Défi rp : à la rescousse de la poupée.

A la rescousse de la poupée

Tu es une écharpe. Ok ? Tu es Chimère, une écharpe à plumes blanches. Tu n'es pas humaine, tu n'as pas de corps ni d'ailes. Tu es juste, une écharpe. Répète !

*Je suis une écharpe !*

Voilà ! C'est bien ! Tu as compris !

Évidemment que tu es une écharpe, Chimère, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Ramar vient de te répondre. Ce n'est pas grave. Il ne comprend jamais rien de toute façon. Toi, par contre, tu as compris, c'est bien. Tu es son écharpe. Vous vous connaissez maintenant depuis... plus d'une dizaine d'années au moins, un paquet donc. Il était très jeune encore quand tu l'as croisé la première, si jeune qu'il n'est pas capable de se souvenir de toi. En revanche, tu te souviens très bien de lui. Il n'était qu'un bambin alors, il y a de ça près de vingt ans, non ? Si, un peu moins peut-être.

Bref, il n'était qu'un bébé encore dans ses couches quand tu l'as vu la première fois. Tu ne peux pas l'oublier, car c'est là que tu as commencé à ressentir ses effets. C'est là que tu as commencé à penser, comme si tu naissais toi aussi. C'était unique, mais tu ne lui appartenais pas. Ta propriétaire à l'époque était une amie de sa mère, et sa mère encore avant ça, quand elle-même était encore assez jeune. Tu te souviens, mais tu ne pensais pas encore à l'époque. C'est grâce à lui que tu sais penser, réfléchir. C'est grâce à lui que tu es capable de ressentir des émotions, que tu es capable de rire. C'est lui que tu haïs parfois, mais que tu aimes d'une manière aussi étrange qu'une écharpe peut aimer un humain.

Car oui, tu n'es, malgré toute la reconnaissance que tu as pour lui et toute l'émotion de laquelle il est l'origine, qu'une écharpe. Il est tendre avec toi et te considère comme sa confidente, son amie. Vous êtes tellement liés l'un à l'autre qu'il te permet, sans même en avoir conscience, de bouger librement contrairement aux autres objets. Tu es donc capable de l'aider plus qu'aucun autre, et surtout de lui rendre sa tendresse. Et de lui transmettre tes émotions de façon tactile...

Si seulement, juste une fois, une seule, tu pouvais être plus qu'une écharpe... Tu serais, imagine, une petite humaine, aux longs cheveux doux et blancs, au corps frêle et délicat. Tu aurais des ailes, harmonieuses avec une envergure démesurée, blanches des mêmes plumes qu'actuellement. Tu serais si belle et douce, si féminine. Tu pourrais le toucher différemment, effleurer de ta peau la sienne, sentir le contact de sa chaleur. Tu pourrais lui témoigner ton affection, l'entourer entièrement dans tes ailes, sentir ton corps entier contre le sien, approcher de son visage, poser doucement tes lèvres sur les si...

Vous avez entendu ça, vous aussi ?! On aurait dit un cri de détresse, non ?

Ok, heureusement qu'il t'a coupé dans ta rêverie. Tu es une écharpe, souviens-t'en ! Cependant, mis à part ses questions, tu n'as rien entendu. Mais, un peu irritée de le voir inquiet pour autrui, tu ne daignes même pas lui répondre et préfère te lover plus encore autour de son cou. Tu es bien ici, c'est là que tu te sens le mieux, et que ça lui fait le plus de bien aussi, accessoirement.

Malheureusement pour toi, Ramar se montre VRAIMENT inquiet. Il était en train de revenir de la Guilde de Grand Port pour aller vers la plage. Il voulait, disait-il, tester les facultés de ses bottes. C'est vrai que depuis qu'il les avait obtenu, il n'avait fait que les porter comme les anciennes. Tu les aimais bien, les anciennes, elles ne parlaient pas beaucoup. Elles se plaignaient juste quand il faisait trop de marche car ça les usait, disaient-elles. Toi, sur ton perchoir, ça ne t'intéressait pas plus que ça, mais il prenait drôlement soin des nouvelles, tu trouvais. La preuve, il avait loué une monture pour effectuer son trajet jusqu'ici. Monture dont il tenait la bride à la main.

Mais cet idiot venait de la lâcher, trop occupé dans sa recherche d'origine du cri imaginaire qu'il avait entendu. La monture prend le large, mais tu t'en fiches. Quand il s'en rendra compte, tu pourras te moquer un peu de lui, comme souvent. Tu n'en auras pas l'occasion, toutefois. Tu le vois tourner à un coin de rue et s'arrêter net. Un peu plus loin, deux hommes viennent de mettre une fille... une poupée ? Tu en vois un frapper sa tête qui se décroche, laissant apparaître une chaîne en guise de lien entre corps et tête. Tu aurais des yeux, tu te dis qu'ils se seraient exorbités tant la scène était hallucinante. Qu'est-ce que c'était que cette chose ?

Bah, peu importe, les deux malfrats la balancent dans un sac qu'ils placent vulgairement à l'arrière d'un cheval, et partent aussitôt à toute allure. Quoi que ça pouvait être, Ramar n'y pouvait rien, tu te dis. Tu as sûrement raison, mais tu as oublié, apparemment, à quel point il pouvait être benêt...

Tu le vois se retourner finalement pour voir sa propre monture disparue. Il balance un juron attendu, tandis que tu le caresses et essaie de le dissuader.

*Tu n'y peux rien, Ramar. Cherche plutôt des gardes.*

Mais vous l'avez vu, vous aussi, c'était une poupée. C'est elle qui a crié ! Il n'y a que moi qui peut l'entendre, les gardes n'en auront rien à faire ! Je dois les rattraper et la sauver !

Et voilà, le mode chevalier servant que tu détestes et adores tant à la fois est enclenché. Quoi que tu dises, il ne t'entendra plus vraiment. Mais tu essaies quand même : qui ne tente rien n'a rien.

*Ramar, cette chose n'est pas une poupée. Quoi que ce soit, ça ne te concerne pas, et sans ta monture, tu vas avoir du mal...*

Tu t'en doutes mais il ne t'écoute déjà plus. Comme le bon gros débile qu'il est dans ces moments-là, il est aveuglé par sa soif de justice envers les objets. Il a un grand cœur, et tu ne peux pas lui en vouloir, au contraire. Mais parfois, il peut être tellement agaçant ! Tu as beau le frapper un peu du bout de ton corps souple d'écharpe, sur sa joue, tu penses qu'il ne s'en aperçois même pas. Heureusement qu'il n'est pas comme ça tout le temps et rarement lors des quêtes...

Tu le vois chercher un peu, sans succès, sa monture, puis décider de suivre la piste. Inutile et chagrinée, tu retrouves ta place autour de son cou. La suite ne t'intéresse pas.


Il a finalement réussi, par tu ne sais quel exploit, à retrouver les kidnappeurs. Ils sont entrés dans une grotte, près des côtes. Il y a pas mal de vent donc tu te loves bien contre lui afin de l'en protéger. Il a beau être un parfait idiot, il ne mérite pas que tu le laisses tomber malade. Au fond, il agit bien, c'est juste que ça te chagrine qu'il fasse autant pour des gens... choses... qu'il ne connait même pas.

En plus, tu as repéré d'autres personnes qui ne sont pas aussi discrètes que lui. Il a eu le mérite, tu te dis, de savoir user de ses talents pour masquer au mieux sa présence. L'enseignement de sa mentor avait porté ses fruits, ça te faisait plaisir, même si tu avais toujours ressenti une petite gêne en sa présence, à l'époque. Il s'était donc approché de loin, utilisant habilement les reliefs et les végétations pour se dissimuler.

Une femme aux cheveux bleues relativement séduisante mais manifestement idiote, elle aussi, se tenait à l'entrée de la cavité, près des chevaux des ravisseurs. Tu te dis immédiatement que tu ne l'aimes pas et tu ne veux pas que Ramar s'en approche. Mais tu ne trouves pas de raison valable pour l'en dissuader. Heureusement, un homme arrive rapidement près d'elle. Et ton homme se dirige vers eux. Tu paniques d'un coup.

*Non Ramar ! Tu ne sais pas qui ils sont, c'est dangereux, reste caché pour le moment, comme tu l'as appris !*

Tu sens l'aventurier s'arrêter, tu es soulagée. Mais il ne fait qu'hésiter un instant.

Tout va bien, Chimère, ça ira. Ils ne sont clairement pas de mèche, vu comment ils se tiennent devant la grotte. Je pense qu'ils sont venus pour aider, comme nous.

Tu ne sais pas quoi lui opposer comme argument. Il a sûrement raison, tu ne veux juste pas qu'il s'approche de cette femme ou qu'il coure le moindre danger. "Comme nous". Non, juste lui. Toi, tu n'as jamais voulu aider cette poupée louche. Tu as toujours voulu profiter tranquillement de Ramar, rien de plus. Mais Diolime, l'épée, ce lourd enthousiaste dès que le danger approchait, se montre convaincant contrairement à toi.

*Et t'en fais pas, Chimère, si jamais il s'avère qu'ils sont de mèche ou juste hostiles, je pourrai leur trancher un truc ou deux, pour régler ça !*

Tu sais que Diolime a réussi à le convaincre car tu vois Ramar sourire. Tu préfères quand c'est à toi qu'il sourit, mais tu aimes bien le voir sourire dans tous les cas. Sauf là. Il s'avance. Tu n'as pas fait attention mais l'homme a visiblement dit quelque chose. Décidément, il faut que tu te concentres. Sinon, tu ne seras pas capable de l'aider. Il a décidé d'intervenir, de toute manière, donc tu n'as pas le choix, tu dois le protéger coûte que coûte.

Il rejoint les deux autres personnes. Il semble, lui, avoir entendu ce que l'homme a dit, et il répond, sans parler trop fort.

Nous aurons en effet plus de chance à trois, mais vous approcher aussi vite et grossièrement de l'entrée n'était pas le plus prudent, surtout sans avoir d'information précise sur ce qui se trouve à l'intérieur. Mais passons. Maintenant qu'on est là, autant entrer. Mais discrètement.

Tu le vois ouvrir la marche mais de son pas souple et silencieux, tu sais, celui qu'Ellana appelait le pas glissant. Tu ne sais pas comment ils font pour se débrouiller, mais tu sais que Ramar ne fera aucun bruit, même s'il marche sur des cailloux, comme s'il glissait vraiment sur eux. Mais en tant qu'écharpe, ça t'échappe totalement comme concept. Tu te retournes doucement, assez pour ne pas révéler que tu peux bouger toute seule, pour garder un œil sur les deux autres "sauveteurs". Ramar dégaine Diolime, laissant ton amie Nolune dans son fourreau. Tu sais qu'il fait ça pour prévenir un danger quelconque, pour réagir au besoin. Il ne dégainera la deuxième épée que si le combat est engagé.

Tu vois que les autres suivent, mais ça ne te préoccupe pas plus que ça. Désormais, tu dois rester vigilante au cas où des pièges ou une embuscade se cachaient quelque part. Mais la seule chose que tu vois, c'est Ramar qui s'avance lentement, précautionneusement, pourtant à bonne allure, sa main droite tenant Diolime, sa main gauche posée, en cas de besoin, sur sa nouvelle lame-retour. Tu te sens rassurée, il a beau être idiot, il sait ce qu'il doit faire.

L'endroit commence toutefois à être sombre. Tu le sens qui s'arrête et se retourne, un doigt sur les lèvres. Pas de bruit, c'est le message qu'il cherche à transmettre. Il se met à fouiller doucement dans sa besace. Heureusement, cette pimbêche ne fait pas un seul bruit, pour une fois. Il en ressort une petite lanterne avec un orbe en son sein. La lampe magique. Il relève la tête vers les deux autres et leur montre la lampe avant de chuchoter tout doucement.

Soit on attend de s'habituer à l'obscurité, soit j'allume cette lampe mais on risque d'être facilement repéré. Je ne vous connais pas, donc je vous propose. Je suis aventurier, si j'étais seul, j'aurai foncé mais j'aurai aussi plus d'informations. Je vous laisse le choix selon votre aise. Autant se corréler pour être plus efficace.

Tu le vois attendre que les autres prennent une décision. Il est bien gentil, mais en attendant, c'est toi qui surveille si ça bouge devant ! Heureusement que tu es là, il ne pourrait pas agir ainsi sans toi, il faudra que tu lui fasses remarquer, après tout ça... Et que la bleue ne s'avise pas d'en profiter, tu te sens d'une humeur où tu serais capable de l'étouffer avec tes plumes !

Graphiorum

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A la rescousse de la poupée

La bleue joue de sarcasme, mais elle a retiré ses chaussures à talons avant de rentrer dans la caverne à la suite de ton Ramar. Mais quand ce dernier leur propose gentiment de la lumière, tu vois une catastrophe arriver.

Une main se déplace, allant d'un corps à l'autre, se posant délicatement, beaucoup trop délicatement, sur une épaule, sur l'épaule qui te soutient et que tu affectionnes. Une main impure sur l'épaule immaculée. Oh non ! Certainement pas ! Tu sens la colère monter en toi, mais ne peux que te retenir. Ramar t'en voudrait si tu révélais ta capacité ici et maintenant sans raison qu'il jugerait valable. Et quelque part, tu sais qu'il ne comprendra rien, cet idiot, à l'horreur de la situation dans laquelle cette... femme te mettait. Si tu avais des yeux, tu la foudroierais sur place ne l'instant, mais tel n'était pas le cas. Encore une fois, tu es une écharpe, une - écharpe !

Dépitée, tu regardes passivement la procession avancer après que Ramar ait accrochée sa lampe, éteinte, à sa ceinture, d'un simple geste. Il savait être prévoyant, mais quel idiot de ne jamais se méfier plus que ça des autres humains... L'homme avec vous a mis sur le bas de son visage un masque trop bien adapté pour être improvisé, tu te dis. Au moins, cela confirme qu'il ne sera pas inutile, mais tu gardes un "œil" sur lui, si on peut dire, histoire de.

Avec tout ça, par contre, tu n'as absolument pas entendu la bleue. Mais comme ton aventurier n'a pas allumé la lampe, tu te doutes que sa réponse était négative à la proposition. Mais pourquoi poser SA MAIN SUR SON ÉPAULE ALORS ??! Calme, calme-toi, elle est peut-être juste tactile de nature, calme...

Tu y es bien forcée, de toute manière, car la grotte prend un aspect des plus singuliers, demandant toute ton attention. L'obscurité se fait réalité et tu doutes toujours du sérieux des autres objets de l'aventurier pour l'aider efficacement. Un escalier en bois, s'enfonçant dans la cavité, se révèle alors. Ramar ne se pose pas de questions, tu sens dans son esprit une forte concentration. Il a dû jauger les possibilités et les risques avant qu'il ne prenne les devants pour descendre en tête.

Tu le sais, il est habitué à ça, il a été formé, après tout, mais tu t'inquiètes, inévitablement. Tu recouvres son cou et le protèges au plus près, presque jalousement, tandis qu'il descend les marches. Mais rapidement, tu flaires le danger. Il est certain qu'on vous voit. La caverne, après les marches, est vaste, mais trop sombre pour y voir grand chose. Mais vous êtes observés, tu en es quasiment certaine, l'occasion est trop belle pour que les adversaires n'en profitent pas.

Ramar s'arrête de lui-même sans que tu dises quelque chose. Bien, il n'est pas si idiot finalement, même si tu sais que tu penses ainsi injustement. Il tend une main en arrière pour arrêter les deux autres, sans s'apercevoir qu'il n'y en avait pas besoin. Bon, en fait, il est idiot, tu as bien raison... Tout d'un coup, tu distingues un mouvement furtif. Une sorte d'éclair. Tu comprends, et surtout tu paniques.

*RAMAR ! ESQUIVE ! TÊTE !*

Tu te mets à trembler autour de son cou, tandis qu'il penche la tête de côté, d'un geste bref et accentué par une torsion légère de son buste. Le trait mortel file juste à côté en l'effleurant à peine, et se plante entre les pieds de la jeune femme. Elle a eu de la chance. Mais tu ne veux pas t'en soucier. Elle baragouine quelque chose, mais tu n'écoutes pas. Tu te concentres et te calmes pour détecter tous les prochaines attaques.

Ramar, aux aguets, lève ses lames pour parer au besoin. Il n'a aucune couverture du relief et étant le premier, il est naturellement la cible évidente, il le sait et compte sur toi, et ses armes, plus que sur les deux autres. Question d'habitude pour lui. Une nouvelle volée de flèches arrive, il les entend et tu les distingues.

*Une à gauche, bras. Une à droite, la femme. Une autre, trop haute.*

Tes indications claquent dans l'esprit du jeune homme qui, au moment où tu lui parles, s’exécute. Il est efficace, vous avez l'habitude de travailler ensemble, après tout. Et il n'est pas mauvais du tout, il avait probablement repéré les mouvements lui aussi, mais tu lui offres la certitude qu'il manque à certains combattants. Il n'est et ne sera jamais seul, Ramar.

Il pare simplement le premier trait en le déviant de sa lame, Nolune, tente un geste mais arrive trop tard sur le deuxième. Heureusement, la femme n'est pas mauvaise non plus, elle le sectionne en deux à l'aide d'une petite épée, protégeant ainsi l'homme derrière elle. Tu l'entends s'amuser et surtout proposer sa protection à l'aide d'une chanson. Elle est vraiment pas nette, tu te dis, mais bon, Ramar est repéré, donc cela ne changera rien à l'affaire, en soi...

Elle termine en suggérant à ton aventurier qu'il utilise finalement sa lumi- QUOI ?! INACCEPTABLE ! "Poussin" !

Tu te dresses sur les épaules de Ramar, incapable de garder ton calme. Tu ne penses plus qu'à une chose, sauter et étouffer cette catin, lui faire ravaler ses mots et son attitude en passant par son gosier directement. Comment OSE-t-elle ? Ramar n'est pas homme qui peut se laisser séduire par une créature aussi insipide, IMPOSSIBLE !

Dans ta colère, tu as complètement ignoré ce que faisait l'aventurier et le danger qu'il courait. Il avait, avant même que la jeune femme ne le propose, sorti l'orbe magique de l'intérieur de la lampe. Il s'était rassuré en voyant les deux autres s'en sortir facilement face aux traits, et avait donc prit le risque de ruser en ne se protégeant plus que d'une lame. C'était suffisant, à l'évidence, pour le moment. Mais il ne comprit pas ta réaction et te tira soudainement à la réalité en te prenant dans sa main pour te tremper dans une flaque.

Désolé, Chimère, face au gaz, il n'y a que toi qui peut m'aider.

Tu ne comprends rien. Tu es perdue. Tu n'as rien suivi. Et tu t'en veux. Quel gaz ? Évidemment que tu vas l'aider ! Tu laisses l'eau imbiber tes plumes et ta texture, t'alourdissant, mais peu importe, tu te replaces autour de son cou en couvrant par la même jusqu'à son nez, tandis qu'il part une autre flèche. Tu t'aperçois alors que ta colère était injustifiée et dangereuse, il aurait pu être blessé, sans ton aide. Quelle erreur...

Il est désormais protégé face au gaz, tu ne sais pas lequel, juste. Tu distingues l'homme qui accompagne Ramar se détacher sur le côté, discrètement, alors qu'il annonce s'occuper de celui qui émane le gaz. Tu comprends enfin. Tu rattrapes ton erreur. Ils ont reçu des informations des assaillants, dans l'obscurité, donc probablement de la poupée kidnappée, mais tu n'avais pas fait attention...

Tu vois cependant Ramar qui marque le coup. Tu le sens un peu surpris.

*Qu'y a-t-il, Ramar ?*

Il se secoue la tête, et te répond mentalement.

*Rien, aucune importance.*

C'est rare qu'il réponde ainsi, tu comprends qu'il s'est reconcentré. Il est revenu au maximum. Tu le sens réfléchir rapidement. Il doit compter, tu le connais assez bien pour le savoir, le nombre d'adversaires et énumérer les possibilités. Il prend sa décision. En esquivant une flèche de côté, il utilise la trajectoire du trait pour envoyer l'orbe, qu'il a allumé d'une pression, en sens inverse, éclairant ainsi les assaillants plutôt que les sauveurs. La scène se révèle alors.

Il y a quatre hommes. Un se débat avec la poupée qui semble désarticulée mais hargneuse. Un autre tend ses bras vers l'avant mais Ramar et toi savez que votre allié est parti pour s'en occuper. Grâce à la lampe magique, il se trouve d'ailleurs dans une obscurité avantageuse désormais. Les deux autres se trouvent un peu plus loin sur la gauche, des arcs à la main. Ils baissent toutefois leurs armes, par réflexe, à cause de la soudaine lumière qui leur arrive dessus.

Bien, bonne réaction de Ramar. Il est vraiment pas si bête que ça parfois, et pour le coup, il t'aide à comprendre ce que tu avais raté. Donc tu ne vas pas t'en plaindre... Tu le vois s'élancer, sortant et lançant sa lame-retour en avant. Elle atteint et tranche un cordage, celui qui tenait la poupée attachée. C'est vrai, sa priorité est de sauver cet objet, depuis le début. Elle est capable de bouger, tout le monde le voit actuellement, donc il a réagi avec logique pour l'aider dans l'urgence. La lame-retour disparait et revient dans sa main. Il l'envoie vers l'un des deux autres ravisseurs qui commençait à réagir, afin de l'en empêcher, le temps qu'il lui arrive dessus.

Sans se retourner, tu l'entends prévenir la "vipère" bleue.

Allez l'aider, je m'occupe des deux autres !

Il se poste juste devant ses adversaires quand il termine sa phrase. Il dégaine Diolime et fait jouer ses poignets pour faire comprendre qu'il n'est pas un simple novice à prendre à la légère. Mais visiblement, ça ne les inquiète pas. Tu vois les deux jeter leur arc et dégainer leurs propres armes. L'un une hache, l'autre une épée démesurée. Ce dernier révèle un petit rictus déplaisant.

Tu te crois assez fort pour nous ? On attendait bien pire qu-

De manière satisfaisante, tu as juste regardé Ramar agir. Tu sais qu'il n'aime pas quand un adversaire se vante, ou juste parle inutilement. Enfin, si, il aime bien, car ça lui donne un temps d'avance pour agir, et il en profite toujours.

Dans un glissement souple et vif, il s'est détendu vers l'avant et Diolime, sa lame dans la main droite, a sifflé autour de la grande épée du bavard avant de lui trancher la main qui la tenait. L'arme tomba dans un grand bruit métallique au sol. D'un simple revers du poignet, l'aventurier écarte le moignon sanglant et assène avec fluidité un coup de coude ascendant sous le menton de l'homme qui s'effondre alors sans rien comprendre, sans même avoir fini sa phrase.

Ramar présenta ensuite ses armes au dernier adversaire face à lui, goguenard.

Toi aussi tu veux parler de qui vous vous attendiez à combattre plutôt que de combattre ?

Depuis ton perchoir protégeant le système respiratoire de ton aventurier, tu distingues clairement les émotions passer sur le visage du ravisseur. Surprise, colère puis honte, et enfin rage.

Il est à un peu plus de deux mètres de Ramar, mais avec sa haute taille avoisinant certainement les deux mètres aussi et son allure hirsute, il est plus menaçant que l'autre ne l'était. Il lève sa grande hache au-dessus de son épaule, tandis que des pointes transpercent ses vêtements et armures de toute part, le recouvrant ainsi presque entièrement. Il ressemble plus à un porc-épic géant, mais comme rien dans son équipement n'a hurlé de douleur ou même de surprise, Ramar et Chimère en déduisent aussitôt qu'ils en ont l'habitude : c'est certainement son pouvoir.

Le géant se met à balancer sa hache devant lui en faisant des allers-retours d'une épaule à l'autre, ne laissant ainsi que des pics blancs, certainement osseux, se confronter à son adversaire quand ce n'était pas sa monstrueuse lame de bucheron. Ramar se met à esquiver, tu lui indiques, au cas où, chaque direction, à chaque fois, pour qu'il ne se trompe pas et ne perde la tête inutilement. Tu as confiance en lui donc tu n'es pas inquiète.

Tu t'autorises donc à porter un peu de ton attention sur ce qui se passe à l'arrière. Comment va la poupée ? Que fait la bleue ? Aucune fourberie envers ton aventurier, tu espères... Et l'autre homme avec le gars au gaz ? Tu essaies de trouver réponse à toutes ces questions tout en supportant Ramar.

On se préparait pour Al-Rakija ! Tu n'es qu'un vaurien à côté ! Je vais t'étriper !

Tu reportes ton attention entière sur le porc-épic qui vient de s'exprimer entre deux coups de hache.

*Al'Rakija ? Montre-lui qu'il n'est pas prêt à affronter cette personne encore...* dis-tu simplement, d'un ton dédaigneux que seul Ramar peut entendre.

*Ouais ! Défonce-lui les os à ce barbare ! Pas besoin d'être capitaine pour le déboîter !*

Ah oui, c'est vrai, les autres objets peuvent aussi t'entendre. Tu l'avais presque oublié. Diolime était toujours trop enthousiaste, mais il avait la bonne habitude de motiver Ramar dans les moments de combat importants. Ce dernier étire ses lèvres en un grand sourire tandis qu'il esquive un coup. Il n'a rien tenté encore, mais tu sens qu'il bout, autant que son épée. Tu penses qu'il va bientôt contre-attaquer. A-t-il trouvé une faille ?

L'aventurier esquive à nouveau mais utilise son mouvement pour accélérer son bras dans un geste inattendu de rotation du corps, le terminant en assénant un coup vertical ascendant du bout de l'épée excitée. Le coup de fouet de sa lame est un succès : cela explose une bonne partie des pics sur le côté gauche de son adversaire, qui se plie légèrement sous la douleur et revient à la charge juste après. Mais Ramar est prêt, il esquive à nouveau et tente des petits coups accélérés du même style un peu partout. Il cherche à briser les pics pour rendre le pouvoir adversaire inefficace.

Tu es rassurée, l'alliance entre Diolime et lui fonctionne. Il se sert de Nolune, son autre épée, pour varier les coups et les angles, mais elle est moins bavarde et reste silencieuse, se laissant juste manipuler comme son conjoint. Tu le sais bien, de toute façon, que Nolune suit toujours Diolime dans les batailles, ces deux objets se sont liées de façon inattendue quand ils se sont rencontrés, quelques années auparavant. Elle ne s'oppose à Diolime que dans des situations moins dangereuses, pour s'amuser plus qu'autre chose.

Considérant les capacités de ton aventurier et l'aide des deux lames, tu t'autorises cette fois à te concentrer sur le reste de la situation, pleinement. Que deviennent les autres tandis que le combat de ton Ramar l'a éloigné du reste du groupe ?

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A la rescousse de la poupée

Lorsque tu te concentres, toi l'écharpe, sur ce qui peut bien arriver aux deux autres compères de ton aventurier, te vois la bleue aux prises avec un homme que tu n'avais pas vu encore jusque là. Elle semblait en difficulté, mais est-ce que tu t'en souciais ?

A vrai dire, tu commences à revisiter ton jugement. Après tout, elle avait bien porté secours à la poupée comme Ramar le lui avait demandé. Et à l'entendre, car tu as fait attention au moindre son pouvant sortir de sa bouche, il n'est pas le seul qu'elle appelle "Poussin". Tu l'as même entendu dire "chérie" à la poupée, son langage semble donc être un peu familier, mais impersonnel. Cela te rappelle quelque chose, tu l'as, pas loin dans ton esprit, mais impossible de t'en souvenir assez précisément pour mettre le doigt dessus. C'est rageant, sur le moment, mais ça te reviendra bien.

L'aventurier est toujours en train de s'amuser avec Diolime et Nolune pour faire sa misère au porc-épic. Et ça tombe bien car ça bouge du côté des autres et tu ne pourrais pas t'y intéresser s'il peinait vraiment. La bleue s'est apparemment affaiblie et la poupée... Oui oui, la poupée ! Elle la remplace face au cinquième ravisseur et parvient, en usant de ses... chaînes ?... à lui subtiliser une arme. Mais il reste dangereux et tu t'apprêtes à en informer ton aventurier quand tu aperçois le troisième de la troupe improvisée surgir brièvement et lancer une lame dans votre direction.

Surprise, tu restes muette alors que la lame s'approche inexorablement de Ramar, mais elle ne le touche pas, elle vient s'enfoncer entre deux pics brisés sur l'épaule de son adversaire à la place. Ce dernier gémit de douleur puis de rage. Toutefois, cela laissa le temps à ton aventurier d'en profiter. Tu doutes qu'il ait compris ce qu'il s'est passé, mais il a toujours eu de bons réflexes et avait bien appris de sa mentor. Une bonne formation et une bonne base, il ne pouvait pas ne pas en profiter.

Ainsi, tu le vis jouer des poignets pour croiser ses épées sous la hache du porc-épic, le désarmer en tirant d'un coup sec pour ensuite renverser ses prises afin de les planter furieusement en terre, en épinglant alors ses pieds au sol. Le ravisseur rugit de douleur, mais sans rage cette fois. Il n'en eut pas le temps, car Ramar est venu l'attraper ensuite par deux pics encore présents sur ses trapèzes à travers son armure, et s'en est servi pour abaisser de force l'homme vers lui, avant de lui présenter méchamment la tête à la rencontre de ses deux genoux alors qu'il avait bondi.

Tu vois le sang gicler du nez de l'adversaire inconscient tandis qu'il s'écrase au sol sur le dos de toute sa masse, brisant au passage les derniers pics qu'il lui reste. Ouch, ça doit faire mal. Si tu en étais capable, tu aurais une grimace sur le visage, mais tu n'es qu'une écharpe. Une écharpe qui s'est déconcentrée de ce qu'elle faisait ! Tu reportes donc, honteusement, ton attention sur l'autre scène, remarquant au passage la disparition de la dague dans l'épaule du malheureux.

Tu distingues clairement l'homme en train d'étouffer le dernier malfrat en le maintenant par derrière. Efficace, le bougre, même si son masque ne t'avait pas mise à l'aise un peu plus tôt. Tu repères aussi que la bleue n'est pas en forme, ni la poupée. Dans le doute, tu dois prévenir Ramar. Tu reportes ton attention sur lui alors qu'il a déchiré un pan de tunique de son premier adversaire pour en faire un garrot au manchot. Prévoyant, l'idiot ! Il évite ainsi que l'hémorragie ne tue son ennemi.

*Bien, Ramar, mais tu devrais te dépêcher, je crois que la cat... la bleue est mal-en-point. Et la poupée bouge, je crois, mais elle peut être blessée aussi.*

L'aventurier réagit au quart de tour. Il te caresse et tu es au comble du bonheur. Tu adores cette sensation, quand il te récompense pour ton aide, quand il prend soin de toi... Si tu étais humaine, tu ne saurais pas ce que tu ferais, mais tu lui rendrais sa douceur, tu en es certaine... Et mince, du coup tu ne fais plus attention à nouveau !

Tu le vois courir vers ses alliés improvisés, avec ses lames dans leur fourreau. Il les a retirées du sol ? Faut que tu te reprennes, décidément. Il se précipite sur la bleue et la poupée, la première semble vraiment faible. Elle est couverte d'estafilades et surtout ne bouge presque pas. Elle est si faible qu'elle vacille un bref instant et Ramar, comme le bel idiot qu'il est, la retient d'un geste en arrivant sur place.

Tu te retiens sévèrement d'étouffer la pimbêche mais Ramar se montre normal, en réalité, et la bleue n'est pas vraiment apte à tenter quoi que ce soit envers ton aventurier. Mais elle ne perd rien pour attendre... Elle a juste de la chance d'être humaine, alors qu'elle n'en profite pas trop... Bon, après, il n'avait qu'une main dans son dos pour l'aider à tenir debout.

Vous allez bien ? Reposez-vous un instant, tout le monde a été neutralisé, je pense.

Tu sens que si tu avais des veines et du sang à l'intérieur, il bouillirait, mais ce n'est pas le cas. Tu le vois l'aider à s'adosser à un baril. Il s'adresse ensuite aux deux autres, toujours sur le même ton de bienveillance auquel il est habitué.

Et vous, tout va bien ? Je ne vois aucune blessure mais... vous êtes humaine ou comme mon écharpe un objet animé ? Elle l'est grâce à mon pouvoir, j'ai vraiment cru que vous étiez une poupée ! Tu le vois s'adresser brièvement à l'homme. Bel étranglement et merci pour l'aide, un peu plus tôt ! Ah, il avait donc compris d'où venait la dague. Attentif le simplet, attentif...

C'est bien beau tout ça, mais il va falloir qu'il pense aux ravisseurs. Ils sont loin d'être dans un bel état, mais certains peuvent encore s'avérer dangereux si la bande reste bêtement là... Tu laisses cependant le calme revenir avant de réveiller les instincts de ton aventurier.

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Défi rp : à la rescousse de la poupée.

A la rescousse de la poupée

Ton aventurier a bien fait de retenir la bleue, elle semble sur le point s'effondrer, la pauvre ! Enfin, la pauvre... Oui, si, tu as raison, elle n'a rien fait, en soi, elle ne méritait pas d'être ainsi blessée. Tu t'en veux un peu de lui avoir voulu du mal, tu n'es peut-être qu'une écharpe mais tu possèdes une conscience plus développée que certains humains... Parfois.

Quand Ramar te mentionne en parlant avec la poupée, tu es surprise, tu ne t'y attendais pas. Mais tu ressens une vague de chaleur incompréhensible et momentanée prendre place dans tes plumes. Tu es partagée entre ce sentiment étrange que tu connais pourtant si bien, et celui qui t'étonnera encore plus, l'instant suivant la réponse de la jeune fille.

Parce que oui, c'était une jeune fille, une humaine, dans un corps de poupée, grâce à son pouvoir. Mais tu ne te serais pas attendu à la réponse de ton aventurier...

Mais c'est fantastique ! Je ne savais pas que des pouvoirs de ce genre existaient, pouvoir se transformer en objet, pouvoir avoir la même vision qu'eux, ça doit être unique... Je t'envie jeune fille ! Ne sois pas triste d'être ainsi bloquée, comme tu dis, grâce à cela tu n'as pas été réellement blessée même si du point de vue d'un objet, je peux te l'assurer, même une égratignure peut être un drame... C'est un mal pour un bien, surtout un bien d'après moi.

Tu es étonnée, car tu ne pensais pas que ton aventurier aurait tant envie de découvrir ce qu'est être un objet, autant que toi tu voudrais être une humaine... Tu es partagée, depuis quelques temps, entre la fierté, la fierté d'être unique à ses yeux autant qu'il l'est pour toi, et l'émoi, l'émoi qu'il veuille autant que toi se transformer lui aussi. Tu n'avais jamais parlé de ça avec lui, tu n'avais jamais eu conscience de sa volonté de vous rejoindre, les objets et toi, dans cet univers qu'il vous avait offert, celui des inanimés conscients, des ignorés des êtres vivants, des simples objets que vous n'étiez plus grâce à lui. Si seulement, vos vœux pouvaient se réaliser... Tu serais l'être pensant la plus heureuse que ce monde puisse connaître, la plus chanceuse et pas un jour ne se passerait sans que tu ne remercies Lucy pour sa faveur.

Tout à ta prise de conscience, tu ne remarques pas trop ce qui se déroule ensuite autour de vous. L'homme au masque attachait les ravisseurs tandis que Ramar récupérait sa lampe magique que la cavalerie embarqua tout le monde, sans que tu n'y fasses attention, prise dans tes rêves d'insouciance et d'allégresse. De toute façon, ton aventurier n'avait pas vraiment besoin de toi, en l'état actuel des événements...




L'homme au masque n'est plus là. La jeune fille-poupée est assise avec Ramar, toi sur ses épaules, dans un bureau de la garde., tandis que la bleue est interrogée dans une autre pièce. Tout le monde a été convoqué pour témoigner à cause de la mort d'un des ravisseurs et du moignon d'un autre, quelques jours après. Les gardes ont laissé la jeune femme se remettre avant de les rappeler.

Lorsqu'elle sort de la salle, tu l'entends balancer un "mon chéri" à quelqu'un à l'intérieur. Cela te parle, à nouveau, comme la dernière fois, mais tu n'arrives pas à remettre le doigt dessus, à nouveau. Cela te titille, mais faire plus d'effort serait inutile, ça te reviendrait quand ça le voudra !

La poupée, Fedora, d'après ce que tu as compris, se précipite sur la bleue pour l'enlacer et lui faire un câlin des plus innocents et reconnaissants qui existe. Tu ne fais pas trop attention, tu es un peu distraite depuis quelques jours et tu te prélasses contre Ramar, tout simplement, profitant d'avoir la place qui te revient de droit.

Par la suite, les gardes recueillent le témoignage de Fedora, puis celui de ton aventurier. Il explique son cas de force majeure lorsqu'il avait affronté deux ravisseurs à la fois, profitant de la distraction d'un d'entre eux pour le neutraliser aussi vite que possible, le privant de sa main. Un des gardes ne semble pas apprécier le réflexe qu'avait eu Ramar, mais vu son gabarit, un peu gras sur les bords, tu te doutes qu'il est plus jaloux qu'autre chose. Mais tu l'étoufferais bien quand même, juste pour son manque de compréhension envers ton aventurier.

Une fois sorti du bastion, le jeune homme retrouve la poupée qui l'attendait visiblement. Elle se met à s'approcher, dangereusement, de lui et tu la vois l'enlacer à nouveau. Sur le moment, tu sors de tes gonds et te dresse sur les épaules de ton aventurier. Comment ose-t-elle le toucher ? Alors qu'elle a la chance d'être à la fois humaine et objet tandis que tu dois te contenter d'être une pauvre écharpe qui ne peut que bouger tel un animal rampant ?

Mais aussitôt tu te calmes et te rassures. Elle a juste dit merci, elle est juste tendre et affectueuse cette petite. Tu t'en veux aussitôt d'avoir surréagi. Ramar ne s'est probablement aperçu de rien. Cette jeune fille doit se sentir bien seule, au fond, vu sa situation : tu ressens finalement de la compassion pour elle. Tandis que Ramar lui réponds gentiment, tu passes de ses épaules à son bras pour ensuite venir caresser la joue de la poupée.

Ce n'était rien, au contraire. Au plaisir de t'aider quand tu en as besoin, jeune fille qui a la chance de pouvoir aussi être une poupée !

*Je suis certaine que tu développeras un jour ton pouvoir et que tu sauras redevenir humaine, je t'envie ton pouvoir, moi aussi !* ajoutes-tu alors.

Ramar, attendri par tes mots qu'il a forcément entendus, te caresse le temps que tu reviennes sur lui, un petit sourire au coin des lèvres. Il te semble, par ailleurs, qu'après ton commentaire, Fedora a réagi, mais peut-être n'était-ce qu'aux paroles de ton aventurier. Après tout, c'est plus logique, cela ne peut qu'être cela.

Sur cette scène émouvante, la jeune poupée s'en va, Ramar prenant une autre rue pour terminer ce qu'il était venu faire à la base : tester ses équipements. Ah, si seulement tu pouvais être plus qu'une écharpe, comme cette poupée, tu pourrais lui proposer alors d'autres tests à réaliser...

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