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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
    Informations
    Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Ven 28 Mai 2021 - 0:58 #
    La capitale est particulièrement plaisante, en cette période. L'arrivée d'un temps beaucoup plus clément rentrait directement avec la grisaille habituelle de la ville, tous ces visages fermés, ces yeux bien bas, des volets claquant au gré du vent, alors que les lueurs du Soleil perçaient timidement les lourds nuages, dont l'apparence grisâtre jetait un voile de menace au dessus des têtes des habitants, fort heureusement, faire bouger les contrevents et danser les feuilles n'étaient pas les seules fonctions du vent, qui s'efforçait de renvoyer ces vilains cumulus au loin. Pensée égoïste, que d'imaginer les autres subir un déluge, tout en s'en moquant, étant soi-même au sec. Il en avait assez mangé, des orages, de son époque de vie au Grand port, en bord de mer, tout semble s'agiter au centuple, lorsque la météo se décide à se trouver véhémente.

    De toutes façons, c'est un problème secondaire, en Aryon. La vitesse à laquelle on peut passer d'un beau temps clair à la pénombre ; du calme plat aux torrents de vents, avait toujours fasciné, étonné et dans une certaine mesure, intrigué le jeune garde royal. Surtout que parmi toutes ces âmes qui vivent sur ce continent, y doit bien en avoir deux ou trois capables de dérégler tout ça, non ? Ça doit foutre un de ces bordel, niveau climat...

    Oui, aujourd'hui, l'hippogriffe avait tout le temps qu'il lui fallait pour penser. ''Faut que tu te reposes'', qu'il lui avait dit, son adjudant. ''Tu fais trop d'zèle, zou, demain, jveux pas te croiser ici''. Le ici, en l’occurrence, est la caserne de la garde royale. Laissez un pauvre homme aimer son travail ! D'habitude, il aurait été le premier à gueuler, se plaindre, allez, peut-être même insulter tout le monde, clamant haut et fort d'un volume indécent à quel point c'était une injustice, une mascarade, qu'on se moque de lui ! Malheureusement, c'est quelqu'un de droit, qui respecte ses aînés, et la hiérarchie, aucune esclandre donc, simplement un petit ''Oui bon d'accord'' de gentille petite victime.

    C'est ainsi que Hryfin se retrouva à se balader dans les rues de la capitale.

    Profitant des gens, profitant du temps d'avoir le temps, recherchant un brin de gaieté parmi toutes ces personnes au visage qui semblait fait de pierre. En même temps, il habite pas dans le meilleur des quartiers. Et prenait pas forcément les bonnes rues. Il s'écartait le plus possible du travail, déambulait loin de sa caserne ainsi que du palais, ce qui ne l'empêcha pas de saluer et discuter avec quelques collègues ou connaissances qu'il pouvait bien croiser. Certains avaient le regard par delà l'épaule du garde -'fin derrière lui quoi, s'il trouve un jour un garde dans la capitale au moins aussi grand que lui, il lui payerait bien un verre tient!-, ce qui ne le dérangeait pas plus que ça, mais donnait une impression indescriptible et étrange au grand homme.

    Il croqua dans une pomme. Il venait de de l'acheter, à un maraîcher qu'il connaissait bien, sur le grand marché. Presque un intrus entre tous ces vendeurs et artisans, gagnant leur croûte en négociant aussi bien avec des mères de famille qui doivent juste entretenir leur foyer, que les bons nobles pleins aux as à qui il manque cette collection de babioles en bois, prêt à y lâcher le prix. Lui, s'était fondu à la foule. Juste pour un fruit. Après, la personne a qui il l'a achetée est des plus agréables. Un vieux, originaire de base du Grand port, comme lui, ce qui rendait toujours leurs conversations un brin nostalgiques. Après, le vendeur âgé n'était pas coincé ici, lui.

    Après, coincé est un bien grand mot.

    A mesure de ses déambulations, le garde royal se retrouvait dans des rues beaucoup plus étroites, sans vraiment y porter attention. Il était là depuis des années, mais il était loin de connaître tous les coins et recoins comme sa poche, là, le brun avait quand même abusé ; sa carrure lui valait des regards malveillants de ceux qui voulaient juste vivre leur petite vie dans cette rue, sans se retrouver à moitié bloqué par un bœuf qui bouche la voie. Ces malotrus étaient accueillis avec le même type de regard, mais plus dur, profond et hautain, une certaine suffisance qui rendait encore plus petit quiconque s'attardait à affronter les prunelles de Ryf. Des grommellements, parfois des excuses, ce sont des bruits qui étaient bien satisfaisants à ses oreilles.

    Bon, finit de tourner, il était temps de rentrer. Il y aurait bien de la paperasse, qui pourrait l'attendre chez lui ? Loin d'être un employé administratif ou ne serais-ce qu'un gradé, les rapports, ça s'écrit quand même, pas toujours appréciés, qui plus est, les rapports de l'hippogriffe. Mauvaise prose, ponctuation aléatoire, langage qui avait été jugé un peu trop familier -''Non, Ryf, écrire 'Et là, jle plaque et jlui pète ses dents', c'est pas le genre de truc qu'on écrit ici''-, il faisait de son mieux, quelle plaie que ça restait. Après, y avait toujours la légendaire pile de lettres familiale, à laquelle faudrait ptet s'attaquer un jour.

    Ce qui lui trottait dans la tête, c'était l'impression d'être suivit. Attention, elle pourrait se trouver complètement fausse, quand il y a tant de monde, la paranoïa n'est que des plus exacerbée, tout le monde bouge, et va quelque part.

    Sauf que cette rue, là, elle est quand même vachement déserte hein.

    D'un coup d’œil, il vit quelqu'un derrière lui. Plutôt louche, après, qui est-il pour juger, hein ? Il s'arrêta, et se retourna complètement pour faire face à l'individu, qui était à quelques mètres de lui, plus loin. Allez, Ryf, on essaye de pas faire l'abruti, de pas délirer, on essaye d'arrêter d'embêter les honnêtes citoyens de la capitale. Par contre, pour ce qui est du regard, il n'y pouvait rien. Un similaire à tous ceux qu'il a lancés depuis tout à l'heure.

    '' Yep ? On s'connait ? T'veux quelque chose ? ''

    Normalement homme de peu de mots, avec les étrangers tout de moins, il peut se retrouver à lancer les conversations quand sa curiosité est piquée. Totalement désinvolte, il croqua de nouveau dans sa pomme, attendant une réponse, du moins, une réaction de cette silhouette qu'il peine à distinguer -faudra ptet consulter pour ça, d'ailleurs, à moins qu'on mette ça sur l'obscurité ambiante. Espérons que la réponse soit du style ''Non, pourquoi ?'' ou ''Ouais, c'est où, l'auberge la plus proche ?'', sans aucune volonté d'être véhément, puisque actuellement, à part, bah, lui même, son corps et son pouvoir, il a rien sur lui.
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
    Informations
    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Ven 28 Mai 2021 - 17:44 #
    La journée avait pourtant si bien débuté.

    Klarion s’était réveillé de bonne humeur alors que l’aurore perçait l’horizon pour inonder le ciel d’une douce lumière d’ambre et de rose. Depuis sa planque toute de plantes envahie, Klarion pouvait profiter d’une jolie vue sur la Rivière Luisante, le calme et la fraîcheur de l’aurore la rendant encore plus attrayante. De la haut, il pouvait voir le peuple matinal s’éveiller doucement pour partir vaquer à ses activités. Le jeune homme savait que, tous les matins, un vieillard venait s’asseoir sur le quai pour installer son chevalet et, à l’aide de savants coups de pigments, sculptait de couleurs le palais royal se dressant de l’autre côté de la rive. Une heure plus tard, de jeunes écoliers se mettaient à gazouiller, courant derrière le vieux peintre sans lui accorder la moindre attention.

    Après s’être levé, Klarion avait fait frire deux œufs au plat avec une tranche de lard qu’il s’était mit à grignoter sans grande conviction, regardant toujours les passants par la fenêtre. Déchirant un morceau de pain de la veille, il le mouilla dans un des d’œufs baveux, laissant le jaune se déverser mollement dans l’assiette. De l’autre main, le phytomancien attrapa une petite bouteille d’huile bleutée aux reflets irisés. L’éclat de la mixture luisait de manière inquiétante. Reposant la bouteille, il piqua la tranche de lard grillée d’un coup de fourchette et se mit à la mastiquer nonchalamment en attrapant une petite sphère noire qu’il ouvrit délicatement. À l’intérieur se trouvaient plusieurs petits cristaux de feu, avec toute une ribambelle de spores colorées.

    Lâchant sa fourchette, le reste du lard toujours piqué dedans, Klarion attrapa à nouveau la bouteille afin de l’ouvrir et d’en verser tout doucement le contenu dans la sphère avant de la refermer avec soin. La bombe détonante était fin prête, armée d’une des armes naturelles les plus dangereuses du royaume : de l’huile de luxar eteran. Cette plante extrêmement rare, ressemblant à d’immenses bulles translucides, poussant sur les plus hautes altitudes de l’Archipel, possédait une huile si inflammable, capable de brûler même sur l’eau. La vente de cette denrée était, évidemment, prohibée. Mais Klarion pouvant faire pousser n’importe quoi, il n’eut pas besoin de grandement se ruiner pour acquérir cette précieuse huile. L’éco-terroriste n’avait pas spécialement de cible mais était curieux de tester cette fameuse huile et s’était confectionner une petite bombe artisanale qu’il comptait laisser se déchaîner sur la Rivière Luisante, curieux d’inspirer le vieil artiste avec de nouvelles couleurs.

    La bombe fin prête, il partit se débarbouiller avant de s’habiller, laissant ses cheveux d’obsidienne toujours en bataille. Avant d’attraper sa cape à capuchon, Klarion rangea son arme confectionnée dans un petit sac de cuir brun avec une bandoulière qu’il attrapa d’une seule main, sans le passer par-dessus sa tête. Il laissait son petit déjeuner sur la table, les jaunes d’œufs à moitié mangés commençant déjà à sécher, avant de sortir vers la rue. Dehors, le ciel se grisait déjà, de grands nuages cotonneux qui menaçaient de se déverser. Quelques trous laissaient passer de grands filets de lumière, laissant deviner que les nuages n’étaient sans doute que de passage. L’orage risquait, néanmoins, de toner allègrement en périphérie de la Capitale, donnant aux champs environnant une pluie bénéfique pour toutes les cultures.

    Depuis la rue, Klarion pouvait entendre les commerçants du Grand Marché hurler sur la foule pour s’attirer le plus de clients possibles. Heureusement qu’il était déjà réveillé depuis un certain temps, il détestait être tiré du sommeil par ces crieurs avides de profit. La ruelle n’était que peu encombrée ce matin, quelques badauds déambulaient sans grand but comme des âmes en peine, sans doute toujours trop fatigués et peu motivés par le mauvais temps. Klarion n’eut pas le temps de s’attarder davantage sur son entourage qu’une main baladeuse vint le faucher pour tirer en avant sa sacoche.

    - Mais… Non !

    Il était trop tard lorsque le jeune homme se rendit compte de ce qu’il s’était passé. Un imbécile lui avait dérobé son sac avec sa bombe à l’intérieur. Le criminel ne comptait pas détruire quoi que ce soit avec, mais qui sait ce que pouvait causer un abruti pareil avec une arme aussi destructrice ? À l’instant même où les cristaux de feu se verraient excités, la bombe se déclencherait, libérant des flammes que même l’eau avait peine à éteindre. Sur la Rivière Luisante, il n’y aurait eu aucun danger pour qui que ce soit, mais entre les mains d’un voleur ignorant même le contenu de son larcin. Il fallait qu’il récupère la sacoche et mette hors d’état de nuire cet incapable vaurien.

    Ce dernier s’était mis à détaler, Klarion se mettant à courir à sa suite à toute allure, tâchant d’éviter les obstacles qu’il pouvait rencontrer sur sa route. Manquant de trébucher sur un pavé mal renfoncé, l’éco-terroriste bouscula une forte femme qui s’étala sur une porte en poussant des hurlements effroyables. Le voleur dépassa un grand type habillé de l'uniforme notable de la garde royale. Que faisait-il ici ? Le quartier n’était pas spécialement bien fréquenté, et pourtant ce soldat se trouvait là, seul. Avait-il eu une piste sur Klarion ? Peu importait, le temps n’était pas à se questionner là-dessus. Il fallait attraper le voleur au plus vite. Dans cette optique, le souverain floral décida d’alpaguer le garde.

    - Hé, vous là ! S’écria Klarion d’une voix autoritaire. Oui, oui, je sais, c’est moi, Klarion Brando, j’ai enlevé la reine, c’est intolérable, vous allez m’arrêter, au nom de la loi bla-bla-bla. Mais avant aidez-moi à poursuivre ce type, il m’a volé ma sacoche, il y a une bombe dedans !

    Klarion constatait bien l’air à la fois perplexe et ahuri du garde qui lui faisait face. Le gaillard avait la mine rude avec sa mâchoire anguleuse et sa barbe de la veille. Mais malgré son imposante stature et sa démarche assurée, il ne s’attendait manifestement pas à tomber sur l’ennemi public numéro un, encore moins à ce que dernier l’invective.

    - Mais bougez-vous, il va pas s’attraper tout seul !
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
    Informations
    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Mar 1 Juin 2021 - 15:45 #
    Non. Visiblement, ils se connaissaient pas, Hryfin et cet étrange individu. Et il ne lui volait pas grand chose, à toute évidence. Il semblait se cacher, essoufflé, jetant des regards vifs, alternants entre la direction du garde royal et celle dont il vient. Ce petit manège ne dura pas bien longtemps, puisque l'inconnu reprit vite sa course ; rapide, aléatoire, avec une agilité au dessus de la moyenne, mais quelques bourdes quand même. Il lui passa à côté, sans qu'il n'agisse. Eh, il était tête de mule, et parfois même, honnêtement, un peu rancunier, on lui demande de pas bosser, c'est pas pour s'échiner à désobéir. Certes, se lancer à la suite de criminels ou voleurs, sans être de service, lui était déjà arrivé, mais c'était de manière délibérée, il était simplement de repos ; normal, non forcé.

    Comme on pouvait s'y attendre, il y avait bien une personne à la suite de ce coureur. Même de loin, il lui semblait le reconnaître. Des souvenirs flous, puisque la mémoire des visages n'est pas chose aisée pour le grand. Un homme tout à fait banal, pas bien haut, pas bien épais, mais une vraie bonne tête, douce mais dure, une gueule d'ange. Si, c'est bon ! Tout ce contexte de course poursuite dans les rues de la capitale, sauf qu'il était le chassé et non le chasseur, oui, ce criminel là, c'était quoi son blase déjà ? En tout cas, Ryf leva un sourcil quand il se fit interpeller par cette personne, qui se présenta sans aucune forme de-

    Ah oui, voilà, Klarion !

    Klarion Brando !



    Klarion ? LE Klarion ?

    Oui, oui, celui là même, comme il le dit si bien, l'homme qui a enlevé la reine, c'est en effet intolérable, il pourrait en effet l'arrêter, toujours au nom de la loi ouais, bien sur qu'il va l'aider à poursuivre ce type, qui lui à sûrement volé sa sacoche, et évidemment qu'il y a une bombe dedans ! Toute cette positivité fait bien plaisir, il pouvait déjà imaginer la promotion ; les cristaux sonnants et trébuchants ; toute la gloire qu'il recevrait pour avoir chopé LE Brando ! C'est le regard perdu dans cet hypothétique futur qu'il croqua de nouveau dans sa pomme, ouais.

    Attendez.

    'tendez une minute.

    Mais il a dit une bombe, ce pauvre fou ?

    '' Une bombe ? Comment ça ? Mais t'es complètement co- ''

    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il fut coupé par le criminel notoire. Le fait d'être presque commandé comme ça, par cette personne, le répugnait au plus haut point. Un monde parallèle ou Klarion et Hryfin s'entendent pourrait exister, remarquer, l'un s'en étant pris à la famille royale, l'autre détestant les nobles, c'est du pareil au même, y a pas plus noble que les souverains, cependant, le brun n'avait rien contre ses dirigeants, ce qui était sur le coup un point d'opposition important.

    Mitigé, tel était son état d'esprit face aux déclarations de l'homme qui se tenait devant lui. Il pourrait aussi bien mentir pour sauver sa peau, tombé sur un os, que dire la vérité, et foutre le boxon dans la ville indirectement en laissant une chose dangereuse aux mains d'un potentiel dégénéré -enfin, plus que lui quoi. Mais il fallait prendre une décision. Entre Klarion, pour le moment inoffensif, et une potentielle bombe, le choix était au final vite fait. Il pointa un index accusateur envers le petit.

    '' Si tu bouges, je te jure- ''

    D'un coup d’œil en arrière, l'acteur du larcin s'éloignait de plus en plus, le temps allait lui manquer. Dans un soupir rauque, Hryfin se lança à la poursuite du malandrin. Sans armure pour le gêner et le ralentir, il courait plus vite que d'habitude, mais sa constitution faisait qu'il était plus fait pour envoyer des beignes que courir des grands cent mètre haies. C'est donc tout naturellement qu'il sortit ses ailes d'hippogriffe, qui ne lui servirent qu'à prendre de la hauteur, vu le peu d'espace que la ruelle offrait. En quelques coups d'ailes, il dépassa le voleur, et s'arrêta en aval de sa course, atterrissant devant lui, rangeant ses ailes dans la foulée. Visiblement choqué, il s'arrêta, blème.

    '' ...Désolé ? ''

    '' Ouais, ouais. ''

    De sa dextre, il attrapa l'anse de la sacoche, pour mieux dégager le coureur de sa main opposée, qui se retrouva propulsé vers le mur le plus proche. Hébété, il partit quand même à toute berzingue sans son larcin, le garde l'ayant laissé s'échapper, le menu fretin ne l'intéresse pas, il a un véritable plat de résistance. Sacoche sur l'épaule, Hryfin se dirigeait présentement vers Klarion, ce dernier doit se douter que le garde n'a aucunement l'intention de rendre au mécréant sa propriété. Une fois arrivé à son niveau, il planta ses yeux dans ceux, verts, de Brando.

    '' Allez. T'as l'droit à des explications rapides. Avant que j't'embarque. ''
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
    Informations
    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Mer 2 Juin 2021 - 18:32 #
    - Hmmm, soupira Klarion en passant une main dans sa tignasse noire. Et dire que la presse se demande pourquoi vous n’arrivez pas à m’attraper, vous devez causer bien des misères à votre Capitaine…

    L’éco-criminel fixait le garde royal d’un air on ne pouvait plus chafouin et provocateur, passant crible de son regard l’imposante mâchoire carrée de son interlocuteur. Face à cette grande armoire à glace montée sur muscles, Klarion n’avait pas eu à attendre bien longtemps avant que le soldat ne lui montre sa magie, le transformant en un étrange hybride à plumes. Le jeune homme n’était pas vraiment porté en zoologie, mais il avait remarqué que la transformation du garde possédait plusieurs attributs d’un oiseau de proie, notamment la composition de ses ailes, leur forme et l’agencement de leurs plumes. Il y avait quelque chose rappelant des ailes d’aigle, ou de faucon de montagne. Le garçon ne s’attendait pas à ce qu’il soit affable, à force de voler au milieu des nuages on finit par en oublier qu’il existe des plantes au sol…

    - Écoutez, dans ce sac, celui que vous tenez fermement dans votre main, se trouve une bombe d’huile de luxar eteran. Je sais exactement comment la détonner, alors je vous suggère de ne pas trop faire le malin. Je mourrai sans doute avec vous, mais au moins vous serez transformé en poulet grillé, avec l’ensemble du voisinage pris dans les flammes je suppose.

    Il aurait été effectivement fâcheux que cette bombe se déclenche ici, si près de la place commerçante et la rue marchande. Si le feu en venait à se disperser, moult personnes finiraient dans les flammes et les dégâts seraient considérables. Klarion n’avait pas peur de mourir, il n’aurait jamais enlevé la reine autrement, il connaissait les risques. Il avait perdu cette peur depuis bien longtemps, depuis qu’il avait été forcé de vivre comme enfant des rues, à voir des horreurs quotidiennement, sans en avoir le choix. Il ne s’attendait pas à ce que le garde en réalise autant, ça lui était impossible ou il n’en avait sans doute pas envie. Mais Klarion voulait être bien clair sur ce qui l’animait. Au moins, il avait l’attention du militaire, le poussant à continuer :

    - Vous ne me croirez pas, mais ça m’est égal voici la vérité : je voulais utiliser cette bombe sur la Rivière Luisante pour recouvrir l’eau d’un joli voile enflammé. Et accessoirement tester l’huile pour en voir les effets, mais principalement parce que je voulais voir l’eau brûler, ça me semblait joli.

    C’était effectivement la vérité, Klarion avait après tout fait cette bombe pour donner de nouvelles couleurs au vieux peintre en bas de sa planque en illuminant la Rivière Luisante, et lui montrer l’impossible : de l’eau qui brûle. Il y avait de quoi inspirer bon nombre d'artistes, et faire entendre parler de lui sous une meilleure note que d’habitude. Klarion avait toujours détesté s’inspirer d’autres et préférait être l’inspiration. Et quoi de plus ironique pour les hautes instances d’Aryon de voir les grands créateurs être inspirés par le pire ennemi de la Couronne ?

    - Bien, donc nous sommes dans une situation épineuse. Parce que je ne vais pas vous suivre sagement jusqu’en cellule et vous ne pouvez pas laisser une bombe comme ça pour m’attraper.

    L’idée saugrenue de passer une journée amusante en compagnie d’un garde royal amusait énormément le phytomancien. Il n’avait eu que peu d'occasions de pouvoir vraiment passer du temps avec ses némésis, mais il avait envie de continuer de faire bonne figure. Telle était la promesse qu’il avait faite au Commandant Arban. Il allait faire bonne figure… mais il n’allait pas non plus oublier ses convictions, celles qui l’animaient pour changer la face du royaume. Il avait réussi à faire changer d’avis la plus haute tête de la Garde et montrer qu’il n’était pas le sanguinaire que l’on dépeignait partout. Klarion ne s’attendait pas à devenir meilleur ami avec cet homme-oiseau, mais il pouvait toujours s’amuser à voir où son petit jeu allait le mener.

    - Bon, c’est pas tout ça mais j’ai une rivière à enflammer. Donc on y va, vous allez voir ça sera sympa, personne ne sera blessé et vous vous débarrasserez de cette arme illégale. Venez avec moi, une fois la bombe jetée vous aurez toute liberté de vos mouvements pas vrai ? Mais laissez-moi vous prévenir, vous ferez la chose la plus insensée : vous me laisserez partir !

    Tout sourire, Klarion continuait de fixer le garde d’un air énigmatique, attendant sa réponse, une quelconque réaction, n’importe quoi.
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Jeu 3 Juin 2021 - 13:19 #
    '' Nan. Ca va pas êt' possible. ''

    Oui, bien sur, ça semble totalement logique. Le garde royal qu'il est va complètement laisser un terroriste foutre le feu en plein milieu de la capitale. Il est naïf, un peu benêt, mais pas dénué de cerveau pour autant, d'autant plus que le grand commençait déjà à bouillonner à l'intérieur ; décider d'ignorer les petites remarques du criminel, du moins ne pas y répondre, ne signifie pas pour autant qu'il les tolère, au contraire. Hâte de le voir enfermé dans une des cellules, presque trop vides à son goût.

    Hryfin n'avait cependant aucune raison de ne pas croire son interlocuteur sur un point : le contenu du sac. Sa transparence à ce sujet était troublante, certes, un monde où il s'est senti obligé d'en annoncer le contenu afin de faire peur au garde et ainsi l'obliger à l'aider à récupérer son sac existe, ainsi que toutes une multitudes d'univers où il ment sans aucune honte. Délicatement, comme si sa vie en dépendait -remarquez que c'est potentiellement le cas-, Ryf ouvrit la sacoche, pour n'y voir qu'une bouteille, contenant un liquide bleu, plutôt épais et gras, plus que de la simple flotte ou autres liqueurs, en tout cas.

    Il aurait put faire semblant, faire en sorte que sur son visage, une impassibilité apparaisse, avec un soupçon de ''Hm, oui, ohlala, c'est en effet une belle bombe, je reconnais, de l'huile de luxar eteran dis-tu, ah ouais je vois, bel ouvrage hein''. Mais non. L'incrédulité face à juste cette bouteille, toute simple, était évidente tant elle tirait les traits du brun. Sensation qui se prolongea avec sa méconnaissance de tout ça ; impensable pour lui de savoir comment ce truc pouvait bien fonctionner, s'il était en présence du botaniste royal, sans doutes pourrait-il lui porter assistance. Là, il était seul, et cela lui paraissait absolument crédible que Klarion puisse faire exploser ça comme à distance, alors que c'est une autre personne qui la tient.

    Dilemme, en effet. Rendre cet objet à un des hommes les plus dangereux du pays ? Oh, non, jamais. La vision du quartier englouti par les flammes à cause de sa propre bêtise lui était insoutenable, et pour avoir purement et simplement kidnappé la reine, il se doute bien que cet homme n'a rien à perdre, capable de se faire exploser avec sa propre création. Intérieurement, Hryfin arrivait à croire le bandit posté devant lui. S'il avait voulut faire exploser la bombe afin de commettre un des pires actes, il l'aurait fait bien avant, alors que l'hippogriffe était en train de revenir vers lui. La distance lui aurait permis de s'en réchapper. Par contre, pour dire vouloir mettre le feu à une rivière, faut quand même être sacrément limité intellectuellement ! L'eau, ça éteint le feu. Tout le monde le sait.

    '' Admettons jte crois. Va falloir s'foutre de ma gueule un peu moins fort. Mettre le feu à l'eau. Ouais ouais. ''

    N'empêche que pour le coup, il avait l'air sacrément inoffensif, le gamin. La situation était en effet pas des plus sympas pour le garde. Eh, c'est sensé être un jour de repos, pourquoi il s'en est même mêlé ? A tout moment, s'il ne s'était pas présenté comme le mec qui a kidnappé la reine, il l'aurait laissé poursuivre son voleur tout seul comme un grand. Mais non, fallait qu'il croise la route de Môssieur Brando et sa bombinette. Quelle journée. Il ne voulait absolument pas obéir à cet incendiaire, mais bien que cela lui serre le cœur, il n'a pas trop de choix. Aucun moyen de ramener cet explosif à la caserne, et garder ce truc sera forcément dangereux. Pourraient-ils toujours, lui et les autres, faire péter ça plus loin, dans une zone sans risque. Non. C'est se reposer sur le fait que Klarion ne peut faire ce qu'il veut de cette bombe. Et c'est déjà imprégné dans le crâne de Ryf, qu'à tout moment, eh bien, kaboom.

    Résigné, il poussa un long soupir en croisant les bras. Négocier avec les terroristes. Juste le simple fait de leur parler, en fait. Il était tombé bien bas. Et puis, au final. Choper Klarion Brando, l'ennemi public, l'homme recherché par la nation, alors qu'il est sur le point de commettre un acte plus que pénalement répréhensible...Ce serait pas encore plus sympa, tout compte fait ? Le regard mystérieux du criminel fut accueillit par le sourire satisfait de l'hippogriffe.

    '' Écoute. Tu nous débarrasse de cette merde. '' Il leva l'épaule, et donc la sacoche, comme s'il avait besoin de préciser de quoi il parle. '' Tu mfous ça dans la flotte, pour s'que ça m'importe. '' L'hypothèse comme quoi il pouvait tout juste s'agir d'un liquide aléatoire existait toujours. Et mettre le feu à l'eau, mais il faut peut-être l'arrêter pour usage d'opiacées aussi ? '' Mais jla garde sur moi. Faut pas déconner. Ensuite...On verra dans quelle cellule on va t'jeter, hein. ''

    Tout de même prudent quant au contenu du sac, il utilisa la main opposée à celle tenant la sacoche pour la poser sur l'épaule de Klarion, et le poussa, non d'une grande violence comme tantôt sur le chapardeur, mais assez pour que le kidnappeur commence à se retourner, qu'il comprenne qu'aller, on se déplace. Avec un peu de chance, il ne serait pas reconnu instantanément, et les badauds ne capteraient pas l'uniforme du grand. Aucune chance qu'il le laisse partir néanmoins, surtout pas de son plein gré. De ce qu'il voit, ce serait aussi facile que d'enchaîner un nouveau né. Ça devrait pourtant être facile, de le chopper, non ? Y a ptet anguille sous roche.

    '' Allez. Avance. Jte quitte pas des yeux. ''
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Jeu 3 Juin 2021 - 16:45 #
    - Hmm, hm hmm… !

    Marchant aux côtés du grand garde, Klarion chantonnait gaiement comme si de rien était. La situation l’amusait relativement, bien qu’il décidait de garder sa capuche sur sa tête, sa cape flottant derrière lui. Remontant la ruelle vers le pont menant à l’île royale, l’éco-terroriste était d’humeur guillerette, un peu comme un enfant partant en balade. Il ne lui manquait que la sucrerie pour parfaire sa petite promenade. Arrivant à l’intersection donnant vers le pont, l’idée lui était venue, alors qu’ils passaient devant une petite boulangerie de laquelle entraient et sortaient plusieurs grappes de clients. Une douce odeur de beurre vint leur chatouiller les narines, poussant Klarion à jeter un coup d’œil à la devanture. L’eau à la bouche, il vit plusieurs miches de brioches de toutes les formes exposées derrière la vitrine. Derrière, il devinait des rangées de pains en boules ou en baguette, qui avaient l’air on ne pouvait mieux cuits. Les artisans du quartier commerçant devaient rivaliser de techniques et d’ingéniosité pour attirer l’œil et se garantir une bonne clientèle. C’était la guerre dans ce quartier, celle du profit. Et chacun se battait férocement, le tout en gardant un parfait sourire…

    - Votre langage laisse à désirer. Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, on me traite de criminel, mais moi au moins j’ai eu la décence de me présenter. Je ne connais même pas votre nom !

    Klarion entendit son interlocuteur grommeler quelque chose, sans prêter vraiment attention à ce qu’il disait. Le jeune homme se mit à rire, un petit son mutin qu’il ravisa tout aussi rapidement lorsqu’il dû se concentrer sur la route afin de ne pas heurter quelques personnes manquant de diligence et occupant une bonne partie du trottoir. Les deux durent bifurquer légèrement ensuite, le passage encombré par plusieurs étaux de marché où des passants avaient improvisé leur stand avec ce qui leur passait sous la main. Des grosses caisses remplies de denrées alimentaires débordaient ça et là, et la cohue sur la route rendit le passage un peu plus compliqué que prévu. Klarion avait tout loisir de s’enfuir mais il n’en fit rien, continuant de marcher avec son énigmatique sourire figé sur son visage de porcelaine.

    - Aaah, nous y voilà.

    Ils arrivèrent enfin au pont, dont ils entamèrent la traversée. Plusieurs personnes circulaient sur la route, à cheval ou dans de petites charrettes pour transporter tout leur barda. Il y avait néanmoins des trottoirs de chaque côté du pont pour permettre aux piétons de traverser sans encombre. Klarion et le garde dépassèrent un couple en compagnie de deux enfants, petite famille heureuse qui gazouillait gaiement en dégustant des cornets de crème glacée. Le phytomancien jubilait intérieurement en pensant à la belle surprise qu’ils allaient avoir quand la bombe allait exploser au milieu de la rivière. Jetant un coup d’œil en contrebas, le criminel constata que le canal sous le pont était vide. Les seuls bateaux et péniches les plus proches se trouvaient un peu plus au large, vers le pont de l’Île Citadelle, ou accostés aux quais.

    - Bien, fit Klarion en s’arrêtant au milieu du pont avec le militaire. Jetez la bombe dans la rivière maintenant.

    Klarion voyait bien le visage réticent du garde royal, alors que ce dernier sortait la bombe de la sacoche. Crispé, le militaire n’osait pas jeter la sphère. Il n’en avait aucune envie, encore plus en sachant qu’il était aux côtés de l’ennemi public du royaume. Tapotant du talon sur le pavé, Klarion continuait de chantonner en regardant le grand gaillard en proie à ses démons intérieurs. Sa réaction venait-elle d’un code d’honneur personnel ? De la pression hiérarchique ? D’une éthique qu’on lui avait appris à suivre à la lettre ? Ou des pulsions qu’il réfrénait ? Tant de questions qui fascinaient Klarion, le faisant soupirer d’un ton mélancolique en imaginant tant de possibilités pour cet inconnu qui le détestait sans même le connaître.

    - Le vieil homme en bas, qui peint. C’est pour lui que je veux embraser la rivière. Imaginez un peu les couleurs, le tableau… Aussi pour m’amuser honnêtement. Surtout pour m’amuser, en fait.

    Klarion s’était arrêté de chantonner, le couple et leurs enfants passant derrière eux sans leur accorder la moindre attention. Hryfin n’avait toujours pas jeté la bombe, toujours réticent et regardant l’engin avec un profond dégoût. Soupirant à nouveau, cette fois le jeune homme empoigna la bombe des mains du garde perdu dans ses pensées. Avant même que ce dernier ne puisse réagir, la sphère partait dans les airs, filant droit vers l’eau, la capuche de Klarion partant en arrière et retombant sur ses épaules.

    - Aaah, et l’impossible va devenir possible !
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Sam 5 Juin 2021 - 21:20 #
    Hryfin ne faisait pas étalage de sa plus grande conversation ; quiconque sait qu'il n'est pas forcément bavard, de base, quand ses interlocuteurs lui sont inconnu, ou quand l'alcool qui glisse dans son sang ne le rend pas un peu plus ouvert et d'entrée plus sympathique. On pourrait arguer sur le fait que, de base, il le connaît, Klarion, du moins, pense le connaître. Le peu de temps qu'il passe en compagnie du criminel peut le faire douter de tout ce qu'il a pu entendre sur ce dernier, l'air ni cruel, ni méchant, ni même dangereux. Ce n'est pas ce qui l'empêchait de rester sur ses gardes, éprouvant toujours des difficultés à se montrer goguenard envers ceux qui ne le méritaient pas. Son seul crime, pour l'instant, est d'avoir enlevé la reine -ce qui est déjà énorme, en soi. Tant qu'il n'est pas auditionné, pas jugé, impossible de ne serais-ce que saisir les volontés et revendications de l'homme à ce moment là.

    Le garde royal vociféra un petit ''S'pas tes affaires'' sur la remarque de Klarion quant à son langage. Il parle pareil que lui, non ? Aucune idée de s'il le comprenait juste pas, après tout, vu les activités diamétralement opposés qu'ils ont, y a de grandes chances qu'un dialogue de sourd s'engendre, les deux ne se captent pas très bien. Oui, il venait du Grand port. Mais c'est pas de là que vient le problème, sans doutes. Il a pas été éduqué par la haute, ou comme les enfants de la capitale, lui n'était qu'un simple forgeron, un artisan, et souvent, les gens parlent que comme c'est que d'où ils viennent. Tout endroit hors de la capitale est qualifié comme, comment dire...Des plus rural. On s'embête pas avec l'étiquette, là bas. D'où le non besoin des présentations, aussi futile furent-elles. Il aurait finit par le reconnaître, le Brando. Quoique... ?

    Surveillant toujours son futur prisonnier du coin de l’œil, ils étaient en effet arrivés. Le pont, s'allongeant au dessus de la Rivière Luisante, se présentait à eux. C'est avec une pointe d'appréhension qu'il le traversa, inquiet de perdre le citoyen dans cette foule de gens qui paraissent Ô combien semblables, hommes et femmes se mélangeaient sur ce petit trottoir, mis en place spécialement pour éviter que les piétons se mangent un canasson de plein fouet, volontairement ou non.

    Dans un même mouvement, l'hippogriffe s'arrêta au même moment et endroit que Klarion. C'était pas vraiment super optimal, comme endroit, tout semblait calme, mais sans l'être. C'est alors qu'il fut missionné pour jeter la bombe dans la rivière. Coup d’œil à gauche. Pareil à droite. Personne ne tiqua à l'entente de ce mot plus que dangereux, au grand soulagement de sa paranoïa. Il tenait fermement la sacoche. Devait-il vraiment le faire ? Imaginez le topo, ''j'ai vu un grand type jeter un truc dans l'eau et...EH MAIS C'EST LUI !''. Emplit de doutes, il n'arrivait pas à s'y résoudre. Invraisemblable pour une personne aussi droite que lui de penser que ça fonctionnerait, qu'il en serait le perpétrateur.

    De son côté, Klarion ne semblait pas plus perturbé que ça, une journée normale, pour lui. Hryfin ouvrit la sacoche. Donc, juste jeter ça à la flotte ? Et pour quoi ? Juste pour une peinture, une mémoire d'un acte éphémère ? Et en quoi foutre le feu à l'eau était amusant ? A la limite, sensationnel, inattendu, oui. Drôle ? Il voit pas. Sans grande résistance, le garde royal laissa l'autre s'emparer de la sphère, et la jeter dans la rivière. Par Lucy. Qu'avait-il potentiellement fait ? Ou laissé faire, du moins ? Pantois, il observa le contenant en verre foncer vers la rivière. Se rendre dans l'eau. Et...Rien ?

    Sourire satisfait jusqu'aux oreilles, il se doutait bien, depuis le début, qu'il le prenait pour un gigantesque bouffon. Incendier une rivière. Il faudrait être fou pour croire ça possible ! Se tournant dans la direction de l'auteur de cet échec cuisant, la désillusion ne marquait pas son visage. Le déni ? Probablement. Par contre, cet idiot avait défait sa capuche. Dans un geste vif et brusque, Ryf la renfonça de nouveau sur la tignasse noire du lanceur, tout en lui adressant la parole.


    '' Allez. T'auras eu ta chance. Tu m'auras bien eu, du moins ! Bon. Maintenant, tu vas gentiment me- ''

    Une lumière vive, étrange, et justement inattendue inonda le côté de son visage, qui prit immédiatement un air béat et complètement choqué. Non, mais, l'eau là, y a du feu dessus, non ? La rivière n'est pas, ironiquement, inondée de flammes, mais elles sont assez groupées, éparses, hautes, pour faire paniquer les passants. Et toutes personnes ayant vue sur la rivière. Dont la garde, de toute évidence. Ça risque de sentir le roussit, bientôt. Et vaudrait mieux qu'il l'ait embarqué d'ici là. Il applaudit, saluons la prestation et l'honnêteté du brigand, qui a bel et bien dit la vérité.

    '' Ok. Tu m'as eu. Mais, ne croit pas que ça change quoi que ce soit. ''

    Il soupira. Il avait été vrai. N'avait pas cherché à s'enfuir. Le plus recherché du royaume était là, sage, à côté de lui. Et pourtant, il ressentirait quand même une pointe d'injustice, envers son action, mais aussi envers lui même.

    '' Mais pourquoi a-t-il fallut que t'enlève la reine. Quel gâchis. On part. ''

    L'attrapant fortement par le bras, ses yeux s'étaient néanmoins attardés sur l'artiste dont il avait été fait mention plus tôt. Jetant son ancienne toile, qu'il devait trouver de suite bien morne et triste, reprenant pinceau et chevalet, commençant à repeindre d'une passion renouvelée le spectacle qui s'offrait à lui ; les flammes dansantes, les gens étonnés, mais pas inquiétés, prenant ça pour une animation quelconque d'un événement dont ils ne savent rien, le feu ne pouvait durer, avec la présence de toute cette eau.

    '' Et ton ptit tour, là. 'va durer combien de temps ? ''
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Dim 6 Juin 2021 - 1:26 #
    - Combien de temps, combien de temps

    Sur le pont, Klarion était songeur, se grattant le menton pour montrer des signes de réflexion. Tout autour, des passants à la fois choqués et impressionnés se rassemblaient sur les quais ainsi que sur le trottoir de pont afin de se pencher. Tous admiraient les merveilleuses flammes se dessinant sur l’onde sous leurs pieds. Tout une cohue se faisait distinctement entendre, couvrant presque les cris des commerçants du quartier marchand. La clameur se faisait de plus en plus forte, mêlant crainte mais aussi admiration pour ce feu ésotérique sorti de nulle part. À l’image de l’huile que le phytomancien avait versé dans la bombe, la déflagration avait libéré un véritable ruban oscillant entre le bleu et le vert, ondulant aussi élégamment que les vagues du fleuve. Si les passants étaient cois, si le vieux peintre agitait frénétiquement son pinceau sur sa toile, Klarion fronçait les sourcils en se tordant les lèvres.

    - Aucune idée. Le but était de tester, justement. Normalement, tout un luxar eteram pourrait brûler pendant plusieurs heures, sans parler de l'expansion du feu. Mais là, je n’en ai mis qu’en petite quantité. Il ne devrait pas y avoir de problème, ça devrait être éteint d’ici une demi-heure, voire moins.

    Klarion ralentissait l’allure, traînant des pieds pour qu’ils s’attardent sur le pont. Il sentait bien que le garde, qui ne lui avait toujours pas dit son nom malgré son invective, ne voulait pas rester ici, sans doute pour ne pas être vu en compagnie d’un criminel recherché. Après tout, il ne lui avait toujours pas passé les menottes, et à présent toute l’attention était focalisée sur la Rivière Luisante. Les gens ne semblaient pas avoir réalisé qui avait jeté la bombe. Ils ne devaient même pas avoir deviné qu’il s’agissait d’une arme d’artifice, pensant sans doute à une combustion magique spontanée ou le résultat d’un petit pyromancien plaisantin. Klarion était d’humeur chafouine, il n’en avait pas fini avec le soldat et avait envie de se donner en spectacle. L’occasion était parfaite, bien trop parfaite. Il devait en profiter, face à un public pareil, personne ne pouvait passer à côté.

    - Hé ! Là-bas ! Cria Klarion soudainement en pointant son doigt devant le visage de Hryfin.

    Le garde n’était pas stupide, mais la surprise provoquée par l’exclamation du criminel et son mouvement de bras l’incita à tourner la tête. Le jeune homme en profita pour dégager son bras d’un coup sec. Tout s’était passé bien vite, mais Klarion fit quelques pas en arrière, bien vite remarqué par le garde qui avait repris son focus aussi vite qu’il ne s’était tourné. L’éco-terroriste trottina jusqu’à un pousse-pousse à l’arrêt, son propriétaire dodelinant penaud sur le trottoir pour admirer le fruit de toute cette agitation. Klarion grimpa sur le véhicule avant d’alpaguer la foule.

    - Bonjour, chers citoyens de la Capitale ! Cria-t-il.

    Le spectacle pouvait proprement commencer. Des cris se firent entendre de certaines personnes, le nom de Klarion avait été prononcé par bon nombre de personnes, se retournant brusquement de la balustrade du pont pour découvrir avec stupeur l’ennemi public numéro un, tout sourire debout sur un rickshaw.

    - Je n’ai nullement besoin de me présenter à ce que je vois. Vous m’avez reconnu, c’est bien moi, Klarion Brando. N’ayez point peur, chers aryonnais. Je suis responsable de ce feu, mais je ne veux causer aucune peur, ni vous faire aucun mal !

    La foule retenait son souffle, pleine d’appréhension. Certains avaient l’air terrifiés, tandis que d’autres avaient les yeux rivés sur lui, tâchant de garder tant bien que mal leur stature. Néanmoins, personne n’avait bougé. Klarion faisait son petit effet, parfaitement ce qu’il voulait. L’occasion était effectivement parfaite, et le garçon avait une idée bien précise en tête. Il avait promis à Arban d’éviter de se faire remarquer à jouer les terroristes. Mais il n’avait pas promis de stopper définitivement ses activités. Klarion allait continuer de se battre, et il était grand temps de s’attaquer à la Garde d’une toute autre façon. Le Souverain de la Flore en avait assez qu’on le considère comme un monstre. Et s’il n’allait pas déverser de spores toxiques sur la foule, il allait faire germer un tout autre type de plante : les graines du doute.

    - J’ai quelques aveux à vous faire. Vous avez entendu la Garde dépeindre allègrement mon portrait, faisant de moi un monstre abject. Oui, j’ai enlevé votre Reine. Je voulais simplement lui parler. Je ne lui ai jamais fait le moindre mal, et ne l’ai jamais voulu. Oui, j’ai tué Sir Woodrue, un noble qui en réalité allait ravager des hectares de nature pour se construire une résidence de plaisance. Oui, j’ai voulu attenter à la vie du directeur des jardins botaniques, un homme corrompu tout comme l’institution qu’il dirige. Je suis coupable de ce dont on m’accuse. Mon aveu du jour est le suivant : je ne suis pas le monstre que la Garde vous dépeint. Je vous ai offert un magnifique spectacle, sur la rivière, qui vous a ravi. J’ai mis à terre deux figures d’apparence affable qui méritaient de tomber. La véritable innocente de mes méfaits, c’était la Reine.

    Klarion était toujours debout sur le pousse-pousse, des chuchotements se faisant entendre ça et là. Bien trop bas pour que le jeune homme puisse écouter quoi que ce soit, la rumeur se faisait néanmoins bruyante, un étrange brouhaha témoignant de leur perplexité. Mais ils l’écoutaient, et ce qu’il leur disait se répandrait bientôt comme une traînée de poudre.

    - Je ne suis pas ton ennemi, Aryon. J’œuvre pour notre nature, pour notre flore. Tout ce que je veux t’offrir, c’est un paradis verdoyant. Les apparences sont trompeuses, je vous le répète : je ne suis pas un monstre

    La dernière phrase de Klarion lui fit adopter un air plus mélancolique, plus triste. Il baissa les yeux vers Hryfin, toujours debout sur le rickshaw.
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Mar 8 Juin 2021 - 12:07 #
    '' Et en plus, c'est une expérience. ''

    Le garde hallucinait devant l'audace de l'incendiaire, la moindre des choses serait d'en être complètement sur. Les 'aucunes idées', 'peut-être' et 'devrait' sont limités aux gens, eh bien, comme lui, avec des connaissances limitées sur de nombreux sujets. De grandes ombres étaient projetées au bon vouloir de la danse des flammes, dont la couleur n'avait que d'égal à son originalité. On pouvait pas s'attendre à ce que une rivière prenne feu de manière classique, comme le premier feu grégeois venu ; même si en concept, ça y ressemblait. Parmi les ombres, celles des deux hommes se détachaient, l'un comme escorté par l'autre ; une grande silhouette massive et une autre, capuchonnée, dont on ne distingue même pas la chevelure.

    Une exclamation, qui le fit sursauter. Après tout, pourquoi pas ? Toutes les raisons sont là. Bien que magnifiques, sachant le pourquoi du comment de leur existence, elles se retrouvaient néanmoins menaçantes pour Hryfin. Un criminel comme ça a sans doutes une nuée ardente de complice, prêts à l'aider, le libérer, ce qui expliquerait son côté insaisissable. D'autres gardes, même, qui auraient entendus le raffut de loin, vu les couleurs irréelles projetée aux alentours, et s'ameuteraient dans le coin. Mais...Non. Rien de tout ça. Une risible distraction qui trouva son effet dans le foutoir de l'instant, laissant Klarion se libérer de l'emprise de son ravisseur. Ouais, après tout, il aurait pas du s'en mêler ; il a pas de menottes sur lui, à quoi bon à vrai dire ?

    Petite présentation. Petit discours. Tout le long, les gens autour étaient soit choqués, apeurés, et pour certains, à l'écoute. Ces derniers sont les plus suspects, après tout, qui resterait à écouter les dires de ce criminel s'ils n'en partagent pas les idées ? Entre tous, le plus stoïque était Hryfin, planté là, de toute sa stature, bras croisés, regard fixe vers Klarion. Tant qu'il se donnerait en spectacle comme ça, tant qu'on est sur de rien...Rester en retrait devait se trouver être la meilleure solution.

    Au final, il avait indirectement répondu à ses questions, ses interrogations, lors de sa tirade. Même plus, d'ailleurs. L'hippogriffe a beau être de la garde royale, il ne sait pas forcément tout, et, soyons honnêtes, il ne retient pas forcément tout. La reine, oui, ça, c'est évident que ça s'oublie pas. S'il voulait lui parler, il y avait d'autres moyens. Il trouvait ça un peu gros, et c'est bien la seule chose qui lui fit grincer des dents. Pour ce qui est du noble...Un de plus, un de moins ? Dans tous les cas, ici, en ''civil'', ce n'est pas Ryf qui pleurerait la disparition d'un friqué qui en est à la construction de sa douzième résidence. Le directeur du jardin...Ah bon, y a ça ?

    AH !

    Ce serait pas cette histoire dont Tara lui a parlé ? Où un criminel lui aurait échappé, de peu, à ce qu'elle dit, largement, rétorquent les mauvaises langues. Ouais, si il lui ramenait Klarion, il aurait sans doutes droit à tous les remerciements du monde. Le terroriste, en revanche, aurait droit aux pires peines d'Aryon. 'Je le choppe, je le détruit', c'était un truc comme ça, qu'elle avait du lui dire. Ce passage arracha donc un rire au grand qui ne passa pas inaperçu, rire ainsi du malheur des gens, c'est horrible, quand on a pas le contexte.

    Tout ça n'était qu'un mea culpa. Reconnaître ses torts, assumer ses actions, faire amende honorable, pour peu, il demanderait presque pardon. La foule autour ne savait même plus comme réagir, tout comme le chauffeur du pousse-pousse, qui montrait une certaine volonté de partir, 'c'est bon, t'as finit garçon, j'peux partir ; tu fais peur'. On peut pas dire que le châtain avait compris tout ce qui était lié à la flore, la nature, les petits animaux, tout ça. Il voit aucun rapport entre Klarion et ça ; en même temps, il ne s'intéressait à l'affaire que de loin, n'a jamais lu le palmarès du brun, même s'il devait avoir, visiblement, un sacré pedigree. Les gens commencèrent à s'agiter. Il soupira, il était temps de mettre fin à cette mascarade. Ne se laissant aucunement berner par les émotions de son captif, il monta à moitié sur le rickshaw également, et grâce à son avantage de taille, réussit à atteindre rapidement Klarion, le tirer, le faire poser pied à terre. Il le tenait fermement.

    Et c'est là que...Les problèmes. Certains avaient peut-être reconnu son uniforme aussi. Le bougre avait réussit l'exploit de diviser la population en deux groupes très hétéroclites ; l'un essayant de nuire au garde, qui emportait un homme qui 'n'a rien fait de mal', 'il a peut-être raison !' alors que le grand était lui soutenu par un autre parti, 'mais il a kidnappé la reine !', 'il vient d'admettre avoir tué un homme ; un noble !'. De ça et là, le chaos prenait place, si bien qu'ils finirent plus par s'écharper entre eux que s'acharner sur Klarion et son détenteur.

    '' T'as un sacré talent pour foutre le bordel, jte l'accorde. Et – Merde. Reste baissé. ''

    Joignant les actes à la parole, il appuya fortement sur l'arrière de la tête du criminel, de sorte à ce qu'il regarde ses chaussures. Comme prévu, les gardes arrivaient. La plupart, de la régulière. Peut-être deux ou trois royaux qui traînaient par là. C'était pas bon, mais le sort faisait qu'ils étaient plus occupés à faire régner l'ordre, réprimer ce qui ressemblait à un début d'émeute, qu'à faire attention aux deux hommes pourtant en train de partir tranquillement, l'hippogriffe devant tout de même jouer des coudes pour progresser à travers cet océan de personnes affables.

    '' Eh, ce serait pas Hryf- ''

    Phrase à peine entendue, mais pleinement ignorée, il avançait tout droit, visiblement non poursuivit pour l'instant. Ils arrivèrent enfin à l'extrémité du pont, ou la foule était beaucoup moins dense. Il entreprit tout de même de continuer vers les avenues ; les rues ; les ruelles. Ça parlait beaucoup, c'était agité. Il aurait mieux fait de rester chez lui. Tient, il en prend bonne note, pour la prochaine fois ! Une fois un endroit calme trouvé, il s'arrêta. Lâcha sa proie, dont il broyait presque le bras depuis tout à l'heure.

    '' Explique toi. ''

    Il aurait rien de plus, rien de moins. Ce serait important pour déterminer à quel zèle Hryfin devait s'employer. On a voulu le mettre hors service aujourd'hui ; il a même pas à se mêler de tout ça. Son intuition naturelle lui dicte qu'il n'est pas mauvais. Il a même pas de quoi l'arrêter, en vrai, légalement, du moins. Au moins aurait-il une forme de déposition, d'aveux, autre que sa petite prestation de tantôt.
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Mar 8 Juin 2021 - 16:39 #
    - Tu t’appelles Hryf ? Hm… J’ai compris pourquoi tu ne t’étais pas présenté du coup… Lança Klarion d’un ton nonchalant alors que le garde brun le tirait par le bras pour l’extirper de la foule.

    Le discours de Klarion avait fait son petit effet, bien plus qu’il ne l’avait espéré d’ailleurs. Un certain nombre de personnes avaient eu l’air relativement touchées par ses paroles, se mettant même à le défendre contre ceux qui réclamaient son arrestation à corps et à cris. Le soldat hippogriffe préféra, à juste titre, intervenir avant que la situation ne s’envenime. C’était la raison pour laquelle il avait entraîné Klarion loin de la foule, séparant les citoyens qui ne faisaient que discuter du bien fondé ou non de la déclaration du terroriste. Honnête, il l’avait été. Il n’avait pas menti non plus, même s’il avait dû être concis. S’il avait eu plus de temps, s’il n’avait pas été sous la contrainte d’un garde royal ou la crainte d’en voir d’autres débarquer à tout moment, il aurait pu développer davantage, exprimer un peu plus ses ressentis, leur faire comprendre… Mais il n’allait pas être déçu, il avait eu ce qu’il voulait, le doute avait germé dans l’esprit de certains et bientôt la ville, voire le pays, apprendrait la nouvelle.

    Le ramenant vers le district commerçant, Hryfin préféra l’éloigner des quais et du pont, passant vers d’autres ruelles qu’il n’avaient pas empruntées jusqu’à présent. C’est ainsi qu’ils s’engouffrèrent dans la rue opposée à celle de la boulangerie alléchante qu’ils avaient précédemment passé, dépassant cette fois un petit herboriste à la devanture si petite que le remarquer relevait de l’exploit. La porte d’entrée était si mince qu’on aurait dit celle d’une armoire à linge. Un homme tout aussi maigre en sortit timidement, claudicant pour sortir dans la rue en tenant, entre ses doigts rachitiques, un bocal contenant des monceaux de feuilles brunes séchées. Le garde et le phytomancien arrivèrent enfin dans un coin moins bruyant ni fréquenté, une ruelle donnant vers l’arrière d’un restaurant où s’entassaient des cagettes remplies de déchets organiques, des épluchures et vaisselle brisée.

    - Qu’y a-t-il à expliquer ? Tu as entendu le discours comme le reste de la foule. J’ai fait payer à des hommes qui bafouaient la nature, qui se jouaient de la justice, de votre justice. Et on veut me punir pour ça. J’ai emporté la reine quelques minutes pour lui parler, et on veut me punir pour ça. Je ne lui ai pas fait le moindre mal, je ne l’ai même pas touché, à part pour la transporter dans une remise et discuter. Mais elle s’en est sortie sans une seule blessure.

    Soupirant, Klarion donna un coup de pied las dans un trognon de pomme tombé d’une des poubelles. Le trognon roula mollement sur le pavé avant de disparaître dans une bouche d’égout. Ensuite, le jeune homme partit s’adosser contre le mur avant de tapoter du talon et, glissant ses doigts sur le mur, fit apparaître une agréable couche de mousse verte et jaune sur quelques briques.

    - Je ne veux pas détruire le royaume, mais le transformer. Le rendre plus beau, plus juste envers la nature négligée. Et quand je renvoie au pouvoir en place l’hypocrisie de leur justice, on me traite de monstre. Il est grand temps que le peuple d’Aryon ait ma version des choses, qu’ils entendent ce que j’ai à dire. Je suppose que vous avez raison de me détester ou d’avoir peur de moi si vous persistez à vouloir continuer dans cette optique corrompue

    Klarion releva la tête, les nuages gris avaient disparu. Le ciel adoptait à présent une merveilleuse teinte azurée et plusieurs tourterelles volaient déjà de cheminée en cheminée en roucoulant allègrement tout en cherchant de quoi manger. Il faisait toujours aussi doux cependant, le temps parfait pour profiter d’une bonne balade ou d’une rencontre avec le plus grand ennemi du pays. Le phytomancien se serait d’ailleurs bien fait plaisir en dégustant un granité au sirop de cerise que certains vendeurs préparent le long des canaux. Mais il restait là, en compagnie d’un garde dans une ruelle.

    - Je ne vais pas rester les bras croisés en me laissant traiter de la sorte par la Garde ou la Commission. Aryon doit savoir que quelqu’un veille à ce que sa nature soit protégée et les véritables monstres punis. Le peuple a le droit de savoir, j’ai le droit de me confier à eux, et je ne laisserai personne faire du mal à la flore. La véritable question, sachant cela, est : qu’est-ce que vous comptez faire ?

    La détermination de Klarion ne cessait de grandir, et ce qu’il avait accompli aujourd’hui n’allait pas s’arrêter. Il avait vu que son éclat face à la population sur le pont avait fait son effet, certains avaient été touchés, réalisaient qu’il pouvait avoir raison, qu’il pouvait être sincère. Il avait trouvé un excellent moyen pour diffuser ses idées et son amour envers les plantes, le tout en respectant sa promesse à Arban. Ses détracteurs voulaient se jouer de lui ? Ils allaient être terriblement déçus.

    Klarion n’avait de cesse de le rappeler : la nature gagne toujours.
    Hryfin DanvilLa Garde
    Hryfin Danvil
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Jeu 17 Juin 2021 - 11:22 #
    '' Mon nom te regarde pas. ''

    Car il ne l'avait pas dit tantôt, seulement pensé, il fallait mettre les choses au clair, à un moment. Il n'avait aucune idée à ce moment là que ces mots seraient les seuls qu'il prononcerait avant quelques minutes au moins, laissant à Klarion tout le loisir de s'expliquer, chose qu'il fit de bonté de cœur presque visible ; du moins, d'une honnêteté troublante. Le garde avait plus l'habitude de '' c pa moa '', '' g rien fé '' et autres '' Ah mais non, c'était pas moi, j'ai un alibi, j'étais au théâtre ''.

    Tout en l'écoutant, l'hippogriffe continuait de le toiser, et avait croisés ses gros bras, son index droit tapotant son biceps gauche. Hryfin avait un rapport distant avec la justice ; disons qu'il la représente, dans son exécutif du moins, il choppe juste les gens, les embarque, fait son rapports, et tout s'arrête là pour lui. Il sait que certains aiment à savoir ce qui arrive à leurs proies ; combien ils ont pris, comment ils ont réagit à leur sentence ; une forme de voyeurisme que condamne le garde royal. Encore, pour les supérieurs, se tenir informés de telles nouvelles, pourquoi pas. Pour les chiens de chasse qu'ils sont, moins.

    De souvenir, l'écologiste disait vrai. La reine n'avait subit aucune blessure, pas même une simple égratignure, si ce n'est cependant un certain préjudice mental, que ce soit pour la régente, car se faire choper comme ça, quand sa personne est presque sacrée et intouchable, c'est dur. Elle ne fut pas la seule à en souffrir, actions entraînant conséquences, tout ça, les ramifications sont nombreuses, pour eux, les gardes royaux, ça avait été un sermon en bonne et due forme, plusieurs corvées à effectuer, et une présence accrue au palais et auprès de la famille royale.

    Pouvait-il lui en vouloir ? Non. Enfin, oui ! Mais non. Après tout, si tout le monde avait été plus vigilant, plus attentif, mieux renseignés, ça serait jamais arrivé. En vrai, c'est presque un service qu'il a rendu, il a obligé de nombreux fainéants et laxistes à se bouger un peu le trognon. Jamais il n'avait vu autant de gens sur les champs d'entraînements, présents de gré ou de force. La justice n'avait pourtant pas grand chose à faire dans l'histoire, de la compréhension qu'à Hryfin de la version de Klarion. Elle s'applique normalement ; il commet des meurtres ou bien des tentatives de, kidnapping de la reine...Ce sont des délits. Qui se punissent. Même s'il ne penses pas à tort.

    '' Ouais. Encore un d'ces écolos, quoi. Mais en version agressive. ''

    Il exagère le trait, il n'a jamais croisé grand monde s’inquiétant du futur écologique du royaume, hey, monsieur Brando ici présent n'est peut-être que le deuxième ou troisième tel individu qu'il croise depuis son entrée dans la garde ! L'oeil alerte, le mouvement de main de l'homme recherché fit se tendre tous les muscles dans le corps de l'hippogriffe ; heureusement, seule une couche de mousse poussa instantanément sur la brique. Ça fait sens avec son côté eco-terroriste arty alchimiste, en tout cas. Ce que Hryfin comptait faire ? A vrai dire, dans l'immédiat, son intégrité était un peu chamboulée par le récit de celui qui se tenait face à lui, lui qui arrivait à tenir son regard.

    Ce n'est pas de gaieté de cœur. Sur le moment, il ne peut pas vraiment intervenir. Au loin, derrière eux, se dressaient toujours les ombres dansantes des flammes singulière de la rivière. Le brouhaha se calmait, toujours existant néanmoins. Les gardes étaient déjà plus qu'occupés avec cette foule et cet incendie sorti de nul part. Et niveau équipement ? Il n'avait rien sur lui. S'il décidait de ne pas coopérer, ce qui risquait d'être le cas -non, ce qui sera évidemment le cas, s'engager dans une lutte n'était pas souhaitable, surtout sans ces fameuses menottes. Il soupira alors que ses épaules se relâchèrent un peu.

    '' T'avais raison sur un truc. Jte laisse partir. On m'a demandé de me mettre au vert, dans tous les cas. Chose que tu dois souvent faire, dans tous les cas. ''

    Il sourit de sa propre bêtise. Créer des plantes, devoir fuir la garde, et donc se mettre au vert ? Ah sisi c rigolo. La surprise n'était pas visible sur le visage de Klarion, après tout, il l'avait annoncé, et encore aurait-il fallut que de base, Hryfin puisse la lire. Il fit un mouvement de tête vers la continuité de la ruelle, alors que dans les rues, de nombreux bruits de pas métalliques pouvaient être entendus, sans doutes la garde avait-elle interrogé quelques témoins ; commencé une battue.

    '' File. Prie Lucy que je ne te recroise pas en d'autres circonstances. Je serais moins clément. ''
    Klarion BrandoSouverain de la flore
    Klarion Brando
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
    Jeu 17 Juin 2021 - 16:09 #
    Klarion ne se fit pas prier suite aux paroles du soldat. Il fit quelques pas, s’arrêta quelques secondes, inspirant comme s’il allait se mettre à lui dire quelque chose. Toutefois, le jeune homme se ravisa, préférant ne pas pousser sa chance davantage. Il rabattit sa capuche après avoir réajusté sa tignasse avant de soupirer. Le criminel se contenta d’un signe de tête à Hryfin en guise de remerciement avec de se mettre en route, marchant sur le pavé de la ruelle en direction de la lumière de la rue. Il était sans doute le premier garde à lui avoir véritablement donné l’occasion de parler, de s’exprimer. Et pas seulement envers lui, mais envers tout un groupe de citoyens. Le soldat n’aurait sans doute pas grand mal à inventer une excuse pour éviter les ennuis. On ne les avait pas vus ensemble, et il ne portait pas l’armure réglementaire des gardes royaux. En plus, il pouvait dire que l’éco-terroriste lui avait échappé, c’était déjà arrivé, et s’inventer victime d’un quelconque spore soporifique pour justifier l’absence de résultat. Ou peut-être ne dirait-il rien, après tout il n’était pas habillé pour travailler, il n’était pas supposé se trouver là. Quand on lui demanderait, le garde aura sans doute dit avoir passé sa permission à flâner dans les jardins de la ville, ou se promener aux abords de la Capitale, loin du vacarme, loin de Klarion.

    Lucy, avait évoqué Hryfin. Lucy, la chance… Plusieurs pensées dansaient dans l’esprit de Klarion alors qu’il remontait la rue. Il avait réussi à faire son petit effet sur la population présente sur le pont. On parlerait bientôt de lui dans les journaux, dans les salons, on murmurerait son nom, chuchoterait ses paroles, on y réfléchirait. Le doute germerait dans certains esprits, il avait vu que ça pouvait marcher. Klarion savait qu’il pouvait faire la différence, que sa lutte n’était pas vaine. Et la mention de Lucy avait éveillé une nouvelle idée dans la tête du garçon. Il avait déjà rencontré quelqu’un par le passé qui lui avait proposé de parler aux aryonnais et diffuser ses idées. Il l’avait rejeté, mais Klarion comprenait aujourd’hui son erreur. Il devait continuer de prêcher sa propre parole, d’exposer l’hypocrisie de la réalité dont il avait été victime, de faire émerger sa propre faction. Il fallait qu’il retourne le voir. Aord ne serait pas ravi de revoir Klarion, mais il fallait qu’il tente le coup. Il fallait juste qu’il trouve où ce satané prêtre se terrait…

    - Hmm… hm… hmmm… !

    Klarion sortait de la ruelle pour émerger dans une large rue où vrombissait un important vacarme. Des commerçants chargeaient et déchargeaient des cargaisons de marchandises vers leurs échoppes, les calèches et diligences faisaient presque autant de bruit que les grossistes, le bruit des sabots claquant sur le pavé raisonnant aux quatre coins de l’avenue. Se hâtant pour retourner vers sa planque et se reposer un peu, réfléchir à la suite des événements, Klarion dépassa un groupe de femmes, des domestiques, se hâtant avec les bras chargés de courses. Le phytomancien prit un escalier de pierre, relativement discret derrière un banc en mauvais état, avant de descendre sur les quais. L’eau de la Rivière Luisante s’était éteinte, plus aucune flamme ne brûlant à sa surface. Mais, au loin, il voyait le vieil homme peindre frénétiquement sur sa toile, tapotant les pigments sur sa palette avec une énergie déconcertante, comme s’il avait rajeuni de plusieurs décennies.

    Le tableau serait magnifique, une rivière de flammes sous l’immense palais royal. L’artiste n’ayant aucune idée de ce qui avait provoqué sa bouffée d’inspiration, ni qui avait été son ange gardien du jour.

    Klarion avait réussi, mais tant restait encore à faire…

    Aord, tu es donc le prochain sur ma liste.
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    Re: Quand la souris croise le chat [Ft. Klarion Brando]
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