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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    On raconte qu’au terme du tournoi organisé par la maison Tanner, les leçons d’escrime connurent un soudain regain de popularité auprès de la gente féminine. La rumeur, récente et grandiose, voudrait que l’épée soit un excellent moyen de donner la chasse aux meilleurs partis du royaume. … Les filles de la cour feront longtemps des gorges chaudes en se rappelant de la souillon (anonyme) qui avait enlacé un conseiller royal (qu’on ne nommera pas).En savoir plus...
    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
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    Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Lun 7 Juin 2021 - 22:45 #
    Il l'a trouvait toujours adorable, Lila, à sauter indéfiniment sur sa marelle dessinée à la craie sur le dur sol du Nord. Sa crinière flamboyante flottait dans l'air, soyeuse et virevoltante, dansait au gré des légères brises fraîches, malgré le climat plus chaleureux cette année.

    Mais malgré toute cette poésie, Harald n'était pas d'humeur très jouasse. Et ça, Lila l'a très vite remarqué.

    « Tuuu faiiiiis duuu boudiiiin-euh. Qu'elle ajoute moqueusement en terminant son dernier cloche-pied.
    - Des complications.
    - Vous êtes nul, les adultes. Y'a tout le temps des trucs compliqués.
    - Ça je ne te le fais pas dire.
    - Tu travailles pas aujourd'hui, Tonton Harald ?
    - Je... »

    Effectivement, il s'est isolé. A l'abri des regards dans les environs de La Forteresse, il voulait réfléchir, peut-être aussi garder un certain sang-froid en méditant dans un cadre moins professionnel. Est-ce que cela avait marché ? Oui. Son regard était plutôt absent, assit et immobile sur une souche d'arbre comme une parfaite statue, habillé de vêtements confortables et communs. Une tunique serrée par une ceinture, aux manches courtes, des braies beiges limitées par des bottes de marches finissant en dessous des genoux. De l'extérieur, il ne ressemblait en aucun cas à un personnage important. Seulement un homme accompagnant cette petite fille qui l'a suit depuis des années. Qui est-elle ? Excellente question. Lila Norton était la fille de Cole Norton et Leyna Norton. Tout deux décédés il y'a bien longtemps. Harald connaît leur nom et leur histoire à travers leur fille mais aussi celle qui la garde, Moyra Norton, sa tante.

    Harald rencontre cette petite pousse aux cheveux de feu dans les écuries de La Forteresse, évidemment sans autorisations. Attendri par la petite, il lui laissa la possibilité de rester, surtout qu'elle craqua rapidement sur son cheval de guerre, Archibald, qui ne le quitte jamais depuis maintenant 10 ans. Alors, par un accord tacite, il lui promet des cours d'équitation, mais aussi de combat à l'épée si en retour elle accepte quelques boulots pour lui. Ramener à manger, à boire, des papiers vierges et l’encre, des livres à la bibliothèque, mais aussi des informations. Rien de plus discrète qu'une petite fille. Elle ferait une excellente espionne. Elle voit maintenant cette relation comme le serait un oncle et sa nièce. Relation difficilement accepté par notre Capitaine pendant un premier temps. Il connaît très peu sa tante, mais cette dernière connaît suffisamment le capitaine de réputation pour imaginer un quelconque problème, même si les débuts se soldaient par des surveillances intempestives mais bien sûr totalement compréhensives. Harald aime son tempérament. Authentique, bourru et honnête.  Et il en a besoin quand les conventions sociales l'ennuient au plus haut point.

    Et c'était le cas aujourd'hui.

    « J'ai appris une mauvaise nouvelle.
    - Quelqu'un est mort ?
    - Oh, non. Peut-être une confiance, oui.
    - Mais ça peut pas mourir une confiance, Harald, réfléchis !
    - Tu me fais confiance ma puce ?
    - Oh oui !
    - Et si je te mens ?
    - Eh bien... Je serai mal ?
    - Tu me ferais confiance à nouveau...?
    - Je...
    - Voilà. »

    Elle écarquilla les yeux, opine du chef doucement avant de se gratter la tête, vraisemblablement dans une introspection dont elle seule obtiendra fatalement les réponses. Lui, pendant ce temps, il chercha les siennes. Mais il n'a peut-être pas d'autre choix que de chercher ces dites réponses auprès de la concernée.

    Le Lieutenant Bridget Alnilnam.

    Il a eu des échos. Au stade de bruits de couloir. A peine dans le début de sa carrière, il aurait aimé traiter ce problème plus tard. Ou jamais, dans le meilleur des mondes. Mais cette situation est bien présente. L'arrivée du marché noir peut chambouler pas mal d'événements. Et c'est dans cette même période qu'on raconte que sa fidèle subordonnée aurait une nouvelle armure. Inconnue au bataillon. Et comme les rumeurs court plus vite que les courriers, il apprit également qu'une femme à la crinière blonde aurait été aperçue dans ce fameux marché illégal où des produits similaires auraient été acheté. Et Harald ne croit pas aux coïncidences. Mais la matière est trop faible pour démarcher dans quoi que ce soit. Hormis peut-être pour une convocation.

    Une voix féminine l'interpelle.

    « Lila !
    - Tataaaaaa !! Il faut que je file, Tonton Harald.
    - Ca tombe bien, moi aussi. Bonjour chez toi, Moyra.
    - Également, Capitaine. »

    ***

    Une inspiration, une expiration.

    Ses doigts tapent nerveusement sur le bureau. Un regard vers la fenêtre de la pièce. L'extérieur lui manque déjà, comme une impression que le souffle manquait à ses poumons. Ses épaules musculeux le soutiennent et c'est après avoir reprit contenance qu'on toque à la porte. Sa voix grave et grondante viendra remplir la pièce.

    « Qui me demande ?
    - Bonjour Capitaine. Le Lieutenant Alnilnam arrive selon vos ordres.
    - Bien, faites la entrer. »

    Ses notes écrites pour ne pas perdre le fil sous la main, son regard se porte, impassible, indifférent et calme au possible, dans la direction du double battant. Pour l'instant, il préférait positiver, voir le bon côté des choses, voir les faits d'armes de Bridget et de l'implication incroyable et exemplaire injecté exclusivement dans son Régiment. Le grand brun le mesurait très bien. La seule chose qu'il trouvait dommage... C'est qu'une tâche d'illégalité vienne gâcher tout cela.

    Il verra bien par lui-même.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
    Informations
    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Jeu 10 Juin 2021 - 17:57 #
    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bann10



    Un jeune soldat arrive à la hâte dans mes quartiers. Reprenant son souffle quelques instants, il me tendit une missive avec le sceau du Kirin. Une convocation ? Je finis par l’ouvrir, étonnée d’avoir un courrier de ce genre. Mon aide-camp était avec moi, Saka Mena, une femme chat. A peine, j’ai pu lire les dernières lignes de la courte lettre qu’elle me l’arrache des mains.

    - Alors qu’est-ce qu’il te veut le Cap’taine ?
    - Ca ne te concerne pas !    
    - Brioche a fait des bêtises, c’est ça ? Sérieux, toi ?
    - Je ne sais pas, il m’a convoqué à son bureau.  
    - Je crois qu’il veut savoir comment tu t’es procuré cette magnifique armure non ?
    -  Mais… comment peut-il être au courant ?  
    - Tu crois vraiment que le Kirin ne serait pas au courant de tes magouilles ? Sur ce niveau là, tu es naze Brioche.
    - Tu peux arrêter avec ce surnom ?    
    - Oh, arrête. Il te va super bien enfin peut-être que je vais devoir t’appeler Crêpe quand le Cap’taine t’aura mis la misère.
    - Non mais ce n’est pas pour ça qu’il me convoque. J’ai fais attention.    
    - Une femme aux longs cheveux blonds et toi qui a fini par mettre ton armure au front ? Tu penses qu’il n’a pas fait le rapprochement. Entre les dates de tes permissions, ta nouvelle armure et le rapport des activités du dernier marché illégal ? T’inquiète que là-haut, ils sont au courant de tout. Comme le capitaine de la Garde Royale qui repart avec un Warg… Sérieusement, s' ils le voulaient, on t’aurait arrêté.
    - Mais, c’est la première fois que je suis allée dedans. Je voulais voir ces armures… c’était une piste...  
    - Tes foutus chevaliers, c’est ça ton excuse. AHAHAHAH, tu me fais trop rire Brioche.
    - Je crois que je vais devoir penser à mon argumentaire.    
    - Je pense surtout qu’il va essayer de comprendre pourquoi tu as fais ça. Je le connais un peu plus que toi mais ce n’est pas un gars méchant mais je pense qu’il ne veut pas que les gens s’amusent à faire ça dans leur temps libre. C’est l’honneur du Blizzard qui est en jeu. Surtout que tu bassines tout le monde avec ça, si le lieutenant ne respecte pas ses principes, où va le monde.
    - En tout cas, toi tu sais bien sermonner ton supérieur.    
    - Tu m’as choisi pour quoi ? Pour mes beaux yeux ? J’ai eu Swan l’autre jour, elle m’a fait un super topo de toi. Je connais tous tes points faibles.
    -  Je vais la tuer...  
    - Alors bois un verre d’eau et va au bureau de Harald.

    Finalement, j’écoute ses paroles et attrape ma gourde pour la vider entièrement. Je me doute bien que cette convocation tombe étrangement bien. J’avais prévenu Saka que je passais au marché noir de la Capitale au cas où, il m’arrivait quelque chose. Je ne doute pas de sa confiance, jamais elle l’aurait répété à quelqu’un sauf si elle me savait en grand danger. Avec le Capitaine Brive, nous avions échangé quelques fois depuis mon arrivée mais j’avais d’entretien privé de la sorte. Le col de ma chemise me serrait tout d’un coup et je desserre les lanières de mon armure légère. J’étais dans l’enceinte de la Forteresse, pas besoin de trop d’équipements mais ils paraissaient lourd…

    - Allons-y...  

    Elle me fit un salut chaleureux. Peut-être avait-elle raison, le chef me fera une leçon de morale mais j’avais clairement fauté. J’avais déshonoré le régiment et j’éprouvais des remords sans nom. Super pour mes premières lunes de service ici… Je prends le couloir puis un autre escalier pour rejoindre le fameux bureau. J’ai fait des centaines de fois ce chemin mais c’est la première fois que je suis si hésitante. Allez ressaisis toi, assume tes actes, ne te trouve pas d’excuse. Peut-être il comprendra que je suivais la trace des chevaliers noirs, c’est beau de rêver.

    Enfin devant la porte, je m’annonce et le soldat part quérir l’attention de notre Capitaine. J’entendis sa voix grave de l’autre côté du bureau et je finis par rentrer quand le jeune garde nous laisse en tête. La porte se claque et je me place au milieu de la pièce, avec le salut réglementaire. Poing sur le cœur, l’autre dans le dos.

    - Capitaine, vous m'avez fait demander.  

    Ma voix gardait sa détermination d’antan. On n’y perçoit pas d’arrogance, loin de là, mais en tant qu’officier supérieur, on ne doit pas faillir devant la pression. Voilà ce qu’on m’avait appris donc je gardais cette attitude. On ne sait jamais si c’est un test mais je reste sur le qui-vive au cas où. Je continuais donc de le regarder droit dans les yeux, attendant sa sentence dans un calme olympien. Lucy, ai pitié de moi et donne moi de ta force….





    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bridge10
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
    Informations
    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Lun 16 Aoû 2021 - 14:32 #
    La porte s'ouvre, et il est presque impossible d'imaginer qu'elle puisse faire pareille chose dans un cadre aussi obscur. Au premières secondes. Elle rayonnait, sa posture sublimée par un comportement de soldat endurci qui transpire de tous ses pores. Une démarche exemplaire dans un salut si parfait, si académique. Et c'était quelque chose que Harald mesurait bien au-dessus de tout le reste. Il ne répondit pas au salut toutefois, il était assis sur le bureau, donnant le ton à une lassitude dont il subissait déjà les vices. La lassitude de devoir sévir.

    Seule au milieu de la pièce, un silence glacial régnait dans le nouvel ambiance auquel le lieutenant baignait désormais. Le grand brun se redressa, la toisant, la jaugeant pendant quelques secondes encore. Comme pour essayer d'y déceler n'importe quoi qui pourrait la trahir, comme également pour s'assurer qu'elle restait la même Bridget qu'il connu autrefois.

    Puis, un soupir. Puis...Un grognement. Rauque. Roulant gravement dans son torse comme un prédateur s'adressant à plus petit que lui.

    « Bonjour, Lieutenant. »

    Lui tournant le dos, il s'approcha de la fenêtre qui laissait place à un rayon timide du soleil, jamais assez chaud contrairement à la caserne de ses collègues au sud, mais suffisamment agréable pour l'apprécier. Et puis, Harald préférait voir un environnement nettement plus joli que la culpabilité d'une personne qui a fauté. Il prit donc un ton neutre, difficile de déterminer ce qu'il avait dans la tête à ce moment précis.

    « Ce qui est difficile dans la vie, et on le voit même avec nos parents, c'est lorsqu'ils essayent de nous apprendre ce qui est bien et ce qui est mal. A faire la nuance. Et cette même nuance est difficile à trouver. Même pour nos parents. Même dans les livres. »

    Faisant demi-tour vers son bureau, doucement, il saisit une carafe avant de servir un seul verre, un thé chaud qu'il bu comme pour essayer de chercher un catalyseur à ses émotions.

    « Le mal, part systématiquement d'une souffrance. Il est facile à repérer. Mais le bien... C'est ce qui répond à une attente. Et donc, ça suppose l'existence d'une norme. Ce qu'on approuve. Malheureusement, ou heureusement, il y a beaucoup de variations dans ce terme. »

    Ses yeux finissent par rencontrer ses prunelles derrière une gorgée qui se veut toujours longue. Comme pour donner du poids à ses mots. Comme pour volontairement donner du poids à cette ambiance déjà écrasante.

    « Dans plusieurs livres que j'ai pu lire, un cite que le bien est "un idéal dont le monde imparfait doit se rapprocher." Un autre, nous dit que le bien c'est le "développement maximal pour chaque être de sa nature propre". Un, qui est intéressant, nous dit que "le bien, c'est le plaisir", et donc, le bonheur. Un autre livre sera plus général en disant que le bien c'est "être en accord avec l'ordre universel de la nature." Et il y en a un autre, qui me parle, beaucoup. »

    Quelques pas encore, dont leurs résonances traduisent le poids de ses jambes musculeuses alors qu'il se rapproche de son vis-à-vis. Proche, si proche, connectant alors cette tension bien plus que palpable. Un autre silence, lui, la dépassant d'une tête, où son souffle chaud dû à la boisson expirait une buée. Une buée qui est sifflée comme un Kirin avant de charger.

    « Le bien, c'est la pure intention morale. »

    La pliure de son front pousse ses sourcils bruns à froncer davantage, avant de fermer les yeux et retrouver le bureau en s'asseyant avec toute la nonchalance qui l'habite.

    « Vous voyez, un grand bazar de nuances qu'il faut trier. Heureusement pour nos cerveaux simples, du moins ceux qui ne sont pas à philosopher sur cette complexité, on a inventé quelque chose de beaucoup plus évident... La loi. Elle est évidente, limpide, claire et parlante pour tous. »

    Croisant les bras sous son torse imposant, les muscles de sa mâchoire se serrent avant de prendre une inspiration.

    « Quel est votre avis, Lieutenant. »

    Si Bridget avait un doute sur sa "faute", maintenant elle ne pouvait que le deviner. Mais il prendra le moment nécessaire pour lui réinjecter assez de sermons pour que cette événement ne puisse plus se reproduire. Et même si le cadre était beaucoup plus malaisant qu'autre chose, Harald laissa tout de même "l'accusée" s'exprimer alors qu'il la regarde derrière un silence religieux. Prêt à l'entendre, à comprendre, et cherchant déjà anticiper ses réactions poussées par une émotion trop forte, et qu'il pourrait regretter par la suite.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
    Informations
    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Ven 17 Sep 2021 - 17:07 #
    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bann10



    Toujours en position réglementaire, je ne reçois pas la salutation d’usage. Une simple politesse mais rien de plus. Je ne laisse pas ce malaise me gagner mais je sens que la discussion risque de me déplaire. Il me tournait le dos, je percevais ses muscles tendus de ses épaules à travers sa tenue. Sa voix n’exprimait rien et laissait mal entrevoir la suite. Alors je replace les mains derrière mon dos, je les croise et écarte un peu mes jambes. La position officielle d’attente par excellence. Dans nos premier mois de formation, on nous apprend à attendre ainsi pendant des heures. Une sorte d’exercice, bizutage pour les officiers instructeurs. On dit nous apprendre la discipline, le respect. Pour certains, c’était le cas, d’autres le plaisir sadique de manipuler les jeunes recrues comme des pantins. Mais ses rouages restent et j’ai l’impression de me retrouver à cette place. Attendre, subir et acquiescer le prochain ordre.

    Il se retourne, sert ce verre. Le sien, nous n’étions pas dans un moment de partage, c’était clair mais je ne dis rien, ne montre rien. J’écoute son sermon, son message. Le mal, le bien, oui il y avait des nuances, blanc, noir, gris. Là était la difficulté de savoir où on se trouve du côté de la justice. Est-ce qu’une mauvaise action pour aider le plus grand nombre peut-être considéré bénéfique ? Nous n’étions pas des philosophes et beaucoup se sont cassés les dents avec ses réflexions mais pourquoi le Capitaine me parle de ça ?

    Son regard tombe enfin sur moi. Les yeux du Kirin, cette force brute, l’homme qui porte le régiment sur les épaules, la survie de ses concitoyens et de ses soldats. Il me fixe et tous ses gestes sont extrêmement lents, un supplice mais je ne bouge pas, j’attends car je n’ai pas la parole. Il m’a fait comprendre que je devais écouter, le laisser faire son discours alors j’obéis et subit. Quand on est officier supérieur, on nous apprends à gérer les situations, savoir réfléchir, trouver la bonne solution et limiter les pertes. Ici, je n’étais pas en danger de mort physique, non c’était autre chose. Je n’avais que ma propre survie à me soucier mais des milliers de scénarios tournent dans ma tête. Je suis ici depuis peu et cherche ce que j’ai fait ces dernières lunes. Mes assignations se sont bien passées, je n’ai pas pris de permissions abusives mise à part pour la Capitale.. Pour cette armure. Saka, mon aide-camp, avait raison. C’était ma seule fausse route depuis mon arrivée et elle va me coûter ma place ? Sa confiance ?

    Il continue d’avancer, contourne son bureau et s’approche de moi. Le bellâtre musclé s’approche et je ressens sa force, son charisme, cet aura. L’aura du Kirin et je me sens petite, faible. Je n’ai jamais combattu contre lui mais tout le monde connaît sa force brute, ses cicatrices. Il avait un grand cœur mais il avait fixé ses limites. Je ne suis pas tétanisée mais j’ai l’impression que si il fait un pas de plus, je devrais reculer. Est-ce avouer mes faiblesses ? Que je ne mérite pas mon rang, je ne pouvais faillir, pas face à lui alors je garde mes épaules droites, mon regard mais je ne montre aucune fierté. J’étais impassible, je le pense en tout cas.


    Puis il se retourne et retrouve son fauteuil. Mes épaules se relâchent timidement, peut-être il le verra mais je n’ai pas bougé d’un pouce et je fais taire mon palpitant. Lucy, aide moi…

    Mais je crois qu’elle veut que je comprenne ma leçon. Voici son bourreau, le Capitaine Brive va m’apprendre ce que j’ai fais était mal et surtout illégal. Je n’avais plus aucun doute, il n’allait pas prononcé le nom de marché noir, armure car l’évoquer c’était me condamner. Va-t-on parler en énigme, réflexion ?

    - La loi se veut simple, comprise par tous. Si on peut interpréter une loi, c’est que celle-ci est mauvaise. La loi n’a aucune nuance, aucune échappatoire, personne n’est censé ignorer la loi.  

    Oui personne, même la plus misérable des personnes. Les coutumes, les mœurs peuvent faire office de loi. Dès notre plus jeune âge, on apprend les préceptes de notre royaume, nos droits, nos devoirs mais Lucy aussi nous instruit.

    - Le bien est une pensée. Chacun juge ses actions, bonnes ou mauvaises. Lucy observe, nous pardonne, nous accepte. La loi n’est pas faite pour être clémente, voilà pourquoi ses écrits existent car personne n’est parfait, Capitaine.  

    Personne ne l’est, moi la première.

    - Une bonne action ne doit pas exclure la loi. Mais si elle était nécessaire ? ou plutôt, si je la trouvais nécessaire ? Je suis la gardienne des textes, je les fais appliquer mais un juge a le droit d’être juger. C’est la nature humaine et j’ai répondu à un besoin, une souffrance, une attente pour reprendre vos mots. Je crois qu’il y a des centaines de réponses possibles mais je ne pense pas que je pourrai dire celle que vous voulez entendre. Peut-être que ce n’est pas celle que vous désirez mais celle que vous devez entendre car nous sommes les garants de ces lois.  

    Je m’arrête aussitôt, pensant être aller trop loin. Je suis allée trop loin, je le sais et la peur m’envahit. Je n’ai pas voulu être irrespectueuse mais je ne souhaitais pas être hypocrite. Je n’étais pas une femme comme ça.

    - Alors à mon avis c’est que vous avez raison, la loi est simple, très simple. J’ai mon recueil dans ma chambre mais aussi dans ma tête. Malgré tout, j’ai fermé les yeux pour certains articles, pensant avoir bien fait. J’accepterai toutes sanctions, car enfreindre la loi, c’est savoir jouer et surtout savoir perdre...  

    Je garde mon regard dans le sien, je ne pouvais baisser les yeux à cet instant. Non, je devais assumer, voilà tout...


    -  






    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bridge10
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Ven 24 Sep 2021 - 17:57 #
    Silencieux, il écoutait le discours parfait du Lieutenant avec une oreille très attentive, comme un élève à l'Académie qui écoutait un mentor parler des principes de la vie, des lois, de la morale et de l'éthique. Pourtant, il hésitait. Même s'il y avait une résonance authentique dans ses paroles, il n'en reste pas moins qu'il y avait une contradiction par rapport à l'affaire qui l'amène ici. Mais, elle le dit bien par elle-même : personne n'est parfait.

    Pantois, ses épaules se relâchent.

    A croire que les erreurs se multiplient quand les personnes prennent connaissances des enjeux. Même si cela ne vaut pas la chandelle. Mais Harald n'était pas non plus parfait, non sans aller jusqu'à des actes impardonnables, des travers discutables, et même parfois acteur d'abomination en temps de batailles. Les choses ne sont jamais tout blanc, et quand bien même il se bat pour garder les pieds sur le sentier de la justice, ses intersections seront forcément semé d'embuches et de choix difficiles. Et c'était ce que son père lui disait : "le destin des puissant a commencé par des choix."

    Ses pouvoirs s'activent, une peur naissante commence à crépiter, à l'intérieur du Lieutenant. Sans trembler pour autant, s'il y avait besoin de preuve sur son courage, Harald le constatera par lui-même. Sa chevelure dorée encadrant le visage d'une femme forte, au regard ambré qui ne tombe pas. Prêt à en découdre une bonne fois pour toute. Mais la rencontre venait à peine de commencer, et notre Capitaine avait déjà préparé une punition des plus exemplaires. Il aurait pu très bien pu la convoquer et faire tomber la sanction sans demander son reste.

    Mais pour une relation entre gradés, les choses doivent être éclaircies une bonne fois pour toute afin d'espérer repartir sur des bases saines plus tard.

    Il pinça ses lèvres, prit un parchemin vierge qu'il déroula avec délicatesse sur le bureau.

    « Vous êtes sage, Lieutenant. Vous avez une très grande réputation au Blizzard. Personne ne le niera, moi le premier. »

    Il redressa son visage, l'acier de ses yeux traversant encore les siens.

    « Mais je crois que vous avez besoin de vous retrouver face à votre propre culpabilité. Avant d'assumer la sanction qui menace de tomber - et elle tombera - vous allez d'abord regarder vos torts droit dans les yeux. »

    Il trempa une plume dans son encrier, prêt à enregistrer les prochains mots de son vis-à-vis, une marque symbolique sur le papier. La marque de la faute, mais aussi la marque de la rédemption. C'était aussi un moyen de poser le problème à plat pour mieux le décortiquer afin de mieux le comprendre. Car il allait de paire avec son pouvoir, son empathie était tel, qu'il était capable de comprendre l'incompris. Même si les émotions sont plus facile à ressentir qu'à expliquer.

    « Qu'est-ce qu'il s'est passé, racontez-moi. Qu'elles étaient vos raisons, Lieutenant. »

    Sa voix avait pris une douceur soudaine, mais les traits de son visage demeurent pourtant impassibles.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Mar 28 Sep 2021 - 16:01 #
    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bann10



    Le regard du Kirin se pose contre moi. Je mentirai si je vous dis que je n’ai pas peur. Le don du Capitaine était connu de tous. Il était étrange qu’il ne finisse pas Maître-Espion avec cette capacité mais peut-être qu’il était un homme de terrain et non de l’ombre. Est-ce que j’avais peur qu’il utilise cette capacité pour me faire parler ? Oui, j’avais peur mais est-ce qu’il le fera ? Je ne le sais pas et c’était là, la source de mon angoisse. Cet instant qui se prolonge sans fin, ancre mon appréhension. La souffrance mentale pouvait être pire que recevoir un coup et voilà comment je me sentais. Prise au piège comme une vulgaire bleue.  

    Je ne sais pas si ce parchemin faisait parti d’un cérémonial mais j’attendis qu’il soit déployé entièrement pour constater que rien n’était écrit dessus. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Aucune idée mais je gardais cette position, mains dans le dos, attendant finalement sagement mon châtiment qui  ne semblait jamais venir.

    Son compliment ne réchauffe pas mon égo, loin de là. On dirait qu’il brossait ses paroles pour m’annoncer une terrible nouvelle. Puis le “ Mais “ tombe. Sa plume entre les mains, attendant mes aveux. Est-ce que ce document sera lu par d’autres ? La Commission ? L’Etat-Major ? Le Gouvernement ? Non, cette affaire ne peut aller aussi loin… Je ne le pense pas. Sa voix semblait douce, comme s' il voulait m’appater, dévoiler tous mes secrets. Est-ce que je devais lui expliquer toutes mes raisons ? Ils les trouveraient absurdes…

    Alors j’essaye d’ouvrir la bouche

    - Je...  

    Puis la referme aussitôt. Parler d’Elina est une raison valable ? Les chevaliers noirs ?

    - Ma culpabilité… je vis avec depuis des lunes, mon Capitaine...  

    Car perdre mon travail, mon rang, mon honneur, ce n’est rien face à la perte d’un camarade, d’une amie. Elina a sacrifié sa vie pour sauver la mienne. C’était bien suffisant comme raison ?

    - Ai-je eu tort d’avoir fait ça ? D’aller à ce rassemblement de truands, d’avoir acheter cette marchandise illégale. Oui, j’ai eu tort au nom de la loi.  

    Car il faut mettre des mots à mes actions. J’ai acheté une armure interdite, une armure qui utilise une magie inédite, me rendant quasi invisible. C’est à cause d’elle que j’ai perdu ma sœur d’arme et je fais tout pour retrouver la trace de ses chevaliers noirs.

    - Je pense que vous connaissez une partie de l’histoire. Le feu Capitaine Von Andrasil est mort de la main des chevaliers noirs et de cet homme de paille. J’étais sur place et elle est morte dans mes bras. J’ai entendu parler de cette armure en vente, tout se sait, j’ai voulu voir de mes propres yeux.    

    Mais il n’y avait pas que ça, c’est sûr. Cet objet magique était inestimable et si ça me permettait de m’aider dans mes filatures, ça devenait intéressant. Pour battre cet ennemi invisible, il fallait que je joue avec les mêmes armes.

    - Est-ce une raison valable ? Non, ça ne l’est pas et j’ai appris à assumer mes actes. Comme j’assume depuis des lunes la mort de mon amie et croyez-moi, j’aurai voulu échanger ma place avec elle, si je le pouvais, mon Capitaine.  

    Peu de gens étaient au courant de cette histoire. Il m’arrivait d’avoir peur d’envoyer mes soldats au front vers un ennemi inconnu. Perdre des hommes ne devrait pas être mon quotidien, personne ne devrait mourir pour la justice, pour le bien commun. Mais nous étions soldats, il fallait qu’on le fasse. Elina me l’avait prouvé mais je ne voulais plus revivre cette situation.

    - La colère, le deuil, la vengeance n’excuse rien. Je ne pense pas que je l’ai fait pour ses raisons d’ailleurs. Je veux juste retrouver ses meurtriers même si ça me prendra toute ma vie.    

    Je resserre mes mains dans mon dos, la mâchoire crispée. Je n’avais rien de détendu à l’instant.

    - On n’abandonne jamais ses camarades au Blizzard...  

    Je m’arrêtais sur ce point, essayant de reprendre une respiration normale...




    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bridge10
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Dim 17 Oct 2021 - 16:30 #
    Cet entretien remuait des souvenirs qu'il ne voulait pas remettre sous les yeux. Des années. Tellement de bons moments, de moments moins bons aussi. Et pourtant, depuis qu'Elina était parti, même les disputes qui auraient pu avoir par le passé sur des broutilles, car évidemment il y a toujours des hauts et des bas dans la vie, ressemblent à de agréables moments qu'il aurait adoré revivre tout simplement pour regarder Elina une dernière fois. Juste une dernière fois. 

    Il aurait aimé lui dire qu'elle était une formidable capitaine, que son implication dans le Blizzard était exemplaire et une nécessité pour ses habitants. Une liste si longue de louanges qu'il s'en perdrait dessus pendant des lunes. 

    Son regard s'adoucissait lorsqu'il trouva dans les pupilles de Bridget le chagrin qu'il partage également. Une souffrance. Qui pousse des fois à faire de mauvaises choses. Evidemment qu'il comprenait ses émotions, évidemment qu'il comprend ses choix. Mais on peut les comprendre tout en les contestant. Il a lu ce rapport. Alors qu'il tremblait sous les étapes du deuil. Le choc et le déni, d'apprendre une pareille nouvelle alors que tout le monde connaissait son expérience, son acharnement au combat et même ses pouvoirs. La douleur, comme si on lui avait arraché ses années de promo à ses côtés pour les broyer entre les mâchoires de la culpabilité. Qu'il aurait aimé être là, d'avoir prit le coup à sa place. La colère, l'envie de faire cavalier seul et traquer les criminels pour qu'ils payent. La négociation, ce que Bridget est en train de vivre. Le marché noir, et maintenant notre entretien. Il est temps d'encaisser cette douleur, essayer de se reconstruire sur cette perte horrible et accepter qu'elle soit partie. 

    Et tenter une riposte dans les règles pour ne pas ressembler aux ennemis. 

    « On n’abandonne jamais ses camarades au Blizzard... »

    Ses mots le frappent, le réveille quelque peu. Le blanc de ses yeux s'humidifie, faisant briller le gris d'acier de ses pupilles par une émotion qu'il n'est plus en mesure d'encaisser. 

    « Vous avez raison, on n'abandonne pas ses camarades. »

    Il se relève, s'approche dans sa direction avant d'enfermer l'épaule de sa comparse entre ses phalanges dans une poigne franche mais surtout réconfortante. Le lieutenant Alnilnam était moulé et fabriqué pour la garde. Et elle n'avait rien à prouver pour témoigner de sa fidélité à cette cause qu'elle défend depuis si longtemps. Mais on ne gagne pas une bataille avec simplement des sentiments négatifs. On la gagne avec des soldats, avec un regard lucide sur les choses. 

    « On n'abandonne pas ses camarades, sans pour autant ressembler à nos ennemis. Je connais très bien Elina. Je l'ai vu grandir, de jeune fille, à jeune femme, à Capitaine. Elle était beaucoup pour moi, et il n'y a pas une seule journée où mes pensées ne vont pas pour elle. Mais chaque fois que mes émotions impulsives me tentent à l'erreur, j'essaie de me dire qu'Elina ne voudrait pas qu'on se mette dans de telles situations. » 

    La main remonte pour enlacer sa nuque. 

    « Est-ce que Elina aimerait vous voir dans ce bureau pour avoir cette conversation ? Est-ce qu'elle aimerait vous voir au marché noir ? Est-ce que Bridget Alnilnam a besoin d'une armure pour corriger les Chevaliers Noirs ? » 

    Il espérait que cette attention puisse permettre à sa subordonnée de retrouver un semblant de calme, et que si elle cherchait une étreinte pour se sentir encouragé, il offrira ses bras pour ce moment. Un moment horrible. Qui ne parle pas de lois, d'institutions ou de crimes. Mais d'humanité. 

    « Je suis sûr que vous avez vos réponses. Et mes pouvoirs de Capitaine s'arrêtent là. Je ne suis personne pour réfléchir à votre place. Enfin bref, je vais arrêter d'être mystérieux. » 

    Il retire sa main, elle tombe lourdement sur sa hanche avant de froncer les sourcils, se forçant à vomir les prochains mots comme un supplice dont il se passerait bien. Mais encore une fois, il doit faire régner l'ordre, et dans ses fonctions il y a des corvées nécessaires. 

    « Je vous retire de vos fonctions pendant trois semaines, Bridget. Vous serez comme n'importe quelle seconde classe, dirigée par l'adjudant Delancy. Si je vois qu'une seule faveur est accordée parce que vous l'avez gentiment demandé, l'adjudant aura une sanction plus lourde et votre période sans votre grade rallongée. Ça sera un moyen pour moi de tester Dahlia dans une situation plus épineuse qu'une patrouille de routine. Cela prend effet à partir d'aujourd'hui. »

    Un soupir, il se pince les lèvres, et retourne au bureau avant de gratter silencieusement sur le parchemin ce qu'il s'est dit dans quelques lignes succinctes. Il l'enroula avant de le garder entre ses doigts. 

    « Quand ça sera fini, je brûlerai ce papier. Et quand vous serez prête, je vous aiderai à rendre justice à Elina. J'en ai besoin au moins autant que vous. »

    Sa parole d'homme, de soldat.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Lun 8 Nov 2021 - 17:39 #
    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bann10



    Oui on n'abandonne jamais personne, tout le monde le savait. C’était peut-être la seule chose que je pensais faire de juste dans cette histoire. Retrouver le coupable, venger en quelque sorte mon amie, pourquoi finalement ? Me retrouver dans ce bureau. Cette proximité soudaine avec le Capitaine ne me gênait pas. Il n’y avait rien d’intime au final dans ce geste. Sa main sur mon épaule qui retrouve mon cou. Aucun plaisir ne parcourt mon corps mais plutôt la honte. La honte d’avoir déçu une camarade, mon supérieur et peut-être bien d’autres personnes. Il avait raison, je n’avais pas besoin de cette armure mais j’avais peur. Peur de mourir peut-être moi aussi ? Avec l’ancienne Capitaine, tout s’est passé tellement vite et c’est là qu’on comprend la valeur de notre vie, du temps.

    Je restais donc là, droite, tendue alors que j’essaye peut-être de trouver du réconfort auprès de cet homme que je ne peux pas appeler ami. Lors de ses funérailles en haut de ces montagnes, je n’ai reconnu personne, seuls les habitants du village du coin étaient présents, nous n’avons pas pu ramener le corps à Forteresse. Elle aurait mérité tellement d’honneur mais la mission avant tout. Puis de toute façon, elle n’aurait jamais voulu d’une grande cérémonie mais je n’avais personne pour m’aider moi. Une épaule pour m’épancher, une oreille pour m’écouter puis là, j’apprends que Harald l’appréciait. C’était son mentor en quelque sorte à lui aussi, moi qui ai toujours l’impression de le voir plus vieux qu’elle.

    Il finit par s’éloigner de moi, laissant encore cette marque chaude sur le cou. J’aurai voulu placer ma main dessus pour conserver encore un peu plus longtemps cette attention mais je doute que cet instant ne dure éternellement. Son regard change et malgré les arguments que j’ai pu dire, je sais qu’il n’a guère le choix. Va-t-il me renvoyer ? Me placer en cour martiale ? Je connaissais le règlement pour l’avoir fait appliquer des centaines de fois à mes subalternes. C’est ainsi qui se sentent à chaque fois que je prends cette posture, cette voix ? La peur m’envahit tout doucement car au final, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. J’obligeais le Kirin à faire ce qu’il doit être fait.

    Puis la sentence tombe.

    Est-ce que j’étais soulagée ? Oui, c’était sûr. Une mise à pied. Comment je pouvoir le gérer ? Comment je vais pouvoir me faire respecter par mes hommes par la suite ? là est tout le problème. Je connaissais l’Adjudant, quelqu’un de compétent et qui n’abusera pas de la situation, plus d’un aurait profité mais pas elle.

    Je m’apprêtais à dire quelques mots quand finalement, ce n’était pas tout. Je restais ainsi attendant certainement la seconde partie de la punition. Un séjour au poste frontière ? Faire le coursier pendant la dernière semaine ? Non ce n’était rien de tout ça mais une promesse. Je me retiens de sourire mais mon coeur l’était. Cet homme était quelqu’un de bien, il avait tout pour être Capitaine. Ils avaient toutes les qualités que je ne possédais guère. C’est là que je m’en rends compte que ma place était bien ici. Un bras droit solide pour qui on pouvait avoir confiance.

    - Je me présenterai devant l’Adjudant Delancy dès que possible. Elle doit revenir de sa patrouille en début de soirée. Je ne vous causerai pas de tort supplémentaire, mon Capitaine.

    Une promesse que je m’efforcerai de tenir le plus longtemps possible.

    - Je vous rendrai fière vous mais aussi Elina. Dois-je rendre cette armure ?

    Malgré tout, elle possédait de nombreux avantages. Légèreté, résistance, silencieuse et même invisibilité. Mais si il décide que je dois la rendre, alors que je respecterai votre décision.

    - Avant que je ne quitte mes quartiers d’officier pour cette Lune, avez-vous besoin de parler une dernière fois au Lieutenant pour les missions en cours ?

    Rien d’alarmant en soi même je tenais à jour mes rapports.

    - Bien entendu, je tiendrais à jour mes rapports en cours après mes heures de travail, selon les ordres de l’Adjudant Delancy, je ne souhaite pas vous donner du travail supplémentaire. Je demanderai à mon aide-camp de faire le nécessaire si besoin.

    Le major MENA Saka, cette femme hybride était mon bras droit, m’aidant dans toutes mes affaires. Je sais qu’elle prendra la relève pendant ce temps-là. Bien entendu, je pense que cette faveur va me coûter aussi cher que la sentence du Capitaine. Mais j’avais encore quelques minutes avant de me retrouver des années en arrière, les barrettes en moins sur les épaules...





    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bridge10




    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Mer 24 Nov 2021 - 11:06 #
    Pas de contestation, plutôt même une culpabilité, et une responsabilité qui dégage du lieutenant - ou ancien plutôt - Alnilnam. C'était tout ce qu'il l'attendait d'une femme aussi rigoureuse dans son travail. Là, présente, peu importe ce qui peut tomber, mais là, fixant l'hostilité droit dans les yeux. A se demander comment l'idée d'avoir ce genre d'armure lui a traversé l'esprit. Lui qu'il la connaît si courageuse et téméraire, est-ce simplement une faiblesse émotive ? Le chagrin ? Probablement. La souffrance nous pousse à faire des choix qui peuvent nous sortir de notre propre lucidité.

    Maintenant la question était sur l'armure. Il pourrait lui enlever, là, maintenant, toute de suite. Lui dire que cet objet appartient maintenant aux objets confisqués du bastion et la mettre dans une salle des objets magiques. Elle n'a pas l'air d'ailleurs de dégager une magie si dangereuse. Il plisse les yeux, réfléchit longuement sur la question, sans prendre connaissance d'une éventuelle crampe sur la soldate à force de rester immobile et planter devant son bureau. Il sourit en coin.

    « Cette armure est le souvenir de votre condition, elle est l'image de votre mauvais choix et de votre punition actuelle. A vous de voir si vous êtes capable de la porter, de la regarder, même devant vos hommes. De mon côté, eh bien... "Je n'ai aucune idée de quelle armure vous me parlez." »

    Un clin d'œil, puis un sourire. Elle pouvait d'ors et déjà comprendre qu'il faisait comme s'il n'avait rien vu, et comme il a l'habitude de faire avec ses hommes avec ses subordonnées comme actuellement, c'est d'éveiller une morale dans l'esprit de ces derniers, et ne pas les bassiner toute la journée en jouant les papas qui répètent sans arrêts les mêmes discours soporifiques qui sont pour lui plus une perte de temps qu'autre chose. Il anticipe la question en levant doucement une main dans sa direction.

    « Je me suis permis de régler cette question en affectant du personnel administratif pour palier à ce problème, n’ayez crainte. Profitez-en pour vous recentrer sur vous-même. »

    A quoi bon punir quelqu'un si rien n'a été organisé en amont pour éviter de déstabiliser la hiérarchie. La major Saka, pas encore au courant de sa décision et de la nouvelle situation de son binôme, il préféra laisser la concernée lui annoncer la nouvelle, encore une nouvelle fois une façon de la laisser affronter ça, seule. Car il y a des combats qui ne doivent se faire que dans cette condition pour en sortir grandi. Il se leva, et une dernière fois de manière solennelle :

    « Vous pouvez disposer, soldat Alnilnam. Rejoignez la section commandé par l'adjudant Delancy. Annoncez-lui votre arrivée et expliquez la situation. Je reviendrais vers votre adjudant pour prendre des nouvelles et dans le cas malheureux, prendre des dispositions nécessaires si j'entends votre nom au négatif. Vous êtes prévenu. Rompez. »

    Ainsi a-t-il parlé avant de s’asseoir et de ne plus lui accorder son attention avant de se concentrer sur un nouveau dossier, les au revoir émotifs n'étaient pas le bienvenu au vu du cadre de son intervention. Même si, il y pensait très fort. Une énième responsabilité qui est contre lui-même. Mais il était sûr que Bridget comprendrait, certainement à sa façon, mais en saisissant au moins son essence principale.

    Comme un vilain pansement arraché, ses épaules se relâchent. Un mélange entre l'amertume et la satisfaction du devoir accompli. En priant Lucy que tout ceci devienne un vilain souvenir dans la lune qui va suivre.

    Lui accordant toute sa confiance comme sa peine, cette pensée macabre d’une ancienne capitaine qui a donné sa vie pour le Blizzard.
    Bridget AlnilnamLieutenant Grognon
    Bridget Alnilnam
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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
    Ven 26 Nov 2021 - 16:11 #
    Lieutenant, il faut qu'on parle.  Bann10



    Je restais droite, inflexible, attendant mes derniers ordres. J’étais prête à défaire mon armure sur le champ si le Kirin ne me le demandait. Au lieu de cela, celui-ci joue encore sur ma culpabilité. J’ai connu de nombreux capitaines mais Harald était bien différent. Il était comme un père, à la fois juste et dur mais aussi, il savait quoi dire pour redonner le moral. Il avait le leadership nécessaire pour faire tourner notre beau régiment du Blizzard. Là encore, il me laissait le choix. La garder ou non ? Dois-je la porter ? C’était ma punition, mes remords et je dois rendre compte à Lucy. Je ferais donc ce qui est nécessaire. Je l’utiliserai si c’est vraiment nécessaire, si une mission s’y porte mais cet objet est maudit et il devrait rester dans mon coffre…

    Quoi qu’il en soit, le sourire du capitaine qui était totalement imprévu me fait vaciller légèrement. Nous étions plongés dans une atmosphère depuis maintenant de longues minutes. Ce rayon de soleil réchauffe mon coeur et me fait comprendre que j’étais pardonnée pour cette fois. Est-ce ma seule chance ? Ai-je droit à d’autres erreurs ? Je ne souhaitais pas briser de nouveau sa confiance et je ferai tout ce qui est possible pour ne jamais retourner dans ce bureau pour faire honte à notre régiment.

    Bien entendu, Brive avait fait le nécessaire pour mon châtiment et je me vois à tout expliquer à Saka. Je la vois d’ici son sourire moqueur. Cela me coûtera des heures de garde à faire à sa place. Elle avait le don de marchander à sa manière, toujours en ma défaveur généralement.

    Entendre le Capitaine m'appeler sous mon nouveau grade me fait plus mal que je ne le pensais. J’étais devenue une simple soldate. Un pion, un garde porte ou garde frontière. Dans mon malheur, j’avais eu la chance d’avoir un officier conciliant. Si j’avais fini sous les ordres de l’Adjudant Ostra, l’un de nous aurait fini par-dessus la muraille avant la fin de la lune.

    - Bien mon Capitaine.  

    Je tourne les talons après le salut réglementaire et file dans mes quartiers pour expliquer la situation à mon bras-droit. Elle se roula à moitié par terre avant de prendre un air un peu plus sérieux.

    - Tu veux que je t’aide à enlever tes étoiles.

    Je regarde mon uniforme, mes insignes de Lieutenant brillaient. Je prends toujours grand soin de mes tenues.

    - C’est à moi de le faire.  
    - D’accord, c’est toi qui vois.
    - Merci Saka.  
    - Ne t’en fais pas Brioche, tout va bien se passer. Ca passera vite et moi, je m’occupe de surveiller tes affaires.
    - J’espère que tu ne comptes pas faire la fête ici ?  
    - Ahahaha, comment tu as fait pour deviner si vite toi ? Moi qui pensais inviter Jasmine ce soir.
    -  Tu ne fais rien sur mon lit !  
    - Mais oui, tu me prends pour qui ?

    Je finis par défaire tout ce qui correspondait à mon grade et les ranges dans ma chambre. Je me sentais terriblement nue maintenant. Je sais que ces barrettes ne faisaient pas tout mais c’était le symbole de ma réussite. Est-ce que j’aurai encore le respect de mes hommes ? Là était la question mais la femme-chat décide de m’aider à ma place.

    - File tout de suite avant que le chef voit que tu traînes. Au pire, je te ferai passer des mots si quelque chose ne va pas mais tu es déjà partie en mission plus longtemps que ça et les Grognours sont encore vivants ! Puis tu aurais pu finir avec Ostra. Là, c’est Delancy. Tu as de la chance, elle est bien jolie cette fille.
    -  Saka, tu peux arrêter de fantasmer sur toutes les femmes du régiment ?  
    - Jasmine fait partie du génie ! ça ne compte pas. J’aime quand elle essaye de m’expliquer ces trucs et que je ne comprends rien.
    - Tu es incorrigible. Allez je te laisse.    
    - Tes affaires seront toujours là et je m’assure que rien ne bouge.

    Je fis un dernier regard à mon ancien bras droit avant de prendre la direction de la section de mon futur chef. Je souffle une dernière fois, c’était maintenant que j'affronterais les regards des autres, mes épaulettes en moins.





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    Re: Lieutenant, il faut qu'on parle.
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