfants, une famille. Je n’ai cessé d’apprendre comme quand j’étais auprès de toi. Quand je te reverrai, je te dirais tout ce que j’ai découvert.
Je crois encore, au plus profond de mon âme que notre idéale m’a survécu. Ceux qui te suivaient ont passé le flambeau, ils sont là dans l’ombre, là où ils peuvent se battre pour la liberté que nous recherchons tant. Ne pouvant les trouver, je vais les laisser venir à moi. Oui, si je brille par mon savoir, mes compétences et surtout si je me fonds dans l’ombre, je sais qu’ils viendront me trouver. Alors peut-être te reverrais-je ?
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L’aventurier pénétra dans la grande boutique qui faisait face à la guilde. Immédiatement, une petite fille vint l’accueillir.
« Bonjour, monsieur l’aventurier, bienvenue dans notre boutique de magie. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »
L’enfant aux cheveux bleus était rayonnante et ses yeux aux reflets dorés attendrirent immédiatement la grosse brute. La petite fille du grand enchanteur était bien connue parmi les aventuriers. Une boule d’énergie qui aidait son grand-père du haut de ses 12 ans. C’était un petit génie, elle savait tout ce qu’il y avait à savoir pour tenir la boutique à la place du vieil homme. Ce dernier la laissait faire, restant assis dans un recoin pour fumer on ne sait trop quoi. Parfois, il intervenait pour les commandes les plus complexes.
La petite Viviane s’occupa de son client avec attention, lui étalant tout son savoir pour essayer de l’aider à préparer sa future quête. Encore un client heureux et satisfait ! Le vieil homme attendit qu’il parte avant d’expirer dans un profond nuage de fumée :
« Tu sais maman, tu n’es pas obligée de jouer la gamine adorable aussi bien.
- Si je devais compter sur ta face de vieux croulant pour attirer la clientèle, on aurait déjà mis la clé sous la porte Alistair, répondit-elle sur un ton sarcastique. »
L’enchanteur s’étouffa de rire avec sa pipe.
« Un jour, tu te feras enlever par un pédophile, ça te fera les pieds !
- J’aimerais bien voir ça, tiens …
- Et la commande pour la cabale ?
- En phase de test … »
Alistair savait pertinemment ce que cela voulait dire et ne posa pas plus de questions. Sa mère l’avait entraîné dans cette organisation dès son plus jeune âge. Il l’aurait recruté pour son savoir inestimable, mais il était certain que c’était elle qui avait fait en sorte qu’on la trouve. Quand elle avait rejoint leur rang, elle semblait incroyablement heureuse, puis très vite elle était devenue morose. Maintenant, elle paraissait plutôt résignée, comme si elle attendait quelque chose. Alistair se fichait un peu des états d’âme de sa génitrice qui, de toute façon, n’avait pas pour habitude de s’épancher auprès de lui. Dommage, il jouait très bien le rôle du papi gâteux. Il avait eu une vie longue et bien remplie. Grâce à sa mère, il avait même obtenu une récompense de la couronne pour son travail de recherche en médecine même si, avouons-le, sa mère avait joué un rôle très important dans cette découverte. Elle contrôlait tout, mais ça lui convenait. Il avait l’argent, la renommée et un toit au-dessus de sa tête. Que pouvait-il demander de plus ? L’immortalité ? Ah non, ça, c’était réservé à sa mère. Il le savait maintenant, qu’un jour il mourrait et qu’elle continuerait sa route sans lui. Un jour …
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Alistair est mort ce matin. Bien que ce n’est pas la première fois que j’enterre un enfant, je ne m’y fais toujours pas. Tous ces membres de la guilde qui me présentent leurs condoléances pour mon « grand-père », que c’est ironique. D’un commun accord avec le conseil, notre boutique restera partenaire de la guilde des aventuriers. Tout le monde me connaît là-bas, la transition devrait être facile … Mais ce n’est pas ce qui me préoccupe, malgré le deuil, autre chose occupe mes pensées. Des rumeurs courent au sein de la cabale et je sais les écouter. Tu es revenu mon amour, mon marcheur. Tu ne sais pas que je t’attends, mais je suis là, à tes côtés, et ensemble, nous redonnerons à la cabale son essence qu’elle a oubliée avec le temps.
- La petite chronologie pour s'y retrouver:
- 808 : Naissance
824 : Rentre au service du grand enchanteur
831 : Rencontre avec Camaël
833 : Début de la cabale
858 : Première mort (corps = 50 ans)
898 : Deuxième mort (corps = 10 ans)
915 : Naissance de son fils Alistair
937 : Recrutée par la cabale
938 : Troisième mort (corps = 50 ans)
978 : Quatrième mort (corps = 10 ans)
998 : Mort de son fils à l'âge de 83 ans (elle en paraît 20 à ce moment). Elle reprend sa boutique
Ton pseudo : Aord !
Parle nous un peu de toi par ici : Vous commencez à me connaitre maintenant non ?
Si tu avais un seul pouvoir IRL ça serait quoi ? Voir l'avenir et le passé encore et toujours !
Si on te parle d'histoires fantastique, d'invocation ou de réincarnation dans Aryon...
Est-ce que ça te plairait d'être incarné dans ton personnage ? Un gender swap ? Hum pourquoi pas
Quelle serait la première chose que tu ferais ? Courir après Camaël
Côté HRP
Double compte ? Triple compte d'Aord
Comment as-tu connu le forum ? les top-sites
Un truc à rajouter ? Je vous aime
Source de l'avatar (laissez la balise CODE)
- Code:
Pour un personnage féminin :
[color=#ff3366][size=16]♀[/size][/color] [b]HONZUKI NO GEKOKUJOU[/b], Myne @"Vivianne Abelas"
-Rebienvenue Aord -
Bon courage pour ta fiche ! Hâte de lire la suite, mais le personnage promet de beaux rps !
Bienvenue encore une fois !
Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !
Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire !
Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
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