3e lune de la saison douce de l'an 1001
Le dénommé Eastwood se plaça à ses côtés et les deux nouveaux aventuriers se mirent à parler des quêtes affichées, de manière totalement anodine. ...Jusqu’à ce que Liory suggère d’en prendre une en particulier. Étude endémique, était le nom de cette quête. Evelyn se laissa facilement convaincre et accepta Liory comme partenaire de quête. Pourquoi pas, après tout? Il était là, elle était là, et il y avait une quête qui nécessitait deux paires de bras. Parfait.
D'un commun accord, ils décidèrent qu'il serait judicieux de faire quelques achats en prévision de cette quête. Ce n’était pas la première aventure d’Evelyn, puisque la vie était remplie d’aventure de toute sorte; c’était cependant sa toute première quête – non, aller cueillir des fleurs dans la montagne avec sa compagne ne comptait pas comme une véritable quête. Leur première quête à tous les deux. Il fallait se préparer en conséquence. Evelyn avait déjà pas mal de trucs dans son sac à dos. Après tout, elle revenait de quelques semaines de vacances loin de tout, au Lac; et quand on part aussi loin, aussi longtemps, on apporte plus de chose que nécessaire. Elle jugeait donc qu’il lui fallait surtout refaire le plein de vivres.
- Allons faire les boutiques, dit-elle à Liory. - Il nous faudrait de la nourriture, de l’alcool…, Evelyn fit ensuite mine d’y réfléchir. Nourriture et alcool, c’était l’essentiel. Quoi d’autre? Elle lui jeta un regard, comme si l’homme détenait la réponse à cette question. De son côté, nourriture + armes + le contenu de son sac à dos, et elle se jugeait prête à prendre le départ. - Et je vais devoir mettre cette adorable boule de poil en pension, dit-elle en câlinant Snorev. Même si l'idée de laisser Snorev aux bons soins de quelqu’un d’autre ne lui plaisait pas, le crasmo était beaucoup trop jeune pour ce genre d’aventure.
On disait souvent que le plus dur était de faire le premier pas. Et maintenant que le noble était lancé, les deux pieds dans ce qui s'avèrerait être le début de ses aventures, il ne souhaitait nullement regarder en arrière et attendre une nouvelle fois un signe du destin pour aller de l'avant.
Sa maison était derrière, le monde était droit devant lui. Devant eux, plus précisément, car si leur inscription avait été commune. Leur première quête le serait également par la force des choses.
Les recrues ne manquaient pas dans la guilde, chaque jeune aventurier se bousculant pour prendre une quête ou une autre, certains réclamant à haute voix de nouveaux compagnons, d'autres se vendant à qui le voulait bien.
Mais pour Liory, le choix le plus raisonnable n'était autre que la jeune à ses côtés. C'était elle qui lui en avait le plus appris et au vu de son regard, cette dernière n'était pas non plus hostile à l'idée.
Le duo, ou plutôt la compagnie nouvellement formé porta sur une fiche accrochée au lourd tableau des quêtes. Une parmi des dizaines d'autre qui ne fut remarquable que par son âge : le vélin jaunis par le temps et les coins écornés par trop de passages. Même son accroche finissait par donner du jeux, si bien qu'il ne fut guère difficile de l'attraper et d'en discuter.
Cette dernière fut courte, et le cœur de l'argenté se mit à battre plus fort alors qu'un large sourire gagnait ses traits : comme une promesse depuis trop longtemps repoussée, l'aventure l'appelait !
Heureusement, Evelyn était plus terre à terre que lui et le rappela à l'ordre pour l'empêcher de partir des étoiles dans les yeux. Insistant sur l'état des provisions et de l'équipement qui pour l'instant n'était pas des plus reluisant.
La chasseresse revenait certes d'une longue sortie dans la nature, mais ses réserves étaient basse, et pour Liory, sa préparation était plus que misérable.
-Tu as raison, il va nous falloir des tas de choses ! J'espère que tu acceptera de m'aider pour décider quoi
Se connaissant plus que bien, le noble achèterait sans vraiment regarder ce qui paraissait bien, quitte à en oublier ce pourquoi il était venue. Ev serait donc un allié précieux pour s'équiper correctement.
Elle même allait aussi avoir de quoi faire.
-Je connais quelques boutiques dans les environs quelques rues plus loin
Dit il en l'entrainant hors de la guilde par une autre sortie. Les rues pavées se voulaient un peu moins bondées et leurs permettaient de converser sans hurler, presque à un rythme normal.
Observant le petit crasmo, il eut un pincement au cœur pour ce dernier.
-Habituellement, c'est moi qui joue le rôle de pension pour la ménagerie de mon cousin, il part souvent à droite et à gauche, en me faisant garder son drabuste.
Je ne peux qu'imaginer ce que ça doit te faire...
Laisser un familier n'était pas facile, d'autant plus un aussi jeune. Mais c'était sans doute pour le mieux.
Risquer la vie d'un animal quand on fonçait dans l'inconnue était plutôt une mauvaise idée.
-Pour ce qui est de là nourriture, je pense qu'ici ce sera bien !
Dit il en indiquant une petite échoppe peu peuplée. Ou plusieurs étagères exposaient des paquets de viande séchées et autres rations plus diverses à des prix plutôt abordables.
Lui même n'avait jamais vraiment testé, mais de ce qu'on disait, c'était l'établissement le plus à même de fournir de la viande d'autre chose que du rat géant salé.
-Et pour l'alcool... tu pense que ce sera nécessaire ?
Car si le noble était habitué au bon vin, qu'il n'imaginait pas emmener en quête, les tords boyaux et autres digestifs de campagne était une inconnue qu'Evelyn aurait toute la joie de lui faire découvrir si l'envie lui en prenait.
A moins que ce dernier soit utilisé à des vertus médicinales ?
-D'après toi... boeuf ? Ou mouton ?
Demanda t-il en observant les rayonnages, bien incapable de trouver ce qui pourrait être utile.
Les rayons n'étaient pas grand, mais le choix était plus qu'important. Restait à savoir ce qui plairait à l'experte
3e lune de la saison douce de l'an 1001
La chasseuse suivit Liory en dehors de la guilde, sur les rues pavées de la ville, jusqu’à la place commerçante. L’homme connaissait quelques boutiques, ce qui était un avantage considérable. En ce qui concernait Snorev, Evelyn préféra ne pas livrer ses sentiments sur le sujet – cela la désolait, mais elle répondit tout simplement :
- C’est pour le mieux.
Ce qui était la vérité. Ce ne serait pas pour longtemps, elle le savait, mais puisque cela faisait un bon mois que Snorev était à ses côtés, cela allait effectivement lui faire très étrange.
-Pour ce qui est de là nourriture, je pense qu'ici ce sera bien!
Evelyn jeta un coup d’œil à l’échoppe que lui indiquait l’homme, échoppe qui proposait de la viande séchée, et dans lequel ils entrèrent. La chasseuse tint solidement son Snorev dans ses mains; le crasmo semblait d’humeur à vouloir se balader dans la boutique, mais il n'en était pas question.
- Exactement ce qu’il nous faut, confirma Evelyn.
-Et pour l'alcool... tu pense que ce sera nécessaire ?
Cette drôle de question fit naître un sourire aux lèvres d’Evelyn. Elle tourna la tête vers Liory pour constater qu’il était pourtant sérieux. Alors, évidemment que l’alcool était nécessaire. Ce n’était pas Sofia qui lui aurait posé une telle question. Evelyn cligna des yeux, le regarda sérieusement et lui dit :
- On pourrait ne pas apporter d’alcool. Mais le soir, quand on se réchauffera autour du feu, on va boire quoi? De l’eau? Et pour accompagner les repas? J’ai une gourde fontaine, l’eau n’est pas un problème, mais c’est un peu fade, tu trouves pas?
Bon. En même temps, si Liory désirait boire uniquement de l’eau, c’était lui qui le savait. Evelyn, elle, allait remplir son sac d’alcool. …Enfin, non. Restons raisonnable, disons deux bouteilles, et remplir son thermos de vin chaud - excellent, pour se réchauffer.
-D'après toi... boeuf ? Ou mouton ?
- Les deux. Il faut varier les plaisirs.
C’est-à-dire que toujours manger la même viande durant un voyage pouvait être lassant, à la longue. Evelyn fit signe au commerçant pour qu’il leur prépare une quantité suffisante pour deux personnes pour quelques jours. L’homme leur proposa également du porc et Evelyn acquiesça.
À une boutique à côté, Evelyn conseilla à Liory l'achat de quelques légumes à manger rapidement, mais qui se conservait plutôt bien. La nourriture étant réglée, les deux aventuriers passèrent au second point sur la liste. Plus loin, devant une certaine boutique, Evelyn confia un instant Snorev à Liory, entra puis ressortit rapidement avec deux bouteilles d’alcool de grand format et son thermos remplit. Elle montra les deux bouteilles à l’homme et, assez fière de sa trouvaille, lui dit, avant de ranger les boissons en sécurité :
- Bières locales, production familiale, faites par le petit neveu de cette gentille dame dont le nom m’a totalement échappé. Saveur garantie ou remboursement.
Voilà qui rayait deux éléments de la liste : alcool et nourriture.
Ainsi donc il fallait autre chose que de l'eau pour apprécier une soirée au coin du feu. C'était logique. A vrai dire, tellement logique qu'il n'y avait absolument pas pensé. Liory se rendit compte qu'il faudrait mettre de côté beaucoup d'avis et d'habitudes pour survivre, et surtout parvenir à réfléchir différemment d'un noble des villes.
Ce qui l'attendait pouvait être palpitant, mais également mortel.
-Vu comme cela, effectivement, pardonne moi Ev, j'ai tendance à passer à côté de l'essentiel, se tenir chaud
Dit il avec un sourire malicieux avant de passer aux achats. Il fallut un peu de temps au marchand pour préparer la commande, et trois paquets en papiers ne furent pas de trop pour envelopper la quantité faramineuse de viande.
Couplée avec les quelques légumes, la totalité de leurs provisions était conséquente, mais l'argenté ne se démonta pas. Posant son sac au sol, il prit le temps de ranger cela convenablement.
Le sac sans fond de l'aventurier était l'une des rares choses qu'il avait acheté et dont il se servait quotidiennement, Uu sac solide, savamment cousu de manière à être rigide et ainsi ne pas se déformer pour permettre un rangement plus facile des affaires à l'intérieur. Ses multiples petites poches permettant de bien séparer les choses.
L'artefact magique avala les provisions sans rechigner, et le noble reprit son sac, toujours étonné de ne pas voir de différences de poids.
Il paya le marchand pour tout les deux avant de ressortir, trouvant presque cela amusant de monnayer les choses de façon ordinaire, peut être devrait-il s'imposer un budget prédéfinis ?
Quoi qu'il en soit, la rue les accueillit de nouveau mais cette fois, la chasseresse prit sur elle d'aller chercher son cher alcool. A en juger par son œil aiguisé, elle considérait cela comme plus essentiel que bien d'autres choses.
Et ce fut sans prévenir que Liory se retrouva avec un petit crasmo agité dans les bras.
Snorev fut tellement surpris qu'il ne bougea plus une fois dans les mains de l'argenté, fixant l'argenté avec toute la curiosité d'un jeune familier. Et si seule l'odeur de sa maitresse était gravé dans sa mémoire, une autre s'installa plus lentement, celle du noble.
D'abord craintif, il finit par sentir ses mains avant de doucement regagner son calme et son agitation quand il fut habitué, n'hésitant pas à léchouiller le noble qui ne put réprimer un hoquet de surprise devant la sensation humide.
Mais avant toute nouvelle tentative de nettoyage, Evelyn revint avec deux trésors dont elle était visiblement assez fière.
-De la bière donc.
Il rigola intérieurement de lui même. Ayant totalement oublié cette boisson plutôt ordinaire, mais qu'il ne consommait jamais. Et bien, cela serait une découverte à ajouter à sa longue liste.
-Disons que sur cela aussi, je te fais confiance
Dit il en se dirigeant vers une boutique un peu plus grande, qui attirait également un peu plus de monde. Sur deux étage, elle présentait tout un tas d'équipement sans doutes utiles pour des aventuriers.
Lui même n'était jamais rentré, ayant bien peu l'utilité d'objets pour la survie. Cela dit, les choses étaient bien différentes maintenant, et ce fut avec une certaine confiance qu'il en franchit le seuil.
Une lourde odeur de cuir percuta le noble à peine la porte dépassée, révélant une profusion de matériel divers
-Et bien... je pense qu'on trouvera ce qu'il nous faut pour le matériel... mais je n'ai aucune idée de ce qu'il nous faut chercher...
Et si son regard se porta sur quelques dagues exposée derrière une vitrine, il en dépassa complètement le matériel plus ordinaire peut être plus essentiel.
Cela dit, il fit un effort pour se réfréner. Faisant quelques détours pour se procurer une gourde solide et un kit de couture compact, pensant avant tout à réparer sa tenue avant le reste
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Et ce fut donc Evelyn qui s’occupa du stock d’alcool. De la bière, oui. Et, après avoir rangé le tout dans son sac à dos tout à fait ordinaire, elle récupéra son crasmo. Ce dernier semblait un peu trop apprécier Liory, et l’ambiance des lieux semblait le rendre surexcité.
Liory ne semblait pas être plus emballé que cela par la bière. S’il n’aimait pas, alors cela en ferait plus pour Evelyn. …Bien qu’en réalité, Evelyn savait boire de manière responsable : juste assez pour avoir du plaisir, pas trop pour ne pas perdre le nord. L'homme les dirigea ensuite vers une grande boutique, sur deux étages, disposant d’équipements de toutes sortes et aussi d’une section proposant des vêtements.
-Et bien... je pense qu'on trouvera ce qu'il nous faut pour le matériel... mais je n'ai aucune idée de ce qu'il nous faut chercher...
- Du matériel de camping?, lui répondit-elle. J’crois pas que t’aies envie de dormir sur le sol.
Elle disait cela pour lui, de son côté elle s’accommodait toujours bien de son environnement; un petit tapis de feuille ou de mousse, au pied d’un arbre, contre le tronc d’un arbre, peu importe. Ils dirigèrent leur pas vers la section proposant divers types de tente et autres moyens pour dormir à l’extérieur. Devant le choix multiple qui s’offrait, elle lui dit :
- J’te laisse faire ton choix, j’vais aller voir pour des vêtements de rechange.
Et elle monta donc à l’étage. Elle avait quelques vêtements de rechange tout propre dans son sac, mais après sa petite aventure au Lac elle avait besoin d’en remplacer certains, troués à certains emplacements avec l’usure du temps.
Avec l’avis de Snorev, elle se choisit une paire de pantalon supplémentaire ainsi qu’un gilet et une petite veste. Niveau équipement de protection, elle était assez bien équipée selon elle, depuis le cadeau de Liory. Elle regarda ensuite les gants - les siens étaient vieux et usés et le cuir commençait à craquer. Elle hésita longuement; elle désirait être confortable, elle avait besoin de qualité. Après en avoir essayé une dizaine, elle trouva son bonheur dans une paire de gants légers mais résistants, fait d’un tissu qui respirait bien.
Voilà qu'Evelyn dépensait beaucoup, en une seule journée; pas dans ses habitudes.
Dormir sur le sol ? Mais quelle drôle d'idée ! Non, si le noble voulait bien faire quelques sacrifices, il y avait une limite. Non pas qu'il ne puisse pas dormir à même la terre, mais on lui avait tout de même souvent fait remarquer que certains objets étaient des investissements vitaux.
Son attention se porta donc vers les rayonnages du fond de la boutique, ou s'étalait tout un tas d'objets, du matelas magique aux tentes emporte tout. Et s'il hésita longuement sur quel genre de chose prendre, son attention resta fixée sur un grand hamac exposé.
Visiblement boudé de par son côté excentrique, l'argenté sut en voir de nombreux usages.
C'était un filet solide maintenu par deux cordes, une simplicité enfantine alliée à un encombrement plus que réduit. Et cela tombait bien, car le poids était l'ennemi des aventuriers.
Liory dut faire appel au marchand pour qu'il ne le lui décroche et l'enroule convenablement, lui répétant deux ou trois fois les étapes à suivre pour le ranger éfficacement
-Vous avez de la chance, c'est un modèle comme on en fait plus !
-Ah bon ?
-Oui, ces hamacs sont un peu trop chers au gout du grand publique, et ce à cause de leurs qualités, on soupçonne la compagnie qui les as produit d'avoir utilisé des cordes semi-enchantées pour accroitre leurs résistances.
Autant vous dire que ça c'est sentit pour le prix
Hochant la tête sans remarquer le prix conséquent de ce dernier, Liory le fourgua dans son sac avant de passer à la suite, parcourant les rayons à la recherches de quelques objets supplémentaires.
Là encore il dut faire travailler ses méninges pour savoir quoi acheter, et malgré sa retenue, s'emporta un peu en achetant une net'noix et un séchoir. L'aventure n'épargnait pas la crasse et avoir de quoi se présenter en bonne forme ne ferait jamais de mal.
S'en suivit une trousse de soins magiques, et une couverture anti-climat. Idéal pour dormir à la belle étoile... Si cette dernière décidait de se montrer.
Les prix était juste de son point de vue, et il ne chercha pas une seconde à marchander, faisant le bonheur du vendeur qui se permit de lui montrer quelques dagues de sa collection, espérant faire une vente de plus.
Il ne fut pas déçu quand l'argenté sélectionna une des pièces affichée. Une dague qui se voulait de piètre qualité de métal, mais dont le manche paraissait bien plus pratique que toutes les autres.
Affichée au prix fort, elle fut vendu à ce prix, même si le vendeur pâlit en voyant l'arme à peine achetée changer de couleur et de forme pour mieux s'adapter aux gouts du noble.
Avec tout cela, il ne lui restait qu'à trouver quelques vêtements de rechanges, et à rejoindre Evelyn qui était en pleine séance d'essayage. Dommage pour lui, ce n'était que des gants.
Mais la vue n'était pour autant pas atroce, loin de là.
-Alors as tu trouvé ton bonheur ?
Demanda t-il en prenant une paire de gants identiques. Tachant de deviner pourquoi la chasseresse prenait ceux là et pas un autre modèle.
Rien ne les différenciaient des autres, mais admiratif comme il l'était, Liory avait du mal à voir cette redoutable aventurière acheter des choses sans raisons
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- Parfaitement. Elle jeta à l’homme un bref coup d’œil et, remarquant qu’il venait de prendre une paire de gants identiques, lui dit : – Je les conseille. Elle n’était pas très expressive quand venait le temps de vanter les bienfaits d’une paire de gants, et elle n’était pas là pour vendre des gants – c’était le travail du commerçant et de ses employés. – Il ne me manque que des bottes et j’aurai tout ce qu’il me faut. Enfin, si elle n’oubliait rien. Elle n’avait pas l’habitude de se préparer en prévision de l’inconnu. …Quoique ce n’était pas totalement de l’inconnu, cette quête qu’ils avaient choisi : observation d’espèces particulières dans un environnement X, si l’on devait résumer. Observer, traquer et débusquer une proie, ces quelques mots pouvaient résumer ses chasses.
Elle gratouilla la tête de son familier, tout en dirigeant ses pas vers ladite section proposant des bottes. Il faut dire que les siennes commençaient à être sacrément usées; après tout, des kilomètres à pieds, cela usait les souliers. – Et toi, t’as trouvé tout ce qu’il te fallait? Elle écouta sa réponse, tout en essayant trois paires de bottes différentes, marchant plusieurs pas pour les essayer et optant finalement pour des bottes courtes dans lesquels elle se sentait confortable.
– Première quête, lui dit-elle soudainement, hors sujet. Et c’était le cas autant pour lui que pour elle. – Tu te sens prêt? Elle espérait bien que la réponse soit positive; elle n’avait pas envie de se trimballer un homme stressé; le stress pouvait faire commettre de stupides erreurs. Bon, il était un peu tard pour poser la question, maintenant que la quête était acceptée, mais la réponse était tout de même importante. Quant à savoir si Evelyn était prête… eh bien, il en fallait beaucoup pour la désarçonner.
Elle ajouta une chaude cape sur sa liste des dépenses et paya le commerçant pour toutes les choses qu’elle avait prises; bien peu, en réalité : vêtements, bottes et gants. Des nécessités de la vie courante. Il fallait dire qu’Evelyn aimait user ses choses jusqu’à la corde et attendait d’être pratiquement obligée de les remplacer; partir en quête, cela incitait à la dépense.
Devant le conseil ainsi donné, Liory ne put que prendre ces derniers, confiant dans son amie pour ne pas acheter n'importe quoi. Ce fut donc sans plus de questions qu'il les prit également, s'assurant simplement que ces derniers soient à sa taille.
Effectivement il fut surprix par le confort qu'ils procuraient, ainsi que de leurs protections. Jusque là, il avait toujours préféré se débrouiller sans gants, mais l'avenir allait lui donner raison sur cet achat.
Tachant de plier plusieurs fois les doigts pour être absolument sur de son achat, il finit par les prendre avec lui, impatient de pouvoir les essayer en conditions réelles.
S'en suivit un long essayage de bottes. Sur lequel, cette fois, l'aventurier n'eut pas besoin de participer, possédant déjà des chaussures idéales pour ce genres de situation, preuve que ses précédents achats n'avaient pas tous été en vain.
-Je pense oui, j'ai de quoi dormir, potentiellement soigner quelques petites blessures, et de quoi rafistoler les vêtements, cela dit, il me manque encore un peu de savon
Dit il en piochant dans un grand bac remplit de pains. Se concentrant d'avantage cette fois sur l'efficacité de ce dernier plutôt que sur son parfum. Et ce fut d'ailleurs un objet avec une apparence anodine qui eut sa préférence, sous la forme de petites pastilles à usage unique. Plutôt utiles pour se laver sans avoir à stocker un savon à moitié trempé, à même de ruiner le reste de vos affaires.
Puis une serviette de taille réduite avant de finir par retourner vers son amie.
-Prêt... oui ! Mais je n'ai que peu de mérite, vu que je pars avec toi
Avoua t'il en souriant.
Seul il aurait sans doute put faire quelques mètres à peine avant qu'un monstre ne lui dévore une jambe ou un bras. Mais avec Evelyn, l'impossible devenait... envisageable.
-Disons que tant que tu es prête à continuer à m'enseigner quelques rudiment, je ferais au mieux pour être utile
Pour le moment, au vu de ses compétences actuelles, offrir à Ev un bon massage et un repas préparé avec soin quand elle revenait de la quête était le maximum qu'il puisse faire.
Cela ou servir d'appât. Il ne se considérait pas encore assez compétent pour servir à quoi que ce soit d'autre.
-J'espère simplement que tu ne regrettera pas de t'être embarquée la dedans
"Avec moi". La suite était sous entendue, mais le noble avait tout de même un peu d'estime de lui même.
Réglant ses achats, il ne perdit pas une seconde pour les enfiler immédiatement et ranger dans son sac tout ce qu'il avait acheté.
-J'aurai tendance à dire que pour les achats... on ne saura ce qui nous manque qu'une fois qu'on en aura besoin. Tu ne pense pas ?
Ne resterais après ces achats qu'à déposer le petit crasmo en pension, rapprochant le duo du départ tant attendu
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- Prêt... oui ! Mais je n'ai que peu de mérite, vu que je pars avec toi.
Une tentative pour flattée Evelyn? Si c’était le cas, cela n’eut aucun effet. Il pouvait être difficile de faire des compliments à la chasseuse. …Néanmoins, Evelyn lui accorda un léger sourire, car elle était tout de même satisfaite de la tournure des évènements. Les deux nouveaux aventuriers savaient qu’il pouvait travailler ensemble; n’avaient-ils pas terrassé un crapaureau ensemble? Mais peut-être Lucy avait-elle été clémente avec eux ce jour-là.
- Disons que tant que tu es prête à continuer à m'enseigner quelques rudiment, je ferais au mieux pour être utile.
- Oh, je ne doute pas que tu puisses être utile.
Utile à quelque chose. Ils trouveraient bien à quoi. Evelyn savait seulement deux choses : qu’il savait se servir de son arc – restait à voir ses progrès depuis la dernière fois – et sa maîtrise extrêmement utile du métal.
- J'espère simplement que tu ne regrettera pas de t'être embarquée la dedans.
- Cela, seul l’avenir nous le dira, lui dit-elle gentiment.
Après avoir payé leurs achats, Evelyn questionna le commerçant sur les pensions pour familier. Il lui indiqua une place reconnue et les deux partenaires quittèrent la boutique.
- J'aurai tendance à dire que pour les achats... on ne saura ce qui nous manque qu'une fois qu'on en aura besoin. Tu ne pense pas ?
Evelyn hocha la tête, son regard porté sur Snorev qu’elle allait devoir momentanément abandonner à des étrangers. Elle répondit distraitement :
- Ça nous servira de leçon.
S'aider de ses erreurs, pour ne pas les reproduire dans de futures quêtes. Evelyn fit signe à son partenaire de la suivre. À gauche en sortant du magasin, avait dit le commerçant, jusqu’à une enseigne rose et bleu. Et une centaines de mètres plus loin, les voilà arrivés. Evelyn entra, discuta avec les propriétaires de la pension, se montra sèche et sévère, puis leur confia Snorev ainsi que sa peluche préférée. Elle ressortit et afficha un visage neutre face à Liory, bien qu’intérieurement cette situation lui déplaisait.
De l’autre côté de la rue, une enseigne attira son regard. Elle fit signe à l’homme de patienter un instant et, suivant son impulsion, entra à l’intérieur du bâtiment, faisant ainsi tinter une petit cloche. Quelques instants plus tard, Evelyn ressortait de là avec un nouvel accessoire esthétique, bien que c’était surtout la fonction pratique et magique de l’objet qui était intéressante. Ses cheveux camouflaient partiellement l’objet. Elle rejoignit l’homme et lui dit d’un ton décidé : - Maintenant je suis prête.
Le familier se devait d'être mis dans une pension digne de ce nom, en cela, la demoiselle se renseigna du mieux qu'elle put. Le marchand, habitué des aventuriers leur indiqua une maison proposant ce genre de service. Cette dernière était d'ailleurs placée très proche de la guilde. Et malgré leur arrêt pour un achat de dernière minute, ils finirent par trouver la maison indiquée.
-Qu'à tu donc acheté en dernière minute ?
Demanda t-il, un peu curieux de voir son amie jusque là si économe craquer pour quelque chose si rapidement.
La pension pour familier était une grande bâtisse, propre et récemment refaite au vu de la couche de peinture blanche qui ornait ses murs. Un grand jardin fermé était visible, et par quelques petites trouées dans la végétation, on pouvait le voir remplis de familiers en tout genre.
La plupart étaient de jeunes créatures, s'amusant les unes avec les autres, bien qu'une certaine barrière semblait avoir été mises entre les carnivores et les herbivores. Les gérants devant sans doute préférer éviter de mettre prédateurs et proie dans le même endroit.
Poussant la porte, Liory fut assailli par un gloot qui lui sauta sur la jambe, poussant un joyeux "bwaaaah" tout en commençant à grimper le long de son pantalon, jusqu'à s'installer au sommet de son crâne.
Crâne duquel il fut descendu prestement par un employé qui s'empressa de s'excuser alors que l'animal lui bavait dans les mains.
-Bienvenue à vous au "Familier Royal" !
Dit il en s'empressant de reposer le gloot à sa place : une caisse sphérique dans laquelle le gloot s'empressa de faire un tour, puis un autre, semblant particulièrement s'amuser à revenir au même endroit.
Au d'après ce qu'on savait de ces animaux... Découvrir un endroit nouveau à chaque tour de bocal
Regardant le crasmo qui s'agitait à sentir toutes les odeurs qui émanaient de l'endroit, le noble eut un petit rire avant de s'adresser à son amie
-Effectivement, le vendeur n'a pas dit n'importe quoi, l'endroit à l'air animé et assez spécialisé
Un gros coeurl apprivoisé passa à côté d'eux, ses longues moustaches frottant sur leurs jambes, manquant presque de faire sursauter Liory. Le félin géant ne leur accorda qu'un bref regard avant de reprendre sa route, a peine intéressé par le crasmo qui le regardait avec de grands yeux.
-Réussir à faire cohabiter tant de familier... ça doit être une sacré gageure, ou une magie que je ne connais pas
Même si bien des animaux étaient plus intelligents que leurs homologues sauvages, ils n'en restaient pas moins des créature peu habituées aux comportement sociaux avec différentes espèces.
Les faire tous tenir ici sans accident relevait donc du miracle.
-Cela te semble un bon endroit ?
Laisser son cher compagnon ne serait pas une partie de plaisir, et l'argenté ne pouvait se vanter d'être de meilleur compagnie que le crasmo qui devait tenir une place importante chez sa maitresse.
3e lune de la saison douce de l'an 1001
Lorsqu’ils furent à l’intérieur de la demeure, Evelyn constata que les lieux étaient animés. Si elle n’avait pas été aussi tendue de laisser son crasmo en pension, elle aurait pu rire du gloot sur la tête de Liory; il venait de se faire un nouvel ami baveux.
- Effectivement, le vendeur n'a pas dit n'importe quoi, l'endroit à l'air animé et assez spécialisé.
- Hm, oui…, dit-elle à la fois rassurée et méfiante. Spécialisé, spécialisé… peut-être bien, mais personne ne pouvait s’occuper de Snorev mieux qu’elle. De son côté le crasmo semblait vivre un agréable moment de découverte.
- Réussir à faire cohabiter tant de familier... ça doit être une sacré gageure, ou une magie que je ne connais pas.
- Ou peut-être que les familiers se battent dans la cour arrière, dit-elle pessimiste. …Malgré tout, elle devait s’avouer à elle-même que bâtiment était bien entretenue, que l’accueil était acceptable et que les familiers qui vagabondaient semblaient bien traités.
- Cela te semble un bon endroit ?
- J’imagine, oui, fut tout ce qu’elle répondit à son ami, avant d’aborder l’employé avec quelques paroles autoritaires et quelques directives à suivre. Le jeune homme devait être habitué, puisqu’il conserva son sourire en hochant simplement la tête. Elle lui confia donc son petit crasmo, avec un - J’espère que vous méritez votre nom, puisqu’ils semblaient prétendre qu’ici les familiers étaient traités comme des rois. Et puis, le moment était venu, de partir