Alors que vous marchez dans une rue bondée de la Capitale, vous vous cognez l’un à l’autre. Après des excuses de circonstances, vous reprenez votre route chacun dans votre sens… Mais voilà que le destin, guidé sans nul doute par la déesse, vous lie l’un à l’autre par une chaine. Impossible de retirer le bracelet qui attache à la chaine à votre poignet, sauf peut-être en vous coupant la main.
Pire, à chaque contact avec une autre personne, une nouvelle chaine vous lie à l’autre et ainsi de suite. A ce rythme, vous allez bientôt pouvoir danser « à la queuelele » avec des dizaines de personnes. Les menottes anti-magie ne semblent pas avoir d’effets sur la chaine, il va falloir trouver une solution ou prier la déesse pour sa clémence.
Participants : Vrenn Indrani et Tetsuko Alween
Challenge RP : Vos posts ne compteront aucune parole (100% narration)
Reste que j’en profite pour me promener dans les rues de la Capitale. Avant, c’était pour être à l’affût d’un mauvais coup à faire, à l’inspiration, mais là, c’est vraiment pour flâner un peu. Puis, on sait jamais, il peut toujours se passer un truc intéressant. J’ai bien gardé ce côté curieux, faut bien, dans le turbin.
Alors que j’regarde une vitrine, en me demandant si j’vais prendre cette part de tourte, j’fais un pas de côté et j’rentre dans une nana qui passait par là. J’marmonne un truc qui pourrait être un pardon et qu’est davantage un grognement sans la moindre intention de s’excuser derrière, et j’décide que j’vais la manger : il commence à faire faim, après tout.
Donc j’m’avance vers la porte de la boulangerie quand j’sens un truc qui me tire le poignet. J’baisse les mirettes pour voir un bracelet magique et scintillant qui me lie à la jeune femme, et j’plisse les yeux. Si c’est un pouvoir, c’est pas drôle. J’secoue le bras, mais ça reste bien accroché, alors j’lui demande si c’est elle qui fait ça.
A force de m’agiter, quelqu’un d’autre me rentre dedans, un p’tit blond qui passait dans le coin, et c’est avec une surprise mêlée de désillusion que j’vois une nouvelle chaîne apparaître. Oh putain, est-ce que ça va faire comme l’été dernier ? Est-ce qu’il y a à nouveau une comète pourrie dans le ciel d’Aryon ? Faut vraiment que j’aille faire un tour au centre d’astronomie, j’crois bien.
La fille en kimono a l’air aussi surprise que moi, en tout cas. Et le blond, pas bien grand, p’tet soixante-cinq kilos tout mouillé, tend le bras vers le gars le plus proche pour lui demander de l’aide. J’essaie de l’interrompre, mais trop tard. On est déjà quatre à être collé comme des merdes, et y’a foule. Donc si à chaque contact, on se retrouve lié…
Enfin, ça serait vite tellement le bordel que le Royaume serait obligé d’intervenir… Je crois ?
J’leur dis d’attendre quelques secondes, et j’sors mes menottes magiques, que j’me colle. Elles sont censées interrompre toute exécution active de pouvoir donc ça devrait nous détacher ou, plutôt, me détacher des autres. Après, chacun sa merde, hein ?
Mais ça fait que dalle. J’sens que ça va vite me gonfler, c’t’histoire. J’voulais faire une journée pépère, et voilà qu’on est en train de faire la chaîne humaine… Il nous manque plus que les revendications.
& Vrenn Indrani"Défi RP - La chaîne"
Tetsuko n'avait pas l'habitude d'être dans la capitale. Elle était descendu du village pour une importante mission de détective, ainsi que quelques autres petits travaux. Visiblement, elle commençait à avoir son petit nom dans le milieu. Elle avait enfin quelques jours de repos et avait décidé d'en profiter pour découvrir la capitale.
Elle se baladait ainsi rêveuse dans les ruelles bariolées débordantes de monde. Elle n'avait pas l'habitude de voir autant de nouveaux visages, de commerce et de bruit, ses yeux parcouraient les devantures et les vitrines, ainsi que les statuettes rutilantes placées au carrefour de la rue. Tetsuko prenait beaucoup de plaisir à découvrir les jardins et les plantes, en croisant de nouvelles espèces venues d'ailleurs, elle se mit à penser qu'entamer une discuter avec ces dernières pourrait l'aider à en apprendre un peu plus sur l'histoire de ces lieux.
Elle marchait ainsi la tête en l'air, perdue dans ses pensées, en regardant l'architecture des bâtiments bien différente du village perché. Elle finit par se cogner à un homme qu'elle n'avait pas remarqué, il était de taille moyenne mais bien plus grand que la détective. Celui-ci grogna pour excuse, ce qui irrita Tetsu. Néanmoins se sentant minuscule face à l'homme et en mauvaise posture, elle s'excusa à son tour. L'homme avait l'air d'être absorbé par la boulangerie et ne prêter aucune attention à Tetsuko, elle se dit que c'était le moment de suivre son chemin et d'éviter ainsi tout conflit.
Celui-ci tenta de rentrer dans la boulangerie mais semblait gêné. La jeune fille ressentit une pression à son poignet comme si elle était attirée de force vers l'homme. Observant, elle vit une chaine accrochée à un bracelet, sûrement apparu par magie à son poignet. Elle suivit la chaîne qui était attachée de la même façon à l'homme. Elle se demanda si c'était son pouvoir mais chassa rapidement cette idée, l'homme lui demandant si c'était elle qui avait fait ça. Elle répondit avec étonnement que non, ce n'était pas elle.
L'homme commençait à s'agiter, visiblement beaucoup moins patient que Tetsu qui gardait pour le moment son calme. Il finit par toucher un homme blond, celui-ci se retrouva lui aussi lié. Avant même de pouvoir lui demander de garder son calme, le blondinet toucha une autre personne. Tetsuko commença à se demander dans quel enfer elle était en train de se fourrer. Comment allaient-ils se sortir de cette situation avant de créer un chapelet géant dans la capitale. La jeune fille se demanda si c'était quelque chose d'habituel dans la capitale, mais voyant les personnes paniquées autour d'elle, elle comprit que ce n'était sûrement pas le cas.
Elle observa qu'il suffisait d'avoir un contact avec une autre personne afin de créer ce lien, elle commença ainsi à réfléchir à comment éviter tout contact en premier lieu.
L'homme semblait lui aussi chercher des solutions de son côté, qui ne s'avérait malheureusement pas fructueux.
Tetsuko dit de sa petite voix qu'il faudrait aller dans un endroit isoler pour éviter de nouveaux contacts, une ruelle ou une boutique peut-être. Elle regarda autour d'elle et aperçut une ruelle non loin qui ne semblait pas être bondé, la jeune femme la montra ainsi du doigt au groupe
Elle précisa aux autres qu'ils ne devaient toucher personne en traversant, à cet instant, un enfant vint vers le groupe et agrippa de sa petite main les vêtements de l'homme à la barbe noire. Le petit être demanda à l'homme pourquoi il y avait toutes ses chaînes entre eux. Il était maintenant six à être liée par le diable.
La jeune femme fit les gros yeux, elle n'était déjà pas à l'aise avec la foule et se contenait pour garder son calme, alors être enchaîné par un enfant c'était trop. Elle commença à paniquer, se rendant compte que non seulement elle était liée à six personnes, mais qu'en plus maintenant il allait falloir gérer un enfant qui n'écouterait surement rien des consignes. Elle refit signe vers la ruelle avec beaucoup plus d'énergie et d'impatience.
Je savais que j’aurais dû lui foutre un taquet. Auquel ? Un peu tous, là, sur le coup. Mais, chanceux comme j’suis, à tous les coups, ça aurait foutu une chaîne quand même. Par contre, ça m’aurait salement défoulé. Le prochain gamin qui approche, en tout cas, c’est coup de genou dans les gencives. Les dents de lait, c’est pas si grave, après tout, puis si c’est celles d’adulte, ça leur fera un sourire un peu différent des autres. A savoir sans les quenottes, quoi.
La jeune fille nous traîne de toutes ses maigres forces à l’écart, et on la suit faute de mieux. Faut dire, on n’a pas des masses d’idées pour faire nous-même quelque chose pour résoudre le problème, et à voir le regard bovin des deux qui sont collés à nous, vaut mieux même ne pas en attendre trop. Une fois dans la p’tite ruelle, en tout cas, on risque pas grand-chose.
Après tout, un groupe d’hommes à l’air suspect qui entourent une gamine et un chiard, qu’est-ce qui pourrait mal se passer, hein ? M’enfin, j’suis garde, on règlera ça si jamais ça arrive.
« Bon, j’suppose que c’est aucun d’entre vous qu’est responsable de ça ?
- Qu’est-ce qui se passe ? Je dois me rendre à mon travail…
- J’ai quelque chose d’urgent à faire ! »
Ouais ben on a tous des trucs à faire, mon pote, donc si tu pouvais faire un effort et aider, ça serait adorable.
« Je veux ma maman ! »
Et son visage devient tout rouge. J’ai envie de lui donner une vraie raison de chialer, tiens.
« Ouais, bon, passons. Les menottes anti-magie permettent pas de virer la malédiction de la chaîne, donc faut trouver autre chose. C’est p’tet une mauvaise blague de quelqu’un qu’est pas bien marrant, ou un rituel qui a déconné. Peu importe, à la limite. Qu’est-ce qu’on sait, actuellement ? »
J’écoute la fille. Ouais, quand on se touche, ça fait ça. Du coup, ça serait bien d’éviter un peu les gens. Le souci, c’est que la rue est blindée de chez blindée, vu l’heure et le quartier, et que ça va pas se calmer avant les p’tites heures de la nuit.
Evidemment, ça loupe pas : une escouade brillante de la garde se pointe à l’entrée de notre ruelle.
« Bonjour, messieurs-dames. Y a-t-il un problème ? J’espère que vous n’embêtez personne.
- Mamaaaaaan ! Je veux ma mamaaaaaan ! »
Tout de suite, la bonhomie apparente sur les visages disparaît, alors que les mains se portent aux gourdins et autres bâtons pour nous apprendre à être méchants avec les enfants, et tout le monde part dans une cacophonie d’explications que personne prend vraiment le temps d’écouter.
« ‘Ttendez, j’suis garde aussi, et… »
Et personne m’écoute, voilà. Donc un garde colle sa main pleine de doigts sur le blond et s’y retrouve collé. Face à cette agression sans précédent, il lui colle l’autre poing dans les gencives, pour lui apprendre à utiliser son pouvoir sur un représentant de l’ordre public, jusqu’à se rendre compte… qu’il est toujours collé.
Moi, j’me cache derrière en montrant que j’suis pas dangereux, et que j’veux pas la bagarre. J’bouscule un peu la jeune fille.
« Dis-leur quelque chose, ils t’écouteront p’tet… »
& Vrenn Indrani"Défi RP - La chaîne"
Le groupe lié rejoigna finalement la ruelle que Tetsuko pointait du doigt, la jeune fille souffla un coup et relâcha ses muscles tendus. Ils ont enfin l'opportunité de réfléchir à une solution sans se préoccuper du monde de la rue principale. Cependant, ce calme ne dura pas longtemps, un nouveau drame allait de nouveau frapper.
Le grand homme rencontré en premier lieu essayait de contenir les personnes accrochées, en vain. Ils avaient tous l'air plutôt idiot et ne seraient visiblement pas d'une grande aide.
Le drama commença donc, des gardes arrivèrent dans la ruelle demandant ce qu'il se tramait ici. Tetsuko n'avait pas pensé qu'isoler une femme et un enfant entourés d'hommes pourrait être louche à la vue des autres. Penser à ce genre de chose n'était pas son fort. L'enfant ajouta une couche en hurlant qu'il voulait sa mère, sans contexte il était évident que les gardes allaient se méfier du groupe. Une cacophonie d'explication se mit en place, plus personne ne s'écoutait, Tetsuko gardait difficilement son calme et essaya de se concentrer sur une solution. Ce qui ne dura pas longtemps, un coup partit, la baston commença et la jeune fille perdue instantanément ce qui lui restait de sang-froid. Le cœur battant, son esprit s'inonda d'une envie de disparaître et de se faire petite. La jeune détective revint à elle après s'être fait bousculer par l'homme, cherchant visiblement son aide.
Elle essaya de monter la voix pour se faire entendre malgré le brouhaha et de demanda le calme, après tout, les gardes devaient penser qu'elle faisait partie des victimes de la troupe, ils devraient surement l'écouter. L'enfant continuait de pleurer sa mère, Tetsu le prit dans ses bras et dit aux gardes de ne pas les toucher pour ne pas finir comme leur collègue, qu'un évènement étrange se passe depuis quelques minutes et cela ne vient d'aucun des pouvoirs du groupe. Elle expliqua que chaque contact les liait entre eux et qu'ils se sont écartés dans la ruelle afin de ne pas finir en collier géant dans la capitale. L'enfant continuait à pleurer dans les bras de la jeune fille, accroché à son yukata, mais celui-ci hocha la tête entre deux reniflements et s'était tue.
Les gardes riaient aux paroles de la jeune détective en lui rétorquant qu'elle se payait bien de leur tête. La jeune femme se dit que les gardes étaient bien peu polis pour ce métier si noble. L'un d'eux toucha l'épaule de Tetsuko en riant, visiblement ils avaient tous décidé d'avoir l'intelligence d'un goobly. Il perdit son sourire en remarquant qu'il était lui aussi lié au groupe et râla qu'elle aurait quand même pu le prévenir que ce n'était pas des conneries. La jeune femme lâcha une moue de désespoir et demanda aux autres gardes de se mettre de chaque côté de la rue afin de ne plus laisser les passants rentrer dans la ruelle. Elle demanda par la même occasion si quelqu'un avait connaissance d'un désenchanteur dans la ville qui pourrait les aider, ne voyant pas d'autre solution.
Les gardes reprirent leur sérieux, comprenant que la situation était délicate et pouvait bien vite dégénérer.
Au bout d’un moment, genre quand la réalité les touche de plein fouet, les gardes commencent enfin à piger qu’on s’amuse pas vraiment, et qu’on voudrait bien qu’ils fassent leur boulot et nous sortent de cette merde, par exemple en nous amenant chez un puissant enchanteur qui virera cette malédiction étrange dont on connaît toujours pas la source. Ça serait pas mal, vraiment, que nos impôts servent à quelque chose, après tout.
« On va vous encercler, sans vous toucher, attention ! Et on va aller précautionneusement voir l’enchanteur de la Garde. Il pourra sûrement… faire ses trucs, là, avec des gestes bizarres et des tamtams, bref, l’enchanteur, quoi. Donc faites gaffe, on hésitera pas à vous mettre un coup de matraque si vous approchez trop. »
Ah ben bonne ambiance. J’comprends qu’il veuille pas se retrouver dans la chaîne, mais quand même, c’est pas bien aimable de dire qu’il va nous savater si on approche de trop. En bon ordre, avec nous bien serrés au milieu, autant du fait de la chaîne et sous l’action des gardes pas collés à nous, on sort de la ruelle, et la maréchaussée nous ouvre un chemin jusqu’au carrefour suivant.
Et là, on croise une autre patrouille.
« Hé. On amène ceux-là à l’enchanteur, pépin magique contagieux. Vous pouvez nous escorter ? Ce sera plus sûr. »
Avant que le sergent d’en face puisse répondre, voilà qu’un gars, genre maigrichon mais tout nerveux, rentre dans le garde qu’est à côté de moi, puis se retrouve collé à nous. J’sens les chaînes qui se referment sur nous trois, et le nouveau-venu tend le bras pour toucher tous les gardes les plus proches. A entendre les cris qui retentissent tout autour, c’est pas le seul à s’être lancé dans une carrière de joueur professionnel de chat, et la plupart sont des gamins, genre gamins des rues, facilement influençables, mais surtout qu’on peut envoyer faire des menues tâches à l’occasion.
J’en avais fait un paquet, des trucs du genre, quand j’avais leur âge.
Et j’avais recruté un paquet d’enfants pour faire mes basses-besognes à l’occasion, genre surveiller des sorties, aller emmerder des gens ou livrer des messages. Pour une poignée de cristaux, ils sont contents, ils risquent pas de se souvenir de moi, et ils font le boulot correctement pour la grande majorité d’entre eux. Donc c’était clairement la bonne affaire.
Sauf que là, les deux patrouilles sont emmêlées par les inconnus qui s’arrangent pour toucher le plus de gens possible en rigolant à perdre haleine, jusqu’à ce qu’ils soient immobilisés de force par les gardes auxquels ils sont liés. Certains sont au bord de l’écartèlement, mais ils ont les yeux qui brillent. J’mâche brièvement l’intérieur de mes joues, et j’garde un couteau à portée de main. Si mes voisins cannent, ou perdent la main qui nous lie, j’suis libre ? Faudra p’tet bien tester, pasque la situation actuelle a tout du guet-apens, avec les gardes des deux patrouilles soudés de force.
Et, évidemment, ça veut dire que y’a aucun garde ailleurs, genre sur le trajet de la patrouille, pour régler les éventuels problèmes qui pourraient se présenter.
J’suppose que c’était ça, le plan, plutôt que nous tomber dessus brutalement.
& Vrenn Indrani"Défi RP - La chaîne"
Normalement, tout commençait à aller mieux. Après tout il y avait des gardes pour contenir la situation et ils avaient même un désenchanteur. Qu'est-ce qui aurait pu se passer de pire, après tout, le karma avait déjà assez fait non ? Tetsuko était proche de l'homme dont elle ne savait toujours pas le nom, certes, depuis le début elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de lui demander.
Sous une nouvelle cacophonie des enfants s'amusaient à toucher tout le monde. Pour en arriver là, les gardes devaient être une raquette trouée ou ne savaient pas faire leur travail. Pour la première fois Tetsuko lâcha un juron. Elle était à bout de la situation, malgré son tempérament joyeux et sa patiente, là s'en était trop. La jeune femme supportait déjà bien peu les contacts humains, la foule encore moins, alors se retrouver entouré de fou qui s'amusait de cette horrible situation, c'était trop.
Enfin la jeune femme ne s'arrêta pas au juron, elle hurla de tous ses poumons. C'était vraiment trop. Elle hurla à l'aide et se sentait honteuse de ne pas avoir réussi à contenir son angoisse. Fatiguée et assommée par le stress, elle s'agrippa à l'homme et s'excusa mille fois avant de se relever. Elle lui demanda si cela était une mauvaise farce de Lucy avant de fondre en larmes. Visiblement, la jeune détective ne serait plus d'une grande aide pour trouver une solution.
La zizanie était bien trop forte autour d'eux pour que quiconque ne remarque sa crise, il y avait encore quelques fuyards pour agripper des personnes innocentes se promenant dans la rue. Il était maintenant impossible de savoir combien de personnes étaient liés à cette chaîne infernale. Tetsuko continuait à chouiner et à trembler de peur, elle commençait à regretter amèrement sa balade dans la capitale et se dit qu'elle n'y remettrait jamais les pieds.
Les rues se remplissaient des voix et bruits divers des gardes occupés à maintenir les filous, les personnes paniquées, les enfants en pleurs, les gens pressés par leur rendez-vous qui ne comprenaient pas que la priorité n'était plus le rendez-vous, ... Un désastre dans la capitale. Tetsuko continuait à baver des mots incompréhensibles en essayant de demander de l'aide.
La jeune femme se demandait comment il pouvait y avoir tout ce monde et pas une seule personne sachant désenchanter ce pouvoir mystérieux ? Est-ce que quelqu'un était en train de tester les nerfs et l'intelligence des passants de la capitale ? Ou était-ce un fou qui s'ennuyait et avait décidé de mener sa petite expérience pour pimenter sa journée ?
Bon, j’avoue, si ç’avait été le gamin ou un des bonshommes qui s’était collé à moi en gueulant, j’lui aurais juste mis un taquet dans la tronche. Là, comme c’est la jeune femme et qu’elle est pas mal, je tolère en faisant la grimace les cris, jusqu’à ce qu’elle se calme. Quel enfer, putain. J’espère qu’elle est sympa, sinon j’vais avoir des regrets. En tout cas, elle est en train de s’effondrer psychologiquement, et ça va pas simplifier les choses. J’ai presque envie de toucher une vieille pour la lui refourguer. Elle lui dira des trucs gentils et lui tapotera la tête, ou une connerie du genre.
« Ouais, ouais, ça va aller. C’est bon, on n’est pas mort, quoi, c’est juste chiant. »
Moi qui voulais un truc intéressant pour mon jour de repos, on peut dire que j’suis servi : c’est pas tout le temps qu’on a le droit à de la magie de grande envergure comme ça, comme une peste qui se répand de gens en gens. Mais, au milieu de la cacophonie, le plan de la garde devient vite un peu trouble, et j’pense que c’est aussi lié à la présence quasi-exclusive de ronds-de-cuir. Le plus gradé, ça doit être un caporal tout juste sorti de l’académie, autant dire qu’il a autant de poils sur la tronche que j’ai de testicules. Et j’suis tout à fait normal.
Franchement, il faudrait un moyen de rétablir le calme. Si, comme j’le suppose, des criminels sont en train de traficoter à l’autre bout de la ville, ou à quelques pâtés de maison, grand bien leur fasse, ils auront été malins mais se feront chopper quand même plus tard, c’est normal et de rigueur, surtout considérant qu’un des plus brillants d’entre eux y est passé aussi, à savoir vot’ serviteur.
Du coup, de mon sac sans fond, j’sors le harp’a’gong. Franchement, j’pense que j’commence à pas trop mal en jouer. La preuve, dès que mes mains se posent délicatement comme une brute sur les fils et les cimbales, un vacarme cacophonique retentit, et couvre rapidement le concert de voix qui gueule, se plaint, exige et pleure. Personnellement, j’ai déjà mal aux oreilles, mais j’continue encore un peu pour faire bonne mesure.
Dans le silence qui suit, on pourrait entendre voler les mouches. A la place, y’a juste mes paroles.
« Quelqu’un connaîtrait pas un enchanteur qui habite pas loin d’ici ? Pasque sinon, le palais est à perpette, mais si on se met en rangs deux par deux et qu’on avance sans s’arrêter, ça devrait le faire. Y’aura sûrement un chercheur là-bas, du côté du ministère de la Magie, pour nous dépatouiller. »
Nouveau boucan, et j’ponctue ça d’un accord sur mon instrument de mort, exhumé de la Cité Enfouie.
« Ceux qui connaissent un enchanteur à moins de cinq minutes à pied lèvent la main ! »
Au final, on se rend compte qu’on n’est pas beaucoup plus avancé. J’pense que ça va être le palais, du coup…
& Vrenn Indrani"Défi RP - La chaîne"
L'homme essaya de réconforter à sa manière Tetsuko qui le trouva bien rustre dans ses propos, mais certes, ce n'était pas la fin du monde et ils n'étaient pas morts. La jeune femme sécha les dernières larmes et moucha le liquide qui coulait de son nez. Elle ne se présentait pas sous son meilleur jour et en avait un peu honte. L'homme sortit un instrument, calma la foule et prit enfin la parole profitant du calme. Il proposa plusieurs solutions et visiblement il ne restait plus que l'option d'aller au palais deux par deux en rang pour y trouver un désenchanteur.
La jeune femme réfléchit un court instant avant de remarquer plusieurs arbres dans la ruelle, elle décida d'entrer en contact avec eux afin de leur demander s'ils avaient eu vent d'un désenchanteur dans le coin. Le palais était assez loin, même s'ils y allaient deux par deux, elle se demanda si les personnes allaient être assez disciplinées pour ça, ils n'avaient pas fait preuve de grandes intelligences pour l'instant.
Un arbre lui donna finalement un indice sur un désenchanteur non loin de la rue, il n'y avait effectivement que quatre croisements entre le groupe et sa boutique. La jeune femme fit part de l'information à l'homme en expliquant qu'elle s'est servi de son pouvoir pour trouver celle-ci et que c'était une source sûr. Suite à une courte discussion, ils se mirent d'accord et partir en cette direction. Tetsuko aurait pu utiliser son pouvoir bien avant mais elle était tétanisée de la situation et l'idée ne lui était pas venu en tête. Elle jura d'avoir été aussi longue à la détente et surtout de ne pas avoir su garder son sang-froid pour une situation finalement non dangereuse. Sur la route, elle se présenta à l'homme, il avait passé assez de temps ensemble pour qu'elle jugea nécessaire une présentation et puis ça coupait le calme qui s'était installé.
Arrivée face à la boutique, la jeune femme se demanda comment un troupeau pourrait bien rentrer dans cette minuscule boutique aux pierres sombres. Elle frappa à la porte et un homme vêtu de noir, les cheveux ébouriffés et tenant une plante à la main entrouvrit la porte . La mâchoire de l'homme se détacha lorsqu'il découvrit une foule de personnes enchainées devant lui, discutant dans tous les sens, mêlée à des gardes qui avaient un regard haineux. L'homme demanda ce qu'il se passait et pourquoi diable il y avait tout ce monde devant sa porte. Tetsuko expliqua comme elle put la situation et un garde approcha de la jeune femme appuyant ses paroles. Il commença à menacer de façon passive-agressive le désenchanteur, en expliquant que c'était un ordre de les aider et qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour les frais.
Ainsi, l'homme expliqua qu'il pouvait en effet les aider, mais que cela allait lui demander beaucoup de temps. Le groupe étant nombreux, il expliqua qu'il avait besoin de repos entre cinq désenchantements. Il demanda alors s'il était possible de faire une priorité dans les désenchantements à faire, afin que les plus pressés puisse partir et surtout d'éviter de nouveaux incidents. Tetsuko proposa de désenchanter premièrement quelques gardes afin qu'ils se postent autour du groupe et éviter de nouvelles personnes, même si cette solution n'avait pas été fructueuse la première fois, ils étaient les mieux équiper pour les aider.
C'est ainsi que l'homme commença à libérer quelques gardes qui se placèrent autour du groupe. Il commença à s'occuper des enfants en premier afin qu'il puisse retrouver leur parent et ensuite continua avec les adultes. Tous étaient pressés, certaines tensions se faisaient entendre dans le groupe mais les gardes rappelaient qu'ils allaient tous y passer et que le mieux pour que ça se finisse vite étaient qu'ils se tiennent tous à carreaux. L'homme prit environ deux heures, prenant de nombreuses pauses pour retrouver son énergie. La jeune fille fut l'une des dernières du groupe, elle avait en effet laissé passé les autres avant elle, après tout elle n'avait aucune urgence et s'écraser face aux besoins des autres était bien son genre.
Ce fût une sacrée journée pour la jeune femme qui était maintenant extrêmement fatiguée par toutes ces émotions. Il était temps pour elle de rejoindre sa chambre et de s'y reposer. Elle salua l'homme rencontré plus tôt et s'amusa de la situation. C'était une rencontre difficilement oubliable, enfin c'est ce qu'elle pensait, ne connaissant pas le pouvoir de l'homme.
FIN
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