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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
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    [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    ModérateurCompte PNJ
    Modérateur
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    [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Mer 2 Juin 2021 - 8:23 #
    La Garde part à l’aventure…Défi RP
    Partis en mission pour le compte de la Garde, Solveig et Calixte doivent explorer des grottes dont l’accès se situe à flanc de falaise. Pour les assister sur ce terrain inconnu, un spécialiste leur a été assigné : Fauve. Votre objectif : déloger un groupe de brigand qui a établis son campement dans ces grottes.

    Malheureusement, dès les premiers pas, quelque chose semble clocher. Fauve a la nette impression de voir, entendre et sentir par les sens de Solveig, tout en gardant le contrôle de son propre corps. Calixte a les sens de Fauve et Solveig les sens de Calixte. Dans cet environnement inconnu et peu praticable, il n’est pas simple d’avoir le contrôle d’un corps sans les sensations qui vont avec…

    C’est certainement le début d’une aventure épique pour les trois héros du jour !


    Participants : Solveig, Calixte & Fauve
    Challenge RP : A chaque post, vous décrirez vos sensations sur un minimum de 150 mots

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Jeu 3 Juin 2021 - 16:29 #
    Les premiers rayons de l’aurore n’étreignaient pas encore les courbes nacrées du Grand Port que Calixte s’affairait dans la chambre qu’iel partageait avec Khalie et Ayah. La première s’était éclipsée pour la nuit vers les draps du lieutenant de l’Avant-Garde, et la seconde était de tour de nuit au pôle médical du Bastion. Et bien que l’une comme l’autre fût au courant de la condition particulière que lo coursier-e revêtait actuellement régulièrement sur son temps de sommeil – ou tout du moins nocturne – iel était content-e de ne pas être en leur présence pour ses préparatifs matinaux. Bien que le gros de ceux-ci ait été fait la veille, quelques heures oisives en compagnie de Solveig avait amputé le temps qu’iel y avait consacré, rendant nécessaire – ou plus prudentes – de matinales vérifications. Tirant les draps d’un vert profond de son lit pour lui donner un aspect convenable, l’espion-ne délogea l’œuf cherche chocolat qui avait dû s’égarer lors de ses bagatelles avec son amie, et le posa d’un geste négligent sur le plateau de sa table de chevet. Iel le nettoierait lorsqu’iel irait se débarbouiller.

    Comme iel abordait les formes arrondies de son jardinaland empiétant sur une bonne superficie de la chambre, Calixte jeta un coup d’œil encore ensommeillé aux essences croissant tranquillement dans la jardinière magique. En dépit des conseils botaniques de Rebecca, lo coursier-e n’avait jamais eu la main verte, et il était pour iel plaisant de contempler la pousse de ses petits protégés végétaux. Lovée contre son œuf de mini-glooby, entre les plants de muguet sortant timidement leur nez en cette fin de saison froide – car pour des besoins scénaristiques ce défi estival a été décalé dans le temps – Ashae ronflait paisible, indifférente à la douce animation éveillant peu à peu la pièce. Traçant légèrement la courbe de son front d’une caresse, l’espion-ne répéta le geste sur celui de Mélyne qui se dégourdissait les pattes dans le dédale des jeunes bourgeons avant de reprendre ses propres activités. Iels – Solveig et lo coursier-e – avaient reçu l’ordre de mission de se mettre en quête d’un groupe de brigands sévissant sur le littoral, et de mettre fin à ses agissements ; les deux collègues – amis et amants – avaient prévu de se mettre en route dans quelques heures.

    - On a tout, Cal, déclara Abdallah autour d’un bâillement. J’ai même pris les sachets de mélange de graines énergétiques spéciales femme enceinte. Ou humain enceinte. C’dingue ces appellations genrées, pourtant la boutique était ultra cool.
    - Qui aurait pu croire qu’il était nécessaire de préciser « femme » devant « enceinte », taquina Calixte en passant un coup de peigne magique dans ses longues mèches blondes pour leur redonner leur aspect usuel.
    - Mmmm… au moins ça vient de cultures raisonnées. J’ai lu dans le dernier Peuple que ces baies séchées sont vraiment top pour t’rebooster pendant la grossesse. Y en a même enchantées exprès, d’après Kylian.
    - Kylian ?
    - Trousseau de clefs d’un des commis. Il est au taquet là-dessus. S’tu veux j’lui demanderai la procédure exacte, il a plein de techniques ancestrales ; il est d’une vieille famille d’âmes artif. Avec un peu d’champi hilarant, de fraises capillaires et le bon timing dans le cycle des lunes, y a moyen de bien doper tes rations là.

    Attrapant ses affaires de la journée, sa serviette sèche et son matériel de toilette, tandis qu’iel reprenait forme masculine et allait se diriger vers les douches communes, Calixte nota dans un coin dans son esprit de ne pas toucher aux soi-disantes graines énergétiques proposées par le sac-à-dos.

    ~

    - Et c’est comme ça qu’Artho m’a fait la cour, conclut Apolline qui avait grimpé sur la monture de Solveig pour lui conter – fabuler – ses dernières péripéties. Mon cuir se souvient encore de l’ardeur de ses lèvres, bien plus enthousiastes que celles de la discrète Ayah.
    Passé tout ça ? demanda Kaname avec intérêt. Kana là, mais se souvient pas de tout ça.
    La vérité d’Apolline est parfois un peu déformée, répondit Calixte en levant les yeux vers le ciel dégagé avant de les redescendre sur le chemin escarpé du littoral.

    Ils avaient voyagé pendant de longues heures pour gagner des falaises qu’ils connaissaient mal. Sur place, une âme plus rompue aux lieux devait les retrouver pour les guider jusqu’au repère des malfrats. Restait à gagner leur point convenu de ralliement.

    Sous le regard ambré du coursier se dessinaient des reliefs abrupts, aux arrêtes effilées par les vents humides, rendant la progression de leurs montures complexe, voire périlleuse, sur les sentiers à peine dessinés à flanc de paroi. Un renfoncement se révéla finalement à eux, leur offrant la sécurité temporaire d’une terrasse minérale bordée d’une végétation tenace. Comme la petite cahute aux parois grisâtres indiquait du sceau de la Garde leur lieu de rendez-vous, ils marquèrent une halte. N’aurait-ce été pour le timbre braillard de la trousse de cuir, Calixte aurait pu se complaire dans le chant du feuillage rythmé par le craquement des branches malmenées par le vent côtier, répondant à la mélodie océanique des vagues déferlant contre les falaises. En dépit de leur assignation, il y avait dans le mélange des parfums iodés et ceux boisés de cet endroit, un air de vacances. Ou, peut-être, était-ce la sensation de chaleur rayonnant sur sa peau nue sous le soleil printanier, et trouvant écho en son cœur sous le sourire joyeux de Solveig, qui lui donnait cette impression. Dans tous les cas, s’il ne savait sur quel genre de guide son amie et lui allaient tomber pour cette mission, Calixte n’était pas mécontent de la passer dans pareilles conditions.

    Sentant les muscles de sa loutre trahir l’agitation de celle-ci sous ses jambes, leur roulement impulsif venant glisser contre ses cuisses dans une tension appelant son attention, le coursier descendit du dos de Kaname pour la laisser se dégourdir les pattes comme elle l’entendait. Sous ses bottes de propulsion le sol irrégulier de roche calcaire imprima de durs reliefs, et il imita bientôt son familier pour faire partir la raideur qui s’était installée dans sa chair à mesure du voyage.

    - Crois-tu qu’on pourras boucler l’affaire en une journée, ou qu’il nous faudra passer plus de temps dans le coin ? demanda-t-il à la Valkyrie tandis qu’Abdallah le convainquait de s’approcher d’un bosquet végétal pour en apprécier le type.

    Comme il essayait de mettre un nom sur les fragrances en mélange de menthe et d’anis lui chatouillant les narines, Vreneli se faufila hors de sa manche dans une caresse électrique pour solliciter son attention.

    Vient. Animal vient.

    L’ambre de ses yeux quitta le jade des tiges feuillues, pour se poser si la silhouette familière venant à leur rencontre. Dans l’incrédulité du moment, bien qu’innocemment espéré, Calixte accusa un instant de pause incertaine, avant de céder à la curiosité tendue. Son regard alerte oscillant en rebonds intéressés de Solveig à leur guide – sauf coïncidence encore plus poussée. Le grain de sa peau s’hérissant d’anticipation optimiste comme prudente. Le coffre de son cœur serrant plus fermement le verrou de sa cage pour prendre le temps de mieux aviser la clef dont il pourrait user par la suite. Instinctivement, ses pieds le remmenèrent non loin de celle qu’il aimait. Sa chair hurlant le besoin de proximité face à l’adversité.
    Loin des préoccupations intérieures du soldat, Kaname se lança joyeusement au-devant de Fauve pour l’accueillir.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Mer 9 Juin 2021 - 23:12 #
    La journée avait commencé sous les meilleurs auspices. Solveig était dans son élément sur la cote et ce n’était pas les bords de falaise abrupte qui entravaient leur avancée qui allait changer ça. Apolline, dressée sur le pommeau de sa selle lui contait joyeusement une histoire à dormir debout mais qui avait le mérite de ravir ses besoins de ragots, trop rare ces derniers temps. Depuis quelques semaines maintenant l’air s’était réchauffé, annonçant la venue imminente de la saison chaude. La valkyrie appréciait particulièrement cette saison. Contrairement à l’animal dont son pouvoir était issu, elle n’aimait pas le froid et prenait un franc plaisir à lézarder des heures durant en plein soleil. A contrario elle n’aimait pas l’eau, malheureusement la saison chaude était souvent synonyme de sorties en mer. Cette simple idée fit passer une grimace sur son visage souriant. Elle la chassa en secouant la tête ; aujourd’hui elle n’aurait qu’à se soucier de grimper et de faire son travail, pas besoin de songer à ce qui se passerait demain.

    Ils marquèrent une halte lorsque enfin le sceau de la garde se présenta à eux. Ni une ni deux, Solveig sauta à terre sous le regard médusé d’une Adonis toujours aussi désagréable. Cette dernière chercha même à lui envoyer un coup de dent, que la jeune femme esquiva de justesse. De sa sacoche s’échappa lascivement un Laïum de taille respectable pour un si jeune âge. En silence, il plana jusqu’aux épaules de sa propriétaire où il s’installa paisiblement, prenant conscience de son environnement pour la première fois depuis qu’ils avaient quittés le Grand Port. Thorn n’était jusqu’à lors jamais sortit du bastion et le moins que l’on puisse dire c’est qu’à défaut d’être démonstratif, il semblait curieux. Son regard se portait sur tout ce qu’il pouvait observer depuis son perchoir, ses naseaux inspiraient et analysaient de grandes goulées d’air qu’il recrachait ensuite sans ménagement, envoyant par deux fois quelques postillon morveux devant lui. Ce fut au tour de Solveig d’accuser un instant d’abattement.

    Penchés à la limite du raisonnable au dessus du vide valkyrie et familier observaient le ressac des vagues sur le flanc de la falaise. De là où ils se trouvaient elle avait l’impression qu’une petite armée en armure blanche tentait vainement de prendre la falaise d’assaut.

    - Tout dépendra de ce qu’on trouve en haut mais je pense qu’une journée suffira. Elle leva le nez en direction de la falaise. D’après les informations qu’elle avait reçu le campement qu’ils cherchaient se trouvait un peu plus au nord. Il leur faudrait emprunter une chemin fort escarpé pour y parvenir et surtout une chance insolente pour ne pas se faire repérer. Volontiers, Solveig aurait emprunter le mur abrupte de la falaise qui leur aurait offert un abris sûr jusqu’à leur arrivée en haut. Néanmoins elle n’était pas certaine que Calixte soit en mesure de subir une telle ascension. Loin de douter des capacités du coursier -qu’elle avait éprouvé avec plaisir à maintes reprises- il s’agissait là d’un tour de force si ils ne trouvaient pas de promontoire leur permettant de faire une pause. C’est là que leur guide entrait en jeu. Adepte de ce genre de terrain, la soldate comptait sur son sens de la débrouillardise et ses connaissances du terrain pour leur assurer un effort moindre. - Mais peut-être que nous prendrons plus de temps. Finit-elle par dire. - Dans tout les cas, pas plus de trois jours. Sauf si ce qui nous attend là haut dépasse nos compétences réunis mais ça…

    Une odeur, un souffle, le rythme mélodieux d’un cœur méconnu. Le sang de Solveig se glaça dans ses veines. L’air jusqu’ici doux et chaleureux devint subitement polaire. Les oiseaux qui chantaient autour d’eux, le vent caressant les branches, la voix de Calixte et même sa présence se turent dans son esprit soudainement recouvert d’une chape de plomb. Elle le sentit et l’entendit avant même de le voir. La lourdeur de son pas, la légèreté de son souffle, le frottement récurant de ses armes contre le tissus de ces vêtements. Sa poitrine se contracta douloureusement et l’air manqua à ses poumons. En réponse ses oreilles se dressèrent tandis que leur poil se gonflait, elle ne retint pas le grognement aussi guttural qu’animal qui fit trembler de mécontentement ses cordes vocales. Tel un chat, elle fixait l’objet de sa crainte, dévoilant farouchement les canines qui lui tenaient lieux de crocs. « Pourquoi ?! » Gémit-elle alors que les souvenirs de leur dernière rencontre remontaient en elle comme un dégueulis. L’avait-il de nouveau suivit ? Comptait-il lui demander quand il pourrait enfin rencontrer son fils ? Solveig n’était pas en mesure de savoir et elle ne le souhaitait pas. Ainsi, elle recula jusqu’à sentir la chaleur de Calixte l’envelopper de nouveau. Elle la rassura et calma les tressautements de son palpitant qui menaçait de sortir de sa poitrine. Doucement, elle glissa ses doigts autour de ceux du jeune homme, pour se rassurer plus que pour agacer cet autre qu’elle ne souhaitait revoir.

    Mais tout à coup, sans qu’elle ne le prévoit, Kaname s’élança à la rencontre de l’intrus. « Pourquoi ? » pensa-t-elle avant que ses doigts n'échappent à ceux de Calixte.

    - Je ne veux pas de lui.  Gronda-t-elle tout bas, menaçante, avant de s’éloigner sans un regard ni un mot pour aller s’occuper de sa jument.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
    Informations
    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Dim 13 Juin 2021 - 18:24 #
    C’est une mauvaise blague de Lucy encore ? Ou est-ce que Walnuts est vraiment un sadique à ce point de prendre un contrat avec mon ex et son conjoint en mon nom ? D’accord, je lui est peut-être dit que j’avais mes sentiments qui faisait des yo-yo étranges après avoir abusé un peu trop de la boisson une fois, mais est-ce que c’est une raison pour me faire cela ? Il est aussi possible qu’il ne savait et qu’il a simplement, comme la guilde, fait passer le contrat pour servir de guide sans rien savoir. C’est fortement possible. Dans tous les cas, la vision des deux au fur et à mesure que j’avance est perturbante et Soly à mes côtés semble parfaitement le sentir. Sa tête vient plusieurs fois se coller contre ma jambe en un signe de réconfort que je n’arrive pas vraiment à prendre comme cela actuellement. Là cela semble un rappel encore plus cruel de cette situation des plus atypique.

    Là tout de suite je veux fuir, il y a une immense envie de fuite. Courir loin de ce futur conflit comme un simple enfant se réfugiant dans les jupons de sa mère à cause d’un insecte le terrorisant sur le chemin. Seulement je ne suis plus un enfant, je n’ai plus de mère et même si elle était là ça serait la dernière personne en ce monde à me donner le moindre réconfort dans ma peur. Alors, comme à chaque fois que je ne sais pas comment géré cela, je bombe un peu le torse, place un parfait sourire de connard sur mes lèvres et avance vers l’ennemie comme si cela ne me retournait pas l’estomac et le ventre de faire cela.

    Je tente, aussi, de me concentrer sur l’œuf que j’ai récuré il y a peu et qui se trouve dans la poche droite de mon pantalon. C’est un petit œuf, pas plus grand qu’un œuf de poule, c’est même très possible que cela soit ce modèle d’œuf qui a été choisi pour le créer. C’est un objet magique fascinant qui vit en présence de chocolat, et cela de plus en plus fort. Là tout de suite, plus j’avance, plus il vibre et son positionnement est assez peu approprié pour que ma troisième jambe n’en ressente pas les effets. Je pourrais le bouger, mais cela m’aide à me tenir à mon rôle que je dois avoir face à Solveig. Il y a une certaine crainte sur ce qu’exactement Calixte a pu lui dire ou non.

       — Gens méchants ? Dois attaquer ?
       — Non, non, tu n’attaques pas So… Tu n’attaques pas.
       — Pourquoi couper nom ?
       — On en parlera plus tard.
       — Pourquoi plus tard ?
       — S’il te plait, on a du travail.
       — Dame colère.
       — Je sais, je sais.
       — Méchante ?
       — Non.
       — Pourquoi colère ?
       — Plus tard.
       — Tout plus tard, pourquoi ?
       — Pas maintenant Soly.

    Ma dernière phrase est sortie avec une pointe d’agacement et surtout sans y réfléchir. Je me mords la lèvre inférieure avec une certaine force. Cela blesse ma peau et fait un peu mal permettant de garder pied, en plus des vibrations qui s'accentuent à chaque pas. Cela me donnait des frissons dans tous les pores de ma peau, mes poils sont dressé et ça permet, ironiquement, à mes jambes de ne pas trembler et de flancher. Je me sens si faible là tout de suite alors que je ne fais que face à deux personnes que je connais et que je sais être capable de maîtriser physiquement Solveig et Calixte. C’est tout de même fou ce que l’esprit fait. Je prends une forte inspiration intérieur et commence ma pièce de théâtre.

       — Bonjour à toi aussi Solveig. Que tu me veuilles ou non, ce n’est pas mon problème aujourd’hui. Je suis là pour le travail, tu roules peut-être sur les cristaux pour te permettre de choisir mes partenaires d’aventure, mais moi j’en ai besoin pour un lieu qui est important pour moi. Ce n’est pas toi qui m’as dit de ne pas fuir et qui semble vouloir le faire là tout de suite ?

    C’est clairement de la provocation, je sais que cela pique. En tout cas moi cela me piquerait fortement.

       — Salut Calixte, un plaisir de te voir. Toujours en beauté à ce que je vois.

    Pour le coup, c’est un peu vache de lui faire cela, mais j’ai espoir qu’en disant cela la fera réagir. Avoir autre chose que son envie de fuir. Un poing dans la figure est plus facile à affronter que de l’indifférence ou la vision d’un dos qui semble bien trop terrifiante à ne pas se retourner.

       — Donc, on est partie en randonnée ensemble à trois ou madame nous laisse en tête à tête ?
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Lun 14 Juin 2021 - 15:58 #
    - Voilà qui est gênant, commenta Apolline d’un ton absolument pas gêné du haut de la selle qu’elle squattait toujours éhontément.
    - Bonjour, Fauve, répondit affablement Calixte dont le regard rebondissait de la silhouette tendue de Solveig à celle, pas plus sereine, de l’aventurier.

    Comme il avait automatiquement resserré ses bras contre le corps de la Valkyrie alors qu’elle s’était rapprochée de lui, ses pas suivirent instinctivement ceux de celle-ci. Rien, dans l’attitude félinement irritée de son amie, ne laissait présager d’un bon accueil de son attention. Mais s’il fallait affronter crocs et griffes pour lui offrir la garantie de son soutien, l’espion n’était pas à une morsure près. Bien qu’il les préférât d’un autre genre.

    - Y a d’mauvaises ondes dans le coin, non ? intervint Abdallah. J’ai une bonne collection de chants relaxants, y a rien de mieux pour ouvrir les chakras. ‘tendez, que j’retrouve les derniers airs de Types Eteints… Alors : ooooooooooooooooom…

    Eludant par habitude celles improbables de ses âmes artificielles, Calixte effleura d’une caresse les mains impétueuses de Solveig s’affairant auprès d’Adonis, et embrassa furtivement une pommette orageuse par-dessus l’épaule de celle-ci.

    - Une promesse est une promesse : si tu veux cacher son corps après coup, l’endroit regorge de planques, murmura-t-il contre le pavillon de l’oreille de la Valkyrie, en écho à leur discussion de quelques lunes auparavant, lorsqu’elle lui avait fait part de sa détresse tandis qu’ils enquêtaient sur la disparition du peigne du Capitaine Al Rakija. Néanmoins, il est actuellement le guide choisi pour notre travail, poursuivit-il d’un ton plus factuel, s’éloignant d’un pas de son amie.

    Pour lui laisser la bulle dont elle avait certainement besoin pour éclater ou se rassembler tout à fait, tout en lui laissant l’offre de sa présence au besoin. Pivotant légèrement pour à nouveau inclure Fauve dans leur échange, le coursier poursuivit :

    - Prends garde à tes épines, Fauve, d’aucuns pourraient avoir du mal à leur faire une place dans leur jardin. Sans effusion de joie, un peu de courtoisie professionnelle serait bienvenue ; cela vaut pour chacun d’entre nous, ajouta-t-il en rivant son regard sur les falaises abruptes qui les attendaient.

    Créature de sentiments, l’espion n’était cependant pas du même feu que Solveig et Fauve ; d’une froideur analytique dans l’adversité, au-delà de l’amour fébrile transparaissant de ses gestes réagissant instinctivement à l’appel de ceux de la Valkyrie. Et puis, il était quasiment sûr qu’au-delà de la douleur de cette rencontre imposée, pouvait se dégager une piste cathartique pour la soldate comme l’aventurier. De cela, certainement n’y avait-il pas voix au chapitre, mais s’il fallait pousser encore le vice de la situation pour qu’ils y arrivassent, Calixte était prêt à y donner toute l’impulsion qu’il pouvait. Son cœur allait à Solveig, qui avait besoin de démêler cette relation pour lui construire des bases plus saines – ou la détruire tout à fait – puis à leur mission. Il pourrait certainement venir à bout de cette dernière tandis que son amie trouvait un brin de résolution dans l’enfer de sa liaison avec Fauve. Dans cet esprit-là, résigné à poursuivre l’assignation en solitaire, le coursier continua :

    - Nous aurons suffisamment à faire de la traitrise des reliefs et de l’effort d’appréhension des brigands, pour apprécier d’éviter de nous abimer davantage d’esclandres intestines ; j’irai seul si vous pensez que vos sentiments respectifs sont trop…

    Ironiquement, ce fut à ce moment-là que les émotions le frappèrent pleinement, lui donnant l’impression d’heurter de plein fouet la paroi rocheuse alentour. Son souffle lui manqua, et il porta instinctivement sa main à son ventre, presqu’à être physiquement plié de ce maelstrom intérieur. Le temps d’une brève seconde déconcertante, il eut l’étrange impression de se contempler des yeux de Fauve, et puis la fureur de ses sentiments lui firent retrouver sa chair. L’abime de tristesse lui nouant la gorge sur un cri muet, l’océan de panique menaçant de le faire courir jusqu’au rebord de l’à-pic pour s’y jeter promptement, l’onde de colère brouillant ses pensées pour effacer tout semblant de raisonnement logique, l’écume timide de la joie rendant davantage confuse son appréhension de cette tempête interne, et l’embrun lacé d’amour – de celui que le temps magnifie d’une beauté inaccessible – firent monter à ses prunelles ambrées de dangereux cristaux.

    Sa senestre jaillit instinctivement comme le hurlement physique de son émoi confus pour trouver soutien contre le bras de Solveig, et Calixte ferma ses paupières le temps de quelques respirations forcées. Il avait envie de fuir. Loin. Ou d’être une bille. De fusionner dans l’une de ses billes protectrices, et d’y rester jusqu’à ce que l’orage fût passé. Il n’avait jamais été très vaillant face au danger, préférant le retrait prudent et le contournement des obstacles lorsque cela était possible, sauf lorsque cela mettait en jeu sa loyauté. Et, présentement, le bras de la Valkyrie sous ses doigts lui rappelait viscéralement ce fait.

    Par contre, quelle était cette sensation de plus en plus prononcée au niveau de son aine droite ?

    Dans le tumulte fulminant de ces – ses ? – sentiments, la vibration cadencée contre sa cuisse, à l’orée de ses parties intimes, commandait son attention comme une bouée de secours providentielle. Quoi que pas forcément très appropriée, à en croire la douce fièvre qu’elle commençait à y provoquer. Distraitement, la main qui était sur son ventre – était-ce là un effet secondaire de la grossesse, même ? – descendit frotter la lisière de son entre-jambe à la recherche d’un objet agaçant qu’il n’y trouva pas.

    Et puis, il fut trempé.

    Rouvrant brusquement les yeux à la fraiche sensation de l’eau dévalant l’ovale de son visage pour humidifier le haut de ses vêtements les rendant tout à fait collants, il vira un regard surpris sur Kaname qui les regardait d’un air coupable, et un peu inquiet. Elle l’avait visiblement aspergé lui, puis Solveig et enfin Fauve, à l’aide de son manta pist’.

    - Cinq sur cinq, en pleine poire, apprécia Apolline par-dessus les chants persistants d’Abdallah.
    - Kana ? fit-il en se raidissant temporairement à l’étrange sensation de s’entendre en écho depuis la position de l’aventurier.
    Humains bizarres, se justifia la loutre géante qui s’était rapprochée de la chienne de Fauve et dont le regard passait des uns aux autres avec tracas. Très bizarres. Kana agir !
    Besoin éclair pour être mieux ? tenta Vreneli. Eli trouver marque bizarre là, a aussi donné éclair.
    - Non ! On ne… Quelle marque ?

    Essorant sa chemise, Calixte nota que le jet d’eau avait au moins eu l’avantage de lui rincer l’esprit. Le tourbillon des émotions était toujours présent, mais plutôt comme une ambiance de fond un peu particulière, et seule une curiosité usuelle ourlée d’inquiétude de circonstance présidait. Suivie de près par une confusion extrême, majorée encore par cette sensation d’être double. Ses mains étaient à la fois contre ses affaires et en même temps contre des reliefs qui lui étaient inconnus, ses pieds lui donnaient l’impression d’être dans des bottes pas tout à fait familières, son corps lui reléguait des informations multiples inusuelles, il y avait une petite présence d’allure animale superposée à celle de Solveig, son oreille interne paraissait perturbée de la provenance des sons comme de sa vision entrecoupée d’extériorisations lui provoquant quelques vertiges tissés d’une désorientation marquée, et il y avait toujours cette masse ovoïde vibrante lui réveillant des ardeurs tout à fait malvenues.

    Vraiment, fusionner à l’abri d’une bille, ça paraissait finalement être une solution tout à fait opportune.

    - Je reviens, déclara l’espion en courant vers les rares buissons encadrant le post avancé de la Garde.

    D’un pas précipité, rendu encore plus maladroit par son état actuel, Calixte gagna la végétation tenace accrochée à la terrasse minérale, se prit le pied droit dans le gauche sur une sensation erronée de mouvement, et se vautra entre deux plans de buis, où il rendit prestement le contenu de son estomac. Ou celui de quelqu’un d’autre, il n’était plus sûr de rien.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Lun 14 Juin 2021 - 23:43 #
    La colère couvait, dévorante sous la chape de ses émotions. Il lui fallut bien plus que de la ténacité pour ne pas faire demi-tour et écraser son poing sur le visage de Fauve.

    Parfois, lorsqu’elle était seule dans son lit, que les bras de Calixte n’étaient pas là pour empêcher son esprit de s’éloigner, elle se demandait comment et pourquoi elle était tombée amoureuse d’un homme pareil. Au-delà de la lâcheté dont il avait fait preuve, de la cruauté qu’il continuait de manier, il était un adolescent dans le corps d’un adulte. Provocateur, désagréable, un sourire satisfait au visage. Tout ce qu’elle haïssait aujourd’hui était ce qui lui avait plut à l’époque et qui lui plaisait encore. Malgré sa fureur et le tempête de ses émotions, elle ne pouvait s’empêcher de continuer à chérir ce qu’il était. Ce qu’ils étaient. Et pour cela, c’est elle qu’elle méprisait. Comme si il entendait les miasmes rageuses qui s’agitaient dans un recoin de son esprit, prête à laisser place à toute la violence de ses sentiments, le coursier murmura quelques mots. Y avait-il remède plus efficace que l’amour qu’elle lui portait ?  Solveig en doutait. L’ombre s’apaisa un peu, alors qu’un brin de sourire venait articuler le coin de sa bouche. Seulement, Fauve n’en avait pas finit et la ride sur le front de Solveig s’imprima d’autant plus alors qu’elle couchait les oreilles sur son crâne, s’obligeant à écarter de son esprit les mots qui lui semblaient bien plus douloureux que des flèches. Ils la transperçaient de part en part comme si elle n’avait été que du beurre.

    « Qu’il se taise ! » Conjura-t-elle alors que ses mains se faisaient tremblantes sur les sanglons de sa selle. «  Pitié qu’il se taise... » A la place ce fut de nouveau la voix de son compagnon qui s’éleva. Solveig savait pertinemment que ses mots étaient juste mais elle savait également que suivre Fauve, son ancien partenaire, serait la mettre au supplice une fois de plus. Elle ne se demanda pas si elle en était capable. Sa loyauté était toute dévolue à Calixte, au grand jamais elle ne le laisserait faire croisade seul. Pas dans ce genre de situation. Il ne s’agissait pas d’un simple voyage, d’une lettre à poster ou de beignets à rapporter au bureau des administrations. Elle était la Valkyrie qui lui avait été assignée, serait-elle encore la moitié de cela si elle l’abandonnait face à une telle adversité ? Non.

    - Je viens. Comment-ça-t-elle. - Quant à toi… Son ton véhément, adressé à nul autre que leur guide, se perdit dans un couinement surprit. - Calixte ? L’inquiétude marqua brusquement son visage lorsque le blondinet courba l’échine et porta la main à son ventre. Ni une ni deux Solveig le rejoignit, entourant ses épaules de ses mains afin de le soutenir. L’odeur salée des larmes, la fragrance terrifiée ou encore son palpitant qui loupa plusieurs battement avant de s’enliser dans un rythme parfaitement irrégulier, la jeune garde n’en rata pas un morceau. Pas moins qu’elle sentit la main sur son bras. Sa dextre glissa des épaules fines pour aller se loger dans les cheveux blonds, pressant avec douceur son corps parcourus de frisson contre elle. - Calixte… Appela-t-elle de nouveau tandis que l’angoisse lui nouait la gorge. - Qu’est-ce que tu… une main invisible tâtonna subitement le long de sa cuisse, lui faisant oublier l’espace d’un instant qu’elle tenait entre ses bras le garde pantelant. Puis soudain ; la douche froide.

    La voix de Kaname raisonna, incompréhensible, dans son esprit et Solveig se raidit comme si elle était faites de sel. C’est à cet instant qu’elle se rendit compte que sa vue était brouillée, imprécise. Son nez d’habitude si aiguisé ne sentait plus qu’une simple odeur de mer et d’eau salé. Elle n’entendait plus le cœur battant de Calixte. Ni celui mélodieux de Fauve. Même les voix lui semblaient cotonneuse. Elle perdait ses capacités. Ses bras tombèrent, ballant le long de son corps. Mais alors que la peur aurait dû être le sentiment le plus fort, il aurait dû exploser en elle comme un feu d’artifice ce fut une douce curiosité qui s’instilla dans son esprit, suivit de près par un sentiment inquiet. La jeune femme ne savait comment l’expliquer, mais ces émotions n’étaient guère les siennes. Elle pouvait reconnaître la fidélité au milieu de ce camaïeu d’émotion, qui aurait pu être sienne, mais dont la couleur était toute différente. « Il… ? » Pensa-t-elle en tournant la tête pour poser les yeux sur… Kaname ? Bouche bée elle tourna la tête dans l’autre sens. Là où elle aurait du voir Fauve, sa vue s’éleva un peu plus haut et le paysage se mit à défiler jusqu’à un buisson et un goût de vomit se répandit dans sa bouche. « Non. Dans la bouche de Calixte... » Songea-t-elle en posant un genou au sol, pas certaine de pouvoir maîtriser ce qui lui arrivait. Elle sentit avec une précision chirurgicale le choc contre ses genoux lorsqu’il s’embroncha le pied sur l’autre et elle sentit ce même pied déraper sur le lynchent lorsqu’il tenta vainement de se redresser pour vomir. L’une de ses mains rejoignit son genou alors que son estomac était, lui aussi, parcourus de spasme intense.  

    Thorn, qui jusqu’ici s’était contenté d’observer la scène d’un air critique, s’était approché de sa propriétaire. Il ne comprenait vraisemblablement pas la situation, si ce n’était une chose : Solveig n’allait pas bien. Le petit Laïum n’était certes qu’un familier, mais il avait parfaitement sentit le changement dans l’air à l’approche de cet autre. Gonflant les ailes il se plaça entre Solveig et son ancien amant découvrant des crocs d’une blancheur polaire. Ce ne fut qu’un ordre baragouiné entre deux haut le cœur qui mit un terme à ses grognements. Obéissant, il resta à sa place, non sans fusillé la chienne et son maître des yeux.

    Solveig vomit dès l’instant où elle essaya de se relever. Les sens de Calixte -car ils ne pouvaient être que siens– étaient aussi embrouillés que les émotions qu’il lui faisait parvenir. Elle avait l’impression d’être tombée dans un puits sans fond, qui ne cessait de la voir chuter la tournant et la retournant dans tout les sens sans qu’elle ne soit jamais capable de savoir où était le bas ni où était le haut. Tout se mélangeait. La colère qu’elle éprouvait pour Fauve, l’inquiétude concernant l’état de Calixte, la peur de le perdre, de se perdre, de les perdre ? Son esprit tentait de rationaliser, de comprendre. Ou était-ce celui du coursier ? Etait-ce lui qui semblait se noyer dans un océan d’incompréhension ? Ses yeux se levèrent vers Fauve, mais à la place ce ne fut que du vomit qu’elle vit. Ce qui n’est pas si différent tout compte fait. La seule chose qu’elle fut capable de dire avant de vomir à nouveau fut celle-ci :  

    - Ne m’appelle plus… Jamais… Soly… Tu as perdu ce droit le jour où tu t’es enfuit… A son tour elle régurgita l’intégralité -et la déesse savait qu’il était conséquent- de son petit déjeuné. Il fallut plusieurs minutes avant qu’elle ne récupère son souffle et que son corps cesse de se convulser. Quand ce fut chose faites, elle avança à 4 pattes guidée par la voix rassurante de Leiftan. Grâce à lui, trouver le soldat fut une chose presque aisée.

    Il était étrange de se voir approcher, de se voir sourire en se voulant rassurant à un regard qui ne pouvait finalement nous voir.

    - Tout va bien ? Ses doigts effleurèrent sa joue. La chaleur de la sérénité, fugace, emplit un instant sa poitrine et elle posa plus franchement sa main sur sa joue, caressant sa pommette du bout du pouce. - Tu peux te lever ? Il faut qu’on retourne là-bas… Là où elle n’avait aucune envie d’aller. Avait-elle le choix ? L’appréhension, double, la dévorait. Mais Solveig n’était pas couarde, elle n’était pas lui. - Allons-y. Et elle lui offrit le soutiens de ses bras.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Dim 20 Juin 2021 - 10:50 #
    C’est comme une vague que rien ne prépare et qui arrive d’un coup en pleine face. Quelque chose qui prend aux tripes alors que l’on ne sait pas qu’on pouvait avoir cela qui arrive comme cela ? J’étais préparé à prendre littéralement sa rage dans la figure, son poing dans ma direction, les réprimandes et tout le surplus de haine provoqué par mes mots. Attaquer pour mieux cacher que j’ai peur dans mon coin. Seulement ce n’est pas cela qui arrive, pas cela du tout. C’est une vague bien destructrice à la place.

    Tout arrive d’un coup, me submerge sans même que j’ai le temps de tout comprendre. Il y a les mots de Calixte, puis d’un coup sa voix semble changer ma vision du monde aussi, littéralement. Je me vois à travers un autre regard, puis lui et plus Solveig. Tous les bruits autour me submergent, il y en a trop d’un coup, je ne parle même pas de l’odeur qui me prend au nez, tout est trop fort, trop puissant. Même ma propre respiration ne semble plus passer par ma gorge alors que j’entends un souffle qui s’accélère au rythme de ce que je pense être ma respiration. Puis d’un coup il y a ce goût sur ma langue, le goût si propre du vomi. Instinctivement, je tente de mordre ma langue fortement pour ne pas ressentir cette remontée et ravaler ce qui a pu être dans ma gorge, mais je ne ressens rien de mon propre corps.

       — Ennemis ? Pourquoi pas bien ? Malade ?

    C’est les aboiements de Soly, mais je n’entends que cela, pas un traître mot que je devrais pourtant entendre cela me stress sans qu’aucun mot ne sortent de ma bouche. Il y a en plus toutes ces émotions qui ne sont point miennes et qui me prennent à la gorge cela m’écrase le cœur parce que je n’ai rien pour retenir ce qui m’arrive physiquement comme je peux le faire en temps normal. Je ne peux pas sentir les larmes qui montent et la crise de panique affluer alors que c’est la panique totale en mois. Il y a en plus les touchers et la tendresse qui vont envers Calixte qui transcende totalement ce que je vis là tout de suite.

       — Pourquoi ne répond pas ? Pas bien ? Attaquer eux ?

    Les aboiements encore et toujours de Soly que je ne comprends pas, mais je ne comprends parfaitement les mots de Solveig envers moi. Bien entendu que j’ai perdu le droit de l’appeler par son surnom en prenant la fuite, mais je n’avais pas prévus que le chiot que j’ai récupéré là-bas lui ressemble autant, ni que je la garde et encore moins que Lucy est l’humour de merde de me lier à lui pour en faire mon familier. Elle veut qu’on y aille ? Elle est sérieuse ? Une autre odeur de vomis me prend aux tripes et visiblement mon corps vient de relâcher mon estomac de manière tout sauf classe sur mes vêtements avec le visage complètement en larme. C’est d’un pathétique des plus horrible. Dire que je ne sens même plus l’œuf dans ma poche et que seuls l’odeur du vomi, les mots durs de Solveig et un amalga d’émotion d’une rare violence contre moi-même et d’une tendresse des plus profonde pour Calixte sont là en plus de ma propre haine contre moi-même et de mon incertitude du moment.

       — Malade ? Rentrée maison ? Moi aider ?

    Les aboiements sont plus plaintifs et cela me fait mal au cœur de sentir sa détresse ainsi. Je tente de réguler une respiration que je ne contrôle pas et alors que je tente à tâtons de trouver le pelage de ma chienne rien ne vient. Il y a une forte frustration et je déteste sentir cette odeur de vomis, entendre ce surplus de son et surtout ne plus avoir la sensation de ma propre touche, même si le corps de Calixte est agréable, là j’ai besoin de l’étreinte de ma chienne là tout de suite.

       — Ma chérie, reste calme, je ne peux pas t’entendre comme d’habitude alors soit un amour et ne marche pas dans le vomi s’il te plait.

    C’est ce que je pensais être un simple murmure, mais cela est perçu si clairement par l’audition que j’ai en ce moment. Je déteste ressentir ce qu’elle ressent. Je déteste l’idée que l’un d’entre eux peut potentiellement ressentir ce que je ressens aussi. L’avantage c’est que Soly arrête d’aboyer directement.

       — Solveig, ce n’est pas toi que j’appelle ainsi, je me doute bien que les surnoms ce n’est pas le moment. Et tu ne voudrais pas qu’on trouve une solution pour ne pas vomir tout les trente secondes ou tombe au bout de trois pas avant d’y aller ? C’est lequel de vous deux qui a mes sens ? Est-ce qu’il a des trucs que je dois arrête de toucher pour être que l’un de vous soit mieux ? Est-ce que c’est ma poche que je tiens là ?

    Je tente de tapoter là où se trouve normalement ma poche pour retirer l’œuf vibrant dedans et le remettre dans mon sac. Autant vivre cela par moi-même ne me dérange pas, mais quand je vois de comment je suis perdu avec les sens de Solveig je préfère ignorer ne pas faire subir cela à quelqu’un d’autre.

       — Solveig, vivre toute une vie sans sens surdéveloppé et les avoir d’un coup c’est de la merde en barre.

    Pourtant, une part de moi réfléchit tout de même à un objet de pouvoir donnant des capacités d’hybride. Cela sera à réfléchir plus tard de toute manière. Là il y a plus important à régler.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Lun 21 Juin 2021 - 22:10 #
    Il roula péniblement sur le dos, s’éloignant des effluves aigres de l’engrais naturel qu’il venait d’offrir à la végétation, et ses mains vinrent se plaquer contre son visage, avant de remonter dans ses mèches blondes. Le voile de ses paupières s’ouvrit pour lui donner le bleu du ciel en point d’amarrage, et il s’obligea à compter ses respirations. Contre son esprit, il pouvait sentir ceux de Kaname et Vreneli. Il pouvait entendre aussi, très clairement, celui agité de Soly. La chienne de Fauve. Inspiration, expiration. L’amas duveteux des nuages donnait l’impression qu’un petit troupeau de dohlio broutant les prairies célestes.

    Le regard de Fauve l’effleurant brièvement, pour s’arrêter sur la silhouette de Solveig. Un élancement dans la bouche ; douloureux ancrage dans le maelstrom d’émotions et de sensations. Dans l’effroi saisissant chaque parcelle de son – son – corps. Grimpant de l’extrémité de ses ongles en coudées tranchantes jusqu’aux profondeurs fragiles de son palpitant, menaçant d’arracher les bribes de sa conscience d’une morsure hargneuse. Vidant toujours plus l’air de sa poitrine tout en refusant de défaire le nœud qui s’était coulé autour de sa gorge, oppressant sa trachée comme ses cordes vocales. Imprimant de fébriles tremblements contre ses nerfs à vif, faisant sursauter ses doigts contre la rudesse de l’herbe brûlée par le soleil estival. Inspiration, expiration. Calixte ferma les yeux pour mieux se concentrer sur la caresse rêche de la flore contre sa peau. Doucement, la tempête de Fauve céda un peu de terrain à sa propre raison.

    Solveig, où était Solveig ? Était-elle aussi atteinte de l’étrange mal – assurément magique – qui l’avait atteint ? Il l’avait sentie contre lui, inquiète et réconfortante, puis il l’avait perçue, distraitement, rendre elle aussi le contenu de son estomac. Assurément ses sens aiguisés de mi-chiraki avaient-ils été indisposés par l’agression de ses rejets à lui. Rouvrant les yeux sur la pensée désagréablement risible que ses épisodes de renvois avaient pu provoquer ceux de son amante, le coursier s’assit brusquement, le regard cherchant fébrilement celui de la Valkyrie. Le mouvement lui offrit quelques secondes de vertige, comme une impression tenace de nausées, mais il fut tout de même rassuré de voir Solveig venir vers lui. A quatre pattes, dans un piteux état, mais dans l’adversité jamais vision ne lui avait parue si douce.

    Et puis, il vomit à nouveau. Ou, du moins, Fauve vomit à son tour, comme évacuant le trop plein d’émois agitant son âme. Calixte se mordit violemment la lippe, fermant les yeux pour se concentrer sur le goût métallique du sang, l’aridité du sol sous ses doigts crispés, les battements de son cœur qui s’emballaient pour mieux se calmer. Dans les limbes d’entrainements officieux, il chercha le lit d’un contrôle relatif. D’une dépersonnalisation salvatrice. Car comment observer ce mépris autodestructeur, ce doute profondément poignant, cette détresse en clair-obscur, sans s’y abimer tout à fait ?

    La tendresse de doigts chaleureux contre sa joue rappela son attention, et il se perdit instinctivement dans l’immuabilité du regard vairon face au sien. Sa dextre venant se lier à ces phalanges rassurantes, sa senestre grimpant en miroir pour embrasser l’arrondi du visage griffé de la Valkyrie. Peines et joies partagées, dans l’adversité comme la félicité. Il y avait, quelque part, une paire de pompoms attestant de l’amour absolu sous-tendant ces entrelacs d’attentions. Et ça en était presqu’obscène, mis au diapason des émotions violentes ravageant l’être de Fauve.

    - Attends, je… commença Calixte alors que Solveig lui offrait le soutien indéfectible de ses bras pour les relever.

    En dépit de l’ardeur des sentiments et des sensations ayant investi son corps, il avait saisi les propos de Fauve. D’ailleurs, il avait eu l’impression d’en être l’auteur.

    - C’est moi, qui ai tes sens. Et tes émotions, crut-il bon de répondre distraitement à l’aventurier. Donc Sol doit avoir les miens… pardon, pour le vomi, poursuivit-il avec une grimace contrite pour son amie. Et toi, ceux de Sol… répéta-t-il en passant sa langue le long de la coupure de sa lèvre pour se réancrer sur son goût ferreux.

    En plus de l’humidité du manta pist’, il pouvait sentir celle, particulièrement désagréable, du fantôme des renvois de Fauve contre son torse. Il pouvait sentir ce carcan souillé emprisonner sous scellé la myriade d’émotions furieuses qui se débattait derrière la froide mesure inculquée par les années d’expérience. D’apprentissage. De dressage, peut-être même. Et comme, à son tour, Calixte put prendre encore davantage de distance avec celles-ci, il se laissa investir d’une tristesse propre à lui-même, témoin de ce paysage dévasté, écho aussi fort que l’amour qu’il portait à Solveig. Et peut-être que, au fond de cette peine contemplatrice, naissaient timidement les premières bribes d’une tendresse toute nouvelle.

    - Merci, répondit-il à Fauve, comme celui-ci retirait l’objet qui agaçait sa cuisse et s’inquiétait d’améliorer son confort d’une quelconque manière.

    Ses mains passèrent alors contre les pommettes de Solveig, chassant les derniers cristaux de pluie qui s’était abattue sur d’autres joues, fantômes, puis elles s’évasèrent le long de ses courbes dans une caresse affectueuse, bienveillante, et il serra contre son cœur celle qui soutenait les fondations bancales de sa vie. Il n’avait pas de mots à offrir à l’aventurier, dont il était devenu le spectateur involontaire des passions ravinant son âme, mais par le biais de la Valkyrie, dans cette double étreinte emplie d’émois pour ses deux bénéficiaires providentiels, il pouvait lui proposer les prémices d’une affection toute viscérale.

    - C’est p’tet les hormones de la grossesse, proposa Abdallah qui avait cessé ses vibrations méditatives. Ça commence à transparaitre sur ton corps d’homme, frère, avec les nausées, et les sauts d’humeurs, et les câlins pour touuuut le monde. Bientôt la perte de mémoire, fais gaffe.
    - Y a peut-être un public pour les aventures lubriques d’une femme enceinte, nota joyeusement Apolline.
    - Passe-moi ma gourde fontaine, s’il-te-plait, Abou, soupira Calixte en se détachant légèrement de Solveig après une dernière inspiration du parfum réconfortant de celle-ci.

    Proposant l’eau rafraichissante à ses camarades, il finit par se nettoyer précautionneusement la bouche – et par égard pour les sens de la Valkyrie accepta même la brosse à dents que le sac-à-dos força presque entre ses mâchoires – afin d’effacer toute trace de ses régurgitations précédentes.

    Cal mieux ? s’inquiéta Kaname qui était restée auprès de Soly mais les observait évoluer avec méfiance.
    Un peu mieux, mais ça ira mieux plus tard quand… quoi que ce soit aura fini d’agir.

    Instinctivement son regard chercha Vreneli aux alentours, et constata que ce dernier s’était aventuré du côté de Thorn, dont il aimait l’âme combattive.

    Si tu veux dire bonjour à Soly chérie en pensées, c’est l’occasion, elle peut t’entendre.
    Oh ! Soly chérie, bonjour ! Moi, Kana ! Moi aimer beaucoup toi. Cal aussi aimer beaucoup toi. Et Kana aimer aussi beaucoup Cal. Et Cal aimer aussi beaucoup Kana. Pas pareil, Apo expliquer moi. Apo faire schémas bizarres aussi.

    - Doucement, Kana, fit le coursier en se massant les tempes tandis qu’ils se relevaient lentement. Fauve a raison : y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour adoucir l’expérience ? demanda-t-il en rivant un regard inquiet sur son amie. As-tu encore tes sens de mi-chiraki ou seulement les modestes miens ?

    Rabattant Abdallah devant lui en faisant quelques pas vacillants vers l’aventurier, l’incertitude s’accentuant comme il appréhendait l’échange entre celui-ci et la Valkyrie, il poursuivit :

    - Tout comme nous devrions essayer de mieux appréhender cette nouvelle configuration, avant de nous jeter dans la gueule du loup. Ou du haut de la falaise, avec ma maladresse.

    Les mains farfouillant le contenu de son grand sac sans fond contenu par Abdallah, reléguant du mieux qu’il pût les sensations doubles du corps de Fauve, il proposa à ce dernier :

    - J’ai de quoi nettoyer tes vêtements, et de quoi te changer.
    - Ouh il devient entreprenant là, non ? fit Apolline qui avait roulé jusqu’à eux en évitant les pièges de vomi afin de mieux profiter de la scène.
    - Donne-moi tes affaires, ça ne devrait pas être trop long.
    - A POIL !
    - Et on peut peut-être s’installer un peu plus loin. Plus loin des relents de… tout ça. Le temps de se préparer pour la suite.
    - Ca sent bon le début de plan à tr…
    - Je veux dire : le temps de se remettre de ce début… cacophonique, et que tu nous expliques un peu le plan pour gagner les grottes, Fauve, poursuivit Calixte en se massant les tempes tout en laissant son regard embarrassé suivre la silhouette de sa loutre courant après la trousse dans laquelle il venait de shooter.

    Certaines de ses parties se souvenaient un peu trop clairement de la vibration taquinant sa cuisse, et les suggestions d’Apolline rendaient trop facilement ses propres propos suggestifs. Néanmoins, dans le bordel actuel de leurs sensations, il se résignait peu à peu à n’avoir aucune maitrise de celles-ci, si ce n’était éventuellement en intensité.

    - Te sens-tu encore capable de combattre ? demanda-t-il à la Valkyrie dans un effort pour se focaliser sur autre chose.

    Des buissons, si la mention d’un « combat d’épées rutilantes » jaillit, il n’y prêta pas attention.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Ven 2 Juil 2021 - 0:02 #
    Solveig bouillait intérieurement. Des émotions de Calixte, de ses réactions à celle de Fauve et des siennes. L’entrelacs de sensation lui donnait mal à la tête. Mais ce n’était rien comparé à la confusion qu’elle ressentait, ni à la crainte qui l’assaillit dès lors que les deux hommes mirent un doigt sur le problème qui se présentait à eux. Si il y avait bien une personne dans ce bas monde à qui elle ne souhaitait partager quoi que ce soit c’était bien lui. Au mieux, elle aurait souhaité qu’il ne soit rongé que par la haine viscérale et perfide qui lui broyait l’estomac dès que le visage balafré qu’elle avait tant aimé passait dans son esprit. Et sa conscience, rancunière, songea un instant à invoquer les pires sentiments à son égare. A faire déferler en lui toute la peine qui l’avait déchirée lorsqu’elle avait perdu leur fils, tout le désespoir qui l’avait consumé lorsqu’elle avait comprit après des mois qu’il s’en était allé pour de bon. Elle aurait aimé invoquer tout ces souvenirs, ces soirs de saison froide, glaciaux, blottit sous une couverture aux écuries à se demander si malgré la tempête elle rallierait suffisamment vite le village afin de s’entretenir avec le faiseur d’ange. Une partie d’elle rêvait de le voir engloutit par la culpabilité d’avoir voulu tuer la chaire de sa chaire. Volontiers, elle aurait laissé cette vague assassine déborder et s’éclater contre les barrières de son ancien amant. Pourtant, lorsqu’elle fut sur le point de poindre, elle la retint in-extremis. Comme un orage d’été, son âme s’était assombrit, le tonnerre de sa colère avait grondé, menaçant. Mais la foudre ne s’était abattu nul part. Ce qui la retenait ? Elle n’aurait su le dire. Les bras fins mais ferme de Calixte autour d’elle ? Ses doigts essuyant des larmes qui n’était pas les siennes ? L’amour de Calixte à son encontre ? Ou l’inclinaison qu’il avait pour son ex-compagnon ?

    La Valkyrie qui se contemplait à travers les yeux du coursier, pu constater des émotions qui traversèrent son visage. La colère d’abord, de savoir qu’une fois de plus Fauve allait bousculer ce qui lui était si cher. Puis ce fut la tristesse lorsqu’elle comprit qu’elle n’avait plus le choix, Fauve ferait parti de son existence et cela malgré tout ce qu’elle ferait pour l’en tenir éloigné. Puis cette lueur inattendu de soulagement ; quoi qu’il advienne d’eux, le père de son fils aurait toujours une épaule sur laquelle s’appuyer et si ce n’était pas la sienne, celle de Calixte, elle le savait, était fort fidèle. Son visage esquissa un sourire, sa bouche s’ouvrit et elle s’observa répondre.

    - Tout va bien…

    Calixte échappa à ses bras, lui permettant de se concentrer sur ses propres sens qu’elle avait cru perdu. Comme ensommeillé, ils étaient toujours présent mais mettaient à mal son estomac. Être doté de deux paires d’yeux ne lui faisait pas honneur même si, elle en était certaine, l’expérience lui semblerait extrêmement amusante dès demain matin. De même que son compagnon mais par ses propre moyens elle entreprit avant toute chose de se laver les dents puis d’attraper une petite boite en bois où sa mère avait caché de petites billes élastiques à la menthe. Cela faisait peut-être un mois qu’elles avaient découvert ce met et elles en raffolaient ! Mais elle manqua de la faire échapper lorsque la voix de Kaname explosa dans son esprit, faisant échos à ses pensées et sensation. Sous le choc elle vacilla un instant avant de se ressaisir.  

    - Je suis contente aussi. Dit-elle dans un sourire, tendant ensuite la main pour venir caresser affectueusement la tête de la loutre, non sans manquer de confondre ses pieds avec ceux de Calixte dont elle percevait encore le trouble.

    A mesure que les minutes s’écoulaient Solveig apprenait à bouger, à voir et à sentir. Rien ne lui semblait normal, elle avait l’impression de regarder par deux trous de serrures en même temps, son cerveau était en feu et son coeur avait encore du mal à calmer les soubresauts que la quantité de sentiments provoquait. Son nez ne sentait rien et pour ses oreilles tout était trop calme. Par moment il lui était même difficile de les diriger sur son crâne, elle avait l’impression que soudainement ces derniers étaient devenue la propriété de Fauve. Une image, fugace, mais néanmoins ancrée passa dans son esprit. C’était un vieux souvenir, une ancienne sensation, que celle des lèvres de l’aventurier remontant sur la longueur des appendices avant de les mordre avec une fermeté qui, il le savait, lui avait toujours fait rendre les armes. Ses joues s’empourprèrent et elle fixa ostensiblement le sol.

    - Je… Euh… Oui… Sans doute. Bafouilla-t-elle quand elle se rendit compte que Calixte ne s’adressait plus à Fauve. - Il me faudra quelques temps pour prendre mes marques mais je pense que ça ira. Thorn souffla d’approbation avant de donner un coup de nez dans le genou de la jeune femme, laquelle posa une main sur sa tête en signe de réconfort. - Ca pourra même être utile finalement… Songea-t-elle à voix haute en réfléchissant à tout les atouts qu’une double vision pouvaient procurer. Pendant quelques instant elle se perdit dans ses propres pensées mais revint rapidement à elle et s’adressa à nouveau à Calixte. - Tout va bien de tout côté ? Vous allez bien ? Elle posa un regard soucieux sur lui, s’obligeant à se concentrer sur les sens qu’elle partageait désormais. Aucun silence, aucune odeur anormale -il lui aurait fallut transcender ses narines si seulement elle avait voulu sentir autre chose que l’odeur de menthe qui emplissait sa bouche. D’ailleurs, lorsqu’elle fut certaine et convaincu que ni Calixte ni ses enfants n’avaient quoi que ce soit, elle franchit en quelques enjambées la distance qui la séparait de Fauve.

    Ses yeux se posèrent sur lui et elle se vit l’observer dans les yeux éberlués de Calixte.

    - A vrai dire… Ses doigts se levèrent pour aller s’emparer de la mâchoire carrée et marquée de Fauve. Ils pressèrent sa bouche de s’ouvrir et dès que ce fut fait, de sa main libre, elle glissa entre ses lèvres avec douceur une petite boule de gomme à la menthe. Elle resta un moment, silencieuse, à fixer les prunelles azurites qui n’avaient aucunement changés malgré les années. Quoi que le temps ait pu déguiser, elles restaient immuables. - Oublie ça. Mâche. Ça fera passer le goût du vomit. Et ça évitera que l’un de vous ne revomisse. Puis comme si elle venait subitement de se brûler, elle s’arracha à lui en un clin d’oeil, rebroussant chemin pour retourner aux côtés de son compagnon. - On devrait y aller. Grogna-t-elle.

    Et tandis qu’elle attendait que l’un et l’autre ait terminé, elle ne put s’empêcher d’étouffer avec vivacité la satisfaction qu’elle avait ressentit au contact de la peau rugueuse de Fauve sous ses doigts, ni du plaisir à retrouvé le terrain connu de ses iris topaze. Plus encore, elle prit grand soin de tordre le cou à la flamme qu’elle pensait éteinte mais dont les braises venaient de subitement prendre feu. Ses pas l’éloignèrent des deux hommes, et elle s’attacha à faire ce qu’elle avait entreprit avant que les émotions ne Calixte ne vienne la faucher ; desseller sa jument.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Lun 19 Juil 2021 - 0:00 #
    Un caillou dans leurs chaussures. Voilà ce que je suis dans cette histoire. Un hideux et cailloux dans la chaussure qu’on leur a forcée de mettre et qu’ils ne peuvent pas retirer. Les émotions de Solveig sont si compliquées, si fortes, tape si juste dans mon âme et pourtant, je suis certain qu’au milieu de tout cela il y a des émotions que je fantasme. Jamais elle n’aurait la moindre considération pour moi ou quelque chose qui ressemble à autre chose qu’à de la haine. Mon esprit est un bâtard de vouloir me faire croire ce genre de chose.

       — Voix ! Entendre voix ! Loutre cheval me parle ! Pourquoi elle me parle ? Pourquoi pas toi ?

    Toujours et encore des aboiements dans mes oreilles qui retentissent dans mes oreilles à la place des paroles si enfantine de Soly. À la place j’ai la vue d’un cheval et la sensation de main qui desselle une monture avec bien plus de précision que mes gestes du moment. Je ne sais point quoi répondre à Calixte sur cette histoire de pouvoir me battre, sincèrement j’ai un doute de pouvoir le faire dans cet état. Pas avec une vue qui n’est pas la mienne, pas avec des sens qui mettent aux abois à chaque instant.

    Je mâche ce que Solveig m’a donné et je me maudis intérieurement d’imaginer fugacement un moment de plaisir du petit échange entre nous, encore plus avec Calixte à côté. Lui qui doit sentir tout cet espoir merdique et sans aucun sens dans mes espoirs idiots. Mon envie de vomir mentalement est là dégoûtante par ma propre façon d’être. Comment est-ce que j’ai pu laisser mon esprit espéré autant aussi proche d’eux d’eux. Je ne suis qu’un caillou qui doit connaître sa place et qui se fera dégager à la première occasion.

       — Je ne pense pas que ça le fera pour moi. Pas assez pour efficaces pour vous protéger en tout cas.

    Parce que ça aussi cela me trouble le ventre d’angoisse. Oui, Solveig est forte, oui, Calixte sait bien courir, mais je ne veux plus d’expédition qui finit en bain de sang. Une fois m’a suffit et je préfère avouer une faiblesse tout de suite que mes yeux se posent sur leurs cadavres plus tard.

       — Nos familiers pourraient peut-être explorer les lieux pour voir si on peut détruire ce qui nous fait être dans cet état.

    Tout en disant cela je bouge ma main avec visiblement succès sur le pelage de ma chienne qui produit sont petit son de contentement en boucle. Cela fait si étrange de l’entendre avec une autre paire d’oreilles, ma propre voix sonne si éloigner de ce que mon crâne m’offre en temps normal, la voix de Solveig aussi. J’ai sentiment mon cœur avoir un tressautement à celle de Calixte, mais je n’arrive pas à faire la différence si c’est ce que je ressens, un fantasme ou les émotions de la valkyrie. Pourquoi une illusion d’illusion vient en plus de tout le reste pour perturber tout cela.

       — Chasse ? Dois chasser ? Se battre ? Faire des bébés ? Pourquoi te mettre tout nu ?

    Elle aboie à nouveau, trop habituée à ce que je lui réponde alors que je bouge pour retirer mon haut pour tenter de le donner à Calixte. C’est si étrange de faire cela et de ne pas sentir ce que je fais ou le voir. J’ai l’envie de demander à Solveig de me regarder pendant l’acte, mais ça a un quelque chose de déplacé et… merde, on s’en branle.

       — Je sais que tu m’en veux, Solveig, même si j’adorais que ça soit une invitation pour nous trois t’enterrer le passer dans une fosse très loin de nous, est-ce que tu peux te tourner et le regarder pendant que je me fous à poil comme le dit si bien Appoline ? C’est une horreur de ne pas voir ce qu’on fait et j’avoue que j’aimerais éviter la sensation du vomi sur la peau à Calixte en m’y prenant mal.

    Je savais juste que c’était déjà trop tard et que cela coulait même sous les sous-vêtements de manière particulièrement dégueulasse et désagréable.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Mer 21 Juil 2021 - 23:17 #
    La voix de Soly, l’adorable chienne de Fauve, résonnait avec enthousiasme dans sa tête, mais Calixte n’avait d’yeux que pour Solveig – sa merveilleuse Solveig – qui s’approchait d’un pas vif, légèrement moins sautillant qu’usuellement, de l’aventurier. De sa vision double, il pouvait contempler sans ambages les tensions résiduelles bandant les muscles de la jeune femme, comme le tumulte d’émotions animant ses traits habituellement expressifs malgré son calme de surface. Ses oreilles, percluses d’interactions externes, étaient moins réactives que d’ordinaire, mais l’éclat du regard vairon ne cachait pas grand-chose de la déclinaison troublée de ses sentiments. S’il ne l’avait aussi bien connue, le coursier aurait pu craindre que la Valkyrie abordât frontalement son ex-compagnon pour déverser d’un violent courant verbal, voire physique, la peine et la colère qui avaient pris racine dans le profond enlisement de leur relation passée. Il fut néanmoins surpris de la douceur de la caresse des doigts félins sous sa mâchoire – celle de Fauve – et ses yeux s’arrondirent pleinement tandis que ses sourcils s’arquaient vers l’infini et au-delà. Il avait espéré ce moment – fantasmé presque – où l’étau des affres de leurs souffrances communes commencerait à défaire son emprise sur Solveig et l’aventurier. Où le temps, comme les ressources inhérentes à chacun – et il les savait tous deux forts de multiples richesses – leur permettraient d’envisager un chemin parallèle, voire joint. Libéré du poids terrible de ce qui avait, ou n’avait pas, été. Sans l’oublier, toutefois.

    Le sursaut d’espoir accéléra la cadence de son battant comme la Valkyrie poussait entre leurs lèvres la sucrerie mentholée, et une onde de soulagement béat diffusa une douce chaleur à travers sa chair, chaque pulsation l’ancrant toujours plus pleinement jusqu’au bout de ses ongles. Gommant les reliefs acérés des émotions tumultueuses lui parvenant toujours de Fauve, lui laissant la grâce d’une lucidité égocentrique temporaire. Une fierté immense bataillait la part belle à cet optimisme démesuré, car s’il avait toujours su Solveig d’une bravoure formidable, à la limite de l’inconscience, il ne l’avait jamais connue aussi bouleversée que devant le tombeau de sa relation avec l’aventurier. Et si le cheminement du pardon comme de la confiance absolus n’était ni court ni exigible, il y avait dans ce premier pas de la Valkyrie vers Fauve une permission, une possibilité vers un avenir complexe mais intriguant, qui gonflait la poitrine de l’espion d’une espérance infinie. Aussi ne chassa-t-il pas le glorieux sourire fendant son visage, ni ne résista-t-il à la pulsion de suivre la mi-chiraki pour l’assaillir d’une embrassade affectueuse. Peut-être, quelque part dans la journée, réussirait-elle à desseller sa jument en paix. Mais ça n’était visiblement pas encore le moment.

    - Si nous allons bien, je ne peux pas prétendre ne pas entendre l’orage qui m’est magiquement imposé. Ni ne m’en soucier, souffla-t-il contre la joue griffée de son amante. Néanmoins, un seul mot de toi, et je m’en décrocherai, promit-il en déposant un léger baiser contre la peau hâlée avant de s’éloigner d’un pas maladroit.

    Il percevait les mains de Fauve courir sur son corps, aveugles, tâtonnant pour retirer ces affaires souillées qui adhéraient de manière désagréable à leurs membres. Il grimaça à la sensation du liquide acide dégringolant de leur torse pour se faufiler contre le pli de leur aine, et poursuivit son chemin pour rejoindre tout à fait l’aventurier. Ses lèvres se retroussant légèrement à la pointe d’humour de ce dernier, d’une tendresse non dupe des soutènements en entrelacs de culpabilité et de mépris de celle-ci. Alors, de la même manière qu’il l’aurait fait pour chacun des membres de sa dysfonctionnelle famille de cœur, il répondit d’un ton léger :

    - Trop tard, pour la sensation. Kana, manta pist’-le moi, s’il te plait. Ne t’inquiète pas, Soly, c’est juste pour le nettoyer, indiqua-t-il spécifiquement à la jeune chienne qu’il percevait toujours contre son esprit.

    Confiante et habituée aux batailles d’eau impromptues, la loutre géante ne se fit pas davantage prier pour asperger d’une grande rasade Fauve. Pendant ce temps, Calixte profita de l’aide d’Abdallah pour déballer une bassine, sa net’noix, sa gourde fontaine, son sèche-vite et sa serviette sèche.

    - Sol, Eli m’a dit qu’il avait peut-être activé quelque chose en y lançant un éclair. Si tu as pris ton sceau magique, ça nous indiquera peut-être si c’est l’origine de notre expérience inusuelle, lança-t-il par-dessus son épaule à la Valkyrie.
    Eli, montre à Sol ce sur quoi tu as tapé. Et si ça n’est finalement rien d’inquiétant, il faudra chercher quelque chose d’autre de magiquement suspect alentours, d’accord ?
    Mpf.
    Tu préfères que ce soit Kana qui le fasse ?
    Eli meilleur que Kana. Eli faire.

    - Attends, laisse-moi t’aider, proposa le coursier en revenant à Fauve.

    Profitant de ses propres sens mêlés à ceux de l’aventurier le mettant dans une situation particulièrement propice pour ce type d’exercice, il récupéra le haut de celui-ci, et laissa courir ses doigts contre les flancs de l’homme pour l’aider à se défaire complètement. Déployant la serviette sèche autour de ses hanches pour lui offrir un peu d’intimité, il n’hésita pas à dénuder complètement Fauve pour récupérer la totalité des vêtements salis et les disposer d’un geste négligent dans la bassine où le contenu de sa gourde avait été versé et où flottait la net’noix. Si la chaleur de la peau de l’aventurier s’imprima contre ses phalanges pour y rester durablement, il ne s’attarda pas sur le délice inapproprié de la sensation, et récupéra le manta pist’ de Kaname pour le tendre à l’homme.

    - Si tu veux finir tes ablutions, il reste un peu d’eau dedans.

    Il percevait une impression globale d’humidité, qui trouvait écho dans sa propre tunique légèrement détrempée comme la loutre l’avait, lui aussi, préalablement arrosé. Mais il aurait été bien incapable de dire s’il n’y avait là que la sensation de l’eau, ou si quelques sillons de vomi persistaient contre le derme de l’aventurier. Se détournant de ce dernier pour lui laisser un peu d’intimité, Calixte vérifia le trempage des vêtements sales avant de sortir des entrailles d’Abdallah une tenue de rechange. Aux standards de la Garde, elle était rudimentaire et sobre, taillée dans un tissu robuste mais assez souple pour permettre ses nombreux vas-et-viens de coursier, et un discret blason indiquait son appartenance au Régiment Al Rakija. Rivant à nouveau sur Fauve un œil critique, l’espion détailla sans gêne la carrure de ce dernier. Il avait déjà, par habitude, en tête ses mensurations, mais rien ne valait une pointe d’ardeur sur ce type de sujet.

    - Ca risque d’être un peu serré pour toi ; mais dans le genre particulièrement seyant plus que restrictif, je pense. Si c’est trop étroit, il faudra attendre que le sèche vite ait fini d’agir. Mais cela va lui prendre une trentaine de minutes, réfléchit à haute voix Calixte en laissant ses affaires entre les bras de l’aventurier pour transvaser celles, nettoyées, de ce dernier dans le séchoir magique.

    Il dut s’y reprendre à plusieurs fois, car la superposition des sens de Fauve aux siens, ainsi que les vents tumultueux de son âme, parasitaient la valse déjà maladroite de son propre corps. Le parcours fantôme des gouttelettes d’eau en sillons moqueurs, comme celui de la serviette en caresses innocentes, n’étaient pas non plus pour aider ses songes à se focaliser sur sa tâche actuelle.

    - Concernant les brigands, peut-être pouvons-nous déjà préparer un plan d’action selon les connaissances de Fauve sur le terrain, et les données de notre dossier, reprit-il pour chasser les pensées qui auraient davantage eu leur place dans la tête d’Apolline que la sienne. Et quand ces effets de partage de sensations se seront atténués, voire amendés, peut-être pourrons-nous nous y atteler. Ou alors, si l’affaire vous parait réalisable en un temps très court, peut-être pouvons-nous l’aborder immédiatement en usant de ma fusion auxiliaire, proposa-t-il en posant son regard sur Solveig. Tu ne serais ainsi pas gênée de mes sens, et je ne risquerais pas de me jeter de la falaise par inadvertance.

    Seul l’aventurier serait encore handicapé du partage de sensations, sans doute même davantage si la Valkyrie devait choisir d’utiliser l’occasion offerte pour décupler ses capacités, mais Calixte avait toute confiance en son amante pour tirer le meilleur parti de la situation si celle-ci devait se présenter, et ne doutait pas moins des capacités de l’aventurier à s’y adapter de manière intelligente.
    Solveig P. PrêthLa Garde
    Solveig P. Prêth
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Sam 24 Juil 2021 - 19:01 #
    Solveig grommela dans une barbe qu’elle ne possédait pas. Toute amoureuse qu’elle était de son unique amant, elle méprisait parfois cette dévotion qu’elle lui offrait. S’il ne s’était agit que de Fauve, nul doute qu’elle aurait tourné les talons sans jamais chercher à se retourner, qu’il se tartine donc le torse de vomit, cela ne la regardait pas. Néanmoins elle ne souhaitait pas que Calixte ait à subir ce genre de désagrément. Sans compter que s’il devait vomir à nouveau, elle ne tarderait pas non plus à le rejoindre et une fois lui avait amplement suffit. C’est donc à contre cœur qu’une fois de plus elle se détourna de sa monture pour s’approcher des deux hommes, posant les yeux sur Fauve. La seule réjouissance qui lui fut donné, fut celle de sa mine déconfite lorsque le manta pist’ de Kaname le heurta de plein fouet.

    |Bien joué… Souffla-t-elle, hilare, à l’attention de la loutre géante. Peut-être son ancien compagnon percevrait-il les sillons de sa moquerie, elle s’en fichait bien. Tout comme elle s’obligeait à se ficher de la fierté et même de la joie, qu’avait éprouvé Calixte lorsqu’elle avait offert à Fauve une de ses boules à la menthe. « QUOI ? » avait-elle eut envie de lui hurler. « C’est pour soulager son haleine de fiélon ! » aurait-elle pu surenchérir. Et ç’aurait été une partie de la vérité. L’autre était un brouillard gris tinté de ténèbres qui lui sciait les entrailles, une réalité qui commençait à soulever un voile qui n’aurait jamais du l’être.

    La Valkyrie se perdait seconde après seconde dans ses propres pensées, ses émotions n’étaient plus qu’un tourbillon incompréhensible de désir, de joies, de peines et de craintes dont elle ne savait plus à qui appartenait quoi. Elle se laissa engloutir. Ses yeux regardaient le théâtre des relations sans y faire véritablement attention. Parfois elle apercevait le visage anguleux de Fauve de là où elle était, à d’autre c’était à la place du coursier. Par moment elle sentait ses doigts qui l’effleurait, la moiteur de sa peau, à d’autres elle se tenait immobile, seule, face à la brise marine qui ne tarderait pas à faire frissonner les deux hommes. Comme un ressort, elle tourna les talons dès qu’ils furent tout deux changés.

    - Allons-y. Dit-elle d’une voix morne à l’attention de Vreneli qui ne se fit pas prier pour lui emboîter le pas.

    Débordant de bonne volonté, il la mena rapidement à ce qui semblait être une gravure sur la roche. Le sceau magique contre sa poitrine vibra avec une intensité nouvelle. Ils étaient au bon endroit. Ses doigts effleurèrent prudemment la paroi tandis que sa vision allait et venait entre ses yeux et ceux de Calixte. Puis sans crier gare, elle pressa l’engrenage. L’entrelacs d’arabesque se mit à siffler avant qu’une épaisse fumée ne s’en dégage et qu’une détonation survienne. Les tympans sifflant, elle se rendit compte que c’était bien par ses oreilles et par ses yeux qu’elle voyait maintenant le monde. Le tumulte des émotions du coursier s’était également tut et pendant quelques instant, elle le regretta.

    Au-delà de l’odeur de fumée que dégageait encore le sors de défense, elle percevait celle d’un feu de bois. Un sourire carnassier étira ses lèvres. Le premier rempart de leurs ennemis venait de tomber.
    Fauve MilanChien mais pas de chasse
    Fauve Milan
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
    Dim 25 Juil 2021 - 21:51 #
    Bien entendu, il fallait que cela se passe avec de l’eau sur la tronche. Avoir de l’eau qui dégouline et colle un peu plus mon haut de manière un peu visqueuse sur ma peau, entraînant un frison qui fait pointer deux zones sensibles de ma poitrine. Cela aurait pu être gênant avec une autre personne que moi-même dans mon corps, là j’étais juste agacé par les réactions de mon propre corps qui me reviendrait dans la figure un peu plus tard.

       — Merci, Kaname, c’est plus pratique effectivement.

    Plus rapide aussi. Avoir ma voix qui résonne toujours dans les oreilles de Solveig est un désastre. Avoir tous les bruits qui résonnent dans ses oreilles. Toutes ses sensations à elle de manière générale. Je l’ai déjà pensé, mais me concentrer là-dessus me permet de ne pas penser à ce qu’elle ressent. De ne pas avoir l’impression de fouiller un espace qui est à elle et non à moi. Que Calixte fouille sans le vouloir me dérange de base, mais savoir que je fouille en elle me dégoûte de moi-même encore plus.

    J’inspire profondément, laissant l’air entrer de la manière la plus agréable possible dans mes poumons, n’ouvrant pas la bouche pour ajouter quelque chose de plus. Mettre de l’huile sur le gaz là tout de suite serait des plus con. Là tout de suite j’ai vicieusement envie de me pincer un tétons juste pour entendre la possible réaction de Calixte et c’est tout sauf sain d’avoir se genre de penser là tout de suite. Tout comme une partie de moi me demande ce que cela serait des les avoir qui s’envoie en l’air dans cette situation et mon masochisme mental ainsi que ma perversité de base n’est pas fait pour la situation actuelle.

    Je les laisse gérer avec la rune et avoir d’un coup mes sensations qui reviennent, ne plus avoir les émotions de Solveig dans l’âme, c’est juste déstabilisant. J’ai une impression de vide d’un coup après un trop plein de juste avant. Comme si on venait de me mettre d’un coup la tête sous l’eau. Ça me donne presque l’envie de pleurer de n’avoir plus rien, c’est déstabilisant et j’aime tout sauf cela, alors que je voulais que tout revienne à la normale. Il faut que je me reprenne.

    Une forte inspiration est prise et l’air qui rentre dans mes poumons me fait du bien, tout comme entendre Soly qui réagit avec enthousiasme au fait d’avoir été relier à Kaname est vraiment très amusant, je me demande si je devais prendre télépathie avec tous mes familiers simplement pour qu’elle puisse être aussi heureuse. Est-ce que cela fera plaisir à Farouk ? Tout en me demandant cela, je prends le temps de mettre ce que Calixte me donne. J’aurais presque fait une réflexion moqueuse sur le fait qu’il agissait comme une mère avec moi de base, mais Aliénor n’a jamais agi ainsi avec moi. Jamais. Alors je prends l’attention et garde cette boule de regret dans ma gorge sans un mot de plus, juste un sourire de remerciement.

    Par contre, je prends mon médaill'ond'air senteur menthe pour me le mettre autour du cou et laisser les sinus de Solveig les plus tranquilles possible malgré le surplus d’odeur de vomis dans le coin. Tout comme, instinctivement, j’ai baissé mon niveau sonore pour être ce que je juge moins désagréable pour son audition, mais tout de même audible pour Calixte aussi. C’est un peu plus simple de se rendre compte une fois qu’on a vécu, même pas longtemps, ce qu’elle peut vivre.

       — Nous avons une sauveuse, donc plus de souci là-dessus. Je vais donc reprendre mon rôle et servir de carte pour vous pour trouver les autres connards que moi de ses environs. Si vous voulez bien me suivre.

    J’attaque mon travail d’éclaireur dans cette histoire. C’est juste un boulot comme un autre. Si je me le dis assez de fois, ça va devenir une réalité.
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    Re: [Défi RP] La Garde part à l'aventure
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